- Speaker #0
Hé,
- Speaker #1
je te le tiens, hop !
- Speaker #2
Moi j'ai eu un accident, un accident de plongeon. Ma cervicale qui était explosée en mille morceaux. J'ai eu une tétraplégie. C'est vrai que là on peut bouger le haut, on se dit à quel moment il est tétra. La visibilité qu'il m'est allouée sur les réseaux sociaux, malheureusement on a encore trop peu à l'avoir.
- Speaker #1
Tu m'as donné un chiffre assez fou sur le nombre, le pourcentage de personnes en situation de handicap dans les médias.
- Speaker #2
On est important en termes de représentativité sur les médias traditionnels. Je ne suis pas venu en transport en commun parce que... Les transports en commun, bah le métro il est pas accessible.
- Speaker #1
Waouh, c'est la honte pour nous quoi. Je parle aussi de sexualité. Pourquoi t'as envie de briser ce tabou ?
- Speaker #2
C'est sûr qu'à 25 ans il t'arrive ça. C'est inévitablement des questions que tu te poses. Et malheureusement ces réponses à ces questions là, euh... Bah tu les trouves pas.
- Speaker #1
Si on faisait un sondage, y'en a qui pensent qu'il y a pas ou peu de sexualité.
- Speaker #2
Ouais, y'en a qui pensent que c'est terminale. Nous sommes... en guerre. CNN is fake news, don't talk to me... C'est devenu un métier, en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ?
- Speaker #1
Moi, c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui, je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit traduit ou digital, fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir. Mon objectif, c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros. dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Dans cet épisode numéro 7 de Je te le dis en off, je reçois Martin Fauty, créateur de contenu et youtuber. Martin est devenu tétraplégique suite à un accident en 2017, et depuis, il partage sans filtre son quotidien, ses réussites, mais aussi ses coups de gueule autour du handicap. C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. parce que bien s'informer, c'est aussi prendre conscience du manque criant de représentation dans les médias qu'on consomme, notamment quand il s'agit des personnes en situation de handicap. Alors aujourd'hui, j'ai eu envie de lui tendre le micro. Bonne écoute à toi. Vas-y, on commence parce que tu dis des trucs intéressants.
- Speaker #2
Bon, t'inquiète.
- Speaker #1
Salut Martin.
- Speaker #2
Salut Mélanie.
- Speaker #1
Bienvenue dans l'épisode de Je te le dis en oeuf.
- Speaker #2
Merci beaucoup de me recevoir.
- Speaker #1
Avec plaisir. Est-ce que tu connais un peu le... podcast. Est-ce que tu sais un peu de quoi on va parler ?
- Speaker #2
On a parlé du sujet, on va parler du handicap. On le voit, le handicap qui est à la caméra. Après, moi, je le connais surtout de nos échanges en off qu'on a eus sur ce que toi, tu proposes dans le format. Je suis curieux aussi de voir ce que tu veux venir chercher chez moi.
- Speaker #1
Alors, tu es YouTuber, tu es aussi égérie d'une marque. Oui. Tu as participé à l'ouverture des Jeux paralympiques et tu es tétraplégique. Comment tu te présenterais pour les gens qui ne te connaissent pas ?
- Speaker #2
En général, ce que je dis, c'est que je m'appelle Martin Petit, j'ai 33 ans, je suis créateur de contenu. C'est vrai que maintenant, je me considère un peu plus entrepreneur que créateur de contenu parce que pour moi, les réseaux sociaux, ça n'a jamais été une fin en soi. Pour moi, c'est des outils qui peuvent être... utiliser tant pour des fins personnelles, on pourra en reparler, mais effectivement j'ai eu un accident, ça a eu vraiment une vertu thérapeutique en fait d'exprimer mes mots et ma UX à travers mes écrits et au-delà de ça, les enjeux peuvent être aussi plus importants parce que les réseaux sociaux nous permettent de toucher des gens, nous permettent de véhiculer des messages et pareil, sur le plan professionnel en ce qui me concerne. Je pense que ça m'a ouvert des opportunités. Tu parlais d'être égérie pour une marque, pareil on peut en reparler pour une marque de vêtements qui fait des vêtements adaptés. Et notamment la cérémonie des Jeux Paralympiques où j'ai eu l'immense honneur et privilège de pouvoir témoigner de mon parcours devant un milliard de téléspectateurs, ce qui n'est quand même pas rien. Et c'est vrai que c'est une immense fierté parce que du fracas de ma vie, j'ai toujours dit que je voulais en faire quelque chose de plus grand que moi. Et c'est vrai que... Ça s'est matérialisé par cette opportunité que j'ai eue, notamment sur le fait que j'étais visible. On m'a vu, donc on m'a sollicité. J'ai pu partager quelques réflexions à la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques. En termes de revanche, je pense qu'il n'y a pas plus incroyable pour moi.
- Speaker #1
Pour les gens qui ne te connaissent pas, je sais qu'on te pose souvent cette question, mais comment il se fait que tu te retrouves aujourd'hui en fauteuil ?
- Speaker #2
Alors moi, j'ai eu un accident, ça fait un peu plus de 7 ans et demi aujourd'hui. J'ai eu un accident le 21 août 2017. Donc un accident de plongeon, un accident bête. Il n'y a pas d'accident intelligent. Et en gros, pour contextualiser, refaire un peu la jeunesse de l'histoire, à cette époque-là, j'étais en vacances chez mon père dans les Landes. Je venais de me séparer et c'est vrai que comme toutes les ruptures c'est jamais agréable, ça pose question etc. Et j'ai voulu aller me changer les idées à la plage, rejoindre des copains qui étaient du côté de Seignos. Et on passe une après-midi classique à la plage, il fait beau, il fait chaud, on profite. Et l'endroit où je plonge et où je me suis cassé une cervicale, fracturé une cervicale, en fait ce qu'il faut savoir c'est qu'une heure plus tôt je me suis baigné. À 50, l'endroit où j'ai plongé, il y avait le même fond qu'il y avait une heure avant à 100 mètres plus loin. Et c'est vrai que l'eau, elle n'est pas translucide, l'océan Atlantique. Et en plus de ça, je l'explique aussi un peu comme ça.
- Speaker #1
C'était un peu triste en plus.
- Speaker #2
Ouais, voilà. En fait, j'étais dans un état un peu brumeux dans mon esprit, pas forcément hyper attentif. Et forcément, je n'ai pas mesuré les différentes métriques. J'ai plongé, j'ai... J'ai tapé la tête, je me suis cassé la cinquième cervicale, j'ai manqué de me noyer parce que j'ai été paralysé dans l'eau à ce moment-là. C'est un copain qui m'a sorti de l'eau. Avec toute la continuité, quand il arrive un accident de ce registre-là, l'hélicoptère qui arrive sur la plage, j'écourte volontairement parce que sinon ça va être très long de donner du détail.
- Speaker #1
Tu as compris tout de suite que ce qui t'est arrivé c'était grave ?
- Speaker #2
J'ai compris que c'était grave et à la fois, si je donne un petit peu de détail quand même, il y avait un médecin qui était en vacances sur la plage à ce moment-là. Et en fait, il m'explique que ça peut être un choc médulaire. Donc en gros, que mon corps, par mécanisme de survie, s'est mis un petit peu en off temporairement. Il me dit que dans les minutes qui suivent, ça peut potentiellement revenir. Et je n'ai jamais su si ce médecin Pierre... Je le cite à chaque fois parce que je me dis, j'aimerais bien le retrouver pour refaire un peu le puzzle.
- Speaker #1
Pierre, si tu nous regardes...
- Speaker #2
Pierre, si tu nous regardes, j'ai des questions à te poser. Mais non, tu vois, c'est marrant parce que ça permet aussi de refaire un peu le puzzle de ce moment-là, qui a quand même été tournant et un virage à 360 degrés dans ma vie. Et en fait, il m'explique ça, que ça peut être un choc médulaire. Et je n'ai jamais su s'il m'avait dit ça pour... m'éviter que je panique ou si lui il avait pris la mesure de ce qui était en train de se passer. Et donc après j'ai été héliporté à l'hôpital de Bayonne, j'ai été opéré pendant 7 heures, on a retiré ma cervicale qui était explosée en mille morceaux, et c'est après j'apprends effectivement que j'ai une tétraplégie. Donc c'est vrai que là, on me voit un peu bouger le haut, on se dit à quel moment il est tétra. En fait, il y a différents niveaux de tétraplégie. Et en gros, la tétraplégie se caractérise par une atteinte des quatre membres. Pour faire très simple, moi, je n'ai pas l'usage des doigts, j'ai les triceps qui sont touchés. Donc j'ai des triceps qui sont très faibles. Je suis paralysé des pectoraux jusqu'aux doigts de pied. Et après, il me reste le releveur du poignet, donc il me permet d'avoir une pince, ce qu'on appelle la thénodèse. En fait, en faisant ça, ça vient... mécaniquement, biomécaniquement resserrer mes doigts. Et donc, ça me permet d'avoir une pince qui est sensiblement intéressante pour mon quotidien et mon autonomie.
- Speaker #1
C'est ça qui te permet d'être autonome ?
- Speaker #2
C'est ce qui me permet de de l'être davantage. Et puis, ce qui est aussi intéressant, c'est une autre notion que j'explique après, parce que sinon je vais me perdre. Mais en gros, il me reste le releveur qui me permet d'avoir cette pince, le biceps, les épaules, un petit peu le haut du dos. Et en fait, avec tout ça, j'arrive à être... Autonome à 100% maintenant, au prix de nombreux efforts et de tâches qui sont relativement chronophages, parce que je mets forcément plus de temps pour faire les choses, que ce soit pour m'habiller, pour me mettre sur ma trottinette, pour toutes les tâches du quotidien. On va en parler aussi, j'ai aussi un format podcast. Et c'est vrai que maintenant, je suis tout seul à la maison. Donc installer les caméras, la lumière, tu sais ce que c'est, ça prend du temps. Mais c'est aussi ce qui me permet chaque jour d'être fier de mes accomplissements. Parce que des fois, les accomplissements, ce n'est pas de faire des choses exceptionnelles ou de gagner des médailles d'or. Des fois, l'accomplissement, il se fait dans la volonté. Et ça, c'est pour surtout mettre en avant. mes pairs, donc les autres personnes que je connais qui sont en situation de handicap, des fois les accomplissements ça peut être dans des petits gestes du quotidien qu'on est capable de faire par nous-mêmes et il faut déjà se raccrocher à ça pour déjà se féliciter, s'auto féliciter et galvaniser des belles choses pour nous permettre d'avancer.
- Speaker #1
Il y a sept ans quand tu as eu cet accident je crois que tu étais déjà sur les réseaux sociaux et est-ce que tu suivais déjà des personnes en situation de handicap ? Est-ce que tu savais déjà un peu ce qui... qui allait, comment ta vie allait être bouleversée dans ton quotidien.
- Speaker #2
Alors c'est une bonne question. Je pense qu'à l'époque, la différence était moins mise en avant. Déjà, de manière générale, les réseaux sociaux avaient moins de place dans nos quotidiens. C'était encore un peu au balbutiement, même si ça commençait à se démocratiser. Mais c'est vrai que je n'avais pas spécialement de personnes touchées par des difficultés. Je me souviens quand même de deux personnes qui sont toujours sur les réseaux. L'une malheureusement est décédée, Marion, des suites d'un cancer qui est revenu, etc. Moi je la suivais parce que j'étais tombé sur une vidéo d'elle, sur une vidéo de Thibaut Inchep, qui l'avait mise en avant et c'est vrai que la nana, voilà, cancer, Ausha, tu te dis... à vivre le truc avec une dignité qui est exceptionnelle. Et à l'époque, je sais que moi, ça m'avait touché, parce qu'elle faisait beaucoup de musculation. Et moi, je faisais beaucoup de sport aussi, notamment de la muscu. Et c'est vrai que tu peux être qu'admiratif de ces gens-là qui prennent à bras le corps leurs difficultés et qui arrivent à la transcender et qui avancent quand même. C'est une nana qui avait quand même été jusqu'en master de droit, etc. Je trouve ça assez exceptionnel de voir qu'elle s'accrochait aussi à ses études sans voir la finalité, parce qu'il y avait beaucoup d'incertitudes. Et la preuve, c'est que l'incertitude s'est avérée être réelle, parce que malheureusement, elle est décédée. Et c'est aussi, par rapport à ces gens-là, que tu as envie de te battre et d'être digne du combat que tu mènes. C'est que toi, tu as la chance d'être en vie, tu as la chance de... d'avoir un handicap qui est certes lourd et je le rappelle parce que c'est vrai qu'on a tendance à croire que voilà je le vis bien etc je pense que ça c'est le positivisme que je veux faire vivre en moi mais il en reste pas moins que ça reste compliqué chaque jour. C'est pas tous les jours facile, mais voilà, je préfère capitaliser sur les choses qui... les bonnes énergies que j'ai envie de faire vivre en moi, j'ai envie d'avancer, et quand bien même c'est parfois difficile. Et donc je pense à Marion et je pense à BionicBody, alors je ne sais plus... c'est Edgar je crois son prénom. Je ne le suis plus d'ailleurs, ce qui est étonnant d'ailleurs, parce que je le suivais avant même d'être en situation de handicap. qui est lui un homme qui a été amputé, alors je ne sais plus pour quelle raison, qui a amputé des deux jambes au niveau tibial, et qui faisait beaucoup de muscu, et c'est pareil, Golgoth, bien musclé, et forcément quand je faisais de la muscu, tu te dis wow, il y a des mecs comme ça, t'es quand même assez admiratif.
- Speaker #1
Je te pose cette question parce que je pense qu'aujourd'hui tu as une forte communauté de gens qui te suivent, et je suppose que maintenant pour eux, c'est aussi important de pouvoir s'identifier à quelqu'un qui leur ressemble. qui a une vie, même si le quotidien n'est pas toujours facile, tu as une vie, en tout cas, tu as l'air de t'épanouir. Et c'est un modèle, je pense que pouvoir s'identifier à quelqu'un qui a vécu la même chose ou quelque chose de similaire, en tout cas, tu as l'air de t'épanouir. Et c'est un modèle, je pense que pouvoir s'identifier à quelqu'un qui a vécu la même chose ou quelque chose de similaire et qui maintenant arrive à avoir une renaissance, un renouveau dans sa vie, à être épanoui, c'est un super modèle. C'est un peu ça que tu veux montrer sur les réseaux ?
- Speaker #2
Être un modèle ? En tout cas, je participe à multiplier les exemples, même si pour moi, ils sont trop peu nombreux. Il y a trop peu de personnes médiatisées dans nos situations. Et c'est aussi la volonté du format que j'ai créé sur YouTube, c'est de donner la parole à des gens qui incarnent leur cause, que ce soit des grands brûlés, des aveugles, des sourds. Il y a une pluralité d'individus. Et tu te rends compte que le handicap, finalement, il concerne beaucoup de personnes. On est 10 millions en France, mine de rien. Il y en a 80% d'invisibles et 20% de visibles. Donc nous, on est un peu la face visible de l'iceberg. Et c'est justement aussi ça qui est intéressant, c'est que tu te rends compte que tu peux capter l'attention malgré toi, et plutôt que de subir le regard, je me dis, tiens, le regard, je vais m'en saisir, et je vais le mettre à profit de quelque chose de plus grand que moi. Donc ça rejoint un petit peu ce mantra qui est une phrase que je me donne depuis le départ, de faire du fracas de ma vie quelque chose de plus grand que moi. Et donc oui, on a besoin de s'identifier. Et quand je dis multiplier les exemples, c'est qu'il y a moi, et j'aspire et j'espère qu'on sera encore plus médiatisés, qu'il y aura d'autres personnes en fauteuil roulant, d'autres personnes avec différentes pathologies, handicaps. sur les réseaux sociaux ou à travers d'autres formats d'ailleurs, parce que pour moi... Voilà, peut-être que la manière dont je parle du handicap, c'est peut-être pas la manière dont certains voudraient en parler. Et il y a des gens qui vont se reconnaître peut-être plus en quelqu'un d'autre que moi, et il n'y a aucun souci, enfin moi j'ai aucun souci avec ça. En tout cas, j'ai envie de participer à ça, d'où le format que j'ai créé. Et pour répondre à ta question, moi j'ai eu besoin de rôle modèle, forcément. Tu te retrouves du jour au lendemain à 25 ans, perte de repère totale. bah inévitablement tu cherches à voir ce que sera la suite. Après il y a quand même une petite bascule qui se fait. dans une temporalité plus tard, c'est que moi, initialement, je me voyais repartir du centre en marchant. On est pour la plupart tous comme ça. Et puis, il y a un moment où tu te rends compte que tes espérances et les résultats escomptés ne seront pas ceux que tu avais un petit peu projetés. Donc, c'est là où, d'ailleurs, c'est un peu dur, parce qu'il y a vraiment la bascule qui se crée à ce moment-là. Et c'est aussi peut-être à ce moment-là que tu t'autorises à considérer que ta vie sera différente, et donc inévitablement regarder ce qui se fait un petit peu chez des personnes qui, eux... on cheminait, on va dire ça comme ça, on processait. Et c'est vrai que moi je me souviens d'une personne, il y a Romain qui était toujours sur les réseaux sociaux, rôle costaud, qui faisait du sport, donc ça me permettait de voir que... la vie était possible en fauteuil roulant, etc. Et je me souviens d'un Américain, je ne me souviens plus exactement son nom, il était sur YouTube. En fait, juste le fait de voir que cette personne, elle avait un environnement qui n'était pas médicalisé, avec un lit normal, une salle de bain normale, une maison normale, c'est déjà un peu rassurant de dire que ma vie ne sera pas un truc aseptisé. Ça, c'est un truc qui me ressemble, esthétique. Moi, j'aime bien l'esthétisme, j'aime bien le côté un peu cocooning. Qu'est-ce que tu te plais ? C'est très ressemblant à chez moi, finalement, en tout cas pour le format. Donc, pour les plus curieux, ils pourront aller voir. Et c'est vrai que c'est rassurant de voir que, pareil, il était prof de français, enfin d'anglais. Donc les Français là-bas, aux États-Unis. Et il a sa femme, il a ses enfants, tu vois qu'il se transfère tout seul, etc. Et tu vois, c'est vrai qu'à ce moment-là, j'en étais pas encore à ce niveau-là d'autonomie. Parce que je pense que j'avais ces mêmes possibilités neurologiques et par conséquent physiques. J'étais capable d'eux, mais je n'avais pas suffisamment confiance en moi. pour m'autoriser à faire toutes les choses dont je suis capable aujourd'hui. Et tu vois, quand je voyais ce mec se transférer de son fauteuil à son lit tout seul, moi à l'époque je le faisais pas moi-même, alors qu'en fait maintenant c'est même plus un sujet. Je le fais avec relativement d'aisance.
- Speaker #1
Et justement, ce que je t'ai dit en off, quand on a discuté ensemble, c'était important pour moi quand j'ai découvert ta chaîne YouTube. de parler de ce sujet parce que tu dis qu'il n'y a pas assez de représentation de personnes en situation de handicap sur les réseaux ou même dans les médias. Tu m'as donné un chiffre assez fou, enfin fou je ne sais pas, mais en tout cas un peu déceptif sur le pourcentage de personnes en situation de handicap dans les médias.
- Speaker #2
C'est l'ARCOM qui a estimé qu'on est 1%. En termes de représentativité sur les médias traditionnels, 1% c'est trop peu en fait. Parce qu'on est 10 millions en France, je ne sais pas à quel chiffre exact on est en termes de population française, je pense qu'on est dans les 70 millions. C'est-à-dire que tu as quand même un Français sur sept qui est concerné par ces sujets-là.
- Speaker #1
Pas un sur cent,
- Speaker #2
du coup. Non, tu vois, un sur sept, c'est quand même énorme. Et en plus, j'ai envie de te dire que dans ces un sur sept, tu en as potentiellement qui sont des proches aidants, qui sont proches de personnes concernées. Donc pour moi, il y a plus de la moitié de la population qui, indirectement... et tenu d'être au courant de ces sujets-là.
- Speaker #1
C'est pour ça, quand je te demandais de raconter ce qui s'était arrivé, ton accident, c'était surtout aussi pour dire aux gens qu'en fait, demain, ça peut arriver à tout le monde. Et parfois, les gens ne se sentent pas concernés, mais au final, ça peut leur arriver demain. Et prendre soin des personnes en situation de handicap, c'est aussi prendre soin de soi ou de ses proches. Et je pense qu'il y a, évidemment, de l'autre façon globale, mais souvent, les gens, ils aiment bien être concernés ou que ça parle d'eux. En fait, ça peut arriver à tout le monde demain.
- Speaker #2
C'est un petit peu aussi l'enjeu de démocratiser la parole, d'avoir de la récurrence dans les propos, de répéter sans cesse, en tout cas en ce qui me concerne, mon histoire. C'est que du jour au lendemain, quiconque peut être concerné. Et moi, c'est un accident bête, comme je le disais. Ça peut être provoqué par un tiers. Ça va être quand tu vas traverser la roue, la roue, quand tu vas traverser l'absus, quand tu vas traverser la route. c'est quand tu vas... Enfin, tu peux avoir pareil, tu peux faire un AVC comme ça, du jour au lendemain, tu peux te retrouver hémiplégique du jour au lendemain, et en fait, bah ouais, ces sujets-là, ils nous concernent tous. Et je vais encore plus loin dans la réflexion, et c'est... Dieu sait que je le répète, et qu'on est bon nombre à le répéter, que ce soit des gens dans ma situation, ou des associations, ou des gens que je considère comme des alliés pour porter le message. et pour être des relais sur ces informations-là, qui sont nécessaires à ce qu'elles arrivent à tout le monde, dans les oreilles de tout le monde, c'est que, j'ai perdu le fil de ce que je voulais dire, oui, on peut tous être concernés du jour au lendemain, et oui, là où je voulais aller plus loin, c'est que l'accessibilité notamment, tu vois, elle nous concerne tous. Si tu rends accessible pour une personne en fauteuil roulant, là on est à Paris, Franchement, à Paris, c'est quand même un sacré sacerdoce.
- Speaker #1
Il faut dire que tu es venu à Paris, pas que pour le podcast, mais aussi pour moi. Et tu n'es pas venu en transport en commun.
- Speaker #2
Je ne suis pas venu en transport en commun parce que le métro n'est pas accessible. Prendre le bus, c'est prendre trois, quatre fois plus de temps pour le même trajet. J'invite toutes les personnes. qui ne sont pas en fauteuil, de se mettre dans un fauteuil roulant et de se mettre dans un bus, vous allez voir qu'en plus de ça, quand moi je n'ai pas l'équilibre, quand tu te fais baloter dans tous les sens, ce n'est pas le truc le plus agréable. Qui plus est, il faut que la rampe, tu vois, elle n'ait pas un problème au niveau électrique, parce que sinon ça veut dire que tu prends le bus d'après. Donc c'est-à-dire que tu attends. Admettons, il pleut. Là, ça veut dire qu'il pleuviotte. En même temps, on est un temps parisien, on ne s'attend pas au soleil de Zénith. Mais c'est vrai que... Moi, la solution que j'ai toute trouvée, c'est une solution qui est une startup parisienne qui propose ça, qui permet de démocratiser et de rendre accessible. les transports en autonomie, c'est-à-dire que moi j'ai une trottinette électrique que je fixe à mon fauteuil roulant, que je peux fixer et pluguer dessus et ça me permet de gagner en autonomie, d'être vraiment indépendant et de pouvoir un peu mener ma barque. Donc voilà, je suis parti, je suis arrivé à l'hôtel tout à l'heure, j'ai déposé mes affaires et je suis venu en trottinette électrique jusqu'à toi.
- Speaker #1
Tu arrivais presque aussi vite que moi au studio. Oui.
- Speaker #2
Et ce qui est marrant, c'est que je me faisais la réflexion avant que tu arrives, c'est que j'arrive bien souvent même avant que l'heure indiquée sur le GPS, parce que du coup, je file à vive allure. Alors, je fais attention, j'ai un casque.
- Speaker #1
Et on l'a mis là, le casque.
- Speaker #2
Et on l'a mis là, d'ailleurs. Très important.
- Speaker #1
Justement, tu parlais d'accessibilité. Sûrement, tu devais être là, vu que tu as participé à l'ouverture des Jeux paralympiques. Moi, j'étais à la clôture des paralympiques. Et j'ai beaucoup aimé le discours du président du comité paralympique qui disait que oui, bien sûr, tout le monde était super emballé par les JO, aussi par les paralympiques, tout le monde était content d'avoir été des athlètes paralympiques, mais que c'était assez drôle d'accueillir les paralympiques en tant que ville de Paris, mais que maintenant, ça serait bien que Paris soit accessible aux personnes en situation de handicap. Et moi, j'ai trouvé ça assez fort qu'il donne ça comme message. Ok, les gars, vous vous sentez super, mais en fait, il y a du taf encore.
- Speaker #2
En fait, ce que je trouve déjà bien dans le discours, c'est que déjà, cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, t'inscris quand même dans le marbre, quelque chose qui a été évoqué publiquement. Donc là, il va falloir tenir ses engagements. Et moi, j'ai envie d'aller encore plus loin. Tu vois, genre, moi, je suis fier d'où je suis né, je suis fier de notre pays. Il a beaucoup de lacunes. Je sais que, voilà, la France est notamment, tu vois, dans le handicap, il y a une charge à... une charge administrative, des restes à charge par rapport à l'équipement qui sont considérables, t'as des problèmes d'accessibilité, mais on est quand même un pays où on se veut garant d'une certaine ferveur et d'une certaine... Et je me dis, ne serait-ce que par orgueil, putain les gars, moi par orgueil, j'ai envie que... Et un orgueil bien placé, j'entends. J'ai envie que mon pays soit... il soit stylé. Quand j'accueille des gens chez moi, j'ai envie qu'il soit bien. Moi,
- Speaker #1
je me suis dit, c'est cool d'avoir dit ça et en même temps, c'est la honte pour nous.
- Speaker #2
C'est la honte et là, il est encore trop tôt pour savoir quel sera le leg des Jeux paralympiques. Mais quand on voit que dans la continuité, il n'y a pas une ministre chargée du handicap qui avait été nommée, que ça fait 20 ans que la loi accessibilité de 2005 a été prodiguée. Tu vois, avant même que j'arrive tout à l'heure, j'ai refait... C'est dans quel cadre que j'ai partagé ça ? Je ne sais même pas si je l'ai fait encore... Si, je l'ai fait parce que j'ai vu une vidéo et j'ai mis un commentaire sous la vidéo. Donc ça concernait le sujet du handicap, notamment le fait qu'on vote dans l'hémicycle. Et il y a un député qui s'appelle Sébastien Péitavie qui est en fauteuil roulant. Et en fait, il y a un vote. C'est soit tu te lèves, soit tu restes assis. Lui, il ne peut pas voter, évidemment, pour se mettre debout. Donc voilà, il a légiféré sur le sujet. Et en fait, à la fin, il parle de l'accessibilité. Et encore une fois, qu'est-ce que je voulais dire ? Parce que je m'égare. Martin, ressaisis-toi, recentre le débat. Tac, tac, tac, ça va me revenir. Oui, c'est ça. En fait, tu vois, ce que je trouve assez stupéfiant, c'est qu'il y a une loi qui a été faite il y a 20 ans. Et dans les faits, je m'interroge. Je me dis, parce que tu as une sanction financière, tu as une sanction pénale qui peut aller à l'encontre des gens qui ne la respectent pas. À la fin de la vidéo, on explique que je crois sur 800 000 établissements qui reçoivent du public, ce qu'on appelle des ERP, tu en as plus de la moitié qui ne sont pas accessibles. Tu en as 600 000 ou 650 000. C'est quand même un chiffre assez important. Et tu te dis, est-ce que, fondamentalement, et je m'interroge, il y a des gens qui travaillent dans le droit, je ne sais pas, dans la justice, etc., des avocats ou que sais-je, je m'interroge sincèrement s'il y a déjà une sanction qui a déjà été prononcée à cette encontre. Et plus je me pose la question, et moins je suis certain de la réponse. Parce qu'à mon sens... Il y a des lois qui sont faites, mais il n'y a personne qui les respecte. Et je trouve qu'il y a une forme de laxisme, parce qu'il y a un moment, il faudrait mettre des sanctions, et peut-être que ça serait un petit peu incitatif, parce que c'est un peu trop facile de se cacher. Moi, je suis ok sur le fait qu'on ne peut pas tout rendre, c'est toujours du cas particulier, mais il y a un moment donné, il y a aussi... aussi... Tu vois, je dis ça parce que la dernière fois, j'ai un peu râlé dans une vidéo. D'ailleurs, le sujet, c'était les Jeux Paralympiques et la continuité et le leg. Et là où je suis déçu, c'est que j'ai voulu aller boire un verre avec une amie. Il faisait froid, j'avais envie de me mettre à l'abri. Fort heureusement, il ne pleuvait pas. On était à Bordeaux. Il pleut moins qu'à Paris. C'est le petit acte pour les Parisiens. En vrai, je les aime bien, les Parisiens. J'aime tout le monde, de toute manière. Mais non, non, ce que je veux dire, c'est... c'est qu'on voulait aller boire un verre. Et tu vois, je suis en photo Emmanuel, évidemment, pour une seule marche, on aurait pu me porter, me soulever, etc. Mais je n'avais pas envie, tu vois. Je ne me prive pas. de vivre ma vie et quelle que soit l'accessibilité etc en général j'en fais un peu fi et j'avance mais je me dis que moi j'ai cette chance d'être en manuel et que t'en as ils sont en fauteuil électrique ils ont pas cette chance là qu'on puisse soulever et leur poids et le fauteuil qui fait quand même un certain nombre de kilos plus de 100 kilos donc il faut quand même le soulever le truc et en fait j'avais pas envie donc du coup on a été ailleurs merci Et c'est ultra déceptif. Moi, ça m'envoyait racible. C'est-à-dire que d'un moment de partage et de communion avec mon ami que je devais avoir à ce moment-là, je me retrouve �� avoir une forme de tension qui se crée en moi. Donc forcément, ça va se répercuter sur la personne qui est à côté de moi. Et tu vois, ça va créer un truc. Alors évidemment, on passe à autre chose assez rapidement après.
- Speaker #0
Mais tu vois, ça a entretenu finalement la conversation autour de ce sujet-là pendant dix minutes, un quart d'heure, quand on s'est posé dans un autre endroit.
- Speaker #1
Chose dont t'as vraiment envie de te passer, quoi.
- Speaker #0
Chose dont j'ai envie de me passer, tu vois.
- Speaker #1
Il y a un côté, est-ce que tu te sens un peu exclu, du coup ?
- Speaker #0
Bah, c'est excluant, parce que tu peux pas aller dans les mêmes barres, enfin, les mêmes établissements que tout le monde. Tu vas t'isoler. Moi, je te le dis en toute honnêteté, je pense que... Je ne sais pas, je n'ai pas la vérité intelligible, mais je pense qu'on est assez unanime pour dire que c'est excluant et que moi, je sais que je vais m'isoler. Les gens me voient faire plein de choses, etc. Je ne me considère pas isolé socialement parce que ma vie ne fait que, les sollicitations ne font que. Mais je sais que je ne vais pas m'autoriser à faire plein de choses parce que je me décourage, parce que je sais que je vais faire face à de l'adversité et que, à la fois, cette adversité m'a permis, moi, de gagner en confiance. parce que j'ai pu m'affirmer par rapport à elles, et puis Dieu sait qu'elles sont nombreuses, mais à la fois, le fait de les subir quotidiennement, il y a un moment, je suis bien dans mon petit appartement, tranquillou, à faire mes petites vidéos, mes petits posts Instagram, mes réflexions, mes écrits et compagnie. Et oui, pour moi, ça isole. Et pourtant, j'ai la tête qui va bien. je suis en capacité de pouvoir m'exprimer physiquement, ce qui n'est pas le cas de tous les handicapés. Et je me dis, ceux qui ont des problèmes d'élocution, ceux qui ont des handicaps plus lourds et tout, ils ont quoi comme place dans la société ? Et c'est aussi pour ces raisons-là que... que j'ai envie de mettre en avant mon quotidien. C'est pas pour dire je suis plus beau, je suis plus fort, je suis égérie de telle marque et compagnie. C'est de dire putain les gars, il y a un vrai problème à soulever et il faut qu'on y aille. Et il faut qu'on y aille tous ensemble.
- Speaker #1
Justement, en parlant d'égérie, on en a parlé aussi déjà un peu ensemble. Ça fait quoi ? Je suppose qu'il y a 7 ans, tu ne t'imaginais pas pouvoir être mannequin pour une marque. ça fait quoi en termes d'émotion d'être égérie d'une marque et même c'est quoi le message que ça transmet ?
- Speaker #0
En fait déjà il y a une anecdote qui est assez rigolote que j'ai pas eu l'occasion de partager énormément donc j'ai été à deux reprises sur l'année 2024 la tête d'affiche pour la marque Jules la marque de vêtements pour hommes et en fait c'est vrai que la première sollicitation de leur part C'était pour poser pour un costume adapté pour les personnes en fauteuil qui a été réfléchi. davantage pour des raisons d'usage, pour des soucis aussi d'esthétisme, etc. Parce que forcément, tu ne portes pas toujours aussi bien les vêtements quand tu es assis. Donc, tu vois, on va mettre de la longueur en plus sur les pantalons. On ne va pas avoir de poche derrière le pantalon pour limiter les points d'appui et les risques d'escarre. On va avoir des poches un peu plus importantes, on va avoir des systèmes qui sont plus facilitants pour moi qui n'est pas l'usage des doigts. En fait, je vais accéder plus facilement à la braguette ou c'est un système de scratch, etc. Donc déjà, c'est un peu plus facile à mettre. des fois c'est un peu plus élastane aussi, donc un peu plus facile à enfiler. Et puis après, moi j'ai aucun tabou à parler de quoi que ce soit, et c'est vrai que la vessie est un muscle, donc la vessie est paralysée aussi, et on a besoin de se sonder, et forcément on a besoin d'accéder à certaines parties. de notre physique et pour se sonder il faut qu'on passe par ces parties là et le fait de rendre accessible cette partie là pour les hommes parce que tu vois c'est une marque pour hommes et j'ai aussi entendu et c'est aussi un des enjeux je trouve que que que propose jules c'est qu'ils sont valeur d'exemple et encore une fois tu m'en parlais de d'avoir quelque chose d'un citatif J'ose espérer que des marques pour femmes, d'autres marques, etc. se prennent en main ces sujets-là.
- Speaker #1
Moi, je n'ai pas entendu parler de marques...
- Speaker #0
Jules, il y a Kiabi qui l'a fait. Il y a Tommy Figure qui a créé une collection adaptive.
- Speaker #1
Ça se compte sur les doigts d'une main.
- Speaker #0
Ça se compte sur les doigts d'une main, quand on est en mesure de pouvoir le faire.
- Speaker #1
Je sais que j'avais vu aussi que Théo Curin, qui est aussi...
- Speaker #0
Théo Curin a fait avec Lacoste.
- Speaker #1
Il a fait avec Lacoste aussi.
- Speaker #0
Petite collection, ouais.
- Speaker #1
Et je me disais, tu vois, quand j'ai vu toi, Théo, qui était géré, je me disais, waouh, c'est cool en termes de représentabilité, et c'est cool même en termes de... Tu vois, d'image de beauté, c'est cool pour les gens de dire « Ok, moi aussi, je peux être égérie et il n'y a qu'une forme de physique qu'on met en valeur. »
- Speaker #0
Après, tu vois, mon Théo et moi, je pense que, tu vois, on en parlait encore avec Julie, que j'ai reçu aussi, qui est une grande brûlée sur le format, qui est le mien. Je pense qu'on répond aussi à des standards, tu vois. Et je pense qu'on en a conscience. Pour autant, je pense qu'on est suffisamment intelligents. Et en tout cas, nous, on a envie. d'être des locomotives pour que les choses évoluent et qu'on laisse la place à d'autres moi demain, Jules, il prenne quelqu'un d'autre mais je suis immensément heureux qu'il m'ait remplacé et qu'ils vont peut-être aider quelqu'un, un autre Andy qui répond à d'autres standards d'incarner la marque et je trouve ça génial parce que ça ne m'appartient pas moi je suis très heureux et je suis très honoré et de manière personnelle c'est évidemment très gratifiant ça fait plaisir Ça participe aussi à un regain de confiance parce que quand tu te retrouves à 25 ans, de ton mètre 80 à 1 mètre 30, 10 kilos en moins que tu reprends, mais pas en muscle parce que j'étais très musclé. Tu étais un athlète avant,
- Speaker #1
tu faisais beaucoup de sport.
- Speaker #0
J'avais en tout cas le physique de l'athlète et c'est ce à quoi j'aspirais. J'ai construit aussi toute mon identité par rapport à ça.
- Speaker #1
C'est vrai que tu faisais des études dans le sport ?
- Speaker #0
Je faisais aussi des études dans le sport. C'était vraiment un mode de vie. Pour moi, c'était le sport santé. Pour moi, le sport, ça a des valeurs fédératrices qui sont énormes. On l'a vu aussi avec les Jeux paralympiques et les Jeux olympiques. Pour moi, l'un va avec l'autre. J'ai vécu une ferveur pendant les Jeux qui était incroyable. J'ai vraiment passé des moments exceptionnels. J'ai rencontré des gens super chouettes. Et je vais quand même revenir à l'anecdote, parce que je ne l'ai toujours pas lâché le morceau. Mais donc, j'ai été géré pour Jules, pour le costume initialement, en début d'année 2024, donc en mars 2024. Et ce qui est très drôle, c'est qu'il y a quelques années de ça... le premier costume qui est le seul dans ma garde-robe avant d'avoir celui adapté pour personne en fauteuil roulant mon premier costume est un costume jules parce qu'à l'époque j'avais gagné un jeu concours sur instagram alors c'était il ya très très longtemps maintenant il y en a beaucoup à l'époque y en avait pas tant que ça et l'époque j'avais participé à un truc pour gagner des places pour assister à la cérémonie des Energy Music Awards. À Cannes, non ? À Cannes. Et en fait, j'avais remporté le jeu. J'avais gagné le transport. C'était la première fois de ma vie que je prenais l'avion. Moi, je n'étais pas sorti, je te jure, avant mon accident et avant d'aller faire mes études à Nice. Mais je n'étais pas sorti de ma touraine natale du département d'André Loire. Je n'avais pas une ouverture sur le monde. très élargi, on va dire ça comme ça. Et en fait, j'ai pris la première fois de ma vie l'avion à ce moment-là. Je te donne une autre anecdote que je n'ai jamais donnée nulle part. Donc, j'ai pris l'avion pour la première fois à 24 ans. Ils sont venus nous chercher en limousine. J'ai assisté du coup à la cérémonie. Et c'est vrai que pour l'occasion, j'avais acheté un costume. Et j'ai la femme d'un de mes meilleurs potes, Geoffrey. sa copine Lucie qui a bossé chez Jules pendant des années. Lulu m'avait fait passer en pourcentage pour avoir un moindre coût parce que j'étais étudiant, je ne roulais pas sur l'or, mais je me dis, pour l'occasion, je me prends un petit costume. Et ça m'allait plutôt bien, j'avais plutôt de l'allure. J'ai une photo qui est sympa sur le tapis rouge de Cannes. Évidemment, j'arrive avant toutes les stars. Mais c'était chouette de vivre ce moment et en fait ce qui est drôle c'est que mon premier costume c'est un costume Jules et des années plus tard je me retrouve égérie pour Jules pour un costume de la même marque donc c'est assez rigolo dans l'histoire. Et l'autre anecdote que je te raconte parce qu'elle me vient en tête. C'est que la première fois que je prends l'avion, à aucun moment je me dis que je vais me retrouver à côté d'une star. Et en fait, le gars à ma gauche, je commence à lui parler en anglais. Moi, évidemment, c'est mon premier décollage en avion. Donc à la fois de l'appréhension parce que tu ne sais pas ce que c'est. Et à la fois un peu d'excitation. Et je lui demande dans un onglet un peu approximatif si je peux ouvrir le cache-hublot pour voir le décollage. Et en fait, il s'est avéré que c'était Jason Derulo et que je ne l'ai pas reconnu. Voilà, je trouvais qu'il lui ressemblait. étrangement.
- Speaker #1
Il est en avion en éco.
- Speaker #0
Et en fait, il était... C'est des avions de Paris à Nice. Donc, c'est des petits avions. C'est des navettes. En fait, t'as pas forcément de classe business, etc. En fait, il était à côté et effectivement, il ressemblait étrangement. Mais oui, c'était lui. Trop cool. Donc, assez rigolo. C'est marrant, tu vois. Ma vie est un film.
- Speaker #1
Justement, en parlant de ça, tout à l'heure, tu parlais du fait que tu n'avais pas de tabou. Et que c'est important aussi de parler de plein de sujets pour toi en tant que créateur de contenu. Je t'en parle parce qu'on en a parlé ensemble et que je sais que tu en parles aussi sur tes réseaux. Tu parles aussi de sexualité pour les personnes en situation de handicap. Pourquoi tu as envie de briser ce tabou ? Je sais que c'est une des vidéos, tu m'as dit, qui avait fait le plus de vues sur les réseaux. Pourquoi tu as envie d'en parler ? Pourquoi c'est important ? Est-ce que c'est difficile d'en parler sur les réseaux ?
- Speaker #0
C'est difficile, oui et non. Difficile, oui, parce que tu es forcément obligé de te mettre, avec des grandes guillemets, un minimum à nu. Mais moi, je sais que je suis très discret sur ma vie intime. pas forcément sentimentale parce que j'ai déjà exposé des personnes avec qui j'ai pu être sur les réseaux sociaux. Mais vivons heureux, vivons cachés. Donc tu vois, j'apprends aussi de... Voilà, quand t'as une posture médiatique, tu deviens une personnalité publique, t'es un petit peu suivi, etc. T'essaies d'être attentif et de faire les choses un peu mieux. Voilà, après, j'ai pas forcément envie de me priver non plus parce que ce qui me rend heureux, c'est aussi ça. Et puis je pense que c'est aussi un message d'espoir, tu vois. de montrer que... Moi, je sais que quand j'ai eu mon accident à 25 ans, quand je voyais que des mecs, ils étaient avec des nanas qui étaient super jolies, qui avaient plein de qualités, qui avaient des beaux métiers, etc., je me dis, bah ouais, en fait, je vais pouvoir continuer d'avoir des relations avec des femmes qui me plaisent, etc. Et c'est vrai que... que la sexualité, tu vois, moi, ça fait sept ans et demi, j'en ai parlé. Franchement, je crois que j'en ai parlé dans un podcast qui est d'ailleurs, qui a été à l'initiative du fait d'avoir créé cette fameuse vidéo qui a fait 200 000 vues, enfin qui a fait un peu plus de 200 000 vues sur Instagram. Et en fait, je me suis rendu compte que le sujet était... était un enjeu très important parce que encore une fois bon je parle de ce que je connais je suis pas une femme je parle de moi comment ça s'est passé c'est sûr qu'à 25 ans il t'arrive ça c'est inévitablement des questions que tu te poses et tu as besoin d'être rassuré, et tu as besoin d'avoir des réponses à tes questions. Et malheureusement, ces réponses à ces questions-là, tu ne les trouves pas. Tu ne les trouves pas sur Internet, ou c'est dans un tag très médical.
- Speaker #1
Il y a peut-être des sous-contents de parler.
- Speaker #0
Alors, on en parle, mais c'est dans un contexte très préventif. est lié à la procréation et pas à la notion de plaisir. Et tu vois, ça, ça me dérange un peu. Et je pense qu'effectivement, il y a des enjeux à ce niveau-là, tant pour rassurer des blessés médulaires que pour... former des personnes qui vont être au contact de personnes qui se retrouvent concernées par ces sujets-là. Et tu vois, des fois, je me dis, est-ce qu'ils sont réellement formés ? Qui se saisit vraiment du sujet et qui est en mesure de pouvoir apporter des réponses ? Et je pense qu'il y a un vrai travail à faire dans les centres de rééducation. Et puis ne serait-ce que d'enjeux publics. Moi, les idées reçues, c'est en gros, t'es un homme, tu peux pas avoir d'érection, tu peux pas éjaculer, tu peux pas donner du plaisir. Les gars, en ce qui me concerne, et en ce qui concerne, je pense, une grande majorité de blessés médulaires, c'est tout l'inverse, en fait. Donc, il y a encore des grosses idées reçues dessus.
- Speaker #1
Mais je pense que même les gens qui nous écoutent, si on faisait un sondage... Ah mais c'est sûr ! Je pense qu'il y en a qui pensent qu'il n'y a pas... peu de sexualité.
- Speaker #0
Ouais, il y en a, ils pensent que c'est terminado. Et en fait, moi, j'ai des notions un peu en neurologie maintenant, et de manière globale, un peu en médecine, c'est que la verge est un organe, et par définition, n'est pas paralysée. Après, il y a des notions de système autonome, neurovégétatif, le système sympathique, parasympathique, on rentre pas dans les détails, parce que sinon, on va perdre tout le monde. Mais en fait... Il est tout à fait possible, et dans la grande majorité des cas, ça fonctionne très bien. Après, il peut avoir des béquilles, on va dire ça comme ça, c'est assez drôle de dire de cette manière, mais voilà, médicamenteuses qui peuvent... potentiel et potentialiser aider qui peut même favoriser l'éjaculation et ça tu vois c'est des choses dont on ne parle très peu moi je sais que je suis très attentif à ce sujet là déjà de manière très personnel parce que voilà j'ai envie de retrouver du plaisir etc et il ya des médicaments qui vont jouer sur des neurotransmetteurs qui participent à la contraction notamment de des muscles qui permettent l'éjaculation chez les hommes Et alors après, on est tous différents. Mais moi, tu vois, par exemple, je retrouve un orgasme proche à 70% de ce que j'ai retrouvé avant, plus difficile en termes d'accès, mais possible. Et ça, tu vois, moi, c'est mes recherches. C'est... Chat de DPT aussi un petit peu, on va pas se mentir. Ouais, bah tu vois, parce qu'en fait, moi, j'ai écouté ce qu'on me disait en centre de rééducation. Tu vois, il y a des machines qui existent, qui permettent... Il y a le Ferticaire et le Viberec qui sont deux machines qui vont stimuler l'arc réflexe, donc déclencher l'éjaculat de l'homme. Tu as ces machines qui peuvent favoriser ça, mais tu as aussi des médicaments comme le gutron. Il ne faut pas faire n'importe quoi, et je ne veux pas inciter tout le monde à faire n'importe quoi. Évidemment, il faut se renseigner...
- Speaker #1
Avec un médecin.
- Speaker #0
Voilà, un médecin MPR, des professionnels de santé. Mais tu vois, même eux, moi, je vois... J'ai beaucoup de considérations pour mon médecin traitant, Madame Higuet, mais c'est vrai que, en termes de neuro, je pense que j'ai beaucoup plus de connaissances qu'elle. Et tu vois, je pense qu'il y a aussi une formation à faire auprès des professionnels de santé. Et c'est tout l'enjeu aussi de désacraliser la parole, de la rendre moins taboue et de transmettre de l'information pour que des gens aussi dont c'est le métier, de mieux transmettre à des personnes qui se retrouvent dans un... dans un marasme de questions qui est juste titanesque.
- Speaker #1
Ce que j'ai bien aimé dans le podcast dans lequel tu es passé, où tu parlais de ça, même dans ta vidéo, c'est que c'est une façon cool d'en parler. Tu vois, comme si on était entre potes. Évidemment, il y a des termes médicaux, mais ceci de se dire qu'on peut en parler de façon détendue et que le message se transmet peut-être plus facilement.
- Speaker #0
Ouais et puis je pense que tu vois, moi ça fait 7 ans et demi j'ai 33 ans maintenant je suis un vieux de la vieille j'ai 33 ans en fait je plaisante mais ce que je veux dire c'est que je pense que je gagne en maturité je me sens aussi plus à l'aise avec le fait d'en parler et je me dis surtout je parle souvent de notion de responsabilité vis-à-vis de la visibilité qui me met à louer sur les réseaux sociaux ... la visibilité qu'il met à louer sur les réseaux sociaux malheureusement on a encore trop peu à l'avoir et si des mecs comme moi on se saisit pas de ces sujets là ou d'autres d'ailleurs et qu'on exploite pas cette visibilité qui nous est donnée pour tant montrer que bah oui on peut vivre une vie épanouie en fauteuil roulant quand bien même c'est difficile et ça m'a été reproché que des fois c'était Le monde des bisounours, les gens pensent que je n'ai pas les mêmes problèmes que les blessés médulaires. Évidemment que moi, je peux être très cash, je vais le dire de manière beaucoup moins élégante. Mais quand j'ai des troubles bésicosphinctariens, ça fait partie des troubles associés à la tétraplégie, à la paralysie de manière générale. Il y a des fois, je vais me chier dessus. Mais je pense que ça,
- Speaker #1
c'est un peu pareil pour tout le monde sur les réseaux. Les gens,
- Speaker #0
ils ont une vision des choses qui est complètement erronée. Et la manière dont j'en parle, c'est déjà la manière dont moi j'ai envie d'en parler, c'est quel est l'équilibre que j'ai envie de donner, quel est le ton que j'ai envie de donner. Il y a des fois, je vais parler du handicap avec positivité, positivisme. enfin voilà vous m'avez compris en tout cas je veux en parler je veux en parler en bien je veux montrer qu'on peut avoir une vie épanouie par contre je veux pas édulcorer une réalité qui reste difficile et je pointe du doigt aussi ce qui va pas mais des fois il y a plein de choses qui me traversent quand je partage de la positivité on va me reprocher que je dénonce pas suffisamment de choses et quand je dénonce des choses on va me dire que je me plains trop et du coup en fait c'est Les gars, si vous n'êtes pas contents, vous avez tous un téléphone, vous avez tous une manière d'écrire, on a plein d'outils mis à nos dispositions, faites-le. Et quand je parle de quelque chose, je ne peux pas résumer une pensée dans une vidéo d'une minute trente, et même si on venait à traiter le sujet de la sexualité, ce n'est pas en 45 minutes qu'on va régler le problème. Pour autant, on ouvre des portes, on ouvre des pistes de réflexion, on plante des graines d'idées. Et puis moi, le but, il est aussi là, c'est que j'ai pas envie de... Tu vois, quand on me dit... Là, dernièrement, on m'a dit un truc du genre le troupeau de valides. Et je trouve que c'est hyper excluant, parce qu'en fait, moi, le but, c'est pas d'avoir et les handicapés et les valides d'un côté. On fait corps ensemble. On fait corps, et ce qui fait corps, c'est l'unicité, c'est les valeurs fédératrices. Et pour moi, j'ai pas envie de braquer le valide qui n'écoutait rien. Évidemment que j'ai pas envie, en plus de ça, de faire vivre des énergies basses en moi, d'avoir un truc... vindicatif, je ne peux pas en vouloir à quelqu'un qui n'a jamais côtoyé le handicap de ne pas se saisir de ces sujets-là. Et c'est pour ça qu'il faut des fois les interpeller, soit effectivement en tapant un peu du poing sur la table, et puis des fois en courbant un peu les chines, et puis voilà, de faire de vrai différemment. Il y a plein de manières de le faire différemment, et moi j'essaie d'exploiter plein de formats différemment, de le dire de manière différente. quand j'ai l'occasion de pouvoir partager mon témoignage, etc. Mais il n'y a pas une ou une mauvaise manière de faire. En fait, toutes les manières sont bonnes à prendre. Et venez, on avance ensemble plutôt que de mettre des bâtons dans les roues. Et c'est une belle image, tu vois, parce que les gars, si déjà nous-mêmes, dans notre communauté, on est là en train de dire il faut faire ci, il faut faire ça, il faut le faire comme ci, il faut le faire comme ça, faites de la manière qui vous semble le plus juste pour vous. Moi, je sais que pareil, je n'ai pas envie forcément de faire... Quand je partage quelque chose ou je râle, je le fais pour bien souvent défendre nos causes. Et moi, ça ne m'enchante pas de le faire parce que pendant 24 heures, les gens vont répondre à cette story. Donc pendant 24 heures, j'ai ce truc en tête de... Il y a ça qui n'est pas cool dans nos vies. Alors que si 5 minutes... Enfin, si 5 minutes après un moment, on m'a pris ma place handicapée, 5 minutes après, je me suis calmé et... trace, tu vois, je trace ma route, c'est ailleurs dans mon esprit, je peux me concentrer sur ma vie, et sur le moment, et en fait, quand je le partage, c'est aussi, finalement... faire vivre de la négativité en moi.
- Speaker #1
Mais sache que, de toute façon, en tant que créateur de contenu, peu importe ce que tu diras, ça ira jamais. Donc, il ne faut pas, je pense que... Moi, je trouve que tu es authentique et c'est ça le principe.
- Speaker #0
Et puis, tu vois, moi, je pense que ma force, c'est... Moi, j'ai tendance à dire que le handicap, soit on existe dans un côté très misérabiliste, en gros, on a la pitié des gens, soit on est des super héros et on gagne des médailles d'or à tout va. Moi, en fait, je suis un mec ordinaire qui essaie de sortir un peu de son quotidien et de faire des choses extra dans son ordinaire. Et je pense que si j'arrive à parler et si j'ai peut-être autant de gens, je ne pense pas que ce soit que pour ma gueule. C'est parce que je pense que j'exprime aussi les choses et que c'est aussi travailler sur... Sur moi, que de développer des compétences pour exprimer mes idées, ma réflexion, et je pourrais rester confortablement assis, dire que ce que les autres font, c'est pas bien. Ben non, en fait, je décide de m'exposer et en fait, je décide aussi, tu vois, en faisant l'exercice là, d'échanger, de développer mes compétences en éloquence, d'enrichir mon vocabulaire en lisant des livres, en m'instruisant. Ça se dit ? Je sais pas. Ça se dit ? Je sais plus. Et pareil, en privilégiant aussi les gens que j'ai envie de suivre qui, moi, vont me nourrir et vont nourrir ma réflexion. Et ça, c'est aussi quelque chose que j'estime de la responsabilité de chacun de suivre les personnes qui vont vous élever et vous vont tirer vers le haut. Et à un moment donné, les gars... Il en faut pour tout le monde, tu vois. Mais entre Brandon, qui a largué Carla, et tu vois, à un moment donné, OK, il faut se divertir, mais...
- Speaker #1
Mais c'est aussi pour ça que moi, j'ai lancé le podcast. Je t'en ai parlé. C'est que pour moi, maintenant, s'informer, c'est aussi une action. On peut être passif sur les réseaux, dans les médias. Et c'est important de choisir. Et justement, ce qu'on consomme, que ce soit... l'information, même le divertissement, et de choisir les personnes qu'on suit, et qu'il y ait une éthique autour de ça. Moi aussi, je parle beaucoup d'être éthique quand on est créateur de contenu, parce qu'on a une responsabilité, et justement, on ne peut pas dire n'importe quoi quand il y a des gens qui nous écoutent. Donc ça, je trouve ça super important. Et justement, dans une de tes vidéos, tu dis que le témoignage, ça peut changer le monde, et ça a de l'impact, au niveau même de l'émotion aussi. T'as monté ta chaîne YouTube et maintenant t'as un nouveau format ? qui s'appelle Confidence. Depuis pas si longtemps que ça ?
- Speaker #0
Ça fait pas très longtemps. Et puis toi, j'ajouterais à ce que tu dis, pour moi, on a eu le résultat de ce qu'on consomme. Et c'est vrai que... Alors j'en suis la première victime, et puis j'en suis la première à essayer de faire des choses qui peuvent marcher, mais à la fois, c'est pas là où je prends le plus de plaisir, parce que moi, faire des vidéos de 15 secondes...
- Speaker #1
C'est un cauchemar, les rels.
- Speaker #0
Ouais, genre je voulais participer à quelque chose de... Encore une fois, ça rejoint ce que je disais en début du podcast, d'interview, c'est que j'ai envie de faire quelque chose de plus grand que moi et je peux peut-être en être victime, mais je veux pas en être le bourreau. Je m'explique, c'est que j'ai pas envie de proposer un format qui va être avilissant pour les gens. Et c'est aussi pour ça que j'ai fait ce pari de lancer mon format. Déjà parce qu'il y avait une démarche entrepreneuriale, il y avait une démarche très personnelle. Il y avait une démarche qui est liée à ce que je suis en train d'exprimer là, que j'ai envie de faire bouger les choses et que pour moi, tu ne peux pas développer ton sens critique et ta réflexion avec une vidéo de 15 secondes sur 40 vidéos que tu as vues dans la journée. Donc, on est maître de ce qu'on consomme et c'est aussi inviter les personnes à peut-être suivre des formats comme le tien, suivre d'autres formats, il y en a plein, et d'en suivre dans les formats pour lesquels on a une affinité. On ne peut pas défendre toutes les causes. Évidemment, celle que je privilégie, c'est celle que je vis au quotidien. Mais tu vois, il y a des gens qui vont suivre des podcasts sur l'écologie, sur l'économie, sur les géopolitiques, d'autres sur le handicap, d'autres sur les off dans les médias de la télévision, etc. Les médias traditionnels. Et en fait... Encore une fois, on est maître de ce qu'on consomme. Et donc ce format-là, moi je l'ai créé parce que j'avais déjà un... J'en avais pas marre, mais j'avais envie de parler d'autres choses que de moi-même. Parce que je répète tout le temps un peu la même chose. C'était une manière aussi de parler de moi différemment et encore une fois d'user de ma visibilité pour la mettre à profit de quelque chose de plus grand que moi. Et le plus grand que moi, c'est le collectif.
- Speaker #1
C'est bien dit ça. Ouais,
- Speaker #0
c'est bien dit. C'est travaillé mes phrases. Mais non, et tu vois, la responsabilité, elle est là. j'ai envie de proposer un format qui permet de développer sa réflexion. Et le format long, pour moi, vu que tu peux rentrer dans du détail, ça permet, à mon sens, de développer sa réflexion. Donc, sans mauvais jeu de mots, c'est prendre le contre-pied... Allez, travaillez aussi. C'est prendre le contre-pied de cette espèce de course effrénée à la consommation des vidéos sur... Et pourtant, j'en suis la première victime. Donc, je suis...
- Speaker #1
Tous comme ça, mais moi, c'est pour ça que j'adore le podcast et que je promeux tout le temps le podcast, parce que pour moi, on ne peut pas réfléchir en 30 secondes et développer une pensée. On ne peut pas se développer en un short ou en un t-shirt.
- Speaker #0
Tu vois, regarde, là, ça fait combien de temps que je parle, on ne peut pas se saisir de ce que c'est le quotidien d'une personne en fauteuil volant si tu n'écoutes pas un minimum ce qu'il en est, tu vois. Donc, il faut se pencher sur ces sujets-là. C'est aussi pour ça que je parle souvent de responsabilité individuelle, de s'intéresser un petit peu à ce qui se passe autour de soi. Ne serait-ce que par curiosité et par... Après, c'est très personnel, mais moi, j'ai pas envie de finir ma vie bête, benée et pas comprendre plein de choses. Je suis pas le plus intelligent. On me l'a suffisamment rappelé à l'école. Et pour autant, je pense que je suis pas peu fier de mes accomplissements, de mes réussites et de ce que j'ai réussi à créer. Et même, finalement, les études qui se sont plutôt bien terminées. Mais... ce qui était très très mal parti je pourrais en attester avec mon dossier scolaire mais on est maître de ce qu'on consomme et après oui l'idée du format Confidence c'est de mettre en avant des gens issus de la différence pas que parce que je veux pas m'enfermer non plus dans cette case là mais à la fois déjà ne serait-ce que la création de ce format là c'est déjà bah participer à à élever le pourcentage que je te donnais tout à l'heure de 1% de représentativité dans les médias mainstream. Et déjà, rien que ce format-là, moi qui l'incarne, les gens que je fais venir, déjà, tu vois, tu réponds à un enjeu. Et si en plus de ça, tu leur laisses une heure, une heure et demie de s'exprimer sur quels sont leurs quotidiens. Toi, j'ai reçu des grands brûlés, des aveugles, des amputés.
- Speaker #1
Tu sais, t'as reçu quelqu'un qui était malentendant, qui était malentendante, et moi, ça me parlait parce que ma meilleure amie...
- Speaker #0
Voilà, tu vois, et regarde, toi aussi, t'es concerné. En fait, on est beaucoup à être concerné par ces sujets-là, indirectement. Et... et je trouve ça intéressant de manière très personnelle déjà ça m'enrichit énormément de recevoir ces gens là ça me permet aussi de développer des capacités d'écoute là où j'ai plus l'habitude de parler donc c'est chouette aussi tu vois
- Speaker #1
tu dois apprendre un nouveau métier non ?
- Speaker #0
tu apprends un champ de compétences qui est énorme et puis et puis ouais c'est C'est me déculpabiliser aussi parce que des fois, le déséquilibre, il est énorme. Tu vois, je le ressens. Il y a beaucoup de gens qui s'intéressent à moi. Je ne peux pas m'intéresser à tous les gens qui me suivent. C'est impossible. Je ne peux pas répondre à toutes les sollicitations. C'est impossible. Je ne peux pas aider toutes les associations. Je ne peux pas être marin, parrain d'événements. Des fois, je ne réponds pas et je culpabilise parce que je n'ai pas envie de passer pour ce que je ne suis pas. Mais à un moment donné, je ne peux pas le faire. Et c'est aussi pour ça, tu vois, j'invite aussi indirectement à... à promouvoir d'autres personnes qui incarnent pour que ces gens-là deviennent des relais et finalement la charge que peut-être des fois je me mets sur mes épaules à soit moindre tu vois et pour répondre très rapidement à Confidence et à travers le témoignage t'es sensibilisé sur la question que en fonction du témoignage des personnes que je peux recevoir, c'est transmettre de l'information. Et on parlait de rôle d'identification, c'est permettre à certains de s'identifier à la personne qui illustre peut-être leur quotidien. Il y a des gens qui vont se retrouver dans la personne qui a vraisemblablement la même difficulté dans la vie. Et après, les gens que je fais venir, je pense qu'ils ont une certaine manière de parler des choses qui, à mon sens, peuvent faire écho aussi à chacun. Parce que sans donner de conseils, en fait, ça peut ouvrir... chacun des réflexions et ça peut faire écho et permettre peut-être à des personnes de s'affirmer, de transcender une difficulté parce que encore une fois je le rappelle l'impermanence de la vie fait qu'on est tous On est tous soumis au fracas, que ce soit la perte d'un proche, un handicap, une rupture amoureuse douloureuse, un burn-out au travail. Voilà, c'est des sujets par lesquels on va inévitablement tout se passer.
- Speaker #1
Et du coup, maintenant, est-ce que tu tournes et tu montes tes vidéos tout seul ?
- Speaker #0
Je fais tout tout seul. Donc ouais, Tetra, c'est... Ça, c'est pareil, les gens ne se rendent pas compte. Mais quand je dois poser, là, pendant qu'on tourne, il y a trois caméras. Moi, il faut que je mette mes lumières, il faut que je mette mes cams. Et puis, petit à petit, j'ai trouvé un peu mon truc. J'ai optimisé mon temps, machin, etc. Moi, j'ai des auxiliaires aussi au quotidien qui viennent à la maison. Donc, tu vois, des fois, j'essaie de faire en amont. Et en fait, moi, la difficulté quand j'ai créé le projet, c'est que je ne le faisais pas à la maison. Ça, ça s'est fait un peu plus tard. Et c'est aussi ça qui est intéressant. peut-être à exprimer, c'est que moi j'ai commencé dans un hôtel parce que je voulais commencer je savais que ça allait pas être parfait mais en fait c'est en faisant que, en forgeront et en fait t'apprends sur la technique, t'apprends sur plein de choses t'apprends sur ta manière aussi d'interagir avec ton invité, faut que tu y'a toute la démarche entrepreneuriale et organisationnelle de, bah moi je fais venir mes invités, je paye les billets de train j'ai monté mon entreprise, je dois gérer de la compta, enfin tout y'a J'ai développé un champ de compétences qui est énorme.
- Speaker #1
Mais les gens, ils ne se rendent pas compte.
- Speaker #0
Les gens, ils ne se rendent pas compte que c'est tout.
- Speaker #1
Ce n'est pas juste un tournage là et c'est fini.
- Speaker #0
C'est compliqué. Tu as ça, tu dois faire venir les gens, tu dois les mettre à l'aise. Tu dois trouver aussi un peu des financements qui te permettent de payer. Moi, à la base, j'avais Kev qui était un peu mon chef-op, cadreur-monteur. qui était là derrière les caméras pour gérer des choses que je pouvais pas gérer seul, avant de pouvoir le faire à la maison et finalement de me rendre compte que j'allais pouvoir l'envisager seul. Et tu vois, j'ai fait que deux interviews que j'ai essayées, tu vois, je me suis lancé dans le grand bain solo, tu vois. Mais à la base, je m'en sentais pas capable.
- Speaker #1
Et c'est ouf parce que tu vois, moi qui suis journaliste et réalisatrice depuis dix ans... Je ne me sentirais pas capable de gérer trois caméras plus mes invités tout seul chez moi.
- Speaker #0
Ouais, c'est rigolo. C'est flatteur que tu le dises du coup.
- Speaker #1
Peut-être que les gens ne se rendent pas compte à quel point c'est difficile et technique. C'est pour ça que je dis ça, parce que moi, tout seul, ce serait une galette.
- Speaker #0
Après, moi, j'ai toujours aimé la technique. J'ai toujours aimé la photo, la vidéo. Et après, c'est pareil, tu développes un champ de compétences. Moi, j'ai des... énormément de notions en photo, en vidéo, que ce soit l'ouverture, la lumière. Et puis j'apprends comme tout le monde. Tu vois, tout ce que j'ai appris dans ma vie, j'ai toujours été autodidacte. J'ai appris à faire de la muscu tout seul, j'ai appris à faire de la moto tout seul, j'ai appris à changer le volant de ma voiture tout seul, à faire de la mécanique. J'ai appris la guitare tout seul, jadis. Je ne peux plus en faire. L'arpège est un peu difficile quand tu appuies l'usage des doigts. Pour moi, j'ai fait quand même... J'ai appris énormément de choses par moi-même. Et la photo et la vidéo en fait partie. Et ouais, c'est énormément de travail. Parce qu'il faut gérer tout ça, les invités, la logistique, les financements. Tu dois rendre aussi des comptes avec tes partenaires, etc. Et puis je fais le montage, et puis je dois faire la communication. Et la petite vidéo que je dois mettre au format horizontal et au format vertical pour aller sur les réseaux sociaux. Et les sous-titres pour les sourds et les malentendants. Enfin, tu vois, il y a énormément de choses à penser. Et j'essaie en plus de le faire avec un certain degré de qualité et d'esthétisme, parce que je suis comme ça, et les gens ne voient pas.
- Speaker #1
Les gens ne voient pas les nuits qu'on passe en montage, les galères. Moi, je sais que...
- Speaker #0
J'en fais plus. Quand tu as fait une erreur une fois,
- Speaker #1
j'en ai fait beaucoup. C'est sûr. Tu sais que moi, j'avais fait la com pour annoncer mon premier épisode, et je suis en montage la veille de la sortie. Et en fait, je ne sais pas ce qui se passe, je monte mon podcast sur un disque dur externe. Et en fait, à un moment, mon disque dur ne trouve plus les rushs. En fait, les rushs, il était corrompu. Et en fait, la veille du lancement du podcast, je me suis mise à pleurer. Au final, comme toi, Tchadjé pété, ça m'a sauvé la vie. Et du coup, j'ai réussi avec une manip à récupérer les rushs en une demi-heure. J'ai réparé le disque et tout. Mais ce genre de truc...
- Speaker #0
La dérouille.
- Speaker #1
Si j'avais appelé mes potes pour leur dire que les rushs sont effacés, et que j'étais en train de pleurer, ils ne se seraient pas rendus compte de la gravité pour moi, tout le boulot, l'investissement que c'est.
- Speaker #0
Investissement émotionnel.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et moi, je me disais, mais attends, j'ai annoncé à tout le monde que ça sortait demain. Alors qu'en vrai, je pense que la terre aurait tourné correctement si je n'avais pas sorti l'épisode.
- Speaker #0
Mais c'est là aussi où je rejoins, je transpose sur un truc qui n'a peut-être rien à voir. Mais tu vois, quand les gens me sollicitent et que je ne leur réponds pas, tu vois, je...
- Speaker #1
Tu es comme moi quand tu ne m'en réponds pas.
- Speaker #0
Oui, tu as cravaché, mais tu vois, je suis là.
- Speaker #1
Non, j'ai trouvé la technique, mais je ne la révélerai pas pour que Martin réponde au message.
- Speaker #0
C'est vrai, les likes en story, ça aide. C'était ça, non ?
- Speaker #1
Oui, je like plein de trucs.
- Speaker #0
Oui, j'avais vu parce que... Non, non, après, tu avais envoyé des mails et tout, mais oui, on a tous un investissement émotionnel de l'ordre de l'intime dans un projet. Et en fait, c'est pour ça que moi, je vais jamais casser quelqu'un qui a quelque chose en tête. Parce que pour lui, c'est son essence, c'est son fil d'Ariane, tu vois. Et je vais pas aller casser l'énergie. Je suis qui pour casser l'énergie des gens, en fait ? Et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui se rendent pas compte de ça. Et c'est aussi pour ça que j'essaie toujours d'être précautionneux et de répondre au maximum. Même si je m'en excuse, mais je peux pas le faire pour tout le monde. Mais parce que... Parce que quand les gens me sollicitent pour une association, pour un projet, je sais que c'est un projet qu'ils portent avec le cœur. Et ne pas leur répondre, des fois ça peut les impacter. Je ne trouve pas le mot.
- Speaker #1
Ils décevront ?
- Speaker #0
Oui, c'est un peu déceptif pour eux. Je comprends qu'ils peuvent éprouver une forme d'animosité. Mais voilà, et sinon...
- Speaker #1
Et est-ce que... Dernière petite question sur les coulisses. Est-ce que c'est un peu le fantasme... Moi, je sais que même ma famille, parfois, ils ont un peu des fantasmes sur ma vie de créatrice de contenu. Est-ce que t'arrives à en vivre aujourd'hui ?
- Speaker #0
Moi, ça fait 4 ans que j'en vis. Et ça fait... Du coup, j'ai créé ma société. Dernièrement, pour justement, tu vois, quand j'étais en autre entreprise, en gros, pour ceux qui connaissent, t'as l'URSSAF. Moi, l'URSSAF, voilà, en plus, il y a eu des évolutions, j'en suis sorti, mais... d'une certaine manière on me prendra ailleurs ça je me fais pas de doute là dessus mais en gros quand tu touches l'URSAF et que t'as déclaré tes trucs tu prends donc ton argent pour toi mais vu que j'allais payer pour des choses derrière tu peux pas prendre de frais et en fait c'était plus intéressant de passer en charge donc je suis passé en société et puis c'est passionnant en fait t'as plein de montages qui peuvent se faire j'ai la chance d'être quand même bien accompagné par un copain à moi qui est expert comptable voilà qui Ils me donnent énormément de conseils. Donc c'est aussi rassurant, tu vois. Et c'est des gens qui sont dans des mêmes valeurs que moi. Et je pense que c'est des gens qui ont envie de m'aider encore plus loin. Et je pense que voilà, c'est aussi une capacité à développer. Et je ne pense pas que c'est celle pour laquelle je suis le meilleur. Savoir m'entourer, oui. Savoir déléguer, c'est compliqué. La preuve, c'est que je fais tout tout seul de A à Z pour mes formats maintenant. Mais peut-être qu'à terme, ça sera le cas. Aujourd'hui,
- Speaker #1
tu arrives à en vivre ?
- Speaker #0
J'arrive à en vivre. Alors YouTube, pour le moment, il me coûte beaucoup plus qu'il ne me rapporte. Mais encore une fois, c'est parier sur moi. Et j'ai une phrase que j'aime bien, que j'écris il n'y a pas longtemps, c'est parier sur moi pour faire gagner les autres. Donc j'aime bien cette image-là. Parce que... Non seulement c'est une manière pour moi de parler de moi différemment, c'est donner la parole à d'autres, c'est répondre à un enjeu de société. Et puis c'est surtout que ça me drive en fait. J'ai un peu mon objectif. Avant, j'étais un peu plus dans l'attente des contrats qui venaient à moi, etc. Là, je sais que j'ai ça toutes les deux semaines. J'ai réduit aussi le rythme parce que je faisais une vidéo toutes les semaines.
- Speaker #1
C'est énorme ça.
- Speaker #0
C'était showtime. Parce qu'il faut tourner, machin, truc. Je me dis, je ne te refais pas le dessin. Et là, je me suis un peu calmé. Parce que c'est pareil. Après, je mets sur des plateformes de streaming en audio, en podcast. Ça ne se fait pas tout seul. Écrire les descriptions.
- Speaker #1
Moi aussi, je suis à un épisode toutes les deux semaines. Et c'est déjà... Du coup, je passe un week-end sur deux. Enfin, pas off, mais justement, à voir Persten.
- Speaker #0
Je travaille tout le temps. Mais je n'ai pas le sentiment de travailler. Parce que j'aime ça.
- Speaker #1
Bien sûr, c'est un kiff.
- Speaker #0
C'est un kiff et puis en fait moi ce qui me... mais vraiment ce qui me remplit mon âme tu vois, genre je le dis de manière un peu... peut-être un peu importante mais c'est vrai tu vois, c'est quand tu reçois des messages où tu te dis putain t'as un impact dans la vie des gens, tu sais que tu vois on parlait de vidéos sur la sexualité, putain le nombre de blessés médulaires qui m'ont sollicité pour demander des informations... Il y en a eu beaucoup. Et en plus de ça, ce qui est hyper gratifiant, c'est que j'ai des cadres de santé, j'ai des médecins qui sont venus me parler et me dire, tiens, on va l'intégrer dans la formation quand on intègre un nouveau salarié, collaborateur, soignant dans l'unité de soins. Et d'autres, peut-être dans des cursus de formation, des IFSI, des écoles de kinésithérapie. Et tu vois, je me dis, putain, c'est trop bien. Tu dis une vidéo d'une minute trente, où tu résumes un peu un sujet sur la sexualité, ça va être repris, ça va être partagé. Tu relances un peu le... Alors, je ne vais pas dire relancer la mayonnaise, parce que là... On va dire, c'est marrant. On aime bien les jeux de mots. Mais non, je trouve ça essentiel. Et te dire que tu participes à ça, des fois, j'en prends pas la mesure et j'en prends pas conscience.
- Speaker #1
Je pense que c'est important de s'arrêter parfois ici pour voir un peu le...
- Speaker #0
Juste le fait d'en parler, je suis en train de poser le truc, je me dis, putain, d'une idée dans ma tête, de confidence. Confidence, avant que ça ressemble à confidence, ça ressemblait à rien dans ma tête. C'était des patchworks de plein d'idées différentes. Et ça, c'est... Ça s'est matérialisé, ça a été des rencontres, ça a été des risques que j'ai pris, où je me suis un peu lancé, où je l'ai un petit peu... Tu vois, j'ai jeté un peu le pavé dans la main en disant « tiens, je vais faire ça » . Une fois que tu l'as dit, je suis un peu comme tu disais tout à l'heure, une fois que tu as dit quelque chose, tu as envie d'honorer ce que tu viens de dire. Et en fait, je fais exprès des fois de sortir de ma zone de confort parce que je sais que c'est là que je vais... Je vais step, tu vois. Step up. Je ne sais pas comment on dit, mais...
- Speaker #1
Et c'est quoi... Là, en lançant Confidence, c'est un peu un rêve, en tout cas un beau projet que tu as pu réaliser. C'est quoi ton prochain rêve ?
- Speaker #0
Ah, mon prochain rêve... Mon rêve, c'est toujours le même, c'est changer le monde. Donc je sais que c'est une manière crédule, dit comme ça. Mais bientôt, j'aurai l'occasion de l'exprimer d'une autre manière qu'à l'oral. Et je pense qu'on pourra se saisir du caractère substantiel de ma pensée. C'est-à-dire que changer le monde, évidemment que je ne vais pas le changer. Je suis qui pour changer le monde ? Je n'ai pas la prétention que ça va être le cas. Par contre, si je m'auto-anime et je m'auto-alimente de cette pensée, j'aspire à en être digne et à œuvrer pour. Donc ne serait-ce que ça, ça me permet d'avancer. Et je pense que jusque-là, quand je fais la rétrospective de la réanimation, et de la complexité, de l'incertitude, de la perte de repères, et du cataclysme que c'est dans ta vie, je suis fier de moi.
- Speaker #1
Je voulais te demander si tu étais fier de toi aujourd'hui.
- Speaker #0
Je suis très fier de moi. Et ce n'est pas de la prétention. C'est aussi une notion que vous aurez l'occasion de lire bientôt. Mais j'en ai déjà parlé. Je dissocie l'ego de la fatuité. L'ego, c'est ce qui te permet de te construire par rapport aux autres. Et la fatuité, c'est la suffisance de soi, c'est écraser les autres, c'est exister de manière un peu ridicule et dérisoire. Il n'y a rien de bon dans la fatuité et je pense que je suis tout l'inverse. Et des fois, si j'ai de l'ego ou de la condescendance, si j'ai de la condescendance, c'est qu'en général... Parce que moi, je sais que tous les jours, je peux me regarder dans une glace et que je sais toujours d'être à la hauteur du fracas. Et du coup, des fois, je ne sais pas, je suis peut-être le reflet de ce que les gens voudraient être. Je pense que tout le monde en a la capacité. Moi, je ne suis pas là en train de blâmer les autres, je ne suis pas là en train de jalouser les autres. Je suis en train de capitaliser sur moi et j'avance. Donc oui, je suis fier de moi. Et quand on parlait de faire écho, j'invite tous ceux aussi qui nous regardent ou qui nous écoutent à s'autoriser à être fiers d'eux. Parce qu'on est tous seuls à des moments, on a tous des doutes. Et il faut rappeler que ça fait du bien de faire le bien. Et en tout cas, j'ai toujours été animé par les super-héros, la pop-culture, les Marvel et compagnie. Et je sais que je serai toujours... Moi, j'étais le genre de mec dans GTA à respecter les feux rouges et les feux verts. Donc tu vois, c'est dire à quel point je... Alors, il faut transiger des fois un peu et transgresser les règles, mais... Mais il faut en jouer. Mais pour autant, il ne faut pas que ce soit au détriment des autres, tu vois.
- Speaker #1
En tout cas, ton parcours, il est super inspirant.
- Speaker #0
Ouais, c'est gentil, merci.
- Speaker #1
Et j'aime beaucoup ce moment de partage, et on a beaucoup... Pas beauté, on est un peu en retard. Je ne sais même pas qui l'aurait dit. On est en retard, mais ce n'est pas grave.
- Speaker #0
Ah oui ?
- Speaker #1
Mais dis-moi, si tu voulais avoir quelqu'un à ce micro pour découvrir un peu l'envers du décor de sa création de contenu ou de ses reportages ou de l'info, médias tradis ou médias digitaux, qui tu voudrais avoir à ce micro ?
- Speaker #0
Pour toi ? Pour un prochain invité ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'est une bonne question, ça.
- Speaker #1
Je ne sais pas, est-ce qu'il y a un journaliste ? Un créateur de contenu dont tu rêves d'avoir un peu les coulisses ? Ou quelqu'un que tu as envie de mettre en valeur ?
- Speaker #0
Il y en a tellement de gens qui m'ont envie de mettre en valeur. Plus dans les médias ?
- Speaker #1
Médias tradis ou même YouTube, Insta ?
- Speaker #0
On va essayer les médias tradis. Moi, je suis curieux. J'avais déjà fait son émission. Ça commence aujourd'hui avec Faustine Bollert.
- Speaker #1
Ok, ouais.
- Speaker #0
Et je serais curieux de savoir son métier, même si, voilà, genre, de savoir comment elle s'organise, de voir aussi ce que c'est d'avoir une prod.
- Speaker #1
Grosse prod,
- Speaker #0
ah oui. Une télévisuelle, grosse prod derrière. Bon, je connais certaines personnes qui bossent avec elle.
- Speaker #1
Tu veux t'inspirer, en fait, c'est ça.
- Speaker #0
Non, mais tu vois, genre, je trouve que Faustine, c'est la seule qui, à la télévision, qui incarne un format qui... parlent de sujets qui sont essentiels.
- Speaker #1
Le vrai témoignage, ouais.
- Speaker #0
T'as ça, je l'ai fait aussi dans les yeux d'Olivier.
- Speaker #1
Désolée, le gars a fait tous les médias déjà.
- Speaker #0
Dans les yeux d'Olivier avec Olivier Delacroix.
- Speaker #1
Oui, je l'ai vu, celui-ci, il y a tes parents dedans.
- Speaker #0
Ouais, c'est vrai que j'en parle étonnamment. C'est pas que je parle pas de ma famille. Déjà, on a tous nos familles, etc. Mais j'essaie aussi de les préserver parce que moi, j'ai fait le choix d'être public. un peu moins et je n'ai pas envie de les mettre dans des zones d'inconfort. Moi, je choisis mon inconfort. Eux, non. Et puis voilà, moi, j'ai l'habitude de parler de mon accident, de ma vie, etc. Mais je pense qu'eux, ils en ont peut-être moins l'habitude, ça ressasse des choses en eux. Et voilà, c'est à eux de faire leur travail sur eux-mêmes, peut-être vis-à-vis de moi aussi, vis-à-vis de mon accident et des dommages collatéraux. Mais du coup,
- Speaker #1
tu dirais Faustine et Olivier, alors ?
- Speaker #0
Mais pour revenir à ce qu'on disait, parce que encore une fois, je m'égare et le temps passe, mais oui, tu as Faustine, why not ? Parce que je me dis, elle, déjà, je trouve qu'elle pose des questions très pertinentes. Elle est très forte en interview et des fois, elle a des histoires qui sont quand même lourdes. Et je me dis, je suis curieux de savoir comment elle vit ces moments-là. parce que elle aussi c'est inhumaine c'est inhumaine et moi je le vois t'es une éponge émotionnelle malgré tout je pense que quand t'as à voir certains sujets et qu'elle transpose forcément vis-à-vis d'elle, des enfants qui peuvent être laissés etc je me dis des fois ça doit être pas évident pour elle donc je serais assez curieux d'avoir son nom ok,
- Speaker #1
bah écoute on essaierait d'avoir Faustine alors bientôt Faustine Bollert si les gens veulent découvrir ton contenu, que ce soit ton format Youtube, Insta, où est-ce qu'ils peuvent te retrouver ?
- Speaker #0
Alors, assez facilement sur un moteur de recherche, tu mets Martin Petit tu as le choix entre moi et un humoriste au Québec donc si tu mets la notion tétraplegique l'humoriste au Québec, il switch et à moins que le aide québécois soit un handicap bon j'ai gâle pour...
- Speaker #1
Tu peux fâcher des gens là
- Speaker #0
J'aime bien un peu titiller C'est de bonne guerre. Mais non, non, Martin Petit sur YouTube, Martin Petit sur Instagram, si tu tombes dans la barre de recherche, tu vas certainement tomber sur moi. Mais mon nom de scène, c'est El Martichino sur Insta. Et puis après, je suis sur d'autres canaux de communication, comme TikTok, que je peine à exploiter, Boomer.
- Speaker #1
C'est dur, moi aussi, j'y arrive pas.
- Speaker #0
C'est compliqué. Je suis trop un boomer, TikTok et LinkedIn aussi, j'aime bien. C'est un peu plus corporate. J'aimerais bien, pourquoi pas, développer le truc, mais tu ne peux pas être sur tous les fronts. Bien sûr.
- Speaker #1
Merci à toi. En tout cas, j'espère que cette interview, elle aurait aussi servi à montrer que c'est important de mettre en valeur des gens et de bien choisir les gens qu'on suit et de se rendre compte que dans les médias, on n'entend pas forcément parler de tout. tout le monde n'est pas bien représenté. Donc c'est aussi pour ça que bien s'informer, c'est important. Choisir les gens qu'on suit et être éthique aussi quand on fait de la création de contenu, c'est des valeurs importantes. Et on se retrouve très vite pour le prochain épisode, dans deux semaines, avec un nouvel invité. Abonnez-vous et si vous avez des questions pour Martin, n'hésitez pas.
- Speaker #0
Pas de souci. Vous pouvez venir me voir après. Merci Mélanie.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
A bientôt. Salut.
- Speaker #1
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