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Je te le dis en Off

#9- Céline Steyer- Faut-il plus d’histoires de femmes inspirantes dans nos médias ?

#9- Céline Steyer- Faut-il plus d’histoires de femmes inspirantes dans nos médias ?

1h02 |30/06/2025
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#9- Céline Steyer- Faut-il plus d’histoires de femmes inspirantes dans nos médias ?

#9- Céline Steyer- Faut-il plus d’histoires de femmes inspirantes dans nos médias ?

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Description

🎧 Céline Steyer est la créatrice du podcast jeunesse à succès Nouvelles Héroïnes, un format audio engagé qui raconte aux petites filles ( et petits garçons) des parcours de femmes inspirantes, réelles et trop souvent invisibles.

Parce qu’on ne devient pas ce qu’on ne voit pas, la représentation des femmes dans les médias dès l’enfance est essentielle : plus on raconte de rôles modèles inspirants, plus on donne aux filles le pouvoir d’oser.

Dans cet épisode, on a échangé sur :
✨ pourquoi les petites filles ont besoin de nouveaux récits pour oser,
✨ comment représenter les femmes autrement dans les médias jeunesse,
✨ créer un podcast indépendant quand on est une femme dans l’audio,
✨ comment monétiser son podcast et se faire une place parmi la concurrence.


🎧 Céline partage aussi les coulisses de Nouvelles Héroïnes, le podcast et le livre, les défis de financement, et son engagement pour transmettre des histoires vraies, puissantes et accessibles.


📲 Suivre Céline :
Instagram : @nouvellesheroines.podcast
Podcast : Nouvelles Héroïnes (disponible sur toutes les plateformes)


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Retrouve-moi sur Instagram @melanie.nouveauxmedias pour du contenu exclusif et les coulisses du podcast ! 🚀


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey ! Je te le tiens, hop ! Dans le podcast, on ne donne pas ta place. Il faut presque l'arracher.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir, quand on est une petite fille, d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    J'ai grandi avec des héroïnes Disney. Cendrillon, Blanche-Neige. Je n'ai pas pu me construire moi, que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince Armand, vient la délivrer. Aujourd'hui, je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles. qui puisse lui ressembler, dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier. Sophia Nau, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace, elle a 14 ans. Quand elle voit dans son écran de télévision Claudie Aigneré, on est en 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit, si elle a pu aller dans l'espace... Moi aussi, je peux le faire. Et c'est comme ça qu'on se construit, parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire.

  • Speaker #1

    Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news,

  • Speaker #1

    don't talk to me. Alors, tu es devenu un métier, donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi, c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital, fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Dans cet épisode 9, je reçois Céline Steyer. Créatrice du podcast Nouvelles Héroïnes, un podcast jeunesse qui a pour but d'inspirer les petites filles et les petits garçons à oser plus. On a parlé rôle modèle dans les médias, mais aussi de l'économie du podcast et comment prendre sa place en tant que femme. Hello Céline.

  • Speaker #0

    Coucou Mélanie.

  • Speaker #1

    Je suis trop contente de te recevoir dans le podcast. Tu es podcasteuse toi aussi, auteure aujourd'hui. On dit auteure ou autrice d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi je dis autrice.

  • Speaker #1

    Et maman ?

  • Speaker #0

    Et maman.

  • Speaker #1

    Moi, j'adore beaucoup ton podcast. On va raconter un peu comment on s'est rencontrés. Mais est-ce que déjà, tu peux te présenter ?

  • Speaker #0

    Je suis Céline Steyer. Effectivement, je suis maman de deux petites filles et la créatrice du premier podcast francophone qui donne confiance aux filles et qui s'appelle Nouvelles héroïnes, dans lequel je raconte des histoires vraies de femmes inspirantes.

  • Speaker #1

    Je raconte toujours un peu au début du podcast les offres de comment j'invite les personnes parce que je ne les choisis jamais au hasard. Nous, on s'est rencontrés sur les réseaux sociaux, je crois. Est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que tu avais fait un réel où tu mettais en lumière Nouvelles Héroïnes et que tu adorais écouter une histoire. Et j'avais trouvé ça déjà super sympa que tu fasses un réel pour moi, pour faire la promotion du podcast. Et c'est comme ça qu'on a échangé.

  • Speaker #1

    Puis on a fini par échanger sur les réseaux et je me suis dit, ça y est, j'ai mon propre podcast, donc je vais pouvoir recevoir Céline. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le principe, comment est né ton podcast ?

  • Speaker #0

    Alors mon podcast, il est né un soir de confinement. J'avais ma petite fille qui avait un an à cette époque-là. Et en fait, je me posais plein de questions sur le monde après le Covid, comment l'élever dans ce monde, comment lui donner confiance. Et j'ai regardé ma bibliothèque et j'ai vu que j'avais que des livres avec où le masculin l'emportait sur le féminin. Comme Le Petit Prince, Petit Oursemain, Trop Trop. Je me suis dit, je ne peux pas l'élever dans un monde comme celui-ci. Donc, j'ai pris le livre La BD Les Culottés de Pélénope Bajieu et j'ai commencé à lui lire l'histoire de la femme à barbe qui s'appelle Clémentine Delay, qui a bien existé au fin du 19e siècle. Et évidemment, ma fille a un an, elle ne regarde que sa mère ébahie et sourit quand elle lui raconte cette histoire. Et à la fin de cette lecture, Je me suis posé plusieurs questions, je me dis, tiens, moi je ne savais pas que les femmes à barbe, ça existait. Donc soit elles étaient invisibilisées, soit elles se cachaient, soit elles avaient honte, soit on avait honte d'elles. Et puis je retourne dans le salon, je vois mon mari et je lui dis, tiens, si moi aussi je racontais des histoires vraies, mais de femmes d'aujourd'hui qui vivent dans ce monde-là, dans lequel va grandir ma fille. Et comme à l'époque je chantais, j'avais un micro dans l'armoire, il m'a dit, tiens, prends le micro. et commence à enregistrer ton podcast. Et c'est comme ça qu'est née Nouvelles Héroïnes, donc d'un besoin de transmission, d'histoire qui donne confiance à ma fille.

  • Speaker #1

    Tu disais que quand tu regardais ta bibliothèque, il manquait en fait de rôle modèle, c'est ça, pour ta petite fille ? Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir quand on est une petite fille et qu'on va devenir une femme d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai grandi, je suis un pur produit des années 80, donc j'ai grandi avec des héroïnes Disney, Cendrillon, Blanche-Neige, mais aussi des héroïnes de Conte, le petit chapeau rond rouge, et du coup en fait j'ai pas pu me construire moi. En tout cas parce que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince charmant, qui vient la délivrer, qui va la sauver et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Donc j'avais ce schéma-là. Et donc quand je regarde cette bibliothèque, oui j'avais des livres quand même de Marie Curie, Frida Kahlo, mais qui sont des femmes qui ont évolué dans un autre temps. Et aujourd'hui je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles qui puissent lui ressembler. dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier, se dire « Ah ben tiens, elle, j'ai fait beaucoup pendant les Jeux Olympiques, j'ai raconté des histoires de sportives, mais j'ai aussi raconté des histoires de sportives olympiques, paralympiques, et de montrer que c'était possible, quand on a été amputé d'une jambe à la naissance, de faire du basket-fauteuil, de gagner des médailles. » Et donc, en fait, c'est toute cette envie de dire, bon, ben voilà. Vous pouvez vous identifier. Ces femmes, elles ont surmonté des obstacles. Et c'est comme ça qu'on se construit. On se construit parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire. Je donne beaucoup cet exemple. Il y a deux exemples que je donne sur les modèles féminins. Il y a Sophie Hanno. Sophie Hanno, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace. Elle a 14 ans quand elle voit dans son... dans son écran de télévision, Claudie Aigneret, on est en 1996, en août 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit si elle a pu aller dans l'espace, moi aussi je peux le faire. Il y a un autre exemple que je donne qui est celui de Maude Pruveau. Maude Pruveau, c'est une jeune fille qui a été amputée d'une jambe à la naissance. Et donc, elle a grandi avec une prothèse. qu'elle a cachée, qu'elle a cachée avec de la mousse. Et un jour, elle a voulu faire de la danse. Sa mère lui a dit « Oui, bien sûr, on va t'acheter le tutu » . Et donc, elle a caché cette prothèse.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Elle ne l'a jamais montrée. Et un jour, elle participe à un événement où elle voit Tiffaine Soldé. Tiffaine Soldé qui est une championne paralympique en athlétisme. Et donc, elle la voit avec sa prothèse métallique. Quand elle la voit, elle dit « Waouh ! » elle est super belle, elle a confiance en elle, je veux être comme elle. Et à partir de ce moment-là, ça a vraiment été un déclic chez elle, elle a pu enlever sa prothèse et devenir ce qu'elle avait toujours envie d'être, être soi, devenir en fait mode prudeau. Et c'est en ça, ces modèles qui sont très importants de transmettre aux jeunes générations aujourd'hui. Pour les filles, mais aussi pour les garçons, parce que c'est important qu'un garçon qui écoute une super sportive ou une scientifique ou une exploratrice, une aventurière, se disent « Waouh, il n'y a pas que Indiana Jones qui va dans la jungle, il y a aussi des femmes qui peuvent le faire » . Donc en fait, ça inspire, ça donne confiance, ça permet aux jeunes filles de trouver plus rapidement leur place, de sortir un petit peu le moule dans lequel la société, on essaie vraiment de les mettre à l'école, dans la rue et souvent à la maison aussi. On est les premiers responsables, nous, parents. de les sortir de cette case pour prendre leur place dans la société.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses qu'en tant que femme, c'est encore plus important d'avoir des rôles modèles parce que peut-être on s'autorise moins à rêver grand ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment. Alors ça, rêver grand, j'interviewais une jeune femme qui disait « Rêver grand, c'est rêver sans contraintes. » C'est rêver sans limites. Tu n'as pas de contraintes matérielles. Et c'est vrai que je le vois dans la cour de récréation de ma fille ou au parc, les garçons en fait, ils sont déjà dans cette... Dans ce choix de rêver grand, il s'imagine déjà aventurier, explorateur, alors que la fille, elle va déjà attendre l'aval de ses parents, attendre l'aval de la société, tamponner que c'est bon, tu peux le faire. Et puis souvent, nous, parents, on est là, on fait attention, non, c'est trop dangereux. Le petit garçon, il va y aller, il va sauter. La fille, elle va être beaucoup plus dans la prudence, elle va voir est-ce que j'ai confiance en moi, est-ce que je peux le faire. Donc en fait, oui, c'est hyper important parce qu'aujourd'hui, en fait, ils ne sont pas, dès le plus jeune âge, dans cette égalité des chances et dans cette égalité de rêver grand. au même âge.

  • Speaker #1

    J'avais lu une étude, je n'ai plus le chiffre en tête, mais qui disait que les petits garçons dans la cour de l'école, ils prenaient la globalité et une place énorme dans la cour et que les petites filles, elles étaient plutôt en périphérie. Donc déjà, même dans la cour de l'école, on voit déjà cette différence un petit peu de façon d'être ou comment la société un peu nous façonne. Et dans une interview, tu disais que le sexisme, il commence à la maison, il évolue à l'école, dans la cour de récré, il explose sur les réseaux. C'est aussi pour ça que tu as eu envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et là, je pense qu'on est complètement responsable parce que les cours de récréation, l'école, ne participent pas à barrer ce sexisme. Déjà, tu regardes une cour de récréation, le terrain de foot, il prend 80% de l'espace. Tu as une marrelle dans un coin, tu n'as pas une grande marrelle qui prend tout l'espace. Donc, en fait, effectivement, moi, ça m'a beaucoup choqué. Le sexisme commence à la maison. Parce que les enfants vont voir les tâches du papa, vont voir les tâches de la maman, vont voir que le papa, c'est peut-être celui qui rentre plus tard le soir. La maman, c'est celle qui s'occupe le plus, l'air du temps, des enfants. Et ensuite, à l'école, oui, que ce soit à l'école très tôt ou même au collège, souviens-toi des cours que tu as eu d'histoire. Est-ce que tu te souviens que tu as appris qui était Olympe de Gouges ? Quels étaient les auteurs en littérature que tu as appris ? et que tu as présenté au bac français. Voltaire, Belzac, Victor Hugo. Et je crois que ça fait très, très récemment qu'il y a Olympe de Gouche qui est présentée. Et aujourd'hui, je crois que pour le bac français de cette année en 2025, elle est étudiée. Mais sinon, en fait, alors qu'il y a eu des grandes écrivaines, que les femmes ont fait l'histoire, mais non, que ce soit dans les sciences, dans l'histoire, dans les mathématiques, eh bien, en fait, on ne présente que des figures masculines et on monte très vite à l'enfant. Même avec les règles de grammaire, on t'explique que le masculin, l'absurde révélateur, le masculin l'emporte sur le féminin. Et ça, c'est vécu comme une des plus grandes injustices. Quand j'interview des féministes aujourd'hui très engagées, elles me disent toutes que cette phrase-là a déclenché chez elles un sentiment d'injustice énorme. Et c'est vrai, quand ils pensent, mais il y a mille filles, il suffit qu'il y ait un homme pour ces « ils » .

  • Speaker #1

    Et justement, je regardais avant notre interview un petit peu, j'ai écouté ton épisode, tu as fait un épisode, l'épisode 100 où tu te racontes. Et quand tu parles de cet épisode, ça m'a fait sourire parce que tu dis que c'est pas facile et tu te sens pas légitime de parler de toi. Donc ça m'a fait sourire parce que je me dis, tu racontes des histoires de femmes qui ont réalisé leurs rêves, donc des histoires vraies de femmes qui ont réalisé leurs rêves. Je crois que monter ton média, c'était un de tes rêves. Et tu te sens quand même pas légitime de raconter ton histoire. Donc ça m'a fait un peu sourire de me dire... Même Céline, il y a ce côté un peu de femme qui n'ose pas ou qui ne se sent pas légitime.

  • Speaker #0

    Alors, l'épisode 100, dans le milieu du podcast, c'est genre un passage obligé. On se met une sorte de pression pour qu'il soit génialissime. Je me souviens de l'épisode 100 de Clémentine Gallet dans Bliss, Génération du Être Yourself, etc. Donc, je me suis mis une pression et j'ai mis beaucoup de temps à raconter mon histoire parce que moi, mon histoire... Elle est à mes yeux, tu vois, j'ai pas un destin extraordinaire, j'ai pas sauvé le monde et donc en fait je trouvais pas forcément ma légitimité. Il était important aussi, via cet épisode, que je montre mes vulnérabilités, que mon podcast s'appelle Nouvelles Héroïnes, mais il s'appelle Nouvelles Héroïnes, bien sûr, il y a des femmes qui ont des destins extraordinaires, mais il y a aussi des anti-héroïnes. des héroïnes de l'ombre qui ne cherchent pas, en fait, l'acte héroïque, qui ne cherchent pas le record, qui ne cherchent pas la coupe, le trophée, mais qui sont plutôt dans l'ombre et qui, par leur vulnérabilité, ont donné confiance à une fille, deux filles, trois filles. Et en fait, je me dis, si, et c'est en fait le retour que j'ai à cet épisode, que ça a créé aussi un lien et une proximité. avec mon audience, une audience qui est quand même des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans, 35% de l'audience de Nouvelle-Zéorine a moins de 18 ans, donc c'est hyper important de montrer aussi « ben voilà, vous avez droit d'être vous-même, vous avez droit de montrer des émotions, vous avez droit de ne pas paraître cette wonder woman et d'agir, de faire des actions, peut-être dans l'ombre, mais qui ont des grandes portées et qui mettent en mouvement. » d'autres personnes. Donc oui, ce côté légitimité, et aussi dans le podcast, en fait, la légitimité, c'est difficile de prendre sa place. Avant de préparer cette interview, je réfléchissais et je me disais, mais dans le podcast, en fait, on ne donne pas ta place. Il ne faut même pas aller la chercher, il faut presque l'arracher. C'est un constat combat au quotidien. Il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Et ça, je trouve que c'est déjà héroïque.

  • Speaker #1

    On en a parlé ensemble, justement, en préparant l'interview, de comment se renouveler tout le temps, de comment se faire remarquer, comment faire que son podcast soit, comment dire, j'allais utiliser le mot viable, mais ce n'est pas viable, mais en tout cas qui... qui se fasse remarquer parmi tous les autres, surtout quand on est une femme. Mais moi, je dirais que ton histoire, par exemple, j'ai rêvé d'être journaliste depuis que je suis toute petite. Je le raconte tout le temps, mais j'ai créé mon journal dans ma classe de CP. Donc, c'était quelque chose dont je rêvais. Et peut-être que si j'avais entendu ton histoire petite, je n'imaginais pas encore au-delà créer mon propre média. Je n'avais même pas pensé de rêver aussi grand. Finalement, je suis devenue journaliste et j'ai été un peu déçue par les médias dans lesquels je travaillais. Et mon nouveau rêve, ça a été de créer mon média. Et en fait, je pense que si j'avais entendu à l'époque quelqu'un qui créait son média à sa façon, à son image, j'aurais osé rêver plus grand déjà. Donc moi, je trouve que son histoire, elle est ultra passionnante.

  • Speaker #0

    Et ce qui est très drôle, parce que tu disais que c'était mon rêve aussi de monter mon média. Moi aussi, je voulais être journaliste quand j'étais plus jeune. Et en fait, la vie a fait... que quand j'ai fait mon école de commerce, enfin, je n'ai pas du tout fait le journalisme, j'ai fait une école de commerce parce qu'à l'époque, mes parents m'avaient dit, c'est la voie royale, tu fais prépa, école de commerce, et tu pourras choisir ce que tu voudras faire plus tard. En fait, la vie a fait que, quand je suis sortie d'école de commerce, j'avais une obsession, bosser dans la production, le cinéma ou la télévision. Donc, j'ai envoyé des CV à TF1, M6, France Télévisions, Warner et Universal. Et j'ai été prise, j'ai fait mon stage de fin d'études chez M6. Je suis rentrée en plus, moi, c'était début des années 2000. Donc, c'était le début de la télé-réalité. Il y avait Popstar, j'étais chez M6 Interactions. Je voyais en permanence des stars. Matt Pokoraj les côtoyait, les amis, toutes les stars des télé-réalités. Donc, pour moi, c'était génial, en fait. Il y avait ce côté paillette, mais il y avait aussi le côté... Moi, j'adore décrypter, tu vois, un peu comme toi. J'aime bien fouiner, j'aime bien comprendre les choses. J'aime bien documenter ce que je fais. Et donc après, je suis allée chez Lagardère sur un autre business, mais je suis restée dans ce monde des médias. Et donc, j'ai toujours eu cette envie un jour de monter mon propre média. Et quand j'ai vu que Nouvelles Héroïnes, ça commençait à prendre, je me dis, en fait, c'est le moment. Je viens d'avoir 40 ans, je suis maman de deux petites filles. C'est maintenant ou jamais qu'il faut que je le lance. J'avais cette idée que ça devienne un média. C'est un podcast. Aujourd'hui, c'est un livre aussi. Et je pense qu'il va faire que croître parce que j'ai envie que ça devienne vraiment ce premier média francophone dans Power Man Défi.

  • Speaker #1

    Hier, c'était la fête des mères. Et donc aujourd'hui, j'ai invité ma maman pour qu'elle suive un peu les coulisses du podcast. Comme toi, tu me disais, ta maman, elle écoute tes épisodes. Mais souvent, ma famille, mes proches, ils me demandent, mais est-ce qu'on peut vraiment vivre du podcast ? T'en penses quoi ? Je sais que c'est une vaste question, mais...

  • Speaker #0

    Alors, c'est une super question. C'est... hyper important. Aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de recul. Je ne t'aurais pas dit la même question il y a deux ans qu'aujourd'hui. Nouvelles Hors Unes, c'est un podcast qui est classé dans les podcasts jeunesse. C'est un podcast, en plus, qui est porté par une femme. Déjà, si tu regardes tous les podcasts aujourd'hui portés par une femme sur Apple Podcasts ou Spotify, les 20 premiers, c'est majoritairement que portés par des hommes. Soit c'est du podcast natif. soit c'est du podcast direct radio. Radio,

  • Speaker #1

    il y a beaucoup de podcasts radio.

  • Speaker #0

    Beaucoup de podcasts radio. Donc, tu as Ruquier, tu as Onslaat. Et Starport aussi. Voilà, etc. Et ceux qui émergent en podcast indépendant, c'est Legend avec Guillaume Pley. Aujourd'hui, tu as La Dernière, mais c'est porté par une radio, Radio Nova. Donc après, tu as beaucoup, effectivement, de podcasts radio. Et les premiers podcasts portés par des femmes, avant, et je pense que c'est important de le souligner, on avait quand même une avant-garde féminine. avec des Pauline Grisonni avec La Leçon, Delphine Pinot, richissime sur l'éducation financière, qui était en 2020, bien avant le confinement, Clémentine Gallet avec Bliss, Anne Géquer avec Madame Orfos ou La Poudre avec Lorraine Bastide, qui en fait est aux victoires, Toyon, avec les couilles sur la table. Donc en fait, tu as eu vraiment une avant-garde féministe et féminine qui ont porté des podcasts très engagés, qui nous ont montré, qui ont ouvert la voie. Et nous, on est arrivé aujourd'hui, tu as aussi Louise Aubry avec InPower et maintenant Adolescence. Et je ne parle pas du tout de toutes les créatrices de contenu qui ont lancé leur podcast, qui pour moi... ne commencent pas à la même art que nous.

  • Speaker #1

    Elles ont déjà leur communauté. Exactement.

  • Speaker #0

    Et c'est la vraie différence. Quand tu commences déjà avec une communauté sur Instagram de 50 000 abonnés ou même 30 000 sur Instagram, tu as déjà ton audience et tu arrives sur Apple Podcasts avec une audience déjà conquise. Parce que toi, tu as incarné un contenu, une thématique pendant des années sur Instagram ou sur YouTube. Donc c'est hyper facile. Moi, j'ai commencé from scratch, de zéro, je n'avais pas de communauté. Sur un podcast jeunesse ou en concurrence, j'avais des podcasts indépendants de grande qualité. Les petites histoires, encore une histoire, ou les aventures de Rodolphe et Gaïa, qui sont quand même portées par...

  • Speaker #1

    Des gros studios, non ? En fait,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas portés par des gros studios. Oui, après, sur le podcast jeunesse, tu vas avoir des podcasts qui sont créés par Bayard. qui sont en collaboration, t'as Curieuse Sense, t'as Bestiole sur France Inter, t'as les Odyssées. Moi, mon concurrent, c'est les Odyssées, très clairement. Non, j'ai pas vraiment de concurrent direct, mais en tout cas, ça participe. Quand les Odyssées, ils racontent l'histoire de Simone Veil ou de Marie Curie, bon, ben voilà, ça participe quand même. Et donc, t'as tous ces producteurs. Quand j'ai vraiment analysé, ils avaient déjà, au sein de leur équipe, plusieurs zones de génie. Ils avaient la plume, l'écriture, et ils avaient déjà un ingénieur son, une production sonore, presque in-house. Donc, ça aide beaucoup.

  • Speaker #1

    Puis, ils n'étaient pas tout seuls aussi.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas tout seuls. C'était trois. Si on regarde, encore une histoire, tu as Benjamin Muller, tu as Céline Calment, tu as Alex Ferreira. Donc, c'est déjà une équipe. Donc, moi, j'ai commencé, j'étais toute seule à la narration, à l'écriture, à la voix et à la production sonore. Je n'avais pas les moyens d'investir. et puis on était... On était à une époque où on n'avait pas encore des possibilités d'enregistrer en studio comme aujourd'hui. Et donc, il fallait faire la promotion, la production, l'écriture, tout.

  • Speaker #1

    C'est le taf de cinq personnes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le mouton à cinq pattes. Il faudrait changer le podcasteur et le parfait mouton à cinq pattes que vous recherchez. Et en fait, c'est pour ça que je disais que le podcasteur, il faut qu'il aille arracher sa place. et... Quand tu me poses la question « est-ce qu'on peut vivre de son podcast ? » , déjà, il faut se dire que si tu commences de zéro, il va te falloir minimum un an, voire deux ans, pour construire ton audience, pour intéresser des sponsors, parce que tu as le modèle d'achat d'écoute, et en fait, les sponsors vont être intéressés, ils ont une logique très zéroïste. et dans la performance. Donc, ils vont aller chercher les gros podcasts qui font un minimum 30 000, 50 000, 100 000 écoutes. Oui, il y a des podcasts de niche qui peuvent s'intéresser à ton contenu, évidemment. Mais il faut déjà que tu leur proposes ton expertise. Il faut que tu aies un podcast plus business où ils trouvent leur intérêt. Il faut que tu aies une audience sur LinkedIn. Donc, en fait, il faut choisir un petit peu ces compétences.

  • Speaker #1

    Je pense que tu vends aussi ton audience sur les autres réseaux. Maintenant, tu ne vends pas pas forcément que de son audience que sur le podcast ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, je suis sortie, j'ai été beaucoup, on va dire, les deux premières années dans une course à l'audience, à me dire, bon, il faut que je produise et je produise, il faut que je vende mon audience. En fait, et j'ai compris que très récemment, début 2025, que non, je sais raconter des histoires, je l'ai fait sur le podcast depuis 100 épisodes, voire beaucoup plus, et je l'ai fait en livre. Donc en fait, moi, je vais vendre mon expertise, Et je vais vendre le fait que je sais raconter des histoires. Moi, ma zone de génie, c'est quoi ? C'est raconter des histoires, c'est du storytelling, c'est transformer une jeune femme qui pensait un peu comme moi. Non, mais je n'ai pas fait des choses extraordinaires. Quelque chose d'incroyablement extraordinaire et d'inspirant pour les jeunes filles. Et c'est ça, en fait, que je vends. Enfin, que je vends. Que je monétise et que je modélise. Et en fait, moi, j'ai... compris très vite que j'avais pas le temps dans toute cette production d'écriture de passer trop de temps sur Instagram ou de passer trop de temps à faire des réels, des vidéos. Donc moi, mon cheval de bataille a été sur LinkedIn. Et je me suis dit, LinkedIn, c'est facile d'écrire un post parce que, comme tu sais raconter des histoires à l'oral, tu vas savoir raconter une histoire à l'écrit. Et donc, j'ai tout misé sur LinkedIn pour construire une audience. Aujourd'hui, je crois que je vais être à 21 000 abonnés. sans publier tous les jours parce que je suis maman de deux petites filles, que je n'avais pas envie de devenir esclave des réseaux sociaux, de tout mettre là-dedans. Et donc, en fait, j'ai dû faire un post tous les deux semaines. Et ça m'a permis de constituer, parce que les parents, ils sont partout. Il ne faut pas dire LinkedIn est un réseau professionnel, mais c'est aussi un réseau de parents. Et donc, en fait, j'ai construit mon audience sur LinkedIn. J'ai aussi attiré des marques sur LinkedIn. Et ça a permis de faire découvrir mon podcast et de construire comme ça plusieurs verticales business. Pour dire vivre de mon podcast, oui, c'est l'ambition. En tout cas, aujourd'hui, je suis une podcasteuse 100% indépendante. Il n'y a pas un studio de podcast. J'ai mon équipe, on va dire, de freelance en ingé son, en identité visuelle. Mais tout ce qui est écriture, promotion... commercial, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, donc en fait, c'est un peu... Je pense que maintenant, l'objectif quand on a un podcast, c'est de construire tout un écosystème autour. Tu as sorti ton livre aussi. Alors, je ne sais pas... Je sais que c'est un peu compliqué aussi de gagner de l'argent avec un livre, mais ça contribue aussi à être dans l'univers de ton podcast.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. C'est trouver un écosystème vertueux où chaque vertical va alimenter les autres. Donc, c'est-à-dire que comme je sais raconter des histoires, On peut raconter des histoires à l'oral, on peut raconter des histoires sur scène. Donc l'année dernière, j'avais lancé mon premier format conférence. Comme je travaille avec des marques, ces marques organisent des événements. Donc je peux devenir maîtresse de cérémonie pour des événements pour ces marques. Ça se monétise. Il y a des personnalités qui viennent vers moi en me disant « Moi, j'ai envie que tu racontes mon histoire aux jeunes générations. » Donc, ok, ça, ça se monétise aussi. Il y a la sponsorisation d'écoute. Et ensuite, il y a les enregistrements publics. Il y a plein de sortes de monétisation possible, de modèles économiques. Et j'ai perdu la première question qui était le livre. Le livre, en fait, il est arrivé assez tôt. En fait, il est arrivé en septembre 2023. Donc, en fait, j'avais très peu d'épisodes. Je crois que j'avais sorti 20 épisodes à cette époque-là.

  • Speaker #1

    Ça va, là, on est au neuvième.

  • Speaker #0

    et en fait ce qui est très drôle dans l'histoire du livre c'est que c'est une éditrice de La Rousse Jeunesse qui vient, qui m'envoie un message qui me dit bon ben voilà on aimerait bien chez La Rousse Jeunesse faire un livre pour donner confiance aux filles et en fait elle en parle à la directrice de La Rousse Jeunesse qui lui dit ça existe déjà, ça me dit quelque chose en fait elle regarde sur son téléphone et elle se rend compte que c'est sa fille de 10 ans qui écoute Nouvelles Héroïnes de recul. Et donc, son éditrice m'avait déjà contactée. Donc, en fait, elle l'avait complètement validée. Et ça s'est fait très, très rapidement. Oui, le livre, on ne devient pas millionnaire avec un livre. Je ne sais pas, J.K. Rowling et Omo de Ventura ou Baptiste Beaulieu. Mais ça donne une certaine légitimité. Et ça permet aussi, c'est un livre qui est physique. Le podcast, aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'est pas... En fait, comme je ne rencontre pas en physique les auditrices, ce n'est pas quelque chose qui est matériel. Le fait d'être sur la table de chevet des futurs auditeurs ou des enfants et adolescents, ça permet d'ancrer, de dire « Nouvelles héroïnes, il y a le podcast, il y a le livre, et demain, il y aura des événements, demain, il y aura peut-être un club, comme il y a eu le club Barbie, on aura le club Nouvelles héroïnes. » Mais voilà, c'est effectivement créer un écosystème où on n'est pas tributaire des écoutes. On peut complètement s'en détacher. On n'est pas dans une logique héroïste. Ce qu'on vend aux annonceurs, ça va être plus notre expertise, une audience sur les réseaux sociaux. Et en fait, d'éduquer les marques et les annonceurs à dire que déjà, c'est très compliqué, le podcast. pour traquer un code promo via le podcast. Donc, c'est plus des campagnes de notoriété, de branding, d'engagement. C'est-à-dire que les podcasts engagés, qui sont tenus majoritairement par des femmes, ça leur apporte aussi... Ça construit et ça participe à leur marque employeur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. D'ailleurs, je me souviens, j'ai vu ton réel quand tu as sorti ton livre. C'était quand même quelque chose d'émouvant. Je crois que tu as pleuré quand tu as vu la première fois la couverture de ton livre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'a autant émue ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, c'est lié beaucoup à mon histoire personnelle, parce que quand j'ai lancé Nouvelles Héroïnes, je pense que ce n'est pas complètement anodin de lire les culottés et de se rêver d'avoir, nous aussi, à un moment donné, un livre. Et pour mes filles, c'est quelque chose, tu vois, demain, Internet peut exploser. Il y aura toujours le livre Nouvelles Héroïnes qui sera dans la bibliothèque. de mes filles, c'est quelque chose qui vraiment... tangible. Et donc, c'est pour ça. Et ma fille, quand je lui demande qu'est-ce qu'elle fait comme métier, ta maman, elle me dit, elle fait des livres de podcast. Et je trouve ça très drôle. Après, oui, c'est lié à ce que l'année où je me suis lancée dans mon podcast, mon père, à ce moment-là, j'apprenais qu'il avait un cancer. Et en fait, ça a été la dernière chose que j'ai pu lui dire, qu'il y aura un livre Nouvelles Héroïnes. Donc, c'est pour ça qu'il y a une... émotion qui est sortie à ce moment-là. Et voilà. Et en plus, c'était l'illustratrice dont je rêvais pour faire toute l'identité visuelle de Nouvelle Zéroïne. La boucle était un peu bouclée.

  • Speaker #1

    J'ai reçu sur ce podcast Yann Delplanque qui expliquait, je ne sais pas si tu le connais, qui expliquait qu'en fait, le podcast était aussi l'opportunité pour lui de réaliser ses rêves et de monter après le business. dont il avait toujours rêvé. Est-ce que c'est ça aussi pour toi un petit peu ?

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, j'avais assisté à une de ces conférences. Et en fait, le podcast te permet déjà de rencontrer des personnes auxquelles tu n'aurais pas eu accès.

  • Speaker #1

    Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est absolument génial. Je sais que là, les prochaines que je vais rencontrer, il y aura la première astronaute française, il y aura des aventurières qu'on ne voit que sur scène pour un TEDx sous-compte. qu'on voit lors d'une dédicace. Mais là, je vais pouvoir échanger avec elle et je trouve que ça, c'est assez incroyable. Et ça permet effectivement de... Moi, ça m'avait permis d'être au salon du livre à Brive et donc d'être dans la catégorie Autrimis. Et là, je sais qu'à la rentrée, quand ma fille va rentrer au CP et qu'il va falloir rentrer spécifier quel est le métier de ta maman, je vais lui dire, tu écriras écrivaine.

  • Speaker #1

    La classe.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans cette notion de rêver grand, évidemment.

  • Speaker #1

    Et je sais que j'avais lu un thread que tu avais écrit il n'y a pas longtemps, tu sais, sur les plateformes de podcast. Je sais que souvent, sur LinkedIn, moi aussi, on me demande « Mais comment on fait pour promouvoir son podcast ? J'y arrive pas, j'ai pas beaucoup d'écoute. » Et ce que j'explique beaucoup, comme moi, tu le sais, c'est qu'on est beaucoup... Esclaves en tant que podcaster des plateformes, mais qu'en fait, elles ont un potentiel de découvrabilité qui est complètement nul. Et en plus, il y a quelque chose de... J'ai l'impression qu'on se bat un peu parfois contre le vent quand on lance nos épisodes. En tout cas, quand on démarre, je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est vrai que j'ai compris que... Enfin non, pas très tardivement, mais je pense au 13e épisode quand même, qu'on pouvait être mis en avant sur Apple Podcasts, qu'il y avait un formulaire. où effectivement tu précisais quels épisodes tu voulais mettre en avant quand t'avais une nouveauté et en fait il fallait le faire presque tous les mois en fait donc ça tu pouvais le mettre en avant sur Spotify aussi mais effectivement il y a il y a une sorte je trouve que déjà en tant que podcaster un, alors ce que je disais dans ce thread c'est qu'on est hébergé on a un hébergeur dont je tairai les noms mais qui ne participe Pas, ou en tout cas, peut-être que c'est complètement invisible aujourd'hui. Je ne sais pas quel est le lobbying qu'ils font auprès des plateformes d'écoute, mais nous, on paye un hébergeur pour être sur les plateformes d'écoute, et les plateformes d'écoute, en fait, ils bénéficient de toute notre audience, et nous ne sommes pas rémunérés comme le fait sur YouTube. Alors on va me dire, oui, mais sur YouTube, il y a la publicité. Ben oui, mais sur les podcasts aussi, il y a la publicité, il y a la programmatique. Donc en fait, pourquoi le podcaster n'est pas considéré comme un créateur de contenu à... au même titre qu'un youtubeur, qu'un instagrammeur, et même sur LinkedIn aujourd'hui il y a des posts sponsorisés. Et surtout que le créateur de contenu, le podcaster, qui est un créateur de contenu audio qualitatif, qui je pense, quand tu regardes le contenu qui peut être mis sur TikTok, qui est monétisable très facilement si tu danses en maillot de bain dans ta salle de bain, Et nous, un podcast où on a mis du temps d'écriture, de la production sonore, où on a mis minimum, on va dire qu'un épisode, ça coûte quand même 200 euros minimum. Minimum, je n'ai pas mis ma rem dedans.

  • Speaker #1

    Sans parler aussi de notre temps de travail.

  • Speaker #0

    De notre temps de travail, on va dire que c'est 2000 euros en fait. On n'est pas rémunéré pour notre travail. Et en fait, c'est le parent pauvre de la... Enfin, le podcasteur est le parent pauvre de la créateur-économie aujourd'hui. Et encore plus. Je pense les femmes, parce qu'aujourd'hui, on voit beaucoup de podcasteurs hommes se lancer sur le podcast vidéo. Ils vont sur YouTube sans se préoccuper, en fait. Ils louent effectivement un studio. Pour nous, les femmes, c'est vachement plus difficile, parce qu'on a toutes lancé un podcast en disant « c'est bon, on est tranquilles, on est derrière notre micro, on peut enregistrer en pyjama, personne ne va nous voir, on ne va pas avoir des haters qui vont nous... » commenter notre physique, on ne va pas devoir se maquiller, on ne va pas avoir de filtre et tout. Et aujourd'hui, on voit l'explosion de podcasts vidéo en termes de découvrabilité. C'est vrai que si tu mets, et tu le vois toi sur ton podcast sur YouTube, tu fais certainement plus de vues sur YouTube que tu fais d'écoute sur les plateformes d'écoute. Donc, ce qui veut dire qu'il y a quand même un effort de découvrabilité, en tout cas un... un coefficient d'extrapolation quand tu as la vidéo pour faire exploser tes écoutes et en tout cas faire découvrir ton podcast que tu n'as sur les plateformes d'écoute. Et les plateformes d'écoute, aujourd'hui, moi, ce week-end, j'ai eu un commentaire et un avis sur Apple Podcasts où la personne avait titré « Superbe » , avait mis une étoile sur cinq et avait fait un super commentaire. Donc, tu te rends compte déjà que l'expérience client pour noter Apple Podcasts, sur Apple Podcasts, c'est compliqué. Sur Spotify, il faut que tu aies écouté tous les épisodes pour pouvoir mettre une note. Et nous, il faut qu'on passe du temps à éduquer les gens qui ne sont pas en direct. On ne peut pas répondre aux commentaires sur Apple Podcasts. On peut le faire aujourd'hui sur Spotify. Donc, en fait, ils ne nous aident pas, en fait. Ils n'aident pas du tout les créateurs. Donc, il y a beaucoup... Donc, voilà, on ne passe même plus du mouton à un sac-pattes, mais à cette patte parce qu'il faut qu'on explique. comment mettre un avis et cinq étoiles. Et c'est en ça que les plateformes d'écoute aujourd'hui ne participent pas à mettre en avant nos podcasts. Ils ont encore une logique qui est très streaming musical et pas streaming podcast. Et sans doute que derrière, nous, le podcasteur indépendant, on est un petit peu la dernière roue du carrosse parce qu'ils vont mettre en avant... les studios de podcast, donc tous les podcasts qui sont faits par les studios de podcast, et les podcasts radio. Donc oui, c'est génial. Ils font beaucoup plus d'audience que nous. Ils ont des prods qui sont incroyables dans les studios de podcast. Et aujourd'hui, Podcaster Indépendant, qui se lance, c'est des anciens de Radio France, c'est des anciens journalistes de Radio France et c'est des anciens ingénieurs du son. Donc en fait, nous, le petit Podcaster Indépendant. on passe encore, et je ne devrais pas dire petit podcasteur, c'est vraiment le podcasteur indépendant aujourd'hui passe pour le podcast artisanal, ce qu'il n'est pas. Parce que derrière, c'est des vraies productions, c'est souvent des reconversions. Il y a une vraie recherche aujourd'hui qui est faite et on se met une pression qualitative dans ce qu'on délivre aujourd'hui parce que c'est de l'audio et que l'audio, on ne peut pas se tromper. La première impression est toujours la bonne.

  • Speaker #1

    C'est marrant ce que tu dis parce que moi, je me retrouve un peu dans les deux parce que moi, je viens de la télé. Donc évidemment, j'ai plus de facilité. Alors, j'étais tout le temps cachée derrière la caméra. Donc pour moi, la difficulté, ça a été de passer devant la caméra pour mon podcast. Mais du coup, pour moi, le côté vidéo, ça me paraissait un peu inné parce que j'étais réalisatrice. Donc ça vient de ce que j'aime faire et de mes compétences que j'ai pu acquérir. Mais en même temps, j'adore le côté audio un peu. plus intime, plus cachée aussi. Mais c'est vrai que moi, je me suis lancée beaucoup plus tard que toi. J'ai fait que là, j'en suis qu'à mon neuvième épisode. Ça fait à peu près six mois. Et je me disais, en se lançant en 2025, ça me paraît impossible d'arriver aujourd'hui sans la vidéo quand tu te lances maintenant. Donc, ça n'a pas été vraiment... Je ne me suis pas trop posé la question. Mais c'est vrai que parfois, je vois, il y a des débats. Parfois, je suis même au milieu sur les réseaux. Ça me fait rire sur le podcast vidéo, le podcast audio. Mais je ne sais pas ce que toi, tu conseillerais à quelqu'un, une jeune femme qui veut lancer son média aujourd'hui, son podcast, tu lui conseillerais quoi ? Côté même audio ou vidéo, ou même tout court ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment hyper, hyper difficile. Mais je pense que le podcast vidéo est presque indispensable et obligatoire. Parce que tu viens ici, tu fais une séquence vidéo. Ensuite, ta séquence vidéo, tu... tu peux faire plusieurs réels, tu peux faire des extraits. Donc, c'est très facile. Et je sais même qu'il y a des formules où ils te font le réel directement. Et ça ne te coûte pas des centaines d'euros. On parle d'une dizaine d'euros, quelques dizaines d'euros. Après,

  • Speaker #1

    moi, je ne le fais pas parce que du coup,

  • Speaker #0

    je suis réalisatrice. C'est ta zone de génie. Mais en fait, moi, je pense évidemment que la première chose, c'est savoir c'est quoi sa zone de génie, là où on va pouvoir, nous, être hyper productrice, notre valeur ajoutée. Pourquoi on le fait ? C'est ensuite de s'entourer d'un ingé son. Il y en a beaucoup aujourd'hui. C'est très facile. Et d'avoir la vidéo, parce qu'on peut avoir... Tu fais ton logo en néon. La petite tasse. Et je pense qu'en fait, c'est très facile pour la découvrabilité et pour ne pas passer trop de temps sur la promotion. On peut lancer en plus la vidéo aujourd'hui. Et je crois que c'est Mathieu Stéphanie qui disait « Demain, on va tous être créateurs de contenu, que ce soit d'un podcast ou que ce soit d'une chaîne YouTube. » Et je pense que YouTube, aujourd'hui, tous les YouTubeurs lancent leur podcast, toutes les créatrices de contenu sur Instagram lancent aussi leur podcast. Donc en fait, on va être obligés d'être sur de la vidéo. Donc le mettre tout de suite dans la programmation, je pense qu'il ne faut pas... pas partir sur un podcast trop compliqué, il faut être beaucoup plus focus sur c'est quoi ma proposition de valeur, avoir plutôt une stratégie éditoriale, passer du temps, où est-ce que j'emmène, à qui je m'adresse, où est-ce que j'emmène mon auditeur, et privilégier un canal de promotion. Moi, j'ai fait le choix de LinkedIn parce que pour moi, c'était beaucoup plus simple. Je voulais vraiment développer et devenir cette référence de l'empowerment des filles. sur LinkedIn. Donc, il y avait plutôt un enjeu de marque personnelle. Et c'était facile pour moi. Alors qu'Instagram, c'est qu'il y a depuis un mois, j'ai compris des choses.

  • Speaker #1

    Mais ça cartonne.

  • Speaker #0

    Et là, ça cartonne. J'ai trouvé la formule magique et c'est tant mieux. Mais aussi, je pense que j'ai trouvé la formule magique parce que l'algo a changé, qu'aujourd'hui, ils mettent beaucoup plus en avant les carousels et que le storytelling a plus sa place. aujourd'hui sur Instagram qui a un an où effectivement le réel, il fallait qu'il soit hyper chiadé, etc. Mais aujourd'hui, on ne peut pas se passer, quand on lance un podcast, de ne pas avoir sa chaîne YouTube et on ne peut pas se passer de promotion. Donc, soit ça passe par une newsletter, soit ça passe par faire une stratégie sur LinkedIn. Mais avant tout, il faut vraiment trouver son axe, son élément différenciateur parce qu'on a une profusion aujourd'hui de podcasts. Je crois qu'il y a une stat de 90% des podcasts ne survivent pas après les 10 premiers épisodes.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis au 9e à l'enregistrement. Ça vient de se passer pour moi.

  • Speaker #0

    Non, mais évidemment, parce que ça prend du temps, ça va à une résilience. Et je pense que ce qui est aussi très important, c'est la notion de saison. C'est en fait de ne pas lancer... Alors moi, à Nouvelles Héroïnes, j'ai lancé le premier épisode la veille de mon accouchement. J'étais en pleine contraction. Mais je pense que j'avais plutôt besoin de lancer pour le lancer. Je pense qu'il faut lancer son podcast quand on a 10, 15 épisodes dans la boîte pour être serein ensuite sur la promotion et de travailler en logique de saison et même et ensuite faire peut-être quand il y a des vacances, de faire soit des rediffusions, faire un contenu un peu plus léger, de faire des best-of. Là, par exemple, sur le podcast Jeunesse, j'ai vu qu'il y a beaucoup d'épisodes où c'est trois histoires pour les 6-7 ans. quatre histoires pour partir à l'aventure. En fait, tu repackages toutes tes histoires.

  • Speaker #1

    J'ai vu que Louise Aubéry, elle faisait ça aussi. Elle reprenait des thèmes de ses précédents épisodes. C'était très smart. Elle en refaisait un grand épisode. Je n'ai plus les thèmes comme ça en tête, mais elle reprenait un grand thème, la confiance en soi ou quelque chose comme ça. Elle reprenait des extraits. Je me suis dit, c'est très smart.

  • Speaker #0

    Aussi, et même dans les épisodes, quand tu as souvent la signature du podcast, où tu vas demander... un livre, une chanson, une recommandation, essayez de trouver tous ces petits bonus possibles. Quand tu penses stratégie éditoriale, tu ne penses pas uniquement le contenu de l'épisode. Qu'est-ce que tu vas pouvoir réutiliser, recycler comme contenu, pour en faire plein de petits contenus ? Un contenu que tu vas mettre dans ta newsletter, un contenu que tu vas mettre sur LinkedIn, un contenu que tu vas mettre sur Instagram. Il faut le voir de façon beaucoup plus large. C'est pour ça que l'éditorial est... est vraiment indispensable. Il faut plus passer du temps sur l'éditorial que le logo ou la vignette.

  • Speaker #1

    Je te le dis en off, on aime bien raconter un peu les coulisses. Comment ça se passe quand tu décides de faire un épisode ? Déjà, comment tu choisis une femme dont tu as envie de raconter l'histoire ? Moi, ce que j'adore et ce que j'avais dit, déjà dans la reco, je ne sais plus, il y a un ou deux ans, quand j'avais recommandé ton podcast, J'adore le sound design, j'y suis super sensible. Il y a vraiment tout un univers sonore qui nous embarque à chaque fois. Je sais que c'est beaucoup de travail. Tu peux nous raconter un petit peu comment ça se passe pour créer un épisode ?

  • Speaker #0

    Alors, la création d'un épisode, il y a plusieurs éléments. Il y a soit le caractère opportuniste, c'est-à-dire que tu as un marronnier, tu as un buzz. L'année dernière, il y avait les Jeux Olympiques, donc j'avais prévu une saison, l'été, où c'était je crois 12 épisodes avec des sportives olympiques et paralympiques, vraiment un mix des deux, avec des anciennes championnes. pour jouer sur le caractère un peu nostalgique, Laure Manodou, et des toutes nouvelles, des toutes jeunes, Mélanie de Jésus de Santos, une gymnaste, et Simone Bals, que j'avais d'ailleurs déjà diffusée. Donc je marche beaucoup au buzz et à l'opportunisme. Quand Nina Métayer est devenue la première chef pâtissière du monde, j'ai fait, je crois, son histoire en trois jours. En violette d'orange à... partait sur le Vendée Globe. Je crois qu'elle partait le 10 novembre. J'ai diffusé son histoire le 13 novembre. Ayana Komora, il y a ce buzz sur le fait qu'elle va être à la cérémonie d'ouverture. Je crois que j'ai aussi fait son histoire très, très vite. Donc, il y a une notion d'opportunisme, de buzz, parce que je suis un podcast jeunesse. Je ne suis pas un CEO de podcast, je ne suis pas une radio. Donc, je joue beaucoup sur le référencement naturel. Donc, le SEO sur les plateformes d'écoute n'est absolument pas à négliger. Je sais que j'avais fait « F. Gilles, Miss France » le samedi de l'élection de Miss France. Ça avait cartonné. Donc voilà, il y a ce caractère opportunisme. Ensuite, moi, je veux vraiment parler à tout le monde. Donc je vais voir différents profils, très divers. Donc il y a mes coups de cœur. Maud Preveau en était un. Il y a Zoé Closure qui avait gagné l'Eurovision Junior. Elle avait une actualité. Elle se lançait au paradis latin. Moi, elle m'était beaucoup demandée par les auditrices. Donc, en fait, c'est un jeu de les suggestions des auditrices, leurs attentes, beaucoup de chanteuses. Et ensuite, elle avait une actualité. Et après, c'est les coups de cœur, c'est de jouer sur ce mix. Il faut que ce soit écoutable, je ne sais pas si ça se dit, par la maman ou le papa, en tout cas par les parents. et la fille ou le garçon. J'essaie toujours de ne pas être trop dans la jeunesse Odyssée parce que je sais que les mamans et les parents écoutent. Dans la voiture, dans les transports. C'est vraiment devenu un rituel le mercredi soir de filles et parents qui écoutent. Et c'est pour ça que le 110e est important pour moi. Au début, je faisais beaucoup de rappels nostalgiques. Tu vois, il y avait beaucoup de rappels des années 80, 90. Alors, ça me prenait beaucoup, beaucoup de temps parce qu'au début, c'est moi qui gérais toute la partie sound design. Aujourd'hui, je délègue, mais toujours dans mes briefs, c'est important. J'en mets un peu moins aujourd'hui. J'essaye d'être... Le fait que ça me prenne quand même beaucoup moins de temps. Mais c'est important, en fait. d'avoir une narration cohérente, d'avoir toujours un fil rouge.

  • Speaker #1

    Un côté très immersif, en fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Pourquoi je raconte cette histoire à cet instant-là ? Par exemple, là, je vais raconter l'histoire d'une sage-femme, parce qu'on était autour de la fête des mères. Voilà, c'est toujours un concours, en fait, éditorial. L'éditorial, je pense que ça me vient d'M6, où on était beaucoup sur le buzz, et Lagardère aussi, on jouait beaucoup sur le buzz. Et ensuite, il y a cette phase d'écriture, qui me prend maintenant ça me prend beaucoup moins de temps j'essaye de faire entre 8 et 15 minutes et ensuite voilà j'écris je vais enregistrer alors soit j'enregistre en studio mais ça passe toujours par un ingé son à part quand c'est méga méga urgente urgence et voilà pour les off Comme je fais tout, je ne sais pas ce que tu veux.

  • Speaker #1

    Ça m'intéressait de savoir qu'il y avait un côté actuel.

  • Speaker #0

    Surtout pour les JO,

  • Speaker #1

    tu as beaucoup travaillé, tu en as sorti énormément.

  • Speaker #0

    J'en ai sorti. Je pense qu'il faut construire son podcast comme un média. Les médias, la presse, ils ont leur marronnier. Sur la journée du 8 mars, j'ai sorti Simone Veil. Il faut jouer sur l'actualité, l'opportunisme, le buzz. Parce que les autres, Guillaume Pley, il joue aussi beaucoup sur le portinisme et le buzz. Donc voilà, et après, parler aussi, j'avais raconté l'histoire d'une jeune skateuse de 15 ans. Je m'autorise à raconter des profils qui ne sont pas forcément extrêmement connus, mais qui, moi, m'ont touchée. Maud Prévost n'était pas du tout connue. Enfin, elle avait joué dans le film We Have a Dream l'année dernière. Et en fait, c'est un des épisodes les plus écoutés.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu l'es prévient avant ?

  • Speaker #0

    Alors, toutes, ça c'est un peu le off du off, c'est que Ayana Kamoura, Taylor Swift ou Angèle, non. En fait, je leur envoie, généralement j'envoie un message à l'agent ou sur leur Instagram, j'ai pas de réponse. Et comme c'est un contenu jeunesse, une histoire qui est belle, qui est valorisante, il n'y a pas de propos diffamatoires. Voilà, elles sont prévenues après parce que je les tag, je les mentionne dans un post Instagram. Généralement, c'est les posts qui deviennent viraux sur LinkedIn. J'ai fait un post sur Clarisse Crémer et je crois que j'ai dû faire 200 000 ou 300 000 vues. Et pareil, je crois que sur Instagram, que ce soit sur LinkedIn ou Instagram, c'est vraiment cartonné. Donc, elles doivent être au courant, pas récochées. Mais voilà, je ne suis pas TF1 ou M6 encore.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous partager le plus beau retour d'une maman ou d'une jeune femme, ou peut-être d'un petit garçon que tu as eu, ou peut-être plusieurs ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a beaucoup, mais je vais dire la plus récente. En fait, il y a une jeune fille de 12 ans qui s'appelle Emma, qui m'a écrit il y a quelque temps et qui me dit, ben voilà, je voulais vous remercier parce que moi, je vous écoute sous la douche, dans le métro, tout le temps, je réécoute tout le temps tous les épisodes. J'ai beaucoup plus confiance en moi et j'aimerais faire un stage avec vous parce que je veux savoir comment faire un podcast, je veux vous accompagner. J'ai plein de suggestions d'héroïnes. Et en fait, cet email venait après une vague de haters suite à un article dans un média où j'avais eu que ça n'intéressera qu'une femme sur dix, que de toute façon... Les femmes qui écouteront ce podcast termineront sur Instagram en maillot de bain pour avoir des abonnés. Et en fait, j'avais eu cette vague de haters. Et je reçois ce message d'une jeune fille de 12 ans qui m'écrit depuis la boîte email de sa maman pour me dire merci. Et en fait, j'en reçois toutes les semaines. Je reçois ce type de message. J'ai aussi une autre petite fille, Iliana, qui a 9 ans, qui est venue me voir. Sa maman lui a fait la surprise au salon de Montreuil où je faisais la dédicace du livre Nouvelle Zéroïne. Elle est venue avec sa fille, c'était une surprise. Et justement, à l'épisode 100, j'invite trois auditrices à venir m'interviewer et elle fera partie du casting. Donc, en fait, c'est tous ces retours de savoir que mon podcast, indépendant, parti de rien, aujourd'hui touche des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans et ça les aide à avoir plus confiance en elles.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. Moi, ça m'a fait penser à... Il n'y a pas très longtemps, dans mon entourage, il y a des personnes qui ne comprennent pas forcément ce que je fais et ma reconversion. Et la semaine dernière, j'ai eu ma première accréditation presse au nom de Je te le dis en off. J'étais tellement fière. Et en fait, je me suis retrouvée dans un univers, c'était un podcast justement unique.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, au Festival Unique, au Parc Floral.

  • Speaker #1

    Qui était super justement pour parler de l'égalité des chances. Et dedans, j'ai fait un peu du contenu sur la représentation dans les médias, un sujet qui est super important pour moi. Et j'étais super émue. Et j'y suis allée, j'ai croisé des abonnés. Et c'était la première fois vraiment que ça m'arrivait de croiser des auditeurs. Et parfois, on a aussi besoin de ces retours-là, parce que ce qu'on disait, c'est très dur quand on est toute seule, qu'on a son média. Il faut quand même, je dis, il faut aller s'arracher et arracher pour se faire connaître. et d'avoir ces retours-là ou ces reconnaissances, ça... pas de prix et j'étais ultra émue pendant toute la journée de me dire ok ça y est je suis un média, j'ai une accréditation et c'est un moment super fort donc j'imagine ces retours à quel point surtout quand tu sors d'une vague de haters ça doit te faire du bien oui et surtout quand c'est des jeunes filles incroyable et est-ce que tu penses alors est-ce que tu penses qu'on aura toujours besoin de nouvelles héroïnes parce que tu penses qu'il y aura toujours ce travail à faire là d'avoir des rôles modèles en tant que femme ou est-ce que t'espères qu'un jour Amé.

  • Speaker #0

    Plus que jamais, plus que jamais, quand on voit le monde dans lequel on est ultra patriarcal et qui s'enfonce là-dedans, tant que les décisions sont prises par des hommes sur le plan politique, enfin sur tous les plans, tant qu'on n'aura pas la parité des femmes en comité de direction, tant que les... Les jeunes filles auront beaucoup de mal à prendre la parole en classe, dans les assemblées. Oui, ce sera hyper important. Et je vais te donner un exemple aussi en off. Il y a un mois, il y a 15 jours, j'ai organisé un enregistrement public en présence d'un collège de quatrième où j'interviewais une nouvelle héroïne. Et en fait, j'ai vu une assistance où il y avait des garçons et des filles. C'était mixte. Les garçons étaient les premiers à prendre la parole pour poser des questions souvent extrêmement naïves, très terre à terre. Les filles ont mis beaucoup plus de mal. Et quand elles prenaient la parole, elles respiraient. C'était très dur pour elles, mais c'était les questions les plus intimes, les plus profondes. Et donc, en fait, tant que ce n'est pas inversé, je continuerai. Et surtout que mes filles sont encore très petites, donc elles ont plus que besoin de rôles modèles. Et surtout des nouveaux modèles féminins qui ne sont pas ceux qui imposent une société, qui ne rentrent pas dans la case princesse à la recherche du prince charmant, qui se réalisera seulement à travers un homme et pour un homme.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une nouvelle héroïne que tu aimerais rencontrer ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est hyper difficile comme question. Vraiment hyper difficile. On ne me l'a jamais posé. Alors, autant te dire que j'en ai beaucoup. En fait, il y a beaucoup d'aventurières. J'aimerais beaucoup rencontrer en vrai Clarisse Kramer, des jeunes femmes qui sont parties comme ça en mer, violettes d'orange, pendant des mois, qui se sont retrouvées seules, face à elles-mêmes, dans une nature révoltée. Et là où, que soit l'homme ou la femme, n'a absolument pas le dessus et ne gagnera pas. Donc ça, ça m'impressionne beaucoup.

  • Speaker #1

    Si elle nous écoute.

  • Speaker #0

    Si elle nous écoute. Après, les femmes politiques, Michelle Obama, des personnalités, oui, qui sont impressionnantes. Viola Davis. Mais je sais qu'un jour, je les rencontrerai. Enfin, là, je ne suis pas si loin.

  • Speaker #1

    on arrive vers la fin de l'épisode est-ce que tu as envie de partager avec nous c'est quoi tes nouveaux rêves pour Nouvelles Héroïnes, est-ce que t'as des projets concrets qui vont arriver ou est-ce que t'as des rêves que t'aimerais bientôt réaliser ?

  • Speaker #0

    Alors moi mon rêve pour Nouvelles Héroïnes c'est que ce soit que ça devienne une émission en radio même si aujourd'hui les jeunes n'écoutent pas forcément la radio mais je pense que c'est important pour les parents d'écouter ces nouveaux modèles d'avenir. Et moi, j'ai envie d'en faire une émission de télé. Je rêve des rencontres du papotin version mon émission préférée. Je rêve d'avoir une nouvelle héroïne autour tous ces enfants, ces adolescents qui lui posent une question. On l'a déjà réalisé avec un enregistrement public, avec des marques, donc je ne vois pas pourquoi en télé ce n'est pas possible. Mais moi, c'est mon rêve, les rencontres des nouvelles héroïnes.

  • Speaker #1

    Génial, moi j'aimerais trop voir ça aussi. Est-ce que pour les gens qui ont envie de te retrouver, de te suivre, où est-ce qu'ils peuvent aller ? Sur quel réseau ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très réactive sur LinkedIn. Donc, ils peuvent me suivre sur LinkedIn, Céline Steyer. Instagram aussi. Ça commence où ? M'écrire par mail. Je suis très réactive à toutes les demandes.

  • Speaker #1

    Et donc tu sors un épisode tous les mercredis, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Je sors une nouvelle histoire tous les mercredis. Le samedi, c'est généralement un bonus qui peut être soit une bande-annonce, soit la programmation du mois à venir, soit un coup de cœur, soit une rediffusion. Super.

  • Speaker #1

    Et dernière question que je pose à chaque fois. Qui aimerais-tu entendre à ce micro pour raconter justement les coulisses de son média ou d'un média, de sa vie de journaliste ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais bien que tu aies une Louise Aubry qui raconte comment elle a réussi à être sur France Inter. C'est incroyable. Comment elle compose son équipe aujourd'hui, quelque chose d'assez opaque, je n'arrive pas à savoir. Comment elle arrive à tout gérer, parce que j'ai l'impression qu'elle est vraiment présente partout, omniprésente. Et une Salomé Sack, je trouve qu'elle est ultra... J'aimerais beaucoup la voir à mon micro. Pour l'instant, apparemment, c'est compliqué. Très occupée. Qui est très occupée, mais je ne désespère pas pour 2026. Mais oui, en fait, ces femmes qui ont réussi, ou en tout cas qui ont arraché cette place pour être à la tête d'une émission radio ou être en tête d'affiche d'une émission télé radio.

  • Speaker #1

    J'écoute le podcast que j'écoute le plus, c'est celui de Louise Aubéry, je l'aime beaucoup. Souvent, j'en parle dans mes contenus. Et ce qui me passionne, c'est que souvent, je fais comme toi, j'aide les gens aussi à lancer leur podcast. Et souvent, on me dit, Louise, elle fait beaucoup d'écoutes, elle est super. Et je leur dis, mais regardez depuis quand ces femmes ont lancé leur podcast. Louise, il me semble qu'elle l'a sorti avant le confinement. Donc en fait, elle a des centaines d'épisodes derrière elle. Donc c'est beaucoup de travail. Et ce que j'essaye d'expliquer aux gens, c'est que leur place, elles ne l'ont pas volée, elles ne sont pas opportunistes. C'est des filles qui ont travaillé de dingue. Et que, voilà, Louise, elle est là depuis très longtemps.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est depuis 2017 ou 2010. Oui,

  • Speaker #1

    je fais ça, ce que j'avais en tête.

  • Speaker #0

    2017, donc en fait, elle a une longue traîne qui est incroyable. Et en fait, oui, elle a beaucoup, beaucoup travaillé. mais aujourd'hui comment elle fait en fait pour pour tout gérer.

  • Speaker #1

    Abbé Salomé aussi, elle m'impressionne beaucoup parce que elle parle de sujets sur les réseaux qui sont très difficiles, notamment l'extrême droite et elle est beaucoup critiquée, elle se prend beaucoup de remarques horribles et je trouve qu'elle est ultra inspirante de voir qu'elle continue à prendre la parole sur des sujets aussi importants malgré tout ce qu'elle prend dans la figure.

  • Speaker #0

    Et surtout qu'elle doit prendre beaucoup, beaucoup plus qu'un homme, qu'un journaliste qui va parler exactement de la même thématique. Donc comment elles arrivent à gérer cette pression, ces haters, à garder la tête froide et toute cette charge mentale en plus sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'espère que tu les auras peut-être dans ton podcast. Merci pour cet épisode. C'était trop cool, trop contente de te rencontrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Mélanie.

  • Speaker #1

    Et puis le podcast revient, c'est un lundi. Un lundi, toutes les deux semaines. Et du coup, rendez-vous pour le prochain épisode. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Mélanie.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Vous le savez, pour soutenir le podcast, on s'abonne à la chaîne YouTube. On commente, on partage, on met une note sur Spotify. Rendez-vous dans 15 jours pour l'épisode 10. Pour un épisode avec un invité très spécial. À très vite. Je te le tiens.

Description

🎧 Céline Steyer est la créatrice du podcast jeunesse à succès Nouvelles Héroïnes, un format audio engagé qui raconte aux petites filles ( et petits garçons) des parcours de femmes inspirantes, réelles et trop souvent invisibles.

Parce qu’on ne devient pas ce qu’on ne voit pas, la représentation des femmes dans les médias dès l’enfance est essentielle : plus on raconte de rôles modèles inspirants, plus on donne aux filles le pouvoir d’oser.

Dans cet épisode, on a échangé sur :
✨ pourquoi les petites filles ont besoin de nouveaux récits pour oser,
✨ comment représenter les femmes autrement dans les médias jeunesse,
✨ créer un podcast indépendant quand on est une femme dans l’audio,
✨ comment monétiser son podcast et se faire une place parmi la concurrence.


🎧 Céline partage aussi les coulisses de Nouvelles Héroïnes, le podcast et le livre, les défis de financement, et son engagement pour transmettre des histoires vraies, puissantes et accessibles.


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Instagram : @nouvellesheroines.podcast
Podcast : Nouvelles Héroïnes (disponible sur toutes les plateformes)


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey ! Je te le tiens, hop ! Dans le podcast, on ne donne pas ta place. Il faut presque l'arracher.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir, quand on est une petite fille, d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    J'ai grandi avec des héroïnes Disney. Cendrillon, Blanche-Neige. Je n'ai pas pu me construire moi, que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince Armand, vient la délivrer. Aujourd'hui, je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles. qui puisse lui ressembler, dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier. Sophia Nau, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace, elle a 14 ans. Quand elle voit dans son écran de télévision Claudie Aigneré, on est en 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit, si elle a pu aller dans l'espace... Moi aussi, je peux le faire. Et c'est comme ça qu'on se construit, parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire.

  • Speaker #1

    Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news,

  • Speaker #1

    don't talk to me. Alors, tu es devenu un métier, donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi, c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital, fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Dans cet épisode 9, je reçois Céline Steyer. Créatrice du podcast Nouvelles Héroïnes, un podcast jeunesse qui a pour but d'inspirer les petites filles et les petits garçons à oser plus. On a parlé rôle modèle dans les médias, mais aussi de l'économie du podcast et comment prendre sa place en tant que femme. Hello Céline.

  • Speaker #0

    Coucou Mélanie.

  • Speaker #1

    Je suis trop contente de te recevoir dans le podcast. Tu es podcasteuse toi aussi, auteure aujourd'hui. On dit auteure ou autrice d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi je dis autrice.

  • Speaker #1

    Et maman ?

  • Speaker #0

    Et maman.

  • Speaker #1

    Moi, j'adore beaucoup ton podcast. On va raconter un peu comment on s'est rencontrés. Mais est-ce que déjà, tu peux te présenter ?

  • Speaker #0

    Je suis Céline Steyer. Effectivement, je suis maman de deux petites filles et la créatrice du premier podcast francophone qui donne confiance aux filles et qui s'appelle Nouvelles héroïnes, dans lequel je raconte des histoires vraies de femmes inspirantes.

  • Speaker #1

    Je raconte toujours un peu au début du podcast les offres de comment j'invite les personnes parce que je ne les choisis jamais au hasard. Nous, on s'est rencontrés sur les réseaux sociaux, je crois. Est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que tu avais fait un réel où tu mettais en lumière Nouvelles Héroïnes et que tu adorais écouter une histoire. Et j'avais trouvé ça déjà super sympa que tu fasses un réel pour moi, pour faire la promotion du podcast. Et c'est comme ça qu'on a échangé.

  • Speaker #1

    Puis on a fini par échanger sur les réseaux et je me suis dit, ça y est, j'ai mon propre podcast, donc je vais pouvoir recevoir Céline. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le principe, comment est né ton podcast ?

  • Speaker #0

    Alors mon podcast, il est né un soir de confinement. J'avais ma petite fille qui avait un an à cette époque-là. Et en fait, je me posais plein de questions sur le monde après le Covid, comment l'élever dans ce monde, comment lui donner confiance. Et j'ai regardé ma bibliothèque et j'ai vu que j'avais que des livres avec où le masculin l'emportait sur le féminin. Comme Le Petit Prince, Petit Oursemain, Trop Trop. Je me suis dit, je ne peux pas l'élever dans un monde comme celui-ci. Donc, j'ai pris le livre La BD Les Culottés de Pélénope Bajieu et j'ai commencé à lui lire l'histoire de la femme à barbe qui s'appelle Clémentine Delay, qui a bien existé au fin du 19e siècle. Et évidemment, ma fille a un an, elle ne regarde que sa mère ébahie et sourit quand elle lui raconte cette histoire. Et à la fin de cette lecture, Je me suis posé plusieurs questions, je me dis, tiens, moi je ne savais pas que les femmes à barbe, ça existait. Donc soit elles étaient invisibilisées, soit elles se cachaient, soit elles avaient honte, soit on avait honte d'elles. Et puis je retourne dans le salon, je vois mon mari et je lui dis, tiens, si moi aussi je racontais des histoires vraies, mais de femmes d'aujourd'hui qui vivent dans ce monde-là, dans lequel va grandir ma fille. Et comme à l'époque je chantais, j'avais un micro dans l'armoire, il m'a dit, tiens, prends le micro. et commence à enregistrer ton podcast. Et c'est comme ça qu'est née Nouvelles Héroïnes, donc d'un besoin de transmission, d'histoire qui donne confiance à ma fille.

  • Speaker #1

    Tu disais que quand tu regardais ta bibliothèque, il manquait en fait de rôle modèle, c'est ça, pour ta petite fille ? Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir quand on est une petite fille et qu'on va devenir une femme d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai grandi, je suis un pur produit des années 80, donc j'ai grandi avec des héroïnes Disney, Cendrillon, Blanche-Neige, mais aussi des héroïnes de Conte, le petit chapeau rond rouge, et du coup en fait j'ai pas pu me construire moi. En tout cas parce que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince charmant, qui vient la délivrer, qui va la sauver et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Donc j'avais ce schéma-là. Et donc quand je regarde cette bibliothèque, oui j'avais des livres quand même de Marie Curie, Frida Kahlo, mais qui sont des femmes qui ont évolué dans un autre temps. Et aujourd'hui je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles qui puissent lui ressembler. dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier, se dire « Ah ben tiens, elle, j'ai fait beaucoup pendant les Jeux Olympiques, j'ai raconté des histoires de sportives, mais j'ai aussi raconté des histoires de sportives olympiques, paralympiques, et de montrer que c'était possible, quand on a été amputé d'une jambe à la naissance, de faire du basket-fauteuil, de gagner des médailles. » Et donc, en fait, c'est toute cette envie de dire, bon, ben voilà. Vous pouvez vous identifier. Ces femmes, elles ont surmonté des obstacles. Et c'est comme ça qu'on se construit. On se construit parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire. Je donne beaucoup cet exemple. Il y a deux exemples que je donne sur les modèles féminins. Il y a Sophie Hanno. Sophie Hanno, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace. Elle a 14 ans quand elle voit dans son... dans son écran de télévision, Claudie Aigneret, on est en 1996, en août 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit si elle a pu aller dans l'espace, moi aussi je peux le faire. Il y a un autre exemple que je donne qui est celui de Maude Pruveau. Maude Pruveau, c'est une jeune fille qui a été amputée d'une jambe à la naissance. Et donc, elle a grandi avec une prothèse. qu'elle a cachée, qu'elle a cachée avec de la mousse. Et un jour, elle a voulu faire de la danse. Sa mère lui a dit « Oui, bien sûr, on va t'acheter le tutu » . Et donc, elle a caché cette prothèse.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Elle ne l'a jamais montrée. Et un jour, elle participe à un événement où elle voit Tiffaine Soldé. Tiffaine Soldé qui est une championne paralympique en athlétisme. Et donc, elle la voit avec sa prothèse métallique. Quand elle la voit, elle dit « Waouh ! » elle est super belle, elle a confiance en elle, je veux être comme elle. Et à partir de ce moment-là, ça a vraiment été un déclic chez elle, elle a pu enlever sa prothèse et devenir ce qu'elle avait toujours envie d'être, être soi, devenir en fait mode prudeau. Et c'est en ça, ces modèles qui sont très importants de transmettre aux jeunes générations aujourd'hui. Pour les filles, mais aussi pour les garçons, parce que c'est important qu'un garçon qui écoute une super sportive ou une scientifique ou une exploratrice, une aventurière, se disent « Waouh, il n'y a pas que Indiana Jones qui va dans la jungle, il y a aussi des femmes qui peuvent le faire » . Donc en fait, ça inspire, ça donne confiance, ça permet aux jeunes filles de trouver plus rapidement leur place, de sortir un petit peu le moule dans lequel la société, on essaie vraiment de les mettre à l'école, dans la rue et souvent à la maison aussi. On est les premiers responsables, nous, parents. de les sortir de cette case pour prendre leur place dans la société.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses qu'en tant que femme, c'est encore plus important d'avoir des rôles modèles parce que peut-être on s'autorise moins à rêver grand ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment. Alors ça, rêver grand, j'interviewais une jeune femme qui disait « Rêver grand, c'est rêver sans contraintes. » C'est rêver sans limites. Tu n'as pas de contraintes matérielles. Et c'est vrai que je le vois dans la cour de récréation de ma fille ou au parc, les garçons en fait, ils sont déjà dans cette... Dans ce choix de rêver grand, il s'imagine déjà aventurier, explorateur, alors que la fille, elle va déjà attendre l'aval de ses parents, attendre l'aval de la société, tamponner que c'est bon, tu peux le faire. Et puis souvent, nous, parents, on est là, on fait attention, non, c'est trop dangereux. Le petit garçon, il va y aller, il va sauter. La fille, elle va être beaucoup plus dans la prudence, elle va voir est-ce que j'ai confiance en moi, est-ce que je peux le faire. Donc en fait, oui, c'est hyper important parce qu'aujourd'hui, en fait, ils ne sont pas, dès le plus jeune âge, dans cette égalité des chances et dans cette égalité de rêver grand. au même âge.

  • Speaker #1

    J'avais lu une étude, je n'ai plus le chiffre en tête, mais qui disait que les petits garçons dans la cour de l'école, ils prenaient la globalité et une place énorme dans la cour et que les petites filles, elles étaient plutôt en périphérie. Donc déjà, même dans la cour de l'école, on voit déjà cette différence un petit peu de façon d'être ou comment la société un peu nous façonne. Et dans une interview, tu disais que le sexisme, il commence à la maison, il évolue à l'école, dans la cour de récré, il explose sur les réseaux. C'est aussi pour ça que tu as eu envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et là, je pense qu'on est complètement responsable parce que les cours de récréation, l'école, ne participent pas à barrer ce sexisme. Déjà, tu regardes une cour de récréation, le terrain de foot, il prend 80% de l'espace. Tu as une marrelle dans un coin, tu n'as pas une grande marrelle qui prend tout l'espace. Donc, en fait, effectivement, moi, ça m'a beaucoup choqué. Le sexisme commence à la maison. Parce que les enfants vont voir les tâches du papa, vont voir les tâches de la maman, vont voir que le papa, c'est peut-être celui qui rentre plus tard le soir. La maman, c'est celle qui s'occupe le plus, l'air du temps, des enfants. Et ensuite, à l'école, oui, que ce soit à l'école très tôt ou même au collège, souviens-toi des cours que tu as eu d'histoire. Est-ce que tu te souviens que tu as appris qui était Olympe de Gouges ? Quels étaient les auteurs en littérature que tu as appris ? et que tu as présenté au bac français. Voltaire, Belzac, Victor Hugo. Et je crois que ça fait très, très récemment qu'il y a Olympe de Gouche qui est présentée. Et aujourd'hui, je crois que pour le bac français de cette année en 2025, elle est étudiée. Mais sinon, en fait, alors qu'il y a eu des grandes écrivaines, que les femmes ont fait l'histoire, mais non, que ce soit dans les sciences, dans l'histoire, dans les mathématiques, eh bien, en fait, on ne présente que des figures masculines et on monte très vite à l'enfant. Même avec les règles de grammaire, on t'explique que le masculin, l'absurde révélateur, le masculin l'emporte sur le féminin. Et ça, c'est vécu comme une des plus grandes injustices. Quand j'interview des féministes aujourd'hui très engagées, elles me disent toutes que cette phrase-là a déclenché chez elles un sentiment d'injustice énorme. Et c'est vrai, quand ils pensent, mais il y a mille filles, il suffit qu'il y ait un homme pour ces « ils » .

  • Speaker #1

    Et justement, je regardais avant notre interview un petit peu, j'ai écouté ton épisode, tu as fait un épisode, l'épisode 100 où tu te racontes. Et quand tu parles de cet épisode, ça m'a fait sourire parce que tu dis que c'est pas facile et tu te sens pas légitime de parler de toi. Donc ça m'a fait sourire parce que je me dis, tu racontes des histoires de femmes qui ont réalisé leurs rêves, donc des histoires vraies de femmes qui ont réalisé leurs rêves. Je crois que monter ton média, c'était un de tes rêves. Et tu te sens quand même pas légitime de raconter ton histoire. Donc ça m'a fait un peu sourire de me dire... Même Céline, il y a ce côté un peu de femme qui n'ose pas ou qui ne se sent pas légitime.

  • Speaker #0

    Alors, l'épisode 100, dans le milieu du podcast, c'est genre un passage obligé. On se met une sorte de pression pour qu'il soit génialissime. Je me souviens de l'épisode 100 de Clémentine Gallet dans Bliss, Génération du Être Yourself, etc. Donc, je me suis mis une pression et j'ai mis beaucoup de temps à raconter mon histoire parce que moi, mon histoire... Elle est à mes yeux, tu vois, j'ai pas un destin extraordinaire, j'ai pas sauvé le monde et donc en fait je trouvais pas forcément ma légitimité. Il était important aussi, via cet épisode, que je montre mes vulnérabilités, que mon podcast s'appelle Nouvelles Héroïnes, mais il s'appelle Nouvelles Héroïnes, bien sûr, il y a des femmes qui ont des destins extraordinaires, mais il y a aussi des anti-héroïnes. des héroïnes de l'ombre qui ne cherchent pas, en fait, l'acte héroïque, qui ne cherchent pas le record, qui ne cherchent pas la coupe, le trophée, mais qui sont plutôt dans l'ombre et qui, par leur vulnérabilité, ont donné confiance à une fille, deux filles, trois filles. Et en fait, je me dis, si, et c'est en fait le retour que j'ai à cet épisode, que ça a créé aussi un lien et une proximité. avec mon audience, une audience qui est quand même des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans, 35% de l'audience de Nouvelle-Zéorine a moins de 18 ans, donc c'est hyper important de montrer aussi « ben voilà, vous avez droit d'être vous-même, vous avez droit de montrer des émotions, vous avez droit de ne pas paraître cette wonder woman et d'agir, de faire des actions, peut-être dans l'ombre, mais qui ont des grandes portées et qui mettent en mouvement. » d'autres personnes. Donc oui, ce côté légitimité, et aussi dans le podcast, en fait, la légitimité, c'est difficile de prendre sa place. Avant de préparer cette interview, je réfléchissais et je me disais, mais dans le podcast, en fait, on ne donne pas ta place. Il ne faut même pas aller la chercher, il faut presque l'arracher. C'est un constat combat au quotidien. Il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Et ça, je trouve que c'est déjà héroïque.

  • Speaker #1

    On en a parlé ensemble, justement, en préparant l'interview, de comment se renouveler tout le temps, de comment se faire remarquer, comment faire que son podcast soit, comment dire, j'allais utiliser le mot viable, mais ce n'est pas viable, mais en tout cas qui... qui se fasse remarquer parmi tous les autres, surtout quand on est une femme. Mais moi, je dirais que ton histoire, par exemple, j'ai rêvé d'être journaliste depuis que je suis toute petite. Je le raconte tout le temps, mais j'ai créé mon journal dans ma classe de CP. Donc, c'était quelque chose dont je rêvais. Et peut-être que si j'avais entendu ton histoire petite, je n'imaginais pas encore au-delà créer mon propre média. Je n'avais même pas pensé de rêver aussi grand. Finalement, je suis devenue journaliste et j'ai été un peu déçue par les médias dans lesquels je travaillais. Et mon nouveau rêve, ça a été de créer mon média. Et en fait, je pense que si j'avais entendu à l'époque quelqu'un qui créait son média à sa façon, à son image, j'aurais osé rêver plus grand déjà. Donc moi, je trouve que son histoire, elle est ultra passionnante.

  • Speaker #0

    Et ce qui est très drôle, parce que tu disais que c'était mon rêve aussi de monter mon média. Moi aussi, je voulais être journaliste quand j'étais plus jeune. Et en fait, la vie a fait... que quand j'ai fait mon école de commerce, enfin, je n'ai pas du tout fait le journalisme, j'ai fait une école de commerce parce qu'à l'époque, mes parents m'avaient dit, c'est la voie royale, tu fais prépa, école de commerce, et tu pourras choisir ce que tu voudras faire plus tard. En fait, la vie a fait que, quand je suis sortie d'école de commerce, j'avais une obsession, bosser dans la production, le cinéma ou la télévision. Donc, j'ai envoyé des CV à TF1, M6, France Télévisions, Warner et Universal. Et j'ai été prise, j'ai fait mon stage de fin d'études chez M6. Je suis rentrée en plus, moi, c'était début des années 2000. Donc, c'était le début de la télé-réalité. Il y avait Popstar, j'étais chez M6 Interactions. Je voyais en permanence des stars. Matt Pokoraj les côtoyait, les amis, toutes les stars des télé-réalités. Donc, pour moi, c'était génial, en fait. Il y avait ce côté paillette, mais il y avait aussi le côté... Moi, j'adore décrypter, tu vois, un peu comme toi. J'aime bien fouiner, j'aime bien comprendre les choses. J'aime bien documenter ce que je fais. Et donc après, je suis allée chez Lagardère sur un autre business, mais je suis restée dans ce monde des médias. Et donc, j'ai toujours eu cette envie un jour de monter mon propre média. Et quand j'ai vu que Nouvelles Héroïnes, ça commençait à prendre, je me dis, en fait, c'est le moment. Je viens d'avoir 40 ans, je suis maman de deux petites filles. C'est maintenant ou jamais qu'il faut que je le lance. J'avais cette idée que ça devienne un média. C'est un podcast. Aujourd'hui, c'est un livre aussi. Et je pense qu'il va faire que croître parce que j'ai envie que ça devienne vraiment ce premier média francophone dans Power Man Défi.

  • Speaker #1

    Hier, c'était la fête des mères. Et donc aujourd'hui, j'ai invité ma maman pour qu'elle suive un peu les coulisses du podcast. Comme toi, tu me disais, ta maman, elle écoute tes épisodes. Mais souvent, ma famille, mes proches, ils me demandent, mais est-ce qu'on peut vraiment vivre du podcast ? T'en penses quoi ? Je sais que c'est une vaste question, mais...

  • Speaker #0

    Alors, c'est une super question. C'est... hyper important. Aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de recul. Je ne t'aurais pas dit la même question il y a deux ans qu'aujourd'hui. Nouvelles Hors Unes, c'est un podcast qui est classé dans les podcasts jeunesse. C'est un podcast, en plus, qui est porté par une femme. Déjà, si tu regardes tous les podcasts aujourd'hui portés par une femme sur Apple Podcasts ou Spotify, les 20 premiers, c'est majoritairement que portés par des hommes. Soit c'est du podcast natif. soit c'est du podcast direct radio. Radio,

  • Speaker #1

    il y a beaucoup de podcasts radio.

  • Speaker #0

    Beaucoup de podcasts radio. Donc, tu as Ruquier, tu as Onslaat. Et Starport aussi. Voilà, etc. Et ceux qui émergent en podcast indépendant, c'est Legend avec Guillaume Pley. Aujourd'hui, tu as La Dernière, mais c'est porté par une radio, Radio Nova. Donc après, tu as beaucoup, effectivement, de podcasts radio. Et les premiers podcasts portés par des femmes, avant, et je pense que c'est important de le souligner, on avait quand même une avant-garde féminine. avec des Pauline Grisonni avec La Leçon, Delphine Pinot, richissime sur l'éducation financière, qui était en 2020, bien avant le confinement, Clémentine Gallet avec Bliss, Anne Géquer avec Madame Orfos ou La Poudre avec Lorraine Bastide, qui en fait est aux victoires, Toyon, avec les couilles sur la table. Donc en fait, tu as eu vraiment une avant-garde féministe et féminine qui ont porté des podcasts très engagés, qui nous ont montré, qui ont ouvert la voie. Et nous, on est arrivé aujourd'hui, tu as aussi Louise Aubry avec InPower et maintenant Adolescence. Et je ne parle pas du tout de toutes les créatrices de contenu qui ont lancé leur podcast, qui pour moi... ne commencent pas à la même art que nous.

  • Speaker #1

    Elles ont déjà leur communauté. Exactement.

  • Speaker #0

    Et c'est la vraie différence. Quand tu commences déjà avec une communauté sur Instagram de 50 000 abonnés ou même 30 000 sur Instagram, tu as déjà ton audience et tu arrives sur Apple Podcasts avec une audience déjà conquise. Parce que toi, tu as incarné un contenu, une thématique pendant des années sur Instagram ou sur YouTube. Donc c'est hyper facile. Moi, j'ai commencé from scratch, de zéro, je n'avais pas de communauté. Sur un podcast jeunesse ou en concurrence, j'avais des podcasts indépendants de grande qualité. Les petites histoires, encore une histoire, ou les aventures de Rodolphe et Gaïa, qui sont quand même portées par...

  • Speaker #1

    Des gros studios, non ? En fait,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas portés par des gros studios. Oui, après, sur le podcast jeunesse, tu vas avoir des podcasts qui sont créés par Bayard. qui sont en collaboration, t'as Curieuse Sense, t'as Bestiole sur France Inter, t'as les Odyssées. Moi, mon concurrent, c'est les Odyssées, très clairement. Non, j'ai pas vraiment de concurrent direct, mais en tout cas, ça participe. Quand les Odyssées, ils racontent l'histoire de Simone Veil ou de Marie Curie, bon, ben voilà, ça participe quand même. Et donc, t'as tous ces producteurs. Quand j'ai vraiment analysé, ils avaient déjà, au sein de leur équipe, plusieurs zones de génie. Ils avaient la plume, l'écriture, et ils avaient déjà un ingénieur son, une production sonore, presque in-house. Donc, ça aide beaucoup.

  • Speaker #1

    Puis, ils n'étaient pas tout seuls aussi.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas tout seuls. C'était trois. Si on regarde, encore une histoire, tu as Benjamin Muller, tu as Céline Calment, tu as Alex Ferreira. Donc, c'est déjà une équipe. Donc, moi, j'ai commencé, j'étais toute seule à la narration, à l'écriture, à la voix et à la production sonore. Je n'avais pas les moyens d'investir. et puis on était... On était à une époque où on n'avait pas encore des possibilités d'enregistrer en studio comme aujourd'hui. Et donc, il fallait faire la promotion, la production, l'écriture, tout.

  • Speaker #1

    C'est le taf de cinq personnes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le mouton à cinq pattes. Il faudrait changer le podcasteur et le parfait mouton à cinq pattes que vous recherchez. Et en fait, c'est pour ça que je disais que le podcasteur, il faut qu'il aille arracher sa place. et... Quand tu me poses la question « est-ce qu'on peut vivre de son podcast ? » , déjà, il faut se dire que si tu commences de zéro, il va te falloir minimum un an, voire deux ans, pour construire ton audience, pour intéresser des sponsors, parce que tu as le modèle d'achat d'écoute, et en fait, les sponsors vont être intéressés, ils ont une logique très zéroïste. et dans la performance. Donc, ils vont aller chercher les gros podcasts qui font un minimum 30 000, 50 000, 100 000 écoutes. Oui, il y a des podcasts de niche qui peuvent s'intéresser à ton contenu, évidemment. Mais il faut déjà que tu leur proposes ton expertise. Il faut que tu aies un podcast plus business où ils trouvent leur intérêt. Il faut que tu aies une audience sur LinkedIn. Donc, en fait, il faut choisir un petit peu ces compétences.

  • Speaker #1

    Je pense que tu vends aussi ton audience sur les autres réseaux. Maintenant, tu ne vends pas pas forcément que de son audience que sur le podcast ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, je suis sortie, j'ai été beaucoup, on va dire, les deux premières années dans une course à l'audience, à me dire, bon, il faut que je produise et je produise, il faut que je vende mon audience. En fait, et j'ai compris que très récemment, début 2025, que non, je sais raconter des histoires, je l'ai fait sur le podcast depuis 100 épisodes, voire beaucoup plus, et je l'ai fait en livre. Donc en fait, moi, je vais vendre mon expertise, Et je vais vendre le fait que je sais raconter des histoires. Moi, ma zone de génie, c'est quoi ? C'est raconter des histoires, c'est du storytelling, c'est transformer une jeune femme qui pensait un peu comme moi. Non, mais je n'ai pas fait des choses extraordinaires. Quelque chose d'incroyablement extraordinaire et d'inspirant pour les jeunes filles. Et c'est ça, en fait, que je vends. Enfin, que je vends. Que je monétise et que je modélise. Et en fait, moi, j'ai... compris très vite que j'avais pas le temps dans toute cette production d'écriture de passer trop de temps sur Instagram ou de passer trop de temps à faire des réels, des vidéos. Donc moi, mon cheval de bataille a été sur LinkedIn. Et je me suis dit, LinkedIn, c'est facile d'écrire un post parce que, comme tu sais raconter des histoires à l'oral, tu vas savoir raconter une histoire à l'écrit. Et donc, j'ai tout misé sur LinkedIn pour construire une audience. Aujourd'hui, je crois que je vais être à 21 000 abonnés. sans publier tous les jours parce que je suis maman de deux petites filles, que je n'avais pas envie de devenir esclave des réseaux sociaux, de tout mettre là-dedans. Et donc, en fait, j'ai dû faire un post tous les deux semaines. Et ça m'a permis de constituer, parce que les parents, ils sont partout. Il ne faut pas dire LinkedIn est un réseau professionnel, mais c'est aussi un réseau de parents. Et donc, en fait, j'ai construit mon audience sur LinkedIn. J'ai aussi attiré des marques sur LinkedIn. Et ça a permis de faire découvrir mon podcast et de construire comme ça plusieurs verticales business. Pour dire vivre de mon podcast, oui, c'est l'ambition. En tout cas, aujourd'hui, je suis une podcasteuse 100% indépendante. Il n'y a pas un studio de podcast. J'ai mon équipe, on va dire, de freelance en ingé son, en identité visuelle. Mais tout ce qui est écriture, promotion... commercial, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, donc en fait, c'est un peu... Je pense que maintenant, l'objectif quand on a un podcast, c'est de construire tout un écosystème autour. Tu as sorti ton livre aussi. Alors, je ne sais pas... Je sais que c'est un peu compliqué aussi de gagner de l'argent avec un livre, mais ça contribue aussi à être dans l'univers de ton podcast.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. C'est trouver un écosystème vertueux où chaque vertical va alimenter les autres. Donc, c'est-à-dire que comme je sais raconter des histoires, On peut raconter des histoires à l'oral, on peut raconter des histoires sur scène. Donc l'année dernière, j'avais lancé mon premier format conférence. Comme je travaille avec des marques, ces marques organisent des événements. Donc je peux devenir maîtresse de cérémonie pour des événements pour ces marques. Ça se monétise. Il y a des personnalités qui viennent vers moi en me disant « Moi, j'ai envie que tu racontes mon histoire aux jeunes générations. » Donc, ok, ça, ça se monétise aussi. Il y a la sponsorisation d'écoute. Et ensuite, il y a les enregistrements publics. Il y a plein de sortes de monétisation possible, de modèles économiques. Et j'ai perdu la première question qui était le livre. Le livre, en fait, il est arrivé assez tôt. En fait, il est arrivé en septembre 2023. Donc, en fait, j'avais très peu d'épisodes. Je crois que j'avais sorti 20 épisodes à cette époque-là.

  • Speaker #1

    Ça va, là, on est au neuvième.

  • Speaker #0

    et en fait ce qui est très drôle dans l'histoire du livre c'est que c'est une éditrice de La Rousse Jeunesse qui vient, qui m'envoie un message qui me dit bon ben voilà on aimerait bien chez La Rousse Jeunesse faire un livre pour donner confiance aux filles et en fait elle en parle à la directrice de La Rousse Jeunesse qui lui dit ça existe déjà, ça me dit quelque chose en fait elle regarde sur son téléphone et elle se rend compte que c'est sa fille de 10 ans qui écoute Nouvelles Héroïnes de recul. Et donc, son éditrice m'avait déjà contactée. Donc, en fait, elle l'avait complètement validée. Et ça s'est fait très, très rapidement. Oui, le livre, on ne devient pas millionnaire avec un livre. Je ne sais pas, J.K. Rowling et Omo de Ventura ou Baptiste Beaulieu. Mais ça donne une certaine légitimité. Et ça permet aussi, c'est un livre qui est physique. Le podcast, aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'est pas... En fait, comme je ne rencontre pas en physique les auditrices, ce n'est pas quelque chose qui est matériel. Le fait d'être sur la table de chevet des futurs auditeurs ou des enfants et adolescents, ça permet d'ancrer, de dire « Nouvelles héroïnes, il y a le podcast, il y a le livre, et demain, il y aura des événements, demain, il y aura peut-être un club, comme il y a eu le club Barbie, on aura le club Nouvelles héroïnes. » Mais voilà, c'est effectivement créer un écosystème où on n'est pas tributaire des écoutes. On peut complètement s'en détacher. On n'est pas dans une logique héroïste. Ce qu'on vend aux annonceurs, ça va être plus notre expertise, une audience sur les réseaux sociaux. Et en fait, d'éduquer les marques et les annonceurs à dire que déjà, c'est très compliqué, le podcast. pour traquer un code promo via le podcast. Donc, c'est plus des campagnes de notoriété, de branding, d'engagement. C'est-à-dire que les podcasts engagés, qui sont tenus majoritairement par des femmes, ça leur apporte aussi... Ça construit et ça participe à leur marque employeur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. D'ailleurs, je me souviens, j'ai vu ton réel quand tu as sorti ton livre. C'était quand même quelque chose d'émouvant. Je crois que tu as pleuré quand tu as vu la première fois la couverture de ton livre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'a autant émue ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, c'est lié beaucoup à mon histoire personnelle, parce que quand j'ai lancé Nouvelles Héroïnes, je pense que ce n'est pas complètement anodin de lire les culottés et de se rêver d'avoir, nous aussi, à un moment donné, un livre. Et pour mes filles, c'est quelque chose, tu vois, demain, Internet peut exploser. Il y aura toujours le livre Nouvelles Héroïnes qui sera dans la bibliothèque. de mes filles, c'est quelque chose qui vraiment... tangible. Et donc, c'est pour ça. Et ma fille, quand je lui demande qu'est-ce qu'elle fait comme métier, ta maman, elle me dit, elle fait des livres de podcast. Et je trouve ça très drôle. Après, oui, c'est lié à ce que l'année où je me suis lancée dans mon podcast, mon père, à ce moment-là, j'apprenais qu'il avait un cancer. Et en fait, ça a été la dernière chose que j'ai pu lui dire, qu'il y aura un livre Nouvelles Héroïnes. Donc, c'est pour ça qu'il y a une... émotion qui est sortie à ce moment-là. Et voilà. Et en plus, c'était l'illustratrice dont je rêvais pour faire toute l'identité visuelle de Nouvelle Zéroïne. La boucle était un peu bouclée.

  • Speaker #1

    J'ai reçu sur ce podcast Yann Delplanque qui expliquait, je ne sais pas si tu le connais, qui expliquait qu'en fait, le podcast était aussi l'opportunité pour lui de réaliser ses rêves et de monter après le business. dont il avait toujours rêvé. Est-ce que c'est ça aussi pour toi un petit peu ?

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, j'avais assisté à une de ces conférences. Et en fait, le podcast te permet déjà de rencontrer des personnes auxquelles tu n'aurais pas eu accès.

  • Speaker #1

    Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est absolument génial. Je sais que là, les prochaines que je vais rencontrer, il y aura la première astronaute française, il y aura des aventurières qu'on ne voit que sur scène pour un TEDx sous-compte. qu'on voit lors d'une dédicace. Mais là, je vais pouvoir échanger avec elle et je trouve que ça, c'est assez incroyable. Et ça permet effectivement de... Moi, ça m'avait permis d'être au salon du livre à Brive et donc d'être dans la catégorie Autrimis. Et là, je sais qu'à la rentrée, quand ma fille va rentrer au CP et qu'il va falloir rentrer spécifier quel est le métier de ta maman, je vais lui dire, tu écriras écrivaine.

  • Speaker #1

    La classe.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans cette notion de rêver grand, évidemment.

  • Speaker #1

    Et je sais que j'avais lu un thread que tu avais écrit il n'y a pas longtemps, tu sais, sur les plateformes de podcast. Je sais que souvent, sur LinkedIn, moi aussi, on me demande « Mais comment on fait pour promouvoir son podcast ? J'y arrive pas, j'ai pas beaucoup d'écoute. » Et ce que j'explique beaucoup, comme moi, tu le sais, c'est qu'on est beaucoup... Esclaves en tant que podcaster des plateformes, mais qu'en fait, elles ont un potentiel de découvrabilité qui est complètement nul. Et en plus, il y a quelque chose de... J'ai l'impression qu'on se bat un peu parfois contre le vent quand on lance nos épisodes. En tout cas, quand on démarre, je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est vrai que j'ai compris que... Enfin non, pas très tardivement, mais je pense au 13e épisode quand même, qu'on pouvait être mis en avant sur Apple Podcasts, qu'il y avait un formulaire. où effectivement tu précisais quels épisodes tu voulais mettre en avant quand t'avais une nouveauté et en fait il fallait le faire presque tous les mois en fait donc ça tu pouvais le mettre en avant sur Spotify aussi mais effectivement il y a il y a une sorte je trouve que déjà en tant que podcaster un, alors ce que je disais dans ce thread c'est qu'on est hébergé on a un hébergeur dont je tairai les noms mais qui ne participe Pas, ou en tout cas, peut-être que c'est complètement invisible aujourd'hui. Je ne sais pas quel est le lobbying qu'ils font auprès des plateformes d'écoute, mais nous, on paye un hébergeur pour être sur les plateformes d'écoute, et les plateformes d'écoute, en fait, ils bénéficient de toute notre audience, et nous ne sommes pas rémunérés comme le fait sur YouTube. Alors on va me dire, oui, mais sur YouTube, il y a la publicité. Ben oui, mais sur les podcasts aussi, il y a la publicité, il y a la programmatique. Donc en fait, pourquoi le podcaster n'est pas considéré comme un créateur de contenu à... au même titre qu'un youtubeur, qu'un instagrammeur, et même sur LinkedIn aujourd'hui il y a des posts sponsorisés. Et surtout que le créateur de contenu, le podcaster, qui est un créateur de contenu audio qualitatif, qui je pense, quand tu regardes le contenu qui peut être mis sur TikTok, qui est monétisable très facilement si tu danses en maillot de bain dans ta salle de bain, Et nous, un podcast où on a mis du temps d'écriture, de la production sonore, où on a mis minimum, on va dire qu'un épisode, ça coûte quand même 200 euros minimum. Minimum, je n'ai pas mis ma rem dedans.

  • Speaker #1

    Sans parler aussi de notre temps de travail.

  • Speaker #0

    De notre temps de travail, on va dire que c'est 2000 euros en fait. On n'est pas rémunéré pour notre travail. Et en fait, c'est le parent pauvre de la... Enfin, le podcasteur est le parent pauvre de la créateur-économie aujourd'hui. Et encore plus. Je pense les femmes, parce qu'aujourd'hui, on voit beaucoup de podcasteurs hommes se lancer sur le podcast vidéo. Ils vont sur YouTube sans se préoccuper, en fait. Ils louent effectivement un studio. Pour nous, les femmes, c'est vachement plus difficile, parce qu'on a toutes lancé un podcast en disant « c'est bon, on est tranquilles, on est derrière notre micro, on peut enregistrer en pyjama, personne ne va nous voir, on ne va pas avoir des haters qui vont nous... » commenter notre physique, on ne va pas devoir se maquiller, on ne va pas avoir de filtre et tout. Et aujourd'hui, on voit l'explosion de podcasts vidéo en termes de découvrabilité. C'est vrai que si tu mets, et tu le vois toi sur ton podcast sur YouTube, tu fais certainement plus de vues sur YouTube que tu fais d'écoute sur les plateformes d'écoute. Donc, ce qui veut dire qu'il y a quand même un effort de découvrabilité, en tout cas un... un coefficient d'extrapolation quand tu as la vidéo pour faire exploser tes écoutes et en tout cas faire découvrir ton podcast que tu n'as sur les plateformes d'écoute. Et les plateformes d'écoute, aujourd'hui, moi, ce week-end, j'ai eu un commentaire et un avis sur Apple Podcasts où la personne avait titré « Superbe » , avait mis une étoile sur cinq et avait fait un super commentaire. Donc, tu te rends compte déjà que l'expérience client pour noter Apple Podcasts, sur Apple Podcasts, c'est compliqué. Sur Spotify, il faut que tu aies écouté tous les épisodes pour pouvoir mettre une note. Et nous, il faut qu'on passe du temps à éduquer les gens qui ne sont pas en direct. On ne peut pas répondre aux commentaires sur Apple Podcasts. On peut le faire aujourd'hui sur Spotify. Donc, en fait, ils ne nous aident pas, en fait. Ils n'aident pas du tout les créateurs. Donc, il y a beaucoup... Donc, voilà, on ne passe même plus du mouton à un sac-pattes, mais à cette patte parce qu'il faut qu'on explique. comment mettre un avis et cinq étoiles. Et c'est en ça que les plateformes d'écoute aujourd'hui ne participent pas à mettre en avant nos podcasts. Ils ont encore une logique qui est très streaming musical et pas streaming podcast. Et sans doute que derrière, nous, le podcasteur indépendant, on est un petit peu la dernière roue du carrosse parce qu'ils vont mettre en avant... les studios de podcast, donc tous les podcasts qui sont faits par les studios de podcast, et les podcasts radio. Donc oui, c'est génial. Ils font beaucoup plus d'audience que nous. Ils ont des prods qui sont incroyables dans les studios de podcast. Et aujourd'hui, Podcaster Indépendant, qui se lance, c'est des anciens de Radio France, c'est des anciens journalistes de Radio France et c'est des anciens ingénieurs du son. Donc en fait, nous, le petit Podcaster Indépendant. on passe encore, et je ne devrais pas dire petit podcasteur, c'est vraiment le podcasteur indépendant aujourd'hui passe pour le podcast artisanal, ce qu'il n'est pas. Parce que derrière, c'est des vraies productions, c'est souvent des reconversions. Il y a une vraie recherche aujourd'hui qui est faite et on se met une pression qualitative dans ce qu'on délivre aujourd'hui parce que c'est de l'audio et que l'audio, on ne peut pas se tromper. La première impression est toujours la bonne.

  • Speaker #1

    C'est marrant ce que tu dis parce que moi, je me retrouve un peu dans les deux parce que moi, je viens de la télé. Donc évidemment, j'ai plus de facilité. Alors, j'étais tout le temps cachée derrière la caméra. Donc pour moi, la difficulté, ça a été de passer devant la caméra pour mon podcast. Mais du coup, pour moi, le côté vidéo, ça me paraissait un peu inné parce que j'étais réalisatrice. Donc ça vient de ce que j'aime faire et de mes compétences que j'ai pu acquérir. Mais en même temps, j'adore le côté audio un peu. plus intime, plus cachée aussi. Mais c'est vrai que moi, je me suis lancée beaucoup plus tard que toi. J'ai fait que là, j'en suis qu'à mon neuvième épisode. Ça fait à peu près six mois. Et je me disais, en se lançant en 2025, ça me paraît impossible d'arriver aujourd'hui sans la vidéo quand tu te lances maintenant. Donc, ça n'a pas été vraiment... Je ne me suis pas trop posé la question. Mais c'est vrai que parfois, je vois, il y a des débats. Parfois, je suis même au milieu sur les réseaux. Ça me fait rire sur le podcast vidéo, le podcast audio. Mais je ne sais pas ce que toi, tu conseillerais à quelqu'un, une jeune femme qui veut lancer son média aujourd'hui, son podcast, tu lui conseillerais quoi ? Côté même audio ou vidéo, ou même tout court ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment hyper, hyper difficile. Mais je pense que le podcast vidéo est presque indispensable et obligatoire. Parce que tu viens ici, tu fais une séquence vidéo. Ensuite, ta séquence vidéo, tu... tu peux faire plusieurs réels, tu peux faire des extraits. Donc, c'est très facile. Et je sais même qu'il y a des formules où ils te font le réel directement. Et ça ne te coûte pas des centaines d'euros. On parle d'une dizaine d'euros, quelques dizaines d'euros. Après,

  • Speaker #1

    moi, je ne le fais pas parce que du coup,

  • Speaker #0

    je suis réalisatrice. C'est ta zone de génie. Mais en fait, moi, je pense évidemment que la première chose, c'est savoir c'est quoi sa zone de génie, là où on va pouvoir, nous, être hyper productrice, notre valeur ajoutée. Pourquoi on le fait ? C'est ensuite de s'entourer d'un ingé son. Il y en a beaucoup aujourd'hui. C'est très facile. Et d'avoir la vidéo, parce qu'on peut avoir... Tu fais ton logo en néon. La petite tasse. Et je pense qu'en fait, c'est très facile pour la découvrabilité et pour ne pas passer trop de temps sur la promotion. On peut lancer en plus la vidéo aujourd'hui. Et je crois que c'est Mathieu Stéphanie qui disait « Demain, on va tous être créateurs de contenu, que ce soit d'un podcast ou que ce soit d'une chaîne YouTube. » Et je pense que YouTube, aujourd'hui, tous les YouTubeurs lancent leur podcast, toutes les créatrices de contenu sur Instagram lancent aussi leur podcast. Donc en fait, on va être obligés d'être sur de la vidéo. Donc le mettre tout de suite dans la programmation, je pense qu'il ne faut pas... pas partir sur un podcast trop compliqué, il faut être beaucoup plus focus sur c'est quoi ma proposition de valeur, avoir plutôt une stratégie éditoriale, passer du temps, où est-ce que j'emmène, à qui je m'adresse, où est-ce que j'emmène mon auditeur, et privilégier un canal de promotion. Moi, j'ai fait le choix de LinkedIn parce que pour moi, c'était beaucoup plus simple. Je voulais vraiment développer et devenir cette référence de l'empowerment des filles. sur LinkedIn. Donc, il y avait plutôt un enjeu de marque personnelle. Et c'était facile pour moi. Alors qu'Instagram, c'est qu'il y a depuis un mois, j'ai compris des choses.

  • Speaker #1

    Mais ça cartonne.

  • Speaker #0

    Et là, ça cartonne. J'ai trouvé la formule magique et c'est tant mieux. Mais aussi, je pense que j'ai trouvé la formule magique parce que l'algo a changé, qu'aujourd'hui, ils mettent beaucoup plus en avant les carousels et que le storytelling a plus sa place. aujourd'hui sur Instagram qui a un an où effectivement le réel, il fallait qu'il soit hyper chiadé, etc. Mais aujourd'hui, on ne peut pas se passer, quand on lance un podcast, de ne pas avoir sa chaîne YouTube et on ne peut pas se passer de promotion. Donc, soit ça passe par une newsletter, soit ça passe par faire une stratégie sur LinkedIn. Mais avant tout, il faut vraiment trouver son axe, son élément différenciateur parce qu'on a une profusion aujourd'hui de podcasts. Je crois qu'il y a une stat de 90% des podcasts ne survivent pas après les 10 premiers épisodes.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis au 9e à l'enregistrement. Ça vient de se passer pour moi.

  • Speaker #0

    Non, mais évidemment, parce que ça prend du temps, ça va à une résilience. Et je pense que ce qui est aussi très important, c'est la notion de saison. C'est en fait de ne pas lancer... Alors moi, à Nouvelles Héroïnes, j'ai lancé le premier épisode la veille de mon accouchement. J'étais en pleine contraction. Mais je pense que j'avais plutôt besoin de lancer pour le lancer. Je pense qu'il faut lancer son podcast quand on a 10, 15 épisodes dans la boîte pour être serein ensuite sur la promotion et de travailler en logique de saison et même et ensuite faire peut-être quand il y a des vacances, de faire soit des rediffusions, faire un contenu un peu plus léger, de faire des best-of. Là, par exemple, sur le podcast Jeunesse, j'ai vu qu'il y a beaucoup d'épisodes où c'est trois histoires pour les 6-7 ans. quatre histoires pour partir à l'aventure. En fait, tu repackages toutes tes histoires.

  • Speaker #1

    J'ai vu que Louise Aubéry, elle faisait ça aussi. Elle reprenait des thèmes de ses précédents épisodes. C'était très smart. Elle en refaisait un grand épisode. Je n'ai plus les thèmes comme ça en tête, mais elle reprenait un grand thème, la confiance en soi ou quelque chose comme ça. Elle reprenait des extraits. Je me suis dit, c'est très smart.

  • Speaker #0

    Aussi, et même dans les épisodes, quand tu as souvent la signature du podcast, où tu vas demander... un livre, une chanson, une recommandation, essayez de trouver tous ces petits bonus possibles. Quand tu penses stratégie éditoriale, tu ne penses pas uniquement le contenu de l'épisode. Qu'est-ce que tu vas pouvoir réutiliser, recycler comme contenu, pour en faire plein de petits contenus ? Un contenu que tu vas mettre dans ta newsletter, un contenu que tu vas mettre sur LinkedIn, un contenu que tu vas mettre sur Instagram. Il faut le voir de façon beaucoup plus large. C'est pour ça que l'éditorial est... est vraiment indispensable. Il faut plus passer du temps sur l'éditorial que le logo ou la vignette.

  • Speaker #1

    Je te le dis en off, on aime bien raconter un peu les coulisses. Comment ça se passe quand tu décides de faire un épisode ? Déjà, comment tu choisis une femme dont tu as envie de raconter l'histoire ? Moi, ce que j'adore et ce que j'avais dit, déjà dans la reco, je ne sais plus, il y a un ou deux ans, quand j'avais recommandé ton podcast, J'adore le sound design, j'y suis super sensible. Il y a vraiment tout un univers sonore qui nous embarque à chaque fois. Je sais que c'est beaucoup de travail. Tu peux nous raconter un petit peu comment ça se passe pour créer un épisode ?

  • Speaker #0

    Alors, la création d'un épisode, il y a plusieurs éléments. Il y a soit le caractère opportuniste, c'est-à-dire que tu as un marronnier, tu as un buzz. L'année dernière, il y avait les Jeux Olympiques, donc j'avais prévu une saison, l'été, où c'était je crois 12 épisodes avec des sportives olympiques et paralympiques, vraiment un mix des deux, avec des anciennes championnes. pour jouer sur le caractère un peu nostalgique, Laure Manodou, et des toutes nouvelles, des toutes jeunes, Mélanie de Jésus de Santos, une gymnaste, et Simone Bals, que j'avais d'ailleurs déjà diffusée. Donc je marche beaucoup au buzz et à l'opportunisme. Quand Nina Métayer est devenue la première chef pâtissière du monde, j'ai fait, je crois, son histoire en trois jours. En violette d'orange à... partait sur le Vendée Globe. Je crois qu'elle partait le 10 novembre. J'ai diffusé son histoire le 13 novembre. Ayana Komora, il y a ce buzz sur le fait qu'elle va être à la cérémonie d'ouverture. Je crois que j'ai aussi fait son histoire très, très vite. Donc, il y a une notion d'opportunisme, de buzz, parce que je suis un podcast jeunesse. Je ne suis pas un CEO de podcast, je ne suis pas une radio. Donc, je joue beaucoup sur le référencement naturel. Donc, le SEO sur les plateformes d'écoute n'est absolument pas à négliger. Je sais que j'avais fait « F. Gilles, Miss France » le samedi de l'élection de Miss France. Ça avait cartonné. Donc voilà, il y a ce caractère opportunisme. Ensuite, moi, je veux vraiment parler à tout le monde. Donc je vais voir différents profils, très divers. Donc il y a mes coups de cœur. Maud Preveau en était un. Il y a Zoé Closure qui avait gagné l'Eurovision Junior. Elle avait une actualité. Elle se lançait au paradis latin. Moi, elle m'était beaucoup demandée par les auditrices. Donc, en fait, c'est un jeu de les suggestions des auditrices, leurs attentes, beaucoup de chanteuses. Et ensuite, elle avait une actualité. Et après, c'est les coups de cœur, c'est de jouer sur ce mix. Il faut que ce soit écoutable, je ne sais pas si ça se dit, par la maman ou le papa, en tout cas par les parents. et la fille ou le garçon. J'essaie toujours de ne pas être trop dans la jeunesse Odyssée parce que je sais que les mamans et les parents écoutent. Dans la voiture, dans les transports. C'est vraiment devenu un rituel le mercredi soir de filles et parents qui écoutent. Et c'est pour ça que le 110e est important pour moi. Au début, je faisais beaucoup de rappels nostalgiques. Tu vois, il y avait beaucoup de rappels des années 80, 90. Alors, ça me prenait beaucoup, beaucoup de temps parce qu'au début, c'est moi qui gérais toute la partie sound design. Aujourd'hui, je délègue, mais toujours dans mes briefs, c'est important. J'en mets un peu moins aujourd'hui. J'essaye d'être... Le fait que ça me prenne quand même beaucoup moins de temps. Mais c'est important, en fait. d'avoir une narration cohérente, d'avoir toujours un fil rouge.

  • Speaker #1

    Un côté très immersif, en fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Pourquoi je raconte cette histoire à cet instant-là ? Par exemple, là, je vais raconter l'histoire d'une sage-femme, parce qu'on était autour de la fête des mères. Voilà, c'est toujours un concours, en fait, éditorial. L'éditorial, je pense que ça me vient d'M6, où on était beaucoup sur le buzz, et Lagardère aussi, on jouait beaucoup sur le buzz. Et ensuite, il y a cette phase d'écriture, qui me prend maintenant ça me prend beaucoup moins de temps j'essaye de faire entre 8 et 15 minutes et ensuite voilà j'écris je vais enregistrer alors soit j'enregistre en studio mais ça passe toujours par un ingé son à part quand c'est méga méga urgente urgence et voilà pour les off Comme je fais tout, je ne sais pas ce que tu veux.

  • Speaker #1

    Ça m'intéressait de savoir qu'il y avait un côté actuel.

  • Speaker #0

    Surtout pour les JO,

  • Speaker #1

    tu as beaucoup travaillé, tu en as sorti énormément.

  • Speaker #0

    J'en ai sorti. Je pense qu'il faut construire son podcast comme un média. Les médias, la presse, ils ont leur marronnier. Sur la journée du 8 mars, j'ai sorti Simone Veil. Il faut jouer sur l'actualité, l'opportunisme, le buzz. Parce que les autres, Guillaume Pley, il joue aussi beaucoup sur le portinisme et le buzz. Donc voilà, et après, parler aussi, j'avais raconté l'histoire d'une jeune skateuse de 15 ans. Je m'autorise à raconter des profils qui ne sont pas forcément extrêmement connus, mais qui, moi, m'ont touchée. Maud Prévost n'était pas du tout connue. Enfin, elle avait joué dans le film We Have a Dream l'année dernière. Et en fait, c'est un des épisodes les plus écoutés.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu l'es prévient avant ?

  • Speaker #0

    Alors, toutes, ça c'est un peu le off du off, c'est que Ayana Kamoura, Taylor Swift ou Angèle, non. En fait, je leur envoie, généralement j'envoie un message à l'agent ou sur leur Instagram, j'ai pas de réponse. Et comme c'est un contenu jeunesse, une histoire qui est belle, qui est valorisante, il n'y a pas de propos diffamatoires. Voilà, elles sont prévenues après parce que je les tag, je les mentionne dans un post Instagram. Généralement, c'est les posts qui deviennent viraux sur LinkedIn. J'ai fait un post sur Clarisse Crémer et je crois que j'ai dû faire 200 000 ou 300 000 vues. Et pareil, je crois que sur Instagram, que ce soit sur LinkedIn ou Instagram, c'est vraiment cartonné. Donc, elles doivent être au courant, pas récochées. Mais voilà, je ne suis pas TF1 ou M6 encore.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous partager le plus beau retour d'une maman ou d'une jeune femme, ou peut-être d'un petit garçon que tu as eu, ou peut-être plusieurs ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a beaucoup, mais je vais dire la plus récente. En fait, il y a une jeune fille de 12 ans qui s'appelle Emma, qui m'a écrit il y a quelque temps et qui me dit, ben voilà, je voulais vous remercier parce que moi, je vous écoute sous la douche, dans le métro, tout le temps, je réécoute tout le temps tous les épisodes. J'ai beaucoup plus confiance en moi et j'aimerais faire un stage avec vous parce que je veux savoir comment faire un podcast, je veux vous accompagner. J'ai plein de suggestions d'héroïnes. Et en fait, cet email venait après une vague de haters suite à un article dans un média où j'avais eu que ça n'intéressera qu'une femme sur dix, que de toute façon... Les femmes qui écouteront ce podcast termineront sur Instagram en maillot de bain pour avoir des abonnés. Et en fait, j'avais eu cette vague de haters. Et je reçois ce message d'une jeune fille de 12 ans qui m'écrit depuis la boîte email de sa maman pour me dire merci. Et en fait, j'en reçois toutes les semaines. Je reçois ce type de message. J'ai aussi une autre petite fille, Iliana, qui a 9 ans, qui est venue me voir. Sa maman lui a fait la surprise au salon de Montreuil où je faisais la dédicace du livre Nouvelle Zéroïne. Elle est venue avec sa fille, c'était une surprise. Et justement, à l'épisode 100, j'invite trois auditrices à venir m'interviewer et elle fera partie du casting. Donc, en fait, c'est tous ces retours de savoir que mon podcast, indépendant, parti de rien, aujourd'hui touche des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans et ça les aide à avoir plus confiance en elles.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. Moi, ça m'a fait penser à... Il n'y a pas très longtemps, dans mon entourage, il y a des personnes qui ne comprennent pas forcément ce que je fais et ma reconversion. Et la semaine dernière, j'ai eu ma première accréditation presse au nom de Je te le dis en off. J'étais tellement fière. Et en fait, je me suis retrouvée dans un univers, c'était un podcast justement unique.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, au Festival Unique, au Parc Floral.

  • Speaker #1

    Qui était super justement pour parler de l'égalité des chances. Et dedans, j'ai fait un peu du contenu sur la représentation dans les médias, un sujet qui est super important pour moi. Et j'étais super émue. Et j'y suis allée, j'ai croisé des abonnés. Et c'était la première fois vraiment que ça m'arrivait de croiser des auditeurs. Et parfois, on a aussi besoin de ces retours-là, parce que ce qu'on disait, c'est très dur quand on est toute seule, qu'on a son média. Il faut quand même, je dis, il faut aller s'arracher et arracher pour se faire connaître. et d'avoir ces retours-là ou ces reconnaissances, ça... pas de prix et j'étais ultra émue pendant toute la journée de me dire ok ça y est je suis un média, j'ai une accréditation et c'est un moment super fort donc j'imagine ces retours à quel point surtout quand tu sors d'une vague de haters ça doit te faire du bien oui et surtout quand c'est des jeunes filles incroyable et est-ce que tu penses alors est-ce que tu penses qu'on aura toujours besoin de nouvelles héroïnes parce que tu penses qu'il y aura toujours ce travail à faire là d'avoir des rôles modèles en tant que femme ou est-ce que t'espères qu'un jour Amé.

  • Speaker #0

    Plus que jamais, plus que jamais, quand on voit le monde dans lequel on est ultra patriarcal et qui s'enfonce là-dedans, tant que les décisions sont prises par des hommes sur le plan politique, enfin sur tous les plans, tant qu'on n'aura pas la parité des femmes en comité de direction, tant que les... Les jeunes filles auront beaucoup de mal à prendre la parole en classe, dans les assemblées. Oui, ce sera hyper important. Et je vais te donner un exemple aussi en off. Il y a un mois, il y a 15 jours, j'ai organisé un enregistrement public en présence d'un collège de quatrième où j'interviewais une nouvelle héroïne. Et en fait, j'ai vu une assistance où il y avait des garçons et des filles. C'était mixte. Les garçons étaient les premiers à prendre la parole pour poser des questions souvent extrêmement naïves, très terre à terre. Les filles ont mis beaucoup plus de mal. Et quand elles prenaient la parole, elles respiraient. C'était très dur pour elles, mais c'était les questions les plus intimes, les plus profondes. Et donc, en fait, tant que ce n'est pas inversé, je continuerai. Et surtout que mes filles sont encore très petites, donc elles ont plus que besoin de rôles modèles. Et surtout des nouveaux modèles féminins qui ne sont pas ceux qui imposent une société, qui ne rentrent pas dans la case princesse à la recherche du prince charmant, qui se réalisera seulement à travers un homme et pour un homme.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une nouvelle héroïne que tu aimerais rencontrer ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est hyper difficile comme question. Vraiment hyper difficile. On ne me l'a jamais posé. Alors, autant te dire que j'en ai beaucoup. En fait, il y a beaucoup d'aventurières. J'aimerais beaucoup rencontrer en vrai Clarisse Kramer, des jeunes femmes qui sont parties comme ça en mer, violettes d'orange, pendant des mois, qui se sont retrouvées seules, face à elles-mêmes, dans une nature révoltée. Et là où, que soit l'homme ou la femme, n'a absolument pas le dessus et ne gagnera pas. Donc ça, ça m'impressionne beaucoup.

  • Speaker #1

    Si elle nous écoute.

  • Speaker #0

    Si elle nous écoute. Après, les femmes politiques, Michelle Obama, des personnalités, oui, qui sont impressionnantes. Viola Davis. Mais je sais qu'un jour, je les rencontrerai. Enfin, là, je ne suis pas si loin.

  • Speaker #1

    on arrive vers la fin de l'épisode est-ce que tu as envie de partager avec nous c'est quoi tes nouveaux rêves pour Nouvelles Héroïnes, est-ce que t'as des projets concrets qui vont arriver ou est-ce que t'as des rêves que t'aimerais bientôt réaliser ?

  • Speaker #0

    Alors moi mon rêve pour Nouvelles Héroïnes c'est que ce soit que ça devienne une émission en radio même si aujourd'hui les jeunes n'écoutent pas forcément la radio mais je pense que c'est important pour les parents d'écouter ces nouveaux modèles d'avenir. Et moi, j'ai envie d'en faire une émission de télé. Je rêve des rencontres du papotin version mon émission préférée. Je rêve d'avoir une nouvelle héroïne autour tous ces enfants, ces adolescents qui lui posent une question. On l'a déjà réalisé avec un enregistrement public, avec des marques, donc je ne vois pas pourquoi en télé ce n'est pas possible. Mais moi, c'est mon rêve, les rencontres des nouvelles héroïnes.

  • Speaker #1

    Génial, moi j'aimerais trop voir ça aussi. Est-ce que pour les gens qui ont envie de te retrouver, de te suivre, où est-ce qu'ils peuvent aller ? Sur quel réseau ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très réactive sur LinkedIn. Donc, ils peuvent me suivre sur LinkedIn, Céline Steyer. Instagram aussi. Ça commence où ? M'écrire par mail. Je suis très réactive à toutes les demandes.

  • Speaker #1

    Et donc tu sors un épisode tous les mercredis, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Je sors une nouvelle histoire tous les mercredis. Le samedi, c'est généralement un bonus qui peut être soit une bande-annonce, soit la programmation du mois à venir, soit un coup de cœur, soit une rediffusion. Super.

  • Speaker #1

    Et dernière question que je pose à chaque fois. Qui aimerais-tu entendre à ce micro pour raconter justement les coulisses de son média ou d'un média, de sa vie de journaliste ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais bien que tu aies une Louise Aubry qui raconte comment elle a réussi à être sur France Inter. C'est incroyable. Comment elle compose son équipe aujourd'hui, quelque chose d'assez opaque, je n'arrive pas à savoir. Comment elle arrive à tout gérer, parce que j'ai l'impression qu'elle est vraiment présente partout, omniprésente. Et une Salomé Sack, je trouve qu'elle est ultra... J'aimerais beaucoup la voir à mon micro. Pour l'instant, apparemment, c'est compliqué. Très occupée. Qui est très occupée, mais je ne désespère pas pour 2026. Mais oui, en fait, ces femmes qui ont réussi, ou en tout cas qui ont arraché cette place pour être à la tête d'une émission radio ou être en tête d'affiche d'une émission télé radio.

  • Speaker #1

    J'écoute le podcast que j'écoute le plus, c'est celui de Louise Aubéry, je l'aime beaucoup. Souvent, j'en parle dans mes contenus. Et ce qui me passionne, c'est que souvent, je fais comme toi, j'aide les gens aussi à lancer leur podcast. Et souvent, on me dit, Louise, elle fait beaucoup d'écoutes, elle est super. Et je leur dis, mais regardez depuis quand ces femmes ont lancé leur podcast. Louise, il me semble qu'elle l'a sorti avant le confinement. Donc en fait, elle a des centaines d'épisodes derrière elle. Donc c'est beaucoup de travail. Et ce que j'essaye d'expliquer aux gens, c'est que leur place, elles ne l'ont pas volée, elles ne sont pas opportunistes. C'est des filles qui ont travaillé de dingue. Et que, voilà, Louise, elle est là depuis très longtemps.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est depuis 2017 ou 2010. Oui,

  • Speaker #1

    je fais ça, ce que j'avais en tête.

  • Speaker #0

    2017, donc en fait, elle a une longue traîne qui est incroyable. Et en fait, oui, elle a beaucoup, beaucoup travaillé. mais aujourd'hui comment elle fait en fait pour pour tout gérer.

  • Speaker #1

    Abbé Salomé aussi, elle m'impressionne beaucoup parce que elle parle de sujets sur les réseaux qui sont très difficiles, notamment l'extrême droite et elle est beaucoup critiquée, elle se prend beaucoup de remarques horribles et je trouve qu'elle est ultra inspirante de voir qu'elle continue à prendre la parole sur des sujets aussi importants malgré tout ce qu'elle prend dans la figure.

  • Speaker #0

    Et surtout qu'elle doit prendre beaucoup, beaucoup plus qu'un homme, qu'un journaliste qui va parler exactement de la même thématique. Donc comment elles arrivent à gérer cette pression, ces haters, à garder la tête froide et toute cette charge mentale en plus sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'espère que tu les auras peut-être dans ton podcast. Merci pour cet épisode. C'était trop cool, trop contente de te rencontrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Mélanie.

  • Speaker #1

    Et puis le podcast revient, c'est un lundi. Un lundi, toutes les deux semaines. Et du coup, rendez-vous pour le prochain épisode. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Mélanie.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Vous le savez, pour soutenir le podcast, on s'abonne à la chaîne YouTube. On commente, on partage, on met une note sur Spotify. Rendez-vous dans 15 jours pour l'épisode 10. Pour un épisode avec un invité très spécial. À très vite. Je te le tiens.

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Description

🎧 Céline Steyer est la créatrice du podcast jeunesse à succès Nouvelles Héroïnes, un format audio engagé qui raconte aux petites filles ( et petits garçons) des parcours de femmes inspirantes, réelles et trop souvent invisibles.

Parce qu’on ne devient pas ce qu’on ne voit pas, la représentation des femmes dans les médias dès l’enfance est essentielle : plus on raconte de rôles modèles inspirants, plus on donne aux filles le pouvoir d’oser.

Dans cet épisode, on a échangé sur :
✨ pourquoi les petites filles ont besoin de nouveaux récits pour oser,
✨ comment représenter les femmes autrement dans les médias jeunesse,
✨ créer un podcast indépendant quand on est une femme dans l’audio,
✨ comment monétiser son podcast et se faire une place parmi la concurrence.


🎧 Céline partage aussi les coulisses de Nouvelles Héroïnes, le podcast et le livre, les défis de financement, et son engagement pour transmettre des histoires vraies, puissantes et accessibles.


📲 Suivre Céline :
Instagram : @nouvellesheroines.podcast
Podcast : Nouvelles Héroïnes (disponible sur toutes les plateformes)


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey ! Je te le tiens, hop ! Dans le podcast, on ne donne pas ta place. Il faut presque l'arracher.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir, quand on est une petite fille, d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    J'ai grandi avec des héroïnes Disney. Cendrillon, Blanche-Neige. Je n'ai pas pu me construire moi, que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince Armand, vient la délivrer. Aujourd'hui, je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles. qui puisse lui ressembler, dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier. Sophia Nau, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace, elle a 14 ans. Quand elle voit dans son écran de télévision Claudie Aigneré, on est en 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit, si elle a pu aller dans l'espace... Moi aussi, je peux le faire. Et c'est comme ça qu'on se construit, parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire.

  • Speaker #1

    Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news,

  • Speaker #1

    don't talk to me. Alors, tu es devenu un métier, donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi, c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital, fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Dans cet épisode 9, je reçois Céline Steyer. Créatrice du podcast Nouvelles Héroïnes, un podcast jeunesse qui a pour but d'inspirer les petites filles et les petits garçons à oser plus. On a parlé rôle modèle dans les médias, mais aussi de l'économie du podcast et comment prendre sa place en tant que femme. Hello Céline.

  • Speaker #0

    Coucou Mélanie.

  • Speaker #1

    Je suis trop contente de te recevoir dans le podcast. Tu es podcasteuse toi aussi, auteure aujourd'hui. On dit auteure ou autrice d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi je dis autrice.

  • Speaker #1

    Et maman ?

  • Speaker #0

    Et maman.

  • Speaker #1

    Moi, j'adore beaucoup ton podcast. On va raconter un peu comment on s'est rencontrés. Mais est-ce que déjà, tu peux te présenter ?

  • Speaker #0

    Je suis Céline Steyer. Effectivement, je suis maman de deux petites filles et la créatrice du premier podcast francophone qui donne confiance aux filles et qui s'appelle Nouvelles héroïnes, dans lequel je raconte des histoires vraies de femmes inspirantes.

  • Speaker #1

    Je raconte toujours un peu au début du podcast les offres de comment j'invite les personnes parce que je ne les choisis jamais au hasard. Nous, on s'est rencontrés sur les réseaux sociaux, je crois. Est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que tu avais fait un réel où tu mettais en lumière Nouvelles Héroïnes et que tu adorais écouter une histoire. Et j'avais trouvé ça déjà super sympa que tu fasses un réel pour moi, pour faire la promotion du podcast. Et c'est comme ça qu'on a échangé.

  • Speaker #1

    Puis on a fini par échanger sur les réseaux et je me suis dit, ça y est, j'ai mon propre podcast, donc je vais pouvoir recevoir Céline. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le principe, comment est né ton podcast ?

  • Speaker #0

    Alors mon podcast, il est né un soir de confinement. J'avais ma petite fille qui avait un an à cette époque-là. Et en fait, je me posais plein de questions sur le monde après le Covid, comment l'élever dans ce monde, comment lui donner confiance. Et j'ai regardé ma bibliothèque et j'ai vu que j'avais que des livres avec où le masculin l'emportait sur le féminin. Comme Le Petit Prince, Petit Oursemain, Trop Trop. Je me suis dit, je ne peux pas l'élever dans un monde comme celui-ci. Donc, j'ai pris le livre La BD Les Culottés de Pélénope Bajieu et j'ai commencé à lui lire l'histoire de la femme à barbe qui s'appelle Clémentine Delay, qui a bien existé au fin du 19e siècle. Et évidemment, ma fille a un an, elle ne regarde que sa mère ébahie et sourit quand elle lui raconte cette histoire. Et à la fin de cette lecture, Je me suis posé plusieurs questions, je me dis, tiens, moi je ne savais pas que les femmes à barbe, ça existait. Donc soit elles étaient invisibilisées, soit elles se cachaient, soit elles avaient honte, soit on avait honte d'elles. Et puis je retourne dans le salon, je vois mon mari et je lui dis, tiens, si moi aussi je racontais des histoires vraies, mais de femmes d'aujourd'hui qui vivent dans ce monde-là, dans lequel va grandir ma fille. Et comme à l'époque je chantais, j'avais un micro dans l'armoire, il m'a dit, tiens, prends le micro. et commence à enregistrer ton podcast. Et c'est comme ça qu'est née Nouvelles Héroïnes, donc d'un besoin de transmission, d'histoire qui donne confiance à ma fille.

  • Speaker #1

    Tu disais que quand tu regardais ta bibliothèque, il manquait en fait de rôle modèle, c'est ça, pour ta petite fille ? Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir quand on est une petite fille et qu'on va devenir une femme d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai grandi, je suis un pur produit des années 80, donc j'ai grandi avec des héroïnes Disney, Cendrillon, Blanche-Neige, mais aussi des héroïnes de Conte, le petit chapeau rond rouge, et du coup en fait j'ai pas pu me construire moi. En tout cas parce que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince charmant, qui vient la délivrer, qui va la sauver et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Donc j'avais ce schéma-là. Et donc quand je regarde cette bibliothèque, oui j'avais des livres quand même de Marie Curie, Frida Kahlo, mais qui sont des femmes qui ont évolué dans un autre temps. Et aujourd'hui je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles qui puissent lui ressembler. dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier, se dire « Ah ben tiens, elle, j'ai fait beaucoup pendant les Jeux Olympiques, j'ai raconté des histoires de sportives, mais j'ai aussi raconté des histoires de sportives olympiques, paralympiques, et de montrer que c'était possible, quand on a été amputé d'une jambe à la naissance, de faire du basket-fauteuil, de gagner des médailles. » Et donc, en fait, c'est toute cette envie de dire, bon, ben voilà. Vous pouvez vous identifier. Ces femmes, elles ont surmonté des obstacles. Et c'est comme ça qu'on se construit. On se construit parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire. Je donne beaucoup cet exemple. Il y a deux exemples que je donne sur les modèles féminins. Il y a Sophie Hanno. Sophie Hanno, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace. Elle a 14 ans quand elle voit dans son... dans son écran de télévision, Claudie Aigneret, on est en 1996, en août 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit si elle a pu aller dans l'espace, moi aussi je peux le faire. Il y a un autre exemple que je donne qui est celui de Maude Pruveau. Maude Pruveau, c'est une jeune fille qui a été amputée d'une jambe à la naissance. Et donc, elle a grandi avec une prothèse. qu'elle a cachée, qu'elle a cachée avec de la mousse. Et un jour, elle a voulu faire de la danse. Sa mère lui a dit « Oui, bien sûr, on va t'acheter le tutu » . Et donc, elle a caché cette prothèse.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Elle ne l'a jamais montrée. Et un jour, elle participe à un événement où elle voit Tiffaine Soldé. Tiffaine Soldé qui est une championne paralympique en athlétisme. Et donc, elle la voit avec sa prothèse métallique. Quand elle la voit, elle dit « Waouh ! » elle est super belle, elle a confiance en elle, je veux être comme elle. Et à partir de ce moment-là, ça a vraiment été un déclic chez elle, elle a pu enlever sa prothèse et devenir ce qu'elle avait toujours envie d'être, être soi, devenir en fait mode prudeau. Et c'est en ça, ces modèles qui sont très importants de transmettre aux jeunes générations aujourd'hui. Pour les filles, mais aussi pour les garçons, parce que c'est important qu'un garçon qui écoute une super sportive ou une scientifique ou une exploratrice, une aventurière, se disent « Waouh, il n'y a pas que Indiana Jones qui va dans la jungle, il y a aussi des femmes qui peuvent le faire » . Donc en fait, ça inspire, ça donne confiance, ça permet aux jeunes filles de trouver plus rapidement leur place, de sortir un petit peu le moule dans lequel la société, on essaie vraiment de les mettre à l'école, dans la rue et souvent à la maison aussi. On est les premiers responsables, nous, parents. de les sortir de cette case pour prendre leur place dans la société.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses qu'en tant que femme, c'est encore plus important d'avoir des rôles modèles parce que peut-être on s'autorise moins à rêver grand ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment. Alors ça, rêver grand, j'interviewais une jeune femme qui disait « Rêver grand, c'est rêver sans contraintes. » C'est rêver sans limites. Tu n'as pas de contraintes matérielles. Et c'est vrai que je le vois dans la cour de récréation de ma fille ou au parc, les garçons en fait, ils sont déjà dans cette... Dans ce choix de rêver grand, il s'imagine déjà aventurier, explorateur, alors que la fille, elle va déjà attendre l'aval de ses parents, attendre l'aval de la société, tamponner que c'est bon, tu peux le faire. Et puis souvent, nous, parents, on est là, on fait attention, non, c'est trop dangereux. Le petit garçon, il va y aller, il va sauter. La fille, elle va être beaucoup plus dans la prudence, elle va voir est-ce que j'ai confiance en moi, est-ce que je peux le faire. Donc en fait, oui, c'est hyper important parce qu'aujourd'hui, en fait, ils ne sont pas, dès le plus jeune âge, dans cette égalité des chances et dans cette égalité de rêver grand. au même âge.

  • Speaker #1

    J'avais lu une étude, je n'ai plus le chiffre en tête, mais qui disait que les petits garçons dans la cour de l'école, ils prenaient la globalité et une place énorme dans la cour et que les petites filles, elles étaient plutôt en périphérie. Donc déjà, même dans la cour de l'école, on voit déjà cette différence un petit peu de façon d'être ou comment la société un peu nous façonne. Et dans une interview, tu disais que le sexisme, il commence à la maison, il évolue à l'école, dans la cour de récré, il explose sur les réseaux. C'est aussi pour ça que tu as eu envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et là, je pense qu'on est complètement responsable parce que les cours de récréation, l'école, ne participent pas à barrer ce sexisme. Déjà, tu regardes une cour de récréation, le terrain de foot, il prend 80% de l'espace. Tu as une marrelle dans un coin, tu n'as pas une grande marrelle qui prend tout l'espace. Donc, en fait, effectivement, moi, ça m'a beaucoup choqué. Le sexisme commence à la maison. Parce que les enfants vont voir les tâches du papa, vont voir les tâches de la maman, vont voir que le papa, c'est peut-être celui qui rentre plus tard le soir. La maman, c'est celle qui s'occupe le plus, l'air du temps, des enfants. Et ensuite, à l'école, oui, que ce soit à l'école très tôt ou même au collège, souviens-toi des cours que tu as eu d'histoire. Est-ce que tu te souviens que tu as appris qui était Olympe de Gouges ? Quels étaient les auteurs en littérature que tu as appris ? et que tu as présenté au bac français. Voltaire, Belzac, Victor Hugo. Et je crois que ça fait très, très récemment qu'il y a Olympe de Gouche qui est présentée. Et aujourd'hui, je crois que pour le bac français de cette année en 2025, elle est étudiée. Mais sinon, en fait, alors qu'il y a eu des grandes écrivaines, que les femmes ont fait l'histoire, mais non, que ce soit dans les sciences, dans l'histoire, dans les mathématiques, eh bien, en fait, on ne présente que des figures masculines et on monte très vite à l'enfant. Même avec les règles de grammaire, on t'explique que le masculin, l'absurde révélateur, le masculin l'emporte sur le féminin. Et ça, c'est vécu comme une des plus grandes injustices. Quand j'interview des féministes aujourd'hui très engagées, elles me disent toutes que cette phrase-là a déclenché chez elles un sentiment d'injustice énorme. Et c'est vrai, quand ils pensent, mais il y a mille filles, il suffit qu'il y ait un homme pour ces « ils » .

  • Speaker #1

    Et justement, je regardais avant notre interview un petit peu, j'ai écouté ton épisode, tu as fait un épisode, l'épisode 100 où tu te racontes. Et quand tu parles de cet épisode, ça m'a fait sourire parce que tu dis que c'est pas facile et tu te sens pas légitime de parler de toi. Donc ça m'a fait sourire parce que je me dis, tu racontes des histoires de femmes qui ont réalisé leurs rêves, donc des histoires vraies de femmes qui ont réalisé leurs rêves. Je crois que monter ton média, c'était un de tes rêves. Et tu te sens quand même pas légitime de raconter ton histoire. Donc ça m'a fait un peu sourire de me dire... Même Céline, il y a ce côté un peu de femme qui n'ose pas ou qui ne se sent pas légitime.

  • Speaker #0

    Alors, l'épisode 100, dans le milieu du podcast, c'est genre un passage obligé. On se met une sorte de pression pour qu'il soit génialissime. Je me souviens de l'épisode 100 de Clémentine Gallet dans Bliss, Génération du Être Yourself, etc. Donc, je me suis mis une pression et j'ai mis beaucoup de temps à raconter mon histoire parce que moi, mon histoire... Elle est à mes yeux, tu vois, j'ai pas un destin extraordinaire, j'ai pas sauvé le monde et donc en fait je trouvais pas forcément ma légitimité. Il était important aussi, via cet épisode, que je montre mes vulnérabilités, que mon podcast s'appelle Nouvelles Héroïnes, mais il s'appelle Nouvelles Héroïnes, bien sûr, il y a des femmes qui ont des destins extraordinaires, mais il y a aussi des anti-héroïnes. des héroïnes de l'ombre qui ne cherchent pas, en fait, l'acte héroïque, qui ne cherchent pas le record, qui ne cherchent pas la coupe, le trophée, mais qui sont plutôt dans l'ombre et qui, par leur vulnérabilité, ont donné confiance à une fille, deux filles, trois filles. Et en fait, je me dis, si, et c'est en fait le retour que j'ai à cet épisode, que ça a créé aussi un lien et une proximité. avec mon audience, une audience qui est quand même des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans, 35% de l'audience de Nouvelle-Zéorine a moins de 18 ans, donc c'est hyper important de montrer aussi « ben voilà, vous avez droit d'être vous-même, vous avez droit de montrer des émotions, vous avez droit de ne pas paraître cette wonder woman et d'agir, de faire des actions, peut-être dans l'ombre, mais qui ont des grandes portées et qui mettent en mouvement. » d'autres personnes. Donc oui, ce côté légitimité, et aussi dans le podcast, en fait, la légitimité, c'est difficile de prendre sa place. Avant de préparer cette interview, je réfléchissais et je me disais, mais dans le podcast, en fait, on ne donne pas ta place. Il ne faut même pas aller la chercher, il faut presque l'arracher. C'est un constat combat au quotidien. Il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Et ça, je trouve que c'est déjà héroïque.

  • Speaker #1

    On en a parlé ensemble, justement, en préparant l'interview, de comment se renouveler tout le temps, de comment se faire remarquer, comment faire que son podcast soit, comment dire, j'allais utiliser le mot viable, mais ce n'est pas viable, mais en tout cas qui... qui se fasse remarquer parmi tous les autres, surtout quand on est une femme. Mais moi, je dirais que ton histoire, par exemple, j'ai rêvé d'être journaliste depuis que je suis toute petite. Je le raconte tout le temps, mais j'ai créé mon journal dans ma classe de CP. Donc, c'était quelque chose dont je rêvais. Et peut-être que si j'avais entendu ton histoire petite, je n'imaginais pas encore au-delà créer mon propre média. Je n'avais même pas pensé de rêver aussi grand. Finalement, je suis devenue journaliste et j'ai été un peu déçue par les médias dans lesquels je travaillais. Et mon nouveau rêve, ça a été de créer mon média. Et en fait, je pense que si j'avais entendu à l'époque quelqu'un qui créait son média à sa façon, à son image, j'aurais osé rêver plus grand déjà. Donc moi, je trouve que son histoire, elle est ultra passionnante.

  • Speaker #0

    Et ce qui est très drôle, parce que tu disais que c'était mon rêve aussi de monter mon média. Moi aussi, je voulais être journaliste quand j'étais plus jeune. Et en fait, la vie a fait... que quand j'ai fait mon école de commerce, enfin, je n'ai pas du tout fait le journalisme, j'ai fait une école de commerce parce qu'à l'époque, mes parents m'avaient dit, c'est la voie royale, tu fais prépa, école de commerce, et tu pourras choisir ce que tu voudras faire plus tard. En fait, la vie a fait que, quand je suis sortie d'école de commerce, j'avais une obsession, bosser dans la production, le cinéma ou la télévision. Donc, j'ai envoyé des CV à TF1, M6, France Télévisions, Warner et Universal. Et j'ai été prise, j'ai fait mon stage de fin d'études chez M6. Je suis rentrée en plus, moi, c'était début des années 2000. Donc, c'était le début de la télé-réalité. Il y avait Popstar, j'étais chez M6 Interactions. Je voyais en permanence des stars. Matt Pokoraj les côtoyait, les amis, toutes les stars des télé-réalités. Donc, pour moi, c'était génial, en fait. Il y avait ce côté paillette, mais il y avait aussi le côté... Moi, j'adore décrypter, tu vois, un peu comme toi. J'aime bien fouiner, j'aime bien comprendre les choses. J'aime bien documenter ce que je fais. Et donc après, je suis allée chez Lagardère sur un autre business, mais je suis restée dans ce monde des médias. Et donc, j'ai toujours eu cette envie un jour de monter mon propre média. Et quand j'ai vu que Nouvelles Héroïnes, ça commençait à prendre, je me dis, en fait, c'est le moment. Je viens d'avoir 40 ans, je suis maman de deux petites filles. C'est maintenant ou jamais qu'il faut que je le lance. J'avais cette idée que ça devienne un média. C'est un podcast. Aujourd'hui, c'est un livre aussi. Et je pense qu'il va faire que croître parce que j'ai envie que ça devienne vraiment ce premier média francophone dans Power Man Défi.

  • Speaker #1

    Hier, c'était la fête des mères. Et donc aujourd'hui, j'ai invité ma maman pour qu'elle suive un peu les coulisses du podcast. Comme toi, tu me disais, ta maman, elle écoute tes épisodes. Mais souvent, ma famille, mes proches, ils me demandent, mais est-ce qu'on peut vraiment vivre du podcast ? T'en penses quoi ? Je sais que c'est une vaste question, mais...

  • Speaker #0

    Alors, c'est une super question. C'est... hyper important. Aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de recul. Je ne t'aurais pas dit la même question il y a deux ans qu'aujourd'hui. Nouvelles Hors Unes, c'est un podcast qui est classé dans les podcasts jeunesse. C'est un podcast, en plus, qui est porté par une femme. Déjà, si tu regardes tous les podcasts aujourd'hui portés par une femme sur Apple Podcasts ou Spotify, les 20 premiers, c'est majoritairement que portés par des hommes. Soit c'est du podcast natif. soit c'est du podcast direct radio. Radio,

  • Speaker #1

    il y a beaucoup de podcasts radio.

  • Speaker #0

    Beaucoup de podcasts radio. Donc, tu as Ruquier, tu as Onslaat. Et Starport aussi. Voilà, etc. Et ceux qui émergent en podcast indépendant, c'est Legend avec Guillaume Pley. Aujourd'hui, tu as La Dernière, mais c'est porté par une radio, Radio Nova. Donc après, tu as beaucoup, effectivement, de podcasts radio. Et les premiers podcasts portés par des femmes, avant, et je pense que c'est important de le souligner, on avait quand même une avant-garde féminine. avec des Pauline Grisonni avec La Leçon, Delphine Pinot, richissime sur l'éducation financière, qui était en 2020, bien avant le confinement, Clémentine Gallet avec Bliss, Anne Géquer avec Madame Orfos ou La Poudre avec Lorraine Bastide, qui en fait est aux victoires, Toyon, avec les couilles sur la table. Donc en fait, tu as eu vraiment une avant-garde féministe et féminine qui ont porté des podcasts très engagés, qui nous ont montré, qui ont ouvert la voie. Et nous, on est arrivé aujourd'hui, tu as aussi Louise Aubry avec InPower et maintenant Adolescence. Et je ne parle pas du tout de toutes les créatrices de contenu qui ont lancé leur podcast, qui pour moi... ne commencent pas à la même art que nous.

  • Speaker #1

    Elles ont déjà leur communauté. Exactement.

  • Speaker #0

    Et c'est la vraie différence. Quand tu commences déjà avec une communauté sur Instagram de 50 000 abonnés ou même 30 000 sur Instagram, tu as déjà ton audience et tu arrives sur Apple Podcasts avec une audience déjà conquise. Parce que toi, tu as incarné un contenu, une thématique pendant des années sur Instagram ou sur YouTube. Donc c'est hyper facile. Moi, j'ai commencé from scratch, de zéro, je n'avais pas de communauté. Sur un podcast jeunesse ou en concurrence, j'avais des podcasts indépendants de grande qualité. Les petites histoires, encore une histoire, ou les aventures de Rodolphe et Gaïa, qui sont quand même portées par...

  • Speaker #1

    Des gros studios, non ? En fait,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas portés par des gros studios. Oui, après, sur le podcast jeunesse, tu vas avoir des podcasts qui sont créés par Bayard. qui sont en collaboration, t'as Curieuse Sense, t'as Bestiole sur France Inter, t'as les Odyssées. Moi, mon concurrent, c'est les Odyssées, très clairement. Non, j'ai pas vraiment de concurrent direct, mais en tout cas, ça participe. Quand les Odyssées, ils racontent l'histoire de Simone Veil ou de Marie Curie, bon, ben voilà, ça participe quand même. Et donc, t'as tous ces producteurs. Quand j'ai vraiment analysé, ils avaient déjà, au sein de leur équipe, plusieurs zones de génie. Ils avaient la plume, l'écriture, et ils avaient déjà un ingénieur son, une production sonore, presque in-house. Donc, ça aide beaucoup.

  • Speaker #1

    Puis, ils n'étaient pas tout seuls aussi.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas tout seuls. C'était trois. Si on regarde, encore une histoire, tu as Benjamin Muller, tu as Céline Calment, tu as Alex Ferreira. Donc, c'est déjà une équipe. Donc, moi, j'ai commencé, j'étais toute seule à la narration, à l'écriture, à la voix et à la production sonore. Je n'avais pas les moyens d'investir. et puis on était... On était à une époque où on n'avait pas encore des possibilités d'enregistrer en studio comme aujourd'hui. Et donc, il fallait faire la promotion, la production, l'écriture, tout.

  • Speaker #1

    C'est le taf de cinq personnes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le mouton à cinq pattes. Il faudrait changer le podcasteur et le parfait mouton à cinq pattes que vous recherchez. Et en fait, c'est pour ça que je disais que le podcasteur, il faut qu'il aille arracher sa place. et... Quand tu me poses la question « est-ce qu'on peut vivre de son podcast ? » , déjà, il faut se dire que si tu commences de zéro, il va te falloir minimum un an, voire deux ans, pour construire ton audience, pour intéresser des sponsors, parce que tu as le modèle d'achat d'écoute, et en fait, les sponsors vont être intéressés, ils ont une logique très zéroïste. et dans la performance. Donc, ils vont aller chercher les gros podcasts qui font un minimum 30 000, 50 000, 100 000 écoutes. Oui, il y a des podcasts de niche qui peuvent s'intéresser à ton contenu, évidemment. Mais il faut déjà que tu leur proposes ton expertise. Il faut que tu aies un podcast plus business où ils trouvent leur intérêt. Il faut que tu aies une audience sur LinkedIn. Donc, en fait, il faut choisir un petit peu ces compétences.

  • Speaker #1

    Je pense que tu vends aussi ton audience sur les autres réseaux. Maintenant, tu ne vends pas pas forcément que de son audience que sur le podcast ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, je suis sortie, j'ai été beaucoup, on va dire, les deux premières années dans une course à l'audience, à me dire, bon, il faut que je produise et je produise, il faut que je vende mon audience. En fait, et j'ai compris que très récemment, début 2025, que non, je sais raconter des histoires, je l'ai fait sur le podcast depuis 100 épisodes, voire beaucoup plus, et je l'ai fait en livre. Donc en fait, moi, je vais vendre mon expertise, Et je vais vendre le fait que je sais raconter des histoires. Moi, ma zone de génie, c'est quoi ? C'est raconter des histoires, c'est du storytelling, c'est transformer une jeune femme qui pensait un peu comme moi. Non, mais je n'ai pas fait des choses extraordinaires. Quelque chose d'incroyablement extraordinaire et d'inspirant pour les jeunes filles. Et c'est ça, en fait, que je vends. Enfin, que je vends. Que je monétise et que je modélise. Et en fait, moi, j'ai... compris très vite que j'avais pas le temps dans toute cette production d'écriture de passer trop de temps sur Instagram ou de passer trop de temps à faire des réels, des vidéos. Donc moi, mon cheval de bataille a été sur LinkedIn. Et je me suis dit, LinkedIn, c'est facile d'écrire un post parce que, comme tu sais raconter des histoires à l'oral, tu vas savoir raconter une histoire à l'écrit. Et donc, j'ai tout misé sur LinkedIn pour construire une audience. Aujourd'hui, je crois que je vais être à 21 000 abonnés. sans publier tous les jours parce que je suis maman de deux petites filles, que je n'avais pas envie de devenir esclave des réseaux sociaux, de tout mettre là-dedans. Et donc, en fait, j'ai dû faire un post tous les deux semaines. Et ça m'a permis de constituer, parce que les parents, ils sont partout. Il ne faut pas dire LinkedIn est un réseau professionnel, mais c'est aussi un réseau de parents. Et donc, en fait, j'ai construit mon audience sur LinkedIn. J'ai aussi attiré des marques sur LinkedIn. Et ça a permis de faire découvrir mon podcast et de construire comme ça plusieurs verticales business. Pour dire vivre de mon podcast, oui, c'est l'ambition. En tout cas, aujourd'hui, je suis une podcasteuse 100% indépendante. Il n'y a pas un studio de podcast. J'ai mon équipe, on va dire, de freelance en ingé son, en identité visuelle. Mais tout ce qui est écriture, promotion... commercial, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, donc en fait, c'est un peu... Je pense que maintenant, l'objectif quand on a un podcast, c'est de construire tout un écosystème autour. Tu as sorti ton livre aussi. Alors, je ne sais pas... Je sais que c'est un peu compliqué aussi de gagner de l'argent avec un livre, mais ça contribue aussi à être dans l'univers de ton podcast.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. C'est trouver un écosystème vertueux où chaque vertical va alimenter les autres. Donc, c'est-à-dire que comme je sais raconter des histoires, On peut raconter des histoires à l'oral, on peut raconter des histoires sur scène. Donc l'année dernière, j'avais lancé mon premier format conférence. Comme je travaille avec des marques, ces marques organisent des événements. Donc je peux devenir maîtresse de cérémonie pour des événements pour ces marques. Ça se monétise. Il y a des personnalités qui viennent vers moi en me disant « Moi, j'ai envie que tu racontes mon histoire aux jeunes générations. » Donc, ok, ça, ça se monétise aussi. Il y a la sponsorisation d'écoute. Et ensuite, il y a les enregistrements publics. Il y a plein de sortes de monétisation possible, de modèles économiques. Et j'ai perdu la première question qui était le livre. Le livre, en fait, il est arrivé assez tôt. En fait, il est arrivé en septembre 2023. Donc, en fait, j'avais très peu d'épisodes. Je crois que j'avais sorti 20 épisodes à cette époque-là.

  • Speaker #1

    Ça va, là, on est au neuvième.

  • Speaker #0

    et en fait ce qui est très drôle dans l'histoire du livre c'est que c'est une éditrice de La Rousse Jeunesse qui vient, qui m'envoie un message qui me dit bon ben voilà on aimerait bien chez La Rousse Jeunesse faire un livre pour donner confiance aux filles et en fait elle en parle à la directrice de La Rousse Jeunesse qui lui dit ça existe déjà, ça me dit quelque chose en fait elle regarde sur son téléphone et elle se rend compte que c'est sa fille de 10 ans qui écoute Nouvelles Héroïnes de recul. Et donc, son éditrice m'avait déjà contactée. Donc, en fait, elle l'avait complètement validée. Et ça s'est fait très, très rapidement. Oui, le livre, on ne devient pas millionnaire avec un livre. Je ne sais pas, J.K. Rowling et Omo de Ventura ou Baptiste Beaulieu. Mais ça donne une certaine légitimité. Et ça permet aussi, c'est un livre qui est physique. Le podcast, aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'est pas... En fait, comme je ne rencontre pas en physique les auditrices, ce n'est pas quelque chose qui est matériel. Le fait d'être sur la table de chevet des futurs auditeurs ou des enfants et adolescents, ça permet d'ancrer, de dire « Nouvelles héroïnes, il y a le podcast, il y a le livre, et demain, il y aura des événements, demain, il y aura peut-être un club, comme il y a eu le club Barbie, on aura le club Nouvelles héroïnes. » Mais voilà, c'est effectivement créer un écosystème où on n'est pas tributaire des écoutes. On peut complètement s'en détacher. On n'est pas dans une logique héroïste. Ce qu'on vend aux annonceurs, ça va être plus notre expertise, une audience sur les réseaux sociaux. Et en fait, d'éduquer les marques et les annonceurs à dire que déjà, c'est très compliqué, le podcast. pour traquer un code promo via le podcast. Donc, c'est plus des campagnes de notoriété, de branding, d'engagement. C'est-à-dire que les podcasts engagés, qui sont tenus majoritairement par des femmes, ça leur apporte aussi... Ça construit et ça participe à leur marque employeur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. D'ailleurs, je me souviens, j'ai vu ton réel quand tu as sorti ton livre. C'était quand même quelque chose d'émouvant. Je crois que tu as pleuré quand tu as vu la première fois la couverture de ton livre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'a autant émue ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, c'est lié beaucoup à mon histoire personnelle, parce que quand j'ai lancé Nouvelles Héroïnes, je pense que ce n'est pas complètement anodin de lire les culottés et de se rêver d'avoir, nous aussi, à un moment donné, un livre. Et pour mes filles, c'est quelque chose, tu vois, demain, Internet peut exploser. Il y aura toujours le livre Nouvelles Héroïnes qui sera dans la bibliothèque. de mes filles, c'est quelque chose qui vraiment... tangible. Et donc, c'est pour ça. Et ma fille, quand je lui demande qu'est-ce qu'elle fait comme métier, ta maman, elle me dit, elle fait des livres de podcast. Et je trouve ça très drôle. Après, oui, c'est lié à ce que l'année où je me suis lancée dans mon podcast, mon père, à ce moment-là, j'apprenais qu'il avait un cancer. Et en fait, ça a été la dernière chose que j'ai pu lui dire, qu'il y aura un livre Nouvelles Héroïnes. Donc, c'est pour ça qu'il y a une... émotion qui est sortie à ce moment-là. Et voilà. Et en plus, c'était l'illustratrice dont je rêvais pour faire toute l'identité visuelle de Nouvelle Zéroïne. La boucle était un peu bouclée.

  • Speaker #1

    J'ai reçu sur ce podcast Yann Delplanque qui expliquait, je ne sais pas si tu le connais, qui expliquait qu'en fait, le podcast était aussi l'opportunité pour lui de réaliser ses rêves et de monter après le business. dont il avait toujours rêvé. Est-ce que c'est ça aussi pour toi un petit peu ?

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, j'avais assisté à une de ces conférences. Et en fait, le podcast te permet déjà de rencontrer des personnes auxquelles tu n'aurais pas eu accès.

  • Speaker #1

    Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est absolument génial. Je sais que là, les prochaines que je vais rencontrer, il y aura la première astronaute française, il y aura des aventurières qu'on ne voit que sur scène pour un TEDx sous-compte. qu'on voit lors d'une dédicace. Mais là, je vais pouvoir échanger avec elle et je trouve que ça, c'est assez incroyable. Et ça permet effectivement de... Moi, ça m'avait permis d'être au salon du livre à Brive et donc d'être dans la catégorie Autrimis. Et là, je sais qu'à la rentrée, quand ma fille va rentrer au CP et qu'il va falloir rentrer spécifier quel est le métier de ta maman, je vais lui dire, tu écriras écrivaine.

  • Speaker #1

    La classe.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans cette notion de rêver grand, évidemment.

  • Speaker #1

    Et je sais que j'avais lu un thread que tu avais écrit il n'y a pas longtemps, tu sais, sur les plateformes de podcast. Je sais que souvent, sur LinkedIn, moi aussi, on me demande « Mais comment on fait pour promouvoir son podcast ? J'y arrive pas, j'ai pas beaucoup d'écoute. » Et ce que j'explique beaucoup, comme moi, tu le sais, c'est qu'on est beaucoup... Esclaves en tant que podcaster des plateformes, mais qu'en fait, elles ont un potentiel de découvrabilité qui est complètement nul. Et en plus, il y a quelque chose de... J'ai l'impression qu'on se bat un peu parfois contre le vent quand on lance nos épisodes. En tout cas, quand on démarre, je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est vrai que j'ai compris que... Enfin non, pas très tardivement, mais je pense au 13e épisode quand même, qu'on pouvait être mis en avant sur Apple Podcasts, qu'il y avait un formulaire. où effectivement tu précisais quels épisodes tu voulais mettre en avant quand t'avais une nouveauté et en fait il fallait le faire presque tous les mois en fait donc ça tu pouvais le mettre en avant sur Spotify aussi mais effectivement il y a il y a une sorte je trouve que déjà en tant que podcaster un, alors ce que je disais dans ce thread c'est qu'on est hébergé on a un hébergeur dont je tairai les noms mais qui ne participe Pas, ou en tout cas, peut-être que c'est complètement invisible aujourd'hui. Je ne sais pas quel est le lobbying qu'ils font auprès des plateformes d'écoute, mais nous, on paye un hébergeur pour être sur les plateformes d'écoute, et les plateformes d'écoute, en fait, ils bénéficient de toute notre audience, et nous ne sommes pas rémunérés comme le fait sur YouTube. Alors on va me dire, oui, mais sur YouTube, il y a la publicité. Ben oui, mais sur les podcasts aussi, il y a la publicité, il y a la programmatique. Donc en fait, pourquoi le podcaster n'est pas considéré comme un créateur de contenu à... au même titre qu'un youtubeur, qu'un instagrammeur, et même sur LinkedIn aujourd'hui il y a des posts sponsorisés. Et surtout que le créateur de contenu, le podcaster, qui est un créateur de contenu audio qualitatif, qui je pense, quand tu regardes le contenu qui peut être mis sur TikTok, qui est monétisable très facilement si tu danses en maillot de bain dans ta salle de bain, Et nous, un podcast où on a mis du temps d'écriture, de la production sonore, où on a mis minimum, on va dire qu'un épisode, ça coûte quand même 200 euros minimum. Minimum, je n'ai pas mis ma rem dedans.

  • Speaker #1

    Sans parler aussi de notre temps de travail.

  • Speaker #0

    De notre temps de travail, on va dire que c'est 2000 euros en fait. On n'est pas rémunéré pour notre travail. Et en fait, c'est le parent pauvre de la... Enfin, le podcasteur est le parent pauvre de la créateur-économie aujourd'hui. Et encore plus. Je pense les femmes, parce qu'aujourd'hui, on voit beaucoup de podcasteurs hommes se lancer sur le podcast vidéo. Ils vont sur YouTube sans se préoccuper, en fait. Ils louent effectivement un studio. Pour nous, les femmes, c'est vachement plus difficile, parce qu'on a toutes lancé un podcast en disant « c'est bon, on est tranquilles, on est derrière notre micro, on peut enregistrer en pyjama, personne ne va nous voir, on ne va pas avoir des haters qui vont nous... » commenter notre physique, on ne va pas devoir se maquiller, on ne va pas avoir de filtre et tout. Et aujourd'hui, on voit l'explosion de podcasts vidéo en termes de découvrabilité. C'est vrai que si tu mets, et tu le vois toi sur ton podcast sur YouTube, tu fais certainement plus de vues sur YouTube que tu fais d'écoute sur les plateformes d'écoute. Donc, ce qui veut dire qu'il y a quand même un effort de découvrabilité, en tout cas un... un coefficient d'extrapolation quand tu as la vidéo pour faire exploser tes écoutes et en tout cas faire découvrir ton podcast que tu n'as sur les plateformes d'écoute. Et les plateformes d'écoute, aujourd'hui, moi, ce week-end, j'ai eu un commentaire et un avis sur Apple Podcasts où la personne avait titré « Superbe » , avait mis une étoile sur cinq et avait fait un super commentaire. Donc, tu te rends compte déjà que l'expérience client pour noter Apple Podcasts, sur Apple Podcasts, c'est compliqué. Sur Spotify, il faut que tu aies écouté tous les épisodes pour pouvoir mettre une note. Et nous, il faut qu'on passe du temps à éduquer les gens qui ne sont pas en direct. On ne peut pas répondre aux commentaires sur Apple Podcasts. On peut le faire aujourd'hui sur Spotify. Donc, en fait, ils ne nous aident pas, en fait. Ils n'aident pas du tout les créateurs. Donc, il y a beaucoup... Donc, voilà, on ne passe même plus du mouton à un sac-pattes, mais à cette patte parce qu'il faut qu'on explique. comment mettre un avis et cinq étoiles. Et c'est en ça que les plateformes d'écoute aujourd'hui ne participent pas à mettre en avant nos podcasts. Ils ont encore une logique qui est très streaming musical et pas streaming podcast. Et sans doute que derrière, nous, le podcasteur indépendant, on est un petit peu la dernière roue du carrosse parce qu'ils vont mettre en avant... les studios de podcast, donc tous les podcasts qui sont faits par les studios de podcast, et les podcasts radio. Donc oui, c'est génial. Ils font beaucoup plus d'audience que nous. Ils ont des prods qui sont incroyables dans les studios de podcast. Et aujourd'hui, Podcaster Indépendant, qui se lance, c'est des anciens de Radio France, c'est des anciens journalistes de Radio France et c'est des anciens ingénieurs du son. Donc en fait, nous, le petit Podcaster Indépendant. on passe encore, et je ne devrais pas dire petit podcasteur, c'est vraiment le podcasteur indépendant aujourd'hui passe pour le podcast artisanal, ce qu'il n'est pas. Parce que derrière, c'est des vraies productions, c'est souvent des reconversions. Il y a une vraie recherche aujourd'hui qui est faite et on se met une pression qualitative dans ce qu'on délivre aujourd'hui parce que c'est de l'audio et que l'audio, on ne peut pas se tromper. La première impression est toujours la bonne.

  • Speaker #1

    C'est marrant ce que tu dis parce que moi, je me retrouve un peu dans les deux parce que moi, je viens de la télé. Donc évidemment, j'ai plus de facilité. Alors, j'étais tout le temps cachée derrière la caméra. Donc pour moi, la difficulté, ça a été de passer devant la caméra pour mon podcast. Mais du coup, pour moi, le côté vidéo, ça me paraissait un peu inné parce que j'étais réalisatrice. Donc ça vient de ce que j'aime faire et de mes compétences que j'ai pu acquérir. Mais en même temps, j'adore le côté audio un peu. plus intime, plus cachée aussi. Mais c'est vrai que moi, je me suis lancée beaucoup plus tard que toi. J'ai fait que là, j'en suis qu'à mon neuvième épisode. Ça fait à peu près six mois. Et je me disais, en se lançant en 2025, ça me paraît impossible d'arriver aujourd'hui sans la vidéo quand tu te lances maintenant. Donc, ça n'a pas été vraiment... Je ne me suis pas trop posé la question. Mais c'est vrai que parfois, je vois, il y a des débats. Parfois, je suis même au milieu sur les réseaux. Ça me fait rire sur le podcast vidéo, le podcast audio. Mais je ne sais pas ce que toi, tu conseillerais à quelqu'un, une jeune femme qui veut lancer son média aujourd'hui, son podcast, tu lui conseillerais quoi ? Côté même audio ou vidéo, ou même tout court ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment hyper, hyper difficile. Mais je pense que le podcast vidéo est presque indispensable et obligatoire. Parce que tu viens ici, tu fais une séquence vidéo. Ensuite, ta séquence vidéo, tu... tu peux faire plusieurs réels, tu peux faire des extraits. Donc, c'est très facile. Et je sais même qu'il y a des formules où ils te font le réel directement. Et ça ne te coûte pas des centaines d'euros. On parle d'une dizaine d'euros, quelques dizaines d'euros. Après,

  • Speaker #1

    moi, je ne le fais pas parce que du coup,

  • Speaker #0

    je suis réalisatrice. C'est ta zone de génie. Mais en fait, moi, je pense évidemment que la première chose, c'est savoir c'est quoi sa zone de génie, là où on va pouvoir, nous, être hyper productrice, notre valeur ajoutée. Pourquoi on le fait ? C'est ensuite de s'entourer d'un ingé son. Il y en a beaucoup aujourd'hui. C'est très facile. Et d'avoir la vidéo, parce qu'on peut avoir... Tu fais ton logo en néon. La petite tasse. Et je pense qu'en fait, c'est très facile pour la découvrabilité et pour ne pas passer trop de temps sur la promotion. On peut lancer en plus la vidéo aujourd'hui. Et je crois que c'est Mathieu Stéphanie qui disait « Demain, on va tous être créateurs de contenu, que ce soit d'un podcast ou que ce soit d'une chaîne YouTube. » Et je pense que YouTube, aujourd'hui, tous les YouTubeurs lancent leur podcast, toutes les créatrices de contenu sur Instagram lancent aussi leur podcast. Donc en fait, on va être obligés d'être sur de la vidéo. Donc le mettre tout de suite dans la programmation, je pense qu'il ne faut pas... pas partir sur un podcast trop compliqué, il faut être beaucoup plus focus sur c'est quoi ma proposition de valeur, avoir plutôt une stratégie éditoriale, passer du temps, où est-ce que j'emmène, à qui je m'adresse, où est-ce que j'emmène mon auditeur, et privilégier un canal de promotion. Moi, j'ai fait le choix de LinkedIn parce que pour moi, c'était beaucoup plus simple. Je voulais vraiment développer et devenir cette référence de l'empowerment des filles. sur LinkedIn. Donc, il y avait plutôt un enjeu de marque personnelle. Et c'était facile pour moi. Alors qu'Instagram, c'est qu'il y a depuis un mois, j'ai compris des choses.

  • Speaker #1

    Mais ça cartonne.

  • Speaker #0

    Et là, ça cartonne. J'ai trouvé la formule magique et c'est tant mieux. Mais aussi, je pense que j'ai trouvé la formule magique parce que l'algo a changé, qu'aujourd'hui, ils mettent beaucoup plus en avant les carousels et que le storytelling a plus sa place. aujourd'hui sur Instagram qui a un an où effectivement le réel, il fallait qu'il soit hyper chiadé, etc. Mais aujourd'hui, on ne peut pas se passer, quand on lance un podcast, de ne pas avoir sa chaîne YouTube et on ne peut pas se passer de promotion. Donc, soit ça passe par une newsletter, soit ça passe par faire une stratégie sur LinkedIn. Mais avant tout, il faut vraiment trouver son axe, son élément différenciateur parce qu'on a une profusion aujourd'hui de podcasts. Je crois qu'il y a une stat de 90% des podcasts ne survivent pas après les 10 premiers épisodes.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis au 9e à l'enregistrement. Ça vient de se passer pour moi.

  • Speaker #0

    Non, mais évidemment, parce que ça prend du temps, ça va à une résilience. Et je pense que ce qui est aussi très important, c'est la notion de saison. C'est en fait de ne pas lancer... Alors moi, à Nouvelles Héroïnes, j'ai lancé le premier épisode la veille de mon accouchement. J'étais en pleine contraction. Mais je pense que j'avais plutôt besoin de lancer pour le lancer. Je pense qu'il faut lancer son podcast quand on a 10, 15 épisodes dans la boîte pour être serein ensuite sur la promotion et de travailler en logique de saison et même et ensuite faire peut-être quand il y a des vacances, de faire soit des rediffusions, faire un contenu un peu plus léger, de faire des best-of. Là, par exemple, sur le podcast Jeunesse, j'ai vu qu'il y a beaucoup d'épisodes où c'est trois histoires pour les 6-7 ans. quatre histoires pour partir à l'aventure. En fait, tu repackages toutes tes histoires.

  • Speaker #1

    J'ai vu que Louise Aubéry, elle faisait ça aussi. Elle reprenait des thèmes de ses précédents épisodes. C'était très smart. Elle en refaisait un grand épisode. Je n'ai plus les thèmes comme ça en tête, mais elle reprenait un grand thème, la confiance en soi ou quelque chose comme ça. Elle reprenait des extraits. Je me suis dit, c'est très smart.

  • Speaker #0

    Aussi, et même dans les épisodes, quand tu as souvent la signature du podcast, où tu vas demander... un livre, une chanson, une recommandation, essayez de trouver tous ces petits bonus possibles. Quand tu penses stratégie éditoriale, tu ne penses pas uniquement le contenu de l'épisode. Qu'est-ce que tu vas pouvoir réutiliser, recycler comme contenu, pour en faire plein de petits contenus ? Un contenu que tu vas mettre dans ta newsletter, un contenu que tu vas mettre sur LinkedIn, un contenu que tu vas mettre sur Instagram. Il faut le voir de façon beaucoup plus large. C'est pour ça que l'éditorial est... est vraiment indispensable. Il faut plus passer du temps sur l'éditorial que le logo ou la vignette.

  • Speaker #1

    Je te le dis en off, on aime bien raconter un peu les coulisses. Comment ça se passe quand tu décides de faire un épisode ? Déjà, comment tu choisis une femme dont tu as envie de raconter l'histoire ? Moi, ce que j'adore et ce que j'avais dit, déjà dans la reco, je ne sais plus, il y a un ou deux ans, quand j'avais recommandé ton podcast, J'adore le sound design, j'y suis super sensible. Il y a vraiment tout un univers sonore qui nous embarque à chaque fois. Je sais que c'est beaucoup de travail. Tu peux nous raconter un petit peu comment ça se passe pour créer un épisode ?

  • Speaker #0

    Alors, la création d'un épisode, il y a plusieurs éléments. Il y a soit le caractère opportuniste, c'est-à-dire que tu as un marronnier, tu as un buzz. L'année dernière, il y avait les Jeux Olympiques, donc j'avais prévu une saison, l'été, où c'était je crois 12 épisodes avec des sportives olympiques et paralympiques, vraiment un mix des deux, avec des anciennes championnes. pour jouer sur le caractère un peu nostalgique, Laure Manodou, et des toutes nouvelles, des toutes jeunes, Mélanie de Jésus de Santos, une gymnaste, et Simone Bals, que j'avais d'ailleurs déjà diffusée. Donc je marche beaucoup au buzz et à l'opportunisme. Quand Nina Métayer est devenue la première chef pâtissière du monde, j'ai fait, je crois, son histoire en trois jours. En violette d'orange à... partait sur le Vendée Globe. Je crois qu'elle partait le 10 novembre. J'ai diffusé son histoire le 13 novembre. Ayana Komora, il y a ce buzz sur le fait qu'elle va être à la cérémonie d'ouverture. Je crois que j'ai aussi fait son histoire très, très vite. Donc, il y a une notion d'opportunisme, de buzz, parce que je suis un podcast jeunesse. Je ne suis pas un CEO de podcast, je ne suis pas une radio. Donc, je joue beaucoup sur le référencement naturel. Donc, le SEO sur les plateformes d'écoute n'est absolument pas à négliger. Je sais que j'avais fait « F. Gilles, Miss France » le samedi de l'élection de Miss France. Ça avait cartonné. Donc voilà, il y a ce caractère opportunisme. Ensuite, moi, je veux vraiment parler à tout le monde. Donc je vais voir différents profils, très divers. Donc il y a mes coups de cœur. Maud Preveau en était un. Il y a Zoé Closure qui avait gagné l'Eurovision Junior. Elle avait une actualité. Elle se lançait au paradis latin. Moi, elle m'était beaucoup demandée par les auditrices. Donc, en fait, c'est un jeu de les suggestions des auditrices, leurs attentes, beaucoup de chanteuses. Et ensuite, elle avait une actualité. Et après, c'est les coups de cœur, c'est de jouer sur ce mix. Il faut que ce soit écoutable, je ne sais pas si ça se dit, par la maman ou le papa, en tout cas par les parents. et la fille ou le garçon. J'essaie toujours de ne pas être trop dans la jeunesse Odyssée parce que je sais que les mamans et les parents écoutent. Dans la voiture, dans les transports. C'est vraiment devenu un rituel le mercredi soir de filles et parents qui écoutent. Et c'est pour ça que le 110e est important pour moi. Au début, je faisais beaucoup de rappels nostalgiques. Tu vois, il y avait beaucoup de rappels des années 80, 90. Alors, ça me prenait beaucoup, beaucoup de temps parce qu'au début, c'est moi qui gérais toute la partie sound design. Aujourd'hui, je délègue, mais toujours dans mes briefs, c'est important. J'en mets un peu moins aujourd'hui. J'essaye d'être... Le fait que ça me prenne quand même beaucoup moins de temps. Mais c'est important, en fait. d'avoir une narration cohérente, d'avoir toujours un fil rouge.

  • Speaker #1

    Un côté très immersif, en fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Pourquoi je raconte cette histoire à cet instant-là ? Par exemple, là, je vais raconter l'histoire d'une sage-femme, parce qu'on était autour de la fête des mères. Voilà, c'est toujours un concours, en fait, éditorial. L'éditorial, je pense que ça me vient d'M6, où on était beaucoup sur le buzz, et Lagardère aussi, on jouait beaucoup sur le buzz. Et ensuite, il y a cette phase d'écriture, qui me prend maintenant ça me prend beaucoup moins de temps j'essaye de faire entre 8 et 15 minutes et ensuite voilà j'écris je vais enregistrer alors soit j'enregistre en studio mais ça passe toujours par un ingé son à part quand c'est méga méga urgente urgence et voilà pour les off Comme je fais tout, je ne sais pas ce que tu veux.

  • Speaker #1

    Ça m'intéressait de savoir qu'il y avait un côté actuel.

  • Speaker #0

    Surtout pour les JO,

  • Speaker #1

    tu as beaucoup travaillé, tu en as sorti énormément.

  • Speaker #0

    J'en ai sorti. Je pense qu'il faut construire son podcast comme un média. Les médias, la presse, ils ont leur marronnier. Sur la journée du 8 mars, j'ai sorti Simone Veil. Il faut jouer sur l'actualité, l'opportunisme, le buzz. Parce que les autres, Guillaume Pley, il joue aussi beaucoup sur le portinisme et le buzz. Donc voilà, et après, parler aussi, j'avais raconté l'histoire d'une jeune skateuse de 15 ans. Je m'autorise à raconter des profils qui ne sont pas forcément extrêmement connus, mais qui, moi, m'ont touchée. Maud Prévost n'était pas du tout connue. Enfin, elle avait joué dans le film We Have a Dream l'année dernière. Et en fait, c'est un des épisodes les plus écoutés.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu l'es prévient avant ?

  • Speaker #0

    Alors, toutes, ça c'est un peu le off du off, c'est que Ayana Kamoura, Taylor Swift ou Angèle, non. En fait, je leur envoie, généralement j'envoie un message à l'agent ou sur leur Instagram, j'ai pas de réponse. Et comme c'est un contenu jeunesse, une histoire qui est belle, qui est valorisante, il n'y a pas de propos diffamatoires. Voilà, elles sont prévenues après parce que je les tag, je les mentionne dans un post Instagram. Généralement, c'est les posts qui deviennent viraux sur LinkedIn. J'ai fait un post sur Clarisse Crémer et je crois que j'ai dû faire 200 000 ou 300 000 vues. Et pareil, je crois que sur Instagram, que ce soit sur LinkedIn ou Instagram, c'est vraiment cartonné. Donc, elles doivent être au courant, pas récochées. Mais voilà, je ne suis pas TF1 ou M6 encore.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous partager le plus beau retour d'une maman ou d'une jeune femme, ou peut-être d'un petit garçon que tu as eu, ou peut-être plusieurs ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a beaucoup, mais je vais dire la plus récente. En fait, il y a une jeune fille de 12 ans qui s'appelle Emma, qui m'a écrit il y a quelque temps et qui me dit, ben voilà, je voulais vous remercier parce que moi, je vous écoute sous la douche, dans le métro, tout le temps, je réécoute tout le temps tous les épisodes. J'ai beaucoup plus confiance en moi et j'aimerais faire un stage avec vous parce que je veux savoir comment faire un podcast, je veux vous accompagner. J'ai plein de suggestions d'héroïnes. Et en fait, cet email venait après une vague de haters suite à un article dans un média où j'avais eu que ça n'intéressera qu'une femme sur dix, que de toute façon... Les femmes qui écouteront ce podcast termineront sur Instagram en maillot de bain pour avoir des abonnés. Et en fait, j'avais eu cette vague de haters. Et je reçois ce message d'une jeune fille de 12 ans qui m'écrit depuis la boîte email de sa maman pour me dire merci. Et en fait, j'en reçois toutes les semaines. Je reçois ce type de message. J'ai aussi une autre petite fille, Iliana, qui a 9 ans, qui est venue me voir. Sa maman lui a fait la surprise au salon de Montreuil où je faisais la dédicace du livre Nouvelle Zéroïne. Elle est venue avec sa fille, c'était une surprise. Et justement, à l'épisode 100, j'invite trois auditrices à venir m'interviewer et elle fera partie du casting. Donc, en fait, c'est tous ces retours de savoir que mon podcast, indépendant, parti de rien, aujourd'hui touche des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans et ça les aide à avoir plus confiance en elles.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. Moi, ça m'a fait penser à... Il n'y a pas très longtemps, dans mon entourage, il y a des personnes qui ne comprennent pas forcément ce que je fais et ma reconversion. Et la semaine dernière, j'ai eu ma première accréditation presse au nom de Je te le dis en off. J'étais tellement fière. Et en fait, je me suis retrouvée dans un univers, c'était un podcast justement unique.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, au Festival Unique, au Parc Floral.

  • Speaker #1

    Qui était super justement pour parler de l'égalité des chances. Et dedans, j'ai fait un peu du contenu sur la représentation dans les médias, un sujet qui est super important pour moi. Et j'étais super émue. Et j'y suis allée, j'ai croisé des abonnés. Et c'était la première fois vraiment que ça m'arrivait de croiser des auditeurs. Et parfois, on a aussi besoin de ces retours-là, parce que ce qu'on disait, c'est très dur quand on est toute seule, qu'on a son média. Il faut quand même, je dis, il faut aller s'arracher et arracher pour se faire connaître. et d'avoir ces retours-là ou ces reconnaissances, ça... pas de prix et j'étais ultra émue pendant toute la journée de me dire ok ça y est je suis un média, j'ai une accréditation et c'est un moment super fort donc j'imagine ces retours à quel point surtout quand tu sors d'une vague de haters ça doit te faire du bien oui et surtout quand c'est des jeunes filles incroyable et est-ce que tu penses alors est-ce que tu penses qu'on aura toujours besoin de nouvelles héroïnes parce que tu penses qu'il y aura toujours ce travail à faire là d'avoir des rôles modèles en tant que femme ou est-ce que t'espères qu'un jour Amé.

  • Speaker #0

    Plus que jamais, plus que jamais, quand on voit le monde dans lequel on est ultra patriarcal et qui s'enfonce là-dedans, tant que les décisions sont prises par des hommes sur le plan politique, enfin sur tous les plans, tant qu'on n'aura pas la parité des femmes en comité de direction, tant que les... Les jeunes filles auront beaucoup de mal à prendre la parole en classe, dans les assemblées. Oui, ce sera hyper important. Et je vais te donner un exemple aussi en off. Il y a un mois, il y a 15 jours, j'ai organisé un enregistrement public en présence d'un collège de quatrième où j'interviewais une nouvelle héroïne. Et en fait, j'ai vu une assistance où il y avait des garçons et des filles. C'était mixte. Les garçons étaient les premiers à prendre la parole pour poser des questions souvent extrêmement naïves, très terre à terre. Les filles ont mis beaucoup plus de mal. Et quand elles prenaient la parole, elles respiraient. C'était très dur pour elles, mais c'était les questions les plus intimes, les plus profondes. Et donc, en fait, tant que ce n'est pas inversé, je continuerai. Et surtout que mes filles sont encore très petites, donc elles ont plus que besoin de rôles modèles. Et surtout des nouveaux modèles féminins qui ne sont pas ceux qui imposent une société, qui ne rentrent pas dans la case princesse à la recherche du prince charmant, qui se réalisera seulement à travers un homme et pour un homme.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une nouvelle héroïne que tu aimerais rencontrer ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est hyper difficile comme question. Vraiment hyper difficile. On ne me l'a jamais posé. Alors, autant te dire que j'en ai beaucoup. En fait, il y a beaucoup d'aventurières. J'aimerais beaucoup rencontrer en vrai Clarisse Kramer, des jeunes femmes qui sont parties comme ça en mer, violettes d'orange, pendant des mois, qui se sont retrouvées seules, face à elles-mêmes, dans une nature révoltée. Et là où, que soit l'homme ou la femme, n'a absolument pas le dessus et ne gagnera pas. Donc ça, ça m'impressionne beaucoup.

  • Speaker #1

    Si elle nous écoute.

  • Speaker #0

    Si elle nous écoute. Après, les femmes politiques, Michelle Obama, des personnalités, oui, qui sont impressionnantes. Viola Davis. Mais je sais qu'un jour, je les rencontrerai. Enfin, là, je ne suis pas si loin.

  • Speaker #1

    on arrive vers la fin de l'épisode est-ce que tu as envie de partager avec nous c'est quoi tes nouveaux rêves pour Nouvelles Héroïnes, est-ce que t'as des projets concrets qui vont arriver ou est-ce que t'as des rêves que t'aimerais bientôt réaliser ?

  • Speaker #0

    Alors moi mon rêve pour Nouvelles Héroïnes c'est que ce soit que ça devienne une émission en radio même si aujourd'hui les jeunes n'écoutent pas forcément la radio mais je pense que c'est important pour les parents d'écouter ces nouveaux modèles d'avenir. Et moi, j'ai envie d'en faire une émission de télé. Je rêve des rencontres du papotin version mon émission préférée. Je rêve d'avoir une nouvelle héroïne autour tous ces enfants, ces adolescents qui lui posent une question. On l'a déjà réalisé avec un enregistrement public, avec des marques, donc je ne vois pas pourquoi en télé ce n'est pas possible. Mais moi, c'est mon rêve, les rencontres des nouvelles héroïnes.

  • Speaker #1

    Génial, moi j'aimerais trop voir ça aussi. Est-ce que pour les gens qui ont envie de te retrouver, de te suivre, où est-ce qu'ils peuvent aller ? Sur quel réseau ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très réactive sur LinkedIn. Donc, ils peuvent me suivre sur LinkedIn, Céline Steyer. Instagram aussi. Ça commence où ? M'écrire par mail. Je suis très réactive à toutes les demandes.

  • Speaker #1

    Et donc tu sors un épisode tous les mercredis, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Je sors une nouvelle histoire tous les mercredis. Le samedi, c'est généralement un bonus qui peut être soit une bande-annonce, soit la programmation du mois à venir, soit un coup de cœur, soit une rediffusion. Super.

  • Speaker #1

    Et dernière question que je pose à chaque fois. Qui aimerais-tu entendre à ce micro pour raconter justement les coulisses de son média ou d'un média, de sa vie de journaliste ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais bien que tu aies une Louise Aubry qui raconte comment elle a réussi à être sur France Inter. C'est incroyable. Comment elle compose son équipe aujourd'hui, quelque chose d'assez opaque, je n'arrive pas à savoir. Comment elle arrive à tout gérer, parce que j'ai l'impression qu'elle est vraiment présente partout, omniprésente. Et une Salomé Sack, je trouve qu'elle est ultra... J'aimerais beaucoup la voir à mon micro. Pour l'instant, apparemment, c'est compliqué. Très occupée. Qui est très occupée, mais je ne désespère pas pour 2026. Mais oui, en fait, ces femmes qui ont réussi, ou en tout cas qui ont arraché cette place pour être à la tête d'une émission radio ou être en tête d'affiche d'une émission télé radio.

  • Speaker #1

    J'écoute le podcast que j'écoute le plus, c'est celui de Louise Aubéry, je l'aime beaucoup. Souvent, j'en parle dans mes contenus. Et ce qui me passionne, c'est que souvent, je fais comme toi, j'aide les gens aussi à lancer leur podcast. Et souvent, on me dit, Louise, elle fait beaucoup d'écoutes, elle est super. Et je leur dis, mais regardez depuis quand ces femmes ont lancé leur podcast. Louise, il me semble qu'elle l'a sorti avant le confinement. Donc en fait, elle a des centaines d'épisodes derrière elle. Donc c'est beaucoup de travail. Et ce que j'essaye d'expliquer aux gens, c'est que leur place, elles ne l'ont pas volée, elles ne sont pas opportunistes. C'est des filles qui ont travaillé de dingue. Et que, voilà, Louise, elle est là depuis très longtemps.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est depuis 2017 ou 2010. Oui,

  • Speaker #1

    je fais ça, ce que j'avais en tête.

  • Speaker #0

    2017, donc en fait, elle a une longue traîne qui est incroyable. Et en fait, oui, elle a beaucoup, beaucoup travaillé. mais aujourd'hui comment elle fait en fait pour pour tout gérer.

  • Speaker #1

    Abbé Salomé aussi, elle m'impressionne beaucoup parce que elle parle de sujets sur les réseaux qui sont très difficiles, notamment l'extrême droite et elle est beaucoup critiquée, elle se prend beaucoup de remarques horribles et je trouve qu'elle est ultra inspirante de voir qu'elle continue à prendre la parole sur des sujets aussi importants malgré tout ce qu'elle prend dans la figure.

  • Speaker #0

    Et surtout qu'elle doit prendre beaucoup, beaucoup plus qu'un homme, qu'un journaliste qui va parler exactement de la même thématique. Donc comment elles arrivent à gérer cette pression, ces haters, à garder la tête froide et toute cette charge mentale en plus sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'espère que tu les auras peut-être dans ton podcast. Merci pour cet épisode. C'était trop cool, trop contente de te rencontrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Mélanie.

  • Speaker #1

    Et puis le podcast revient, c'est un lundi. Un lundi, toutes les deux semaines. Et du coup, rendez-vous pour le prochain épisode. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Mélanie.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Vous le savez, pour soutenir le podcast, on s'abonne à la chaîne YouTube. On commente, on partage, on met une note sur Spotify. Rendez-vous dans 15 jours pour l'épisode 10. Pour un épisode avec un invité très spécial. À très vite. Je te le tiens.

Description

🎧 Céline Steyer est la créatrice du podcast jeunesse à succès Nouvelles Héroïnes, un format audio engagé qui raconte aux petites filles ( et petits garçons) des parcours de femmes inspirantes, réelles et trop souvent invisibles.

Parce qu’on ne devient pas ce qu’on ne voit pas, la représentation des femmes dans les médias dès l’enfance est essentielle : plus on raconte de rôles modèles inspirants, plus on donne aux filles le pouvoir d’oser.

Dans cet épisode, on a échangé sur :
✨ pourquoi les petites filles ont besoin de nouveaux récits pour oser,
✨ comment représenter les femmes autrement dans les médias jeunesse,
✨ créer un podcast indépendant quand on est une femme dans l’audio,
✨ comment monétiser son podcast et se faire une place parmi la concurrence.


🎧 Céline partage aussi les coulisses de Nouvelles Héroïnes, le podcast et le livre, les défis de financement, et son engagement pour transmettre des histoires vraies, puissantes et accessibles.


📲 Suivre Céline :
Instagram : @nouvellesheroines.podcast
Podcast : Nouvelles Héroïnes (disponible sur toutes les plateformes)


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey ! Je te le tiens, hop ! Dans le podcast, on ne donne pas ta place. Il faut presque l'arracher.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir, quand on est une petite fille, d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    J'ai grandi avec des héroïnes Disney. Cendrillon, Blanche-Neige. Je n'ai pas pu me construire moi, que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince Armand, vient la délivrer. Aujourd'hui, je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles. qui puisse lui ressembler, dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier. Sophia Nau, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace, elle a 14 ans. Quand elle voit dans son écran de télévision Claudie Aigneré, on est en 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit, si elle a pu aller dans l'espace... Moi aussi, je peux le faire. Et c'est comme ça qu'on se construit, parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire.

  • Speaker #1

    Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news,

  • Speaker #1

    don't talk to me. Alors, tu es devenu un métier, donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi, c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital, fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Dans cet épisode 9, je reçois Céline Steyer. Créatrice du podcast Nouvelles Héroïnes, un podcast jeunesse qui a pour but d'inspirer les petites filles et les petits garçons à oser plus. On a parlé rôle modèle dans les médias, mais aussi de l'économie du podcast et comment prendre sa place en tant que femme. Hello Céline.

  • Speaker #0

    Coucou Mélanie.

  • Speaker #1

    Je suis trop contente de te recevoir dans le podcast. Tu es podcasteuse toi aussi, auteure aujourd'hui. On dit auteure ou autrice d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi je dis autrice.

  • Speaker #1

    Et maman ?

  • Speaker #0

    Et maman.

  • Speaker #1

    Moi, j'adore beaucoup ton podcast. On va raconter un peu comment on s'est rencontrés. Mais est-ce que déjà, tu peux te présenter ?

  • Speaker #0

    Je suis Céline Steyer. Effectivement, je suis maman de deux petites filles et la créatrice du premier podcast francophone qui donne confiance aux filles et qui s'appelle Nouvelles héroïnes, dans lequel je raconte des histoires vraies de femmes inspirantes.

  • Speaker #1

    Je raconte toujours un peu au début du podcast les offres de comment j'invite les personnes parce que je ne les choisis jamais au hasard. Nous, on s'est rencontrés sur les réseaux sociaux, je crois. Est-ce que tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que tu avais fait un réel où tu mettais en lumière Nouvelles Héroïnes et que tu adorais écouter une histoire. Et j'avais trouvé ça déjà super sympa que tu fasses un réel pour moi, pour faire la promotion du podcast. Et c'est comme ça qu'on a échangé.

  • Speaker #1

    Puis on a fini par échanger sur les réseaux et je me suis dit, ça y est, j'ai mon propre podcast, donc je vais pouvoir recevoir Céline. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le principe, comment est né ton podcast ?

  • Speaker #0

    Alors mon podcast, il est né un soir de confinement. J'avais ma petite fille qui avait un an à cette époque-là. Et en fait, je me posais plein de questions sur le monde après le Covid, comment l'élever dans ce monde, comment lui donner confiance. Et j'ai regardé ma bibliothèque et j'ai vu que j'avais que des livres avec où le masculin l'emportait sur le féminin. Comme Le Petit Prince, Petit Oursemain, Trop Trop. Je me suis dit, je ne peux pas l'élever dans un monde comme celui-ci. Donc, j'ai pris le livre La BD Les Culottés de Pélénope Bajieu et j'ai commencé à lui lire l'histoire de la femme à barbe qui s'appelle Clémentine Delay, qui a bien existé au fin du 19e siècle. Et évidemment, ma fille a un an, elle ne regarde que sa mère ébahie et sourit quand elle lui raconte cette histoire. Et à la fin de cette lecture, Je me suis posé plusieurs questions, je me dis, tiens, moi je ne savais pas que les femmes à barbe, ça existait. Donc soit elles étaient invisibilisées, soit elles se cachaient, soit elles avaient honte, soit on avait honte d'elles. Et puis je retourne dans le salon, je vois mon mari et je lui dis, tiens, si moi aussi je racontais des histoires vraies, mais de femmes d'aujourd'hui qui vivent dans ce monde-là, dans lequel va grandir ma fille. Et comme à l'époque je chantais, j'avais un micro dans l'armoire, il m'a dit, tiens, prends le micro. et commence à enregistrer ton podcast. Et c'est comme ça qu'est née Nouvelles Héroïnes, donc d'un besoin de transmission, d'histoire qui donne confiance à ma fille.

  • Speaker #1

    Tu disais que quand tu regardais ta bibliothèque, il manquait en fait de rôle modèle, c'est ça, pour ta petite fille ? Pourquoi tu penses que c'est important pour grandir quand on est une petite fille et qu'on va devenir une femme d'avoir des rôles modèles ?

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai grandi, je suis un pur produit des années 80, donc j'ai grandi avec des héroïnes Disney, Cendrillon, Blanche-Neige, mais aussi des héroïnes de Conte, le petit chapeau rond rouge, et du coup en fait j'ai pas pu me construire moi. En tout cas parce que moi j'ai grandi avec cette image de la jeune fille qui attend patiemment le prince charmant, qui vient la délivrer, qui va la sauver et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Donc j'avais ce schéma-là. Et donc quand je regarde cette bibliothèque, oui j'avais des livres quand même de Marie Curie, Frida Kahlo, mais qui sont des femmes qui ont évolué dans un autre temps. Et aujourd'hui je voulais proposer à ma fille et à toute une génération des modèles qui puissent lui ressembler. dans lesquelles chaque fille puisse se retrouver, s'identifier, se dire « Ah ben tiens, elle, j'ai fait beaucoup pendant les Jeux Olympiques, j'ai raconté des histoires de sportives, mais j'ai aussi raconté des histoires de sportives olympiques, paralympiques, et de montrer que c'était possible, quand on a été amputé d'une jambe à la naissance, de faire du basket-fauteuil, de gagner des médailles. » Et donc, en fait, c'est toute cette envie de dire, bon, ben voilà. Vous pouvez vous identifier. Ces femmes, elles ont surmonté des obstacles. Et c'est comme ça qu'on se construit. On se construit parce qu'on se dit, tiens, si elle, elle a pu le faire, moi, je peux le faire. Je donne beaucoup cet exemple. Il y a deux exemples que je donne sur les modèles féminins. Il y a Sophie Hanno. Sophie Hanno, qui est la deuxième astronaute aujourd'hui qui va aller dans l'espace. Elle a 14 ans quand elle voit dans son... dans son écran de télévision, Claudie Aigneret, on est en 1996, en août 1996, elle la voit aller dans l'espace. Et en fait, Sophie, c'est une jeune adolescente, elle rêve déjà d'étoiles. Quand elle la voit aller dans l'espace, elle dit si elle a pu aller dans l'espace, moi aussi je peux le faire. Il y a un autre exemple que je donne qui est celui de Maude Pruveau. Maude Pruveau, c'est une jeune fille qui a été amputée d'une jambe à la naissance. Et donc, elle a grandi avec une prothèse. qu'elle a cachée, qu'elle a cachée avec de la mousse. Et un jour, elle a voulu faire de la danse. Sa mère lui a dit « Oui, bien sûr, on va t'acheter le tutu » . Et donc, elle a caché cette prothèse.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Elle ne l'a jamais montrée. Et un jour, elle participe à un événement où elle voit Tiffaine Soldé. Tiffaine Soldé qui est une championne paralympique en athlétisme. Et donc, elle la voit avec sa prothèse métallique. Quand elle la voit, elle dit « Waouh ! » elle est super belle, elle a confiance en elle, je veux être comme elle. Et à partir de ce moment-là, ça a vraiment été un déclic chez elle, elle a pu enlever sa prothèse et devenir ce qu'elle avait toujours envie d'être, être soi, devenir en fait mode prudeau. Et c'est en ça, ces modèles qui sont très importants de transmettre aux jeunes générations aujourd'hui. Pour les filles, mais aussi pour les garçons, parce que c'est important qu'un garçon qui écoute une super sportive ou une scientifique ou une exploratrice, une aventurière, se disent « Waouh, il n'y a pas que Indiana Jones qui va dans la jungle, il y a aussi des femmes qui peuvent le faire » . Donc en fait, ça inspire, ça donne confiance, ça permet aux jeunes filles de trouver plus rapidement leur place, de sortir un petit peu le moule dans lequel la société, on essaie vraiment de les mettre à l'école, dans la rue et souvent à la maison aussi. On est les premiers responsables, nous, parents. de les sortir de cette case pour prendre leur place dans la société.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses qu'en tant que femme, c'est encore plus important d'avoir des rôles modèles parce que peut-être on s'autorise moins à rêver grand ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment. Alors ça, rêver grand, j'interviewais une jeune femme qui disait « Rêver grand, c'est rêver sans contraintes. » C'est rêver sans limites. Tu n'as pas de contraintes matérielles. Et c'est vrai que je le vois dans la cour de récréation de ma fille ou au parc, les garçons en fait, ils sont déjà dans cette... Dans ce choix de rêver grand, il s'imagine déjà aventurier, explorateur, alors que la fille, elle va déjà attendre l'aval de ses parents, attendre l'aval de la société, tamponner que c'est bon, tu peux le faire. Et puis souvent, nous, parents, on est là, on fait attention, non, c'est trop dangereux. Le petit garçon, il va y aller, il va sauter. La fille, elle va être beaucoup plus dans la prudence, elle va voir est-ce que j'ai confiance en moi, est-ce que je peux le faire. Donc en fait, oui, c'est hyper important parce qu'aujourd'hui, en fait, ils ne sont pas, dès le plus jeune âge, dans cette égalité des chances et dans cette égalité de rêver grand. au même âge.

  • Speaker #1

    J'avais lu une étude, je n'ai plus le chiffre en tête, mais qui disait que les petits garçons dans la cour de l'école, ils prenaient la globalité et une place énorme dans la cour et que les petites filles, elles étaient plutôt en périphérie. Donc déjà, même dans la cour de l'école, on voit déjà cette différence un petit peu de façon d'être ou comment la société un peu nous façonne. Et dans une interview, tu disais que le sexisme, il commence à la maison, il évolue à l'école, dans la cour de récré, il explose sur les réseaux. C'est aussi pour ça que tu as eu envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et là, je pense qu'on est complètement responsable parce que les cours de récréation, l'école, ne participent pas à barrer ce sexisme. Déjà, tu regardes une cour de récréation, le terrain de foot, il prend 80% de l'espace. Tu as une marrelle dans un coin, tu n'as pas une grande marrelle qui prend tout l'espace. Donc, en fait, effectivement, moi, ça m'a beaucoup choqué. Le sexisme commence à la maison. Parce que les enfants vont voir les tâches du papa, vont voir les tâches de la maman, vont voir que le papa, c'est peut-être celui qui rentre plus tard le soir. La maman, c'est celle qui s'occupe le plus, l'air du temps, des enfants. Et ensuite, à l'école, oui, que ce soit à l'école très tôt ou même au collège, souviens-toi des cours que tu as eu d'histoire. Est-ce que tu te souviens que tu as appris qui était Olympe de Gouges ? Quels étaient les auteurs en littérature que tu as appris ? et que tu as présenté au bac français. Voltaire, Belzac, Victor Hugo. Et je crois que ça fait très, très récemment qu'il y a Olympe de Gouche qui est présentée. Et aujourd'hui, je crois que pour le bac français de cette année en 2025, elle est étudiée. Mais sinon, en fait, alors qu'il y a eu des grandes écrivaines, que les femmes ont fait l'histoire, mais non, que ce soit dans les sciences, dans l'histoire, dans les mathématiques, eh bien, en fait, on ne présente que des figures masculines et on monte très vite à l'enfant. Même avec les règles de grammaire, on t'explique que le masculin, l'absurde révélateur, le masculin l'emporte sur le féminin. Et ça, c'est vécu comme une des plus grandes injustices. Quand j'interview des féministes aujourd'hui très engagées, elles me disent toutes que cette phrase-là a déclenché chez elles un sentiment d'injustice énorme. Et c'est vrai, quand ils pensent, mais il y a mille filles, il suffit qu'il y ait un homme pour ces « ils » .

  • Speaker #1

    Et justement, je regardais avant notre interview un petit peu, j'ai écouté ton épisode, tu as fait un épisode, l'épisode 100 où tu te racontes. Et quand tu parles de cet épisode, ça m'a fait sourire parce que tu dis que c'est pas facile et tu te sens pas légitime de parler de toi. Donc ça m'a fait sourire parce que je me dis, tu racontes des histoires de femmes qui ont réalisé leurs rêves, donc des histoires vraies de femmes qui ont réalisé leurs rêves. Je crois que monter ton média, c'était un de tes rêves. Et tu te sens quand même pas légitime de raconter ton histoire. Donc ça m'a fait un peu sourire de me dire... Même Céline, il y a ce côté un peu de femme qui n'ose pas ou qui ne se sent pas légitime.

  • Speaker #0

    Alors, l'épisode 100, dans le milieu du podcast, c'est genre un passage obligé. On se met une sorte de pression pour qu'il soit génialissime. Je me souviens de l'épisode 100 de Clémentine Gallet dans Bliss, Génération du Être Yourself, etc. Donc, je me suis mis une pression et j'ai mis beaucoup de temps à raconter mon histoire parce que moi, mon histoire... Elle est à mes yeux, tu vois, j'ai pas un destin extraordinaire, j'ai pas sauvé le monde et donc en fait je trouvais pas forcément ma légitimité. Il était important aussi, via cet épisode, que je montre mes vulnérabilités, que mon podcast s'appelle Nouvelles Héroïnes, mais il s'appelle Nouvelles Héroïnes, bien sûr, il y a des femmes qui ont des destins extraordinaires, mais il y a aussi des anti-héroïnes. des héroïnes de l'ombre qui ne cherchent pas, en fait, l'acte héroïque, qui ne cherchent pas le record, qui ne cherchent pas la coupe, le trophée, mais qui sont plutôt dans l'ombre et qui, par leur vulnérabilité, ont donné confiance à une fille, deux filles, trois filles. Et en fait, je me dis, si, et c'est en fait le retour que j'ai à cet épisode, que ça a créé aussi un lien et une proximité. avec mon audience, une audience qui est quand même des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans, 35% de l'audience de Nouvelle-Zéorine a moins de 18 ans, donc c'est hyper important de montrer aussi « ben voilà, vous avez droit d'être vous-même, vous avez droit de montrer des émotions, vous avez droit de ne pas paraître cette wonder woman et d'agir, de faire des actions, peut-être dans l'ombre, mais qui ont des grandes portées et qui mettent en mouvement. » d'autres personnes. Donc oui, ce côté légitimité, et aussi dans le podcast, en fait, la légitimité, c'est difficile de prendre sa place. Avant de préparer cette interview, je réfléchissais et je me disais, mais dans le podcast, en fait, on ne donne pas ta place. Il ne faut même pas aller la chercher, il faut presque l'arracher. C'est un constat combat au quotidien. Il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Et ça, je trouve que c'est déjà héroïque.

  • Speaker #1

    On en a parlé ensemble, justement, en préparant l'interview, de comment se renouveler tout le temps, de comment se faire remarquer, comment faire que son podcast soit, comment dire, j'allais utiliser le mot viable, mais ce n'est pas viable, mais en tout cas qui... qui se fasse remarquer parmi tous les autres, surtout quand on est une femme. Mais moi, je dirais que ton histoire, par exemple, j'ai rêvé d'être journaliste depuis que je suis toute petite. Je le raconte tout le temps, mais j'ai créé mon journal dans ma classe de CP. Donc, c'était quelque chose dont je rêvais. Et peut-être que si j'avais entendu ton histoire petite, je n'imaginais pas encore au-delà créer mon propre média. Je n'avais même pas pensé de rêver aussi grand. Finalement, je suis devenue journaliste et j'ai été un peu déçue par les médias dans lesquels je travaillais. Et mon nouveau rêve, ça a été de créer mon média. Et en fait, je pense que si j'avais entendu à l'époque quelqu'un qui créait son média à sa façon, à son image, j'aurais osé rêver plus grand déjà. Donc moi, je trouve que son histoire, elle est ultra passionnante.

  • Speaker #0

    Et ce qui est très drôle, parce que tu disais que c'était mon rêve aussi de monter mon média. Moi aussi, je voulais être journaliste quand j'étais plus jeune. Et en fait, la vie a fait... que quand j'ai fait mon école de commerce, enfin, je n'ai pas du tout fait le journalisme, j'ai fait une école de commerce parce qu'à l'époque, mes parents m'avaient dit, c'est la voie royale, tu fais prépa, école de commerce, et tu pourras choisir ce que tu voudras faire plus tard. En fait, la vie a fait que, quand je suis sortie d'école de commerce, j'avais une obsession, bosser dans la production, le cinéma ou la télévision. Donc, j'ai envoyé des CV à TF1, M6, France Télévisions, Warner et Universal. Et j'ai été prise, j'ai fait mon stage de fin d'études chez M6. Je suis rentrée en plus, moi, c'était début des années 2000. Donc, c'était le début de la télé-réalité. Il y avait Popstar, j'étais chez M6 Interactions. Je voyais en permanence des stars. Matt Pokoraj les côtoyait, les amis, toutes les stars des télé-réalités. Donc, pour moi, c'était génial, en fait. Il y avait ce côté paillette, mais il y avait aussi le côté... Moi, j'adore décrypter, tu vois, un peu comme toi. J'aime bien fouiner, j'aime bien comprendre les choses. J'aime bien documenter ce que je fais. Et donc après, je suis allée chez Lagardère sur un autre business, mais je suis restée dans ce monde des médias. Et donc, j'ai toujours eu cette envie un jour de monter mon propre média. Et quand j'ai vu que Nouvelles Héroïnes, ça commençait à prendre, je me dis, en fait, c'est le moment. Je viens d'avoir 40 ans, je suis maman de deux petites filles. C'est maintenant ou jamais qu'il faut que je le lance. J'avais cette idée que ça devienne un média. C'est un podcast. Aujourd'hui, c'est un livre aussi. Et je pense qu'il va faire que croître parce que j'ai envie que ça devienne vraiment ce premier média francophone dans Power Man Défi.

  • Speaker #1

    Hier, c'était la fête des mères. Et donc aujourd'hui, j'ai invité ma maman pour qu'elle suive un peu les coulisses du podcast. Comme toi, tu me disais, ta maman, elle écoute tes épisodes. Mais souvent, ma famille, mes proches, ils me demandent, mais est-ce qu'on peut vraiment vivre du podcast ? T'en penses quoi ? Je sais que c'est une vaste question, mais...

  • Speaker #0

    Alors, c'est une super question. C'est... hyper important. Aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de recul. Je ne t'aurais pas dit la même question il y a deux ans qu'aujourd'hui. Nouvelles Hors Unes, c'est un podcast qui est classé dans les podcasts jeunesse. C'est un podcast, en plus, qui est porté par une femme. Déjà, si tu regardes tous les podcasts aujourd'hui portés par une femme sur Apple Podcasts ou Spotify, les 20 premiers, c'est majoritairement que portés par des hommes. Soit c'est du podcast natif. soit c'est du podcast direct radio. Radio,

  • Speaker #1

    il y a beaucoup de podcasts radio.

  • Speaker #0

    Beaucoup de podcasts radio. Donc, tu as Ruquier, tu as Onslaat. Et Starport aussi. Voilà, etc. Et ceux qui émergent en podcast indépendant, c'est Legend avec Guillaume Pley. Aujourd'hui, tu as La Dernière, mais c'est porté par une radio, Radio Nova. Donc après, tu as beaucoup, effectivement, de podcasts radio. Et les premiers podcasts portés par des femmes, avant, et je pense que c'est important de le souligner, on avait quand même une avant-garde féminine. avec des Pauline Grisonni avec La Leçon, Delphine Pinot, richissime sur l'éducation financière, qui était en 2020, bien avant le confinement, Clémentine Gallet avec Bliss, Anne Géquer avec Madame Orfos ou La Poudre avec Lorraine Bastide, qui en fait est aux victoires, Toyon, avec les couilles sur la table. Donc en fait, tu as eu vraiment une avant-garde féministe et féminine qui ont porté des podcasts très engagés, qui nous ont montré, qui ont ouvert la voie. Et nous, on est arrivé aujourd'hui, tu as aussi Louise Aubry avec InPower et maintenant Adolescence. Et je ne parle pas du tout de toutes les créatrices de contenu qui ont lancé leur podcast, qui pour moi... ne commencent pas à la même art que nous.

  • Speaker #1

    Elles ont déjà leur communauté. Exactement.

  • Speaker #0

    Et c'est la vraie différence. Quand tu commences déjà avec une communauté sur Instagram de 50 000 abonnés ou même 30 000 sur Instagram, tu as déjà ton audience et tu arrives sur Apple Podcasts avec une audience déjà conquise. Parce que toi, tu as incarné un contenu, une thématique pendant des années sur Instagram ou sur YouTube. Donc c'est hyper facile. Moi, j'ai commencé from scratch, de zéro, je n'avais pas de communauté. Sur un podcast jeunesse ou en concurrence, j'avais des podcasts indépendants de grande qualité. Les petites histoires, encore une histoire, ou les aventures de Rodolphe et Gaïa, qui sont quand même portées par...

  • Speaker #1

    Des gros studios, non ? En fait,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas portés par des gros studios. Oui, après, sur le podcast jeunesse, tu vas avoir des podcasts qui sont créés par Bayard. qui sont en collaboration, t'as Curieuse Sense, t'as Bestiole sur France Inter, t'as les Odyssées. Moi, mon concurrent, c'est les Odyssées, très clairement. Non, j'ai pas vraiment de concurrent direct, mais en tout cas, ça participe. Quand les Odyssées, ils racontent l'histoire de Simone Veil ou de Marie Curie, bon, ben voilà, ça participe quand même. Et donc, t'as tous ces producteurs. Quand j'ai vraiment analysé, ils avaient déjà, au sein de leur équipe, plusieurs zones de génie. Ils avaient la plume, l'écriture, et ils avaient déjà un ingénieur son, une production sonore, presque in-house. Donc, ça aide beaucoup.

  • Speaker #1

    Puis, ils n'étaient pas tout seuls aussi.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas tout seuls. C'était trois. Si on regarde, encore une histoire, tu as Benjamin Muller, tu as Céline Calment, tu as Alex Ferreira. Donc, c'est déjà une équipe. Donc, moi, j'ai commencé, j'étais toute seule à la narration, à l'écriture, à la voix et à la production sonore. Je n'avais pas les moyens d'investir. et puis on était... On était à une époque où on n'avait pas encore des possibilités d'enregistrer en studio comme aujourd'hui. Et donc, il fallait faire la promotion, la production, l'écriture, tout.

  • Speaker #1

    C'est le taf de cinq personnes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est le mouton à cinq pattes. Il faudrait changer le podcasteur et le parfait mouton à cinq pattes que vous recherchez. Et en fait, c'est pour ça que je disais que le podcasteur, il faut qu'il aille arracher sa place. et... Quand tu me poses la question « est-ce qu'on peut vivre de son podcast ? » , déjà, il faut se dire que si tu commences de zéro, il va te falloir minimum un an, voire deux ans, pour construire ton audience, pour intéresser des sponsors, parce que tu as le modèle d'achat d'écoute, et en fait, les sponsors vont être intéressés, ils ont une logique très zéroïste. et dans la performance. Donc, ils vont aller chercher les gros podcasts qui font un minimum 30 000, 50 000, 100 000 écoutes. Oui, il y a des podcasts de niche qui peuvent s'intéresser à ton contenu, évidemment. Mais il faut déjà que tu leur proposes ton expertise. Il faut que tu aies un podcast plus business où ils trouvent leur intérêt. Il faut que tu aies une audience sur LinkedIn. Donc, en fait, il faut choisir un petit peu ces compétences.

  • Speaker #1

    Je pense que tu vends aussi ton audience sur les autres réseaux. Maintenant, tu ne vends pas pas forcément que de son audience que sur le podcast ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, je suis sortie, j'ai été beaucoup, on va dire, les deux premières années dans une course à l'audience, à me dire, bon, il faut que je produise et je produise, il faut que je vende mon audience. En fait, et j'ai compris que très récemment, début 2025, que non, je sais raconter des histoires, je l'ai fait sur le podcast depuis 100 épisodes, voire beaucoup plus, et je l'ai fait en livre. Donc en fait, moi, je vais vendre mon expertise, Et je vais vendre le fait que je sais raconter des histoires. Moi, ma zone de génie, c'est quoi ? C'est raconter des histoires, c'est du storytelling, c'est transformer une jeune femme qui pensait un peu comme moi. Non, mais je n'ai pas fait des choses extraordinaires. Quelque chose d'incroyablement extraordinaire et d'inspirant pour les jeunes filles. Et c'est ça, en fait, que je vends. Enfin, que je vends. Que je monétise et que je modélise. Et en fait, moi, j'ai... compris très vite que j'avais pas le temps dans toute cette production d'écriture de passer trop de temps sur Instagram ou de passer trop de temps à faire des réels, des vidéos. Donc moi, mon cheval de bataille a été sur LinkedIn. Et je me suis dit, LinkedIn, c'est facile d'écrire un post parce que, comme tu sais raconter des histoires à l'oral, tu vas savoir raconter une histoire à l'écrit. Et donc, j'ai tout misé sur LinkedIn pour construire une audience. Aujourd'hui, je crois que je vais être à 21 000 abonnés. sans publier tous les jours parce que je suis maman de deux petites filles, que je n'avais pas envie de devenir esclave des réseaux sociaux, de tout mettre là-dedans. Et donc, en fait, j'ai dû faire un post tous les deux semaines. Et ça m'a permis de constituer, parce que les parents, ils sont partout. Il ne faut pas dire LinkedIn est un réseau professionnel, mais c'est aussi un réseau de parents. Et donc, en fait, j'ai construit mon audience sur LinkedIn. J'ai aussi attiré des marques sur LinkedIn. Et ça a permis de faire découvrir mon podcast et de construire comme ça plusieurs verticales business. Pour dire vivre de mon podcast, oui, c'est l'ambition. En tout cas, aujourd'hui, je suis une podcasteuse 100% indépendante. Il n'y a pas un studio de podcast. J'ai mon équipe, on va dire, de freelance en ingé son, en identité visuelle. Mais tout ce qui est écriture, promotion... commercial, c'est moi.

  • Speaker #1

    Oui, donc en fait, c'est un peu... Je pense que maintenant, l'objectif quand on a un podcast, c'est de construire tout un écosystème autour. Tu as sorti ton livre aussi. Alors, je ne sais pas... Je sais que c'est un peu compliqué aussi de gagner de l'argent avec un livre, mais ça contribue aussi à être dans l'univers de ton podcast.

  • Speaker #0

    En fait, c'est ça. C'est trouver un écosystème vertueux où chaque vertical va alimenter les autres. Donc, c'est-à-dire que comme je sais raconter des histoires, On peut raconter des histoires à l'oral, on peut raconter des histoires sur scène. Donc l'année dernière, j'avais lancé mon premier format conférence. Comme je travaille avec des marques, ces marques organisent des événements. Donc je peux devenir maîtresse de cérémonie pour des événements pour ces marques. Ça se monétise. Il y a des personnalités qui viennent vers moi en me disant « Moi, j'ai envie que tu racontes mon histoire aux jeunes générations. » Donc, ok, ça, ça se monétise aussi. Il y a la sponsorisation d'écoute. Et ensuite, il y a les enregistrements publics. Il y a plein de sortes de monétisation possible, de modèles économiques. Et j'ai perdu la première question qui était le livre. Le livre, en fait, il est arrivé assez tôt. En fait, il est arrivé en septembre 2023. Donc, en fait, j'avais très peu d'épisodes. Je crois que j'avais sorti 20 épisodes à cette époque-là.

  • Speaker #1

    Ça va, là, on est au neuvième.

  • Speaker #0

    et en fait ce qui est très drôle dans l'histoire du livre c'est que c'est une éditrice de La Rousse Jeunesse qui vient, qui m'envoie un message qui me dit bon ben voilà on aimerait bien chez La Rousse Jeunesse faire un livre pour donner confiance aux filles et en fait elle en parle à la directrice de La Rousse Jeunesse qui lui dit ça existe déjà, ça me dit quelque chose en fait elle regarde sur son téléphone et elle se rend compte que c'est sa fille de 10 ans qui écoute Nouvelles Héroïnes de recul. Et donc, son éditrice m'avait déjà contactée. Donc, en fait, elle l'avait complètement validée. Et ça s'est fait très, très rapidement. Oui, le livre, on ne devient pas millionnaire avec un livre. Je ne sais pas, J.K. Rowling et Omo de Ventura ou Baptiste Beaulieu. Mais ça donne une certaine légitimité. Et ça permet aussi, c'est un livre qui est physique. Le podcast, aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'est pas... En fait, comme je ne rencontre pas en physique les auditrices, ce n'est pas quelque chose qui est matériel. Le fait d'être sur la table de chevet des futurs auditeurs ou des enfants et adolescents, ça permet d'ancrer, de dire « Nouvelles héroïnes, il y a le podcast, il y a le livre, et demain, il y aura des événements, demain, il y aura peut-être un club, comme il y a eu le club Barbie, on aura le club Nouvelles héroïnes. » Mais voilà, c'est effectivement créer un écosystème où on n'est pas tributaire des écoutes. On peut complètement s'en détacher. On n'est pas dans une logique héroïste. Ce qu'on vend aux annonceurs, ça va être plus notre expertise, une audience sur les réseaux sociaux. Et en fait, d'éduquer les marques et les annonceurs à dire que déjà, c'est très compliqué, le podcast. pour traquer un code promo via le podcast. Donc, c'est plus des campagnes de notoriété, de branding, d'engagement. C'est-à-dire que les podcasts engagés, qui sont tenus majoritairement par des femmes, ça leur apporte aussi... Ça construit et ça participe à leur marque employeur aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. D'ailleurs, je me souviens, j'ai vu ton réel quand tu as sorti ton livre. C'était quand même quelque chose d'émouvant. Je crois que tu as pleuré quand tu as vu la première fois la couverture de ton livre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'a autant émue ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, c'est lié beaucoup à mon histoire personnelle, parce que quand j'ai lancé Nouvelles Héroïnes, je pense que ce n'est pas complètement anodin de lire les culottés et de se rêver d'avoir, nous aussi, à un moment donné, un livre. Et pour mes filles, c'est quelque chose, tu vois, demain, Internet peut exploser. Il y aura toujours le livre Nouvelles Héroïnes qui sera dans la bibliothèque. de mes filles, c'est quelque chose qui vraiment... tangible. Et donc, c'est pour ça. Et ma fille, quand je lui demande qu'est-ce qu'elle fait comme métier, ta maman, elle me dit, elle fait des livres de podcast. Et je trouve ça très drôle. Après, oui, c'est lié à ce que l'année où je me suis lancée dans mon podcast, mon père, à ce moment-là, j'apprenais qu'il avait un cancer. Et en fait, ça a été la dernière chose que j'ai pu lui dire, qu'il y aura un livre Nouvelles Héroïnes. Donc, c'est pour ça qu'il y a une... émotion qui est sortie à ce moment-là. Et voilà. Et en plus, c'était l'illustratrice dont je rêvais pour faire toute l'identité visuelle de Nouvelle Zéroïne. La boucle était un peu bouclée.

  • Speaker #1

    J'ai reçu sur ce podcast Yann Delplanque qui expliquait, je ne sais pas si tu le connais, qui expliquait qu'en fait, le podcast était aussi l'opportunité pour lui de réaliser ses rêves et de monter après le business. dont il avait toujours rêvé. Est-ce que c'est ça aussi pour toi un petit peu ?

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, j'avais assisté à une de ces conférences. Et en fait, le podcast te permet déjà de rencontrer des personnes auxquelles tu n'aurais pas eu accès.

  • Speaker #1

    Ça, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est absolument génial. Je sais que là, les prochaines que je vais rencontrer, il y aura la première astronaute française, il y aura des aventurières qu'on ne voit que sur scène pour un TEDx sous-compte. qu'on voit lors d'une dédicace. Mais là, je vais pouvoir échanger avec elle et je trouve que ça, c'est assez incroyable. Et ça permet effectivement de... Moi, ça m'avait permis d'être au salon du livre à Brive et donc d'être dans la catégorie Autrimis. Et là, je sais qu'à la rentrée, quand ma fille va rentrer au CP et qu'il va falloir rentrer spécifier quel est le métier de ta maman, je vais lui dire, tu écriras écrivaine.

  • Speaker #1

    La classe.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans cette notion de rêver grand, évidemment.

  • Speaker #1

    Et je sais que j'avais lu un thread que tu avais écrit il n'y a pas longtemps, tu sais, sur les plateformes de podcast. Je sais que souvent, sur LinkedIn, moi aussi, on me demande « Mais comment on fait pour promouvoir son podcast ? J'y arrive pas, j'ai pas beaucoup d'écoute. » Et ce que j'explique beaucoup, comme moi, tu le sais, c'est qu'on est beaucoup... Esclaves en tant que podcaster des plateformes, mais qu'en fait, elles ont un potentiel de découvrabilité qui est complètement nul. Et en plus, il y a quelque chose de... J'ai l'impression qu'on se bat un peu parfois contre le vent quand on lance nos épisodes. En tout cas, quand on démarre, je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est vrai que j'ai compris que... Enfin non, pas très tardivement, mais je pense au 13e épisode quand même, qu'on pouvait être mis en avant sur Apple Podcasts, qu'il y avait un formulaire. où effectivement tu précisais quels épisodes tu voulais mettre en avant quand t'avais une nouveauté et en fait il fallait le faire presque tous les mois en fait donc ça tu pouvais le mettre en avant sur Spotify aussi mais effectivement il y a il y a une sorte je trouve que déjà en tant que podcaster un, alors ce que je disais dans ce thread c'est qu'on est hébergé on a un hébergeur dont je tairai les noms mais qui ne participe Pas, ou en tout cas, peut-être que c'est complètement invisible aujourd'hui. Je ne sais pas quel est le lobbying qu'ils font auprès des plateformes d'écoute, mais nous, on paye un hébergeur pour être sur les plateformes d'écoute, et les plateformes d'écoute, en fait, ils bénéficient de toute notre audience, et nous ne sommes pas rémunérés comme le fait sur YouTube. Alors on va me dire, oui, mais sur YouTube, il y a la publicité. Ben oui, mais sur les podcasts aussi, il y a la publicité, il y a la programmatique. Donc en fait, pourquoi le podcaster n'est pas considéré comme un créateur de contenu à... au même titre qu'un youtubeur, qu'un instagrammeur, et même sur LinkedIn aujourd'hui il y a des posts sponsorisés. Et surtout que le créateur de contenu, le podcaster, qui est un créateur de contenu audio qualitatif, qui je pense, quand tu regardes le contenu qui peut être mis sur TikTok, qui est monétisable très facilement si tu danses en maillot de bain dans ta salle de bain, Et nous, un podcast où on a mis du temps d'écriture, de la production sonore, où on a mis minimum, on va dire qu'un épisode, ça coûte quand même 200 euros minimum. Minimum, je n'ai pas mis ma rem dedans.

  • Speaker #1

    Sans parler aussi de notre temps de travail.

  • Speaker #0

    De notre temps de travail, on va dire que c'est 2000 euros en fait. On n'est pas rémunéré pour notre travail. Et en fait, c'est le parent pauvre de la... Enfin, le podcasteur est le parent pauvre de la créateur-économie aujourd'hui. Et encore plus. Je pense les femmes, parce qu'aujourd'hui, on voit beaucoup de podcasteurs hommes se lancer sur le podcast vidéo. Ils vont sur YouTube sans se préoccuper, en fait. Ils louent effectivement un studio. Pour nous, les femmes, c'est vachement plus difficile, parce qu'on a toutes lancé un podcast en disant « c'est bon, on est tranquilles, on est derrière notre micro, on peut enregistrer en pyjama, personne ne va nous voir, on ne va pas avoir des haters qui vont nous... » commenter notre physique, on ne va pas devoir se maquiller, on ne va pas avoir de filtre et tout. Et aujourd'hui, on voit l'explosion de podcasts vidéo en termes de découvrabilité. C'est vrai que si tu mets, et tu le vois toi sur ton podcast sur YouTube, tu fais certainement plus de vues sur YouTube que tu fais d'écoute sur les plateformes d'écoute. Donc, ce qui veut dire qu'il y a quand même un effort de découvrabilité, en tout cas un... un coefficient d'extrapolation quand tu as la vidéo pour faire exploser tes écoutes et en tout cas faire découvrir ton podcast que tu n'as sur les plateformes d'écoute. Et les plateformes d'écoute, aujourd'hui, moi, ce week-end, j'ai eu un commentaire et un avis sur Apple Podcasts où la personne avait titré « Superbe » , avait mis une étoile sur cinq et avait fait un super commentaire. Donc, tu te rends compte déjà que l'expérience client pour noter Apple Podcasts, sur Apple Podcasts, c'est compliqué. Sur Spotify, il faut que tu aies écouté tous les épisodes pour pouvoir mettre une note. Et nous, il faut qu'on passe du temps à éduquer les gens qui ne sont pas en direct. On ne peut pas répondre aux commentaires sur Apple Podcasts. On peut le faire aujourd'hui sur Spotify. Donc, en fait, ils ne nous aident pas, en fait. Ils n'aident pas du tout les créateurs. Donc, il y a beaucoup... Donc, voilà, on ne passe même plus du mouton à un sac-pattes, mais à cette patte parce qu'il faut qu'on explique. comment mettre un avis et cinq étoiles. Et c'est en ça que les plateformes d'écoute aujourd'hui ne participent pas à mettre en avant nos podcasts. Ils ont encore une logique qui est très streaming musical et pas streaming podcast. Et sans doute que derrière, nous, le podcasteur indépendant, on est un petit peu la dernière roue du carrosse parce qu'ils vont mettre en avant... les studios de podcast, donc tous les podcasts qui sont faits par les studios de podcast, et les podcasts radio. Donc oui, c'est génial. Ils font beaucoup plus d'audience que nous. Ils ont des prods qui sont incroyables dans les studios de podcast. Et aujourd'hui, Podcaster Indépendant, qui se lance, c'est des anciens de Radio France, c'est des anciens journalistes de Radio France et c'est des anciens ingénieurs du son. Donc en fait, nous, le petit Podcaster Indépendant. on passe encore, et je ne devrais pas dire petit podcasteur, c'est vraiment le podcasteur indépendant aujourd'hui passe pour le podcast artisanal, ce qu'il n'est pas. Parce que derrière, c'est des vraies productions, c'est souvent des reconversions. Il y a une vraie recherche aujourd'hui qui est faite et on se met une pression qualitative dans ce qu'on délivre aujourd'hui parce que c'est de l'audio et que l'audio, on ne peut pas se tromper. La première impression est toujours la bonne.

  • Speaker #1

    C'est marrant ce que tu dis parce que moi, je me retrouve un peu dans les deux parce que moi, je viens de la télé. Donc évidemment, j'ai plus de facilité. Alors, j'étais tout le temps cachée derrière la caméra. Donc pour moi, la difficulté, ça a été de passer devant la caméra pour mon podcast. Mais du coup, pour moi, le côté vidéo, ça me paraissait un peu inné parce que j'étais réalisatrice. Donc ça vient de ce que j'aime faire et de mes compétences que j'ai pu acquérir. Mais en même temps, j'adore le côté audio un peu. plus intime, plus cachée aussi. Mais c'est vrai que moi, je me suis lancée beaucoup plus tard que toi. J'ai fait que là, j'en suis qu'à mon neuvième épisode. Ça fait à peu près six mois. Et je me disais, en se lançant en 2025, ça me paraît impossible d'arriver aujourd'hui sans la vidéo quand tu te lances maintenant. Donc, ça n'a pas été vraiment... Je ne me suis pas trop posé la question. Mais c'est vrai que parfois, je vois, il y a des débats. Parfois, je suis même au milieu sur les réseaux. Ça me fait rire sur le podcast vidéo, le podcast audio. Mais je ne sais pas ce que toi, tu conseillerais à quelqu'un, une jeune femme qui veut lancer son média aujourd'hui, son podcast, tu lui conseillerais quoi ? Côté même audio ou vidéo, ou même tout court ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment hyper, hyper difficile. Mais je pense que le podcast vidéo est presque indispensable et obligatoire. Parce que tu viens ici, tu fais une séquence vidéo. Ensuite, ta séquence vidéo, tu... tu peux faire plusieurs réels, tu peux faire des extraits. Donc, c'est très facile. Et je sais même qu'il y a des formules où ils te font le réel directement. Et ça ne te coûte pas des centaines d'euros. On parle d'une dizaine d'euros, quelques dizaines d'euros. Après,

  • Speaker #1

    moi, je ne le fais pas parce que du coup,

  • Speaker #0

    je suis réalisatrice. C'est ta zone de génie. Mais en fait, moi, je pense évidemment que la première chose, c'est savoir c'est quoi sa zone de génie, là où on va pouvoir, nous, être hyper productrice, notre valeur ajoutée. Pourquoi on le fait ? C'est ensuite de s'entourer d'un ingé son. Il y en a beaucoup aujourd'hui. C'est très facile. Et d'avoir la vidéo, parce qu'on peut avoir... Tu fais ton logo en néon. La petite tasse. Et je pense qu'en fait, c'est très facile pour la découvrabilité et pour ne pas passer trop de temps sur la promotion. On peut lancer en plus la vidéo aujourd'hui. Et je crois que c'est Mathieu Stéphanie qui disait « Demain, on va tous être créateurs de contenu, que ce soit d'un podcast ou que ce soit d'une chaîne YouTube. » Et je pense que YouTube, aujourd'hui, tous les YouTubeurs lancent leur podcast, toutes les créatrices de contenu sur Instagram lancent aussi leur podcast. Donc en fait, on va être obligés d'être sur de la vidéo. Donc le mettre tout de suite dans la programmation, je pense qu'il ne faut pas... pas partir sur un podcast trop compliqué, il faut être beaucoup plus focus sur c'est quoi ma proposition de valeur, avoir plutôt une stratégie éditoriale, passer du temps, où est-ce que j'emmène, à qui je m'adresse, où est-ce que j'emmène mon auditeur, et privilégier un canal de promotion. Moi, j'ai fait le choix de LinkedIn parce que pour moi, c'était beaucoup plus simple. Je voulais vraiment développer et devenir cette référence de l'empowerment des filles. sur LinkedIn. Donc, il y avait plutôt un enjeu de marque personnelle. Et c'était facile pour moi. Alors qu'Instagram, c'est qu'il y a depuis un mois, j'ai compris des choses.

  • Speaker #1

    Mais ça cartonne.

  • Speaker #0

    Et là, ça cartonne. J'ai trouvé la formule magique et c'est tant mieux. Mais aussi, je pense que j'ai trouvé la formule magique parce que l'algo a changé, qu'aujourd'hui, ils mettent beaucoup plus en avant les carousels et que le storytelling a plus sa place. aujourd'hui sur Instagram qui a un an où effectivement le réel, il fallait qu'il soit hyper chiadé, etc. Mais aujourd'hui, on ne peut pas se passer, quand on lance un podcast, de ne pas avoir sa chaîne YouTube et on ne peut pas se passer de promotion. Donc, soit ça passe par une newsletter, soit ça passe par faire une stratégie sur LinkedIn. Mais avant tout, il faut vraiment trouver son axe, son élément différenciateur parce qu'on a une profusion aujourd'hui de podcasts. Je crois qu'il y a une stat de 90% des podcasts ne survivent pas après les 10 premiers épisodes.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis au 9e à l'enregistrement. Ça vient de se passer pour moi.

  • Speaker #0

    Non, mais évidemment, parce que ça prend du temps, ça va à une résilience. Et je pense que ce qui est aussi très important, c'est la notion de saison. C'est en fait de ne pas lancer... Alors moi, à Nouvelles Héroïnes, j'ai lancé le premier épisode la veille de mon accouchement. J'étais en pleine contraction. Mais je pense que j'avais plutôt besoin de lancer pour le lancer. Je pense qu'il faut lancer son podcast quand on a 10, 15 épisodes dans la boîte pour être serein ensuite sur la promotion et de travailler en logique de saison et même et ensuite faire peut-être quand il y a des vacances, de faire soit des rediffusions, faire un contenu un peu plus léger, de faire des best-of. Là, par exemple, sur le podcast Jeunesse, j'ai vu qu'il y a beaucoup d'épisodes où c'est trois histoires pour les 6-7 ans. quatre histoires pour partir à l'aventure. En fait, tu repackages toutes tes histoires.

  • Speaker #1

    J'ai vu que Louise Aubéry, elle faisait ça aussi. Elle reprenait des thèmes de ses précédents épisodes. C'était très smart. Elle en refaisait un grand épisode. Je n'ai plus les thèmes comme ça en tête, mais elle reprenait un grand thème, la confiance en soi ou quelque chose comme ça. Elle reprenait des extraits. Je me suis dit, c'est très smart.

  • Speaker #0

    Aussi, et même dans les épisodes, quand tu as souvent la signature du podcast, où tu vas demander... un livre, une chanson, une recommandation, essayez de trouver tous ces petits bonus possibles. Quand tu penses stratégie éditoriale, tu ne penses pas uniquement le contenu de l'épisode. Qu'est-ce que tu vas pouvoir réutiliser, recycler comme contenu, pour en faire plein de petits contenus ? Un contenu que tu vas mettre dans ta newsletter, un contenu que tu vas mettre sur LinkedIn, un contenu que tu vas mettre sur Instagram. Il faut le voir de façon beaucoup plus large. C'est pour ça que l'éditorial est... est vraiment indispensable. Il faut plus passer du temps sur l'éditorial que le logo ou la vignette.

  • Speaker #1

    Je te le dis en off, on aime bien raconter un peu les coulisses. Comment ça se passe quand tu décides de faire un épisode ? Déjà, comment tu choisis une femme dont tu as envie de raconter l'histoire ? Moi, ce que j'adore et ce que j'avais dit, déjà dans la reco, je ne sais plus, il y a un ou deux ans, quand j'avais recommandé ton podcast, J'adore le sound design, j'y suis super sensible. Il y a vraiment tout un univers sonore qui nous embarque à chaque fois. Je sais que c'est beaucoup de travail. Tu peux nous raconter un petit peu comment ça se passe pour créer un épisode ?

  • Speaker #0

    Alors, la création d'un épisode, il y a plusieurs éléments. Il y a soit le caractère opportuniste, c'est-à-dire que tu as un marronnier, tu as un buzz. L'année dernière, il y avait les Jeux Olympiques, donc j'avais prévu une saison, l'été, où c'était je crois 12 épisodes avec des sportives olympiques et paralympiques, vraiment un mix des deux, avec des anciennes championnes. pour jouer sur le caractère un peu nostalgique, Laure Manodou, et des toutes nouvelles, des toutes jeunes, Mélanie de Jésus de Santos, une gymnaste, et Simone Bals, que j'avais d'ailleurs déjà diffusée. Donc je marche beaucoup au buzz et à l'opportunisme. Quand Nina Métayer est devenue la première chef pâtissière du monde, j'ai fait, je crois, son histoire en trois jours. En violette d'orange à... partait sur le Vendée Globe. Je crois qu'elle partait le 10 novembre. J'ai diffusé son histoire le 13 novembre. Ayana Komora, il y a ce buzz sur le fait qu'elle va être à la cérémonie d'ouverture. Je crois que j'ai aussi fait son histoire très, très vite. Donc, il y a une notion d'opportunisme, de buzz, parce que je suis un podcast jeunesse. Je ne suis pas un CEO de podcast, je ne suis pas une radio. Donc, je joue beaucoup sur le référencement naturel. Donc, le SEO sur les plateformes d'écoute n'est absolument pas à négliger. Je sais que j'avais fait « F. Gilles, Miss France » le samedi de l'élection de Miss France. Ça avait cartonné. Donc voilà, il y a ce caractère opportunisme. Ensuite, moi, je veux vraiment parler à tout le monde. Donc je vais voir différents profils, très divers. Donc il y a mes coups de cœur. Maud Preveau en était un. Il y a Zoé Closure qui avait gagné l'Eurovision Junior. Elle avait une actualité. Elle se lançait au paradis latin. Moi, elle m'était beaucoup demandée par les auditrices. Donc, en fait, c'est un jeu de les suggestions des auditrices, leurs attentes, beaucoup de chanteuses. Et ensuite, elle avait une actualité. Et après, c'est les coups de cœur, c'est de jouer sur ce mix. Il faut que ce soit écoutable, je ne sais pas si ça se dit, par la maman ou le papa, en tout cas par les parents. et la fille ou le garçon. J'essaie toujours de ne pas être trop dans la jeunesse Odyssée parce que je sais que les mamans et les parents écoutent. Dans la voiture, dans les transports. C'est vraiment devenu un rituel le mercredi soir de filles et parents qui écoutent. Et c'est pour ça que le 110e est important pour moi. Au début, je faisais beaucoup de rappels nostalgiques. Tu vois, il y avait beaucoup de rappels des années 80, 90. Alors, ça me prenait beaucoup, beaucoup de temps parce qu'au début, c'est moi qui gérais toute la partie sound design. Aujourd'hui, je délègue, mais toujours dans mes briefs, c'est important. J'en mets un peu moins aujourd'hui. J'essaye d'être... Le fait que ça me prenne quand même beaucoup moins de temps. Mais c'est important, en fait. d'avoir une narration cohérente, d'avoir toujours un fil rouge.

  • Speaker #1

    Un côté très immersif, en fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Pourquoi je raconte cette histoire à cet instant-là ? Par exemple, là, je vais raconter l'histoire d'une sage-femme, parce qu'on était autour de la fête des mères. Voilà, c'est toujours un concours, en fait, éditorial. L'éditorial, je pense que ça me vient d'M6, où on était beaucoup sur le buzz, et Lagardère aussi, on jouait beaucoup sur le buzz. Et ensuite, il y a cette phase d'écriture, qui me prend maintenant ça me prend beaucoup moins de temps j'essaye de faire entre 8 et 15 minutes et ensuite voilà j'écris je vais enregistrer alors soit j'enregistre en studio mais ça passe toujours par un ingé son à part quand c'est méga méga urgente urgence et voilà pour les off Comme je fais tout, je ne sais pas ce que tu veux.

  • Speaker #1

    Ça m'intéressait de savoir qu'il y avait un côté actuel.

  • Speaker #0

    Surtout pour les JO,

  • Speaker #1

    tu as beaucoup travaillé, tu en as sorti énormément.

  • Speaker #0

    J'en ai sorti. Je pense qu'il faut construire son podcast comme un média. Les médias, la presse, ils ont leur marronnier. Sur la journée du 8 mars, j'ai sorti Simone Veil. Il faut jouer sur l'actualité, l'opportunisme, le buzz. Parce que les autres, Guillaume Pley, il joue aussi beaucoup sur le portinisme et le buzz. Donc voilà, et après, parler aussi, j'avais raconté l'histoire d'une jeune skateuse de 15 ans. Je m'autorise à raconter des profils qui ne sont pas forcément extrêmement connus, mais qui, moi, m'ont touchée. Maud Prévost n'était pas du tout connue. Enfin, elle avait joué dans le film We Have a Dream l'année dernière. Et en fait, c'est un des épisodes les plus écoutés.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu l'es prévient avant ?

  • Speaker #0

    Alors, toutes, ça c'est un peu le off du off, c'est que Ayana Kamoura, Taylor Swift ou Angèle, non. En fait, je leur envoie, généralement j'envoie un message à l'agent ou sur leur Instagram, j'ai pas de réponse. Et comme c'est un contenu jeunesse, une histoire qui est belle, qui est valorisante, il n'y a pas de propos diffamatoires. Voilà, elles sont prévenues après parce que je les tag, je les mentionne dans un post Instagram. Généralement, c'est les posts qui deviennent viraux sur LinkedIn. J'ai fait un post sur Clarisse Crémer et je crois que j'ai dû faire 200 000 ou 300 000 vues. Et pareil, je crois que sur Instagram, que ce soit sur LinkedIn ou Instagram, c'est vraiment cartonné. Donc, elles doivent être au courant, pas récochées. Mais voilà, je ne suis pas TF1 ou M6 encore.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous partager le plus beau retour d'une maman ou d'une jeune femme, ou peut-être d'un petit garçon que tu as eu, ou peut-être plusieurs ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a beaucoup, mais je vais dire la plus récente. En fait, il y a une jeune fille de 12 ans qui s'appelle Emma, qui m'a écrit il y a quelque temps et qui me dit, ben voilà, je voulais vous remercier parce que moi, je vous écoute sous la douche, dans le métro, tout le temps, je réécoute tout le temps tous les épisodes. J'ai beaucoup plus confiance en moi et j'aimerais faire un stage avec vous parce que je veux savoir comment faire un podcast, je veux vous accompagner. J'ai plein de suggestions d'héroïnes. Et en fait, cet email venait après une vague de haters suite à un article dans un média où j'avais eu que ça n'intéressera qu'une femme sur dix, que de toute façon... Les femmes qui écouteront ce podcast termineront sur Instagram en maillot de bain pour avoir des abonnés. Et en fait, j'avais eu cette vague de haters. Et je reçois ce message d'une jeune fille de 12 ans qui m'écrit depuis la boîte email de sa maman pour me dire merci. Et en fait, j'en reçois toutes les semaines. Je reçois ce type de message. J'ai aussi une autre petite fille, Iliana, qui a 9 ans, qui est venue me voir. Sa maman lui a fait la surprise au salon de Montreuil où je faisais la dédicace du livre Nouvelle Zéroïne. Elle est venue avec sa fille, c'était une surprise. Et justement, à l'épisode 100, j'invite trois auditrices à venir m'interviewer et elle fera partie du casting. Donc, en fait, c'est tous ces retours de savoir que mon podcast, indépendant, parti de rien, aujourd'hui touche des jeunes filles qui ont entre 9 et 14 ans et ça les aide à avoir plus confiance en elles.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. Moi, ça m'a fait penser à... Il n'y a pas très longtemps, dans mon entourage, il y a des personnes qui ne comprennent pas forcément ce que je fais et ma reconversion. Et la semaine dernière, j'ai eu ma première accréditation presse au nom de Je te le dis en off. J'étais tellement fière. Et en fait, je me suis retrouvée dans un univers, c'était un podcast justement unique.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, au Festival Unique, au Parc Floral.

  • Speaker #1

    Qui était super justement pour parler de l'égalité des chances. Et dedans, j'ai fait un peu du contenu sur la représentation dans les médias, un sujet qui est super important pour moi. Et j'étais super émue. Et j'y suis allée, j'ai croisé des abonnés. Et c'était la première fois vraiment que ça m'arrivait de croiser des auditeurs. Et parfois, on a aussi besoin de ces retours-là, parce que ce qu'on disait, c'est très dur quand on est toute seule, qu'on a son média. Il faut quand même, je dis, il faut aller s'arracher et arracher pour se faire connaître. et d'avoir ces retours-là ou ces reconnaissances, ça... pas de prix et j'étais ultra émue pendant toute la journée de me dire ok ça y est je suis un média, j'ai une accréditation et c'est un moment super fort donc j'imagine ces retours à quel point surtout quand tu sors d'une vague de haters ça doit te faire du bien oui et surtout quand c'est des jeunes filles incroyable et est-ce que tu penses alors est-ce que tu penses qu'on aura toujours besoin de nouvelles héroïnes parce que tu penses qu'il y aura toujours ce travail à faire là d'avoir des rôles modèles en tant que femme ou est-ce que t'espères qu'un jour Amé.

  • Speaker #0

    Plus que jamais, plus que jamais, quand on voit le monde dans lequel on est ultra patriarcal et qui s'enfonce là-dedans, tant que les décisions sont prises par des hommes sur le plan politique, enfin sur tous les plans, tant qu'on n'aura pas la parité des femmes en comité de direction, tant que les... Les jeunes filles auront beaucoup de mal à prendre la parole en classe, dans les assemblées. Oui, ce sera hyper important. Et je vais te donner un exemple aussi en off. Il y a un mois, il y a 15 jours, j'ai organisé un enregistrement public en présence d'un collège de quatrième où j'interviewais une nouvelle héroïne. Et en fait, j'ai vu une assistance où il y avait des garçons et des filles. C'était mixte. Les garçons étaient les premiers à prendre la parole pour poser des questions souvent extrêmement naïves, très terre à terre. Les filles ont mis beaucoup plus de mal. Et quand elles prenaient la parole, elles respiraient. C'était très dur pour elles, mais c'était les questions les plus intimes, les plus profondes. Et donc, en fait, tant que ce n'est pas inversé, je continuerai. Et surtout que mes filles sont encore très petites, donc elles ont plus que besoin de rôles modèles. Et surtout des nouveaux modèles féminins qui ne sont pas ceux qui imposent une société, qui ne rentrent pas dans la case princesse à la recherche du prince charmant, qui se réalisera seulement à travers un homme et pour un homme.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une nouvelle héroïne que tu aimerais rencontrer ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est hyper difficile comme question. Vraiment hyper difficile. On ne me l'a jamais posé. Alors, autant te dire que j'en ai beaucoup. En fait, il y a beaucoup d'aventurières. J'aimerais beaucoup rencontrer en vrai Clarisse Kramer, des jeunes femmes qui sont parties comme ça en mer, violettes d'orange, pendant des mois, qui se sont retrouvées seules, face à elles-mêmes, dans une nature révoltée. Et là où, que soit l'homme ou la femme, n'a absolument pas le dessus et ne gagnera pas. Donc ça, ça m'impressionne beaucoup.

  • Speaker #1

    Si elle nous écoute.

  • Speaker #0

    Si elle nous écoute. Après, les femmes politiques, Michelle Obama, des personnalités, oui, qui sont impressionnantes. Viola Davis. Mais je sais qu'un jour, je les rencontrerai. Enfin, là, je ne suis pas si loin.

  • Speaker #1

    on arrive vers la fin de l'épisode est-ce que tu as envie de partager avec nous c'est quoi tes nouveaux rêves pour Nouvelles Héroïnes, est-ce que t'as des projets concrets qui vont arriver ou est-ce que t'as des rêves que t'aimerais bientôt réaliser ?

  • Speaker #0

    Alors moi mon rêve pour Nouvelles Héroïnes c'est que ce soit que ça devienne une émission en radio même si aujourd'hui les jeunes n'écoutent pas forcément la radio mais je pense que c'est important pour les parents d'écouter ces nouveaux modèles d'avenir. Et moi, j'ai envie d'en faire une émission de télé. Je rêve des rencontres du papotin version mon émission préférée. Je rêve d'avoir une nouvelle héroïne autour tous ces enfants, ces adolescents qui lui posent une question. On l'a déjà réalisé avec un enregistrement public, avec des marques, donc je ne vois pas pourquoi en télé ce n'est pas possible. Mais moi, c'est mon rêve, les rencontres des nouvelles héroïnes.

  • Speaker #1

    Génial, moi j'aimerais trop voir ça aussi. Est-ce que pour les gens qui ont envie de te retrouver, de te suivre, où est-ce qu'ils peuvent aller ? Sur quel réseau ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très réactive sur LinkedIn. Donc, ils peuvent me suivre sur LinkedIn, Céline Steyer. Instagram aussi. Ça commence où ? M'écrire par mail. Je suis très réactive à toutes les demandes.

  • Speaker #1

    Et donc tu sors un épisode tous les mercredis, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Je sors une nouvelle histoire tous les mercredis. Le samedi, c'est généralement un bonus qui peut être soit une bande-annonce, soit la programmation du mois à venir, soit un coup de cœur, soit une rediffusion. Super.

  • Speaker #1

    Et dernière question que je pose à chaque fois. Qui aimerais-tu entendre à ce micro pour raconter justement les coulisses de son média ou d'un média, de sa vie de journaliste ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais bien que tu aies une Louise Aubry qui raconte comment elle a réussi à être sur France Inter. C'est incroyable. Comment elle compose son équipe aujourd'hui, quelque chose d'assez opaque, je n'arrive pas à savoir. Comment elle arrive à tout gérer, parce que j'ai l'impression qu'elle est vraiment présente partout, omniprésente. Et une Salomé Sack, je trouve qu'elle est ultra... J'aimerais beaucoup la voir à mon micro. Pour l'instant, apparemment, c'est compliqué. Très occupée. Qui est très occupée, mais je ne désespère pas pour 2026. Mais oui, en fait, ces femmes qui ont réussi, ou en tout cas qui ont arraché cette place pour être à la tête d'une émission radio ou être en tête d'affiche d'une émission télé radio.

  • Speaker #1

    J'écoute le podcast que j'écoute le plus, c'est celui de Louise Aubéry, je l'aime beaucoup. Souvent, j'en parle dans mes contenus. Et ce qui me passionne, c'est que souvent, je fais comme toi, j'aide les gens aussi à lancer leur podcast. Et souvent, on me dit, Louise, elle fait beaucoup d'écoutes, elle est super. Et je leur dis, mais regardez depuis quand ces femmes ont lancé leur podcast. Louise, il me semble qu'elle l'a sorti avant le confinement. Donc en fait, elle a des centaines d'épisodes derrière elle. Donc c'est beaucoup de travail. Et ce que j'essaye d'expliquer aux gens, c'est que leur place, elles ne l'ont pas volée, elles ne sont pas opportunistes. C'est des filles qui ont travaillé de dingue. Et que, voilà, Louise, elle est là depuis très longtemps.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est depuis 2017 ou 2010. Oui,

  • Speaker #1

    je fais ça, ce que j'avais en tête.

  • Speaker #0

    2017, donc en fait, elle a une longue traîne qui est incroyable. Et en fait, oui, elle a beaucoup, beaucoup travaillé. mais aujourd'hui comment elle fait en fait pour pour tout gérer.

  • Speaker #1

    Abbé Salomé aussi, elle m'impressionne beaucoup parce que elle parle de sujets sur les réseaux qui sont très difficiles, notamment l'extrême droite et elle est beaucoup critiquée, elle se prend beaucoup de remarques horribles et je trouve qu'elle est ultra inspirante de voir qu'elle continue à prendre la parole sur des sujets aussi importants malgré tout ce qu'elle prend dans la figure.

  • Speaker #0

    Et surtout qu'elle doit prendre beaucoup, beaucoup plus qu'un homme, qu'un journaliste qui va parler exactement de la même thématique. Donc comment elles arrivent à gérer cette pression, ces haters, à garder la tête froide et toute cette charge mentale en plus sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'espère que tu les auras peut-être dans ton podcast. Merci pour cet épisode. C'était trop cool, trop contente de te rencontrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Mélanie.

  • Speaker #1

    Et puis le podcast revient, c'est un lundi. Un lundi, toutes les deux semaines. Et du coup, rendez-vous pour le prochain épisode. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Mélanie.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Vous le savez, pour soutenir le podcast, on s'abonne à la chaîne YouTube. On commente, on partage, on met une note sur Spotify. Rendez-vous dans 15 jours pour l'épisode 10. Pour un épisode avec un invité très spécial. À très vite. Je te le tiens.

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