Description
Si je mérite, c’est bien de m’hériter sans m’irriter
Je marche dans la forêt, concentrant mon esprit vers l'énergie du pardon, celle qui donne la force de déterrer ce qui est d'autant plus et bien enfoui que regrettable.
C'est ma conscience du moment présent qui regarde ce que j'ai pu sentir, dire, faire pour incarner mon être dans un autre temps, un autre contexte et une conscience autre.
Le passé douloureux est comme un compost qui peut fertiliser ma vie d'aujourd'hui, mais il me faut pour cela bêcher, biner et labourer, trouver les mauvaises herbes, les sortir et les voir sorties ; goûter peut-être qu'elles avaient chacune d'autres herbes pour origine, que j'ai laissées prendre place, sans sentir ou comprendre de leurs effets et de leurs influences ; accepter, non pas le quoi, mais le soi : m'accepter moi-même ayant été sujet de sentiments, d'actes ou de paroles regrettables, qui traduisaient sans doute mon mieux, quel qu'il fut, aux frontières de ce que je concevais alors être mon potentiel.
Ce jardinage en mon âme et mon esprit m'ouvre à présent et sans regret, à la capacité consciente et souveraine d'avoir dépassé ce stade, de trouver et de savourer qu'il y a déjà eu guérison pour pouvoir emprunter et poursuivre la voie de ce qui peut encore être réparé. Il est toujours possible de s'adresser à la vie, de lui demander pardon et de trouver le moyen sincère et singulier de lui rendre d'autant plus qu'il est tard.
À l'aube de ce défrichage, je n'étais pas si net, mais pas moins moi-même que maintenant. Je reconnais simplement et humblement mon chemin. L'énergie du pardon est aussi celle me permettant de voir que ce qui me guérit s'offre aussi et tout autant à l'autre. Si je mérite, c'est bien de m'hériter sans m'irriter.
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Texte déposé : ©Renaud Soubise
Musique : ©Beethoven – Moonlight Sonata (Extended)
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