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Je te le dis en Off

#8-Stéphanie Chermont - Journaliste Culture & se créer une carrière sur-mesure

#8-Stéphanie Chermont - Journaliste Culture & se créer une carrière sur-mesure

1h13 |05/05/2025
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#8-Stéphanie Chermont - Journaliste Culture & se créer une carrière sur-mesure

#8-Stéphanie Chermont - Journaliste Culture & se créer une carrière sur-mesure

1h13 |05/05/2025
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Description

🎙 Épisode 8 – Stéphanie Chermont - Journaliste Culture et créer sa carrière sur-mesure


Dans cet épisode on a échange sur :
✨ ce que cela signifie d’être une femme dans le journalisme et ses coulisses,
✨ comment trouver sa voie dans un milieu compétitif et s’y imposer sans se perdre,
✨ préserver sa santé mentale et son bien être dans un métier passion
✨ et être à la fois créatrice de contenu et journaliste : comment conjuguer liberté éditoriale et faire du contenu pour des marques?


🎬 Stéphanie nous partage aussi ses souvenirs de 18 années au Festival de Cannes, où elle retourne cette année pour la 19e fois, et ses interviews de légendes du cinéma et de la musique, de Jodie Foster à Timothée Chalamet.

Un épisode à ne pas manquer si tu t'intéresses aux médias, à la place des femmes dans l’audiovisuel, ou si tu te poses la question : est-ce qu’on peut faire ce métier autrement ?


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🎧 Disponible un lundi sur 2 en vidéo et audio sur Spotify, YouTube, et toutes les plateformes d’écoute.


Retrouve-moi sur Instagram @melanie.nouveauxmedias pour du contenu exclusif et les coulisses du podcast ! 🚀


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hey, je te le tiens, hop ! »

  • Speaker #1

    Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis « C'est fou de dire ça ! » Il me dit « Bah t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. » « Wow ! » Et sur le coup, il m'a rien dit. C'était il y a longtemps, ça.

  • Speaker #0

    La rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, t'es trop douce et t'aimes trop le petit poids. et en fait c'est pas à l'image d'un journaliste tu vois, elle doit être sûre de soi,

  • Speaker #1

    elle doit avoir une grosse voix un patron qui te dit Tu ne peux pas être journaliste, mais qu'est-ce qui lance ? Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Oui.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #1

    C'est impossible comme question, ça. Avec Jodie Foster. Cette femme est incroyable. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, ça a été repris même dans des émissions américaines. Être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée, qui m'ont approchée, parce que j'avais 15K. Je vais me mettre à dos, plein de journalistes. Je pense que... rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste, c'est une erreur. C'est pas ça la conclusion, être journaliste, c'est bouillonner en fait. Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news, don't talk to me.

  • Speaker #1

    Alors c'est devenu un métier,

  • Speaker #0

    donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital. Fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Bienvenue dans ce 8ème épisode de J'étais le lien, déjà 8 épisodes. Aujourd'hui, je reçois Stéphanie Chermont, journaliste culture et créatrice de contenu. J'avais très envie de la rencontrer parce qu'on a des parcours qui se croisent un peu. Ensemble, on a parlé d'être une femme dans le journalisme, de son parcours, de sa vision des médias, mais aussi de cette question que je me pose, comment on fait pour être à la fois journaliste, créatrice de contenu et garder son indépendance éditoriale ? Stéphanie, je suis trop contente de te recevoir sur le podcast.

  • Speaker #1

    Moi aussi Mélanie, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait encore sur le podcast, mais en général, quand je reçois un invité, il y a toujours quelque chose d'un peu spécial qui est toujours lié à mon histoire. Je ne t'ai pas raconté pourquoi je t'avais invité.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de savoir.

  • Speaker #0

    En fait, quand j'étais journaliste pour la télé, j'ai arrêté après mon burn-out. Je t'ai un peu raconté ça en off dans les coulisses.

  • Speaker #1

    Exactement, on a eu un pré-off de en off.

  • Speaker #0

    Et en fait, un jour, j'ai une amie qui m'écrit et qui me dit... Attends, mais il y a une journaliste comme toi, elle te ressemble. Elle aussi, je crois qu'elle vient de la télé. Et justement, elle fait de la création de contenu. Tu devrais absolument la suivre. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai découvert.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me suis dit, pourquoi pas te voir ?

  • Speaker #1

    On a le droit de savoir le nom de cette amie ou pas ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que tu la connaisses. Je ne la connais pas. Non, je ne pense pas que tu la connais.

  • Speaker #1

    C'est hyper gentil. De tes followers. Oh là là !

  • Speaker #0

    Voilà, c'était la petite anecdote. Parce que le truc cool de lancer son podcast et son média, c'est aussi de pouvoir recevoir des gens. On apprécie, donc c'est l'occasion de se rencontrer.

  • Speaker #1

    Et moi, j'étais hyper flattée que tu penses à moi. Effectivement, on est toutes les deux blondes habillées en noir aujourd'hui. Pour ceux qui ne font qu'écouter, on a le smile, on a le sourire. On a le soleil, malgré un métier qui est difficile, mais on a la passion aussi. Donc effectivement, on se ressemble. Mais je crois que tu n'es pas béliée comme Signe Astro. Je suis heureuse. Ah, tu vois, on n'est pas loin de ta corne.

  • Speaker #0

    Est-ce que déjà, tu peux te présenter ? Je sais que tu fais plein de choses, nous expliquer ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Stéphanie, je suis journaliste. Je le dis aujourd'hui parce que je fais aussi de la création de contenu sur les réseaux sociaux. Pourquoi je l'assume ? C'est parce que j'ai fait des contrats rémunérés. Et je pars du principe qu'on est tous un peu créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, même en étant journaliste. Mais à partir du moment où on est payé pour le faire, il y a vraiment un métier qui se développe. À côté de ça, je suis voix off. Ça s'entend avec la voix assez cassée, assez identifiée. Donc ça a été voix off pour d'abord des sujets cinéma et ensuite, un petit peu plus récemment, pour de la publicité. Donc par exemple, le lancement d'un parfum, je vais venir, je vais vraiment avoir ce côté introduction voix off, un peu comme une journaliste pourrait le faire, moins comme une comédienne. Mais ça m'est arrivé aussi de le faire en mission un peu plus comédienne. Et ma dominante, c'est le cinéma. Donc j'ai commencé, on va en parler ensemble, mais plutôt en tant que reporter. Donc j'étais vraiment journaliste, reporter d'images. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout ce milieu-là, c'est... À l'époque, je dis à l'époque parce que je ne suis plus toute jeune. Enfin, je ne suis pas vieille non plus. J'ai commencé à 17 ans. Et en fait, c'était partir en reportage avec une caméra, aimer ce métier de terrain, de rencontre, aimer les gens comme toi. Et c'est pour ça que la télé, à l'époque, c'était mieux pour moi parce que ça mêlait l'image, l'interview. Et puis, j'ai démarré vraiment en culture dès ma deuxième expérience. en télé. Donc on verra ensemble, mais ça a été ma dominante.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé à 17 ans. Je suppose que c'est un métier passion. Tu as toujours rêvé de faire ça ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours rêvé de faire ça, mais ça m'est un peu tombée dessus. Je suis d'une nature hyper sociable, hyper douce, mais aussi très énergique. Et en fait, il y a plein de métiers qui m'intéressaient, mais celui-là, il réunissait un peu mes facilités. Donc je suis allée vers là. J'ai une famille qui n'est pas du tout dans les médias. qui n'a pas non plus à la base une culture de dingue, mais toujours très curieux. Et mes parents m'ont toujours dit, intéresse-toi à tout. Donc, j'ai été en parallèle de mes études à faire des stages et y aller un peu au culot en contactant des journalistes, des écrivains, etc. Et en fait, ça m'est tombé dessus. C'est vraiment ce qui me correspondait le mieux. Après, le côté technique, j'aime bien. Tu vois, la vidéo, la photo, j'aime bien.

  • Speaker #0

    Parce que oui, c'est ça, c'est ce que t'expliquais, t'étais J.A.R.I. Donc, en fait, tu as commencé en filmant tes propres reportages, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, en rédaction, en télé. J'ai commencé en chaîne d'info chez LCI. Et on m'a mis tout de suite en stage avec deux présentateurs télé.

  • Speaker #0

    La pression ?

  • Speaker #1

    La pression, surtout que c'était des émissions sur l'écologie. Aujourd'hui, on en parle beaucoup, mais quand j'avais 17 ans, c'était il y a 20 ans. On en parlait un peu moins et sur la santé. Et les présentateurs avec qui j'étais... était vraiment la caricature du présentateur télé, pardon, des hommes blancs, qui ne sont pas très ouverts d'esprit surtout, qui te font beaucoup faire de choses. Et toi, tu es stagiaire, tu arrives 17, 18 ans, 19 ans, tu es un peu dans ce milieu des médias, tu ne sais pas trop, tu dis oui à tout. Et donc j'ai fait des reportages, ils m'ont donné une caméra, donc elle s'est rattachée à TF1. On m'a mis la cellule vidéo, on m'a dit tiens, prends la caméra, on m'a montré trois trucs. Je suis partie directe en reportage, je connaissais rien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool,

  • Speaker #1

    mais en même temps hyper stressant. Et je venais de rentrer en prépa hippocagne, donc j'avais des horaires de malade. Et j'étais hyper stressée, j'avais tendance à rougir, à dégouliner. Puis moi j'arrivais avec ma petite robe, mon petit truc. Toi tu vas m'en parler aussi parce que le physique en télé c'est quelque chose. Et première interview qui devait être diffusée à l'antenne dans la foulée. J'ai pas mis le son. J'ai oublié d'allumer le boîtier.

  • Speaker #0

    Ça arrive à tout le monde, je crois. Même pour les podcasts, ça arrive à tout le monde.

  • Speaker #1

    Je me suis faite engueuler, engueuler. Directeur de la rédaction qui m'appelle. Et puis après, la deuxième, ça allait.

  • Speaker #0

    Après, tu t'en souviens. Tu ne fais plus la même erreur.

  • Speaker #1

    Je ne fais plus la même erreur. Et comme cette émission sur l'écologie, on a été amenés paradoxalement à voyager. Et premier reportage au Brésil, il m'a emmenée au Brésil tout seule. J'étais toute seule avec lui, ce présentateur, et il me faisait tout faire. Donc le filmer pour les plateaux. Sauf qu'il n'était pas bien le premier soir, il avait un peu trop mangé, bu. Il a eu une espèce de tourista, donc je me suis retrouvée toute seule à tout faire. Et c'est là où j'ai commencé à faire des interviews toute seule d'actrice pour un festival lié à l'écologie. Et là, je me suis dit, waouh ! Une de mes premières interviews, c'est Parker Posay qui est dans The White Lotus. Je ne sais pas la dernière saison si tu l'as regardée.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas regardée encore trop.

  • Speaker #1

    J'ai un souvenir mémorable. Et Claude Lelouch, où je l'ai filmé en train de tenir un aigle dans une cage au Brésil.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà, que j'ai revu quelques années plus tard et il se souvenait de ce moment. Donc j'étais là, voilà. Mes premières années, ce n'était pas du grand journalisme. Je ne veux pas cacher tenir une grosse caméra et poser les questions avec des stars. Je n'étais pas très à l'aise, mais ça a vite créé une... Une passion, comme tu disais.

  • Speaker #0

    Il y a deux choses dont j'ai envie de te parler pour rebondir. La première, c'est justement, tu parlais d'être une femme, masculin en tout cas à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on fait de la technique. Moi aussi, quand j'ai commencé, c'était vraiment les femmes, elles étaient plus à l'édito et même sur les sujets féminins. Les hommes, ils étaient sur les caméras ou sur les sujets police, pompiers. Ça, c'était très genré en fait. Oui. Et toi, t'es arrivée en train de filmer toute seule avec des hommes, c'était comment ?

  • Speaker #1

    Je suis une femme et j'étais très jeune. Et en fait, j'étais très timide. Et donc du coup, avec le temps, ça s'est vraiment féminisé ce métier de journaliste-reporteur. Pourquoi ? Parce que le matériel s'est allégé, il faut le dire. Moi, je partais avec deux énormes valises, deux énormes sacs. C'était des grosses caméras avec les pieds, la lumière, etc. Ce n'était pas du tout mobile. Alors, je suis d'une nature assez têtue à vouloir tout faire, mais ce n'était pas pratique. Avec l'arrivée de l'iPhone, la simplification de la technique, on s'est rendu compte qu'on pouvait filmer en 4K, que le son pouvait être très bon. avec un zoom ou avec des HF plus légers. Donc ça s'est féminisé, mais au début, c'était vraiment dur. Et tu sais, il y a le cliché d'arriver dans une rédac où tu es d'une nature timide. Même si tu es joyeuse et volontaire, tu peux vite te faire casser.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi, j'étais de nature timide quand j'ai commencé. Très blonde et en plus...

  • Speaker #1

    Tu l'es toujours, très blonde, heureusement.

  • Speaker #0

    Mais je suis jeune, tu vois le cliché. Et puis moi, je viens de l'Ouest parisien. Oui. Je réponds un peu au cliché, je venais du 92, j'arrive avec mon sac rose dans la rédac. Et c'est vrai que quand t'es très féminine dans le milieu du journaliste, tout de suite, il y a un cliché de la blonde un peu débile, un peu bébête. Tu vois, tu peux pas être et intelligente et en même temps être très féminine. Et moi, j'ai vécu ça aussi à mes débuts. En fait, mes collègues qui étaient des femmes, elles s'uniformisaient leur style un peu. Tu vois, à la garçonne pour dire, OK, moi, je peux aller sur le terrain. Comme si, en fait, si t'étais féminine, t'étais pas capable, tu vois...

  • Speaker #1

    C'est nul. En fait, c'est marrant parce qu'aujourd'hui, quand j'étais en stage chez LCI, on m'a fait passer des tests pour être présentatrice. Et c'est rigolo parce que j'ai une... Dans les présentatrices que j'ai gardées en copine, elles sont beaucoup blondes. Tu sais, il y a un peu ce truc d'apparence, de physique. Aujourd'hui, je trouve que c'est beaucoup plus cassé avec les réseaux sociaux. C'est génial ça. Et c'est pour ça que j'aime autant les réseaux sociaux. C'est qu'il y a un côté, on s'en moque que tu sois une femme, on s'en moque que tu sois blonde, on s'en moque que tu viennes avec ton sac rose. C'est ce que tu es, ce que tu dégages, ce que tu vas exprimer qui est important. Et je pense que tu en as souffert, mais ça a peut-être fait ta force pour t'affirmer.

  • Speaker #0

    Je suis une influencieuse, une créatrice de contenu que tu dois connaître, qui s'appelle Amal Tahir.

  • Speaker #1

    Non, je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Elle est spécialiste des couples, sexologue. Et en fait, elle a cette spécialité-là. Mais en fait, dans ses podcasts, elle explique qu'elle a décidé aussi. En plus, elle ne fait pas du 36. Elle n'est pas dans les clichés de la nana qui pourrait être influenceuse, créatrice de contenu. Et en fait, elle a dit, mais moi, je peux être sexologue, coach de vie et des relations. Mais moi, j'ai aussi envie de bosser dans la mode. Et je ne rentre pas dans les clichés du 34. Tu peux créer le métier de tes rêves aujourd'hui. Je suis un journaliste, créatrice de contenu. Et ça m'a un peu ouvert l'esprit en me disant... OK, c'est pas parce que je parle de sujets sérieux comme la désinformation, la fake news, que je peux pas aussi avoir un côté très féminin ou avoir envie de montrer mon look du jour. Et quand j'ai commencé en tant que journaliste, je cachais ce côté-là de moi parce que je me disais, sinon on va prendre comme un fil. C'est ce qu'on me faisait ressentir aussi. Avec les réseaux sociaux, ça s'est beaucoup plus ouvert et maintenant, on arrive à être plus qui on est.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Mais quand même, c'est quelque chose qui est resté. Et même quand je vais faire des interviews, j'ai du mal à... Tu vois, à m'habiller de la façon où je m'habille tous les jours en étant féminine, j'ai toujours tendance à me refermer, à vouloir parler de sérieuse.

  • Speaker #1

    Parce que ce sont tes peurs qui s'expriment et pas ce que tu vaux réellement. Moi, je dirais qu'il y a vraiment eu un move. Tu vois, en 20 ans, je le sens. Ce qui est important, avant, quand j'ai commencé, c'était d'être spécialisée. On disait toujours, il faut que tu sois spécialisée, il faut que tu sois spécialisée. Alors qu'en fait, en vrai, tu peux aimer plusieurs domaines et être forte dans plusieurs domaines. Aujourd'hui, je dirais que c'est l'identité, savoir qui tu es. Peu importe que ce soit pas totalement défini, même si tu n'es pas vraiment une femme, pas vraiment un homme, on s'en fout. Ce qui compte, c'est ton identité, ce que t'es vraiment au fond de toi. Et ça, l'exprimer, ça met du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais ce truc positif quand tu vieillis, tu vois, quand tu prends un peu confiance en toi, quand tu es fière de ton travail, que t'as une certaine liberté dans tes choix éditoriaux et avec qui tu collabores, ben, tu t'en moques. Et moi aujourd'hui, j'ai vraiment très peu de critiques par rapport à mon travail. Alors qu'il y a quelques années, vraiment, je me suis pris des tornades, des engueulades, des réflexions. On m'a déjà dit, je ne dirais pas quelle rédaction et quel comédien, où je suis allée faire un reportage sur un comédien assez âgé, qui aujourd'hui est décédé et je suis allée chez lui. Et c'est quelqu'un qui avait une image très drôle. Et moi je suis arrivée, c'était pour un reportage télé, donc souvent j'arrivais toute seule avec ma caméra. Chez le comédien, il a une carrière gigantesque, une filmographie incroyable. Effectivement, il fait tout le temps rire. Et quand j'étais chez lui, on a eu une espèce de connexion, on a eu une intimité. Je ne dis pas presque psychologique, mais il est ressorti de ce reportage quelque chose de très dark. Et il m'a dit, c'est mon dernier film. Et il a pleuré. Et il y a eu une émotion très forte, ce qui est très dur à encaisser. Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis, c'est fou de dire ça. Il me dit, t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. Waouh ! Et sur le coup, je lui ai rien dit. C'était il y a longtemps, ça. Ouais,

  • Speaker #0

    mais maintenant, on n'est plus sûr de nous. tu aurais sûrement osé lui dire quelque chose de l'envoyer parler.

  • Speaker #1

    Je l'aurais aligné. Mon côté d'origine italienne, là, je l'aurais aligné. Non, c'est horrible, t'imagines ? Je suis rentrée chez moi, je me suis dit, en fait, j'ai eu ces propos et cette émotion pour mon physique. Pas par ma douceur ou ma manière d'interviewer, ou parce que je connais sur le bout des doigts sa filmographie. Et c'était effectivement son dernier film, et il est décédé quelques années après.

  • Speaker #0

    C'est pas parce que t'es compétente.

  • Speaker #1

    Ouais ! Tu vois, ça, c'est un truc que tu prends... Ça m'a marquée, et en même temps, j'en ai fait aussi une revanche, en disant, non, je... Je ne sais pas combien d'interviews d'acteurs j'ai faites, mais aujourd'hui, c'est parce que je suis forte dans ce domaine-là et parce que j'aime les gens. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ça me rappelle une anecdote aussi, quand j'ai commencé à être journaliste, bosser en boîte de prod, être réalisatrice.

  • Speaker #1

    T'expliques un peu peut-être le côté boîte de prod, parce que je ne connais pas trop...

  • Speaker #0

    En fait, quand tu fais un reportage, un documentaire à la télé, il y a plusieurs façons de travailler. Soit tu travailles directement en chaîne, t'es en CDI, ce qui est quand même assez rare, ou alors t'es journaliste pigiste. Et donc, on t'appelle pour travailler ponctuellement sur tel ou tel projet. Voilà. Ce que tu as fait aussi.

  • Speaker #1

    Tu proposes des sujets aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je propose des sujets. Souvent, on t'appelle pour les sujets qui ont déjà été vendus. Mais oui, tu peux proposer des sujets. Et donc, moi, j'arrive dans cet univers. C'était mon rêve d'être réalisatrice. Depuis toute petite, je regarde des zones interdites comme ça. Donc vraiment, j'arrive un peu...

  • Speaker #1

    Emmanuel Chant, c'était fan.

  • Speaker #0

    Émarvillée, capitale, tout ça.

  • Speaker #1

    Capitale. et euh...

  • Speaker #0

    Et en fait, moi, je suis de nature timide, j'ai une toute petite voix et je suis une petite blonde. Et en fait, à la fin de mon stage, on me dit, moi, j'avais tout donné. Et on me dit, écoute, je suis avec ma N plus 2, la directrice de rédac, elle me dit, en fait, ta rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, tu es trop douce et tu as une trop petite voix. Ce n'est pas l'image d'un journaliste, tu vois, tu dois être sûre de toi, tu dois avoir une grosse voix, tu dois t'imposer.

  • Speaker #1

    Totalement faux. La douceur, c'est... vraiment un atout dans ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Justement, ça a apporté une nouvelle, autre chose, en fait, et apporté ta personnalité. Et heureusement, ma directrice de rédac me dit « Écoute-moi, je sens qu'il y a un truc chez toi. Par contre, tes patrons ne croient pas en toi. »

  • Speaker #1

    C'est hyper violent.

  • Speaker #0

    Donc, si tu veux devenir journaliste, là, il te reste quelques jours. Et en fait, moi, en général, quand on me dit ça, ça me donne une rage. J'ai envie de tout défoncer.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    j'ai fini par être embauchée. En fait, c'est très drôle parce qu'aujourd'hui, maintenant, moi aussi, je fais de la voix off. Je vis de mon podcast, je coache les gens.

  • Speaker #1

    C'est ma petite sœur, en fait. C'est ma petite sœur.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, je me dis, en fait, maintenant, ma voix, c'est mon atout. Et je me dis, écoutez ces gens-là. En fait, si je m'étais laissée faire, j'aurais changé de voix. Alors que maintenant, j'ai la chance de faire le métier que j'aime. Et en fait, ta différence, c'est un peu tout ce qui peut être ta force. Au final, ce que tu disais, ton authenticité, ta personnalité. aujourd'hui c'est ce qui fait que tu démarques

  • Speaker #1

    J'ai eu des postes de rédactrice en chef et de productrice éditoriale où je devais former beaucoup de gens. Et au début, j'étais très douce. Je me suis durcie, j'ai pris un caractère un peu... Je ne me laissais plus faire. Parce que quand tu manages peut-être 10 ou 11 personnes, des journalistes parfois qui ont beaucoup plus d'expérience que toi, en tout cas, et tu dois leur amener une modernité, une manière de faire. Et ça m'est arrivé aussi de « coacher » des stagiaires. Il n'y a pas si longtemps, il y a deux ans, j'ai assez mal parlé à un stagiaire. Et au fond de moi, je me suis dit pourquoi je vais parler comme ça ? Et j'ai compris, c'est que je lui ai mal parlé parce qu'il avait une espèce de prétention. Mais une prétention que moi, j'aurais jamais osé mettre sur le tapis à mes débuts. Et il a été vachement impacté parce que toute sa vie, sa famille, tout le monde l'a mis sur un piédestal. Et c'était un peu violent de ma part. C'était la première fois que je parlais mal à quelqu'un qui était en dessous de moi. Et je m'en suis voulue, j'ai culpabilisé et tout ça. Mais au final, je me dis, son comportement n'a pas été bon aussi, tu vois. Il y a quelque chose où on n'était peut-être pas parfaites à nos débuts. Mais tu vois, par exemple, un patron qui te dit, tu ne peux pas être journaliste. Mais qu'est-ce qu'il en sait ? Il n'en sait rien. Et tu ne peux pas, en fait, à un moment donné... Ce jeune homme stagiaire, je lui ai peut-être fait un déclic, peut-être que ça a été violent, peut-être que pour moi je l'ai vu très violent alors que pour lui, peut-être qu'il s'en fout Mais en fait, ce déclic, c'est aussi l'autorité, parfois la responsabilité, qui t'amène à penser que tu as du pouvoir sur les gens. C'est totalement faux. Et c'est pour ça aussi que moi, j'ai un peu fait un petit virage là. Quand tu manages, je pense que je suis plutôt bonne manageuse. J'arrive à faire, on m'appelle souvent pour redresser des médias qui vont mal, des projets qui ne démarrent pas, et pour faire de l'audience. Et j'ai un peu cette étiquette-là depuis quelques années, ça me fatigue. Je suis revenue un peu à mon métier de base, qui est journaliste sur le terrain. J'aime bien filmer, j'aime bien avoir des projets éditoriaux qui me stimulent. Et au final, manager, t'es moins sur le terrain, t'es moins à faire, et t'as du mal à vraiment être détachée. Très rare, les bons managers dans le média.

  • Speaker #0

    En off, tu m'avais dit quelque chose d'intéressant, c'est qu'en tant que femme, comme nous, on a vécu des choses pas forcément faciles, en tant que femme journaliste, pour faire changer. aussi les mentalités et faire changer les médias. Il faut être à la direction. Il faut mettre des femmes aussi pour diriger les médias.

  • Speaker #1

    Et ouais, mais regarde, il y a plein de femmes dans les médias qui sont dures aussi. Encore ce truc de genre où malheureusement, on a beau dire je suis une femme, j'ai moins de... Moi, il m'est arrivé plus tôt, je vais te dire, aujourd'hui, je trouve que c'est plus dans la séduction. Dans ce milieu du cinéma ou de la musique ou de la culture, on est beaucoup dans la séduction. Et parfois, en tant que journaliste, tu peux rentrer dans un jeu un peu où tu rigoles. Pas la séduction, mais tu rigoles. Mais tu vas toujours mettre une distance. Et parfois, il y a certains comédiens, ils ne vont pas la mettre. C'est difficile quand tu es une femme, que tu es, je dis n'importe quoi, au festival de Cannes, que tu es dans une ambiance détendue. Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Il y a un côté très... Tu connais les gens, les comédiens, parfois, tu les fais 15 fois en interview, les barrières, elles sautent. Bah non. Et tu vois, l'autorité, le pouvoir, c'est vraiment quand tu es manager ou... Oui, il faut des femmes. Mais il y a plein de rédactrices en chef qui peuvent être cassantes. C'est parce que t'es une femme que ça changera forcément. Je pense,

  • Speaker #0

    et tu vois, moi, quand j'ai fait mon burn-out, j'étais managée par deux femmes qui m'ont managé mon trait toxique. Et parce que, par exemple, l'une d'elles, je pense que sa défense, comme elle était productrice, pour se défendre dans un milieu d'hommes, c'est qu'en fait, elle agit comme les gens avec qui elle bossait pour, en fait, se protéger. En fait, oui, c'était une femme, mais quand on avait même des discussions sur le féminisme et tout, c'était Kata. et en fait je pense qu'elle s'était un peu changée très vestibule pour rentrer dans le moule de ces métiers-là.

  • Speaker #1

    Tu leur as tenu tête à ces deux femmes ou pas ?

  • Speaker #0

    Je suis partie.

  • Speaker #1

    T'es partie ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as bien fait.

  • Speaker #0

    Oui, bah oui. Et puis c'est pour ça que maintenant j'ai monté mon média et je suis bien plus heureuse que je l'ai été auparavant. Mais c'est difficile aussi de partir quand on aime tellement ce métier.

  • Speaker #1

    Tous les métiers, quand tu vis quelque chose de difficile, il vaut mieux partir. C'est marrant parce qu'on en parle, le burn-out, t'en parles, c'est un mot qui était très à la mode, machin. C'est très présent encore, dans plein de domaines. Dans le journalisme, ça m'est arrivé de... J'ai beaucoup d'amis journalistes très jeunes. On en parle beaucoup. En fait, il ne faut pas se battre. Je pense. Moi, c'est mon avis. À partir du moment où ça ne colle pas avec une rédaction, avec une personne, il ne faut pas souffrir.

  • Speaker #0

    Non, je pense pas.

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est merveilleux. C'est un métier qui est beau. Et quand tu es compétente, tu ne dois pas être impactée ni physiquement, ni mentalement. Moi, ça m'est arrivé récemment. J'ai quitté un CDI justement pour retrouver ma liberté. Je sentais que physiquement, j'étais à plat. Et je crois que...

  • Speaker #0

    On a un CDI dans nos métiers, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai deux et ce n'est pas du tout ce que je cherchais. Je n'aime pas les CDI, moi, en journalisme.

  • Speaker #0

    En vrai, moi non plus. Tu vois ? On est tellement habitués à notre liberté aussi.

  • Speaker #1

    Liberté et puis surtout, le respect, il part aussi. quand t'es salarié, il peut vite partir. Et t'es bosseuse aussi comme moi, il y a un côté... Il faut apprendre aussi à connaître ses limites et à poser ses limites. Donc arriver dans une rédaction, ça c'est un vrai conseil que je donne à tous les jeunes journalistes, hommes ou femmes, d'arriver dans une rédaction et de savoir un petit peu ce qu'on veut et quels sont nos limites. C'est pas parce que tu démarres que, un, t'es capable de tout faire et que tu es capable aussi de tout accepter.

  • Speaker #0

    Et en fait, je trouve qu'il n'y a pas assez... Enfin, moi, dans les boîtes où j'ai été, j'ai pas... Il n'y avait pas cette notion d'éthique.

  • Speaker #1

    Tu ne te souviens pas qu'avec l'arrivée des réseaux sociaux, justement avec tous les formats sur le digital, ça a changé, ça aussi ?

  • Speaker #0

    Si, ça a changé. Et tu sais, pour une raison aussi très précise, les derniers reportages que j'ai faits, les gens qui allaient dans les reportages racontaient les coulisses aussi. Et donc ça, ça a obligé les prods et les rédacs, tu vois, à être vachement plus éthiques. Parce qu'en fait, maintenant, s'il y a une prod qui se compte du mal, tu vois, les gens ont toute liberté de raconter. Et donc, ils perdent ce pouvoir de, tu vois, de « on est le seul média, on fait ce qu'on veut » . Je trouve ça intéressant. Il y a une transition où la télé, par exemple... j'ai bossé pour la télé, a perdu beaucoup de pouvoir et a dû se remettre, ou en tout cas essaye de se remettre en question grâce à l'arrivée des réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Il y a un exemple que j'aime bien citer pour la télé, c'est Regards quotidiens. Ils sont très puissants sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Ils ont même plusieurs podcasts.

  • Speaker #1

    Tu vois, il y a vraiment, je pense que, en fait, ça ne veut plus rien dire la télé et le digital. Maintenant, tout le monde est un peu au même stade. C'est juste qu'il existe des médias qui sont uniquement sur le digital, comme Brut, qui vont être très puissants. Mais les fondateurs de Brut, c'est ceux qui ont lancé Brut, ils viennent de la télé. En vrai, c'est global, il faut avoir une approche. Il n'y a pas de solution magique. Il y a des médias très beaux comme Views, ce genre de médias. Tu vois, il faut encore trouver une économie assez forte. Mais je trouve qu'il y a une esthétique. Moi, ce qui me plaît dans le digital, purement digital par rapport à la télé, il y a une esthétique qui est chouette. L'originalité sur les médias sociaux.

  • Speaker #0

    Il y a plus de sincérité. Et puis, moi, j'ai l'habitude, en télé, tes formats, ils sont très normés. C'est-à-dire que quand tu fais un docu, il fait 52 ou 90 minutes.

  • Speaker #1

    Même sur ton travail, tu racontais. C'est une phrase qu'on ne va pas dire. C'est des personnes qu'on va prendre parce qu'ils vont faire de l'audience. Ça, il n'y a plus, maintenant. Le côté perso, l'enquête. L'enquête, moi, j'adore ça. Par exemple, je suis vraiment passionnée par la news. À la base, je suis passionnée de politique. J'avais fait un stage avec Laurence Ferrari chez Kappa. Elle m'a trop appris. C'est quelqu'un que j'ai retrouvé plus tard en tant que reporter chez C8, donc rien à voir. J'ai eu plein de viande.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai mis là.

  • Speaker #1

    Laurence Ferrari, je l'admire beaucoup. Elle me plaît énormément dans sa stature et sur la longue durée. Et à l'époque, j'étais vraiment toute jeune et tout, la politique. Ils m'ont envoyée à Lille filmer des politiques. C'était horrible. Je me suis faite massacrer, vraiment. C'est de l'abus. Dans mon téléphone, j'ai des mails. Si je retrouve des messages, c'est des borders. Vraiment, je n'étais pas en âge de recevoir ce genre d'allusion. C'était des propos sexistes, des invitations à des chambres d'hôtel, des choses comme ça, je l'ai eue. Franchement, je ne suis pas prête à en parler. Je n'en parlerai pas parce qu'il n'y a jamais eu de débordement. J'avais la petite étoile qui me disait « Non, non, il ne faut pas faire ça, il ne faut pas répondre. » Mais le truc, c'est que la politique, ça me passionne, mais jamais je deviendrai journaliste politique. C'est dur. C'est trop dur. J'admire les journalistes politiques.

  • Speaker #0

    Mais tu sais que même là, cette semaine, j'ai essayé de lancer mon TikTok.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et première vidéo que je poste, c'est pour faire une remarque sur Marine Le Pen. Je me suis fait tuer sur les réseaux sociaux et beaucoup de remarques misogynes. Très drôle, tu vois, on remet tout de suite en question ma compétence parce que je suis une femme, en disant que je ne sais pas de quoi je parle et tout, alors qu'en fait, ça fait 10 ans. je suis journaliste mais ouais c'est assez violent en fait comme type de sujet à aborder je me suis pas facilité la tâche en parlant de politique mais continue on s'en fout mais moi ça me passionne je me suis dit ok là tu t'attaques encore à un truc que tu connais pas mais

  • Speaker #1

    je me suis dit en fait c'est aussi si on s'arrête à chaque fois qu'on se prend des critiques après il faut encore une fois connaître ses limites si t'es capable de recevoir la critique de la critique des gens qui sont derrière leur ordinateur ou leur téléphone, ça peut être ultra constructif et ça peut te faire avancer. Et comme tu disais, quand tu t'es pris un mur, en fait, tu l'as défoncé, t'es pas allée quand même. Et t'es journaliste aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il ne faut pas cesser à voir par tout ça. Et il faut faire aussi un pas en arrière quand tu sens que ce que tu as voulu montrer n'est pas vraiment ce que tu voulais montrer. Après, en culture, c'est quand même beaucoup plus doux. On va pas se cacher, c'est pas forcément facile de faire une interview avec un musicien, avec un écrivain, parce qu'il faut pas être dans le cliché, il faut vraiment intellectualiser le propos, et ça c'est un truc... Moi, mon résumé de toutes les expériences que j'ai eues à plein de levels différents, c'était jamais perdre de vue que le but c'est toujours l'info, transmettre quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça, j'allais te demander un peu... Je sais que tu as interviewé plein d'icônes du cinéma.

  • Speaker #1

    Timothée Chalamet, je rigole. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais comment tu prépares ces interviews ? Parce que déjà, c'est des personnes qui sont tout le temps interviewées. Je pense qu'il y a une pression aussi parfois, peut-être des prods ou des gens qui se détachent.

  • Speaker #1

    En fait, au début, c'était hyper difficile.

  • Speaker #0

    C'est vraiment lié à ce milieu où tu es vite impressionné. Tu sais, tu peux l'avoir aussi, pas que avec les stars de cinéma, les stars de la télé, les présentateurs télé, Denis Brognard. Tu peux dire, il a l'air hyper sympa, mais c'est hyper impressionnant. Et en fait, dans le cinéma, à partir du moment où tu vas aller voir un film, tu vas aller voir une œuvre audiovisuelle, tu vas être dans cette démarche où tu vas essayer de... de travailler tes questions pour que ce soit à la fois original, un peu kikoulol, pardon, et aussi avec du fond cinéma, ça passe tout seul. Et moi, ce qui me rassurait, c'est que au plus je créais une affinité pendant l'interview, au plus je me sentais à ma place. Et tu continues. Il y a des rédacs où je faisais deux comédiens ou deux superstars dans la même journée. Et tu vois, il y a des moments comme ça. Récemment, euh... J'ai vraiment fait beaucoup d'interviews. C'est-à-dire cinéma, je ne sais pas à combien je suis de reportage en ciné, mais en musique aussi. Et parfois, j'ai vécu des expériences, je me dis, ce métier-là m'a apporté ça. De partir en tourbus avec Major Lazer, tu vois, et t'es avec eux, et tu te dis, mais waouh, en fait, j'ai cette proximité. C'est trop cool. Donc en fait, tu gardes en tête que t'es pas une fan, t'es pas une groupie.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, ça doit être difficile quand t'admires les personnes qui t'identifient.

  • Speaker #0

    Non, c'est en fait, t'as vraiment ce truc, tu l'as ou tu l'as pas, c'est de te dire, je fais ce métier pour transmettre quelque chose pour les gens. J'ai envie de faire rire, j'ai envie de faire pleurer. J'ai envie de montrer ce que le film révèle, ce que le réalisateur a voulu amener.

  • Speaker #1

    Ouais, moi, j'ai ce truc-là où je ne suis pas du tout impressionnée par les personnes que j'entends, mais j'ai très envie de les rencontrer. Et parce que j'ai très envie de parler avec elles, parce que je suis quelqu'un de passionné.

  • Speaker #0

    Ça se sent.

  • Speaker #1

    Donc, ça ne va pas me couper. Et du coup, je peux avoir envie de parler, parler, parler, parler. Donc, moi, il faut juste que je me recadre. Mais c'est vrai que... Mais je pense que quand tu es journaliste, il y a moins ce côté peut-être piédestal. Moi, pour moi, un humain est un humain. Ce qu'il fait est passionnant et j'ai envie justement d'échanger avec lui et de transmettre aux gens.

  • Speaker #0

    Ça reste des gens.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi alors ? Est-ce que tu as une anecdote ? C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #0

    C'est impossible comme question, ça. Je peux t'en donner plusieurs, mais il y en a un que j'ai vraiment aimé récent, avec Jodie Foster. En fait, il y a vraiment... Cette femme est incroyable.

  • Speaker #1

    Elle parle un peu français,

  • Speaker #0

    non ? Bien sûr, elle parle français. Et je te parlais de Timothée Chalamet parce que quand je l'ai interviewé, tu sais, tu as très peu de temps pour les stars internationales. Parfois, tu peux faire des interviews en trois minutes. Donc, il faut être hyper efficace. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, alors que je travaillais pour un média qui se lançait sur les réseaux et en vidéo, ça a été repris même dans des émissions américaines parce qu'en fait, t'amènes un rire, t'amènes un... Et je remercie ma voix cassée. Parfois, ça m'amène un petit truc en plus en interview. Il y en a plein. Il y a des acteurs comme ça que je retrouve peut-être tous les six mois, avec qui, je ne sais pas, il y a une espèce de connexion qui se fait rapidement. Tu vois, moi, à la base, je vais vachement te surprendre. J'aime pas ce mot vachement, je sais pas pourquoi je l'ai employé. Quand j'étais petite, moi, il y a des films qui m'ont marquée dans le cinéma français. Et il y a un acteur que j'adore, c'est Alain Chabat. Là, il reprend une hype énorme. On l'adore. Non, mais on l'adore. et en fait je ne l'ai pas beaucoup interviewé j'ai dû l'interviewer deux fois et je l'ai interviewé l'année dernière et vraiment c'est la première fois depuis des années que je n'ai pas fait ça je suis arrivée, je lui ai dit je suis un peu impressionnée je suis fan de vous et en fait il m'a regardée, il a rigolé il m'a dit mais il ne faut pas Stéphanie et tu vois en fait je trouve ce mec c'est un génie donc ça ne va pas forcément être l'énorme star rencontrer Quentin Tarantino ça a été mon goal j'étais pas si impressionnée que ça Ryan Gosling, Adrienne Brody Diane Kruger elle est plutôt dure en interview c'est trop bien passé il y a des stars comme ça tu te dis dans les interviews que j'ai faites c'est que j'adore une actrice que j'adore Demain, tu me demandes quelle est l'actrice que tu as envie de réinterviewer 50 fois, c'est Virginie Fira. Je l'adore, je trouve qu'elle a...

  • Speaker #1

    Une blonde encore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une blonde, mais c'est surtout une... Tu vois, elle était présentatrice télé, je crois.

  • Speaker #1

    Je pense que ça doit être très très dur d'avoir cassé ce... comment on dit ce... panneau de verre, ce cassé, cette limite qu'il y a entre le divertissement et le cinéma.

  • Speaker #0

    T'imagines ce qu'elle a fait. C'est une super actrice. Et en interview, elle est géniale. Marion Cotillard, j'ai fait plusieurs fois. Marion Cotillard, elle a beaucoup de haters. Je comprends pas pourquoi. Parce que vraiment, en interview, elle donne tout. Elle a une espèce de... D'énergie, elle défend les films corps et âme. Non, il y en a plein.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une anecdote un peu drôle, un souvenir un peu comme ça ? Je sais que les gens aiment bien les coulisses.

  • Speaker #0

    Si, en coulisses, je peux te raconter. Une de mes premières interviews au cinéma. Par contre, je ne peux pas te balancer le nom du réalisateur. Parce que la suite, elle est un peu glauque.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pour un webzine cinéma, vraiment de cinéphile. Et j'ai commencé à faire des interviews. Et à l'époque... Quand tu es un peu plus jeune et que tu travailles pour un webzine, on te donnait des interviews, mais souvent on te disait, on va te donner le réalisateur, mais on ne va pas te donner la star du film. Et il s'avère que ce film, c'était un film un peu gore français. J'avais bien aimé le film. Et j'avais demandé un entretien, on m'avait donné 45 minutes. Je me dis, waouh. Donc j'étais avec le réalisateur et son actrice principale. J'étais hyper intimidée, un peu à l'ancienne, j'avais pas le téléphone, j'étais en mode mon petit carnet, mon petit Moleskine, je m'étais un peu pimpée, mais pas trop, tu vois, j'étais sérieuse. Je suis arrivée, je fais mes 45 minutes d'interview, comme c'était de l'écrit, j'avais tout enregistré. J'ai trouvé que l'interview, elle était folle, on était partis loin dans le côté cinéphile. Je sors de l'interview, et en fait ce qu'il faut savoir, c'est que ces journées presse, ça s'appelle des junkettes. Faire une junkette, ça veut dire que les talents ne bougent pas. Et en fait, c'est les journalistes qui passent dans la chambre.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme on voit dans Coup de foudre à Nothing Hill, non ?

  • Speaker #0

    Et en fait, c'est assez chouette parce que tu te lis d'amitié aussi avec d'autres journalistes, d'autres rédactions. Et ça fait perdre moins de temps pour les talents. Par contre, c'est qui tout double, parce que si tu poses vraiment les mêmes questions que les autres, les talents, au bout d'un moment, ils en ont marre. Alors, les stars américaines, c'est... noter dans leur contrat de faire de la promo. Mais parfois, les stars espagnoles, françaises, italiennes, t'as moins ce truc de la promo. Au bout d'un moment, quand ils en ont marre, ils en ont marre. Donc là, je fais mes 45 minutes dans cette petite session de junket. Je retourne dans la salle d'attente des journalistes. Il y avait tous les journalistes. Puis il y avait des journalistes beaucoup plus âgés que moi. J'étais toute jeune. Et là, au moment où je range mes affaires, j'étais un peu de dos. Je sens une main sur mon épaule, vraiment. et là je me retourne, c'est le réalisateur Il me dit, Stéphanie, je suis désolée, je crois que t'es pas faite pour ce métier. Vraiment, j'étais vraiment... J'avais les larmes en tout. Je viens de passer 45 minutes avec lui. Le gars, il me dit, je suis pas faite pour ce métier. Et je lui dis, mais comment ça ? Il me dit, non, t'es pas faite pour ce métier, t'es faite pour être actrice. Je me dis, c'est une blague. C'est un prank. Qu'est-ce que tu fais là ? Du coup, il me dit « Donne-moi ton numéro » . Et moi, naïve, je laisse mon numéro de portable. Devant tous les journalistes, il y en a encore un vieux journaliste qui me parle encore de ce truc. Je rentre chez moi, je me dis « Merde ! » J'ai raté mon truc et en même temps un peu fière. Tu vois, j'ai le côté. Une semaine après, je reçois un coup de fil, une directrice de casting de ce réalisateur. Bonjour. 111 m'a donné votre numéro. On aimerait vous faire passer un casting. Il croit en votre potentiel de comédienne. Moi, à peine raccrochée, je me dis, j'appelle mes parents, j'appelle mes potes. Punaise, je veux devenir actrice. Où c'est vous, la nouvelle Adèle Exarcopoulos ? Non, je ne gâle pas du tout.

  • Speaker #1

    J'ai trop hâte de savoir la suite.

  • Speaker #0

    Et j'étais hyporique. Je me voyais déjà, alors qu'en fait, en soi, je suis journaliste, je sais. Mais oui, mais tu vois ce que tu disais pour toi. L'incertitude de ne pas écouter trop les autres. Et donc, je me fais mousser. Tout le monde me dit, mais oui, on voyait en toi le potentiel. Les proches. À ton regard, oui. Attends-toi à la chute.

  • Speaker #1

    J'ai trop peur.

  • Speaker #0

    Je reçois la convocation au casting. Je reçois, avant le casting, un deuxième appel de cette directrice de casting. Je ne connais pas l'envers du décor, le off du cinéma. Elle m'appelle, elle me dit, oui, donc Stéphanie, demain le casting. C'est hyper simple. Tu seras dans une baignoire et on va te balancer du sang. Quoi ? Je serais dans une baignoire habillée ? Non, non, nue, nue. J'ai dit, bah non, je vais pas me mettre nue dans une baignoire avec du sang. Je suis végétarienne en plus, du sang de quoi ? Du sang de porc. Non, bah non. Et je suis pas allée, évidemment, j'ai dit non, non.

  • Speaker #1

    En plus, première scène, nue et tout.

  • Speaker #0

    Nue. Donc en fait, ils me voyaient pas actrice. Ils me voyaient faire de la figure ou une scène d'actrice deux secondes d'horreur, quoi.

  • Speaker #1

    Un fantasme.

  • Speaker #0

    Voilà, un fantasme. pour un fausse réalisateur, je l'ai recroisé. Dix ans après.

  • Speaker #1

    Et vous en avez reparlé ?

  • Speaker #0

    Au Festival de Cannes, et je suis allée le voir. Et je lui ai dit, merci, je suis toujours journaliste. Heureusement que je ne t'ai pas écoutée, parce que j'aurais fait ça, je me serais grillée, tu vois, t'imagines, en tant que journaliste.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas, oui. En fait, je pense que c'est... compliqué quand même de passer là-bas. Ou alors après, t'es plus journaliste, mais bien vu pour faire une scène.

  • Speaker #0

    Ça, je sais pas si ça existe, tu vois, des journalistes-actrices. Il doit y en avoir. Je sais pas. Ça doit être très compliqué. En tout cas, peut-être pas journaliste cinéma. Ouais,

  • Speaker #1

    parce que du coup, là, tu mets un peu tes oeufs dedans.

  • Speaker #0

    Why not ? Mais...

  • Speaker #1

    Ouais, je suis pas sûre. Après, en France, je pense que aux Etats-Unis, c'est des choses qui se font plus sous tarif. Plusieurs métiers. En France, c'est très difficile de...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Comme Virginie Fira, elle a fait de la télé, elle est comédienne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça a été très dur pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je pense. Mais elle est tellement solaire, elle est tellement une bonne actrice que tu te dis waouh.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as fait 19 festivals de Cannes ? Oui. Incroyable. Moi, j'ai travaillé une fois au festival de Cannes. Je m'occupais de... J'étais stagiaire. Je faisais l'événementiel d'une des plages. Donc, j'ai d'ailleurs organisé des soirées.

  • Speaker #0

    Tu voyais les dix filles défiler les stars, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    c'était trop cool. Et du coup, j'ai pu monter les marches. J'ai monté les marches pour voir Momi.

  • Speaker #0

    J'adore. J'adore ce film.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé ça trop cool, les paillettes, de bosser dans les coulisses. Il y avait un côté super sympa. Mais je me suis toujours demandé comment ça se passait quand tu étais du côté journaliste. Et Cannes ? Est-ce qu'il y a un côté vraiment si magique que ça ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a de la concurrence ?

  • Speaker #0

    Il y a de tout. En fait, il y a tout. Moi, j'adore Cannes. C'est un peu mon élément. Ma famille vit sur la côte d'Azur, pas loin de Cannes. Il y a un côté... En fait, ça a été très critiqué, plein de choses à Cannes. L'arrivée des plateformes, Netflix, etc. Aujourd'hui, on voit quand même qu'il y a plein de films qui sont diffusés aussi sur ces plateformes. L'arrivée des influenceurs, des créateurs de contenu. Ça fait longtemps maintenant qu'ils sont à Cannes. Ça, c'est un vrai sujet. Le journalisme et les créateurs de contenu, la place du journaliste, la place des créateurs de contenu dans les médias. Bon, on pourra en reparler si tu veux, mais je pense que tu en as déjà consacré un podcast. Et ensuite, le côté les marques. Alors, Cannes a toujours été en partenariat avec des marques. Tu vois, ce matin, pas plus tard que ce matin, j'étais en rendez-vous avec une marque qui est présente à Cannes et qui est partenaire. Moi, j'adore ce côté-là, cette effervescence. Le cinéma reste la priorité du Festival de Cannes. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, il y ait aussi des marques qui vont, par exemple, comme Women in Motion avec Kering, sponsoriser ça à la place des femmes dans les métiers du cinéma. L'Oréal, qui va avoir des égéries, qui va faire venir des mannequins. Tu vois, ce n'est pas un problème. Il y a de la place pour tout. Mais en tant que journaliste cinéma, si tu ne te bases que sur ça et que tu ne bosses que pour un média cinéma, ce qui a été mon cas pendant... plusieurs années, même si les dernières années, on me faisait faire à la fois du cinéma et des créateurs de contenu. Mais c'était ma volonté parce que j'ai une liberté éditoriale qui fait que chaque rédaction où je suis passée, j'étais libre de mes sujets. Ça, c'est un bonheur absolu.

  • Speaker #1

    Cool, ça n'arrive pas tout le temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, l'année dernière, j'ai fait pour Diverto et l'année d'avant pour 20 minutes. Quand c'était 20 minutes, on a amené... des youtubeuses et créatrices de contenu comme Enora Hope qui a gagné un prix hier je dois pas dater forcément le truc, au Nikon Film Festival donc elle a créé un court métrage c'est une fille brillante, tu vois c'est génération Youtube,

  • Speaker #1

    TikTok eux ils ont appris tout seul en fait les codes de l'audiovisuel et aujourd'hui il y a tout qui se mélange même on voit Kaizen au final c'est passé au cinéma, tout commence à se mélanger c'est une bonne chose il y a de la place pour tout ...

  • Speaker #0

    Tu peux mélanger tes sujets, tu peux avoir une diversité dans les gens que tu rencontres, mais le festival de Cannes, la base, le socle, c'est le cinéma. Pour une journaliste cinéma à Cannes, ça dépend dans quelle rédaction tu es. En ce qui concerne la vidéo, tu as ce côté junket avec un programme que tu vas suivre et tu enchaînes les interviews et tu enchaînes les films. Ce qui est en off-off, c'est que souvent, les journalistes cinéma voient les films à Paris, ce qui se dit pas parce que normalement tu dois voir les films au Festival de Cannes mais tu les vois pas tous c'est pour vraiment les grosses grosses sorties et aussi ta journée s'enchaîne avec il y a une année où je travaillais pour La Parisienne, donc Féminin du Parisien et c'était trop bien j'étais insider, donc vraiment je passais d'une interview cinéma avec Michel Legrand qui venait Faire du piano sur la terrasse du Palais des Festivals, avec le soir, je dis n'importe quoi, les Daft Punk qui venaient mixer sur la plage Magnum. Ça n'avait pas de sens. Et je finissais avec la séance de minuit sur la plage pour voir le film avec les gens. C'est génial. Cannes, c'est génial. C'est très dur physiquement. Mais quand tu es dans ton élément, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est cool. Tu me parlais tout à l'heure, on parlait de créateur de contenu journaliste. Moi, une question qui m'intéresse, parce que je n'ai pas forcément la réponse. J'ai quitté la télé aujourd'hui. je fais plein de choses comme toi. Je développe aussi ce côté créateur de contenu, ce côté pourquoi pas influence. Mais moi, de base, quand j'étais journaliste, on a beaucoup... Il y avait quelque chose autour de l'éthique, de travailler avec une marque, être payée pour promouvoir une marque quand on est journaliste. C'est quoi ta conception, à toi, de ce métier ? Et de ces changements ?

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que... Ce que tu viens de dire, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je pense que la création de contenu... Ça se dit aussi maintenant au journalisme. Moi, je ne suis pas anti-marque. Si tu reprends vraiment le fond du truc, les médias sont financés par des marquis. Donc, ça n'a pas trop de sens. Après, tu parlais d'éthique tout à l'heure. Il y a des choses à faire et des choses à ne pas faire. Quelle est la limite ? Par exemple, là, en ce moment, à Paris, il y a une exposition magnifique sur Agnès Varda. Agnès Varda en tant que photographe. Je suis invitée en tant que journaliste à faire la visite presse. Mais tu vois, j'ai fait un réel sur mon compte en tant que créatrice de contenu. Je ne suis pas rémunérée pour faire ça, mais je suis invitée. Quelle est la limite ? Est-ce qu'on peut dire que dans ce cas-là, parce que je suis invitée, que je crée un contenu et que je vais peut-être faire un article pour un média, dans ce cas-là, je l'ai franchi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est super intéressant parce que justement, le métier évolue avec l'évolution des médias. Et moi, par exemple, je sais que si je suis approchée par une marque de micro, par exemple, je bosse dans le podcast, j'y verrais aucun...

  • Speaker #0

    Ça a du sens.

  • Speaker #1

    Oui, ça a du sens pour moi. Et par exemple, pour le coup, même si je ne suis pas tout le temps journaliste, que j'ai aussi mon entreprise, j'ai des labos qui m'ont approchée pour faire leur podcast. Moi, j'ai refusé parce que éthiquement, ça ne va pas avec... Merci. certaines de mes valeurs ou dans ce qu'ils font. Donc j'essaye de... Je pense que c'est ça. Du cas par cas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est du cas par cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que moi, quand j'ai débuté le journalisme, il y avait ce truc, tu vois, un peu de... Je pense que ça n'existe plus parce que les médias ont évolué. Mais c'est vrai que moi, je me suis retrouvée là-dedans et je me suis dit, waouh, comment je peux choisir avec qui je peux travailler, garder mon côté journaliste tout en développant autre chose. Parce que c'est vrai que quand on est journaliste freelance, on a besoin aussi de faire...

  • Speaker #0

    plein de choses et puis c'est pas facile de vivre que de ça moi j'ai fait pas mal de partenariats et de collaborations parce que j'ai un petit compte mais qui est très engagé et le truc c'est que en étant journaliste tu vas créer un contenu qui va être on va dire plus en l'info ou alors si je vais créer un contenu ça va être plus du lifestyle donc je vais pas vers la culture j'ai déjà fait une collab avec des cinémas, etc. Mais en fait, c'est à toi de mettre tes limites, à toi de garder ton éthique et peut-être de scinder. Je dirais, dans tout ce qu'on fait, ce qui est important, c'est de dire les choses. Si tu fais une collaboration avec une marque, il faut juste être clair avec les gens. Ça va dans le sens de la loi pour les créateurs de contenu. Tu ne vas pas aller faire promouvoir la chirurgie esthétique si tu n'as rien refait sur ton visage et si... des journalistes politiques. Ça n'a pas de sens. Après, tu peux le faire, t'es libre de le faire. Bah, quoi que non, là, on peut plus le faire. On peut pas promouvoir la chirurgie esthétique. Tu vois ? Mais il faut garder du sens. La dernière collab que j'ai faite avec Nespresso, autour d'une recette, créer une recette, c'est du lifestyle, la cuisine. J'ai adoré. Je me suis amusée. Ça a hyper bien marché. On était hyper heureuses de le faire. On l'a fait avec d'autres copines. Voilà, ça n'a aucun lien avec mon métier de journaliste culture ou avec mon métier de voix-off en pub. Quand moi, j'ai démarré en festival, je bossais pour Canal+, j'allais beaucoup avec ma caméra en festival de cinéma. Canal+, m'a laissé la chance de faire plein de sujets et de faire des voix-off aussi chez eux. Je partais en reportage, mais là, vraiment, je te parle d'un temps, on a l'impression que j'ai 110 ans.

  • Speaker #1

    Je te rassure, non.

  • Speaker #0

    Il y avait un film, c'était une comédie, je crois. Je ne me souviens plus du titre du film. avec Sophie Marceau et Pierre Richard. Grosse alchimie avec Sophie Marceau, au-delà du fait que ce soit une magnifique actrice. Grosse alchimie pendant l'interview. Et en fait, je prenais mon téléphone et je faisais des photos d'eux. J'ai jamais été cette journaliste qui va faire beaucoup de selfies avec... Les stars. La seule avec qui je fais des selfies, c'est Clémence Poésie, parce que ça a été une de mes premières interviews et je la vois souvent. Je fais quelques selfies quand ça devient vraiment des gens avec qui j'ai une petite affinité. Mais sinon, j'aimais bien faire des photos des acteurs, des actrices. Et à l'époque, en festival, je me souviendrai toujours, c'était au Festival de l'Alpe d'Huez, qui est un grand festival de comédie. Donc je prends en photo Sophie Marceau. Et là, quand je pars, on avait vraiment rigolé. Là, il y a une journaliste un peu plus âgée. qui me regarde, qui me dit « mais t'as pas honte ? » Et je lui dis « mais honte de quoi ? » Il me dit « ça fait vraiment groupie. » Je dis « bah non, c'est une photo, c'est rien. » Et en fait, aujourd'hui, ces mêmes journalistes me demandent des conseils pour prendre des photos, etc. Je l'ai jamais mal pris qu'on me dise les choses. Par contre, je l'ai mal pris qu'on me juge. Et tu vois, c'est... Au Festival de Cannes, une année, mon ex, il est photographe et il bossait dans le cinéma aussi. Enfin, il bosse toujours. Et il faisait des photoshoot et moi, je venais l'accompagner, tu sais, je prenais des petites photos off. Backstage, oui. Ouais, c'est genre ton podcast version, je faisais des petites photos. Donc, si tu remontes vraiment mon feed, il y a des photos très vieilles. D'ailleurs, pendant le shooting, il avait shooté Tarantino, je l'avais pris en photo. J'ai même une photo avec Tarantino, alors que pendant l'interview, j'étais hyper journaliste. Et j'avais pris les backstage, le côté off de son shooting avec Mathieu Amalric. Et un mois après, ils m'ont contactée et ils m'ont racheté la photo que j'avais prise avec mon téléphone pour son film, La Chambre Bleue. Et donc, début du film, il y a une photo dans le journal de lui. C'est ma photo. Ils m'ont racheté les droits. Tu vois, il n'y a pas de hasard. Il y a toujours un... Il faut suivre ses idées, il ne faut pas forcément... écouter tout le monde, accepter le jugement, comme je te disais tout à l'heure, prendre ce recul s'il est nécessaire, mais pas non plus que ce soit trop impactant. Et la création de contenu, je pense que c'est pareil. Tu peux faire des choses, tu peux faire des collaborations rémunérées avec des marques qui te semblent légitimes. Tu peux mettre au service de ces marques ta voix, ton image, ton édito. Si c'est fait avec sens et que ça te ressemble, que c'est encore une fois ton identité, go, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses... J'ai fait un épisode de podcast, justement, où je parlais que la nouvelle carte de presse, maintenant, des journalistes, c'était le nom d'abonnés.

  • Speaker #0

    Avec Caroline, non ? Oui,

  • Speaker #1

    avec Caroline Mignot. T'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'en tant que journaliste, est-ce que tu penses que ça compte que les rédactions, elles regardent ça ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #0

    J'ai plein de réponses à t'apporter sur ça, parce que mon profil, il est un peu atypique. Alors déjà, la carte de presse, c'est très peu de journalistes longs. Donc voilà, c'est la métaphore.

  • Speaker #1

    C'est imagé parce que moi, je ne l'ai jamais vue.

  • Speaker #0

    Tu ne l'as jamais vue et tu ne l'as jamais demandé ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en tant que réelle, j'étais intermédiaire du spectacle.

  • Speaker #0

    Alors là, on est encore sur un autre débat. Les statuts et ça aussi.

  • Speaker #1

    J'étais techniquement journaliste, mais les prods embauchaient en tant qu'intermédiaire du spectacle. Donc j'étais...

  • Speaker #0

    Permittante.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais considérée plutôt comme réalisatrice.

  • Speaker #0

    Ok. Je vais être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée ou qui m'ont approchée parce que j'avais 15K, parce que je sais gérer des réseaux sociaux. Parce que ton nom peut apporter aussi. Parce que mon nom, ma voix. J'ai fait des podcasts aussi, un pour Canal+, mais pas que, aussi avec des marques où je sais que ma présence sur les réseaux sociaux était impactante. Aujourd'hui, il y a plein de photographes. les photos c'est si t'as pas un nombre de followers tu n'es pas pris par exemple pour le festival de Cannes ça s'est acté depuis plusieurs années qu'est-ce que j'en pense ? je crois qu'en fait c'est une bonne chose je vais me mettre à dos plein de journalistes je pense que rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste c'est une erreur aujourd'hui les réseaux sociaux Instagram, TikTok, Snapchat Même si tu veux faire une chaîne YouTube, X, je suis moins fan. Mais bon, why not ? Aujourd'hui, les réseaux sociaux te permettent de communiquer, informer, diffuser, à classe hausse.

  • Speaker #1

    De toucher notre audience aussi, parce que quand tu vois que les jeunes, maintenant, ils ne vont plus aller regarder la télé, ils ne vont plus lire la journée. Toi, en tant que journaliste culture, tu peux aussi toucher une autre audience et des jeunes grâce à ton contenu.

  • Speaker #0

    Au-delà des jeunes ou même des plus âgés. Moi, j'ai mis ma mère sur Instagram. Elle adore, tu vois, elle gère. Je pense qu'il ne faut pas rejeter les réseaux sociaux. Ce sont des outils. Donc, ce qui me gêne plus, je vais te dire, c'est plus... le flux d'informations, le flux de choses qui circulent. Et je trouve que c'est de plus en plus difficile pour chacun et chacune de savoir où s'informer, savoir où regarder. Et que les fake news, comme tu disais, oui, il y en a. C'est de plus en plus difficile. Et je trouve que le travail de médias comme Hugo Décrypte, mais plein d'autres médias, il y a des jeunes médias culturels qui se lancent et qui réussissent bien. ces formats vidéo, ça marche. Comme il y a des médias beaucoup plus traditionnels qui à la base faisaient beaucoup de stars et des sujets très culture qui aujourd'hui vont vraiment vers le people. Je suis plus inquiète de ça où en fait à cause des réseaux sociaux, à cause de certains créateurs de contenu, youtubeurs, on va aller vers une médiatisation qui tire vers le people. La petite phrase choc, la gênance. Je pense que, par exemple, tu vois en cinéma, il ne faut pas oublier que les acteurs, les actrices, les réalisateurs, les réalisatrices viennent parler de films, on vient parler d'objets culturels. En allant vers le people, bien sûr, en ayant un Ryan Gosling ou je ne sais pas qui, un Timothée Chalamet, tu vas avoir du clic. Mais faire du clic pour faire du clic, c'est toujours la même chose qui est inquiétante. Ce n'est pas l'outil, ce n'est pas les réseaux sociaux, c'est le choix éditorial.

  • Speaker #1

    Il y a un risque d'avoir une ligne édito qui ait moins de fonds.

  • Speaker #0

    Voilà. Ça, c'est un truc qui est vraiment évident. Et tu vois, c'est le cœur de mon métier aujourd'hui quand on m'appelle pour redresser un média.

  • Speaker #1

    C'est cool quand même comme mission.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est bizarre aussi. Ah Steph, c'est en train de chuter.

  • Speaker #1

    Viens.

  • Speaker #0

    Tu t'épuises pendant un an et après, t'es épuisée.

  • Speaker #1

    T'es épuisée, ça fonctionne. Et puis toi, tu...

  • Speaker #0

    Ouais. Aujourd'hui, j'explique vraiment ce côté pour la base de la création de contenu. Que tu sois créatrice de contenu, créateur de contenu ou journaliste, c'est toujours la même, c'est de transmettre quelque chose. Si c'est creux, ce n'est pas intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Moi, je pense que vraiment, quand on compare création de contenu, journalisme, quelles sont les limites ? Moi, je suis plutôt... Je suis plutôt d'avis de dire que quand on a une déontologie, quand on a envie de bien faire et qu'on a envie de transmettre, c'est un peu ça le plus important. Et peu importe qui tu es, tu vois, un Gaspard G, un Hugo Descriptes, je ne sais même pas s'ils ont une carte de presse, mais on s'en fout parce que...

  • Speaker #0

    Je pense que oui.

  • Speaker #1

    ...c'est possible. Mais dans tous les cas, ils ont une envie de transmettre, ils ont une envie d'être juste. Et ce qui fait que pour moi, ils sont journalistes, peu importe qui c'est la carte de presse. C'est plus l'intention, en fait, qui compte. il y a des créateurs de contenu avec des millions de followers qui balancent des bêtises ou qui ne font pas forcément du bien à l'information. Mais il y en a qui font un super taf. Et je pense que peut-être au début des réseaux sociaux et de l'influence, les médias ont été super créatifs de tout ça. Puis on a toujours peur qu'on prenne notre place et tout. Ils veulent tout ça. Mais maintenant que ça se mélange, je pense que même les médias tradis, ils ont envie aussi d'arriver. On voit maintenant des créateurs de contenu qui vont à la radio. Louise Aubéry, Gaspard G. ça a été assez cool quand même de voir qu'au final, ils sont respectés par les médias tradis et qu'on les considère comme des journalistes.

  • Speaker #0

    Je crois que la réponse à tout ça, c'est l'enquête. De creuser. Je dis beaucoup creux, creuser. C'est vraiment, pour moi, il est là le levier. Une fille comme Sally. Même un créateur de contenu youtubeur comme Bastos, moi je regarde ses vidéos sur YouTube, et je lui avais fait un mail en disant, il l'a jamais lu je pense, Bastos, regarde, t'es journaliste en fait. Tu enquêtes. Ce truc-là de l'enquête. de creuser, de chercher de, ah il y a une info, j'appelle je prends mon téléphone, je fais un mail je me renseigne, je regarde les textes de loi, ça peut être dans n'importe quel domaine, je pense qu'il est là elle est là la bascule elle est pas sur forcément d'où tu viens voilà, et à l'inverse les journalistes qui aujourd'hui veulent être créateurs de contenu, ils ont toute leur légitimité à le devenir ou à l'être Pourquoi ils ne le sauraient pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense aussi, par exemple, moi, tu vois qu'ils viennent de la télé, parfois, quand on me dit « mais comment tu fais ? » ou je me dis « mais c'est tellement naturel quand tu as été réalisateur comme toi, qui as toujours tenu une caméra » . Pour moi, c'est le même métier, en fait, sauf que je suis plus libre. Mais c'est tellement... Au final, ça résume tellement le cœur de ce qu'on aime, réaliser une belle image, transmettre l'info.

  • Speaker #0

    que moi, je me suis sentie pas légitime de le faire quand j'ai commencé. Et c'est aussi pour ça, tu vois, que j'avais envie de te recevoir aujourd'hui, parce que quand ma copine m'a dit, mais regarde ce que fait Stéphanie, tu vois...

  • Speaker #1

    On va voir cette copine !

  • Speaker #0

    Je te dis pas ça pour te placer, en plus, mais tu vois, je me suis dit, oui, OK, on peut être journaliste, on peut faire la création de contenu, on peut travailler avec des marques, et ça peut être, tu vois, super éthique, super cool. Et moi, je me suis retrouvée là-dedans, me disant, OK, ça, c'est, tu vois, ce type de contenu que j'ai envie de faire et ça me ressemble, mais je ne connaissais pas de journaliste. Il y avait un peu cette double casquette que j'avais envie d'avoir.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas sans craquage, je ne te cache pas. Il y a plein de rédacs où je suis passée. La fin des expériences, c'était difficile. On te citronne le cerveau. Je ne sais pas si c'est très français de dire ça, mais...

  • Speaker #0

    On comprendrait bien l'image.

  • Speaker #1

    Tu sais, parfois, en fait, tu as tellement une image de battante, d'hyperactive, solaire. Il y a aussi un côté où... Moi, par exemple, en ce moment, j'ai fait beaucoup de voix-off, notamment en pub. J'ai bossé sur des projets plus avec des marques pour la création média. Ou alors, je me pose beaucoup de questions vers où je vais, parce qu'en fait, j'ai tellement de choses qui m'excitent. Je suis en train de me dire, est-ce que je ne reviendrai pas à l'enquête côté documentaire ? Parce que ça a été aussi un début... Deux métiers là-dedans, ça me passionne.

  • Speaker #0

    Ok. Te lancer quoi sur YouTube ?

  • Speaker #1

    Non. Plus, tu vois, retourner à mes débuts de boîte de prod pour enquêter. Ok. Mais aller loin dans l'enquête. J'avais fait ça pour M6, j'avais fait ça pour pas mal de chaînes.

  • Speaker #0

    Dans l'investigation.

  • Speaker #1

    Investigation. Je sais que je suis assez performante là-dedans, je ne l'ai jamais exploité. Tu vois, en fait, je me dis que passé 30 ans, t'es... dans une autre phase, et peut-être que passé après plus tard 40 ans, j'aurai encore un autre délire. L'incarnation vidéo, que ce soit sur YouTube ou médias, on me le propose régulièrement. J'aime tellement la voix, j'aime tellement l'image et les autres, que je sais pas si j'ai ce côté narcissique d'aller au-delà, tu vois, de vraiment me mettre en scène. J'ai des copines qui le font très bien, ça pourrait me plaire, mais c'est pas... vers ce vers quoi je rêve d'aller.

  • Speaker #0

    Ouais, après, moi, je comprends ce côté-là parce que moi, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre à l'image. Là, aujourd'hui, il y a trois caméras.

  • Speaker #1

    Parce que le off de ton podcast, c'est qu'il y a trois caméras et il y a une charmante journaliste aussi présente.

  • Speaker #0

    Mais j'ai mis beaucoup de temps et c'est pour ça que j'avais fait un épisode justement là-dessus sur l'image de moi et ce n'était pas pour raconter ma vie.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait de la peine d'ailleurs, ce que tu disais, parce que je trouve ça triste en fait. C'est vraiment le message à faire passer. Le journalisme, c'est un domaine qui est passionnant. Il faut y aller. Mais il ne faut pas toujours cesser à battre par les gens qui te parlent. Mais ça, ça vaut pour tous les domaines. Et il faut arrêter quand c'est trop dur. Et il faut prendre du temps pour soi.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que, tu vois, moi, j'avais du mal à mettre à l'image. Aujourd'hui, il y a trois caméras, mais en fait, je suis tellement animée par ce que j'ai envie de transmettre et ce qu'on disait. Moi, je trouve qu'il y a... trop en problème de désinformation, de bien choisir son média. Et en fait, ça me passionne tellement que je passe outre en me disant « Ok, s'il faut que j'incarne mon sujet ou j'incarne mes épisodes pour que ça fonctionne mieux, c'est ok. » Mais évidemment que...

  • Speaker #1

    C'est ok, regarde, on se rencontre. Et nous, on se rencontre aujourd'hui. Alors, sache un truc. Moi, quand je crée une connexion comme ça, c'est ad vitam aeternam. Tu vas me revoir. Non, je rigole pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'ai hâte. Et du coup, ça suit ma question.

  • Speaker #1

    est-ce que je suis déjà sortie avec un comédien ?

  • Speaker #0

    je répondrai pas à cette question Mélanie mais est-ce que c'est quoi est-ce que t'as des actus qui arrivent ou en tout cas comment tu te vois c'est quoi tes projets rêvés ?

  • Speaker #1

    en fait le problème que j'ai c'est que je suis hyper active et j'ai déjà trop travaillé donc là comme je te disais j'ai quitté un CDI pour retrouver un peu de liberté je vais voir où j'atterris j'ai aucun aucun stress sur le travail En fait, peu importe où la vie me mène, je sais que ça va me plaire et que ce choix aujourd'hui, tous les choix que je prends, je les prends avec le cœur. Parce que je suis forte là-dedans et que je ne vais pas me remettre dans une rédac. J'ai vécu au début plutôt vraiment le côté rédaction télé comme toi, lourd, des présentateurs, des rédacteurs en chef. Alors moi, je n'ai pas connu vraiment de rédactrice en chef difficile, plutôt des rédacteurs. en chef, plutôt des hommes. Ensuite, je suis passée à un stade où on m'épuisait, je travaillais trop, je n'arrivais pas à mettre de limites. maintenant je sais mettre des limites, je sais ce que je veux plus de caractère, on sait que je peux être un peu têtue dans le travail, et je suis allée vers un côté plus créatif. On crée des formats, d'où le côté on m'appelle pour des médias, pour redresser des médias, etc. Et puis après, on m'a donné beaucoup de responsabilités, donc il y a une phase vraiment management, et après il y a une phase plus stabilité, où je me suis remise dans un CDI. Puis au bout d'un an et demi, t'es à la fois fatiguée et t'as plus de challenge, bah non, en fait on va repartir vers quelque chose d'autre. Je crois que la voix off, ça sera quand même la voix, c'est ce qui restera toujours. Et je te dis, peut-être aller vers soit une rédac qui me laisse une grande liberté et où je peux créer des formats originaux en vidéo, soit peut-être de l'enquête.

  • Speaker #0

    Intéressant. Mais moi, je me tâte aussi, le documentaire, ça commence à me manquer et je me dis, tu vois, quand j'ai tout arrêté, je me suis dit, je veux plus jamais être journaliste. Maintenant, j'ai un podcast. Le podcast,

  • Speaker #1

    c'est génial parce que c'est Merci. C'est une grande liberté.

  • Speaker #0

    Oui, et ça m'a réappréhendé mon métier. Et ce qui fait qu'en ce moment, ça bouillonne et je me dis, quand même, le docu, ça...

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas ça, la conclusion ? Être journaliste, c'est bouillonner, en fait. Si,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Mes idées.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très cool. Je me retrouve vachement... Oui,

  • Speaker #1

    alors je n'aime pas ce mot, il faut l'enlever.

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans ce que tu dis. Ce matin, j'ai eu un entretien pour une mission de freelance. Et sur mon CV, il y a un docu, le docu que j'aime beaucoup, que j'ai fait et que j'ai dû abandonner quand j'ai fait mon burn-out. C'est un docu sur la trisomie. C'est un sujet qui me tenait beaucoup à cœur, mais j'étais tellement cramée par mes expériences d'avant. Au moment où je travaille sur un projet que j'adore, j'arrive plus. Et puis, il y avait vraiment un dilemme entre une rédac horrible et un sujet super humain qui fait que ça ne matchait plus. Et donc, ce matin, quand je passe l'entretien, on me dit « Mais c'est quoi ? T'as fait ça ? Mais pourquoi t'as dit que t'as... » Je sais plus comment j'ai formé, mais on voit que j'ai pas fini le docu. Et donc, j'explique que j'ai fait un burn-out. Et du coup, il me dit « Oula, mais... »

  • Speaker #1

    Tu vois, déjà ça, on devrait pas l'expliquer. Ça fait quand même un peu partie de l'intime. Tu t'en caches pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez cool avec ça. mais c'était drôle parce qu'il me dit mais comment tu sais si tu travailles avec nous que tu vas pas refaire un burn out et je lui dis bah wow question C'était mieux dit. Oui,

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'était juste, OK, mais là, si on te demande de travailler...

  • Speaker #1

    L'humain n'est pas un robot. On est avec des émotions, on peut tout suiter.

  • Speaker #0

    Et je lui dis, en fait, ce burn-out a appris à me connaître. Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille, un peu comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta liberté.

  • Speaker #0

    J'ai ma liberté. Je fais beaucoup de sport, j'ai une meilleure hygiène de vie qu'avant. Bien sûr. Et aussi, je me laisse porter, tu vois, par ce qui peut arriver. Donc, quand tu dis, je verrai bien ce qui va se passer. C'est un truc, maintenant, assez libre des... toutes les opportunités qui peuvent arriver. Je sais qu'avec toute l'expérience que j'ai et qu'on a, il y a plein de trucs cool.

  • Speaker #1

    Je trouve que le podcast va bien et aussi il prend le temps. On entend beaucoup en ce moment l'hyperconnexion, la rapidité. Oui et non. C'est bien de prendre le temps, parfois aussi. La priorité dans la vie, c'est la santé. Si t'es pas bien, tu fais pas bien ton travail, ça marche pas. Vraiment, ce truc de mettre des limites, je sais plus qui m'avait dit ça, mais c'est dans le milieu des médias. Moi, j'ai eu un peu des anges, des producteurs qui ont été vachement stimulants, qui m'ont aidée à comprendre mon potentiel. Aujourd'hui, j'essaye de l'être pour plein de copains, copines. journaliste. D'ailleurs, il y a des copains que j'ai depuis dix ans qui sont toujours journalistes, comme il y en a qui ont abandonné. Il y en a beaucoup qui abandonnent. Ouais, mais en fait, le mot journaliste ne veut plus rien dire. Il faut aller avec son temps, il faut utiliser les outils qu'on a, et surtout prendre le temps de faire ce qu'on aime. Je sais que c'est pas facile, parfois, t'es un peu emprisonnée. Tu peux être emprisonné dans une rédaction, comme tu peux être emprisonné dans n'importe quel autre job, il faut enlever ce côté-là. Il faut vraiment trouver le temps de réfléchir à ce qu'on aime, ce qu'on fait, et quand on a trouvé ce moment-là, tu vois, cette espèce d'osmose... avec soi sur le journalisme, t'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Je pense aussi que quand on est aligné, il y a tout qui arrive. Les beaux projets, c'est aussi vraiment ce que je pense. En ce moment, j'ai l'impression de ne pas du tout inquiéter pour le futur en me disant que tout va bien se passer parce que je suis là où je dois être.

  • Speaker #1

    Décentrée.

  • Speaker #0

    Est-ce que si les gens qui nous écoutent ont envie de te suivre, qu'est-ce qu'ils font ? Où est-ce qu'ils vont ?

  • Speaker #1

    Instagram peut-être c'est le mieux Steph Chermont et sinon est-ce que je mérite d'être suivie par tous tes comment on dit on pourrait dire les followers à toi ouais mes followers ça se dit pas écouteurs non ? pas du tout Auditeurs, évidemment. Merci, Claudia. Auditeurs, auditrices.

  • Speaker #0

    Il faut une troisième blonde pour nous aider.

  • Speaker #1

    Sur Instagram. En fait, j'ai un compte TikTok. Moi, j'adore TikTok, mais plus côté médias. Le mien, c'est vraiment... Je mets tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Je vais te suivre. Je ne te suis pas encore sur TikTok.

  • Speaker #1

    Et si vous me suivez... Ne vous braquez pas sur tout ce qui peut déborder. J'adore les animaux. J'adore le vélo. J'adore Paris. J'adore ton chien. J'adore mon chien, ma petite chienne Lucette, qui est une star, qui est déjà passée à la télé. Oui, oui. Elle fait des campagnes et tout ça. Vraiment, ma chienne, ma star. Beaucoup. Tu vois, ça aussi, c'est un truc où je me verrais bien avoir un concept.

  • Speaker #0

    Être la manager de ton chien.

  • Speaker #1

    Ça, je le suis déjà. Non, avoir un concept avec ma chienne. Trop bien. J'avais fait, pareil pour la parisienne, des portraits de gens connus avec leur animal de compagnie. J'avais adoré, c'était génial. Ça, j'aimerais bien retrouver une connexion dans les médias avec les animaux. C'est pas la mode de parler des animaux dans les médias, mais pourtant, on les aime.

  • Speaker #0

    Sans peut-être que quand on est précoceurs, il faut se l'enlever avant que ce soit la mode.

  • Speaker #1

    Je vais lancer ça chez YouTube. Ok,

  • Speaker #0

    moi je te suivrai. Je serai la première. Merci. Et dernière question que je pose souvent, le concept de ce podcast, c'est de faire découvrir un peu les backstage des médias pour apprendre à mieux s'informer. Qui tu aimerais écouter à ces micros ?

  • Speaker #1

    Franchement, j'aimerais bien... Du coup, j'aime beaucoup, comme je te disais, Sally. Ouais. Sinon, en... En médias, pourquoi pas un présentateur, en présentatrice télé, d'avoir pas forcément quelqu'un qu'on attend à ton micro. Il y a plein de profils que j'aime bien. Après, en côté journaliste, présentateur, parce que c'est deux métiers distincts. Ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très fan, par exemple, de Stéphane Bern. Puis à ce côté-là, je suis...

  • Speaker #1

    Déjà interviewé pas mal de fois, il est hyper sympa.

  • Speaker #0

    Ultra fan. Je regarde Secrets d'Histoire tous les dimanches chez moi.

  • Speaker #1

    Et tu lui as déjà proposé ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. J'aimerais bien. Et Sally, écoute, je l'ai rencontrée, elle m'a dit oui, mais j'ai toujours pas de réponse. Donc, j'espère qu'elle t'entend. J'aime bien. Mais j'adore Sally aussi.

  • Speaker #1

    Et après, en présentatrice ou présentateur, tu vois une Anne-Elisabeth Lemoyne ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Très cool. J'aimerais bien entendre à ton micro. Ok. Parce que c'est à vous. Et tu vois, c'est des émissions où toi qui viens de la télé, je pense qu'il peut y avoir une connexion entre vous. Il y a très, très longtemps, quand j'étais à la fac, je crois qu'elle travaillait, je vais dire une grosse bêtise, mais je crois qu'elle travaillait avec Fogiel. Elle y a longtemps. Et je lui avais fait une interview par mail. Elle m'avait répondu hyper gentiment. Je pense qu'elle a quand même cette fibre de... Elle aime transmettre.

  • Speaker #0

    Ok. C'est noté. Je t'enverrai l'épisode.

  • Speaker #1

    J'espère. Dis-moi si je peux t'aider à les contacter, surtout.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi pour ce bel épisode, pour ce bel échange.

  • Speaker #1

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #0

    Et puis, si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à commenter, à partager. C'est important pour le podcast de soutenir la chaîne pour qu'on puisse avoir plein de beaux invités comme Stéphanie.

  • Speaker #1

    Et à te suivre sur les réseaux, ce monsieur aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puisque maintenant, tu n'es pas que podcast, journaliste, réalisatrice, enquêtrice, tu es aussi créatrice de contenu. Exactement. Je t'ai pris ma petite voix de radio.

  • Speaker #0

    Parfait. Merci d'avoir écouté cet épisode avec Stéphanie. Tu peux la retrouver sur ses réseaux sociaux. Quant à moi, c'est Mélanie pour un nouveau média sur Instagram. Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à mettre une note sur Spotify, un commentaire sur YouTube et à le partager. Ça m'aidera à recevoir des invités toujours plus inspirants. À très vite dans Je te le dis en off. Je te le ti

Description

🎙 Épisode 8 – Stéphanie Chermont - Journaliste Culture et créer sa carrière sur-mesure


Dans cet épisode on a échange sur :
✨ ce que cela signifie d’être une femme dans le journalisme et ses coulisses,
✨ comment trouver sa voie dans un milieu compétitif et s’y imposer sans se perdre,
✨ préserver sa santé mentale et son bien être dans un métier passion
✨ et être à la fois créatrice de contenu et journaliste : comment conjuguer liberté éditoriale et faire du contenu pour des marques?


🎬 Stéphanie nous partage aussi ses souvenirs de 18 années au Festival de Cannes, où elle retourne cette année pour la 19e fois, et ses interviews de légendes du cinéma et de la musique, de Jodie Foster à Timothée Chalamet.

Un épisode à ne pas manquer si tu t'intéresses aux médias, à la place des femmes dans l’audiovisuel, ou si tu te poses la question : est-ce qu’on peut faire ce métier autrement ?


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🎧 Disponible un lundi sur 2 en vidéo et audio sur Spotify, YouTube, et toutes les plateformes d’écoute.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hey, je te le tiens, hop ! »

  • Speaker #1

    Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis « C'est fou de dire ça ! » Il me dit « Bah t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. » « Wow ! » Et sur le coup, il m'a rien dit. C'était il y a longtemps, ça.

  • Speaker #0

    La rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, t'es trop douce et t'aimes trop le petit poids. et en fait c'est pas à l'image d'un journaliste tu vois, elle doit être sûre de soi,

  • Speaker #1

    elle doit avoir une grosse voix un patron qui te dit Tu ne peux pas être journaliste, mais qu'est-ce qui lance ? Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Oui.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #1

    C'est impossible comme question, ça. Avec Jodie Foster. Cette femme est incroyable. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, ça a été repris même dans des émissions américaines. Être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée, qui m'ont approchée, parce que j'avais 15K. Je vais me mettre à dos, plein de journalistes. Je pense que... rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste, c'est une erreur. C'est pas ça la conclusion, être journaliste, c'est bouillonner en fait. Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news, don't talk to me.

  • Speaker #1

    Alors c'est devenu un métier,

  • Speaker #0

    donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital. Fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Bienvenue dans ce 8ème épisode de J'étais le lien, déjà 8 épisodes. Aujourd'hui, je reçois Stéphanie Chermont, journaliste culture et créatrice de contenu. J'avais très envie de la rencontrer parce qu'on a des parcours qui se croisent un peu. Ensemble, on a parlé d'être une femme dans le journalisme, de son parcours, de sa vision des médias, mais aussi de cette question que je me pose, comment on fait pour être à la fois journaliste, créatrice de contenu et garder son indépendance éditoriale ? Stéphanie, je suis trop contente de te recevoir sur le podcast.

  • Speaker #1

    Moi aussi Mélanie, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait encore sur le podcast, mais en général, quand je reçois un invité, il y a toujours quelque chose d'un peu spécial qui est toujours lié à mon histoire. Je ne t'ai pas raconté pourquoi je t'avais invité.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de savoir.

  • Speaker #0

    En fait, quand j'étais journaliste pour la télé, j'ai arrêté après mon burn-out. Je t'ai un peu raconté ça en off dans les coulisses.

  • Speaker #1

    Exactement, on a eu un pré-off de en off.

  • Speaker #0

    Et en fait, un jour, j'ai une amie qui m'écrit et qui me dit... Attends, mais il y a une journaliste comme toi, elle te ressemble. Elle aussi, je crois qu'elle vient de la télé. Et justement, elle fait de la création de contenu. Tu devrais absolument la suivre. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai découvert.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me suis dit, pourquoi pas te voir ?

  • Speaker #1

    On a le droit de savoir le nom de cette amie ou pas ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que tu la connaisses. Je ne la connais pas. Non, je ne pense pas que tu la connais.

  • Speaker #1

    C'est hyper gentil. De tes followers. Oh là là !

  • Speaker #0

    Voilà, c'était la petite anecdote. Parce que le truc cool de lancer son podcast et son média, c'est aussi de pouvoir recevoir des gens. On apprécie, donc c'est l'occasion de se rencontrer.

  • Speaker #1

    Et moi, j'étais hyper flattée que tu penses à moi. Effectivement, on est toutes les deux blondes habillées en noir aujourd'hui. Pour ceux qui ne font qu'écouter, on a le smile, on a le sourire. On a le soleil, malgré un métier qui est difficile, mais on a la passion aussi. Donc effectivement, on se ressemble. Mais je crois que tu n'es pas béliée comme Signe Astro. Je suis heureuse. Ah, tu vois, on n'est pas loin de ta corne.

  • Speaker #0

    Est-ce que déjà, tu peux te présenter ? Je sais que tu fais plein de choses, nous expliquer ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Stéphanie, je suis journaliste. Je le dis aujourd'hui parce que je fais aussi de la création de contenu sur les réseaux sociaux. Pourquoi je l'assume ? C'est parce que j'ai fait des contrats rémunérés. Et je pars du principe qu'on est tous un peu créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, même en étant journaliste. Mais à partir du moment où on est payé pour le faire, il y a vraiment un métier qui se développe. À côté de ça, je suis voix off. Ça s'entend avec la voix assez cassée, assez identifiée. Donc ça a été voix off pour d'abord des sujets cinéma et ensuite, un petit peu plus récemment, pour de la publicité. Donc par exemple, le lancement d'un parfum, je vais venir, je vais vraiment avoir ce côté introduction voix off, un peu comme une journaliste pourrait le faire, moins comme une comédienne. Mais ça m'est arrivé aussi de le faire en mission un peu plus comédienne. Et ma dominante, c'est le cinéma. Donc j'ai commencé, on va en parler ensemble, mais plutôt en tant que reporter. Donc j'étais vraiment journaliste, reporter d'images. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout ce milieu-là, c'est... À l'époque, je dis à l'époque parce que je ne suis plus toute jeune. Enfin, je ne suis pas vieille non plus. J'ai commencé à 17 ans. Et en fait, c'était partir en reportage avec une caméra, aimer ce métier de terrain, de rencontre, aimer les gens comme toi. Et c'est pour ça que la télé, à l'époque, c'était mieux pour moi parce que ça mêlait l'image, l'interview. Et puis, j'ai démarré vraiment en culture dès ma deuxième expérience. en télé. Donc on verra ensemble, mais ça a été ma dominante.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé à 17 ans. Je suppose que c'est un métier passion. Tu as toujours rêvé de faire ça ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours rêvé de faire ça, mais ça m'est un peu tombée dessus. Je suis d'une nature hyper sociable, hyper douce, mais aussi très énergique. Et en fait, il y a plein de métiers qui m'intéressaient, mais celui-là, il réunissait un peu mes facilités. Donc je suis allée vers là. J'ai une famille qui n'est pas du tout dans les médias. qui n'a pas non plus à la base une culture de dingue, mais toujours très curieux. Et mes parents m'ont toujours dit, intéresse-toi à tout. Donc, j'ai été en parallèle de mes études à faire des stages et y aller un peu au culot en contactant des journalistes, des écrivains, etc. Et en fait, ça m'est tombé dessus. C'est vraiment ce qui me correspondait le mieux. Après, le côté technique, j'aime bien. Tu vois, la vidéo, la photo, j'aime bien.

  • Speaker #0

    Parce que oui, c'est ça, c'est ce que t'expliquais, t'étais J.A.R.I. Donc, en fait, tu as commencé en filmant tes propres reportages, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, en rédaction, en télé. J'ai commencé en chaîne d'info chez LCI. Et on m'a mis tout de suite en stage avec deux présentateurs télé.

  • Speaker #0

    La pression ?

  • Speaker #1

    La pression, surtout que c'était des émissions sur l'écologie. Aujourd'hui, on en parle beaucoup, mais quand j'avais 17 ans, c'était il y a 20 ans. On en parlait un peu moins et sur la santé. Et les présentateurs avec qui j'étais... était vraiment la caricature du présentateur télé, pardon, des hommes blancs, qui ne sont pas très ouverts d'esprit surtout, qui te font beaucoup faire de choses. Et toi, tu es stagiaire, tu arrives 17, 18 ans, 19 ans, tu es un peu dans ce milieu des médias, tu ne sais pas trop, tu dis oui à tout. Et donc j'ai fait des reportages, ils m'ont donné une caméra, donc elle s'est rattachée à TF1. On m'a mis la cellule vidéo, on m'a dit tiens, prends la caméra, on m'a montré trois trucs. Je suis partie directe en reportage, je connaissais rien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool,

  • Speaker #1

    mais en même temps hyper stressant. Et je venais de rentrer en prépa hippocagne, donc j'avais des horaires de malade. Et j'étais hyper stressée, j'avais tendance à rougir, à dégouliner. Puis moi j'arrivais avec ma petite robe, mon petit truc. Toi tu vas m'en parler aussi parce que le physique en télé c'est quelque chose. Et première interview qui devait être diffusée à l'antenne dans la foulée. J'ai pas mis le son. J'ai oublié d'allumer le boîtier.

  • Speaker #0

    Ça arrive à tout le monde, je crois. Même pour les podcasts, ça arrive à tout le monde.

  • Speaker #1

    Je me suis faite engueuler, engueuler. Directeur de la rédaction qui m'appelle. Et puis après, la deuxième, ça allait.

  • Speaker #0

    Après, tu t'en souviens. Tu ne fais plus la même erreur.

  • Speaker #1

    Je ne fais plus la même erreur. Et comme cette émission sur l'écologie, on a été amenés paradoxalement à voyager. Et premier reportage au Brésil, il m'a emmenée au Brésil tout seule. J'étais toute seule avec lui, ce présentateur, et il me faisait tout faire. Donc le filmer pour les plateaux. Sauf qu'il n'était pas bien le premier soir, il avait un peu trop mangé, bu. Il a eu une espèce de tourista, donc je me suis retrouvée toute seule à tout faire. Et c'est là où j'ai commencé à faire des interviews toute seule d'actrice pour un festival lié à l'écologie. Et là, je me suis dit, waouh ! Une de mes premières interviews, c'est Parker Posay qui est dans The White Lotus. Je ne sais pas la dernière saison si tu l'as regardée.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas regardée encore trop.

  • Speaker #1

    J'ai un souvenir mémorable. Et Claude Lelouch, où je l'ai filmé en train de tenir un aigle dans une cage au Brésil.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà, que j'ai revu quelques années plus tard et il se souvenait de ce moment. Donc j'étais là, voilà. Mes premières années, ce n'était pas du grand journalisme. Je ne veux pas cacher tenir une grosse caméra et poser les questions avec des stars. Je n'étais pas très à l'aise, mais ça a vite créé une... Une passion, comme tu disais.

  • Speaker #0

    Il y a deux choses dont j'ai envie de te parler pour rebondir. La première, c'est justement, tu parlais d'être une femme, masculin en tout cas à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on fait de la technique. Moi aussi, quand j'ai commencé, c'était vraiment les femmes, elles étaient plus à l'édito et même sur les sujets féminins. Les hommes, ils étaient sur les caméras ou sur les sujets police, pompiers. Ça, c'était très genré en fait. Oui. Et toi, t'es arrivée en train de filmer toute seule avec des hommes, c'était comment ?

  • Speaker #1

    Je suis une femme et j'étais très jeune. Et en fait, j'étais très timide. Et donc du coup, avec le temps, ça s'est vraiment féminisé ce métier de journaliste-reporteur. Pourquoi ? Parce que le matériel s'est allégé, il faut le dire. Moi, je partais avec deux énormes valises, deux énormes sacs. C'était des grosses caméras avec les pieds, la lumière, etc. Ce n'était pas du tout mobile. Alors, je suis d'une nature assez têtue à vouloir tout faire, mais ce n'était pas pratique. Avec l'arrivée de l'iPhone, la simplification de la technique, on s'est rendu compte qu'on pouvait filmer en 4K, que le son pouvait être très bon. avec un zoom ou avec des HF plus légers. Donc ça s'est féminisé, mais au début, c'était vraiment dur. Et tu sais, il y a le cliché d'arriver dans une rédac où tu es d'une nature timide. Même si tu es joyeuse et volontaire, tu peux vite te faire casser.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi, j'étais de nature timide quand j'ai commencé. Très blonde et en plus...

  • Speaker #1

    Tu l'es toujours, très blonde, heureusement.

  • Speaker #0

    Mais je suis jeune, tu vois le cliché. Et puis moi, je viens de l'Ouest parisien. Oui. Je réponds un peu au cliché, je venais du 92, j'arrive avec mon sac rose dans la rédac. Et c'est vrai que quand t'es très féminine dans le milieu du journaliste, tout de suite, il y a un cliché de la blonde un peu débile, un peu bébête. Tu vois, tu peux pas être et intelligente et en même temps être très féminine. Et moi, j'ai vécu ça aussi à mes débuts. En fait, mes collègues qui étaient des femmes, elles s'uniformisaient leur style un peu. Tu vois, à la garçonne pour dire, OK, moi, je peux aller sur le terrain. Comme si, en fait, si t'étais féminine, t'étais pas capable, tu vois...

  • Speaker #1

    C'est nul. En fait, c'est marrant parce qu'aujourd'hui, quand j'étais en stage chez LCI, on m'a fait passer des tests pour être présentatrice. Et c'est rigolo parce que j'ai une... Dans les présentatrices que j'ai gardées en copine, elles sont beaucoup blondes. Tu sais, il y a un peu ce truc d'apparence, de physique. Aujourd'hui, je trouve que c'est beaucoup plus cassé avec les réseaux sociaux. C'est génial ça. Et c'est pour ça que j'aime autant les réseaux sociaux. C'est qu'il y a un côté, on s'en moque que tu sois une femme, on s'en moque que tu sois blonde, on s'en moque que tu viennes avec ton sac rose. C'est ce que tu es, ce que tu dégages, ce que tu vas exprimer qui est important. Et je pense que tu en as souffert, mais ça a peut-être fait ta force pour t'affirmer.

  • Speaker #0

    Je suis une influencieuse, une créatrice de contenu que tu dois connaître, qui s'appelle Amal Tahir.

  • Speaker #1

    Non, je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Elle est spécialiste des couples, sexologue. Et en fait, elle a cette spécialité-là. Mais en fait, dans ses podcasts, elle explique qu'elle a décidé aussi. En plus, elle ne fait pas du 36. Elle n'est pas dans les clichés de la nana qui pourrait être influenceuse, créatrice de contenu. Et en fait, elle a dit, mais moi, je peux être sexologue, coach de vie et des relations. Mais moi, j'ai aussi envie de bosser dans la mode. Et je ne rentre pas dans les clichés du 34. Tu peux créer le métier de tes rêves aujourd'hui. Je suis un journaliste, créatrice de contenu. Et ça m'a un peu ouvert l'esprit en me disant... OK, c'est pas parce que je parle de sujets sérieux comme la désinformation, la fake news, que je peux pas aussi avoir un côté très féminin ou avoir envie de montrer mon look du jour. Et quand j'ai commencé en tant que journaliste, je cachais ce côté-là de moi parce que je me disais, sinon on va prendre comme un fil. C'est ce qu'on me faisait ressentir aussi. Avec les réseaux sociaux, ça s'est beaucoup plus ouvert et maintenant, on arrive à être plus qui on est.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Mais quand même, c'est quelque chose qui est resté. Et même quand je vais faire des interviews, j'ai du mal à... Tu vois, à m'habiller de la façon où je m'habille tous les jours en étant féminine, j'ai toujours tendance à me refermer, à vouloir parler de sérieuse.

  • Speaker #1

    Parce que ce sont tes peurs qui s'expriment et pas ce que tu vaux réellement. Moi, je dirais qu'il y a vraiment eu un move. Tu vois, en 20 ans, je le sens. Ce qui est important, avant, quand j'ai commencé, c'était d'être spécialisée. On disait toujours, il faut que tu sois spécialisée, il faut que tu sois spécialisée. Alors qu'en fait, en vrai, tu peux aimer plusieurs domaines et être forte dans plusieurs domaines. Aujourd'hui, je dirais que c'est l'identité, savoir qui tu es. Peu importe que ce soit pas totalement défini, même si tu n'es pas vraiment une femme, pas vraiment un homme, on s'en fout. Ce qui compte, c'est ton identité, ce que t'es vraiment au fond de toi. Et ça, l'exprimer, ça met du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais ce truc positif quand tu vieillis, tu vois, quand tu prends un peu confiance en toi, quand tu es fière de ton travail, que t'as une certaine liberté dans tes choix éditoriaux et avec qui tu collabores, ben, tu t'en moques. Et moi aujourd'hui, j'ai vraiment très peu de critiques par rapport à mon travail. Alors qu'il y a quelques années, vraiment, je me suis pris des tornades, des engueulades, des réflexions. On m'a déjà dit, je ne dirais pas quelle rédaction et quel comédien, où je suis allée faire un reportage sur un comédien assez âgé, qui aujourd'hui est décédé et je suis allée chez lui. Et c'est quelqu'un qui avait une image très drôle. Et moi je suis arrivée, c'était pour un reportage télé, donc souvent j'arrivais toute seule avec ma caméra. Chez le comédien, il a une carrière gigantesque, une filmographie incroyable. Effectivement, il fait tout le temps rire. Et quand j'étais chez lui, on a eu une espèce de connexion, on a eu une intimité. Je ne dis pas presque psychologique, mais il est ressorti de ce reportage quelque chose de très dark. Et il m'a dit, c'est mon dernier film. Et il a pleuré. Et il y a eu une émotion très forte, ce qui est très dur à encaisser. Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis, c'est fou de dire ça. Il me dit, t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. Waouh ! Et sur le coup, je lui ai rien dit. C'était il y a longtemps, ça. Ouais,

  • Speaker #0

    mais maintenant, on n'est plus sûr de nous. tu aurais sûrement osé lui dire quelque chose de l'envoyer parler.

  • Speaker #1

    Je l'aurais aligné. Mon côté d'origine italienne, là, je l'aurais aligné. Non, c'est horrible, t'imagines ? Je suis rentrée chez moi, je me suis dit, en fait, j'ai eu ces propos et cette émotion pour mon physique. Pas par ma douceur ou ma manière d'interviewer, ou parce que je connais sur le bout des doigts sa filmographie. Et c'était effectivement son dernier film, et il est décédé quelques années après.

  • Speaker #0

    C'est pas parce que t'es compétente.

  • Speaker #1

    Ouais ! Tu vois, ça, c'est un truc que tu prends... Ça m'a marquée, et en même temps, j'en ai fait aussi une revanche, en disant, non, je... Je ne sais pas combien d'interviews d'acteurs j'ai faites, mais aujourd'hui, c'est parce que je suis forte dans ce domaine-là et parce que j'aime les gens. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ça me rappelle une anecdote aussi, quand j'ai commencé à être journaliste, bosser en boîte de prod, être réalisatrice.

  • Speaker #1

    T'expliques un peu peut-être le côté boîte de prod, parce que je ne connais pas trop...

  • Speaker #0

    En fait, quand tu fais un reportage, un documentaire à la télé, il y a plusieurs façons de travailler. Soit tu travailles directement en chaîne, t'es en CDI, ce qui est quand même assez rare, ou alors t'es journaliste pigiste. Et donc, on t'appelle pour travailler ponctuellement sur tel ou tel projet. Voilà. Ce que tu as fait aussi.

  • Speaker #1

    Tu proposes des sujets aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je propose des sujets. Souvent, on t'appelle pour les sujets qui ont déjà été vendus. Mais oui, tu peux proposer des sujets. Et donc, moi, j'arrive dans cet univers. C'était mon rêve d'être réalisatrice. Depuis toute petite, je regarde des zones interdites comme ça. Donc vraiment, j'arrive un peu...

  • Speaker #1

    Emmanuel Chant, c'était fan.

  • Speaker #0

    Émarvillée, capitale, tout ça.

  • Speaker #1

    Capitale. et euh...

  • Speaker #0

    Et en fait, moi, je suis de nature timide, j'ai une toute petite voix et je suis une petite blonde. Et en fait, à la fin de mon stage, on me dit, moi, j'avais tout donné. Et on me dit, écoute, je suis avec ma N plus 2, la directrice de rédac, elle me dit, en fait, ta rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, tu es trop douce et tu as une trop petite voix. Ce n'est pas l'image d'un journaliste, tu vois, tu dois être sûre de toi, tu dois avoir une grosse voix, tu dois t'imposer.

  • Speaker #1

    Totalement faux. La douceur, c'est... vraiment un atout dans ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Justement, ça a apporté une nouvelle, autre chose, en fait, et apporté ta personnalité. Et heureusement, ma directrice de rédac me dit « Écoute-moi, je sens qu'il y a un truc chez toi. Par contre, tes patrons ne croient pas en toi. »

  • Speaker #1

    C'est hyper violent.

  • Speaker #0

    Donc, si tu veux devenir journaliste, là, il te reste quelques jours. Et en fait, moi, en général, quand on me dit ça, ça me donne une rage. J'ai envie de tout défoncer.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    j'ai fini par être embauchée. En fait, c'est très drôle parce qu'aujourd'hui, maintenant, moi aussi, je fais de la voix off. Je vis de mon podcast, je coache les gens.

  • Speaker #1

    C'est ma petite sœur, en fait. C'est ma petite sœur.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, je me dis, en fait, maintenant, ma voix, c'est mon atout. Et je me dis, écoutez ces gens-là. En fait, si je m'étais laissée faire, j'aurais changé de voix. Alors que maintenant, j'ai la chance de faire le métier que j'aime. Et en fait, ta différence, c'est un peu tout ce qui peut être ta force. Au final, ce que tu disais, ton authenticité, ta personnalité. aujourd'hui c'est ce qui fait que tu démarques

  • Speaker #1

    J'ai eu des postes de rédactrice en chef et de productrice éditoriale où je devais former beaucoup de gens. Et au début, j'étais très douce. Je me suis durcie, j'ai pris un caractère un peu... Je ne me laissais plus faire. Parce que quand tu manages peut-être 10 ou 11 personnes, des journalistes parfois qui ont beaucoup plus d'expérience que toi, en tout cas, et tu dois leur amener une modernité, une manière de faire. Et ça m'est arrivé aussi de « coacher » des stagiaires. Il n'y a pas si longtemps, il y a deux ans, j'ai assez mal parlé à un stagiaire. Et au fond de moi, je me suis dit pourquoi je vais parler comme ça ? Et j'ai compris, c'est que je lui ai mal parlé parce qu'il avait une espèce de prétention. Mais une prétention que moi, j'aurais jamais osé mettre sur le tapis à mes débuts. Et il a été vachement impacté parce que toute sa vie, sa famille, tout le monde l'a mis sur un piédestal. Et c'était un peu violent de ma part. C'était la première fois que je parlais mal à quelqu'un qui était en dessous de moi. Et je m'en suis voulue, j'ai culpabilisé et tout ça. Mais au final, je me dis, son comportement n'a pas été bon aussi, tu vois. Il y a quelque chose où on n'était peut-être pas parfaites à nos débuts. Mais tu vois, par exemple, un patron qui te dit, tu ne peux pas être journaliste. Mais qu'est-ce qu'il en sait ? Il n'en sait rien. Et tu ne peux pas, en fait, à un moment donné... Ce jeune homme stagiaire, je lui ai peut-être fait un déclic, peut-être que ça a été violent, peut-être que pour moi je l'ai vu très violent alors que pour lui, peut-être qu'il s'en fout Mais en fait, ce déclic, c'est aussi l'autorité, parfois la responsabilité, qui t'amène à penser que tu as du pouvoir sur les gens. C'est totalement faux. Et c'est pour ça aussi que moi, j'ai un peu fait un petit virage là. Quand tu manages, je pense que je suis plutôt bonne manageuse. J'arrive à faire, on m'appelle souvent pour redresser des médias qui vont mal, des projets qui ne démarrent pas, et pour faire de l'audience. Et j'ai un peu cette étiquette-là depuis quelques années, ça me fatigue. Je suis revenue un peu à mon métier de base, qui est journaliste sur le terrain. J'aime bien filmer, j'aime bien avoir des projets éditoriaux qui me stimulent. Et au final, manager, t'es moins sur le terrain, t'es moins à faire, et t'as du mal à vraiment être détachée. Très rare, les bons managers dans le média.

  • Speaker #0

    En off, tu m'avais dit quelque chose d'intéressant, c'est qu'en tant que femme, comme nous, on a vécu des choses pas forcément faciles, en tant que femme journaliste, pour faire changer. aussi les mentalités et faire changer les médias. Il faut être à la direction. Il faut mettre des femmes aussi pour diriger les médias.

  • Speaker #1

    Et ouais, mais regarde, il y a plein de femmes dans les médias qui sont dures aussi. Encore ce truc de genre où malheureusement, on a beau dire je suis une femme, j'ai moins de... Moi, il m'est arrivé plus tôt, je vais te dire, aujourd'hui, je trouve que c'est plus dans la séduction. Dans ce milieu du cinéma ou de la musique ou de la culture, on est beaucoup dans la séduction. Et parfois, en tant que journaliste, tu peux rentrer dans un jeu un peu où tu rigoles. Pas la séduction, mais tu rigoles. Mais tu vas toujours mettre une distance. Et parfois, il y a certains comédiens, ils ne vont pas la mettre. C'est difficile quand tu es une femme, que tu es, je dis n'importe quoi, au festival de Cannes, que tu es dans une ambiance détendue. Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Il y a un côté très... Tu connais les gens, les comédiens, parfois, tu les fais 15 fois en interview, les barrières, elles sautent. Bah non. Et tu vois, l'autorité, le pouvoir, c'est vraiment quand tu es manager ou... Oui, il faut des femmes. Mais il y a plein de rédactrices en chef qui peuvent être cassantes. C'est parce que t'es une femme que ça changera forcément. Je pense,

  • Speaker #0

    et tu vois, moi, quand j'ai fait mon burn-out, j'étais managée par deux femmes qui m'ont managé mon trait toxique. Et parce que, par exemple, l'une d'elles, je pense que sa défense, comme elle était productrice, pour se défendre dans un milieu d'hommes, c'est qu'en fait, elle agit comme les gens avec qui elle bossait pour, en fait, se protéger. En fait, oui, c'était une femme, mais quand on avait même des discussions sur le féminisme et tout, c'était Kata. et en fait je pense qu'elle s'était un peu changée très vestibule pour rentrer dans le moule de ces métiers-là.

  • Speaker #1

    Tu leur as tenu tête à ces deux femmes ou pas ?

  • Speaker #0

    Je suis partie.

  • Speaker #1

    T'es partie ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as bien fait.

  • Speaker #0

    Oui, bah oui. Et puis c'est pour ça que maintenant j'ai monté mon média et je suis bien plus heureuse que je l'ai été auparavant. Mais c'est difficile aussi de partir quand on aime tellement ce métier.

  • Speaker #1

    Tous les métiers, quand tu vis quelque chose de difficile, il vaut mieux partir. C'est marrant parce qu'on en parle, le burn-out, t'en parles, c'est un mot qui était très à la mode, machin. C'est très présent encore, dans plein de domaines. Dans le journalisme, ça m'est arrivé de... J'ai beaucoup d'amis journalistes très jeunes. On en parle beaucoup. En fait, il ne faut pas se battre. Je pense. Moi, c'est mon avis. À partir du moment où ça ne colle pas avec une rédaction, avec une personne, il ne faut pas souffrir.

  • Speaker #0

    Non, je pense pas.

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est merveilleux. C'est un métier qui est beau. Et quand tu es compétente, tu ne dois pas être impactée ni physiquement, ni mentalement. Moi, ça m'est arrivé récemment. J'ai quitté un CDI justement pour retrouver ma liberté. Je sentais que physiquement, j'étais à plat. Et je crois que...

  • Speaker #0

    On a un CDI dans nos métiers, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai deux et ce n'est pas du tout ce que je cherchais. Je n'aime pas les CDI, moi, en journalisme.

  • Speaker #0

    En vrai, moi non plus. Tu vois ? On est tellement habitués à notre liberté aussi.

  • Speaker #1

    Liberté et puis surtout, le respect, il part aussi. quand t'es salarié, il peut vite partir. Et t'es bosseuse aussi comme moi, il y a un côté... Il faut apprendre aussi à connaître ses limites et à poser ses limites. Donc arriver dans une rédaction, ça c'est un vrai conseil que je donne à tous les jeunes journalistes, hommes ou femmes, d'arriver dans une rédaction et de savoir un petit peu ce qu'on veut et quels sont nos limites. C'est pas parce que tu démarres que, un, t'es capable de tout faire et que tu es capable aussi de tout accepter.

  • Speaker #0

    Et en fait, je trouve qu'il n'y a pas assez... Enfin, moi, dans les boîtes où j'ai été, j'ai pas... Il n'y avait pas cette notion d'éthique.

  • Speaker #1

    Tu ne te souviens pas qu'avec l'arrivée des réseaux sociaux, justement avec tous les formats sur le digital, ça a changé, ça aussi ?

  • Speaker #0

    Si, ça a changé. Et tu sais, pour une raison aussi très précise, les derniers reportages que j'ai faits, les gens qui allaient dans les reportages racontaient les coulisses aussi. Et donc ça, ça a obligé les prods et les rédacs, tu vois, à être vachement plus éthiques. Parce qu'en fait, maintenant, s'il y a une prod qui se compte du mal, tu vois, les gens ont toute liberté de raconter. Et donc, ils perdent ce pouvoir de, tu vois, de « on est le seul média, on fait ce qu'on veut » . Je trouve ça intéressant. Il y a une transition où la télé, par exemple... j'ai bossé pour la télé, a perdu beaucoup de pouvoir et a dû se remettre, ou en tout cas essaye de se remettre en question grâce à l'arrivée des réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Il y a un exemple que j'aime bien citer pour la télé, c'est Regards quotidiens. Ils sont très puissants sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Ils ont même plusieurs podcasts.

  • Speaker #1

    Tu vois, il y a vraiment, je pense que, en fait, ça ne veut plus rien dire la télé et le digital. Maintenant, tout le monde est un peu au même stade. C'est juste qu'il existe des médias qui sont uniquement sur le digital, comme Brut, qui vont être très puissants. Mais les fondateurs de Brut, c'est ceux qui ont lancé Brut, ils viennent de la télé. En vrai, c'est global, il faut avoir une approche. Il n'y a pas de solution magique. Il y a des médias très beaux comme Views, ce genre de médias. Tu vois, il faut encore trouver une économie assez forte. Mais je trouve qu'il y a une esthétique. Moi, ce qui me plaît dans le digital, purement digital par rapport à la télé, il y a une esthétique qui est chouette. L'originalité sur les médias sociaux.

  • Speaker #0

    Il y a plus de sincérité. Et puis, moi, j'ai l'habitude, en télé, tes formats, ils sont très normés. C'est-à-dire que quand tu fais un docu, il fait 52 ou 90 minutes.

  • Speaker #1

    Même sur ton travail, tu racontais. C'est une phrase qu'on ne va pas dire. C'est des personnes qu'on va prendre parce qu'ils vont faire de l'audience. Ça, il n'y a plus, maintenant. Le côté perso, l'enquête. L'enquête, moi, j'adore ça. Par exemple, je suis vraiment passionnée par la news. À la base, je suis passionnée de politique. J'avais fait un stage avec Laurence Ferrari chez Kappa. Elle m'a trop appris. C'est quelqu'un que j'ai retrouvé plus tard en tant que reporter chez C8, donc rien à voir. J'ai eu plein de viande.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai mis là.

  • Speaker #1

    Laurence Ferrari, je l'admire beaucoup. Elle me plaît énormément dans sa stature et sur la longue durée. Et à l'époque, j'étais vraiment toute jeune et tout, la politique. Ils m'ont envoyée à Lille filmer des politiques. C'était horrible. Je me suis faite massacrer, vraiment. C'est de l'abus. Dans mon téléphone, j'ai des mails. Si je retrouve des messages, c'est des borders. Vraiment, je n'étais pas en âge de recevoir ce genre d'allusion. C'était des propos sexistes, des invitations à des chambres d'hôtel, des choses comme ça, je l'ai eue. Franchement, je ne suis pas prête à en parler. Je n'en parlerai pas parce qu'il n'y a jamais eu de débordement. J'avais la petite étoile qui me disait « Non, non, il ne faut pas faire ça, il ne faut pas répondre. » Mais le truc, c'est que la politique, ça me passionne, mais jamais je deviendrai journaliste politique. C'est dur. C'est trop dur. J'admire les journalistes politiques.

  • Speaker #0

    Mais tu sais que même là, cette semaine, j'ai essayé de lancer mon TikTok.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et première vidéo que je poste, c'est pour faire une remarque sur Marine Le Pen. Je me suis fait tuer sur les réseaux sociaux et beaucoup de remarques misogynes. Très drôle, tu vois, on remet tout de suite en question ma compétence parce que je suis une femme, en disant que je ne sais pas de quoi je parle et tout, alors qu'en fait, ça fait 10 ans. je suis journaliste mais ouais c'est assez violent en fait comme type de sujet à aborder je me suis pas facilité la tâche en parlant de politique mais continue on s'en fout mais moi ça me passionne je me suis dit ok là tu t'attaques encore à un truc que tu connais pas mais

  • Speaker #1

    je me suis dit en fait c'est aussi si on s'arrête à chaque fois qu'on se prend des critiques après il faut encore une fois connaître ses limites si t'es capable de recevoir la critique de la critique des gens qui sont derrière leur ordinateur ou leur téléphone, ça peut être ultra constructif et ça peut te faire avancer. Et comme tu disais, quand tu t'es pris un mur, en fait, tu l'as défoncé, t'es pas allée quand même. Et t'es journaliste aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il ne faut pas cesser à voir par tout ça. Et il faut faire aussi un pas en arrière quand tu sens que ce que tu as voulu montrer n'est pas vraiment ce que tu voulais montrer. Après, en culture, c'est quand même beaucoup plus doux. On va pas se cacher, c'est pas forcément facile de faire une interview avec un musicien, avec un écrivain, parce qu'il faut pas être dans le cliché, il faut vraiment intellectualiser le propos, et ça c'est un truc... Moi, mon résumé de toutes les expériences que j'ai eues à plein de levels différents, c'était jamais perdre de vue que le but c'est toujours l'info, transmettre quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça, j'allais te demander un peu... Je sais que tu as interviewé plein d'icônes du cinéma.

  • Speaker #1

    Timothée Chalamet, je rigole. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais comment tu prépares ces interviews ? Parce que déjà, c'est des personnes qui sont tout le temps interviewées. Je pense qu'il y a une pression aussi parfois, peut-être des prods ou des gens qui se détachent.

  • Speaker #1

    En fait, au début, c'était hyper difficile.

  • Speaker #0

    C'est vraiment lié à ce milieu où tu es vite impressionné. Tu sais, tu peux l'avoir aussi, pas que avec les stars de cinéma, les stars de la télé, les présentateurs télé, Denis Brognard. Tu peux dire, il a l'air hyper sympa, mais c'est hyper impressionnant. Et en fait, dans le cinéma, à partir du moment où tu vas aller voir un film, tu vas aller voir une œuvre audiovisuelle, tu vas être dans cette démarche où tu vas essayer de... de travailler tes questions pour que ce soit à la fois original, un peu kikoulol, pardon, et aussi avec du fond cinéma, ça passe tout seul. Et moi, ce qui me rassurait, c'est que au plus je créais une affinité pendant l'interview, au plus je me sentais à ma place. Et tu continues. Il y a des rédacs où je faisais deux comédiens ou deux superstars dans la même journée. Et tu vois, il y a des moments comme ça. Récemment, euh... J'ai vraiment fait beaucoup d'interviews. C'est-à-dire cinéma, je ne sais pas à combien je suis de reportage en ciné, mais en musique aussi. Et parfois, j'ai vécu des expériences, je me dis, ce métier-là m'a apporté ça. De partir en tourbus avec Major Lazer, tu vois, et t'es avec eux, et tu te dis, mais waouh, en fait, j'ai cette proximité. C'est trop cool. Donc en fait, tu gardes en tête que t'es pas une fan, t'es pas une groupie.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, ça doit être difficile quand t'admires les personnes qui t'identifient.

  • Speaker #0

    Non, c'est en fait, t'as vraiment ce truc, tu l'as ou tu l'as pas, c'est de te dire, je fais ce métier pour transmettre quelque chose pour les gens. J'ai envie de faire rire, j'ai envie de faire pleurer. J'ai envie de montrer ce que le film révèle, ce que le réalisateur a voulu amener.

  • Speaker #1

    Ouais, moi, j'ai ce truc-là où je ne suis pas du tout impressionnée par les personnes que j'entends, mais j'ai très envie de les rencontrer. Et parce que j'ai très envie de parler avec elles, parce que je suis quelqu'un de passionné.

  • Speaker #0

    Ça se sent.

  • Speaker #1

    Donc, ça ne va pas me couper. Et du coup, je peux avoir envie de parler, parler, parler, parler. Donc, moi, il faut juste que je me recadre. Mais c'est vrai que... Mais je pense que quand tu es journaliste, il y a moins ce côté peut-être piédestal. Moi, pour moi, un humain est un humain. Ce qu'il fait est passionnant et j'ai envie justement d'échanger avec lui et de transmettre aux gens.

  • Speaker #0

    Ça reste des gens.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi alors ? Est-ce que tu as une anecdote ? C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #0

    C'est impossible comme question, ça. Je peux t'en donner plusieurs, mais il y en a un que j'ai vraiment aimé récent, avec Jodie Foster. En fait, il y a vraiment... Cette femme est incroyable.

  • Speaker #1

    Elle parle un peu français,

  • Speaker #0

    non ? Bien sûr, elle parle français. Et je te parlais de Timothée Chalamet parce que quand je l'ai interviewé, tu sais, tu as très peu de temps pour les stars internationales. Parfois, tu peux faire des interviews en trois minutes. Donc, il faut être hyper efficace. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, alors que je travaillais pour un média qui se lançait sur les réseaux et en vidéo, ça a été repris même dans des émissions américaines parce qu'en fait, t'amènes un rire, t'amènes un... Et je remercie ma voix cassée. Parfois, ça m'amène un petit truc en plus en interview. Il y en a plein. Il y a des acteurs comme ça que je retrouve peut-être tous les six mois, avec qui, je ne sais pas, il y a une espèce de connexion qui se fait rapidement. Tu vois, moi, à la base, je vais vachement te surprendre. J'aime pas ce mot vachement, je sais pas pourquoi je l'ai employé. Quand j'étais petite, moi, il y a des films qui m'ont marquée dans le cinéma français. Et il y a un acteur que j'adore, c'est Alain Chabat. Là, il reprend une hype énorme. On l'adore. Non, mais on l'adore. et en fait je ne l'ai pas beaucoup interviewé j'ai dû l'interviewer deux fois et je l'ai interviewé l'année dernière et vraiment c'est la première fois depuis des années que je n'ai pas fait ça je suis arrivée, je lui ai dit je suis un peu impressionnée je suis fan de vous et en fait il m'a regardée, il a rigolé il m'a dit mais il ne faut pas Stéphanie et tu vois en fait je trouve ce mec c'est un génie donc ça ne va pas forcément être l'énorme star rencontrer Quentin Tarantino ça a été mon goal j'étais pas si impressionnée que ça Ryan Gosling, Adrienne Brody Diane Kruger elle est plutôt dure en interview c'est trop bien passé il y a des stars comme ça tu te dis dans les interviews que j'ai faites c'est que j'adore une actrice que j'adore Demain, tu me demandes quelle est l'actrice que tu as envie de réinterviewer 50 fois, c'est Virginie Fira. Je l'adore, je trouve qu'elle a...

  • Speaker #1

    Une blonde encore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une blonde, mais c'est surtout une... Tu vois, elle était présentatrice télé, je crois.

  • Speaker #1

    Je pense que ça doit être très très dur d'avoir cassé ce... comment on dit ce... panneau de verre, ce cassé, cette limite qu'il y a entre le divertissement et le cinéma.

  • Speaker #0

    T'imagines ce qu'elle a fait. C'est une super actrice. Et en interview, elle est géniale. Marion Cotillard, j'ai fait plusieurs fois. Marion Cotillard, elle a beaucoup de haters. Je comprends pas pourquoi. Parce que vraiment, en interview, elle donne tout. Elle a une espèce de... D'énergie, elle défend les films corps et âme. Non, il y en a plein.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une anecdote un peu drôle, un souvenir un peu comme ça ? Je sais que les gens aiment bien les coulisses.

  • Speaker #0

    Si, en coulisses, je peux te raconter. Une de mes premières interviews au cinéma. Par contre, je ne peux pas te balancer le nom du réalisateur. Parce que la suite, elle est un peu glauque.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pour un webzine cinéma, vraiment de cinéphile. Et j'ai commencé à faire des interviews. Et à l'époque... Quand tu es un peu plus jeune et que tu travailles pour un webzine, on te donnait des interviews, mais souvent on te disait, on va te donner le réalisateur, mais on ne va pas te donner la star du film. Et il s'avère que ce film, c'était un film un peu gore français. J'avais bien aimé le film. Et j'avais demandé un entretien, on m'avait donné 45 minutes. Je me dis, waouh. Donc j'étais avec le réalisateur et son actrice principale. J'étais hyper intimidée, un peu à l'ancienne, j'avais pas le téléphone, j'étais en mode mon petit carnet, mon petit Moleskine, je m'étais un peu pimpée, mais pas trop, tu vois, j'étais sérieuse. Je suis arrivée, je fais mes 45 minutes d'interview, comme c'était de l'écrit, j'avais tout enregistré. J'ai trouvé que l'interview, elle était folle, on était partis loin dans le côté cinéphile. Je sors de l'interview, et en fait ce qu'il faut savoir, c'est que ces journées presse, ça s'appelle des junkettes. Faire une junkette, ça veut dire que les talents ne bougent pas. Et en fait, c'est les journalistes qui passent dans la chambre.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme on voit dans Coup de foudre à Nothing Hill, non ?

  • Speaker #0

    Et en fait, c'est assez chouette parce que tu te lis d'amitié aussi avec d'autres journalistes, d'autres rédactions. Et ça fait perdre moins de temps pour les talents. Par contre, c'est qui tout double, parce que si tu poses vraiment les mêmes questions que les autres, les talents, au bout d'un moment, ils en ont marre. Alors, les stars américaines, c'est... noter dans leur contrat de faire de la promo. Mais parfois, les stars espagnoles, françaises, italiennes, t'as moins ce truc de la promo. Au bout d'un moment, quand ils en ont marre, ils en ont marre. Donc là, je fais mes 45 minutes dans cette petite session de junket. Je retourne dans la salle d'attente des journalistes. Il y avait tous les journalistes. Puis il y avait des journalistes beaucoup plus âgés que moi. J'étais toute jeune. Et là, au moment où je range mes affaires, j'étais un peu de dos. Je sens une main sur mon épaule, vraiment. et là je me retourne, c'est le réalisateur Il me dit, Stéphanie, je suis désolée, je crois que t'es pas faite pour ce métier. Vraiment, j'étais vraiment... J'avais les larmes en tout. Je viens de passer 45 minutes avec lui. Le gars, il me dit, je suis pas faite pour ce métier. Et je lui dis, mais comment ça ? Il me dit, non, t'es pas faite pour ce métier, t'es faite pour être actrice. Je me dis, c'est une blague. C'est un prank. Qu'est-ce que tu fais là ? Du coup, il me dit « Donne-moi ton numéro » . Et moi, naïve, je laisse mon numéro de portable. Devant tous les journalistes, il y en a encore un vieux journaliste qui me parle encore de ce truc. Je rentre chez moi, je me dis « Merde ! » J'ai raté mon truc et en même temps un peu fière. Tu vois, j'ai le côté. Une semaine après, je reçois un coup de fil, une directrice de casting de ce réalisateur. Bonjour. 111 m'a donné votre numéro. On aimerait vous faire passer un casting. Il croit en votre potentiel de comédienne. Moi, à peine raccrochée, je me dis, j'appelle mes parents, j'appelle mes potes. Punaise, je veux devenir actrice. Où c'est vous, la nouvelle Adèle Exarcopoulos ? Non, je ne gâle pas du tout.

  • Speaker #1

    J'ai trop hâte de savoir la suite.

  • Speaker #0

    Et j'étais hyporique. Je me voyais déjà, alors qu'en fait, en soi, je suis journaliste, je sais. Mais oui, mais tu vois ce que tu disais pour toi. L'incertitude de ne pas écouter trop les autres. Et donc, je me fais mousser. Tout le monde me dit, mais oui, on voyait en toi le potentiel. Les proches. À ton regard, oui. Attends-toi à la chute.

  • Speaker #1

    J'ai trop peur.

  • Speaker #0

    Je reçois la convocation au casting. Je reçois, avant le casting, un deuxième appel de cette directrice de casting. Je ne connais pas l'envers du décor, le off du cinéma. Elle m'appelle, elle me dit, oui, donc Stéphanie, demain le casting. C'est hyper simple. Tu seras dans une baignoire et on va te balancer du sang. Quoi ? Je serais dans une baignoire habillée ? Non, non, nue, nue. J'ai dit, bah non, je vais pas me mettre nue dans une baignoire avec du sang. Je suis végétarienne en plus, du sang de quoi ? Du sang de porc. Non, bah non. Et je suis pas allée, évidemment, j'ai dit non, non.

  • Speaker #1

    En plus, première scène, nue et tout.

  • Speaker #0

    Nue. Donc en fait, ils me voyaient pas actrice. Ils me voyaient faire de la figure ou une scène d'actrice deux secondes d'horreur, quoi.

  • Speaker #1

    Un fantasme.

  • Speaker #0

    Voilà, un fantasme. pour un fausse réalisateur, je l'ai recroisé. Dix ans après.

  • Speaker #1

    Et vous en avez reparlé ?

  • Speaker #0

    Au Festival de Cannes, et je suis allée le voir. Et je lui ai dit, merci, je suis toujours journaliste. Heureusement que je ne t'ai pas écoutée, parce que j'aurais fait ça, je me serais grillée, tu vois, t'imagines, en tant que journaliste.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas, oui. En fait, je pense que c'est... compliqué quand même de passer là-bas. Ou alors après, t'es plus journaliste, mais bien vu pour faire une scène.

  • Speaker #0

    Ça, je sais pas si ça existe, tu vois, des journalistes-actrices. Il doit y en avoir. Je sais pas. Ça doit être très compliqué. En tout cas, peut-être pas journaliste cinéma. Ouais,

  • Speaker #1

    parce que du coup, là, tu mets un peu tes oeufs dedans.

  • Speaker #0

    Why not ? Mais...

  • Speaker #1

    Ouais, je suis pas sûre. Après, en France, je pense que aux Etats-Unis, c'est des choses qui se font plus sous tarif. Plusieurs métiers. En France, c'est très difficile de...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Comme Virginie Fira, elle a fait de la télé, elle est comédienne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça a été très dur pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je pense. Mais elle est tellement solaire, elle est tellement une bonne actrice que tu te dis waouh.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as fait 19 festivals de Cannes ? Oui. Incroyable. Moi, j'ai travaillé une fois au festival de Cannes. Je m'occupais de... J'étais stagiaire. Je faisais l'événementiel d'une des plages. Donc, j'ai d'ailleurs organisé des soirées.

  • Speaker #0

    Tu voyais les dix filles défiler les stars, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    c'était trop cool. Et du coup, j'ai pu monter les marches. J'ai monté les marches pour voir Momi.

  • Speaker #0

    J'adore. J'adore ce film.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé ça trop cool, les paillettes, de bosser dans les coulisses. Il y avait un côté super sympa. Mais je me suis toujours demandé comment ça se passait quand tu étais du côté journaliste. Et Cannes ? Est-ce qu'il y a un côté vraiment si magique que ça ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a de la concurrence ?

  • Speaker #0

    Il y a de tout. En fait, il y a tout. Moi, j'adore Cannes. C'est un peu mon élément. Ma famille vit sur la côte d'Azur, pas loin de Cannes. Il y a un côté... En fait, ça a été très critiqué, plein de choses à Cannes. L'arrivée des plateformes, Netflix, etc. Aujourd'hui, on voit quand même qu'il y a plein de films qui sont diffusés aussi sur ces plateformes. L'arrivée des influenceurs, des créateurs de contenu. Ça fait longtemps maintenant qu'ils sont à Cannes. Ça, c'est un vrai sujet. Le journalisme et les créateurs de contenu, la place du journaliste, la place des créateurs de contenu dans les médias. Bon, on pourra en reparler si tu veux, mais je pense que tu en as déjà consacré un podcast. Et ensuite, le côté les marques. Alors, Cannes a toujours été en partenariat avec des marques. Tu vois, ce matin, pas plus tard que ce matin, j'étais en rendez-vous avec une marque qui est présente à Cannes et qui est partenaire. Moi, j'adore ce côté-là, cette effervescence. Le cinéma reste la priorité du Festival de Cannes. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, il y ait aussi des marques qui vont, par exemple, comme Women in Motion avec Kering, sponsoriser ça à la place des femmes dans les métiers du cinéma. L'Oréal, qui va avoir des égéries, qui va faire venir des mannequins. Tu vois, ce n'est pas un problème. Il y a de la place pour tout. Mais en tant que journaliste cinéma, si tu ne te bases que sur ça et que tu ne bosses que pour un média cinéma, ce qui a été mon cas pendant... plusieurs années, même si les dernières années, on me faisait faire à la fois du cinéma et des créateurs de contenu. Mais c'était ma volonté parce que j'ai une liberté éditoriale qui fait que chaque rédaction où je suis passée, j'étais libre de mes sujets. Ça, c'est un bonheur absolu.

  • Speaker #1

    Cool, ça n'arrive pas tout le temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, l'année dernière, j'ai fait pour Diverto et l'année d'avant pour 20 minutes. Quand c'était 20 minutes, on a amené... des youtubeuses et créatrices de contenu comme Enora Hope qui a gagné un prix hier je dois pas dater forcément le truc, au Nikon Film Festival donc elle a créé un court métrage c'est une fille brillante, tu vois c'est génération Youtube,

  • Speaker #1

    TikTok eux ils ont appris tout seul en fait les codes de l'audiovisuel et aujourd'hui il y a tout qui se mélange même on voit Kaizen au final c'est passé au cinéma, tout commence à se mélanger c'est une bonne chose il y a de la place pour tout ...

  • Speaker #0

    Tu peux mélanger tes sujets, tu peux avoir une diversité dans les gens que tu rencontres, mais le festival de Cannes, la base, le socle, c'est le cinéma. Pour une journaliste cinéma à Cannes, ça dépend dans quelle rédaction tu es. En ce qui concerne la vidéo, tu as ce côté junket avec un programme que tu vas suivre et tu enchaînes les interviews et tu enchaînes les films. Ce qui est en off-off, c'est que souvent, les journalistes cinéma voient les films à Paris, ce qui se dit pas parce que normalement tu dois voir les films au Festival de Cannes mais tu les vois pas tous c'est pour vraiment les grosses grosses sorties et aussi ta journée s'enchaîne avec il y a une année où je travaillais pour La Parisienne, donc Féminin du Parisien et c'était trop bien j'étais insider, donc vraiment je passais d'une interview cinéma avec Michel Legrand qui venait Faire du piano sur la terrasse du Palais des Festivals, avec le soir, je dis n'importe quoi, les Daft Punk qui venaient mixer sur la plage Magnum. Ça n'avait pas de sens. Et je finissais avec la séance de minuit sur la plage pour voir le film avec les gens. C'est génial. Cannes, c'est génial. C'est très dur physiquement. Mais quand tu es dans ton élément, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est cool. Tu me parlais tout à l'heure, on parlait de créateur de contenu journaliste. Moi, une question qui m'intéresse, parce que je n'ai pas forcément la réponse. J'ai quitté la télé aujourd'hui. je fais plein de choses comme toi. Je développe aussi ce côté créateur de contenu, ce côté pourquoi pas influence. Mais moi, de base, quand j'étais journaliste, on a beaucoup... Il y avait quelque chose autour de l'éthique, de travailler avec une marque, être payée pour promouvoir une marque quand on est journaliste. C'est quoi ta conception, à toi, de ce métier ? Et de ces changements ?

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que... Ce que tu viens de dire, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je pense que la création de contenu... Ça se dit aussi maintenant au journalisme. Moi, je ne suis pas anti-marque. Si tu reprends vraiment le fond du truc, les médias sont financés par des marquis. Donc, ça n'a pas trop de sens. Après, tu parlais d'éthique tout à l'heure. Il y a des choses à faire et des choses à ne pas faire. Quelle est la limite ? Par exemple, là, en ce moment, à Paris, il y a une exposition magnifique sur Agnès Varda. Agnès Varda en tant que photographe. Je suis invitée en tant que journaliste à faire la visite presse. Mais tu vois, j'ai fait un réel sur mon compte en tant que créatrice de contenu. Je ne suis pas rémunérée pour faire ça, mais je suis invitée. Quelle est la limite ? Est-ce qu'on peut dire que dans ce cas-là, parce que je suis invitée, que je crée un contenu et que je vais peut-être faire un article pour un média, dans ce cas-là, je l'ai franchi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est super intéressant parce que justement, le métier évolue avec l'évolution des médias. Et moi, par exemple, je sais que si je suis approchée par une marque de micro, par exemple, je bosse dans le podcast, j'y verrais aucun...

  • Speaker #0

    Ça a du sens.

  • Speaker #1

    Oui, ça a du sens pour moi. Et par exemple, pour le coup, même si je ne suis pas tout le temps journaliste, que j'ai aussi mon entreprise, j'ai des labos qui m'ont approchée pour faire leur podcast. Moi, j'ai refusé parce que éthiquement, ça ne va pas avec... Merci. certaines de mes valeurs ou dans ce qu'ils font. Donc j'essaye de... Je pense que c'est ça. Du cas par cas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est du cas par cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que moi, quand j'ai débuté le journalisme, il y avait ce truc, tu vois, un peu de... Je pense que ça n'existe plus parce que les médias ont évolué. Mais c'est vrai que moi, je me suis retrouvée là-dedans et je me suis dit, waouh, comment je peux choisir avec qui je peux travailler, garder mon côté journaliste tout en développant autre chose. Parce que c'est vrai que quand on est journaliste freelance, on a besoin aussi de faire...

  • Speaker #0

    plein de choses et puis c'est pas facile de vivre que de ça moi j'ai fait pas mal de partenariats et de collaborations parce que j'ai un petit compte mais qui est très engagé et le truc c'est que en étant journaliste tu vas créer un contenu qui va être on va dire plus en l'info ou alors si je vais créer un contenu ça va être plus du lifestyle donc je vais pas vers la culture j'ai déjà fait une collab avec des cinémas, etc. Mais en fait, c'est à toi de mettre tes limites, à toi de garder ton éthique et peut-être de scinder. Je dirais, dans tout ce qu'on fait, ce qui est important, c'est de dire les choses. Si tu fais une collaboration avec une marque, il faut juste être clair avec les gens. Ça va dans le sens de la loi pour les créateurs de contenu. Tu ne vas pas aller faire promouvoir la chirurgie esthétique si tu n'as rien refait sur ton visage et si... des journalistes politiques. Ça n'a pas de sens. Après, tu peux le faire, t'es libre de le faire. Bah, quoi que non, là, on peut plus le faire. On peut pas promouvoir la chirurgie esthétique. Tu vois ? Mais il faut garder du sens. La dernière collab que j'ai faite avec Nespresso, autour d'une recette, créer une recette, c'est du lifestyle, la cuisine. J'ai adoré. Je me suis amusée. Ça a hyper bien marché. On était hyper heureuses de le faire. On l'a fait avec d'autres copines. Voilà, ça n'a aucun lien avec mon métier de journaliste culture ou avec mon métier de voix-off en pub. Quand moi, j'ai démarré en festival, je bossais pour Canal+, j'allais beaucoup avec ma caméra en festival de cinéma. Canal+, m'a laissé la chance de faire plein de sujets et de faire des voix-off aussi chez eux. Je partais en reportage, mais là, vraiment, je te parle d'un temps, on a l'impression que j'ai 110 ans.

  • Speaker #1

    Je te rassure, non.

  • Speaker #0

    Il y avait un film, c'était une comédie, je crois. Je ne me souviens plus du titre du film. avec Sophie Marceau et Pierre Richard. Grosse alchimie avec Sophie Marceau, au-delà du fait que ce soit une magnifique actrice. Grosse alchimie pendant l'interview. Et en fait, je prenais mon téléphone et je faisais des photos d'eux. J'ai jamais été cette journaliste qui va faire beaucoup de selfies avec... Les stars. La seule avec qui je fais des selfies, c'est Clémence Poésie, parce que ça a été une de mes premières interviews et je la vois souvent. Je fais quelques selfies quand ça devient vraiment des gens avec qui j'ai une petite affinité. Mais sinon, j'aimais bien faire des photos des acteurs, des actrices. Et à l'époque, en festival, je me souviendrai toujours, c'était au Festival de l'Alpe d'Huez, qui est un grand festival de comédie. Donc je prends en photo Sophie Marceau. Et là, quand je pars, on avait vraiment rigolé. Là, il y a une journaliste un peu plus âgée. qui me regarde, qui me dit « mais t'as pas honte ? » Et je lui dis « mais honte de quoi ? » Il me dit « ça fait vraiment groupie. » Je dis « bah non, c'est une photo, c'est rien. » Et en fait, aujourd'hui, ces mêmes journalistes me demandent des conseils pour prendre des photos, etc. Je l'ai jamais mal pris qu'on me dise les choses. Par contre, je l'ai mal pris qu'on me juge. Et tu vois, c'est... Au Festival de Cannes, une année, mon ex, il est photographe et il bossait dans le cinéma aussi. Enfin, il bosse toujours. Et il faisait des photoshoot et moi, je venais l'accompagner, tu sais, je prenais des petites photos off. Backstage, oui. Ouais, c'est genre ton podcast version, je faisais des petites photos. Donc, si tu remontes vraiment mon feed, il y a des photos très vieilles. D'ailleurs, pendant le shooting, il avait shooté Tarantino, je l'avais pris en photo. J'ai même une photo avec Tarantino, alors que pendant l'interview, j'étais hyper journaliste. Et j'avais pris les backstage, le côté off de son shooting avec Mathieu Amalric. Et un mois après, ils m'ont contactée et ils m'ont racheté la photo que j'avais prise avec mon téléphone pour son film, La Chambre Bleue. Et donc, début du film, il y a une photo dans le journal de lui. C'est ma photo. Ils m'ont racheté les droits. Tu vois, il n'y a pas de hasard. Il y a toujours un... Il faut suivre ses idées, il ne faut pas forcément... écouter tout le monde, accepter le jugement, comme je te disais tout à l'heure, prendre ce recul s'il est nécessaire, mais pas non plus que ce soit trop impactant. Et la création de contenu, je pense que c'est pareil. Tu peux faire des choses, tu peux faire des collaborations rémunérées avec des marques qui te semblent légitimes. Tu peux mettre au service de ces marques ta voix, ton image, ton édito. Si c'est fait avec sens et que ça te ressemble, que c'est encore une fois ton identité, go, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses... J'ai fait un épisode de podcast, justement, où je parlais que la nouvelle carte de presse, maintenant, des journalistes, c'était le nom d'abonnés.

  • Speaker #0

    Avec Caroline, non ? Oui,

  • Speaker #1

    avec Caroline Mignot. T'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'en tant que journaliste, est-ce que tu penses que ça compte que les rédactions, elles regardent ça ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #0

    J'ai plein de réponses à t'apporter sur ça, parce que mon profil, il est un peu atypique. Alors déjà, la carte de presse, c'est très peu de journalistes longs. Donc voilà, c'est la métaphore.

  • Speaker #1

    C'est imagé parce que moi, je ne l'ai jamais vue.

  • Speaker #0

    Tu ne l'as jamais vue et tu ne l'as jamais demandé ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en tant que réelle, j'étais intermédiaire du spectacle.

  • Speaker #0

    Alors là, on est encore sur un autre débat. Les statuts et ça aussi.

  • Speaker #1

    J'étais techniquement journaliste, mais les prods embauchaient en tant qu'intermédiaire du spectacle. Donc j'étais...

  • Speaker #0

    Permittante.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais considérée plutôt comme réalisatrice.

  • Speaker #0

    Ok. Je vais être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée ou qui m'ont approchée parce que j'avais 15K, parce que je sais gérer des réseaux sociaux. Parce que ton nom peut apporter aussi. Parce que mon nom, ma voix. J'ai fait des podcasts aussi, un pour Canal+, mais pas que, aussi avec des marques où je sais que ma présence sur les réseaux sociaux était impactante. Aujourd'hui, il y a plein de photographes. les photos c'est si t'as pas un nombre de followers tu n'es pas pris par exemple pour le festival de Cannes ça s'est acté depuis plusieurs années qu'est-ce que j'en pense ? je crois qu'en fait c'est une bonne chose je vais me mettre à dos plein de journalistes je pense que rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste c'est une erreur aujourd'hui les réseaux sociaux Instagram, TikTok, Snapchat Même si tu veux faire une chaîne YouTube, X, je suis moins fan. Mais bon, why not ? Aujourd'hui, les réseaux sociaux te permettent de communiquer, informer, diffuser, à classe hausse.

  • Speaker #1

    De toucher notre audience aussi, parce que quand tu vois que les jeunes, maintenant, ils ne vont plus aller regarder la télé, ils ne vont plus lire la journée. Toi, en tant que journaliste culture, tu peux aussi toucher une autre audience et des jeunes grâce à ton contenu.

  • Speaker #0

    Au-delà des jeunes ou même des plus âgés. Moi, j'ai mis ma mère sur Instagram. Elle adore, tu vois, elle gère. Je pense qu'il ne faut pas rejeter les réseaux sociaux. Ce sont des outils. Donc, ce qui me gêne plus, je vais te dire, c'est plus... le flux d'informations, le flux de choses qui circulent. Et je trouve que c'est de plus en plus difficile pour chacun et chacune de savoir où s'informer, savoir où regarder. Et que les fake news, comme tu disais, oui, il y en a. C'est de plus en plus difficile. Et je trouve que le travail de médias comme Hugo Décrypte, mais plein d'autres médias, il y a des jeunes médias culturels qui se lancent et qui réussissent bien. ces formats vidéo, ça marche. Comme il y a des médias beaucoup plus traditionnels qui à la base faisaient beaucoup de stars et des sujets très culture qui aujourd'hui vont vraiment vers le people. Je suis plus inquiète de ça où en fait à cause des réseaux sociaux, à cause de certains créateurs de contenu, youtubeurs, on va aller vers une médiatisation qui tire vers le people. La petite phrase choc, la gênance. Je pense que, par exemple, tu vois en cinéma, il ne faut pas oublier que les acteurs, les actrices, les réalisateurs, les réalisatrices viennent parler de films, on vient parler d'objets culturels. En allant vers le people, bien sûr, en ayant un Ryan Gosling ou je ne sais pas qui, un Timothée Chalamet, tu vas avoir du clic. Mais faire du clic pour faire du clic, c'est toujours la même chose qui est inquiétante. Ce n'est pas l'outil, ce n'est pas les réseaux sociaux, c'est le choix éditorial.

  • Speaker #1

    Il y a un risque d'avoir une ligne édito qui ait moins de fonds.

  • Speaker #0

    Voilà. Ça, c'est un truc qui est vraiment évident. Et tu vois, c'est le cœur de mon métier aujourd'hui quand on m'appelle pour redresser un média.

  • Speaker #1

    C'est cool quand même comme mission.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est bizarre aussi. Ah Steph, c'est en train de chuter.

  • Speaker #1

    Viens.

  • Speaker #0

    Tu t'épuises pendant un an et après, t'es épuisée.

  • Speaker #1

    T'es épuisée, ça fonctionne. Et puis toi, tu...

  • Speaker #0

    Ouais. Aujourd'hui, j'explique vraiment ce côté pour la base de la création de contenu. Que tu sois créatrice de contenu, créateur de contenu ou journaliste, c'est toujours la même, c'est de transmettre quelque chose. Si c'est creux, ce n'est pas intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Moi, je pense que vraiment, quand on compare création de contenu, journalisme, quelles sont les limites ? Moi, je suis plutôt... Je suis plutôt d'avis de dire que quand on a une déontologie, quand on a envie de bien faire et qu'on a envie de transmettre, c'est un peu ça le plus important. Et peu importe qui tu es, tu vois, un Gaspard G, un Hugo Descriptes, je ne sais même pas s'ils ont une carte de presse, mais on s'en fout parce que...

  • Speaker #0

    Je pense que oui.

  • Speaker #1

    ...c'est possible. Mais dans tous les cas, ils ont une envie de transmettre, ils ont une envie d'être juste. Et ce qui fait que pour moi, ils sont journalistes, peu importe qui c'est la carte de presse. C'est plus l'intention, en fait, qui compte. il y a des créateurs de contenu avec des millions de followers qui balancent des bêtises ou qui ne font pas forcément du bien à l'information. Mais il y en a qui font un super taf. Et je pense que peut-être au début des réseaux sociaux et de l'influence, les médias ont été super créatifs de tout ça. Puis on a toujours peur qu'on prenne notre place et tout. Ils veulent tout ça. Mais maintenant que ça se mélange, je pense que même les médias tradis, ils ont envie aussi d'arriver. On voit maintenant des créateurs de contenu qui vont à la radio. Louise Aubéry, Gaspard G. ça a été assez cool quand même de voir qu'au final, ils sont respectés par les médias tradis et qu'on les considère comme des journalistes.

  • Speaker #0

    Je crois que la réponse à tout ça, c'est l'enquête. De creuser. Je dis beaucoup creux, creuser. C'est vraiment, pour moi, il est là le levier. Une fille comme Sally. Même un créateur de contenu youtubeur comme Bastos, moi je regarde ses vidéos sur YouTube, et je lui avais fait un mail en disant, il l'a jamais lu je pense, Bastos, regarde, t'es journaliste en fait. Tu enquêtes. Ce truc-là de l'enquête. de creuser, de chercher de, ah il y a une info, j'appelle je prends mon téléphone, je fais un mail je me renseigne, je regarde les textes de loi, ça peut être dans n'importe quel domaine, je pense qu'il est là elle est là la bascule elle est pas sur forcément d'où tu viens voilà, et à l'inverse les journalistes qui aujourd'hui veulent être créateurs de contenu, ils ont toute leur légitimité à le devenir ou à l'être Pourquoi ils ne le sauraient pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense aussi, par exemple, moi, tu vois qu'ils viennent de la télé, parfois, quand on me dit « mais comment tu fais ? » ou je me dis « mais c'est tellement naturel quand tu as été réalisateur comme toi, qui as toujours tenu une caméra » . Pour moi, c'est le même métier, en fait, sauf que je suis plus libre. Mais c'est tellement... Au final, ça résume tellement le cœur de ce qu'on aime, réaliser une belle image, transmettre l'info.

  • Speaker #0

    que moi, je me suis sentie pas légitime de le faire quand j'ai commencé. Et c'est aussi pour ça, tu vois, que j'avais envie de te recevoir aujourd'hui, parce que quand ma copine m'a dit, mais regarde ce que fait Stéphanie, tu vois...

  • Speaker #1

    On va voir cette copine !

  • Speaker #0

    Je te dis pas ça pour te placer, en plus, mais tu vois, je me suis dit, oui, OK, on peut être journaliste, on peut faire la création de contenu, on peut travailler avec des marques, et ça peut être, tu vois, super éthique, super cool. Et moi, je me suis retrouvée là-dedans, me disant, OK, ça, c'est, tu vois, ce type de contenu que j'ai envie de faire et ça me ressemble, mais je ne connaissais pas de journaliste. Il y avait un peu cette double casquette que j'avais envie d'avoir.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas sans craquage, je ne te cache pas. Il y a plein de rédacs où je suis passée. La fin des expériences, c'était difficile. On te citronne le cerveau. Je ne sais pas si c'est très français de dire ça, mais...

  • Speaker #0

    On comprendrait bien l'image.

  • Speaker #1

    Tu sais, parfois, en fait, tu as tellement une image de battante, d'hyperactive, solaire. Il y a aussi un côté où... Moi, par exemple, en ce moment, j'ai fait beaucoup de voix-off, notamment en pub. J'ai bossé sur des projets plus avec des marques pour la création média. Ou alors, je me pose beaucoup de questions vers où je vais, parce qu'en fait, j'ai tellement de choses qui m'excitent. Je suis en train de me dire, est-ce que je ne reviendrai pas à l'enquête côté documentaire ? Parce que ça a été aussi un début... Deux métiers là-dedans, ça me passionne.

  • Speaker #0

    Ok. Te lancer quoi sur YouTube ?

  • Speaker #1

    Non. Plus, tu vois, retourner à mes débuts de boîte de prod pour enquêter. Ok. Mais aller loin dans l'enquête. J'avais fait ça pour M6, j'avais fait ça pour pas mal de chaînes.

  • Speaker #0

    Dans l'investigation.

  • Speaker #1

    Investigation. Je sais que je suis assez performante là-dedans, je ne l'ai jamais exploité. Tu vois, en fait, je me dis que passé 30 ans, t'es... dans une autre phase, et peut-être que passé après plus tard 40 ans, j'aurai encore un autre délire. L'incarnation vidéo, que ce soit sur YouTube ou médias, on me le propose régulièrement. J'aime tellement la voix, j'aime tellement l'image et les autres, que je sais pas si j'ai ce côté narcissique d'aller au-delà, tu vois, de vraiment me mettre en scène. J'ai des copines qui le font très bien, ça pourrait me plaire, mais c'est pas... vers ce vers quoi je rêve d'aller.

  • Speaker #0

    Ouais, après, moi, je comprends ce côté-là parce que moi, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre à l'image. Là, aujourd'hui, il y a trois caméras.

  • Speaker #1

    Parce que le off de ton podcast, c'est qu'il y a trois caméras et il y a une charmante journaliste aussi présente.

  • Speaker #0

    Mais j'ai mis beaucoup de temps et c'est pour ça que j'avais fait un épisode justement là-dessus sur l'image de moi et ce n'était pas pour raconter ma vie.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait de la peine d'ailleurs, ce que tu disais, parce que je trouve ça triste en fait. C'est vraiment le message à faire passer. Le journalisme, c'est un domaine qui est passionnant. Il faut y aller. Mais il ne faut pas toujours cesser à battre par les gens qui te parlent. Mais ça, ça vaut pour tous les domaines. Et il faut arrêter quand c'est trop dur. Et il faut prendre du temps pour soi.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que, tu vois, moi, j'avais du mal à mettre à l'image. Aujourd'hui, il y a trois caméras, mais en fait, je suis tellement animée par ce que j'ai envie de transmettre et ce qu'on disait. Moi, je trouve qu'il y a... trop en problème de désinformation, de bien choisir son média. Et en fait, ça me passionne tellement que je passe outre en me disant « Ok, s'il faut que j'incarne mon sujet ou j'incarne mes épisodes pour que ça fonctionne mieux, c'est ok. » Mais évidemment que...

  • Speaker #1

    C'est ok, regarde, on se rencontre. Et nous, on se rencontre aujourd'hui. Alors, sache un truc. Moi, quand je crée une connexion comme ça, c'est ad vitam aeternam. Tu vas me revoir. Non, je rigole pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'ai hâte. Et du coup, ça suit ma question.

  • Speaker #1

    est-ce que je suis déjà sortie avec un comédien ?

  • Speaker #0

    je répondrai pas à cette question Mélanie mais est-ce que c'est quoi est-ce que t'as des actus qui arrivent ou en tout cas comment tu te vois c'est quoi tes projets rêvés ?

  • Speaker #1

    en fait le problème que j'ai c'est que je suis hyper active et j'ai déjà trop travaillé donc là comme je te disais j'ai quitté un CDI pour retrouver un peu de liberté je vais voir où j'atterris j'ai aucun aucun stress sur le travail En fait, peu importe où la vie me mène, je sais que ça va me plaire et que ce choix aujourd'hui, tous les choix que je prends, je les prends avec le cœur. Parce que je suis forte là-dedans et que je ne vais pas me remettre dans une rédac. J'ai vécu au début plutôt vraiment le côté rédaction télé comme toi, lourd, des présentateurs, des rédacteurs en chef. Alors moi, je n'ai pas connu vraiment de rédactrice en chef difficile, plutôt des rédacteurs. en chef, plutôt des hommes. Ensuite, je suis passée à un stade où on m'épuisait, je travaillais trop, je n'arrivais pas à mettre de limites. maintenant je sais mettre des limites, je sais ce que je veux plus de caractère, on sait que je peux être un peu têtue dans le travail, et je suis allée vers un côté plus créatif. On crée des formats, d'où le côté on m'appelle pour des médias, pour redresser des médias, etc. Et puis après, on m'a donné beaucoup de responsabilités, donc il y a une phase vraiment management, et après il y a une phase plus stabilité, où je me suis remise dans un CDI. Puis au bout d'un an et demi, t'es à la fois fatiguée et t'as plus de challenge, bah non, en fait on va repartir vers quelque chose d'autre. Je crois que la voix off, ça sera quand même la voix, c'est ce qui restera toujours. Et je te dis, peut-être aller vers soit une rédac qui me laisse une grande liberté et où je peux créer des formats originaux en vidéo, soit peut-être de l'enquête.

  • Speaker #0

    Intéressant. Mais moi, je me tâte aussi, le documentaire, ça commence à me manquer et je me dis, tu vois, quand j'ai tout arrêté, je me suis dit, je veux plus jamais être journaliste. Maintenant, j'ai un podcast. Le podcast,

  • Speaker #1

    c'est génial parce que c'est Merci. C'est une grande liberté.

  • Speaker #0

    Oui, et ça m'a réappréhendé mon métier. Et ce qui fait qu'en ce moment, ça bouillonne et je me dis, quand même, le docu, ça...

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas ça, la conclusion ? Être journaliste, c'est bouillonner, en fait. Si,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Mes idées.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très cool. Je me retrouve vachement... Oui,

  • Speaker #1

    alors je n'aime pas ce mot, il faut l'enlever.

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans ce que tu dis. Ce matin, j'ai eu un entretien pour une mission de freelance. Et sur mon CV, il y a un docu, le docu que j'aime beaucoup, que j'ai fait et que j'ai dû abandonner quand j'ai fait mon burn-out. C'est un docu sur la trisomie. C'est un sujet qui me tenait beaucoup à cœur, mais j'étais tellement cramée par mes expériences d'avant. Au moment où je travaille sur un projet que j'adore, j'arrive plus. Et puis, il y avait vraiment un dilemme entre une rédac horrible et un sujet super humain qui fait que ça ne matchait plus. Et donc, ce matin, quand je passe l'entretien, on me dit « Mais c'est quoi ? T'as fait ça ? Mais pourquoi t'as dit que t'as... » Je sais plus comment j'ai formé, mais on voit que j'ai pas fini le docu. Et donc, j'explique que j'ai fait un burn-out. Et du coup, il me dit « Oula, mais... »

  • Speaker #1

    Tu vois, déjà ça, on devrait pas l'expliquer. Ça fait quand même un peu partie de l'intime. Tu t'en caches pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez cool avec ça. mais c'était drôle parce qu'il me dit mais comment tu sais si tu travailles avec nous que tu vas pas refaire un burn out et je lui dis bah wow question C'était mieux dit. Oui,

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'était juste, OK, mais là, si on te demande de travailler...

  • Speaker #1

    L'humain n'est pas un robot. On est avec des émotions, on peut tout suiter.

  • Speaker #0

    Et je lui dis, en fait, ce burn-out a appris à me connaître. Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille, un peu comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta liberté.

  • Speaker #0

    J'ai ma liberté. Je fais beaucoup de sport, j'ai une meilleure hygiène de vie qu'avant. Bien sûr. Et aussi, je me laisse porter, tu vois, par ce qui peut arriver. Donc, quand tu dis, je verrai bien ce qui va se passer. C'est un truc, maintenant, assez libre des... toutes les opportunités qui peuvent arriver. Je sais qu'avec toute l'expérience que j'ai et qu'on a, il y a plein de trucs cool.

  • Speaker #1

    Je trouve que le podcast va bien et aussi il prend le temps. On entend beaucoup en ce moment l'hyperconnexion, la rapidité. Oui et non. C'est bien de prendre le temps, parfois aussi. La priorité dans la vie, c'est la santé. Si t'es pas bien, tu fais pas bien ton travail, ça marche pas. Vraiment, ce truc de mettre des limites, je sais plus qui m'avait dit ça, mais c'est dans le milieu des médias. Moi, j'ai eu un peu des anges, des producteurs qui ont été vachement stimulants, qui m'ont aidée à comprendre mon potentiel. Aujourd'hui, j'essaye de l'être pour plein de copains, copines. journaliste. D'ailleurs, il y a des copains que j'ai depuis dix ans qui sont toujours journalistes, comme il y en a qui ont abandonné. Il y en a beaucoup qui abandonnent. Ouais, mais en fait, le mot journaliste ne veut plus rien dire. Il faut aller avec son temps, il faut utiliser les outils qu'on a, et surtout prendre le temps de faire ce qu'on aime. Je sais que c'est pas facile, parfois, t'es un peu emprisonnée. Tu peux être emprisonné dans une rédaction, comme tu peux être emprisonné dans n'importe quel autre job, il faut enlever ce côté-là. Il faut vraiment trouver le temps de réfléchir à ce qu'on aime, ce qu'on fait, et quand on a trouvé ce moment-là, tu vois, cette espèce d'osmose... avec soi sur le journalisme, t'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Je pense aussi que quand on est aligné, il y a tout qui arrive. Les beaux projets, c'est aussi vraiment ce que je pense. En ce moment, j'ai l'impression de ne pas du tout inquiéter pour le futur en me disant que tout va bien se passer parce que je suis là où je dois être.

  • Speaker #1

    Décentrée.

  • Speaker #0

    Est-ce que si les gens qui nous écoutent ont envie de te suivre, qu'est-ce qu'ils font ? Où est-ce qu'ils vont ?

  • Speaker #1

    Instagram peut-être c'est le mieux Steph Chermont et sinon est-ce que je mérite d'être suivie par tous tes comment on dit on pourrait dire les followers à toi ouais mes followers ça se dit pas écouteurs non ? pas du tout Auditeurs, évidemment. Merci, Claudia. Auditeurs, auditrices.

  • Speaker #0

    Il faut une troisième blonde pour nous aider.

  • Speaker #1

    Sur Instagram. En fait, j'ai un compte TikTok. Moi, j'adore TikTok, mais plus côté médias. Le mien, c'est vraiment... Je mets tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Je vais te suivre. Je ne te suis pas encore sur TikTok.

  • Speaker #1

    Et si vous me suivez... Ne vous braquez pas sur tout ce qui peut déborder. J'adore les animaux. J'adore le vélo. J'adore Paris. J'adore ton chien. J'adore mon chien, ma petite chienne Lucette, qui est une star, qui est déjà passée à la télé. Oui, oui. Elle fait des campagnes et tout ça. Vraiment, ma chienne, ma star. Beaucoup. Tu vois, ça aussi, c'est un truc où je me verrais bien avoir un concept.

  • Speaker #0

    Être la manager de ton chien.

  • Speaker #1

    Ça, je le suis déjà. Non, avoir un concept avec ma chienne. Trop bien. J'avais fait, pareil pour la parisienne, des portraits de gens connus avec leur animal de compagnie. J'avais adoré, c'était génial. Ça, j'aimerais bien retrouver une connexion dans les médias avec les animaux. C'est pas la mode de parler des animaux dans les médias, mais pourtant, on les aime.

  • Speaker #0

    Sans peut-être que quand on est précoceurs, il faut se l'enlever avant que ce soit la mode.

  • Speaker #1

    Je vais lancer ça chez YouTube. Ok,

  • Speaker #0

    moi je te suivrai. Je serai la première. Merci. Et dernière question que je pose souvent, le concept de ce podcast, c'est de faire découvrir un peu les backstage des médias pour apprendre à mieux s'informer. Qui tu aimerais écouter à ces micros ?

  • Speaker #1

    Franchement, j'aimerais bien... Du coup, j'aime beaucoup, comme je te disais, Sally. Ouais. Sinon, en... En médias, pourquoi pas un présentateur, en présentatrice télé, d'avoir pas forcément quelqu'un qu'on attend à ton micro. Il y a plein de profils que j'aime bien. Après, en côté journaliste, présentateur, parce que c'est deux métiers distincts. Ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très fan, par exemple, de Stéphane Bern. Puis à ce côté-là, je suis...

  • Speaker #1

    Déjà interviewé pas mal de fois, il est hyper sympa.

  • Speaker #0

    Ultra fan. Je regarde Secrets d'Histoire tous les dimanches chez moi.

  • Speaker #1

    Et tu lui as déjà proposé ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. J'aimerais bien. Et Sally, écoute, je l'ai rencontrée, elle m'a dit oui, mais j'ai toujours pas de réponse. Donc, j'espère qu'elle t'entend. J'aime bien. Mais j'adore Sally aussi.

  • Speaker #1

    Et après, en présentatrice ou présentateur, tu vois une Anne-Elisabeth Lemoyne ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Très cool. J'aimerais bien entendre à ton micro. Ok. Parce que c'est à vous. Et tu vois, c'est des émissions où toi qui viens de la télé, je pense qu'il peut y avoir une connexion entre vous. Il y a très, très longtemps, quand j'étais à la fac, je crois qu'elle travaillait, je vais dire une grosse bêtise, mais je crois qu'elle travaillait avec Fogiel. Elle y a longtemps. Et je lui avais fait une interview par mail. Elle m'avait répondu hyper gentiment. Je pense qu'elle a quand même cette fibre de... Elle aime transmettre.

  • Speaker #0

    Ok. C'est noté. Je t'enverrai l'épisode.

  • Speaker #1

    J'espère. Dis-moi si je peux t'aider à les contacter, surtout.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi pour ce bel épisode, pour ce bel échange.

  • Speaker #1

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #0

    Et puis, si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à commenter, à partager. C'est important pour le podcast de soutenir la chaîne pour qu'on puisse avoir plein de beaux invités comme Stéphanie.

  • Speaker #1

    Et à te suivre sur les réseaux, ce monsieur aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puisque maintenant, tu n'es pas que podcast, journaliste, réalisatrice, enquêtrice, tu es aussi créatrice de contenu. Exactement. Je t'ai pris ma petite voix de radio.

  • Speaker #0

    Parfait. Merci d'avoir écouté cet épisode avec Stéphanie. Tu peux la retrouver sur ses réseaux sociaux. Quant à moi, c'est Mélanie pour un nouveau média sur Instagram. Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à mettre une note sur Spotify, un commentaire sur YouTube et à le partager. Ça m'aidera à recevoir des invités toujours plus inspirants. À très vite dans Je te le dis en off. Je te le ti

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Description

🎙 Épisode 8 – Stéphanie Chermont - Journaliste Culture et créer sa carrière sur-mesure


Dans cet épisode on a échange sur :
✨ ce que cela signifie d’être une femme dans le journalisme et ses coulisses,
✨ comment trouver sa voie dans un milieu compétitif et s’y imposer sans se perdre,
✨ préserver sa santé mentale et son bien être dans un métier passion
✨ et être à la fois créatrice de contenu et journaliste : comment conjuguer liberté éditoriale et faire du contenu pour des marques?


🎬 Stéphanie nous partage aussi ses souvenirs de 18 années au Festival de Cannes, où elle retourne cette année pour la 19e fois, et ses interviews de légendes du cinéma et de la musique, de Jodie Foster à Timothée Chalamet.

Un épisode à ne pas manquer si tu t'intéresses aux médias, à la place des femmes dans l’audiovisuel, ou si tu te poses la question : est-ce qu’on peut faire ce métier autrement ?


📲 Suivre Stéphanie :

🔗 Abonne-toi à Je te le dis en off pour découvrir les coulisses de l’audiovisuel, deux lundis par mois.


🎧 Disponible un lundi sur 2 en vidéo et audio sur Spotify, YouTube, et toutes les plateformes d’écoute.


Retrouve-moi sur Instagram @melanie.nouveauxmedias pour du contenu exclusif et les coulisses du podcast ! 🚀


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hey, je te le tiens, hop ! »

  • Speaker #1

    Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis « C'est fou de dire ça ! » Il me dit « Bah t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. » « Wow ! » Et sur le coup, il m'a rien dit. C'était il y a longtemps, ça.

  • Speaker #0

    La rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, t'es trop douce et t'aimes trop le petit poids. et en fait c'est pas à l'image d'un journaliste tu vois, elle doit être sûre de soi,

  • Speaker #1

    elle doit avoir une grosse voix un patron qui te dit Tu ne peux pas être journaliste, mais qu'est-ce qui lance ? Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Oui.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #1

    C'est impossible comme question, ça. Avec Jodie Foster. Cette femme est incroyable. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, ça a été repris même dans des émissions américaines. Être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée, qui m'ont approchée, parce que j'avais 15K. Je vais me mettre à dos, plein de journalistes. Je pense que... rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste, c'est une erreur. C'est pas ça la conclusion, être journaliste, c'est bouillonner en fait. Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news, don't talk to me.

  • Speaker #1

    Alors c'est devenu un métier,

  • Speaker #0

    donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital. Fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Bienvenue dans ce 8ème épisode de J'étais le lien, déjà 8 épisodes. Aujourd'hui, je reçois Stéphanie Chermont, journaliste culture et créatrice de contenu. J'avais très envie de la rencontrer parce qu'on a des parcours qui se croisent un peu. Ensemble, on a parlé d'être une femme dans le journalisme, de son parcours, de sa vision des médias, mais aussi de cette question que je me pose, comment on fait pour être à la fois journaliste, créatrice de contenu et garder son indépendance éditoriale ? Stéphanie, je suis trop contente de te recevoir sur le podcast.

  • Speaker #1

    Moi aussi Mélanie, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait encore sur le podcast, mais en général, quand je reçois un invité, il y a toujours quelque chose d'un peu spécial qui est toujours lié à mon histoire. Je ne t'ai pas raconté pourquoi je t'avais invité.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de savoir.

  • Speaker #0

    En fait, quand j'étais journaliste pour la télé, j'ai arrêté après mon burn-out. Je t'ai un peu raconté ça en off dans les coulisses.

  • Speaker #1

    Exactement, on a eu un pré-off de en off.

  • Speaker #0

    Et en fait, un jour, j'ai une amie qui m'écrit et qui me dit... Attends, mais il y a une journaliste comme toi, elle te ressemble. Elle aussi, je crois qu'elle vient de la télé. Et justement, elle fait de la création de contenu. Tu devrais absolument la suivre. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai découvert.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me suis dit, pourquoi pas te voir ?

  • Speaker #1

    On a le droit de savoir le nom de cette amie ou pas ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que tu la connaisses. Je ne la connais pas. Non, je ne pense pas que tu la connais.

  • Speaker #1

    C'est hyper gentil. De tes followers. Oh là là !

  • Speaker #0

    Voilà, c'était la petite anecdote. Parce que le truc cool de lancer son podcast et son média, c'est aussi de pouvoir recevoir des gens. On apprécie, donc c'est l'occasion de se rencontrer.

  • Speaker #1

    Et moi, j'étais hyper flattée que tu penses à moi. Effectivement, on est toutes les deux blondes habillées en noir aujourd'hui. Pour ceux qui ne font qu'écouter, on a le smile, on a le sourire. On a le soleil, malgré un métier qui est difficile, mais on a la passion aussi. Donc effectivement, on se ressemble. Mais je crois que tu n'es pas béliée comme Signe Astro. Je suis heureuse. Ah, tu vois, on n'est pas loin de ta corne.

  • Speaker #0

    Est-ce que déjà, tu peux te présenter ? Je sais que tu fais plein de choses, nous expliquer ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Stéphanie, je suis journaliste. Je le dis aujourd'hui parce que je fais aussi de la création de contenu sur les réseaux sociaux. Pourquoi je l'assume ? C'est parce que j'ai fait des contrats rémunérés. Et je pars du principe qu'on est tous un peu créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, même en étant journaliste. Mais à partir du moment où on est payé pour le faire, il y a vraiment un métier qui se développe. À côté de ça, je suis voix off. Ça s'entend avec la voix assez cassée, assez identifiée. Donc ça a été voix off pour d'abord des sujets cinéma et ensuite, un petit peu plus récemment, pour de la publicité. Donc par exemple, le lancement d'un parfum, je vais venir, je vais vraiment avoir ce côté introduction voix off, un peu comme une journaliste pourrait le faire, moins comme une comédienne. Mais ça m'est arrivé aussi de le faire en mission un peu plus comédienne. Et ma dominante, c'est le cinéma. Donc j'ai commencé, on va en parler ensemble, mais plutôt en tant que reporter. Donc j'étais vraiment journaliste, reporter d'images. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout ce milieu-là, c'est... À l'époque, je dis à l'époque parce que je ne suis plus toute jeune. Enfin, je ne suis pas vieille non plus. J'ai commencé à 17 ans. Et en fait, c'était partir en reportage avec une caméra, aimer ce métier de terrain, de rencontre, aimer les gens comme toi. Et c'est pour ça que la télé, à l'époque, c'était mieux pour moi parce que ça mêlait l'image, l'interview. Et puis, j'ai démarré vraiment en culture dès ma deuxième expérience. en télé. Donc on verra ensemble, mais ça a été ma dominante.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé à 17 ans. Je suppose que c'est un métier passion. Tu as toujours rêvé de faire ça ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours rêvé de faire ça, mais ça m'est un peu tombée dessus. Je suis d'une nature hyper sociable, hyper douce, mais aussi très énergique. Et en fait, il y a plein de métiers qui m'intéressaient, mais celui-là, il réunissait un peu mes facilités. Donc je suis allée vers là. J'ai une famille qui n'est pas du tout dans les médias. qui n'a pas non plus à la base une culture de dingue, mais toujours très curieux. Et mes parents m'ont toujours dit, intéresse-toi à tout. Donc, j'ai été en parallèle de mes études à faire des stages et y aller un peu au culot en contactant des journalistes, des écrivains, etc. Et en fait, ça m'est tombé dessus. C'est vraiment ce qui me correspondait le mieux. Après, le côté technique, j'aime bien. Tu vois, la vidéo, la photo, j'aime bien.

  • Speaker #0

    Parce que oui, c'est ça, c'est ce que t'expliquais, t'étais J.A.R.I. Donc, en fait, tu as commencé en filmant tes propres reportages, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, en rédaction, en télé. J'ai commencé en chaîne d'info chez LCI. Et on m'a mis tout de suite en stage avec deux présentateurs télé.

  • Speaker #0

    La pression ?

  • Speaker #1

    La pression, surtout que c'était des émissions sur l'écologie. Aujourd'hui, on en parle beaucoup, mais quand j'avais 17 ans, c'était il y a 20 ans. On en parlait un peu moins et sur la santé. Et les présentateurs avec qui j'étais... était vraiment la caricature du présentateur télé, pardon, des hommes blancs, qui ne sont pas très ouverts d'esprit surtout, qui te font beaucoup faire de choses. Et toi, tu es stagiaire, tu arrives 17, 18 ans, 19 ans, tu es un peu dans ce milieu des médias, tu ne sais pas trop, tu dis oui à tout. Et donc j'ai fait des reportages, ils m'ont donné une caméra, donc elle s'est rattachée à TF1. On m'a mis la cellule vidéo, on m'a dit tiens, prends la caméra, on m'a montré trois trucs. Je suis partie directe en reportage, je connaissais rien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool,

  • Speaker #1

    mais en même temps hyper stressant. Et je venais de rentrer en prépa hippocagne, donc j'avais des horaires de malade. Et j'étais hyper stressée, j'avais tendance à rougir, à dégouliner. Puis moi j'arrivais avec ma petite robe, mon petit truc. Toi tu vas m'en parler aussi parce que le physique en télé c'est quelque chose. Et première interview qui devait être diffusée à l'antenne dans la foulée. J'ai pas mis le son. J'ai oublié d'allumer le boîtier.

  • Speaker #0

    Ça arrive à tout le monde, je crois. Même pour les podcasts, ça arrive à tout le monde.

  • Speaker #1

    Je me suis faite engueuler, engueuler. Directeur de la rédaction qui m'appelle. Et puis après, la deuxième, ça allait.

  • Speaker #0

    Après, tu t'en souviens. Tu ne fais plus la même erreur.

  • Speaker #1

    Je ne fais plus la même erreur. Et comme cette émission sur l'écologie, on a été amenés paradoxalement à voyager. Et premier reportage au Brésil, il m'a emmenée au Brésil tout seule. J'étais toute seule avec lui, ce présentateur, et il me faisait tout faire. Donc le filmer pour les plateaux. Sauf qu'il n'était pas bien le premier soir, il avait un peu trop mangé, bu. Il a eu une espèce de tourista, donc je me suis retrouvée toute seule à tout faire. Et c'est là où j'ai commencé à faire des interviews toute seule d'actrice pour un festival lié à l'écologie. Et là, je me suis dit, waouh ! Une de mes premières interviews, c'est Parker Posay qui est dans The White Lotus. Je ne sais pas la dernière saison si tu l'as regardée.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas regardée encore trop.

  • Speaker #1

    J'ai un souvenir mémorable. Et Claude Lelouch, où je l'ai filmé en train de tenir un aigle dans une cage au Brésil.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà, que j'ai revu quelques années plus tard et il se souvenait de ce moment. Donc j'étais là, voilà. Mes premières années, ce n'était pas du grand journalisme. Je ne veux pas cacher tenir une grosse caméra et poser les questions avec des stars. Je n'étais pas très à l'aise, mais ça a vite créé une... Une passion, comme tu disais.

  • Speaker #0

    Il y a deux choses dont j'ai envie de te parler pour rebondir. La première, c'est justement, tu parlais d'être une femme, masculin en tout cas à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on fait de la technique. Moi aussi, quand j'ai commencé, c'était vraiment les femmes, elles étaient plus à l'édito et même sur les sujets féminins. Les hommes, ils étaient sur les caméras ou sur les sujets police, pompiers. Ça, c'était très genré en fait. Oui. Et toi, t'es arrivée en train de filmer toute seule avec des hommes, c'était comment ?

  • Speaker #1

    Je suis une femme et j'étais très jeune. Et en fait, j'étais très timide. Et donc du coup, avec le temps, ça s'est vraiment féminisé ce métier de journaliste-reporteur. Pourquoi ? Parce que le matériel s'est allégé, il faut le dire. Moi, je partais avec deux énormes valises, deux énormes sacs. C'était des grosses caméras avec les pieds, la lumière, etc. Ce n'était pas du tout mobile. Alors, je suis d'une nature assez têtue à vouloir tout faire, mais ce n'était pas pratique. Avec l'arrivée de l'iPhone, la simplification de la technique, on s'est rendu compte qu'on pouvait filmer en 4K, que le son pouvait être très bon. avec un zoom ou avec des HF plus légers. Donc ça s'est féminisé, mais au début, c'était vraiment dur. Et tu sais, il y a le cliché d'arriver dans une rédac où tu es d'une nature timide. Même si tu es joyeuse et volontaire, tu peux vite te faire casser.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi, j'étais de nature timide quand j'ai commencé. Très blonde et en plus...

  • Speaker #1

    Tu l'es toujours, très blonde, heureusement.

  • Speaker #0

    Mais je suis jeune, tu vois le cliché. Et puis moi, je viens de l'Ouest parisien. Oui. Je réponds un peu au cliché, je venais du 92, j'arrive avec mon sac rose dans la rédac. Et c'est vrai que quand t'es très féminine dans le milieu du journaliste, tout de suite, il y a un cliché de la blonde un peu débile, un peu bébête. Tu vois, tu peux pas être et intelligente et en même temps être très féminine. Et moi, j'ai vécu ça aussi à mes débuts. En fait, mes collègues qui étaient des femmes, elles s'uniformisaient leur style un peu. Tu vois, à la garçonne pour dire, OK, moi, je peux aller sur le terrain. Comme si, en fait, si t'étais féminine, t'étais pas capable, tu vois...

  • Speaker #1

    C'est nul. En fait, c'est marrant parce qu'aujourd'hui, quand j'étais en stage chez LCI, on m'a fait passer des tests pour être présentatrice. Et c'est rigolo parce que j'ai une... Dans les présentatrices que j'ai gardées en copine, elles sont beaucoup blondes. Tu sais, il y a un peu ce truc d'apparence, de physique. Aujourd'hui, je trouve que c'est beaucoup plus cassé avec les réseaux sociaux. C'est génial ça. Et c'est pour ça que j'aime autant les réseaux sociaux. C'est qu'il y a un côté, on s'en moque que tu sois une femme, on s'en moque que tu sois blonde, on s'en moque que tu viennes avec ton sac rose. C'est ce que tu es, ce que tu dégages, ce que tu vas exprimer qui est important. Et je pense que tu en as souffert, mais ça a peut-être fait ta force pour t'affirmer.

  • Speaker #0

    Je suis une influencieuse, une créatrice de contenu que tu dois connaître, qui s'appelle Amal Tahir.

  • Speaker #1

    Non, je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Elle est spécialiste des couples, sexologue. Et en fait, elle a cette spécialité-là. Mais en fait, dans ses podcasts, elle explique qu'elle a décidé aussi. En plus, elle ne fait pas du 36. Elle n'est pas dans les clichés de la nana qui pourrait être influenceuse, créatrice de contenu. Et en fait, elle a dit, mais moi, je peux être sexologue, coach de vie et des relations. Mais moi, j'ai aussi envie de bosser dans la mode. Et je ne rentre pas dans les clichés du 34. Tu peux créer le métier de tes rêves aujourd'hui. Je suis un journaliste, créatrice de contenu. Et ça m'a un peu ouvert l'esprit en me disant... OK, c'est pas parce que je parle de sujets sérieux comme la désinformation, la fake news, que je peux pas aussi avoir un côté très féminin ou avoir envie de montrer mon look du jour. Et quand j'ai commencé en tant que journaliste, je cachais ce côté-là de moi parce que je me disais, sinon on va prendre comme un fil. C'est ce qu'on me faisait ressentir aussi. Avec les réseaux sociaux, ça s'est beaucoup plus ouvert et maintenant, on arrive à être plus qui on est.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Mais quand même, c'est quelque chose qui est resté. Et même quand je vais faire des interviews, j'ai du mal à... Tu vois, à m'habiller de la façon où je m'habille tous les jours en étant féminine, j'ai toujours tendance à me refermer, à vouloir parler de sérieuse.

  • Speaker #1

    Parce que ce sont tes peurs qui s'expriment et pas ce que tu vaux réellement. Moi, je dirais qu'il y a vraiment eu un move. Tu vois, en 20 ans, je le sens. Ce qui est important, avant, quand j'ai commencé, c'était d'être spécialisée. On disait toujours, il faut que tu sois spécialisée, il faut que tu sois spécialisée. Alors qu'en fait, en vrai, tu peux aimer plusieurs domaines et être forte dans plusieurs domaines. Aujourd'hui, je dirais que c'est l'identité, savoir qui tu es. Peu importe que ce soit pas totalement défini, même si tu n'es pas vraiment une femme, pas vraiment un homme, on s'en fout. Ce qui compte, c'est ton identité, ce que t'es vraiment au fond de toi. Et ça, l'exprimer, ça met du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais ce truc positif quand tu vieillis, tu vois, quand tu prends un peu confiance en toi, quand tu es fière de ton travail, que t'as une certaine liberté dans tes choix éditoriaux et avec qui tu collabores, ben, tu t'en moques. Et moi aujourd'hui, j'ai vraiment très peu de critiques par rapport à mon travail. Alors qu'il y a quelques années, vraiment, je me suis pris des tornades, des engueulades, des réflexions. On m'a déjà dit, je ne dirais pas quelle rédaction et quel comédien, où je suis allée faire un reportage sur un comédien assez âgé, qui aujourd'hui est décédé et je suis allée chez lui. Et c'est quelqu'un qui avait une image très drôle. Et moi je suis arrivée, c'était pour un reportage télé, donc souvent j'arrivais toute seule avec ma caméra. Chez le comédien, il a une carrière gigantesque, une filmographie incroyable. Effectivement, il fait tout le temps rire. Et quand j'étais chez lui, on a eu une espèce de connexion, on a eu une intimité. Je ne dis pas presque psychologique, mais il est ressorti de ce reportage quelque chose de très dark. Et il m'a dit, c'est mon dernier film. Et il a pleuré. Et il y a eu une émotion très forte, ce qui est très dur à encaisser. Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis, c'est fou de dire ça. Il me dit, t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. Waouh ! Et sur le coup, je lui ai rien dit. C'était il y a longtemps, ça. Ouais,

  • Speaker #0

    mais maintenant, on n'est plus sûr de nous. tu aurais sûrement osé lui dire quelque chose de l'envoyer parler.

  • Speaker #1

    Je l'aurais aligné. Mon côté d'origine italienne, là, je l'aurais aligné. Non, c'est horrible, t'imagines ? Je suis rentrée chez moi, je me suis dit, en fait, j'ai eu ces propos et cette émotion pour mon physique. Pas par ma douceur ou ma manière d'interviewer, ou parce que je connais sur le bout des doigts sa filmographie. Et c'était effectivement son dernier film, et il est décédé quelques années après.

  • Speaker #0

    C'est pas parce que t'es compétente.

  • Speaker #1

    Ouais ! Tu vois, ça, c'est un truc que tu prends... Ça m'a marquée, et en même temps, j'en ai fait aussi une revanche, en disant, non, je... Je ne sais pas combien d'interviews d'acteurs j'ai faites, mais aujourd'hui, c'est parce que je suis forte dans ce domaine-là et parce que j'aime les gens. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ça me rappelle une anecdote aussi, quand j'ai commencé à être journaliste, bosser en boîte de prod, être réalisatrice.

  • Speaker #1

    T'expliques un peu peut-être le côté boîte de prod, parce que je ne connais pas trop...

  • Speaker #0

    En fait, quand tu fais un reportage, un documentaire à la télé, il y a plusieurs façons de travailler. Soit tu travailles directement en chaîne, t'es en CDI, ce qui est quand même assez rare, ou alors t'es journaliste pigiste. Et donc, on t'appelle pour travailler ponctuellement sur tel ou tel projet. Voilà. Ce que tu as fait aussi.

  • Speaker #1

    Tu proposes des sujets aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je propose des sujets. Souvent, on t'appelle pour les sujets qui ont déjà été vendus. Mais oui, tu peux proposer des sujets. Et donc, moi, j'arrive dans cet univers. C'était mon rêve d'être réalisatrice. Depuis toute petite, je regarde des zones interdites comme ça. Donc vraiment, j'arrive un peu...

  • Speaker #1

    Emmanuel Chant, c'était fan.

  • Speaker #0

    Émarvillée, capitale, tout ça.

  • Speaker #1

    Capitale. et euh...

  • Speaker #0

    Et en fait, moi, je suis de nature timide, j'ai une toute petite voix et je suis une petite blonde. Et en fait, à la fin de mon stage, on me dit, moi, j'avais tout donné. Et on me dit, écoute, je suis avec ma N plus 2, la directrice de rédac, elle me dit, en fait, ta rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, tu es trop douce et tu as une trop petite voix. Ce n'est pas l'image d'un journaliste, tu vois, tu dois être sûre de toi, tu dois avoir une grosse voix, tu dois t'imposer.

  • Speaker #1

    Totalement faux. La douceur, c'est... vraiment un atout dans ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Justement, ça a apporté une nouvelle, autre chose, en fait, et apporté ta personnalité. Et heureusement, ma directrice de rédac me dit « Écoute-moi, je sens qu'il y a un truc chez toi. Par contre, tes patrons ne croient pas en toi. »

  • Speaker #1

    C'est hyper violent.

  • Speaker #0

    Donc, si tu veux devenir journaliste, là, il te reste quelques jours. Et en fait, moi, en général, quand on me dit ça, ça me donne une rage. J'ai envie de tout défoncer.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    j'ai fini par être embauchée. En fait, c'est très drôle parce qu'aujourd'hui, maintenant, moi aussi, je fais de la voix off. Je vis de mon podcast, je coache les gens.

  • Speaker #1

    C'est ma petite sœur, en fait. C'est ma petite sœur.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, je me dis, en fait, maintenant, ma voix, c'est mon atout. Et je me dis, écoutez ces gens-là. En fait, si je m'étais laissée faire, j'aurais changé de voix. Alors que maintenant, j'ai la chance de faire le métier que j'aime. Et en fait, ta différence, c'est un peu tout ce qui peut être ta force. Au final, ce que tu disais, ton authenticité, ta personnalité. aujourd'hui c'est ce qui fait que tu démarques

  • Speaker #1

    J'ai eu des postes de rédactrice en chef et de productrice éditoriale où je devais former beaucoup de gens. Et au début, j'étais très douce. Je me suis durcie, j'ai pris un caractère un peu... Je ne me laissais plus faire. Parce que quand tu manages peut-être 10 ou 11 personnes, des journalistes parfois qui ont beaucoup plus d'expérience que toi, en tout cas, et tu dois leur amener une modernité, une manière de faire. Et ça m'est arrivé aussi de « coacher » des stagiaires. Il n'y a pas si longtemps, il y a deux ans, j'ai assez mal parlé à un stagiaire. Et au fond de moi, je me suis dit pourquoi je vais parler comme ça ? Et j'ai compris, c'est que je lui ai mal parlé parce qu'il avait une espèce de prétention. Mais une prétention que moi, j'aurais jamais osé mettre sur le tapis à mes débuts. Et il a été vachement impacté parce que toute sa vie, sa famille, tout le monde l'a mis sur un piédestal. Et c'était un peu violent de ma part. C'était la première fois que je parlais mal à quelqu'un qui était en dessous de moi. Et je m'en suis voulue, j'ai culpabilisé et tout ça. Mais au final, je me dis, son comportement n'a pas été bon aussi, tu vois. Il y a quelque chose où on n'était peut-être pas parfaites à nos débuts. Mais tu vois, par exemple, un patron qui te dit, tu ne peux pas être journaliste. Mais qu'est-ce qu'il en sait ? Il n'en sait rien. Et tu ne peux pas, en fait, à un moment donné... Ce jeune homme stagiaire, je lui ai peut-être fait un déclic, peut-être que ça a été violent, peut-être que pour moi je l'ai vu très violent alors que pour lui, peut-être qu'il s'en fout Mais en fait, ce déclic, c'est aussi l'autorité, parfois la responsabilité, qui t'amène à penser que tu as du pouvoir sur les gens. C'est totalement faux. Et c'est pour ça aussi que moi, j'ai un peu fait un petit virage là. Quand tu manages, je pense que je suis plutôt bonne manageuse. J'arrive à faire, on m'appelle souvent pour redresser des médias qui vont mal, des projets qui ne démarrent pas, et pour faire de l'audience. Et j'ai un peu cette étiquette-là depuis quelques années, ça me fatigue. Je suis revenue un peu à mon métier de base, qui est journaliste sur le terrain. J'aime bien filmer, j'aime bien avoir des projets éditoriaux qui me stimulent. Et au final, manager, t'es moins sur le terrain, t'es moins à faire, et t'as du mal à vraiment être détachée. Très rare, les bons managers dans le média.

  • Speaker #0

    En off, tu m'avais dit quelque chose d'intéressant, c'est qu'en tant que femme, comme nous, on a vécu des choses pas forcément faciles, en tant que femme journaliste, pour faire changer. aussi les mentalités et faire changer les médias. Il faut être à la direction. Il faut mettre des femmes aussi pour diriger les médias.

  • Speaker #1

    Et ouais, mais regarde, il y a plein de femmes dans les médias qui sont dures aussi. Encore ce truc de genre où malheureusement, on a beau dire je suis une femme, j'ai moins de... Moi, il m'est arrivé plus tôt, je vais te dire, aujourd'hui, je trouve que c'est plus dans la séduction. Dans ce milieu du cinéma ou de la musique ou de la culture, on est beaucoup dans la séduction. Et parfois, en tant que journaliste, tu peux rentrer dans un jeu un peu où tu rigoles. Pas la séduction, mais tu rigoles. Mais tu vas toujours mettre une distance. Et parfois, il y a certains comédiens, ils ne vont pas la mettre. C'est difficile quand tu es une femme, que tu es, je dis n'importe quoi, au festival de Cannes, que tu es dans une ambiance détendue. Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Il y a un côté très... Tu connais les gens, les comédiens, parfois, tu les fais 15 fois en interview, les barrières, elles sautent. Bah non. Et tu vois, l'autorité, le pouvoir, c'est vraiment quand tu es manager ou... Oui, il faut des femmes. Mais il y a plein de rédactrices en chef qui peuvent être cassantes. C'est parce que t'es une femme que ça changera forcément. Je pense,

  • Speaker #0

    et tu vois, moi, quand j'ai fait mon burn-out, j'étais managée par deux femmes qui m'ont managé mon trait toxique. Et parce que, par exemple, l'une d'elles, je pense que sa défense, comme elle était productrice, pour se défendre dans un milieu d'hommes, c'est qu'en fait, elle agit comme les gens avec qui elle bossait pour, en fait, se protéger. En fait, oui, c'était une femme, mais quand on avait même des discussions sur le féminisme et tout, c'était Kata. et en fait je pense qu'elle s'était un peu changée très vestibule pour rentrer dans le moule de ces métiers-là.

  • Speaker #1

    Tu leur as tenu tête à ces deux femmes ou pas ?

  • Speaker #0

    Je suis partie.

  • Speaker #1

    T'es partie ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as bien fait.

  • Speaker #0

    Oui, bah oui. Et puis c'est pour ça que maintenant j'ai monté mon média et je suis bien plus heureuse que je l'ai été auparavant. Mais c'est difficile aussi de partir quand on aime tellement ce métier.

  • Speaker #1

    Tous les métiers, quand tu vis quelque chose de difficile, il vaut mieux partir. C'est marrant parce qu'on en parle, le burn-out, t'en parles, c'est un mot qui était très à la mode, machin. C'est très présent encore, dans plein de domaines. Dans le journalisme, ça m'est arrivé de... J'ai beaucoup d'amis journalistes très jeunes. On en parle beaucoup. En fait, il ne faut pas se battre. Je pense. Moi, c'est mon avis. À partir du moment où ça ne colle pas avec une rédaction, avec une personne, il ne faut pas souffrir.

  • Speaker #0

    Non, je pense pas.

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est merveilleux. C'est un métier qui est beau. Et quand tu es compétente, tu ne dois pas être impactée ni physiquement, ni mentalement. Moi, ça m'est arrivé récemment. J'ai quitté un CDI justement pour retrouver ma liberté. Je sentais que physiquement, j'étais à plat. Et je crois que...

  • Speaker #0

    On a un CDI dans nos métiers, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai deux et ce n'est pas du tout ce que je cherchais. Je n'aime pas les CDI, moi, en journalisme.

  • Speaker #0

    En vrai, moi non plus. Tu vois ? On est tellement habitués à notre liberté aussi.

  • Speaker #1

    Liberté et puis surtout, le respect, il part aussi. quand t'es salarié, il peut vite partir. Et t'es bosseuse aussi comme moi, il y a un côté... Il faut apprendre aussi à connaître ses limites et à poser ses limites. Donc arriver dans une rédaction, ça c'est un vrai conseil que je donne à tous les jeunes journalistes, hommes ou femmes, d'arriver dans une rédaction et de savoir un petit peu ce qu'on veut et quels sont nos limites. C'est pas parce que tu démarres que, un, t'es capable de tout faire et que tu es capable aussi de tout accepter.

  • Speaker #0

    Et en fait, je trouve qu'il n'y a pas assez... Enfin, moi, dans les boîtes où j'ai été, j'ai pas... Il n'y avait pas cette notion d'éthique.

  • Speaker #1

    Tu ne te souviens pas qu'avec l'arrivée des réseaux sociaux, justement avec tous les formats sur le digital, ça a changé, ça aussi ?

  • Speaker #0

    Si, ça a changé. Et tu sais, pour une raison aussi très précise, les derniers reportages que j'ai faits, les gens qui allaient dans les reportages racontaient les coulisses aussi. Et donc ça, ça a obligé les prods et les rédacs, tu vois, à être vachement plus éthiques. Parce qu'en fait, maintenant, s'il y a une prod qui se compte du mal, tu vois, les gens ont toute liberté de raconter. Et donc, ils perdent ce pouvoir de, tu vois, de « on est le seul média, on fait ce qu'on veut » . Je trouve ça intéressant. Il y a une transition où la télé, par exemple... j'ai bossé pour la télé, a perdu beaucoup de pouvoir et a dû se remettre, ou en tout cas essaye de se remettre en question grâce à l'arrivée des réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Il y a un exemple que j'aime bien citer pour la télé, c'est Regards quotidiens. Ils sont très puissants sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Ils ont même plusieurs podcasts.

  • Speaker #1

    Tu vois, il y a vraiment, je pense que, en fait, ça ne veut plus rien dire la télé et le digital. Maintenant, tout le monde est un peu au même stade. C'est juste qu'il existe des médias qui sont uniquement sur le digital, comme Brut, qui vont être très puissants. Mais les fondateurs de Brut, c'est ceux qui ont lancé Brut, ils viennent de la télé. En vrai, c'est global, il faut avoir une approche. Il n'y a pas de solution magique. Il y a des médias très beaux comme Views, ce genre de médias. Tu vois, il faut encore trouver une économie assez forte. Mais je trouve qu'il y a une esthétique. Moi, ce qui me plaît dans le digital, purement digital par rapport à la télé, il y a une esthétique qui est chouette. L'originalité sur les médias sociaux.

  • Speaker #0

    Il y a plus de sincérité. Et puis, moi, j'ai l'habitude, en télé, tes formats, ils sont très normés. C'est-à-dire que quand tu fais un docu, il fait 52 ou 90 minutes.

  • Speaker #1

    Même sur ton travail, tu racontais. C'est une phrase qu'on ne va pas dire. C'est des personnes qu'on va prendre parce qu'ils vont faire de l'audience. Ça, il n'y a plus, maintenant. Le côté perso, l'enquête. L'enquête, moi, j'adore ça. Par exemple, je suis vraiment passionnée par la news. À la base, je suis passionnée de politique. J'avais fait un stage avec Laurence Ferrari chez Kappa. Elle m'a trop appris. C'est quelqu'un que j'ai retrouvé plus tard en tant que reporter chez C8, donc rien à voir. J'ai eu plein de viande.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai mis là.

  • Speaker #1

    Laurence Ferrari, je l'admire beaucoup. Elle me plaît énormément dans sa stature et sur la longue durée. Et à l'époque, j'étais vraiment toute jeune et tout, la politique. Ils m'ont envoyée à Lille filmer des politiques. C'était horrible. Je me suis faite massacrer, vraiment. C'est de l'abus. Dans mon téléphone, j'ai des mails. Si je retrouve des messages, c'est des borders. Vraiment, je n'étais pas en âge de recevoir ce genre d'allusion. C'était des propos sexistes, des invitations à des chambres d'hôtel, des choses comme ça, je l'ai eue. Franchement, je ne suis pas prête à en parler. Je n'en parlerai pas parce qu'il n'y a jamais eu de débordement. J'avais la petite étoile qui me disait « Non, non, il ne faut pas faire ça, il ne faut pas répondre. » Mais le truc, c'est que la politique, ça me passionne, mais jamais je deviendrai journaliste politique. C'est dur. C'est trop dur. J'admire les journalistes politiques.

  • Speaker #0

    Mais tu sais que même là, cette semaine, j'ai essayé de lancer mon TikTok.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et première vidéo que je poste, c'est pour faire une remarque sur Marine Le Pen. Je me suis fait tuer sur les réseaux sociaux et beaucoup de remarques misogynes. Très drôle, tu vois, on remet tout de suite en question ma compétence parce que je suis une femme, en disant que je ne sais pas de quoi je parle et tout, alors qu'en fait, ça fait 10 ans. je suis journaliste mais ouais c'est assez violent en fait comme type de sujet à aborder je me suis pas facilité la tâche en parlant de politique mais continue on s'en fout mais moi ça me passionne je me suis dit ok là tu t'attaques encore à un truc que tu connais pas mais

  • Speaker #1

    je me suis dit en fait c'est aussi si on s'arrête à chaque fois qu'on se prend des critiques après il faut encore une fois connaître ses limites si t'es capable de recevoir la critique de la critique des gens qui sont derrière leur ordinateur ou leur téléphone, ça peut être ultra constructif et ça peut te faire avancer. Et comme tu disais, quand tu t'es pris un mur, en fait, tu l'as défoncé, t'es pas allée quand même. Et t'es journaliste aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il ne faut pas cesser à voir par tout ça. Et il faut faire aussi un pas en arrière quand tu sens que ce que tu as voulu montrer n'est pas vraiment ce que tu voulais montrer. Après, en culture, c'est quand même beaucoup plus doux. On va pas se cacher, c'est pas forcément facile de faire une interview avec un musicien, avec un écrivain, parce qu'il faut pas être dans le cliché, il faut vraiment intellectualiser le propos, et ça c'est un truc... Moi, mon résumé de toutes les expériences que j'ai eues à plein de levels différents, c'était jamais perdre de vue que le but c'est toujours l'info, transmettre quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça, j'allais te demander un peu... Je sais que tu as interviewé plein d'icônes du cinéma.

  • Speaker #1

    Timothée Chalamet, je rigole. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais comment tu prépares ces interviews ? Parce que déjà, c'est des personnes qui sont tout le temps interviewées. Je pense qu'il y a une pression aussi parfois, peut-être des prods ou des gens qui se détachent.

  • Speaker #1

    En fait, au début, c'était hyper difficile.

  • Speaker #0

    C'est vraiment lié à ce milieu où tu es vite impressionné. Tu sais, tu peux l'avoir aussi, pas que avec les stars de cinéma, les stars de la télé, les présentateurs télé, Denis Brognard. Tu peux dire, il a l'air hyper sympa, mais c'est hyper impressionnant. Et en fait, dans le cinéma, à partir du moment où tu vas aller voir un film, tu vas aller voir une œuvre audiovisuelle, tu vas être dans cette démarche où tu vas essayer de... de travailler tes questions pour que ce soit à la fois original, un peu kikoulol, pardon, et aussi avec du fond cinéma, ça passe tout seul. Et moi, ce qui me rassurait, c'est que au plus je créais une affinité pendant l'interview, au plus je me sentais à ma place. Et tu continues. Il y a des rédacs où je faisais deux comédiens ou deux superstars dans la même journée. Et tu vois, il y a des moments comme ça. Récemment, euh... J'ai vraiment fait beaucoup d'interviews. C'est-à-dire cinéma, je ne sais pas à combien je suis de reportage en ciné, mais en musique aussi. Et parfois, j'ai vécu des expériences, je me dis, ce métier-là m'a apporté ça. De partir en tourbus avec Major Lazer, tu vois, et t'es avec eux, et tu te dis, mais waouh, en fait, j'ai cette proximité. C'est trop cool. Donc en fait, tu gardes en tête que t'es pas une fan, t'es pas une groupie.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, ça doit être difficile quand t'admires les personnes qui t'identifient.

  • Speaker #0

    Non, c'est en fait, t'as vraiment ce truc, tu l'as ou tu l'as pas, c'est de te dire, je fais ce métier pour transmettre quelque chose pour les gens. J'ai envie de faire rire, j'ai envie de faire pleurer. J'ai envie de montrer ce que le film révèle, ce que le réalisateur a voulu amener.

  • Speaker #1

    Ouais, moi, j'ai ce truc-là où je ne suis pas du tout impressionnée par les personnes que j'entends, mais j'ai très envie de les rencontrer. Et parce que j'ai très envie de parler avec elles, parce que je suis quelqu'un de passionné.

  • Speaker #0

    Ça se sent.

  • Speaker #1

    Donc, ça ne va pas me couper. Et du coup, je peux avoir envie de parler, parler, parler, parler. Donc, moi, il faut juste que je me recadre. Mais c'est vrai que... Mais je pense que quand tu es journaliste, il y a moins ce côté peut-être piédestal. Moi, pour moi, un humain est un humain. Ce qu'il fait est passionnant et j'ai envie justement d'échanger avec lui et de transmettre aux gens.

  • Speaker #0

    Ça reste des gens.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi alors ? Est-ce que tu as une anecdote ? C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #0

    C'est impossible comme question, ça. Je peux t'en donner plusieurs, mais il y en a un que j'ai vraiment aimé récent, avec Jodie Foster. En fait, il y a vraiment... Cette femme est incroyable.

  • Speaker #1

    Elle parle un peu français,

  • Speaker #0

    non ? Bien sûr, elle parle français. Et je te parlais de Timothée Chalamet parce que quand je l'ai interviewé, tu sais, tu as très peu de temps pour les stars internationales. Parfois, tu peux faire des interviews en trois minutes. Donc, il faut être hyper efficace. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, alors que je travaillais pour un média qui se lançait sur les réseaux et en vidéo, ça a été repris même dans des émissions américaines parce qu'en fait, t'amènes un rire, t'amènes un... Et je remercie ma voix cassée. Parfois, ça m'amène un petit truc en plus en interview. Il y en a plein. Il y a des acteurs comme ça que je retrouve peut-être tous les six mois, avec qui, je ne sais pas, il y a une espèce de connexion qui se fait rapidement. Tu vois, moi, à la base, je vais vachement te surprendre. J'aime pas ce mot vachement, je sais pas pourquoi je l'ai employé. Quand j'étais petite, moi, il y a des films qui m'ont marquée dans le cinéma français. Et il y a un acteur que j'adore, c'est Alain Chabat. Là, il reprend une hype énorme. On l'adore. Non, mais on l'adore. et en fait je ne l'ai pas beaucoup interviewé j'ai dû l'interviewer deux fois et je l'ai interviewé l'année dernière et vraiment c'est la première fois depuis des années que je n'ai pas fait ça je suis arrivée, je lui ai dit je suis un peu impressionnée je suis fan de vous et en fait il m'a regardée, il a rigolé il m'a dit mais il ne faut pas Stéphanie et tu vois en fait je trouve ce mec c'est un génie donc ça ne va pas forcément être l'énorme star rencontrer Quentin Tarantino ça a été mon goal j'étais pas si impressionnée que ça Ryan Gosling, Adrienne Brody Diane Kruger elle est plutôt dure en interview c'est trop bien passé il y a des stars comme ça tu te dis dans les interviews que j'ai faites c'est que j'adore une actrice que j'adore Demain, tu me demandes quelle est l'actrice que tu as envie de réinterviewer 50 fois, c'est Virginie Fira. Je l'adore, je trouve qu'elle a...

  • Speaker #1

    Une blonde encore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une blonde, mais c'est surtout une... Tu vois, elle était présentatrice télé, je crois.

  • Speaker #1

    Je pense que ça doit être très très dur d'avoir cassé ce... comment on dit ce... panneau de verre, ce cassé, cette limite qu'il y a entre le divertissement et le cinéma.

  • Speaker #0

    T'imagines ce qu'elle a fait. C'est une super actrice. Et en interview, elle est géniale. Marion Cotillard, j'ai fait plusieurs fois. Marion Cotillard, elle a beaucoup de haters. Je comprends pas pourquoi. Parce que vraiment, en interview, elle donne tout. Elle a une espèce de... D'énergie, elle défend les films corps et âme. Non, il y en a plein.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une anecdote un peu drôle, un souvenir un peu comme ça ? Je sais que les gens aiment bien les coulisses.

  • Speaker #0

    Si, en coulisses, je peux te raconter. Une de mes premières interviews au cinéma. Par contre, je ne peux pas te balancer le nom du réalisateur. Parce que la suite, elle est un peu glauque.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pour un webzine cinéma, vraiment de cinéphile. Et j'ai commencé à faire des interviews. Et à l'époque... Quand tu es un peu plus jeune et que tu travailles pour un webzine, on te donnait des interviews, mais souvent on te disait, on va te donner le réalisateur, mais on ne va pas te donner la star du film. Et il s'avère que ce film, c'était un film un peu gore français. J'avais bien aimé le film. Et j'avais demandé un entretien, on m'avait donné 45 minutes. Je me dis, waouh. Donc j'étais avec le réalisateur et son actrice principale. J'étais hyper intimidée, un peu à l'ancienne, j'avais pas le téléphone, j'étais en mode mon petit carnet, mon petit Moleskine, je m'étais un peu pimpée, mais pas trop, tu vois, j'étais sérieuse. Je suis arrivée, je fais mes 45 minutes d'interview, comme c'était de l'écrit, j'avais tout enregistré. J'ai trouvé que l'interview, elle était folle, on était partis loin dans le côté cinéphile. Je sors de l'interview, et en fait ce qu'il faut savoir, c'est que ces journées presse, ça s'appelle des junkettes. Faire une junkette, ça veut dire que les talents ne bougent pas. Et en fait, c'est les journalistes qui passent dans la chambre.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme on voit dans Coup de foudre à Nothing Hill, non ?

  • Speaker #0

    Et en fait, c'est assez chouette parce que tu te lis d'amitié aussi avec d'autres journalistes, d'autres rédactions. Et ça fait perdre moins de temps pour les talents. Par contre, c'est qui tout double, parce que si tu poses vraiment les mêmes questions que les autres, les talents, au bout d'un moment, ils en ont marre. Alors, les stars américaines, c'est... noter dans leur contrat de faire de la promo. Mais parfois, les stars espagnoles, françaises, italiennes, t'as moins ce truc de la promo. Au bout d'un moment, quand ils en ont marre, ils en ont marre. Donc là, je fais mes 45 minutes dans cette petite session de junket. Je retourne dans la salle d'attente des journalistes. Il y avait tous les journalistes. Puis il y avait des journalistes beaucoup plus âgés que moi. J'étais toute jeune. Et là, au moment où je range mes affaires, j'étais un peu de dos. Je sens une main sur mon épaule, vraiment. et là je me retourne, c'est le réalisateur Il me dit, Stéphanie, je suis désolée, je crois que t'es pas faite pour ce métier. Vraiment, j'étais vraiment... J'avais les larmes en tout. Je viens de passer 45 minutes avec lui. Le gars, il me dit, je suis pas faite pour ce métier. Et je lui dis, mais comment ça ? Il me dit, non, t'es pas faite pour ce métier, t'es faite pour être actrice. Je me dis, c'est une blague. C'est un prank. Qu'est-ce que tu fais là ? Du coup, il me dit « Donne-moi ton numéro » . Et moi, naïve, je laisse mon numéro de portable. Devant tous les journalistes, il y en a encore un vieux journaliste qui me parle encore de ce truc. Je rentre chez moi, je me dis « Merde ! » J'ai raté mon truc et en même temps un peu fière. Tu vois, j'ai le côté. Une semaine après, je reçois un coup de fil, une directrice de casting de ce réalisateur. Bonjour. 111 m'a donné votre numéro. On aimerait vous faire passer un casting. Il croit en votre potentiel de comédienne. Moi, à peine raccrochée, je me dis, j'appelle mes parents, j'appelle mes potes. Punaise, je veux devenir actrice. Où c'est vous, la nouvelle Adèle Exarcopoulos ? Non, je ne gâle pas du tout.

  • Speaker #1

    J'ai trop hâte de savoir la suite.

  • Speaker #0

    Et j'étais hyporique. Je me voyais déjà, alors qu'en fait, en soi, je suis journaliste, je sais. Mais oui, mais tu vois ce que tu disais pour toi. L'incertitude de ne pas écouter trop les autres. Et donc, je me fais mousser. Tout le monde me dit, mais oui, on voyait en toi le potentiel. Les proches. À ton regard, oui. Attends-toi à la chute.

  • Speaker #1

    J'ai trop peur.

  • Speaker #0

    Je reçois la convocation au casting. Je reçois, avant le casting, un deuxième appel de cette directrice de casting. Je ne connais pas l'envers du décor, le off du cinéma. Elle m'appelle, elle me dit, oui, donc Stéphanie, demain le casting. C'est hyper simple. Tu seras dans une baignoire et on va te balancer du sang. Quoi ? Je serais dans une baignoire habillée ? Non, non, nue, nue. J'ai dit, bah non, je vais pas me mettre nue dans une baignoire avec du sang. Je suis végétarienne en plus, du sang de quoi ? Du sang de porc. Non, bah non. Et je suis pas allée, évidemment, j'ai dit non, non.

  • Speaker #1

    En plus, première scène, nue et tout.

  • Speaker #0

    Nue. Donc en fait, ils me voyaient pas actrice. Ils me voyaient faire de la figure ou une scène d'actrice deux secondes d'horreur, quoi.

  • Speaker #1

    Un fantasme.

  • Speaker #0

    Voilà, un fantasme. pour un fausse réalisateur, je l'ai recroisé. Dix ans après.

  • Speaker #1

    Et vous en avez reparlé ?

  • Speaker #0

    Au Festival de Cannes, et je suis allée le voir. Et je lui ai dit, merci, je suis toujours journaliste. Heureusement que je ne t'ai pas écoutée, parce que j'aurais fait ça, je me serais grillée, tu vois, t'imagines, en tant que journaliste.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas, oui. En fait, je pense que c'est... compliqué quand même de passer là-bas. Ou alors après, t'es plus journaliste, mais bien vu pour faire une scène.

  • Speaker #0

    Ça, je sais pas si ça existe, tu vois, des journalistes-actrices. Il doit y en avoir. Je sais pas. Ça doit être très compliqué. En tout cas, peut-être pas journaliste cinéma. Ouais,

  • Speaker #1

    parce que du coup, là, tu mets un peu tes oeufs dedans.

  • Speaker #0

    Why not ? Mais...

  • Speaker #1

    Ouais, je suis pas sûre. Après, en France, je pense que aux Etats-Unis, c'est des choses qui se font plus sous tarif. Plusieurs métiers. En France, c'est très difficile de...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Comme Virginie Fira, elle a fait de la télé, elle est comédienne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça a été très dur pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je pense. Mais elle est tellement solaire, elle est tellement une bonne actrice que tu te dis waouh.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as fait 19 festivals de Cannes ? Oui. Incroyable. Moi, j'ai travaillé une fois au festival de Cannes. Je m'occupais de... J'étais stagiaire. Je faisais l'événementiel d'une des plages. Donc, j'ai d'ailleurs organisé des soirées.

  • Speaker #0

    Tu voyais les dix filles défiler les stars, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    c'était trop cool. Et du coup, j'ai pu monter les marches. J'ai monté les marches pour voir Momi.

  • Speaker #0

    J'adore. J'adore ce film.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé ça trop cool, les paillettes, de bosser dans les coulisses. Il y avait un côté super sympa. Mais je me suis toujours demandé comment ça se passait quand tu étais du côté journaliste. Et Cannes ? Est-ce qu'il y a un côté vraiment si magique que ça ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a de la concurrence ?

  • Speaker #0

    Il y a de tout. En fait, il y a tout. Moi, j'adore Cannes. C'est un peu mon élément. Ma famille vit sur la côte d'Azur, pas loin de Cannes. Il y a un côté... En fait, ça a été très critiqué, plein de choses à Cannes. L'arrivée des plateformes, Netflix, etc. Aujourd'hui, on voit quand même qu'il y a plein de films qui sont diffusés aussi sur ces plateformes. L'arrivée des influenceurs, des créateurs de contenu. Ça fait longtemps maintenant qu'ils sont à Cannes. Ça, c'est un vrai sujet. Le journalisme et les créateurs de contenu, la place du journaliste, la place des créateurs de contenu dans les médias. Bon, on pourra en reparler si tu veux, mais je pense que tu en as déjà consacré un podcast. Et ensuite, le côté les marques. Alors, Cannes a toujours été en partenariat avec des marques. Tu vois, ce matin, pas plus tard que ce matin, j'étais en rendez-vous avec une marque qui est présente à Cannes et qui est partenaire. Moi, j'adore ce côté-là, cette effervescence. Le cinéma reste la priorité du Festival de Cannes. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, il y ait aussi des marques qui vont, par exemple, comme Women in Motion avec Kering, sponsoriser ça à la place des femmes dans les métiers du cinéma. L'Oréal, qui va avoir des égéries, qui va faire venir des mannequins. Tu vois, ce n'est pas un problème. Il y a de la place pour tout. Mais en tant que journaliste cinéma, si tu ne te bases que sur ça et que tu ne bosses que pour un média cinéma, ce qui a été mon cas pendant... plusieurs années, même si les dernières années, on me faisait faire à la fois du cinéma et des créateurs de contenu. Mais c'était ma volonté parce que j'ai une liberté éditoriale qui fait que chaque rédaction où je suis passée, j'étais libre de mes sujets. Ça, c'est un bonheur absolu.

  • Speaker #1

    Cool, ça n'arrive pas tout le temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, l'année dernière, j'ai fait pour Diverto et l'année d'avant pour 20 minutes. Quand c'était 20 minutes, on a amené... des youtubeuses et créatrices de contenu comme Enora Hope qui a gagné un prix hier je dois pas dater forcément le truc, au Nikon Film Festival donc elle a créé un court métrage c'est une fille brillante, tu vois c'est génération Youtube,

  • Speaker #1

    TikTok eux ils ont appris tout seul en fait les codes de l'audiovisuel et aujourd'hui il y a tout qui se mélange même on voit Kaizen au final c'est passé au cinéma, tout commence à se mélanger c'est une bonne chose il y a de la place pour tout ...

  • Speaker #0

    Tu peux mélanger tes sujets, tu peux avoir une diversité dans les gens que tu rencontres, mais le festival de Cannes, la base, le socle, c'est le cinéma. Pour une journaliste cinéma à Cannes, ça dépend dans quelle rédaction tu es. En ce qui concerne la vidéo, tu as ce côté junket avec un programme que tu vas suivre et tu enchaînes les interviews et tu enchaînes les films. Ce qui est en off-off, c'est que souvent, les journalistes cinéma voient les films à Paris, ce qui se dit pas parce que normalement tu dois voir les films au Festival de Cannes mais tu les vois pas tous c'est pour vraiment les grosses grosses sorties et aussi ta journée s'enchaîne avec il y a une année où je travaillais pour La Parisienne, donc Féminin du Parisien et c'était trop bien j'étais insider, donc vraiment je passais d'une interview cinéma avec Michel Legrand qui venait Faire du piano sur la terrasse du Palais des Festivals, avec le soir, je dis n'importe quoi, les Daft Punk qui venaient mixer sur la plage Magnum. Ça n'avait pas de sens. Et je finissais avec la séance de minuit sur la plage pour voir le film avec les gens. C'est génial. Cannes, c'est génial. C'est très dur physiquement. Mais quand tu es dans ton élément, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est cool. Tu me parlais tout à l'heure, on parlait de créateur de contenu journaliste. Moi, une question qui m'intéresse, parce que je n'ai pas forcément la réponse. J'ai quitté la télé aujourd'hui. je fais plein de choses comme toi. Je développe aussi ce côté créateur de contenu, ce côté pourquoi pas influence. Mais moi, de base, quand j'étais journaliste, on a beaucoup... Il y avait quelque chose autour de l'éthique, de travailler avec une marque, être payée pour promouvoir une marque quand on est journaliste. C'est quoi ta conception, à toi, de ce métier ? Et de ces changements ?

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que... Ce que tu viens de dire, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je pense que la création de contenu... Ça se dit aussi maintenant au journalisme. Moi, je ne suis pas anti-marque. Si tu reprends vraiment le fond du truc, les médias sont financés par des marquis. Donc, ça n'a pas trop de sens. Après, tu parlais d'éthique tout à l'heure. Il y a des choses à faire et des choses à ne pas faire. Quelle est la limite ? Par exemple, là, en ce moment, à Paris, il y a une exposition magnifique sur Agnès Varda. Agnès Varda en tant que photographe. Je suis invitée en tant que journaliste à faire la visite presse. Mais tu vois, j'ai fait un réel sur mon compte en tant que créatrice de contenu. Je ne suis pas rémunérée pour faire ça, mais je suis invitée. Quelle est la limite ? Est-ce qu'on peut dire que dans ce cas-là, parce que je suis invitée, que je crée un contenu et que je vais peut-être faire un article pour un média, dans ce cas-là, je l'ai franchi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est super intéressant parce que justement, le métier évolue avec l'évolution des médias. Et moi, par exemple, je sais que si je suis approchée par une marque de micro, par exemple, je bosse dans le podcast, j'y verrais aucun...

  • Speaker #0

    Ça a du sens.

  • Speaker #1

    Oui, ça a du sens pour moi. Et par exemple, pour le coup, même si je ne suis pas tout le temps journaliste, que j'ai aussi mon entreprise, j'ai des labos qui m'ont approchée pour faire leur podcast. Moi, j'ai refusé parce que éthiquement, ça ne va pas avec... Merci. certaines de mes valeurs ou dans ce qu'ils font. Donc j'essaye de... Je pense que c'est ça. Du cas par cas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est du cas par cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que moi, quand j'ai débuté le journalisme, il y avait ce truc, tu vois, un peu de... Je pense que ça n'existe plus parce que les médias ont évolué. Mais c'est vrai que moi, je me suis retrouvée là-dedans et je me suis dit, waouh, comment je peux choisir avec qui je peux travailler, garder mon côté journaliste tout en développant autre chose. Parce que c'est vrai que quand on est journaliste freelance, on a besoin aussi de faire...

  • Speaker #0

    plein de choses et puis c'est pas facile de vivre que de ça moi j'ai fait pas mal de partenariats et de collaborations parce que j'ai un petit compte mais qui est très engagé et le truc c'est que en étant journaliste tu vas créer un contenu qui va être on va dire plus en l'info ou alors si je vais créer un contenu ça va être plus du lifestyle donc je vais pas vers la culture j'ai déjà fait une collab avec des cinémas, etc. Mais en fait, c'est à toi de mettre tes limites, à toi de garder ton éthique et peut-être de scinder. Je dirais, dans tout ce qu'on fait, ce qui est important, c'est de dire les choses. Si tu fais une collaboration avec une marque, il faut juste être clair avec les gens. Ça va dans le sens de la loi pour les créateurs de contenu. Tu ne vas pas aller faire promouvoir la chirurgie esthétique si tu n'as rien refait sur ton visage et si... des journalistes politiques. Ça n'a pas de sens. Après, tu peux le faire, t'es libre de le faire. Bah, quoi que non, là, on peut plus le faire. On peut pas promouvoir la chirurgie esthétique. Tu vois ? Mais il faut garder du sens. La dernière collab que j'ai faite avec Nespresso, autour d'une recette, créer une recette, c'est du lifestyle, la cuisine. J'ai adoré. Je me suis amusée. Ça a hyper bien marché. On était hyper heureuses de le faire. On l'a fait avec d'autres copines. Voilà, ça n'a aucun lien avec mon métier de journaliste culture ou avec mon métier de voix-off en pub. Quand moi, j'ai démarré en festival, je bossais pour Canal+, j'allais beaucoup avec ma caméra en festival de cinéma. Canal+, m'a laissé la chance de faire plein de sujets et de faire des voix-off aussi chez eux. Je partais en reportage, mais là, vraiment, je te parle d'un temps, on a l'impression que j'ai 110 ans.

  • Speaker #1

    Je te rassure, non.

  • Speaker #0

    Il y avait un film, c'était une comédie, je crois. Je ne me souviens plus du titre du film. avec Sophie Marceau et Pierre Richard. Grosse alchimie avec Sophie Marceau, au-delà du fait que ce soit une magnifique actrice. Grosse alchimie pendant l'interview. Et en fait, je prenais mon téléphone et je faisais des photos d'eux. J'ai jamais été cette journaliste qui va faire beaucoup de selfies avec... Les stars. La seule avec qui je fais des selfies, c'est Clémence Poésie, parce que ça a été une de mes premières interviews et je la vois souvent. Je fais quelques selfies quand ça devient vraiment des gens avec qui j'ai une petite affinité. Mais sinon, j'aimais bien faire des photos des acteurs, des actrices. Et à l'époque, en festival, je me souviendrai toujours, c'était au Festival de l'Alpe d'Huez, qui est un grand festival de comédie. Donc je prends en photo Sophie Marceau. Et là, quand je pars, on avait vraiment rigolé. Là, il y a une journaliste un peu plus âgée. qui me regarde, qui me dit « mais t'as pas honte ? » Et je lui dis « mais honte de quoi ? » Il me dit « ça fait vraiment groupie. » Je dis « bah non, c'est une photo, c'est rien. » Et en fait, aujourd'hui, ces mêmes journalistes me demandent des conseils pour prendre des photos, etc. Je l'ai jamais mal pris qu'on me dise les choses. Par contre, je l'ai mal pris qu'on me juge. Et tu vois, c'est... Au Festival de Cannes, une année, mon ex, il est photographe et il bossait dans le cinéma aussi. Enfin, il bosse toujours. Et il faisait des photoshoot et moi, je venais l'accompagner, tu sais, je prenais des petites photos off. Backstage, oui. Ouais, c'est genre ton podcast version, je faisais des petites photos. Donc, si tu remontes vraiment mon feed, il y a des photos très vieilles. D'ailleurs, pendant le shooting, il avait shooté Tarantino, je l'avais pris en photo. J'ai même une photo avec Tarantino, alors que pendant l'interview, j'étais hyper journaliste. Et j'avais pris les backstage, le côté off de son shooting avec Mathieu Amalric. Et un mois après, ils m'ont contactée et ils m'ont racheté la photo que j'avais prise avec mon téléphone pour son film, La Chambre Bleue. Et donc, début du film, il y a une photo dans le journal de lui. C'est ma photo. Ils m'ont racheté les droits. Tu vois, il n'y a pas de hasard. Il y a toujours un... Il faut suivre ses idées, il ne faut pas forcément... écouter tout le monde, accepter le jugement, comme je te disais tout à l'heure, prendre ce recul s'il est nécessaire, mais pas non plus que ce soit trop impactant. Et la création de contenu, je pense que c'est pareil. Tu peux faire des choses, tu peux faire des collaborations rémunérées avec des marques qui te semblent légitimes. Tu peux mettre au service de ces marques ta voix, ton image, ton édito. Si c'est fait avec sens et que ça te ressemble, que c'est encore une fois ton identité, go, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses... J'ai fait un épisode de podcast, justement, où je parlais que la nouvelle carte de presse, maintenant, des journalistes, c'était le nom d'abonnés.

  • Speaker #0

    Avec Caroline, non ? Oui,

  • Speaker #1

    avec Caroline Mignot. T'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'en tant que journaliste, est-ce que tu penses que ça compte que les rédactions, elles regardent ça ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #0

    J'ai plein de réponses à t'apporter sur ça, parce que mon profil, il est un peu atypique. Alors déjà, la carte de presse, c'est très peu de journalistes longs. Donc voilà, c'est la métaphore.

  • Speaker #1

    C'est imagé parce que moi, je ne l'ai jamais vue.

  • Speaker #0

    Tu ne l'as jamais vue et tu ne l'as jamais demandé ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en tant que réelle, j'étais intermédiaire du spectacle.

  • Speaker #0

    Alors là, on est encore sur un autre débat. Les statuts et ça aussi.

  • Speaker #1

    J'étais techniquement journaliste, mais les prods embauchaient en tant qu'intermédiaire du spectacle. Donc j'étais...

  • Speaker #0

    Permittante.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais considérée plutôt comme réalisatrice.

  • Speaker #0

    Ok. Je vais être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée ou qui m'ont approchée parce que j'avais 15K, parce que je sais gérer des réseaux sociaux. Parce que ton nom peut apporter aussi. Parce que mon nom, ma voix. J'ai fait des podcasts aussi, un pour Canal+, mais pas que, aussi avec des marques où je sais que ma présence sur les réseaux sociaux était impactante. Aujourd'hui, il y a plein de photographes. les photos c'est si t'as pas un nombre de followers tu n'es pas pris par exemple pour le festival de Cannes ça s'est acté depuis plusieurs années qu'est-ce que j'en pense ? je crois qu'en fait c'est une bonne chose je vais me mettre à dos plein de journalistes je pense que rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste c'est une erreur aujourd'hui les réseaux sociaux Instagram, TikTok, Snapchat Même si tu veux faire une chaîne YouTube, X, je suis moins fan. Mais bon, why not ? Aujourd'hui, les réseaux sociaux te permettent de communiquer, informer, diffuser, à classe hausse.

  • Speaker #1

    De toucher notre audience aussi, parce que quand tu vois que les jeunes, maintenant, ils ne vont plus aller regarder la télé, ils ne vont plus lire la journée. Toi, en tant que journaliste culture, tu peux aussi toucher une autre audience et des jeunes grâce à ton contenu.

  • Speaker #0

    Au-delà des jeunes ou même des plus âgés. Moi, j'ai mis ma mère sur Instagram. Elle adore, tu vois, elle gère. Je pense qu'il ne faut pas rejeter les réseaux sociaux. Ce sont des outils. Donc, ce qui me gêne plus, je vais te dire, c'est plus... le flux d'informations, le flux de choses qui circulent. Et je trouve que c'est de plus en plus difficile pour chacun et chacune de savoir où s'informer, savoir où regarder. Et que les fake news, comme tu disais, oui, il y en a. C'est de plus en plus difficile. Et je trouve que le travail de médias comme Hugo Décrypte, mais plein d'autres médias, il y a des jeunes médias culturels qui se lancent et qui réussissent bien. ces formats vidéo, ça marche. Comme il y a des médias beaucoup plus traditionnels qui à la base faisaient beaucoup de stars et des sujets très culture qui aujourd'hui vont vraiment vers le people. Je suis plus inquiète de ça où en fait à cause des réseaux sociaux, à cause de certains créateurs de contenu, youtubeurs, on va aller vers une médiatisation qui tire vers le people. La petite phrase choc, la gênance. Je pense que, par exemple, tu vois en cinéma, il ne faut pas oublier que les acteurs, les actrices, les réalisateurs, les réalisatrices viennent parler de films, on vient parler d'objets culturels. En allant vers le people, bien sûr, en ayant un Ryan Gosling ou je ne sais pas qui, un Timothée Chalamet, tu vas avoir du clic. Mais faire du clic pour faire du clic, c'est toujours la même chose qui est inquiétante. Ce n'est pas l'outil, ce n'est pas les réseaux sociaux, c'est le choix éditorial.

  • Speaker #1

    Il y a un risque d'avoir une ligne édito qui ait moins de fonds.

  • Speaker #0

    Voilà. Ça, c'est un truc qui est vraiment évident. Et tu vois, c'est le cœur de mon métier aujourd'hui quand on m'appelle pour redresser un média.

  • Speaker #1

    C'est cool quand même comme mission.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est bizarre aussi. Ah Steph, c'est en train de chuter.

  • Speaker #1

    Viens.

  • Speaker #0

    Tu t'épuises pendant un an et après, t'es épuisée.

  • Speaker #1

    T'es épuisée, ça fonctionne. Et puis toi, tu...

  • Speaker #0

    Ouais. Aujourd'hui, j'explique vraiment ce côté pour la base de la création de contenu. Que tu sois créatrice de contenu, créateur de contenu ou journaliste, c'est toujours la même, c'est de transmettre quelque chose. Si c'est creux, ce n'est pas intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Moi, je pense que vraiment, quand on compare création de contenu, journalisme, quelles sont les limites ? Moi, je suis plutôt... Je suis plutôt d'avis de dire que quand on a une déontologie, quand on a envie de bien faire et qu'on a envie de transmettre, c'est un peu ça le plus important. Et peu importe qui tu es, tu vois, un Gaspard G, un Hugo Descriptes, je ne sais même pas s'ils ont une carte de presse, mais on s'en fout parce que...

  • Speaker #0

    Je pense que oui.

  • Speaker #1

    ...c'est possible. Mais dans tous les cas, ils ont une envie de transmettre, ils ont une envie d'être juste. Et ce qui fait que pour moi, ils sont journalistes, peu importe qui c'est la carte de presse. C'est plus l'intention, en fait, qui compte. il y a des créateurs de contenu avec des millions de followers qui balancent des bêtises ou qui ne font pas forcément du bien à l'information. Mais il y en a qui font un super taf. Et je pense que peut-être au début des réseaux sociaux et de l'influence, les médias ont été super créatifs de tout ça. Puis on a toujours peur qu'on prenne notre place et tout. Ils veulent tout ça. Mais maintenant que ça se mélange, je pense que même les médias tradis, ils ont envie aussi d'arriver. On voit maintenant des créateurs de contenu qui vont à la radio. Louise Aubéry, Gaspard G. ça a été assez cool quand même de voir qu'au final, ils sont respectés par les médias tradis et qu'on les considère comme des journalistes.

  • Speaker #0

    Je crois que la réponse à tout ça, c'est l'enquête. De creuser. Je dis beaucoup creux, creuser. C'est vraiment, pour moi, il est là le levier. Une fille comme Sally. Même un créateur de contenu youtubeur comme Bastos, moi je regarde ses vidéos sur YouTube, et je lui avais fait un mail en disant, il l'a jamais lu je pense, Bastos, regarde, t'es journaliste en fait. Tu enquêtes. Ce truc-là de l'enquête. de creuser, de chercher de, ah il y a une info, j'appelle je prends mon téléphone, je fais un mail je me renseigne, je regarde les textes de loi, ça peut être dans n'importe quel domaine, je pense qu'il est là elle est là la bascule elle est pas sur forcément d'où tu viens voilà, et à l'inverse les journalistes qui aujourd'hui veulent être créateurs de contenu, ils ont toute leur légitimité à le devenir ou à l'être Pourquoi ils ne le sauraient pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense aussi, par exemple, moi, tu vois qu'ils viennent de la télé, parfois, quand on me dit « mais comment tu fais ? » ou je me dis « mais c'est tellement naturel quand tu as été réalisateur comme toi, qui as toujours tenu une caméra » . Pour moi, c'est le même métier, en fait, sauf que je suis plus libre. Mais c'est tellement... Au final, ça résume tellement le cœur de ce qu'on aime, réaliser une belle image, transmettre l'info.

  • Speaker #0

    que moi, je me suis sentie pas légitime de le faire quand j'ai commencé. Et c'est aussi pour ça, tu vois, que j'avais envie de te recevoir aujourd'hui, parce que quand ma copine m'a dit, mais regarde ce que fait Stéphanie, tu vois...

  • Speaker #1

    On va voir cette copine !

  • Speaker #0

    Je te dis pas ça pour te placer, en plus, mais tu vois, je me suis dit, oui, OK, on peut être journaliste, on peut faire la création de contenu, on peut travailler avec des marques, et ça peut être, tu vois, super éthique, super cool. Et moi, je me suis retrouvée là-dedans, me disant, OK, ça, c'est, tu vois, ce type de contenu que j'ai envie de faire et ça me ressemble, mais je ne connaissais pas de journaliste. Il y avait un peu cette double casquette que j'avais envie d'avoir.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas sans craquage, je ne te cache pas. Il y a plein de rédacs où je suis passée. La fin des expériences, c'était difficile. On te citronne le cerveau. Je ne sais pas si c'est très français de dire ça, mais...

  • Speaker #0

    On comprendrait bien l'image.

  • Speaker #1

    Tu sais, parfois, en fait, tu as tellement une image de battante, d'hyperactive, solaire. Il y a aussi un côté où... Moi, par exemple, en ce moment, j'ai fait beaucoup de voix-off, notamment en pub. J'ai bossé sur des projets plus avec des marques pour la création média. Ou alors, je me pose beaucoup de questions vers où je vais, parce qu'en fait, j'ai tellement de choses qui m'excitent. Je suis en train de me dire, est-ce que je ne reviendrai pas à l'enquête côté documentaire ? Parce que ça a été aussi un début... Deux métiers là-dedans, ça me passionne.

  • Speaker #0

    Ok. Te lancer quoi sur YouTube ?

  • Speaker #1

    Non. Plus, tu vois, retourner à mes débuts de boîte de prod pour enquêter. Ok. Mais aller loin dans l'enquête. J'avais fait ça pour M6, j'avais fait ça pour pas mal de chaînes.

  • Speaker #0

    Dans l'investigation.

  • Speaker #1

    Investigation. Je sais que je suis assez performante là-dedans, je ne l'ai jamais exploité. Tu vois, en fait, je me dis que passé 30 ans, t'es... dans une autre phase, et peut-être que passé après plus tard 40 ans, j'aurai encore un autre délire. L'incarnation vidéo, que ce soit sur YouTube ou médias, on me le propose régulièrement. J'aime tellement la voix, j'aime tellement l'image et les autres, que je sais pas si j'ai ce côté narcissique d'aller au-delà, tu vois, de vraiment me mettre en scène. J'ai des copines qui le font très bien, ça pourrait me plaire, mais c'est pas... vers ce vers quoi je rêve d'aller.

  • Speaker #0

    Ouais, après, moi, je comprends ce côté-là parce que moi, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre à l'image. Là, aujourd'hui, il y a trois caméras.

  • Speaker #1

    Parce que le off de ton podcast, c'est qu'il y a trois caméras et il y a une charmante journaliste aussi présente.

  • Speaker #0

    Mais j'ai mis beaucoup de temps et c'est pour ça que j'avais fait un épisode justement là-dessus sur l'image de moi et ce n'était pas pour raconter ma vie.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait de la peine d'ailleurs, ce que tu disais, parce que je trouve ça triste en fait. C'est vraiment le message à faire passer. Le journalisme, c'est un domaine qui est passionnant. Il faut y aller. Mais il ne faut pas toujours cesser à battre par les gens qui te parlent. Mais ça, ça vaut pour tous les domaines. Et il faut arrêter quand c'est trop dur. Et il faut prendre du temps pour soi.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que, tu vois, moi, j'avais du mal à mettre à l'image. Aujourd'hui, il y a trois caméras, mais en fait, je suis tellement animée par ce que j'ai envie de transmettre et ce qu'on disait. Moi, je trouve qu'il y a... trop en problème de désinformation, de bien choisir son média. Et en fait, ça me passionne tellement que je passe outre en me disant « Ok, s'il faut que j'incarne mon sujet ou j'incarne mes épisodes pour que ça fonctionne mieux, c'est ok. » Mais évidemment que...

  • Speaker #1

    C'est ok, regarde, on se rencontre. Et nous, on se rencontre aujourd'hui. Alors, sache un truc. Moi, quand je crée une connexion comme ça, c'est ad vitam aeternam. Tu vas me revoir. Non, je rigole pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'ai hâte. Et du coup, ça suit ma question.

  • Speaker #1

    est-ce que je suis déjà sortie avec un comédien ?

  • Speaker #0

    je répondrai pas à cette question Mélanie mais est-ce que c'est quoi est-ce que t'as des actus qui arrivent ou en tout cas comment tu te vois c'est quoi tes projets rêvés ?

  • Speaker #1

    en fait le problème que j'ai c'est que je suis hyper active et j'ai déjà trop travaillé donc là comme je te disais j'ai quitté un CDI pour retrouver un peu de liberté je vais voir où j'atterris j'ai aucun aucun stress sur le travail En fait, peu importe où la vie me mène, je sais que ça va me plaire et que ce choix aujourd'hui, tous les choix que je prends, je les prends avec le cœur. Parce que je suis forte là-dedans et que je ne vais pas me remettre dans une rédac. J'ai vécu au début plutôt vraiment le côté rédaction télé comme toi, lourd, des présentateurs, des rédacteurs en chef. Alors moi, je n'ai pas connu vraiment de rédactrice en chef difficile, plutôt des rédacteurs. en chef, plutôt des hommes. Ensuite, je suis passée à un stade où on m'épuisait, je travaillais trop, je n'arrivais pas à mettre de limites. maintenant je sais mettre des limites, je sais ce que je veux plus de caractère, on sait que je peux être un peu têtue dans le travail, et je suis allée vers un côté plus créatif. On crée des formats, d'où le côté on m'appelle pour des médias, pour redresser des médias, etc. Et puis après, on m'a donné beaucoup de responsabilités, donc il y a une phase vraiment management, et après il y a une phase plus stabilité, où je me suis remise dans un CDI. Puis au bout d'un an et demi, t'es à la fois fatiguée et t'as plus de challenge, bah non, en fait on va repartir vers quelque chose d'autre. Je crois que la voix off, ça sera quand même la voix, c'est ce qui restera toujours. Et je te dis, peut-être aller vers soit une rédac qui me laisse une grande liberté et où je peux créer des formats originaux en vidéo, soit peut-être de l'enquête.

  • Speaker #0

    Intéressant. Mais moi, je me tâte aussi, le documentaire, ça commence à me manquer et je me dis, tu vois, quand j'ai tout arrêté, je me suis dit, je veux plus jamais être journaliste. Maintenant, j'ai un podcast. Le podcast,

  • Speaker #1

    c'est génial parce que c'est Merci. C'est une grande liberté.

  • Speaker #0

    Oui, et ça m'a réappréhendé mon métier. Et ce qui fait qu'en ce moment, ça bouillonne et je me dis, quand même, le docu, ça...

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas ça, la conclusion ? Être journaliste, c'est bouillonner, en fait. Si,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Mes idées.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très cool. Je me retrouve vachement... Oui,

  • Speaker #1

    alors je n'aime pas ce mot, il faut l'enlever.

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans ce que tu dis. Ce matin, j'ai eu un entretien pour une mission de freelance. Et sur mon CV, il y a un docu, le docu que j'aime beaucoup, que j'ai fait et que j'ai dû abandonner quand j'ai fait mon burn-out. C'est un docu sur la trisomie. C'est un sujet qui me tenait beaucoup à cœur, mais j'étais tellement cramée par mes expériences d'avant. Au moment où je travaille sur un projet que j'adore, j'arrive plus. Et puis, il y avait vraiment un dilemme entre une rédac horrible et un sujet super humain qui fait que ça ne matchait plus. Et donc, ce matin, quand je passe l'entretien, on me dit « Mais c'est quoi ? T'as fait ça ? Mais pourquoi t'as dit que t'as... » Je sais plus comment j'ai formé, mais on voit que j'ai pas fini le docu. Et donc, j'explique que j'ai fait un burn-out. Et du coup, il me dit « Oula, mais... »

  • Speaker #1

    Tu vois, déjà ça, on devrait pas l'expliquer. Ça fait quand même un peu partie de l'intime. Tu t'en caches pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez cool avec ça. mais c'était drôle parce qu'il me dit mais comment tu sais si tu travailles avec nous que tu vas pas refaire un burn out et je lui dis bah wow question C'était mieux dit. Oui,

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'était juste, OK, mais là, si on te demande de travailler...

  • Speaker #1

    L'humain n'est pas un robot. On est avec des émotions, on peut tout suiter.

  • Speaker #0

    Et je lui dis, en fait, ce burn-out a appris à me connaître. Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille, un peu comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta liberté.

  • Speaker #0

    J'ai ma liberté. Je fais beaucoup de sport, j'ai une meilleure hygiène de vie qu'avant. Bien sûr. Et aussi, je me laisse porter, tu vois, par ce qui peut arriver. Donc, quand tu dis, je verrai bien ce qui va se passer. C'est un truc, maintenant, assez libre des... toutes les opportunités qui peuvent arriver. Je sais qu'avec toute l'expérience que j'ai et qu'on a, il y a plein de trucs cool.

  • Speaker #1

    Je trouve que le podcast va bien et aussi il prend le temps. On entend beaucoup en ce moment l'hyperconnexion, la rapidité. Oui et non. C'est bien de prendre le temps, parfois aussi. La priorité dans la vie, c'est la santé. Si t'es pas bien, tu fais pas bien ton travail, ça marche pas. Vraiment, ce truc de mettre des limites, je sais plus qui m'avait dit ça, mais c'est dans le milieu des médias. Moi, j'ai eu un peu des anges, des producteurs qui ont été vachement stimulants, qui m'ont aidée à comprendre mon potentiel. Aujourd'hui, j'essaye de l'être pour plein de copains, copines. journaliste. D'ailleurs, il y a des copains que j'ai depuis dix ans qui sont toujours journalistes, comme il y en a qui ont abandonné. Il y en a beaucoup qui abandonnent. Ouais, mais en fait, le mot journaliste ne veut plus rien dire. Il faut aller avec son temps, il faut utiliser les outils qu'on a, et surtout prendre le temps de faire ce qu'on aime. Je sais que c'est pas facile, parfois, t'es un peu emprisonnée. Tu peux être emprisonné dans une rédaction, comme tu peux être emprisonné dans n'importe quel autre job, il faut enlever ce côté-là. Il faut vraiment trouver le temps de réfléchir à ce qu'on aime, ce qu'on fait, et quand on a trouvé ce moment-là, tu vois, cette espèce d'osmose... avec soi sur le journalisme, t'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Je pense aussi que quand on est aligné, il y a tout qui arrive. Les beaux projets, c'est aussi vraiment ce que je pense. En ce moment, j'ai l'impression de ne pas du tout inquiéter pour le futur en me disant que tout va bien se passer parce que je suis là où je dois être.

  • Speaker #1

    Décentrée.

  • Speaker #0

    Est-ce que si les gens qui nous écoutent ont envie de te suivre, qu'est-ce qu'ils font ? Où est-ce qu'ils vont ?

  • Speaker #1

    Instagram peut-être c'est le mieux Steph Chermont et sinon est-ce que je mérite d'être suivie par tous tes comment on dit on pourrait dire les followers à toi ouais mes followers ça se dit pas écouteurs non ? pas du tout Auditeurs, évidemment. Merci, Claudia. Auditeurs, auditrices.

  • Speaker #0

    Il faut une troisième blonde pour nous aider.

  • Speaker #1

    Sur Instagram. En fait, j'ai un compte TikTok. Moi, j'adore TikTok, mais plus côté médias. Le mien, c'est vraiment... Je mets tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Je vais te suivre. Je ne te suis pas encore sur TikTok.

  • Speaker #1

    Et si vous me suivez... Ne vous braquez pas sur tout ce qui peut déborder. J'adore les animaux. J'adore le vélo. J'adore Paris. J'adore ton chien. J'adore mon chien, ma petite chienne Lucette, qui est une star, qui est déjà passée à la télé. Oui, oui. Elle fait des campagnes et tout ça. Vraiment, ma chienne, ma star. Beaucoup. Tu vois, ça aussi, c'est un truc où je me verrais bien avoir un concept.

  • Speaker #0

    Être la manager de ton chien.

  • Speaker #1

    Ça, je le suis déjà. Non, avoir un concept avec ma chienne. Trop bien. J'avais fait, pareil pour la parisienne, des portraits de gens connus avec leur animal de compagnie. J'avais adoré, c'était génial. Ça, j'aimerais bien retrouver une connexion dans les médias avec les animaux. C'est pas la mode de parler des animaux dans les médias, mais pourtant, on les aime.

  • Speaker #0

    Sans peut-être que quand on est précoceurs, il faut se l'enlever avant que ce soit la mode.

  • Speaker #1

    Je vais lancer ça chez YouTube. Ok,

  • Speaker #0

    moi je te suivrai. Je serai la première. Merci. Et dernière question que je pose souvent, le concept de ce podcast, c'est de faire découvrir un peu les backstage des médias pour apprendre à mieux s'informer. Qui tu aimerais écouter à ces micros ?

  • Speaker #1

    Franchement, j'aimerais bien... Du coup, j'aime beaucoup, comme je te disais, Sally. Ouais. Sinon, en... En médias, pourquoi pas un présentateur, en présentatrice télé, d'avoir pas forcément quelqu'un qu'on attend à ton micro. Il y a plein de profils que j'aime bien. Après, en côté journaliste, présentateur, parce que c'est deux métiers distincts. Ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très fan, par exemple, de Stéphane Bern. Puis à ce côté-là, je suis...

  • Speaker #1

    Déjà interviewé pas mal de fois, il est hyper sympa.

  • Speaker #0

    Ultra fan. Je regarde Secrets d'Histoire tous les dimanches chez moi.

  • Speaker #1

    Et tu lui as déjà proposé ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. J'aimerais bien. Et Sally, écoute, je l'ai rencontrée, elle m'a dit oui, mais j'ai toujours pas de réponse. Donc, j'espère qu'elle t'entend. J'aime bien. Mais j'adore Sally aussi.

  • Speaker #1

    Et après, en présentatrice ou présentateur, tu vois une Anne-Elisabeth Lemoyne ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Très cool. J'aimerais bien entendre à ton micro. Ok. Parce que c'est à vous. Et tu vois, c'est des émissions où toi qui viens de la télé, je pense qu'il peut y avoir une connexion entre vous. Il y a très, très longtemps, quand j'étais à la fac, je crois qu'elle travaillait, je vais dire une grosse bêtise, mais je crois qu'elle travaillait avec Fogiel. Elle y a longtemps. Et je lui avais fait une interview par mail. Elle m'avait répondu hyper gentiment. Je pense qu'elle a quand même cette fibre de... Elle aime transmettre.

  • Speaker #0

    Ok. C'est noté. Je t'enverrai l'épisode.

  • Speaker #1

    J'espère. Dis-moi si je peux t'aider à les contacter, surtout.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi pour ce bel épisode, pour ce bel échange.

  • Speaker #1

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #0

    Et puis, si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à commenter, à partager. C'est important pour le podcast de soutenir la chaîne pour qu'on puisse avoir plein de beaux invités comme Stéphanie.

  • Speaker #1

    Et à te suivre sur les réseaux, ce monsieur aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puisque maintenant, tu n'es pas que podcast, journaliste, réalisatrice, enquêtrice, tu es aussi créatrice de contenu. Exactement. Je t'ai pris ma petite voix de radio.

  • Speaker #0

    Parfait. Merci d'avoir écouté cet épisode avec Stéphanie. Tu peux la retrouver sur ses réseaux sociaux. Quant à moi, c'est Mélanie pour un nouveau média sur Instagram. Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à mettre une note sur Spotify, un commentaire sur YouTube et à le partager. Ça m'aidera à recevoir des invités toujours plus inspirants. À très vite dans Je te le dis en off. Je te le ti

Description

🎙 Épisode 8 – Stéphanie Chermont - Journaliste Culture et créer sa carrière sur-mesure


Dans cet épisode on a échange sur :
✨ ce que cela signifie d’être une femme dans le journalisme et ses coulisses,
✨ comment trouver sa voie dans un milieu compétitif et s’y imposer sans se perdre,
✨ préserver sa santé mentale et son bien être dans un métier passion
✨ et être à la fois créatrice de contenu et journaliste : comment conjuguer liberté éditoriale et faire du contenu pour des marques?


🎬 Stéphanie nous partage aussi ses souvenirs de 18 années au Festival de Cannes, où elle retourne cette année pour la 19e fois, et ses interviews de légendes du cinéma et de la musique, de Jodie Foster à Timothée Chalamet.

Un épisode à ne pas manquer si tu t'intéresses aux médias, à la place des femmes dans l’audiovisuel, ou si tu te poses la question : est-ce qu’on peut faire ce métier autrement ?


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🎧 Disponible un lundi sur 2 en vidéo et audio sur Spotify, YouTube, et toutes les plateformes d’écoute.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    « Hey, je te le tiens, hop ! »

  • Speaker #1

    Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis « C'est fou de dire ça ! » Il me dit « Bah t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. » « Wow ! » Et sur le coup, il m'a rien dit. C'était il y a longtemps, ça.

  • Speaker #0

    La rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, t'es trop douce et t'aimes trop le petit poids. et en fait c'est pas à l'image d'un journaliste tu vois, elle doit être sûre de soi,

  • Speaker #1

    elle doit avoir une grosse voix un patron qui te dit Tu ne peux pas être journaliste, mais qu'est-ce qui lance ? Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Oui.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #1

    C'est impossible comme question, ça. Avec Jodie Foster. Cette femme est incroyable. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, ça a été repris même dans des émissions américaines. Être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée, qui m'ont approchée, parce que j'avais 15K. Je vais me mettre à dos, plein de journalistes. Je pense que... rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste, c'est une erreur. C'est pas ça la conclusion, être journaliste, c'est bouillonner en fait. Nous sommes en guerre.

  • Speaker #0

    CNN is fake news, don't talk to me.

  • Speaker #1

    Alors c'est devenu un métier,

  • Speaker #0

    donc en 2017, de regarder des jeux vidéo et de les commenter. Est-ce que manger des pizzas, c'est devenu un métier ? Moi c'est Mélanie, alias Mélanie Nouveaux Médias sur Instagram. Réalisatrice de reportages pendant 7 ans pour la télé, aujourd'hui je suis experte en nouveaux médias et je t'emmène dans les coulisses de l'audiovisuel, qu'il soit tradit ou digital. Fake news, mensonges, jeux d'influence et de pouvoir, mon objectif c'est d'aider à mieux t'informer en levant le silence sur ce qui se passe derrière la caméra, les micros, dans les rédacs, dans les bureaux des prods. Et surtout, on décrypte tout ça avec les insiders, ceux qui font les médias. Bienvenue dans ce 8ème épisode de J'étais le lien, déjà 8 épisodes. Aujourd'hui, je reçois Stéphanie Chermont, journaliste culture et créatrice de contenu. J'avais très envie de la rencontrer parce qu'on a des parcours qui se croisent un peu. Ensemble, on a parlé d'être une femme dans le journalisme, de son parcours, de sa vision des médias, mais aussi de cette question que je me pose, comment on fait pour être à la fois journaliste, créatrice de contenu et garder son indépendance éditoriale ? Stéphanie, je suis trop contente de te recevoir sur le podcast.

  • Speaker #1

    Moi aussi Mélanie, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait encore sur le podcast, mais en général, quand je reçois un invité, il y a toujours quelque chose d'un peu spécial qui est toujours lié à mon histoire. Je ne t'ai pas raconté pourquoi je t'avais invité.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de savoir.

  • Speaker #0

    En fait, quand j'étais journaliste pour la télé, j'ai arrêté après mon burn-out. Je t'ai un peu raconté ça en off dans les coulisses.

  • Speaker #1

    Exactement, on a eu un pré-off de en off.

  • Speaker #0

    Et en fait, un jour, j'ai une amie qui m'écrit et qui me dit... Attends, mais il y a une journaliste comme toi, elle te ressemble. Elle aussi, je crois qu'elle vient de la télé. Et justement, elle fait de la création de contenu. Tu devrais absolument la suivre. Et du coup, c'est comme ça que je t'ai découvert.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me suis dit, pourquoi pas te voir ?

  • Speaker #1

    On a le droit de savoir le nom de cette amie ou pas ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que tu la connaisses. Je ne la connais pas. Non, je ne pense pas que tu la connais.

  • Speaker #1

    C'est hyper gentil. De tes followers. Oh là là !

  • Speaker #0

    Voilà, c'était la petite anecdote. Parce que le truc cool de lancer son podcast et son média, c'est aussi de pouvoir recevoir des gens. On apprécie, donc c'est l'occasion de se rencontrer.

  • Speaker #1

    Et moi, j'étais hyper flattée que tu penses à moi. Effectivement, on est toutes les deux blondes habillées en noir aujourd'hui. Pour ceux qui ne font qu'écouter, on a le smile, on a le sourire. On a le soleil, malgré un métier qui est difficile, mais on a la passion aussi. Donc effectivement, on se ressemble. Mais je crois que tu n'es pas béliée comme Signe Astro. Je suis heureuse. Ah, tu vois, on n'est pas loin de ta corne.

  • Speaker #0

    Est-ce que déjà, tu peux te présenter ? Je sais que tu fais plein de choses, nous expliquer ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Stéphanie, je suis journaliste. Je le dis aujourd'hui parce que je fais aussi de la création de contenu sur les réseaux sociaux. Pourquoi je l'assume ? C'est parce que j'ai fait des contrats rémunérés. Et je pars du principe qu'on est tous un peu créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, même en étant journaliste. Mais à partir du moment où on est payé pour le faire, il y a vraiment un métier qui se développe. À côté de ça, je suis voix off. Ça s'entend avec la voix assez cassée, assez identifiée. Donc ça a été voix off pour d'abord des sujets cinéma et ensuite, un petit peu plus récemment, pour de la publicité. Donc par exemple, le lancement d'un parfum, je vais venir, je vais vraiment avoir ce côté introduction voix off, un peu comme une journaliste pourrait le faire, moins comme une comédienne. Mais ça m'est arrivé aussi de le faire en mission un peu plus comédienne. Et ma dominante, c'est le cinéma. Donc j'ai commencé, on va en parler ensemble, mais plutôt en tant que reporter. Donc j'étais vraiment journaliste, reporter d'images. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout ce milieu-là, c'est... À l'époque, je dis à l'époque parce que je ne suis plus toute jeune. Enfin, je ne suis pas vieille non plus. J'ai commencé à 17 ans. Et en fait, c'était partir en reportage avec une caméra, aimer ce métier de terrain, de rencontre, aimer les gens comme toi. Et c'est pour ça que la télé, à l'époque, c'était mieux pour moi parce que ça mêlait l'image, l'interview. Et puis, j'ai démarré vraiment en culture dès ma deuxième expérience. en télé. Donc on verra ensemble, mais ça a été ma dominante.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé à 17 ans. Je suppose que c'est un métier passion. Tu as toujours rêvé de faire ça ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours rêvé de faire ça, mais ça m'est un peu tombée dessus. Je suis d'une nature hyper sociable, hyper douce, mais aussi très énergique. Et en fait, il y a plein de métiers qui m'intéressaient, mais celui-là, il réunissait un peu mes facilités. Donc je suis allée vers là. J'ai une famille qui n'est pas du tout dans les médias. qui n'a pas non plus à la base une culture de dingue, mais toujours très curieux. Et mes parents m'ont toujours dit, intéresse-toi à tout. Donc, j'ai été en parallèle de mes études à faire des stages et y aller un peu au culot en contactant des journalistes, des écrivains, etc. Et en fait, ça m'est tombé dessus. C'est vraiment ce qui me correspondait le mieux. Après, le côté technique, j'aime bien. Tu vois, la vidéo, la photo, j'aime bien.

  • Speaker #0

    Parce que oui, c'est ça, c'est ce que t'expliquais, t'étais J.A.R.I. Donc, en fait, tu as commencé en filmant tes propres reportages, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, en rédaction, en télé. J'ai commencé en chaîne d'info chez LCI. Et on m'a mis tout de suite en stage avec deux présentateurs télé.

  • Speaker #0

    La pression ?

  • Speaker #1

    La pression, surtout que c'était des émissions sur l'écologie. Aujourd'hui, on en parle beaucoup, mais quand j'avais 17 ans, c'était il y a 20 ans. On en parlait un peu moins et sur la santé. Et les présentateurs avec qui j'étais... était vraiment la caricature du présentateur télé, pardon, des hommes blancs, qui ne sont pas très ouverts d'esprit surtout, qui te font beaucoup faire de choses. Et toi, tu es stagiaire, tu arrives 17, 18 ans, 19 ans, tu es un peu dans ce milieu des médias, tu ne sais pas trop, tu dis oui à tout. Et donc j'ai fait des reportages, ils m'ont donné une caméra, donc elle s'est rattachée à TF1. On m'a mis la cellule vidéo, on m'a dit tiens, prends la caméra, on m'a montré trois trucs. Je suis partie directe en reportage, je connaissais rien.

  • Speaker #0

    C'était trop cool,

  • Speaker #1

    mais en même temps hyper stressant. Et je venais de rentrer en prépa hippocagne, donc j'avais des horaires de malade. Et j'étais hyper stressée, j'avais tendance à rougir, à dégouliner. Puis moi j'arrivais avec ma petite robe, mon petit truc. Toi tu vas m'en parler aussi parce que le physique en télé c'est quelque chose. Et première interview qui devait être diffusée à l'antenne dans la foulée. J'ai pas mis le son. J'ai oublié d'allumer le boîtier.

  • Speaker #0

    Ça arrive à tout le monde, je crois. Même pour les podcasts, ça arrive à tout le monde.

  • Speaker #1

    Je me suis faite engueuler, engueuler. Directeur de la rédaction qui m'appelle. Et puis après, la deuxième, ça allait.

  • Speaker #0

    Après, tu t'en souviens. Tu ne fais plus la même erreur.

  • Speaker #1

    Je ne fais plus la même erreur. Et comme cette émission sur l'écologie, on a été amenés paradoxalement à voyager. Et premier reportage au Brésil, il m'a emmenée au Brésil tout seule. J'étais toute seule avec lui, ce présentateur, et il me faisait tout faire. Donc le filmer pour les plateaux. Sauf qu'il n'était pas bien le premier soir, il avait un peu trop mangé, bu. Il a eu une espèce de tourista, donc je me suis retrouvée toute seule à tout faire. Et c'est là où j'ai commencé à faire des interviews toute seule d'actrice pour un festival lié à l'écologie. Et là, je me suis dit, waouh ! Une de mes premières interviews, c'est Parker Posay qui est dans The White Lotus. Je ne sais pas la dernière saison si tu l'as regardée.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas regardée encore trop.

  • Speaker #1

    J'ai un souvenir mémorable. Et Claude Lelouch, où je l'ai filmé en train de tenir un aigle dans une cage au Brésil.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Voilà, que j'ai revu quelques années plus tard et il se souvenait de ce moment. Donc j'étais là, voilà. Mes premières années, ce n'était pas du grand journalisme. Je ne veux pas cacher tenir une grosse caméra et poser les questions avec des stars. Je n'étais pas très à l'aise, mais ça a vite créé une... Une passion, comme tu disais.

  • Speaker #0

    Il y a deux choses dont j'ai envie de te parler pour rebondir. La première, c'est justement, tu parlais d'être une femme, masculin en tout cas à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on fait de la technique. Moi aussi, quand j'ai commencé, c'était vraiment les femmes, elles étaient plus à l'édito et même sur les sujets féminins. Les hommes, ils étaient sur les caméras ou sur les sujets police, pompiers. Ça, c'était très genré en fait. Oui. Et toi, t'es arrivée en train de filmer toute seule avec des hommes, c'était comment ?

  • Speaker #1

    Je suis une femme et j'étais très jeune. Et en fait, j'étais très timide. Et donc du coup, avec le temps, ça s'est vraiment féminisé ce métier de journaliste-reporteur. Pourquoi ? Parce que le matériel s'est allégé, il faut le dire. Moi, je partais avec deux énormes valises, deux énormes sacs. C'était des grosses caméras avec les pieds, la lumière, etc. Ce n'était pas du tout mobile. Alors, je suis d'une nature assez têtue à vouloir tout faire, mais ce n'était pas pratique. Avec l'arrivée de l'iPhone, la simplification de la technique, on s'est rendu compte qu'on pouvait filmer en 4K, que le son pouvait être très bon. avec un zoom ou avec des HF plus légers. Donc ça s'est féminisé, mais au début, c'était vraiment dur. Et tu sais, il y a le cliché d'arriver dans une rédac où tu es d'une nature timide. Même si tu es joyeuse et volontaire, tu peux vite te faire casser.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi, j'étais de nature timide quand j'ai commencé. Très blonde et en plus...

  • Speaker #1

    Tu l'es toujours, très blonde, heureusement.

  • Speaker #0

    Mais je suis jeune, tu vois le cliché. Et puis moi, je viens de l'Ouest parisien. Oui. Je réponds un peu au cliché, je venais du 92, j'arrive avec mon sac rose dans la rédac. Et c'est vrai que quand t'es très féminine dans le milieu du journaliste, tout de suite, il y a un cliché de la blonde un peu débile, un peu bébête. Tu vois, tu peux pas être et intelligente et en même temps être très féminine. Et moi, j'ai vécu ça aussi à mes débuts. En fait, mes collègues qui étaient des femmes, elles s'uniformisaient leur style un peu. Tu vois, à la garçonne pour dire, OK, moi, je peux aller sur le terrain. Comme si, en fait, si t'étais féminine, t'étais pas capable, tu vois...

  • Speaker #1

    C'est nul. En fait, c'est marrant parce qu'aujourd'hui, quand j'étais en stage chez LCI, on m'a fait passer des tests pour être présentatrice. Et c'est rigolo parce que j'ai une... Dans les présentatrices que j'ai gardées en copine, elles sont beaucoup blondes. Tu sais, il y a un peu ce truc d'apparence, de physique. Aujourd'hui, je trouve que c'est beaucoup plus cassé avec les réseaux sociaux. C'est génial ça. Et c'est pour ça que j'aime autant les réseaux sociaux. C'est qu'il y a un côté, on s'en moque que tu sois une femme, on s'en moque que tu sois blonde, on s'en moque que tu viennes avec ton sac rose. C'est ce que tu es, ce que tu dégages, ce que tu vas exprimer qui est important. Et je pense que tu en as souffert, mais ça a peut-être fait ta force pour t'affirmer.

  • Speaker #0

    Je suis une influencieuse, une créatrice de contenu que tu dois connaître, qui s'appelle Amal Tahir.

  • Speaker #1

    Non, je ne connais pas.

  • Speaker #0

    Elle est spécialiste des couples, sexologue. Et en fait, elle a cette spécialité-là. Mais en fait, dans ses podcasts, elle explique qu'elle a décidé aussi. En plus, elle ne fait pas du 36. Elle n'est pas dans les clichés de la nana qui pourrait être influenceuse, créatrice de contenu. Et en fait, elle a dit, mais moi, je peux être sexologue, coach de vie et des relations. Mais moi, j'ai aussi envie de bosser dans la mode. Et je ne rentre pas dans les clichés du 34. Tu peux créer le métier de tes rêves aujourd'hui. Je suis un journaliste, créatrice de contenu. Et ça m'a un peu ouvert l'esprit en me disant... OK, c'est pas parce que je parle de sujets sérieux comme la désinformation, la fake news, que je peux pas aussi avoir un côté très féminin ou avoir envie de montrer mon look du jour. Et quand j'ai commencé en tant que journaliste, je cachais ce côté-là de moi parce que je me disais, sinon on va prendre comme un fil. C'est ce qu'on me faisait ressentir aussi. Avec les réseaux sociaux, ça s'est beaucoup plus ouvert et maintenant, on arrive à être plus qui on est.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Mais quand même, c'est quelque chose qui est resté. Et même quand je vais faire des interviews, j'ai du mal à... Tu vois, à m'habiller de la façon où je m'habille tous les jours en étant féminine, j'ai toujours tendance à me refermer, à vouloir parler de sérieuse.

  • Speaker #1

    Parce que ce sont tes peurs qui s'expriment et pas ce que tu vaux réellement. Moi, je dirais qu'il y a vraiment eu un move. Tu vois, en 20 ans, je le sens. Ce qui est important, avant, quand j'ai commencé, c'était d'être spécialisée. On disait toujours, il faut que tu sois spécialisée, il faut que tu sois spécialisée. Alors qu'en fait, en vrai, tu peux aimer plusieurs domaines et être forte dans plusieurs domaines. Aujourd'hui, je dirais que c'est l'identité, savoir qui tu es. Peu importe que ce soit pas totalement défini, même si tu n'es pas vraiment une femme, pas vraiment un homme, on s'en fout. Ce qui compte, c'est ton identité, ce que t'es vraiment au fond de toi. Et ça, l'exprimer, ça met du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais ce truc positif quand tu vieillis, tu vois, quand tu prends un peu confiance en toi, quand tu es fière de ton travail, que t'as une certaine liberté dans tes choix éditoriaux et avec qui tu collabores, ben, tu t'en moques. Et moi aujourd'hui, j'ai vraiment très peu de critiques par rapport à mon travail. Alors qu'il y a quelques années, vraiment, je me suis pris des tornades, des engueulades, des réflexions. On m'a déjà dit, je ne dirais pas quelle rédaction et quel comédien, où je suis allée faire un reportage sur un comédien assez âgé, qui aujourd'hui est décédé et je suis allée chez lui. Et c'est quelqu'un qui avait une image très drôle. Et moi je suis arrivée, c'était pour un reportage télé, donc souvent j'arrivais toute seule avec ma caméra. Chez le comédien, il a une carrière gigantesque, une filmographie incroyable. Effectivement, il fait tout le temps rire. Et quand j'étais chez lui, on a eu une espèce de connexion, on a eu une intimité. Je ne dis pas presque psychologique, mais il est ressorti de ce reportage quelque chose de très dark. Et il m'a dit, c'est mon dernier film. Et il a pleuré. Et il y a eu une émotion très forte, ce qui est très dur à encaisser. Et je rentre à la rédaction, je montre les images au rédacteur en chef que j'avais, et qu'il me regarde droit dans les yeux. Quand j'y reprends, je me dis, c'est fou de dire ça. Il me dit, t'as obtenu ça parce que t'es blonde et t'as des gros seins. Waouh ! Et sur le coup, je lui ai rien dit. C'était il y a longtemps, ça. Ouais,

  • Speaker #0

    mais maintenant, on n'est plus sûr de nous. tu aurais sûrement osé lui dire quelque chose de l'envoyer parler.

  • Speaker #1

    Je l'aurais aligné. Mon côté d'origine italienne, là, je l'aurais aligné. Non, c'est horrible, t'imagines ? Je suis rentrée chez moi, je me suis dit, en fait, j'ai eu ces propos et cette émotion pour mon physique. Pas par ma douceur ou ma manière d'interviewer, ou parce que je connais sur le bout des doigts sa filmographie. Et c'était effectivement son dernier film, et il est décédé quelques années après.

  • Speaker #0

    C'est pas parce que t'es compétente.

  • Speaker #1

    Ouais ! Tu vois, ça, c'est un truc que tu prends... Ça m'a marquée, et en même temps, j'en ai fait aussi une revanche, en disant, non, je... Je ne sais pas combien d'interviews d'acteurs j'ai faites, mais aujourd'hui, c'est parce que je suis forte dans ce domaine-là et parce que j'aime les gens. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ça me rappelle une anecdote aussi, quand j'ai commencé à être journaliste, bosser en boîte de prod, être réalisatrice.

  • Speaker #1

    T'expliques un peu peut-être le côté boîte de prod, parce que je ne connais pas trop...

  • Speaker #0

    En fait, quand tu fais un reportage, un documentaire à la télé, il y a plusieurs façons de travailler. Soit tu travailles directement en chaîne, t'es en CDI, ce qui est quand même assez rare, ou alors t'es journaliste pigiste. Et donc, on t'appelle pour travailler ponctuellement sur tel ou tel projet. Voilà. Ce que tu as fait aussi.

  • Speaker #1

    Tu proposes des sujets aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je propose des sujets. Souvent, on t'appelle pour les sujets qui ont déjà été vendus. Mais oui, tu peux proposer des sujets. Et donc, moi, j'arrive dans cet univers. C'était mon rêve d'être réalisatrice. Depuis toute petite, je regarde des zones interdites comme ça. Donc vraiment, j'arrive un peu...

  • Speaker #1

    Emmanuel Chant, c'était fan.

  • Speaker #0

    Émarvillée, capitale, tout ça.

  • Speaker #1

    Capitale. et euh...

  • Speaker #0

    Et en fait, moi, je suis de nature timide, j'ai une toute petite voix et je suis une petite blonde. Et en fait, à la fin de mon stage, on me dit, moi, j'avais tout donné. Et on me dit, écoute, je suis avec ma N plus 2, la directrice de rédac, elle me dit, en fait, ta rédactrice en chef, elle n'est pas sûre que tu puisses devenir journaliste parce qu'en fait, tu es trop douce et tu as une trop petite voix. Ce n'est pas l'image d'un journaliste, tu vois, tu dois être sûre de toi, tu dois avoir une grosse voix, tu dois t'imposer.

  • Speaker #1

    Totalement faux. La douceur, c'est... vraiment un atout dans ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Justement, ça a apporté une nouvelle, autre chose, en fait, et apporté ta personnalité. Et heureusement, ma directrice de rédac me dit « Écoute-moi, je sens qu'il y a un truc chez toi. Par contre, tes patrons ne croient pas en toi. »

  • Speaker #1

    C'est hyper violent.

  • Speaker #0

    Donc, si tu veux devenir journaliste, là, il te reste quelques jours. Et en fait, moi, en général, quand on me dit ça, ça me donne une rage. J'ai envie de tout défoncer.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    j'ai fini par être embauchée. En fait, c'est très drôle parce qu'aujourd'hui, maintenant, moi aussi, je fais de la voix off. Je vis de mon podcast, je coache les gens.

  • Speaker #1

    C'est ma petite sœur, en fait. C'est ma petite sœur.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, je me dis, en fait, maintenant, ma voix, c'est mon atout. Et je me dis, écoutez ces gens-là. En fait, si je m'étais laissée faire, j'aurais changé de voix. Alors que maintenant, j'ai la chance de faire le métier que j'aime. Et en fait, ta différence, c'est un peu tout ce qui peut être ta force. Au final, ce que tu disais, ton authenticité, ta personnalité. aujourd'hui c'est ce qui fait que tu démarques

  • Speaker #1

    J'ai eu des postes de rédactrice en chef et de productrice éditoriale où je devais former beaucoup de gens. Et au début, j'étais très douce. Je me suis durcie, j'ai pris un caractère un peu... Je ne me laissais plus faire. Parce que quand tu manages peut-être 10 ou 11 personnes, des journalistes parfois qui ont beaucoup plus d'expérience que toi, en tout cas, et tu dois leur amener une modernité, une manière de faire. Et ça m'est arrivé aussi de « coacher » des stagiaires. Il n'y a pas si longtemps, il y a deux ans, j'ai assez mal parlé à un stagiaire. Et au fond de moi, je me suis dit pourquoi je vais parler comme ça ? Et j'ai compris, c'est que je lui ai mal parlé parce qu'il avait une espèce de prétention. Mais une prétention que moi, j'aurais jamais osé mettre sur le tapis à mes débuts. Et il a été vachement impacté parce que toute sa vie, sa famille, tout le monde l'a mis sur un piédestal. Et c'était un peu violent de ma part. C'était la première fois que je parlais mal à quelqu'un qui était en dessous de moi. Et je m'en suis voulue, j'ai culpabilisé et tout ça. Mais au final, je me dis, son comportement n'a pas été bon aussi, tu vois. Il y a quelque chose où on n'était peut-être pas parfaites à nos débuts. Mais tu vois, par exemple, un patron qui te dit, tu ne peux pas être journaliste. Mais qu'est-ce qu'il en sait ? Il n'en sait rien. Et tu ne peux pas, en fait, à un moment donné... Ce jeune homme stagiaire, je lui ai peut-être fait un déclic, peut-être que ça a été violent, peut-être que pour moi je l'ai vu très violent alors que pour lui, peut-être qu'il s'en fout Mais en fait, ce déclic, c'est aussi l'autorité, parfois la responsabilité, qui t'amène à penser que tu as du pouvoir sur les gens. C'est totalement faux. Et c'est pour ça aussi que moi, j'ai un peu fait un petit virage là. Quand tu manages, je pense que je suis plutôt bonne manageuse. J'arrive à faire, on m'appelle souvent pour redresser des médias qui vont mal, des projets qui ne démarrent pas, et pour faire de l'audience. Et j'ai un peu cette étiquette-là depuis quelques années, ça me fatigue. Je suis revenue un peu à mon métier de base, qui est journaliste sur le terrain. J'aime bien filmer, j'aime bien avoir des projets éditoriaux qui me stimulent. Et au final, manager, t'es moins sur le terrain, t'es moins à faire, et t'as du mal à vraiment être détachée. Très rare, les bons managers dans le média.

  • Speaker #0

    En off, tu m'avais dit quelque chose d'intéressant, c'est qu'en tant que femme, comme nous, on a vécu des choses pas forcément faciles, en tant que femme journaliste, pour faire changer. aussi les mentalités et faire changer les médias. Il faut être à la direction. Il faut mettre des femmes aussi pour diriger les médias.

  • Speaker #1

    Et ouais, mais regarde, il y a plein de femmes dans les médias qui sont dures aussi. Encore ce truc de genre où malheureusement, on a beau dire je suis une femme, j'ai moins de... Moi, il m'est arrivé plus tôt, je vais te dire, aujourd'hui, je trouve que c'est plus dans la séduction. Dans ce milieu du cinéma ou de la musique ou de la culture, on est beaucoup dans la séduction. Et parfois, en tant que journaliste, tu peux rentrer dans un jeu un peu où tu rigoles. Pas la séduction, mais tu rigoles. Mais tu vas toujours mettre une distance. Et parfois, il y a certains comédiens, ils ne vont pas la mettre. C'est difficile quand tu es une femme, que tu es, je dis n'importe quoi, au festival de Cannes, que tu es dans une ambiance détendue. Moi, Cannes, ça va être mon 19e Cannes cette année. Il y a un côté très... Tu connais les gens, les comédiens, parfois, tu les fais 15 fois en interview, les barrières, elles sautent. Bah non. Et tu vois, l'autorité, le pouvoir, c'est vraiment quand tu es manager ou... Oui, il faut des femmes. Mais il y a plein de rédactrices en chef qui peuvent être cassantes. C'est parce que t'es une femme que ça changera forcément. Je pense,

  • Speaker #0

    et tu vois, moi, quand j'ai fait mon burn-out, j'étais managée par deux femmes qui m'ont managé mon trait toxique. Et parce que, par exemple, l'une d'elles, je pense que sa défense, comme elle était productrice, pour se défendre dans un milieu d'hommes, c'est qu'en fait, elle agit comme les gens avec qui elle bossait pour, en fait, se protéger. En fait, oui, c'était une femme, mais quand on avait même des discussions sur le féminisme et tout, c'était Kata. et en fait je pense qu'elle s'était un peu changée très vestibule pour rentrer dans le moule de ces métiers-là.

  • Speaker #1

    Tu leur as tenu tête à ces deux femmes ou pas ?

  • Speaker #0

    Je suis partie.

  • Speaker #1

    T'es partie ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    T'as bien fait.

  • Speaker #0

    Oui, bah oui. Et puis c'est pour ça que maintenant j'ai monté mon média et je suis bien plus heureuse que je l'ai été auparavant. Mais c'est difficile aussi de partir quand on aime tellement ce métier.

  • Speaker #1

    Tous les métiers, quand tu vis quelque chose de difficile, il vaut mieux partir. C'est marrant parce qu'on en parle, le burn-out, t'en parles, c'est un mot qui était très à la mode, machin. C'est très présent encore, dans plein de domaines. Dans le journalisme, ça m'est arrivé de... J'ai beaucoup d'amis journalistes très jeunes. On en parle beaucoup. En fait, il ne faut pas se battre. Je pense. Moi, c'est mon avis. À partir du moment où ça ne colle pas avec une rédaction, avec une personne, il ne faut pas souffrir.

  • Speaker #0

    Non, je pense pas.

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est merveilleux. C'est un métier qui est beau. Et quand tu es compétente, tu ne dois pas être impactée ni physiquement, ni mentalement. Moi, ça m'est arrivé récemment. J'ai quitté un CDI justement pour retrouver ma liberté. Je sentais que physiquement, j'étais à plat. Et je crois que...

  • Speaker #0

    On a un CDI dans nos métiers, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai deux et ce n'est pas du tout ce que je cherchais. Je n'aime pas les CDI, moi, en journalisme.

  • Speaker #0

    En vrai, moi non plus. Tu vois ? On est tellement habitués à notre liberté aussi.

  • Speaker #1

    Liberté et puis surtout, le respect, il part aussi. quand t'es salarié, il peut vite partir. Et t'es bosseuse aussi comme moi, il y a un côté... Il faut apprendre aussi à connaître ses limites et à poser ses limites. Donc arriver dans une rédaction, ça c'est un vrai conseil que je donne à tous les jeunes journalistes, hommes ou femmes, d'arriver dans une rédaction et de savoir un petit peu ce qu'on veut et quels sont nos limites. C'est pas parce que tu démarres que, un, t'es capable de tout faire et que tu es capable aussi de tout accepter.

  • Speaker #0

    Et en fait, je trouve qu'il n'y a pas assez... Enfin, moi, dans les boîtes où j'ai été, j'ai pas... Il n'y avait pas cette notion d'éthique.

  • Speaker #1

    Tu ne te souviens pas qu'avec l'arrivée des réseaux sociaux, justement avec tous les formats sur le digital, ça a changé, ça aussi ?

  • Speaker #0

    Si, ça a changé. Et tu sais, pour une raison aussi très précise, les derniers reportages que j'ai faits, les gens qui allaient dans les reportages racontaient les coulisses aussi. Et donc ça, ça a obligé les prods et les rédacs, tu vois, à être vachement plus éthiques. Parce qu'en fait, maintenant, s'il y a une prod qui se compte du mal, tu vois, les gens ont toute liberté de raconter. Et donc, ils perdent ce pouvoir de, tu vois, de « on est le seul média, on fait ce qu'on veut » . Je trouve ça intéressant. Il y a une transition où la télé, par exemple... j'ai bossé pour la télé, a perdu beaucoup de pouvoir et a dû se remettre, ou en tout cas essaye de se remettre en question grâce à l'arrivée des réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Il y a un exemple que j'aime bien citer pour la télé, c'est Regards quotidiens. Ils sont très puissants sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Ils ont même plusieurs podcasts.

  • Speaker #1

    Tu vois, il y a vraiment, je pense que, en fait, ça ne veut plus rien dire la télé et le digital. Maintenant, tout le monde est un peu au même stade. C'est juste qu'il existe des médias qui sont uniquement sur le digital, comme Brut, qui vont être très puissants. Mais les fondateurs de Brut, c'est ceux qui ont lancé Brut, ils viennent de la télé. En vrai, c'est global, il faut avoir une approche. Il n'y a pas de solution magique. Il y a des médias très beaux comme Views, ce genre de médias. Tu vois, il faut encore trouver une économie assez forte. Mais je trouve qu'il y a une esthétique. Moi, ce qui me plaît dans le digital, purement digital par rapport à la télé, il y a une esthétique qui est chouette. L'originalité sur les médias sociaux.

  • Speaker #0

    Il y a plus de sincérité. Et puis, moi, j'ai l'habitude, en télé, tes formats, ils sont très normés. C'est-à-dire que quand tu fais un docu, il fait 52 ou 90 minutes.

  • Speaker #1

    Même sur ton travail, tu racontais. C'est une phrase qu'on ne va pas dire. C'est des personnes qu'on va prendre parce qu'ils vont faire de l'audience. Ça, il n'y a plus, maintenant. Le côté perso, l'enquête. L'enquête, moi, j'adore ça. Par exemple, je suis vraiment passionnée par la news. À la base, je suis passionnée de politique. J'avais fait un stage avec Laurence Ferrari chez Kappa. Elle m'a trop appris. C'est quelqu'un que j'ai retrouvé plus tard en tant que reporter chez C8, donc rien à voir. J'ai eu plein de viande.

  • Speaker #0

    Oui, je l'ai mis là.

  • Speaker #1

    Laurence Ferrari, je l'admire beaucoup. Elle me plaît énormément dans sa stature et sur la longue durée. Et à l'époque, j'étais vraiment toute jeune et tout, la politique. Ils m'ont envoyée à Lille filmer des politiques. C'était horrible. Je me suis faite massacrer, vraiment. C'est de l'abus. Dans mon téléphone, j'ai des mails. Si je retrouve des messages, c'est des borders. Vraiment, je n'étais pas en âge de recevoir ce genre d'allusion. C'était des propos sexistes, des invitations à des chambres d'hôtel, des choses comme ça, je l'ai eue. Franchement, je ne suis pas prête à en parler. Je n'en parlerai pas parce qu'il n'y a jamais eu de débordement. J'avais la petite étoile qui me disait « Non, non, il ne faut pas faire ça, il ne faut pas répondre. » Mais le truc, c'est que la politique, ça me passionne, mais jamais je deviendrai journaliste politique. C'est dur. C'est trop dur. J'admire les journalistes politiques.

  • Speaker #0

    Mais tu sais que même là, cette semaine, j'ai essayé de lancer mon TikTok.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et première vidéo que je poste, c'est pour faire une remarque sur Marine Le Pen. Je me suis fait tuer sur les réseaux sociaux et beaucoup de remarques misogynes. Très drôle, tu vois, on remet tout de suite en question ma compétence parce que je suis une femme, en disant que je ne sais pas de quoi je parle et tout, alors qu'en fait, ça fait 10 ans. je suis journaliste mais ouais c'est assez violent en fait comme type de sujet à aborder je me suis pas facilité la tâche en parlant de politique mais continue on s'en fout mais moi ça me passionne je me suis dit ok là tu t'attaques encore à un truc que tu connais pas mais

  • Speaker #1

    je me suis dit en fait c'est aussi si on s'arrête à chaque fois qu'on se prend des critiques après il faut encore une fois connaître ses limites si t'es capable de recevoir la critique de la critique des gens qui sont derrière leur ordinateur ou leur téléphone, ça peut être ultra constructif et ça peut te faire avancer. Et comme tu disais, quand tu t'es pris un mur, en fait, tu l'as défoncé, t'es pas allée quand même. Et t'es journaliste aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il ne faut pas cesser à voir par tout ça. Et il faut faire aussi un pas en arrière quand tu sens que ce que tu as voulu montrer n'est pas vraiment ce que tu voulais montrer. Après, en culture, c'est quand même beaucoup plus doux. On va pas se cacher, c'est pas forcément facile de faire une interview avec un musicien, avec un écrivain, parce qu'il faut pas être dans le cliché, il faut vraiment intellectualiser le propos, et ça c'est un truc... Moi, mon résumé de toutes les expériences que j'ai eues à plein de levels différents, c'était jamais perdre de vue que le but c'est toujours l'info, transmettre quelque chose.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça, j'allais te demander un peu... Je sais que tu as interviewé plein d'icônes du cinéma.

  • Speaker #1

    Timothée Chalamet, je rigole. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais comment tu prépares ces interviews ? Parce que déjà, c'est des personnes qui sont tout le temps interviewées. Je pense qu'il y a une pression aussi parfois, peut-être des prods ou des gens qui se détachent.

  • Speaker #1

    En fait, au début, c'était hyper difficile.

  • Speaker #0

    C'est vraiment lié à ce milieu où tu es vite impressionné. Tu sais, tu peux l'avoir aussi, pas que avec les stars de cinéma, les stars de la télé, les présentateurs télé, Denis Brognard. Tu peux dire, il a l'air hyper sympa, mais c'est hyper impressionnant. Et en fait, dans le cinéma, à partir du moment où tu vas aller voir un film, tu vas aller voir une œuvre audiovisuelle, tu vas être dans cette démarche où tu vas essayer de... de travailler tes questions pour que ce soit à la fois original, un peu kikoulol, pardon, et aussi avec du fond cinéma, ça passe tout seul. Et moi, ce qui me rassurait, c'est que au plus je créais une affinité pendant l'interview, au plus je me sentais à ma place. Et tu continues. Il y a des rédacs où je faisais deux comédiens ou deux superstars dans la même journée. Et tu vois, il y a des moments comme ça. Récemment, euh... J'ai vraiment fait beaucoup d'interviews. C'est-à-dire cinéma, je ne sais pas à combien je suis de reportage en ciné, mais en musique aussi. Et parfois, j'ai vécu des expériences, je me dis, ce métier-là m'a apporté ça. De partir en tourbus avec Major Lazer, tu vois, et t'es avec eux, et tu te dis, mais waouh, en fait, j'ai cette proximité. C'est trop cool. Donc en fait, tu gardes en tête que t'es pas une fan, t'es pas une groupie.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, ça doit être difficile quand t'admires les personnes qui t'identifient.

  • Speaker #0

    Non, c'est en fait, t'as vraiment ce truc, tu l'as ou tu l'as pas, c'est de te dire, je fais ce métier pour transmettre quelque chose pour les gens. J'ai envie de faire rire, j'ai envie de faire pleurer. J'ai envie de montrer ce que le film révèle, ce que le réalisateur a voulu amener.

  • Speaker #1

    Ouais, moi, j'ai ce truc-là où je ne suis pas du tout impressionnée par les personnes que j'entends, mais j'ai très envie de les rencontrer. Et parce que j'ai très envie de parler avec elles, parce que je suis quelqu'un de passionné.

  • Speaker #0

    Ça se sent.

  • Speaker #1

    Donc, ça ne va pas me couper. Et du coup, je peux avoir envie de parler, parler, parler, parler. Donc, moi, il faut juste que je me recadre. Mais c'est vrai que... Mais je pense que quand tu es journaliste, il y a moins ce côté peut-être piédestal. Moi, pour moi, un humain est un humain. Ce qu'il fait est passionnant et j'ai envie justement d'échanger avec lui et de transmettre aux gens.

  • Speaker #0

    Ça reste des gens.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi alors ? Est-ce que tu as une anecdote ? C'est quoi ton plus beau souvenir ?

  • Speaker #0

    C'est impossible comme question, ça. Je peux t'en donner plusieurs, mais il y en a un que j'ai vraiment aimé récent, avec Jodie Foster. En fait, il y a vraiment... Cette femme est incroyable.

  • Speaker #1

    Elle parle un peu français,

  • Speaker #0

    non ? Bien sûr, elle parle français. Et je te parlais de Timothée Chalamet parce que quand je l'ai interviewé, tu sais, tu as très peu de temps pour les stars internationales. Parfois, tu peux faire des interviews en trois minutes. Donc, il faut être hyper efficace. Et Timothée Chalamet, ma petite phrase, alors que je travaillais pour un média qui se lançait sur les réseaux et en vidéo, ça a été repris même dans des émissions américaines parce qu'en fait, t'amènes un rire, t'amènes un... Et je remercie ma voix cassée. Parfois, ça m'amène un petit truc en plus en interview. Il y en a plein. Il y a des acteurs comme ça que je retrouve peut-être tous les six mois, avec qui, je ne sais pas, il y a une espèce de connexion qui se fait rapidement. Tu vois, moi, à la base, je vais vachement te surprendre. J'aime pas ce mot vachement, je sais pas pourquoi je l'ai employé. Quand j'étais petite, moi, il y a des films qui m'ont marquée dans le cinéma français. Et il y a un acteur que j'adore, c'est Alain Chabat. Là, il reprend une hype énorme. On l'adore. Non, mais on l'adore. et en fait je ne l'ai pas beaucoup interviewé j'ai dû l'interviewer deux fois et je l'ai interviewé l'année dernière et vraiment c'est la première fois depuis des années que je n'ai pas fait ça je suis arrivée, je lui ai dit je suis un peu impressionnée je suis fan de vous et en fait il m'a regardée, il a rigolé il m'a dit mais il ne faut pas Stéphanie et tu vois en fait je trouve ce mec c'est un génie donc ça ne va pas forcément être l'énorme star rencontrer Quentin Tarantino ça a été mon goal j'étais pas si impressionnée que ça Ryan Gosling, Adrienne Brody Diane Kruger elle est plutôt dure en interview c'est trop bien passé il y a des stars comme ça tu te dis dans les interviews que j'ai faites c'est que j'adore une actrice que j'adore Demain, tu me demandes quelle est l'actrice que tu as envie de réinterviewer 50 fois, c'est Virginie Fira. Je l'adore, je trouve qu'elle a...

  • Speaker #1

    Une blonde encore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une blonde, mais c'est surtout une... Tu vois, elle était présentatrice télé, je crois.

  • Speaker #1

    Je pense que ça doit être très très dur d'avoir cassé ce... comment on dit ce... panneau de verre, ce cassé, cette limite qu'il y a entre le divertissement et le cinéma.

  • Speaker #0

    T'imagines ce qu'elle a fait. C'est une super actrice. Et en interview, elle est géniale. Marion Cotillard, j'ai fait plusieurs fois. Marion Cotillard, elle a beaucoup de haters. Je comprends pas pourquoi. Parce que vraiment, en interview, elle donne tout. Elle a une espèce de... D'énergie, elle défend les films corps et âme. Non, il y en a plein.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une anecdote un peu drôle, un souvenir un peu comme ça ? Je sais que les gens aiment bien les coulisses.

  • Speaker #0

    Si, en coulisses, je peux te raconter. Une de mes premières interviews au cinéma. Par contre, je ne peux pas te balancer le nom du réalisateur. Parce que la suite, elle est un peu glauque.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai travaillé pour un webzine cinéma, vraiment de cinéphile. Et j'ai commencé à faire des interviews. Et à l'époque... Quand tu es un peu plus jeune et que tu travailles pour un webzine, on te donnait des interviews, mais souvent on te disait, on va te donner le réalisateur, mais on ne va pas te donner la star du film. Et il s'avère que ce film, c'était un film un peu gore français. J'avais bien aimé le film. Et j'avais demandé un entretien, on m'avait donné 45 minutes. Je me dis, waouh. Donc j'étais avec le réalisateur et son actrice principale. J'étais hyper intimidée, un peu à l'ancienne, j'avais pas le téléphone, j'étais en mode mon petit carnet, mon petit Moleskine, je m'étais un peu pimpée, mais pas trop, tu vois, j'étais sérieuse. Je suis arrivée, je fais mes 45 minutes d'interview, comme c'était de l'écrit, j'avais tout enregistré. J'ai trouvé que l'interview, elle était folle, on était partis loin dans le côté cinéphile. Je sors de l'interview, et en fait ce qu'il faut savoir, c'est que ces journées presse, ça s'appelle des junkettes. Faire une junkette, ça veut dire que les talents ne bougent pas. Et en fait, c'est les journalistes qui passent dans la chambre.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme on voit dans Coup de foudre à Nothing Hill, non ?

  • Speaker #0

    Et en fait, c'est assez chouette parce que tu te lis d'amitié aussi avec d'autres journalistes, d'autres rédactions. Et ça fait perdre moins de temps pour les talents. Par contre, c'est qui tout double, parce que si tu poses vraiment les mêmes questions que les autres, les talents, au bout d'un moment, ils en ont marre. Alors, les stars américaines, c'est... noter dans leur contrat de faire de la promo. Mais parfois, les stars espagnoles, françaises, italiennes, t'as moins ce truc de la promo. Au bout d'un moment, quand ils en ont marre, ils en ont marre. Donc là, je fais mes 45 minutes dans cette petite session de junket. Je retourne dans la salle d'attente des journalistes. Il y avait tous les journalistes. Puis il y avait des journalistes beaucoup plus âgés que moi. J'étais toute jeune. Et là, au moment où je range mes affaires, j'étais un peu de dos. Je sens une main sur mon épaule, vraiment. et là je me retourne, c'est le réalisateur Il me dit, Stéphanie, je suis désolée, je crois que t'es pas faite pour ce métier. Vraiment, j'étais vraiment... J'avais les larmes en tout. Je viens de passer 45 minutes avec lui. Le gars, il me dit, je suis pas faite pour ce métier. Et je lui dis, mais comment ça ? Il me dit, non, t'es pas faite pour ce métier, t'es faite pour être actrice. Je me dis, c'est une blague. C'est un prank. Qu'est-ce que tu fais là ? Du coup, il me dit « Donne-moi ton numéro » . Et moi, naïve, je laisse mon numéro de portable. Devant tous les journalistes, il y en a encore un vieux journaliste qui me parle encore de ce truc. Je rentre chez moi, je me dis « Merde ! » J'ai raté mon truc et en même temps un peu fière. Tu vois, j'ai le côté. Une semaine après, je reçois un coup de fil, une directrice de casting de ce réalisateur. Bonjour. 111 m'a donné votre numéro. On aimerait vous faire passer un casting. Il croit en votre potentiel de comédienne. Moi, à peine raccrochée, je me dis, j'appelle mes parents, j'appelle mes potes. Punaise, je veux devenir actrice. Où c'est vous, la nouvelle Adèle Exarcopoulos ? Non, je ne gâle pas du tout.

  • Speaker #1

    J'ai trop hâte de savoir la suite.

  • Speaker #0

    Et j'étais hyporique. Je me voyais déjà, alors qu'en fait, en soi, je suis journaliste, je sais. Mais oui, mais tu vois ce que tu disais pour toi. L'incertitude de ne pas écouter trop les autres. Et donc, je me fais mousser. Tout le monde me dit, mais oui, on voyait en toi le potentiel. Les proches. À ton regard, oui. Attends-toi à la chute.

  • Speaker #1

    J'ai trop peur.

  • Speaker #0

    Je reçois la convocation au casting. Je reçois, avant le casting, un deuxième appel de cette directrice de casting. Je ne connais pas l'envers du décor, le off du cinéma. Elle m'appelle, elle me dit, oui, donc Stéphanie, demain le casting. C'est hyper simple. Tu seras dans une baignoire et on va te balancer du sang. Quoi ? Je serais dans une baignoire habillée ? Non, non, nue, nue. J'ai dit, bah non, je vais pas me mettre nue dans une baignoire avec du sang. Je suis végétarienne en plus, du sang de quoi ? Du sang de porc. Non, bah non. Et je suis pas allée, évidemment, j'ai dit non, non.

  • Speaker #1

    En plus, première scène, nue et tout.

  • Speaker #0

    Nue. Donc en fait, ils me voyaient pas actrice. Ils me voyaient faire de la figure ou une scène d'actrice deux secondes d'horreur, quoi.

  • Speaker #1

    Un fantasme.

  • Speaker #0

    Voilà, un fantasme. pour un fausse réalisateur, je l'ai recroisé. Dix ans après.

  • Speaker #1

    Et vous en avez reparlé ?

  • Speaker #0

    Au Festival de Cannes, et je suis allée le voir. Et je lui ai dit, merci, je suis toujours journaliste. Heureusement que je ne t'ai pas écoutée, parce que j'aurais fait ça, je me serais grillée, tu vois, t'imagines, en tant que journaliste.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas, oui. En fait, je pense que c'est... compliqué quand même de passer là-bas. Ou alors après, t'es plus journaliste, mais bien vu pour faire une scène.

  • Speaker #0

    Ça, je sais pas si ça existe, tu vois, des journalistes-actrices. Il doit y en avoir. Je sais pas. Ça doit être très compliqué. En tout cas, peut-être pas journaliste cinéma. Ouais,

  • Speaker #1

    parce que du coup, là, tu mets un peu tes oeufs dedans.

  • Speaker #0

    Why not ? Mais...

  • Speaker #1

    Ouais, je suis pas sûre. Après, en France, je pense que aux Etats-Unis, c'est des choses qui se font plus sous tarif. Plusieurs métiers. En France, c'est très difficile de...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Comme Virginie Fira, elle a fait de la télé, elle est comédienne aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça a été très dur pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je pense. Mais elle est tellement solaire, elle est tellement une bonne actrice que tu te dis waouh.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as fait 19 festivals de Cannes ? Oui. Incroyable. Moi, j'ai travaillé une fois au festival de Cannes. Je m'occupais de... J'étais stagiaire. Je faisais l'événementiel d'une des plages. Donc, j'ai d'ailleurs organisé des soirées.

  • Speaker #0

    Tu voyais les dix filles défiler les stars, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    c'était trop cool. Et du coup, j'ai pu monter les marches. J'ai monté les marches pour voir Momi.

  • Speaker #0

    J'adore. J'adore ce film.

  • Speaker #1

    J'ai trouvé ça trop cool, les paillettes, de bosser dans les coulisses. Il y avait un côté super sympa. Mais je me suis toujours demandé comment ça se passait quand tu étais du côté journaliste. Et Cannes ? Est-ce qu'il y a un côté vraiment si magique que ça ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a de la concurrence ?

  • Speaker #0

    Il y a de tout. En fait, il y a tout. Moi, j'adore Cannes. C'est un peu mon élément. Ma famille vit sur la côte d'Azur, pas loin de Cannes. Il y a un côté... En fait, ça a été très critiqué, plein de choses à Cannes. L'arrivée des plateformes, Netflix, etc. Aujourd'hui, on voit quand même qu'il y a plein de films qui sont diffusés aussi sur ces plateformes. L'arrivée des influenceurs, des créateurs de contenu. Ça fait longtemps maintenant qu'ils sont à Cannes. Ça, c'est un vrai sujet. Le journalisme et les créateurs de contenu, la place du journaliste, la place des créateurs de contenu dans les médias. Bon, on pourra en reparler si tu veux, mais je pense que tu en as déjà consacré un podcast. Et ensuite, le côté les marques. Alors, Cannes a toujours été en partenariat avec des marques. Tu vois, ce matin, pas plus tard que ce matin, j'étais en rendez-vous avec une marque qui est présente à Cannes et qui est partenaire. Moi, j'adore ce côté-là, cette effervescence. Le cinéma reste la priorité du Festival de Cannes. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, il y ait aussi des marques qui vont, par exemple, comme Women in Motion avec Kering, sponsoriser ça à la place des femmes dans les métiers du cinéma. L'Oréal, qui va avoir des égéries, qui va faire venir des mannequins. Tu vois, ce n'est pas un problème. Il y a de la place pour tout. Mais en tant que journaliste cinéma, si tu ne te bases que sur ça et que tu ne bosses que pour un média cinéma, ce qui a été mon cas pendant... plusieurs années, même si les dernières années, on me faisait faire à la fois du cinéma et des créateurs de contenu. Mais c'était ma volonté parce que j'ai une liberté éditoriale qui fait que chaque rédaction où je suis passée, j'étais libre de mes sujets. Ça, c'est un bonheur absolu.

  • Speaker #1

    Cool, ça n'arrive pas tout le temps.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, l'année dernière, j'ai fait pour Diverto et l'année d'avant pour 20 minutes. Quand c'était 20 minutes, on a amené... des youtubeuses et créatrices de contenu comme Enora Hope qui a gagné un prix hier je dois pas dater forcément le truc, au Nikon Film Festival donc elle a créé un court métrage c'est une fille brillante, tu vois c'est génération Youtube,

  • Speaker #1

    TikTok eux ils ont appris tout seul en fait les codes de l'audiovisuel et aujourd'hui il y a tout qui se mélange même on voit Kaizen au final c'est passé au cinéma, tout commence à se mélanger c'est une bonne chose il y a de la place pour tout ...

  • Speaker #0

    Tu peux mélanger tes sujets, tu peux avoir une diversité dans les gens que tu rencontres, mais le festival de Cannes, la base, le socle, c'est le cinéma. Pour une journaliste cinéma à Cannes, ça dépend dans quelle rédaction tu es. En ce qui concerne la vidéo, tu as ce côté junket avec un programme que tu vas suivre et tu enchaînes les interviews et tu enchaînes les films. Ce qui est en off-off, c'est que souvent, les journalistes cinéma voient les films à Paris, ce qui se dit pas parce que normalement tu dois voir les films au Festival de Cannes mais tu les vois pas tous c'est pour vraiment les grosses grosses sorties et aussi ta journée s'enchaîne avec il y a une année où je travaillais pour La Parisienne, donc Féminin du Parisien et c'était trop bien j'étais insider, donc vraiment je passais d'une interview cinéma avec Michel Legrand qui venait Faire du piano sur la terrasse du Palais des Festivals, avec le soir, je dis n'importe quoi, les Daft Punk qui venaient mixer sur la plage Magnum. Ça n'avait pas de sens. Et je finissais avec la séance de minuit sur la plage pour voir le film avec les gens. C'est génial. Cannes, c'est génial. C'est très dur physiquement. Mais quand tu es dans ton élément, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est cool. Tu me parlais tout à l'heure, on parlait de créateur de contenu journaliste. Moi, une question qui m'intéresse, parce que je n'ai pas forcément la réponse. J'ai quitté la télé aujourd'hui. je fais plein de choses comme toi. Je développe aussi ce côté créateur de contenu, ce côté pourquoi pas influence. Mais moi, de base, quand j'étais journaliste, on a beaucoup... Il y avait quelque chose autour de l'éthique, de travailler avec une marque, être payée pour promouvoir une marque quand on est journaliste. C'est quoi ta conception, à toi, de ce métier ? Et de ces changements ?

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que... Ce que tu viens de dire, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je pense que la création de contenu... Ça se dit aussi maintenant au journalisme. Moi, je ne suis pas anti-marque. Si tu reprends vraiment le fond du truc, les médias sont financés par des marquis. Donc, ça n'a pas trop de sens. Après, tu parlais d'éthique tout à l'heure. Il y a des choses à faire et des choses à ne pas faire. Quelle est la limite ? Par exemple, là, en ce moment, à Paris, il y a une exposition magnifique sur Agnès Varda. Agnès Varda en tant que photographe. Je suis invitée en tant que journaliste à faire la visite presse. Mais tu vois, j'ai fait un réel sur mon compte en tant que créatrice de contenu. Je ne suis pas rémunérée pour faire ça, mais je suis invitée. Quelle est la limite ? Est-ce qu'on peut dire que dans ce cas-là, parce que je suis invitée, que je crée un contenu et que je vais peut-être faire un article pour un média, dans ce cas-là, je l'ai franchi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est super intéressant parce que justement, le métier évolue avec l'évolution des médias. Et moi, par exemple, je sais que si je suis approchée par une marque de micro, par exemple, je bosse dans le podcast, j'y verrais aucun...

  • Speaker #0

    Ça a du sens.

  • Speaker #1

    Oui, ça a du sens pour moi. Et par exemple, pour le coup, même si je ne suis pas tout le temps journaliste, que j'ai aussi mon entreprise, j'ai des labos qui m'ont approchée pour faire leur podcast. Moi, j'ai refusé parce que éthiquement, ça ne va pas avec... Merci. certaines de mes valeurs ou dans ce qu'ils font. Donc j'essaye de... Je pense que c'est ça. Du cas par cas, en fait.

  • Speaker #0

    C'est du cas par cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que moi, quand j'ai débuté le journalisme, il y avait ce truc, tu vois, un peu de... Je pense que ça n'existe plus parce que les médias ont évolué. Mais c'est vrai que moi, je me suis retrouvée là-dedans et je me suis dit, waouh, comment je peux choisir avec qui je peux travailler, garder mon côté journaliste tout en développant autre chose. Parce que c'est vrai que quand on est journaliste freelance, on a besoin aussi de faire...

  • Speaker #0

    plein de choses et puis c'est pas facile de vivre que de ça moi j'ai fait pas mal de partenariats et de collaborations parce que j'ai un petit compte mais qui est très engagé et le truc c'est que en étant journaliste tu vas créer un contenu qui va être on va dire plus en l'info ou alors si je vais créer un contenu ça va être plus du lifestyle donc je vais pas vers la culture j'ai déjà fait une collab avec des cinémas, etc. Mais en fait, c'est à toi de mettre tes limites, à toi de garder ton éthique et peut-être de scinder. Je dirais, dans tout ce qu'on fait, ce qui est important, c'est de dire les choses. Si tu fais une collaboration avec une marque, il faut juste être clair avec les gens. Ça va dans le sens de la loi pour les créateurs de contenu. Tu ne vas pas aller faire promouvoir la chirurgie esthétique si tu n'as rien refait sur ton visage et si... des journalistes politiques. Ça n'a pas de sens. Après, tu peux le faire, t'es libre de le faire. Bah, quoi que non, là, on peut plus le faire. On peut pas promouvoir la chirurgie esthétique. Tu vois ? Mais il faut garder du sens. La dernière collab que j'ai faite avec Nespresso, autour d'une recette, créer une recette, c'est du lifestyle, la cuisine. J'ai adoré. Je me suis amusée. Ça a hyper bien marché. On était hyper heureuses de le faire. On l'a fait avec d'autres copines. Voilà, ça n'a aucun lien avec mon métier de journaliste culture ou avec mon métier de voix-off en pub. Quand moi, j'ai démarré en festival, je bossais pour Canal+, j'allais beaucoup avec ma caméra en festival de cinéma. Canal+, m'a laissé la chance de faire plein de sujets et de faire des voix-off aussi chez eux. Je partais en reportage, mais là, vraiment, je te parle d'un temps, on a l'impression que j'ai 110 ans.

  • Speaker #1

    Je te rassure, non.

  • Speaker #0

    Il y avait un film, c'était une comédie, je crois. Je ne me souviens plus du titre du film. avec Sophie Marceau et Pierre Richard. Grosse alchimie avec Sophie Marceau, au-delà du fait que ce soit une magnifique actrice. Grosse alchimie pendant l'interview. Et en fait, je prenais mon téléphone et je faisais des photos d'eux. J'ai jamais été cette journaliste qui va faire beaucoup de selfies avec... Les stars. La seule avec qui je fais des selfies, c'est Clémence Poésie, parce que ça a été une de mes premières interviews et je la vois souvent. Je fais quelques selfies quand ça devient vraiment des gens avec qui j'ai une petite affinité. Mais sinon, j'aimais bien faire des photos des acteurs, des actrices. Et à l'époque, en festival, je me souviendrai toujours, c'était au Festival de l'Alpe d'Huez, qui est un grand festival de comédie. Donc je prends en photo Sophie Marceau. Et là, quand je pars, on avait vraiment rigolé. Là, il y a une journaliste un peu plus âgée. qui me regarde, qui me dit « mais t'as pas honte ? » Et je lui dis « mais honte de quoi ? » Il me dit « ça fait vraiment groupie. » Je dis « bah non, c'est une photo, c'est rien. » Et en fait, aujourd'hui, ces mêmes journalistes me demandent des conseils pour prendre des photos, etc. Je l'ai jamais mal pris qu'on me dise les choses. Par contre, je l'ai mal pris qu'on me juge. Et tu vois, c'est... Au Festival de Cannes, une année, mon ex, il est photographe et il bossait dans le cinéma aussi. Enfin, il bosse toujours. Et il faisait des photoshoot et moi, je venais l'accompagner, tu sais, je prenais des petites photos off. Backstage, oui. Ouais, c'est genre ton podcast version, je faisais des petites photos. Donc, si tu remontes vraiment mon feed, il y a des photos très vieilles. D'ailleurs, pendant le shooting, il avait shooté Tarantino, je l'avais pris en photo. J'ai même une photo avec Tarantino, alors que pendant l'interview, j'étais hyper journaliste. Et j'avais pris les backstage, le côté off de son shooting avec Mathieu Amalric. Et un mois après, ils m'ont contactée et ils m'ont racheté la photo que j'avais prise avec mon téléphone pour son film, La Chambre Bleue. Et donc, début du film, il y a une photo dans le journal de lui. C'est ma photo. Ils m'ont racheté les droits. Tu vois, il n'y a pas de hasard. Il y a toujours un... Il faut suivre ses idées, il ne faut pas forcément... écouter tout le monde, accepter le jugement, comme je te disais tout à l'heure, prendre ce recul s'il est nécessaire, mais pas non plus que ce soit trop impactant. Et la création de contenu, je pense que c'est pareil. Tu peux faire des choses, tu peux faire des collaborations rémunérées avec des marques qui te semblent légitimes. Tu peux mettre au service de ces marques ta voix, ton image, ton édito. Si c'est fait avec sens et que ça te ressemble, que c'est encore une fois ton identité, go, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses... J'ai fait un épisode de podcast, justement, où je parlais que la nouvelle carte de presse, maintenant, des journalistes, c'était le nom d'abonnés.

  • Speaker #0

    Avec Caroline, non ? Oui,

  • Speaker #1

    avec Caroline Mignot. T'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'en tant que journaliste, est-ce que tu penses que ça compte que les rédactions, elles regardent ça ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #0

    J'ai plein de réponses à t'apporter sur ça, parce que mon profil, il est un peu atypique. Alors déjà, la carte de presse, c'est très peu de journalistes longs. Donc voilà, c'est la métaphore.

  • Speaker #1

    C'est imagé parce que moi, je ne l'ai jamais vue.

  • Speaker #0

    Tu ne l'as jamais vue et tu ne l'as jamais demandé ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en tant que réelle, j'étais intermédiaire du spectacle.

  • Speaker #0

    Alors là, on est encore sur un autre débat. Les statuts et ça aussi.

  • Speaker #1

    J'étais techniquement journaliste, mais les prods embauchaient en tant qu'intermédiaire du spectacle. Donc j'étais...

  • Speaker #0

    Permittante.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais considérée plutôt comme réalisatrice.

  • Speaker #0

    Ok. Je vais être 100% honnête avec toi. Il y a plein de rédactions qui m'ont contactée ou qui m'ont approchée parce que j'avais 15K, parce que je sais gérer des réseaux sociaux. Parce que ton nom peut apporter aussi. Parce que mon nom, ma voix. J'ai fait des podcasts aussi, un pour Canal+, mais pas que, aussi avec des marques où je sais que ma présence sur les réseaux sociaux était impactante. Aujourd'hui, il y a plein de photographes. les photos c'est si t'as pas un nombre de followers tu n'es pas pris par exemple pour le festival de Cannes ça s'est acté depuis plusieurs années qu'est-ce que j'en pense ? je crois qu'en fait c'est une bonne chose je vais me mettre à dos plein de journalistes je pense que rejeter les réseaux sociaux quand t'es journaliste c'est une erreur aujourd'hui les réseaux sociaux Instagram, TikTok, Snapchat Même si tu veux faire une chaîne YouTube, X, je suis moins fan. Mais bon, why not ? Aujourd'hui, les réseaux sociaux te permettent de communiquer, informer, diffuser, à classe hausse.

  • Speaker #1

    De toucher notre audience aussi, parce que quand tu vois que les jeunes, maintenant, ils ne vont plus aller regarder la télé, ils ne vont plus lire la journée. Toi, en tant que journaliste culture, tu peux aussi toucher une autre audience et des jeunes grâce à ton contenu.

  • Speaker #0

    Au-delà des jeunes ou même des plus âgés. Moi, j'ai mis ma mère sur Instagram. Elle adore, tu vois, elle gère. Je pense qu'il ne faut pas rejeter les réseaux sociaux. Ce sont des outils. Donc, ce qui me gêne plus, je vais te dire, c'est plus... le flux d'informations, le flux de choses qui circulent. Et je trouve que c'est de plus en plus difficile pour chacun et chacune de savoir où s'informer, savoir où regarder. Et que les fake news, comme tu disais, oui, il y en a. C'est de plus en plus difficile. Et je trouve que le travail de médias comme Hugo Décrypte, mais plein d'autres médias, il y a des jeunes médias culturels qui se lancent et qui réussissent bien. ces formats vidéo, ça marche. Comme il y a des médias beaucoup plus traditionnels qui à la base faisaient beaucoup de stars et des sujets très culture qui aujourd'hui vont vraiment vers le people. Je suis plus inquiète de ça où en fait à cause des réseaux sociaux, à cause de certains créateurs de contenu, youtubeurs, on va aller vers une médiatisation qui tire vers le people. La petite phrase choc, la gênance. Je pense que, par exemple, tu vois en cinéma, il ne faut pas oublier que les acteurs, les actrices, les réalisateurs, les réalisatrices viennent parler de films, on vient parler d'objets culturels. En allant vers le people, bien sûr, en ayant un Ryan Gosling ou je ne sais pas qui, un Timothée Chalamet, tu vas avoir du clic. Mais faire du clic pour faire du clic, c'est toujours la même chose qui est inquiétante. Ce n'est pas l'outil, ce n'est pas les réseaux sociaux, c'est le choix éditorial.

  • Speaker #1

    Il y a un risque d'avoir une ligne édito qui ait moins de fonds.

  • Speaker #0

    Voilà. Ça, c'est un truc qui est vraiment évident. Et tu vois, c'est le cœur de mon métier aujourd'hui quand on m'appelle pour redresser un média.

  • Speaker #1

    C'est cool quand même comme mission.

  • Speaker #0

    C'est cool. C'est bizarre aussi. Ah Steph, c'est en train de chuter.

  • Speaker #1

    Viens.

  • Speaker #0

    Tu t'épuises pendant un an et après, t'es épuisée.

  • Speaker #1

    T'es épuisée, ça fonctionne. Et puis toi, tu...

  • Speaker #0

    Ouais. Aujourd'hui, j'explique vraiment ce côté pour la base de la création de contenu. Que tu sois créatrice de contenu, créateur de contenu ou journaliste, c'est toujours la même, c'est de transmettre quelque chose. Si c'est creux, ce n'est pas intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Moi, je pense que vraiment, quand on compare création de contenu, journalisme, quelles sont les limites ? Moi, je suis plutôt... Je suis plutôt d'avis de dire que quand on a une déontologie, quand on a envie de bien faire et qu'on a envie de transmettre, c'est un peu ça le plus important. Et peu importe qui tu es, tu vois, un Gaspard G, un Hugo Descriptes, je ne sais même pas s'ils ont une carte de presse, mais on s'en fout parce que...

  • Speaker #0

    Je pense que oui.

  • Speaker #1

    ...c'est possible. Mais dans tous les cas, ils ont une envie de transmettre, ils ont une envie d'être juste. Et ce qui fait que pour moi, ils sont journalistes, peu importe qui c'est la carte de presse. C'est plus l'intention, en fait, qui compte. il y a des créateurs de contenu avec des millions de followers qui balancent des bêtises ou qui ne font pas forcément du bien à l'information. Mais il y en a qui font un super taf. Et je pense que peut-être au début des réseaux sociaux et de l'influence, les médias ont été super créatifs de tout ça. Puis on a toujours peur qu'on prenne notre place et tout. Ils veulent tout ça. Mais maintenant que ça se mélange, je pense que même les médias tradis, ils ont envie aussi d'arriver. On voit maintenant des créateurs de contenu qui vont à la radio. Louise Aubéry, Gaspard G. ça a été assez cool quand même de voir qu'au final, ils sont respectés par les médias tradis et qu'on les considère comme des journalistes.

  • Speaker #0

    Je crois que la réponse à tout ça, c'est l'enquête. De creuser. Je dis beaucoup creux, creuser. C'est vraiment, pour moi, il est là le levier. Une fille comme Sally. Même un créateur de contenu youtubeur comme Bastos, moi je regarde ses vidéos sur YouTube, et je lui avais fait un mail en disant, il l'a jamais lu je pense, Bastos, regarde, t'es journaliste en fait. Tu enquêtes. Ce truc-là de l'enquête. de creuser, de chercher de, ah il y a une info, j'appelle je prends mon téléphone, je fais un mail je me renseigne, je regarde les textes de loi, ça peut être dans n'importe quel domaine, je pense qu'il est là elle est là la bascule elle est pas sur forcément d'où tu viens voilà, et à l'inverse les journalistes qui aujourd'hui veulent être créateurs de contenu, ils ont toute leur légitimité à le devenir ou à l'être Pourquoi ils ne le sauraient pas ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense aussi, par exemple, moi, tu vois qu'ils viennent de la télé, parfois, quand on me dit « mais comment tu fais ? » ou je me dis « mais c'est tellement naturel quand tu as été réalisateur comme toi, qui as toujours tenu une caméra » . Pour moi, c'est le même métier, en fait, sauf que je suis plus libre. Mais c'est tellement... Au final, ça résume tellement le cœur de ce qu'on aime, réaliser une belle image, transmettre l'info.

  • Speaker #0

    que moi, je me suis sentie pas légitime de le faire quand j'ai commencé. Et c'est aussi pour ça, tu vois, que j'avais envie de te recevoir aujourd'hui, parce que quand ma copine m'a dit, mais regarde ce que fait Stéphanie, tu vois...

  • Speaker #1

    On va voir cette copine !

  • Speaker #0

    Je te dis pas ça pour te placer, en plus, mais tu vois, je me suis dit, oui, OK, on peut être journaliste, on peut faire la création de contenu, on peut travailler avec des marques, et ça peut être, tu vois, super éthique, super cool. Et moi, je me suis retrouvée là-dedans, me disant, OK, ça, c'est, tu vois, ce type de contenu que j'ai envie de faire et ça me ressemble, mais je ne connaissais pas de journaliste. Il y avait un peu cette double casquette que j'avais envie d'avoir.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas sans craquage, je ne te cache pas. Il y a plein de rédacs où je suis passée. La fin des expériences, c'était difficile. On te citronne le cerveau. Je ne sais pas si c'est très français de dire ça, mais...

  • Speaker #0

    On comprendrait bien l'image.

  • Speaker #1

    Tu sais, parfois, en fait, tu as tellement une image de battante, d'hyperactive, solaire. Il y a aussi un côté où... Moi, par exemple, en ce moment, j'ai fait beaucoup de voix-off, notamment en pub. J'ai bossé sur des projets plus avec des marques pour la création média. Ou alors, je me pose beaucoup de questions vers où je vais, parce qu'en fait, j'ai tellement de choses qui m'excitent. Je suis en train de me dire, est-ce que je ne reviendrai pas à l'enquête côté documentaire ? Parce que ça a été aussi un début... Deux métiers là-dedans, ça me passionne.

  • Speaker #0

    Ok. Te lancer quoi sur YouTube ?

  • Speaker #1

    Non. Plus, tu vois, retourner à mes débuts de boîte de prod pour enquêter. Ok. Mais aller loin dans l'enquête. J'avais fait ça pour M6, j'avais fait ça pour pas mal de chaînes.

  • Speaker #0

    Dans l'investigation.

  • Speaker #1

    Investigation. Je sais que je suis assez performante là-dedans, je ne l'ai jamais exploité. Tu vois, en fait, je me dis que passé 30 ans, t'es... dans une autre phase, et peut-être que passé après plus tard 40 ans, j'aurai encore un autre délire. L'incarnation vidéo, que ce soit sur YouTube ou médias, on me le propose régulièrement. J'aime tellement la voix, j'aime tellement l'image et les autres, que je sais pas si j'ai ce côté narcissique d'aller au-delà, tu vois, de vraiment me mettre en scène. J'ai des copines qui le font très bien, ça pourrait me plaire, mais c'est pas... vers ce vers quoi je rêve d'aller.

  • Speaker #0

    Ouais, après, moi, je comprends ce côté-là parce que moi, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre à l'image. Là, aujourd'hui, il y a trois caméras.

  • Speaker #1

    Parce que le off de ton podcast, c'est qu'il y a trois caméras et il y a une charmante journaliste aussi présente.

  • Speaker #0

    Mais j'ai mis beaucoup de temps et c'est pour ça que j'avais fait un épisode justement là-dessus sur l'image de moi et ce n'était pas pour raconter ma vie.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait de la peine d'ailleurs, ce que tu disais, parce que je trouve ça triste en fait. C'est vraiment le message à faire passer. Le journalisme, c'est un domaine qui est passionnant. Il faut y aller. Mais il ne faut pas toujours cesser à battre par les gens qui te parlent. Mais ça, ça vaut pour tous les domaines. Et il faut arrêter quand c'est trop dur. Et il faut prendre du temps pour soi.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que, tu vois, moi, j'avais du mal à mettre à l'image. Aujourd'hui, il y a trois caméras, mais en fait, je suis tellement animée par ce que j'ai envie de transmettre et ce qu'on disait. Moi, je trouve qu'il y a... trop en problème de désinformation, de bien choisir son média. Et en fait, ça me passionne tellement que je passe outre en me disant « Ok, s'il faut que j'incarne mon sujet ou j'incarne mes épisodes pour que ça fonctionne mieux, c'est ok. » Mais évidemment que...

  • Speaker #1

    C'est ok, regarde, on se rencontre. Et nous, on se rencontre aujourd'hui. Alors, sache un truc. Moi, quand je crée une connexion comme ça, c'est ad vitam aeternam. Tu vas me revoir. Non, je rigole pas.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'ai hâte. Et du coup, ça suit ma question.

  • Speaker #1

    est-ce que je suis déjà sortie avec un comédien ?

  • Speaker #0

    je répondrai pas à cette question Mélanie mais est-ce que c'est quoi est-ce que t'as des actus qui arrivent ou en tout cas comment tu te vois c'est quoi tes projets rêvés ?

  • Speaker #1

    en fait le problème que j'ai c'est que je suis hyper active et j'ai déjà trop travaillé donc là comme je te disais j'ai quitté un CDI pour retrouver un peu de liberté je vais voir où j'atterris j'ai aucun aucun stress sur le travail En fait, peu importe où la vie me mène, je sais que ça va me plaire et que ce choix aujourd'hui, tous les choix que je prends, je les prends avec le cœur. Parce que je suis forte là-dedans et que je ne vais pas me remettre dans une rédac. J'ai vécu au début plutôt vraiment le côté rédaction télé comme toi, lourd, des présentateurs, des rédacteurs en chef. Alors moi, je n'ai pas connu vraiment de rédactrice en chef difficile, plutôt des rédacteurs. en chef, plutôt des hommes. Ensuite, je suis passée à un stade où on m'épuisait, je travaillais trop, je n'arrivais pas à mettre de limites. maintenant je sais mettre des limites, je sais ce que je veux plus de caractère, on sait que je peux être un peu têtue dans le travail, et je suis allée vers un côté plus créatif. On crée des formats, d'où le côté on m'appelle pour des médias, pour redresser des médias, etc. Et puis après, on m'a donné beaucoup de responsabilités, donc il y a une phase vraiment management, et après il y a une phase plus stabilité, où je me suis remise dans un CDI. Puis au bout d'un an et demi, t'es à la fois fatiguée et t'as plus de challenge, bah non, en fait on va repartir vers quelque chose d'autre. Je crois que la voix off, ça sera quand même la voix, c'est ce qui restera toujours. Et je te dis, peut-être aller vers soit une rédac qui me laisse une grande liberté et où je peux créer des formats originaux en vidéo, soit peut-être de l'enquête.

  • Speaker #0

    Intéressant. Mais moi, je me tâte aussi, le documentaire, ça commence à me manquer et je me dis, tu vois, quand j'ai tout arrêté, je me suis dit, je veux plus jamais être journaliste. Maintenant, j'ai un podcast. Le podcast,

  • Speaker #1

    c'est génial parce que c'est Merci. C'est une grande liberté.

  • Speaker #0

    Oui, et ça m'a réappréhendé mon métier. Et ce qui fait qu'en ce moment, ça bouillonne et je me dis, quand même, le docu, ça...

  • Speaker #1

    Est-ce que ce n'est pas ça, la conclusion ? Être journaliste, c'est bouillonner, en fait. Si,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Mes idées.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très cool. Je me retrouve vachement... Oui,

  • Speaker #1

    alors je n'aime pas ce mot, il faut l'enlever.

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans ce que tu dis. Ce matin, j'ai eu un entretien pour une mission de freelance. Et sur mon CV, il y a un docu, le docu que j'aime beaucoup, que j'ai fait et que j'ai dû abandonner quand j'ai fait mon burn-out. C'est un docu sur la trisomie. C'est un sujet qui me tenait beaucoup à cœur, mais j'étais tellement cramée par mes expériences d'avant. Au moment où je travaille sur un projet que j'adore, j'arrive plus. Et puis, il y avait vraiment un dilemme entre une rédac horrible et un sujet super humain qui fait que ça ne matchait plus. Et donc, ce matin, quand je passe l'entretien, on me dit « Mais c'est quoi ? T'as fait ça ? Mais pourquoi t'as dit que t'as... » Je sais plus comment j'ai formé, mais on voit que j'ai pas fini le docu. Et donc, j'explique que j'ai fait un burn-out. Et du coup, il me dit « Oula, mais... »

  • Speaker #1

    Tu vois, déjà ça, on devrait pas l'expliquer. Ça fait quand même un peu partie de l'intime. Tu t'en caches pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez cool avec ça. mais c'était drôle parce qu'il me dit mais comment tu sais si tu travailles avec nous que tu vas pas refaire un burn out et je lui dis bah wow question C'était mieux dit. Oui,

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    C'était juste, OK, mais là, si on te demande de travailler...

  • Speaker #1

    L'humain n'est pas un robot. On est avec des émotions, on peut tout suiter.

  • Speaker #0

    Et je lui dis, en fait, ce burn-out a appris à me connaître. Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille, un peu comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Donc, tu as ta liberté.

  • Speaker #0

    J'ai ma liberté. Je fais beaucoup de sport, j'ai une meilleure hygiène de vie qu'avant. Bien sûr. Et aussi, je me laisse porter, tu vois, par ce qui peut arriver. Donc, quand tu dis, je verrai bien ce qui va se passer. C'est un truc, maintenant, assez libre des... toutes les opportunités qui peuvent arriver. Je sais qu'avec toute l'expérience que j'ai et qu'on a, il y a plein de trucs cool.

  • Speaker #1

    Je trouve que le podcast va bien et aussi il prend le temps. On entend beaucoup en ce moment l'hyperconnexion, la rapidité. Oui et non. C'est bien de prendre le temps, parfois aussi. La priorité dans la vie, c'est la santé. Si t'es pas bien, tu fais pas bien ton travail, ça marche pas. Vraiment, ce truc de mettre des limites, je sais plus qui m'avait dit ça, mais c'est dans le milieu des médias. Moi, j'ai eu un peu des anges, des producteurs qui ont été vachement stimulants, qui m'ont aidée à comprendre mon potentiel. Aujourd'hui, j'essaye de l'être pour plein de copains, copines. journaliste. D'ailleurs, il y a des copains que j'ai depuis dix ans qui sont toujours journalistes, comme il y en a qui ont abandonné. Il y en a beaucoup qui abandonnent. Ouais, mais en fait, le mot journaliste ne veut plus rien dire. Il faut aller avec son temps, il faut utiliser les outils qu'on a, et surtout prendre le temps de faire ce qu'on aime. Je sais que c'est pas facile, parfois, t'es un peu emprisonnée. Tu peux être emprisonné dans une rédaction, comme tu peux être emprisonné dans n'importe quel autre job, il faut enlever ce côté-là. Il faut vraiment trouver le temps de réfléchir à ce qu'on aime, ce qu'on fait, et quand on a trouvé ce moment-là, tu vois, cette espèce d'osmose... avec soi sur le journalisme, t'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Je pense aussi que quand on est aligné, il y a tout qui arrive. Les beaux projets, c'est aussi vraiment ce que je pense. En ce moment, j'ai l'impression de ne pas du tout inquiéter pour le futur en me disant que tout va bien se passer parce que je suis là où je dois être.

  • Speaker #1

    Décentrée.

  • Speaker #0

    Est-ce que si les gens qui nous écoutent ont envie de te suivre, qu'est-ce qu'ils font ? Où est-ce qu'ils vont ?

  • Speaker #1

    Instagram peut-être c'est le mieux Steph Chermont et sinon est-ce que je mérite d'être suivie par tous tes comment on dit on pourrait dire les followers à toi ouais mes followers ça se dit pas écouteurs non ? pas du tout Auditeurs, évidemment. Merci, Claudia. Auditeurs, auditrices.

  • Speaker #0

    Il faut une troisième blonde pour nous aider.

  • Speaker #1

    Sur Instagram. En fait, j'ai un compte TikTok. Moi, j'adore TikTok, mais plus côté médias. Le mien, c'est vraiment... Je mets tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Je vais te suivre. Je ne te suis pas encore sur TikTok.

  • Speaker #1

    Et si vous me suivez... Ne vous braquez pas sur tout ce qui peut déborder. J'adore les animaux. J'adore le vélo. J'adore Paris. J'adore ton chien. J'adore mon chien, ma petite chienne Lucette, qui est une star, qui est déjà passée à la télé. Oui, oui. Elle fait des campagnes et tout ça. Vraiment, ma chienne, ma star. Beaucoup. Tu vois, ça aussi, c'est un truc où je me verrais bien avoir un concept.

  • Speaker #0

    Être la manager de ton chien.

  • Speaker #1

    Ça, je le suis déjà. Non, avoir un concept avec ma chienne. Trop bien. J'avais fait, pareil pour la parisienne, des portraits de gens connus avec leur animal de compagnie. J'avais adoré, c'était génial. Ça, j'aimerais bien retrouver une connexion dans les médias avec les animaux. C'est pas la mode de parler des animaux dans les médias, mais pourtant, on les aime.

  • Speaker #0

    Sans peut-être que quand on est précoceurs, il faut se l'enlever avant que ce soit la mode.

  • Speaker #1

    Je vais lancer ça chez YouTube. Ok,

  • Speaker #0

    moi je te suivrai. Je serai la première. Merci. Et dernière question que je pose souvent, le concept de ce podcast, c'est de faire découvrir un peu les backstage des médias pour apprendre à mieux s'informer. Qui tu aimerais écouter à ces micros ?

  • Speaker #1

    Franchement, j'aimerais bien... Du coup, j'aime beaucoup, comme je te disais, Sally. Ouais. Sinon, en... En médias, pourquoi pas un présentateur, en présentatrice télé, d'avoir pas forcément quelqu'un qu'on attend à ton micro. Il y a plein de profils que j'aime bien. Après, en côté journaliste, présentateur, parce que c'est deux métiers distincts. Ça pourrait être intéressant.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très fan, par exemple, de Stéphane Bern. Puis à ce côté-là, je suis...

  • Speaker #1

    Déjà interviewé pas mal de fois, il est hyper sympa.

  • Speaker #0

    Ultra fan. Je regarde Secrets d'Histoire tous les dimanches chez moi.

  • Speaker #1

    Et tu lui as déjà proposé ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. J'aimerais bien. Et Sally, écoute, je l'ai rencontrée, elle m'a dit oui, mais j'ai toujours pas de réponse. Donc, j'espère qu'elle t'entend. J'aime bien. Mais j'adore Sally aussi.

  • Speaker #1

    Et après, en présentatrice ou présentateur, tu vois une Anne-Elisabeth Lemoyne ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Très cool. J'aimerais bien entendre à ton micro. Ok. Parce que c'est à vous. Et tu vois, c'est des émissions où toi qui viens de la télé, je pense qu'il peut y avoir une connexion entre vous. Il y a très, très longtemps, quand j'étais à la fac, je crois qu'elle travaillait, je vais dire une grosse bêtise, mais je crois qu'elle travaillait avec Fogiel. Elle y a longtemps. Et je lui avais fait une interview par mail. Elle m'avait répondu hyper gentiment. Je pense qu'elle a quand même cette fibre de... Elle aime transmettre.

  • Speaker #0

    Ok. C'est noté. Je t'enverrai l'épisode.

  • Speaker #1

    J'espère. Dis-moi si je peux t'aider à les contacter, surtout.

  • Speaker #0

    Écoute, merci à toi pour ce bel épisode, pour ce bel échange.

  • Speaker #1

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #0

    Et puis, si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à commenter, à partager. C'est important pour le podcast de soutenir la chaîne pour qu'on puisse avoir plein de beaux invités comme Stéphanie.

  • Speaker #1

    Et à te suivre sur les réseaux, ce monsieur aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Puisque maintenant, tu n'es pas que podcast, journaliste, réalisatrice, enquêtrice, tu es aussi créatrice de contenu. Exactement. Je t'ai pris ma petite voix de radio.

  • Speaker #0

    Parfait. Merci d'avoir écouté cet épisode avec Stéphanie. Tu peux la retrouver sur ses réseaux sociaux. Quant à moi, c'est Mélanie pour un nouveau média sur Instagram. Si tu as aimé cet épisode, n'hésite pas à mettre une note sur Spotify, un commentaire sur YouTube et à le partager. Ça m'aidera à recevoir des invités toujours plus inspirants. À très vite dans Je te le dis en off. Je te le ti

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