73 - Quitter l'Education Nationale pour entreprendre : témoignage de Léa cover
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J'aime la paperasse - Micro-entreprise, entrepreneuriat & administratif

73 - Quitter l'Education Nationale pour entreprendre : témoignage de Léa

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29min |29/08/2024
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73 - Quitter l'Education Nationale pour entreprendre : témoignage de Léa

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Description

Quand on est dans la fonction publique et qu'on a des rêves d'entrepreneuriat, ce n'est pas toujours simple à conjuguer. On pense bien sûr à celles et ceux qui en ont marre de leur emploi, des conditions de travail, qui ne s'y épanouissent pas. Mais on oublie ceux qui aiment profondément leur métier et ont simplement envie d'autre chose.


C'est le cas de Léa Falcone, consultante en intégration des réflexes archaïques, qui nous raconte son parcours vers l'entrepreneuriat :

  • L'idée d'entreprendre,

  • Les tentatives pour concilier sa création d'entreprise avec son métier d'enseignante,

  • La décision de quitter son emploi,

  • L'obtention de la rupture conventionnelle, si rare dans l'Education Nationale,

  • Les obstacles rencontrés, et au contraire ce qui l'a aidée dans sa démarche,

  • Ses projets à venir.


Un témoignage en toute simplicité pour partager et inspirer les futurs indépendants qui n'osent peut-être pas franchir le pas de la création d'entreprise et qui ont besoin d'entendre que c'est possible. Même quand on est fonctionnaire !


Retrouvez Léa sur Instagram


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/153

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Transcription

  • Stéphanie

    Quitter la fonction publique pour entreprendre, ça demande de l'audace et c'est le choix que Léa a fait et elle nous offre son témoignage sur le podcast J'aime la paperasse. Elle revient sur son parcours, elle est encore en pleine transition professionnelle et elle nous explique par quoi elle est passée jusqu'à son départ de l'éducation nationale en rupture conventionnelle. C'est un témoignage inspirant qui j'espère vous plaira. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci beaucoup Léa de participer à cette interview, c'est un plaisir de te recevoir.

  • Léa

    Merci à toi, c'est une première pour moi et je suis vraiment très contente que ce soit dans ton podcast.

  • Stéphanie

    Alors Léa, tu es encore en transition au moment où on enregistre cet épisode, donc peut-être qu'au moment de sa diffusion, tu seras encore plus avancée dans ton projet. Et donc tu es actuellement professeure au collège ?

  • Léa

    Oui.

  • Stéphanie

    et tu te lances comme consultante en intégration des réflexes archaïques.

  • Léa

    Tout à fait.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu ton parcours dans les grandes lignes ?

  • Léa

    Avec plaisir. Alors en fait, aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu être prof. C'est vraiment le cliché de la petite fille qui veut d'abord devenir maîtresse parce qu'elle est fan de ses maîtresses et de ses maîtres qu'elle rencontre en primaire. Et c'est vraiment toujours quelque chose qui m'a suivie au collège, au lycée. J'ai été spécialement attirée par les matières scientifiques. Et j'avais cette chose à l'intérieur de moi qui me disait que les mathématiques, c'était tellement détesté par les gens, globalement, que moi, j'y arriverais. J'y arriverais à faire aimer les maths et à donner envie de faire des maths. Donc, c'est vraiment quelque chose qui m'a poursuivie tout au long de mes études. Et donc j'ai eu le cursus classique, j'ai été en fac de mathématiques et j'ai passé au fur et à mesure aussi tout ce qui était lié à la petite enfance, c'est-à-dire mon BAFA, j'ai été surveillante, j'avais vraiment aussi cette appétence à travailler avec les enfants. Et donc j'ai eu mon CAPES, ça a été un des plus beaux jours de ma vie, de me dire que j'avais réalisé ce premier rêve de devenir enseignante en 2007. Je suis rentrée dans ce métier avec beaucoup de joie, avec beaucoup d'envie et vraiment, je faisais le métier de mes rêves. Donc voilà, j'ai vraiment un parcours très classique avec la petite fille qui voulait être prof depuis toujours.

  • Stéphanie

    2007, donc là, ça fait 17 ans ?

  • Léa

    C'est ça. Effectivement, en 2007, quand j'ai commencé, je me disais que je ferais ce métier-là toute ma vie. Parce qu'on parle de vocation et pour le coup, ça l'est, même toujours. C'est toujours une vocation d'avoir envie d'aider des enfants, de les accompagner dans les apprentissages. Et globalement, je me suis rendue compte que ce qui me passionnait, c'était l'apprentissage, globalement.

  • Stéphanie

    Et là, quand tu en parles, on sent encore que c'est un métier que tu aimes.

  • Léa

    Ah oui, vraiment.

  • Stéphanie

    On s'interroge encore plus sur le fait de devenir indépendante. Qu'est-ce qui a créé le déclic ? Pourquoi tu as voulu devenir indépendante ?

  • Léa

    Alors, souvent, on me pose cette question parce qu'effectivement, comme je suis une professeure investie, motivée, ça étonne toujours les personnes que je parle de l'éducation nationale. Alors, plus qu'un déclic, je pense que c'est un chemin qui était ponctué de petits déclics, en fait. Le premier déclic, ça va faire aussi cliché, mais ce n'est pas grave, j'assume. C'est la naissance de mon premier enfant. Alors oui, devenir maman, c'est OK, ça chamboule tout le monde. Enfin voilà, on le sait tous. Mais c'est cet enfant-là, tel qu'il était, où j'ai senti qu'il était un peu différent depuis sa naissance. Il ne réagissait pas comme tous les autres enfants. Et donc, j'ai commencé à me poser beaucoup de questions, à lire beaucoup justement sur le développement du cerveau de l'enfant. sur les atipis, sur tout ça. Et ça, ça a changé ma vision de la vie, ça a changé ma vision de l'enseignement, ça a changé tout, en fait. Et de là, j'ai commencé déjà à entreprendre dans mon enseignement des adaptations pédagogiques auxquelles je n'aurais jamais pensé avant par rapport à tous les troubles d'isthme, par rapport à tous les troubles de l'attention, etc. Jusqu'à venir à une pédagogie flexible, avec une classe flexible, où les élèves, à certains moments, ont la possibilité de choisir des assises différentes parce qu'ils se sentent mieux comme ça pour apprendre. On peut mieux apprendre allongé, on peut mieux apprendre debout, on peut mieux apprendre en bougeant. Et de là, en fait, est partie toute une série de lectures d'intérêts pour... Les pédagogies alternatives, les neurosciences, clairement, c'est ça qui a commencé à me passionner. Et de fil en aiguille, moi, je sentais que j'avais trop de frustration à l'intérieur de moi au sein de l'éducation nationale. Alors, honnêtement, je ne suis pas venue là pour critiquer à longueur de journée l'éducation nationale. Effectivement, il y a des dysfonctionnements, on le sait tous. On les connaît tous, encore plus quand on est de l'intérieur. Moi, je préfère parler de ce que j'ai ressenti moi dans mon quotidien de prof. Et ce que je ressens moi dans mon quotidien de prof, c'est trop de frustration de laisser certains enfants au bord du chemin. Je resitue le contexte. peut-être que les gens ne se rendent pas trop compte, c'est 50 minutes de cours rythmées par des sonneries. Il y a un début, il y a une fin. Il y a un programme à tenir avec des élèves qui ont tous des niveaux différents, mais on a un programme à tenir avec des besoins particuliers pour chaque élève. Et en fait, à la fin des 50 minutes, moi, à chaque fois, j'avais la frustration de me dire, tel élève, je n'ai pas pu l'aider aujourd'hui. Tel élève m'a posé une question, je n'ai pas eu le temps d'y répondre. Et cette frustration-là, au quotidien, vraiment, c'est devenu quasiment insupportable. Je rentrais le soir, j'étais émervée, en colère par cette frustration qui avait grandi en moi au cours de la journée. Et là, je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. Voilà.

  • Stéphanie

    Et quand tu as commencé à préparer ton projet, est-ce qu'au départ, c'était plutôt comme une activité complémentaire ? Parce que justement, tu aimes ton métier et tu ne voulais pas forcément partir. Ou est-ce que dès le départ, tu t'orientais plutôt vers une reconversion ?

  • Léa

    Alors au début, j'ai voulu concilier les deux. Parce que je pense que tout enseignant a quand même cette chose-là, une espèce de se dire qu'on est quand même en sécurité dans cette institution qui est l'éducation nationale. Il y a une sécurité financière, il y a une sécurité sur l'avenir qui est plus certain que dans d'autres métiers, surtout dans l'entrepreneuriat. Et donc du coup... Mon premier réflexe, c'est de me dire qu'on va accumuler les deux. Et là, effectivement, je me suis rendue compte que ça n'allait pas être possible. Parce que ce que je voulais faire était trop proche de ce que je proposais à l'éducation nationale. Et du coup, ils allaient refuser.

  • Stéphanie

    Du coup, la barrière pour toi, ça a vraiment été le cadre légal, administratif et le fait que ton employeur n'accepte pas le cumul de projet.

  • Léa

    Tout à fait. Et puis, quand j'ai commencé à me renseigner, j'ai compris aussi que ces derniers temps, la loi, justement, s'était durcie par rapport à ça et que j'aurais peu de chance d'avoir accès à un cumul d'activité. Voilà. Alors après, je sentais à l'intérieur de moi, à cette époque-là, quand j'ai commencé à me renseigner pour le cumul d'activité, je ne savais pas encore précisément quel serait mon projet. Mais je savais que c'était dans l'accompagnement des enfants en difficulté, en trouble d'apprentissage, etc. Mais je n'avais pas encore rencontré les réflexes. Il fallait que je trouve vraiment ce qui m'animait. Mais c'est vrai qu'au début, quand j'ai commencé à parler d'un projet autour de l'accompagnement des enfants en difficulté d'apprentissage, tout de suite, les portes se sont fermées pour un cumul.

  • Stéphanie

    Tu dirais que tu as mis combien de temps entre le moment où tu as commencé à te dire tiens je vais faire autre chose et vraiment le moment où tu as pris la décision et fais les démarches ?

  • Léa

    La naissance de mon enfant il est né il y a presque huit ans et j'ai commencé à me renseigner il y a deux ans. Donc en fait il y a six ans qui se sont passés entre l'envie de me dire il y a un moment mon chemin sera ailleurs et vraiment je commence à me renseigner sur les possibilités.

  • Stéphanie

    Donc tu dirais que dans toute cette période, il y avait quand même déjà quelque chose de latent et ça mûrissait tranquillement.

  • Léa

    Oui, mais sous le poids, en fait, dans la balance, tu es à l'éducation nationale, c'est la sécurité, tout le monde autour de toi te le dit, regarde, ça va, fais tes cours de maths et puis c'est normal que tu en laisses au bord du chemin, ce n'est pas grave, ça fait partie aussi des choses, tu ne peux pas aider tout le monde, ne sois pas si sensible, voilà. Donc il y avait toutes ces injonctions-là. qui ont duré effectivement six ans, mais qui se sont entrechoquées à l'intérieur de moi, en fait. Et pour un moment que la balance sur, non, en fait, moi, telle que je suis, ce n'est pas possible pour moi de continuer comme ça. Donc, six ans, voilà.

  • Stéphanie

    Et justement, comment ton entourage a réagi ?

  • Léa

    Alors, comment dire sans vexer trop de personnes ? Globalement ? La chose que j'ai ressentie, même si des fois certains se forçaient à ne pas me le montrer par gentillesse, c'est de la peur, clairement. Moi, je viens d'une famille de fonctionnaires. J'ai une maman qui est assistante sociale dans l'éducation nationale. J'ai un papa qui était professeur de physique à l'université. J'ai une tante aussi qui était enseignante. Vraiment, je viens de ce milieu des fonctionnaires de l'éducation nationale. Et même dans ma belle famille, il y a énormément de fonctionnaires. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Du coup, vraiment, la... peur que je sentais dans leur regard quand j'annonçais que j'allais partir de l'éducation nationale, c'était clair et net. Ma belle-famille ne me le disait pas trop à moi, elle disait plutôt à mon mari, mais pourquoi elle fait ça ? C'était très compliqué, je sentais pour eux. À l'intérieur d'eux, je leur en veux pas, je pense que c'est des générations aussi pour qui le fonctionnariat c'était l'eldorado. Et c'est plus le cas. selon moi et après du côté bizarrement aussi de mes collègues, il y avait un peu des deux quoi, il y avait un peu ouah quel courage tu oses faire ça et certains mais pourquoi tu fais ça ah oui la question que j'ai eu souvent t'es sûre que ça va marcher ? non, je ne suis pas sûre que ça va marcher Mais en tout cas, c'est comme dans la vie, j'essaie d'entreprendre les choses et de me donner les moyens pour que ça fonctionne.

  • Stéphanie

    En plus, on n'en a pas encore parlé, mais tu es partie en rupture conventionnelle.

  • Léa

    C'est ça !

  • Stéphanie

    Alors, d'un côté, c'est un peu... on sait bien que c'est compliqué à obtenir. J'ai envie de dire, surtout dans l'éducation nationale, c'est rare. Et en même temps, c'est une manière aussi de sécuriser ton projet, parce que tu ne pars pas non plus sans filet.

  • Léa

    Tout à fait. Et c'est pour ça que vraiment, j'ai tout donné pour avoir cette rupture conventionnelle. Je me suis fait accompagner aussi, ça m'a énormément aidée. Mais c'est vrai que la rupture conventionnelle, en termes de sécurité pour l'avenir, sécurité financière, c'est ce qu'il y avait de mieux à avoir. Donc, j'ai beaucoup de gratitude d'avoir réussi à obtenir ça.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu penses qu'il y a des choses qui ont joué dans le fait d'obtenir justement cette rupture conventionnelle ? Parce qu'il y en a beaucoup qui essaient et qui essuient un refus. Donc, est-ce que tu as mis en place des choses particulières, des choses que tu as avancées dans ton projet, peut-être pour motiver ton projet ?

  • Léa

    Oui. Alors déjà, une première chose, c'est que peut-être que les gens ne comprennent pas trop, mais nous, dans l'éducation nationale, on ne cotise pas pour le chômage. Donc, ça veut dire qu'en fait, cette rupture conventionnelle qui est présente seulement depuis 2020 dans l'éducation nationale et qui est en essai jusqu'à 2025, on ne sait pas ce qui va devenir de cette rupture conventionnelle. En fait, ce qui se passe du coup, c'est que les enjeux quand on demande une rupture conventionnelle ne sont pas du tout les mêmes, puisque c'est l'éducation nationale qui va nous rémunérer pendant ce temps de chômage. En fait, tu expliqueras mieux que moi. Moi, j'emploie avec des mémoires. C'est très bien expliqué. Je pense que c'est pas mieux que moi. Du coup, l'attitude et la posture à avoir quand on demande ceci n'est pas du tout la même. Parce qu'en fait, on doit leur montrer que ce qu'on va faire ensuite va tenir la route. Et en fait, on doit se présenter à eux comme on se présenterait devant des futurs investisseurs. Voilà. Donc, vraiment, la posture n'est pas du tout la même que dans le privé. Et je pense que c'est ça. que vraiment ceux qui m'écoutent doivent entendre parce que la posture n'est pas du tout la même. Et après, moi, je me suis fait aider d'une association qui s'appelle Après-Prof, qui m'a accompagnée sur toutes les étapes de la rupture conventionnelle. Et clairement, c'est ça qui a fait aussi que j'ai réussi et que je l'ai obtenue. Parce que malgré tout, dans cette administration, c'est moi, de mon point de vue, de ce que j'ai... trouver, c'est assez obscur tout ce qui est justement la posture à avoir, quels sont les tenants, les aboutissants de cette demande de rupture, qu'est-ce qu'on doit présenter, qu'est-ce qu'ils attendent de nous, tout ça est très obscur. Et le fait de se faire accompagner tout au long de ce cheminement m'a vraiment aidée, vraiment.

  • Stéphanie

    C'est vrai qu'au niveau des informations, toutes les administrations après ne fonctionnent pas pareil. Parce que moi, au contraire, je viens de la DGFIP, où côté communication, je trouve au contraire qu'ils sont au top, que c'est assez transparent, au moins pour avoir les grands critères, on va dire.

  • Léa

    Mais c'est ça.

  • Stéphanie

    Mais c'est quand même une démarche particulière quand on est dans la fonction publique. Donc, c'est une autre posture. Et je ne sais pas si tu as eu aussi ce ressenti. Quand j'ai passé les entretiens, il y a quelque chose qui m'a marquée. C'est justement sur le côté, mais est-ce que tu es vraiment sûre que tu veux faire ça ? Vraiment, un côté presque, je ne sais pas, j'ai presque envie de dire paternaliste. Mais ce n'est pas juste sur un coup de... de tête, c'est une décision réfléchie et tu sens qu'ils ont peur pour toi, ils ont peur que dans six mois tu reviennes à dire non mais j'ai fait une bêtise, en fait reprenez-moi quoi.

  • Léa

    Mais oui, mais c'est tellement ça, quand je racontais mon entretien je disais que à chaque limite à chaque ponctuation de phrase la personne que j'avais en face de moi finissait par mais vous êtes sûre parce que quand même c'est D'être prof, ça fait assurer un salaire chaque mois. Et puis quand même, vous avez des enfants en bas âge, 7 ans et 4 ans. Vous êtes sûrs, mais chaque phrase était ponctuée par ce que tu décris. C'est-à-dire, est-ce que vous êtes vraiment sûrs ? Et même à la fin, quand j'ai signé, parce qu'après, il y a toute une procédure. Donc, quand je suis revenue pour signer... Ils m'ont dit, et n'oubliez pas, vous avez jusqu'au 27 mai pour revenir sur votre décision. Notez bien cette date. Et je me disais, mais c'est vraiment dingue aussi. Il faut être, je trouve, assez fort et solide dans son idée, dans ses projets, pour ne pas céder à la peur qu'on nous renvoie en fait, tout le temps.

  • Stéphanie

    Bon, quelque part, j'ai envie de dire, tant mieux. parce que ça te permet de t'y confronter. Là, tu es sûre, quoi. Mais c'est vrai que même quand tu obtiens la réponse et que c'est bon, tu as signé, tu es content, mais en même temps, tu as presque l'impression de faire une grosse bêtise.

  • Léa

    Mais c'est exactement ça. Et je pense que ça, c'est vraiment cette espèce d'inconscient collectif de... qu'un fonctionnaire doit remercier toute sa vie d'être dans ce statut-là et que c'est le meilleur des statuts et qu'il ne faut jamais en partir. Et je pense que ça, c'est la construction du fonctionnaire français qui date d'il y a longtemps. Mais vraiment, j'ai ressenti la même chose que toi. Et je le ressens encore. J'ai encore des retours de ce style-là. Mais comment tu vas faire ? Mais t'es sûre ? Mais pourquoi ? Mais si tu veux revenir. Mais non, je ne veux pas revenir. Comment tu fais si tu veux revenir ? Vraiment, tout ça, c'est encore présent.

  • Stéphanie

    Alors que c'est vrai que quelqu'un dans le privé a plus cette perspective que, OK, tu es parti. Si vraiment tu veux revenir dans le salariat, tu iras ailleurs, en fait. Oui. Après, c'est vrai que pour l'enseignement, aller ailleurs,

  • Léa

    c'est plus compliqué. C'est sûr. Et puis, c'est vrai aussi qu'il y a toutes ces lois, malgré tout. C'est vrai que quand on part avec une rupture conventionnelle en plus, pendant six années, on ne peut pas revenir pour devenir fonctionnaire de l'État. Il y a quand même des lois, effectivement, assez lourdes qui alourdissent, je trouve, cette prise de décision qui est peut-être plus légère dans le privé, j'ai envie de dire, même s'il y a plein de situations possibles. Mais c'est vrai que ça alourdit cette prise de décision.

  • Stéphanie

    Et puis, je pense aussi au fait de la manière d'accéder au poste. Parce qu'une fois que tu es partie, si tu veux revenir, il faut repasser le concours.

  • Léa

    Exactement. Et d'ailleurs, quand je signe, on me dit bien à partir de maintenant, c'est un mot super fort, je trouve. Vous êtes radiée de l'éducation nationale. Et je trouve que c'est ultra fort comme mot. Radiée, il y a une notion de je n'existe plus. Alors que j'ai quand même été prof pendant 17 ans. ça fait partie de ma personnalité d'avoir été prof vraiment c'est dans mes tripes donc je suis radiée,

  • Stéphanie

    je n'existe plus en tant que prof donc je trouve ça hyper fort c'est l'administration. Alors maintenant j'allais dire que c'est passé non tu es encore dedans mais le plus gros effet on va dire parce que ça y est tu as signé le départ se rapproche Tu te prépares à vraiment lancer ton projet. Donc là où tu te places aujourd'hui, quand tu regardes ton parcours, est-ce qu'il y a une chose dont tu es fière justement dans ce parcours, une réussite, quelque chose qui ressort ?

  • Léa

    Alors je crois, et ça reprend un petit peu tout le discours qu'on a eu avant, mais ce qui me rend le plus fière, c'est d'avoir continué à y croire alors que personne n'y croyait. Une petite chose qui me fait penser à un collègue qui me dit Bravo Léa, félicitations, mais je dois être honnête, moi j'y croyais pas. J'ai répondu, mais je sais, personne n'y croyait. Il n'y avait que moi qui y croyais, en gros. Mais voilà, c'est vraiment la chose dont je suis la plus fière. Et ça, c'est vraiment un message que j'aimerais transmettre. C'est que quand on se donne les moyens vraiment d'y arriver, même si personne n'y croit autour, quand on sent et qu'on a la petite flamme à l'intérieur, il faut continuer et y croire encore.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais fait différemment dans ce parcours ?

  • Léa

    Non, honnêtement, si je réfléchis à cette question, j'ai vraiment l'impression que, en fait, quand je me sentais en difficulté, à chaque fois, je faisais appel à quelqu'un de compétent, je faisais des recherches pour faire appel à quelqu'un de compétent qui me permettait de, justement, dépasser cet obstacle sur lequel je me trouvais, devant lequel je me trouvais. Donc, ce qui m'a beaucoup aidée aussi, et que je conseille, c'est d'écouter des témoignages de gens qui ont réussi. Et clairement, des podcasts, lire des témoignages, des groupes sur Facebook. Enfin, voilà, ça aide et ça m'a vraiment aidée, moi, à continuer à y croire.

  • Stéphanie

    Et c'est pour ça que tu es là aujourd'hui, justement, pour montrer que c'est possible. Et même quand on aime vraiment son métier, il n'y a pas que les gens qui sont complètement démotivés qui partent. Parfois, on aime ce qu'on fait et on se lance quand même.

  • Léa

    Exactement, et ça aussi, ça a été un truc un peu bizarre à expliquer. C'est qu'on a l'impression qu'un prof qui part de l'éducation nationale, c'est vraiment parce qu'il est au bout du rouleau, qu'il n'en peut plus, qu'il a eu plein d'arrêts maladie avant, de tout ça. Et moi, ce n'est pas mon cas. J'aime toujours ce que je fais et je vais... accompagner les enfants autrement. Mais merci de le souligner parce que c'est vraiment une image qu'on a du professeur qui part de l'éducation nationale, c'est qu'il est vraiment au bout du rouleau.

  • Stéphanie

    Et du coup, pour celles et ceux qui nous écoutent, qui n'osent peut-être pas se lancer ou qui sont en réflexion, quel est le conseil que tu leur donnerais ?

  • Léa

    C'est de peut-être analyser qu'est-ce qui vous empêche de le faire. Parce qu'au lieu de dire qu'est-ce que tu veux faire, c'est qu'est-ce qui t'empêcherait de le faire ? C'est-à-dire pointer peut-être les peurs. Alors certains, ça va être la sécurité financière, certains, ça va être la sécurité de l'emploi. Et peut-être détricoter ces peurs-là et se faire aider pour que ces peurs-là n'empêchent pas d'avancer. Parce que finalement, il est là, le truc, c'est que si l'envie est là, ce qui nous retient, c'est des peurs. Et les peurs, il y a des moyens de les dépasser, il y a des moyens de les apaiser. Donc voilà, peut-être pointer. les peurs qui empêchent d'avancer et après, on y va.

  • Stéphanie

    Merci pour ce conseil. Et on terminera par parler de ce que tu vas faire, du coup, bientôt.

  • Léa

    Oui !

  • Stéphanie

    Donc, ton projet, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Parce qu'en plus, l'intitulé ne parlera pas forcément à tout le monde. Quand on parle des réflexes archaïques, parfois, on ne sait pas du tout ce que c'est si on ne s'est pas intéressé à la question. Donc, est-ce que tu peux nous présenter ton projet ?

  • Léa

    Avec grand plaisir. Alors peut-être d'abord justement expliquer ce que c'est qu'un réflexe archaïque. Tous les parents qui ont vu leur enfant naître ont vu le pédiatre à un moment tester des réflexes. On teste le réflexe de la marche automatique, on va tester l'agrippement, on met les doigts comme ça et on se fait agripper en fait par le bébé, on voit s'il tient, etc. En fait, ces réflexes-là donc... Par principe, c'est des mouvements automatiques et involontaires qui sont déclenchés par un stimulus. Ils sont là pour la survie de l'espèce humaine. Donc, heureusement qu'à la naissance, ces bébés-là les ont. Mais souvent, les pédiatres, après, ne s'en occupent plus trop. Ils vérifient qu'ils sont là à la naissance et c'est très bien. Et puis après, on ne s'en occupe plus. Il se trouve que depuis les années 70, des recherches ont été faites au niveau des neurosciences, etc. Et on s'est aperçu que ces réflexes, pour plein de raisons, des fois, restaient... actif, c'est-à-dire qui restait trop présent parce que normalement ces réflexes autour de trois ans, ils s'intègrent dans le corps, on n'en a plus besoin. Donc en fait ils sont là mais un petit peu comme en dormance. Mais chez certains enfants et même adultes, ces réflexes sont encore très présents. Je donne un exemple mais le réflexe de Succio qui nous sert à survivre et à pouvoir nous nourrir à la naissance, si ce réflexe-là reste trop actif, On va voir souvent des enfants qui ont tout le temps besoin de m'achouiller quelque chose, qui ont besoin d'avoir un stylo dans la bouche ou un chewing-gum, ou peut-être des adultes qui ont du mal à arrêter de fumer, par exemple. C'est peut-être un réflexe de suffusion qui est encore trop présent. Et ces réflexes vont jouer sur trois sphères, la sphère cognitive, la sphère motrice, bien évidemment, et la sphère émotionnelle. Et c'est ça qui m'a passionnée. C'est-à-dire... On va rencontrer vraiment différentes problématiques, que ce soit au niveau cognitif, au niveau des apprentissages, parce que ça joue aussi sur la concentration. Imaginez-vous devoir lutter contre un mouvement réflexe à longueur de journée. Comment voulez-vous vous concentrer quand on a un mouvement qui vient comme ça nous embêter comme un caillou dans la chaussure ? C'est impossible. Moi, ça a été une révélation, ça a répondu à beaucoup de questions que je me posais en tant qu'enseignante sur des difficultés d'apprentissage. Et donc, ça a été vraiment une révélation. Je me souviendrai toujours de ce premier jour de formation, c'était il y a un an maintenant, où je me suis dit mais ça y est, c'est ça, c'est enfin ça les réponses à toutes mes questions que je me posais même en tant qu'enseignante Et donc, je me suis formée toute cette année. Là, je suis en cours de certification pour devenir consultante en intégration des réflexes archaïques. Donc, aider justement à l'intégration de ces réflexes qui sont restés trop actifs chez certains enfants, voire adultes.

  • Stéphanie

    Et du coup, tu as une orientation liée à l'apprentissage ou c'est quelque chose de plus large dans toi, ta pratique ?

  • Léa

    C'est beaucoup plus large, mais effectivement, moi, j'ai... J'ai quand même une sensibilité d'enseignante, même si je suis radiée de l'éducation nationale. J'ai cette sensibilité-là qui fait que viennent à moi effectivement déjà beaucoup d'enfants qui ont des troubles de l'apprentissage, des troubles de l'attention. Mais parce que, voilà, effectivement, c'est ça qui m'anime. Mais c'est vraiment très, très large. Et pareil pour le côté émotionnel, ça m'intéresse énormément. Il y a vraiment... Moi, mon cabinet sera ouvert à toutes les personnes qui ont des défis à relever dans leur vie et que je pourrais aider, quoi.

  • Stéphanie

    Voilà. Trop intéressant. Mais c'est ça qui est génial aussi, c'est qu'on découvre en même temps des métiers, des spécialités qui ouvrent des pistes vers plein de choses.

  • Léa

    C'est ça. Et pour la petite histoire, quand j'ai passé mon entretien de rupture conventionnelle... On a parlé, bon, effectivement, il revenait sur ce qui allait m'arriver si je partais de l'éducation nationale, etc. Et après, pendant un quart d'heure, on a parlé des réflexes archaïques, de qu'est-ce qui pouvait l'aider. Chacun m'a parlé de sa petite histoire, de son enfant, d'un tel qui avait eu du mal à faire ci, à faire ça. Et en fait, on a fini à parler des réflexes archaïques pendant 20 minutes. Voilà, parce que je pense que c'est aussi ça qui m'anime et que... J'ai envie de faire connaître ça. Un peu comme j'avais ce défi-là avec les mathématiques, de faire aimer les maths. Je crois que j'ai un peu ce défi-là à nouveau, ce nouveau défi de faire connaître au plus grand monde les réflexes archaïques.

  • Stéphanie

    Eh bien,

  • Léa

    un grand bravo pour ce parcours.

  • Stéphanie

    Là, tu es à une étape charnière, on va dire, avec cette transition. Et j'espère que ça apporte beaucoup. aux auditeurs d'avoir ce témoignage où on sent en plus la passion dans tout ce que tu fais.

  • Léa

    Merci beaucoup. Est-ce que je peux juste dire une petite chose quand même que j'ai oubliée ? C'est que quand on vient de l'éducation nationale, on n'a aucune connaissance sur le monde de l'entreprise. Et j'avoue que moi, ça me faisait très, très peur vu qu'en plus, je n'ai aucune personne autour de moi qui entreprend, mais vraiment aucune. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai connue, c'est par ta formation. et vraiment merci parce que je me repasse la formation plusieurs fois pour bien m'intégrer toutes les mots toutes les notions qui pour moi étaient un nouveau monde et voilà si je peux donner un conseil aussi c'est de se faire accompagner là-dessus et je te remercie vraiment pour cette super formation qui

  • Stéphanie

    m'a beaucoup aidée merci à toi Léa pour ceux qui voudraient te retrouver Léa où est-ce qu'on peut te retrouver aujourd'hui ?

  • Léa

    Alors pour l'instant, sur Instagram où j'explique justement un petit peu mon cheminement, les réflexes, etc. Donc, ça s'appelle Sur le chemin de Léa. Et tout bientôt, à partir de septembre, dans un cabinet au Pontet dans le Vaucluse. C'est un cabinet multidisciplinaire qui s'appelle Pôle de médecine douce de Roberti. Voilà, donc, dès septembre, je serai disponible pour recevoir.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup, Léa.

  • Léa

    Merci à toi, Stéphanie.

  • Stéphanie

    Un grand merci et bravo à Léa pour son parcours. J'espère que cet épisode vous a plu, vous inspire. Comme d'habitude, vous retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperassse.com et également les liens utiles dans la description de l'épisode. N'hésitez pas d'ailleurs à retrouver Léa sur Instagram, à lui envoyer un petit message d'encouragement, ça fait toujours plaisir. Merci pour votre écoute, on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Quand on est dans la fonction publique et qu'on a des rêves d'entrepreneuriat, ce n'est pas toujours simple à conjuguer. On pense bien sûr à celles et ceux qui en ont marre de leur emploi, des conditions de travail, qui ne s'y épanouissent pas. Mais on oublie ceux qui aiment profondément leur métier et ont simplement envie d'autre chose.


C'est le cas de Léa Falcone, consultante en intégration des réflexes archaïques, qui nous raconte son parcours vers l'entrepreneuriat :

  • L'idée d'entreprendre,

  • Les tentatives pour concilier sa création d'entreprise avec son métier d'enseignante,

  • La décision de quitter son emploi,

  • L'obtention de la rupture conventionnelle, si rare dans l'Education Nationale,

  • Les obstacles rencontrés, et au contraire ce qui l'a aidée dans sa démarche,

  • Ses projets à venir.


Un témoignage en toute simplicité pour partager et inspirer les futurs indépendants qui n'osent peut-être pas franchir le pas de la création d'entreprise et qui ont besoin d'entendre que c'est possible. Même quand on est fonctionnaire !


Retrouvez Léa sur Instagram


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/153

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphanie

    Quitter la fonction publique pour entreprendre, ça demande de l'audace et c'est le choix que Léa a fait et elle nous offre son témoignage sur le podcast J'aime la paperasse. Elle revient sur son parcours, elle est encore en pleine transition professionnelle et elle nous explique par quoi elle est passée jusqu'à son départ de l'éducation nationale en rupture conventionnelle. C'est un témoignage inspirant qui j'espère vous plaira. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci beaucoup Léa de participer à cette interview, c'est un plaisir de te recevoir.

  • Léa

    Merci à toi, c'est une première pour moi et je suis vraiment très contente que ce soit dans ton podcast.

  • Stéphanie

    Alors Léa, tu es encore en transition au moment où on enregistre cet épisode, donc peut-être qu'au moment de sa diffusion, tu seras encore plus avancée dans ton projet. Et donc tu es actuellement professeure au collège ?

  • Léa

    Oui.

  • Stéphanie

    et tu te lances comme consultante en intégration des réflexes archaïques.

  • Léa

    Tout à fait.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu ton parcours dans les grandes lignes ?

  • Léa

    Avec plaisir. Alors en fait, aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu être prof. C'est vraiment le cliché de la petite fille qui veut d'abord devenir maîtresse parce qu'elle est fan de ses maîtresses et de ses maîtres qu'elle rencontre en primaire. Et c'est vraiment toujours quelque chose qui m'a suivie au collège, au lycée. J'ai été spécialement attirée par les matières scientifiques. Et j'avais cette chose à l'intérieur de moi qui me disait que les mathématiques, c'était tellement détesté par les gens, globalement, que moi, j'y arriverais. J'y arriverais à faire aimer les maths et à donner envie de faire des maths. Donc, c'est vraiment quelque chose qui m'a poursuivie tout au long de mes études. Et donc j'ai eu le cursus classique, j'ai été en fac de mathématiques et j'ai passé au fur et à mesure aussi tout ce qui était lié à la petite enfance, c'est-à-dire mon BAFA, j'ai été surveillante, j'avais vraiment aussi cette appétence à travailler avec les enfants. Et donc j'ai eu mon CAPES, ça a été un des plus beaux jours de ma vie, de me dire que j'avais réalisé ce premier rêve de devenir enseignante en 2007. Je suis rentrée dans ce métier avec beaucoup de joie, avec beaucoup d'envie et vraiment, je faisais le métier de mes rêves. Donc voilà, j'ai vraiment un parcours très classique avec la petite fille qui voulait être prof depuis toujours.

  • Stéphanie

    2007, donc là, ça fait 17 ans ?

  • Léa

    C'est ça. Effectivement, en 2007, quand j'ai commencé, je me disais que je ferais ce métier-là toute ma vie. Parce qu'on parle de vocation et pour le coup, ça l'est, même toujours. C'est toujours une vocation d'avoir envie d'aider des enfants, de les accompagner dans les apprentissages. Et globalement, je me suis rendue compte que ce qui me passionnait, c'était l'apprentissage, globalement.

  • Stéphanie

    Et là, quand tu en parles, on sent encore que c'est un métier que tu aimes.

  • Léa

    Ah oui, vraiment.

  • Stéphanie

    On s'interroge encore plus sur le fait de devenir indépendante. Qu'est-ce qui a créé le déclic ? Pourquoi tu as voulu devenir indépendante ?

  • Léa

    Alors, souvent, on me pose cette question parce qu'effectivement, comme je suis une professeure investie, motivée, ça étonne toujours les personnes que je parle de l'éducation nationale. Alors, plus qu'un déclic, je pense que c'est un chemin qui était ponctué de petits déclics, en fait. Le premier déclic, ça va faire aussi cliché, mais ce n'est pas grave, j'assume. C'est la naissance de mon premier enfant. Alors oui, devenir maman, c'est OK, ça chamboule tout le monde. Enfin voilà, on le sait tous. Mais c'est cet enfant-là, tel qu'il était, où j'ai senti qu'il était un peu différent depuis sa naissance. Il ne réagissait pas comme tous les autres enfants. Et donc, j'ai commencé à me poser beaucoup de questions, à lire beaucoup justement sur le développement du cerveau de l'enfant. sur les atipis, sur tout ça. Et ça, ça a changé ma vision de la vie, ça a changé ma vision de l'enseignement, ça a changé tout, en fait. Et de là, j'ai commencé déjà à entreprendre dans mon enseignement des adaptations pédagogiques auxquelles je n'aurais jamais pensé avant par rapport à tous les troubles d'isthme, par rapport à tous les troubles de l'attention, etc. Jusqu'à venir à une pédagogie flexible, avec une classe flexible, où les élèves, à certains moments, ont la possibilité de choisir des assises différentes parce qu'ils se sentent mieux comme ça pour apprendre. On peut mieux apprendre allongé, on peut mieux apprendre debout, on peut mieux apprendre en bougeant. Et de là, en fait, est partie toute une série de lectures d'intérêts pour... Les pédagogies alternatives, les neurosciences, clairement, c'est ça qui a commencé à me passionner. Et de fil en aiguille, moi, je sentais que j'avais trop de frustration à l'intérieur de moi au sein de l'éducation nationale. Alors, honnêtement, je ne suis pas venue là pour critiquer à longueur de journée l'éducation nationale. Effectivement, il y a des dysfonctionnements, on le sait tous. On les connaît tous, encore plus quand on est de l'intérieur. Moi, je préfère parler de ce que j'ai ressenti moi dans mon quotidien de prof. Et ce que je ressens moi dans mon quotidien de prof, c'est trop de frustration de laisser certains enfants au bord du chemin. Je resitue le contexte. peut-être que les gens ne se rendent pas trop compte, c'est 50 minutes de cours rythmées par des sonneries. Il y a un début, il y a une fin. Il y a un programme à tenir avec des élèves qui ont tous des niveaux différents, mais on a un programme à tenir avec des besoins particuliers pour chaque élève. Et en fait, à la fin des 50 minutes, moi, à chaque fois, j'avais la frustration de me dire, tel élève, je n'ai pas pu l'aider aujourd'hui. Tel élève m'a posé une question, je n'ai pas eu le temps d'y répondre. Et cette frustration-là, au quotidien, vraiment, c'est devenu quasiment insupportable. Je rentrais le soir, j'étais émervée, en colère par cette frustration qui avait grandi en moi au cours de la journée. Et là, je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. Voilà.

  • Stéphanie

    Et quand tu as commencé à préparer ton projet, est-ce qu'au départ, c'était plutôt comme une activité complémentaire ? Parce que justement, tu aimes ton métier et tu ne voulais pas forcément partir. Ou est-ce que dès le départ, tu t'orientais plutôt vers une reconversion ?

  • Léa

    Alors au début, j'ai voulu concilier les deux. Parce que je pense que tout enseignant a quand même cette chose-là, une espèce de se dire qu'on est quand même en sécurité dans cette institution qui est l'éducation nationale. Il y a une sécurité financière, il y a une sécurité sur l'avenir qui est plus certain que dans d'autres métiers, surtout dans l'entrepreneuriat. Et donc du coup... Mon premier réflexe, c'est de me dire qu'on va accumuler les deux. Et là, effectivement, je me suis rendue compte que ça n'allait pas être possible. Parce que ce que je voulais faire était trop proche de ce que je proposais à l'éducation nationale. Et du coup, ils allaient refuser.

  • Stéphanie

    Du coup, la barrière pour toi, ça a vraiment été le cadre légal, administratif et le fait que ton employeur n'accepte pas le cumul de projet.

  • Léa

    Tout à fait. Et puis, quand j'ai commencé à me renseigner, j'ai compris aussi que ces derniers temps, la loi, justement, s'était durcie par rapport à ça et que j'aurais peu de chance d'avoir accès à un cumul d'activité. Voilà. Alors après, je sentais à l'intérieur de moi, à cette époque-là, quand j'ai commencé à me renseigner pour le cumul d'activité, je ne savais pas encore précisément quel serait mon projet. Mais je savais que c'était dans l'accompagnement des enfants en difficulté, en trouble d'apprentissage, etc. Mais je n'avais pas encore rencontré les réflexes. Il fallait que je trouve vraiment ce qui m'animait. Mais c'est vrai qu'au début, quand j'ai commencé à parler d'un projet autour de l'accompagnement des enfants en difficulté d'apprentissage, tout de suite, les portes se sont fermées pour un cumul.

  • Stéphanie

    Tu dirais que tu as mis combien de temps entre le moment où tu as commencé à te dire tiens je vais faire autre chose et vraiment le moment où tu as pris la décision et fais les démarches ?

  • Léa

    La naissance de mon enfant il est né il y a presque huit ans et j'ai commencé à me renseigner il y a deux ans. Donc en fait il y a six ans qui se sont passés entre l'envie de me dire il y a un moment mon chemin sera ailleurs et vraiment je commence à me renseigner sur les possibilités.

  • Stéphanie

    Donc tu dirais que dans toute cette période, il y avait quand même déjà quelque chose de latent et ça mûrissait tranquillement.

  • Léa

    Oui, mais sous le poids, en fait, dans la balance, tu es à l'éducation nationale, c'est la sécurité, tout le monde autour de toi te le dit, regarde, ça va, fais tes cours de maths et puis c'est normal que tu en laisses au bord du chemin, ce n'est pas grave, ça fait partie aussi des choses, tu ne peux pas aider tout le monde, ne sois pas si sensible, voilà. Donc il y avait toutes ces injonctions-là. qui ont duré effectivement six ans, mais qui se sont entrechoquées à l'intérieur de moi, en fait. Et pour un moment que la balance sur, non, en fait, moi, telle que je suis, ce n'est pas possible pour moi de continuer comme ça. Donc, six ans, voilà.

  • Stéphanie

    Et justement, comment ton entourage a réagi ?

  • Léa

    Alors, comment dire sans vexer trop de personnes ? Globalement ? La chose que j'ai ressentie, même si des fois certains se forçaient à ne pas me le montrer par gentillesse, c'est de la peur, clairement. Moi, je viens d'une famille de fonctionnaires. J'ai une maman qui est assistante sociale dans l'éducation nationale. J'ai un papa qui était professeur de physique à l'université. J'ai une tante aussi qui était enseignante. Vraiment, je viens de ce milieu des fonctionnaires de l'éducation nationale. Et même dans ma belle famille, il y a énormément de fonctionnaires. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Du coup, vraiment, la... peur que je sentais dans leur regard quand j'annonçais que j'allais partir de l'éducation nationale, c'était clair et net. Ma belle-famille ne me le disait pas trop à moi, elle disait plutôt à mon mari, mais pourquoi elle fait ça ? C'était très compliqué, je sentais pour eux. À l'intérieur d'eux, je leur en veux pas, je pense que c'est des générations aussi pour qui le fonctionnariat c'était l'eldorado. Et c'est plus le cas. selon moi et après du côté bizarrement aussi de mes collègues, il y avait un peu des deux quoi, il y avait un peu ouah quel courage tu oses faire ça et certains mais pourquoi tu fais ça ah oui la question que j'ai eu souvent t'es sûre que ça va marcher ? non, je ne suis pas sûre que ça va marcher Mais en tout cas, c'est comme dans la vie, j'essaie d'entreprendre les choses et de me donner les moyens pour que ça fonctionne.

  • Stéphanie

    En plus, on n'en a pas encore parlé, mais tu es partie en rupture conventionnelle.

  • Léa

    C'est ça !

  • Stéphanie

    Alors, d'un côté, c'est un peu... on sait bien que c'est compliqué à obtenir. J'ai envie de dire, surtout dans l'éducation nationale, c'est rare. Et en même temps, c'est une manière aussi de sécuriser ton projet, parce que tu ne pars pas non plus sans filet.

  • Léa

    Tout à fait. Et c'est pour ça que vraiment, j'ai tout donné pour avoir cette rupture conventionnelle. Je me suis fait accompagner aussi, ça m'a énormément aidée. Mais c'est vrai que la rupture conventionnelle, en termes de sécurité pour l'avenir, sécurité financière, c'est ce qu'il y avait de mieux à avoir. Donc, j'ai beaucoup de gratitude d'avoir réussi à obtenir ça.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu penses qu'il y a des choses qui ont joué dans le fait d'obtenir justement cette rupture conventionnelle ? Parce qu'il y en a beaucoup qui essaient et qui essuient un refus. Donc, est-ce que tu as mis en place des choses particulières, des choses que tu as avancées dans ton projet, peut-être pour motiver ton projet ?

  • Léa

    Oui. Alors déjà, une première chose, c'est que peut-être que les gens ne comprennent pas trop, mais nous, dans l'éducation nationale, on ne cotise pas pour le chômage. Donc, ça veut dire qu'en fait, cette rupture conventionnelle qui est présente seulement depuis 2020 dans l'éducation nationale et qui est en essai jusqu'à 2025, on ne sait pas ce qui va devenir de cette rupture conventionnelle. En fait, ce qui se passe du coup, c'est que les enjeux quand on demande une rupture conventionnelle ne sont pas du tout les mêmes, puisque c'est l'éducation nationale qui va nous rémunérer pendant ce temps de chômage. En fait, tu expliqueras mieux que moi. Moi, j'emploie avec des mémoires. C'est très bien expliqué. Je pense que c'est pas mieux que moi. Du coup, l'attitude et la posture à avoir quand on demande ceci n'est pas du tout la même. Parce qu'en fait, on doit leur montrer que ce qu'on va faire ensuite va tenir la route. Et en fait, on doit se présenter à eux comme on se présenterait devant des futurs investisseurs. Voilà. Donc, vraiment, la posture n'est pas du tout la même que dans le privé. Et je pense que c'est ça. que vraiment ceux qui m'écoutent doivent entendre parce que la posture n'est pas du tout la même. Et après, moi, je me suis fait aider d'une association qui s'appelle Après-Prof, qui m'a accompagnée sur toutes les étapes de la rupture conventionnelle. Et clairement, c'est ça qui a fait aussi que j'ai réussi et que je l'ai obtenue. Parce que malgré tout, dans cette administration, c'est moi, de mon point de vue, de ce que j'ai... trouver, c'est assez obscur tout ce qui est justement la posture à avoir, quels sont les tenants, les aboutissants de cette demande de rupture, qu'est-ce qu'on doit présenter, qu'est-ce qu'ils attendent de nous, tout ça est très obscur. Et le fait de se faire accompagner tout au long de ce cheminement m'a vraiment aidée, vraiment.

  • Stéphanie

    C'est vrai qu'au niveau des informations, toutes les administrations après ne fonctionnent pas pareil. Parce que moi, au contraire, je viens de la DGFIP, où côté communication, je trouve au contraire qu'ils sont au top, que c'est assez transparent, au moins pour avoir les grands critères, on va dire.

  • Léa

    Mais c'est ça.

  • Stéphanie

    Mais c'est quand même une démarche particulière quand on est dans la fonction publique. Donc, c'est une autre posture. Et je ne sais pas si tu as eu aussi ce ressenti. Quand j'ai passé les entretiens, il y a quelque chose qui m'a marquée. C'est justement sur le côté, mais est-ce que tu es vraiment sûre que tu veux faire ça ? Vraiment, un côté presque, je ne sais pas, j'ai presque envie de dire paternaliste. Mais ce n'est pas juste sur un coup de... de tête, c'est une décision réfléchie et tu sens qu'ils ont peur pour toi, ils ont peur que dans six mois tu reviennes à dire non mais j'ai fait une bêtise, en fait reprenez-moi quoi.

  • Léa

    Mais oui, mais c'est tellement ça, quand je racontais mon entretien je disais que à chaque limite à chaque ponctuation de phrase la personne que j'avais en face de moi finissait par mais vous êtes sûre parce que quand même c'est D'être prof, ça fait assurer un salaire chaque mois. Et puis quand même, vous avez des enfants en bas âge, 7 ans et 4 ans. Vous êtes sûrs, mais chaque phrase était ponctuée par ce que tu décris. C'est-à-dire, est-ce que vous êtes vraiment sûrs ? Et même à la fin, quand j'ai signé, parce qu'après, il y a toute une procédure. Donc, quand je suis revenue pour signer... Ils m'ont dit, et n'oubliez pas, vous avez jusqu'au 27 mai pour revenir sur votre décision. Notez bien cette date. Et je me disais, mais c'est vraiment dingue aussi. Il faut être, je trouve, assez fort et solide dans son idée, dans ses projets, pour ne pas céder à la peur qu'on nous renvoie en fait, tout le temps.

  • Stéphanie

    Bon, quelque part, j'ai envie de dire, tant mieux. parce que ça te permet de t'y confronter. Là, tu es sûre, quoi. Mais c'est vrai que même quand tu obtiens la réponse et que c'est bon, tu as signé, tu es content, mais en même temps, tu as presque l'impression de faire une grosse bêtise.

  • Léa

    Mais c'est exactement ça. Et je pense que ça, c'est vraiment cette espèce d'inconscient collectif de... qu'un fonctionnaire doit remercier toute sa vie d'être dans ce statut-là et que c'est le meilleur des statuts et qu'il ne faut jamais en partir. Et je pense que ça, c'est la construction du fonctionnaire français qui date d'il y a longtemps. Mais vraiment, j'ai ressenti la même chose que toi. Et je le ressens encore. J'ai encore des retours de ce style-là. Mais comment tu vas faire ? Mais t'es sûre ? Mais pourquoi ? Mais si tu veux revenir. Mais non, je ne veux pas revenir. Comment tu fais si tu veux revenir ? Vraiment, tout ça, c'est encore présent.

  • Stéphanie

    Alors que c'est vrai que quelqu'un dans le privé a plus cette perspective que, OK, tu es parti. Si vraiment tu veux revenir dans le salariat, tu iras ailleurs, en fait. Oui. Après, c'est vrai que pour l'enseignement, aller ailleurs,

  • Léa

    c'est plus compliqué. C'est sûr. Et puis, c'est vrai aussi qu'il y a toutes ces lois, malgré tout. C'est vrai que quand on part avec une rupture conventionnelle en plus, pendant six années, on ne peut pas revenir pour devenir fonctionnaire de l'État. Il y a quand même des lois, effectivement, assez lourdes qui alourdissent, je trouve, cette prise de décision qui est peut-être plus légère dans le privé, j'ai envie de dire, même s'il y a plein de situations possibles. Mais c'est vrai que ça alourdit cette prise de décision.

  • Stéphanie

    Et puis, je pense aussi au fait de la manière d'accéder au poste. Parce qu'une fois que tu es partie, si tu veux revenir, il faut repasser le concours.

  • Léa

    Exactement. Et d'ailleurs, quand je signe, on me dit bien à partir de maintenant, c'est un mot super fort, je trouve. Vous êtes radiée de l'éducation nationale. Et je trouve que c'est ultra fort comme mot. Radiée, il y a une notion de je n'existe plus. Alors que j'ai quand même été prof pendant 17 ans. ça fait partie de ma personnalité d'avoir été prof vraiment c'est dans mes tripes donc je suis radiée,

  • Stéphanie

    je n'existe plus en tant que prof donc je trouve ça hyper fort c'est l'administration. Alors maintenant j'allais dire que c'est passé non tu es encore dedans mais le plus gros effet on va dire parce que ça y est tu as signé le départ se rapproche Tu te prépares à vraiment lancer ton projet. Donc là où tu te places aujourd'hui, quand tu regardes ton parcours, est-ce qu'il y a une chose dont tu es fière justement dans ce parcours, une réussite, quelque chose qui ressort ?

  • Léa

    Alors je crois, et ça reprend un petit peu tout le discours qu'on a eu avant, mais ce qui me rend le plus fière, c'est d'avoir continué à y croire alors que personne n'y croyait. Une petite chose qui me fait penser à un collègue qui me dit Bravo Léa, félicitations, mais je dois être honnête, moi j'y croyais pas. J'ai répondu, mais je sais, personne n'y croyait. Il n'y avait que moi qui y croyais, en gros. Mais voilà, c'est vraiment la chose dont je suis la plus fière. Et ça, c'est vraiment un message que j'aimerais transmettre. C'est que quand on se donne les moyens vraiment d'y arriver, même si personne n'y croit autour, quand on sent et qu'on a la petite flamme à l'intérieur, il faut continuer et y croire encore.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais fait différemment dans ce parcours ?

  • Léa

    Non, honnêtement, si je réfléchis à cette question, j'ai vraiment l'impression que, en fait, quand je me sentais en difficulté, à chaque fois, je faisais appel à quelqu'un de compétent, je faisais des recherches pour faire appel à quelqu'un de compétent qui me permettait de, justement, dépasser cet obstacle sur lequel je me trouvais, devant lequel je me trouvais. Donc, ce qui m'a beaucoup aidée aussi, et que je conseille, c'est d'écouter des témoignages de gens qui ont réussi. Et clairement, des podcasts, lire des témoignages, des groupes sur Facebook. Enfin, voilà, ça aide et ça m'a vraiment aidée, moi, à continuer à y croire.

  • Stéphanie

    Et c'est pour ça que tu es là aujourd'hui, justement, pour montrer que c'est possible. Et même quand on aime vraiment son métier, il n'y a pas que les gens qui sont complètement démotivés qui partent. Parfois, on aime ce qu'on fait et on se lance quand même.

  • Léa

    Exactement, et ça aussi, ça a été un truc un peu bizarre à expliquer. C'est qu'on a l'impression qu'un prof qui part de l'éducation nationale, c'est vraiment parce qu'il est au bout du rouleau, qu'il n'en peut plus, qu'il a eu plein d'arrêts maladie avant, de tout ça. Et moi, ce n'est pas mon cas. J'aime toujours ce que je fais et je vais... accompagner les enfants autrement. Mais merci de le souligner parce que c'est vraiment une image qu'on a du professeur qui part de l'éducation nationale, c'est qu'il est vraiment au bout du rouleau.

  • Stéphanie

    Et du coup, pour celles et ceux qui nous écoutent, qui n'osent peut-être pas se lancer ou qui sont en réflexion, quel est le conseil que tu leur donnerais ?

  • Léa

    C'est de peut-être analyser qu'est-ce qui vous empêche de le faire. Parce qu'au lieu de dire qu'est-ce que tu veux faire, c'est qu'est-ce qui t'empêcherait de le faire ? C'est-à-dire pointer peut-être les peurs. Alors certains, ça va être la sécurité financière, certains, ça va être la sécurité de l'emploi. Et peut-être détricoter ces peurs-là et se faire aider pour que ces peurs-là n'empêchent pas d'avancer. Parce que finalement, il est là, le truc, c'est que si l'envie est là, ce qui nous retient, c'est des peurs. Et les peurs, il y a des moyens de les dépasser, il y a des moyens de les apaiser. Donc voilà, peut-être pointer. les peurs qui empêchent d'avancer et après, on y va.

  • Stéphanie

    Merci pour ce conseil. Et on terminera par parler de ce que tu vas faire, du coup, bientôt.

  • Léa

    Oui !

  • Stéphanie

    Donc, ton projet, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Parce qu'en plus, l'intitulé ne parlera pas forcément à tout le monde. Quand on parle des réflexes archaïques, parfois, on ne sait pas du tout ce que c'est si on ne s'est pas intéressé à la question. Donc, est-ce que tu peux nous présenter ton projet ?

  • Léa

    Avec grand plaisir. Alors peut-être d'abord justement expliquer ce que c'est qu'un réflexe archaïque. Tous les parents qui ont vu leur enfant naître ont vu le pédiatre à un moment tester des réflexes. On teste le réflexe de la marche automatique, on va tester l'agrippement, on met les doigts comme ça et on se fait agripper en fait par le bébé, on voit s'il tient, etc. En fait, ces réflexes-là donc... Par principe, c'est des mouvements automatiques et involontaires qui sont déclenchés par un stimulus. Ils sont là pour la survie de l'espèce humaine. Donc, heureusement qu'à la naissance, ces bébés-là les ont. Mais souvent, les pédiatres, après, ne s'en occupent plus trop. Ils vérifient qu'ils sont là à la naissance et c'est très bien. Et puis après, on ne s'en occupe plus. Il se trouve que depuis les années 70, des recherches ont été faites au niveau des neurosciences, etc. Et on s'est aperçu que ces réflexes, pour plein de raisons, des fois, restaient... actif, c'est-à-dire qui restait trop présent parce que normalement ces réflexes autour de trois ans, ils s'intègrent dans le corps, on n'en a plus besoin. Donc en fait ils sont là mais un petit peu comme en dormance. Mais chez certains enfants et même adultes, ces réflexes sont encore très présents. Je donne un exemple mais le réflexe de Succio qui nous sert à survivre et à pouvoir nous nourrir à la naissance, si ce réflexe-là reste trop actif, On va voir souvent des enfants qui ont tout le temps besoin de m'achouiller quelque chose, qui ont besoin d'avoir un stylo dans la bouche ou un chewing-gum, ou peut-être des adultes qui ont du mal à arrêter de fumer, par exemple. C'est peut-être un réflexe de suffusion qui est encore trop présent. Et ces réflexes vont jouer sur trois sphères, la sphère cognitive, la sphère motrice, bien évidemment, et la sphère émotionnelle. Et c'est ça qui m'a passionnée. C'est-à-dire... On va rencontrer vraiment différentes problématiques, que ce soit au niveau cognitif, au niveau des apprentissages, parce que ça joue aussi sur la concentration. Imaginez-vous devoir lutter contre un mouvement réflexe à longueur de journée. Comment voulez-vous vous concentrer quand on a un mouvement qui vient comme ça nous embêter comme un caillou dans la chaussure ? C'est impossible. Moi, ça a été une révélation, ça a répondu à beaucoup de questions que je me posais en tant qu'enseignante sur des difficultés d'apprentissage. Et donc, ça a été vraiment une révélation. Je me souviendrai toujours de ce premier jour de formation, c'était il y a un an maintenant, où je me suis dit mais ça y est, c'est ça, c'est enfin ça les réponses à toutes mes questions que je me posais même en tant qu'enseignante Et donc, je me suis formée toute cette année. Là, je suis en cours de certification pour devenir consultante en intégration des réflexes archaïques. Donc, aider justement à l'intégration de ces réflexes qui sont restés trop actifs chez certains enfants, voire adultes.

  • Stéphanie

    Et du coup, tu as une orientation liée à l'apprentissage ou c'est quelque chose de plus large dans toi, ta pratique ?

  • Léa

    C'est beaucoup plus large, mais effectivement, moi, j'ai... J'ai quand même une sensibilité d'enseignante, même si je suis radiée de l'éducation nationale. J'ai cette sensibilité-là qui fait que viennent à moi effectivement déjà beaucoup d'enfants qui ont des troubles de l'apprentissage, des troubles de l'attention. Mais parce que, voilà, effectivement, c'est ça qui m'anime. Mais c'est vraiment très, très large. Et pareil pour le côté émotionnel, ça m'intéresse énormément. Il y a vraiment... Moi, mon cabinet sera ouvert à toutes les personnes qui ont des défis à relever dans leur vie et que je pourrais aider, quoi.

  • Stéphanie

    Voilà. Trop intéressant. Mais c'est ça qui est génial aussi, c'est qu'on découvre en même temps des métiers, des spécialités qui ouvrent des pistes vers plein de choses.

  • Léa

    C'est ça. Et pour la petite histoire, quand j'ai passé mon entretien de rupture conventionnelle... On a parlé, bon, effectivement, il revenait sur ce qui allait m'arriver si je partais de l'éducation nationale, etc. Et après, pendant un quart d'heure, on a parlé des réflexes archaïques, de qu'est-ce qui pouvait l'aider. Chacun m'a parlé de sa petite histoire, de son enfant, d'un tel qui avait eu du mal à faire ci, à faire ça. Et en fait, on a fini à parler des réflexes archaïques pendant 20 minutes. Voilà, parce que je pense que c'est aussi ça qui m'anime et que... J'ai envie de faire connaître ça. Un peu comme j'avais ce défi-là avec les mathématiques, de faire aimer les maths. Je crois que j'ai un peu ce défi-là à nouveau, ce nouveau défi de faire connaître au plus grand monde les réflexes archaïques.

  • Stéphanie

    Eh bien,

  • Léa

    un grand bravo pour ce parcours.

  • Stéphanie

    Là, tu es à une étape charnière, on va dire, avec cette transition. Et j'espère que ça apporte beaucoup. aux auditeurs d'avoir ce témoignage où on sent en plus la passion dans tout ce que tu fais.

  • Léa

    Merci beaucoup. Est-ce que je peux juste dire une petite chose quand même que j'ai oubliée ? C'est que quand on vient de l'éducation nationale, on n'a aucune connaissance sur le monde de l'entreprise. Et j'avoue que moi, ça me faisait très, très peur vu qu'en plus, je n'ai aucune personne autour de moi qui entreprend, mais vraiment aucune. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai connue, c'est par ta formation. et vraiment merci parce que je me repasse la formation plusieurs fois pour bien m'intégrer toutes les mots toutes les notions qui pour moi étaient un nouveau monde et voilà si je peux donner un conseil aussi c'est de se faire accompagner là-dessus et je te remercie vraiment pour cette super formation qui

  • Stéphanie

    m'a beaucoup aidée merci à toi Léa pour ceux qui voudraient te retrouver Léa où est-ce qu'on peut te retrouver aujourd'hui ?

  • Léa

    Alors pour l'instant, sur Instagram où j'explique justement un petit peu mon cheminement, les réflexes, etc. Donc, ça s'appelle Sur le chemin de Léa. Et tout bientôt, à partir de septembre, dans un cabinet au Pontet dans le Vaucluse. C'est un cabinet multidisciplinaire qui s'appelle Pôle de médecine douce de Roberti. Voilà, donc, dès septembre, je serai disponible pour recevoir.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup, Léa.

  • Léa

    Merci à toi, Stéphanie.

  • Stéphanie

    Un grand merci et bravo à Léa pour son parcours. J'espère que cet épisode vous a plu, vous inspire. Comme d'habitude, vous retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperassse.com et également les liens utiles dans la description de l'épisode. N'hésitez pas d'ailleurs à retrouver Léa sur Instagram, à lui envoyer un petit message d'encouragement, ça fait toujours plaisir. Merci pour votre écoute, on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

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Description

Quand on est dans la fonction publique et qu'on a des rêves d'entrepreneuriat, ce n'est pas toujours simple à conjuguer. On pense bien sûr à celles et ceux qui en ont marre de leur emploi, des conditions de travail, qui ne s'y épanouissent pas. Mais on oublie ceux qui aiment profondément leur métier et ont simplement envie d'autre chose.


C'est le cas de Léa Falcone, consultante en intégration des réflexes archaïques, qui nous raconte son parcours vers l'entrepreneuriat :

  • L'idée d'entreprendre,

  • Les tentatives pour concilier sa création d'entreprise avec son métier d'enseignante,

  • La décision de quitter son emploi,

  • L'obtention de la rupture conventionnelle, si rare dans l'Education Nationale,

  • Les obstacles rencontrés, et au contraire ce qui l'a aidée dans sa démarche,

  • Ses projets à venir.


Un témoignage en toute simplicité pour partager et inspirer les futurs indépendants qui n'osent peut-être pas franchir le pas de la création d'entreprise et qui ont besoin d'entendre que c'est possible. Même quand on est fonctionnaire !


Retrouvez Léa sur Instagram


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/153

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphanie

    Quitter la fonction publique pour entreprendre, ça demande de l'audace et c'est le choix que Léa a fait et elle nous offre son témoignage sur le podcast J'aime la paperasse. Elle revient sur son parcours, elle est encore en pleine transition professionnelle et elle nous explique par quoi elle est passée jusqu'à son départ de l'éducation nationale en rupture conventionnelle. C'est un témoignage inspirant qui j'espère vous plaira. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci beaucoup Léa de participer à cette interview, c'est un plaisir de te recevoir.

  • Léa

    Merci à toi, c'est une première pour moi et je suis vraiment très contente que ce soit dans ton podcast.

  • Stéphanie

    Alors Léa, tu es encore en transition au moment où on enregistre cet épisode, donc peut-être qu'au moment de sa diffusion, tu seras encore plus avancée dans ton projet. Et donc tu es actuellement professeure au collège ?

  • Léa

    Oui.

  • Stéphanie

    et tu te lances comme consultante en intégration des réflexes archaïques.

  • Léa

    Tout à fait.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu ton parcours dans les grandes lignes ?

  • Léa

    Avec plaisir. Alors en fait, aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu être prof. C'est vraiment le cliché de la petite fille qui veut d'abord devenir maîtresse parce qu'elle est fan de ses maîtresses et de ses maîtres qu'elle rencontre en primaire. Et c'est vraiment toujours quelque chose qui m'a suivie au collège, au lycée. J'ai été spécialement attirée par les matières scientifiques. Et j'avais cette chose à l'intérieur de moi qui me disait que les mathématiques, c'était tellement détesté par les gens, globalement, que moi, j'y arriverais. J'y arriverais à faire aimer les maths et à donner envie de faire des maths. Donc, c'est vraiment quelque chose qui m'a poursuivie tout au long de mes études. Et donc j'ai eu le cursus classique, j'ai été en fac de mathématiques et j'ai passé au fur et à mesure aussi tout ce qui était lié à la petite enfance, c'est-à-dire mon BAFA, j'ai été surveillante, j'avais vraiment aussi cette appétence à travailler avec les enfants. Et donc j'ai eu mon CAPES, ça a été un des plus beaux jours de ma vie, de me dire que j'avais réalisé ce premier rêve de devenir enseignante en 2007. Je suis rentrée dans ce métier avec beaucoup de joie, avec beaucoup d'envie et vraiment, je faisais le métier de mes rêves. Donc voilà, j'ai vraiment un parcours très classique avec la petite fille qui voulait être prof depuis toujours.

  • Stéphanie

    2007, donc là, ça fait 17 ans ?

  • Léa

    C'est ça. Effectivement, en 2007, quand j'ai commencé, je me disais que je ferais ce métier-là toute ma vie. Parce qu'on parle de vocation et pour le coup, ça l'est, même toujours. C'est toujours une vocation d'avoir envie d'aider des enfants, de les accompagner dans les apprentissages. Et globalement, je me suis rendue compte que ce qui me passionnait, c'était l'apprentissage, globalement.

  • Stéphanie

    Et là, quand tu en parles, on sent encore que c'est un métier que tu aimes.

  • Léa

    Ah oui, vraiment.

  • Stéphanie

    On s'interroge encore plus sur le fait de devenir indépendante. Qu'est-ce qui a créé le déclic ? Pourquoi tu as voulu devenir indépendante ?

  • Léa

    Alors, souvent, on me pose cette question parce qu'effectivement, comme je suis une professeure investie, motivée, ça étonne toujours les personnes que je parle de l'éducation nationale. Alors, plus qu'un déclic, je pense que c'est un chemin qui était ponctué de petits déclics, en fait. Le premier déclic, ça va faire aussi cliché, mais ce n'est pas grave, j'assume. C'est la naissance de mon premier enfant. Alors oui, devenir maman, c'est OK, ça chamboule tout le monde. Enfin voilà, on le sait tous. Mais c'est cet enfant-là, tel qu'il était, où j'ai senti qu'il était un peu différent depuis sa naissance. Il ne réagissait pas comme tous les autres enfants. Et donc, j'ai commencé à me poser beaucoup de questions, à lire beaucoup justement sur le développement du cerveau de l'enfant. sur les atipis, sur tout ça. Et ça, ça a changé ma vision de la vie, ça a changé ma vision de l'enseignement, ça a changé tout, en fait. Et de là, j'ai commencé déjà à entreprendre dans mon enseignement des adaptations pédagogiques auxquelles je n'aurais jamais pensé avant par rapport à tous les troubles d'isthme, par rapport à tous les troubles de l'attention, etc. Jusqu'à venir à une pédagogie flexible, avec une classe flexible, où les élèves, à certains moments, ont la possibilité de choisir des assises différentes parce qu'ils se sentent mieux comme ça pour apprendre. On peut mieux apprendre allongé, on peut mieux apprendre debout, on peut mieux apprendre en bougeant. Et de là, en fait, est partie toute une série de lectures d'intérêts pour... Les pédagogies alternatives, les neurosciences, clairement, c'est ça qui a commencé à me passionner. Et de fil en aiguille, moi, je sentais que j'avais trop de frustration à l'intérieur de moi au sein de l'éducation nationale. Alors, honnêtement, je ne suis pas venue là pour critiquer à longueur de journée l'éducation nationale. Effectivement, il y a des dysfonctionnements, on le sait tous. On les connaît tous, encore plus quand on est de l'intérieur. Moi, je préfère parler de ce que j'ai ressenti moi dans mon quotidien de prof. Et ce que je ressens moi dans mon quotidien de prof, c'est trop de frustration de laisser certains enfants au bord du chemin. Je resitue le contexte. peut-être que les gens ne se rendent pas trop compte, c'est 50 minutes de cours rythmées par des sonneries. Il y a un début, il y a une fin. Il y a un programme à tenir avec des élèves qui ont tous des niveaux différents, mais on a un programme à tenir avec des besoins particuliers pour chaque élève. Et en fait, à la fin des 50 minutes, moi, à chaque fois, j'avais la frustration de me dire, tel élève, je n'ai pas pu l'aider aujourd'hui. Tel élève m'a posé une question, je n'ai pas eu le temps d'y répondre. Et cette frustration-là, au quotidien, vraiment, c'est devenu quasiment insupportable. Je rentrais le soir, j'étais émervée, en colère par cette frustration qui avait grandi en moi au cours de la journée. Et là, je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. Voilà.

  • Stéphanie

    Et quand tu as commencé à préparer ton projet, est-ce qu'au départ, c'était plutôt comme une activité complémentaire ? Parce que justement, tu aimes ton métier et tu ne voulais pas forcément partir. Ou est-ce que dès le départ, tu t'orientais plutôt vers une reconversion ?

  • Léa

    Alors au début, j'ai voulu concilier les deux. Parce que je pense que tout enseignant a quand même cette chose-là, une espèce de se dire qu'on est quand même en sécurité dans cette institution qui est l'éducation nationale. Il y a une sécurité financière, il y a une sécurité sur l'avenir qui est plus certain que dans d'autres métiers, surtout dans l'entrepreneuriat. Et donc du coup... Mon premier réflexe, c'est de me dire qu'on va accumuler les deux. Et là, effectivement, je me suis rendue compte que ça n'allait pas être possible. Parce que ce que je voulais faire était trop proche de ce que je proposais à l'éducation nationale. Et du coup, ils allaient refuser.

  • Stéphanie

    Du coup, la barrière pour toi, ça a vraiment été le cadre légal, administratif et le fait que ton employeur n'accepte pas le cumul de projet.

  • Léa

    Tout à fait. Et puis, quand j'ai commencé à me renseigner, j'ai compris aussi que ces derniers temps, la loi, justement, s'était durcie par rapport à ça et que j'aurais peu de chance d'avoir accès à un cumul d'activité. Voilà. Alors après, je sentais à l'intérieur de moi, à cette époque-là, quand j'ai commencé à me renseigner pour le cumul d'activité, je ne savais pas encore précisément quel serait mon projet. Mais je savais que c'était dans l'accompagnement des enfants en difficulté, en trouble d'apprentissage, etc. Mais je n'avais pas encore rencontré les réflexes. Il fallait que je trouve vraiment ce qui m'animait. Mais c'est vrai qu'au début, quand j'ai commencé à parler d'un projet autour de l'accompagnement des enfants en difficulté d'apprentissage, tout de suite, les portes se sont fermées pour un cumul.

  • Stéphanie

    Tu dirais que tu as mis combien de temps entre le moment où tu as commencé à te dire tiens je vais faire autre chose et vraiment le moment où tu as pris la décision et fais les démarches ?

  • Léa

    La naissance de mon enfant il est né il y a presque huit ans et j'ai commencé à me renseigner il y a deux ans. Donc en fait il y a six ans qui se sont passés entre l'envie de me dire il y a un moment mon chemin sera ailleurs et vraiment je commence à me renseigner sur les possibilités.

  • Stéphanie

    Donc tu dirais que dans toute cette période, il y avait quand même déjà quelque chose de latent et ça mûrissait tranquillement.

  • Léa

    Oui, mais sous le poids, en fait, dans la balance, tu es à l'éducation nationale, c'est la sécurité, tout le monde autour de toi te le dit, regarde, ça va, fais tes cours de maths et puis c'est normal que tu en laisses au bord du chemin, ce n'est pas grave, ça fait partie aussi des choses, tu ne peux pas aider tout le monde, ne sois pas si sensible, voilà. Donc il y avait toutes ces injonctions-là. qui ont duré effectivement six ans, mais qui se sont entrechoquées à l'intérieur de moi, en fait. Et pour un moment que la balance sur, non, en fait, moi, telle que je suis, ce n'est pas possible pour moi de continuer comme ça. Donc, six ans, voilà.

  • Stéphanie

    Et justement, comment ton entourage a réagi ?

  • Léa

    Alors, comment dire sans vexer trop de personnes ? Globalement ? La chose que j'ai ressentie, même si des fois certains se forçaient à ne pas me le montrer par gentillesse, c'est de la peur, clairement. Moi, je viens d'une famille de fonctionnaires. J'ai une maman qui est assistante sociale dans l'éducation nationale. J'ai un papa qui était professeur de physique à l'université. J'ai une tante aussi qui était enseignante. Vraiment, je viens de ce milieu des fonctionnaires de l'éducation nationale. Et même dans ma belle famille, il y a énormément de fonctionnaires. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Du coup, vraiment, la... peur que je sentais dans leur regard quand j'annonçais que j'allais partir de l'éducation nationale, c'était clair et net. Ma belle-famille ne me le disait pas trop à moi, elle disait plutôt à mon mari, mais pourquoi elle fait ça ? C'était très compliqué, je sentais pour eux. À l'intérieur d'eux, je leur en veux pas, je pense que c'est des générations aussi pour qui le fonctionnariat c'était l'eldorado. Et c'est plus le cas. selon moi et après du côté bizarrement aussi de mes collègues, il y avait un peu des deux quoi, il y avait un peu ouah quel courage tu oses faire ça et certains mais pourquoi tu fais ça ah oui la question que j'ai eu souvent t'es sûre que ça va marcher ? non, je ne suis pas sûre que ça va marcher Mais en tout cas, c'est comme dans la vie, j'essaie d'entreprendre les choses et de me donner les moyens pour que ça fonctionne.

  • Stéphanie

    En plus, on n'en a pas encore parlé, mais tu es partie en rupture conventionnelle.

  • Léa

    C'est ça !

  • Stéphanie

    Alors, d'un côté, c'est un peu... on sait bien que c'est compliqué à obtenir. J'ai envie de dire, surtout dans l'éducation nationale, c'est rare. Et en même temps, c'est une manière aussi de sécuriser ton projet, parce que tu ne pars pas non plus sans filet.

  • Léa

    Tout à fait. Et c'est pour ça que vraiment, j'ai tout donné pour avoir cette rupture conventionnelle. Je me suis fait accompagner aussi, ça m'a énormément aidée. Mais c'est vrai que la rupture conventionnelle, en termes de sécurité pour l'avenir, sécurité financière, c'est ce qu'il y avait de mieux à avoir. Donc, j'ai beaucoup de gratitude d'avoir réussi à obtenir ça.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu penses qu'il y a des choses qui ont joué dans le fait d'obtenir justement cette rupture conventionnelle ? Parce qu'il y en a beaucoup qui essaient et qui essuient un refus. Donc, est-ce que tu as mis en place des choses particulières, des choses que tu as avancées dans ton projet, peut-être pour motiver ton projet ?

  • Léa

    Oui. Alors déjà, une première chose, c'est que peut-être que les gens ne comprennent pas trop, mais nous, dans l'éducation nationale, on ne cotise pas pour le chômage. Donc, ça veut dire qu'en fait, cette rupture conventionnelle qui est présente seulement depuis 2020 dans l'éducation nationale et qui est en essai jusqu'à 2025, on ne sait pas ce qui va devenir de cette rupture conventionnelle. En fait, ce qui se passe du coup, c'est que les enjeux quand on demande une rupture conventionnelle ne sont pas du tout les mêmes, puisque c'est l'éducation nationale qui va nous rémunérer pendant ce temps de chômage. En fait, tu expliqueras mieux que moi. Moi, j'emploie avec des mémoires. C'est très bien expliqué. Je pense que c'est pas mieux que moi. Du coup, l'attitude et la posture à avoir quand on demande ceci n'est pas du tout la même. Parce qu'en fait, on doit leur montrer que ce qu'on va faire ensuite va tenir la route. Et en fait, on doit se présenter à eux comme on se présenterait devant des futurs investisseurs. Voilà. Donc, vraiment, la posture n'est pas du tout la même que dans le privé. Et je pense que c'est ça. que vraiment ceux qui m'écoutent doivent entendre parce que la posture n'est pas du tout la même. Et après, moi, je me suis fait aider d'une association qui s'appelle Après-Prof, qui m'a accompagnée sur toutes les étapes de la rupture conventionnelle. Et clairement, c'est ça qui a fait aussi que j'ai réussi et que je l'ai obtenue. Parce que malgré tout, dans cette administration, c'est moi, de mon point de vue, de ce que j'ai... trouver, c'est assez obscur tout ce qui est justement la posture à avoir, quels sont les tenants, les aboutissants de cette demande de rupture, qu'est-ce qu'on doit présenter, qu'est-ce qu'ils attendent de nous, tout ça est très obscur. Et le fait de se faire accompagner tout au long de ce cheminement m'a vraiment aidée, vraiment.

  • Stéphanie

    C'est vrai qu'au niveau des informations, toutes les administrations après ne fonctionnent pas pareil. Parce que moi, au contraire, je viens de la DGFIP, où côté communication, je trouve au contraire qu'ils sont au top, que c'est assez transparent, au moins pour avoir les grands critères, on va dire.

  • Léa

    Mais c'est ça.

  • Stéphanie

    Mais c'est quand même une démarche particulière quand on est dans la fonction publique. Donc, c'est une autre posture. Et je ne sais pas si tu as eu aussi ce ressenti. Quand j'ai passé les entretiens, il y a quelque chose qui m'a marquée. C'est justement sur le côté, mais est-ce que tu es vraiment sûre que tu veux faire ça ? Vraiment, un côté presque, je ne sais pas, j'ai presque envie de dire paternaliste. Mais ce n'est pas juste sur un coup de... de tête, c'est une décision réfléchie et tu sens qu'ils ont peur pour toi, ils ont peur que dans six mois tu reviennes à dire non mais j'ai fait une bêtise, en fait reprenez-moi quoi.

  • Léa

    Mais oui, mais c'est tellement ça, quand je racontais mon entretien je disais que à chaque limite à chaque ponctuation de phrase la personne que j'avais en face de moi finissait par mais vous êtes sûre parce que quand même c'est D'être prof, ça fait assurer un salaire chaque mois. Et puis quand même, vous avez des enfants en bas âge, 7 ans et 4 ans. Vous êtes sûrs, mais chaque phrase était ponctuée par ce que tu décris. C'est-à-dire, est-ce que vous êtes vraiment sûrs ? Et même à la fin, quand j'ai signé, parce qu'après, il y a toute une procédure. Donc, quand je suis revenue pour signer... Ils m'ont dit, et n'oubliez pas, vous avez jusqu'au 27 mai pour revenir sur votre décision. Notez bien cette date. Et je me disais, mais c'est vraiment dingue aussi. Il faut être, je trouve, assez fort et solide dans son idée, dans ses projets, pour ne pas céder à la peur qu'on nous renvoie en fait, tout le temps.

  • Stéphanie

    Bon, quelque part, j'ai envie de dire, tant mieux. parce que ça te permet de t'y confronter. Là, tu es sûre, quoi. Mais c'est vrai que même quand tu obtiens la réponse et que c'est bon, tu as signé, tu es content, mais en même temps, tu as presque l'impression de faire une grosse bêtise.

  • Léa

    Mais c'est exactement ça. Et je pense que ça, c'est vraiment cette espèce d'inconscient collectif de... qu'un fonctionnaire doit remercier toute sa vie d'être dans ce statut-là et que c'est le meilleur des statuts et qu'il ne faut jamais en partir. Et je pense que ça, c'est la construction du fonctionnaire français qui date d'il y a longtemps. Mais vraiment, j'ai ressenti la même chose que toi. Et je le ressens encore. J'ai encore des retours de ce style-là. Mais comment tu vas faire ? Mais t'es sûre ? Mais pourquoi ? Mais si tu veux revenir. Mais non, je ne veux pas revenir. Comment tu fais si tu veux revenir ? Vraiment, tout ça, c'est encore présent.

  • Stéphanie

    Alors que c'est vrai que quelqu'un dans le privé a plus cette perspective que, OK, tu es parti. Si vraiment tu veux revenir dans le salariat, tu iras ailleurs, en fait. Oui. Après, c'est vrai que pour l'enseignement, aller ailleurs,

  • Léa

    c'est plus compliqué. C'est sûr. Et puis, c'est vrai aussi qu'il y a toutes ces lois, malgré tout. C'est vrai que quand on part avec une rupture conventionnelle en plus, pendant six années, on ne peut pas revenir pour devenir fonctionnaire de l'État. Il y a quand même des lois, effectivement, assez lourdes qui alourdissent, je trouve, cette prise de décision qui est peut-être plus légère dans le privé, j'ai envie de dire, même s'il y a plein de situations possibles. Mais c'est vrai que ça alourdit cette prise de décision.

  • Stéphanie

    Et puis, je pense aussi au fait de la manière d'accéder au poste. Parce qu'une fois que tu es partie, si tu veux revenir, il faut repasser le concours.

  • Léa

    Exactement. Et d'ailleurs, quand je signe, on me dit bien à partir de maintenant, c'est un mot super fort, je trouve. Vous êtes radiée de l'éducation nationale. Et je trouve que c'est ultra fort comme mot. Radiée, il y a une notion de je n'existe plus. Alors que j'ai quand même été prof pendant 17 ans. ça fait partie de ma personnalité d'avoir été prof vraiment c'est dans mes tripes donc je suis radiée,

  • Stéphanie

    je n'existe plus en tant que prof donc je trouve ça hyper fort c'est l'administration. Alors maintenant j'allais dire que c'est passé non tu es encore dedans mais le plus gros effet on va dire parce que ça y est tu as signé le départ se rapproche Tu te prépares à vraiment lancer ton projet. Donc là où tu te places aujourd'hui, quand tu regardes ton parcours, est-ce qu'il y a une chose dont tu es fière justement dans ce parcours, une réussite, quelque chose qui ressort ?

  • Léa

    Alors je crois, et ça reprend un petit peu tout le discours qu'on a eu avant, mais ce qui me rend le plus fière, c'est d'avoir continué à y croire alors que personne n'y croyait. Une petite chose qui me fait penser à un collègue qui me dit Bravo Léa, félicitations, mais je dois être honnête, moi j'y croyais pas. J'ai répondu, mais je sais, personne n'y croyait. Il n'y avait que moi qui y croyais, en gros. Mais voilà, c'est vraiment la chose dont je suis la plus fière. Et ça, c'est vraiment un message que j'aimerais transmettre. C'est que quand on se donne les moyens vraiment d'y arriver, même si personne n'y croit autour, quand on sent et qu'on a la petite flamme à l'intérieur, il faut continuer et y croire encore.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais fait différemment dans ce parcours ?

  • Léa

    Non, honnêtement, si je réfléchis à cette question, j'ai vraiment l'impression que, en fait, quand je me sentais en difficulté, à chaque fois, je faisais appel à quelqu'un de compétent, je faisais des recherches pour faire appel à quelqu'un de compétent qui me permettait de, justement, dépasser cet obstacle sur lequel je me trouvais, devant lequel je me trouvais. Donc, ce qui m'a beaucoup aidée aussi, et que je conseille, c'est d'écouter des témoignages de gens qui ont réussi. Et clairement, des podcasts, lire des témoignages, des groupes sur Facebook. Enfin, voilà, ça aide et ça m'a vraiment aidée, moi, à continuer à y croire.

  • Stéphanie

    Et c'est pour ça que tu es là aujourd'hui, justement, pour montrer que c'est possible. Et même quand on aime vraiment son métier, il n'y a pas que les gens qui sont complètement démotivés qui partent. Parfois, on aime ce qu'on fait et on se lance quand même.

  • Léa

    Exactement, et ça aussi, ça a été un truc un peu bizarre à expliquer. C'est qu'on a l'impression qu'un prof qui part de l'éducation nationale, c'est vraiment parce qu'il est au bout du rouleau, qu'il n'en peut plus, qu'il a eu plein d'arrêts maladie avant, de tout ça. Et moi, ce n'est pas mon cas. J'aime toujours ce que je fais et je vais... accompagner les enfants autrement. Mais merci de le souligner parce que c'est vraiment une image qu'on a du professeur qui part de l'éducation nationale, c'est qu'il est vraiment au bout du rouleau.

  • Stéphanie

    Et du coup, pour celles et ceux qui nous écoutent, qui n'osent peut-être pas se lancer ou qui sont en réflexion, quel est le conseil que tu leur donnerais ?

  • Léa

    C'est de peut-être analyser qu'est-ce qui vous empêche de le faire. Parce qu'au lieu de dire qu'est-ce que tu veux faire, c'est qu'est-ce qui t'empêcherait de le faire ? C'est-à-dire pointer peut-être les peurs. Alors certains, ça va être la sécurité financière, certains, ça va être la sécurité de l'emploi. Et peut-être détricoter ces peurs-là et se faire aider pour que ces peurs-là n'empêchent pas d'avancer. Parce que finalement, il est là, le truc, c'est que si l'envie est là, ce qui nous retient, c'est des peurs. Et les peurs, il y a des moyens de les dépasser, il y a des moyens de les apaiser. Donc voilà, peut-être pointer. les peurs qui empêchent d'avancer et après, on y va.

  • Stéphanie

    Merci pour ce conseil. Et on terminera par parler de ce que tu vas faire, du coup, bientôt.

  • Léa

    Oui !

  • Stéphanie

    Donc, ton projet, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Parce qu'en plus, l'intitulé ne parlera pas forcément à tout le monde. Quand on parle des réflexes archaïques, parfois, on ne sait pas du tout ce que c'est si on ne s'est pas intéressé à la question. Donc, est-ce que tu peux nous présenter ton projet ?

  • Léa

    Avec grand plaisir. Alors peut-être d'abord justement expliquer ce que c'est qu'un réflexe archaïque. Tous les parents qui ont vu leur enfant naître ont vu le pédiatre à un moment tester des réflexes. On teste le réflexe de la marche automatique, on va tester l'agrippement, on met les doigts comme ça et on se fait agripper en fait par le bébé, on voit s'il tient, etc. En fait, ces réflexes-là donc... Par principe, c'est des mouvements automatiques et involontaires qui sont déclenchés par un stimulus. Ils sont là pour la survie de l'espèce humaine. Donc, heureusement qu'à la naissance, ces bébés-là les ont. Mais souvent, les pédiatres, après, ne s'en occupent plus trop. Ils vérifient qu'ils sont là à la naissance et c'est très bien. Et puis après, on ne s'en occupe plus. Il se trouve que depuis les années 70, des recherches ont été faites au niveau des neurosciences, etc. Et on s'est aperçu que ces réflexes, pour plein de raisons, des fois, restaient... actif, c'est-à-dire qui restait trop présent parce que normalement ces réflexes autour de trois ans, ils s'intègrent dans le corps, on n'en a plus besoin. Donc en fait ils sont là mais un petit peu comme en dormance. Mais chez certains enfants et même adultes, ces réflexes sont encore très présents. Je donne un exemple mais le réflexe de Succio qui nous sert à survivre et à pouvoir nous nourrir à la naissance, si ce réflexe-là reste trop actif, On va voir souvent des enfants qui ont tout le temps besoin de m'achouiller quelque chose, qui ont besoin d'avoir un stylo dans la bouche ou un chewing-gum, ou peut-être des adultes qui ont du mal à arrêter de fumer, par exemple. C'est peut-être un réflexe de suffusion qui est encore trop présent. Et ces réflexes vont jouer sur trois sphères, la sphère cognitive, la sphère motrice, bien évidemment, et la sphère émotionnelle. Et c'est ça qui m'a passionnée. C'est-à-dire... On va rencontrer vraiment différentes problématiques, que ce soit au niveau cognitif, au niveau des apprentissages, parce que ça joue aussi sur la concentration. Imaginez-vous devoir lutter contre un mouvement réflexe à longueur de journée. Comment voulez-vous vous concentrer quand on a un mouvement qui vient comme ça nous embêter comme un caillou dans la chaussure ? C'est impossible. Moi, ça a été une révélation, ça a répondu à beaucoup de questions que je me posais en tant qu'enseignante sur des difficultés d'apprentissage. Et donc, ça a été vraiment une révélation. Je me souviendrai toujours de ce premier jour de formation, c'était il y a un an maintenant, où je me suis dit mais ça y est, c'est ça, c'est enfin ça les réponses à toutes mes questions que je me posais même en tant qu'enseignante Et donc, je me suis formée toute cette année. Là, je suis en cours de certification pour devenir consultante en intégration des réflexes archaïques. Donc, aider justement à l'intégration de ces réflexes qui sont restés trop actifs chez certains enfants, voire adultes.

  • Stéphanie

    Et du coup, tu as une orientation liée à l'apprentissage ou c'est quelque chose de plus large dans toi, ta pratique ?

  • Léa

    C'est beaucoup plus large, mais effectivement, moi, j'ai... J'ai quand même une sensibilité d'enseignante, même si je suis radiée de l'éducation nationale. J'ai cette sensibilité-là qui fait que viennent à moi effectivement déjà beaucoup d'enfants qui ont des troubles de l'apprentissage, des troubles de l'attention. Mais parce que, voilà, effectivement, c'est ça qui m'anime. Mais c'est vraiment très, très large. Et pareil pour le côté émotionnel, ça m'intéresse énormément. Il y a vraiment... Moi, mon cabinet sera ouvert à toutes les personnes qui ont des défis à relever dans leur vie et que je pourrais aider, quoi.

  • Stéphanie

    Voilà. Trop intéressant. Mais c'est ça qui est génial aussi, c'est qu'on découvre en même temps des métiers, des spécialités qui ouvrent des pistes vers plein de choses.

  • Léa

    C'est ça. Et pour la petite histoire, quand j'ai passé mon entretien de rupture conventionnelle... On a parlé, bon, effectivement, il revenait sur ce qui allait m'arriver si je partais de l'éducation nationale, etc. Et après, pendant un quart d'heure, on a parlé des réflexes archaïques, de qu'est-ce qui pouvait l'aider. Chacun m'a parlé de sa petite histoire, de son enfant, d'un tel qui avait eu du mal à faire ci, à faire ça. Et en fait, on a fini à parler des réflexes archaïques pendant 20 minutes. Voilà, parce que je pense que c'est aussi ça qui m'anime et que... J'ai envie de faire connaître ça. Un peu comme j'avais ce défi-là avec les mathématiques, de faire aimer les maths. Je crois que j'ai un peu ce défi-là à nouveau, ce nouveau défi de faire connaître au plus grand monde les réflexes archaïques.

  • Stéphanie

    Eh bien,

  • Léa

    un grand bravo pour ce parcours.

  • Stéphanie

    Là, tu es à une étape charnière, on va dire, avec cette transition. Et j'espère que ça apporte beaucoup. aux auditeurs d'avoir ce témoignage où on sent en plus la passion dans tout ce que tu fais.

  • Léa

    Merci beaucoup. Est-ce que je peux juste dire une petite chose quand même que j'ai oubliée ? C'est que quand on vient de l'éducation nationale, on n'a aucune connaissance sur le monde de l'entreprise. Et j'avoue que moi, ça me faisait très, très peur vu qu'en plus, je n'ai aucune personne autour de moi qui entreprend, mais vraiment aucune. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai connue, c'est par ta formation. et vraiment merci parce que je me repasse la formation plusieurs fois pour bien m'intégrer toutes les mots toutes les notions qui pour moi étaient un nouveau monde et voilà si je peux donner un conseil aussi c'est de se faire accompagner là-dessus et je te remercie vraiment pour cette super formation qui

  • Stéphanie

    m'a beaucoup aidée merci à toi Léa pour ceux qui voudraient te retrouver Léa où est-ce qu'on peut te retrouver aujourd'hui ?

  • Léa

    Alors pour l'instant, sur Instagram où j'explique justement un petit peu mon cheminement, les réflexes, etc. Donc, ça s'appelle Sur le chemin de Léa. Et tout bientôt, à partir de septembre, dans un cabinet au Pontet dans le Vaucluse. C'est un cabinet multidisciplinaire qui s'appelle Pôle de médecine douce de Roberti. Voilà, donc, dès septembre, je serai disponible pour recevoir.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup, Léa.

  • Léa

    Merci à toi, Stéphanie.

  • Stéphanie

    Un grand merci et bravo à Léa pour son parcours. J'espère que cet épisode vous a plu, vous inspire. Comme d'habitude, vous retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperassse.com et également les liens utiles dans la description de l'épisode. N'hésitez pas d'ailleurs à retrouver Léa sur Instagram, à lui envoyer un petit message d'encouragement, ça fait toujours plaisir. Merci pour votre écoute, on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Quand on est dans la fonction publique et qu'on a des rêves d'entrepreneuriat, ce n'est pas toujours simple à conjuguer. On pense bien sûr à celles et ceux qui en ont marre de leur emploi, des conditions de travail, qui ne s'y épanouissent pas. Mais on oublie ceux qui aiment profondément leur métier et ont simplement envie d'autre chose.


C'est le cas de Léa Falcone, consultante en intégration des réflexes archaïques, qui nous raconte son parcours vers l'entrepreneuriat :

  • L'idée d'entreprendre,

  • Les tentatives pour concilier sa création d'entreprise avec son métier d'enseignante,

  • La décision de quitter son emploi,

  • L'obtention de la rupture conventionnelle, si rare dans l'Education Nationale,

  • Les obstacles rencontrés, et au contraire ce qui l'a aidée dans sa démarche,

  • Ses projets à venir.


Un témoignage en toute simplicité pour partager et inspirer les futurs indépendants qui n'osent peut-être pas franchir le pas de la création d'entreprise et qui ont besoin d'entendre que c'est possible. Même quand on est fonctionnaire !


Retrouvez Léa sur Instagram


La transcription de l'interview est disponible sur https://www.jaimelapaperasse.com/153

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Je suis Stéphanie de J'aime la paperasse. Ma mission ? Rendre l’entrepreneuriat et l’administratif plus accessible, sans pression et dans la bonne humeur !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Stéphanie

    Quitter la fonction publique pour entreprendre, ça demande de l'audace et c'est le choix que Léa a fait et elle nous offre son témoignage sur le podcast J'aime la paperasse. Elle revient sur son parcours, elle est encore en pleine transition professionnelle et elle nous explique par quoi elle est passée jusqu'à son départ de l'éducation nationale en rupture conventionnelle. C'est un témoignage inspirant qui j'espère vous plaira. Bienvenue donc sur le podcast J'aime la paperasse et bonne écoute. Merci beaucoup Léa de participer à cette interview, c'est un plaisir de te recevoir.

  • Léa

    Merci à toi, c'est une première pour moi et je suis vraiment très contente que ce soit dans ton podcast.

  • Stéphanie

    Alors Léa, tu es encore en transition au moment où on enregistre cet épisode, donc peut-être qu'au moment de sa diffusion, tu seras encore plus avancée dans ton projet. Et donc tu es actuellement professeure au collège ?

  • Léa

    Oui.

  • Stéphanie

    et tu te lances comme consultante en intégration des réflexes archaïques.

  • Léa

    Tout à fait.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu ton parcours dans les grandes lignes ?

  • Léa

    Avec plaisir. Alors en fait, aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu être prof. C'est vraiment le cliché de la petite fille qui veut d'abord devenir maîtresse parce qu'elle est fan de ses maîtresses et de ses maîtres qu'elle rencontre en primaire. Et c'est vraiment toujours quelque chose qui m'a suivie au collège, au lycée. J'ai été spécialement attirée par les matières scientifiques. Et j'avais cette chose à l'intérieur de moi qui me disait que les mathématiques, c'était tellement détesté par les gens, globalement, que moi, j'y arriverais. J'y arriverais à faire aimer les maths et à donner envie de faire des maths. Donc, c'est vraiment quelque chose qui m'a poursuivie tout au long de mes études. Et donc j'ai eu le cursus classique, j'ai été en fac de mathématiques et j'ai passé au fur et à mesure aussi tout ce qui était lié à la petite enfance, c'est-à-dire mon BAFA, j'ai été surveillante, j'avais vraiment aussi cette appétence à travailler avec les enfants. Et donc j'ai eu mon CAPES, ça a été un des plus beaux jours de ma vie, de me dire que j'avais réalisé ce premier rêve de devenir enseignante en 2007. Je suis rentrée dans ce métier avec beaucoup de joie, avec beaucoup d'envie et vraiment, je faisais le métier de mes rêves. Donc voilà, j'ai vraiment un parcours très classique avec la petite fille qui voulait être prof depuis toujours.

  • Stéphanie

    2007, donc là, ça fait 17 ans ?

  • Léa

    C'est ça. Effectivement, en 2007, quand j'ai commencé, je me disais que je ferais ce métier-là toute ma vie. Parce qu'on parle de vocation et pour le coup, ça l'est, même toujours. C'est toujours une vocation d'avoir envie d'aider des enfants, de les accompagner dans les apprentissages. Et globalement, je me suis rendue compte que ce qui me passionnait, c'était l'apprentissage, globalement.

  • Stéphanie

    Et là, quand tu en parles, on sent encore que c'est un métier que tu aimes.

  • Léa

    Ah oui, vraiment.

  • Stéphanie

    On s'interroge encore plus sur le fait de devenir indépendante. Qu'est-ce qui a créé le déclic ? Pourquoi tu as voulu devenir indépendante ?

  • Léa

    Alors, souvent, on me pose cette question parce qu'effectivement, comme je suis une professeure investie, motivée, ça étonne toujours les personnes que je parle de l'éducation nationale. Alors, plus qu'un déclic, je pense que c'est un chemin qui était ponctué de petits déclics, en fait. Le premier déclic, ça va faire aussi cliché, mais ce n'est pas grave, j'assume. C'est la naissance de mon premier enfant. Alors oui, devenir maman, c'est OK, ça chamboule tout le monde. Enfin voilà, on le sait tous. Mais c'est cet enfant-là, tel qu'il était, où j'ai senti qu'il était un peu différent depuis sa naissance. Il ne réagissait pas comme tous les autres enfants. Et donc, j'ai commencé à me poser beaucoup de questions, à lire beaucoup justement sur le développement du cerveau de l'enfant. sur les atipis, sur tout ça. Et ça, ça a changé ma vision de la vie, ça a changé ma vision de l'enseignement, ça a changé tout, en fait. Et de là, j'ai commencé déjà à entreprendre dans mon enseignement des adaptations pédagogiques auxquelles je n'aurais jamais pensé avant par rapport à tous les troubles d'isthme, par rapport à tous les troubles de l'attention, etc. Jusqu'à venir à une pédagogie flexible, avec une classe flexible, où les élèves, à certains moments, ont la possibilité de choisir des assises différentes parce qu'ils se sentent mieux comme ça pour apprendre. On peut mieux apprendre allongé, on peut mieux apprendre debout, on peut mieux apprendre en bougeant. Et de là, en fait, est partie toute une série de lectures d'intérêts pour... Les pédagogies alternatives, les neurosciences, clairement, c'est ça qui a commencé à me passionner. Et de fil en aiguille, moi, je sentais que j'avais trop de frustration à l'intérieur de moi au sein de l'éducation nationale. Alors, honnêtement, je ne suis pas venue là pour critiquer à longueur de journée l'éducation nationale. Effectivement, il y a des dysfonctionnements, on le sait tous. On les connaît tous, encore plus quand on est de l'intérieur. Moi, je préfère parler de ce que j'ai ressenti moi dans mon quotidien de prof. Et ce que je ressens moi dans mon quotidien de prof, c'est trop de frustration de laisser certains enfants au bord du chemin. Je resitue le contexte. peut-être que les gens ne se rendent pas trop compte, c'est 50 minutes de cours rythmées par des sonneries. Il y a un début, il y a une fin. Il y a un programme à tenir avec des élèves qui ont tous des niveaux différents, mais on a un programme à tenir avec des besoins particuliers pour chaque élève. Et en fait, à la fin des 50 minutes, moi, à chaque fois, j'avais la frustration de me dire, tel élève, je n'ai pas pu l'aider aujourd'hui. Tel élève m'a posé une question, je n'ai pas eu le temps d'y répondre. Et cette frustration-là, au quotidien, vraiment, c'est devenu quasiment insupportable. Je rentrais le soir, j'étais émervée, en colère par cette frustration qui avait grandi en moi au cours de la journée. Et là, je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. Voilà.

  • Stéphanie

    Et quand tu as commencé à préparer ton projet, est-ce qu'au départ, c'était plutôt comme une activité complémentaire ? Parce que justement, tu aimes ton métier et tu ne voulais pas forcément partir. Ou est-ce que dès le départ, tu t'orientais plutôt vers une reconversion ?

  • Léa

    Alors au début, j'ai voulu concilier les deux. Parce que je pense que tout enseignant a quand même cette chose-là, une espèce de se dire qu'on est quand même en sécurité dans cette institution qui est l'éducation nationale. Il y a une sécurité financière, il y a une sécurité sur l'avenir qui est plus certain que dans d'autres métiers, surtout dans l'entrepreneuriat. Et donc du coup... Mon premier réflexe, c'est de me dire qu'on va accumuler les deux. Et là, effectivement, je me suis rendue compte que ça n'allait pas être possible. Parce que ce que je voulais faire était trop proche de ce que je proposais à l'éducation nationale. Et du coup, ils allaient refuser.

  • Stéphanie

    Du coup, la barrière pour toi, ça a vraiment été le cadre légal, administratif et le fait que ton employeur n'accepte pas le cumul de projet.

  • Léa

    Tout à fait. Et puis, quand j'ai commencé à me renseigner, j'ai compris aussi que ces derniers temps, la loi, justement, s'était durcie par rapport à ça et que j'aurais peu de chance d'avoir accès à un cumul d'activité. Voilà. Alors après, je sentais à l'intérieur de moi, à cette époque-là, quand j'ai commencé à me renseigner pour le cumul d'activité, je ne savais pas encore précisément quel serait mon projet. Mais je savais que c'était dans l'accompagnement des enfants en difficulté, en trouble d'apprentissage, etc. Mais je n'avais pas encore rencontré les réflexes. Il fallait que je trouve vraiment ce qui m'animait. Mais c'est vrai qu'au début, quand j'ai commencé à parler d'un projet autour de l'accompagnement des enfants en difficulté d'apprentissage, tout de suite, les portes se sont fermées pour un cumul.

  • Stéphanie

    Tu dirais que tu as mis combien de temps entre le moment où tu as commencé à te dire tiens je vais faire autre chose et vraiment le moment où tu as pris la décision et fais les démarches ?

  • Léa

    La naissance de mon enfant il est né il y a presque huit ans et j'ai commencé à me renseigner il y a deux ans. Donc en fait il y a six ans qui se sont passés entre l'envie de me dire il y a un moment mon chemin sera ailleurs et vraiment je commence à me renseigner sur les possibilités.

  • Stéphanie

    Donc tu dirais que dans toute cette période, il y avait quand même déjà quelque chose de latent et ça mûrissait tranquillement.

  • Léa

    Oui, mais sous le poids, en fait, dans la balance, tu es à l'éducation nationale, c'est la sécurité, tout le monde autour de toi te le dit, regarde, ça va, fais tes cours de maths et puis c'est normal que tu en laisses au bord du chemin, ce n'est pas grave, ça fait partie aussi des choses, tu ne peux pas aider tout le monde, ne sois pas si sensible, voilà. Donc il y avait toutes ces injonctions-là. qui ont duré effectivement six ans, mais qui se sont entrechoquées à l'intérieur de moi, en fait. Et pour un moment que la balance sur, non, en fait, moi, telle que je suis, ce n'est pas possible pour moi de continuer comme ça. Donc, six ans, voilà.

  • Stéphanie

    Et justement, comment ton entourage a réagi ?

  • Léa

    Alors, comment dire sans vexer trop de personnes ? Globalement ? La chose que j'ai ressentie, même si des fois certains se forçaient à ne pas me le montrer par gentillesse, c'est de la peur, clairement. Moi, je viens d'une famille de fonctionnaires. J'ai une maman qui est assistante sociale dans l'éducation nationale. J'ai un papa qui était professeur de physique à l'université. J'ai une tante aussi qui était enseignante. Vraiment, je viens de ce milieu des fonctionnaires de l'éducation nationale. Et même dans ma belle famille, il y a énormément de fonctionnaires. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Du coup, vraiment, la... peur que je sentais dans leur regard quand j'annonçais que j'allais partir de l'éducation nationale, c'était clair et net. Ma belle-famille ne me le disait pas trop à moi, elle disait plutôt à mon mari, mais pourquoi elle fait ça ? C'était très compliqué, je sentais pour eux. À l'intérieur d'eux, je leur en veux pas, je pense que c'est des générations aussi pour qui le fonctionnariat c'était l'eldorado. Et c'est plus le cas. selon moi et après du côté bizarrement aussi de mes collègues, il y avait un peu des deux quoi, il y avait un peu ouah quel courage tu oses faire ça et certains mais pourquoi tu fais ça ah oui la question que j'ai eu souvent t'es sûre que ça va marcher ? non, je ne suis pas sûre que ça va marcher Mais en tout cas, c'est comme dans la vie, j'essaie d'entreprendre les choses et de me donner les moyens pour que ça fonctionne.

  • Stéphanie

    En plus, on n'en a pas encore parlé, mais tu es partie en rupture conventionnelle.

  • Léa

    C'est ça !

  • Stéphanie

    Alors, d'un côté, c'est un peu... on sait bien que c'est compliqué à obtenir. J'ai envie de dire, surtout dans l'éducation nationale, c'est rare. Et en même temps, c'est une manière aussi de sécuriser ton projet, parce que tu ne pars pas non plus sans filet.

  • Léa

    Tout à fait. Et c'est pour ça que vraiment, j'ai tout donné pour avoir cette rupture conventionnelle. Je me suis fait accompagner aussi, ça m'a énormément aidée. Mais c'est vrai que la rupture conventionnelle, en termes de sécurité pour l'avenir, sécurité financière, c'est ce qu'il y avait de mieux à avoir. Donc, j'ai beaucoup de gratitude d'avoir réussi à obtenir ça.

  • Stéphanie

    Est-ce que tu penses qu'il y a des choses qui ont joué dans le fait d'obtenir justement cette rupture conventionnelle ? Parce qu'il y en a beaucoup qui essaient et qui essuient un refus. Donc, est-ce que tu as mis en place des choses particulières, des choses que tu as avancées dans ton projet, peut-être pour motiver ton projet ?

  • Léa

    Oui. Alors déjà, une première chose, c'est que peut-être que les gens ne comprennent pas trop, mais nous, dans l'éducation nationale, on ne cotise pas pour le chômage. Donc, ça veut dire qu'en fait, cette rupture conventionnelle qui est présente seulement depuis 2020 dans l'éducation nationale et qui est en essai jusqu'à 2025, on ne sait pas ce qui va devenir de cette rupture conventionnelle. En fait, ce qui se passe du coup, c'est que les enjeux quand on demande une rupture conventionnelle ne sont pas du tout les mêmes, puisque c'est l'éducation nationale qui va nous rémunérer pendant ce temps de chômage. En fait, tu expliqueras mieux que moi. Moi, j'emploie avec des mémoires. C'est très bien expliqué. Je pense que c'est pas mieux que moi. Du coup, l'attitude et la posture à avoir quand on demande ceci n'est pas du tout la même. Parce qu'en fait, on doit leur montrer que ce qu'on va faire ensuite va tenir la route. Et en fait, on doit se présenter à eux comme on se présenterait devant des futurs investisseurs. Voilà. Donc, vraiment, la posture n'est pas du tout la même que dans le privé. Et je pense que c'est ça. que vraiment ceux qui m'écoutent doivent entendre parce que la posture n'est pas du tout la même. Et après, moi, je me suis fait aider d'une association qui s'appelle Après-Prof, qui m'a accompagnée sur toutes les étapes de la rupture conventionnelle. Et clairement, c'est ça qui a fait aussi que j'ai réussi et que je l'ai obtenue. Parce que malgré tout, dans cette administration, c'est moi, de mon point de vue, de ce que j'ai... trouver, c'est assez obscur tout ce qui est justement la posture à avoir, quels sont les tenants, les aboutissants de cette demande de rupture, qu'est-ce qu'on doit présenter, qu'est-ce qu'ils attendent de nous, tout ça est très obscur. Et le fait de se faire accompagner tout au long de ce cheminement m'a vraiment aidée, vraiment.

  • Stéphanie

    C'est vrai qu'au niveau des informations, toutes les administrations après ne fonctionnent pas pareil. Parce que moi, au contraire, je viens de la DGFIP, où côté communication, je trouve au contraire qu'ils sont au top, que c'est assez transparent, au moins pour avoir les grands critères, on va dire.

  • Léa

    Mais c'est ça.

  • Stéphanie

    Mais c'est quand même une démarche particulière quand on est dans la fonction publique. Donc, c'est une autre posture. Et je ne sais pas si tu as eu aussi ce ressenti. Quand j'ai passé les entretiens, il y a quelque chose qui m'a marquée. C'est justement sur le côté, mais est-ce que tu es vraiment sûre que tu veux faire ça ? Vraiment, un côté presque, je ne sais pas, j'ai presque envie de dire paternaliste. Mais ce n'est pas juste sur un coup de... de tête, c'est une décision réfléchie et tu sens qu'ils ont peur pour toi, ils ont peur que dans six mois tu reviennes à dire non mais j'ai fait une bêtise, en fait reprenez-moi quoi.

  • Léa

    Mais oui, mais c'est tellement ça, quand je racontais mon entretien je disais que à chaque limite à chaque ponctuation de phrase la personne que j'avais en face de moi finissait par mais vous êtes sûre parce que quand même c'est D'être prof, ça fait assurer un salaire chaque mois. Et puis quand même, vous avez des enfants en bas âge, 7 ans et 4 ans. Vous êtes sûrs, mais chaque phrase était ponctuée par ce que tu décris. C'est-à-dire, est-ce que vous êtes vraiment sûrs ? Et même à la fin, quand j'ai signé, parce qu'après, il y a toute une procédure. Donc, quand je suis revenue pour signer... Ils m'ont dit, et n'oubliez pas, vous avez jusqu'au 27 mai pour revenir sur votre décision. Notez bien cette date. Et je me disais, mais c'est vraiment dingue aussi. Il faut être, je trouve, assez fort et solide dans son idée, dans ses projets, pour ne pas céder à la peur qu'on nous renvoie en fait, tout le temps.

  • Stéphanie

    Bon, quelque part, j'ai envie de dire, tant mieux. parce que ça te permet de t'y confronter. Là, tu es sûre, quoi. Mais c'est vrai que même quand tu obtiens la réponse et que c'est bon, tu as signé, tu es content, mais en même temps, tu as presque l'impression de faire une grosse bêtise.

  • Léa

    Mais c'est exactement ça. Et je pense que ça, c'est vraiment cette espèce d'inconscient collectif de... qu'un fonctionnaire doit remercier toute sa vie d'être dans ce statut-là et que c'est le meilleur des statuts et qu'il ne faut jamais en partir. Et je pense que ça, c'est la construction du fonctionnaire français qui date d'il y a longtemps. Mais vraiment, j'ai ressenti la même chose que toi. Et je le ressens encore. J'ai encore des retours de ce style-là. Mais comment tu vas faire ? Mais t'es sûre ? Mais pourquoi ? Mais si tu veux revenir. Mais non, je ne veux pas revenir. Comment tu fais si tu veux revenir ? Vraiment, tout ça, c'est encore présent.

  • Stéphanie

    Alors que c'est vrai que quelqu'un dans le privé a plus cette perspective que, OK, tu es parti. Si vraiment tu veux revenir dans le salariat, tu iras ailleurs, en fait. Oui. Après, c'est vrai que pour l'enseignement, aller ailleurs,

  • Léa

    c'est plus compliqué. C'est sûr. Et puis, c'est vrai aussi qu'il y a toutes ces lois, malgré tout. C'est vrai que quand on part avec une rupture conventionnelle en plus, pendant six années, on ne peut pas revenir pour devenir fonctionnaire de l'État. Il y a quand même des lois, effectivement, assez lourdes qui alourdissent, je trouve, cette prise de décision qui est peut-être plus légère dans le privé, j'ai envie de dire, même s'il y a plein de situations possibles. Mais c'est vrai que ça alourdit cette prise de décision.

  • Stéphanie

    Et puis, je pense aussi au fait de la manière d'accéder au poste. Parce qu'une fois que tu es partie, si tu veux revenir, il faut repasser le concours.

  • Léa

    Exactement. Et d'ailleurs, quand je signe, on me dit bien à partir de maintenant, c'est un mot super fort, je trouve. Vous êtes radiée de l'éducation nationale. Et je trouve que c'est ultra fort comme mot. Radiée, il y a une notion de je n'existe plus. Alors que j'ai quand même été prof pendant 17 ans. ça fait partie de ma personnalité d'avoir été prof vraiment c'est dans mes tripes donc je suis radiée,

  • Stéphanie

    je n'existe plus en tant que prof donc je trouve ça hyper fort c'est l'administration. Alors maintenant j'allais dire que c'est passé non tu es encore dedans mais le plus gros effet on va dire parce que ça y est tu as signé le départ se rapproche Tu te prépares à vraiment lancer ton projet. Donc là où tu te places aujourd'hui, quand tu regardes ton parcours, est-ce qu'il y a une chose dont tu es fière justement dans ce parcours, une réussite, quelque chose qui ressort ?

  • Léa

    Alors je crois, et ça reprend un petit peu tout le discours qu'on a eu avant, mais ce qui me rend le plus fière, c'est d'avoir continué à y croire alors que personne n'y croyait. Une petite chose qui me fait penser à un collègue qui me dit Bravo Léa, félicitations, mais je dois être honnête, moi j'y croyais pas. J'ai répondu, mais je sais, personne n'y croyait. Il n'y avait que moi qui y croyais, en gros. Mais voilà, c'est vraiment la chose dont je suis la plus fière. Et ça, c'est vraiment un message que j'aimerais transmettre. C'est que quand on se donne les moyens vraiment d'y arriver, même si personne n'y croit autour, quand on sent et qu'on a la petite flamme à l'intérieur, il faut continuer et y croire encore.

  • Stéphanie

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais fait différemment dans ce parcours ?

  • Léa

    Non, honnêtement, si je réfléchis à cette question, j'ai vraiment l'impression que, en fait, quand je me sentais en difficulté, à chaque fois, je faisais appel à quelqu'un de compétent, je faisais des recherches pour faire appel à quelqu'un de compétent qui me permettait de, justement, dépasser cet obstacle sur lequel je me trouvais, devant lequel je me trouvais. Donc, ce qui m'a beaucoup aidée aussi, et que je conseille, c'est d'écouter des témoignages de gens qui ont réussi. Et clairement, des podcasts, lire des témoignages, des groupes sur Facebook. Enfin, voilà, ça aide et ça m'a vraiment aidée, moi, à continuer à y croire.

  • Stéphanie

    Et c'est pour ça que tu es là aujourd'hui, justement, pour montrer que c'est possible. Et même quand on aime vraiment son métier, il n'y a pas que les gens qui sont complètement démotivés qui partent. Parfois, on aime ce qu'on fait et on se lance quand même.

  • Léa

    Exactement, et ça aussi, ça a été un truc un peu bizarre à expliquer. C'est qu'on a l'impression qu'un prof qui part de l'éducation nationale, c'est vraiment parce qu'il est au bout du rouleau, qu'il n'en peut plus, qu'il a eu plein d'arrêts maladie avant, de tout ça. Et moi, ce n'est pas mon cas. J'aime toujours ce que je fais et je vais... accompagner les enfants autrement. Mais merci de le souligner parce que c'est vraiment une image qu'on a du professeur qui part de l'éducation nationale, c'est qu'il est vraiment au bout du rouleau.

  • Stéphanie

    Et du coup, pour celles et ceux qui nous écoutent, qui n'osent peut-être pas se lancer ou qui sont en réflexion, quel est le conseil que tu leur donnerais ?

  • Léa

    C'est de peut-être analyser qu'est-ce qui vous empêche de le faire. Parce qu'au lieu de dire qu'est-ce que tu veux faire, c'est qu'est-ce qui t'empêcherait de le faire ? C'est-à-dire pointer peut-être les peurs. Alors certains, ça va être la sécurité financière, certains, ça va être la sécurité de l'emploi. Et peut-être détricoter ces peurs-là et se faire aider pour que ces peurs-là n'empêchent pas d'avancer. Parce que finalement, il est là, le truc, c'est que si l'envie est là, ce qui nous retient, c'est des peurs. Et les peurs, il y a des moyens de les dépasser, il y a des moyens de les apaiser. Donc voilà, peut-être pointer. les peurs qui empêchent d'avancer et après, on y va.

  • Stéphanie

    Merci pour ce conseil. Et on terminera par parler de ce que tu vas faire, du coup, bientôt.

  • Léa

    Oui !

  • Stéphanie

    Donc, ton projet, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Parce qu'en plus, l'intitulé ne parlera pas forcément à tout le monde. Quand on parle des réflexes archaïques, parfois, on ne sait pas du tout ce que c'est si on ne s'est pas intéressé à la question. Donc, est-ce que tu peux nous présenter ton projet ?

  • Léa

    Avec grand plaisir. Alors peut-être d'abord justement expliquer ce que c'est qu'un réflexe archaïque. Tous les parents qui ont vu leur enfant naître ont vu le pédiatre à un moment tester des réflexes. On teste le réflexe de la marche automatique, on va tester l'agrippement, on met les doigts comme ça et on se fait agripper en fait par le bébé, on voit s'il tient, etc. En fait, ces réflexes-là donc... Par principe, c'est des mouvements automatiques et involontaires qui sont déclenchés par un stimulus. Ils sont là pour la survie de l'espèce humaine. Donc, heureusement qu'à la naissance, ces bébés-là les ont. Mais souvent, les pédiatres, après, ne s'en occupent plus trop. Ils vérifient qu'ils sont là à la naissance et c'est très bien. Et puis après, on ne s'en occupe plus. Il se trouve que depuis les années 70, des recherches ont été faites au niveau des neurosciences, etc. Et on s'est aperçu que ces réflexes, pour plein de raisons, des fois, restaient... actif, c'est-à-dire qui restait trop présent parce que normalement ces réflexes autour de trois ans, ils s'intègrent dans le corps, on n'en a plus besoin. Donc en fait ils sont là mais un petit peu comme en dormance. Mais chez certains enfants et même adultes, ces réflexes sont encore très présents. Je donne un exemple mais le réflexe de Succio qui nous sert à survivre et à pouvoir nous nourrir à la naissance, si ce réflexe-là reste trop actif, On va voir souvent des enfants qui ont tout le temps besoin de m'achouiller quelque chose, qui ont besoin d'avoir un stylo dans la bouche ou un chewing-gum, ou peut-être des adultes qui ont du mal à arrêter de fumer, par exemple. C'est peut-être un réflexe de suffusion qui est encore trop présent. Et ces réflexes vont jouer sur trois sphères, la sphère cognitive, la sphère motrice, bien évidemment, et la sphère émotionnelle. Et c'est ça qui m'a passionnée. C'est-à-dire... On va rencontrer vraiment différentes problématiques, que ce soit au niveau cognitif, au niveau des apprentissages, parce que ça joue aussi sur la concentration. Imaginez-vous devoir lutter contre un mouvement réflexe à longueur de journée. Comment voulez-vous vous concentrer quand on a un mouvement qui vient comme ça nous embêter comme un caillou dans la chaussure ? C'est impossible. Moi, ça a été une révélation, ça a répondu à beaucoup de questions que je me posais en tant qu'enseignante sur des difficultés d'apprentissage. Et donc, ça a été vraiment une révélation. Je me souviendrai toujours de ce premier jour de formation, c'était il y a un an maintenant, où je me suis dit mais ça y est, c'est ça, c'est enfin ça les réponses à toutes mes questions que je me posais même en tant qu'enseignante Et donc, je me suis formée toute cette année. Là, je suis en cours de certification pour devenir consultante en intégration des réflexes archaïques. Donc, aider justement à l'intégration de ces réflexes qui sont restés trop actifs chez certains enfants, voire adultes.

  • Stéphanie

    Et du coup, tu as une orientation liée à l'apprentissage ou c'est quelque chose de plus large dans toi, ta pratique ?

  • Léa

    C'est beaucoup plus large, mais effectivement, moi, j'ai... J'ai quand même une sensibilité d'enseignante, même si je suis radiée de l'éducation nationale. J'ai cette sensibilité-là qui fait que viennent à moi effectivement déjà beaucoup d'enfants qui ont des troubles de l'apprentissage, des troubles de l'attention. Mais parce que, voilà, effectivement, c'est ça qui m'anime. Mais c'est vraiment très, très large. Et pareil pour le côté émotionnel, ça m'intéresse énormément. Il y a vraiment... Moi, mon cabinet sera ouvert à toutes les personnes qui ont des défis à relever dans leur vie et que je pourrais aider, quoi.

  • Stéphanie

    Voilà. Trop intéressant. Mais c'est ça qui est génial aussi, c'est qu'on découvre en même temps des métiers, des spécialités qui ouvrent des pistes vers plein de choses.

  • Léa

    C'est ça. Et pour la petite histoire, quand j'ai passé mon entretien de rupture conventionnelle... On a parlé, bon, effectivement, il revenait sur ce qui allait m'arriver si je partais de l'éducation nationale, etc. Et après, pendant un quart d'heure, on a parlé des réflexes archaïques, de qu'est-ce qui pouvait l'aider. Chacun m'a parlé de sa petite histoire, de son enfant, d'un tel qui avait eu du mal à faire ci, à faire ça. Et en fait, on a fini à parler des réflexes archaïques pendant 20 minutes. Voilà, parce que je pense que c'est aussi ça qui m'anime et que... J'ai envie de faire connaître ça. Un peu comme j'avais ce défi-là avec les mathématiques, de faire aimer les maths. Je crois que j'ai un peu ce défi-là à nouveau, ce nouveau défi de faire connaître au plus grand monde les réflexes archaïques.

  • Stéphanie

    Eh bien,

  • Léa

    un grand bravo pour ce parcours.

  • Stéphanie

    Là, tu es à une étape charnière, on va dire, avec cette transition. Et j'espère que ça apporte beaucoup. aux auditeurs d'avoir ce témoignage où on sent en plus la passion dans tout ce que tu fais.

  • Léa

    Merci beaucoup. Est-ce que je peux juste dire une petite chose quand même que j'ai oubliée ? C'est que quand on vient de l'éducation nationale, on n'a aucune connaissance sur le monde de l'entreprise. Et j'avoue que moi, ça me faisait très, très peur vu qu'en plus, je n'ai aucune personne autour de moi qui entreprend, mais vraiment aucune. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai connue, c'est par ta formation. et vraiment merci parce que je me repasse la formation plusieurs fois pour bien m'intégrer toutes les mots toutes les notions qui pour moi étaient un nouveau monde et voilà si je peux donner un conseil aussi c'est de se faire accompagner là-dessus et je te remercie vraiment pour cette super formation qui

  • Stéphanie

    m'a beaucoup aidée merci à toi Léa pour ceux qui voudraient te retrouver Léa où est-ce qu'on peut te retrouver aujourd'hui ?

  • Léa

    Alors pour l'instant, sur Instagram où j'explique justement un petit peu mon cheminement, les réflexes, etc. Donc, ça s'appelle Sur le chemin de Léa. Et tout bientôt, à partir de septembre, dans un cabinet au Pontet dans le Vaucluse. C'est un cabinet multidisciplinaire qui s'appelle Pôle de médecine douce de Roberti. Voilà, donc, dès septembre, je serai disponible pour recevoir.

  • Stéphanie

    Merci beaucoup, Léa.

  • Léa

    Merci à toi, Stéphanie.

  • Stéphanie

    Un grand merci et bravo à Léa pour son parcours. J'espère que cet épisode vous a plu, vous inspire. Comme d'habitude, vous retrouvez la transcription de l'épisode sur jaimelapaperassse.com et également les liens utiles dans la description de l'épisode. N'hésitez pas d'ailleurs à retrouver Léa sur Instagram, à lui envoyer un petit message d'encouragement, ça fait toujours plaisir. Merci pour votre écoute, on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

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