- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans J'ai 50 ans et alors, un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiot, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi, à son rythme. Alors aujourd'hui, on va parler de l'attention et de la relation à soi-même. Alors peut-être que vous aussi, vous êtes pris au piège dans la spirale de l'action, des to-do list qui ne s'arrêtent pas, de ces journées... interminables où vie professionnelle et vie privée se superposent. Dans cette course effrénée, peut-être que vous avez aussi du mal à vous octroyer des bulles d'oxygène rien qu'à vous. Vous donnez certainement sans compter, vous consacrez toute votre énergie, votre temps, votre attention aux autres, à vos enfants, votre conjoint,
- Speaker #1
votre famille,
- Speaker #0
votre travail. Vous êtes très attentif aux besoins des autres et pourtant, vous avez peut-être l'impression de passer à côté de quelque chose, de ne jamais en faire assez. Vous vous imposez des exigences qui sont assez élevées et malgré tout, vous vous sentez coupable de ne pas en faire assez, d'être responsable un peu de tout. Vous avez du mal à dire non et vous finissez par ne plus vous écouter. Résultat ? peut-être une fatigue mentale et physique qui pèse lourd et une aspiration à plus de joie, de légèreté et de créativité. Dans cet épisode, nous allons en parler avec Catherine Chouinic et nous allons explorer ensemble ce que signifie être en amitié avec soi. Catherine, tu es psychologue, experte en approche normative et comportementale, formatrice et auteur. Est-ce que tu peux commencer par nous raconter ton parcours, te présenter sur ce qui t'a amenée aujourd'hui à faire ce que tu fais ?
- Speaker #1
Tout à fait. Comme tu l'as dit, je suis psychologue de formation et puis j'ai eu l'opportunité de vivre à l'étranger une dizaine d'années. où là, je n'ai pas fait énormément de psycho, sauf à la fin, parce que j'ai eu la chance de travailler avec un psychologue sud-africain qui animait des groupes d'adultes sur développer son intelligence émotionnelle. Donc, j'ai appris beaucoup avec lui. J'ai également donné des cours de philo au lycée français en terminale, donc Noréto. et j'ai trouvé que ces cours de philo étaient vachement inspirants, que c'était vraiment très intéressant de faire réfléchir les jeunes à des sujets, tous les sujets de notre quotidien, comme l'amour, la mort, les passions, tous les sujets dont traitent les philosophes. de point de vue justement de différents philosophes, depuis l'Antiquité grecque jusqu'aux philosophes contemporains, et de les faire réfléchir, en fait. Parce que la philo, la psycho, la spiritualité, tout ça, ce sont des thèmes qui me passionnent. Donc, je suis également formée à l'approche neurocognitive et comportementale, qui sont des neurosciences fonctionnelles.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Fonctionnelles, c'est-à-dire que c'est vraiment appliqué. Ce n'est pas des neurosciences structurelles où on étudie tous les neurones, la matière grise et toutes les glandes possibles qui existent dans le cerveau. C'est vraiment fonctionnel. C'est comment plutôt gérer nos états d'esprit. C'est plus une approche état d'esprit, mais avec des liens neuro. Donc, on voit quand même... Avec pas mal de, notamment des moines comme Mathieu Ricard qui se sont prêtés à des expériences en imagerie cérébrale, on voit quand même des liens entre certains territoires qui se colorent ou qui sont actifs quand on est dans un certain état d'esprit. Et donc, évidemment, je suis passionnée par tous ces liens entre neurosciences et spiritualité. Donc, j'ai dévoré tous les livres comme Le cerveau de Bouddha, Neurodharma, tous ces livres qui mettent en perspective les deux. Et puis, depuis quelques années, j'ai enrichi toute ma connaissance et ma pratique en tant que psychologue et ANC par le bouddhisme. que je vois plutôt comme une science de l'esprit, qui m'apporte énormément d'éclairage sur notre esprit et nos états d'esprit. Je fais pas mal de liens entre tout ça.
- Speaker #0
Et on peut dire que le bouddhisme est complémentaire à la psychologie ?
- Speaker #1
Il y a pas mal de messages communs. La psychologie moderne et le bouddhisme, et quand on y pense, Bouddha a donné ses enseignements il y a plus de 2500 ans. Mais en fait, ils sont aujourd'hui repris dans beaucoup de courants de psychologie moderne. Et puis, il y a une part spirituelle qui n'est pas reprise par les modèles. Donc voilà, les modèles... psychologique ou scientifique, s'arrête à un moment donné et le bouddhisme offre une perspective plus spirituelle que je trouve vraiment intéressante.
- Speaker #0
Et les gens qui viennent chez toi en consultation, dans tes formations, quels sont les principaux motifs pour lesquels ils viennent te voir ?
- Speaker #1
Je dirais déjà un mal-être général, mais qui peut être spécifique à des conflits, à des anxiétés, à des frustrations. à des états dépressifs, à des rancunes, à des traumatismes aussi, puisque je suis formée en EMDR, donc c'est une technique qui traite les traumatismes. Un manque de confiance en soi, beaucoup, un manque d'amour de soi, donc ça on va en parler. Donc ce sont des gens qui, en général, ne se sentent pas heureux, joyeux, légers.
- Speaker #0
Et toi, qu'est-ce qui t'éclate ? Qu'est-ce qui t'amuse le plus dans ton travail ?
- Speaker #1
Je pense que ce qui fait vraiment le plus de sens, c'est d'aider les personnes, d'éduquer même, parce que je me considère plus comme une pédagogue que comme une psychologue, parce que je fais plutôt de l'éducation à la connaissance de soi. et donner aussi des outils pour pouvoir être autonome dans la gestion de ses états d'esprit, pour pouvoir générer des états d'esprit qui, justement, rendent heureux.
- Speaker #0
Donc, c'est une question d'état d'esprit pour toi.
- Speaker #1
Oui, alors c'est vrai qu'il y a parfois des circonstances qui ne sont pas toujours favorables à être heureux. Mais quand on y pense, je pense que les circonstances... Alors bien sûr, il y a des circonstances dans lesquelles c'est plus facile d'être heureux. que d'autres, bien sûr. Mais je pense que c'est quand même secondaire. Parce qu'il y a des personnes qui ont des circonstances vraiment pas favorables, et pourtant qui ont des sourires, qui sont heureux, joyeux. Et puis il y a des personnes, surtout, j'accompagne quand même pas mal de personnes, qui ont des circonstances ultra favorables. Et pourtant... qui ne ressentent pas toujours ce bonheur, cette gratitude d'avoir tout ce qu'ils ont. Donc, bien sûr, c'est lié. C'est pour ça qu'on en parlera certainement. Mais dans la partie prendre soin de soi, c'est aussi de s'arranger pour créer un environnement favorable à un état d'esprit plutôt heureux, si c'est possible. Mais ce n'est pas toujours possible.
- Speaker #0
Et c'est quoi pour toi ce qui te met le plus en joie dans ton quotidien ?
- Speaker #1
Alors d'abord, j'ai envie de faire la différence entre joie et plaisir, parce qu'il y a plein de choses qui me feront plaisir, comme manger un bon morceau de chocolat, ou me balader en forêt, ou avoir un échange avec une amie. Donc voilà, ici, être avec toi, ça me fait plaisir. C'est vraiment un moment qui pourrait être même un moment de joie. C'est partagé. Exactement. Et... Et la joie, je l'associe plus à peut-être un moment de bonheur, parce que pour moi, la joie, c'est quand on est vraiment présent, confiant. Je pense que c'est aussi lié à cette confiance qu'on a tout en nous pour... pour gérer, et d'accueil. On peut parler d'acceptation de tout ce qui est. Et il y a aussi cette notion de présence. Et c'est vrai que quand je consulte, ou là maintenant quand je suis avec toi, ici dans cette radio, je sens cette présence. Et cette présence, elle apporte quand même pas mal de joie, de bien-être. Mais c'est plus furtif. Et c'est plus lié à un état d'esprit qu'à des choses extérieures. Alors que le plaisir... que j'ai un plaisir à manger un morceau de chocolat, il faut du chocolat. Alors que, imaginez, manger un chocolat, c'est vrai, mais c'est plus facile quand il est vraiment là.
- Speaker #0
Et donc, c'est plus un mouvement intérieur, alors, chez toi. Oui,
- Speaker #1
beaucoup. Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Merci. Et donc, si on reprend le contexte de notre société contemporaine, où on est dans un monde... qui est de plus en plus perfectible, avec des exigences de plus en plus élevées, des pressions toujours plus fortes. Il faut être une maman parfaite, un corps parfait, un intérieur parfait, un boulot parfait. En fait, quel est l'impact de cette société sur notre quotidien ?
- Speaker #1
Je pense que ça génère beaucoup de souffrance parce que ça va générer énormément de pression, une pression de perfection. Donc on doit tout le temps se perfectionner, être parfait. Alors en plus, avec les réseaux sociaux, c'est exacerbé, puisque avant les réseaux sociaux, on se comparait avec les gens qu'on côtoyait, mais maintenant on peut se comparer à... à des gens dans le monde entier. Et donc, cette pression de perfection, elle nous empêche d'avoir une relation à nous qui est bienveillante, qui est douce, parce qu'on est tout le temps en train de se fouetter pour être aussi bien qu'eux, aussi mince qu'eux, aussi performante qu'eux. Et alors, surtout, on a tendance à croire tout ce qu'on voit. On a l'impression que... Les autres ont des familles parfaites, ils ont des vacances parfaites, ils ont des couples parfaits. Mais voilà, est-ce vraiment bien la réalité ? Mais en tout cas, ça nous détourne de nous.
- Speaker #0
Et est-ce que c'est lié aussi à l'essor du développement personnel qui est partout, tout le temps ? J'ai l'impression qu'il y a des injonctions faites comme ceci, faites comme cela. Qu'est-ce que tu penses de ça, toi ?
- Speaker #1
Alors, je pense que c'est un peu à double tranchant. Donc, d'un côté, je trouve que c'est vraiment plutôt encourageant qu'on aille vers le développement personnel, puisque c'est un retour à l'intérieur. C'est de voir comment est-ce que je peux me développer, être plus heureux. Et le risque, en tout cas... ...le... Quand je parle de double tranchant, c'est que ça peut aussi mettre une énorme pression. C'est que si on n'est pas heureux, c'est qu'on ne fait pas ce qu'il faut. Déjà, de un, on se rajoute la double peine, puisque déjà, on n'est pas heureux. Et en plus, on souffre de culpabilité, on se met la pression, on ne se parle pas bien, on est ultra dur avec soi. Et puis aussi, l'autre travers, c'est que... Parfois, c'est l'illusion qu'il y a des petites recettes toutes faites. Il suffit de... Et alors on est bien. J'ai vraiment envie de mettre beaucoup de nuances là-dedans parce que c'est un chemin, c'est un travail, c'est une régularité, c'est une discipline. Il n'y a pas de recette magique, je pense. Il n'y a certainement pas de choses à l'extérieur qui peuvent nous apporter ce bonheur instantané. C'est vraiment dans sa relation à soi et dans une forme de démarche personnelle. Et donc la comparaison à l'autre, elle n'est pas très utile en fait. Ce qui est intéressant, c'est vraiment de retourner à soi.
- Speaker #0
Elle peut être toxique.
- Speaker #1
Oui, parce qu'elle met une pression et elle nous... génère des comparaisons, soit à la hausse, ce qui génère de l'arrogance ou de l'orgueil, soit à la baisse, ce qui génère un sentiment d'être nul, de ne pas y arriver, de culpabilité peut-être, d'écouragement certainement. Il y a beaucoup de gens qui sont découragés, qui disent j'ai suivi plein de stages, plein de thérapies, j'ai suivi plein de podcasts, je fais du yoga, et je ne m'en sors pas, parce que ce n'est pas aussi simple.
- Speaker #0
Et donc il y a aussi l'échec, un manque de tolérance par rapport à l'échec ?
- Speaker #1
Oui, l'échec a quand même une connotation terriblement négative alors que l'échec c'est juste une expérience et c'est normal, ça fait partie de la vie en fait mais il y a des choses, c'est intéressant parce qu'on voit quand un jeune enfant apprend à marcher et qui se cassent la figure plein de fois, on ne voit pas ça comme un échec. On voit ça comme un apprentissage, et que c'est normal. Par contre, nous, déjà très jeunes, quand on fait des fautes d'orthographe, c'est très vite perçu comme un échec. Et donc, c'est vraiment de changer son regard sur l'échec et de voir que vivre, c'est faire des expériences qui parfois génèrent des sensations agréables, parfois désagréables. Et c'est souvent dans l'échec qu'on évolue le plus, en fait, puisque là, on se pose plus de questions. Quand on réussit, en général, on développe plus d'arrogance parce que j'ai réussi, donc ça marche, c'est que je fais bien.
- Speaker #0
L'échec nous permet d'apprendre, d'évoluer ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Je suis en train de lire un livre, j'ai oublié l'auteur mais je peux le retrouver, où elle dit qu'il ne faut pas se fier à ses réussites, il faut se fier à la réalité telle qu'elle est. Donc pas se dire quand je fais ça, ça marche, parce que le risque c'est de croire qu'il suffit de faire ça pour que ça marche. Et ça ce n'est pas vrai, parce que la réalité elle est, et parfois on fait tout bien et on n'obtient pas le résultat. et donc c'est de j'aime bien cette petite formule qui dit de rester engagé puisque vivre c'est s'engager dans plein de choses la parentalité, l'amitié son couple, ses projets professionnels et non attaché au résultat, c'est à dire que le résultat que nous on perçoit comme réussite ou échec c'est vraiment de lâcher cette connotation, le résultat c'est le résultat, c'est la réalité mais nous on aura fait notre part oui donc c'est de rester à la place
- Speaker #0
À sa place, en fait.
- Speaker #1
Oui, de rester proactif et de ne pas être centré sur je fais ça pour obtenir tel résultat Il y a beaucoup de personnes maintenant qui méditent parce que méditer, ça apporte du bien-être. Alors, elles méditent et elles attendent le bien-être. Mais c'est plus de dire je médite, je fais ce qu'il faut pour calmer mon esprit On verra le résultat. C'est un peu cette expression que j'aime bien, c'est Inch'Allah Le résultat, on verra bien, mais je ne me crispe pas, je ne m'attache pas au résultat.
- Speaker #0
Détachée du résultat, mais en fait, détachée du résultat, on pourrait le faire en méditant, on pourrait le faire...
- Speaker #1
Dans l'éducation de ses enfants aussi.
- Speaker #0
Dans l'éducation, dans le travail, on est quand même fort, fort attachée au résultat. Dans notre société, on est fort attachée au faire, à avoir des résultats. alors que c'est plutôt ce que tu prônes ici ce qui toi te rend heureux c'est plutôt d'être que de faire et d'être proactif par exemple par rapport à l'éducation
- Speaker #1
de mes enfants j'ai fait du mieux que je pouvais mais je n'ai aucune garantie que mes enfants vont être heureux, vont avoir une vie paisible ça c'est leur histoire un autre exemple aussi c'est Je suis engagée et proactive dans ma santé. Je fais ce que je pense qu'il faut pour maintenir une bonne santé, mais je n'ai aucune garantie d'être en bonne santé. Parce que le résultat, je ne le contrôle pas, il est dû à une complexité de facteurs sur lesquels je n'ai aucune prise. Par contre, faire ce qui dépend que de moi... que ce soit dans mon couple, dans mes projets professionnels, dans l'éducation de mes enfants, dans ma santé, au moins, je suis en paix avec moi. Après, le résultat, ça dépend tellement de facteurs que c'est plus sage de lâcher prise.
- Speaker #0
Oui, donc c'est ce fameux lâcher prise, mais donc lâcher prise, c'est un mouvement quand même actif.
- Speaker #1
Oui, c'est lâcher prise sur le résultat, mais rester proactif. Oui.
- Speaker #0
Et donc pour toi alors Catherine, c'est quoi ta solution ? Comment est-ce qu'au quotidien tu parviens à te sentir bien malgré un agenda bien rempli, des sollicitations dans tous les sens, la pression, la perfection, en faire toujours plus, être disponible pour tout ? C'est quoi ta solution ?
- Speaker #1
Je pense que je n'ai pas une solution magique en tout cas. et je me fais encore vachement avoir par cette pression, cet agenda rempli, ne pas mettre mes limites. Ce qui m'aide, en tout cas, moi, c'est de méditer régulièrement pour calmer mon esprit, parce que dès que je sens que mon esprit est agité, je ne vois plus très clair, même dans les priorités, dans ce qui est juste pour moi à faire. Me rappeler de notre finitude. Donc moi, quand je me rappelle qu'un jour, tout va s'arrêter, mon corps va mourir, et je ne sais pas quand, donc c'est vraiment méditer sur l'impermanence, en tout cas contempler l'impermanence, que ce moment qu'on partage, il va s'arrêter, que tout apparaît et disparaît, y compris ce corps. Ça m'aide à plus être présente, en tout cas ça me ramène dans le présent, et à profiter de chaque instant. Parfois, j'ai envie de dire à des personnes qui ont des problèmes au boulot, de dire profitez un peu de vos problèmes, parce qu'un jour, ce sera fini. Mais ce jour-là, ce sera la mort de votre corps. Et que tout peut être une opportunité, en fait, de se connaître, d'apprendre sur soi, sur l'autre. Et de plus en plus, j'ai vraiment appris à prendre soin de moi. et à faire cette différence entre prendre soin de moi et se préoccuper de moi. Donc se préoccuper de moi, c'est moi, moi, moi. Moi d'abord, mes enfants, mes projets, mes affaires, mon temps, donc moi, moi, moi. Et très vite, quand on est dans le moi, moi, moi...
- Speaker #0
C'est très égocentré.
- Speaker #1
Voilà, on a des comportements très égocentrés et on est vite frustrés, déçus, agacés, tristes, parce que les choses ne se passent pas toujours comme moi je le souhaite. Alors que prendre soin de moi, ça c'est plus... D'abord, ça prend du temps. C'est méditer, par exemple, le matin. C'est me nourrir sainement, aller dormir à une heure qui me convient. Créer un environnement justement favorable à mon bien-être. aller faire des promenades dans la nature. Donc ça, c'est de prendre soin de moi. C'est comme quand je prends soin d'un enfant ou d'un ami ou même d'une plante ou d'un animal. Je prends soin, c'est-à-dire que je crée des conditions pour qu'il soit bien. Et ça, c'est de le faire avec moi. Et de le faire évidemment avec les autres. C'est la métaphore du masque à oxygène. À mettre d'abord sur son nez et puis après, on s'occupe des autres. dans les avions, on dit d'abord mettez le masque à oxygène sur votre nez et puis occupez-vous des enfants, des personnes qui ne s'en sortent pas. Mais donc, c'est le soin à soi, c'est la première chose à faire pour pouvoir bien prendre soin des autres. Voilà, c'est ce que j'essaie de mettre en pratique et continuer à m'inspirer à travers des lectures, des retraites. de continuer à nourrir mes solutions intérieures.
- Speaker #0
On disait que dans nos vies, on avait plein d'obstacles. Et donc, quelles sont, toi, tes solutions pour vivre avec ces obstacles et vivre son quotidien malgré les difficultés ?
- Speaker #1
Alors en fait, quand j'ai découvert l'approche neurocognitive et comportementale, Jacques Fradin, qui est le docteur en médecine derrière ce modèle, nous présentait les choses dans une équation. Donc, il parlait beaucoup du stress qui était quelque chose qui affecte vraiment fortement notre bien-être. et que pour être stressé, il fallait un déclencheur, que lui appelle le stresseur, multiplié par une stressabilité. Et notre stressabilité, c'est notre vulnérabilité à ce stresseur. Donc, par exemple, si j'illustre l'équation, le stresseur peut être en retard à un rendez-vous. Donc, il est là ou il n'est pas là. Donc, je suis en retard ou je suis à l'heure. On peut prendre l'échec. C'est le stresseur. Ça peut être l'échec, rater un examen. Je rate ou je réussis. Donc le stresseur, il est là ou il n'est pas là, mais il peut être imaginé aussi. Donc je peux déjà être stressé rien qu'à imaginer que je vais rencontrer l'échec. Et la stressabilité, c'est notre vulnérabilité à ce stresseur, que ce soit le retard ou l'échec ou plein d'autres choses. Et ça, c'est plus individuel puisque c'est plus lié à mon état d'esprit. Il y a des personnes qui, même en retard, restent calmes, parce qu'elles rencontrent le déclencheur, le retard, mais leur stressabilité est faible. Ou même en cas d'échec, il y a des personnes qui sont très cool alors qu'elles ratent, en disant, dans des cultures plus anglo-saxonnes, le rapport à l'échec est différent. Donc il y a une stressabilité qui est vraiment moins forte. et donc le stress est moins fort. Et donc j'ai déjà été, tout au long de ces années, puisque j'ai découvert l'approche neurocognitive début des années 2000, 2003 je crois, 2004, j'ai déjà été habituée à, en tout cas, ne pas confondre le stresseur et mon état. Donc quand je suis stressée, ok, il y a quelque chose qui a déclenché, qu'on appelle le stresseur, ça peut être... le désordre, ça peut être plein de choses. Mais j'ai quand même développé ce réflexe de dire que le problème, c'était surtout ma stressabilité.
- Speaker #0
Et donc, comment tu t'occupes de ton esprit alors, c'est ça ?
- Speaker #1
Alors, la stressabilité, l'ANC, que tu connais bien aussi, a développé déjà plein d'exercices pour diminuer notre stressabilité. Notamment, le pack aventure, c'est voir les avantages des désavantages. Ah ben tiens, j'ai échoué. Bon, les désavantages de l'échec, ça c'est facile. Mais quels sont tous les avantages à l'échec ? Ça, spontanément, on ne les voit pas. Des exercices comme les pensées alternatives, c'est quelles pensées je peux avoir autour de l'échec, par exemple, comme ça arrive, c'est une opportunité d'apprendre, c'est normal, ça fait partie du package, ça fait partie de la vie, etc. Il y a donc une série d'exercices qui ont été développés par Jacques Fradin et que j'ai mis en pratique pour diminuer ma stressabilité. Maintenant, je rencontre toujours les mêmes déclencheurs, mais comme ma vulnérabilité est moins forte, je déclenche moins de stress. Donc ça, c'était mon entraînement avant de rencontrer le bouddhisme qui, eux, présentent les choses assez similaires. En tout cas, ça apparaît assez similaire chez moi. C'est qu'ils font la différence entre les problèmes extérieurs et qui nécessitent des solutions extérieures, et les problèmes intérieurs qui nécessitent des solutions intérieures.
- Speaker #0
Tu peux me donner un exemple ?
- Speaker #1
Eh bien, quand est-ce que la dernière fois tu as rencontré un problème extérieur ? Tu as eu un problème de voiture, un problème de...
- Speaker #0
J'ai crevé un pneu.
- Speaker #1
Ah ben voilà. Donc ça c'est un problème extérieur qui nécessite bien sûr une solution extérieure. C'est-à-dire, je ne sais pas si tu as été capable de remplacer ce pneu tout seul. Voilà, donc la solution extérieure c'est d'appeler soit Touring Secours, soit un ami fort et musclé qui peut remplacer ce pneu. Donc ça ce sont des solutions... extérieure, et c'est bien sûr utile. Et toute notre éducation, toute la scolarité, toutes les études que j'ai faites, toutes les choses que j'ai apprises, c'est surtout pour résoudre des problèmes extérieurs. Et quand on regarde où en est la société... ou l'humanité, on a développé énormément de solutions extérieures. On fait des choses incroyables, que ce soit au niveau médical, au niveau de l'espace. C'est vraiment à la fois super. Donc ça, c'est une chose. Et il y a les problèmes intérieurs. Et les problèmes intérieurs, ils sont non physiques. C'est-à-dire qu'ils sont... c'est plus des états d'esprit, c'est plus de l'énervement, des frustrations, des déceptions, de la tristesse, de l'anxiété, de la peur, c'est tous nos états ressentis émotionnels. Et c'est non physique, c'est-à-dire qu'on ne peut pas demander à un chirurgien de nous opérer et de nous enlever toute notre anxiété. C'est parce que ce n'est pas physique. Et donc tous ces problèmes intérieurs qui sont non physiques demandent des solutions intérieures qui sont aussi non physiques, qui sont aussi liées à des états d'esprit. Et en fait, nous, on a deux tendances. On a la première tendance qui est de se taper la double peine. quand on a un problème extérieur, on a instantanément presque un problème intérieur aussi. Peut-être que ça a été ton cas, quand tu as réalisé que ton pneu était crevé, peut-être que tout de suite tu t'es dit Merde, alors, zut, c'est pas possible ! Ou tu as été remplie d'anxiété, Zut, comment je vais faire ?
- Speaker #0
Énervée, énervée.
- Speaker #1
Voilà, tu étais plutôt énervée. Donc, ça c'est la double peine. Donc déjà, tu as un pneu crevé, Et en plus, t'es énervé, ce qui n'est pas bon pour toi, pas bon pour ta santé, pas bon pour ta créativité, et certainement pas bien pour ton bien-être, puisque être énervé n'apporte pas énormément de bien-être. Et donc, le premier problème qu'on a, c'est que, comme on n'a pas appris à distinguer les problèmes extérieurs des problèmes intérieurs, on fait un amalgame. Pour nous, c'est à cause de mon pneu crevé que j'ai un problème intérieur. Et en fait, là, j'ai vraiment... a pris, enfin, ça a ancré plus cette prise de conscience que ça n'a rien à voir. Que le pneu crevé déclenche, mais ce n'est pas la cause de mon énervement. C'est comme, je donne souvent l'exemple des allergies alimentaires. J'ai la fille d'une amie qui est allergique aux cacahuètes. Et quand elle mange une cacahuète, elle gonfle, donc elle a sur elle toujours une piqûre d'antihistaminiques puissants. Et donc la tendance, c'est que si je suis allergique aux cacahuètes et que je mange une cacahuète, c'est en tout cas tentant de dire que c'est à cause de la cacahuète que je suis aux urgences. Et là, on voit bien que, ben non, c'est à cause de mon terrain allergique que je suis aux urgences, parce qu'il y a plein de gens qui mangent des cacahuètes et qui ne vont pas aux urgences. Donc, on a tendance à accuser l'extérieur de nos problèmes intérieurs. Et donc, ce qui est intéressant ici, c'est vraiment de faire la différence, de dire, ok, j'ai déjà un pneu crevé, ce qui est déjà un problème extérieur. Je ne vais pas en plus envahir mon esprit avec un problème intérieur, sauf qu'on n'a appris nulle part, en tout cas moi, j'ai appris après à l'âge adulte, mais je n'ai appris nulle part des solutions intérieures.
- Speaker #0
Qu'est-ce que je fais, moi, pour protéger mon esprit de cet énervement, de cette anxiété, de cette colère, de cette tristesse ? Ça, je ne sais pas comment on fait, en fait. Donc, je subis un peu les problèmes extérieurs. Et donc, je dois un peu me débrouiller avec ce que ça génère à l'intérieur. Donc,
- Speaker #1
ça devrait faire partie de l'éducation, en fait, apprendre à... à écouter ce qui se passe à l'intérieur.
- Speaker #0
Pour moi, oui, je pense que l'éducation, elle est super à plein de niveaux, mais elle ne nous apprend pas à développer des solutions intérieures, alors que... Et c'est paradoxal parce que plus on a, donc plus on a des jobs à responsabilité, donc sans doute plus on a des beaux diplômes, plus on a des biens, plus on a d'enfants, plus on a de personnes à gérer, plus on va rencontrer des problèmes extérieurs. Donc j'ai doublement intérêt à mettre en place des solutions intérieures pour que je puisse ne plus appeler ces problèmes extérieurs des problèmes, mais juste la vie. ça fait partie de mon métier, c'est des choses à gérer, bien sûr. Et j'ai choisi, si j'ai une équipe à gérer... Je sais que je vais rencontrer des problèmes extérieurs, mais je suis ravie de les rencontrer puisque j'aime mon métier. Et donc, ce n'est plus un problème si j'arrive à me protéger mon intérieur. Mais si je rentre chez moi énervée, frustrée, agacée, angoissée, que je ne dors pas la nuit, là, je ne vais plus aimer mon métier puisqu'il va d'ailleurs causer beaucoup de mal-être et peut-être m'amener au burn-out. Alors, c'est déclenché sans doute par des comportements de membres de mon équipe ou c'est déclenché par... plein de choses à l'extérieur. Mais comme je n'ai pas appris à protéger mon esprit de tous ces problèmes intérieurs, je me sens très démunie.
- Speaker #1
Et donc une façon de le protéger, c'est l'acceptation ?
- Speaker #0
Notamment. C'est vrai qu'accepter sans juger, c'est très très difficile. On n'est pas du tout habitué à faire ça. Donc accepter, c'est pas dire que c'est chouette ou pas chouette. C'est. Et donc, je fais ce petit exercice que j'ai découvert dans un des livres d'Arnaud Desjardins, qui est ce français. qui est vraiment super inspirant, et il parle beaucoup de l'acceptation. Et il dit de s'attraper en flagrant délit de refus. Et c'est vrai que quand je fais attention, parce que parfois je loupe plein de refus, évidemment, mais quand je fais attention, je me dis c'est incroyable, mais on passe son temps à refuser. Donc, par exemple, quand je dis, ah, c'est vraiment dommage, et là, j'arrive à m'attraper en flagrant délit. Je dis non, c'est pas dommage, c'est. Ou c'est quand même incroyable ! Non, ce n'est pas incroyable, c'est. Après, qu'est-ce que je vais faire avec ce qui est ? Mais c'est de sortir du jugement. et que c'est bien, pas bien. Donc voilà, accepter sans juger ce qui est. Et puis après, je vois maintenant comment je vais me positionner par rapport à ça. Une autre solution intérieure, je trouve, et là qui m'a été apportée plus par le bouddhisme, c'est vraiment ressentir de la bienveillance et de l'amour pour soi et pour les autres. C'est de partir du raisonnement que tous les êtres souhaitent être heureux et personne n'a envie de souffrir. Et donc que tout ce qu'on fait, on le fait parce qu'on croit que ça va nous rendre heureux. Donc les gens qui font des carrières, ils pensent que ça va les rendre heureux. Les gens qui mènent des guerres, Poutine, ils croient que vraiment ça va le rendre heureux et rendre heureux son peuple. Donc l'intention, je pense, dans tout ce qu'on fait est sincère, c'est qu'on croit que ça va nous rendre heureux. sauf qu'on part dans la mauvaise direction, puisqu'on part dans chercher des choses, des solutions extérieures. Et donc, le fait de remplir son esprit de souhait d'être heureux et que tous les êtres qu'on rencontre puissent être heureux, même ceux, alors il y en a où c'est facile, c'est facile de souhaiter ça à notre chat ou notre chien, ou un enfant démuni, un bébé, c'est facile. C'est facile avec les gens qu'on aime. Quoique... parfois quand ils répondent pas toujours à nos attentes, c'est pas toujours facile, mais alors les gens qui nous ont fait du mal, ça c'est vachement plus difficile, et pourtant c'est souhaiter le bonheur de l'autre qui rend heureux. Et ça, c'est vraiment intéressant d'en faire l'expérience. Je donne souvent comme exercice à faire aux personnes que j'accompagne, de dire, alors espérons qu'ils habitent à Bruxelles et qu'ils prennent le métro ou le tram, en tout cas qu'ils rencontrent beaucoup d'humains, c'est de dire, mentalement, vous regardez les êtres, que ce soit des chiens, des humains, et mentalement, vous générez ce souhait. qui puisse être heureux. Et vous observez ce que ça génère chez vous. Et en fait, ça génère vraiment, comme tu parlais tout à l'heure, de la joie, de la légèreté, du bien-être. Donc ça, c'est une des solutions intérieures que je mets en pratique et que je trouve vraiment très efficace.
- Speaker #1
Et plus on le fait, parce que je le fais aussi régulièrement, plus on le fait, plus on sent que notre esprit est beaucoup moins centré sur lui, plus ouvert.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. C'est vraiment cet aller-retour, et c'est subtil, entre prendre soin de soi ou s'occuper de soi, donc créer les conditions favorables à notre bien-être, et prendre soin des autres. et puisse s'éloigner de se préoccuper de soi, moi, moi, moi, qui génère beaucoup de comportements qui nous font du tort, qui font du tort aux autres, et aller vers plus la préoccupation du bonheur de l'autre. Mais tout en prenant soin de soi. Donc, c'est souvent mal compris, en fait, ces deux notions. Tu vois, je travaille beaucoup dans les milieux hospitaliers et je vois beaucoup d'infirmières, de soignants qui prennent soin de l'autre. mais avec un esprit préoccupé par elle. Elle râle, elle dit j'ai autre chose à faire, et celle-là, elle n'a pas fait son… et cette famille-là, ceci, ce patient… Donc, ils ne font que râler. Enfin, pas tout le monde, évidemment, mais les personnes qui râlent, elles prennent soin de l'autre, mais en se préoccupant d'elles. Et pas avec bon cœur, quand elles font un soin, en disant Ok, il y a des absents, on est en sous-effectif, mais je vais rentrer dans la chambre de ce patient et mon souhait intérieur, c'est que cette personne soit heureuse. Et en plus, je vais prendre soin d'elle. Mais je vais me décentrer de moi. Et là, je pense qu'il y aurait beaucoup moins de mal-être, notamment dans les milieux hospitaliers, mais dans tous les milieux.
- Speaker #1
Mais il y a aussi une notion d'apprendre à s'écouter aussi.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
D'apprendre à dire non, on n'a pas appris.
- Speaker #0
Non. Tout à fait. Donc,
- Speaker #1
comment est-ce que toi tu fais pour... pour sentir qu'à un moment donné, c'est non, à un moment donné ?
- Speaker #0
Je ne suis pas la plus douée pour ça, parce que c'est vrai que parfois, je ressens non, mais je dis oui. Et c'est intéressant, parce que ce week-end, j'ai été un week-end, c'était la guérison spirituelle, et c'était animé par un Canadien qui s'appelle Alain Beauregard, qui a un super beau nom. Et donc, il faisait un témoignage de... Lui, il a traversé un cancer. un cancer de la vessie métastasé. Donc, on lui donnait entre trois et six mois à vivre. Et il a vraiment utilisé le pouvoir de l'esprit pour se guérir. Et c'était vraiment intéressant, parce que là, il dit, je n'avais pas le temps de commencer à faire une thérapie et d'apprendre justement à m'écouter, parce que c'était un homme d'affaires. Même s'il était bouddhiste, il méditait un peu comme... Beaucoup de gens méditent, j'ai fait ma petite méditation, mais c'était vraiment quelqu'un qui était dans les rôles, rôle d'homme d'affaires, rôle de père, il décrit vraiment bien ça, et il a appris justement à s'écouter. Et ça m'a vraiment beaucoup touchée parce que c'est vrai que dans la bienveillance envers soi, il y a cet accueil et cette écoute inconditionnelle de soi qu'on ne fait pas en fait, qu'on n'est pas du tout. Au contraire, nous, on n'écoute pas, on refoule, on nie, on n'écoute pas son corps, on n'écoute pas non plus ses émotions, son esprit. Et il nous a vraiment invité à pratiquer le oui à tout ce qui apparaît, mais c'est un oui à toutes les sensations du corps. Donc, par exemple, il donnait un exemple, c'est pas oui à tout. Donc, si tu me demandes d'aller te conduire cette nuit à Zaventem, c'est pas de te dire oui, c'est de dire oui à ce que ça génère chez moi. Même des choses qui ne sont pas agréables. Par exemple, si je me dis Oh bah tiens, Sandrine, elle est vraiment gonflée de me demander ça c'est accueillir ce que je ressens, même si je trouve que ce n'est pas chouette de penser ça. Et donc, moi, la tendance, c'est de me dire Bon, ben voilà, je rends service à Sandrine, je pourrais quand même lui rendre ce service, ce n'est pas si grave, je redormirai après. et donc je vais te dire oui alors qu'intérieurement il s'est passé quelque chose que je n'ai pas écouté et c'est vraiment cette c'est ça que j'ai compris moi ce week-end qui n'était pas très clair c'est dire oui et accueillir tout ce qui se passe à l'intérieur de soi dans son corps, pas ses pensées parce que souvent on écoute ses pensées et là on alimente notre frustration et notre anxiété mais c'est d'écouter le corps d'écouter ce qui se passe dans le corps
- Speaker #1
Donc oui, c'est de nouveau à l'intérieur, mais est-ce que ce serait aussi apprendre à... Quand on apprend à s'aimer, plus on apprend à s'aimer, moins on accepte les mauvais traitements et plus on parvient à dire non.
- Speaker #0
Et à être authentique. Je pense que vraiment, une des deux clés, c'est l'authenticité, mais avec soi d'abord, et l'honnêteté avec soi aussi. Et l'authenticité, l'honnêteté et l'humilité. C'est accepter qu'on est imparfait et qu'on n'est pas perfectible. On n'est que des humbles êtres humains. On n'est pas parfait biologiquement. C'est dans notre nature de tomber malade et on tombera malade. C'est normal. Et donc, nous, on veut un corps parfait qui n'est jamais malade. On veut un comportement parfait qui est toujours juste. Mais c'est d'accepter nos imperfections. Et... accepter même les choses qu'on veut vraiment cacher, refouler à nous-mêmes. Parce qu'on trouve que c'est vraiment noir, sombre et on n'en est pas fier. Mais c'est d'accueillir tout ça. Et ça, c'était une de ces clés de la guérison.
- Speaker #1
Ça nous permet de sortir du jugement aussi.
- Speaker #0
Oui, de sortir envers nous-mêmes. Tout à fait. Et d'être en amitié avec soi, de ressentir vraiment cette tendresse, cet accueil de soi, cette bienveillance envers soi qu'on n'a pas appris. On est durs avec nous.
- Speaker #1
Et donc, pour terminer, j'avais envie de te demander qu'est-ce que la citation suivante t'inspire ? L'herbe n'est pas plus verte ailleurs, elle est verte là où on l'arrose.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que je trouve que c'est une petite citation qui est inspirante, quand surtout avec les réseaux sociaux et tout ça, on a l'impression que la vie des autres est beaucoup plus chouette que nos vies, que ça a l'air plus harmonieux, plus fluide. C'est aussi quand on veut changer de boulot, on veut changer de couple, on veut même changer d'enfant. Parfois, on a l'impression que ce serait mieux si on en avait d'autres. C'est vraiment de dire que ce soit par rapport à notre rapport à nous, mais à notre rapport à... à l'autre ou à ce qu'on fait. C'est un peu en lien avec ce que je disais tout à l'heure, c'est de rester engagé, donc arrosé. Arroser nos relations, arroser... notre esprit de plein de choses qui nous font du bien, arroser, notre couple. Et c'est là où l'herbe est verte. Mais c'est vrai que peut-être ça donne envie, l'herbe, d'à côté. Mais peut-être que c'est parce qu'il l'arrose bien et que nous, on n'arrose pas notre herbe. Et donc, c'est vraiment de revenir à soi, de revenir à qu'est-ce que je fais moi pour créer les conditions pour mon bonheur, pour mon bien-être, pour des relations harmonieuses, pour... que ma vie soit le plus agréable possible, malgré le fait que la souffrance fait partie de nos conditions et que c'est normal.
- Speaker #1
Donc, ce serait arroser aussi notre vie intérieure ?
- Speaker #0
Oui, notre vie intérieure et les solutions intérieures.
- Speaker #1
Et est-ce que tu penses qu'arroser nos vies intérieures, c'est plus spécifique à la cinquantaine ? Est-ce que...
- Speaker #0
En tout cas...
- Speaker #1
La transition du milieu de vie, impactée autrement ?
- Speaker #0
Sans doute que oui. Pourquoi ? Parce qu'à partir de 50 ans, on commence à plus souffrir. D'abord, parce qu'on a peut-être perdu déjà des êtres chers, on commence à avoir des bobos, des maladies, ce qu'on a moins à 20 ans, moins à 30 ans. On commence à s'épuiser dans ce qu'on fait. On a été sur un rail et on se demande est-ce que ça a du sens, tout ce que je fais ? On se rapproche aussi plus de la fin. On est plus confronté à notre finitude. On se pose plus de questions en disant aujourd'hui c'est le premier jour du reste de ma vie, qu'est-ce que j'ai envie d'en faire ? Et donc oui, je pense que c'est peut-être plus propice, bien que ça commence à venir aussi dans les nouvelles générations qui commencent en tout cas à se poser des questions. Ce que je trouve vraiment chouette, je milite beaucoup pour que ça commence jeune.
- Speaker #1
Oui, et donc l'âge, alors j'aurais envie de terminer que l'âge, même si on a envie que ça commence jeune, mais est-ce que l'âge, ce serait quelque chose qui nous rend plus humains, plus intègres, plus authentiques, plus vrais ?
- Speaker #0
C'est pas gagné, mais c'est possible. En tout cas, c'est une belle opportunité de constater qu'on vieillit, que les problèmes extérieurs, parce que les problèmes de santé restent des problèmes extérieurs. Quand on va commencer à se multiplier et que j'ai intérêt à développer des solutions intérieures pour souffrir le moins possible de tous ces problèmes extérieurs, notamment des problèmes de santé, mais aussi les problèmes liés à l'âge. Donc ça peut être une belle opportunité. Et je pense que c'est intéressant de guider pour que tout le monde puisse saisir cette opportunité.
- Speaker #1
Merci beaucoup Catherine pour tous ces enseignements, pour toute cette sagesse. Donc pour plus d'infos sur Catherine Chouinic, vous pouvez aller vous balader sur son site. Il y a plein de ressources, il y a les livres aussi qu'elle a écrits, essentiellement au niveau de la parentalité, de l'éducation. Donc c'est www.catherine-chouinic.com Et alors si vous voulez être tenu au courant de mes actualités, j'organise régulièrement des parcours que je crée avec Catherine Chuenic. Donc n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Donc ma newsletter c'est www.sandrinecorbio.be slash newsletter. Et on a développé aussi avec Catherine un parcours pour vous aider à transformer votre état d'esprit même quand les choses vont mal. développer un état d'esprit plus ouvert, positif et altruiste. Donc tout ça, ça se trouve sur mon site, et je vous dis une bonne journée et à la prochaine émission. Merci. J'espère que ce podcast vous a aidé à cheminer. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à le partager ou à le commenter. Et si vous voulez plus d'infos sur mes activités, n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Je mettrai tous les liens sous ce poste. Ce podcast fait aussi partie d'une émission diffusée sur Radio Alma tous les deuxièmes mardi et dernier mardi du mois. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiot, j'adore faciliter les prises de conscience et le changement, et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. A bientôt !