74 - Préparer sa reconversion professionnelle pour entreprendre - avec Gaëlle de Quête 2 Sens Pro cover
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J'aime la paperasse - Micro-entreprise, entrepreneuriat & administratif

74 - Préparer sa reconversion professionnelle pour entreprendre - avec Gaëlle de Quête 2 Sens Pro

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57min |05/09/2024
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Description

Changer de voie professionnelle, ce n'est pas une mince affaire ! Pour aborder cette question, je reçois Gaëlle Ancarno, coach et formatrice spécialisée dans la reconversion professionnelle, et cofondatrice de Quête 2 Sens Pro.


Ensemble, on aborde les sujets essentiels autour de la reconversion :

  • Par où commencer ?

  • Comment faire quand on ne sait pas vers quoi se reconvertir ?

  • Faut-il forcément changer d'entreprise ? de métier ?

  • L'entrepreneuriat est-il la solution ? comment se préparer à une création d'entreprise ?

  • Quelles sont les bonnes questions à se poser ?

  • Quels dispositifs peuvent t'aider dans ton parcours de reconversion professionnelle ?


Gaëlle nous livre également son propre parcours de reconversion. Elle travaille dans l'accompagnement et l'orientation professionnelle depuis 17 ans, dont 4 ans en tant qu'indépendante. Elle revient sur son déclic, ainsi que les obstacles qu'elle a rencontrés avant, pendant et après sa reconversion. Son bref passage en micro-entreprise, les solutions qu'elle a mises en place pour mieux gérer les difficultés.


Retrouve Gaëlle sur son site quete2senspro.fr et sur LinkedIn, où elle est Top Voice 2024 :


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/154


Ressources évoqués dans l'épisode :

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Transcription

  • Stéphanie

    De plus en plus de Français osent la reconversion professionnelle, mais cela reste une étape importante dans sa carrière et ce n'est pas anodin. Alors comment préparer au mieux sa reconversion professionnelle ? Est-ce que l'entrepreneuriat est la bonne solution ? Quelles sont les questions à se poser avant de se lancer ? Quelles sont les aides disponibles aussi pour accompagner dans ce cheminement ? Ce sont toutes les questions auxquelles on va essayer de répondre dans cet épisode de podcast. Pour cela, je reçois Gaëlle Ancarno, cofondatrice de Quête 2 Sens Pro, dont c'est la spécialité justement d'accompagner dans cette recherche de sens, dans le parcours, la carrière professionnelle. Elle répondra à nos questions en tant qu'experte et reviendra également sur son propre parcours de reconversion. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci Gaëlle de participer à cette interview.

  • Gaëlle

    Merci à toi pour ton invitation. Je suis ravie de partager aujourd'hui plein de conseils pour les personnes qui hésitent encore à se lancer dans leur reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Et donc, pour te présenter rapidement, Gaëlle, tu as créé Quête 2 Sens Pro, qui se consacre justement à accompagner les personnes dans leur carrière professionnelle.

  • Gaëlle

    C'est ça, oui.

  • Stéphanie

    Ça fait 17 ans que tu fais de l'accompagnement, mais Quête 2 Sens Pro, c'est plus récent.

  • Gaëlle

    Oui, c'est ça. Je me suis lancée en 2020, donc voilà, j'entame ma quatrième année déjà.

  • Stéphanie

    Et donc ? Avec toi, on pourra aborder la question de la reconversion professionnelle sous différents angles, puisque tu as ta posture de coach avec les coachings, les formations que tu proposes avec Quête 2 Sens Pro, et également toi-même, ta propre reconversion. Donc, ça sera intéressant d'avoir également ton propre parcours. Alors Gaëlle, selon ton expérience, quels sont les déclencheurs les plus courants d'une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Alors maintenant que ça fait quatre ans que je me suis spécialisée sur le volet de la reconversion professionnelle, j'ai remarqué qu'il y avait un sujet assez commun parmi toutes les personnes que j'accompagne, c'est que déjà il faut savoir que, en tout cas pour ma part, quand ils me contactent, ça fait déjà très longtemps, parfois une année, voire deux ans, qu'ils sont en questionnement sur leur avenir professionnel et qu'ils se posent la question de vers quoi je peux aller. J'ai beaucoup de personnes qui sont dans leur domaine d'activité depuis… plus de 5 ans, entre 5 à 15 ans sur leur même poste. Et du coup, ils n'ont plus d'idées sur quoi se reconvertir, vers quoi se tourner. Même en termes de capacité professionnelle, ils ont un peu le sentiment d'être voués, si je puis dire, à uniquement le poste qu'ils occupent. Donc, c'est vrai que quand ils me contactent, j'ai différents sujets. Soit c'est des personnes qui se posent vraiment la question de est-ce que je peux faire quelque chose d'autre que le métier que j'occupe depuis un certain nombre de temps ? Ou parfois, j'en ai qui sont à un point de non-retour, qui ont eu un événement majeur assez soudain, qui les font se poser des questions sur est-ce que j'ai toujours ma place dans ma société, dans mon équipe ? Parfois, c'est lié à un changement de direction. Parfois, c'est même à des prises de décision vers lesquelles ils ne se reconnaissent plus. Et en fait, ça crée un peu cette friction, ce point de non-retour. Et quand ils me contactent, ils sont vraiment… à une situation où là, ça y est, d'ici les six mois à venir, il faut que je parte, il faut que vous m'aidiez à trouver une solution.

  • Stéphanie

    C'est intéressant parce que ça veut dire qu'on a vraiment des profils complètement différents, des parcours complètement différents, avec pour certains quelque chose de très progressif et pour d'autres, ça va être assez soudain du coup.

  • Gaëlle

    C'est ça. En fait, j'aime bien dire que j'ai le sentiment qu'il y a une espèce de schéma qui se répète pour eux. Et si tu veux, en tout cas pour la deuxième... partie des profils que je viens de te présenter, c'est que j'ai le sentiment que ça a tapé de plus en plus fort jusqu'à ce point vraiment de non-retour. Cette friction où là, ils se disent, ça y est, stop, ça suffit, ça touche mes valeurs. Là, il est temps que je le parte parce que je prends sur moi depuis un certain nombre de temps et en fait, là, ça me cause plus de tort qu'autre chose, ça me cause des maux, tu vois, M-A-U-X, et en fait, j'y arrive plus, je me lève plus avec le même entrain, j'y vais à reculons, il y en a qui me parlent de... de maux de ventre, d'insomnie, parfois même de malaise. On arrive quand même à des situations parfois qui sont presque à l'extrême. Il n'y a pas de jugement quand je dis ça, mais c'est vraiment, leur corps leur envoie un signal très fort. Et c'est vrai que quand ils me contactent, c'est là, aidez-moi, il faut que je parte maintenant, en fait.

  • Stéphanie

    En plus, ça, on peut le mettre à la lumière du burn-out dont on entend de plus en plus parler. On sait que c'est un risque très présent aujourd'hui. Et quand il y a les messages du corps, c'est qu'on est forcément déjà arrivé à une situation difficile. Et ça, est-ce que tu le retrouves plus ? Je pense à la question, tu as dit que tu as des personnes qui sont plus ou moins sur le même poste, en tout cas dans la même carrière, on va dire, depuis parfois 15 ans. Cette décision assez radicale, est-ce que tu vas plus la retrouver justement chez des personnes qui sont sur le même poste, dans le même schéma depuis longtemps, ou parfois chez des jeunes qui sont encore en début de carrière ?

  • Gaëlle

    C'est une très bonne question.

  • Stéphanie

    Si tu l'observes par rapport à tes contacts.

  • Gaëlle

    Oui, j'ai essayé de repenser un petit peu à tous les accompagnements que j'ai faits. Je ne sais pas si finalement, je peux de manière assez tranchée dire que ce qui peut caractériser ce risque de burn-out, ça profite plus pour des personnes qui sont sur leur poste depuis très longtemps. J'avoue que je ne vais pas me prononcer parce que j'ai un doute. Je sais que j'en ai ou ça a été le cas et ils étaient sur leur poste depuis très longtemps, mais j'ai aussi eu... à plusieurs reprises des gens pour qui ça faisait deux ans qu'ils étaient dans leur activité et pour autant il y a eu un événement soudain, un changement de direction, ça c'est quelque chose qui est revenu à plusieurs reprises parmi ceux que j'ai accompagnés et le fait de ne pas forcément avancer dans la même direction, d'avoir cette même vision, de se rejoindre finalement, de faire un pas l'un vers l'autre ça a pu aussi causer cet effet de non-retour comme je le disais tout à l'heure donc je ne sais pas, je ne vais pas trancher pour le coup.

  • Stéphanie

    C'est une interrogation parce qu'on peut être surpris de voir de plus en plus de personnes qui entament une reconversion professionnelle, alors qu'avant c'était quand même un changement important dans une carrière, alors qu'ils sont encore plutôt en début de carrière. Et parfois, on peut se dire qu'on n'ose pas parce que c'est trop tôt.

  • Gaëlle

    Oui. Après, moi, ce que je remarque aujourd'hui, et ça s'est accéléré après le Covid, c'est que… Les gens ne prennent plus autant sur eux dans le sens où ils veulent vraiment se réaligner à leur équilibre, ils veulent retrouver leur épanouissement. Ils sont toujours prêts à s'investir, à s'impliquer pour leur entreprise. Pour autant, ils rééquilibrent aussi leur place dans l'écosystème. C'est comme si, en fait, tu vois, ça fait 17 ans que je fais de l'accompagnement. Avant ça, ce n'était pas des sujets dans mes accompagnements. L'accompagnement, c'est… ta place, ton équilibre, remettre du sens, même la notion de valeur. J'avais beaucoup de personnes qui finalement avaient cette vision de il faut travailler, ça doit payer les factures Oui, tout n'est pas parfait, mais je prends sur moi jusqu'au prochain vacances, à la prochaine échéance, et puis je me reposerai à ma retraite. Aujourd'hui, j'ai vraiment le sentiment que toute cette vision-là, c'était une ancienne vie professionnelle. Aujourd'hui, les gens se placent vraiment au cœur de la vie. de l'équation, c'est-à-dire, oui, j'ai conscience qu'il faut que je travaille, bien entendu que je dois trouver un travail épanouissant qui va me remplir plusieurs de mes vases, comme moi j'aime bien le schématiser, mais pour autant, mon équilibre de vie doit avoir une place importante aujourd'hui dans toute cette équation. Et je trouve qu'il y a eu vraiment un tournant, où avant, tu vois, sur les zones d'emploi, quand j'accompagne des gens sur de la recherche d'emploi pure, Ils s'attardaient sur vraiment la situation géographique, le niveau de salaire et puis l'intitulé de poste. Aujourd'hui, je me rends compte que quand je fais des accompagnements sur la recherche d'emploi, au-delà de la situation géographique, du salaire ou de l'intitulé de poste, on va vraiment prendre le temps d'aller étudier l'entreprise, quel est son écosystème, quelles sont les valeurs qu'elle prône. On va vraiment avoir un temps aussi où on va aller interroger les professionnels de l'entreprise, essayer aussi de voir... dans l'historique des offres d'emploi, quel est un peu le turnover sur les postes, quel est l'enjeu en fait, parce que c'est vrai qu'à chaque besoin en recrutement, il n'y a pas forcément les mêmes défis quand l'entreprise se lance ou quand elle est en pleine croissance. Donc, on s'attarde vraiment sur tout ça. En tout cas, moi, je remarque que j'ai vraiment une démarche holistique pour accompagner vraiment la personne et finalement avoir un petit peu un pied d'avance sur elle pour lui dire, voilà l'environnement dans lequel Tu vas mettre les pieds, voilà ce qui se joue, voilà ce qui est attendu. Est-ce que toi aujourd'hui, tu te sens capable finalement, mais capable pas que sur tes compétences et tes capacités, capable aussi d'un point de vue énergétique ? Est-ce que tu t'es fait de la place émotionnellement, physiquement, au-delà des aspects matériels et financiers sur lesquels je trouve qu'avant, on s'attardait davantage ?

  • Stéphanie

    On se rend compte que... la vision du travail en fait évolue complètement mais c'est un phénomène de société en fait.

  • Gaëlle

    Exactement.

  • Stéphanie

    Et est-ce que tu penses qu'il y a un moment qui va être plus propice qu'un autre à une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Avec le recul, aujourd'hui, je dirais que oui. Et je suis très affirmée sur mon oui parce que je me suis rendue compte, tu vois, en 17 ans d'accompagnement, comme tu le dis à juste titre, le marché du travail évolue, les besoins et les attentes évoluent. Et quand je parle de faire cette place dans ton écosystème et de te mettre au cœur de l'équation, eh bien, j'ai remarqué que justement, faire cette place, c'était un point crucial dans la reconversion professionnelle. Et avant même de se lancer dans une reconversion, moi, je mets vraiment un point d'honneur, et pour toutes les personnes qui nous écouteront aujourd'hui, que demandez-vous s'il y a de la place aujourd'hui pour accueillir un nouveau projet dans votre vie. Il y a des moments qui sont plus propices à d'autres, parce que parfois, il y a des choses, des enjeux qui se jouent pour vous, et vous n'avez pas forcément l'espace nécessaire et disponible pour vous lancer dans une reconversion. J'aime bien prendre l'exemple, Stéphanie, tu sais, de... Comme si demain, tu as envie de changer la chambre de ton enfant. Il veut passer à un lit superposé, plus grand, qui va prendre beaucoup de place dans la chambre. Naturellement, tu vas aller acheter un nouveau lit et quand tu vas arriver dans cette nouvelle chambre, il va falloir que tu te fasses de la place pour monter ce nouveau lit. Donc, ça veut dire que déjà, dans un premier temps, il va falloir démonter le lit actuel, le retirer de l'espace, évaluer du coup... de quelle manière tu vas imbriquer maintenant ce nouveau lit, parce que peut-être qu'il n'occupe pas le même espace que celui que tu avais jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est de cette manière-là, tu vois, schématisée, de dire, avant de se lancer dans une reconversion, ça ne se limite pas qu'à, comment je fais pour démissionner, comment je fais pour dire à mon employeur que je veux partir, et ça y est, je veux me lancer dans un projet de formation ou un projet de création d'entreprise ou d'emploi. C'est vraiment de se dire, OK, il faut que je me fasse de la place, parce que ça va me demander un investissement en temps. financier, en énergie. Ça va peut-être redistribuer aussi la routine familiale, ou en tout cas dans le foyer, mes habitudes. Donc, c'est très important de se faire de la place avant tout projet, tout projet de vie même. Au-delà même de l'aspect professionnel, je pense que c'est nécessaire de se poser les bonnes questions avant d'entreprendre un changement dans sa vie.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on n'a pas le risque, justement, de se dire qu'on n'a pas la place, qu'il y a... les facteurs d'âge, de situation familiale, etc. Et de toujours se dire, ce n'est pas le moment. Est-ce que ça peut, du coup, représenter un obstacle qu'on devrait peut-être franchir ?

  • Gaëlle

    Complètement, ça fait une grosse résonance avec mon parcours professionnel, parce que j'ai mis dix ans, en fait, avant d'oser me lancer, parce que, justement, je me disais qu'il n'y avait pas la place. Et je me racontais l'histoire que... les enfants étaient petits, ce serait plus facile quand ils seraient plus grands, ou j'ai un crédit immobilier, donc peut-être que ce sera plus facile quand je voudrais terminer de payer ma maison. Mais finalement, avec le recul, je me dis que c'est une histoire que je me racontais parce que pour moi, il y a un problème de posture à le voir sous cet angle-là. Parce qu'en fait, se demander si c'est le bon moment et avoir une réponse un peu binaire de oui ou de non, ça ne va pas te faire avancer vers ton objectif. Si vraiment tu as à cœur d'entreprendre un projet dans ta vie, Ce n'est pas de se dire est-ce que c'est le bon moment ? C'est plutôt de se dire qu'est-ce qui aujourd'hui m'empêche d'atteindre mon objectif ? De quelle manière je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui va me manquer ? Quelles sont les ressources qui sont déjà à ma disposition pour entreprendre ce changement-là ? Et de cette manière-là, je trouve que la posture, elle est plus saine, elle est plus aidante parce que tu vas pouvoir poser vraiment les jalons et te dire Ok, j'ai ça, ça, ça qui me permet d'y aller. En revanche, j'ai identifié qu'il y a… tel obstacle aujourd'hui, tel frein. Maintenant, comment je peux faire pour débloquer cette situation ? Et là, dans ce cas-là, je trouve que l'idée de se faire de la place, c'est intéressant parce que tu peux rapidement aller identifier ce qui se joue pour toi et ce qui te permet vraiment de pouvoir surmonter cet obstacle.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on peut dire qu'à ce moment-là, ce qui va compter, c'est vraiment la posture de ne pas subir, mais d'être acteur de son projet ?

  • Gaëlle

    Oui, complètement. Je trouve que ça aide finalement de se responsabiliser dans cette équation parce qu'on a tendance, et je me mets dedans parce que j'ai longtemps eu cette posture-là, d'identifier des facteurs qui étaient extérieurs en fait. Et je ne me mettais pas dans l'équation, donc je ne prenais pas non plus ma part de responsabilité là-dedans. J'ai mis dix ans avant d'oser me lancer dans l'entrepreneuriat Je me racontais en tout cas l'histoire que tout ce qui pouvait venir débloquer la situation venait de ressources extérieures en fait. Oui, mais moi, je ne connais personne qui est entrepreneur ou de toute façon, il faut beaucoup d'argent pour se lancer. C'était toujours des choses qui étaient externes, mais jamais je me positionnais en me disant D'accord, mais moi, qu'est-ce que je peux faire pour changer la donne ? Quelle est ma part de responsabilité dans tout ça ? Et quel est finalement le premier pas que moi, je peux aussi entreprendre pour faire évoluer la vision et l'histoire que je me raconte à l'instant T ? Donc moi, c'est vrai que, en tout cas pour ma part, c'est quand j'ai vraiment changé mon état d'esprit là-dessus et que j'ai... assumer finalement ma part de responsabilité dans mon projet de reconversion professionnelle, que ça a vraiment débloqué la situation. Et tout de suite, toutes les peurs et les craintes et les croyances que j'avais, j'ai réussi à les accueillir déjà, à les accepter et puis finalement à les remettre aussi à la juste place.

  • Stéphanie

    Ça va être tout un travail à ce moment-là de faire la différence entre un vrai obstacle auquel on va peut-être retrouver des solutions. et des craintes. Je ne vais pas dire des excuses, parce que je trouve qu'il y a un côté péjoratif à dire oui, tu te trouves des excuses Mais c'est un vrai exercice, c'est un vrai challenge.

  • Gaëlle

    Complètement. Et puis, en plus, je rebondis avec ce que tu dis, parce que ce serait trop facile de dire que ce sont des excuses qu'on se raconte. En tout cas, pour ma part, j'en étais convaincue. Je m'en rappelle parfaitement. Quand je disais que ce sera plus facile quand mes enfants sont plus grands, parce qu'ils étaient trop petits, c'est ce que je me disais. J'en étais convaincue et ce n'était pas une excuse. Bien entendu que ça fait peur de se lancer, mais de toute façon, n'importe quel changement dans sa vie, ça fait peur. Moi, je suis plutôt d'avis de dire, c'est bien d'avoir peur parce que ça reste un garde-fou pour nous. Ça évite de prendre des décisions trop hâtives. Mais d'un autre côté, c'est quand même aussi se poser et se dire, d'accord, qu'est-ce que cette peur, elle vient dire ? Est-ce que cette peur, finalement, elle vient vraiment de moi ? Est-ce qu'elle m'a été déposée par quelqu'un d'autre ? Tu vois, on n'en a pas forcément parlé, mais je mets aussi un point d'honneur, tout comme la place, à la notion aussi de soutien et d'avoir des personnes autour de toi, de t'entourer, des personnes qui t'aident, des gens qui sont peut-être déjà passés par ce chemin-là et qui t'ont prouvé finalement que c'était possible et pas toujours regarder les success stories ou l'histoire que 0,01% de cette planète... que j'ai réussi à générer des milliards en partant de rien. Très bien, c'est inspirant si tu veux. Mais par rapport à la majorité de la population, c'est bien aussi de s'entourer de personnes qui viennent peut-être du même milieu que toi et qui vont te prouver qu'étape par étape, tu peux avancer et faire un premier pas déjà vers ton objectif.

  • Stéphanie

    C'est intéressant, c'est un vrai sujet que... je retrouve chez les créateurs d'entreprises souvent. Je pense tout particulièrement aux fonctionnaires par exemple, parce que c'est vraiment l'extrême par rapport à l'entrepreneuriat. Et le fait d'être dans un certain milieu où ce n'est pas dans l'état d'esprit, en fait, on a l'impression que ça n'existe pas et limite, c'est mal. Toute décision que tu vas prendre au niveau professionnel, c'est trop risqué, etc. C'est dommage quand ça devient ta vérité alors que toi, tu as un super projet.

  • Gaëlle

    Et c'est vrai que c'est difficile, d'autant plus dans ce secteur-là, parmi les fonctionnaires, parce que moi j'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont contactée et qui se sentaient emprisonnées, vraiment pour reprendre leur terme. Ils avaient envie de changement, cette quête de sens. Et pour autant de se dire, mais mince, j'ai aucun repère, j'ai personne autour de moi qui me montre que c'est possible parce que mon donneur d'ordre me refuse cette liberté-là. Et pour autant, on en connaît finalement des gens qui ont réussi. à s'en sortir. Et je fais vraiment le parallèle avec ce que tu proposes. Je trouve que c'est formidable de leur montrer que si c'est possible qu'il y a des étapes, qu'il faut se renseigner, qu'il faut se mettre en sécurité, surtout, et que c'est étape par étape. Et oui, peut-être que ça ne sera pas en deux semaines, en trois mois, mais pour autant, ça se prépare, en fait, une reconversion. Moi, souvent, c'est ce que je dis et j'en ai aussi parmi les gens que j'accompagne qui sont très lucides par rapport à ça et qui ne viennent pas avec cette pression de il faut… absolument que je change là tout de suite, maintenant, en fait, et aidez-moi à solutionner mon problème là, maintenant. Il y a aussi vraiment cette notion de j'ai conscience que ça y est, j'arrive à la fin d'un cycle dans mon entreprise, j'ai envie de partir, mais je veux préparer ma sortie sereinement. Et du coup, il se donne des échéances sur un an, voire deux ans pour construire, en fait, le projet. Et je trouve que ça aussi, ça vient abaisser, finalement, le niveau de pression que l'on peut se mettre. déjà soi-même, mais aussi le niveau de pression que l'entourage peut nous mettre.

  • Stéphanie

    C'est vrai. On n'y pense pas, mais effectivement. Quand on parle d'un projet de reconversion, souvent on va voir le cas de quelqu'un, comme tu disais, certains qui exercent déjà leur métier depuis des années et qui vont s'orienter vers le même métier de manière indépendante, par exemple. Mais pour d'autres, il y a une vraie question de savoir quoi faire. On sait qu'on a besoin d'autre chose, mais on ne sait pas vers quoi aller. Qu'est-ce qu'on peut faire quand on se retrouve dans cette situation ?

  • Gaëlle

    Alors déjà, ce que j'aime bien dire, En premier lieu, c'est d'aller s'interroger sur la question qui rumine depuis un certain nombre de temps et quand on est en train de se dire est-ce que finalement je me vois encore rester là disant qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? C'est déjà aussi d'aller identifier qui est-ce qui a fait qu'on se retrouve dans cette sensation-là actuellement. Est-ce qu'il y a eu un événement soudain ? Moi, j'aime bien remonter sur les six derniers mois, par exemple. Est-ce qu'il y a eu un changement majeur qui a fait que là, aujourd'hui, on s'interroge de plus en plus ? Parce que parfois, je me rends compte dans certains accompagnements que les gens pensent qu'ils veulent partir et finalement, c'est un problème interne et un changement soudain qui est venu mettre, si je puis dire, le grain de sable dans leur quotidien. Et finalement, leur métier, ils ont toujours autant d'intérêt, ils ont plein de choses à apporter et ils l'aiment. Mais c'est peut-être juste le fait de se dire il s'est passé ça, j'ai pas réussi à gérer cet événement, Et puis, je crois qu'il est peut-être mieux, pour moi, il est temps de partir. Moi, j'aime bien, en fait, lors de mes entretiens avec eux, de découverte, vraiment m'assurer que s'ils partent, c'est pour les bonnes raisons. Parce que finalement, je me suis rendue compte que j'ai eu plusieurs profils où ils sont partis, enfin où ils désiraient partir, mais quand tu creusais, ils n'avaient pas envie de partir à la base. Et il y a eu une forme de fuite, tu vois, par rapport à un conflit qu'ils n'ont pas su gérer. Voilà, oui. se demandaient, j'ai pas été assez assertive, j'ai pas osé dire non, j'ai pas osé dire que là, en fait, ils avaient dépassé les limites. Et du coup, je sais pas si c'est par facilité, parce que je peux pas parler en leur nom, mais en tout cas, on remarque que naturellement, ils se disent, bon ben, là, ça ne va plus, donc je m'en vais. Donc, c'est là aussi toute la subtilité, je trouve, des projets de reconversion. En tout cas, moi, j'aime bien m'assurer de la motivation qui t'amène à vouloir partir. Et en fait, moi, je me suis rendue compte que j'ai plein de personnes à qui j'ai mis en lumière... Finalement, ils avaient tout encore un intérêt à rester et que là, peut-être que l'épreuve de leur vie professionnelle, elle était plus de savoir gérer un conflit, savoir être plus assertif, comment dire non, comment dire stop, comment revenir sur quelque chose qui nous a fâchés, même si ça s'est passé il y a plusieurs semaines. En fait, c'est aussi cette manière-là de reprendre la main sur sa carrière. Quand je parle de reprendre le contrôle de sa vie, c'est aussi ça, savoir dire stop, reposer son cadre, définir ses propres limites. Et pour certains, ça a eu un effet déclencheur de se dire, en fait, tout compte fait, non, je n'ai pas envie de changer. Je suis bien là où je suis. C'est cet événement-là qui m'a fait douter. Et d'un autre côté, tu vas avoir des profils de personnes qui, effectivement, eux, ils vont te dire, non, en fait, là, ça y est, je sens que je ne m'épanouis plus. Je n'ai plus d'intérêt. Je suis dans ma zone de confort. Je viens tous les matins. C'est ma routine. Mais pour autant, j'ai besoin de plus. J'ai besoin d'être challengée. J'ai besoin intellectuellement aussi d'avancer. Et là, clairement, eux, ils vont mieux. ils vont me le verbaliser différemment et je vais comprendre du coup qu'il y a un vrai projet de reconversion derrière.

  • Stéphanie

    Je trouve ça hyper intéressant parce que on peut se retrouver tellement coincé dans une situation qu'on a l'impression que la seule issue c'est partir alors que en creusant tu arrives à faire ressortir d'autres solutions en fait.

  • Gaëlle

    Complètement et puis quand tu assistes à ces transformations là c'est génial parce que moi au bout de 45 minutes ils vont me dire... mais en fait merci, vous m'avez remis en lumière des choses mais bien sûr mon métier je l'aime toujours et je trouve ça autant chouette parce que c'est une vraie transformation aussi professionnelle d'avoir ce déclic et de prendre conscience que finalement ce qui se joue c'est pas d'aller faire ton introspection de t'engager dans un bilan de compétences c'est plutôt de se dire ok si je dois investir aujourd'hui sur moi pour faire un pas vers une posture idéale ou voilà là la nouvelle gueule que je voudrais être professionnellement. En fait, il va falloir que j'investisse sur ma capacité à être plus assertive, ma capacité à prendre davantage confiance en moi, aller m'interroger aussi sur mon niveau d'estime, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, je n'ose pas dire non, ou je n'ose plus dire stop. Et je trouve ça exceptionnel. J'adore ces éclairages-là, qui pour autant n'aboutissent pas sur des accompagnements derrière, sur de la reconverse. Tu vois ? Mais c'est en ça que je suis passionnée par l'accompagnement. C'est aussi permettre aux gens de se poser les bonnes questions. Et en fait, de se dire oui, ce qui se joue réellement derrière ma peur, il y a un vrai besoin. Et ce besoin-là, ce n'est peut-être pas nécessairement d'aller faire une reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Je trouve cette question d'autant plus importante que là, depuis quelques années, on voit qu'il y a un vrai essor de l'entrepreneuriat qui est souvent porté comme la solution pour gagner plus, être libre et également donner du sens à son travail. Alors, je ne dis pas que tout ça, c'est faux. Mais est-ce que c'est vraiment une solution à encourager quand on se retrouve face à ce questionnement d'une reconversion ?

  • Gaëlle

    Honnêtement, je dirais que non. Parmi tous les entretiens que j'ai eus déjà depuis ces quatre dernières années, parce que je l'ai vu à plein d'étages, comme tu le dis, et c'est super que tu mettes ça en lumière, ce parallèle salariat versus entrepreneuriat, effectivement, je vois trop de personnes laisser entendre que si ça ne va plus dans le salariat, il faut que tu entreprennes. Sauf que tout le monde déjà n'a pas envie d'entreprendre et tout le monde n'est pas fait pour entreprendre. En tout cas, moi, je le vis depuis quatre ans et oui, je pourrais donner mille raisons de dire que ça peut être chouette d'aller entreprendre, mais je pourrais aussi trouver mille et une autres raisons pour te dire que, attention, ce n'est pas non plus le monde des bisounours. Tout le monde n'a pas forcément envie ou est forcément si capé pour gérer son stress, de gérer aussi l'incertitude financière. En tout cas, dans le monde du coaching, on sait quand même que… Notre plus grande douleur, c'est aussi de trouver des clients. Donc ça, c'est une vérité. Tu vois, et moi, je la défends. Je ne mets jamais de paillettes, en tout cas dans les yeux de ceux que j'accompagne et qui veulent se lancer dans le coaching. Mais tout ça pour dire que ça se joue aussi sur d'autres étages. J'ai eu là aussi une personne qui me laissait entendre qu'elle voulait un poste full TAD, donc full télétravail. Et en fait, en creusant dans l'accompagnement, on bat. à nouveau, ça a mis en lumière que finalement, il voulait du TAD parce que, par rapport à son parcours, il se disait que ça serait plus simple pour lui, ça lui éviterait de gérer des conflits en étant seul à la maison. Et en fait, quand tu creuses là-dessus, le risque qui se passe, c'est aussi de déclarer une forme d'isolement, en fait. Et si, en fait, tu laisses ça et que tu réponds juste à la demande en te disant d'accord, on va essayer de trouver un poste qui te convienne et aujourd'hui, ce qui a l'air de te convenir, c'est un poste full TAD, où tu es chez toi, où tu n'as plus de contact physique avec les gens, mais uniquement téléphonique, et que tu ne traites pas le réel problème de fond, qui est en fait comment gérer les tensions, comment gérer mes propres émotions face aux éventuels conflits qu'il pourrait y avoir au sein d'une équipe, le problème, c'est que tu n'accompagnes pas pour moi la personne dans la bonne direction, parce qu'en fait, tu nourris aussi, finalement, sa peur et sa croyance de se dire que la vie serait plus saine professionnellement si chacun travaillait. de manière isolée, indépendamment chez soi.

  • Stéphanie

    Surtout que c'est une vraie question. Chez les freelances, par exemple, beaucoup travaillent seuls chez eux. Et le fait de se retrouver isolée, c'est plutôt une difficulté sur le long terme.

  • Gaëlle

    Mais complètement. Moi, je l'ai vu quand j'ai changé de statut et que j'ai quitté le salariat et que j'ai monté mon entreprise. Ma première année, elle a été extrêmement difficile pour moi. J'ai mis du temps avant de m'adapter. à ce nouveau format, à être seule, en fait, à ne plus échanger. Et c'était difficile. Moi qui adore les interactions et qui aime les échanges en profondeur, ça a été très douloureux ma première année. Pour autant, c'était une nouvelle vie que j'avais choisie, que j'assumais et il n'était pas question pour moi de retourner sur du salariat. Mais clairement, j'ai dû prendre à bras le corps ce sujet-là pour me dire, OK, de quelle manière là, je peux aussi trouver un moyen, moi, de favoriser des interactions, des échanges. d'avoir des contacts réguliers avec d'autres entrepreneurs du coup, parce que finalement, on n'est pas préparé non plus à ça.

  • Stéphanie

    Et là, je pense à certains auditeurs qui nous écoutent et qui doivent se dire, Ah non, mais au contraire, c'est le rêve ! Parce que la personnalité va quand même beaucoup jouer dans tous ces choix de carrière.

  • Gaëlle

    Honnêtement. Moi, en tout cas, je sais que je suis une vraie pipelette, donc ce n'est pas possible pour moi d'être seule. Je l'ai toujours dit pour l'ensemble de Quête 2 Sens Pro. Ça a été en tout cas un sujet dès le départ de me dire, je sais qu'à terme, je ne serai pas seule dans mon entreprise. Et tu vois, je me suis entourée et aujourd'hui, on est trois.

  • Stéphanie

    On voit vraiment l'importance d'identifier toutes ces questions en amont pour ne pas s'y retrouver une fois qu'on est dedans. C'est sur le fait que là, on se dit, ah bah mince, j'avais pas pensé à ça, c'est difficile.

  • Gaëlle

    Mais c'est pour ça que, tu vois, j'insiste quand je dis que j'ai une démarche holistique parce que je prends la personne vraiment dans son ensemble et c'est hyper important pour moi que la personne, elle se connaisse. Parce que, bah du coup, tu sais exactement ce qui est finalement le no-go pour toi, tu vois. il y a des choses qui peuvent être acceptables il y a des choses sur lesquelles tu es prête à prendre sur toi c'est d'accord, mais c'est toujours en fait ce jeu d'équilibre et si tu as besoin de ces interactions là et que tu sais que si pendant une semaine tu n'as parlé à personne et que là tu vas finir dans un état émotionnel vraiment au plus bas, il faut que tu trouves des moyens dans ta semaine d'avoir ces moments là ces soupapes pour aller te recharger, pour aller échanger, pour donner un exemple concret parmi l'une des personnes que j'ai coachées récemment... on a pu mettre en lumière que pour elle, il y avait un critère qui était indispensable pour qu'elle puisse occuper sa fonction pleinement, c'était qu'elle ait un bureau, alors fermé ou en open space, il n'y avait pas forcément d'enjeu là-dessus, mais en tout cas qu'il y ait une vision sur l'extérieur. Elle avait vraiment besoin d'avoir vu sur la nature, sur des arts, parce que c'est quelque chose, un concernement qui venait favoriser sa capacité à se concentrer, notamment sur... sur son poste. Et en fait, elle a passé des entretiens et sur un des postes qu'elle convoitait, parce que vraiment sur l'annonce, il y avait tous ces critères, elle se disait c'est chouette, ça va être super. Et en fait, au moment de l'entretien, ils lui font la visite de son bureau et là, elle voit qu'elle est dans un bureau fermé, mais il n'y a pas de fenêtre, il n'y a pas d'extérieur. Et en fait, là, c'est l'hécatombe pour elle parce que dans son processus de recrutement, elle ne l'a appris que sur la fin, en fait. Tu vois, elle est en shortlist. Et clairement, on lui a fait comprendre que c'est elle qui avait le poste. Et là, ça a été difficile pour elle parce qu'elle s'est sentie un petit peu trahie, alors que finalement, c'est pas quelque chose sur lequel elle l'avait vraiment mentionné pendant le processus de recrutement, tu vois, en se disant, de toute façon, voilà, ça sera comme ça. Elle l'avait projeté et visualisé. Et là, ça a été la grosse douche froide de se dire, mince, le poste en question répond à tous mes critères sur le papier. Mais là... Tous les jours, au quotidien, venir dans cet environnement-là, je sais que ça sera en dissonance avec ma personnalité, mes besoins, et que ça va forcément avoir des conséquences sur ma fonction et sur mes objectifs, en tout cas sur les attentes de l'entreprise. Donc là, tu vois, il y a aussi des vraies dualités, un vrai questionnement à avoir et de se dire, OK, qu'est-ce que je fais ? Je renonce ou j'y vais ? Et qu'est-ce que je peux faire à mon niveau ? Et comment je peux échanger ? Et si finalement, ça ne va pas dans mon sens, est-ce que je suis OK de renoncer au poste ? Donc, tu vois, c'est en ça que c'est intéressant. J'aime bien dire que ça se fait. Ça paraît toujours très facile et très simple de se dire, il suffit de… Ou tu vois, l'entourage va dire, moi, je serais toi, à ta place, j'accepterais. Oui, mais en fait, c'est là toute la complexité de l'humain. C'est que déjà, d'un, on n'est pas à la place de l'autre. Et parce que nos attentes ne sont pas les mêmes que ceux du voisin. Mais c'est en se connaissant aussi et en sachant tout ça qu'on arrive déjà même à… poser nos propres limites de ce que l'on veut dans ce projet de reconversion. Et c'est en ça, je trouve que c'est intéressant. Pour moi, c'est là que joue le réel enjeu. Ça commence déjà par se fixer aussi son propre cadre pour savoir ce que l'on veut pour la suite.

  • Stéphanie

    Là-dessus, je trouve vraiment cet exemple très parlant parce que d'autres personnes auraient trouvé ça complètement futile, en fait, comme critère. Tu ne peux pas laisser une opportunité pareille pour une fenêtre avec une vue. Alors que pour d'autres, ça va être un critère tellement essentiel de leur bien-être au quotidien que c'est impensable de faire autrement.

  • Gaëlle

    C'est ça qui est intéressant parce que tu peux aller interroger tes clients sur tous les sujets qui sont entre guillemets sur une simple feuille A4 qui correspond à une annonce d'emploi. Et moi, j'adore me plonger avec eux et dire, attends, on y va vraiment ? Là, on va se projeter, on va visualiser. Et qu'est-ce que ça vient dire au fond de toi ? Tu vois, c'est quoi les sensations ? C'est quoi les émotions ? Et quand la personne, elle demande ça, tu vois, moi, des fois, je vois des annonces, je tire vraiment la sonnette d'alarme en disant, attention, là, on dirait quand même que la personne, elle a tout mis, quoi. Ils veulent le mouton à cinq pattes, tu vois. Et en plus, quand ils terminent par, attention, cette liste… n'est pas exhaustive, trois petits points, je leur dis vraiment Ok, on va bien préparer l'entretien de recrutement et on va s'assurer de où sont les limites et quels sont les moyens qui sont mis à votre disposition. Parce que là, le risque, c'est que dans six mois, ils me rappellent en disant Je ne tiens plus. Je n'ai plus d'équilibre de vie pro-perso. Je suis épuisée. On m'en demande toujours plus et pour hier. Il n'y a pas de moyens mis en œuvre. Très souvent, c'est ce que j'entends en tout cas. Je mets vraiment un point d'honneur à bien étudier les propositions que l'on fait.

  • Stéphanie

    Pour toi, quelles sont les grandes questions essentielles à se poser avant d'entamer un projet de reconversion ?

  • Gaëlle

    Déjà, je dirais que la première, c'est de venir s'interroger émotionnellement. Tu sais, c'est un peu ta météo interne de dire, OK, comment je me sens aujourd'hui ? Comment ça va ? Qu'est-ce que ça vient dire, finalement, cette sensation de vouloir partir, comme je le disais un petit peu plus tôt ? Est-ce que j'ai vraiment le sentiment d'avoir fait le tour et j'ai besoin d'aller me challenger et d'être nourrie autrement ? Est-ce que c'est vraiment, je ne suis plus forcément passionnée par mon métier ou sans forcément parler de passion, plus un grand intérêt pour ce que je fais aujourd'hui ? Ou alors, est-ce qu'il y a une forme, entre guillemets, de fuite par rapport à une situation, par rapport à un événement soudain ? Et on se dit que peut-être quitter cet environnement-là, ça faciliterait notre quotidien. Déjà, je partirais sur cette première question que viennent dire vos émotions. Pour ceux qui diraient oui, je pense vraiment que la solution, c'est de partir. C'est aussi de se demander, est-ce que demain, en s'imaginant que là, vous quittez cette entreprise, ça va vraiment… solutionner votre problème et la problématique du moment. Ça, parfois, ça peut aider à vraiment se dire, si on est honnête avec soi-même, à se dire, OK, est-ce que je ne cherche pas à fuir une situation conflictuelle ou est-ce que c'est vraiment plus un intérêt pour un nouveau statut, un nouveau poste, en tout cas pour une nouvelle vie professionnelle qui se joue. Et troisièmement, je dirais encore la notion de place. Est-ce que j'ai suffisamment de place aujourd'hui pour accueillir ce nouveau projet professionnel ? mais plutôt, comme je le disais un peu plus tôt, de se dire oui ou non. C'est vraiment ensuite, est-ce que je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui m'empêche de me faire de la place ? De quoi j'ai besoin pour me faire cette place ? Et là, on peut commencer à entreprendre un premier pas. Et le premier pas, ça peut être aussi de commencer à se renseigner sur les professionnels qui existent aujourd'hui dans le milieu de la reconversion professionnelle et d'aller s'interroger sur ce qu'ils proposent. Parce qu'après... Il y a aussi l'enjeu de trouver le bon professionnel. Mine de rien, entre tous les coachs, tous les conseillers, l'accompagnement professionnel, toutes les structures et tous les acteurs aujourd'hui qui existent sur le marché de la reconversion, c'est vrai que ce n'était pas évident aussi de trouver la bonne personne.

  • Stéphanie

    Il y a des dispositifs prévus pour ça, pour aider justement dans ce parcours de reconversion ?

  • Gaëlle

    Alors, il existe différents dispositifs, effectivement. En amont... de la reconversion professionnelle et même après, je dirais qu'en amont, il y a quand même le projet de transition professionnelle qui était anciennement le CIF, le congé individuel de formation, qui là permet de s'absenter de son poste si tu as pour vocation de partir sur un besoin de formation longue, par exemple. Il y a aussi la VAE, la validation des acquis par l'expérience, qui permet de reconnaître officiellement aussi les compétences que tu as acquis durant ton... ton expérience professionnelle. Tu as des aides proposées par France Travail aussi pour les demandeurs d'emploi, comme l'aide individuelle à la formation. Tu as le bilan de compétences que beaucoup connaissent, qui va être souvent un dispositif qui va être conseillé pour les gens qui se disent, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie professionnelle et vers quoi je peux me tourner. Mais il existe plein d'autres formats aujourd'hui. Moi, tu vois, j'ai lancé aussi un format plus court qui permet aussi aux gens d'avoir des réponses rapidement parce que c'est vrai que le bilan de compétences c'est aussi un accompagnement long qui nécessite toute une phase d'introspection donc ça a un coût et je trouve en tout cas, moi je le vois depuis 2020, comme tu le disais tout à l'heure le marché du travail évolue, je trouve qu'aussi les dispositifs et les moyens évoluent et ça c'est bien parce qu'il y a plus de flexibilité aujourd'hui et je trouve que ça répond vraiment à l'air du temps moi j'ai plus en plus de personnes qui veulent des réponses vite et rapides J'ai toujours aussi des gens qui veulent introspecter, apprendre à se connaître et retirer un peu toutes les étiquettes qu'on leur a collées et se dire, OK, sans être la mère de, la fille de, la femme de, en fait, qu'est-ce que je veux là aujourd'hui ? Et donc, le bilan de compétences est un bon dispositif pour ça. Mais c'est vrai qu'il y a plein d'autres formats d'accompagnement, de formation, des coachings qui permettent aussi d'avoir des réponses sur sa carrière. Et en termes d'aide, il y a tous les dispositifs qui sont liés. à des projets de création d'entreprise comme l'ACRE. Il y a des dispositifs aussi pour ceux qui n'ont pas encore forcément pris leurs décisions mais qui malheureusement viennent de perdre leur activité et ont été licenciés dans leur entreprise, licenciés économiques. Donc il y a des dispositifs autour. des CSP aussi, pour leur permettre un accompagnement personnalisé et les aider justement à préparer cette reconversion. Donc c'est vrai qu'il existe beaucoup de choses. Moi, j'invite vraiment tous les auditeurs qui nous écoutent à se renseigner sur les dispositifs de leur région, parce qu'en plus, d'un bassin à un autre, on a parfois des subtilités dans les dispositifs ou dans les aides. Il y a des accompagnements aussi qui sont spécifiques. pour des solopreneurs, pour des femmes. Donc voilà, il existe quand même pas mal d'aides, je trouve, en France. Et ça, c'est quand même une chance quand on veut se lancer dans une reconversion professionnelle. Donc je invite vraiment tous les auditeurs à se renseigner.

  • Stéphanie

    Et le point de départ, ça peut être de se faire accompagner, même pour être guidée dans la découverte de ces dispositifs. Parce que c'est vrai qu'on ne sait pas toujours où chercher et comprendre en quoi ça consiste.

  • Gaëlle

    Exactement. C'est vrai, tu fais bien de le souligner. Parfois, ça peut même être l'objet d'un accompagnement pour déjà trouver le bon dispositif selon son objectif.

  • Stéphanie

    Et donc, tu interviens justement dans le cadre de ces accompagnements, que ce soit avec des bilans de compétences ou une orientation plus coaching, on va dire. Toi-même, tu as vécu une reconversion, on en parlait au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton parcours, ce qui a créé le déclic ? Et par rapport à tout ça, tout ce qu'on a dit, pourquoi tu es devenue indépendante plutôt que simplement de changer de structure ?

  • Gaëlle

    Très intéressant, ta question. Tout à l'heure, tu vois, je disais que j'ai mis dix ans avant d'entreprendre pour oser me lancer. Et pour autant, il y a une phrase qui ne m'a jamais lâchée quand j'étais salariée, c'était renoncer, c'est gagner En fait, moi, j'ai grandi avec une mère qui m'a toujours dit tu sais, les plus gênés s'en vont. Et elle m'a déposé cette petite graine quand j'étais très jeune et c'est vrai que Professionnellement, je n'ai jamais eu peur de partir des entreprises et de quitter dès lors que je ne me sentais plus forcément à ma place. J'ai connu le bore-out, quand on s'ennuie au travail et que vraiment une minute, tu as l'impression que c'est une heure. J'ai connu plein de formats dans l'insertion professionnelle, parce que moi, je viens de ce milieu-là et j'ai toujours évolué dans ce milieu. Donc, si tu veux, j'ai toujours eu la sensation que j'étais… au bon endroit au niveau de mon métier parce que je suis une vraie passionnée par l'accompagnement. Pour autant, je me suis toujours trouvée instable professionnellement quand j'étais dans le salariat parce que je n'avais pas peur de renoncer et de partir dès lors que ça ne me plaisait plus ou dès lors que j'avais le sentiment d'avoir fait le tour. Et moi, j'ai un cycle un peu professionnel et tu vois, autour de deux ans et demi, trois ans, très souvent, ça va être là où je vais commencer à m'interroger et à me dire, bon, est-ce que j'ai le sentiment d'avoir fait le tour ? Qu'est-ce que je peux initier dans mon entreprise ? Et si j'avais l'impression que je ne pouvais rien faire ou que l'entreprise ne me rejoignait pas dans ma vision parce que moi, à l'instant T, j'avais envie d'autre chose, c'est vrai que je quittais les entreprises. Et en fait, ce sentiment d'instabilité professionnelle a été quand même une blessure pour moi, même si j'aimais mon métier, parce que j'avais toujours l'impression que j'avais un problème alors que les autres, je les entendais dire Moi, ça fait 8 ans que je suis dans ma boîte. Moi, ça fait 10 ans. Moi, ça fait 17 ans. Et je les regardais comme des extraterrestres parce que j'avais déjà finalement cette connaissance de moi-même et cette petite voix qui me disait Waouh, qu'est-ce que je les admire, moi je sais que jamais je m'entendrai dire ça en fait. Tu vois, je le savais au fond de moi, mais je ne m'autorisais pas à l'assumer. J'avais peur en fait. Et si tu veux, au fur et à mesure de mon parcours, cette petite graine qu'elle m'a déposée m'a à la fois servi et a nourri en fait mon audace et ma capacité à oser partir, mais pour autant… J'ai toujours eu le sentiment que j'avais un problème, parce que qu'est-ce qui faisait que les autres arrivaient à tenir et pas moi ? Bien entendu, maintenant, avec le recul et quatre ans après, je le sais. En tout cas, c'est l'histoire que je raconte. C'est que je n'étais pas faite pour le salariat. Et vraiment, aujourd'hui, mon moteur après quatre ans, donc là, je peux le dire parce que j'ai passé le cycle des deux ans et demi, trois ans, je sais que je suis à la bonne place. Mais à l'époque, c'était difficile pour moi de me dire, mais j'adore mon métier, mais ça n'a pas de sens de partir encore une fois à la concurrence, en fait. Parce que l'insertion professionnelle est un petit monde. Et en plus, ça fonctionnait beaucoup par appel d'offres. Donc, si tu veux, non seulement je me sentais instable professionnellement parce que je partais régulièrement, mais en plus, de par mon métier qui fonctionne par appel d'offres, je n'avais jamais de visibilité à plus de deux ans sur ma fonction. Donc, même si tu signais un CDI, tu savais qu'il y avait une épée d'amoclès au-dessus de la tête parce que peut-être que dans deux ans, le marché sur lequel tu étais ne serait pas remporté par ton entreprise. Et du coup, on te remercierait et tu devrais encore chercher. Donc moi, c'est vrai que j'ai avancé pendant 13 ans comme ça, à ne pas me sentir finalement sereine professionnellement, malgré un CDI. Et en fait, le déclic, ça a été en 2020, où j'ai eu une épreuve personnelle qui a été très douloureuse. J'ai perdu mon meilleur ami d'un cancer. Et en fait, ça a fait l'effet d'un électrochoc pour moi parce que je me suis dit, mais mince, si jeune, qui peut s'arrêter du jour au lendemain ? Moi, j'ai l'impression d'être en quête d'une réussite professionnelle et d'être cet amnistère qui court dans cette roue sans avoir de sens parce que tu ne sais pas ce qui peut t'arriver dans deux ans. Et finalement, est-ce que c'est ça la vie professionnelle ? Est-ce que c'est ça que je me veux ? Est-ce que ça n'avait vraiment pas de sens ? Et avant de me poser ces questions-là, ça a tapé de plus en plus fort. Et pendant le Covid, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai demandé une rupture conventionnelle à ma direction. Et je leur ai dit stop, j'arrête tout. Et ils m'ont demandé pourquoi et qu'est-ce que tu vas faire ? Mais enfin, parce que moi j'étais quand même la vraie professionnelle hyper impliquée dans la boîte. donc j'avoue que personne n'a compris mais moi ça m'a fait l'effet d'un électrochoc de perdre mon meilleur ami parce que je me suis dit mais en fait je vais oser vivre ma vie de rêve en fait, ma vie idéale mon plus grand regret ça aurait été de jamais essayer d'entreprendre et en fait ça fait dix ans qu'on me raconte l'histoire que c'est jamais le bon moment donc allons-y, allons voir en fait de plus près et c'est ce qui a fait que j'ai choisi de devenir indépendante et cette fois-ci de ne plus partir dans une autre entreprise et partir à la concurrence comme le Je le faisais depuis une dizaine d'années.

  • Stéphanie

    Et par rapport à, justement, tous les obstacles que tu t'imaginais, tout ce qui, pour toi, faisait que tu te disais, ben non, ce n'est pas le moment, etc. Est-ce qu'avec le recul, aujourd'hui, tu as l'impression d'avoir effectivement rencontré des obstacles particuliers dans le fait de devenir indépendante ?

  • Gaëlle

    Oui. Alors, en plus, à plusieurs niveaux. Déjà, je commencerais par l'obstacle financier. Parce que moi, c'était ma plus grande crainte en me lançant, de me dire, est-ce que je vais pouvoir gérer la trésorerie ? Est-ce que j'ai suffisamment de capital pour me lancer ? Donc moi, c'est vrai que dans mes accompagnements aujourd'hui, j'insiste vraiment pour se constituer un fonds d'urgence, savoir réellement de combien on a besoin sur son projet, de connaître précisément toutes les charges et tous les engagements que l'on a financièrement. avant de se lancer, parce que plus on est précis, plus ça évite d'être nourri par cette peur qui peut te freiner à te lancer. Donc moi, en tout cas, n'ayant pas reçu forcément d'éducation financière là-dessus, oui, ça a été mon premier obstacle, vraiment gérer la peur du manque, en fait, du manque à gagner et du manque aussi à gérer correctement sa trésorerie. Après, le deuxième obstacle, ça a été d'un point de vue administratif. Tu vois, juridique, parce que moi, je déteste la paperasse. Tu vois, je fais un clin d'œil à toi, mais c'est vrai que du coup, quand j'ai découvert ce que tu faisais, je me suis dit waouh, mais c'est formidable en fait ! Quelqu'un qui nous aide sur la complexité de nos démarches administratives, mais c'est formidable. Parce que moi, en tout cas à l'époque, j'ai vraiment grandi là-dessus, mais il y a quatre ans en arrière, c'était un vrai point de bouleur. Je ne me sentais pas suffisamment rigoureuse pour pouvoir gérer en fait. cette charge administrative. C'est d'ailleurs pour ça qu'on m'avait orientée vers le statut de la micro-entreprise, en me disant, tu verras, c'est simplifié, ça sera moins complexe, ça devrait te plaire. Mais pour autant, ça n'avait pas enlevé mes peurs, si tu veux. Donc, moi, ça a été aussi un obstacle dès le départ à gérer. Et en plus, comme j'avais pour projet de lancer mon organisme de formation, à chaque fois que j'en parlais dans mon entourage, je comprenais bien qu'il fallait que je sois préparée et prête. pour gérer justement la partie administrative et juridique. Et après, je dirais que les autres obstacles qui sont propres aux entrepreneurs, ils sont aussi après d'ordre personnel et émotionnel et psychologique, parce que, comme je le disais, l'entrepreneuriat, c'est les montagnes russes, donc c'est aussi tout ce qui va être d'ordre émotionnel, la gestion de son stress, comment tu fais face aux incertitudes, comment tu fais face au dernier décret, au changement de loi, et encore une fois. comment tu trouves aussi ton équilibre de vie dans tout cet écosystème. C'est pour ça que je reviens encore à cette notion de soutien et de se poser les bonnes questions et de se dire j'ai identifié qu'il y a ces obstacles-là, rien ne m'y pensait, ça me file de l'urticaire. Comment je peux faire pour être accompagnée et avancer quand même sereinement dans mon projet ?

  • Stéphanie

    Tu penses qu'on peut être vraiment prêts sur ces questions ?

  • Gaëlle

    Je pense que c'est vraiment le vivant que tu apprends à me poser. à évaluer ton niveau de stress face à ces obstacles. Pour moi, oui, quand même, ça mérite de se poser la question et de s'y préparer parce qu'il y a peut-être des choses qui peuvent vraiment abaisser ton niveau de peur. Après, moi, maintenant, avec quatre ans d'expérience, donc ce n'est pas non plus énorme, mais quand même avec quatre ans de recul, j'ai compris qu'aujourd'hui, face à des obstacles, je les vois plus comme des défis. Et je me rassure en me disant que finalement, je sais faire. Je sais avoir la bonne... démarche, je sais avoir la bonne posture, je sais me poser les bonnes questions et plutôt que de me nourrir de la peur et d'être paralysée, de ne pas avancer sur le sujet ou de fermer les yeux et de dire non, non, je vois pas de quoi on parle et puis je continue en mettant des œillères, ça me permet finalement d'avoir une démarche plus entreprenante face à mes peurs en me disant ok, là il se joue ça pour moi, comment je peux faire qui est déjà passé par là, comment je m'entoure moi j'avoue que j'ai un mot d'ordre aujourd'hui, c'est je demande de l'aide... Je n'ai pas peur de dire que je ne sais pas ou que ce sujet-là, il ne me génère pas des bonnes émotions. Est-ce que toi, tu y as déjà été confrontée ? Est-ce que tu peux m'aider ? Est-ce que tu as des tips, des conseils ? Je trouve que ça aide énormément. Oui, en quelque sorte, on peut être préparé.

  • Stéphanie

    Au moins poser des bases.

  • Gaëlle

    Vraiment. Ça permet de solidifier vraiment les fondations. Et bien entendu, tu ne sais pas ce qui va arriver sur le chemin. En tout cas, oui, je suis prête à retrousser les manches et à y aller. Ça me fait moins peur.

  • Stéphanie

    De toute façon, je pense que tous ceux qui se lancent dans l'entrepreneuriat diront la même chose, ça fait grandir. On n'a pas le choix, on est confrontés, on y va.

  • Gaëlle

    Et je trouve finalement, je ne sais pas si toi, tu as déjà posé cette vision de cette manière-là, mais moi, je me dis qu'avec le temps, c'est OK, ça fait vraiment partie des étapes. Et c'est sur ce chemin-là qu'on grandit et on se construit. Et tu vois, la gueule d'il y a quatre ans en arrière, qui avait des rêves plein la tête et qui s'imaginait avoir un organisme de formation avec tant de salariés, tant d'équipes, gérer tant de chiffres d'affaires et autres. En fait, c'est génial de se dire, ben non, en tout cas, moi, je n'étais pas capée pour déjà brasser des millions et déjà me structurer et avoir 50 personnes sous ma coupe. Ben non, en fait, ça fait partie du processus. Et je trouve que ce sont déjà les... les premiers défis, les premiers obstacles, et de voir aussi comment tu les surmontes pour ensuite passer le second palier. Et moi, maintenant, je vois l'entrepreneuriat comme ça. Ce sont en fait des jalons qu'il faut passer étape par étape. Et une fois que tu l'as fait, tu te dis Ok, c'est bon, je suis outillée, j'ai ma méthode, je sais comment faire, et je vais me découvrir sur le chemin, bien entendu, parce que je n'ai pas non plus de baguette magique, mais en fait, c'est ok.

  • Stéphanie

    Oui, je te rejoins assez dans l'état d'esprit avec vraiment ces paliers qu'on franchit. Après, à chaque palier, justement, on a d'autres questionnements, d'autres défis, ou parfois les mêmes défis, mais dans une autre ampleur.

  • Gaëlle

    C'est ça.

  • Stéphanie

    Et je crois qu'on n'a jamais fini vraiment de se découvrir à travers tout ça.

  • Gaëlle

    Oui, non. Moi, aujourd'hui, je me suis entourée d'autres entrepreneurs qui sont à des niveaux. bien plus élevés que les miens. Et en fait, on a ces similitudes-là dans nos ressentis. Mais comme tu le dis, en fait, ça ne se joue pas au même niveau. Mais pour autant, les peurs, les obstacles, les défis, ils sont là, en fait, dans une moindre mesure, parfois, selon là où on se situe. Mais en tout cas, je me rends compte que on sait faire. Et c'est vraiment ça que j'ai envie de dire à nos auditeurs, c'est qu'on est capable de bien plus qu'on peut l'imaginer. Mais il faut accepter parfois que le chemin soit peut-être un peu plus lent, un peu plus long que d'autres. Et ça permet aussi de venir nourrir, tu sais, cette patience en fait. Je parle beaucoup de cultiver cette patience parce qu'on est dans une ère aujourd'hui où tout va vite, où on a l'impression que tout le monde réussit rapidement et on ne parle pas suffisamment, en tout cas moi je trouve, de tout ce cheminement et de tout ce par quoi on passe. Donc j'aime échanger sur vraiment tout. toutes ces étapes de la reconversion, de comment oser se lancer, de par quoi il faut passer, et cette notion de place et d'espace, parce qu'on a trop souvent l'impression que c'est bon, avant j'étais prof, aujourd'hui je suis comptable, ma reconversion s'est super bien passée, c'est génial. Mais en fait, personne ne nous dit toute la phase d'exploration et toutes les coulisses de cette transformation.

  • Stéphanie

    Et tu me fais penser à une question qu'on n'a pas du tout abordée. la question des femmes. Parce que vraiment, j'ai l'impression que c'est particulièrement difficile pour les femmes de se projeter, de s'autoriser. à rêver d'un projet, de le mettre en œuvre. Et encore plus si on parle d'un grand projet, on a ce côté souvent de la bonne élève qui ne fait pas trop de vagues et remplit bien toutes les cases. Est-ce que c'est une difficulté supplémentaire que tu observes ?

  • Gaëlle

    Alors oui, même si, je vais dire, 8 personnes sur 10 que j'accompagne sont des femmes. Donc on pourrait se dire... Est-ce que les femmes sont plus audacieuses que les hommes ? Je n'en sais rien. Mais il est vrai qu'il y a cette vraie question de s'autoriser. Et j'aime le fait que tu l'aies souligné, parce que je trouve que c'est vraiment ce qui se joue. J'ai beaucoup de femmes que j'accompagne qui ne s'autorisent pas. Qui ne s'autorisent pas à rêver suffisamment grand, qui ne s'autorisent pas même à verbaliser, qu'elles ont un atout, une expertise de plus en plus, qu'elles ont une valeur ajoutée qui n'est pas... du même niveau que d'autres. Et en fait, les femmes se minimisent énormément. Elles n'osent pas libérer pleinement leur potentiel, elles n'osent pas prendre leur place. On est dans une société où beaucoup dénoncent aussi ces formes de patriarcat, en quelque sorte, de la femme qui est ramenée à son physique, de la femme qui est ramenée à son jeunisme. Il y a plein de sujets. Et c'est vrai que déjà la première pression que l'on se met, c'est celle que l'on s'impose et déjà s'autoriser à faire des choses, à faire différemment, à aller à contre-courant, c'est déjà un sacré défi pour les femmes et en tout cas pour les femmes que j'accompagne.

  • Stéphanie

    Alors pour les auditrices en particulier, mais également les auditeurs, restez quand même avec nous, qui rêvent d'une autre carrière et qui n'osent pas se lancer, donc quels conseils tu leur donnerais ?

  • Gaëlle

    Je terminerais en disant, oser, oser faire le premier pas, en fait, pas forcément oser se lancer, démissionner et tout plaquer, non, mais oser faire ce premier pas qui va vous rapprocher déjà de votre objectif, de votre projet de vie, parce que pour moi, cultiver ce courage-là, c'est déjà entreprendre votre vie, c'est reprendre la main sur votre carrière. Donc, si pour vous, ça vous semble difficile et que pour faire ce premier pas et oser, vous avez besoin d'avoir... personnes qui soient à vos côtés, assumez-le. Il n'y a pas de honte et il n'y a pas de mal à dire j'ai besoin d'aide. J'ai juste besoin qu'on m'aiguille. Mais vraiment, faites-le parce que pour toutes les personnes que j'ai accompagnées qui ont franchi ce pas-là, le retour est le même à chaque fois. C'est qu'est-ce que je regrettais de ne pas l'avoir fait.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup Gaëlle.

  • Gaëlle

    Avec plaisir Stéphanie, merci à toi.

  • Stéphanie

    Et donc, vous pouvez retrouver Gaëlle sur LinkedIn en particulier. et également sur son site directement, quete2senspro.fr. De toute façon, comme d'habitude, vous aurez tous les éléments, les liens dans la description de l'épisode. Merci à Gaëlle pour tous ses bons conseils. J'espère que cet épisode vous a plu et vous aide dans votre propre parcours. Comme d'habitude, retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperasse.com. Retrouvez également tous les liens utiles dans la description de l'épisode sur la plateforme sur laquelle vous écoutez. En plus, on n'en a même pas parlé pendant l'interview, mais Gaëlle est Top Voice LinkedIn 2024. Que ce soit sur son compte, sur la page de Quête de Sens Pro ou maintenant même sur Instagram, vous allez voir que vous allez retrouver plein de conseils pour vous aider. Donc je vous mets tous les liens dans la description et également sur jaimelapaperasse.com. Merci pour votre écoute et à très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Changer de voie professionnelle, ce n'est pas une mince affaire ! Pour aborder cette question, je reçois Gaëlle Ancarno, coach et formatrice spécialisée dans la reconversion professionnelle, et cofondatrice de Quête 2 Sens Pro.


Ensemble, on aborde les sujets essentiels autour de la reconversion :

  • Par où commencer ?

  • Comment faire quand on ne sait pas vers quoi se reconvertir ?

  • Faut-il forcément changer d'entreprise ? de métier ?

  • L'entrepreneuriat est-il la solution ? comment se préparer à une création d'entreprise ?

  • Quelles sont les bonnes questions à se poser ?

  • Quels dispositifs peuvent t'aider dans ton parcours de reconversion professionnelle ?


Gaëlle nous livre également son propre parcours de reconversion. Elle travaille dans l'accompagnement et l'orientation professionnelle depuis 17 ans, dont 4 ans en tant qu'indépendante. Elle revient sur son déclic, ainsi que les obstacles qu'elle a rencontrés avant, pendant et après sa reconversion. Son bref passage en micro-entreprise, les solutions qu'elle a mises en place pour mieux gérer les difficultés.


Retrouve Gaëlle sur son site quete2senspro.fr et sur LinkedIn, où elle est Top Voice 2024 :


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/154


Ressources évoqués dans l'épisode :

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphanie

    De plus en plus de Français osent la reconversion professionnelle, mais cela reste une étape importante dans sa carrière et ce n'est pas anodin. Alors comment préparer au mieux sa reconversion professionnelle ? Est-ce que l'entrepreneuriat est la bonne solution ? Quelles sont les questions à se poser avant de se lancer ? Quelles sont les aides disponibles aussi pour accompagner dans ce cheminement ? Ce sont toutes les questions auxquelles on va essayer de répondre dans cet épisode de podcast. Pour cela, je reçois Gaëlle Ancarno, cofondatrice de Quête 2 Sens Pro, dont c'est la spécialité justement d'accompagner dans cette recherche de sens, dans le parcours, la carrière professionnelle. Elle répondra à nos questions en tant qu'experte et reviendra également sur son propre parcours de reconversion. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci Gaëlle de participer à cette interview.

  • Gaëlle

    Merci à toi pour ton invitation. Je suis ravie de partager aujourd'hui plein de conseils pour les personnes qui hésitent encore à se lancer dans leur reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Et donc, pour te présenter rapidement, Gaëlle, tu as créé Quête 2 Sens Pro, qui se consacre justement à accompagner les personnes dans leur carrière professionnelle.

  • Gaëlle

    C'est ça, oui.

  • Stéphanie

    Ça fait 17 ans que tu fais de l'accompagnement, mais Quête 2 Sens Pro, c'est plus récent.

  • Gaëlle

    Oui, c'est ça. Je me suis lancée en 2020, donc voilà, j'entame ma quatrième année déjà.

  • Stéphanie

    Et donc ? Avec toi, on pourra aborder la question de la reconversion professionnelle sous différents angles, puisque tu as ta posture de coach avec les coachings, les formations que tu proposes avec Quête 2 Sens Pro, et également toi-même, ta propre reconversion. Donc, ça sera intéressant d'avoir également ton propre parcours. Alors Gaëlle, selon ton expérience, quels sont les déclencheurs les plus courants d'une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Alors maintenant que ça fait quatre ans que je me suis spécialisée sur le volet de la reconversion professionnelle, j'ai remarqué qu'il y avait un sujet assez commun parmi toutes les personnes que j'accompagne, c'est que déjà il faut savoir que, en tout cas pour ma part, quand ils me contactent, ça fait déjà très longtemps, parfois une année, voire deux ans, qu'ils sont en questionnement sur leur avenir professionnel et qu'ils se posent la question de vers quoi je peux aller. J'ai beaucoup de personnes qui sont dans leur domaine d'activité depuis… plus de 5 ans, entre 5 à 15 ans sur leur même poste. Et du coup, ils n'ont plus d'idées sur quoi se reconvertir, vers quoi se tourner. Même en termes de capacité professionnelle, ils ont un peu le sentiment d'être voués, si je puis dire, à uniquement le poste qu'ils occupent. Donc, c'est vrai que quand ils me contactent, j'ai différents sujets. Soit c'est des personnes qui se posent vraiment la question de est-ce que je peux faire quelque chose d'autre que le métier que j'occupe depuis un certain nombre de temps ? Ou parfois, j'en ai qui sont à un point de non-retour, qui ont eu un événement majeur assez soudain, qui les font se poser des questions sur est-ce que j'ai toujours ma place dans ma société, dans mon équipe ? Parfois, c'est lié à un changement de direction. Parfois, c'est même à des prises de décision vers lesquelles ils ne se reconnaissent plus. Et en fait, ça crée un peu cette friction, ce point de non-retour. Et quand ils me contactent, ils sont vraiment… à une situation où là, ça y est, d'ici les six mois à venir, il faut que je parte, il faut que vous m'aidiez à trouver une solution.

  • Stéphanie

    C'est intéressant parce que ça veut dire qu'on a vraiment des profils complètement différents, des parcours complètement différents, avec pour certains quelque chose de très progressif et pour d'autres, ça va être assez soudain du coup.

  • Gaëlle

    C'est ça. En fait, j'aime bien dire que j'ai le sentiment qu'il y a une espèce de schéma qui se répète pour eux. Et si tu veux, en tout cas pour la deuxième... partie des profils que je viens de te présenter, c'est que j'ai le sentiment que ça a tapé de plus en plus fort jusqu'à ce point vraiment de non-retour. Cette friction où là, ils se disent, ça y est, stop, ça suffit, ça touche mes valeurs. Là, il est temps que je le parte parce que je prends sur moi depuis un certain nombre de temps et en fait, là, ça me cause plus de tort qu'autre chose, ça me cause des maux, tu vois, M-A-U-X, et en fait, j'y arrive plus, je me lève plus avec le même entrain, j'y vais à reculons, il y en a qui me parlent de... de maux de ventre, d'insomnie, parfois même de malaise. On arrive quand même à des situations parfois qui sont presque à l'extrême. Il n'y a pas de jugement quand je dis ça, mais c'est vraiment, leur corps leur envoie un signal très fort. Et c'est vrai que quand ils me contactent, c'est là, aidez-moi, il faut que je parte maintenant, en fait.

  • Stéphanie

    En plus, ça, on peut le mettre à la lumière du burn-out dont on entend de plus en plus parler. On sait que c'est un risque très présent aujourd'hui. Et quand il y a les messages du corps, c'est qu'on est forcément déjà arrivé à une situation difficile. Et ça, est-ce que tu le retrouves plus ? Je pense à la question, tu as dit que tu as des personnes qui sont plus ou moins sur le même poste, en tout cas dans la même carrière, on va dire, depuis parfois 15 ans. Cette décision assez radicale, est-ce que tu vas plus la retrouver justement chez des personnes qui sont sur le même poste, dans le même schéma depuis longtemps, ou parfois chez des jeunes qui sont encore en début de carrière ?

  • Gaëlle

    C'est une très bonne question.

  • Stéphanie

    Si tu l'observes par rapport à tes contacts.

  • Gaëlle

    Oui, j'ai essayé de repenser un petit peu à tous les accompagnements que j'ai faits. Je ne sais pas si finalement, je peux de manière assez tranchée dire que ce qui peut caractériser ce risque de burn-out, ça profite plus pour des personnes qui sont sur leur poste depuis très longtemps. J'avoue que je ne vais pas me prononcer parce que j'ai un doute. Je sais que j'en ai ou ça a été le cas et ils étaient sur leur poste depuis très longtemps, mais j'ai aussi eu... à plusieurs reprises des gens pour qui ça faisait deux ans qu'ils étaient dans leur activité et pour autant il y a eu un événement soudain, un changement de direction, ça c'est quelque chose qui est revenu à plusieurs reprises parmi ceux que j'ai accompagnés et le fait de ne pas forcément avancer dans la même direction, d'avoir cette même vision, de se rejoindre finalement, de faire un pas l'un vers l'autre ça a pu aussi causer cet effet de non-retour comme je le disais tout à l'heure donc je ne sais pas, je ne vais pas trancher pour le coup.

  • Stéphanie

    C'est une interrogation parce qu'on peut être surpris de voir de plus en plus de personnes qui entament une reconversion professionnelle, alors qu'avant c'était quand même un changement important dans une carrière, alors qu'ils sont encore plutôt en début de carrière. Et parfois, on peut se dire qu'on n'ose pas parce que c'est trop tôt.

  • Gaëlle

    Oui. Après, moi, ce que je remarque aujourd'hui, et ça s'est accéléré après le Covid, c'est que… Les gens ne prennent plus autant sur eux dans le sens où ils veulent vraiment se réaligner à leur équilibre, ils veulent retrouver leur épanouissement. Ils sont toujours prêts à s'investir, à s'impliquer pour leur entreprise. Pour autant, ils rééquilibrent aussi leur place dans l'écosystème. C'est comme si, en fait, tu vois, ça fait 17 ans que je fais de l'accompagnement. Avant ça, ce n'était pas des sujets dans mes accompagnements. L'accompagnement, c'est… ta place, ton équilibre, remettre du sens, même la notion de valeur. J'avais beaucoup de personnes qui finalement avaient cette vision de il faut travailler, ça doit payer les factures Oui, tout n'est pas parfait, mais je prends sur moi jusqu'au prochain vacances, à la prochaine échéance, et puis je me reposerai à ma retraite. Aujourd'hui, j'ai vraiment le sentiment que toute cette vision-là, c'était une ancienne vie professionnelle. Aujourd'hui, les gens se placent vraiment au cœur de la vie. de l'équation, c'est-à-dire, oui, j'ai conscience qu'il faut que je travaille, bien entendu que je dois trouver un travail épanouissant qui va me remplir plusieurs de mes vases, comme moi j'aime bien le schématiser, mais pour autant, mon équilibre de vie doit avoir une place importante aujourd'hui dans toute cette équation. Et je trouve qu'il y a eu vraiment un tournant, où avant, tu vois, sur les zones d'emploi, quand j'accompagne des gens sur de la recherche d'emploi pure, Ils s'attardaient sur vraiment la situation géographique, le niveau de salaire et puis l'intitulé de poste. Aujourd'hui, je me rends compte que quand je fais des accompagnements sur la recherche d'emploi, au-delà de la situation géographique, du salaire ou de l'intitulé de poste, on va vraiment prendre le temps d'aller étudier l'entreprise, quel est son écosystème, quelles sont les valeurs qu'elle prône. On va vraiment avoir un temps aussi où on va aller interroger les professionnels de l'entreprise, essayer aussi de voir... dans l'historique des offres d'emploi, quel est un peu le turnover sur les postes, quel est l'enjeu en fait, parce que c'est vrai qu'à chaque besoin en recrutement, il n'y a pas forcément les mêmes défis quand l'entreprise se lance ou quand elle est en pleine croissance. Donc, on s'attarde vraiment sur tout ça. En tout cas, moi, je remarque que j'ai vraiment une démarche holistique pour accompagner vraiment la personne et finalement avoir un petit peu un pied d'avance sur elle pour lui dire, voilà l'environnement dans lequel Tu vas mettre les pieds, voilà ce qui se joue, voilà ce qui est attendu. Est-ce que toi aujourd'hui, tu te sens capable finalement, mais capable pas que sur tes compétences et tes capacités, capable aussi d'un point de vue énergétique ? Est-ce que tu t'es fait de la place émotionnellement, physiquement, au-delà des aspects matériels et financiers sur lesquels je trouve qu'avant, on s'attardait davantage ?

  • Stéphanie

    On se rend compte que... la vision du travail en fait évolue complètement mais c'est un phénomène de société en fait.

  • Gaëlle

    Exactement.

  • Stéphanie

    Et est-ce que tu penses qu'il y a un moment qui va être plus propice qu'un autre à une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Avec le recul, aujourd'hui, je dirais que oui. Et je suis très affirmée sur mon oui parce que je me suis rendue compte, tu vois, en 17 ans d'accompagnement, comme tu le dis à juste titre, le marché du travail évolue, les besoins et les attentes évoluent. Et quand je parle de faire cette place dans ton écosystème et de te mettre au cœur de l'équation, eh bien, j'ai remarqué que justement, faire cette place, c'était un point crucial dans la reconversion professionnelle. Et avant même de se lancer dans une reconversion, moi, je mets vraiment un point d'honneur, et pour toutes les personnes qui nous écouteront aujourd'hui, que demandez-vous s'il y a de la place aujourd'hui pour accueillir un nouveau projet dans votre vie. Il y a des moments qui sont plus propices à d'autres, parce que parfois, il y a des choses, des enjeux qui se jouent pour vous, et vous n'avez pas forcément l'espace nécessaire et disponible pour vous lancer dans une reconversion. J'aime bien prendre l'exemple, Stéphanie, tu sais, de... Comme si demain, tu as envie de changer la chambre de ton enfant. Il veut passer à un lit superposé, plus grand, qui va prendre beaucoup de place dans la chambre. Naturellement, tu vas aller acheter un nouveau lit et quand tu vas arriver dans cette nouvelle chambre, il va falloir que tu te fasses de la place pour monter ce nouveau lit. Donc, ça veut dire que déjà, dans un premier temps, il va falloir démonter le lit actuel, le retirer de l'espace, évaluer du coup... de quelle manière tu vas imbriquer maintenant ce nouveau lit, parce que peut-être qu'il n'occupe pas le même espace que celui que tu avais jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est de cette manière-là, tu vois, schématisée, de dire, avant de se lancer dans une reconversion, ça ne se limite pas qu'à, comment je fais pour démissionner, comment je fais pour dire à mon employeur que je veux partir, et ça y est, je veux me lancer dans un projet de formation ou un projet de création d'entreprise ou d'emploi. C'est vraiment de se dire, OK, il faut que je me fasse de la place, parce que ça va me demander un investissement en temps. financier, en énergie. Ça va peut-être redistribuer aussi la routine familiale, ou en tout cas dans le foyer, mes habitudes. Donc, c'est très important de se faire de la place avant tout projet, tout projet de vie même. Au-delà même de l'aspect professionnel, je pense que c'est nécessaire de se poser les bonnes questions avant d'entreprendre un changement dans sa vie.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on n'a pas le risque, justement, de se dire qu'on n'a pas la place, qu'il y a... les facteurs d'âge, de situation familiale, etc. Et de toujours se dire, ce n'est pas le moment. Est-ce que ça peut, du coup, représenter un obstacle qu'on devrait peut-être franchir ?

  • Gaëlle

    Complètement, ça fait une grosse résonance avec mon parcours professionnel, parce que j'ai mis dix ans, en fait, avant d'oser me lancer, parce que, justement, je me disais qu'il n'y avait pas la place. Et je me racontais l'histoire que... les enfants étaient petits, ce serait plus facile quand ils seraient plus grands, ou j'ai un crédit immobilier, donc peut-être que ce sera plus facile quand je voudrais terminer de payer ma maison. Mais finalement, avec le recul, je me dis que c'est une histoire que je me racontais parce que pour moi, il y a un problème de posture à le voir sous cet angle-là. Parce qu'en fait, se demander si c'est le bon moment et avoir une réponse un peu binaire de oui ou de non, ça ne va pas te faire avancer vers ton objectif. Si vraiment tu as à cœur d'entreprendre un projet dans ta vie, Ce n'est pas de se dire est-ce que c'est le bon moment ? C'est plutôt de se dire qu'est-ce qui aujourd'hui m'empêche d'atteindre mon objectif ? De quelle manière je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui va me manquer ? Quelles sont les ressources qui sont déjà à ma disposition pour entreprendre ce changement-là ? Et de cette manière-là, je trouve que la posture, elle est plus saine, elle est plus aidante parce que tu vas pouvoir poser vraiment les jalons et te dire Ok, j'ai ça, ça, ça qui me permet d'y aller. En revanche, j'ai identifié qu'il y a… tel obstacle aujourd'hui, tel frein. Maintenant, comment je peux faire pour débloquer cette situation ? Et là, dans ce cas-là, je trouve que l'idée de se faire de la place, c'est intéressant parce que tu peux rapidement aller identifier ce qui se joue pour toi et ce qui te permet vraiment de pouvoir surmonter cet obstacle.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on peut dire qu'à ce moment-là, ce qui va compter, c'est vraiment la posture de ne pas subir, mais d'être acteur de son projet ?

  • Gaëlle

    Oui, complètement. Je trouve que ça aide finalement de se responsabiliser dans cette équation parce qu'on a tendance, et je me mets dedans parce que j'ai longtemps eu cette posture-là, d'identifier des facteurs qui étaient extérieurs en fait. Et je ne me mettais pas dans l'équation, donc je ne prenais pas non plus ma part de responsabilité là-dedans. J'ai mis dix ans avant d'oser me lancer dans l'entrepreneuriat Je me racontais en tout cas l'histoire que tout ce qui pouvait venir débloquer la situation venait de ressources extérieures en fait. Oui, mais moi, je ne connais personne qui est entrepreneur ou de toute façon, il faut beaucoup d'argent pour se lancer. C'était toujours des choses qui étaient externes, mais jamais je me positionnais en me disant D'accord, mais moi, qu'est-ce que je peux faire pour changer la donne ? Quelle est ma part de responsabilité dans tout ça ? Et quel est finalement le premier pas que moi, je peux aussi entreprendre pour faire évoluer la vision et l'histoire que je me raconte à l'instant T ? Donc moi, c'est vrai que, en tout cas pour ma part, c'est quand j'ai vraiment changé mon état d'esprit là-dessus et que j'ai... assumer finalement ma part de responsabilité dans mon projet de reconversion professionnelle, que ça a vraiment débloqué la situation. Et tout de suite, toutes les peurs et les craintes et les croyances que j'avais, j'ai réussi à les accueillir déjà, à les accepter et puis finalement à les remettre aussi à la juste place.

  • Stéphanie

    Ça va être tout un travail à ce moment-là de faire la différence entre un vrai obstacle auquel on va peut-être retrouver des solutions. et des craintes. Je ne vais pas dire des excuses, parce que je trouve qu'il y a un côté péjoratif à dire oui, tu te trouves des excuses Mais c'est un vrai exercice, c'est un vrai challenge.

  • Gaëlle

    Complètement. Et puis, en plus, je rebondis avec ce que tu dis, parce que ce serait trop facile de dire que ce sont des excuses qu'on se raconte. En tout cas, pour ma part, j'en étais convaincue. Je m'en rappelle parfaitement. Quand je disais que ce sera plus facile quand mes enfants sont plus grands, parce qu'ils étaient trop petits, c'est ce que je me disais. J'en étais convaincue et ce n'était pas une excuse. Bien entendu que ça fait peur de se lancer, mais de toute façon, n'importe quel changement dans sa vie, ça fait peur. Moi, je suis plutôt d'avis de dire, c'est bien d'avoir peur parce que ça reste un garde-fou pour nous. Ça évite de prendre des décisions trop hâtives. Mais d'un autre côté, c'est quand même aussi se poser et se dire, d'accord, qu'est-ce que cette peur, elle vient dire ? Est-ce que cette peur, finalement, elle vient vraiment de moi ? Est-ce qu'elle m'a été déposée par quelqu'un d'autre ? Tu vois, on n'en a pas forcément parlé, mais je mets aussi un point d'honneur, tout comme la place, à la notion aussi de soutien et d'avoir des personnes autour de toi, de t'entourer, des personnes qui t'aident, des gens qui sont peut-être déjà passés par ce chemin-là et qui t'ont prouvé finalement que c'était possible et pas toujours regarder les success stories ou l'histoire que 0,01% de cette planète... que j'ai réussi à générer des milliards en partant de rien. Très bien, c'est inspirant si tu veux. Mais par rapport à la majorité de la population, c'est bien aussi de s'entourer de personnes qui viennent peut-être du même milieu que toi et qui vont te prouver qu'étape par étape, tu peux avancer et faire un premier pas déjà vers ton objectif.

  • Stéphanie

    C'est intéressant, c'est un vrai sujet que... je retrouve chez les créateurs d'entreprises souvent. Je pense tout particulièrement aux fonctionnaires par exemple, parce que c'est vraiment l'extrême par rapport à l'entrepreneuriat. Et le fait d'être dans un certain milieu où ce n'est pas dans l'état d'esprit, en fait, on a l'impression que ça n'existe pas et limite, c'est mal. Toute décision que tu vas prendre au niveau professionnel, c'est trop risqué, etc. C'est dommage quand ça devient ta vérité alors que toi, tu as un super projet.

  • Gaëlle

    Et c'est vrai que c'est difficile, d'autant plus dans ce secteur-là, parmi les fonctionnaires, parce que moi j'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont contactée et qui se sentaient emprisonnées, vraiment pour reprendre leur terme. Ils avaient envie de changement, cette quête de sens. Et pour autant de se dire, mais mince, j'ai aucun repère, j'ai personne autour de moi qui me montre que c'est possible parce que mon donneur d'ordre me refuse cette liberté-là. Et pour autant, on en connaît finalement des gens qui ont réussi. à s'en sortir. Et je fais vraiment le parallèle avec ce que tu proposes. Je trouve que c'est formidable de leur montrer que si c'est possible qu'il y a des étapes, qu'il faut se renseigner, qu'il faut se mettre en sécurité, surtout, et que c'est étape par étape. Et oui, peut-être que ça ne sera pas en deux semaines, en trois mois, mais pour autant, ça se prépare, en fait, une reconversion. Moi, souvent, c'est ce que je dis et j'en ai aussi parmi les gens que j'accompagne qui sont très lucides par rapport à ça et qui ne viennent pas avec cette pression de il faut… absolument que je change là tout de suite, maintenant, en fait, et aidez-moi à solutionner mon problème là, maintenant. Il y a aussi vraiment cette notion de j'ai conscience que ça y est, j'arrive à la fin d'un cycle dans mon entreprise, j'ai envie de partir, mais je veux préparer ma sortie sereinement. Et du coup, il se donne des échéances sur un an, voire deux ans pour construire, en fait, le projet. Et je trouve que ça aussi, ça vient abaisser, finalement, le niveau de pression que l'on peut se mettre. déjà soi-même, mais aussi le niveau de pression que l'entourage peut nous mettre.

  • Stéphanie

    C'est vrai. On n'y pense pas, mais effectivement. Quand on parle d'un projet de reconversion, souvent on va voir le cas de quelqu'un, comme tu disais, certains qui exercent déjà leur métier depuis des années et qui vont s'orienter vers le même métier de manière indépendante, par exemple. Mais pour d'autres, il y a une vraie question de savoir quoi faire. On sait qu'on a besoin d'autre chose, mais on ne sait pas vers quoi aller. Qu'est-ce qu'on peut faire quand on se retrouve dans cette situation ?

  • Gaëlle

    Alors déjà, ce que j'aime bien dire, En premier lieu, c'est d'aller s'interroger sur la question qui rumine depuis un certain nombre de temps et quand on est en train de se dire est-ce que finalement je me vois encore rester là disant qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? C'est déjà aussi d'aller identifier qui est-ce qui a fait qu'on se retrouve dans cette sensation-là actuellement. Est-ce qu'il y a eu un événement soudain ? Moi, j'aime bien remonter sur les six derniers mois, par exemple. Est-ce qu'il y a eu un changement majeur qui a fait que là, aujourd'hui, on s'interroge de plus en plus ? Parce que parfois, je me rends compte dans certains accompagnements que les gens pensent qu'ils veulent partir et finalement, c'est un problème interne et un changement soudain qui est venu mettre, si je puis dire, le grain de sable dans leur quotidien. Et finalement, leur métier, ils ont toujours autant d'intérêt, ils ont plein de choses à apporter et ils l'aiment. Mais c'est peut-être juste le fait de se dire il s'est passé ça, j'ai pas réussi à gérer cet événement, Et puis, je crois qu'il est peut-être mieux, pour moi, il est temps de partir. Moi, j'aime bien, en fait, lors de mes entretiens avec eux, de découverte, vraiment m'assurer que s'ils partent, c'est pour les bonnes raisons. Parce que finalement, je me suis rendue compte que j'ai eu plusieurs profils où ils sont partis, enfin où ils désiraient partir, mais quand tu creusais, ils n'avaient pas envie de partir à la base. Et il y a eu une forme de fuite, tu vois, par rapport à un conflit qu'ils n'ont pas su gérer. Voilà, oui. se demandaient, j'ai pas été assez assertive, j'ai pas osé dire non, j'ai pas osé dire que là, en fait, ils avaient dépassé les limites. Et du coup, je sais pas si c'est par facilité, parce que je peux pas parler en leur nom, mais en tout cas, on remarque que naturellement, ils se disent, bon ben, là, ça ne va plus, donc je m'en vais. Donc, c'est là aussi toute la subtilité, je trouve, des projets de reconversion. En tout cas, moi, j'aime bien m'assurer de la motivation qui t'amène à vouloir partir. Et en fait, moi, je me suis rendue compte que j'ai plein de personnes à qui j'ai mis en lumière... Finalement, ils avaient tout encore un intérêt à rester et que là, peut-être que l'épreuve de leur vie professionnelle, elle était plus de savoir gérer un conflit, savoir être plus assertif, comment dire non, comment dire stop, comment revenir sur quelque chose qui nous a fâchés, même si ça s'est passé il y a plusieurs semaines. En fait, c'est aussi cette manière-là de reprendre la main sur sa carrière. Quand je parle de reprendre le contrôle de sa vie, c'est aussi ça, savoir dire stop, reposer son cadre, définir ses propres limites. Et pour certains, ça a eu un effet déclencheur de se dire, en fait, tout compte fait, non, je n'ai pas envie de changer. Je suis bien là où je suis. C'est cet événement-là qui m'a fait douter. Et d'un autre côté, tu vas avoir des profils de personnes qui, effectivement, eux, ils vont te dire, non, en fait, là, ça y est, je sens que je ne m'épanouis plus. Je n'ai plus d'intérêt. Je suis dans ma zone de confort. Je viens tous les matins. C'est ma routine. Mais pour autant, j'ai besoin de plus. J'ai besoin d'être challengée. J'ai besoin intellectuellement aussi d'avancer. Et là, clairement, eux, ils vont mieux. ils vont me le verbaliser différemment et je vais comprendre du coup qu'il y a un vrai projet de reconversion derrière.

  • Stéphanie

    Je trouve ça hyper intéressant parce que on peut se retrouver tellement coincé dans une situation qu'on a l'impression que la seule issue c'est partir alors que en creusant tu arrives à faire ressortir d'autres solutions en fait.

  • Gaëlle

    Complètement et puis quand tu assistes à ces transformations là c'est génial parce que moi au bout de 45 minutes ils vont me dire... mais en fait merci, vous m'avez remis en lumière des choses mais bien sûr mon métier je l'aime toujours et je trouve ça autant chouette parce que c'est une vraie transformation aussi professionnelle d'avoir ce déclic et de prendre conscience que finalement ce qui se joue c'est pas d'aller faire ton introspection de t'engager dans un bilan de compétences c'est plutôt de se dire ok si je dois investir aujourd'hui sur moi pour faire un pas vers une posture idéale ou voilà là la nouvelle gueule que je voudrais être professionnellement. En fait, il va falloir que j'investisse sur ma capacité à être plus assertive, ma capacité à prendre davantage confiance en moi, aller m'interroger aussi sur mon niveau d'estime, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, je n'ose pas dire non, ou je n'ose plus dire stop. Et je trouve ça exceptionnel. J'adore ces éclairages-là, qui pour autant n'aboutissent pas sur des accompagnements derrière, sur de la reconverse. Tu vois ? Mais c'est en ça que je suis passionnée par l'accompagnement. C'est aussi permettre aux gens de se poser les bonnes questions. Et en fait, de se dire oui, ce qui se joue réellement derrière ma peur, il y a un vrai besoin. Et ce besoin-là, ce n'est peut-être pas nécessairement d'aller faire une reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Je trouve cette question d'autant plus importante que là, depuis quelques années, on voit qu'il y a un vrai essor de l'entrepreneuriat qui est souvent porté comme la solution pour gagner plus, être libre et également donner du sens à son travail. Alors, je ne dis pas que tout ça, c'est faux. Mais est-ce que c'est vraiment une solution à encourager quand on se retrouve face à ce questionnement d'une reconversion ?

  • Gaëlle

    Honnêtement, je dirais que non. Parmi tous les entretiens que j'ai eus déjà depuis ces quatre dernières années, parce que je l'ai vu à plein d'étages, comme tu le dis, et c'est super que tu mettes ça en lumière, ce parallèle salariat versus entrepreneuriat, effectivement, je vois trop de personnes laisser entendre que si ça ne va plus dans le salariat, il faut que tu entreprennes. Sauf que tout le monde déjà n'a pas envie d'entreprendre et tout le monde n'est pas fait pour entreprendre. En tout cas, moi, je le vis depuis quatre ans et oui, je pourrais donner mille raisons de dire que ça peut être chouette d'aller entreprendre, mais je pourrais aussi trouver mille et une autres raisons pour te dire que, attention, ce n'est pas non plus le monde des bisounours. Tout le monde n'a pas forcément envie ou est forcément si capé pour gérer son stress, de gérer aussi l'incertitude financière. En tout cas, dans le monde du coaching, on sait quand même que… Notre plus grande douleur, c'est aussi de trouver des clients. Donc ça, c'est une vérité. Tu vois, et moi, je la défends. Je ne mets jamais de paillettes, en tout cas dans les yeux de ceux que j'accompagne et qui veulent se lancer dans le coaching. Mais tout ça pour dire que ça se joue aussi sur d'autres étages. J'ai eu là aussi une personne qui me laissait entendre qu'elle voulait un poste full TAD, donc full télétravail. Et en fait, en creusant dans l'accompagnement, on bat. à nouveau, ça a mis en lumière que finalement, il voulait du TAD parce que, par rapport à son parcours, il se disait que ça serait plus simple pour lui, ça lui éviterait de gérer des conflits en étant seul à la maison. Et en fait, quand tu creuses là-dessus, le risque qui se passe, c'est aussi de déclarer une forme d'isolement, en fait. Et si, en fait, tu laisses ça et que tu réponds juste à la demande en te disant d'accord, on va essayer de trouver un poste qui te convienne et aujourd'hui, ce qui a l'air de te convenir, c'est un poste full TAD, où tu es chez toi, où tu n'as plus de contact physique avec les gens, mais uniquement téléphonique, et que tu ne traites pas le réel problème de fond, qui est en fait comment gérer les tensions, comment gérer mes propres émotions face aux éventuels conflits qu'il pourrait y avoir au sein d'une équipe, le problème, c'est que tu n'accompagnes pas pour moi la personne dans la bonne direction, parce qu'en fait, tu nourris aussi, finalement, sa peur et sa croyance de se dire que la vie serait plus saine professionnellement si chacun travaillait. de manière isolée, indépendamment chez soi.

  • Stéphanie

    Surtout que c'est une vraie question. Chez les freelances, par exemple, beaucoup travaillent seuls chez eux. Et le fait de se retrouver isolée, c'est plutôt une difficulté sur le long terme.

  • Gaëlle

    Mais complètement. Moi, je l'ai vu quand j'ai changé de statut et que j'ai quitté le salariat et que j'ai monté mon entreprise. Ma première année, elle a été extrêmement difficile pour moi. J'ai mis du temps avant de m'adapter. à ce nouveau format, à être seule, en fait, à ne plus échanger. Et c'était difficile. Moi qui adore les interactions et qui aime les échanges en profondeur, ça a été très douloureux ma première année. Pour autant, c'était une nouvelle vie que j'avais choisie, que j'assumais et il n'était pas question pour moi de retourner sur du salariat. Mais clairement, j'ai dû prendre à bras le corps ce sujet-là pour me dire, OK, de quelle manière là, je peux aussi trouver un moyen, moi, de favoriser des interactions, des échanges. d'avoir des contacts réguliers avec d'autres entrepreneurs du coup, parce que finalement, on n'est pas préparé non plus à ça.

  • Stéphanie

    Et là, je pense à certains auditeurs qui nous écoutent et qui doivent se dire, Ah non, mais au contraire, c'est le rêve ! Parce que la personnalité va quand même beaucoup jouer dans tous ces choix de carrière.

  • Gaëlle

    Honnêtement. Moi, en tout cas, je sais que je suis une vraie pipelette, donc ce n'est pas possible pour moi d'être seule. Je l'ai toujours dit pour l'ensemble de Quête 2 Sens Pro. Ça a été en tout cas un sujet dès le départ de me dire, je sais qu'à terme, je ne serai pas seule dans mon entreprise. Et tu vois, je me suis entourée et aujourd'hui, on est trois.

  • Stéphanie

    On voit vraiment l'importance d'identifier toutes ces questions en amont pour ne pas s'y retrouver une fois qu'on est dedans. C'est sur le fait que là, on se dit, ah bah mince, j'avais pas pensé à ça, c'est difficile.

  • Gaëlle

    Mais c'est pour ça que, tu vois, j'insiste quand je dis que j'ai une démarche holistique parce que je prends la personne vraiment dans son ensemble et c'est hyper important pour moi que la personne, elle se connaisse. Parce que, bah du coup, tu sais exactement ce qui est finalement le no-go pour toi, tu vois. il y a des choses qui peuvent être acceptables il y a des choses sur lesquelles tu es prête à prendre sur toi c'est d'accord, mais c'est toujours en fait ce jeu d'équilibre et si tu as besoin de ces interactions là et que tu sais que si pendant une semaine tu n'as parlé à personne et que là tu vas finir dans un état émotionnel vraiment au plus bas, il faut que tu trouves des moyens dans ta semaine d'avoir ces moments là ces soupapes pour aller te recharger, pour aller échanger, pour donner un exemple concret parmi l'une des personnes que j'ai coachées récemment... on a pu mettre en lumière que pour elle, il y avait un critère qui était indispensable pour qu'elle puisse occuper sa fonction pleinement, c'était qu'elle ait un bureau, alors fermé ou en open space, il n'y avait pas forcément d'enjeu là-dessus, mais en tout cas qu'il y ait une vision sur l'extérieur. Elle avait vraiment besoin d'avoir vu sur la nature, sur des arts, parce que c'est quelque chose, un concernement qui venait favoriser sa capacité à se concentrer, notamment sur... sur son poste. Et en fait, elle a passé des entretiens et sur un des postes qu'elle convoitait, parce que vraiment sur l'annonce, il y avait tous ces critères, elle se disait c'est chouette, ça va être super. Et en fait, au moment de l'entretien, ils lui font la visite de son bureau et là, elle voit qu'elle est dans un bureau fermé, mais il n'y a pas de fenêtre, il n'y a pas d'extérieur. Et en fait, là, c'est l'hécatombe pour elle parce que dans son processus de recrutement, elle ne l'a appris que sur la fin, en fait. Tu vois, elle est en shortlist. Et clairement, on lui a fait comprendre que c'est elle qui avait le poste. Et là, ça a été difficile pour elle parce qu'elle s'est sentie un petit peu trahie, alors que finalement, c'est pas quelque chose sur lequel elle l'avait vraiment mentionné pendant le processus de recrutement, tu vois, en se disant, de toute façon, voilà, ça sera comme ça. Elle l'avait projeté et visualisé. Et là, ça a été la grosse douche froide de se dire, mince, le poste en question répond à tous mes critères sur le papier. Mais là... Tous les jours, au quotidien, venir dans cet environnement-là, je sais que ça sera en dissonance avec ma personnalité, mes besoins, et que ça va forcément avoir des conséquences sur ma fonction et sur mes objectifs, en tout cas sur les attentes de l'entreprise. Donc là, tu vois, il y a aussi des vraies dualités, un vrai questionnement à avoir et de se dire, OK, qu'est-ce que je fais ? Je renonce ou j'y vais ? Et qu'est-ce que je peux faire à mon niveau ? Et comment je peux échanger ? Et si finalement, ça ne va pas dans mon sens, est-ce que je suis OK de renoncer au poste ? Donc, tu vois, c'est en ça que c'est intéressant. J'aime bien dire que ça se fait. Ça paraît toujours très facile et très simple de se dire, il suffit de… Ou tu vois, l'entourage va dire, moi, je serais toi, à ta place, j'accepterais. Oui, mais en fait, c'est là toute la complexité de l'humain. C'est que déjà, d'un, on n'est pas à la place de l'autre. Et parce que nos attentes ne sont pas les mêmes que ceux du voisin. Mais c'est en se connaissant aussi et en sachant tout ça qu'on arrive déjà même à… poser nos propres limites de ce que l'on veut dans ce projet de reconversion. Et c'est en ça, je trouve que c'est intéressant. Pour moi, c'est là que joue le réel enjeu. Ça commence déjà par se fixer aussi son propre cadre pour savoir ce que l'on veut pour la suite.

  • Stéphanie

    Là-dessus, je trouve vraiment cet exemple très parlant parce que d'autres personnes auraient trouvé ça complètement futile, en fait, comme critère. Tu ne peux pas laisser une opportunité pareille pour une fenêtre avec une vue. Alors que pour d'autres, ça va être un critère tellement essentiel de leur bien-être au quotidien que c'est impensable de faire autrement.

  • Gaëlle

    C'est ça qui est intéressant parce que tu peux aller interroger tes clients sur tous les sujets qui sont entre guillemets sur une simple feuille A4 qui correspond à une annonce d'emploi. Et moi, j'adore me plonger avec eux et dire, attends, on y va vraiment ? Là, on va se projeter, on va visualiser. Et qu'est-ce que ça vient dire au fond de toi ? Tu vois, c'est quoi les sensations ? C'est quoi les émotions ? Et quand la personne, elle demande ça, tu vois, moi, des fois, je vois des annonces, je tire vraiment la sonnette d'alarme en disant, attention, là, on dirait quand même que la personne, elle a tout mis, quoi. Ils veulent le mouton à cinq pattes, tu vois. Et en plus, quand ils terminent par, attention, cette liste… n'est pas exhaustive, trois petits points, je leur dis vraiment Ok, on va bien préparer l'entretien de recrutement et on va s'assurer de où sont les limites et quels sont les moyens qui sont mis à votre disposition. Parce que là, le risque, c'est que dans six mois, ils me rappellent en disant Je ne tiens plus. Je n'ai plus d'équilibre de vie pro-perso. Je suis épuisée. On m'en demande toujours plus et pour hier. Il n'y a pas de moyens mis en œuvre. Très souvent, c'est ce que j'entends en tout cas. Je mets vraiment un point d'honneur à bien étudier les propositions que l'on fait.

  • Stéphanie

    Pour toi, quelles sont les grandes questions essentielles à se poser avant d'entamer un projet de reconversion ?

  • Gaëlle

    Déjà, je dirais que la première, c'est de venir s'interroger émotionnellement. Tu sais, c'est un peu ta météo interne de dire, OK, comment je me sens aujourd'hui ? Comment ça va ? Qu'est-ce que ça vient dire, finalement, cette sensation de vouloir partir, comme je le disais un petit peu plus tôt ? Est-ce que j'ai vraiment le sentiment d'avoir fait le tour et j'ai besoin d'aller me challenger et d'être nourrie autrement ? Est-ce que c'est vraiment, je ne suis plus forcément passionnée par mon métier ou sans forcément parler de passion, plus un grand intérêt pour ce que je fais aujourd'hui ? Ou alors, est-ce qu'il y a une forme, entre guillemets, de fuite par rapport à une situation, par rapport à un événement soudain ? Et on se dit que peut-être quitter cet environnement-là, ça faciliterait notre quotidien. Déjà, je partirais sur cette première question que viennent dire vos émotions. Pour ceux qui diraient oui, je pense vraiment que la solution, c'est de partir. C'est aussi de se demander, est-ce que demain, en s'imaginant que là, vous quittez cette entreprise, ça va vraiment… solutionner votre problème et la problématique du moment. Ça, parfois, ça peut aider à vraiment se dire, si on est honnête avec soi-même, à se dire, OK, est-ce que je ne cherche pas à fuir une situation conflictuelle ou est-ce que c'est vraiment plus un intérêt pour un nouveau statut, un nouveau poste, en tout cas pour une nouvelle vie professionnelle qui se joue. Et troisièmement, je dirais encore la notion de place. Est-ce que j'ai suffisamment de place aujourd'hui pour accueillir ce nouveau projet professionnel ? mais plutôt, comme je le disais un peu plus tôt, de se dire oui ou non. C'est vraiment ensuite, est-ce que je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui m'empêche de me faire de la place ? De quoi j'ai besoin pour me faire cette place ? Et là, on peut commencer à entreprendre un premier pas. Et le premier pas, ça peut être aussi de commencer à se renseigner sur les professionnels qui existent aujourd'hui dans le milieu de la reconversion professionnelle et d'aller s'interroger sur ce qu'ils proposent. Parce qu'après... Il y a aussi l'enjeu de trouver le bon professionnel. Mine de rien, entre tous les coachs, tous les conseillers, l'accompagnement professionnel, toutes les structures et tous les acteurs aujourd'hui qui existent sur le marché de la reconversion, c'est vrai que ce n'était pas évident aussi de trouver la bonne personne.

  • Stéphanie

    Il y a des dispositifs prévus pour ça, pour aider justement dans ce parcours de reconversion ?

  • Gaëlle

    Alors, il existe différents dispositifs, effectivement. En amont... de la reconversion professionnelle et même après, je dirais qu'en amont, il y a quand même le projet de transition professionnelle qui était anciennement le CIF, le congé individuel de formation, qui là permet de s'absenter de son poste si tu as pour vocation de partir sur un besoin de formation longue, par exemple. Il y a aussi la VAE, la validation des acquis par l'expérience, qui permet de reconnaître officiellement aussi les compétences que tu as acquis durant ton... ton expérience professionnelle. Tu as des aides proposées par France Travail aussi pour les demandeurs d'emploi, comme l'aide individuelle à la formation. Tu as le bilan de compétences que beaucoup connaissent, qui va être souvent un dispositif qui va être conseillé pour les gens qui se disent, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie professionnelle et vers quoi je peux me tourner. Mais il existe plein d'autres formats aujourd'hui. Moi, tu vois, j'ai lancé aussi un format plus court qui permet aussi aux gens d'avoir des réponses rapidement parce que c'est vrai que le bilan de compétences c'est aussi un accompagnement long qui nécessite toute une phase d'introspection donc ça a un coût et je trouve en tout cas, moi je le vois depuis 2020, comme tu le disais tout à l'heure le marché du travail évolue, je trouve qu'aussi les dispositifs et les moyens évoluent et ça c'est bien parce qu'il y a plus de flexibilité aujourd'hui et je trouve que ça répond vraiment à l'air du temps moi j'ai plus en plus de personnes qui veulent des réponses vite et rapides J'ai toujours aussi des gens qui veulent introspecter, apprendre à se connaître et retirer un peu toutes les étiquettes qu'on leur a collées et se dire, OK, sans être la mère de, la fille de, la femme de, en fait, qu'est-ce que je veux là aujourd'hui ? Et donc, le bilan de compétences est un bon dispositif pour ça. Mais c'est vrai qu'il y a plein d'autres formats d'accompagnement, de formation, des coachings qui permettent aussi d'avoir des réponses sur sa carrière. Et en termes d'aide, il y a tous les dispositifs qui sont liés. à des projets de création d'entreprise comme l'ACRE. Il y a des dispositifs aussi pour ceux qui n'ont pas encore forcément pris leurs décisions mais qui malheureusement viennent de perdre leur activité et ont été licenciés dans leur entreprise, licenciés économiques. Donc il y a des dispositifs autour. des CSP aussi, pour leur permettre un accompagnement personnalisé et les aider justement à préparer cette reconversion. Donc c'est vrai qu'il existe beaucoup de choses. Moi, j'invite vraiment tous les auditeurs qui nous écoutent à se renseigner sur les dispositifs de leur région, parce qu'en plus, d'un bassin à un autre, on a parfois des subtilités dans les dispositifs ou dans les aides. Il y a des accompagnements aussi qui sont spécifiques. pour des solopreneurs, pour des femmes. Donc voilà, il existe quand même pas mal d'aides, je trouve, en France. Et ça, c'est quand même une chance quand on veut se lancer dans une reconversion professionnelle. Donc je invite vraiment tous les auditeurs à se renseigner.

  • Stéphanie

    Et le point de départ, ça peut être de se faire accompagner, même pour être guidée dans la découverte de ces dispositifs. Parce que c'est vrai qu'on ne sait pas toujours où chercher et comprendre en quoi ça consiste.

  • Gaëlle

    Exactement. C'est vrai, tu fais bien de le souligner. Parfois, ça peut même être l'objet d'un accompagnement pour déjà trouver le bon dispositif selon son objectif.

  • Stéphanie

    Et donc, tu interviens justement dans le cadre de ces accompagnements, que ce soit avec des bilans de compétences ou une orientation plus coaching, on va dire. Toi-même, tu as vécu une reconversion, on en parlait au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton parcours, ce qui a créé le déclic ? Et par rapport à tout ça, tout ce qu'on a dit, pourquoi tu es devenue indépendante plutôt que simplement de changer de structure ?

  • Gaëlle

    Très intéressant, ta question. Tout à l'heure, tu vois, je disais que j'ai mis dix ans avant d'entreprendre pour oser me lancer. Et pour autant, il y a une phrase qui ne m'a jamais lâchée quand j'étais salariée, c'était renoncer, c'est gagner En fait, moi, j'ai grandi avec une mère qui m'a toujours dit tu sais, les plus gênés s'en vont. Et elle m'a déposé cette petite graine quand j'étais très jeune et c'est vrai que Professionnellement, je n'ai jamais eu peur de partir des entreprises et de quitter dès lors que je ne me sentais plus forcément à ma place. J'ai connu le bore-out, quand on s'ennuie au travail et que vraiment une minute, tu as l'impression que c'est une heure. J'ai connu plein de formats dans l'insertion professionnelle, parce que moi, je viens de ce milieu-là et j'ai toujours évolué dans ce milieu. Donc, si tu veux, j'ai toujours eu la sensation que j'étais… au bon endroit au niveau de mon métier parce que je suis une vraie passionnée par l'accompagnement. Pour autant, je me suis toujours trouvée instable professionnellement quand j'étais dans le salariat parce que je n'avais pas peur de renoncer et de partir dès lors que ça ne me plaisait plus ou dès lors que j'avais le sentiment d'avoir fait le tour. Et moi, j'ai un cycle un peu professionnel et tu vois, autour de deux ans et demi, trois ans, très souvent, ça va être là où je vais commencer à m'interroger et à me dire, bon, est-ce que j'ai le sentiment d'avoir fait le tour ? Qu'est-ce que je peux initier dans mon entreprise ? Et si j'avais l'impression que je ne pouvais rien faire ou que l'entreprise ne me rejoignait pas dans ma vision parce que moi, à l'instant T, j'avais envie d'autre chose, c'est vrai que je quittais les entreprises. Et en fait, ce sentiment d'instabilité professionnelle a été quand même une blessure pour moi, même si j'aimais mon métier, parce que j'avais toujours l'impression que j'avais un problème alors que les autres, je les entendais dire Moi, ça fait 8 ans que je suis dans ma boîte. Moi, ça fait 10 ans. Moi, ça fait 17 ans. Et je les regardais comme des extraterrestres parce que j'avais déjà finalement cette connaissance de moi-même et cette petite voix qui me disait Waouh, qu'est-ce que je les admire, moi je sais que jamais je m'entendrai dire ça en fait. Tu vois, je le savais au fond de moi, mais je ne m'autorisais pas à l'assumer. J'avais peur en fait. Et si tu veux, au fur et à mesure de mon parcours, cette petite graine qu'elle m'a déposée m'a à la fois servi et a nourri en fait mon audace et ma capacité à oser partir, mais pour autant… J'ai toujours eu le sentiment que j'avais un problème, parce que qu'est-ce qui faisait que les autres arrivaient à tenir et pas moi ? Bien entendu, maintenant, avec le recul et quatre ans après, je le sais. En tout cas, c'est l'histoire que je raconte. C'est que je n'étais pas faite pour le salariat. Et vraiment, aujourd'hui, mon moteur après quatre ans, donc là, je peux le dire parce que j'ai passé le cycle des deux ans et demi, trois ans, je sais que je suis à la bonne place. Mais à l'époque, c'était difficile pour moi de me dire, mais j'adore mon métier, mais ça n'a pas de sens de partir encore une fois à la concurrence, en fait. Parce que l'insertion professionnelle est un petit monde. Et en plus, ça fonctionnait beaucoup par appel d'offres. Donc, si tu veux, non seulement je me sentais instable professionnellement parce que je partais régulièrement, mais en plus, de par mon métier qui fonctionne par appel d'offres, je n'avais jamais de visibilité à plus de deux ans sur ma fonction. Donc, même si tu signais un CDI, tu savais qu'il y avait une épée d'amoclès au-dessus de la tête parce que peut-être que dans deux ans, le marché sur lequel tu étais ne serait pas remporté par ton entreprise. Et du coup, on te remercierait et tu devrais encore chercher. Donc moi, c'est vrai que j'ai avancé pendant 13 ans comme ça, à ne pas me sentir finalement sereine professionnellement, malgré un CDI. Et en fait, le déclic, ça a été en 2020, où j'ai eu une épreuve personnelle qui a été très douloureuse. J'ai perdu mon meilleur ami d'un cancer. Et en fait, ça a fait l'effet d'un électrochoc pour moi parce que je me suis dit, mais mince, si jeune, qui peut s'arrêter du jour au lendemain ? Moi, j'ai l'impression d'être en quête d'une réussite professionnelle et d'être cet amnistère qui court dans cette roue sans avoir de sens parce que tu ne sais pas ce qui peut t'arriver dans deux ans. Et finalement, est-ce que c'est ça la vie professionnelle ? Est-ce que c'est ça que je me veux ? Est-ce que ça n'avait vraiment pas de sens ? Et avant de me poser ces questions-là, ça a tapé de plus en plus fort. Et pendant le Covid, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai demandé une rupture conventionnelle à ma direction. Et je leur ai dit stop, j'arrête tout. Et ils m'ont demandé pourquoi et qu'est-ce que tu vas faire ? Mais enfin, parce que moi j'étais quand même la vraie professionnelle hyper impliquée dans la boîte. donc j'avoue que personne n'a compris mais moi ça m'a fait l'effet d'un électrochoc de perdre mon meilleur ami parce que je me suis dit mais en fait je vais oser vivre ma vie de rêve en fait, ma vie idéale mon plus grand regret ça aurait été de jamais essayer d'entreprendre et en fait ça fait dix ans qu'on me raconte l'histoire que c'est jamais le bon moment donc allons-y, allons voir en fait de plus près et c'est ce qui a fait que j'ai choisi de devenir indépendante et cette fois-ci de ne plus partir dans une autre entreprise et partir à la concurrence comme le Je le faisais depuis une dizaine d'années.

  • Stéphanie

    Et par rapport à, justement, tous les obstacles que tu t'imaginais, tout ce qui, pour toi, faisait que tu te disais, ben non, ce n'est pas le moment, etc. Est-ce qu'avec le recul, aujourd'hui, tu as l'impression d'avoir effectivement rencontré des obstacles particuliers dans le fait de devenir indépendante ?

  • Gaëlle

    Oui. Alors, en plus, à plusieurs niveaux. Déjà, je commencerais par l'obstacle financier. Parce que moi, c'était ma plus grande crainte en me lançant, de me dire, est-ce que je vais pouvoir gérer la trésorerie ? Est-ce que j'ai suffisamment de capital pour me lancer ? Donc moi, c'est vrai que dans mes accompagnements aujourd'hui, j'insiste vraiment pour se constituer un fonds d'urgence, savoir réellement de combien on a besoin sur son projet, de connaître précisément toutes les charges et tous les engagements que l'on a financièrement. avant de se lancer, parce que plus on est précis, plus ça évite d'être nourri par cette peur qui peut te freiner à te lancer. Donc moi, en tout cas, n'ayant pas reçu forcément d'éducation financière là-dessus, oui, ça a été mon premier obstacle, vraiment gérer la peur du manque, en fait, du manque à gagner et du manque aussi à gérer correctement sa trésorerie. Après, le deuxième obstacle, ça a été d'un point de vue administratif. Tu vois, juridique, parce que moi, je déteste la paperasse. Tu vois, je fais un clin d'œil à toi, mais c'est vrai que du coup, quand j'ai découvert ce que tu faisais, je me suis dit waouh, mais c'est formidable en fait ! Quelqu'un qui nous aide sur la complexité de nos démarches administratives, mais c'est formidable. Parce que moi, en tout cas à l'époque, j'ai vraiment grandi là-dessus, mais il y a quatre ans en arrière, c'était un vrai point de bouleur. Je ne me sentais pas suffisamment rigoureuse pour pouvoir gérer en fait. cette charge administrative. C'est d'ailleurs pour ça qu'on m'avait orientée vers le statut de la micro-entreprise, en me disant, tu verras, c'est simplifié, ça sera moins complexe, ça devrait te plaire. Mais pour autant, ça n'avait pas enlevé mes peurs, si tu veux. Donc, moi, ça a été aussi un obstacle dès le départ à gérer. Et en plus, comme j'avais pour projet de lancer mon organisme de formation, à chaque fois que j'en parlais dans mon entourage, je comprenais bien qu'il fallait que je sois préparée et prête. pour gérer justement la partie administrative et juridique. Et après, je dirais que les autres obstacles qui sont propres aux entrepreneurs, ils sont aussi après d'ordre personnel et émotionnel et psychologique, parce que, comme je le disais, l'entrepreneuriat, c'est les montagnes russes, donc c'est aussi tout ce qui va être d'ordre émotionnel, la gestion de son stress, comment tu fais face aux incertitudes, comment tu fais face au dernier décret, au changement de loi, et encore une fois. comment tu trouves aussi ton équilibre de vie dans tout cet écosystème. C'est pour ça que je reviens encore à cette notion de soutien et de se poser les bonnes questions et de se dire j'ai identifié qu'il y a ces obstacles-là, rien ne m'y pensait, ça me file de l'urticaire. Comment je peux faire pour être accompagnée et avancer quand même sereinement dans mon projet ?

  • Stéphanie

    Tu penses qu'on peut être vraiment prêts sur ces questions ?

  • Gaëlle

    Je pense que c'est vraiment le vivant que tu apprends à me poser. à évaluer ton niveau de stress face à ces obstacles. Pour moi, oui, quand même, ça mérite de se poser la question et de s'y préparer parce qu'il y a peut-être des choses qui peuvent vraiment abaisser ton niveau de peur. Après, moi, maintenant, avec quatre ans d'expérience, donc ce n'est pas non plus énorme, mais quand même avec quatre ans de recul, j'ai compris qu'aujourd'hui, face à des obstacles, je les vois plus comme des défis. Et je me rassure en me disant que finalement, je sais faire. Je sais avoir la bonne... démarche, je sais avoir la bonne posture, je sais me poser les bonnes questions et plutôt que de me nourrir de la peur et d'être paralysée, de ne pas avancer sur le sujet ou de fermer les yeux et de dire non, non, je vois pas de quoi on parle et puis je continue en mettant des œillères, ça me permet finalement d'avoir une démarche plus entreprenante face à mes peurs en me disant ok, là il se joue ça pour moi, comment je peux faire qui est déjà passé par là, comment je m'entoure moi j'avoue que j'ai un mot d'ordre aujourd'hui, c'est je demande de l'aide... Je n'ai pas peur de dire que je ne sais pas ou que ce sujet-là, il ne me génère pas des bonnes émotions. Est-ce que toi, tu y as déjà été confrontée ? Est-ce que tu peux m'aider ? Est-ce que tu as des tips, des conseils ? Je trouve que ça aide énormément. Oui, en quelque sorte, on peut être préparé.

  • Stéphanie

    Au moins poser des bases.

  • Gaëlle

    Vraiment. Ça permet de solidifier vraiment les fondations. Et bien entendu, tu ne sais pas ce qui va arriver sur le chemin. En tout cas, oui, je suis prête à retrousser les manches et à y aller. Ça me fait moins peur.

  • Stéphanie

    De toute façon, je pense que tous ceux qui se lancent dans l'entrepreneuriat diront la même chose, ça fait grandir. On n'a pas le choix, on est confrontés, on y va.

  • Gaëlle

    Et je trouve finalement, je ne sais pas si toi, tu as déjà posé cette vision de cette manière-là, mais moi, je me dis qu'avec le temps, c'est OK, ça fait vraiment partie des étapes. Et c'est sur ce chemin-là qu'on grandit et on se construit. Et tu vois, la gueule d'il y a quatre ans en arrière, qui avait des rêves plein la tête et qui s'imaginait avoir un organisme de formation avec tant de salariés, tant d'équipes, gérer tant de chiffres d'affaires et autres. En fait, c'est génial de se dire, ben non, en tout cas, moi, je n'étais pas capée pour déjà brasser des millions et déjà me structurer et avoir 50 personnes sous ma coupe. Ben non, en fait, ça fait partie du processus. Et je trouve que ce sont déjà les... les premiers défis, les premiers obstacles, et de voir aussi comment tu les surmontes pour ensuite passer le second palier. Et moi, maintenant, je vois l'entrepreneuriat comme ça. Ce sont en fait des jalons qu'il faut passer étape par étape. Et une fois que tu l'as fait, tu te dis Ok, c'est bon, je suis outillée, j'ai ma méthode, je sais comment faire, et je vais me découvrir sur le chemin, bien entendu, parce que je n'ai pas non plus de baguette magique, mais en fait, c'est ok.

  • Stéphanie

    Oui, je te rejoins assez dans l'état d'esprit avec vraiment ces paliers qu'on franchit. Après, à chaque palier, justement, on a d'autres questionnements, d'autres défis, ou parfois les mêmes défis, mais dans une autre ampleur.

  • Gaëlle

    C'est ça.

  • Stéphanie

    Et je crois qu'on n'a jamais fini vraiment de se découvrir à travers tout ça.

  • Gaëlle

    Oui, non. Moi, aujourd'hui, je me suis entourée d'autres entrepreneurs qui sont à des niveaux. bien plus élevés que les miens. Et en fait, on a ces similitudes-là dans nos ressentis. Mais comme tu le dis, en fait, ça ne se joue pas au même niveau. Mais pour autant, les peurs, les obstacles, les défis, ils sont là, en fait, dans une moindre mesure, parfois, selon là où on se situe. Mais en tout cas, je me rends compte que on sait faire. Et c'est vraiment ça que j'ai envie de dire à nos auditeurs, c'est qu'on est capable de bien plus qu'on peut l'imaginer. Mais il faut accepter parfois que le chemin soit peut-être un peu plus lent, un peu plus long que d'autres. Et ça permet aussi de venir nourrir, tu sais, cette patience en fait. Je parle beaucoup de cultiver cette patience parce qu'on est dans une ère aujourd'hui où tout va vite, où on a l'impression que tout le monde réussit rapidement et on ne parle pas suffisamment, en tout cas moi je trouve, de tout ce cheminement et de tout ce par quoi on passe. Donc j'aime échanger sur vraiment tout. toutes ces étapes de la reconversion, de comment oser se lancer, de par quoi il faut passer, et cette notion de place et d'espace, parce qu'on a trop souvent l'impression que c'est bon, avant j'étais prof, aujourd'hui je suis comptable, ma reconversion s'est super bien passée, c'est génial. Mais en fait, personne ne nous dit toute la phase d'exploration et toutes les coulisses de cette transformation.

  • Stéphanie

    Et tu me fais penser à une question qu'on n'a pas du tout abordée. la question des femmes. Parce que vraiment, j'ai l'impression que c'est particulièrement difficile pour les femmes de se projeter, de s'autoriser. à rêver d'un projet, de le mettre en œuvre. Et encore plus si on parle d'un grand projet, on a ce côté souvent de la bonne élève qui ne fait pas trop de vagues et remplit bien toutes les cases. Est-ce que c'est une difficulté supplémentaire que tu observes ?

  • Gaëlle

    Alors oui, même si, je vais dire, 8 personnes sur 10 que j'accompagne sont des femmes. Donc on pourrait se dire... Est-ce que les femmes sont plus audacieuses que les hommes ? Je n'en sais rien. Mais il est vrai qu'il y a cette vraie question de s'autoriser. Et j'aime le fait que tu l'aies souligné, parce que je trouve que c'est vraiment ce qui se joue. J'ai beaucoup de femmes que j'accompagne qui ne s'autorisent pas. Qui ne s'autorisent pas à rêver suffisamment grand, qui ne s'autorisent pas même à verbaliser, qu'elles ont un atout, une expertise de plus en plus, qu'elles ont une valeur ajoutée qui n'est pas... du même niveau que d'autres. Et en fait, les femmes se minimisent énormément. Elles n'osent pas libérer pleinement leur potentiel, elles n'osent pas prendre leur place. On est dans une société où beaucoup dénoncent aussi ces formes de patriarcat, en quelque sorte, de la femme qui est ramenée à son physique, de la femme qui est ramenée à son jeunisme. Il y a plein de sujets. Et c'est vrai que déjà la première pression que l'on se met, c'est celle que l'on s'impose et déjà s'autoriser à faire des choses, à faire différemment, à aller à contre-courant, c'est déjà un sacré défi pour les femmes et en tout cas pour les femmes que j'accompagne.

  • Stéphanie

    Alors pour les auditrices en particulier, mais également les auditeurs, restez quand même avec nous, qui rêvent d'une autre carrière et qui n'osent pas se lancer, donc quels conseils tu leur donnerais ?

  • Gaëlle

    Je terminerais en disant, oser, oser faire le premier pas, en fait, pas forcément oser se lancer, démissionner et tout plaquer, non, mais oser faire ce premier pas qui va vous rapprocher déjà de votre objectif, de votre projet de vie, parce que pour moi, cultiver ce courage-là, c'est déjà entreprendre votre vie, c'est reprendre la main sur votre carrière. Donc, si pour vous, ça vous semble difficile et que pour faire ce premier pas et oser, vous avez besoin d'avoir... personnes qui soient à vos côtés, assumez-le. Il n'y a pas de honte et il n'y a pas de mal à dire j'ai besoin d'aide. J'ai juste besoin qu'on m'aiguille. Mais vraiment, faites-le parce que pour toutes les personnes que j'ai accompagnées qui ont franchi ce pas-là, le retour est le même à chaque fois. C'est qu'est-ce que je regrettais de ne pas l'avoir fait.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup Gaëlle.

  • Gaëlle

    Avec plaisir Stéphanie, merci à toi.

  • Stéphanie

    Et donc, vous pouvez retrouver Gaëlle sur LinkedIn en particulier. et également sur son site directement, quete2senspro.fr. De toute façon, comme d'habitude, vous aurez tous les éléments, les liens dans la description de l'épisode. Merci à Gaëlle pour tous ses bons conseils. J'espère que cet épisode vous a plu et vous aide dans votre propre parcours. Comme d'habitude, retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperasse.com. Retrouvez également tous les liens utiles dans la description de l'épisode sur la plateforme sur laquelle vous écoutez. En plus, on n'en a même pas parlé pendant l'interview, mais Gaëlle est Top Voice LinkedIn 2024. Que ce soit sur son compte, sur la page de Quête de Sens Pro ou maintenant même sur Instagram, vous allez voir que vous allez retrouver plein de conseils pour vous aider. Donc je vous mets tous les liens dans la description et également sur jaimelapaperasse.com. Merci pour votre écoute et à très bientôt pour un nouvel épisode.

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Description

Changer de voie professionnelle, ce n'est pas une mince affaire ! Pour aborder cette question, je reçois Gaëlle Ancarno, coach et formatrice spécialisée dans la reconversion professionnelle, et cofondatrice de Quête 2 Sens Pro.


Ensemble, on aborde les sujets essentiels autour de la reconversion :

  • Par où commencer ?

  • Comment faire quand on ne sait pas vers quoi se reconvertir ?

  • Faut-il forcément changer d'entreprise ? de métier ?

  • L'entrepreneuriat est-il la solution ? comment se préparer à une création d'entreprise ?

  • Quelles sont les bonnes questions à se poser ?

  • Quels dispositifs peuvent t'aider dans ton parcours de reconversion professionnelle ?


Gaëlle nous livre également son propre parcours de reconversion. Elle travaille dans l'accompagnement et l'orientation professionnelle depuis 17 ans, dont 4 ans en tant qu'indépendante. Elle revient sur son déclic, ainsi que les obstacles qu'elle a rencontrés avant, pendant et après sa reconversion. Son bref passage en micro-entreprise, les solutions qu'elle a mises en place pour mieux gérer les difficultés.


Retrouve Gaëlle sur son site quete2senspro.fr et sur LinkedIn, où elle est Top Voice 2024 :


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/154


Ressources évoqués dans l'épisode :

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphanie

    De plus en plus de Français osent la reconversion professionnelle, mais cela reste une étape importante dans sa carrière et ce n'est pas anodin. Alors comment préparer au mieux sa reconversion professionnelle ? Est-ce que l'entrepreneuriat est la bonne solution ? Quelles sont les questions à se poser avant de se lancer ? Quelles sont les aides disponibles aussi pour accompagner dans ce cheminement ? Ce sont toutes les questions auxquelles on va essayer de répondre dans cet épisode de podcast. Pour cela, je reçois Gaëlle Ancarno, cofondatrice de Quête 2 Sens Pro, dont c'est la spécialité justement d'accompagner dans cette recherche de sens, dans le parcours, la carrière professionnelle. Elle répondra à nos questions en tant qu'experte et reviendra également sur son propre parcours de reconversion. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci Gaëlle de participer à cette interview.

  • Gaëlle

    Merci à toi pour ton invitation. Je suis ravie de partager aujourd'hui plein de conseils pour les personnes qui hésitent encore à se lancer dans leur reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Et donc, pour te présenter rapidement, Gaëlle, tu as créé Quête 2 Sens Pro, qui se consacre justement à accompagner les personnes dans leur carrière professionnelle.

  • Gaëlle

    C'est ça, oui.

  • Stéphanie

    Ça fait 17 ans que tu fais de l'accompagnement, mais Quête 2 Sens Pro, c'est plus récent.

  • Gaëlle

    Oui, c'est ça. Je me suis lancée en 2020, donc voilà, j'entame ma quatrième année déjà.

  • Stéphanie

    Et donc ? Avec toi, on pourra aborder la question de la reconversion professionnelle sous différents angles, puisque tu as ta posture de coach avec les coachings, les formations que tu proposes avec Quête 2 Sens Pro, et également toi-même, ta propre reconversion. Donc, ça sera intéressant d'avoir également ton propre parcours. Alors Gaëlle, selon ton expérience, quels sont les déclencheurs les plus courants d'une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Alors maintenant que ça fait quatre ans que je me suis spécialisée sur le volet de la reconversion professionnelle, j'ai remarqué qu'il y avait un sujet assez commun parmi toutes les personnes que j'accompagne, c'est que déjà il faut savoir que, en tout cas pour ma part, quand ils me contactent, ça fait déjà très longtemps, parfois une année, voire deux ans, qu'ils sont en questionnement sur leur avenir professionnel et qu'ils se posent la question de vers quoi je peux aller. J'ai beaucoup de personnes qui sont dans leur domaine d'activité depuis… plus de 5 ans, entre 5 à 15 ans sur leur même poste. Et du coup, ils n'ont plus d'idées sur quoi se reconvertir, vers quoi se tourner. Même en termes de capacité professionnelle, ils ont un peu le sentiment d'être voués, si je puis dire, à uniquement le poste qu'ils occupent. Donc, c'est vrai que quand ils me contactent, j'ai différents sujets. Soit c'est des personnes qui se posent vraiment la question de est-ce que je peux faire quelque chose d'autre que le métier que j'occupe depuis un certain nombre de temps ? Ou parfois, j'en ai qui sont à un point de non-retour, qui ont eu un événement majeur assez soudain, qui les font se poser des questions sur est-ce que j'ai toujours ma place dans ma société, dans mon équipe ? Parfois, c'est lié à un changement de direction. Parfois, c'est même à des prises de décision vers lesquelles ils ne se reconnaissent plus. Et en fait, ça crée un peu cette friction, ce point de non-retour. Et quand ils me contactent, ils sont vraiment… à une situation où là, ça y est, d'ici les six mois à venir, il faut que je parte, il faut que vous m'aidiez à trouver une solution.

  • Stéphanie

    C'est intéressant parce que ça veut dire qu'on a vraiment des profils complètement différents, des parcours complètement différents, avec pour certains quelque chose de très progressif et pour d'autres, ça va être assez soudain du coup.

  • Gaëlle

    C'est ça. En fait, j'aime bien dire que j'ai le sentiment qu'il y a une espèce de schéma qui se répète pour eux. Et si tu veux, en tout cas pour la deuxième... partie des profils que je viens de te présenter, c'est que j'ai le sentiment que ça a tapé de plus en plus fort jusqu'à ce point vraiment de non-retour. Cette friction où là, ils se disent, ça y est, stop, ça suffit, ça touche mes valeurs. Là, il est temps que je le parte parce que je prends sur moi depuis un certain nombre de temps et en fait, là, ça me cause plus de tort qu'autre chose, ça me cause des maux, tu vois, M-A-U-X, et en fait, j'y arrive plus, je me lève plus avec le même entrain, j'y vais à reculons, il y en a qui me parlent de... de maux de ventre, d'insomnie, parfois même de malaise. On arrive quand même à des situations parfois qui sont presque à l'extrême. Il n'y a pas de jugement quand je dis ça, mais c'est vraiment, leur corps leur envoie un signal très fort. Et c'est vrai que quand ils me contactent, c'est là, aidez-moi, il faut que je parte maintenant, en fait.

  • Stéphanie

    En plus, ça, on peut le mettre à la lumière du burn-out dont on entend de plus en plus parler. On sait que c'est un risque très présent aujourd'hui. Et quand il y a les messages du corps, c'est qu'on est forcément déjà arrivé à une situation difficile. Et ça, est-ce que tu le retrouves plus ? Je pense à la question, tu as dit que tu as des personnes qui sont plus ou moins sur le même poste, en tout cas dans la même carrière, on va dire, depuis parfois 15 ans. Cette décision assez radicale, est-ce que tu vas plus la retrouver justement chez des personnes qui sont sur le même poste, dans le même schéma depuis longtemps, ou parfois chez des jeunes qui sont encore en début de carrière ?

  • Gaëlle

    C'est une très bonne question.

  • Stéphanie

    Si tu l'observes par rapport à tes contacts.

  • Gaëlle

    Oui, j'ai essayé de repenser un petit peu à tous les accompagnements que j'ai faits. Je ne sais pas si finalement, je peux de manière assez tranchée dire que ce qui peut caractériser ce risque de burn-out, ça profite plus pour des personnes qui sont sur leur poste depuis très longtemps. J'avoue que je ne vais pas me prononcer parce que j'ai un doute. Je sais que j'en ai ou ça a été le cas et ils étaient sur leur poste depuis très longtemps, mais j'ai aussi eu... à plusieurs reprises des gens pour qui ça faisait deux ans qu'ils étaient dans leur activité et pour autant il y a eu un événement soudain, un changement de direction, ça c'est quelque chose qui est revenu à plusieurs reprises parmi ceux que j'ai accompagnés et le fait de ne pas forcément avancer dans la même direction, d'avoir cette même vision, de se rejoindre finalement, de faire un pas l'un vers l'autre ça a pu aussi causer cet effet de non-retour comme je le disais tout à l'heure donc je ne sais pas, je ne vais pas trancher pour le coup.

  • Stéphanie

    C'est une interrogation parce qu'on peut être surpris de voir de plus en plus de personnes qui entament une reconversion professionnelle, alors qu'avant c'était quand même un changement important dans une carrière, alors qu'ils sont encore plutôt en début de carrière. Et parfois, on peut se dire qu'on n'ose pas parce que c'est trop tôt.

  • Gaëlle

    Oui. Après, moi, ce que je remarque aujourd'hui, et ça s'est accéléré après le Covid, c'est que… Les gens ne prennent plus autant sur eux dans le sens où ils veulent vraiment se réaligner à leur équilibre, ils veulent retrouver leur épanouissement. Ils sont toujours prêts à s'investir, à s'impliquer pour leur entreprise. Pour autant, ils rééquilibrent aussi leur place dans l'écosystème. C'est comme si, en fait, tu vois, ça fait 17 ans que je fais de l'accompagnement. Avant ça, ce n'était pas des sujets dans mes accompagnements. L'accompagnement, c'est… ta place, ton équilibre, remettre du sens, même la notion de valeur. J'avais beaucoup de personnes qui finalement avaient cette vision de il faut travailler, ça doit payer les factures Oui, tout n'est pas parfait, mais je prends sur moi jusqu'au prochain vacances, à la prochaine échéance, et puis je me reposerai à ma retraite. Aujourd'hui, j'ai vraiment le sentiment que toute cette vision-là, c'était une ancienne vie professionnelle. Aujourd'hui, les gens se placent vraiment au cœur de la vie. de l'équation, c'est-à-dire, oui, j'ai conscience qu'il faut que je travaille, bien entendu que je dois trouver un travail épanouissant qui va me remplir plusieurs de mes vases, comme moi j'aime bien le schématiser, mais pour autant, mon équilibre de vie doit avoir une place importante aujourd'hui dans toute cette équation. Et je trouve qu'il y a eu vraiment un tournant, où avant, tu vois, sur les zones d'emploi, quand j'accompagne des gens sur de la recherche d'emploi pure, Ils s'attardaient sur vraiment la situation géographique, le niveau de salaire et puis l'intitulé de poste. Aujourd'hui, je me rends compte que quand je fais des accompagnements sur la recherche d'emploi, au-delà de la situation géographique, du salaire ou de l'intitulé de poste, on va vraiment prendre le temps d'aller étudier l'entreprise, quel est son écosystème, quelles sont les valeurs qu'elle prône. On va vraiment avoir un temps aussi où on va aller interroger les professionnels de l'entreprise, essayer aussi de voir... dans l'historique des offres d'emploi, quel est un peu le turnover sur les postes, quel est l'enjeu en fait, parce que c'est vrai qu'à chaque besoin en recrutement, il n'y a pas forcément les mêmes défis quand l'entreprise se lance ou quand elle est en pleine croissance. Donc, on s'attarde vraiment sur tout ça. En tout cas, moi, je remarque que j'ai vraiment une démarche holistique pour accompagner vraiment la personne et finalement avoir un petit peu un pied d'avance sur elle pour lui dire, voilà l'environnement dans lequel Tu vas mettre les pieds, voilà ce qui se joue, voilà ce qui est attendu. Est-ce que toi aujourd'hui, tu te sens capable finalement, mais capable pas que sur tes compétences et tes capacités, capable aussi d'un point de vue énergétique ? Est-ce que tu t'es fait de la place émotionnellement, physiquement, au-delà des aspects matériels et financiers sur lesquels je trouve qu'avant, on s'attardait davantage ?

  • Stéphanie

    On se rend compte que... la vision du travail en fait évolue complètement mais c'est un phénomène de société en fait.

  • Gaëlle

    Exactement.

  • Stéphanie

    Et est-ce que tu penses qu'il y a un moment qui va être plus propice qu'un autre à une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Avec le recul, aujourd'hui, je dirais que oui. Et je suis très affirmée sur mon oui parce que je me suis rendue compte, tu vois, en 17 ans d'accompagnement, comme tu le dis à juste titre, le marché du travail évolue, les besoins et les attentes évoluent. Et quand je parle de faire cette place dans ton écosystème et de te mettre au cœur de l'équation, eh bien, j'ai remarqué que justement, faire cette place, c'était un point crucial dans la reconversion professionnelle. Et avant même de se lancer dans une reconversion, moi, je mets vraiment un point d'honneur, et pour toutes les personnes qui nous écouteront aujourd'hui, que demandez-vous s'il y a de la place aujourd'hui pour accueillir un nouveau projet dans votre vie. Il y a des moments qui sont plus propices à d'autres, parce que parfois, il y a des choses, des enjeux qui se jouent pour vous, et vous n'avez pas forcément l'espace nécessaire et disponible pour vous lancer dans une reconversion. J'aime bien prendre l'exemple, Stéphanie, tu sais, de... Comme si demain, tu as envie de changer la chambre de ton enfant. Il veut passer à un lit superposé, plus grand, qui va prendre beaucoup de place dans la chambre. Naturellement, tu vas aller acheter un nouveau lit et quand tu vas arriver dans cette nouvelle chambre, il va falloir que tu te fasses de la place pour monter ce nouveau lit. Donc, ça veut dire que déjà, dans un premier temps, il va falloir démonter le lit actuel, le retirer de l'espace, évaluer du coup... de quelle manière tu vas imbriquer maintenant ce nouveau lit, parce que peut-être qu'il n'occupe pas le même espace que celui que tu avais jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est de cette manière-là, tu vois, schématisée, de dire, avant de se lancer dans une reconversion, ça ne se limite pas qu'à, comment je fais pour démissionner, comment je fais pour dire à mon employeur que je veux partir, et ça y est, je veux me lancer dans un projet de formation ou un projet de création d'entreprise ou d'emploi. C'est vraiment de se dire, OK, il faut que je me fasse de la place, parce que ça va me demander un investissement en temps. financier, en énergie. Ça va peut-être redistribuer aussi la routine familiale, ou en tout cas dans le foyer, mes habitudes. Donc, c'est très important de se faire de la place avant tout projet, tout projet de vie même. Au-delà même de l'aspect professionnel, je pense que c'est nécessaire de se poser les bonnes questions avant d'entreprendre un changement dans sa vie.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on n'a pas le risque, justement, de se dire qu'on n'a pas la place, qu'il y a... les facteurs d'âge, de situation familiale, etc. Et de toujours se dire, ce n'est pas le moment. Est-ce que ça peut, du coup, représenter un obstacle qu'on devrait peut-être franchir ?

  • Gaëlle

    Complètement, ça fait une grosse résonance avec mon parcours professionnel, parce que j'ai mis dix ans, en fait, avant d'oser me lancer, parce que, justement, je me disais qu'il n'y avait pas la place. Et je me racontais l'histoire que... les enfants étaient petits, ce serait plus facile quand ils seraient plus grands, ou j'ai un crédit immobilier, donc peut-être que ce sera plus facile quand je voudrais terminer de payer ma maison. Mais finalement, avec le recul, je me dis que c'est une histoire que je me racontais parce que pour moi, il y a un problème de posture à le voir sous cet angle-là. Parce qu'en fait, se demander si c'est le bon moment et avoir une réponse un peu binaire de oui ou de non, ça ne va pas te faire avancer vers ton objectif. Si vraiment tu as à cœur d'entreprendre un projet dans ta vie, Ce n'est pas de se dire est-ce que c'est le bon moment ? C'est plutôt de se dire qu'est-ce qui aujourd'hui m'empêche d'atteindre mon objectif ? De quelle manière je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui va me manquer ? Quelles sont les ressources qui sont déjà à ma disposition pour entreprendre ce changement-là ? Et de cette manière-là, je trouve que la posture, elle est plus saine, elle est plus aidante parce que tu vas pouvoir poser vraiment les jalons et te dire Ok, j'ai ça, ça, ça qui me permet d'y aller. En revanche, j'ai identifié qu'il y a… tel obstacle aujourd'hui, tel frein. Maintenant, comment je peux faire pour débloquer cette situation ? Et là, dans ce cas-là, je trouve que l'idée de se faire de la place, c'est intéressant parce que tu peux rapidement aller identifier ce qui se joue pour toi et ce qui te permet vraiment de pouvoir surmonter cet obstacle.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on peut dire qu'à ce moment-là, ce qui va compter, c'est vraiment la posture de ne pas subir, mais d'être acteur de son projet ?

  • Gaëlle

    Oui, complètement. Je trouve que ça aide finalement de se responsabiliser dans cette équation parce qu'on a tendance, et je me mets dedans parce que j'ai longtemps eu cette posture-là, d'identifier des facteurs qui étaient extérieurs en fait. Et je ne me mettais pas dans l'équation, donc je ne prenais pas non plus ma part de responsabilité là-dedans. J'ai mis dix ans avant d'oser me lancer dans l'entrepreneuriat Je me racontais en tout cas l'histoire que tout ce qui pouvait venir débloquer la situation venait de ressources extérieures en fait. Oui, mais moi, je ne connais personne qui est entrepreneur ou de toute façon, il faut beaucoup d'argent pour se lancer. C'était toujours des choses qui étaient externes, mais jamais je me positionnais en me disant D'accord, mais moi, qu'est-ce que je peux faire pour changer la donne ? Quelle est ma part de responsabilité dans tout ça ? Et quel est finalement le premier pas que moi, je peux aussi entreprendre pour faire évoluer la vision et l'histoire que je me raconte à l'instant T ? Donc moi, c'est vrai que, en tout cas pour ma part, c'est quand j'ai vraiment changé mon état d'esprit là-dessus et que j'ai... assumer finalement ma part de responsabilité dans mon projet de reconversion professionnelle, que ça a vraiment débloqué la situation. Et tout de suite, toutes les peurs et les craintes et les croyances que j'avais, j'ai réussi à les accueillir déjà, à les accepter et puis finalement à les remettre aussi à la juste place.

  • Stéphanie

    Ça va être tout un travail à ce moment-là de faire la différence entre un vrai obstacle auquel on va peut-être retrouver des solutions. et des craintes. Je ne vais pas dire des excuses, parce que je trouve qu'il y a un côté péjoratif à dire oui, tu te trouves des excuses Mais c'est un vrai exercice, c'est un vrai challenge.

  • Gaëlle

    Complètement. Et puis, en plus, je rebondis avec ce que tu dis, parce que ce serait trop facile de dire que ce sont des excuses qu'on se raconte. En tout cas, pour ma part, j'en étais convaincue. Je m'en rappelle parfaitement. Quand je disais que ce sera plus facile quand mes enfants sont plus grands, parce qu'ils étaient trop petits, c'est ce que je me disais. J'en étais convaincue et ce n'était pas une excuse. Bien entendu que ça fait peur de se lancer, mais de toute façon, n'importe quel changement dans sa vie, ça fait peur. Moi, je suis plutôt d'avis de dire, c'est bien d'avoir peur parce que ça reste un garde-fou pour nous. Ça évite de prendre des décisions trop hâtives. Mais d'un autre côté, c'est quand même aussi se poser et se dire, d'accord, qu'est-ce que cette peur, elle vient dire ? Est-ce que cette peur, finalement, elle vient vraiment de moi ? Est-ce qu'elle m'a été déposée par quelqu'un d'autre ? Tu vois, on n'en a pas forcément parlé, mais je mets aussi un point d'honneur, tout comme la place, à la notion aussi de soutien et d'avoir des personnes autour de toi, de t'entourer, des personnes qui t'aident, des gens qui sont peut-être déjà passés par ce chemin-là et qui t'ont prouvé finalement que c'était possible et pas toujours regarder les success stories ou l'histoire que 0,01% de cette planète... que j'ai réussi à générer des milliards en partant de rien. Très bien, c'est inspirant si tu veux. Mais par rapport à la majorité de la population, c'est bien aussi de s'entourer de personnes qui viennent peut-être du même milieu que toi et qui vont te prouver qu'étape par étape, tu peux avancer et faire un premier pas déjà vers ton objectif.

  • Stéphanie

    C'est intéressant, c'est un vrai sujet que... je retrouve chez les créateurs d'entreprises souvent. Je pense tout particulièrement aux fonctionnaires par exemple, parce que c'est vraiment l'extrême par rapport à l'entrepreneuriat. Et le fait d'être dans un certain milieu où ce n'est pas dans l'état d'esprit, en fait, on a l'impression que ça n'existe pas et limite, c'est mal. Toute décision que tu vas prendre au niveau professionnel, c'est trop risqué, etc. C'est dommage quand ça devient ta vérité alors que toi, tu as un super projet.

  • Gaëlle

    Et c'est vrai que c'est difficile, d'autant plus dans ce secteur-là, parmi les fonctionnaires, parce que moi j'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont contactée et qui se sentaient emprisonnées, vraiment pour reprendre leur terme. Ils avaient envie de changement, cette quête de sens. Et pour autant de se dire, mais mince, j'ai aucun repère, j'ai personne autour de moi qui me montre que c'est possible parce que mon donneur d'ordre me refuse cette liberté-là. Et pour autant, on en connaît finalement des gens qui ont réussi. à s'en sortir. Et je fais vraiment le parallèle avec ce que tu proposes. Je trouve que c'est formidable de leur montrer que si c'est possible qu'il y a des étapes, qu'il faut se renseigner, qu'il faut se mettre en sécurité, surtout, et que c'est étape par étape. Et oui, peut-être que ça ne sera pas en deux semaines, en trois mois, mais pour autant, ça se prépare, en fait, une reconversion. Moi, souvent, c'est ce que je dis et j'en ai aussi parmi les gens que j'accompagne qui sont très lucides par rapport à ça et qui ne viennent pas avec cette pression de il faut… absolument que je change là tout de suite, maintenant, en fait, et aidez-moi à solutionner mon problème là, maintenant. Il y a aussi vraiment cette notion de j'ai conscience que ça y est, j'arrive à la fin d'un cycle dans mon entreprise, j'ai envie de partir, mais je veux préparer ma sortie sereinement. Et du coup, il se donne des échéances sur un an, voire deux ans pour construire, en fait, le projet. Et je trouve que ça aussi, ça vient abaisser, finalement, le niveau de pression que l'on peut se mettre. déjà soi-même, mais aussi le niveau de pression que l'entourage peut nous mettre.

  • Stéphanie

    C'est vrai. On n'y pense pas, mais effectivement. Quand on parle d'un projet de reconversion, souvent on va voir le cas de quelqu'un, comme tu disais, certains qui exercent déjà leur métier depuis des années et qui vont s'orienter vers le même métier de manière indépendante, par exemple. Mais pour d'autres, il y a une vraie question de savoir quoi faire. On sait qu'on a besoin d'autre chose, mais on ne sait pas vers quoi aller. Qu'est-ce qu'on peut faire quand on se retrouve dans cette situation ?

  • Gaëlle

    Alors déjà, ce que j'aime bien dire, En premier lieu, c'est d'aller s'interroger sur la question qui rumine depuis un certain nombre de temps et quand on est en train de se dire est-ce que finalement je me vois encore rester là disant qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? C'est déjà aussi d'aller identifier qui est-ce qui a fait qu'on se retrouve dans cette sensation-là actuellement. Est-ce qu'il y a eu un événement soudain ? Moi, j'aime bien remonter sur les six derniers mois, par exemple. Est-ce qu'il y a eu un changement majeur qui a fait que là, aujourd'hui, on s'interroge de plus en plus ? Parce que parfois, je me rends compte dans certains accompagnements que les gens pensent qu'ils veulent partir et finalement, c'est un problème interne et un changement soudain qui est venu mettre, si je puis dire, le grain de sable dans leur quotidien. Et finalement, leur métier, ils ont toujours autant d'intérêt, ils ont plein de choses à apporter et ils l'aiment. Mais c'est peut-être juste le fait de se dire il s'est passé ça, j'ai pas réussi à gérer cet événement, Et puis, je crois qu'il est peut-être mieux, pour moi, il est temps de partir. Moi, j'aime bien, en fait, lors de mes entretiens avec eux, de découverte, vraiment m'assurer que s'ils partent, c'est pour les bonnes raisons. Parce que finalement, je me suis rendue compte que j'ai eu plusieurs profils où ils sont partis, enfin où ils désiraient partir, mais quand tu creusais, ils n'avaient pas envie de partir à la base. Et il y a eu une forme de fuite, tu vois, par rapport à un conflit qu'ils n'ont pas su gérer. Voilà, oui. se demandaient, j'ai pas été assez assertive, j'ai pas osé dire non, j'ai pas osé dire que là, en fait, ils avaient dépassé les limites. Et du coup, je sais pas si c'est par facilité, parce que je peux pas parler en leur nom, mais en tout cas, on remarque que naturellement, ils se disent, bon ben, là, ça ne va plus, donc je m'en vais. Donc, c'est là aussi toute la subtilité, je trouve, des projets de reconversion. En tout cas, moi, j'aime bien m'assurer de la motivation qui t'amène à vouloir partir. Et en fait, moi, je me suis rendue compte que j'ai plein de personnes à qui j'ai mis en lumière... Finalement, ils avaient tout encore un intérêt à rester et que là, peut-être que l'épreuve de leur vie professionnelle, elle était plus de savoir gérer un conflit, savoir être plus assertif, comment dire non, comment dire stop, comment revenir sur quelque chose qui nous a fâchés, même si ça s'est passé il y a plusieurs semaines. En fait, c'est aussi cette manière-là de reprendre la main sur sa carrière. Quand je parle de reprendre le contrôle de sa vie, c'est aussi ça, savoir dire stop, reposer son cadre, définir ses propres limites. Et pour certains, ça a eu un effet déclencheur de se dire, en fait, tout compte fait, non, je n'ai pas envie de changer. Je suis bien là où je suis. C'est cet événement-là qui m'a fait douter. Et d'un autre côté, tu vas avoir des profils de personnes qui, effectivement, eux, ils vont te dire, non, en fait, là, ça y est, je sens que je ne m'épanouis plus. Je n'ai plus d'intérêt. Je suis dans ma zone de confort. Je viens tous les matins. C'est ma routine. Mais pour autant, j'ai besoin de plus. J'ai besoin d'être challengée. J'ai besoin intellectuellement aussi d'avancer. Et là, clairement, eux, ils vont mieux. ils vont me le verbaliser différemment et je vais comprendre du coup qu'il y a un vrai projet de reconversion derrière.

  • Stéphanie

    Je trouve ça hyper intéressant parce que on peut se retrouver tellement coincé dans une situation qu'on a l'impression que la seule issue c'est partir alors que en creusant tu arrives à faire ressortir d'autres solutions en fait.

  • Gaëlle

    Complètement et puis quand tu assistes à ces transformations là c'est génial parce que moi au bout de 45 minutes ils vont me dire... mais en fait merci, vous m'avez remis en lumière des choses mais bien sûr mon métier je l'aime toujours et je trouve ça autant chouette parce que c'est une vraie transformation aussi professionnelle d'avoir ce déclic et de prendre conscience que finalement ce qui se joue c'est pas d'aller faire ton introspection de t'engager dans un bilan de compétences c'est plutôt de se dire ok si je dois investir aujourd'hui sur moi pour faire un pas vers une posture idéale ou voilà là la nouvelle gueule que je voudrais être professionnellement. En fait, il va falloir que j'investisse sur ma capacité à être plus assertive, ma capacité à prendre davantage confiance en moi, aller m'interroger aussi sur mon niveau d'estime, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, je n'ose pas dire non, ou je n'ose plus dire stop. Et je trouve ça exceptionnel. J'adore ces éclairages-là, qui pour autant n'aboutissent pas sur des accompagnements derrière, sur de la reconverse. Tu vois ? Mais c'est en ça que je suis passionnée par l'accompagnement. C'est aussi permettre aux gens de se poser les bonnes questions. Et en fait, de se dire oui, ce qui se joue réellement derrière ma peur, il y a un vrai besoin. Et ce besoin-là, ce n'est peut-être pas nécessairement d'aller faire une reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Je trouve cette question d'autant plus importante que là, depuis quelques années, on voit qu'il y a un vrai essor de l'entrepreneuriat qui est souvent porté comme la solution pour gagner plus, être libre et également donner du sens à son travail. Alors, je ne dis pas que tout ça, c'est faux. Mais est-ce que c'est vraiment une solution à encourager quand on se retrouve face à ce questionnement d'une reconversion ?

  • Gaëlle

    Honnêtement, je dirais que non. Parmi tous les entretiens que j'ai eus déjà depuis ces quatre dernières années, parce que je l'ai vu à plein d'étages, comme tu le dis, et c'est super que tu mettes ça en lumière, ce parallèle salariat versus entrepreneuriat, effectivement, je vois trop de personnes laisser entendre que si ça ne va plus dans le salariat, il faut que tu entreprennes. Sauf que tout le monde déjà n'a pas envie d'entreprendre et tout le monde n'est pas fait pour entreprendre. En tout cas, moi, je le vis depuis quatre ans et oui, je pourrais donner mille raisons de dire que ça peut être chouette d'aller entreprendre, mais je pourrais aussi trouver mille et une autres raisons pour te dire que, attention, ce n'est pas non plus le monde des bisounours. Tout le monde n'a pas forcément envie ou est forcément si capé pour gérer son stress, de gérer aussi l'incertitude financière. En tout cas, dans le monde du coaching, on sait quand même que… Notre plus grande douleur, c'est aussi de trouver des clients. Donc ça, c'est une vérité. Tu vois, et moi, je la défends. Je ne mets jamais de paillettes, en tout cas dans les yeux de ceux que j'accompagne et qui veulent se lancer dans le coaching. Mais tout ça pour dire que ça se joue aussi sur d'autres étages. J'ai eu là aussi une personne qui me laissait entendre qu'elle voulait un poste full TAD, donc full télétravail. Et en fait, en creusant dans l'accompagnement, on bat. à nouveau, ça a mis en lumière que finalement, il voulait du TAD parce que, par rapport à son parcours, il se disait que ça serait plus simple pour lui, ça lui éviterait de gérer des conflits en étant seul à la maison. Et en fait, quand tu creuses là-dessus, le risque qui se passe, c'est aussi de déclarer une forme d'isolement, en fait. Et si, en fait, tu laisses ça et que tu réponds juste à la demande en te disant d'accord, on va essayer de trouver un poste qui te convienne et aujourd'hui, ce qui a l'air de te convenir, c'est un poste full TAD, où tu es chez toi, où tu n'as plus de contact physique avec les gens, mais uniquement téléphonique, et que tu ne traites pas le réel problème de fond, qui est en fait comment gérer les tensions, comment gérer mes propres émotions face aux éventuels conflits qu'il pourrait y avoir au sein d'une équipe, le problème, c'est que tu n'accompagnes pas pour moi la personne dans la bonne direction, parce qu'en fait, tu nourris aussi, finalement, sa peur et sa croyance de se dire que la vie serait plus saine professionnellement si chacun travaillait. de manière isolée, indépendamment chez soi.

  • Stéphanie

    Surtout que c'est une vraie question. Chez les freelances, par exemple, beaucoup travaillent seuls chez eux. Et le fait de se retrouver isolée, c'est plutôt une difficulté sur le long terme.

  • Gaëlle

    Mais complètement. Moi, je l'ai vu quand j'ai changé de statut et que j'ai quitté le salariat et que j'ai monté mon entreprise. Ma première année, elle a été extrêmement difficile pour moi. J'ai mis du temps avant de m'adapter. à ce nouveau format, à être seule, en fait, à ne plus échanger. Et c'était difficile. Moi qui adore les interactions et qui aime les échanges en profondeur, ça a été très douloureux ma première année. Pour autant, c'était une nouvelle vie que j'avais choisie, que j'assumais et il n'était pas question pour moi de retourner sur du salariat. Mais clairement, j'ai dû prendre à bras le corps ce sujet-là pour me dire, OK, de quelle manière là, je peux aussi trouver un moyen, moi, de favoriser des interactions, des échanges. d'avoir des contacts réguliers avec d'autres entrepreneurs du coup, parce que finalement, on n'est pas préparé non plus à ça.

  • Stéphanie

    Et là, je pense à certains auditeurs qui nous écoutent et qui doivent se dire, Ah non, mais au contraire, c'est le rêve ! Parce que la personnalité va quand même beaucoup jouer dans tous ces choix de carrière.

  • Gaëlle

    Honnêtement. Moi, en tout cas, je sais que je suis une vraie pipelette, donc ce n'est pas possible pour moi d'être seule. Je l'ai toujours dit pour l'ensemble de Quête 2 Sens Pro. Ça a été en tout cas un sujet dès le départ de me dire, je sais qu'à terme, je ne serai pas seule dans mon entreprise. Et tu vois, je me suis entourée et aujourd'hui, on est trois.

  • Stéphanie

    On voit vraiment l'importance d'identifier toutes ces questions en amont pour ne pas s'y retrouver une fois qu'on est dedans. C'est sur le fait que là, on se dit, ah bah mince, j'avais pas pensé à ça, c'est difficile.

  • Gaëlle

    Mais c'est pour ça que, tu vois, j'insiste quand je dis que j'ai une démarche holistique parce que je prends la personne vraiment dans son ensemble et c'est hyper important pour moi que la personne, elle se connaisse. Parce que, bah du coup, tu sais exactement ce qui est finalement le no-go pour toi, tu vois. il y a des choses qui peuvent être acceptables il y a des choses sur lesquelles tu es prête à prendre sur toi c'est d'accord, mais c'est toujours en fait ce jeu d'équilibre et si tu as besoin de ces interactions là et que tu sais que si pendant une semaine tu n'as parlé à personne et que là tu vas finir dans un état émotionnel vraiment au plus bas, il faut que tu trouves des moyens dans ta semaine d'avoir ces moments là ces soupapes pour aller te recharger, pour aller échanger, pour donner un exemple concret parmi l'une des personnes que j'ai coachées récemment... on a pu mettre en lumière que pour elle, il y avait un critère qui était indispensable pour qu'elle puisse occuper sa fonction pleinement, c'était qu'elle ait un bureau, alors fermé ou en open space, il n'y avait pas forcément d'enjeu là-dessus, mais en tout cas qu'il y ait une vision sur l'extérieur. Elle avait vraiment besoin d'avoir vu sur la nature, sur des arts, parce que c'est quelque chose, un concernement qui venait favoriser sa capacité à se concentrer, notamment sur... sur son poste. Et en fait, elle a passé des entretiens et sur un des postes qu'elle convoitait, parce que vraiment sur l'annonce, il y avait tous ces critères, elle se disait c'est chouette, ça va être super. Et en fait, au moment de l'entretien, ils lui font la visite de son bureau et là, elle voit qu'elle est dans un bureau fermé, mais il n'y a pas de fenêtre, il n'y a pas d'extérieur. Et en fait, là, c'est l'hécatombe pour elle parce que dans son processus de recrutement, elle ne l'a appris que sur la fin, en fait. Tu vois, elle est en shortlist. Et clairement, on lui a fait comprendre que c'est elle qui avait le poste. Et là, ça a été difficile pour elle parce qu'elle s'est sentie un petit peu trahie, alors que finalement, c'est pas quelque chose sur lequel elle l'avait vraiment mentionné pendant le processus de recrutement, tu vois, en se disant, de toute façon, voilà, ça sera comme ça. Elle l'avait projeté et visualisé. Et là, ça a été la grosse douche froide de se dire, mince, le poste en question répond à tous mes critères sur le papier. Mais là... Tous les jours, au quotidien, venir dans cet environnement-là, je sais que ça sera en dissonance avec ma personnalité, mes besoins, et que ça va forcément avoir des conséquences sur ma fonction et sur mes objectifs, en tout cas sur les attentes de l'entreprise. Donc là, tu vois, il y a aussi des vraies dualités, un vrai questionnement à avoir et de se dire, OK, qu'est-ce que je fais ? Je renonce ou j'y vais ? Et qu'est-ce que je peux faire à mon niveau ? Et comment je peux échanger ? Et si finalement, ça ne va pas dans mon sens, est-ce que je suis OK de renoncer au poste ? Donc, tu vois, c'est en ça que c'est intéressant. J'aime bien dire que ça se fait. Ça paraît toujours très facile et très simple de se dire, il suffit de… Ou tu vois, l'entourage va dire, moi, je serais toi, à ta place, j'accepterais. Oui, mais en fait, c'est là toute la complexité de l'humain. C'est que déjà, d'un, on n'est pas à la place de l'autre. Et parce que nos attentes ne sont pas les mêmes que ceux du voisin. Mais c'est en se connaissant aussi et en sachant tout ça qu'on arrive déjà même à… poser nos propres limites de ce que l'on veut dans ce projet de reconversion. Et c'est en ça, je trouve que c'est intéressant. Pour moi, c'est là que joue le réel enjeu. Ça commence déjà par se fixer aussi son propre cadre pour savoir ce que l'on veut pour la suite.

  • Stéphanie

    Là-dessus, je trouve vraiment cet exemple très parlant parce que d'autres personnes auraient trouvé ça complètement futile, en fait, comme critère. Tu ne peux pas laisser une opportunité pareille pour une fenêtre avec une vue. Alors que pour d'autres, ça va être un critère tellement essentiel de leur bien-être au quotidien que c'est impensable de faire autrement.

  • Gaëlle

    C'est ça qui est intéressant parce que tu peux aller interroger tes clients sur tous les sujets qui sont entre guillemets sur une simple feuille A4 qui correspond à une annonce d'emploi. Et moi, j'adore me plonger avec eux et dire, attends, on y va vraiment ? Là, on va se projeter, on va visualiser. Et qu'est-ce que ça vient dire au fond de toi ? Tu vois, c'est quoi les sensations ? C'est quoi les émotions ? Et quand la personne, elle demande ça, tu vois, moi, des fois, je vois des annonces, je tire vraiment la sonnette d'alarme en disant, attention, là, on dirait quand même que la personne, elle a tout mis, quoi. Ils veulent le mouton à cinq pattes, tu vois. Et en plus, quand ils terminent par, attention, cette liste… n'est pas exhaustive, trois petits points, je leur dis vraiment Ok, on va bien préparer l'entretien de recrutement et on va s'assurer de où sont les limites et quels sont les moyens qui sont mis à votre disposition. Parce que là, le risque, c'est que dans six mois, ils me rappellent en disant Je ne tiens plus. Je n'ai plus d'équilibre de vie pro-perso. Je suis épuisée. On m'en demande toujours plus et pour hier. Il n'y a pas de moyens mis en œuvre. Très souvent, c'est ce que j'entends en tout cas. Je mets vraiment un point d'honneur à bien étudier les propositions que l'on fait.

  • Stéphanie

    Pour toi, quelles sont les grandes questions essentielles à se poser avant d'entamer un projet de reconversion ?

  • Gaëlle

    Déjà, je dirais que la première, c'est de venir s'interroger émotionnellement. Tu sais, c'est un peu ta météo interne de dire, OK, comment je me sens aujourd'hui ? Comment ça va ? Qu'est-ce que ça vient dire, finalement, cette sensation de vouloir partir, comme je le disais un petit peu plus tôt ? Est-ce que j'ai vraiment le sentiment d'avoir fait le tour et j'ai besoin d'aller me challenger et d'être nourrie autrement ? Est-ce que c'est vraiment, je ne suis plus forcément passionnée par mon métier ou sans forcément parler de passion, plus un grand intérêt pour ce que je fais aujourd'hui ? Ou alors, est-ce qu'il y a une forme, entre guillemets, de fuite par rapport à une situation, par rapport à un événement soudain ? Et on se dit que peut-être quitter cet environnement-là, ça faciliterait notre quotidien. Déjà, je partirais sur cette première question que viennent dire vos émotions. Pour ceux qui diraient oui, je pense vraiment que la solution, c'est de partir. C'est aussi de se demander, est-ce que demain, en s'imaginant que là, vous quittez cette entreprise, ça va vraiment… solutionner votre problème et la problématique du moment. Ça, parfois, ça peut aider à vraiment se dire, si on est honnête avec soi-même, à se dire, OK, est-ce que je ne cherche pas à fuir une situation conflictuelle ou est-ce que c'est vraiment plus un intérêt pour un nouveau statut, un nouveau poste, en tout cas pour une nouvelle vie professionnelle qui se joue. Et troisièmement, je dirais encore la notion de place. Est-ce que j'ai suffisamment de place aujourd'hui pour accueillir ce nouveau projet professionnel ? mais plutôt, comme je le disais un peu plus tôt, de se dire oui ou non. C'est vraiment ensuite, est-ce que je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui m'empêche de me faire de la place ? De quoi j'ai besoin pour me faire cette place ? Et là, on peut commencer à entreprendre un premier pas. Et le premier pas, ça peut être aussi de commencer à se renseigner sur les professionnels qui existent aujourd'hui dans le milieu de la reconversion professionnelle et d'aller s'interroger sur ce qu'ils proposent. Parce qu'après... Il y a aussi l'enjeu de trouver le bon professionnel. Mine de rien, entre tous les coachs, tous les conseillers, l'accompagnement professionnel, toutes les structures et tous les acteurs aujourd'hui qui existent sur le marché de la reconversion, c'est vrai que ce n'était pas évident aussi de trouver la bonne personne.

  • Stéphanie

    Il y a des dispositifs prévus pour ça, pour aider justement dans ce parcours de reconversion ?

  • Gaëlle

    Alors, il existe différents dispositifs, effectivement. En amont... de la reconversion professionnelle et même après, je dirais qu'en amont, il y a quand même le projet de transition professionnelle qui était anciennement le CIF, le congé individuel de formation, qui là permet de s'absenter de son poste si tu as pour vocation de partir sur un besoin de formation longue, par exemple. Il y a aussi la VAE, la validation des acquis par l'expérience, qui permet de reconnaître officiellement aussi les compétences que tu as acquis durant ton... ton expérience professionnelle. Tu as des aides proposées par France Travail aussi pour les demandeurs d'emploi, comme l'aide individuelle à la formation. Tu as le bilan de compétences que beaucoup connaissent, qui va être souvent un dispositif qui va être conseillé pour les gens qui se disent, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie professionnelle et vers quoi je peux me tourner. Mais il existe plein d'autres formats aujourd'hui. Moi, tu vois, j'ai lancé aussi un format plus court qui permet aussi aux gens d'avoir des réponses rapidement parce que c'est vrai que le bilan de compétences c'est aussi un accompagnement long qui nécessite toute une phase d'introspection donc ça a un coût et je trouve en tout cas, moi je le vois depuis 2020, comme tu le disais tout à l'heure le marché du travail évolue, je trouve qu'aussi les dispositifs et les moyens évoluent et ça c'est bien parce qu'il y a plus de flexibilité aujourd'hui et je trouve que ça répond vraiment à l'air du temps moi j'ai plus en plus de personnes qui veulent des réponses vite et rapides J'ai toujours aussi des gens qui veulent introspecter, apprendre à se connaître et retirer un peu toutes les étiquettes qu'on leur a collées et se dire, OK, sans être la mère de, la fille de, la femme de, en fait, qu'est-ce que je veux là aujourd'hui ? Et donc, le bilan de compétences est un bon dispositif pour ça. Mais c'est vrai qu'il y a plein d'autres formats d'accompagnement, de formation, des coachings qui permettent aussi d'avoir des réponses sur sa carrière. Et en termes d'aide, il y a tous les dispositifs qui sont liés. à des projets de création d'entreprise comme l'ACRE. Il y a des dispositifs aussi pour ceux qui n'ont pas encore forcément pris leurs décisions mais qui malheureusement viennent de perdre leur activité et ont été licenciés dans leur entreprise, licenciés économiques. Donc il y a des dispositifs autour. des CSP aussi, pour leur permettre un accompagnement personnalisé et les aider justement à préparer cette reconversion. Donc c'est vrai qu'il existe beaucoup de choses. Moi, j'invite vraiment tous les auditeurs qui nous écoutent à se renseigner sur les dispositifs de leur région, parce qu'en plus, d'un bassin à un autre, on a parfois des subtilités dans les dispositifs ou dans les aides. Il y a des accompagnements aussi qui sont spécifiques. pour des solopreneurs, pour des femmes. Donc voilà, il existe quand même pas mal d'aides, je trouve, en France. Et ça, c'est quand même une chance quand on veut se lancer dans une reconversion professionnelle. Donc je invite vraiment tous les auditeurs à se renseigner.

  • Stéphanie

    Et le point de départ, ça peut être de se faire accompagner, même pour être guidée dans la découverte de ces dispositifs. Parce que c'est vrai qu'on ne sait pas toujours où chercher et comprendre en quoi ça consiste.

  • Gaëlle

    Exactement. C'est vrai, tu fais bien de le souligner. Parfois, ça peut même être l'objet d'un accompagnement pour déjà trouver le bon dispositif selon son objectif.

  • Stéphanie

    Et donc, tu interviens justement dans le cadre de ces accompagnements, que ce soit avec des bilans de compétences ou une orientation plus coaching, on va dire. Toi-même, tu as vécu une reconversion, on en parlait au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton parcours, ce qui a créé le déclic ? Et par rapport à tout ça, tout ce qu'on a dit, pourquoi tu es devenue indépendante plutôt que simplement de changer de structure ?

  • Gaëlle

    Très intéressant, ta question. Tout à l'heure, tu vois, je disais que j'ai mis dix ans avant d'entreprendre pour oser me lancer. Et pour autant, il y a une phrase qui ne m'a jamais lâchée quand j'étais salariée, c'était renoncer, c'est gagner En fait, moi, j'ai grandi avec une mère qui m'a toujours dit tu sais, les plus gênés s'en vont. Et elle m'a déposé cette petite graine quand j'étais très jeune et c'est vrai que Professionnellement, je n'ai jamais eu peur de partir des entreprises et de quitter dès lors que je ne me sentais plus forcément à ma place. J'ai connu le bore-out, quand on s'ennuie au travail et que vraiment une minute, tu as l'impression que c'est une heure. J'ai connu plein de formats dans l'insertion professionnelle, parce que moi, je viens de ce milieu-là et j'ai toujours évolué dans ce milieu. Donc, si tu veux, j'ai toujours eu la sensation que j'étais… au bon endroit au niveau de mon métier parce que je suis une vraie passionnée par l'accompagnement. Pour autant, je me suis toujours trouvée instable professionnellement quand j'étais dans le salariat parce que je n'avais pas peur de renoncer et de partir dès lors que ça ne me plaisait plus ou dès lors que j'avais le sentiment d'avoir fait le tour. Et moi, j'ai un cycle un peu professionnel et tu vois, autour de deux ans et demi, trois ans, très souvent, ça va être là où je vais commencer à m'interroger et à me dire, bon, est-ce que j'ai le sentiment d'avoir fait le tour ? Qu'est-ce que je peux initier dans mon entreprise ? Et si j'avais l'impression que je ne pouvais rien faire ou que l'entreprise ne me rejoignait pas dans ma vision parce que moi, à l'instant T, j'avais envie d'autre chose, c'est vrai que je quittais les entreprises. Et en fait, ce sentiment d'instabilité professionnelle a été quand même une blessure pour moi, même si j'aimais mon métier, parce que j'avais toujours l'impression que j'avais un problème alors que les autres, je les entendais dire Moi, ça fait 8 ans que je suis dans ma boîte. Moi, ça fait 10 ans. Moi, ça fait 17 ans. Et je les regardais comme des extraterrestres parce que j'avais déjà finalement cette connaissance de moi-même et cette petite voix qui me disait Waouh, qu'est-ce que je les admire, moi je sais que jamais je m'entendrai dire ça en fait. Tu vois, je le savais au fond de moi, mais je ne m'autorisais pas à l'assumer. J'avais peur en fait. Et si tu veux, au fur et à mesure de mon parcours, cette petite graine qu'elle m'a déposée m'a à la fois servi et a nourri en fait mon audace et ma capacité à oser partir, mais pour autant… J'ai toujours eu le sentiment que j'avais un problème, parce que qu'est-ce qui faisait que les autres arrivaient à tenir et pas moi ? Bien entendu, maintenant, avec le recul et quatre ans après, je le sais. En tout cas, c'est l'histoire que je raconte. C'est que je n'étais pas faite pour le salariat. Et vraiment, aujourd'hui, mon moteur après quatre ans, donc là, je peux le dire parce que j'ai passé le cycle des deux ans et demi, trois ans, je sais que je suis à la bonne place. Mais à l'époque, c'était difficile pour moi de me dire, mais j'adore mon métier, mais ça n'a pas de sens de partir encore une fois à la concurrence, en fait. Parce que l'insertion professionnelle est un petit monde. Et en plus, ça fonctionnait beaucoup par appel d'offres. Donc, si tu veux, non seulement je me sentais instable professionnellement parce que je partais régulièrement, mais en plus, de par mon métier qui fonctionne par appel d'offres, je n'avais jamais de visibilité à plus de deux ans sur ma fonction. Donc, même si tu signais un CDI, tu savais qu'il y avait une épée d'amoclès au-dessus de la tête parce que peut-être que dans deux ans, le marché sur lequel tu étais ne serait pas remporté par ton entreprise. Et du coup, on te remercierait et tu devrais encore chercher. Donc moi, c'est vrai que j'ai avancé pendant 13 ans comme ça, à ne pas me sentir finalement sereine professionnellement, malgré un CDI. Et en fait, le déclic, ça a été en 2020, où j'ai eu une épreuve personnelle qui a été très douloureuse. J'ai perdu mon meilleur ami d'un cancer. Et en fait, ça a fait l'effet d'un électrochoc pour moi parce que je me suis dit, mais mince, si jeune, qui peut s'arrêter du jour au lendemain ? Moi, j'ai l'impression d'être en quête d'une réussite professionnelle et d'être cet amnistère qui court dans cette roue sans avoir de sens parce que tu ne sais pas ce qui peut t'arriver dans deux ans. Et finalement, est-ce que c'est ça la vie professionnelle ? Est-ce que c'est ça que je me veux ? Est-ce que ça n'avait vraiment pas de sens ? Et avant de me poser ces questions-là, ça a tapé de plus en plus fort. Et pendant le Covid, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai demandé une rupture conventionnelle à ma direction. Et je leur ai dit stop, j'arrête tout. Et ils m'ont demandé pourquoi et qu'est-ce que tu vas faire ? Mais enfin, parce que moi j'étais quand même la vraie professionnelle hyper impliquée dans la boîte. donc j'avoue que personne n'a compris mais moi ça m'a fait l'effet d'un électrochoc de perdre mon meilleur ami parce que je me suis dit mais en fait je vais oser vivre ma vie de rêve en fait, ma vie idéale mon plus grand regret ça aurait été de jamais essayer d'entreprendre et en fait ça fait dix ans qu'on me raconte l'histoire que c'est jamais le bon moment donc allons-y, allons voir en fait de plus près et c'est ce qui a fait que j'ai choisi de devenir indépendante et cette fois-ci de ne plus partir dans une autre entreprise et partir à la concurrence comme le Je le faisais depuis une dizaine d'années.

  • Stéphanie

    Et par rapport à, justement, tous les obstacles que tu t'imaginais, tout ce qui, pour toi, faisait que tu te disais, ben non, ce n'est pas le moment, etc. Est-ce qu'avec le recul, aujourd'hui, tu as l'impression d'avoir effectivement rencontré des obstacles particuliers dans le fait de devenir indépendante ?

  • Gaëlle

    Oui. Alors, en plus, à plusieurs niveaux. Déjà, je commencerais par l'obstacle financier. Parce que moi, c'était ma plus grande crainte en me lançant, de me dire, est-ce que je vais pouvoir gérer la trésorerie ? Est-ce que j'ai suffisamment de capital pour me lancer ? Donc moi, c'est vrai que dans mes accompagnements aujourd'hui, j'insiste vraiment pour se constituer un fonds d'urgence, savoir réellement de combien on a besoin sur son projet, de connaître précisément toutes les charges et tous les engagements que l'on a financièrement. avant de se lancer, parce que plus on est précis, plus ça évite d'être nourri par cette peur qui peut te freiner à te lancer. Donc moi, en tout cas, n'ayant pas reçu forcément d'éducation financière là-dessus, oui, ça a été mon premier obstacle, vraiment gérer la peur du manque, en fait, du manque à gagner et du manque aussi à gérer correctement sa trésorerie. Après, le deuxième obstacle, ça a été d'un point de vue administratif. Tu vois, juridique, parce que moi, je déteste la paperasse. Tu vois, je fais un clin d'œil à toi, mais c'est vrai que du coup, quand j'ai découvert ce que tu faisais, je me suis dit waouh, mais c'est formidable en fait ! Quelqu'un qui nous aide sur la complexité de nos démarches administratives, mais c'est formidable. Parce que moi, en tout cas à l'époque, j'ai vraiment grandi là-dessus, mais il y a quatre ans en arrière, c'était un vrai point de bouleur. Je ne me sentais pas suffisamment rigoureuse pour pouvoir gérer en fait. cette charge administrative. C'est d'ailleurs pour ça qu'on m'avait orientée vers le statut de la micro-entreprise, en me disant, tu verras, c'est simplifié, ça sera moins complexe, ça devrait te plaire. Mais pour autant, ça n'avait pas enlevé mes peurs, si tu veux. Donc, moi, ça a été aussi un obstacle dès le départ à gérer. Et en plus, comme j'avais pour projet de lancer mon organisme de formation, à chaque fois que j'en parlais dans mon entourage, je comprenais bien qu'il fallait que je sois préparée et prête. pour gérer justement la partie administrative et juridique. Et après, je dirais que les autres obstacles qui sont propres aux entrepreneurs, ils sont aussi après d'ordre personnel et émotionnel et psychologique, parce que, comme je le disais, l'entrepreneuriat, c'est les montagnes russes, donc c'est aussi tout ce qui va être d'ordre émotionnel, la gestion de son stress, comment tu fais face aux incertitudes, comment tu fais face au dernier décret, au changement de loi, et encore une fois. comment tu trouves aussi ton équilibre de vie dans tout cet écosystème. C'est pour ça que je reviens encore à cette notion de soutien et de se poser les bonnes questions et de se dire j'ai identifié qu'il y a ces obstacles-là, rien ne m'y pensait, ça me file de l'urticaire. Comment je peux faire pour être accompagnée et avancer quand même sereinement dans mon projet ?

  • Stéphanie

    Tu penses qu'on peut être vraiment prêts sur ces questions ?

  • Gaëlle

    Je pense que c'est vraiment le vivant que tu apprends à me poser. à évaluer ton niveau de stress face à ces obstacles. Pour moi, oui, quand même, ça mérite de se poser la question et de s'y préparer parce qu'il y a peut-être des choses qui peuvent vraiment abaisser ton niveau de peur. Après, moi, maintenant, avec quatre ans d'expérience, donc ce n'est pas non plus énorme, mais quand même avec quatre ans de recul, j'ai compris qu'aujourd'hui, face à des obstacles, je les vois plus comme des défis. Et je me rassure en me disant que finalement, je sais faire. Je sais avoir la bonne... démarche, je sais avoir la bonne posture, je sais me poser les bonnes questions et plutôt que de me nourrir de la peur et d'être paralysée, de ne pas avancer sur le sujet ou de fermer les yeux et de dire non, non, je vois pas de quoi on parle et puis je continue en mettant des œillères, ça me permet finalement d'avoir une démarche plus entreprenante face à mes peurs en me disant ok, là il se joue ça pour moi, comment je peux faire qui est déjà passé par là, comment je m'entoure moi j'avoue que j'ai un mot d'ordre aujourd'hui, c'est je demande de l'aide... Je n'ai pas peur de dire que je ne sais pas ou que ce sujet-là, il ne me génère pas des bonnes émotions. Est-ce que toi, tu y as déjà été confrontée ? Est-ce que tu peux m'aider ? Est-ce que tu as des tips, des conseils ? Je trouve que ça aide énormément. Oui, en quelque sorte, on peut être préparé.

  • Stéphanie

    Au moins poser des bases.

  • Gaëlle

    Vraiment. Ça permet de solidifier vraiment les fondations. Et bien entendu, tu ne sais pas ce qui va arriver sur le chemin. En tout cas, oui, je suis prête à retrousser les manches et à y aller. Ça me fait moins peur.

  • Stéphanie

    De toute façon, je pense que tous ceux qui se lancent dans l'entrepreneuriat diront la même chose, ça fait grandir. On n'a pas le choix, on est confrontés, on y va.

  • Gaëlle

    Et je trouve finalement, je ne sais pas si toi, tu as déjà posé cette vision de cette manière-là, mais moi, je me dis qu'avec le temps, c'est OK, ça fait vraiment partie des étapes. Et c'est sur ce chemin-là qu'on grandit et on se construit. Et tu vois, la gueule d'il y a quatre ans en arrière, qui avait des rêves plein la tête et qui s'imaginait avoir un organisme de formation avec tant de salariés, tant d'équipes, gérer tant de chiffres d'affaires et autres. En fait, c'est génial de se dire, ben non, en tout cas, moi, je n'étais pas capée pour déjà brasser des millions et déjà me structurer et avoir 50 personnes sous ma coupe. Ben non, en fait, ça fait partie du processus. Et je trouve que ce sont déjà les... les premiers défis, les premiers obstacles, et de voir aussi comment tu les surmontes pour ensuite passer le second palier. Et moi, maintenant, je vois l'entrepreneuriat comme ça. Ce sont en fait des jalons qu'il faut passer étape par étape. Et une fois que tu l'as fait, tu te dis Ok, c'est bon, je suis outillée, j'ai ma méthode, je sais comment faire, et je vais me découvrir sur le chemin, bien entendu, parce que je n'ai pas non plus de baguette magique, mais en fait, c'est ok.

  • Stéphanie

    Oui, je te rejoins assez dans l'état d'esprit avec vraiment ces paliers qu'on franchit. Après, à chaque palier, justement, on a d'autres questionnements, d'autres défis, ou parfois les mêmes défis, mais dans une autre ampleur.

  • Gaëlle

    C'est ça.

  • Stéphanie

    Et je crois qu'on n'a jamais fini vraiment de se découvrir à travers tout ça.

  • Gaëlle

    Oui, non. Moi, aujourd'hui, je me suis entourée d'autres entrepreneurs qui sont à des niveaux. bien plus élevés que les miens. Et en fait, on a ces similitudes-là dans nos ressentis. Mais comme tu le dis, en fait, ça ne se joue pas au même niveau. Mais pour autant, les peurs, les obstacles, les défis, ils sont là, en fait, dans une moindre mesure, parfois, selon là où on se situe. Mais en tout cas, je me rends compte que on sait faire. Et c'est vraiment ça que j'ai envie de dire à nos auditeurs, c'est qu'on est capable de bien plus qu'on peut l'imaginer. Mais il faut accepter parfois que le chemin soit peut-être un peu plus lent, un peu plus long que d'autres. Et ça permet aussi de venir nourrir, tu sais, cette patience en fait. Je parle beaucoup de cultiver cette patience parce qu'on est dans une ère aujourd'hui où tout va vite, où on a l'impression que tout le monde réussit rapidement et on ne parle pas suffisamment, en tout cas moi je trouve, de tout ce cheminement et de tout ce par quoi on passe. Donc j'aime échanger sur vraiment tout. toutes ces étapes de la reconversion, de comment oser se lancer, de par quoi il faut passer, et cette notion de place et d'espace, parce qu'on a trop souvent l'impression que c'est bon, avant j'étais prof, aujourd'hui je suis comptable, ma reconversion s'est super bien passée, c'est génial. Mais en fait, personne ne nous dit toute la phase d'exploration et toutes les coulisses de cette transformation.

  • Stéphanie

    Et tu me fais penser à une question qu'on n'a pas du tout abordée. la question des femmes. Parce que vraiment, j'ai l'impression que c'est particulièrement difficile pour les femmes de se projeter, de s'autoriser. à rêver d'un projet, de le mettre en œuvre. Et encore plus si on parle d'un grand projet, on a ce côté souvent de la bonne élève qui ne fait pas trop de vagues et remplit bien toutes les cases. Est-ce que c'est une difficulté supplémentaire que tu observes ?

  • Gaëlle

    Alors oui, même si, je vais dire, 8 personnes sur 10 que j'accompagne sont des femmes. Donc on pourrait se dire... Est-ce que les femmes sont plus audacieuses que les hommes ? Je n'en sais rien. Mais il est vrai qu'il y a cette vraie question de s'autoriser. Et j'aime le fait que tu l'aies souligné, parce que je trouve que c'est vraiment ce qui se joue. J'ai beaucoup de femmes que j'accompagne qui ne s'autorisent pas. Qui ne s'autorisent pas à rêver suffisamment grand, qui ne s'autorisent pas même à verbaliser, qu'elles ont un atout, une expertise de plus en plus, qu'elles ont une valeur ajoutée qui n'est pas... du même niveau que d'autres. Et en fait, les femmes se minimisent énormément. Elles n'osent pas libérer pleinement leur potentiel, elles n'osent pas prendre leur place. On est dans une société où beaucoup dénoncent aussi ces formes de patriarcat, en quelque sorte, de la femme qui est ramenée à son physique, de la femme qui est ramenée à son jeunisme. Il y a plein de sujets. Et c'est vrai que déjà la première pression que l'on se met, c'est celle que l'on s'impose et déjà s'autoriser à faire des choses, à faire différemment, à aller à contre-courant, c'est déjà un sacré défi pour les femmes et en tout cas pour les femmes que j'accompagne.

  • Stéphanie

    Alors pour les auditrices en particulier, mais également les auditeurs, restez quand même avec nous, qui rêvent d'une autre carrière et qui n'osent pas se lancer, donc quels conseils tu leur donnerais ?

  • Gaëlle

    Je terminerais en disant, oser, oser faire le premier pas, en fait, pas forcément oser se lancer, démissionner et tout plaquer, non, mais oser faire ce premier pas qui va vous rapprocher déjà de votre objectif, de votre projet de vie, parce que pour moi, cultiver ce courage-là, c'est déjà entreprendre votre vie, c'est reprendre la main sur votre carrière. Donc, si pour vous, ça vous semble difficile et que pour faire ce premier pas et oser, vous avez besoin d'avoir... personnes qui soient à vos côtés, assumez-le. Il n'y a pas de honte et il n'y a pas de mal à dire j'ai besoin d'aide. J'ai juste besoin qu'on m'aiguille. Mais vraiment, faites-le parce que pour toutes les personnes que j'ai accompagnées qui ont franchi ce pas-là, le retour est le même à chaque fois. C'est qu'est-ce que je regrettais de ne pas l'avoir fait.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup Gaëlle.

  • Gaëlle

    Avec plaisir Stéphanie, merci à toi.

  • Stéphanie

    Et donc, vous pouvez retrouver Gaëlle sur LinkedIn en particulier. et également sur son site directement, quete2senspro.fr. De toute façon, comme d'habitude, vous aurez tous les éléments, les liens dans la description de l'épisode. Merci à Gaëlle pour tous ses bons conseils. J'espère que cet épisode vous a plu et vous aide dans votre propre parcours. Comme d'habitude, retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperasse.com. Retrouvez également tous les liens utiles dans la description de l'épisode sur la plateforme sur laquelle vous écoutez. En plus, on n'en a même pas parlé pendant l'interview, mais Gaëlle est Top Voice LinkedIn 2024. Que ce soit sur son compte, sur la page de Quête de Sens Pro ou maintenant même sur Instagram, vous allez voir que vous allez retrouver plein de conseils pour vous aider. Donc je vous mets tous les liens dans la description et également sur jaimelapaperasse.com. Merci pour votre écoute et à très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Changer de voie professionnelle, ce n'est pas une mince affaire ! Pour aborder cette question, je reçois Gaëlle Ancarno, coach et formatrice spécialisée dans la reconversion professionnelle, et cofondatrice de Quête 2 Sens Pro.


Ensemble, on aborde les sujets essentiels autour de la reconversion :

  • Par où commencer ?

  • Comment faire quand on ne sait pas vers quoi se reconvertir ?

  • Faut-il forcément changer d'entreprise ? de métier ?

  • L'entrepreneuriat est-il la solution ? comment se préparer à une création d'entreprise ?

  • Quelles sont les bonnes questions à se poser ?

  • Quels dispositifs peuvent t'aider dans ton parcours de reconversion professionnelle ?


Gaëlle nous livre également son propre parcours de reconversion. Elle travaille dans l'accompagnement et l'orientation professionnelle depuis 17 ans, dont 4 ans en tant qu'indépendante. Elle revient sur son déclic, ainsi que les obstacles qu'elle a rencontrés avant, pendant et après sa reconversion. Son bref passage en micro-entreprise, les solutions qu'elle a mises en place pour mieux gérer les difficultés.


Retrouve Gaëlle sur son site quete2senspro.fr et sur LinkedIn, où elle est Top Voice 2024 :


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/154


Ressources évoqués dans l'épisode :

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Transcription

  • Stéphanie

    De plus en plus de Français osent la reconversion professionnelle, mais cela reste une étape importante dans sa carrière et ce n'est pas anodin. Alors comment préparer au mieux sa reconversion professionnelle ? Est-ce que l'entrepreneuriat est la bonne solution ? Quelles sont les questions à se poser avant de se lancer ? Quelles sont les aides disponibles aussi pour accompagner dans ce cheminement ? Ce sont toutes les questions auxquelles on va essayer de répondre dans cet épisode de podcast. Pour cela, je reçois Gaëlle Ancarno, cofondatrice de Quête 2 Sens Pro, dont c'est la spécialité justement d'accompagner dans cette recherche de sens, dans le parcours, la carrière professionnelle. Elle répondra à nos questions en tant qu'experte et reviendra également sur son propre parcours de reconversion. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci Gaëlle de participer à cette interview.

  • Gaëlle

    Merci à toi pour ton invitation. Je suis ravie de partager aujourd'hui plein de conseils pour les personnes qui hésitent encore à se lancer dans leur reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Et donc, pour te présenter rapidement, Gaëlle, tu as créé Quête 2 Sens Pro, qui se consacre justement à accompagner les personnes dans leur carrière professionnelle.

  • Gaëlle

    C'est ça, oui.

  • Stéphanie

    Ça fait 17 ans que tu fais de l'accompagnement, mais Quête 2 Sens Pro, c'est plus récent.

  • Gaëlle

    Oui, c'est ça. Je me suis lancée en 2020, donc voilà, j'entame ma quatrième année déjà.

  • Stéphanie

    Et donc ? Avec toi, on pourra aborder la question de la reconversion professionnelle sous différents angles, puisque tu as ta posture de coach avec les coachings, les formations que tu proposes avec Quête 2 Sens Pro, et également toi-même, ta propre reconversion. Donc, ça sera intéressant d'avoir également ton propre parcours. Alors Gaëlle, selon ton expérience, quels sont les déclencheurs les plus courants d'une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Alors maintenant que ça fait quatre ans que je me suis spécialisée sur le volet de la reconversion professionnelle, j'ai remarqué qu'il y avait un sujet assez commun parmi toutes les personnes que j'accompagne, c'est que déjà il faut savoir que, en tout cas pour ma part, quand ils me contactent, ça fait déjà très longtemps, parfois une année, voire deux ans, qu'ils sont en questionnement sur leur avenir professionnel et qu'ils se posent la question de vers quoi je peux aller. J'ai beaucoup de personnes qui sont dans leur domaine d'activité depuis… plus de 5 ans, entre 5 à 15 ans sur leur même poste. Et du coup, ils n'ont plus d'idées sur quoi se reconvertir, vers quoi se tourner. Même en termes de capacité professionnelle, ils ont un peu le sentiment d'être voués, si je puis dire, à uniquement le poste qu'ils occupent. Donc, c'est vrai que quand ils me contactent, j'ai différents sujets. Soit c'est des personnes qui se posent vraiment la question de est-ce que je peux faire quelque chose d'autre que le métier que j'occupe depuis un certain nombre de temps ? Ou parfois, j'en ai qui sont à un point de non-retour, qui ont eu un événement majeur assez soudain, qui les font se poser des questions sur est-ce que j'ai toujours ma place dans ma société, dans mon équipe ? Parfois, c'est lié à un changement de direction. Parfois, c'est même à des prises de décision vers lesquelles ils ne se reconnaissent plus. Et en fait, ça crée un peu cette friction, ce point de non-retour. Et quand ils me contactent, ils sont vraiment… à une situation où là, ça y est, d'ici les six mois à venir, il faut que je parte, il faut que vous m'aidiez à trouver une solution.

  • Stéphanie

    C'est intéressant parce que ça veut dire qu'on a vraiment des profils complètement différents, des parcours complètement différents, avec pour certains quelque chose de très progressif et pour d'autres, ça va être assez soudain du coup.

  • Gaëlle

    C'est ça. En fait, j'aime bien dire que j'ai le sentiment qu'il y a une espèce de schéma qui se répète pour eux. Et si tu veux, en tout cas pour la deuxième... partie des profils que je viens de te présenter, c'est que j'ai le sentiment que ça a tapé de plus en plus fort jusqu'à ce point vraiment de non-retour. Cette friction où là, ils se disent, ça y est, stop, ça suffit, ça touche mes valeurs. Là, il est temps que je le parte parce que je prends sur moi depuis un certain nombre de temps et en fait, là, ça me cause plus de tort qu'autre chose, ça me cause des maux, tu vois, M-A-U-X, et en fait, j'y arrive plus, je me lève plus avec le même entrain, j'y vais à reculons, il y en a qui me parlent de... de maux de ventre, d'insomnie, parfois même de malaise. On arrive quand même à des situations parfois qui sont presque à l'extrême. Il n'y a pas de jugement quand je dis ça, mais c'est vraiment, leur corps leur envoie un signal très fort. Et c'est vrai que quand ils me contactent, c'est là, aidez-moi, il faut que je parte maintenant, en fait.

  • Stéphanie

    En plus, ça, on peut le mettre à la lumière du burn-out dont on entend de plus en plus parler. On sait que c'est un risque très présent aujourd'hui. Et quand il y a les messages du corps, c'est qu'on est forcément déjà arrivé à une situation difficile. Et ça, est-ce que tu le retrouves plus ? Je pense à la question, tu as dit que tu as des personnes qui sont plus ou moins sur le même poste, en tout cas dans la même carrière, on va dire, depuis parfois 15 ans. Cette décision assez radicale, est-ce que tu vas plus la retrouver justement chez des personnes qui sont sur le même poste, dans le même schéma depuis longtemps, ou parfois chez des jeunes qui sont encore en début de carrière ?

  • Gaëlle

    C'est une très bonne question.

  • Stéphanie

    Si tu l'observes par rapport à tes contacts.

  • Gaëlle

    Oui, j'ai essayé de repenser un petit peu à tous les accompagnements que j'ai faits. Je ne sais pas si finalement, je peux de manière assez tranchée dire que ce qui peut caractériser ce risque de burn-out, ça profite plus pour des personnes qui sont sur leur poste depuis très longtemps. J'avoue que je ne vais pas me prononcer parce que j'ai un doute. Je sais que j'en ai ou ça a été le cas et ils étaient sur leur poste depuis très longtemps, mais j'ai aussi eu... à plusieurs reprises des gens pour qui ça faisait deux ans qu'ils étaient dans leur activité et pour autant il y a eu un événement soudain, un changement de direction, ça c'est quelque chose qui est revenu à plusieurs reprises parmi ceux que j'ai accompagnés et le fait de ne pas forcément avancer dans la même direction, d'avoir cette même vision, de se rejoindre finalement, de faire un pas l'un vers l'autre ça a pu aussi causer cet effet de non-retour comme je le disais tout à l'heure donc je ne sais pas, je ne vais pas trancher pour le coup.

  • Stéphanie

    C'est une interrogation parce qu'on peut être surpris de voir de plus en plus de personnes qui entament une reconversion professionnelle, alors qu'avant c'était quand même un changement important dans une carrière, alors qu'ils sont encore plutôt en début de carrière. Et parfois, on peut se dire qu'on n'ose pas parce que c'est trop tôt.

  • Gaëlle

    Oui. Après, moi, ce que je remarque aujourd'hui, et ça s'est accéléré après le Covid, c'est que… Les gens ne prennent plus autant sur eux dans le sens où ils veulent vraiment se réaligner à leur équilibre, ils veulent retrouver leur épanouissement. Ils sont toujours prêts à s'investir, à s'impliquer pour leur entreprise. Pour autant, ils rééquilibrent aussi leur place dans l'écosystème. C'est comme si, en fait, tu vois, ça fait 17 ans que je fais de l'accompagnement. Avant ça, ce n'était pas des sujets dans mes accompagnements. L'accompagnement, c'est… ta place, ton équilibre, remettre du sens, même la notion de valeur. J'avais beaucoup de personnes qui finalement avaient cette vision de il faut travailler, ça doit payer les factures Oui, tout n'est pas parfait, mais je prends sur moi jusqu'au prochain vacances, à la prochaine échéance, et puis je me reposerai à ma retraite. Aujourd'hui, j'ai vraiment le sentiment que toute cette vision-là, c'était une ancienne vie professionnelle. Aujourd'hui, les gens se placent vraiment au cœur de la vie. de l'équation, c'est-à-dire, oui, j'ai conscience qu'il faut que je travaille, bien entendu que je dois trouver un travail épanouissant qui va me remplir plusieurs de mes vases, comme moi j'aime bien le schématiser, mais pour autant, mon équilibre de vie doit avoir une place importante aujourd'hui dans toute cette équation. Et je trouve qu'il y a eu vraiment un tournant, où avant, tu vois, sur les zones d'emploi, quand j'accompagne des gens sur de la recherche d'emploi pure, Ils s'attardaient sur vraiment la situation géographique, le niveau de salaire et puis l'intitulé de poste. Aujourd'hui, je me rends compte que quand je fais des accompagnements sur la recherche d'emploi, au-delà de la situation géographique, du salaire ou de l'intitulé de poste, on va vraiment prendre le temps d'aller étudier l'entreprise, quel est son écosystème, quelles sont les valeurs qu'elle prône. On va vraiment avoir un temps aussi où on va aller interroger les professionnels de l'entreprise, essayer aussi de voir... dans l'historique des offres d'emploi, quel est un peu le turnover sur les postes, quel est l'enjeu en fait, parce que c'est vrai qu'à chaque besoin en recrutement, il n'y a pas forcément les mêmes défis quand l'entreprise se lance ou quand elle est en pleine croissance. Donc, on s'attarde vraiment sur tout ça. En tout cas, moi, je remarque que j'ai vraiment une démarche holistique pour accompagner vraiment la personne et finalement avoir un petit peu un pied d'avance sur elle pour lui dire, voilà l'environnement dans lequel Tu vas mettre les pieds, voilà ce qui se joue, voilà ce qui est attendu. Est-ce que toi aujourd'hui, tu te sens capable finalement, mais capable pas que sur tes compétences et tes capacités, capable aussi d'un point de vue énergétique ? Est-ce que tu t'es fait de la place émotionnellement, physiquement, au-delà des aspects matériels et financiers sur lesquels je trouve qu'avant, on s'attardait davantage ?

  • Stéphanie

    On se rend compte que... la vision du travail en fait évolue complètement mais c'est un phénomène de société en fait.

  • Gaëlle

    Exactement.

  • Stéphanie

    Et est-ce que tu penses qu'il y a un moment qui va être plus propice qu'un autre à une reconversion professionnelle ?

  • Gaëlle

    Avec le recul, aujourd'hui, je dirais que oui. Et je suis très affirmée sur mon oui parce que je me suis rendue compte, tu vois, en 17 ans d'accompagnement, comme tu le dis à juste titre, le marché du travail évolue, les besoins et les attentes évoluent. Et quand je parle de faire cette place dans ton écosystème et de te mettre au cœur de l'équation, eh bien, j'ai remarqué que justement, faire cette place, c'était un point crucial dans la reconversion professionnelle. Et avant même de se lancer dans une reconversion, moi, je mets vraiment un point d'honneur, et pour toutes les personnes qui nous écouteront aujourd'hui, que demandez-vous s'il y a de la place aujourd'hui pour accueillir un nouveau projet dans votre vie. Il y a des moments qui sont plus propices à d'autres, parce que parfois, il y a des choses, des enjeux qui se jouent pour vous, et vous n'avez pas forcément l'espace nécessaire et disponible pour vous lancer dans une reconversion. J'aime bien prendre l'exemple, Stéphanie, tu sais, de... Comme si demain, tu as envie de changer la chambre de ton enfant. Il veut passer à un lit superposé, plus grand, qui va prendre beaucoup de place dans la chambre. Naturellement, tu vas aller acheter un nouveau lit et quand tu vas arriver dans cette nouvelle chambre, il va falloir que tu te fasses de la place pour monter ce nouveau lit. Donc, ça veut dire que déjà, dans un premier temps, il va falloir démonter le lit actuel, le retirer de l'espace, évaluer du coup... de quelle manière tu vas imbriquer maintenant ce nouveau lit, parce que peut-être qu'il n'occupe pas le même espace que celui que tu avais jusqu'à maintenant. Et en fait, c'est de cette manière-là, tu vois, schématisée, de dire, avant de se lancer dans une reconversion, ça ne se limite pas qu'à, comment je fais pour démissionner, comment je fais pour dire à mon employeur que je veux partir, et ça y est, je veux me lancer dans un projet de formation ou un projet de création d'entreprise ou d'emploi. C'est vraiment de se dire, OK, il faut que je me fasse de la place, parce que ça va me demander un investissement en temps. financier, en énergie. Ça va peut-être redistribuer aussi la routine familiale, ou en tout cas dans le foyer, mes habitudes. Donc, c'est très important de se faire de la place avant tout projet, tout projet de vie même. Au-delà même de l'aspect professionnel, je pense que c'est nécessaire de se poser les bonnes questions avant d'entreprendre un changement dans sa vie.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on n'a pas le risque, justement, de se dire qu'on n'a pas la place, qu'il y a... les facteurs d'âge, de situation familiale, etc. Et de toujours se dire, ce n'est pas le moment. Est-ce que ça peut, du coup, représenter un obstacle qu'on devrait peut-être franchir ?

  • Gaëlle

    Complètement, ça fait une grosse résonance avec mon parcours professionnel, parce que j'ai mis dix ans, en fait, avant d'oser me lancer, parce que, justement, je me disais qu'il n'y avait pas la place. Et je me racontais l'histoire que... les enfants étaient petits, ce serait plus facile quand ils seraient plus grands, ou j'ai un crédit immobilier, donc peut-être que ce sera plus facile quand je voudrais terminer de payer ma maison. Mais finalement, avec le recul, je me dis que c'est une histoire que je me racontais parce que pour moi, il y a un problème de posture à le voir sous cet angle-là. Parce qu'en fait, se demander si c'est le bon moment et avoir une réponse un peu binaire de oui ou de non, ça ne va pas te faire avancer vers ton objectif. Si vraiment tu as à cœur d'entreprendre un projet dans ta vie, Ce n'est pas de se dire est-ce que c'est le bon moment ? C'est plutôt de se dire qu'est-ce qui aujourd'hui m'empêche d'atteindre mon objectif ? De quelle manière je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui va me manquer ? Quelles sont les ressources qui sont déjà à ma disposition pour entreprendre ce changement-là ? Et de cette manière-là, je trouve que la posture, elle est plus saine, elle est plus aidante parce que tu vas pouvoir poser vraiment les jalons et te dire Ok, j'ai ça, ça, ça qui me permet d'y aller. En revanche, j'ai identifié qu'il y a… tel obstacle aujourd'hui, tel frein. Maintenant, comment je peux faire pour débloquer cette situation ? Et là, dans ce cas-là, je trouve que l'idée de se faire de la place, c'est intéressant parce que tu peux rapidement aller identifier ce qui se joue pour toi et ce qui te permet vraiment de pouvoir surmonter cet obstacle.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'on peut dire qu'à ce moment-là, ce qui va compter, c'est vraiment la posture de ne pas subir, mais d'être acteur de son projet ?

  • Gaëlle

    Oui, complètement. Je trouve que ça aide finalement de se responsabiliser dans cette équation parce qu'on a tendance, et je me mets dedans parce que j'ai longtemps eu cette posture-là, d'identifier des facteurs qui étaient extérieurs en fait. Et je ne me mettais pas dans l'équation, donc je ne prenais pas non plus ma part de responsabilité là-dedans. J'ai mis dix ans avant d'oser me lancer dans l'entrepreneuriat Je me racontais en tout cas l'histoire que tout ce qui pouvait venir débloquer la situation venait de ressources extérieures en fait. Oui, mais moi, je ne connais personne qui est entrepreneur ou de toute façon, il faut beaucoup d'argent pour se lancer. C'était toujours des choses qui étaient externes, mais jamais je me positionnais en me disant D'accord, mais moi, qu'est-ce que je peux faire pour changer la donne ? Quelle est ma part de responsabilité dans tout ça ? Et quel est finalement le premier pas que moi, je peux aussi entreprendre pour faire évoluer la vision et l'histoire que je me raconte à l'instant T ? Donc moi, c'est vrai que, en tout cas pour ma part, c'est quand j'ai vraiment changé mon état d'esprit là-dessus et que j'ai... assumer finalement ma part de responsabilité dans mon projet de reconversion professionnelle, que ça a vraiment débloqué la situation. Et tout de suite, toutes les peurs et les craintes et les croyances que j'avais, j'ai réussi à les accueillir déjà, à les accepter et puis finalement à les remettre aussi à la juste place.

  • Stéphanie

    Ça va être tout un travail à ce moment-là de faire la différence entre un vrai obstacle auquel on va peut-être retrouver des solutions. et des craintes. Je ne vais pas dire des excuses, parce que je trouve qu'il y a un côté péjoratif à dire oui, tu te trouves des excuses Mais c'est un vrai exercice, c'est un vrai challenge.

  • Gaëlle

    Complètement. Et puis, en plus, je rebondis avec ce que tu dis, parce que ce serait trop facile de dire que ce sont des excuses qu'on se raconte. En tout cas, pour ma part, j'en étais convaincue. Je m'en rappelle parfaitement. Quand je disais que ce sera plus facile quand mes enfants sont plus grands, parce qu'ils étaient trop petits, c'est ce que je me disais. J'en étais convaincue et ce n'était pas une excuse. Bien entendu que ça fait peur de se lancer, mais de toute façon, n'importe quel changement dans sa vie, ça fait peur. Moi, je suis plutôt d'avis de dire, c'est bien d'avoir peur parce que ça reste un garde-fou pour nous. Ça évite de prendre des décisions trop hâtives. Mais d'un autre côté, c'est quand même aussi se poser et se dire, d'accord, qu'est-ce que cette peur, elle vient dire ? Est-ce que cette peur, finalement, elle vient vraiment de moi ? Est-ce qu'elle m'a été déposée par quelqu'un d'autre ? Tu vois, on n'en a pas forcément parlé, mais je mets aussi un point d'honneur, tout comme la place, à la notion aussi de soutien et d'avoir des personnes autour de toi, de t'entourer, des personnes qui t'aident, des gens qui sont peut-être déjà passés par ce chemin-là et qui t'ont prouvé finalement que c'était possible et pas toujours regarder les success stories ou l'histoire que 0,01% de cette planète... que j'ai réussi à générer des milliards en partant de rien. Très bien, c'est inspirant si tu veux. Mais par rapport à la majorité de la population, c'est bien aussi de s'entourer de personnes qui viennent peut-être du même milieu que toi et qui vont te prouver qu'étape par étape, tu peux avancer et faire un premier pas déjà vers ton objectif.

  • Stéphanie

    C'est intéressant, c'est un vrai sujet que... je retrouve chez les créateurs d'entreprises souvent. Je pense tout particulièrement aux fonctionnaires par exemple, parce que c'est vraiment l'extrême par rapport à l'entrepreneuriat. Et le fait d'être dans un certain milieu où ce n'est pas dans l'état d'esprit, en fait, on a l'impression que ça n'existe pas et limite, c'est mal. Toute décision que tu vas prendre au niveau professionnel, c'est trop risqué, etc. C'est dommage quand ça devient ta vérité alors que toi, tu as un super projet.

  • Gaëlle

    Et c'est vrai que c'est difficile, d'autant plus dans ce secteur-là, parmi les fonctionnaires, parce que moi j'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont contactée et qui se sentaient emprisonnées, vraiment pour reprendre leur terme. Ils avaient envie de changement, cette quête de sens. Et pour autant de se dire, mais mince, j'ai aucun repère, j'ai personne autour de moi qui me montre que c'est possible parce que mon donneur d'ordre me refuse cette liberté-là. Et pour autant, on en connaît finalement des gens qui ont réussi. à s'en sortir. Et je fais vraiment le parallèle avec ce que tu proposes. Je trouve que c'est formidable de leur montrer que si c'est possible qu'il y a des étapes, qu'il faut se renseigner, qu'il faut se mettre en sécurité, surtout, et que c'est étape par étape. Et oui, peut-être que ça ne sera pas en deux semaines, en trois mois, mais pour autant, ça se prépare, en fait, une reconversion. Moi, souvent, c'est ce que je dis et j'en ai aussi parmi les gens que j'accompagne qui sont très lucides par rapport à ça et qui ne viennent pas avec cette pression de il faut… absolument que je change là tout de suite, maintenant, en fait, et aidez-moi à solutionner mon problème là, maintenant. Il y a aussi vraiment cette notion de j'ai conscience que ça y est, j'arrive à la fin d'un cycle dans mon entreprise, j'ai envie de partir, mais je veux préparer ma sortie sereinement. Et du coup, il se donne des échéances sur un an, voire deux ans pour construire, en fait, le projet. Et je trouve que ça aussi, ça vient abaisser, finalement, le niveau de pression que l'on peut se mettre. déjà soi-même, mais aussi le niveau de pression que l'entourage peut nous mettre.

  • Stéphanie

    C'est vrai. On n'y pense pas, mais effectivement. Quand on parle d'un projet de reconversion, souvent on va voir le cas de quelqu'un, comme tu disais, certains qui exercent déjà leur métier depuis des années et qui vont s'orienter vers le même métier de manière indépendante, par exemple. Mais pour d'autres, il y a une vraie question de savoir quoi faire. On sait qu'on a besoin d'autre chose, mais on ne sait pas vers quoi aller. Qu'est-ce qu'on peut faire quand on se retrouve dans cette situation ?

  • Gaëlle

    Alors déjà, ce que j'aime bien dire, En premier lieu, c'est d'aller s'interroger sur la question qui rumine depuis un certain nombre de temps et quand on est en train de se dire est-ce que finalement je me vois encore rester là disant qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? C'est déjà aussi d'aller identifier qui est-ce qui a fait qu'on se retrouve dans cette sensation-là actuellement. Est-ce qu'il y a eu un événement soudain ? Moi, j'aime bien remonter sur les six derniers mois, par exemple. Est-ce qu'il y a eu un changement majeur qui a fait que là, aujourd'hui, on s'interroge de plus en plus ? Parce que parfois, je me rends compte dans certains accompagnements que les gens pensent qu'ils veulent partir et finalement, c'est un problème interne et un changement soudain qui est venu mettre, si je puis dire, le grain de sable dans leur quotidien. Et finalement, leur métier, ils ont toujours autant d'intérêt, ils ont plein de choses à apporter et ils l'aiment. Mais c'est peut-être juste le fait de se dire il s'est passé ça, j'ai pas réussi à gérer cet événement, Et puis, je crois qu'il est peut-être mieux, pour moi, il est temps de partir. Moi, j'aime bien, en fait, lors de mes entretiens avec eux, de découverte, vraiment m'assurer que s'ils partent, c'est pour les bonnes raisons. Parce que finalement, je me suis rendue compte que j'ai eu plusieurs profils où ils sont partis, enfin où ils désiraient partir, mais quand tu creusais, ils n'avaient pas envie de partir à la base. Et il y a eu une forme de fuite, tu vois, par rapport à un conflit qu'ils n'ont pas su gérer. Voilà, oui. se demandaient, j'ai pas été assez assertive, j'ai pas osé dire non, j'ai pas osé dire que là, en fait, ils avaient dépassé les limites. Et du coup, je sais pas si c'est par facilité, parce que je peux pas parler en leur nom, mais en tout cas, on remarque que naturellement, ils se disent, bon ben, là, ça ne va plus, donc je m'en vais. Donc, c'est là aussi toute la subtilité, je trouve, des projets de reconversion. En tout cas, moi, j'aime bien m'assurer de la motivation qui t'amène à vouloir partir. Et en fait, moi, je me suis rendue compte que j'ai plein de personnes à qui j'ai mis en lumière... Finalement, ils avaient tout encore un intérêt à rester et que là, peut-être que l'épreuve de leur vie professionnelle, elle était plus de savoir gérer un conflit, savoir être plus assertif, comment dire non, comment dire stop, comment revenir sur quelque chose qui nous a fâchés, même si ça s'est passé il y a plusieurs semaines. En fait, c'est aussi cette manière-là de reprendre la main sur sa carrière. Quand je parle de reprendre le contrôle de sa vie, c'est aussi ça, savoir dire stop, reposer son cadre, définir ses propres limites. Et pour certains, ça a eu un effet déclencheur de se dire, en fait, tout compte fait, non, je n'ai pas envie de changer. Je suis bien là où je suis. C'est cet événement-là qui m'a fait douter. Et d'un autre côté, tu vas avoir des profils de personnes qui, effectivement, eux, ils vont te dire, non, en fait, là, ça y est, je sens que je ne m'épanouis plus. Je n'ai plus d'intérêt. Je suis dans ma zone de confort. Je viens tous les matins. C'est ma routine. Mais pour autant, j'ai besoin de plus. J'ai besoin d'être challengée. J'ai besoin intellectuellement aussi d'avancer. Et là, clairement, eux, ils vont mieux. ils vont me le verbaliser différemment et je vais comprendre du coup qu'il y a un vrai projet de reconversion derrière.

  • Stéphanie

    Je trouve ça hyper intéressant parce que on peut se retrouver tellement coincé dans une situation qu'on a l'impression que la seule issue c'est partir alors que en creusant tu arrives à faire ressortir d'autres solutions en fait.

  • Gaëlle

    Complètement et puis quand tu assistes à ces transformations là c'est génial parce que moi au bout de 45 minutes ils vont me dire... mais en fait merci, vous m'avez remis en lumière des choses mais bien sûr mon métier je l'aime toujours et je trouve ça autant chouette parce que c'est une vraie transformation aussi professionnelle d'avoir ce déclic et de prendre conscience que finalement ce qui se joue c'est pas d'aller faire ton introspection de t'engager dans un bilan de compétences c'est plutôt de se dire ok si je dois investir aujourd'hui sur moi pour faire un pas vers une posture idéale ou voilà là la nouvelle gueule que je voudrais être professionnellement. En fait, il va falloir que j'investisse sur ma capacité à être plus assertive, ma capacité à prendre davantage confiance en moi, aller m'interroger aussi sur mon niveau d'estime, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, je n'ose pas dire non, ou je n'ose plus dire stop. Et je trouve ça exceptionnel. J'adore ces éclairages-là, qui pour autant n'aboutissent pas sur des accompagnements derrière, sur de la reconverse. Tu vois ? Mais c'est en ça que je suis passionnée par l'accompagnement. C'est aussi permettre aux gens de se poser les bonnes questions. Et en fait, de se dire oui, ce qui se joue réellement derrière ma peur, il y a un vrai besoin. Et ce besoin-là, ce n'est peut-être pas nécessairement d'aller faire une reconversion professionnelle.

  • Stéphanie

    Je trouve cette question d'autant plus importante que là, depuis quelques années, on voit qu'il y a un vrai essor de l'entrepreneuriat qui est souvent porté comme la solution pour gagner plus, être libre et également donner du sens à son travail. Alors, je ne dis pas que tout ça, c'est faux. Mais est-ce que c'est vraiment une solution à encourager quand on se retrouve face à ce questionnement d'une reconversion ?

  • Gaëlle

    Honnêtement, je dirais que non. Parmi tous les entretiens que j'ai eus déjà depuis ces quatre dernières années, parce que je l'ai vu à plein d'étages, comme tu le dis, et c'est super que tu mettes ça en lumière, ce parallèle salariat versus entrepreneuriat, effectivement, je vois trop de personnes laisser entendre que si ça ne va plus dans le salariat, il faut que tu entreprennes. Sauf que tout le monde déjà n'a pas envie d'entreprendre et tout le monde n'est pas fait pour entreprendre. En tout cas, moi, je le vis depuis quatre ans et oui, je pourrais donner mille raisons de dire que ça peut être chouette d'aller entreprendre, mais je pourrais aussi trouver mille et une autres raisons pour te dire que, attention, ce n'est pas non plus le monde des bisounours. Tout le monde n'a pas forcément envie ou est forcément si capé pour gérer son stress, de gérer aussi l'incertitude financière. En tout cas, dans le monde du coaching, on sait quand même que… Notre plus grande douleur, c'est aussi de trouver des clients. Donc ça, c'est une vérité. Tu vois, et moi, je la défends. Je ne mets jamais de paillettes, en tout cas dans les yeux de ceux que j'accompagne et qui veulent se lancer dans le coaching. Mais tout ça pour dire que ça se joue aussi sur d'autres étages. J'ai eu là aussi une personne qui me laissait entendre qu'elle voulait un poste full TAD, donc full télétravail. Et en fait, en creusant dans l'accompagnement, on bat. à nouveau, ça a mis en lumière que finalement, il voulait du TAD parce que, par rapport à son parcours, il se disait que ça serait plus simple pour lui, ça lui éviterait de gérer des conflits en étant seul à la maison. Et en fait, quand tu creuses là-dessus, le risque qui se passe, c'est aussi de déclarer une forme d'isolement, en fait. Et si, en fait, tu laisses ça et que tu réponds juste à la demande en te disant d'accord, on va essayer de trouver un poste qui te convienne et aujourd'hui, ce qui a l'air de te convenir, c'est un poste full TAD, où tu es chez toi, où tu n'as plus de contact physique avec les gens, mais uniquement téléphonique, et que tu ne traites pas le réel problème de fond, qui est en fait comment gérer les tensions, comment gérer mes propres émotions face aux éventuels conflits qu'il pourrait y avoir au sein d'une équipe, le problème, c'est que tu n'accompagnes pas pour moi la personne dans la bonne direction, parce qu'en fait, tu nourris aussi, finalement, sa peur et sa croyance de se dire que la vie serait plus saine professionnellement si chacun travaillait. de manière isolée, indépendamment chez soi.

  • Stéphanie

    Surtout que c'est une vraie question. Chez les freelances, par exemple, beaucoup travaillent seuls chez eux. Et le fait de se retrouver isolée, c'est plutôt une difficulté sur le long terme.

  • Gaëlle

    Mais complètement. Moi, je l'ai vu quand j'ai changé de statut et que j'ai quitté le salariat et que j'ai monté mon entreprise. Ma première année, elle a été extrêmement difficile pour moi. J'ai mis du temps avant de m'adapter. à ce nouveau format, à être seule, en fait, à ne plus échanger. Et c'était difficile. Moi qui adore les interactions et qui aime les échanges en profondeur, ça a été très douloureux ma première année. Pour autant, c'était une nouvelle vie que j'avais choisie, que j'assumais et il n'était pas question pour moi de retourner sur du salariat. Mais clairement, j'ai dû prendre à bras le corps ce sujet-là pour me dire, OK, de quelle manière là, je peux aussi trouver un moyen, moi, de favoriser des interactions, des échanges. d'avoir des contacts réguliers avec d'autres entrepreneurs du coup, parce que finalement, on n'est pas préparé non plus à ça.

  • Stéphanie

    Et là, je pense à certains auditeurs qui nous écoutent et qui doivent se dire, Ah non, mais au contraire, c'est le rêve ! Parce que la personnalité va quand même beaucoup jouer dans tous ces choix de carrière.

  • Gaëlle

    Honnêtement. Moi, en tout cas, je sais que je suis une vraie pipelette, donc ce n'est pas possible pour moi d'être seule. Je l'ai toujours dit pour l'ensemble de Quête 2 Sens Pro. Ça a été en tout cas un sujet dès le départ de me dire, je sais qu'à terme, je ne serai pas seule dans mon entreprise. Et tu vois, je me suis entourée et aujourd'hui, on est trois.

  • Stéphanie

    On voit vraiment l'importance d'identifier toutes ces questions en amont pour ne pas s'y retrouver une fois qu'on est dedans. C'est sur le fait que là, on se dit, ah bah mince, j'avais pas pensé à ça, c'est difficile.

  • Gaëlle

    Mais c'est pour ça que, tu vois, j'insiste quand je dis que j'ai une démarche holistique parce que je prends la personne vraiment dans son ensemble et c'est hyper important pour moi que la personne, elle se connaisse. Parce que, bah du coup, tu sais exactement ce qui est finalement le no-go pour toi, tu vois. il y a des choses qui peuvent être acceptables il y a des choses sur lesquelles tu es prête à prendre sur toi c'est d'accord, mais c'est toujours en fait ce jeu d'équilibre et si tu as besoin de ces interactions là et que tu sais que si pendant une semaine tu n'as parlé à personne et que là tu vas finir dans un état émotionnel vraiment au plus bas, il faut que tu trouves des moyens dans ta semaine d'avoir ces moments là ces soupapes pour aller te recharger, pour aller échanger, pour donner un exemple concret parmi l'une des personnes que j'ai coachées récemment... on a pu mettre en lumière que pour elle, il y avait un critère qui était indispensable pour qu'elle puisse occuper sa fonction pleinement, c'était qu'elle ait un bureau, alors fermé ou en open space, il n'y avait pas forcément d'enjeu là-dessus, mais en tout cas qu'il y ait une vision sur l'extérieur. Elle avait vraiment besoin d'avoir vu sur la nature, sur des arts, parce que c'est quelque chose, un concernement qui venait favoriser sa capacité à se concentrer, notamment sur... sur son poste. Et en fait, elle a passé des entretiens et sur un des postes qu'elle convoitait, parce que vraiment sur l'annonce, il y avait tous ces critères, elle se disait c'est chouette, ça va être super. Et en fait, au moment de l'entretien, ils lui font la visite de son bureau et là, elle voit qu'elle est dans un bureau fermé, mais il n'y a pas de fenêtre, il n'y a pas d'extérieur. Et en fait, là, c'est l'hécatombe pour elle parce que dans son processus de recrutement, elle ne l'a appris que sur la fin, en fait. Tu vois, elle est en shortlist. Et clairement, on lui a fait comprendre que c'est elle qui avait le poste. Et là, ça a été difficile pour elle parce qu'elle s'est sentie un petit peu trahie, alors que finalement, c'est pas quelque chose sur lequel elle l'avait vraiment mentionné pendant le processus de recrutement, tu vois, en se disant, de toute façon, voilà, ça sera comme ça. Elle l'avait projeté et visualisé. Et là, ça a été la grosse douche froide de se dire, mince, le poste en question répond à tous mes critères sur le papier. Mais là... Tous les jours, au quotidien, venir dans cet environnement-là, je sais que ça sera en dissonance avec ma personnalité, mes besoins, et que ça va forcément avoir des conséquences sur ma fonction et sur mes objectifs, en tout cas sur les attentes de l'entreprise. Donc là, tu vois, il y a aussi des vraies dualités, un vrai questionnement à avoir et de se dire, OK, qu'est-ce que je fais ? Je renonce ou j'y vais ? Et qu'est-ce que je peux faire à mon niveau ? Et comment je peux échanger ? Et si finalement, ça ne va pas dans mon sens, est-ce que je suis OK de renoncer au poste ? Donc, tu vois, c'est en ça que c'est intéressant. J'aime bien dire que ça se fait. Ça paraît toujours très facile et très simple de se dire, il suffit de… Ou tu vois, l'entourage va dire, moi, je serais toi, à ta place, j'accepterais. Oui, mais en fait, c'est là toute la complexité de l'humain. C'est que déjà, d'un, on n'est pas à la place de l'autre. Et parce que nos attentes ne sont pas les mêmes que ceux du voisin. Mais c'est en se connaissant aussi et en sachant tout ça qu'on arrive déjà même à… poser nos propres limites de ce que l'on veut dans ce projet de reconversion. Et c'est en ça, je trouve que c'est intéressant. Pour moi, c'est là que joue le réel enjeu. Ça commence déjà par se fixer aussi son propre cadre pour savoir ce que l'on veut pour la suite.

  • Stéphanie

    Là-dessus, je trouve vraiment cet exemple très parlant parce que d'autres personnes auraient trouvé ça complètement futile, en fait, comme critère. Tu ne peux pas laisser une opportunité pareille pour une fenêtre avec une vue. Alors que pour d'autres, ça va être un critère tellement essentiel de leur bien-être au quotidien que c'est impensable de faire autrement.

  • Gaëlle

    C'est ça qui est intéressant parce que tu peux aller interroger tes clients sur tous les sujets qui sont entre guillemets sur une simple feuille A4 qui correspond à une annonce d'emploi. Et moi, j'adore me plonger avec eux et dire, attends, on y va vraiment ? Là, on va se projeter, on va visualiser. Et qu'est-ce que ça vient dire au fond de toi ? Tu vois, c'est quoi les sensations ? C'est quoi les émotions ? Et quand la personne, elle demande ça, tu vois, moi, des fois, je vois des annonces, je tire vraiment la sonnette d'alarme en disant, attention, là, on dirait quand même que la personne, elle a tout mis, quoi. Ils veulent le mouton à cinq pattes, tu vois. Et en plus, quand ils terminent par, attention, cette liste… n'est pas exhaustive, trois petits points, je leur dis vraiment Ok, on va bien préparer l'entretien de recrutement et on va s'assurer de où sont les limites et quels sont les moyens qui sont mis à votre disposition. Parce que là, le risque, c'est que dans six mois, ils me rappellent en disant Je ne tiens plus. Je n'ai plus d'équilibre de vie pro-perso. Je suis épuisée. On m'en demande toujours plus et pour hier. Il n'y a pas de moyens mis en œuvre. Très souvent, c'est ce que j'entends en tout cas. Je mets vraiment un point d'honneur à bien étudier les propositions que l'on fait.

  • Stéphanie

    Pour toi, quelles sont les grandes questions essentielles à se poser avant d'entamer un projet de reconversion ?

  • Gaëlle

    Déjà, je dirais que la première, c'est de venir s'interroger émotionnellement. Tu sais, c'est un peu ta météo interne de dire, OK, comment je me sens aujourd'hui ? Comment ça va ? Qu'est-ce que ça vient dire, finalement, cette sensation de vouloir partir, comme je le disais un petit peu plus tôt ? Est-ce que j'ai vraiment le sentiment d'avoir fait le tour et j'ai besoin d'aller me challenger et d'être nourrie autrement ? Est-ce que c'est vraiment, je ne suis plus forcément passionnée par mon métier ou sans forcément parler de passion, plus un grand intérêt pour ce que je fais aujourd'hui ? Ou alors, est-ce qu'il y a une forme, entre guillemets, de fuite par rapport à une situation, par rapport à un événement soudain ? Et on se dit que peut-être quitter cet environnement-là, ça faciliterait notre quotidien. Déjà, je partirais sur cette première question que viennent dire vos émotions. Pour ceux qui diraient oui, je pense vraiment que la solution, c'est de partir. C'est aussi de se demander, est-ce que demain, en s'imaginant que là, vous quittez cette entreprise, ça va vraiment… solutionner votre problème et la problématique du moment. Ça, parfois, ça peut aider à vraiment se dire, si on est honnête avec soi-même, à se dire, OK, est-ce que je ne cherche pas à fuir une situation conflictuelle ou est-ce que c'est vraiment plus un intérêt pour un nouveau statut, un nouveau poste, en tout cas pour une nouvelle vie professionnelle qui se joue. Et troisièmement, je dirais encore la notion de place. Est-ce que j'ai suffisamment de place aujourd'hui pour accueillir ce nouveau projet professionnel ? mais plutôt, comme je le disais un peu plus tôt, de se dire oui ou non. C'est vraiment ensuite, est-ce que je peux me faire de la place ? Qu'est-ce qui m'empêche de me faire de la place ? De quoi j'ai besoin pour me faire cette place ? Et là, on peut commencer à entreprendre un premier pas. Et le premier pas, ça peut être aussi de commencer à se renseigner sur les professionnels qui existent aujourd'hui dans le milieu de la reconversion professionnelle et d'aller s'interroger sur ce qu'ils proposent. Parce qu'après... Il y a aussi l'enjeu de trouver le bon professionnel. Mine de rien, entre tous les coachs, tous les conseillers, l'accompagnement professionnel, toutes les structures et tous les acteurs aujourd'hui qui existent sur le marché de la reconversion, c'est vrai que ce n'était pas évident aussi de trouver la bonne personne.

  • Stéphanie

    Il y a des dispositifs prévus pour ça, pour aider justement dans ce parcours de reconversion ?

  • Gaëlle

    Alors, il existe différents dispositifs, effectivement. En amont... de la reconversion professionnelle et même après, je dirais qu'en amont, il y a quand même le projet de transition professionnelle qui était anciennement le CIF, le congé individuel de formation, qui là permet de s'absenter de son poste si tu as pour vocation de partir sur un besoin de formation longue, par exemple. Il y a aussi la VAE, la validation des acquis par l'expérience, qui permet de reconnaître officiellement aussi les compétences que tu as acquis durant ton... ton expérience professionnelle. Tu as des aides proposées par France Travail aussi pour les demandeurs d'emploi, comme l'aide individuelle à la formation. Tu as le bilan de compétences que beaucoup connaissent, qui va être souvent un dispositif qui va être conseillé pour les gens qui se disent, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie professionnelle et vers quoi je peux me tourner. Mais il existe plein d'autres formats aujourd'hui. Moi, tu vois, j'ai lancé aussi un format plus court qui permet aussi aux gens d'avoir des réponses rapidement parce que c'est vrai que le bilan de compétences c'est aussi un accompagnement long qui nécessite toute une phase d'introspection donc ça a un coût et je trouve en tout cas, moi je le vois depuis 2020, comme tu le disais tout à l'heure le marché du travail évolue, je trouve qu'aussi les dispositifs et les moyens évoluent et ça c'est bien parce qu'il y a plus de flexibilité aujourd'hui et je trouve que ça répond vraiment à l'air du temps moi j'ai plus en plus de personnes qui veulent des réponses vite et rapides J'ai toujours aussi des gens qui veulent introspecter, apprendre à se connaître et retirer un peu toutes les étiquettes qu'on leur a collées et se dire, OK, sans être la mère de, la fille de, la femme de, en fait, qu'est-ce que je veux là aujourd'hui ? Et donc, le bilan de compétences est un bon dispositif pour ça. Mais c'est vrai qu'il y a plein d'autres formats d'accompagnement, de formation, des coachings qui permettent aussi d'avoir des réponses sur sa carrière. Et en termes d'aide, il y a tous les dispositifs qui sont liés. à des projets de création d'entreprise comme l'ACRE. Il y a des dispositifs aussi pour ceux qui n'ont pas encore forcément pris leurs décisions mais qui malheureusement viennent de perdre leur activité et ont été licenciés dans leur entreprise, licenciés économiques. Donc il y a des dispositifs autour. des CSP aussi, pour leur permettre un accompagnement personnalisé et les aider justement à préparer cette reconversion. Donc c'est vrai qu'il existe beaucoup de choses. Moi, j'invite vraiment tous les auditeurs qui nous écoutent à se renseigner sur les dispositifs de leur région, parce qu'en plus, d'un bassin à un autre, on a parfois des subtilités dans les dispositifs ou dans les aides. Il y a des accompagnements aussi qui sont spécifiques. pour des solopreneurs, pour des femmes. Donc voilà, il existe quand même pas mal d'aides, je trouve, en France. Et ça, c'est quand même une chance quand on veut se lancer dans une reconversion professionnelle. Donc je invite vraiment tous les auditeurs à se renseigner.

  • Stéphanie

    Et le point de départ, ça peut être de se faire accompagner, même pour être guidée dans la découverte de ces dispositifs. Parce que c'est vrai qu'on ne sait pas toujours où chercher et comprendre en quoi ça consiste.

  • Gaëlle

    Exactement. C'est vrai, tu fais bien de le souligner. Parfois, ça peut même être l'objet d'un accompagnement pour déjà trouver le bon dispositif selon son objectif.

  • Stéphanie

    Et donc, tu interviens justement dans le cadre de ces accompagnements, que ce soit avec des bilans de compétences ou une orientation plus coaching, on va dire. Toi-même, tu as vécu une reconversion, on en parlait au tout début. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ton parcours, ce qui a créé le déclic ? Et par rapport à tout ça, tout ce qu'on a dit, pourquoi tu es devenue indépendante plutôt que simplement de changer de structure ?

  • Gaëlle

    Très intéressant, ta question. Tout à l'heure, tu vois, je disais que j'ai mis dix ans avant d'entreprendre pour oser me lancer. Et pour autant, il y a une phrase qui ne m'a jamais lâchée quand j'étais salariée, c'était renoncer, c'est gagner En fait, moi, j'ai grandi avec une mère qui m'a toujours dit tu sais, les plus gênés s'en vont. Et elle m'a déposé cette petite graine quand j'étais très jeune et c'est vrai que Professionnellement, je n'ai jamais eu peur de partir des entreprises et de quitter dès lors que je ne me sentais plus forcément à ma place. J'ai connu le bore-out, quand on s'ennuie au travail et que vraiment une minute, tu as l'impression que c'est une heure. J'ai connu plein de formats dans l'insertion professionnelle, parce que moi, je viens de ce milieu-là et j'ai toujours évolué dans ce milieu. Donc, si tu veux, j'ai toujours eu la sensation que j'étais… au bon endroit au niveau de mon métier parce que je suis une vraie passionnée par l'accompagnement. Pour autant, je me suis toujours trouvée instable professionnellement quand j'étais dans le salariat parce que je n'avais pas peur de renoncer et de partir dès lors que ça ne me plaisait plus ou dès lors que j'avais le sentiment d'avoir fait le tour. Et moi, j'ai un cycle un peu professionnel et tu vois, autour de deux ans et demi, trois ans, très souvent, ça va être là où je vais commencer à m'interroger et à me dire, bon, est-ce que j'ai le sentiment d'avoir fait le tour ? Qu'est-ce que je peux initier dans mon entreprise ? Et si j'avais l'impression que je ne pouvais rien faire ou que l'entreprise ne me rejoignait pas dans ma vision parce que moi, à l'instant T, j'avais envie d'autre chose, c'est vrai que je quittais les entreprises. Et en fait, ce sentiment d'instabilité professionnelle a été quand même une blessure pour moi, même si j'aimais mon métier, parce que j'avais toujours l'impression que j'avais un problème alors que les autres, je les entendais dire Moi, ça fait 8 ans que je suis dans ma boîte. Moi, ça fait 10 ans. Moi, ça fait 17 ans. Et je les regardais comme des extraterrestres parce que j'avais déjà finalement cette connaissance de moi-même et cette petite voix qui me disait Waouh, qu'est-ce que je les admire, moi je sais que jamais je m'entendrai dire ça en fait. Tu vois, je le savais au fond de moi, mais je ne m'autorisais pas à l'assumer. J'avais peur en fait. Et si tu veux, au fur et à mesure de mon parcours, cette petite graine qu'elle m'a déposée m'a à la fois servi et a nourri en fait mon audace et ma capacité à oser partir, mais pour autant… J'ai toujours eu le sentiment que j'avais un problème, parce que qu'est-ce qui faisait que les autres arrivaient à tenir et pas moi ? Bien entendu, maintenant, avec le recul et quatre ans après, je le sais. En tout cas, c'est l'histoire que je raconte. C'est que je n'étais pas faite pour le salariat. Et vraiment, aujourd'hui, mon moteur après quatre ans, donc là, je peux le dire parce que j'ai passé le cycle des deux ans et demi, trois ans, je sais que je suis à la bonne place. Mais à l'époque, c'était difficile pour moi de me dire, mais j'adore mon métier, mais ça n'a pas de sens de partir encore une fois à la concurrence, en fait. Parce que l'insertion professionnelle est un petit monde. Et en plus, ça fonctionnait beaucoup par appel d'offres. Donc, si tu veux, non seulement je me sentais instable professionnellement parce que je partais régulièrement, mais en plus, de par mon métier qui fonctionne par appel d'offres, je n'avais jamais de visibilité à plus de deux ans sur ma fonction. Donc, même si tu signais un CDI, tu savais qu'il y avait une épée d'amoclès au-dessus de la tête parce que peut-être que dans deux ans, le marché sur lequel tu étais ne serait pas remporté par ton entreprise. Et du coup, on te remercierait et tu devrais encore chercher. Donc moi, c'est vrai que j'ai avancé pendant 13 ans comme ça, à ne pas me sentir finalement sereine professionnellement, malgré un CDI. Et en fait, le déclic, ça a été en 2020, où j'ai eu une épreuve personnelle qui a été très douloureuse. J'ai perdu mon meilleur ami d'un cancer. Et en fait, ça a fait l'effet d'un électrochoc pour moi parce que je me suis dit, mais mince, si jeune, qui peut s'arrêter du jour au lendemain ? Moi, j'ai l'impression d'être en quête d'une réussite professionnelle et d'être cet amnistère qui court dans cette roue sans avoir de sens parce que tu ne sais pas ce qui peut t'arriver dans deux ans. Et finalement, est-ce que c'est ça la vie professionnelle ? Est-ce que c'est ça que je me veux ? Est-ce que ça n'avait vraiment pas de sens ? Et avant de me poser ces questions-là, ça a tapé de plus en plus fort. Et pendant le Covid, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai demandé une rupture conventionnelle à ma direction. Et je leur ai dit stop, j'arrête tout. Et ils m'ont demandé pourquoi et qu'est-ce que tu vas faire ? Mais enfin, parce que moi j'étais quand même la vraie professionnelle hyper impliquée dans la boîte. donc j'avoue que personne n'a compris mais moi ça m'a fait l'effet d'un électrochoc de perdre mon meilleur ami parce que je me suis dit mais en fait je vais oser vivre ma vie de rêve en fait, ma vie idéale mon plus grand regret ça aurait été de jamais essayer d'entreprendre et en fait ça fait dix ans qu'on me raconte l'histoire que c'est jamais le bon moment donc allons-y, allons voir en fait de plus près et c'est ce qui a fait que j'ai choisi de devenir indépendante et cette fois-ci de ne plus partir dans une autre entreprise et partir à la concurrence comme le Je le faisais depuis une dizaine d'années.

  • Stéphanie

    Et par rapport à, justement, tous les obstacles que tu t'imaginais, tout ce qui, pour toi, faisait que tu te disais, ben non, ce n'est pas le moment, etc. Est-ce qu'avec le recul, aujourd'hui, tu as l'impression d'avoir effectivement rencontré des obstacles particuliers dans le fait de devenir indépendante ?

  • Gaëlle

    Oui. Alors, en plus, à plusieurs niveaux. Déjà, je commencerais par l'obstacle financier. Parce que moi, c'était ma plus grande crainte en me lançant, de me dire, est-ce que je vais pouvoir gérer la trésorerie ? Est-ce que j'ai suffisamment de capital pour me lancer ? Donc moi, c'est vrai que dans mes accompagnements aujourd'hui, j'insiste vraiment pour se constituer un fonds d'urgence, savoir réellement de combien on a besoin sur son projet, de connaître précisément toutes les charges et tous les engagements que l'on a financièrement. avant de se lancer, parce que plus on est précis, plus ça évite d'être nourri par cette peur qui peut te freiner à te lancer. Donc moi, en tout cas, n'ayant pas reçu forcément d'éducation financière là-dessus, oui, ça a été mon premier obstacle, vraiment gérer la peur du manque, en fait, du manque à gagner et du manque aussi à gérer correctement sa trésorerie. Après, le deuxième obstacle, ça a été d'un point de vue administratif. Tu vois, juridique, parce que moi, je déteste la paperasse. Tu vois, je fais un clin d'œil à toi, mais c'est vrai que du coup, quand j'ai découvert ce que tu faisais, je me suis dit waouh, mais c'est formidable en fait ! Quelqu'un qui nous aide sur la complexité de nos démarches administratives, mais c'est formidable. Parce que moi, en tout cas à l'époque, j'ai vraiment grandi là-dessus, mais il y a quatre ans en arrière, c'était un vrai point de bouleur. Je ne me sentais pas suffisamment rigoureuse pour pouvoir gérer en fait. cette charge administrative. C'est d'ailleurs pour ça qu'on m'avait orientée vers le statut de la micro-entreprise, en me disant, tu verras, c'est simplifié, ça sera moins complexe, ça devrait te plaire. Mais pour autant, ça n'avait pas enlevé mes peurs, si tu veux. Donc, moi, ça a été aussi un obstacle dès le départ à gérer. Et en plus, comme j'avais pour projet de lancer mon organisme de formation, à chaque fois que j'en parlais dans mon entourage, je comprenais bien qu'il fallait que je sois préparée et prête. pour gérer justement la partie administrative et juridique. Et après, je dirais que les autres obstacles qui sont propres aux entrepreneurs, ils sont aussi après d'ordre personnel et émotionnel et psychologique, parce que, comme je le disais, l'entrepreneuriat, c'est les montagnes russes, donc c'est aussi tout ce qui va être d'ordre émotionnel, la gestion de son stress, comment tu fais face aux incertitudes, comment tu fais face au dernier décret, au changement de loi, et encore une fois. comment tu trouves aussi ton équilibre de vie dans tout cet écosystème. C'est pour ça que je reviens encore à cette notion de soutien et de se poser les bonnes questions et de se dire j'ai identifié qu'il y a ces obstacles-là, rien ne m'y pensait, ça me file de l'urticaire. Comment je peux faire pour être accompagnée et avancer quand même sereinement dans mon projet ?

  • Stéphanie

    Tu penses qu'on peut être vraiment prêts sur ces questions ?

  • Gaëlle

    Je pense que c'est vraiment le vivant que tu apprends à me poser. à évaluer ton niveau de stress face à ces obstacles. Pour moi, oui, quand même, ça mérite de se poser la question et de s'y préparer parce qu'il y a peut-être des choses qui peuvent vraiment abaisser ton niveau de peur. Après, moi, maintenant, avec quatre ans d'expérience, donc ce n'est pas non plus énorme, mais quand même avec quatre ans de recul, j'ai compris qu'aujourd'hui, face à des obstacles, je les vois plus comme des défis. Et je me rassure en me disant que finalement, je sais faire. Je sais avoir la bonne... démarche, je sais avoir la bonne posture, je sais me poser les bonnes questions et plutôt que de me nourrir de la peur et d'être paralysée, de ne pas avancer sur le sujet ou de fermer les yeux et de dire non, non, je vois pas de quoi on parle et puis je continue en mettant des œillères, ça me permet finalement d'avoir une démarche plus entreprenante face à mes peurs en me disant ok, là il se joue ça pour moi, comment je peux faire qui est déjà passé par là, comment je m'entoure moi j'avoue que j'ai un mot d'ordre aujourd'hui, c'est je demande de l'aide... Je n'ai pas peur de dire que je ne sais pas ou que ce sujet-là, il ne me génère pas des bonnes émotions. Est-ce que toi, tu y as déjà été confrontée ? Est-ce que tu peux m'aider ? Est-ce que tu as des tips, des conseils ? Je trouve que ça aide énormément. Oui, en quelque sorte, on peut être préparé.

  • Stéphanie

    Au moins poser des bases.

  • Gaëlle

    Vraiment. Ça permet de solidifier vraiment les fondations. Et bien entendu, tu ne sais pas ce qui va arriver sur le chemin. En tout cas, oui, je suis prête à retrousser les manches et à y aller. Ça me fait moins peur.

  • Stéphanie

    De toute façon, je pense que tous ceux qui se lancent dans l'entrepreneuriat diront la même chose, ça fait grandir. On n'a pas le choix, on est confrontés, on y va.

  • Gaëlle

    Et je trouve finalement, je ne sais pas si toi, tu as déjà posé cette vision de cette manière-là, mais moi, je me dis qu'avec le temps, c'est OK, ça fait vraiment partie des étapes. Et c'est sur ce chemin-là qu'on grandit et on se construit. Et tu vois, la gueule d'il y a quatre ans en arrière, qui avait des rêves plein la tête et qui s'imaginait avoir un organisme de formation avec tant de salariés, tant d'équipes, gérer tant de chiffres d'affaires et autres. En fait, c'est génial de se dire, ben non, en tout cas, moi, je n'étais pas capée pour déjà brasser des millions et déjà me structurer et avoir 50 personnes sous ma coupe. Ben non, en fait, ça fait partie du processus. Et je trouve que ce sont déjà les... les premiers défis, les premiers obstacles, et de voir aussi comment tu les surmontes pour ensuite passer le second palier. Et moi, maintenant, je vois l'entrepreneuriat comme ça. Ce sont en fait des jalons qu'il faut passer étape par étape. Et une fois que tu l'as fait, tu te dis Ok, c'est bon, je suis outillée, j'ai ma méthode, je sais comment faire, et je vais me découvrir sur le chemin, bien entendu, parce que je n'ai pas non plus de baguette magique, mais en fait, c'est ok.

  • Stéphanie

    Oui, je te rejoins assez dans l'état d'esprit avec vraiment ces paliers qu'on franchit. Après, à chaque palier, justement, on a d'autres questionnements, d'autres défis, ou parfois les mêmes défis, mais dans une autre ampleur.

  • Gaëlle

    C'est ça.

  • Stéphanie

    Et je crois qu'on n'a jamais fini vraiment de se découvrir à travers tout ça.

  • Gaëlle

    Oui, non. Moi, aujourd'hui, je me suis entourée d'autres entrepreneurs qui sont à des niveaux. bien plus élevés que les miens. Et en fait, on a ces similitudes-là dans nos ressentis. Mais comme tu le dis, en fait, ça ne se joue pas au même niveau. Mais pour autant, les peurs, les obstacles, les défis, ils sont là, en fait, dans une moindre mesure, parfois, selon là où on se situe. Mais en tout cas, je me rends compte que on sait faire. Et c'est vraiment ça que j'ai envie de dire à nos auditeurs, c'est qu'on est capable de bien plus qu'on peut l'imaginer. Mais il faut accepter parfois que le chemin soit peut-être un peu plus lent, un peu plus long que d'autres. Et ça permet aussi de venir nourrir, tu sais, cette patience en fait. Je parle beaucoup de cultiver cette patience parce qu'on est dans une ère aujourd'hui où tout va vite, où on a l'impression que tout le monde réussit rapidement et on ne parle pas suffisamment, en tout cas moi je trouve, de tout ce cheminement et de tout ce par quoi on passe. Donc j'aime échanger sur vraiment tout. toutes ces étapes de la reconversion, de comment oser se lancer, de par quoi il faut passer, et cette notion de place et d'espace, parce qu'on a trop souvent l'impression que c'est bon, avant j'étais prof, aujourd'hui je suis comptable, ma reconversion s'est super bien passée, c'est génial. Mais en fait, personne ne nous dit toute la phase d'exploration et toutes les coulisses de cette transformation.

  • Stéphanie

    Et tu me fais penser à une question qu'on n'a pas du tout abordée. la question des femmes. Parce que vraiment, j'ai l'impression que c'est particulièrement difficile pour les femmes de se projeter, de s'autoriser. à rêver d'un projet, de le mettre en œuvre. Et encore plus si on parle d'un grand projet, on a ce côté souvent de la bonne élève qui ne fait pas trop de vagues et remplit bien toutes les cases. Est-ce que c'est une difficulté supplémentaire que tu observes ?

  • Gaëlle

    Alors oui, même si, je vais dire, 8 personnes sur 10 que j'accompagne sont des femmes. Donc on pourrait se dire... Est-ce que les femmes sont plus audacieuses que les hommes ? Je n'en sais rien. Mais il est vrai qu'il y a cette vraie question de s'autoriser. Et j'aime le fait que tu l'aies souligné, parce que je trouve que c'est vraiment ce qui se joue. J'ai beaucoup de femmes que j'accompagne qui ne s'autorisent pas. Qui ne s'autorisent pas à rêver suffisamment grand, qui ne s'autorisent pas même à verbaliser, qu'elles ont un atout, une expertise de plus en plus, qu'elles ont une valeur ajoutée qui n'est pas... du même niveau que d'autres. Et en fait, les femmes se minimisent énormément. Elles n'osent pas libérer pleinement leur potentiel, elles n'osent pas prendre leur place. On est dans une société où beaucoup dénoncent aussi ces formes de patriarcat, en quelque sorte, de la femme qui est ramenée à son physique, de la femme qui est ramenée à son jeunisme. Il y a plein de sujets. Et c'est vrai que déjà la première pression que l'on se met, c'est celle que l'on s'impose et déjà s'autoriser à faire des choses, à faire différemment, à aller à contre-courant, c'est déjà un sacré défi pour les femmes et en tout cas pour les femmes que j'accompagne.

  • Stéphanie

    Alors pour les auditrices en particulier, mais également les auditeurs, restez quand même avec nous, qui rêvent d'une autre carrière et qui n'osent pas se lancer, donc quels conseils tu leur donnerais ?

  • Gaëlle

    Je terminerais en disant, oser, oser faire le premier pas, en fait, pas forcément oser se lancer, démissionner et tout plaquer, non, mais oser faire ce premier pas qui va vous rapprocher déjà de votre objectif, de votre projet de vie, parce que pour moi, cultiver ce courage-là, c'est déjà entreprendre votre vie, c'est reprendre la main sur votre carrière. Donc, si pour vous, ça vous semble difficile et que pour faire ce premier pas et oser, vous avez besoin d'avoir... personnes qui soient à vos côtés, assumez-le. Il n'y a pas de honte et il n'y a pas de mal à dire j'ai besoin d'aide. J'ai juste besoin qu'on m'aiguille. Mais vraiment, faites-le parce que pour toutes les personnes que j'ai accompagnées qui ont franchi ce pas-là, le retour est le même à chaque fois. C'est qu'est-ce que je regrettais de ne pas l'avoir fait.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup Gaëlle.

  • Gaëlle

    Avec plaisir Stéphanie, merci à toi.

  • Stéphanie

    Et donc, vous pouvez retrouver Gaëlle sur LinkedIn en particulier. et également sur son site directement, quete2senspro.fr. De toute façon, comme d'habitude, vous aurez tous les éléments, les liens dans la description de l'épisode. Merci à Gaëlle pour tous ses bons conseils. J'espère que cet épisode vous a plu et vous aide dans votre propre parcours. Comme d'habitude, retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperasse.com. Retrouvez également tous les liens utiles dans la description de l'épisode sur la plateforme sur laquelle vous écoutez. En plus, on n'en a même pas parlé pendant l'interview, mais Gaëlle est Top Voice LinkedIn 2024. Que ce soit sur son compte, sur la page de Quête de Sens Pro ou maintenant même sur Instagram, vous allez voir que vous allez retrouver plein de conseils pour vous aider. Donc je vous mets tous les liens dans la description et également sur jaimelapaperasse.com. Merci pour votre écoute et à très bientôt pour un nouvel épisode.

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