Description
Le 18 février 2013, à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, un braquage hors norme marque les esprits. Il est environ 19h40 lorsqu’un commando de huit hommes déguisés en policiers pénètre dans une zone ultra-sécurisée. À bord de deux véhicules noirs équipés de gyrophares, ils donnent l’illusion parfaite d’une opération officielle.
Grâce à une brèche soigneusement creusée dans un grillage, à proximité d’un chantier, ils évitent toute détection. Le moment n’est pas choisi au hasard : un fourgon blindé de Brink’s s’apprête à transférer des diamants vers un avion Helvetic Airways, prêt à décoller pour Zurich. La scène se déroule dans un calme absolu. Le commando agit avec une synchronisation parfaite. Pas un coup de feu, pas un cri. Ils maîtrisent les lieux par leur simple présence et l’effet de surprise. En quelques minutes, ils forcent la soute de l’avion et transfèrent 121 colis contenant des diamants taillés et bruts dans leurs véhicules.
L’opération dure moins de cinq minutes. Les braqueurs repartent sans laisser de trace, refermant même la clôture derrière eux. L’un des véhicules sera retrouvé incendié ; l’autre disparaît définitivement. Les passagers de l’avion, déjà à bord, ne se doutent de rien. L’équipage, lui non plus, ne comprend pas immédiatement ce qu’il vient de se passer. Le butin est estimé entre 38 et 60 millions de dollars, ce qui en fait l’un des plus grands vols de diamants de l’histoire récente. Ces pierres précieuses, destinées aux circuits de négoce à Zurich, s’évaporent rapidement dans les réseaux du marché noir international. Quelques diamants sont retrouvés lors de perquisitions, notamment en Suisse, et une petite somme d’argent est saisie. Mais l’essentiel du trésor reste introuvable. Les enquêteurs s’interrogent sur la logistique parfaite de l’opération, évoquant très vite la possibilité de complicités internes. Le professionnalisme du coup suggère des mois de préparation et des informations très ciblées.
Les investigations démarrent rapidement. Des coopérations sont établies entre plusieurs pays européens. En mai 2013, trente et une personnes sont interpellées en Belgique, France et Suisse. L’enquête progresse, mais les preuves solides manquent. Les perquisitions ne livrent que peu d’indices exploitables.
En 2018, le procès de dix-huit suspects s’ouvre à Bruxelles. La majorité est acquittée. En 2023, quatre autres sont relaxés. Un seul homme est condamné à cinq ans de prison pour un rôle logistique mineur, sans lien direct avec les diamants. Le cerveau présumé est identifié, mais introuvable. Malgré des mandats d’arrêt internationaux, il échappe toujours à la capture.
Ce vol met en lumière les limites de la coopération judiciaire européenne, les lenteurs administratives et les failles dans le partage d’informations. Plus de dix ans après les faits, l’essentiel du butin n’a jamais été retrouvé et les principaux auteurs courent toujours. Ce braquage audacieux, mené sans violence ni bavure, reste un mystère fascinant pour les experts. Il incarne à la fois la faille sécuritaire d’un site supposément inviolable et la capacité d’adaptation des organisations criminelles internationales. Par son efficacité, son sang-froid et son impunité quasi totale, il s’impose comme l’un des hold-up les plus marquants du XXIe siècle.
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