- Speaker #0
communiquer dans l'emploi, c'est l'art de se démarquer. Déjà, Facebook est jeune, c'est antinomique.
- Speaker #1
Oui, il paraît. Du coup, je pense que je suis un peu vieux. On a des applications qui existent pour ça. On va sur HelloWorks, on va sur MétéoJob, sur Indeed. Est-ce que j'ai vraiment envie de voir une offre sur les réseaux sociaux en même temps ?
- Speaker #0
Est-ce que mon métier sert à quelque chose dans l'emploi ? Est-ce qu'on va être tous condamnés un jour à faire des vidéos type TikTok pour pouvoir une offre d'emploi ? Ça va être terrible.
- Speaker #1
Joborama. Votre panorama sur l'emploi. Bonjour à toutes et à tous, ravi de vous retrouver dans un nouvel épisode de Joborama. Je suis Jonathan Gozart, recruteur indépendant, expert RH et chroniqueur média spécialisé en emploi. Joborama, c'est votre podcast dédié à l'emploi sous toutes ses formes. Ici, on analyse les tendances, on partage des conseils concrets et on donne la parole à ceux qui font avancer. le monde du travail. Aujourd'hui, on va parler communication. Pas celle qui vend des produits ou des services, mais celle qui accompagne vers l'emploi, valorise des talents, renforce la cohésion entre acteurs de l'insertion et de l'entreprise. Car oui, savoir parler emploi, c'est tout un art. Trop flou, le public ne comprend pas. Trop codé, il se sent exclu. Mal ciblé, il ne se sent pas concerné. Alors comment mieux informer les publics en recherche d'emploi ? Comment donner envie, rassurer, orienter ? simplement en adaptant les bons messages sur les bons canaux. C'est ce qu'on va voir tout de suite en 30 minutes. Un sujet qu'on n'associe pas toujours spontanément au monde du travail, et pourtant, la communication est partout. Lorsqu'elle est bien utilisée, elle peut d'ailleurs devenir un véritable levier pour l'emploi, une bonne offre d'emploi qui ne circule pas, un dispositif d'insertion qui reste inconnu, une action RH invisible. dans le monde du travail, ce n'est pas toujours ce qu'on fait qui compte, mais comment on le dit. Et dans une époque où l'information est partout, c'est peut-être ça le vrai défi, mieux informer pour mieux accompagner. Pour en parler, je suis très heureux d'accueillir Adrien Sins, chargé d'information et de communication au sein d'une structure d'insertion et d'accompagnement à l'emploi, la mission locale Norisère, on va en parler. Bonjour Adrien, et bienvenue dans Joborama.
- Speaker #0
Bonjour Jonathan, et merci de m'accueillir. Eh bien écoute,
- Speaker #1
avec plaisir, ce que je te propose dans un premier temps, c'est de nous dire en quelques mots... Ton parcours et ton rôle aujourd'hui au sein de la mission locale Norisère ?
- Speaker #0
Mon parcours, c'est ce qu'on appelle dans le jargon un parcours atypique. C'est-à-dire que je n'étais pas, a priori, pas prédestiné à travailler dans la com. Petit passage à la mission locale, parce que mes parents m'avaient dit « Oui, tu vas jusqu'à tes 18 ans à la fac et après, on verra si tu peux aller travailler ou pas. » Bon, ok, 18 ans, pile poil, petite période d'intérim, tout ça, petit boulot, j'ai brassé des cartons. J'ai brassé des radiateurs dans les étages d'un immeuble en cours de construction. Voilà, j'ai fait des trucs comme ça, une enquête de circulation. J'ai plein d'anecdotes. Mais ça, on s'en fiche un peu.
- Speaker #1
On débrasse dans la vie propre.
- Speaker #0
Voilà. Non, et en fait, ce passage à la mission locale, il m'a permis dans un premier temps de partir en art appliqué. J'ai fait une première année de BTS Design Graphique. Après ça, retour à la mission locale, bilan de compétences, petite alternance avec le groupe La Poste. Et après ça, la mission locale me dit...
- Speaker #1
Retour à la mission locale. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai. Et là, jusqu'après, il fallait trouver du travail. Et je me suis dit, mais c'est bien la mission locale, j'aime bien chercher du travail là-bas, c'est pratique parce qu'on nous aide quand même vachement. Je ne dis pas ça pour me vendre, mais voilà, la mission locale, c'est bien. Et donc,
- Speaker #1
tu fais quoi ? Qu'est-ce qui se passe à la mission locale ? Et bien voilà,
- Speaker #0
aujourd'hui, cette mission locale qui est donc, comme tu l'as très bien dit, une structure qui fait de l'accompagnement pour les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire. Je le précise puisqu'on a souvent des scolaires qui viennent nous voir. La mission locale, elle aide les jeunes, elle les accompagne. On insiste lourdement sur la notion d'accompagnement puisqu'on ne fait pas pour, on fait avec. Et moi, je suis donc chargé de communication. Je suis entré en tant que volontaire en service civique dans cette structure en janvier 2016. Après, on m'a pris en contrat aidé. J'ai fait un an de contrat aidé, puis une alternance en BTS communication, tout en restant en alternance à la mission locale. Et aujourd'hui, je ne suis pas seulement communiquant, je suis aussi tuteur des volontaires en service civique.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que tu es passé par plusieurs dispositifs toi-même d'accompagnement pour les jeunes. Donc au-delà de l'aspect, comme aujourd'hui, de ton rôle professionnel, tu peux aussi, je pense, avoir des avis sur les dispositifs qui existent. Le service civique en fait partie, donc c'est assez intéressant.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Pour bien poser les bases, Adrien, on va commencer très large. C'est quoi finalement la communication, l'information ? Déjà, est-ce qu'il y a une différence entre les deux termes ? Parce que ton poste, c'est vraiment communication-information.
- Speaker #0
Oui, alors l'intitulé du poste, en effet, c'est chargé d'information et de communication. C'est intéressant de faire la nuance entre les deux, puisque informer, c'est vraiment délivrer une information. On délivre des données de manière assez objective. Quand on est dans une démarche de communication, ce qu'on attend, c'est un feedback. C'est un retour sur l'information qu'on va donner. En fait, on veut qu'elle produise un effet. Et c'est là qu'on parle de communication. Et le terme communication, il marche qu'on parle de marketing, qu'on parle de communication interpersonnelle. C'est les mêmes leviers et c'est pour ça que c'est un thème qui englobe. pas mal de choses, que ça va être intéressant de traiter tout ça.
- Speaker #1
Par rapport à ce que tu dis, pourquoi selon toi, avant c'était plutôt deux mondes distincts, il y avait d'un côté l'emploi d'un côté la communication.
- Speaker #0
Communiquer déjà, en fait c'est impossible de ne pas communiquer je reviendrai dessus plus tard. Les techniques de communication au-delà de faire connaître son entreprise, elles vont permettre de faire connaître ses offres. De l'autre côté, nous côté quand les jeunes, on leur apprend des techniques de communication orale. Tout est communication en fait, et à partir du moment Pour reprendre mon cas de figure qui est celui d'une mission locale, notre rôle, c'est d'aider les candidats et les employeurs à entrer en communication, justement. Une structure, une petite entreprise qui ne s'est pas forcément penchée sur le sujet, en s'intéressant un petit peu à qu'est-ce que c'est que la communication ? Comment je peux mieux communiquer sur mon entreprise, sur ce qu'elle est ? On se rend compte qu'en fait, il y a plein de choses qu'on peut mettre en place.
- Speaker #1
Alors justement, je pense qu'on aura l'occasion tout au long de cette demi-heure ensemble de pouvoir un peu creuser qu'il va y avoir un lien entre emploi et communication. On va essayer de le démontrer ensemble. Je te propose justement qu'on puisse rentrer un peu plus dans le détail. C'est parti ?
- Speaker #0
C'est parti !
- Speaker #1
Souvent, quand on parle de communication, on pense tout de suite à la promotion, à l'image, à du marketing. Mais dans le champ de l'emploi, c'est bien plus que ça. Une mauvaise information, une annonce mal formulée, un message trop codé, et c'est toute une offre d'accompagnement ou une opportunité professionnelle qui passe à côté de sa cible. C'est valable aussi bien pour les structures publiques que pour les entreprises ou les recruteurs eux-mêmes. Adrien, concrètement, pourquoi est-ce que la communication... est un levier central dans le domaine de l'emploi, même si on ne la voit pas toujours.
- Speaker #0
Comme je le disais tout à l'heure, on ne peut pas ne pas communiquer. Alors ce truc, ça m'a marqué, c'est un axiome. C'est la devise de l'école de Palo Alto, un groupe de chercheurs en sciences humaines, qui part du principe qu'en fait, tout est communication, même si je suis là, face à toi, les bras croisés, et que je ne dis rien, que je ne te regarde pas, j'envoie un message, ça va susciter une réaction de ta part. Donc en fait, on ne peut pas ne pas communiquer. Donc à partir de là... C'est un levier central pour beaucoup de choses et pas seulement dans l'emploi. Ensuite, ce que je dirais, c'est que ne pas s'emparer de la communication à l'ère des réseaux sociaux où tout le monde communique, n'importe quel indépendant, mais n'importe quel particulier aussi, communique. En fait, on fait ça tout le temps. Une entreprise qui ne communique pas, elle laisse le champ libre aux autres, à ses concurrents, pour occuper un terrain où tout le monde communique. Imagine, tu as deux bars côte à côte, les deux, ils cherchent un serveur. Le candidat, il recherche un emploi. Il y en a un inexistant sur Internet. Je ne trouve pas d'informations sur ce bar. Et l'autre, on voit, en faisant une petite recherche, que l'équipe, elle a l'air de bien s'entendre. Il y a une ambiance. Et c'est ça, c'est ça, exactement. Mais sans forcément faire de vidéos de promotion, on a un extrait de 10 secondes où on voit que tout le monde s'éclate dans ce bar. Je ne vais pas réfléchir très longtemps sur lequel j'ai envie d'aller voir. Le bar qui va me donner envie, c'est celui qui a travaillé, j'imagine que c'est un thème que tu abordes pas mal, c'est la marque employeur. Et cette notion d'esprit d'équipe, cette ambiance... c'est quelque chose qui va être important pour le demandeur d'emploi. Mais ce qui va jouer, surtout sur les domaines un petit peu à tension, comme la restauration, c'est donner envie. Communiquer dans l'emploi, c'est l'art de se démarquer.
- Speaker #1
D'ailleurs, une étude que j'ai lue récemment du Défenseur des Droits, un tiers des jeunes qui recherchent un emploi, m'a déclaré ne pas connaître les dispositifs d'accompagnement vers l'emploi, pas parce qu'ils n'existent pas, mais parce que justement, ils n'ont pas entendu parler ou alors peut-être qu'ils ont mal compris leur fonctionnement. Est-ce qu'on n'est pas aujourd'hui... dans une facette en tout cas du monde de l'emploi, du monde du travail où bien communiquer vers tous les publics, c'est très important. Et est-ce que certains sont encore largement exclus, peut-être par la forme des messages, par les canaux utilisés ? Qu'est-ce que tu dirais un petit peu là-dessus ?
- Speaker #0
C'est un sujet qui est très, très intéressant. Je peux parler pour toute l'émission locale quand je dis que l'aller vers compte parce qu'en fait, on a beau y mettre les moyens, faire une belle communication, aller sur tous les canaux pour communiquer. en particulier sur les réseaux sociaux. On fait souvent l'erreur de se dire, oui, on veut toucher les jeunes, il faut être sur les réseaux sociaux, c'est là qu'ils sont les jeunes. On entend ça tout le temps. Et ce n'est pas faux.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Sauf que ce n'est jamais suffisant. Et le public jeune, d'une manière générale, il est assez difficile à atteindre. Une anecdote qui me tient à cœur, c'est que quand j'ai démarché les centres de formation pour faire mon BTS Communication, donc j'étais déjà à la mission locale pour reposer le contexte. Donc il y a un monsieur qui est venu présenter la formation, tout ça. Bon, de fil en aiguille, je signe le contrat. On me fait passer en contrat de professionnalisation. Et le monsieur, je me rappelle, il me regarde et me dit « Vous nous raconterez ? Parce que nous, le public jeune, ça reste une énigme. » Ce qui est assez intéressant, c'est que moi, j'avais besoin d'eux. Donc, je suis allé chercher l'information. Je l'ai trouvé tout seul, ce centre de formation. Mais ça restait une énigme pour eux d'aller trouver ce public jeune. Et je me suis rendu compte au fil des années, bon, ça fait quand même plus de huit ans que je suis à la mission locale, qu'en effet, le public jeune, il est volatile. Pas sur les réseaux sociaux pour entendre parler d'emploi.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est-à-dire que parfois, c'est intéressant ce que tu dis, tu dis, je pense que pour bien communiquer pour les jeunes, il faut aller vers les réseaux sociaux. Mais finalement, un jeune qui rechercherait des informations sur l'emploi, est-ce qu'il va vraiment sur les réseaux sociaux pour s'informer sur ça ? Il est aussi en capacité d'aller sur Internet avec son téléphone, comme tout le monde, sur un site. Voilà, on voit ces réseaux sociaux comme un peu le modèle miracle, mais ce n'est pas ça.
- Speaker #0
Non, mais c'est vrai qu'il ne faut pas se dire, bon ben voilà, j'ai ma page Facebook, c'est suffisant. Bon déjà, Facebook et jeunes, c'est bon, c'est antinomique maintenant.
- Speaker #1
Ouais, il paraît. Du coup, je pense que je suis un peu vieux.
- Speaker #0
Pour l'étude dont tu as parlé, là, du défenseur des droits, c'est surtout qu'après la crise Covid, il y a eu le plan Un jeune, une solution, dont les missions locales sont partie prenante. On a un moteur de recherche de quelle est la structure la plus adaptée pour notre besoin sur ce site. On a une interface, il y a même une boussole qui sert à savoir à quelles aides on a le droit en fonction de notre situation. Donc c'est un site qui est super. Sauf que, qu'est-ce qu'on voit ? C'est que le chômage, il a reculé de 1,2 point depuis l'avant-crise Covid. Sauf qu'on était toujours à 20% chez les jeunes. Et là, je te parle de chiffres qui sont super récents. Quand on parle d'allées verts, en fait, on parle des invisibles. C'est ce public qui a droit à ces aides. On a des outils, on a des plateformes pour accéder à ces aides. Sauf que les invisibles, on ne les trouve pas. Ils n'apparaissent nulle part. Et aujourd'hui, on a beau communiquer partout, avoir un site internet, des comptes sur tous les réseaux sociaux qui existent, ils ne vont pas venir à nous. Donc, il y a cette nécessité d'aller les chercher. Et je parle notamment pour les structures qui font de l'accompagnement. Il y a la nécessité aujourd'hui de mettre les moyens humains, mais vraiment d'aller sur le terrain, d'aller les voir et d'amener les choses petit à petit, puisque ce n'est pas seulement géographique, c'est aussi un cheminement à faire pour être prêt à l'emploi. Et ça, on s'en est rendu compte assez vite. Il y a un fossé qui s'est créé depuis la crise Covid et les jeunes, pas seulement ce besoin de trouver du travail, ils ont souvent ce besoin qu'on les comprenne, qu'on prenne le temps de les accompagner et d'aborder tous les sujets qui vont les bloquer avant d'accéder à l'emploi. Et ça, c'est sûr, ce n'est pas une campagne Facebook qui va faire la différence.
- Speaker #1
Justement, trouver un emploi, accéder au monde du travail, ça passe souvent par une offre d'emploi. Dans mon métier, je suis directement concerné. On croit parfois bien faire, mais le message n'y passe pas toujours. On communique, mais des fois, personne ne se sent concerné derrière. Dans ton quotidien, quelles sont les erreurs les plus fréquentes que tu peux observer, que ce soit dans la communication d'un recruteur, d'une entreprise, ou vous, par exemple, à la mission locale, en termes de structure d'accompagnement ?
- Speaker #0
Vrai mystère quand même, toutes ces offres d'emploi qu'on rédige à fond et puis qui touchent personne alors qu'on se dit quand même. Sur Facebook, j'ai comparé quelques offres d'emploi qui circulent dans des groupes. Et en fait, une offre mal rédigée, une offre où tout y est, un poste super attractif, un poste sur un métier en tension qui du coup a plus de mal à recruter. Les offres, elles circulent pareil. pas plus d'audience d'un côté ou de l'autre. Et je me suis arraché les cheveux, je me suis dit, mais en fait, est-ce que je sers à quelque chose ? Est-ce que mon métier sert à quelque chose dans l'emploi ?
- Speaker #1
C'est-à-dire finalement, une offre qui serait un peu écrite de manière bateau et une offre qui est avec une super com derrière, super bien écrite, super poste, le même audience.
- Speaker #0
Oui, qu'on mette des photos, qu'on ne mette pas de photos, c'est terrible, c'est assez impressionnant. Tout ça pour dire que les offres d'emploi, quand on les communique sur les réseaux sociaux, je n'ai pas l'impression qu'il y ait vraiment une règle. Il n'y a pas le truc qui va faire que ça va circuler. Ce qui va marcher, c'est le réseau. C'est de le faire partager par les personnes concernées.
- Speaker #1
Après, j'ai envie de dire, moi, si je prends mon exemple, à l'époque où je recherchais du boulot, quand je me connectais sur les réseaux sociaux, c'était le soir, c'était pour débrancher mon cerveau. Est-ce que j'ai vraiment envie de lire une offre d'emploi ? On a des applications qui existent pour ça. On va sur HelloWorks, on va sur MétéoJob, sur Indeed. Est-ce que j'ai vraiment envie de voir une offre sur les réseaux sociaux en même temps ?
- Speaker #0
Non, je suis d'accord. Et dans tes questions, tu me parlais aussi des erreurs des erreurs dans la communication d'un recruteur. Je dirais quand même que l'erreur à ne pas faire, c'est ne pas prendre le temps de rédiger son offre. Là, si on parle de petites entreprises qui n'ont pas vraiment déjà beaucoup de temps à consacrer à ça, s'il manque des informations dans l'offre, soit les gens vont poser des questions en commentaire et vous allez faire de l'engagement dessus et ce sera super visible. Super. Si ça ne marche pas, vous allez perdre du temps à répondre à des questions. L'autre partie, c'est l'aspect légal. Pour publier une offre, il y a quand même... des tas d'informations qui doivent figurer dessus.
- Speaker #1
Oui, par exemple, le fameux H slash F, homme-femme, on peut faire discrimination là-dessus. Là, de plus en plus, et d'ailleurs ça va arriver, on va avoir la rémunération qui va être obligatoire d'être mentionnée sur une offre. On a tout un tas de la localisation, ce genre de choses, effectivement.
- Speaker #0
Après, quand on publie sur les réseaux sociaux, j'ai l'impression que c'est peut-être moins exigeant. Mais à partir du moment où l'offre est publiée sur un site internet, c'est important que ce soit bien renseigné. L'autre erreur, ce serait de communiquer que sur ces offres. Vous parlez tout à l'heure de marque employeur. Communiquez aussi sur la vie de votre entreprise, sur ses services, sur ses valeurs. En fait, déjà, ce sera tout bénef puisque vous trouverez peut-être des clients sur un malentendu. Mais le candidat qui cherche un emploi et qui va tomber sur votre offre et qui ne trouve rien d'autre que cette offre quand il va s'intéresser à votre entreprise, pour peu que vous ayez des concurrents qui fassent un petit peu mieux, entre guillemets, qui soient un peu plus démonstratifs.
- Speaker #1
Et vous ramassez la mise.
- Speaker #0
Voilà, on va plus s'intéresser à ces entreprises-là.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous partager un exemple d'action de communication que tu as menée ou observée et qui a vraiment eu un effet concret sur l'accès à l'emploi ?
- Speaker #0
En fait, moi le premier truc auquel je pense en action de com' qui est vraiment un effet sur l'emploi, c'est un recruteur qui participe à un salon, tout simplement. C'est de l'investissement humain, c'est des vrais échanges, c'est aller sur le terrain à la rencontre des demandeurs d'emploi. Ça c'est une action de com' qui fonctionne. Il n'y a pas longtemps, on a fait les buts de l'emploi, c'est une action qu'on fait tous les ans. Ça consiste à mettre sur le terrain de sport et autour d'activités ludiques des recruteurs et des jeunes demandeurs d'emploi. Et en fait, ils ont des temps d'échange, ils jouent à des jeux. Ça s'est fait du Mario Kart comme ça. C'était assez rigolo à voir. Il y a même eu un blind test.
- Speaker #1
Mais finalement, on crée du lien en fait comme ça. On crée des vraies relations. Et c'est vrai que c'est assez intéressant ce que tu mets en évidence, c'est-à-dire communication, communiquer. Et pourquoi communiquer que de manière digitale ? Ça peut aussi être une bonne com, ça peut être du face-à-face, de l'humain.
- Speaker #0
complètement et pour en revenir au but de l'emploi, c'est ça en fait, c'est de mettre toutes ces personnes ensemble qui ont le même but en fait, leur but c'est de travailler ensemble. Là ça a déclenché des mises en relation, ça a déclenché de l'emploi, donc en effet ça se prête peut-être pas à tous les secteurs de participer à ce type d'action, mais pour moi c'est une vraie action, c'est du terrain. Après si tu veux parler de communication, oui on a une affiche à l'arrière d'un bus qui circule depuis deux ans et on a vu que ça a augmenté le trafic sur notre site internet. derrière, ce qui se passe après l'inscription est quand même difficilement quantifiable. Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Pourquoi certaines actions qu'on met en place, de savoir de quelle source provient l'augmentation de visibilité. Est-ce que c'est l'affiche ? Est-ce que c'est le poste internet ? Est-ce que c'est le kakémono dans un forum ? C'est compliqué à savoir, effectivement. C'est ça. On aborde, là, je trouve intéressant, différents leviers, différents enjeux de la communication. On oublie souvent aussi que la com, ce n'est pas seulement ce qu'on dit aux autres, c'est aussi ce qu'on s'autorise. à dire de soi, et là on va rentrer sur un aspect un peu plus philosophique, mais dans l'emploi c'est fondamental puisque combien de fois on entend je ne sais pas me vendre et c'est juste que beaucoup de personnes n'ont tout simplement pas les mots pour raconter ce qu'elles savent faire. Est-ce que selon toi la communication peut aussi servir à valoriser les compétences, les parcours, et justement à redonner un peu de fierté et de confiance à des personnes qui sont dans le doute.
- Speaker #0
Je sais pas me vendre. C'est le problème numéro un des jeunes, parce qu'ils pensent souvent n'avoir aucune compétence, aucun réseau. Donc j'apprécie beaucoup que tu pointes du doigt ce problème-là. De tout temps, en fait, ça a toujours été le problème. Et des fois, c'est juste trouver le langage, trouver les bons mots pour se mettre en avant. Et après, il faut oser se mettre en avant. Alors oui, là, c'est compliqué. Tu parles à quelqu'un qui a un gros syndrome de l'imposteur. Côté candidat, il y a un gros travail à faire là-dessus. Et si on met en place des ateliers confiance en soi, on a une intervenante qui fait du théâtre d'improvisation. Il faut trouver des leviers.
- Speaker #1
Des pieds détournés qui vont amener à essayer de se valoriser soi-même, d'amener à l'objectif sans que ça soit vraiment visible le démarrage.
- Speaker #0
Complètement. Ce qu'on aime beaucoup aussi, c'est valoriser les jeunes sur ce qu'ils font en dehors de l'emploi. Une pratique artistique, un sport. En fait, c'est des tas de choses qui apportent. plein de compétences qu'on appelle compétences transversales. En fait, c'est super important de faire prendre conscience aux gens, des fois, qu'en fait, ils ont des tas de choses à valoriser, des tas de choses à raconter.
- Speaker #1
Alors, on est 100% face, 100% d'accord. C'est régulièrement ce que je communique aux jeunes que j'accompagne ou quand j'interviens dans des collèges et des lycées sur les sujets d'emploi. Essayer de faire comprendre qu'il y a des choses à valoriser et notamment ces fameuses compétences transférables. on reparlera. Ce qu'on perçoit dans tout ça, en tout cas ce que je perçois, peut-être que nos auditeurs aussi, je l'espère en tout cas, c'est que la communication, quand elle est bien pensée, c'est vraiment un outil d'inclusion, de valorisation, d'activation. C'est pas qu'un habillage, c'est vraiment, et ça doit être un levier opérationnel. Avant de passer à la suite, si tu devais résumer en une phrase, ce qu'une communication bien construite change dans l'emploi.
- Speaker #0
Quand on se comprend, tout va plus vite, et tout est plus simple.
- Speaker #1
Parfait. Et bien justement, maintenant, on va essayer de démontrer que... tout est plus simple quand on se comprend et voir ensemble comment bien communiquer quand on parle emploi. Aujourd'hui, on ne peut plus se contenter d'un flyer sur un comptoir ou d'un email impersonnel envoyé en masse. On l'a vu dans la première partie de cet épisode. L'information est partout. La concurrence pour capter l'attention est féroce. Donc, quand on parle emploi, accompagnement, recrutement, il ne suffit plus d'informer. Il faut aussi susciter l'envie, créer une connexion. Donner envie d'agir. Adrien, quand on veut promouvoir une action d'emploi, un événement, un dispositif, comment on choisit les bons canaux de diffusion ?
- Speaker #0
Le choix des canaux, il se fait en priorité sur la cible, c'est-à-dire qui je cherche. Et en fonction des préférences de cette cible, on va préférer certains canaux de diffusion.
- Speaker #1
C'est une intuition ou c'est des critères concrets derrière ?
- Speaker #0
Alors, il y a des études. Quand même, qui permettent de savoir les habitudes de consommation de la cible, par exemple. Aujourd'hui, on sait que les jeunes, niveau réseaux sociaux, ils préfèrent TikTok et Instagram que Facebook. Bon, ça, c'est les études qui permettent de le savoir. Moi aussi, je vais faire un tour dans les stats de la mission locale sur Facebook. Pareil, je constate que le public 16-25 a quasiment disparu. Donc, ça va être surtout ça qui va définir des critères. Mais en fait, il n'y a pas que la cible, il y a aussi les cibles relais. typiquement le parent d'un jeune qui n'est pas sur Facebook. Le parent, il est là. Le grand-parent, il est là, des fois. Ce sont ces personnes que je vais essayer de toucher tout simplement. Donc moi, j'ai tendance à pratiquer le tout azimut à la mission locale. On essaye d'être présent sur le plus de réseaux sociaux possible. Très clairement, les réseaux sociaux, c'est ce qu'il y a de moins cher. Ça demande du temps, surtout. Mais au moins, ça permet d'avoir une présence. Et enfin, en fonction du message qu'on a à transmettre, ça peut définir aussi d'autres canaux. Un message qui tient en quelques lignes, des fois, on fait appel aux communes pour qu'elles le diffusent sur leurs panneaux lumineux.
- Speaker #1
En fait, c'est-à-dire, si je comprends bien le message que tu as essayé de nous faire passer, c'est aussi qu'on se met en tête une cible qu'on veut atteindre, mais peut-être que pour l'atteindre, on ne va pas l'atteindre directement, mais par l'intermédiaire de quelqu'un. D'où l'intérêt de communiquer un peu de manière large.
- Speaker #0
C'est ça, en fait, il y a beaucoup d'objectifs dans la communication, et la cible principale, quand on parle d'un sujet qui potentiellement va changer la vie de la personne, Il ne faut pas négliger les cibles relais, puisqu'en fait, c'est les personnes les plus susceptibles d'avoir envie de rendre service. Et les parents d'un jeune qui est en galère depuis trois mois, il n'y a rien de mieux comme cible relais, puisque c'est eux qui vont être à l'affût de cette offre d'emploi, qui vont la partager, qui vont dire aux jeunes, vas-y, postule. Et en fait, ça, c'est des leviers qui sont surpuissants.
- Speaker #1
On a été amené, depuis le début de cet épisode, à parler beaucoup de réseaux sociaux. Et je pense qu'aujourd'hui, forcément, c'est un incontournable. J'aimerais qu'on clôture vraiment sur le sujet, en te demandant, voilà, est-ce que... Pour toi, c'est vraiment une solution ? Aujourd'hui, quasiment universelle, ces réseaux sociaux, ou est-ce qu'il faut quand même rester un peu prudent ?
- Speaker #0
Incontournable, oui. Universel, non. Je suis d'accord avec ta formulation de rester prudent, puisqu'on a d'une part les algorithmes qui évoluent à une vitesse phénoménale. J'ai connu une époque où on pouvait publier une offre d'emploi sur Facebook. N'importe quel réseau social, du jour au lendemain, peut changer sa politique et décider que ce qui marche, c'est les photos. Là, pour l'instant, on arrive à publier des visuels avec du texte sur Instagram, mais on voit très bien que l'algorithme ne met pas en avant ces publications-là. Donc, est-ce qu'on va être tous condamnés un jour à faire des vidéos type TikTok pour promouvoir une offre d'emploi ? Ça va être terrible, on va être saturés de vidéos dans tous les sens. Non, les réseaux sociaux ne pensent pas qu'ils soient prévus pour ça, à part LinkedIn. Voilà, il faut être prudent. C'est vrai que je disais que ça coûte... de pas trop cher, mais en fait, niveau temps de travail, c'est terrible.
- Speaker #1
Il y a une autre question essentielle quand on parle communication, en tout cas, je trouve, c'est l'adhésion. Le sujet de l'adhésion, parce que bien communiquer, ce n'est pas juste transmettre une information, c'est vraiment créer une émotion, un sentiment de proximité, voire de fierté, parfois. Et ça, c'est particulièrement important dans les parcours d'insertion ou dans les politiques RH de manière générale. À ton avis, comment on passe d'une communication qui informe à une communication vraiment... qui mobilise ? Comment on crée ce lien qui donne envie de faire le pas, de venir, de s'impliquer ?
- Speaker #0
C'est un sujet, c'est très très difficile et je suis abonné à tellement de comptes qui te disent oui, pour faire de l'engagement, il faut faire ci, il faut faire ça. On ne vend pas un produit brillant qui est super cool, que tout le monde veut s'arracher. On est sur de l'emploi. C'est difficile de rendre ça, de lui donner un habillage vraiment super attractif. Nous, le problème en plus qu'on a quand on est structure d'accompagnement, comme la mission locale, c'est que notre objectif sous-jacent, c'est quand même que le public qui va venir jusqu'à nous, il n'est plus besoin de nous. Donc on ne peut pas avoir cette adhésion. Mais un jeune qui a besoin d'un travail, j'espère que l'année prochaine, il ne sera plus là à la recherche d'un travail. Donc forcément, tous ces jeunes qui s'abonnent à mes réseaux sociaux aujourd'hui, un jour, ils vont...
- Speaker #1
Ils n'ont plus besoin de moi.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
C'est encore mieux. Ça veut dire que finalement, tu as réussi ta mission.
- Speaker #0
Sauf qu'ils arrêtent d'interagir avec mes publications. Et à cause de ça, l'algorithme, il se dit que je ne suis plus intéressant. J'ai plusieurs conseils quand même autour de ça. Ce qui marche, c'est d'essayer des choses. C'est de varier les contenus et d'essayer d'analyser, de voir ce qui marche le mieux. On corrige, on réessaye. Et on répète ça jusqu'à ce qu'on trouve la bonne formule. L'autre chose qui est pas mal à essayer, c'est de raconter des histoires. Et pour ça, quand on fait de l'accompagnement, c'est assez intéressant d'interviewer. Dove Tilly. Voilà, le fameux Dove Tilly. Mais oui, raconter des histoires, faire du témoignage, ça, ça en dit long en fait, et ça fait parler les bénéficiaires. Et c'est eux qui portent le message avec le plus d'efficacité finalement. puisqu'ils sont là, avec leur visage, ils vous disent ça marche. L'autre chose qui peut marcher et attester pour créer de l'engagement, c'est aussi quand on a une idée, quand on a une publication, une affiche, quelque chose à faire, c'est avant de le publier, de le tester sur des personnes qui correspondent au public, donc a priori les bénéficiaires qu'on a déjà.
- Speaker #1
L'idée c'est d'être aussi perçu comme accessible, utile, humain, mais ça demande un vrai travail de fond, en tout cas c'est ce que tu es en train de nous expliquer.
- Speaker #0
C'est ça ou euh... En allant moins dans le travail de fond, il y a un autre exemple que je peux donner. C'est qu'on a un grand écart entre les employeurs saisonniers qui recrutent, point, et les employeurs saisonniers qui recrutent avec des possibilités de logement sur place.
- Speaker #1
Et oui.
- Speaker #0
Donc, c'est un investissement, mais j'ai entendu des groupements d'employeurs qui sont concurrents les uns les autres, mais qui financent des logements. Ils se mettent ensemble pour financer un logement pour les saisonniers. Et ça, ça fonctionne. Ça permet d'avoir des gens qui s'intéressent parce que... il y a moins de contraintes.
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'au-delà, en tout cas dans l'emploi, de donner une image cohérente et crédible à une offre, il faut aussi rassurer parfois le candidat. C'est ça. Rassurer, proposer, attirer. Typiquement, le logement qui est quand même une question assez fondamentale. Ça peut permettre de rendre plus virale une communication où il n'y aurait pas de proposition de logement. Moi, tu vois, j'ai l'impression aussi parfois qu'en communication, pour rendre plus d'impact, on se sent obligé de créer un lien qui n'existe pas avec la personne. Je te précise ma pensée, je pense au tutoiement. Souvent, on voit des offres d'emploi ou des postes. Ouais, ça te dit de rejoindre notre équipe. Moi, ça m'a toujours un peu heurté, ce tutoiement. Je ne sais pas ce que tu en penses, que c'est une bonne méthode ou pas.
- Speaker #0
Non, c'est curieux. Surtout, nous, en mission locale, on a tout un travail qui consiste à éduquer les jeunes au monde de l'entreprise et on ne va pas les tutoyer comme ça de prime abord. Peut-être qu'il y a des structures qui peuvent se permettre de tutoyer des entreprises qui sont vraiment très jeunes. C'est ce qu'elles ont envie de renvoyer aussi, c'est cette notion de proximité. Et se montrer accessible, c'est aussi nécessaire quelquefois, justement pour lever les leviers, lever les freins. Mais ça, ce tutoiement, il peut bloquer certains. Et des fois, on entend des histoires de personnes qui se sont retrouvées dans des structures où ça partait en grands éclats de rire. en grand « Waouh ! Bravo ! » et ça applaudissait dans tous les sens dans un groupe de commerciaux qui venaient de signer un contrat. Donc ça, c'est une ambiance qu'on peut retranscrire au moment de l'offre d'emploi. Si on ne le fait pas, peut-être qu'on va avoir une mauvaise surprise au moment de prendre les postes.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai qu'en fait, tout est une question de dosage. En tout cas, avec parcimonie, j'allais dire, il faut vraiment qu'il y ait un objectif derrière. Si c'est juste pour attirer du candidat, à éviter. Donc en communication, on l'a vu, parfois, on a envie d'atteindre des objectifs. Donc c'est finalement la question de l'impact. C'est facile de mesurer l'impact d'une vente en un clic. On peut avoir des données très précises. Finalement, la communication, savoir d'où la personne arrive, par quel biais de communication elle a été la plus réceptive, ce n'est pas toujours facile. Toi, c'est vraiment ton travail au quotidien. Comment tu évalues très concrètement l'efficacité de ton action de communication ? Est-ce que tu as des indicateurs que tu suis ?
- Speaker #0
Comme tu dis, c'est très difficile d'évaluer des résultats sur une question aussi vaste que l'emploi. En plus, nous, on est relais. Les chiffres, ils sont très, très, très nébuleux par rapport à ça. Pour résumer mon activité sur les réseaux sociaux, Tout ce que je fais, c'est pour faire exister la structure et pour la rendre la plus visible, pour faire en sorte que son image soit cohérente avec le service qu'elle propose. J'ai pris mon poste en mode youtubeur. Voilà, je fais des vidéos, je présente les offres, je présente les services, je donne des conseils. Pour moi, c'est cette cohérence là que j'ai créée. Et en fait, en faisant de la vidéo, j'augmente mon audience et j'ai ce qu'on appelle une stratégie de contenu. Si mes audiences, elles grimpent, mon objectif, il est atteint. Donc à partir de là, il y a des tableaux de bord qui existent sur tous les réseaux sociaux. Vous avez la Meta Business Suite pour suivre Instagram et Facebook par exemple. Vous avez toutes les statistiques au même endroit. Donc en fait, ce qu'il faut suivre, c'est un peu réseau social par réseau social. Qu'est-ce qui me permet de savoir que ça fonctionne ? Mais des fois, je publie une vidéo qui floppe complètement. Des fois, je publie une vidéo qui parle du fait qu'on s'est fait pirater et elle explose tous les compteurs et je suis un peu vexé.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Ce n'est pas forcément les messages qu'on s'attend qui fonctionnent. C'est tout le mystère. consommation qu'on a de la communication courte. En tout cas, j'espère qu'on aura donné des clés pour mieux appréhender cette communication, mais c'est pas un sujet évident. Je pense que c'est un petit peu la leçon à retenir.
- Speaker #0
C'est ça, c'est la leçon à retenir. Et l'autre leçon à retenir, c'est ne pensez pas que la communication est omnipotente. Faites du bon travail qui va donner envie de parler de vous et nous typiquement quand on fait des études tous les ans on a une étude au niveau national sur toutes les missions locales on fait un sondage, il y a une petite ligne sur comment vous nous avez connus et les réseaux sociaux mais c'est infime en fait c'est le bouche à oreille qui marche le mieux et en matière d'emploi je pense pouvoir dire que c'est exactement la même chose Dans chaque épisode de Joborama, il y a un moment où on se parle franchement, et c'est maintenant. Est-ce que la communication dans l'emploi n'est pas parfois qu'une illusion ? Parce que soyons honnêtes, on investit dans des campagnes, on poste sur LinkedIn, on affiche des grandes valeurs sur des plaquettes, mais dans les faits, combien de messages tombent à côté ? Combien de dispositifs sont inconnus des premiers concernés ? Et surtout, à force de vouloir tout communiquer, est-ce qu'on ne rend pas flou, trop institutionnel ? Adrien ? Est-ce que tu penses qu'on communique parfois pour se rassurer en disant c'est bon, j'ai fait ma com plus que pour agir ou avoir un résultat concret ?
- Speaker #1
Je pense surtout qu'on communique parfois pour se sentir exister. Mais en le faisant, on se rend de toute façon un peu plus visible. Donc je pense que quoi qu'il en soit, on a communiqué, quelqu'un a entendu le message, j'espère. Donc oui, ça peut être se rassurer puisque voilà, imaginons, on a monté une action, ça nous a pris trois mois de monter une action et le public n'est pas là le jour J. comment on va transformer cette action ? On va peut-être faire des interviews, on va rencontrer des professionnels, on va transformer ce temps en un échange entre partenaires. On peut toujours tirer du positif de ce qu'on a fait, mais l'objectif initial n'était pas atteint.
- Speaker #0
Il y a un autre sujet qui est très lié à ce qu'on vient de dire et qui est parfois un peu sensible, c'est la fameuse langue de bois. Quand on parle emploi, on entend des phrases comme valoriser les compétences transversales, accompagner vers l'autonomie professionnelle. Mais est-ce que les gens comprennent vraiment ? que ça veut dire et surtout, est-ce qu'on ne finit pas par exclure ceux qui maîtrisent déjà ces codes en se disant, ben voilà, c'est bon, moi je suis déjà au courant de ça, je passe à autre chose. Est-ce qu'on a pas un problème de jargon dans la communication emploi ?
- Speaker #1
Et c'est vrai que cette histoire de jargon, c'est quelque chose. Après, en communication, un des premiers trucs qu'on nous a appris, encore une fois, c'est qu'il faut des références communes. Les gens se comprennent s'ils parlent le même langage. Ça paraît assez évident. Dans le jargon de la communication emploi, on a tout un travail de vulgarisation à faire. que je fais moi dans la stratégie de contenu de la mission locale. Comme tu dis, valoriser les compétences transversales, oulala, mais moi tu me dis ça, ben oui, oui, oui, je vois tout à fait de quoi tu parles. Mais un jeune, imaginons qu'à 18 ans, qui sort de son bac, qui débarque comme ça sur le marché de l'emploi, qui a fait un petit CV comme ça, qui ne savait pas trop quoi mettre dedans, valoriser les compétences transversales, qu'est-ce que ça veut dire valoriser ? Qu'est-ce que c'est qu'une compétence ? Ça, c'est un terme à vulgariser,
- Speaker #0
la compétence transversale. Déjà dans les habits.
- Speaker #1
Et là, vous avez un entrepreneur qui débarque et qui vous parle de soft skills. Là, c'est vrai qu'on a parfois un petit souci à se faire comprendre, je pense.
- Speaker #0
Alors moi, j'ai une solution à tout ça. Quand on maîtrise pas ces termes, c'est d'écouter Joborama. Parce que tout ça, on l'aborde.
- Speaker #1
Ou regarder les vidéos de l'émission locale.
- Speaker #0
Voilà, c'est parfait. Exactement. Vous aurez des réponses à vos questions.
- Speaker #1
Mais voilà, travailler sur ces sujets. Avec le public, c'est aussi de l'inclusion. Là, on a un contexte, on a un langage. Je pense qu'on a tout à gagner à aider les gens à parler le même langage pour s'intégrer.
- Speaker #0
Constructure dit qu'elles veulent aller vers tous les publics, qu'elles prônent l'égalité d'accès. Mais les campagnes de com sont souvent conçues pour ceux qui sont déjà dans la boucle, le cercle d'abonnés, déjà connectés, déjà informés. Parfois, on a l'impression que ça s'arrête là où la complexité commence. Est-ce que tu trouves qu'on communique vraiment pour tous les publics ? Ou est-ce qu'on a encore des angles morts ? dans la manière de faire.
- Speaker #1
On a de gros angles morts et c'est pas pour rien que je te parlais tout à l'heure des invisibles. En fait, aller sur le terrain, c'est prendre un véhicule, aller dans les villages. Mais c'est un effort à faire et c'est ces jeunes-là qu'il ne faut pas laisser sur le côté. Quand on communique, si on se contente d'un travail de chargé de communication, quand bien même on aurait les moyens de faire de la pub, déjà, il faudrait des sommes d'argent faramineuses pour toucher tous les publics et on n'a aucune certitude que le message soit entendu.
- Speaker #0
En tout cas, la communication dans l'emploi, ce n'est pas un vernis, c'est vraiment un outil puissant quand il est bien utilisé, justement à condition qu'il soit utilisé avec sincérité, clarté, courage parfois, et ça demande un peu plus qu'un beau visuel ou une baseline accrocheuse. Ce qu'on comprend dans tout ça, c'est qu'une bonne com, ce n'est pas du luxe, ce n'est pas de la poudre aux yeux, c'est plutôt un outil d'accès, d'inclusion et de performance sociale, si justement on veut vraiment rapprocher les mondes de l'accompagnement, de l'entreprise, des chercheurs d'emploi. il faut parler le même langage au bon moment, avec les bons canaux. Que tu aurais un dernier message à faire passer à ceux qui travaillent dans la communication, ou pas d'ailleurs, mais en tout cas les personnes qui veulent avoir un impact sur le terrain de l'emploi ?
- Speaker #1
Mon message, c'est bon courage déjà. En vérité, faites surtout de votre mieux, parce que les effets d'une bonne communication sont assez difficilement quantifiables. Et surtout, c'est un travail de longue haleine. Et on ne peut pas s'appuyer que sur le communicant. Il y a vraiment besoin du relais des équipes, du relais des parents, du relais des proches. des personnes que vous cherchez à toucher. Si vous voulez faire bouger les choses, s'il y a un concept à retenir, c'est l'authenticité. Soyez... visible, soyez lisible, soyez vous-même.
- Speaker #0
Le message est passé. On espère que vous en savez un petit peu plus maintenant sur la communication. Essayez, testez, faites de votre mieux et puis il n'y a pas de raison que vous n'arriviez pas à toucher votre public cible. En tout cas, merci Adrien, sincèrement, à tous ces éclairages et puis à bientôt dans Joborama.
- Speaker #1
A bientôt.
- Speaker #0
Vous l'aurez donc. compris, une fois bien maîtrisé et bien utilisé, la communication peut être un véritable levier d'accès à l'emploi, de valorisation des compétences et de transformation des pratiques professionnelles. Communiquer, oui, mais communiquer surtout mieux pour donner envie, susciter l'intérêt, car dans la grande majorité des cas, c'est votre simplicité et votre authenticité qui feront la différence. C'était le dernier épisode de Joborama de cette saison 1. Je vous retrouve début septembre. pour le début de la saison 2. En attendant, n'hésitez pas à vous abonner et à mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et Spotify. C'était Joborama, votre panorama sur l'emploi.