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#16 [ITW] - Sabrina Lemaréchal : Construire une entreprise durable et humaine-Fondatrice de Demisel cover
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JUNKO - Évolution, transition pro et reconversion

#16 [ITW] - Sabrina Lemaréchal : Construire une entreprise durable et humaine-Fondatrice de Demisel

#16 [ITW] - Sabrina Lemaréchal : Construire une entreprise durable et humaine-Fondatrice de Demisel

51min |13/11/2025
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51min |13/11/2025
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Description

Aujourd’hui, je reçois Sabrina Lemaréchal, fondatrice de DEMISEL, une marque de bijoux écoresponsable née à Barcelone en 2007 et aujourd’hui bien ancrée dans le paysage français.


Si DEMISEL est aujourd’hui reconnue, c’est avant tout l’histoire de Sabrina qui retient l’attention. Son parcours incarne le mouvement, la cohérence et l’exigence d’un projet qui grandit sans renier ses valeurs.


Docteure en chirurgie dentaire et enseignante à la faculté, Sabrina a longtemps mené une carrière qu’elle maîtrisait parfaitement. En parallèle, la création de bijoux s’installe peu à peu dans son quotidien, d’abord comme un terrain d’expérimentation, puis comme un véritable espace d’expression.

Pendant plusieurs années, elle partage son temps entre ses patients et son atelier, avant de sentir que l’équilibre n’est plus tenable. En 2016, elle franchit le pas et se consacre entièrement à DEMISEL, transformant cette passion en projet d’entreprise durable et porteur de sens.


Dans cet échange, elle partage sa vision d’une entreprise qui grandit à son rythme, sans céder à la logique de la croissance à tout prix. Elle revient sur l’importance du sens, sur les défis écologiques et humains qui jalonnent son parcours, et sur ce qui l’a guidée dans ses décisions : la conviction que l’épanouissement collectif est la clé de la réussite durable.


Aujourd’hui, DEMISEL, c’est une équipe de 13 personnes. Sabrina parle de ce collectif avec autant d’attention que de ses bijoux. Elle partage la place centrale qu’elle accorde à l’humain : faire grandir ses collaboratrices, créer un cadre de travail stable et stimulant, préserver le plaisir de faire ensemble. Son ambition n’est pas la croissance à tout prix, mais la pérennité d’une aventure partagée, où chacune trouve sa juste place.


Elle aborde aussi les réalités concrètes : la concurrence déloyale des géants de la fast fashion, la charge mentale liée à la direction d’une entreprise, le besoin constant de se former et de se nourrir intellectuellement pour continuer d’avancer.


Cet épisode explore les multiples facettes d’une entrepreneure qui construit pas à pas une entreprise durable, consciente et profondément humaine. Une conversation inspirante sur l’équilibre entre ambition, plaisir et justesse.


Belle écoute !


Florence, coach en évolution et transition professionnelle.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur June Corp, le podcast qui vous accompagne dans votre réflexion professionnelle et vous aide à construire une carrière qui vous ressemble. Je suis Florence Verdier, coach spécialisé en évolution et transition professionnelle. Dans chaque épisode, je partage avec vous des outils, des réflexions et des histoires inspirantes pour vous aider à clarifier vos aspirations et pour passer à l'action. Que vous soyez en quête d'idées, de motivation ou d'un nouveau départ, ce podcast est là pour vous accompagner, pour vous guider. Et si vous l'appréciez, pensez à lui donner un avis 5 étoiles et à laisser un joli commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est la meilleure façon de soutenir DUNCO. et de permettre à d'autres de les découvrir. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le nouvel épisode de Junko. Alors aujourd'hui, c'est donc une interview et j'ai le grand plaisir de recevoir Sabrina Lemarichal, qui est la fondatrice de la marque de bijoux Demicelle. Alors salut Sabrina !

  • Speaker #1

    Salut Florence !

  • Speaker #0

    Un grand merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors écoute, j'ai souhaité t'inviter pour plusieurs raisons. D'abord parce que tu as été docteur en chirurgie dentaire avant, donc forcément ce Switch Pro, ça nous intéresse bien d'en savoir plus. Aussi parce que je suis fan de Demicelle, de la marque des bijoux. Et puis au-delà, moi, d'en porter, j'en croise partout dans la rue, c'est quand même un truc de dingue. Encore en Corte, je faisais une randonnée.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Ouais, je te jure ! Dans le maquis, j'en vois une arriver, j'ai dit... C'est ouf, quoi. Elle a des demi-celles et du coup, j'ai dit, tu viendrais. Enfin, tu vois, ça a créé des connexions. On a discuté.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une petite communauté comme ça qui se parle autour des demi-celles. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est trop sympa. Et puis, au-delà d'en voir partout dans la rue, on en voit aussi à la télévision. Donc, c'est vrai que c'est une belle marque qui est maintenant vraiment très visible. Et puis aussi, et presque surtout, j'ai vraiment la sensation, mais on va en parler ensemble, que tu es ultra alignée avec ta vie professionnelle. évidemment, c'est dans les sujets de Junco, tu vois sur comment on mène sa vie professionnelle, comment on est épanoui dans sa vie professionnelle, comment c'est aligné avec nos valeurs, etc. Et au-delà du fait qu'on sent que tu as des valeurs fortes qui sont bien ancrées, tu es aussi pour autant tout le temps en mouvement, on sent que ça bouge, que ça évolue. Et tous ces aspects-là, ça m'intéresse beaucoup d'en parler avec toi aujourd'hui. Déjà, comment toi tu te définis ? Au-delà d'être la fondatrice de Demicelle, comment toi tu te définis pour qu'on fasse un peu plus connaissance ?

  • Speaker #1

    Un peu hyperactive, forcément. Enthousiaste. J'ai pas mal d'énergie en fait envers les choses de la vie, envers les gens. J'aime bien être entourée, perpétuellement en mouvement et puis envie de plein de choses tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter un peu ta vie professionnelle avant Demicelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai commencé à créer des bijoux toutes petites en passant loisirs, pas de fuites. Fimo, Phil, Perle, tout ça, tout ça. Et puis, j'ai toujours aimé créer. Et donc, j'ai fait... Par contre, ce n'était pas du tout l'idée au niveau familial de... Mon père est menuisier, ma mère était secrétaire dans un cabinet d'archi. Donc, on était vraiment un travail pour la vie. Il faut faire des études et des études pas payantes. Donc, je me suis orientée vers médecine parce que ça ne marchait pas trop mal à l'école. Voilà, et puis je voulais le contact avec les gens, le soin, etc. J'ai eu le concours, j'ai eu une place en dentaire. Et moi, je voulais soigner les enfants. Donc, je me suis orientée comme ça vers la dentisterie pédiatrique. Donc ça, c'est une carrière que j'ai faite en parallèle, on va dire. Enfin, tout le temps, ça, c'était ma carrière de base où je me disais, de toute façon, je vais être dentiste, je serai dentiste toute ma vie. Je vais soigner les enfants et puis à côté, je ferai des créations. Je faisais de la couture, je bidouillais un peu tout.

  • Speaker #0

    J'ai toujours un atelier dans tous mes apparts,

  • Speaker #1

    tous les lieux où j'ai vécu. J'avais un atelier pour bricoler et faire des choses. C'était trop important pour moi. J'ai adoré ma partie dentaire. J'étais prof à la fac aussi pendant quatre ans. Ça, c'est quelque chose que je voulais faire. J'étais assistant hospitalo-universitaire, ça s'appelle, et j'étais en cabinet à côté. Et j'avais toujours comme ça la fabrication de bijoux à côté. Je suis partie deux ans vivre à Barcelone. J'y ai travaillé en tant que dentiste entre 2007 et 2009. Et là, j'ai monté une marque avec une copine qui s'appelait Deux Micelles. Donc, on a commencé à deux sur ces deux ans. Et on vendait des bijoux en fait en tissu, des sacs, des accessoires. C'était du tissu. Et on a fait ça, on a commencé à vendre dans des boutiques à Barcelone, etc. Quand je suis revenue, elle, elle n'a pas pu continuer parce qu'elle partait à Paris, elle n'avait plus le temps et moins l'envie. Et moi, j'ai commencé l'aventure toute seule, donc en 2010. Enfin, continuer, pardon. Et j'ai découvert le cuir, tout ce que ça pouvait être de cuir recyclé, etc. Et voilà, donc tu vois, de 2010 à 2015, j'étais prof à la fac. Puis à côté, j'avais demi-sel. Je faisais des petites ventes par-ci, par-là. J'ai commencé à être vendue dans une boutique à Rennes qui s'appelait l'Escale des créateurs. Je me rappelle, j'avais passé la porte vraiment, mais n'importe comment, tu vois. Gros syndrome de l'imposteur en me disant « Non, mais de toute façon, moi, je ne suis pas créatrice. » Donc, un peu porcinet. « Bonjour, je fais des bijoux, mais en même temps, je ne sais pas. » Et elle m'a dit « Si, si, je peux commencer. Amène-moi quelques pièces. » Et ça, ça avait commencé un peu comme ça. Ensuite, j'ai été repérée par une équipe de créatrices avec qui on a monté ensemble le projet Tipeee Arena, qui est une des boutiques de créateurs assez connues, qui a fêté ses 10 ans. Et donc, il y a 10 ans, j'ai commencé l'aventure Tipeee. Donc, elles étaient 5, un pool de 5 créatrices. Elles cherchaient 5 autres créatrices pour les accompagner dans le projet. Que des choses pour enfants. Et à côté, elles voulaient une offre bijoux femmes. Et elles m'avaient repérée dans une petite vente comme ça. Et puis, l'escale des créateurs. Mais moi, c'était vraiment, à l'époque, complètement accessoire. jamais je me serais dit que j'en ferais ma vie.

  • Speaker #0

    Elle m'a appelée en me disant, écoute, on te propose ça. Moi, au début, non, mais moi, je ne suis pas créatrice. Je ne sais pas, je ne sais pas. Et puis, j'ai un super entourage qui m'a dit, mais vas-y. Mon mec m'a dit, mais vas-y,

  • Speaker #1

    c'est deux jours par mois. Le deal, c'était, on tient la boutique. La boutique était ouverte 20 jours. On était 10, ça faisait deux jours par personne. Donc, quelques samedis. Je venais d'avoir ma deuxième, j'avais un bébé. mais voilà, l'entourage, mais vas-y, test, etc. Et donc, a commencé l'aventure Tipeee. Et ça, c'est vraiment le tournant parce que j'ai pu m'amuser, parce que j'avais vraiment un gros corner chez Tipeee où je pouvais tester plein de trucs. J'avais les retours directs des clientes. Ça marchait bien. J'avais plein de monde qui venait. C'était une super période. Et à côté, j'étais dentiste deux jours en cabinet par semaine. Je soignais les enfants à côté de Rennes. Et je m'éclatais, en fait. J'étais lundi, jeudi au cabinet. Le reste du temps, c'était pour demi-sel. Et c'était trop cool. et j'aurais pu faire ça très longtemps, je pense. C'était un peu schizo quand même, parce que souvent, le midi au cabinet, je répondais à des mails de gens qui me faisaient des commandes ou des trucs pour Tipeee. C'était un peu zinzin. Et là, en fait, la collègue avec qui j'étais au cabinet me dit qu'elle va ouvrir son propre cabinet dentaire et pas rester là où je suis. Je passe les détails, mais au début, je me dis, bon, sécurité, plus, plus, je reste collab d'un autre dentiste, voilà, machin. Puis après, je me dis, attends, il y a plein de boulots dans lesquels il y a des dispos. Est-ce que ce ne serait pas sympa de se prendre… Elle me disait que je montrais mon cabinet. Je monte mon cabinet. Le temps que je fasse la patientèle, je reviens te chercher dans 6-8 mois.

  • Speaker #0

    Donc là, au cabinet, tu as un statut de salarié ?

  • Speaker #1

    J'étais salariée, oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais salariée. Et c'est pour ça que je pouvais être auto-entrepreneuse à côté. Et donc là, je me dis, OK, si on se disait que c'était un peu comme une dispo et que pendant 6-8 mois, je fais un peu plus de com, un catalogue. Parce qu'il y avait des gens qui venaient chez Tipeee. Et qui disait, moi, je viens de Cholet, j'aimerais bien revendre demi-sel. Mais est-ce que vous avez un catalogue, un site Internet ? Non, moi, je fais ça en très local, etc. Donc, le temps que j'y mettais, je commençais à gagner un peu de sous avec ça, pas suffisamment. Je me suis dit, bon, si je mets les bouchées doubles, il y a moyen que je me retire au moins un petit SMIC. Et donc, septembre 2016, je me suis lancée en me disant, je prends 6-8 mois comme ça pour tout donner pour demi-sel. Donc, en… en auto-entrepreneuse. Et là-dessus, j'ai pris un co-working. Je suis rentrée dans un co-working. Parce qu'en fait, comme tout le monde me disait « Ah non, mais t'arrêtes d'être dentiste et pour s'occuper de tes enfants. » Non, je lance ma marque, etc. Ou on m'appelait en pleine journée « Tu peux prendre un café maintenant que tu bosses plus. » Mais non, je lance ma marque. Donc, je voulais un lieu où j'allais et je revenais.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'à cette époque-là, on se dit « Ouais, je me suis mise personne ne le fonce, mettre autre entrepreneur, etc. En 2016, ce n'était pas ça. Ce n'était pas aussi fluide que maintenant, ce n'était pas les mêmes démarches, ce n'était pas les mêmes conditions et pour les gens, c'était wow.

  • Speaker #1

    Alors moi, je me rappelle exactement, tu vois, quand j'ai entendu parler de ce statut-là, j'étais à Barcelone justement et un pote qui était comptable, parce que moi, je n'avais jamais lancé la marque de Missile à Côté parce que je pensais qu'il fallait faire monter une entreprise, une SARL et que ça demandait pas mal de frais, forcément, et qu'à côté de Danty, je me dis que c'est tellement accessoire. Si c'est pour me faire 100 euros de bijoux par mois, je ne vais pas lancer une entreprise. Et je me rappelle de ce pote qui me dit « Ah, ça bien, on était en 2009, il y a un nouveau statut qui vient de sortir en France, auto-entrepreneur, etc. » Ah ouais ? Et c'est ce qu'il a fait. Parce qu'en fait, en Espagne, bon, il n'y avait pas de sécu et tout ça. Donc, tu pouvais faire du black sans problème. Bref. Mais en France, tu ne peux pas. Tu ne pouvais pas être vendue dans les boutiques. Je suis rentrée en France et là, j'ai pu me mettre dans ce statut qui était dingue. Parce que moi, j'étais prof à la fac à côté en plus. Du salariat de dentiste, c'était nickel. Je ne payais de charges que sur ce que je vendais. Tu vois ? Donc, c'était top. Donc, voilà. En 2016, je me lance en coworking toute seule. Et puis... Chez Tipeee, je continue chez Tipeee, ça fonctionne. Puis là, je développe un catalogue, un peu de com, un site Internet. Et puis là, ça commence à prendre pas mal.

  • Speaker #0

    Et donc, ces compétences, ces nouvelles compétences, tu les apprends sur le tas ? Tu as des gens qui t'entourent ?

  • Speaker #1

    Non, je les apprends sur le tas. Mais alors, c'est très drôle parce que j'ai quand même un moment un peu frôlé le burn-out, je pense. Mes filles avaient donc trois ans et un an. Et je pense que je nageais dans tout ça. et je me rappelle avoir pris un rendez-vous à BGE, un truc d'accompagnement de création d'entreprise et la fille me dit, je ne peux rien faire pour vous parce que normalement, j'accompagne à la création, donc vous, c'est déjà fait. Mais par contre, je vais vous donner. Et elle me donne une feuille. C'était vraiment marrant, c'était en étoile et au milieu, il y avait écrit chef d'entreprise. Et en fait, l'étoile était remplie, la feuille était remplie de tous les trucs à faire. Et elle me dit, en fait, c'est normal que vous soyez en train de péter un plomb parce que voilà, par rapport à avant, tout ce que vous avez à penser. Ça va jusqu'à la commande de sachets. jusqu'à sourcer votre cuir, jusqu'à votre com, jusqu'à machin. Et en fait, j'avais affiché ce truc-là dans mon... Juste à côté, parce que j'avais un mini bureau. J'avais une table, quoi, tu vois, avec des traiteaux et une chaise dans un coworking pour faire mes bijoux. J'avais collé ça au mur et à chaque fois que j'avais un peu le... moins d'énergie, je regardais en me disant c'est normal, c'est normal, c'est tellement énorme tout ce qu'il y a à faire. Et j'ai gardé cette feuille parce que j'avais vraiment... Elle m'avait vachement remonté le moral, en fait la fille sur ce moment-là je ne l'avais vue qu'une fois Donc oui, après, j'apprends sur le tas. Puis ça vient un peu comme ça. Donc il y a aussi en parallèle vraiment une volonté, tu parlais tout à l'heure d'alignement, d'éco-responsabilité. Moi, en janvier 2016, on m'offre le livre La famille zéro déchet. Et gros coup, pourtant mon mec était pas mal écolo déjà, depuis longtemps, ça faisait 10 ans, ça fait 20 ans qu'on est ensemble. Et moi, bon, j'étais pas plus sensible que ça à l'écologie. Enfin voilà, non. Et là, je me prends une vraie claque. Et là, vraiment, je me dis, à la maison, zéro déchet, on prend des boîtes, fini le plastique, tout, tout, tout, tout, tout. Plus possible, quoi. Donc là, je prends, c'était à presque 10 ans, un gros tournant écologique. Et après, je ne me voyais pas ne pas le mettre à demi-sel. Pour moi, c'était inimaginable de créer une entreprise où j'allais gaspiller des sachets, des produits, des cols, des trucs, tu vois. C'était insensé. Donc, en fait, ça s'est fait un peu tout seul, quoi. Et le sourcing des matières, au début, quand j'ai commencé à travailler le cuir, c'était des vieilles vestes en cuir que je trafiquais, que je coupais. Et puis après, j'ai commencé à m'intéresser à tout ce qui est recyclage, de fin de stock, à voir comment me sourcer et tout ça. Ça, ça a commencé tranquillement. Et ça s'est fait très facilement. Et toutes les personnes que j'ai recrutées après étaient tellement ancrées en demi-selle. Déjà, je prenais des personnes qui, forcément, pour moi, étaient censées avoir cette fibre et sociale et écologique que j'ai, cette intelligence sociale, etc. Et donc, en fait, ça s'est fait tout seul. Tu vois, chaque personne, en fait, est rentrée dans l'aventure. C'était deux fêtes. Il fallait faire gaffe, quoi. Mais tu vois, tu as des gens qui disaient, des influenceurs, ah, mais ça pourrait être sympa de mettre des petites goodies dans votre packaging et tout ça, mettre du parfum. Mais non, en fait, pour moi, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas demi-sel, ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas demi-sel, quoi, de rajouter un petit porte-clés en plastique, tu vois, ou un autocollant, ben non, il n'y a pas besoin, etc. Donc, pareil, les boutiques, quoi. Ben non, on mènerait plus de sachets en plastique pour la présentation. Ben non, en fait, c'est le produit et puis on ne veut pas de superflu, quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours pareil, ça restait précurseur aussi, ça, parce qu'en 2016, c'est vrai que maintenant, ça fait partie de nos critères de consommation, mais en 2016, on n'en était pas tous encore là.

  • Speaker #1

    et c'est ce qui va faire la différence après pendant la période du Covid nous on était déjà positionnés en fait sur le créneau le créneau c'est pas un créneau en fait on avait déjà un positionnement éco-responsable éco-conscient etc donc en fait c'est ce qui fait aussi que la marque a pris un tournant à ce moment là après aussi donc tu vois pour continuer l'histoire ensuite 2016 je commence toute seule je fais un an toute seule peu, je reçois un CV d'une fille qui me demande si j'ai besoin d'un coup de main. C'est Joanne, qui travaille toujours avec moi. Elle venait de Paris, elle était monteuse bijoux. Là, moi, tu vois, j'étais dans mon atelier, tout ça. Je me disais, mais je ne sais pas du tout comment je peux déléguer ça. écoute, tu viens. quelques heures par-ci par-là, et puis je te paye à l'heure, et puis je te donne des trucs à faire, quoi. Et ça s'est fait comme ça. Jojo était enceinte de cinq mois quand elle est venue au premier entretien. Et elle venait deux jours semaine, comme ça. Et puis je lui filais des perles à coller, des chaînes à monter, des anneaux à mettre, etc. Et super chouette. Donc là, je peux produire un petit peu plus, parce que moi, je me dégage un petit peu de temps pour un peu plus de com'. Ça fait un peu boule de neige, tu vois, petit à petit. Jojo part en congé maternité. Là, je me retrouve toute seule, mais avec pas mal de boulot. Et là, Leslie, une amie d'amie, voit un poste et me dit « Si tu as besoin d'un coup de main, moi, je viens. » OK, viens voir, on va manger ensemble, je ne sais pas. La gros coup de cœur, elle vient. Et puis là, pareil, elle est venue à côté de son boulot.

  • Speaker #0

    C'est l'équipe qui se construit sans qu'une seule annonce d'envoi ait été publiée.

  • Speaker #1

    Exactement. Leslie est venue une première après-midi. Je lui dis « Écoute, on va manger chez Albertine, C'est une pote de pote. Et puis, la deuxième fois, je lui dis, si tu veux, viens vendredi m'aider. Et puis, à la fin d'après-midi, je lui dis, écoute, là, c'était un peu un entretien d'embauche cet après-midi. Si tu as dit, tu reviens. Elle me dit, c'est le meilleur entretien d'embauche que j'ai fait de ma vie. Je n'ai pas stressé. Et donc, l'essayer est toujours là aussi. Et là, en fait, on fait comme ça pendant 2017-2020. On fait comme ça pendant trois ans, tous les deux. Elles viennent deux jours par-ci, par-là en plus. On est toujours dans des petits co-working. et après, la période Covid, ça a été un gros coup. un gros tournant pour demi-selle parce que je me suis retrouvée toute seule, les filles ne pouvaient plus m'aider chez moi, avec les enfants bien sûr rappel pour toutes les mamans qui m'écoutent, avec les enfants mon mec par chance c'est dentiste donc ne bossait pas du tout donc s'en occupait un peu mais bon elle venait toujours me voir pour me dire maman je peux fabriquer un bijou avec toi ? Non, je travaille et là ça a été en fait pour moi la pire période de ma vie mais la meilleure période pour demi-selle J'ai bossé comme une dingue jusqu'à 3h du mat. Je faisais plein de vidéos, je regardais des tutos, comment augmenter sa visibilité Instagram. Je faisais des concours, belle et confinée, belle et déconfinée. J'ai tout donné. Et là, en fait, comme nous, on avait déjà notre site Internet qui était fait, on avait déjà notre méthode d'envoi qui était par lettre. Donc, c'était assez facile cette période-là. J'avais juste à mettre dans une boîte aux lettres. Je pouvais sortir de chez moi pour faire ça. Là, j'ai fait des super chiffres d'affaires. pendant deux mois. Et là, ça a décollé parce que tous les gens qui étaient un peu frileux à passer à l'achat sur Internet, là, n'avaient plus le choix et découvraient que finalement, ce qu'ils recevaient était pareil à ce qu'ils voyaient sur le site, niveau couleur, forme, etc. Donc, gros tournant web, en fait, pour demi-sel. Les gens se mettent à commander à distance plus que dans les boutiques. Donc, super. Et là, en fait, Jojo qui avait, après cette période-là, qui avait plusieurs postes parce qu'elle bossait aussi dans une boutique et elle était freelance pour d'autres personnes, me dit qu'en fait, le statut, c'était hyper compliqué autant entrepreneur à cette part-là, parce que pour le coup, deux mois de Covid, tu n'avais rien. Moi, elle ne bossait plus avec moi. Donc voilà, elle me dit, je veux trouver un salariat quelque part. Ça me fait trop suer, mais je vais y arrêter. Et là, je me dis non, je ne veux pas la perdre. je ne veux pas perdre si j'en embauche une j'en embauche deux enfin voilà moi qui n'avais jamais monté de cabinet embauché d'assistante dentaire ça me faisait hyper peur et bien du coup j'appelle le comptable bah écoutez là les chiffres que vous avez fait si vous continuez comme ça c'est possible vous pouvez embaucher deux personnes etc donc c'est parti après la période Covid 2021 bah le temps de faire tu vois les papiers et tout j'ai dit à Joanne bah écoute si je te propose Un temps plein, un CDI, tu restes ? Oui, évidemment.

  • Speaker #0

    Tu es heureuse là.

  • Speaker #1

    Trop, oui. Et puis, tu vois, c'est vraiment… En fait, quand tu as des gens chouettes, tu ne veux pas les laisser partir. C'est hyper précieux, quoi. La valeur humaine. Et je dis, oui, mais du coup, j'embauche Leslie pareil, parce que c'était pareil. Donc, du coup, 2021, je passe en société, j'embauche mes deux premières salariées. Après, tu sais, il y a eu pas mal d'allées et venues où les boutiques ont fermé, réouvert, fermé, réouvert. Là-dessus… boutique fermée. Je me reprends un petit coup de stress parce qu'on n'avait plus nos revendeurs. Ils ne commandaient plus, forcément. Ils n'arrêtaient pas d'ouvrir et de fermer. Donc, on perd quand même une grosse part de chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Ils ont combien de revendeurs à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Là, je ne sais plus. On avait peut-être une cinquantaine.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. Quand même,

  • Speaker #1

    oui, je pense. Là, on est à 150. Oui, je pense qu'on en avait quand même pas mal, tu vois, un peu partout en France, un peu à l'étranger. Et donc, là, je mets le pied dans le webmarketing. Donc, tout ce qui est… Enfin, tu vois, je commence à chercher, pareil, comment développer vraiment mon site web, plus de visibilité. Et donc, là, je rencontre quelqu'un, un pote de pote qui fait du webmarketing. Il faisait aussi tout ce qui est référencement. mais aussi toute la partie, tu sais, pub sur Insta, Google Ads et tout ça. Donc, je ne sais pas quand est-ce… Donc, ça doit faire 4-5 ans qu'on bosse ensemble avec Alex. Lui, il a son auto-entreprise à côté de son taf. Il gère demi-sel, du coup, comme ça. Parce que ce n'est pas, tu vois, un poste à temps plein. Mais tous les mois, par contre, c'est un sous-traitant, entre guillemets. Et là, du coup, ça a vachement bien marché parce qu'on a vraiment ouvert… D'ailleurs, celles qui connaissent, là, je pèse pas mal contre… Tému et Chine en ce moment, qui nous prennent toute cette part de marché-là. L'explosion qu'on a eue il y a quatre ans grâce à ça, là, on ne l'a plus du tout. Ça, ça ne marche plus du tout. Parce qu'en fait, il y a une telle invasion de budget, de campagne et tout, de ces marques-là, de ces deux géants-là, que la visibilité que j'ai gagnée il y a quatre ans, tu vois, je ne peux plus du tout comme ça atteindre les gens. Là, tu vois, on a réussi à faire des coureurs de missiles à pas mal de monde, etc. Là, tu ne peux plus parce qu'en fait, le marché, il sature le marché. Tu mets bijoux créateurs, bijoux fantaisie, bijoux en cuir. En fait, ils se positionnent sur tout. Donc, tu n'apparais jamais. Donc, quand tu dis perpétuellement en mouvement, on n'a pas tellement le choix d'être tout le temps en mouvement parce qu'il y a toujours des petits obstacles comme ça.

  • Speaker #0

    Des petits, petits grands obstacles.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et petit à petit, comme ça, tu vois, depuis 2021, l'équipe a grossi par des coups de bourre, tu vois, à prendre des freelances que j'ai embauchées.

  • Speaker #0

    Une histoire de pote de pote, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, il y a… qu'une fois où j'ai mis une vraie annonce.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, tu as combien de personnes avec toi de salariés ?

  • Speaker #1

    Là, on est 13. Il y a 8 salariés. J'ai 6 temps pleins et 2 temps pleins des alternantes en com. Et 4 freelance. C'est 4 filles qui ont des choses à côté. Il y en a une qui fait de la marquinerie, une illustratrice, une prof d'art plastique qui bosse à mi-temps et une infirmière. Et elles, elles viennent sur 1, 2 jours semaine. Mais il y a par exemple Vivi qui est venue au départ comme freelance, donc qui m'avait contactée, qui avait commencé à bosser un ou deux jours, qui était infirmière à l'hôpital et puis que j'ai embauchée, tu vois, il y a trois ans.

  • Speaker #0

    C'est des histoires qui durent, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, je suis bien entourée, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Tu t'es découverte comment en tant que manager ? Quel genre de manager, du coup, dans tout ça ? Parce que voilà, c'est quand même aussi une des fonctions particulières de manager une équipe.

  • Speaker #1

    C'est ça, un peu sur le tas, avec, je pense, ma sensibilité aussi sociale. En fait, moi, je pars du principe que je n'ai pas envie de faire à quelqu'un ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. C'est un truc de base, du bon sens pour moi. Donc, j'essaye de faire attention. On a vraiment une chouette équipe. Tout le monde me dit « Ah, douze nénettes, ça se passe hyper bien. » J'ai vraiment des super personnes. J'essaye de maintenir une ambiance. Elles la maintiennent toutes seules et je les laisse faire. Une ambiance très, pas festive, mais presque. Drôle, quoi. Et ouais, après, tu vois, cette année, j'ai commencé à faire partie d'un réseau de managers. Je trouvais ça intéressant de partager aussi. Ça s'appelle Germ. C'est un renne, c'est groupe d'entraînement et des réflexions de managers engagés au Chibutro. Et on se voit un vendredi par mois. C'est des formations. Tu as des intervenants qui viennent. J'ai fait de l'équicoaching la semaine dernière. C'était super chouette. Et on fait des ateliers entre nous. Et ça, c'est chouette de partager avec d'autres gens. C'est destiné à tous les gens qui ont des personnes sous leur responsabilité. Donc, tu as des avocats, des directeurs commerciaux, des gens qui bossent dans les assurances. Il y a un peu de tout. On est un groupe de 20 et c'est très, très sympa. Moi, j'aime bien en général me former. J'essaie de faire plein de choses parce que j'aimais vraiment apprendre à la fac. Et du coup, je n'ai pas envie d'arrêter ça.

  • Speaker #0

    Oui, apprendre toujours, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'on est censés apprendre des nouvelles choses. d'être en mouvement, comme tu dis aussi. Ça montre aux filles que je m'implique aussi dans leur prise en charge, entre guillemets, que pour moi, c'est important de bien manager mon équipe. Ça se fait un peu tout seul, tu vois. Il y a des choses que je ne suis pas très académique. J'ai seulement commencé l'année dernière à mettre en place les entretiens individuels. Ça me faisait hyper peur de mettre ça en place. Mais en fait, c'était super.

  • Speaker #0

    Au fil des années, l'équipe a agrandi, Demissel a grandi. c'était de plus en plus visible donc on a dit dans les médias etc comment t'as réussi à faire comme ça plus grand tu vois là de se dire moi je regardais la Starac avec ma fille je porte de demi-selle à la Starac aussi mais c'est pas comment elle fait mais c'est elle envoie quoi elle y va quoi et c'est quoi chez toi cette tu vois c'est comment tu fais pour aller plus loin on a le sentiment que tu oses quoi aller vers plus grand quoi

  • Speaker #1

    Alors, c'est très rigolo parce qu'oser et envoyer à des gens, ce n'est pas moi. C'est Leslie, la première fois, donc il y a quelques années. Parce que moi, je suis là, non, non, mais on ne va pas envoyer, ils ne vont pas aimer, ils ne vont pas porter ça. Enfin, tu vois, ce n'est pas du tout… Enfin, voilà, non, mais tu rigoles ou quoi ? Si on aime, eux aussi, ils vont aimer. Et Leslie, quand elle a commencé, il y a 6-7 ans, commençait à passer des coups de fil, à des glisses. Mais si on va leur envoyer, tu vas voir, tu vois. Et moi, j'ai été franchement incapable de faire ça. Et c'est elle qui a commencé à chercher des influences. On a dit, tiens, elle, je la verrai bien avec des demi-celles. hop, j'envoie un message, ah bah ouais, elle en veut, et puis c'est retrouvé comme ça à la télé, tu vois. Et donc maintenant, on a tout un pool de personnes à qui on envoie, on en retrouve tout le temps d'autres, et voilà, on envoie en fait des bijoux qu'on offre, on ne fait pas du tout de partenariat rémunéré, on offre, et en fait, on envoie un message en demandant si ça leur plaît, si elle leur dit qu'on offre 2-3 bijoux, on envoie, et pour nous, c'est la super communication, tu vois. Pareil pour la Starac, et bien en fait, c'est les filles qui ont... trouver le... Alors, les filles, il y a Vivi, maintenant, qui fait ça avec Leslie, et elle cherche, en fait, sur les réseaux, elle trouve qui est le styliste, donc elle envoie au styliste.

  • Speaker #0

    Ouais, donc elles ont la fibre aussi entrepreneuriale, elle, en fait, quoi. Bah ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'en fait, je leur fais confiance et je les laisse y aller à ma place. Moi, de toute façon, je suis pas capable de faire ça, je suis pas capable... Enfin, peut-être que maintenant, oui, mais au début, j'étais incapable de me vendre, quoi. J'avais vraiment beaucoup de mal. J'étais tout le temps surprise que les gens, ils aiment bien porter ce que je fais, quoi. Et du coup, bah, maintenant, évidemment tu vois ça fait plus de dix ans, je vois que ça plaît, etc. Donc, je ne vais pas dire « Ah ben non, mais moi, j'ai toujours le syndrome de l'imposteur. » Non, ce n'est pas vrai. Mais au début, vraiment, c'est vraiment les sticks qui me disent « Non, mais bien sûr qu'on tente, bien sûr qu'on y va. » Je pense que c'est beaucoup plus facile pour elles de faire. C'est toujours plus facile que quelqu'un d'autre de vendre ses propres trucs. Parce que les gens ont besoin d'agents, les artistes ont besoin d'agents. Ce n'est pas eux qui sont des artistes, ce n'est pas des commerciaux, tu vois. Après, moi, j'ai cette fibre-là d'aller vers les gens, de discuter et tout ça. Mais devant mon travail, j'ai du mal.

  • Speaker #0

    Et tu parles d'artiste. Tu te considères comme une artiste ?

  • Speaker #1

    Non, créatrice.

  • Speaker #0

    Créatrice plutôt ? OK. Tu sais quoi la différence pour toi entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. J'ai l'impression que l'artiste a une dimension peut-être plus philosophique ou plus… Je ne sais pas. Moi, je suis plus dans l'esthétique, dans le beau, dans les formes. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait intéressant d'avoir l'avis des autres parce que quand même, tu as une fibre artistique. Donc, avec toutes les valeurs qui vont derrière, ce ne sont pas que des boules d'oreilles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que j'ai deux fiertés, c'est d'avoir embauché cette équipe-là, d'embaucher. Quand je fais signer un CDI, je suis trop, trop contente et d'avoir créé cette communauté derrière moi engagée. Ça, c'est vraiment chouette de voir que les gens, ils nous suivent aussi pour ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi justement aujourd'hui, en 2025, l'identité de Demicelle ? Et ce mot d'ailleurs, Demicelle, qui est canon. Demicelle, forcément, on adore, mais on n'est pas très objectif peut-être.

  • Speaker #1

    Demicelle, c'est venu quand j'étais à Barcelone et que c'était hyper dur de trouver du beurre salé. Donc, c'est venu comme ça, Demicelle. Et puis, j'ai failli changer de nom en rentrant. Et puis, on m'a dit non, non, mais c'est vachement identifiable, c'est bien, etc. Je n'aimais pas trop vraiment. Tu vois, il y a dix ans, j'avais envie de changer. Puis, tu te l'appropries, puis ça devient... puis après ça peut plus être autrement et ça devient du missel c'est quoi la valeur tu m'as demandé ? l'identité son identité bah alors moi je dis c'est une marque porter du missel ça va avoir envie de pétiller et de porter les valeurs d'une marque engagée il y a vraiment un engagement aussi derrière c'est ce qu'on fait comme retour aussi parce qu'on a pas mal de copies évidemment on a beaucoup de gens qui font il y a déjà beaucoup de bijoux fantaisie il y a beaucoup de bijoux en cuir il y a beaucoup de copies de demi-sel mais effectivement l'image qu'on peut porte derrière, je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens ont envie d'adhérer à la marque.

  • Speaker #0

    Et donc maintenant, c'est une marque forte, bien identifiée à ce qu'il a dit. Toi, à côté, parallèlement de l'évolution de Demicelle, toi, tu as évolué aussi dans ta vie professionnelle. Comment tu fais pour garder les deux ? Comment toi, tu t'épanouis en tant que Sabrina, dans ta propre vie professionnelle ? Comment tout ça, ça s'imbrique ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire que c'est toujours des ajustements, pareil, parce que ça évolue sans cesse. Et là, j'essaye depuis quelques mois de prendre soin de moi avec un peu plus de temps pour moi quand même. Parce que j'ai été beaucoup tête dans le guidon. En fait, ce qui est très, très compliqué, et ça, j'en parle avec ceux qui ont monté leur boîte de toutes pièces, tu vois, c'est qu'en fait, tu y penses tout le temps. Ça fait partie de toi, en fait. Donc, tu te balades en forêt. Hier, j'étais en forêt. Je vais avoir une idée pour demi-sel, donc je vais m'envoyer un mail pour pas y penser, je vais me faire des notes et tout ça, tu vois. Je vais arrêter, je vais dire à ma fille, attends deux secondes, j'ai une idée là, je coupe une... Voilà, c'est ça qui est compliqué, quoi. Donc en fait, tu ne te reposes jamais de ça, mais c'est impossible de faire autrement, je pense.

  • Speaker #0

    Quand ça vient de toi, c'est moi, j'ai dit, c'est mon troisième enfant. C'est vraiment quelque chose, ça prend une part énorme de mon cerveau, tu vois. On rigole en disant, mais tu n'as pas un mail à toi ? Non, mon mail, c'est demi-sel bijou. Et tu as un Instagram ? Non, non, mon Instagram, c'est demi-sel. Enfin, je suis demi-sel, tu vois. Donc, ça, ce n'est pas évident parce que, du coup, tu passes du temps au boulot de gérer cette entreprise. La responsabilité maintenant que j'ai vis-à-vis de mes salariés, ça aussi, c'est une petite pression, entre guillemets, parce que j'ai pas envie que ça s'arrête. parce que c'est hyper chouette et que j'ai envie de garder toutes mes filles là avec moi, tu vois, donc ça c'est une forme de pression, forcément, et puis d'être toujours créative, etc., donc tout ça, j'ai bien compris, mais je me forme énormément, je fais beaucoup de groupes, là j'ai pris un coach en méditation de pleine conscience, c'était super, pour aussi, tu vois, pas prendre de pleine face tout ce qui se passe, quoi. Dès qu'il y a une micro-baisse d'activité, dès qu'il y a un truc qui ne va pas, de tout de suite ramener ça chez moi et tout ça. Parce qu'en fait, le fait est que ça t'envahit en permanence quand même. Et ça, je ne l'avais pas imaginé au début. Des fois, tu vois, je me suis dit, on était bien là quand on était juste deux, trois auto-entrepreneuses. Je dormais mieux. Mais voilà. Donc là, tu vois, je me dis, bon là, ça roule. Il faut que j'arrive aussi à ne pas me rendre responsable de tout et tout ça. Mais donc, tu vois, c'est toujours des ajustements pour moi. Là, je me suis forcée à mettre de midi du sport. Tu vois aussi des choses aussi qu'il faut que tu prennes soin de toi aussi, physiquement et mentalement, quand tu as ce genre de poste. Et au début, tu as l'impression qu'il faut que tu sois là tout le temps, qu'il faut que tu pars à tous les coups, etc. Donc ça, ça demande énormément d'énergie. J'ai une vie de famille à côté.

  • Speaker #1

    Et donc, dans le process de création, c'est des idées qui te viennent et que tu choppes sur des instants et que tu penses pour ta prochaine collection ? Oui,

  • Speaker #0

    exactement. J'ai genre cinq carnets, je pense, un peu partout, sur lesquels je mets des petits dessins, je m'envoie des notes, je m'envoie des mails. Enfin, tu vois, c'est tout le temps des petites idées comme ça. Et puis, tout au long des six mois entre deux collections, en fait, et puis… Je me pose vraiment un mois où je me mets dedans, j'y repense, je ressors mes carnets, je dessine. Là, on s'est fait des ateliers aussi avec les filles. On a voulu faire une collection, j'ai voulu faire une collection encore plus éco-responsable. Ne pas refaire fabriquer dans le porte-pièce, comme on fait à chaque collection, tu vois, avec des nouvelles formes. Essayer de travailler avec les formes qu'on avait déjà. Tu vois, par exemple, les boucles que je porte, là, qui sont un peu géométriques, c'est des formes qu'on avait déjà mises différemment, donc on les a positionnées différemment. On s'est fait deux, trois ateliers comme ça avec les filles. Et moi, après, j'ai fait des dessins qui sont sortis. Je les ai modifiés. Et puis, j'en ai créé la collection. Ça, j'adore. C'est aller chercher les cuirs, choisir les cuirs pour savoir qu'est-ce qu'on va mettre au pro, qu'est-ce qu'on va mettre pour nous. Ça, c'est génial comme période.

  • Speaker #1

    C'est une période que tu aimes beaucoup. Ah ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis tu vois, je suis pas mal quand même maintenant, on va pas se mentir, dans l'administratif. dans la gestion et de l'entreprise. Donc, j'ai besoin de mettre les mains dans le cambouis quand même.

  • Speaker #1

    Toi, tu gardes encore une grosse part sur la création, l'opérationnel, le choix des matériaux.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vraiment quelque chose que j'aime. Je suis devenue chef d'entreprise de fait, entre guillemets. Mais moi, ce que j'aime, c'est la création. Donc, c'est important, je pense.

  • Speaker #1

    Et là, si tu recroisais la Sabrinette Barcelone, qui commençait avec sa copine, tu la croises, tu lui racontes ta vie. C'est de quoi qu'elle serait surprise le plus ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, purée, c'est ouf en fait, ton rêve de petite fille, d'avoir un atelier de création avec des morceaux de tissu ou de cuir partout, où tu dessines des formes et tout ça, tu l'as fait. Et les gens aiment.

  • Speaker #1

    Et les gens aiment. C'est ça qui te surprend le plus ou c'est d'être arrivée à ton projet ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ça qui me surprend le plus. D'être arrivée où j'en suis en termes d'entreprise, ce n'est pas ce qui me surprend parce que même quand j'étais dentiste, après j'ai passé un master pour être prof, je me motive pour faire ces choses-là.

  • Speaker #1

    Tu te donnes les moyens de le faire, ça c'est pas un souci. Oui,

  • Speaker #0

    je me donne les moyens de... de me former, d'apprendre, de bosser. Je n'ai pas les deux pieds dans le même sabot, entre guillemets. On dormira quand on sera mort, comme le dit le nom de ma mère. qui me va très bien. De toute façon, on dort bien quand on sera mort. Voilà. Donc, tu vois un peu le tas d'esprit. Oui, que les gens aiment ce qui sort de ma tête, ça, c'est toujours… Mais tu vois, encore au pop-up vendredi et samedi, la boutique éphémère qu'on a fait, quand les gens, tu vois, j'écoute et que c'est ouf, quoi. C'est ouf. Ça, ça ne passe pas. Ça, c'est l'adré pur. les endorphines, c'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça te shoot, quoi.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bah ouais. Ah bah ouais, après deux jours de vente, là, de pop-up, où tu croises les clientes qui sont à fond, qui viennent entre copines, qui sont en visio, qui posent leur journée. Enfin, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, le vendredi, elles posent leur journée, ou elles viennent sur le midi, tu vois, à plusieurs copines. Elles viennent avec des listes WhatsApp de certaines copines. On dit, ah, je ne peux pas y aller, mais vas-y. Enfin, il y avait même une cliente qui s'est fait une copine via Vinted, parce qu'elle cherchait des demi-celles sur Vinted. Et elles ont sympathisé. Et maintenant, elle vient au pop-up lui acheter des modèles quand il y a des exclus. Elles sont en visio, tu vois, et elles communiquent maintenant.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des connexions qui se font. Et oui, comme tu dis, c'est une communauté, en fait. Je crois que c'est le vrai mot, c'est ça. En plus, je trouve que c'est un mot qui réunit vraiment aussi toutes tes valeurs, tu vois, où tu dis tes valeurs sociales, etc. Et donc, du coup, là, pour le coup, le mot communauté, il est vraiment adapté, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, il y a une vraie envie de partage, même avec mon équipe et tout ça, tu vois. quand tu disais Moi, j'ai l'impression que je ne suis plus capable de le faire toute seule non plus. Les filles, elles ont une énergie, elles ont une motivation, elles sont à fond. On est toutes ensemble dans cette aventure à vouloir la faire tourner. Il y a un vrai donnant-donnant. Et ça, c'est incroyable de vivre ça en chef d'entreprise parce qu'elles ont une forme de loyauté envers moi qui n'a pas de prix. Mais après, à l'inverse aussi, je fais en sorte de… leur donner des conditions de travail chouettes aussi, tu vois. Ce n'est pas fake sur les réseaux, quoi. Tu vois, il y a vraiment cette ambiance-là. Chacun a le droit de me dire, ah bah, tu déconnes ça, ah bah, ça, ce n'est pas ouf, ça, ça ne fait pas… Le pire, c'est, ah non, mais là, ça fait Etsy, ça fait Création qui n'est pas terrible, tu vois. Ah bon, bah non, je ne vais pas sortir ça alors, tu vois. Mais voilà, il y a un vrai partage autour de ça.

  • Speaker #1

    Ok, super intéressant. Là, vous travaillez dans un grand espace. J'imagine le coworking, ça s'est terminé. Vous avez beaucoup plus de tâches.

  • Speaker #0

    En fait, quand je suis passée en société en 2021, j'ai eu envie qu'on ait de la place. Donc, j'ai acheté un appartement dans lequel j'ai mis les bureaux de Micelle. Et au début, j'ai pris une seule pièce et trois pièces en coworking où je louais à d'autres personnes. Et petit à petit, on a grignoté deux bureaux sur cet espace-là. Et donc là, maintenant, on a encore un bureau de coworking où il y a quatre personnes qui font d'autres jobs, qui sont avec nous. Et nous, on a trois grandes pièces pour demi-sept. On a un peu plus de 100 mètres carrés, en fait, pour demi-sept. Donc, on est bien parce qu'on a les machines, les presses manuelles. On a tout le cuir. Et puis, on a douze. On a l'équipe, maintenant, avec les alternantes, tu vois, un espèce de petit pôle com dans le bureau. C'est chouette.

  • Speaker #1

    Oui, c'est chouette. Alors écoute, pour terminer, ce que je te propose, c'est de faire un gros bond dans 10 ans. Comment tu imagines, toi, ta vie professionnelle dans 10 ans, mais vraiment, tu vois, en t'autorisant, un peu arriver en te disant, justement, tu vois le « wow » de là que penserait la Sabrina de Barcelone, un truc aussi qui envoie. Qu'est-ce que tu imaginerais ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui me panique à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que quand j'étais dentiste, tu vois, tu ne te posais pas de questions. Tu avais le job de rêve toute ta vie. Et quand j'avais dit que j'arrêtais d'être dentiste à une soirée, il y a une fille qui m'avait dit… J'avais 36 ans. Non, mais la création, c'est pour les jeunes. Ça m'avait mis trop mal. Alors, j'aimerais que ça continue comme ça. Moi, je peux avoir d'autres envies pro personnellement, tu vois, différentes. Alors moi, je me serais bien vue psy sur les derniers… dernières années de ma carrière. Je me verrais bien si tu me donnes trois jours chez Demi-Sale, deux jours dans un cabinet de psy.

  • Speaker #1

    Ça marche, rendez-vous dans dix ans pour faire la suite de l'épisode, le nouveau switch.

  • Speaker #0

    Mais là, mes collègues vont m'entendre et vont dire, tu vas nous laisser tomber. Non, non, non. C'est des hypothèses plus-plus. Et en même temps, il y a aussi un côté de... Là, je suis en train de prendre aussi un tournant de me dire... Il faut que j'arrive à prendre pas de la distance, mais tu vois, souffler un peu. Donc, si ça se trouve aussi, tu vois, j'ai vachement aimé le podcast que tu as fait sur « Retransformer sa manière de bosser » . où tu disais que des fois, on pouvait être à bout de souffle dans son boulot et qu'il ne fallait pas forcément changer, mais il fallait juste modifier des choses.

  • Speaker #1

    C'est mettre du « et » dans sa vie professionnelle. Souvent, la personne que j'accompagne, elle dit « oui, c'est ça, ou ça, ou ça » . Et quand je leur dis « changez votre phrase et changez le « ou » par le « et » .

  • Speaker #0

    Donc, ça pourrait être « et » , ça pourrait être « et plus de temps pour moi » . Et un peu de temps pour, tu vois, ou faire du coaching à côté. J'aimerais bien faire du coaching d'entrepreneur. Ça, je m'étais formée. Donc, j'ai un diplôme de business coach. Mais je n'ai pas forcément pris le temps de le mettre en pratique. Donc, tu vois, de l'accompagnement, j'aime bien parce que c'est vraiment ce que j'aimais dans le soin. C'est aider les gens. Donc ça, si dans quelques années, moi, j'ai une petite partie comme ça à côté, j'aimerais bien.

  • Speaker #1

    Intéressant.

  • Speaker #0

    mais après pour demi-sel j'ai envie que ça continue j'ai envie j'ai envie aussi de choses plus RSE pour demi-sel encore des matières des créations de matières vraiment très écologiques etc ça ça vient petit à petit quoi tout le temps des petits projets qu'on

  • Speaker #1

    met en place à notre île bah super bah écoute bravo bravo en tout cas pour ce beau parcours qui va en inspirer plus d'un plus d'une c'est certain c'est hyper hyper riche T'entendre parler de tout ça, de voir aussi, tu vois, un petit peu la réalité, les étapes par lesquelles t'es passée, voilà. Et puis, de façon très simple, en fait, on s'autorise à oser quand on t'entend, à se dire que tout est possible. Ça ouvre le champ des possibles, en tout cas. Se dire que, comme tu le disais, ton rêve de petite fille, tu y es aujourd'hui. C'est quand même ouf, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce truc de se dire quand même que quand tu fais ce que t'aimes, quand t'es alignée, en fait, les choses se font très facilement. Le côté travail labeur, il n'est pas là. Quand je dis prendre de la distance, c'est plus pour ma santé mentale. Parce que quand tu bosses tout le temps et que tu y penses tout le temps, ta famille à côté, ils en pâtissent un peu. En fait, je n'ai jamais eu l'impression de bosser. Enfin, si. Mais ça vient tout seul. Quand tu développes ton projet, l'énergie est là de fait.

  • Speaker #1

    Le plaisir a une grande place.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Je serais curieuse d'être une petite souris pour dans ton équipe. Là, mon avis, vous devez passer des bons moments, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est sûr. Oui, travailler en s'amusant, ça, c'est génial, je pense. Et puis, c'est vrai qu'il y a le côté fabrication. Tu vois, quand tu fabriques, c'est des ambiances d'atelier. Tu peux discuter. Donc, on se connaît très, très bien. On connaît très bien nos vies privées, parce qu'il y a vraiment, quand tu as les mains occupées, de parler d'autres choses, c'est tout à fait possible aussi. Ça s'y prête.

  • Speaker #1

    J'ai toujours vu le travail comme un formidable terrain de jeu. Je comprends complètement ce que tu veux dire sur la notion de plaisir et d'être alimentée par ça, et que ça donne de l'énergie d'aller plus loin, de travailler plus.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que là, l'équipe, tu vois, moi j'adore quand fin de vacances, j'avais hâte de retourner au boulot. Ça, je l'entends régulièrement. Là, tu te dis, mais ça n'a pas de prix. Je jubile, je ne dis rien, mais c'est vraiment génial. Tu me parlais management, mais j'essaye aussi de... de leur donner à faire ce qu'elles ont envie de faire. Ah bah toi, je vois que tu as une compétence là-dedans, ça te plaît ? Bah si tu veux, cette mission-là, je te la donne. Maintenant, ou en fonction de ton expérience passée, ou si tu as une compétence pour ça, si c'est quelque chose qui te plaît, bah voilà, tu vois, Joanne, elle avait fait un peu des salons pro avant, bah là maintenant, c'est elle qui s'occupe des pros. Alexandra, elle vient d'arriver, elle bossait pour une autre boîte, elle fait un peu d'administratif. Donc je lui dis, ah bah tiens, viens un peu faire mon assistante personnelle, l'administration, pas de soucis. L'idée, c'est aussi... qu'elles ne soient pas non plus toute la journée à fabriquer. Quoique chacune ait des missions, elles savent toutes fabriquer, mais elles ont toutes des missions un peu différentes pour que la journée et les semaines ne soient pas toutes les mêmes non plus. Ça, c'est important de s'adapter aussi aux gens que tu as en face de toi.

  • Speaker #1

    C'est intéressant pour toi aussi d'observer, de voir comment tu peux les amener à évoluer ou à faire ce qu'elles aiment, comme tu dis. C'est intéressant aussi d'être à l'écoute et de se dire, tiens, j'ai une idée aussi pour elles, toi qui formides d'idées, d'en avoir aussi pour les autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant. Et puis pour moi, ça me permet de déléguer aussi, parce que tu vois, tout ce qui est pro, maintenant, je ne m'en occupe plus du tout. Elles sont deux. Moi, je me vois plus à l'heure actuelle comme un chef d'orchestre. J'ai délégué pas mal de choses. Je me garde évidemment tout ce qui est partie création de la collection, etc. La com aussi, je me garde la com et le marketing. Là, je gère mes deux alternantes. On fait ça toutes les trois, parce que j'aime bien. J'aime la com, je me suis découvert. J'aime bien ça. J'aime bien faire de la com, j'aime bien le marketing. Et du coup, tu vois, chef d'orchestre, après de tout ce petit monde-là, tu vois, de voir comment ça peut fonctionner. Et puis, s'il y a besoin de moi, mais s'il n'y a pas besoin de moi, ça roule.

  • Speaker #1

    Finalement, ta feuille du début dont tu parlais de chef d'entreprise tout autour. Elle s'est définie avec d'autres personnes. Du coup, tu as réparti ça.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est plus tenable pour moi aussi parce qu'au bout d'un moment, tu ne peux plus sinon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu vrilles, même si tu as l'impression que tu peux tout faire, tu peux tout faire, mais il y a forcément des domaines qui en pâtissent forcément. Ou tu es plus agacé, donc tu es moins agréable, ou c'est la vie de perso. Je suis très honnête là-dessus. Quand tu iras la tranche de boulot et que... je suis inquiète, je vais être plus sèche. Donc, j'essaye aussi, avec ce truc de prendre de la hauteur, que ça ne m'envahisse pas, entre guillemets. C'est important.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, un grand merci pour tout ça, pour ta générosité, ton partage. Je suis vraiment trop contente de t'avoir eue sur Junko. On ne sort pas, Laura, quand même dans 10 ans. J'ai hâte de te suivre, suivre ton évolution, de voir.

  • Speaker #0

    Je crois que je viens d'avoir un élevage de chèvres en Nouvelle-Zélande.

  • Speaker #1

    On ne sait pas, on ne sait pas. Mais oui, ça va être intéressant de suivre. Et puis, tu construis pas à pas. Du coup, on ne sent pas le gros objectif, le gros je ne sais pas, c'est sain. Il y a un côté sain. Moi,

  • Speaker #0

    à un moment, j'ai eu l'occasion. Quand on a mis en place que je parlais du webmarketing, de la pub en ligne. ça a très bien marché. Donc, j'avais des budgets par mois. J'aurais pu les mettre fois 10, les budgets. On aurait eu fois 10 à faire. Mais du coup, il fallait que d'un coup, j'embauche une équipe plus grosse, tu vois. Genre, j'aurais pu d'un coup, si je faisais ça, ça marchait tellement bien que j'aurais pu mettre 10 personnes et ouvrir. En fait, je me suis dit, est-ce que tu veux avoir des gens qui sont là en train de couper des étoiles toute la journée, des cœurs, une autre des cœurs toute la journée, comme dans les ateliers des grandes marques de luxe, tu vois, Hermès, Chanel, tout ça, parce que j'en ai récupéré qui bossaient là-bas. où tu es toute la journée sur ta presse et tu fais la même chose. Tu vois, je n'ai pas envie de ça, en fait. Je n'ai pas envie que ce soit ça leur quotidien de travail, tu vois. Donc, effectivement, j'ai fait des choix. Donc, c'est pour ça, dans dix ans, je n'imagine… L'objectif, pour moi, il n'est pas… Je veux le maintien, en fait. Tu vois, je m'étais mis cet objectif-là en 2025. C'est rigolo parce qu'on est en début octobre. Et ma résolution 2025, c'était stabilité. j'avais écrit en gros dans mon agenda pas croissance, stabilité. En fait, de stabiliser ce que j'ai. C'est pour ça que quand on me demande dans 10 ans, je trouve ça compliqué parce que je n'ai pas un objectif de croissance. Ce n'est pas facile de le définir. Alors, que ce soit toujours aussi créatif, que ça plaise toujours autant, oui, mais pas que d'un coup, on ait tant de parts de marché, que je rentre au CAC 40, que on ait, tu vois, ce n'est pas du tout mon objectif comme d'autres certaines marques de fringues, tu vois. Moi, je n'ai jamais pris d'investisseurs. Je pourrais, tu vois, prendre des investisseurs, on m'a déjà proposé Non, parce qu'après, je vais devoir rendre des comptes. C'est l'argent qui va dominer. J'ai assez déjà de stress, entre guillemets, pour m'en rajouter, pour en rajouter du coup aux autres. Et c'est pour ça qu'en objectif, je ne mets même pas des objectifs comme ça. C'est vraiment la stabilité. Et moi, personnellement, je m'épanouisse toujours autant, peut-être avec un petit truc à côté ou peut-être ce sera autre chose. Peut-être ce sera de la fringue, je n'en sais rien. Mais ça, ce ne sont pas des domaines qui m'intéressent. Mais oui, je pense que c'est important. Pour moi, c'est important. Je n'ai pas cette volonté-là de croissance déjà d'argent. Je veux qu'on soit toutes bien. Je veux pouvoir payer mes salariés, que ça aille bien, que je sois quand même payée à la juste valeur de l'énergie que je mets dans mon travail, mais que tout le monde soit bien. Et ça, c'est pour moi la plus grande des récompenses plutôt que d'avoir des comptes en banque archi-bourrés.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est un bel objectif. C'est un objectif quoi pour moi ? Tu vois l'alignement, rendre… Tu es quand même en train de dire, moi, ce que je veux, c'est rendre mon équipe heureuse. et bien dans son travail. C'est wow, ça, tu vois, comme objectif. Oui,

  • Speaker #0

    mais tu sais, c'est comme si c'était un peu honteux quand on dit ça. Enfin, je ne sais pas comment dire, ce n'est pas ça. Mais tu sais, on te demande tellement, on est tellement dans la performance que je dis, bah oui, en fait, on me dit tellement, tu vas être où après ? C'est quoi après ? C'est quoi le prochain truc et tout ? Bah en fait, c'est déjà, ouais, la stabilité, quoi. C'est déjà, si je peux avoir autant d'amusement comme j'ai depuis huit ans avec Johan et Leslie, depuis longtemps que... qu'elles s'épanouissent, qu'elles aiment tout le temps leur taf, qu'elles ne soient pas parties, etc. Après, si elles partent, c'est pour faire d'autres projets, mais carrément. Au contraire, il y aura toute forme d'honnêteté là-dedans. Mais voilà, non, c'est vraiment... Moi, ma grande fierté, c'est mon équipe. Ça, c'est sûr. Quand je vois les filles qui se marrent, qui arrivent, je te raconte. C'est trop bien, quoi.

  • Speaker #1

    C'est l'équipe, c'est la petite tribu.

  • Speaker #0

    Oui, et puis la communauté de demi-salle. Et puis, de kiffer toujours autant. Comme tout le monde, tu veux faire autre chose que des boucles d'oreilles. En fait, non, ça me fait kiffer de faire des boucles d'oreilles. La matière me plaît. Je n'ai pas encore été au bout de ce que je proposais. J'ai envie de continuer. Parce que se challenger en permanent, c'est fatigant aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça, bien sûr. C'est ça. Et puis du coup, tu en as quand même un peu déjà au quotidien, mine de rien. Tu as toujours la nouvelle collection. Donc, tu es déjà bien nourrie par le challenge. Donc, effectivement. Bon, merci beaucoup. Du coup, on embrasse toute ton équipe en même temps.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis bravo à toutes pour ce beau travail de Micelle. Et puis, écoute, à suivre pour les nouvelles aventures alors.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, salut. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode de Junko. J'espère qu'il vous aura apporté des pistes pour avancer dans vos réflexions et dans vos projets professionnels. Pour en savoir plus sur mes accompagnements ou me poser vos questions, rendez-vous sur mon site internet où vous trouverez tous mes contacts ou sur mon compte Instagram. Les liens se trouvent dans le descriptif de l'épisode. Et n'oubliez pas, chaque petit pas compte. Oser explorer, questionner et agir, c'est déjà avancer sur le chemin d'une carrière alignée avec vous-même. Prenez soin de vous et de vos projets professionnels et rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de Junko.

Description

Aujourd’hui, je reçois Sabrina Lemaréchal, fondatrice de DEMISEL, une marque de bijoux écoresponsable née à Barcelone en 2007 et aujourd’hui bien ancrée dans le paysage français.


Si DEMISEL est aujourd’hui reconnue, c’est avant tout l’histoire de Sabrina qui retient l’attention. Son parcours incarne le mouvement, la cohérence et l’exigence d’un projet qui grandit sans renier ses valeurs.


Docteure en chirurgie dentaire et enseignante à la faculté, Sabrina a longtemps mené une carrière qu’elle maîtrisait parfaitement. En parallèle, la création de bijoux s’installe peu à peu dans son quotidien, d’abord comme un terrain d’expérimentation, puis comme un véritable espace d’expression.

Pendant plusieurs années, elle partage son temps entre ses patients et son atelier, avant de sentir que l’équilibre n’est plus tenable. En 2016, elle franchit le pas et se consacre entièrement à DEMISEL, transformant cette passion en projet d’entreprise durable et porteur de sens.


Dans cet échange, elle partage sa vision d’une entreprise qui grandit à son rythme, sans céder à la logique de la croissance à tout prix. Elle revient sur l’importance du sens, sur les défis écologiques et humains qui jalonnent son parcours, et sur ce qui l’a guidée dans ses décisions : la conviction que l’épanouissement collectif est la clé de la réussite durable.


Aujourd’hui, DEMISEL, c’est une équipe de 13 personnes. Sabrina parle de ce collectif avec autant d’attention que de ses bijoux. Elle partage la place centrale qu’elle accorde à l’humain : faire grandir ses collaboratrices, créer un cadre de travail stable et stimulant, préserver le plaisir de faire ensemble. Son ambition n’est pas la croissance à tout prix, mais la pérennité d’une aventure partagée, où chacune trouve sa juste place.


Elle aborde aussi les réalités concrètes : la concurrence déloyale des géants de la fast fashion, la charge mentale liée à la direction d’une entreprise, le besoin constant de se former et de se nourrir intellectuellement pour continuer d’avancer.


Cet épisode explore les multiples facettes d’une entrepreneure qui construit pas à pas une entreprise durable, consciente et profondément humaine. Une conversation inspirante sur l’équilibre entre ambition, plaisir et justesse.


Belle écoute !


Florence, coach en évolution et transition professionnelle.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur June Corp, le podcast qui vous accompagne dans votre réflexion professionnelle et vous aide à construire une carrière qui vous ressemble. Je suis Florence Verdier, coach spécialisé en évolution et transition professionnelle. Dans chaque épisode, je partage avec vous des outils, des réflexions et des histoires inspirantes pour vous aider à clarifier vos aspirations et pour passer à l'action. Que vous soyez en quête d'idées, de motivation ou d'un nouveau départ, ce podcast est là pour vous accompagner, pour vous guider. Et si vous l'appréciez, pensez à lui donner un avis 5 étoiles et à laisser un joli commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est la meilleure façon de soutenir DUNCO. et de permettre à d'autres de les découvrir. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le nouvel épisode de Junko. Alors aujourd'hui, c'est donc une interview et j'ai le grand plaisir de recevoir Sabrina Lemarichal, qui est la fondatrice de la marque de bijoux Demicelle. Alors salut Sabrina !

  • Speaker #1

    Salut Florence !

  • Speaker #0

    Un grand merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors écoute, j'ai souhaité t'inviter pour plusieurs raisons. D'abord parce que tu as été docteur en chirurgie dentaire avant, donc forcément ce Switch Pro, ça nous intéresse bien d'en savoir plus. Aussi parce que je suis fan de Demicelle, de la marque des bijoux. Et puis au-delà, moi, d'en porter, j'en croise partout dans la rue, c'est quand même un truc de dingue. Encore en Corte, je faisais une randonnée.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Ouais, je te jure ! Dans le maquis, j'en vois une arriver, j'ai dit... C'est ouf, quoi. Elle a des demi-celles et du coup, j'ai dit, tu viendrais. Enfin, tu vois, ça a créé des connexions. On a discuté.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une petite communauté comme ça qui se parle autour des demi-celles. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est trop sympa. Et puis, au-delà d'en voir partout dans la rue, on en voit aussi à la télévision. Donc, c'est vrai que c'est une belle marque qui est maintenant vraiment très visible. Et puis aussi, et presque surtout, j'ai vraiment la sensation, mais on va en parler ensemble, que tu es ultra alignée avec ta vie professionnelle. évidemment, c'est dans les sujets de Junco, tu vois sur comment on mène sa vie professionnelle, comment on est épanoui dans sa vie professionnelle, comment c'est aligné avec nos valeurs, etc. Et au-delà du fait qu'on sent que tu as des valeurs fortes qui sont bien ancrées, tu es aussi pour autant tout le temps en mouvement, on sent que ça bouge, que ça évolue. Et tous ces aspects-là, ça m'intéresse beaucoup d'en parler avec toi aujourd'hui. Déjà, comment toi tu te définis ? Au-delà d'être la fondatrice de Demicelle, comment toi tu te définis pour qu'on fasse un peu plus connaissance ?

  • Speaker #1

    Un peu hyperactive, forcément. Enthousiaste. J'ai pas mal d'énergie en fait envers les choses de la vie, envers les gens. J'aime bien être entourée, perpétuellement en mouvement et puis envie de plein de choses tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter un peu ta vie professionnelle avant Demicelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai commencé à créer des bijoux toutes petites en passant loisirs, pas de fuites. Fimo, Phil, Perle, tout ça, tout ça. Et puis, j'ai toujours aimé créer. Et donc, j'ai fait... Par contre, ce n'était pas du tout l'idée au niveau familial de... Mon père est menuisier, ma mère était secrétaire dans un cabinet d'archi. Donc, on était vraiment un travail pour la vie. Il faut faire des études et des études pas payantes. Donc, je me suis orientée vers médecine parce que ça ne marchait pas trop mal à l'école. Voilà, et puis je voulais le contact avec les gens, le soin, etc. J'ai eu le concours, j'ai eu une place en dentaire. Et moi, je voulais soigner les enfants. Donc, je me suis orientée comme ça vers la dentisterie pédiatrique. Donc ça, c'est une carrière que j'ai faite en parallèle, on va dire. Enfin, tout le temps, ça, c'était ma carrière de base où je me disais, de toute façon, je vais être dentiste, je serai dentiste toute ma vie. Je vais soigner les enfants et puis à côté, je ferai des créations. Je faisais de la couture, je bidouillais un peu tout.

  • Speaker #0

    J'ai toujours un atelier dans tous mes apparts,

  • Speaker #1

    tous les lieux où j'ai vécu. J'avais un atelier pour bricoler et faire des choses. C'était trop important pour moi. J'ai adoré ma partie dentaire. J'étais prof à la fac aussi pendant quatre ans. Ça, c'est quelque chose que je voulais faire. J'étais assistant hospitalo-universitaire, ça s'appelle, et j'étais en cabinet à côté. Et j'avais toujours comme ça la fabrication de bijoux à côté. Je suis partie deux ans vivre à Barcelone. J'y ai travaillé en tant que dentiste entre 2007 et 2009. Et là, j'ai monté une marque avec une copine qui s'appelait Deux Micelles. Donc, on a commencé à deux sur ces deux ans. Et on vendait des bijoux en fait en tissu, des sacs, des accessoires. C'était du tissu. Et on a fait ça, on a commencé à vendre dans des boutiques à Barcelone, etc. Quand je suis revenue, elle, elle n'a pas pu continuer parce qu'elle partait à Paris, elle n'avait plus le temps et moins l'envie. Et moi, j'ai commencé l'aventure toute seule, donc en 2010. Enfin, continuer, pardon. Et j'ai découvert le cuir, tout ce que ça pouvait être de cuir recyclé, etc. Et voilà, donc tu vois, de 2010 à 2015, j'étais prof à la fac. Puis à côté, j'avais demi-sel. Je faisais des petites ventes par-ci, par-là. J'ai commencé à être vendue dans une boutique à Rennes qui s'appelait l'Escale des créateurs. Je me rappelle, j'avais passé la porte vraiment, mais n'importe comment, tu vois. Gros syndrome de l'imposteur en me disant « Non, mais de toute façon, moi, je ne suis pas créatrice. » Donc, un peu porcinet. « Bonjour, je fais des bijoux, mais en même temps, je ne sais pas. » Et elle m'a dit « Si, si, je peux commencer. Amène-moi quelques pièces. » Et ça, ça avait commencé un peu comme ça. Ensuite, j'ai été repérée par une équipe de créatrices avec qui on a monté ensemble le projet Tipeee Arena, qui est une des boutiques de créateurs assez connues, qui a fêté ses 10 ans. Et donc, il y a 10 ans, j'ai commencé l'aventure Tipeee. Donc, elles étaient 5, un pool de 5 créatrices. Elles cherchaient 5 autres créatrices pour les accompagner dans le projet. Que des choses pour enfants. Et à côté, elles voulaient une offre bijoux femmes. Et elles m'avaient repérée dans une petite vente comme ça. Et puis, l'escale des créateurs. Mais moi, c'était vraiment, à l'époque, complètement accessoire. jamais je me serais dit que j'en ferais ma vie.

  • Speaker #0

    Elle m'a appelée en me disant, écoute, on te propose ça. Moi, au début, non, mais moi, je ne suis pas créatrice. Je ne sais pas, je ne sais pas. Et puis, j'ai un super entourage qui m'a dit, mais vas-y. Mon mec m'a dit, mais vas-y,

  • Speaker #1

    c'est deux jours par mois. Le deal, c'était, on tient la boutique. La boutique était ouverte 20 jours. On était 10, ça faisait deux jours par personne. Donc, quelques samedis. Je venais d'avoir ma deuxième, j'avais un bébé. mais voilà, l'entourage, mais vas-y, test, etc. Et donc, a commencé l'aventure Tipeee. Et ça, c'est vraiment le tournant parce que j'ai pu m'amuser, parce que j'avais vraiment un gros corner chez Tipeee où je pouvais tester plein de trucs. J'avais les retours directs des clientes. Ça marchait bien. J'avais plein de monde qui venait. C'était une super période. Et à côté, j'étais dentiste deux jours en cabinet par semaine. Je soignais les enfants à côté de Rennes. Et je m'éclatais, en fait. J'étais lundi, jeudi au cabinet. Le reste du temps, c'était pour demi-sel. Et c'était trop cool. et j'aurais pu faire ça très longtemps, je pense. C'était un peu schizo quand même, parce que souvent, le midi au cabinet, je répondais à des mails de gens qui me faisaient des commandes ou des trucs pour Tipeee. C'était un peu zinzin. Et là, en fait, la collègue avec qui j'étais au cabinet me dit qu'elle va ouvrir son propre cabinet dentaire et pas rester là où je suis. Je passe les détails, mais au début, je me dis, bon, sécurité, plus, plus, je reste collab d'un autre dentiste, voilà, machin. Puis après, je me dis, attends, il y a plein de boulots dans lesquels il y a des dispos. Est-ce que ce ne serait pas sympa de se prendre… Elle me disait que je montrais mon cabinet. Je monte mon cabinet. Le temps que je fasse la patientèle, je reviens te chercher dans 6-8 mois.

  • Speaker #0

    Donc là, au cabinet, tu as un statut de salarié ?

  • Speaker #1

    J'étais salariée, oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais salariée. Et c'est pour ça que je pouvais être auto-entrepreneuse à côté. Et donc là, je me dis, OK, si on se disait que c'était un peu comme une dispo et que pendant 6-8 mois, je fais un peu plus de com, un catalogue. Parce qu'il y avait des gens qui venaient chez Tipeee. Et qui disait, moi, je viens de Cholet, j'aimerais bien revendre demi-sel. Mais est-ce que vous avez un catalogue, un site Internet ? Non, moi, je fais ça en très local, etc. Donc, le temps que j'y mettais, je commençais à gagner un peu de sous avec ça, pas suffisamment. Je me suis dit, bon, si je mets les bouchées doubles, il y a moyen que je me retire au moins un petit SMIC. Et donc, septembre 2016, je me suis lancée en me disant, je prends 6-8 mois comme ça pour tout donner pour demi-sel. Donc, en… en auto-entrepreneuse. Et là-dessus, j'ai pris un co-working. Je suis rentrée dans un co-working. Parce qu'en fait, comme tout le monde me disait « Ah non, mais t'arrêtes d'être dentiste et pour s'occuper de tes enfants. » Non, je lance ma marque, etc. Ou on m'appelait en pleine journée « Tu peux prendre un café maintenant que tu bosses plus. » Mais non, je lance ma marque. Donc, je voulais un lieu où j'allais et je revenais.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'à cette époque-là, on se dit « Ouais, je me suis mise personne ne le fonce, mettre autre entrepreneur, etc. En 2016, ce n'était pas ça. Ce n'était pas aussi fluide que maintenant, ce n'était pas les mêmes démarches, ce n'était pas les mêmes conditions et pour les gens, c'était wow.

  • Speaker #1

    Alors moi, je me rappelle exactement, tu vois, quand j'ai entendu parler de ce statut-là, j'étais à Barcelone justement et un pote qui était comptable, parce que moi, je n'avais jamais lancé la marque de Missile à Côté parce que je pensais qu'il fallait faire monter une entreprise, une SARL et que ça demandait pas mal de frais, forcément, et qu'à côté de Danty, je me dis que c'est tellement accessoire. Si c'est pour me faire 100 euros de bijoux par mois, je ne vais pas lancer une entreprise. Et je me rappelle de ce pote qui me dit « Ah, ça bien, on était en 2009, il y a un nouveau statut qui vient de sortir en France, auto-entrepreneur, etc. » Ah ouais ? Et c'est ce qu'il a fait. Parce qu'en fait, en Espagne, bon, il n'y avait pas de sécu et tout ça. Donc, tu pouvais faire du black sans problème. Bref. Mais en France, tu ne peux pas. Tu ne pouvais pas être vendue dans les boutiques. Je suis rentrée en France et là, j'ai pu me mettre dans ce statut qui était dingue. Parce que moi, j'étais prof à la fac à côté en plus. Du salariat de dentiste, c'était nickel. Je ne payais de charges que sur ce que je vendais. Tu vois ? Donc, c'était top. Donc, voilà. En 2016, je me lance en coworking toute seule. Et puis... Chez Tipeee, je continue chez Tipeee, ça fonctionne. Puis là, je développe un catalogue, un peu de com, un site Internet. Et puis là, ça commence à prendre pas mal.

  • Speaker #0

    Et donc, ces compétences, ces nouvelles compétences, tu les apprends sur le tas ? Tu as des gens qui t'entourent ?

  • Speaker #1

    Non, je les apprends sur le tas. Mais alors, c'est très drôle parce que j'ai quand même un moment un peu frôlé le burn-out, je pense. Mes filles avaient donc trois ans et un an. Et je pense que je nageais dans tout ça. et je me rappelle avoir pris un rendez-vous à BGE, un truc d'accompagnement de création d'entreprise et la fille me dit, je ne peux rien faire pour vous parce que normalement, j'accompagne à la création, donc vous, c'est déjà fait. Mais par contre, je vais vous donner. Et elle me donne une feuille. C'était vraiment marrant, c'était en étoile et au milieu, il y avait écrit chef d'entreprise. Et en fait, l'étoile était remplie, la feuille était remplie de tous les trucs à faire. Et elle me dit, en fait, c'est normal que vous soyez en train de péter un plomb parce que voilà, par rapport à avant, tout ce que vous avez à penser. Ça va jusqu'à la commande de sachets. jusqu'à sourcer votre cuir, jusqu'à votre com, jusqu'à machin. Et en fait, j'avais affiché ce truc-là dans mon... Juste à côté, parce que j'avais un mini bureau. J'avais une table, quoi, tu vois, avec des traiteaux et une chaise dans un coworking pour faire mes bijoux. J'avais collé ça au mur et à chaque fois que j'avais un peu le... moins d'énergie, je regardais en me disant c'est normal, c'est normal, c'est tellement énorme tout ce qu'il y a à faire. Et j'ai gardé cette feuille parce que j'avais vraiment... Elle m'avait vachement remonté le moral, en fait la fille sur ce moment-là je ne l'avais vue qu'une fois Donc oui, après, j'apprends sur le tas. Puis ça vient un peu comme ça. Donc il y a aussi en parallèle vraiment une volonté, tu parlais tout à l'heure d'alignement, d'éco-responsabilité. Moi, en janvier 2016, on m'offre le livre La famille zéro déchet. Et gros coup, pourtant mon mec était pas mal écolo déjà, depuis longtemps, ça faisait 10 ans, ça fait 20 ans qu'on est ensemble. Et moi, bon, j'étais pas plus sensible que ça à l'écologie. Enfin voilà, non. Et là, je me prends une vraie claque. Et là, vraiment, je me dis, à la maison, zéro déchet, on prend des boîtes, fini le plastique, tout, tout, tout, tout, tout. Plus possible, quoi. Donc là, je prends, c'était à presque 10 ans, un gros tournant écologique. Et après, je ne me voyais pas ne pas le mettre à demi-sel. Pour moi, c'était inimaginable de créer une entreprise où j'allais gaspiller des sachets, des produits, des cols, des trucs, tu vois. C'était insensé. Donc, en fait, ça s'est fait un peu tout seul, quoi. Et le sourcing des matières, au début, quand j'ai commencé à travailler le cuir, c'était des vieilles vestes en cuir que je trafiquais, que je coupais. Et puis après, j'ai commencé à m'intéresser à tout ce qui est recyclage, de fin de stock, à voir comment me sourcer et tout ça. Ça, ça a commencé tranquillement. Et ça s'est fait très facilement. Et toutes les personnes que j'ai recrutées après étaient tellement ancrées en demi-selle. Déjà, je prenais des personnes qui, forcément, pour moi, étaient censées avoir cette fibre et sociale et écologique que j'ai, cette intelligence sociale, etc. Et donc, en fait, ça s'est fait tout seul. Tu vois, chaque personne, en fait, est rentrée dans l'aventure. C'était deux fêtes. Il fallait faire gaffe, quoi. Mais tu vois, tu as des gens qui disaient, des influenceurs, ah, mais ça pourrait être sympa de mettre des petites goodies dans votre packaging et tout ça, mettre du parfum. Mais non, en fait, pour moi, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas demi-sel, ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas demi-sel, quoi, de rajouter un petit porte-clés en plastique, tu vois, ou un autocollant, ben non, il n'y a pas besoin, etc. Donc, pareil, les boutiques, quoi. Ben non, on mènerait plus de sachets en plastique pour la présentation. Ben non, en fait, c'est le produit et puis on ne veut pas de superflu, quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours pareil, ça restait précurseur aussi, ça, parce qu'en 2016, c'est vrai que maintenant, ça fait partie de nos critères de consommation, mais en 2016, on n'en était pas tous encore là.

  • Speaker #1

    et c'est ce qui va faire la différence après pendant la période du Covid nous on était déjà positionnés en fait sur le créneau le créneau c'est pas un créneau en fait on avait déjà un positionnement éco-responsable éco-conscient etc donc en fait c'est ce qui fait aussi que la marque a pris un tournant à ce moment là après aussi donc tu vois pour continuer l'histoire ensuite 2016 je commence toute seule je fais un an toute seule peu, je reçois un CV d'une fille qui me demande si j'ai besoin d'un coup de main. C'est Joanne, qui travaille toujours avec moi. Elle venait de Paris, elle était monteuse bijoux. Là, moi, tu vois, j'étais dans mon atelier, tout ça. Je me disais, mais je ne sais pas du tout comment je peux déléguer ça. écoute, tu viens. quelques heures par-ci par-là, et puis je te paye à l'heure, et puis je te donne des trucs à faire, quoi. Et ça s'est fait comme ça. Jojo était enceinte de cinq mois quand elle est venue au premier entretien. Et elle venait deux jours semaine, comme ça. Et puis je lui filais des perles à coller, des chaînes à monter, des anneaux à mettre, etc. Et super chouette. Donc là, je peux produire un petit peu plus, parce que moi, je me dégage un petit peu de temps pour un peu plus de com'. Ça fait un peu boule de neige, tu vois, petit à petit. Jojo part en congé maternité. Là, je me retrouve toute seule, mais avec pas mal de boulot. Et là, Leslie, une amie d'amie, voit un poste et me dit « Si tu as besoin d'un coup de main, moi, je viens. » OK, viens voir, on va manger ensemble, je ne sais pas. La gros coup de cœur, elle vient. Et puis là, pareil, elle est venue à côté de son boulot.

  • Speaker #0

    C'est l'équipe qui se construit sans qu'une seule annonce d'envoi ait été publiée.

  • Speaker #1

    Exactement. Leslie est venue une première après-midi. Je lui dis « Écoute, on va manger chez Albertine, C'est une pote de pote. Et puis, la deuxième fois, je lui dis, si tu veux, viens vendredi m'aider. Et puis, à la fin d'après-midi, je lui dis, écoute, là, c'était un peu un entretien d'embauche cet après-midi. Si tu as dit, tu reviens. Elle me dit, c'est le meilleur entretien d'embauche que j'ai fait de ma vie. Je n'ai pas stressé. Et donc, l'essayer est toujours là aussi. Et là, en fait, on fait comme ça pendant 2017-2020. On fait comme ça pendant trois ans, tous les deux. Elles viennent deux jours par-ci, par-là en plus. On est toujours dans des petits co-working. et après, la période Covid, ça a été un gros coup. un gros tournant pour demi-selle parce que je me suis retrouvée toute seule, les filles ne pouvaient plus m'aider chez moi, avec les enfants bien sûr rappel pour toutes les mamans qui m'écoutent, avec les enfants mon mec par chance c'est dentiste donc ne bossait pas du tout donc s'en occupait un peu mais bon elle venait toujours me voir pour me dire maman je peux fabriquer un bijou avec toi ? Non, je travaille et là ça a été en fait pour moi la pire période de ma vie mais la meilleure période pour demi-selle J'ai bossé comme une dingue jusqu'à 3h du mat. Je faisais plein de vidéos, je regardais des tutos, comment augmenter sa visibilité Instagram. Je faisais des concours, belle et confinée, belle et déconfinée. J'ai tout donné. Et là, en fait, comme nous, on avait déjà notre site Internet qui était fait, on avait déjà notre méthode d'envoi qui était par lettre. Donc, c'était assez facile cette période-là. J'avais juste à mettre dans une boîte aux lettres. Je pouvais sortir de chez moi pour faire ça. Là, j'ai fait des super chiffres d'affaires. pendant deux mois. Et là, ça a décollé parce que tous les gens qui étaient un peu frileux à passer à l'achat sur Internet, là, n'avaient plus le choix et découvraient que finalement, ce qu'ils recevaient était pareil à ce qu'ils voyaient sur le site, niveau couleur, forme, etc. Donc, gros tournant web, en fait, pour demi-sel. Les gens se mettent à commander à distance plus que dans les boutiques. Donc, super. Et là, en fait, Jojo qui avait, après cette période-là, qui avait plusieurs postes parce qu'elle bossait aussi dans une boutique et elle était freelance pour d'autres personnes, me dit qu'en fait, le statut, c'était hyper compliqué autant entrepreneur à cette part-là, parce que pour le coup, deux mois de Covid, tu n'avais rien. Moi, elle ne bossait plus avec moi. Donc voilà, elle me dit, je veux trouver un salariat quelque part. Ça me fait trop suer, mais je vais y arrêter. Et là, je me dis non, je ne veux pas la perdre. je ne veux pas perdre si j'en embauche une j'en embauche deux enfin voilà moi qui n'avais jamais monté de cabinet embauché d'assistante dentaire ça me faisait hyper peur et bien du coup j'appelle le comptable bah écoutez là les chiffres que vous avez fait si vous continuez comme ça c'est possible vous pouvez embaucher deux personnes etc donc c'est parti après la période Covid 2021 bah le temps de faire tu vois les papiers et tout j'ai dit à Joanne bah écoute si je te propose Un temps plein, un CDI, tu restes ? Oui, évidemment.

  • Speaker #0

    Tu es heureuse là.

  • Speaker #1

    Trop, oui. Et puis, tu vois, c'est vraiment… En fait, quand tu as des gens chouettes, tu ne veux pas les laisser partir. C'est hyper précieux, quoi. La valeur humaine. Et je dis, oui, mais du coup, j'embauche Leslie pareil, parce que c'était pareil. Donc, du coup, 2021, je passe en société, j'embauche mes deux premières salariées. Après, tu sais, il y a eu pas mal d'allées et venues où les boutiques ont fermé, réouvert, fermé, réouvert. Là-dessus… boutique fermée. Je me reprends un petit coup de stress parce qu'on n'avait plus nos revendeurs. Ils ne commandaient plus, forcément. Ils n'arrêtaient pas d'ouvrir et de fermer. Donc, on perd quand même une grosse part de chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Ils ont combien de revendeurs à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Là, je ne sais plus. On avait peut-être une cinquantaine.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. Quand même,

  • Speaker #1

    oui, je pense. Là, on est à 150. Oui, je pense qu'on en avait quand même pas mal, tu vois, un peu partout en France, un peu à l'étranger. Et donc, là, je mets le pied dans le webmarketing. Donc, tout ce qui est… Enfin, tu vois, je commence à chercher, pareil, comment développer vraiment mon site web, plus de visibilité. Et donc, là, je rencontre quelqu'un, un pote de pote qui fait du webmarketing. Il faisait aussi tout ce qui est référencement. mais aussi toute la partie, tu sais, pub sur Insta, Google Ads et tout ça. Donc, je ne sais pas quand est-ce… Donc, ça doit faire 4-5 ans qu'on bosse ensemble avec Alex. Lui, il a son auto-entreprise à côté de son taf. Il gère demi-sel, du coup, comme ça. Parce que ce n'est pas, tu vois, un poste à temps plein. Mais tous les mois, par contre, c'est un sous-traitant, entre guillemets. Et là, du coup, ça a vachement bien marché parce qu'on a vraiment ouvert… D'ailleurs, celles qui connaissent, là, je pèse pas mal contre… Tému et Chine en ce moment, qui nous prennent toute cette part de marché-là. L'explosion qu'on a eue il y a quatre ans grâce à ça, là, on ne l'a plus du tout. Ça, ça ne marche plus du tout. Parce qu'en fait, il y a une telle invasion de budget, de campagne et tout, de ces marques-là, de ces deux géants-là, que la visibilité que j'ai gagnée il y a quatre ans, tu vois, je ne peux plus du tout comme ça atteindre les gens. Là, tu vois, on a réussi à faire des coureurs de missiles à pas mal de monde, etc. Là, tu ne peux plus parce qu'en fait, le marché, il sature le marché. Tu mets bijoux créateurs, bijoux fantaisie, bijoux en cuir. En fait, ils se positionnent sur tout. Donc, tu n'apparais jamais. Donc, quand tu dis perpétuellement en mouvement, on n'a pas tellement le choix d'être tout le temps en mouvement parce qu'il y a toujours des petits obstacles comme ça.

  • Speaker #0

    Des petits, petits grands obstacles.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et petit à petit, comme ça, tu vois, depuis 2021, l'équipe a grossi par des coups de bourre, tu vois, à prendre des freelances que j'ai embauchées.

  • Speaker #0

    Une histoire de pote de pote, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, il y a… qu'une fois où j'ai mis une vraie annonce.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, tu as combien de personnes avec toi de salariés ?

  • Speaker #1

    Là, on est 13. Il y a 8 salariés. J'ai 6 temps pleins et 2 temps pleins des alternantes en com. Et 4 freelance. C'est 4 filles qui ont des choses à côté. Il y en a une qui fait de la marquinerie, une illustratrice, une prof d'art plastique qui bosse à mi-temps et une infirmière. Et elles, elles viennent sur 1, 2 jours semaine. Mais il y a par exemple Vivi qui est venue au départ comme freelance, donc qui m'avait contactée, qui avait commencé à bosser un ou deux jours, qui était infirmière à l'hôpital et puis que j'ai embauchée, tu vois, il y a trois ans.

  • Speaker #0

    C'est des histoires qui durent, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, je suis bien entourée, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Tu t'es découverte comment en tant que manager ? Quel genre de manager, du coup, dans tout ça ? Parce que voilà, c'est quand même aussi une des fonctions particulières de manager une équipe.

  • Speaker #1

    C'est ça, un peu sur le tas, avec, je pense, ma sensibilité aussi sociale. En fait, moi, je pars du principe que je n'ai pas envie de faire à quelqu'un ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. C'est un truc de base, du bon sens pour moi. Donc, j'essaye de faire attention. On a vraiment une chouette équipe. Tout le monde me dit « Ah, douze nénettes, ça se passe hyper bien. » J'ai vraiment des super personnes. J'essaye de maintenir une ambiance. Elles la maintiennent toutes seules et je les laisse faire. Une ambiance très, pas festive, mais presque. Drôle, quoi. Et ouais, après, tu vois, cette année, j'ai commencé à faire partie d'un réseau de managers. Je trouvais ça intéressant de partager aussi. Ça s'appelle Germ. C'est un renne, c'est groupe d'entraînement et des réflexions de managers engagés au Chibutro. Et on se voit un vendredi par mois. C'est des formations. Tu as des intervenants qui viennent. J'ai fait de l'équicoaching la semaine dernière. C'était super chouette. Et on fait des ateliers entre nous. Et ça, c'est chouette de partager avec d'autres gens. C'est destiné à tous les gens qui ont des personnes sous leur responsabilité. Donc, tu as des avocats, des directeurs commerciaux, des gens qui bossent dans les assurances. Il y a un peu de tout. On est un groupe de 20 et c'est très, très sympa. Moi, j'aime bien en général me former. J'essaie de faire plein de choses parce que j'aimais vraiment apprendre à la fac. Et du coup, je n'ai pas envie d'arrêter ça.

  • Speaker #0

    Oui, apprendre toujours, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'on est censés apprendre des nouvelles choses. d'être en mouvement, comme tu dis aussi. Ça montre aux filles que je m'implique aussi dans leur prise en charge, entre guillemets, que pour moi, c'est important de bien manager mon équipe. Ça se fait un peu tout seul, tu vois. Il y a des choses que je ne suis pas très académique. J'ai seulement commencé l'année dernière à mettre en place les entretiens individuels. Ça me faisait hyper peur de mettre ça en place. Mais en fait, c'était super.

  • Speaker #0

    Au fil des années, l'équipe a agrandi, Demissel a grandi. c'était de plus en plus visible donc on a dit dans les médias etc comment t'as réussi à faire comme ça plus grand tu vois là de se dire moi je regardais la Starac avec ma fille je porte de demi-selle à la Starac aussi mais c'est pas comment elle fait mais c'est elle envoie quoi elle y va quoi et c'est quoi chez toi cette tu vois c'est comment tu fais pour aller plus loin on a le sentiment que tu oses quoi aller vers plus grand quoi

  • Speaker #1

    Alors, c'est très rigolo parce qu'oser et envoyer à des gens, ce n'est pas moi. C'est Leslie, la première fois, donc il y a quelques années. Parce que moi, je suis là, non, non, mais on ne va pas envoyer, ils ne vont pas aimer, ils ne vont pas porter ça. Enfin, tu vois, ce n'est pas du tout… Enfin, voilà, non, mais tu rigoles ou quoi ? Si on aime, eux aussi, ils vont aimer. Et Leslie, quand elle a commencé, il y a 6-7 ans, commençait à passer des coups de fil, à des glisses. Mais si on va leur envoyer, tu vas voir, tu vois. Et moi, j'ai été franchement incapable de faire ça. Et c'est elle qui a commencé à chercher des influences. On a dit, tiens, elle, je la verrai bien avec des demi-celles. hop, j'envoie un message, ah bah ouais, elle en veut, et puis c'est retrouvé comme ça à la télé, tu vois. Et donc maintenant, on a tout un pool de personnes à qui on envoie, on en retrouve tout le temps d'autres, et voilà, on envoie en fait des bijoux qu'on offre, on ne fait pas du tout de partenariat rémunéré, on offre, et en fait, on envoie un message en demandant si ça leur plaît, si elle leur dit qu'on offre 2-3 bijoux, on envoie, et pour nous, c'est la super communication, tu vois. Pareil pour la Starac, et bien en fait, c'est les filles qui ont... trouver le... Alors, les filles, il y a Vivi, maintenant, qui fait ça avec Leslie, et elle cherche, en fait, sur les réseaux, elle trouve qui est le styliste, donc elle envoie au styliste.

  • Speaker #0

    Ouais, donc elles ont la fibre aussi entrepreneuriale, elle, en fait, quoi. Bah ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'en fait, je leur fais confiance et je les laisse y aller à ma place. Moi, de toute façon, je suis pas capable de faire ça, je suis pas capable... Enfin, peut-être que maintenant, oui, mais au début, j'étais incapable de me vendre, quoi. J'avais vraiment beaucoup de mal. J'étais tout le temps surprise que les gens, ils aiment bien porter ce que je fais, quoi. Et du coup, bah, maintenant, évidemment tu vois ça fait plus de dix ans, je vois que ça plaît, etc. Donc, je ne vais pas dire « Ah ben non, mais moi, j'ai toujours le syndrome de l'imposteur. » Non, ce n'est pas vrai. Mais au début, vraiment, c'est vraiment les sticks qui me disent « Non, mais bien sûr qu'on tente, bien sûr qu'on y va. » Je pense que c'est beaucoup plus facile pour elles de faire. C'est toujours plus facile que quelqu'un d'autre de vendre ses propres trucs. Parce que les gens ont besoin d'agents, les artistes ont besoin d'agents. Ce n'est pas eux qui sont des artistes, ce n'est pas des commerciaux, tu vois. Après, moi, j'ai cette fibre-là d'aller vers les gens, de discuter et tout ça. Mais devant mon travail, j'ai du mal.

  • Speaker #0

    Et tu parles d'artiste. Tu te considères comme une artiste ?

  • Speaker #1

    Non, créatrice.

  • Speaker #0

    Créatrice plutôt ? OK. Tu sais quoi la différence pour toi entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. J'ai l'impression que l'artiste a une dimension peut-être plus philosophique ou plus… Je ne sais pas. Moi, je suis plus dans l'esthétique, dans le beau, dans les formes. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait intéressant d'avoir l'avis des autres parce que quand même, tu as une fibre artistique. Donc, avec toutes les valeurs qui vont derrière, ce ne sont pas que des boules d'oreilles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que j'ai deux fiertés, c'est d'avoir embauché cette équipe-là, d'embaucher. Quand je fais signer un CDI, je suis trop, trop contente et d'avoir créé cette communauté derrière moi engagée. Ça, c'est vraiment chouette de voir que les gens, ils nous suivent aussi pour ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi justement aujourd'hui, en 2025, l'identité de Demicelle ? Et ce mot d'ailleurs, Demicelle, qui est canon. Demicelle, forcément, on adore, mais on n'est pas très objectif peut-être.

  • Speaker #1

    Demicelle, c'est venu quand j'étais à Barcelone et que c'était hyper dur de trouver du beurre salé. Donc, c'est venu comme ça, Demicelle. Et puis, j'ai failli changer de nom en rentrant. Et puis, on m'a dit non, non, mais c'est vachement identifiable, c'est bien, etc. Je n'aimais pas trop vraiment. Tu vois, il y a dix ans, j'avais envie de changer. Puis, tu te l'appropries, puis ça devient... puis après ça peut plus être autrement et ça devient du missel c'est quoi la valeur tu m'as demandé ? l'identité son identité bah alors moi je dis c'est une marque porter du missel ça va avoir envie de pétiller et de porter les valeurs d'une marque engagée il y a vraiment un engagement aussi derrière c'est ce qu'on fait comme retour aussi parce qu'on a pas mal de copies évidemment on a beaucoup de gens qui font il y a déjà beaucoup de bijoux fantaisie il y a beaucoup de bijoux en cuir il y a beaucoup de copies de demi-sel mais effectivement l'image qu'on peut porte derrière, je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens ont envie d'adhérer à la marque.

  • Speaker #0

    Et donc maintenant, c'est une marque forte, bien identifiée à ce qu'il a dit. Toi, à côté, parallèlement de l'évolution de Demicelle, toi, tu as évolué aussi dans ta vie professionnelle. Comment tu fais pour garder les deux ? Comment toi, tu t'épanouis en tant que Sabrina, dans ta propre vie professionnelle ? Comment tout ça, ça s'imbrique ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire que c'est toujours des ajustements, pareil, parce que ça évolue sans cesse. Et là, j'essaye depuis quelques mois de prendre soin de moi avec un peu plus de temps pour moi quand même. Parce que j'ai été beaucoup tête dans le guidon. En fait, ce qui est très, très compliqué, et ça, j'en parle avec ceux qui ont monté leur boîte de toutes pièces, tu vois, c'est qu'en fait, tu y penses tout le temps. Ça fait partie de toi, en fait. Donc, tu te balades en forêt. Hier, j'étais en forêt. Je vais avoir une idée pour demi-sel, donc je vais m'envoyer un mail pour pas y penser, je vais me faire des notes et tout ça, tu vois. Je vais arrêter, je vais dire à ma fille, attends deux secondes, j'ai une idée là, je coupe une... Voilà, c'est ça qui est compliqué, quoi. Donc en fait, tu ne te reposes jamais de ça, mais c'est impossible de faire autrement, je pense.

  • Speaker #0

    Quand ça vient de toi, c'est moi, j'ai dit, c'est mon troisième enfant. C'est vraiment quelque chose, ça prend une part énorme de mon cerveau, tu vois. On rigole en disant, mais tu n'as pas un mail à toi ? Non, mon mail, c'est demi-sel bijou. Et tu as un Instagram ? Non, non, mon Instagram, c'est demi-sel. Enfin, je suis demi-sel, tu vois. Donc, ça, ce n'est pas évident parce que, du coup, tu passes du temps au boulot de gérer cette entreprise. La responsabilité maintenant que j'ai vis-à-vis de mes salariés, ça aussi, c'est une petite pression, entre guillemets, parce que j'ai pas envie que ça s'arrête. parce que c'est hyper chouette et que j'ai envie de garder toutes mes filles là avec moi, tu vois, donc ça c'est une forme de pression, forcément, et puis d'être toujours créative, etc., donc tout ça, j'ai bien compris, mais je me forme énormément, je fais beaucoup de groupes, là j'ai pris un coach en méditation de pleine conscience, c'était super, pour aussi, tu vois, pas prendre de pleine face tout ce qui se passe, quoi. Dès qu'il y a une micro-baisse d'activité, dès qu'il y a un truc qui ne va pas, de tout de suite ramener ça chez moi et tout ça. Parce qu'en fait, le fait est que ça t'envahit en permanence quand même. Et ça, je ne l'avais pas imaginé au début. Des fois, tu vois, je me suis dit, on était bien là quand on était juste deux, trois auto-entrepreneuses. Je dormais mieux. Mais voilà. Donc là, tu vois, je me dis, bon là, ça roule. Il faut que j'arrive aussi à ne pas me rendre responsable de tout et tout ça. Mais donc, tu vois, c'est toujours des ajustements pour moi. Là, je me suis forcée à mettre de midi du sport. Tu vois aussi des choses aussi qu'il faut que tu prennes soin de toi aussi, physiquement et mentalement, quand tu as ce genre de poste. Et au début, tu as l'impression qu'il faut que tu sois là tout le temps, qu'il faut que tu pars à tous les coups, etc. Donc ça, ça demande énormément d'énergie. J'ai une vie de famille à côté.

  • Speaker #1

    Et donc, dans le process de création, c'est des idées qui te viennent et que tu choppes sur des instants et que tu penses pour ta prochaine collection ? Oui,

  • Speaker #0

    exactement. J'ai genre cinq carnets, je pense, un peu partout, sur lesquels je mets des petits dessins, je m'envoie des notes, je m'envoie des mails. Enfin, tu vois, c'est tout le temps des petites idées comme ça. Et puis, tout au long des six mois entre deux collections, en fait, et puis… Je me pose vraiment un mois où je me mets dedans, j'y repense, je ressors mes carnets, je dessine. Là, on s'est fait des ateliers aussi avec les filles. On a voulu faire une collection, j'ai voulu faire une collection encore plus éco-responsable. Ne pas refaire fabriquer dans le porte-pièce, comme on fait à chaque collection, tu vois, avec des nouvelles formes. Essayer de travailler avec les formes qu'on avait déjà. Tu vois, par exemple, les boucles que je porte, là, qui sont un peu géométriques, c'est des formes qu'on avait déjà mises différemment, donc on les a positionnées différemment. On s'est fait deux, trois ateliers comme ça avec les filles. Et moi, après, j'ai fait des dessins qui sont sortis. Je les ai modifiés. Et puis, j'en ai créé la collection. Ça, j'adore. C'est aller chercher les cuirs, choisir les cuirs pour savoir qu'est-ce qu'on va mettre au pro, qu'est-ce qu'on va mettre pour nous. Ça, c'est génial comme période.

  • Speaker #1

    C'est une période que tu aimes beaucoup. Ah ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis tu vois, je suis pas mal quand même maintenant, on va pas se mentir, dans l'administratif. dans la gestion et de l'entreprise. Donc, j'ai besoin de mettre les mains dans le cambouis quand même.

  • Speaker #1

    Toi, tu gardes encore une grosse part sur la création, l'opérationnel, le choix des matériaux.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vraiment quelque chose que j'aime. Je suis devenue chef d'entreprise de fait, entre guillemets. Mais moi, ce que j'aime, c'est la création. Donc, c'est important, je pense.

  • Speaker #1

    Et là, si tu recroisais la Sabrinette Barcelone, qui commençait avec sa copine, tu la croises, tu lui racontes ta vie. C'est de quoi qu'elle serait surprise le plus ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, purée, c'est ouf en fait, ton rêve de petite fille, d'avoir un atelier de création avec des morceaux de tissu ou de cuir partout, où tu dessines des formes et tout ça, tu l'as fait. Et les gens aiment.

  • Speaker #1

    Et les gens aiment. C'est ça qui te surprend le plus ou c'est d'être arrivée à ton projet ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ça qui me surprend le plus. D'être arrivée où j'en suis en termes d'entreprise, ce n'est pas ce qui me surprend parce que même quand j'étais dentiste, après j'ai passé un master pour être prof, je me motive pour faire ces choses-là.

  • Speaker #1

    Tu te donnes les moyens de le faire, ça c'est pas un souci. Oui,

  • Speaker #0

    je me donne les moyens de... de me former, d'apprendre, de bosser. Je n'ai pas les deux pieds dans le même sabot, entre guillemets. On dormira quand on sera mort, comme le dit le nom de ma mère. qui me va très bien. De toute façon, on dort bien quand on sera mort. Voilà. Donc, tu vois un peu le tas d'esprit. Oui, que les gens aiment ce qui sort de ma tête, ça, c'est toujours… Mais tu vois, encore au pop-up vendredi et samedi, la boutique éphémère qu'on a fait, quand les gens, tu vois, j'écoute et que c'est ouf, quoi. C'est ouf. Ça, ça ne passe pas. Ça, c'est l'adré pur. les endorphines, c'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça te shoot, quoi.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bah ouais. Ah bah ouais, après deux jours de vente, là, de pop-up, où tu croises les clientes qui sont à fond, qui viennent entre copines, qui sont en visio, qui posent leur journée. Enfin, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, le vendredi, elles posent leur journée, ou elles viennent sur le midi, tu vois, à plusieurs copines. Elles viennent avec des listes WhatsApp de certaines copines. On dit, ah, je ne peux pas y aller, mais vas-y. Enfin, il y avait même une cliente qui s'est fait une copine via Vinted, parce qu'elle cherchait des demi-celles sur Vinted. Et elles ont sympathisé. Et maintenant, elle vient au pop-up lui acheter des modèles quand il y a des exclus. Elles sont en visio, tu vois, et elles communiquent maintenant.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des connexions qui se font. Et oui, comme tu dis, c'est une communauté, en fait. Je crois que c'est le vrai mot, c'est ça. En plus, je trouve que c'est un mot qui réunit vraiment aussi toutes tes valeurs, tu vois, où tu dis tes valeurs sociales, etc. Et donc, du coup, là, pour le coup, le mot communauté, il est vraiment adapté, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, il y a une vraie envie de partage, même avec mon équipe et tout ça, tu vois. quand tu disais Moi, j'ai l'impression que je ne suis plus capable de le faire toute seule non plus. Les filles, elles ont une énergie, elles ont une motivation, elles sont à fond. On est toutes ensemble dans cette aventure à vouloir la faire tourner. Il y a un vrai donnant-donnant. Et ça, c'est incroyable de vivre ça en chef d'entreprise parce qu'elles ont une forme de loyauté envers moi qui n'a pas de prix. Mais après, à l'inverse aussi, je fais en sorte de… leur donner des conditions de travail chouettes aussi, tu vois. Ce n'est pas fake sur les réseaux, quoi. Tu vois, il y a vraiment cette ambiance-là. Chacun a le droit de me dire, ah bah, tu déconnes ça, ah bah, ça, ce n'est pas ouf, ça, ça ne fait pas… Le pire, c'est, ah non, mais là, ça fait Etsy, ça fait Création qui n'est pas terrible, tu vois. Ah bon, bah non, je ne vais pas sortir ça alors, tu vois. Mais voilà, il y a un vrai partage autour de ça.

  • Speaker #1

    Ok, super intéressant. Là, vous travaillez dans un grand espace. J'imagine le coworking, ça s'est terminé. Vous avez beaucoup plus de tâches.

  • Speaker #0

    En fait, quand je suis passée en société en 2021, j'ai eu envie qu'on ait de la place. Donc, j'ai acheté un appartement dans lequel j'ai mis les bureaux de Micelle. Et au début, j'ai pris une seule pièce et trois pièces en coworking où je louais à d'autres personnes. Et petit à petit, on a grignoté deux bureaux sur cet espace-là. Et donc là, maintenant, on a encore un bureau de coworking où il y a quatre personnes qui font d'autres jobs, qui sont avec nous. Et nous, on a trois grandes pièces pour demi-sept. On a un peu plus de 100 mètres carrés, en fait, pour demi-sept. Donc, on est bien parce qu'on a les machines, les presses manuelles. On a tout le cuir. Et puis, on a douze. On a l'équipe, maintenant, avec les alternantes, tu vois, un espèce de petit pôle com dans le bureau. C'est chouette.

  • Speaker #1

    Oui, c'est chouette. Alors écoute, pour terminer, ce que je te propose, c'est de faire un gros bond dans 10 ans. Comment tu imagines, toi, ta vie professionnelle dans 10 ans, mais vraiment, tu vois, en t'autorisant, un peu arriver en te disant, justement, tu vois le « wow » de là que penserait la Sabrina de Barcelone, un truc aussi qui envoie. Qu'est-ce que tu imaginerais ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui me panique à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que quand j'étais dentiste, tu vois, tu ne te posais pas de questions. Tu avais le job de rêve toute ta vie. Et quand j'avais dit que j'arrêtais d'être dentiste à une soirée, il y a une fille qui m'avait dit… J'avais 36 ans. Non, mais la création, c'est pour les jeunes. Ça m'avait mis trop mal. Alors, j'aimerais que ça continue comme ça. Moi, je peux avoir d'autres envies pro personnellement, tu vois, différentes. Alors moi, je me serais bien vue psy sur les derniers… dernières années de ma carrière. Je me verrais bien si tu me donnes trois jours chez Demi-Sale, deux jours dans un cabinet de psy.

  • Speaker #1

    Ça marche, rendez-vous dans dix ans pour faire la suite de l'épisode, le nouveau switch.

  • Speaker #0

    Mais là, mes collègues vont m'entendre et vont dire, tu vas nous laisser tomber. Non, non, non. C'est des hypothèses plus-plus. Et en même temps, il y a aussi un côté de... Là, je suis en train de prendre aussi un tournant de me dire... Il faut que j'arrive à prendre pas de la distance, mais tu vois, souffler un peu. Donc, si ça se trouve aussi, tu vois, j'ai vachement aimé le podcast que tu as fait sur « Retransformer sa manière de bosser » . où tu disais que des fois, on pouvait être à bout de souffle dans son boulot et qu'il ne fallait pas forcément changer, mais il fallait juste modifier des choses.

  • Speaker #1

    C'est mettre du « et » dans sa vie professionnelle. Souvent, la personne que j'accompagne, elle dit « oui, c'est ça, ou ça, ou ça » . Et quand je leur dis « changez votre phrase et changez le « ou » par le « et » .

  • Speaker #0

    Donc, ça pourrait être « et » , ça pourrait être « et plus de temps pour moi » . Et un peu de temps pour, tu vois, ou faire du coaching à côté. J'aimerais bien faire du coaching d'entrepreneur. Ça, je m'étais formée. Donc, j'ai un diplôme de business coach. Mais je n'ai pas forcément pris le temps de le mettre en pratique. Donc, tu vois, de l'accompagnement, j'aime bien parce que c'est vraiment ce que j'aimais dans le soin. C'est aider les gens. Donc ça, si dans quelques années, moi, j'ai une petite partie comme ça à côté, j'aimerais bien.

  • Speaker #1

    Intéressant.

  • Speaker #0

    mais après pour demi-sel j'ai envie que ça continue j'ai envie j'ai envie aussi de choses plus RSE pour demi-sel encore des matières des créations de matières vraiment très écologiques etc ça ça vient petit à petit quoi tout le temps des petits projets qu'on

  • Speaker #1

    met en place à notre île bah super bah écoute bravo bravo en tout cas pour ce beau parcours qui va en inspirer plus d'un plus d'une c'est certain c'est hyper hyper riche T'entendre parler de tout ça, de voir aussi, tu vois, un petit peu la réalité, les étapes par lesquelles t'es passée, voilà. Et puis, de façon très simple, en fait, on s'autorise à oser quand on t'entend, à se dire que tout est possible. Ça ouvre le champ des possibles, en tout cas. Se dire que, comme tu le disais, ton rêve de petite fille, tu y es aujourd'hui. C'est quand même ouf, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce truc de se dire quand même que quand tu fais ce que t'aimes, quand t'es alignée, en fait, les choses se font très facilement. Le côté travail labeur, il n'est pas là. Quand je dis prendre de la distance, c'est plus pour ma santé mentale. Parce que quand tu bosses tout le temps et que tu y penses tout le temps, ta famille à côté, ils en pâtissent un peu. En fait, je n'ai jamais eu l'impression de bosser. Enfin, si. Mais ça vient tout seul. Quand tu développes ton projet, l'énergie est là de fait.

  • Speaker #1

    Le plaisir a une grande place.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Je serais curieuse d'être une petite souris pour dans ton équipe. Là, mon avis, vous devez passer des bons moments, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est sûr. Oui, travailler en s'amusant, ça, c'est génial, je pense. Et puis, c'est vrai qu'il y a le côté fabrication. Tu vois, quand tu fabriques, c'est des ambiances d'atelier. Tu peux discuter. Donc, on se connaît très, très bien. On connaît très bien nos vies privées, parce qu'il y a vraiment, quand tu as les mains occupées, de parler d'autres choses, c'est tout à fait possible aussi. Ça s'y prête.

  • Speaker #1

    J'ai toujours vu le travail comme un formidable terrain de jeu. Je comprends complètement ce que tu veux dire sur la notion de plaisir et d'être alimentée par ça, et que ça donne de l'énergie d'aller plus loin, de travailler plus.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que là, l'équipe, tu vois, moi j'adore quand fin de vacances, j'avais hâte de retourner au boulot. Ça, je l'entends régulièrement. Là, tu te dis, mais ça n'a pas de prix. Je jubile, je ne dis rien, mais c'est vraiment génial. Tu me parlais management, mais j'essaye aussi de... de leur donner à faire ce qu'elles ont envie de faire. Ah bah toi, je vois que tu as une compétence là-dedans, ça te plaît ? Bah si tu veux, cette mission-là, je te la donne. Maintenant, ou en fonction de ton expérience passée, ou si tu as une compétence pour ça, si c'est quelque chose qui te plaît, bah voilà, tu vois, Joanne, elle avait fait un peu des salons pro avant, bah là maintenant, c'est elle qui s'occupe des pros. Alexandra, elle vient d'arriver, elle bossait pour une autre boîte, elle fait un peu d'administratif. Donc je lui dis, ah bah tiens, viens un peu faire mon assistante personnelle, l'administration, pas de soucis. L'idée, c'est aussi... qu'elles ne soient pas non plus toute la journée à fabriquer. Quoique chacune ait des missions, elles savent toutes fabriquer, mais elles ont toutes des missions un peu différentes pour que la journée et les semaines ne soient pas toutes les mêmes non plus. Ça, c'est important de s'adapter aussi aux gens que tu as en face de toi.

  • Speaker #1

    C'est intéressant pour toi aussi d'observer, de voir comment tu peux les amener à évoluer ou à faire ce qu'elles aiment, comme tu dis. C'est intéressant aussi d'être à l'écoute et de se dire, tiens, j'ai une idée aussi pour elles, toi qui formides d'idées, d'en avoir aussi pour les autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant. Et puis pour moi, ça me permet de déléguer aussi, parce que tu vois, tout ce qui est pro, maintenant, je ne m'en occupe plus du tout. Elles sont deux. Moi, je me vois plus à l'heure actuelle comme un chef d'orchestre. J'ai délégué pas mal de choses. Je me garde évidemment tout ce qui est partie création de la collection, etc. La com aussi, je me garde la com et le marketing. Là, je gère mes deux alternantes. On fait ça toutes les trois, parce que j'aime bien. J'aime la com, je me suis découvert. J'aime bien ça. J'aime bien faire de la com, j'aime bien le marketing. Et du coup, tu vois, chef d'orchestre, après de tout ce petit monde-là, tu vois, de voir comment ça peut fonctionner. Et puis, s'il y a besoin de moi, mais s'il n'y a pas besoin de moi, ça roule.

  • Speaker #1

    Finalement, ta feuille du début dont tu parlais de chef d'entreprise tout autour. Elle s'est définie avec d'autres personnes. Du coup, tu as réparti ça.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est plus tenable pour moi aussi parce qu'au bout d'un moment, tu ne peux plus sinon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu vrilles, même si tu as l'impression que tu peux tout faire, tu peux tout faire, mais il y a forcément des domaines qui en pâtissent forcément. Ou tu es plus agacé, donc tu es moins agréable, ou c'est la vie de perso. Je suis très honnête là-dessus. Quand tu iras la tranche de boulot et que... je suis inquiète, je vais être plus sèche. Donc, j'essaye aussi, avec ce truc de prendre de la hauteur, que ça ne m'envahisse pas, entre guillemets. C'est important.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, un grand merci pour tout ça, pour ta générosité, ton partage. Je suis vraiment trop contente de t'avoir eue sur Junko. On ne sort pas, Laura, quand même dans 10 ans. J'ai hâte de te suivre, suivre ton évolution, de voir.

  • Speaker #0

    Je crois que je viens d'avoir un élevage de chèvres en Nouvelle-Zélande.

  • Speaker #1

    On ne sait pas, on ne sait pas. Mais oui, ça va être intéressant de suivre. Et puis, tu construis pas à pas. Du coup, on ne sent pas le gros objectif, le gros je ne sais pas, c'est sain. Il y a un côté sain. Moi,

  • Speaker #0

    à un moment, j'ai eu l'occasion. Quand on a mis en place que je parlais du webmarketing, de la pub en ligne. ça a très bien marché. Donc, j'avais des budgets par mois. J'aurais pu les mettre fois 10, les budgets. On aurait eu fois 10 à faire. Mais du coup, il fallait que d'un coup, j'embauche une équipe plus grosse, tu vois. Genre, j'aurais pu d'un coup, si je faisais ça, ça marchait tellement bien que j'aurais pu mettre 10 personnes et ouvrir. En fait, je me suis dit, est-ce que tu veux avoir des gens qui sont là en train de couper des étoiles toute la journée, des cœurs, une autre des cœurs toute la journée, comme dans les ateliers des grandes marques de luxe, tu vois, Hermès, Chanel, tout ça, parce que j'en ai récupéré qui bossaient là-bas. où tu es toute la journée sur ta presse et tu fais la même chose. Tu vois, je n'ai pas envie de ça, en fait. Je n'ai pas envie que ce soit ça leur quotidien de travail, tu vois. Donc, effectivement, j'ai fait des choix. Donc, c'est pour ça, dans dix ans, je n'imagine… L'objectif, pour moi, il n'est pas… Je veux le maintien, en fait. Tu vois, je m'étais mis cet objectif-là en 2025. C'est rigolo parce qu'on est en début octobre. Et ma résolution 2025, c'était stabilité. j'avais écrit en gros dans mon agenda pas croissance, stabilité. En fait, de stabiliser ce que j'ai. C'est pour ça que quand on me demande dans 10 ans, je trouve ça compliqué parce que je n'ai pas un objectif de croissance. Ce n'est pas facile de le définir. Alors, que ce soit toujours aussi créatif, que ça plaise toujours autant, oui, mais pas que d'un coup, on ait tant de parts de marché, que je rentre au CAC 40, que on ait, tu vois, ce n'est pas du tout mon objectif comme d'autres certaines marques de fringues, tu vois. Moi, je n'ai jamais pris d'investisseurs. Je pourrais, tu vois, prendre des investisseurs, on m'a déjà proposé Non, parce qu'après, je vais devoir rendre des comptes. C'est l'argent qui va dominer. J'ai assez déjà de stress, entre guillemets, pour m'en rajouter, pour en rajouter du coup aux autres. Et c'est pour ça qu'en objectif, je ne mets même pas des objectifs comme ça. C'est vraiment la stabilité. Et moi, personnellement, je m'épanouisse toujours autant, peut-être avec un petit truc à côté ou peut-être ce sera autre chose. Peut-être ce sera de la fringue, je n'en sais rien. Mais ça, ce ne sont pas des domaines qui m'intéressent. Mais oui, je pense que c'est important. Pour moi, c'est important. Je n'ai pas cette volonté-là de croissance déjà d'argent. Je veux qu'on soit toutes bien. Je veux pouvoir payer mes salariés, que ça aille bien, que je sois quand même payée à la juste valeur de l'énergie que je mets dans mon travail, mais que tout le monde soit bien. Et ça, c'est pour moi la plus grande des récompenses plutôt que d'avoir des comptes en banque archi-bourrés.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est un bel objectif. C'est un objectif quoi pour moi ? Tu vois l'alignement, rendre… Tu es quand même en train de dire, moi, ce que je veux, c'est rendre mon équipe heureuse. et bien dans son travail. C'est wow, ça, tu vois, comme objectif. Oui,

  • Speaker #0

    mais tu sais, c'est comme si c'était un peu honteux quand on dit ça. Enfin, je ne sais pas comment dire, ce n'est pas ça. Mais tu sais, on te demande tellement, on est tellement dans la performance que je dis, bah oui, en fait, on me dit tellement, tu vas être où après ? C'est quoi après ? C'est quoi le prochain truc et tout ? Bah en fait, c'est déjà, ouais, la stabilité, quoi. C'est déjà, si je peux avoir autant d'amusement comme j'ai depuis huit ans avec Johan et Leslie, depuis longtemps que... qu'elles s'épanouissent, qu'elles aiment tout le temps leur taf, qu'elles ne soient pas parties, etc. Après, si elles partent, c'est pour faire d'autres projets, mais carrément. Au contraire, il y aura toute forme d'honnêteté là-dedans. Mais voilà, non, c'est vraiment... Moi, ma grande fierté, c'est mon équipe. Ça, c'est sûr. Quand je vois les filles qui se marrent, qui arrivent, je te raconte. C'est trop bien, quoi.

  • Speaker #1

    C'est l'équipe, c'est la petite tribu.

  • Speaker #0

    Oui, et puis la communauté de demi-salle. Et puis, de kiffer toujours autant. Comme tout le monde, tu veux faire autre chose que des boucles d'oreilles. En fait, non, ça me fait kiffer de faire des boucles d'oreilles. La matière me plaît. Je n'ai pas encore été au bout de ce que je proposais. J'ai envie de continuer. Parce que se challenger en permanent, c'est fatigant aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça, bien sûr. C'est ça. Et puis du coup, tu en as quand même un peu déjà au quotidien, mine de rien. Tu as toujours la nouvelle collection. Donc, tu es déjà bien nourrie par le challenge. Donc, effectivement. Bon, merci beaucoup. Du coup, on embrasse toute ton équipe en même temps.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis bravo à toutes pour ce beau travail de Micelle. Et puis, écoute, à suivre pour les nouvelles aventures alors.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, salut. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode de Junko. J'espère qu'il vous aura apporté des pistes pour avancer dans vos réflexions et dans vos projets professionnels. Pour en savoir plus sur mes accompagnements ou me poser vos questions, rendez-vous sur mon site internet où vous trouverez tous mes contacts ou sur mon compte Instagram. Les liens se trouvent dans le descriptif de l'épisode. Et n'oubliez pas, chaque petit pas compte. Oser explorer, questionner et agir, c'est déjà avancer sur le chemin d'une carrière alignée avec vous-même. Prenez soin de vous et de vos projets professionnels et rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de Junko.

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Description

Aujourd’hui, je reçois Sabrina Lemaréchal, fondatrice de DEMISEL, une marque de bijoux écoresponsable née à Barcelone en 2007 et aujourd’hui bien ancrée dans le paysage français.


Si DEMISEL est aujourd’hui reconnue, c’est avant tout l’histoire de Sabrina qui retient l’attention. Son parcours incarne le mouvement, la cohérence et l’exigence d’un projet qui grandit sans renier ses valeurs.


Docteure en chirurgie dentaire et enseignante à la faculté, Sabrina a longtemps mené une carrière qu’elle maîtrisait parfaitement. En parallèle, la création de bijoux s’installe peu à peu dans son quotidien, d’abord comme un terrain d’expérimentation, puis comme un véritable espace d’expression.

Pendant plusieurs années, elle partage son temps entre ses patients et son atelier, avant de sentir que l’équilibre n’est plus tenable. En 2016, elle franchit le pas et se consacre entièrement à DEMISEL, transformant cette passion en projet d’entreprise durable et porteur de sens.


Dans cet échange, elle partage sa vision d’une entreprise qui grandit à son rythme, sans céder à la logique de la croissance à tout prix. Elle revient sur l’importance du sens, sur les défis écologiques et humains qui jalonnent son parcours, et sur ce qui l’a guidée dans ses décisions : la conviction que l’épanouissement collectif est la clé de la réussite durable.


Aujourd’hui, DEMISEL, c’est une équipe de 13 personnes. Sabrina parle de ce collectif avec autant d’attention que de ses bijoux. Elle partage la place centrale qu’elle accorde à l’humain : faire grandir ses collaboratrices, créer un cadre de travail stable et stimulant, préserver le plaisir de faire ensemble. Son ambition n’est pas la croissance à tout prix, mais la pérennité d’une aventure partagée, où chacune trouve sa juste place.


Elle aborde aussi les réalités concrètes : la concurrence déloyale des géants de la fast fashion, la charge mentale liée à la direction d’une entreprise, le besoin constant de se former et de se nourrir intellectuellement pour continuer d’avancer.


Cet épisode explore les multiples facettes d’une entrepreneure qui construit pas à pas une entreprise durable, consciente et profondément humaine. Une conversation inspirante sur l’équilibre entre ambition, plaisir et justesse.


Belle écoute !


Florence, coach en évolution et transition professionnelle.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur June Corp, le podcast qui vous accompagne dans votre réflexion professionnelle et vous aide à construire une carrière qui vous ressemble. Je suis Florence Verdier, coach spécialisé en évolution et transition professionnelle. Dans chaque épisode, je partage avec vous des outils, des réflexions et des histoires inspirantes pour vous aider à clarifier vos aspirations et pour passer à l'action. Que vous soyez en quête d'idées, de motivation ou d'un nouveau départ, ce podcast est là pour vous accompagner, pour vous guider. Et si vous l'appréciez, pensez à lui donner un avis 5 étoiles et à laisser un joli commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est la meilleure façon de soutenir DUNCO. et de permettre à d'autres de les découvrir. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le nouvel épisode de Junko. Alors aujourd'hui, c'est donc une interview et j'ai le grand plaisir de recevoir Sabrina Lemarichal, qui est la fondatrice de la marque de bijoux Demicelle. Alors salut Sabrina !

  • Speaker #1

    Salut Florence !

  • Speaker #0

    Un grand merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors écoute, j'ai souhaité t'inviter pour plusieurs raisons. D'abord parce que tu as été docteur en chirurgie dentaire avant, donc forcément ce Switch Pro, ça nous intéresse bien d'en savoir plus. Aussi parce que je suis fan de Demicelle, de la marque des bijoux. Et puis au-delà, moi, d'en porter, j'en croise partout dans la rue, c'est quand même un truc de dingue. Encore en Corte, je faisais une randonnée.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Ouais, je te jure ! Dans le maquis, j'en vois une arriver, j'ai dit... C'est ouf, quoi. Elle a des demi-celles et du coup, j'ai dit, tu viendrais. Enfin, tu vois, ça a créé des connexions. On a discuté.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une petite communauté comme ça qui se parle autour des demi-celles. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est trop sympa. Et puis, au-delà d'en voir partout dans la rue, on en voit aussi à la télévision. Donc, c'est vrai que c'est une belle marque qui est maintenant vraiment très visible. Et puis aussi, et presque surtout, j'ai vraiment la sensation, mais on va en parler ensemble, que tu es ultra alignée avec ta vie professionnelle. évidemment, c'est dans les sujets de Junco, tu vois sur comment on mène sa vie professionnelle, comment on est épanoui dans sa vie professionnelle, comment c'est aligné avec nos valeurs, etc. Et au-delà du fait qu'on sent que tu as des valeurs fortes qui sont bien ancrées, tu es aussi pour autant tout le temps en mouvement, on sent que ça bouge, que ça évolue. Et tous ces aspects-là, ça m'intéresse beaucoup d'en parler avec toi aujourd'hui. Déjà, comment toi tu te définis ? Au-delà d'être la fondatrice de Demicelle, comment toi tu te définis pour qu'on fasse un peu plus connaissance ?

  • Speaker #1

    Un peu hyperactive, forcément. Enthousiaste. J'ai pas mal d'énergie en fait envers les choses de la vie, envers les gens. J'aime bien être entourée, perpétuellement en mouvement et puis envie de plein de choses tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter un peu ta vie professionnelle avant Demicelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai commencé à créer des bijoux toutes petites en passant loisirs, pas de fuites. Fimo, Phil, Perle, tout ça, tout ça. Et puis, j'ai toujours aimé créer. Et donc, j'ai fait... Par contre, ce n'était pas du tout l'idée au niveau familial de... Mon père est menuisier, ma mère était secrétaire dans un cabinet d'archi. Donc, on était vraiment un travail pour la vie. Il faut faire des études et des études pas payantes. Donc, je me suis orientée vers médecine parce que ça ne marchait pas trop mal à l'école. Voilà, et puis je voulais le contact avec les gens, le soin, etc. J'ai eu le concours, j'ai eu une place en dentaire. Et moi, je voulais soigner les enfants. Donc, je me suis orientée comme ça vers la dentisterie pédiatrique. Donc ça, c'est une carrière que j'ai faite en parallèle, on va dire. Enfin, tout le temps, ça, c'était ma carrière de base où je me disais, de toute façon, je vais être dentiste, je serai dentiste toute ma vie. Je vais soigner les enfants et puis à côté, je ferai des créations. Je faisais de la couture, je bidouillais un peu tout.

  • Speaker #0

    J'ai toujours un atelier dans tous mes apparts,

  • Speaker #1

    tous les lieux où j'ai vécu. J'avais un atelier pour bricoler et faire des choses. C'était trop important pour moi. J'ai adoré ma partie dentaire. J'étais prof à la fac aussi pendant quatre ans. Ça, c'est quelque chose que je voulais faire. J'étais assistant hospitalo-universitaire, ça s'appelle, et j'étais en cabinet à côté. Et j'avais toujours comme ça la fabrication de bijoux à côté. Je suis partie deux ans vivre à Barcelone. J'y ai travaillé en tant que dentiste entre 2007 et 2009. Et là, j'ai monté une marque avec une copine qui s'appelait Deux Micelles. Donc, on a commencé à deux sur ces deux ans. Et on vendait des bijoux en fait en tissu, des sacs, des accessoires. C'était du tissu. Et on a fait ça, on a commencé à vendre dans des boutiques à Barcelone, etc. Quand je suis revenue, elle, elle n'a pas pu continuer parce qu'elle partait à Paris, elle n'avait plus le temps et moins l'envie. Et moi, j'ai commencé l'aventure toute seule, donc en 2010. Enfin, continuer, pardon. Et j'ai découvert le cuir, tout ce que ça pouvait être de cuir recyclé, etc. Et voilà, donc tu vois, de 2010 à 2015, j'étais prof à la fac. Puis à côté, j'avais demi-sel. Je faisais des petites ventes par-ci, par-là. J'ai commencé à être vendue dans une boutique à Rennes qui s'appelait l'Escale des créateurs. Je me rappelle, j'avais passé la porte vraiment, mais n'importe comment, tu vois. Gros syndrome de l'imposteur en me disant « Non, mais de toute façon, moi, je ne suis pas créatrice. » Donc, un peu porcinet. « Bonjour, je fais des bijoux, mais en même temps, je ne sais pas. » Et elle m'a dit « Si, si, je peux commencer. Amène-moi quelques pièces. » Et ça, ça avait commencé un peu comme ça. Ensuite, j'ai été repérée par une équipe de créatrices avec qui on a monté ensemble le projet Tipeee Arena, qui est une des boutiques de créateurs assez connues, qui a fêté ses 10 ans. Et donc, il y a 10 ans, j'ai commencé l'aventure Tipeee. Donc, elles étaient 5, un pool de 5 créatrices. Elles cherchaient 5 autres créatrices pour les accompagner dans le projet. Que des choses pour enfants. Et à côté, elles voulaient une offre bijoux femmes. Et elles m'avaient repérée dans une petite vente comme ça. Et puis, l'escale des créateurs. Mais moi, c'était vraiment, à l'époque, complètement accessoire. jamais je me serais dit que j'en ferais ma vie.

  • Speaker #0

    Elle m'a appelée en me disant, écoute, on te propose ça. Moi, au début, non, mais moi, je ne suis pas créatrice. Je ne sais pas, je ne sais pas. Et puis, j'ai un super entourage qui m'a dit, mais vas-y. Mon mec m'a dit, mais vas-y,

  • Speaker #1

    c'est deux jours par mois. Le deal, c'était, on tient la boutique. La boutique était ouverte 20 jours. On était 10, ça faisait deux jours par personne. Donc, quelques samedis. Je venais d'avoir ma deuxième, j'avais un bébé. mais voilà, l'entourage, mais vas-y, test, etc. Et donc, a commencé l'aventure Tipeee. Et ça, c'est vraiment le tournant parce que j'ai pu m'amuser, parce que j'avais vraiment un gros corner chez Tipeee où je pouvais tester plein de trucs. J'avais les retours directs des clientes. Ça marchait bien. J'avais plein de monde qui venait. C'était une super période. Et à côté, j'étais dentiste deux jours en cabinet par semaine. Je soignais les enfants à côté de Rennes. Et je m'éclatais, en fait. J'étais lundi, jeudi au cabinet. Le reste du temps, c'était pour demi-sel. Et c'était trop cool. et j'aurais pu faire ça très longtemps, je pense. C'était un peu schizo quand même, parce que souvent, le midi au cabinet, je répondais à des mails de gens qui me faisaient des commandes ou des trucs pour Tipeee. C'était un peu zinzin. Et là, en fait, la collègue avec qui j'étais au cabinet me dit qu'elle va ouvrir son propre cabinet dentaire et pas rester là où je suis. Je passe les détails, mais au début, je me dis, bon, sécurité, plus, plus, je reste collab d'un autre dentiste, voilà, machin. Puis après, je me dis, attends, il y a plein de boulots dans lesquels il y a des dispos. Est-ce que ce ne serait pas sympa de se prendre… Elle me disait que je montrais mon cabinet. Je monte mon cabinet. Le temps que je fasse la patientèle, je reviens te chercher dans 6-8 mois.

  • Speaker #0

    Donc là, au cabinet, tu as un statut de salarié ?

  • Speaker #1

    J'étais salariée, oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais salariée. Et c'est pour ça que je pouvais être auto-entrepreneuse à côté. Et donc là, je me dis, OK, si on se disait que c'était un peu comme une dispo et que pendant 6-8 mois, je fais un peu plus de com, un catalogue. Parce qu'il y avait des gens qui venaient chez Tipeee. Et qui disait, moi, je viens de Cholet, j'aimerais bien revendre demi-sel. Mais est-ce que vous avez un catalogue, un site Internet ? Non, moi, je fais ça en très local, etc. Donc, le temps que j'y mettais, je commençais à gagner un peu de sous avec ça, pas suffisamment. Je me suis dit, bon, si je mets les bouchées doubles, il y a moyen que je me retire au moins un petit SMIC. Et donc, septembre 2016, je me suis lancée en me disant, je prends 6-8 mois comme ça pour tout donner pour demi-sel. Donc, en… en auto-entrepreneuse. Et là-dessus, j'ai pris un co-working. Je suis rentrée dans un co-working. Parce qu'en fait, comme tout le monde me disait « Ah non, mais t'arrêtes d'être dentiste et pour s'occuper de tes enfants. » Non, je lance ma marque, etc. Ou on m'appelait en pleine journée « Tu peux prendre un café maintenant que tu bosses plus. » Mais non, je lance ma marque. Donc, je voulais un lieu où j'allais et je revenais.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'à cette époque-là, on se dit « Ouais, je me suis mise personne ne le fonce, mettre autre entrepreneur, etc. En 2016, ce n'était pas ça. Ce n'était pas aussi fluide que maintenant, ce n'était pas les mêmes démarches, ce n'était pas les mêmes conditions et pour les gens, c'était wow.

  • Speaker #1

    Alors moi, je me rappelle exactement, tu vois, quand j'ai entendu parler de ce statut-là, j'étais à Barcelone justement et un pote qui était comptable, parce que moi, je n'avais jamais lancé la marque de Missile à Côté parce que je pensais qu'il fallait faire monter une entreprise, une SARL et que ça demandait pas mal de frais, forcément, et qu'à côté de Danty, je me dis que c'est tellement accessoire. Si c'est pour me faire 100 euros de bijoux par mois, je ne vais pas lancer une entreprise. Et je me rappelle de ce pote qui me dit « Ah, ça bien, on était en 2009, il y a un nouveau statut qui vient de sortir en France, auto-entrepreneur, etc. » Ah ouais ? Et c'est ce qu'il a fait. Parce qu'en fait, en Espagne, bon, il n'y avait pas de sécu et tout ça. Donc, tu pouvais faire du black sans problème. Bref. Mais en France, tu ne peux pas. Tu ne pouvais pas être vendue dans les boutiques. Je suis rentrée en France et là, j'ai pu me mettre dans ce statut qui était dingue. Parce que moi, j'étais prof à la fac à côté en plus. Du salariat de dentiste, c'était nickel. Je ne payais de charges que sur ce que je vendais. Tu vois ? Donc, c'était top. Donc, voilà. En 2016, je me lance en coworking toute seule. Et puis... Chez Tipeee, je continue chez Tipeee, ça fonctionne. Puis là, je développe un catalogue, un peu de com, un site Internet. Et puis là, ça commence à prendre pas mal.

  • Speaker #0

    Et donc, ces compétences, ces nouvelles compétences, tu les apprends sur le tas ? Tu as des gens qui t'entourent ?

  • Speaker #1

    Non, je les apprends sur le tas. Mais alors, c'est très drôle parce que j'ai quand même un moment un peu frôlé le burn-out, je pense. Mes filles avaient donc trois ans et un an. Et je pense que je nageais dans tout ça. et je me rappelle avoir pris un rendez-vous à BGE, un truc d'accompagnement de création d'entreprise et la fille me dit, je ne peux rien faire pour vous parce que normalement, j'accompagne à la création, donc vous, c'est déjà fait. Mais par contre, je vais vous donner. Et elle me donne une feuille. C'était vraiment marrant, c'était en étoile et au milieu, il y avait écrit chef d'entreprise. Et en fait, l'étoile était remplie, la feuille était remplie de tous les trucs à faire. Et elle me dit, en fait, c'est normal que vous soyez en train de péter un plomb parce que voilà, par rapport à avant, tout ce que vous avez à penser. Ça va jusqu'à la commande de sachets. jusqu'à sourcer votre cuir, jusqu'à votre com, jusqu'à machin. Et en fait, j'avais affiché ce truc-là dans mon... Juste à côté, parce que j'avais un mini bureau. J'avais une table, quoi, tu vois, avec des traiteaux et une chaise dans un coworking pour faire mes bijoux. J'avais collé ça au mur et à chaque fois que j'avais un peu le... moins d'énergie, je regardais en me disant c'est normal, c'est normal, c'est tellement énorme tout ce qu'il y a à faire. Et j'ai gardé cette feuille parce que j'avais vraiment... Elle m'avait vachement remonté le moral, en fait la fille sur ce moment-là je ne l'avais vue qu'une fois Donc oui, après, j'apprends sur le tas. Puis ça vient un peu comme ça. Donc il y a aussi en parallèle vraiment une volonté, tu parlais tout à l'heure d'alignement, d'éco-responsabilité. Moi, en janvier 2016, on m'offre le livre La famille zéro déchet. Et gros coup, pourtant mon mec était pas mal écolo déjà, depuis longtemps, ça faisait 10 ans, ça fait 20 ans qu'on est ensemble. Et moi, bon, j'étais pas plus sensible que ça à l'écologie. Enfin voilà, non. Et là, je me prends une vraie claque. Et là, vraiment, je me dis, à la maison, zéro déchet, on prend des boîtes, fini le plastique, tout, tout, tout, tout, tout. Plus possible, quoi. Donc là, je prends, c'était à presque 10 ans, un gros tournant écologique. Et après, je ne me voyais pas ne pas le mettre à demi-sel. Pour moi, c'était inimaginable de créer une entreprise où j'allais gaspiller des sachets, des produits, des cols, des trucs, tu vois. C'était insensé. Donc, en fait, ça s'est fait un peu tout seul, quoi. Et le sourcing des matières, au début, quand j'ai commencé à travailler le cuir, c'était des vieilles vestes en cuir que je trafiquais, que je coupais. Et puis après, j'ai commencé à m'intéresser à tout ce qui est recyclage, de fin de stock, à voir comment me sourcer et tout ça. Ça, ça a commencé tranquillement. Et ça s'est fait très facilement. Et toutes les personnes que j'ai recrutées après étaient tellement ancrées en demi-selle. Déjà, je prenais des personnes qui, forcément, pour moi, étaient censées avoir cette fibre et sociale et écologique que j'ai, cette intelligence sociale, etc. Et donc, en fait, ça s'est fait tout seul. Tu vois, chaque personne, en fait, est rentrée dans l'aventure. C'était deux fêtes. Il fallait faire gaffe, quoi. Mais tu vois, tu as des gens qui disaient, des influenceurs, ah, mais ça pourrait être sympa de mettre des petites goodies dans votre packaging et tout ça, mettre du parfum. Mais non, en fait, pour moi, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas demi-sel, ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas demi-sel, quoi, de rajouter un petit porte-clés en plastique, tu vois, ou un autocollant, ben non, il n'y a pas besoin, etc. Donc, pareil, les boutiques, quoi. Ben non, on mènerait plus de sachets en plastique pour la présentation. Ben non, en fait, c'est le produit et puis on ne veut pas de superflu, quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours pareil, ça restait précurseur aussi, ça, parce qu'en 2016, c'est vrai que maintenant, ça fait partie de nos critères de consommation, mais en 2016, on n'en était pas tous encore là.

  • Speaker #1

    et c'est ce qui va faire la différence après pendant la période du Covid nous on était déjà positionnés en fait sur le créneau le créneau c'est pas un créneau en fait on avait déjà un positionnement éco-responsable éco-conscient etc donc en fait c'est ce qui fait aussi que la marque a pris un tournant à ce moment là après aussi donc tu vois pour continuer l'histoire ensuite 2016 je commence toute seule je fais un an toute seule peu, je reçois un CV d'une fille qui me demande si j'ai besoin d'un coup de main. C'est Joanne, qui travaille toujours avec moi. Elle venait de Paris, elle était monteuse bijoux. Là, moi, tu vois, j'étais dans mon atelier, tout ça. Je me disais, mais je ne sais pas du tout comment je peux déléguer ça. écoute, tu viens. quelques heures par-ci par-là, et puis je te paye à l'heure, et puis je te donne des trucs à faire, quoi. Et ça s'est fait comme ça. Jojo était enceinte de cinq mois quand elle est venue au premier entretien. Et elle venait deux jours semaine, comme ça. Et puis je lui filais des perles à coller, des chaînes à monter, des anneaux à mettre, etc. Et super chouette. Donc là, je peux produire un petit peu plus, parce que moi, je me dégage un petit peu de temps pour un peu plus de com'. Ça fait un peu boule de neige, tu vois, petit à petit. Jojo part en congé maternité. Là, je me retrouve toute seule, mais avec pas mal de boulot. Et là, Leslie, une amie d'amie, voit un poste et me dit « Si tu as besoin d'un coup de main, moi, je viens. » OK, viens voir, on va manger ensemble, je ne sais pas. La gros coup de cœur, elle vient. Et puis là, pareil, elle est venue à côté de son boulot.

  • Speaker #0

    C'est l'équipe qui se construit sans qu'une seule annonce d'envoi ait été publiée.

  • Speaker #1

    Exactement. Leslie est venue une première après-midi. Je lui dis « Écoute, on va manger chez Albertine, C'est une pote de pote. Et puis, la deuxième fois, je lui dis, si tu veux, viens vendredi m'aider. Et puis, à la fin d'après-midi, je lui dis, écoute, là, c'était un peu un entretien d'embauche cet après-midi. Si tu as dit, tu reviens. Elle me dit, c'est le meilleur entretien d'embauche que j'ai fait de ma vie. Je n'ai pas stressé. Et donc, l'essayer est toujours là aussi. Et là, en fait, on fait comme ça pendant 2017-2020. On fait comme ça pendant trois ans, tous les deux. Elles viennent deux jours par-ci, par-là en plus. On est toujours dans des petits co-working. et après, la période Covid, ça a été un gros coup. un gros tournant pour demi-selle parce que je me suis retrouvée toute seule, les filles ne pouvaient plus m'aider chez moi, avec les enfants bien sûr rappel pour toutes les mamans qui m'écoutent, avec les enfants mon mec par chance c'est dentiste donc ne bossait pas du tout donc s'en occupait un peu mais bon elle venait toujours me voir pour me dire maman je peux fabriquer un bijou avec toi ? Non, je travaille et là ça a été en fait pour moi la pire période de ma vie mais la meilleure période pour demi-selle J'ai bossé comme une dingue jusqu'à 3h du mat. Je faisais plein de vidéos, je regardais des tutos, comment augmenter sa visibilité Instagram. Je faisais des concours, belle et confinée, belle et déconfinée. J'ai tout donné. Et là, en fait, comme nous, on avait déjà notre site Internet qui était fait, on avait déjà notre méthode d'envoi qui était par lettre. Donc, c'était assez facile cette période-là. J'avais juste à mettre dans une boîte aux lettres. Je pouvais sortir de chez moi pour faire ça. Là, j'ai fait des super chiffres d'affaires. pendant deux mois. Et là, ça a décollé parce que tous les gens qui étaient un peu frileux à passer à l'achat sur Internet, là, n'avaient plus le choix et découvraient que finalement, ce qu'ils recevaient était pareil à ce qu'ils voyaient sur le site, niveau couleur, forme, etc. Donc, gros tournant web, en fait, pour demi-sel. Les gens se mettent à commander à distance plus que dans les boutiques. Donc, super. Et là, en fait, Jojo qui avait, après cette période-là, qui avait plusieurs postes parce qu'elle bossait aussi dans une boutique et elle était freelance pour d'autres personnes, me dit qu'en fait, le statut, c'était hyper compliqué autant entrepreneur à cette part-là, parce que pour le coup, deux mois de Covid, tu n'avais rien. Moi, elle ne bossait plus avec moi. Donc voilà, elle me dit, je veux trouver un salariat quelque part. Ça me fait trop suer, mais je vais y arrêter. Et là, je me dis non, je ne veux pas la perdre. je ne veux pas perdre si j'en embauche une j'en embauche deux enfin voilà moi qui n'avais jamais monté de cabinet embauché d'assistante dentaire ça me faisait hyper peur et bien du coup j'appelle le comptable bah écoutez là les chiffres que vous avez fait si vous continuez comme ça c'est possible vous pouvez embaucher deux personnes etc donc c'est parti après la période Covid 2021 bah le temps de faire tu vois les papiers et tout j'ai dit à Joanne bah écoute si je te propose Un temps plein, un CDI, tu restes ? Oui, évidemment.

  • Speaker #0

    Tu es heureuse là.

  • Speaker #1

    Trop, oui. Et puis, tu vois, c'est vraiment… En fait, quand tu as des gens chouettes, tu ne veux pas les laisser partir. C'est hyper précieux, quoi. La valeur humaine. Et je dis, oui, mais du coup, j'embauche Leslie pareil, parce que c'était pareil. Donc, du coup, 2021, je passe en société, j'embauche mes deux premières salariées. Après, tu sais, il y a eu pas mal d'allées et venues où les boutiques ont fermé, réouvert, fermé, réouvert. Là-dessus… boutique fermée. Je me reprends un petit coup de stress parce qu'on n'avait plus nos revendeurs. Ils ne commandaient plus, forcément. Ils n'arrêtaient pas d'ouvrir et de fermer. Donc, on perd quand même une grosse part de chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Ils ont combien de revendeurs à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Là, je ne sais plus. On avait peut-être une cinquantaine.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. Quand même,

  • Speaker #1

    oui, je pense. Là, on est à 150. Oui, je pense qu'on en avait quand même pas mal, tu vois, un peu partout en France, un peu à l'étranger. Et donc, là, je mets le pied dans le webmarketing. Donc, tout ce qui est… Enfin, tu vois, je commence à chercher, pareil, comment développer vraiment mon site web, plus de visibilité. Et donc, là, je rencontre quelqu'un, un pote de pote qui fait du webmarketing. Il faisait aussi tout ce qui est référencement. mais aussi toute la partie, tu sais, pub sur Insta, Google Ads et tout ça. Donc, je ne sais pas quand est-ce… Donc, ça doit faire 4-5 ans qu'on bosse ensemble avec Alex. Lui, il a son auto-entreprise à côté de son taf. Il gère demi-sel, du coup, comme ça. Parce que ce n'est pas, tu vois, un poste à temps plein. Mais tous les mois, par contre, c'est un sous-traitant, entre guillemets. Et là, du coup, ça a vachement bien marché parce qu'on a vraiment ouvert… D'ailleurs, celles qui connaissent, là, je pèse pas mal contre… Tému et Chine en ce moment, qui nous prennent toute cette part de marché-là. L'explosion qu'on a eue il y a quatre ans grâce à ça, là, on ne l'a plus du tout. Ça, ça ne marche plus du tout. Parce qu'en fait, il y a une telle invasion de budget, de campagne et tout, de ces marques-là, de ces deux géants-là, que la visibilité que j'ai gagnée il y a quatre ans, tu vois, je ne peux plus du tout comme ça atteindre les gens. Là, tu vois, on a réussi à faire des coureurs de missiles à pas mal de monde, etc. Là, tu ne peux plus parce qu'en fait, le marché, il sature le marché. Tu mets bijoux créateurs, bijoux fantaisie, bijoux en cuir. En fait, ils se positionnent sur tout. Donc, tu n'apparais jamais. Donc, quand tu dis perpétuellement en mouvement, on n'a pas tellement le choix d'être tout le temps en mouvement parce qu'il y a toujours des petits obstacles comme ça.

  • Speaker #0

    Des petits, petits grands obstacles.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et petit à petit, comme ça, tu vois, depuis 2021, l'équipe a grossi par des coups de bourre, tu vois, à prendre des freelances que j'ai embauchées.

  • Speaker #0

    Une histoire de pote de pote, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, il y a… qu'une fois où j'ai mis une vraie annonce.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, tu as combien de personnes avec toi de salariés ?

  • Speaker #1

    Là, on est 13. Il y a 8 salariés. J'ai 6 temps pleins et 2 temps pleins des alternantes en com. Et 4 freelance. C'est 4 filles qui ont des choses à côté. Il y en a une qui fait de la marquinerie, une illustratrice, une prof d'art plastique qui bosse à mi-temps et une infirmière. Et elles, elles viennent sur 1, 2 jours semaine. Mais il y a par exemple Vivi qui est venue au départ comme freelance, donc qui m'avait contactée, qui avait commencé à bosser un ou deux jours, qui était infirmière à l'hôpital et puis que j'ai embauchée, tu vois, il y a trois ans.

  • Speaker #0

    C'est des histoires qui durent, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, je suis bien entourée, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Tu t'es découverte comment en tant que manager ? Quel genre de manager, du coup, dans tout ça ? Parce que voilà, c'est quand même aussi une des fonctions particulières de manager une équipe.

  • Speaker #1

    C'est ça, un peu sur le tas, avec, je pense, ma sensibilité aussi sociale. En fait, moi, je pars du principe que je n'ai pas envie de faire à quelqu'un ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. C'est un truc de base, du bon sens pour moi. Donc, j'essaye de faire attention. On a vraiment une chouette équipe. Tout le monde me dit « Ah, douze nénettes, ça se passe hyper bien. » J'ai vraiment des super personnes. J'essaye de maintenir une ambiance. Elles la maintiennent toutes seules et je les laisse faire. Une ambiance très, pas festive, mais presque. Drôle, quoi. Et ouais, après, tu vois, cette année, j'ai commencé à faire partie d'un réseau de managers. Je trouvais ça intéressant de partager aussi. Ça s'appelle Germ. C'est un renne, c'est groupe d'entraînement et des réflexions de managers engagés au Chibutro. Et on se voit un vendredi par mois. C'est des formations. Tu as des intervenants qui viennent. J'ai fait de l'équicoaching la semaine dernière. C'était super chouette. Et on fait des ateliers entre nous. Et ça, c'est chouette de partager avec d'autres gens. C'est destiné à tous les gens qui ont des personnes sous leur responsabilité. Donc, tu as des avocats, des directeurs commerciaux, des gens qui bossent dans les assurances. Il y a un peu de tout. On est un groupe de 20 et c'est très, très sympa. Moi, j'aime bien en général me former. J'essaie de faire plein de choses parce que j'aimais vraiment apprendre à la fac. Et du coup, je n'ai pas envie d'arrêter ça.

  • Speaker #0

    Oui, apprendre toujours, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'on est censés apprendre des nouvelles choses. d'être en mouvement, comme tu dis aussi. Ça montre aux filles que je m'implique aussi dans leur prise en charge, entre guillemets, que pour moi, c'est important de bien manager mon équipe. Ça se fait un peu tout seul, tu vois. Il y a des choses que je ne suis pas très académique. J'ai seulement commencé l'année dernière à mettre en place les entretiens individuels. Ça me faisait hyper peur de mettre ça en place. Mais en fait, c'était super.

  • Speaker #0

    Au fil des années, l'équipe a agrandi, Demissel a grandi. c'était de plus en plus visible donc on a dit dans les médias etc comment t'as réussi à faire comme ça plus grand tu vois là de se dire moi je regardais la Starac avec ma fille je porte de demi-selle à la Starac aussi mais c'est pas comment elle fait mais c'est elle envoie quoi elle y va quoi et c'est quoi chez toi cette tu vois c'est comment tu fais pour aller plus loin on a le sentiment que tu oses quoi aller vers plus grand quoi

  • Speaker #1

    Alors, c'est très rigolo parce qu'oser et envoyer à des gens, ce n'est pas moi. C'est Leslie, la première fois, donc il y a quelques années. Parce que moi, je suis là, non, non, mais on ne va pas envoyer, ils ne vont pas aimer, ils ne vont pas porter ça. Enfin, tu vois, ce n'est pas du tout… Enfin, voilà, non, mais tu rigoles ou quoi ? Si on aime, eux aussi, ils vont aimer. Et Leslie, quand elle a commencé, il y a 6-7 ans, commençait à passer des coups de fil, à des glisses. Mais si on va leur envoyer, tu vas voir, tu vois. Et moi, j'ai été franchement incapable de faire ça. Et c'est elle qui a commencé à chercher des influences. On a dit, tiens, elle, je la verrai bien avec des demi-celles. hop, j'envoie un message, ah bah ouais, elle en veut, et puis c'est retrouvé comme ça à la télé, tu vois. Et donc maintenant, on a tout un pool de personnes à qui on envoie, on en retrouve tout le temps d'autres, et voilà, on envoie en fait des bijoux qu'on offre, on ne fait pas du tout de partenariat rémunéré, on offre, et en fait, on envoie un message en demandant si ça leur plaît, si elle leur dit qu'on offre 2-3 bijoux, on envoie, et pour nous, c'est la super communication, tu vois. Pareil pour la Starac, et bien en fait, c'est les filles qui ont... trouver le... Alors, les filles, il y a Vivi, maintenant, qui fait ça avec Leslie, et elle cherche, en fait, sur les réseaux, elle trouve qui est le styliste, donc elle envoie au styliste.

  • Speaker #0

    Ouais, donc elles ont la fibre aussi entrepreneuriale, elle, en fait, quoi. Bah ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'en fait, je leur fais confiance et je les laisse y aller à ma place. Moi, de toute façon, je suis pas capable de faire ça, je suis pas capable... Enfin, peut-être que maintenant, oui, mais au début, j'étais incapable de me vendre, quoi. J'avais vraiment beaucoup de mal. J'étais tout le temps surprise que les gens, ils aiment bien porter ce que je fais, quoi. Et du coup, bah, maintenant, évidemment tu vois ça fait plus de dix ans, je vois que ça plaît, etc. Donc, je ne vais pas dire « Ah ben non, mais moi, j'ai toujours le syndrome de l'imposteur. » Non, ce n'est pas vrai. Mais au début, vraiment, c'est vraiment les sticks qui me disent « Non, mais bien sûr qu'on tente, bien sûr qu'on y va. » Je pense que c'est beaucoup plus facile pour elles de faire. C'est toujours plus facile que quelqu'un d'autre de vendre ses propres trucs. Parce que les gens ont besoin d'agents, les artistes ont besoin d'agents. Ce n'est pas eux qui sont des artistes, ce n'est pas des commerciaux, tu vois. Après, moi, j'ai cette fibre-là d'aller vers les gens, de discuter et tout ça. Mais devant mon travail, j'ai du mal.

  • Speaker #0

    Et tu parles d'artiste. Tu te considères comme une artiste ?

  • Speaker #1

    Non, créatrice.

  • Speaker #0

    Créatrice plutôt ? OK. Tu sais quoi la différence pour toi entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. J'ai l'impression que l'artiste a une dimension peut-être plus philosophique ou plus… Je ne sais pas. Moi, je suis plus dans l'esthétique, dans le beau, dans les formes. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait intéressant d'avoir l'avis des autres parce que quand même, tu as une fibre artistique. Donc, avec toutes les valeurs qui vont derrière, ce ne sont pas que des boules d'oreilles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que j'ai deux fiertés, c'est d'avoir embauché cette équipe-là, d'embaucher. Quand je fais signer un CDI, je suis trop, trop contente et d'avoir créé cette communauté derrière moi engagée. Ça, c'est vraiment chouette de voir que les gens, ils nous suivent aussi pour ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi justement aujourd'hui, en 2025, l'identité de Demicelle ? Et ce mot d'ailleurs, Demicelle, qui est canon. Demicelle, forcément, on adore, mais on n'est pas très objectif peut-être.

  • Speaker #1

    Demicelle, c'est venu quand j'étais à Barcelone et que c'était hyper dur de trouver du beurre salé. Donc, c'est venu comme ça, Demicelle. Et puis, j'ai failli changer de nom en rentrant. Et puis, on m'a dit non, non, mais c'est vachement identifiable, c'est bien, etc. Je n'aimais pas trop vraiment. Tu vois, il y a dix ans, j'avais envie de changer. Puis, tu te l'appropries, puis ça devient... puis après ça peut plus être autrement et ça devient du missel c'est quoi la valeur tu m'as demandé ? l'identité son identité bah alors moi je dis c'est une marque porter du missel ça va avoir envie de pétiller et de porter les valeurs d'une marque engagée il y a vraiment un engagement aussi derrière c'est ce qu'on fait comme retour aussi parce qu'on a pas mal de copies évidemment on a beaucoup de gens qui font il y a déjà beaucoup de bijoux fantaisie il y a beaucoup de bijoux en cuir il y a beaucoup de copies de demi-sel mais effectivement l'image qu'on peut porte derrière, je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens ont envie d'adhérer à la marque.

  • Speaker #0

    Et donc maintenant, c'est une marque forte, bien identifiée à ce qu'il a dit. Toi, à côté, parallèlement de l'évolution de Demicelle, toi, tu as évolué aussi dans ta vie professionnelle. Comment tu fais pour garder les deux ? Comment toi, tu t'épanouis en tant que Sabrina, dans ta propre vie professionnelle ? Comment tout ça, ça s'imbrique ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire que c'est toujours des ajustements, pareil, parce que ça évolue sans cesse. Et là, j'essaye depuis quelques mois de prendre soin de moi avec un peu plus de temps pour moi quand même. Parce que j'ai été beaucoup tête dans le guidon. En fait, ce qui est très, très compliqué, et ça, j'en parle avec ceux qui ont monté leur boîte de toutes pièces, tu vois, c'est qu'en fait, tu y penses tout le temps. Ça fait partie de toi, en fait. Donc, tu te balades en forêt. Hier, j'étais en forêt. Je vais avoir une idée pour demi-sel, donc je vais m'envoyer un mail pour pas y penser, je vais me faire des notes et tout ça, tu vois. Je vais arrêter, je vais dire à ma fille, attends deux secondes, j'ai une idée là, je coupe une... Voilà, c'est ça qui est compliqué, quoi. Donc en fait, tu ne te reposes jamais de ça, mais c'est impossible de faire autrement, je pense.

  • Speaker #0

    Quand ça vient de toi, c'est moi, j'ai dit, c'est mon troisième enfant. C'est vraiment quelque chose, ça prend une part énorme de mon cerveau, tu vois. On rigole en disant, mais tu n'as pas un mail à toi ? Non, mon mail, c'est demi-sel bijou. Et tu as un Instagram ? Non, non, mon Instagram, c'est demi-sel. Enfin, je suis demi-sel, tu vois. Donc, ça, ce n'est pas évident parce que, du coup, tu passes du temps au boulot de gérer cette entreprise. La responsabilité maintenant que j'ai vis-à-vis de mes salariés, ça aussi, c'est une petite pression, entre guillemets, parce que j'ai pas envie que ça s'arrête. parce que c'est hyper chouette et que j'ai envie de garder toutes mes filles là avec moi, tu vois, donc ça c'est une forme de pression, forcément, et puis d'être toujours créative, etc., donc tout ça, j'ai bien compris, mais je me forme énormément, je fais beaucoup de groupes, là j'ai pris un coach en méditation de pleine conscience, c'était super, pour aussi, tu vois, pas prendre de pleine face tout ce qui se passe, quoi. Dès qu'il y a une micro-baisse d'activité, dès qu'il y a un truc qui ne va pas, de tout de suite ramener ça chez moi et tout ça. Parce qu'en fait, le fait est que ça t'envahit en permanence quand même. Et ça, je ne l'avais pas imaginé au début. Des fois, tu vois, je me suis dit, on était bien là quand on était juste deux, trois auto-entrepreneuses. Je dormais mieux. Mais voilà. Donc là, tu vois, je me dis, bon là, ça roule. Il faut que j'arrive aussi à ne pas me rendre responsable de tout et tout ça. Mais donc, tu vois, c'est toujours des ajustements pour moi. Là, je me suis forcée à mettre de midi du sport. Tu vois aussi des choses aussi qu'il faut que tu prennes soin de toi aussi, physiquement et mentalement, quand tu as ce genre de poste. Et au début, tu as l'impression qu'il faut que tu sois là tout le temps, qu'il faut que tu pars à tous les coups, etc. Donc ça, ça demande énormément d'énergie. J'ai une vie de famille à côté.

  • Speaker #1

    Et donc, dans le process de création, c'est des idées qui te viennent et que tu choppes sur des instants et que tu penses pour ta prochaine collection ? Oui,

  • Speaker #0

    exactement. J'ai genre cinq carnets, je pense, un peu partout, sur lesquels je mets des petits dessins, je m'envoie des notes, je m'envoie des mails. Enfin, tu vois, c'est tout le temps des petites idées comme ça. Et puis, tout au long des six mois entre deux collections, en fait, et puis… Je me pose vraiment un mois où je me mets dedans, j'y repense, je ressors mes carnets, je dessine. Là, on s'est fait des ateliers aussi avec les filles. On a voulu faire une collection, j'ai voulu faire une collection encore plus éco-responsable. Ne pas refaire fabriquer dans le porte-pièce, comme on fait à chaque collection, tu vois, avec des nouvelles formes. Essayer de travailler avec les formes qu'on avait déjà. Tu vois, par exemple, les boucles que je porte, là, qui sont un peu géométriques, c'est des formes qu'on avait déjà mises différemment, donc on les a positionnées différemment. On s'est fait deux, trois ateliers comme ça avec les filles. Et moi, après, j'ai fait des dessins qui sont sortis. Je les ai modifiés. Et puis, j'en ai créé la collection. Ça, j'adore. C'est aller chercher les cuirs, choisir les cuirs pour savoir qu'est-ce qu'on va mettre au pro, qu'est-ce qu'on va mettre pour nous. Ça, c'est génial comme période.

  • Speaker #1

    C'est une période que tu aimes beaucoup. Ah ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis tu vois, je suis pas mal quand même maintenant, on va pas se mentir, dans l'administratif. dans la gestion et de l'entreprise. Donc, j'ai besoin de mettre les mains dans le cambouis quand même.

  • Speaker #1

    Toi, tu gardes encore une grosse part sur la création, l'opérationnel, le choix des matériaux.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vraiment quelque chose que j'aime. Je suis devenue chef d'entreprise de fait, entre guillemets. Mais moi, ce que j'aime, c'est la création. Donc, c'est important, je pense.

  • Speaker #1

    Et là, si tu recroisais la Sabrinette Barcelone, qui commençait avec sa copine, tu la croises, tu lui racontes ta vie. C'est de quoi qu'elle serait surprise le plus ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, purée, c'est ouf en fait, ton rêve de petite fille, d'avoir un atelier de création avec des morceaux de tissu ou de cuir partout, où tu dessines des formes et tout ça, tu l'as fait. Et les gens aiment.

  • Speaker #1

    Et les gens aiment. C'est ça qui te surprend le plus ou c'est d'être arrivée à ton projet ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ça qui me surprend le plus. D'être arrivée où j'en suis en termes d'entreprise, ce n'est pas ce qui me surprend parce que même quand j'étais dentiste, après j'ai passé un master pour être prof, je me motive pour faire ces choses-là.

  • Speaker #1

    Tu te donnes les moyens de le faire, ça c'est pas un souci. Oui,

  • Speaker #0

    je me donne les moyens de... de me former, d'apprendre, de bosser. Je n'ai pas les deux pieds dans le même sabot, entre guillemets. On dormira quand on sera mort, comme le dit le nom de ma mère. qui me va très bien. De toute façon, on dort bien quand on sera mort. Voilà. Donc, tu vois un peu le tas d'esprit. Oui, que les gens aiment ce qui sort de ma tête, ça, c'est toujours… Mais tu vois, encore au pop-up vendredi et samedi, la boutique éphémère qu'on a fait, quand les gens, tu vois, j'écoute et que c'est ouf, quoi. C'est ouf. Ça, ça ne passe pas. Ça, c'est l'adré pur. les endorphines, c'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça te shoot, quoi.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bah ouais. Ah bah ouais, après deux jours de vente, là, de pop-up, où tu croises les clientes qui sont à fond, qui viennent entre copines, qui sont en visio, qui posent leur journée. Enfin, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, le vendredi, elles posent leur journée, ou elles viennent sur le midi, tu vois, à plusieurs copines. Elles viennent avec des listes WhatsApp de certaines copines. On dit, ah, je ne peux pas y aller, mais vas-y. Enfin, il y avait même une cliente qui s'est fait une copine via Vinted, parce qu'elle cherchait des demi-celles sur Vinted. Et elles ont sympathisé. Et maintenant, elle vient au pop-up lui acheter des modèles quand il y a des exclus. Elles sont en visio, tu vois, et elles communiquent maintenant.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des connexions qui se font. Et oui, comme tu dis, c'est une communauté, en fait. Je crois que c'est le vrai mot, c'est ça. En plus, je trouve que c'est un mot qui réunit vraiment aussi toutes tes valeurs, tu vois, où tu dis tes valeurs sociales, etc. Et donc, du coup, là, pour le coup, le mot communauté, il est vraiment adapté, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, il y a une vraie envie de partage, même avec mon équipe et tout ça, tu vois. quand tu disais Moi, j'ai l'impression que je ne suis plus capable de le faire toute seule non plus. Les filles, elles ont une énergie, elles ont une motivation, elles sont à fond. On est toutes ensemble dans cette aventure à vouloir la faire tourner. Il y a un vrai donnant-donnant. Et ça, c'est incroyable de vivre ça en chef d'entreprise parce qu'elles ont une forme de loyauté envers moi qui n'a pas de prix. Mais après, à l'inverse aussi, je fais en sorte de… leur donner des conditions de travail chouettes aussi, tu vois. Ce n'est pas fake sur les réseaux, quoi. Tu vois, il y a vraiment cette ambiance-là. Chacun a le droit de me dire, ah bah, tu déconnes ça, ah bah, ça, ce n'est pas ouf, ça, ça ne fait pas… Le pire, c'est, ah non, mais là, ça fait Etsy, ça fait Création qui n'est pas terrible, tu vois. Ah bon, bah non, je ne vais pas sortir ça alors, tu vois. Mais voilà, il y a un vrai partage autour de ça.

  • Speaker #1

    Ok, super intéressant. Là, vous travaillez dans un grand espace. J'imagine le coworking, ça s'est terminé. Vous avez beaucoup plus de tâches.

  • Speaker #0

    En fait, quand je suis passée en société en 2021, j'ai eu envie qu'on ait de la place. Donc, j'ai acheté un appartement dans lequel j'ai mis les bureaux de Micelle. Et au début, j'ai pris une seule pièce et trois pièces en coworking où je louais à d'autres personnes. Et petit à petit, on a grignoté deux bureaux sur cet espace-là. Et donc là, maintenant, on a encore un bureau de coworking où il y a quatre personnes qui font d'autres jobs, qui sont avec nous. Et nous, on a trois grandes pièces pour demi-sept. On a un peu plus de 100 mètres carrés, en fait, pour demi-sept. Donc, on est bien parce qu'on a les machines, les presses manuelles. On a tout le cuir. Et puis, on a douze. On a l'équipe, maintenant, avec les alternantes, tu vois, un espèce de petit pôle com dans le bureau. C'est chouette.

  • Speaker #1

    Oui, c'est chouette. Alors écoute, pour terminer, ce que je te propose, c'est de faire un gros bond dans 10 ans. Comment tu imagines, toi, ta vie professionnelle dans 10 ans, mais vraiment, tu vois, en t'autorisant, un peu arriver en te disant, justement, tu vois le « wow » de là que penserait la Sabrina de Barcelone, un truc aussi qui envoie. Qu'est-ce que tu imaginerais ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui me panique à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que quand j'étais dentiste, tu vois, tu ne te posais pas de questions. Tu avais le job de rêve toute ta vie. Et quand j'avais dit que j'arrêtais d'être dentiste à une soirée, il y a une fille qui m'avait dit… J'avais 36 ans. Non, mais la création, c'est pour les jeunes. Ça m'avait mis trop mal. Alors, j'aimerais que ça continue comme ça. Moi, je peux avoir d'autres envies pro personnellement, tu vois, différentes. Alors moi, je me serais bien vue psy sur les derniers… dernières années de ma carrière. Je me verrais bien si tu me donnes trois jours chez Demi-Sale, deux jours dans un cabinet de psy.

  • Speaker #1

    Ça marche, rendez-vous dans dix ans pour faire la suite de l'épisode, le nouveau switch.

  • Speaker #0

    Mais là, mes collègues vont m'entendre et vont dire, tu vas nous laisser tomber. Non, non, non. C'est des hypothèses plus-plus. Et en même temps, il y a aussi un côté de... Là, je suis en train de prendre aussi un tournant de me dire... Il faut que j'arrive à prendre pas de la distance, mais tu vois, souffler un peu. Donc, si ça se trouve aussi, tu vois, j'ai vachement aimé le podcast que tu as fait sur « Retransformer sa manière de bosser » . où tu disais que des fois, on pouvait être à bout de souffle dans son boulot et qu'il ne fallait pas forcément changer, mais il fallait juste modifier des choses.

  • Speaker #1

    C'est mettre du « et » dans sa vie professionnelle. Souvent, la personne que j'accompagne, elle dit « oui, c'est ça, ou ça, ou ça » . Et quand je leur dis « changez votre phrase et changez le « ou » par le « et » .

  • Speaker #0

    Donc, ça pourrait être « et » , ça pourrait être « et plus de temps pour moi » . Et un peu de temps pour, tu vois, ou faire du coaching à côté. J'aimerais bien faire du coaching d'entrepreneur. Ça, je m'étais formée. Donc, j'ai un diplôme de business coach. Mais je n'ai pas forcément pris le temps de le mettre en pratique. Donc, tu vois, de l'accompagnement, j'aime bien parce que c'est vraiment ce que j'aimais dans le soin. C'est aider les gens. Donc ça, si dans quelques années, moi, j'ai une petite partie comme ça à côté, j'aimerais bien.

  • Speaker #1

    Intéressant.

  • Speaker #0

    mais après pour demi-sel j'ai envie que ça continue j'ai envie j'ai envie aussi de choses plus RSE pour demi-sel encore des matières des créations de matières vraiment très écologiques etc ça ça vient petit à petit quoi tout le temps des petits projets qu'on

  • Speaker #1

    met en place à notre île bah super bah écoute bravo bravo en tout cas pour ce beau parcours qui va en inspirer plus d'un plus d'une c'est certain c'est hyper hyper riche T'entendre parler de tout ça, de voir aussi, tu vois, un petit peu la réalité, les étapes par lesquelles t'es passée, voilà. Et puis, de façon très simple, en fait, on s'autorise à oser quand on t'entend, à se dire que tout est possible. Ça ouvre le champ des possibles, en tout cas. Se dire que, comme tu le disais, ton rêve de petite fille, tu y es aujourd'hui. C'est quand même ouf, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce truc de se dire quand même que quand tu fais ce que t'aimes, quand t'es alignée, en fait, les choses se font très facilement. Le côté travail labeur, il n'est pas là. Quand je dis prendre de la distance, c'est plus pour ma santé mentale. Parce que quand tu bosses tout le temps et que tu y penses tout le temps, ta famille à côté, ils en pâtissent un peu. En fait, je n'ai jamais eu l'impression de bosser. Enfin, si. Mais ça vient tout seul. Quand tu développes ton projet, l'énergie est là de fait.

  • Speaker #1

    Le plaisir a une grande place.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Je serais curieuse d'être une petite souris pour dans ton équipe. Là, mon avis, vous devez passer des bons moments, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est sûr. Oui, travailler en s'amusant, ça, c'est génial, je pense. Et puis, c'est vrai qu'il y a le côté fabrication. Tu vois, quand tu fabriques, c'est des ambiances d'atelier. Tu peux discuter. Donc, on se connaît très, très bien. On connaît très bien nos vies privées, parce qu'il y a vraiment, quand tu as les mains occupées, de parler d'autres choses, c'est tout à fait possible aussi. Ça s'y prête.

  • Speaker #1

    J'ai toujours vu le travail comme un formidable terrain de jeu. Je comprends complètement ce que tu veux dire sur la notion de plaisir et d'être alimentée par ça, et que ça donne de l'énergie d'aller plus loin, de travailler plus.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que là, l'équipe, tu vois, moi j'adore quand fin de vacances, j'avais hâte de retourner au boulot. Ça, je l'entends régulièrement. Là, tu te dis, mais ça n'a pas de prix. Je jubile, je ne dis rien, mais c'est vraiment génial. Tu me parlais management, mais j'essaye aussi de... de leur donner à faire ce qu'elles ont envie de faire. Ah bah toi, je vois que tu as une compétence là-dedans, ça te plaît ? Bah si tu veux, cette mission-là, je te la donne. Maintenant, ou en fonction de ton expérience passée, ou si tu as une compétence pour ça, si c'est quelque chose qui te plaît, bah voilà, tu vois, Joanne, elle avait fait un peu des salons pro avant, bah là maintenant, c'est elle qui s'occupe des pros. Alexandra, elle vient d'arriver, elle bossait pour une autre boîte, elle fait un peu d'administratif. Donc je lui dis, ah bah tiens, viens un peu faire mon assistante personnelle, l'administration, pas de soucis. L'idée, c'est aussi... qu'elles ne soient pas non plus toute la journée à fabriquer. Quoique chacune ait des missions, elles savent toutes fabriquer, mais elles ont toutes des missions un peu différentes pour que la journée et les semaines ne soient pas toutes les mêmes non plus. Ça, c'est important de s'adapter aussi aux gens que tu as en face de toi.

  • Speaker #1

    C'est intéressant pour toi aussi d'observer, de voir comment tu peux les amener à évoluer ou à faire ce qu'elles aiment, comme tu dis. C'est intéressant aussi d'être à l'écoute et de se dire, tiens, j'ai une idée aussi pour elles, toi qui formides d'idées, d'en avoir aussi pour les autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant. Et puis pour moi, ça me permet de déléguer aussi, parce que tu vois, tout ce qui est pro, maintenant, je ne m'en occupe plus du tout. Elles sont deux. Moi, je me vois plus à l'heure actuelle comme un chef d'orchestre. J'ai délégué pas mal de choses. Je me garde évidemment tout ce qui est partie création de la collection, etc. La com aussi, je me garde la com et le marketing. Là, je gère mes deux alternantes. On fait ça toutes les trois, parce que j'aime bien. J'aime la com, je me suis découvert. J'aime bien ça. J'aime bien faire de la com, j'aime bien le marketing. Et du coup, tu vois, chef d'orchestre, après de tout ce petit monde-là, tu vois, de voir comment ça peut fonctionner. Et puis, s'il y a besoin de moi, mais s'il n'y a pas besoin de moi, ça roule.

  • Speaker #1

    Finalement, ta feuille du début dont tu parlais de chef d'entreprise tout autour. Elle s'est définie avec d'autres personnes. Du coup, tu as réparti ça.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est plus tenable pour moi aussi parce qu'au bout d'un moment, tu ne peux plus sinon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu vrilles, même si tu as l'impression que tu peux tout faire, tu peux tout faire, mais il y a forcément des domaines qui en pâtissent forcément. Ou tu es plus agacé, donc tu es moins agréable, ou c'est la vie de perso. Je suis très honnête là-dessus. Quand tu iras la tranche de boulot et que... je suis inquiète, je vais être plus sèche. Donc, j'essaye aussi, avec ce truc de prendre de la hauteur, que ça ne m'envahisse pas, entre guillemets. C'est important.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, un grand merci pour tout ça, pour ta générosité, ton partage. Je suis vraiment trop contente de t'avoir eue sur Junko. On ne sort pas, Laura, quand même dans 10 ans. J'ai hâte de te suivre, suivre ton évolution, de voir.

  • Speaker #0

    Je crois que je viens d'avoir un élevage de chèvres en Nouvelle-Zélande.

  • Speaker #1

    On ne sait pas, on ne sait pas. Mais oui, ça va être intéressant de suivre. Et puis, tu construis pas à pas. Du coup, on ne sent pas le gros objectif, le gros je ne sais pas, c'est sain. Il y a un côté sain. Moi,

  • Speaker #0

    à un moment, j'ai eu l'occasion. Quand on a mis en place que je parlais du webmarketing, de la pub en ligne. ça a très bien marché. Donc, j'avais des budgets par mois. J'aurais pu les mettre fois 10, les budgets. On aurait eu fois 10 à faire. Mais du coup, il fallait que d'un coup, j'embauche une équipe plus grosse, tu vois. Genre, j'aurais pu d'un coup, si je faisais ça, ça marchait tellement bien que j'aurais pu mettre 10 personnes et ouvrir. En fait, je me suis dit, est-ce que tu veux avoir des gens qui sont là en train de couper des étoiles toute la journée, des cœurs, une autre des cœurs toute la journée, comme dans les ateliers des grandes marques de luxe, tu vois, Hermès, Chanel, tout ça, parce que j'en ai récupéré qui bossaient là-bas. où tu es toute la journée sur ta presse et tu fais la même chose. Tu vois, je n'ai pas envie de ça, en fait. Je n'ai pas envie que ce soit ça leur quotidien de travail, tu vois. Donc, effectivement, j'ai fait des choix. Donc, c'est pour ça, dans dix ans, je n'imagine… L'objectif, pour moi, il n'est pas… Je veux le maintien, en fait. Tu vois, je m'étais mis cet objectif-là en 2025. C'est rigolo parce qu'on est en début octobre. Et ma résolution 2025, c'était stabilité. j'avais écrit en gros dans mon agenda pas croissance, stabilité. En fait, de stabiliser ce que j'ai. C'est pour ça que quand on me demande dans 10 ans, je trouve ça compliqué parce que je n'ai pas un objectif de croissance. Ce n'est pas facile de le définir. Alors, que ce soit toujours aussi créatif, que ça plaise toujours autant, oui, mais pas que d'un coup, on ait tant de parts de marché, que je rentre au CAC 40, que on ait, tu vois, ce n'est pas du tout mon objectif comme d'autres certaines marques de fringues, tu vois. Moi, je n'ai jamais pris d'investisseurs. Je pourrais, tu vois, prendre des investisseurs, on m'a déjà proposé Non, parce qu'après, je vais devoir rendre des comptes. C'est l'argent qui va dominer. J'ai assez déjà de stress, entre guillemets, pour m'en rajouter, pour en rajouter du coup aux autres. Et c'est pour ça qu'en objectif, je ne mets même pas des objectifs comme ça. C'est vraiment la stabilité. Et moi, personnellement, je m'épanouisse toujours autant, peut-être avec un petit truc à côté ou peut-être ce sera autre chose. Peut-être ce sera de la fringue, je n'en sais rien. Mais ça, ce ne sont pas des domaines qui m'intéressent. Mais oui, je pense que c'est important. Pour moi, c'est important. Je n'ai pas cette volonté-là de croissance déjà d'argent. Je veux qu'on soit toutes bien. Je veux pouvoir payer mes salariés, que ça aille bien, que je sois quand même payée à la juste valeur de l'énergie que je mets dans mon travail, mais que tout le monde soit bien. Et ça, c'est pour moi la plus grande des récompenses plutôt que d'avoir des comptes en banque archi-bourrés.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est un bel objectif. C'est un objectif quoi pour moi ? Tu vois l'alignement, rendre… Tu es quand même en train de dire, moi, ce que je veux, c'est rendre mon équipe heureuse. et bien dans son travail. C'est wow, ça, tu vois, comme objectif. Oui,

  • Speaker #0

    mais tu sais, c'est comme si c'était un peu honteux quand on dit ça. Enfin, je ne sais pas comment dire, ce n'est pas ça. Mais tu sais, on te demande tellement, on est tellement dans la performance que je dis, bah oui, en fait, on me dit tellement, tu vas être où après ? C'est quoi après ? C'est quoi le prochain truc et tout ? Bah en fait, c'est déjà, ouais, la stabilité, quoi. C'est déjà, si je peux avoir autant d'amusement comme j'ai depuis huit ans avec Johan et Leslie, depuis longtemps que... qu'elles s'épanouissent, qu'elles aiment tout le temps leur taf, qu'elles ne soient pas parties, etc. Après, si elles partent, c'est pour faire d'autres projets, mais carrément. Au contraire, il y aura toute forme d'honnêteté là-dedans. Mais voilà, non, c'est vraiment... Moi, ma grande fierté, c'est mon équipe. Ça, c'est sûr. Quand je vois les filles qui se marrent, qui arrivent, je te raconte. C'est trop bien, quoi.

  • Speaker #1

    C'est l'équipe, c'est la petite tribu.

  • Speaker #0

    Oui, et puis la communauté de demi-salle. Et puis, de kiffer toujours autant. Comme tout le monde, tu veux faire autre chose que des boucles d'oreilles. En fait, non, ça me fait kiffer de faire des boucles d'oreilles. La matière me plaît. Je n'ai pas encore été au bout de ce que je proposais. J'ai envie de continuer. Parce que se challenger en permanent, c'est fatigant aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça, bien sûr. C'est ça. Et puis du coup, tu en as quand même un peu déjà au quotidien, mine de rien. Tu as toujours la nouvelle collection. Donc, tu es déjà bien nourrie par le challenge. Donc, effectivement. Bon, merci beaucoup. Du coup, on embrasse toute ton équipe en même temps.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis bravo à toutes pour ce beau travail de Micelle. Et puis, écoute, à suivre pour les nouvelles aventures alors.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, salut. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode de Junko. J'espère qu'il vous aura apporté des pistes pour avancer dans vos réflexions et dans vos projets professionnels. Pour en savoir plus sur mes accompagnements ou me poser vos questions, rendez-vous sur mon site internet où vous trouverez tous mes contacts ou sur mon compte Instagram. Les liens se trouvent dans le descriptif de l'épisode. Et n'oubliez pas, chaque petit pas compte. Oser explorer, questionner et agir, c'est déjà avancer sur le chemin d'une carrière alignée avec vous-même. Prenez soin de vous et de vos projets professionnels et rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de Junko.

Description

Aujourd’hui, je reçois Sabrina Lemaréchal, fondatrice de DEMISEL, une marque de bijoux écoresponsable née à Barcelone en 2007 et aujourd’hui bien ancrée dans le paysage français.


Si DEMISEL est aujourd’hui reconnue, c’est avant tout l’histoire de Sabrina qui retient l’attention. Son parcours incarne le mouvement, la cohérence et l’exigence d’un projet qui grandit sans renier ses valeurs.


Docteure en chirurgie dentaire et enseignante à la faculté, Sabrina a longtemps mené une carrière qu’elle maîtrisait parfaitement. En parallèle, la création de bijoux s’installe peu à peu dans son quotidien, d’abord comme un terrain d’expérimentation, puis comme un véritable espace d’expression.

Pendant plusieurs années, elle partage son temps entre ses patients et son atelier, avant de sentir que l’équilibre n’est plus tenable. En 2016, elle franchit le pas et se consacre entièrement à DEMISEL, transformant cette passion en projet d’entreprise durable et porteur de sens.


Dans cet échange, elle partage sa vision d’une entreprise qui grandit à son rythme, sans céder à la logique de la croissance à tout prix. Elle revient sur l’importance du sens, sur les défis écologiques et humains qui jalonnent son parcours, et sur ce qui l’a guidée dans ses décisions : la conviction que l’épanouissement collectif est la clé de la réussite durable.


Aujourd’hui, DEMISEL, c’est une équipe de 13 personnes. Sabrina parle de ce collectif avec autant d’attention que de ses bijoux. Elle partage la place centrale qu’elle accorde à l’humain : faire grandir ses collaboratrices, créer un cadre de travail stable et stimulant, préserver le plaisir de faire ensemble. Son ambition n’est pas la croissance à tout prix, mais la pérennité d’une aventure partagée, où chacune trouve sa juste place.


Elle aborde aussi les réalités concrètes : la concurrence déloyale des géants de la fast fashion, la charge mentale liée à la direction d’une entreprise, le besoin constant de se former et de se nourrir intellectuellement pour continuer d’avancer.


Cet épisode explore les multiples facettes d’une entrepreneure qui construit pas à pas une entreprise durable, consciente et profondément humaine. Une conversation inspirante sur l’équilibre entre ambition, plaisir et justesse.


Belle écoute !


Florence, coach en évolution et transition professionnelle.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur June Corp, le podcast qui vous accompagne dans votre réflexion professionnelle et vous aide à construire une carrière qui vous ressemble. Je suis Florence Verdier, coach spécialisé en évolution et transition professionnelle. Dans chaque épisode, je partage avec vous des outils, des réflexions et des histoires inspirantes pour vous aider à clarifier vos aspirations et pour passer à l'action. Que vous soyez en quête d'idées, de motivation ou d'un nouveau départ, ce podcast est là pour vous accompagner, pour vous guider. Et si vous l'appréciez, pensez à lui donner un avis 5 étoiles et à laisser un joli commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est la meilleure façon de soutenir DUNCO. et de permettre à d'autres de les découvrir. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour et je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le nouvel épisode de Junko. Alors aujourd'hui, c'est donc une interview et j'ai le grand plaisir de recevoir Sabrina Lemarichal, qui est la fondatrice de la marque de bijoux Demicelle. Alors salut Sabrina !

  • Speaker #1

    Salut Florence !

  • Speaker #0

    Un grand merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors écoute, j'ai souhaité t'inviter pour plusieurs raisons. D'abord parce que tu as été docteur en chirurgie dentaire avant, donc forcément ce Switch Pro, ça nous intéresse bien d'en savoir plus. Aussi parce que je suis fan de Demicelle, de la marque des bijoux. Et puis au-delà, moi, d'en porter, j'en croise partout dans la rue, c'est quand même un truc de dingue. Encore en Corte, je faisais une randonnée.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Ouais, je te jure ! Dans le maquis, j'en vois une arriver, j'ai dit... C'est ouf, quoi. Elle a des demi-celles et du coup, j'ai dit, tu viendrais. Enfin, tu vois, ça a créé des connexions. On a discuté.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une petite communauté comme ça qui se parle autour des demi-celles. Je trouve ça génial.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est trop sympa. Et puis, au-delà d'en voir partout dans la rue, on en voit aussi à la télévision. Donc, c'est vrai que c'est une belle marque qui est maintenant vraiment très visible. Et puis aussi, et presque surtout, j'ai vraiment la sensation, mais on va en parler ensemble, que tu es ultra alignée avec ta vie professionnelle. évidemment, c'est dans les sujets de Junco, tu vois sur comment on mène sa vie professionnelle, comment on est épanoui dans sa vie professionnelle, comment c'est aligné avec nos valeurs, etc. Et au-delà du fait qu'on sent que tu as des valeurs fortes qui sont bien ancrées, tu es aussi pour autant tout le temps en mouvement, on sent que ça bouge, que ça évolue. Et tous ces aspects-là, ça m'intéresse beaucoup d'en parler avec toi aujourd'hui. Déjà, comment toi tu te définis ? Au-delà d'être la fondatrice de Demicelle, comment toi tu te définis pour qu'on fasse un peu plus connaissance ?

  • Speaker #1

    Un peu hyperactive, forcément. Enthousiaste. J'ai pas mal d'énergie en fait envers les choses de la vie, envers les gens. J'aime bien être entourée, perpétuellement en mouvement et puis envie de plein de choses tout le temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter un peu ta vie professionnelle avant Demicelle ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai commencé à créer des bijoux toutes petites en passant loisirs, pas de fuites. Fimo, Phil, Perle, tout ça, tout ça. Et puis, j'ai toujours aimé créer. Et donc, j'ai fait... Par contre, ce n'était pas du tout l'idée au niveau familial de... Mon père est menuisier, ma mère était secrétaire dans un cabinet d'archi. Donc, on était vraiment un travail pour la vie. Il faut faire des études et des études pas payantes. Donc, je me suis orientée vers médecine parce que ça ne marchait pas trop mal à l'école. Voilà, et puis je voulais le contact avec les gens, le soin, etc. J'ai eu le concours, j'ai eu une place en dentaire. Et moi, je voulais soigner les enfants. Donc, je me suis orientée comme ça vers la dentisterie pédiatrique. Donc ça, c'est une carrière que j'ai faite en parallèle, on va dire. Enfin, tout le temps, ça, c'était ma carrière de base où je me disais, de toute façon, je vais être dentiste, je serai dentiste toute ma vie. Je vais soigner les enfants et puis à côté, je ferai des créations. Je faisais de la couture, je bidouillais un peu tout.

  • Speaker #0

    J'ai toujours un atelier dans tous mes apparts,

  • Speaker #1

    tous les lieux où j'ai vécu. J'avais un atelier pour bricoler et faire des choses. C'était trop important pour moi. J'ai adoré ma partie dentaire. J'étais prof à la fac aussi pendant quatre ans. Ça, c'est quelque chose que je voulais faire. J'étais assistant hospitalo-universitaire, ça s'appelle, et j'étais en cabinet à côté. Et j'avais toujours comme ça la fabrication de bijoux à côté. Je suis partie deux ans vivre à Barcelone. J'y ai travaillé en tant que dentiste entre 2007 et 2009. Et là, j'ai monté une marque avec une copine qui s'appelait Deux Micelles. Donc, on a commencé à deux sur ces deux ans. Et on vendait des bijoux en fait en tissu, des sacs, des accessoires. C'était du tissu. Et on a fait ça, on a commencé à vendre dans des boutiques à Barcelone, etc. Quand je suis revenue, elle, elle n'a pas pu continuer parce qu'elle partait à Paris, elle n'avait plus le temps et moins l'envie. Et moi, j'ai commencé l'aventure toute seule, donc en 2010. Enfin, continuer, pardon. Et j'ai découvert le cuir, tout ce que ça pouvait être de cuir recyclé, etc. Et voilà, donc tu vois, de 2010 à 2015, j'étais prof à la fac. Puis à côté, j'avais demi-sel. Je faisais des petites ventes par-ci, par-là. J'ai commencé à être vendue dans une boutique à Rennes qui s'appelait l'Escale des créateurs. Je me rappelle, j'avais passé la porte vraiment, mais n'importe comment, tu vois. Gros syndrome de l'imposteur en me disant « Non, mais de toute façon, moi, je ne suis pas créatrice. » Donc, un peu porcinet. « Bonjour, je fais des bijoux, mais en même temps, je ne sais pas. » Et elle m'a dit « Si, si, je peux commencer. Amène-moi quelques pièces. » Et ça, ça avait commencé un peu comme ça. Ensuite, j'ai été repérée par une équipe de créatrices avec qui on a monté ensemble le projet Tipeee Arena, qui est une des boutiques de créateurs assez connues, qui a fêté ses 10 ans. Et donc, il y a 10 ans, j'ai commencé l'aventure Tipeee. Donc, elles étaient 5, un pool de 5 créatrices. Elles cherchaient 5 autres créatrices pour les accompagner dans le projet. Que des choses pour enfants. Et à côté, elles voulaient une offre bijoux femmes. Et elles m'avaient repérée dans une petite vente comme ça. Et puis, l'escale des créateurs. Mais moi, c'était vraiment, à l'époque, complètement accessoire. jamais je me serais dit que j'en ferais ma vie.

  • Speaker #0

    Elle m'a appelée en me disant, écoute, on te propose ça. Moi, au début, non, mais moi, je ne suis pas créatrice. Je ne sais pas, je ne sais pas. Et puis, j'ai un super entourage qui m'a dit, mais vas-y. Mon mec m'a dit, mais vas-y,

  • Speaker #1

    c'est deux jours par mois. Le deal, c'était, on tient la boutique. La boutique était ouverte 20 jours. On était 10, ça faisait deux jours par personne. Donc, quelques samedis. Je venais d'avoir ma deuxième, j'avais un bébé. mais voilà, l'entourage, mais vas-y, test, etc. Et donc, a commencé l'aventure Tipeee. Et ça, c'est vraiment le tournant parce que j'ai pu m'amuser, parce que j'avais vraiment un gros corner chez Tipeee où je pouvais tester plein de trucs. J'avais les retours directs des clientes. Ça marchait bien. J'avais plein de monde qui venait. C'était une super période. Et à côté, j'étais dentiste deux jours en cabinet par semaine. Je soignais les enfants à côté de Rennes. Et je m'éclatais, en fait. J'étais lundi, jeudi au cabinet. Le reste du temps, c'était pour demi-sel. Et c'était trop cool. et j'aurais pu faire ça très longtemps, je pense. C'était un peu schizo quand même, parce que souvent, le midi au cabinet, je répondais à des mails de gens qui me faisaient des commandes ou des trucs pour Tipeee. C'était un peu zinzin. Et là, en fait, la collègue avec qui j'étais au cabinet me dit qu'elle va ouvrir son propre cabinet dentaire et pas rester là où je suis. Je passe les détails, mais au début, je me dis, bon, sécurité, plus, plus, je reste collab d'un autre dentiste, voilà, machin. Puis après, je me dis, attends, il y a plein de boulots dans lesquels il y a des dispos. Est-ce que ce ne serait pas sympa de se prendre… Elle me disait que je montrais mon cabinet. Je monte mon cabinet. Le temps que je fasse la patientèle, je reviens te chercher dans 6-8 mois.

  • Speaker #0

    Donc là, au cabinet, tu as un statut de salarié ?

  • Speaker #1

    J'étais salariée, oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, OK.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais salariée. Et c'est pour ça que je pouvais être auto-entrepreneuse à côté. Et donc là, je me dis, OK, si on se disait que c'était un peu comme une dispo et que pendant 6-8 mois, je fais un peu plus de com, un catalogue. Parce qu'il y avait des gens qui venaient chez Tipeee. Et qui disait, moi, je viens de Cholet, j'aimerais bien revendre demi-sel. Mais est-ce que vous avez un catalogue, un site Internet ? Non, moi, je fais ça en très local, etc. Donc, le temps que j'y mettais, je commençais à gagner un peu de sous avec ça, pas suffisamment. Je me suis dit, bon, si je mets les bouchées doubles, il y a moyen que je me retire au moins un petit SMIC. Et donc, septembre 2016, je me suis lancée en me disant, je prends 6-8 mois comme ça pour tout donner pour demi-sel. Donc, en… en auto-entrepreneuse. Et là-dessus, j'ai pris un co-working. Je suis rentrée dans un co-working. Parce qu'en fait, comme tout le monde me disait « Ah non, mais t'arrêtes d'être dentiste et pour s'occuper de tes enfants. » Non, je lance ma marque, etc. Ou on m'appelait en pleine journée « Tu peux prendre un café maintenant que tu bosses plus. » Mais non, je lance ma marque. Donc, je voulais un lieu où j'allais et je revenais.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'à cette époque-là, on se dit « Ouais, je me suis mise personne ne le fonce, mettre autre entrepreneur, etc. En 2016, ce n'était pas ça. Ce n'était pas aussi fluide que maintenant, ce n'était pas les mêmes démarches, ce n'était pas les mêmes conditions et pour les gens, c'était wow.

  • Speaker #1

    Alors moi, je me rappelle exactement, tu vois, quand j'ai entendu parler de ce statut-là, j'étais à Barcelone justement et un pote qui était comptable, parce que moi, je n'avais jamais lancé la marque de Missile à Côté parce que je pensais qu'il fallait faire monter une entreprise, une SARL et que ça demandait pas mal de frais, forcément, et qu'à côté de Danty, je me dis que c'est tellement accessoire. Si c'est pour me faire 100 euros de bijoux par mois, je ne vais pas lancer une entreprise. Et je me rappelle de ce pote qui me dit « Ah, ça bien, on était en 2009, il y a un nouveau statut qui vient de sortir en France, auto-entrepreneur, etc. » Ah ouais ? Et c'est ce qu'il a fait. Parce qu'en fait, en Espagne, bon, il n'y avait pas de sécu et tout ça. Donc, tu pouvais faire du black sans problème. Bref. Mais en France, tu ne peux pas. Tu ne pouvais pas être vendue dans les boutiques. Je suis rentrée en France et là, j'ai pu me mettre dans ce statut qui était dingue. Parce que moi, j'étais prof à la fac à côté en plus. Du salariat de dentiste, c'était nickel. Je ne payais de charges que sur ce que je vendais. Tu vois ? Donc, c'était top. Donc, voilà. En 2016, je me lance en coworking toute seule. Et puis... Chez Tipeee, je continue chez Tipeee, ça fonctionne. Puis là, je développe un catalogue, un peu de com, un site Internet. Et puis là, ça commence à prendre pas mal.

  • Speaker #0

    Et donc, ces compétences, ces nouvelles compétences, tu les apprends sur le tas ? Tu as des gens qui t'entourent ?

  • Speaker #1

    Non, je les apprends sur le tas. Mais alors, c'est très drôle parce que j'ai quand même un moment un peu frôlé le burn-out, je pense. Mes filles avaient donc trois ans et un an. Et je pense que je nageais dans tout ça. et je me rappelle avoir pris un rendez-vous à BGE, un truc d'accompagnement de création d'entreprise et la fille me dit, je ne peux rien faire pour vous parce que normalement, j'accompagne à la création, donc vous, c'est déjà fait. Mais par contre, je vais vous donner. Et elle me donne une feuille. C'était vraiment marrant, c'était en étoile et au milieu, il y avait écrit chef d'entreprise. Et en fait, l'étoile était remplie, la feuille était remplie de tous les trucs à faire. Et elle me dit, en fait, c'est normal que vous soyez en train de péter un plomb parce que voilà, par rapport à avant, tout ce que vous avez à penser. Ça va jusqu'à la commande de sachets. jusqu'à sourcer votre cuir, jusqu'à votre com, jusqu'à machin. Et en fait, j'avais affiché ce truc-là dans mon... Juste à côté, parce que j'avais un mini bureau. J'avais une table, quoi, tu vois, avec des traiteaux et une chaise dans un coworking pour faire mes bijoux. J'avais collé ça au mur et à chaque fois que j'avais un peu le... moins d'énergie, je regardais en me disant c'est normal, c'est normal, c'est tellement énorme tout ce qu'il y a à faire. Et j'ai gardé cette feuille parce que j'avais vraiment... Elle m'avait vachement remonté le moral, en fait la fille sur ce moment-là je ne l'avais vue qu'une fois Donc oui, après, j'apprends sur le tas. Puis ça vient un peu comme ça. Donc il y a aussi en parallèle vraiment une volonté, tu parlais tout à l'heure d'alignement, d'éco-responsabilité. Moi, en janvier 2016, on m'offre le livre La famille zéro déchet. Et gros coup, pourtant mon mec était pas mal écolo déjà, depuis longtemps, ça faisait 10 ans, ça fait 20 ans qu'on est ensemble. Et moi, bon, j'étais pas plus sensible que ça à l'écologie. Enfin voilà, non. Et là, je me prends une vraie claque. Et là, vraiment, je me dis, à la maison, zéro déchet, on prend des boîtes, fini le plastique, tout, tout, tout, tout, tout. Plus possible, quoi. Donc là, je prends, c'était à presque 10 ans, un gros tournant écologique. Et après, je ne me voyais pas ne pas le mettre à demi-sel. Pour moi, c'était inimaginable de créer une entreprise où j'allais gaspiller des sachets, des produits, des cols, des trucs, tu vois. C'était insensé. Donc, en fait, ça s'est fait un peu tout seul, quoi. Et le sourcing des matières, au début, quand j'ai commencé à travailler le cuir, c'était des vieilles vestes en cuir que je trafiquais, que je coupais. Et puis après, j'ai commencé à m'intéresser à tout ce qui est recyclage, de fin de stock, à voir comment me sourcer et tout ça. Ça, ça a commencé tranquillement. Et ça s'est fait très facilement. Et toutes les personnes que j'ai recrutées après étaient tellement ancrées en demi-selle. Déjà, je prenais des personnes qui, forcément, pour moi, étaient censées avoir cette fibre et sociale et écologique que j'ai, cette intelligence sociale, etc. Et donc, en fait, ça s'est fait tout seul. Tu vois, chaque personne, en fait, est rentrée dans l'aventure. C'était deux fêtes. Il fallait faire gaffe, quoi. Mais tu vois, tu as des gens qui disaient, des influenceurs, ah, mais ça pourrait être sympa de mettre des petites goodies dans votre packaging et tout ça, mettre du parfum. Mais non, en fait, pour moi, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ce n'est pas demi-sel, ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas demi-sel, quoi, de rajouter un petit porte-clés en plastique, tu vois, ou un autocollant, ben non, il n'y a pas besoin, etc. Donc, pareil, les boutiques, quoi. Ben non, on mènerait plus de sachets en plastique pour la présentation. Ben non, en fait, c'est le produit et puis on ne veut pas de superflu, quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est toujours pareil, ça restait précurseur aussi, ça, parce qu'en 2016, c'est vrai que maintenant, ça fait partie de nos critères de consommation, mais en 2016, on n'en était pas tous encore là.

  • Speaker #1

    et c'est ce qui va faire la différence après pendant la période du Covid nous on était déjà positionnés en fait sur le créneau le créneau c'est pas un créneau en fait on avait déjà un positionnement éco-responsable éco-conscient etc donc en fait c'est ce qui fait aussi que la marque a pris un tournant à ce moment là après aussi donc tu vois pour continuer l'histoire ensuite 2016 je commence toute seule je fais un an toute seule peu, je reçois un CV d'une fille qui me demande si j'ai besoin d'un coup de main. C'est Joanne, qui travaille toujours avec moi. Elle venait de Paris, elle était monteuse bijoux. Là, moi, tu vois, j'étais dans mon atelier, tout ça. Je me disais, mais je ne sais pas du tout comment je peux déléguer ça. écoute, tu viens. quelques heures par-ci par-là, et puis je te paye à l'heure, et puis je te donne des trucs à faire, quoi. Et ça s'est fait comme ça. Jojo était enceinte de cinq mois quand elle est venue au premier entretien. Et elle venait deux jours semaine, comme ça. Et puis je lui filais des perles à coller, des chaînes à monter, des anneaux à mettre, etc. Et super chouette. Donc là, je peux produire un petit peu plus, parce que moi, je me dégage un petit peu de temps pour un peu plus de com'. Ça fait un peu boule de neige, tu vois, petit à petit. Jojo part en congé maternité. Là, je me retrouve toute seule, mais avec pas mal de boulot. Et là, Leslie, une amie d'amie, voit un poste et me dit « Si tu as besoin d'un coup de main, moi, je viens. » OK, viens voir, on va manger ensemble, je ne sais pas. La gros coup de cœur, elle vient. Et puis là, pareil, elle est venue à côté de son boulot.

  • Speaker #0

    C'est l'équipe qui se construit sans qu'une seule annonce d'envoi ait été publiée.

  • Speaker #1

    Exactement. Leslie est venue une première après-midi. Je lui dis « Écoute, on va manger chez Albertine, C'est une pote de pote. Et puis, la deuxième fois, je lui dis, si tu veux, viens vendredi m'aider. Et puis, à la fin d'après-midi, je lui dis, écoute, là, c'était un peu un entretien d'embauche cet après-midi. Si tu as dit, tu reviens. Elle me dit, c'est le meilleur entretien d'embauche que j'ai fait de ma vie. Je n'ai pas stressé. Et donc, l'essayer est toujours là aussi. Et là, en fait, on fait comme ça pendant 2017-2020. On fait comme ça pendant trois ans, tous les deux. Elles viennent deux jours par-ci, par-là en plus. On est toujours dans des petits co-working. et après, la période Covid, ça a été un gros coup. un gros tournant pour demi-selle parce que je me suis retrouvée toute seule, les filles ne pouvaient plus m'aider chez moi, avec les enfants bien sûr rappel pour toutes les mamans qui m'écoutent, avec les enfants mon mec par chance c'est dentiste donc ne bossait pas du tout donc s'en occupait un peu mais bon elle venait toujours me voir pour me dire maman je peux fabriquer un bijou avec toi ? Non, je travaille et là ça a été en fait pour moi la pire période de ma vie mais la meilleure période pour demi-selle J'ai bossé comme une dingue jusqu'à 3h du mat. Je faisais plein de vidéos, je regardais des tutos, comment augmenter sa visibilité Instagram. Je faisais des concours, belle et confinée, belle et déconfinée. J'ai tout donné. Et là, en fait, comme nous, on avait déjà notre site Internet qui était fait, on avait déjà notre méthode d'envoi qui était par lettre. Donc, c'était assez facile cette période-là. J'avais juste à mettre dans une boîte aux lettres. Je pouvais sortir de chez moi pour faire ça. Là, j'ai fait des super chiffres d'affaires. pendant deux mois. Et là, ça a décollé parce que tous les gens qui étaient un peu frileux à passer à l'achat sur Internet, là, n'avaient plus le choix et découvraient que finalement, ce qu'ils recevaient était pareil à ce qu'ils voyaient sur le site, niveau couleur, forme, etc. Donc, gros tournant web, en fait, pour demi-sel. Les gens se mettent à commander à distance plus que dans les boutiques. Donc, super. Et là, en fait, Jojo qui avait, après cette période-là, qui avait plusieurs postes parce qu'elle bossait aussi dans une boutique et elle était freelance pour d'autres personnes, me dit qu'en fait, le statut, c'était hyper compliqué autant entrepreneur à cette part-là, parce que pour le coup, deux mois de Covid, tu n'avais rien. Moi, elle ne bossait plus avec moi. Donc voilà, elle me dit, je veux trouver un salariat quelque part. Ça me fait trop suer, mais je vais y arrêter. Et là, je me dis non, je ne veux pas la perdre. je ne veux pas perdre si j'en embauche une j'en embauche deux enfin voilà moi qui n'avais jamais monté de cabinet embauché d'assistante dentaire ça me faisait hyper peur et bien du coup j'appelle le comptable bah écoutez là les chiffres que vous avez fait si vous continuez comme ça c'est possible vous pouvez embaucher deux personnes etc donc c'est parti après la période Covid 2021 bah le temps de faire tu vois les papiers et tout j'ai dit à Joanne bah écoute si je te propose Un temps plein, un CDI, tu restes ? Oui, évidemment.

  • Speaker #0

    Tu es heureuse là.

  • Speaker #1

    Trop, oui. Et puis, tu vois, c'est vraiment… En fait, quand tu as des gens chouettes, tu ne veux pas les laisser partir. C'est hyper précieux, quoi. La valeur humaine. Et je dis, oui, mais du coup, j'embauche Leslie pareil, parce que c'était pareil. Donc, du coup, 2021, je passe en société, j'embauche mes deux premières salariées. Après, tu sais, il y a eu pas mal d'allées et venues où les boutiques ont fermé, réouvert, fermé, réouvert. Là-dessus… boutique fermée. Je me reprends un petit coup de stress parce qu'on n'avait plus nos revendeurs. Ils ne commandaient plus, forcément. Ils n'arrêtaient pas d'ouvrir et de fermer. Donc, on perd quand même une grosse part de chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Ils ont combien de revendeurs à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Là, je ne sais plus. On avait peut-être une cinquantaine.

  • Speaker #0

    Oui, quand même. Quand même,

  • Speaker #1

    oui, je pense. Là, on est à 150. Oui, je pense qu'on en avait quand même pas mal, tu vois, un peu partout en France, un peu à l'étranger. Et donc, là, je mets le pied dans le webmarketing. Donc, tout ce qui est… Enfin, tu vois, je commence à chercher, pareil, comment développer vraiment mon site web, plus de visibilité. Et donc, là, je rencontre quelqu'un, un pote de pote qui fait du webmarketing. Il faisait aussi tout ce qui est référencement. mais aussi toute la partie, tu sais, pub sur Insta, Google Ads et tout ça. Donc, je ne sais pas quand est-ce… Donc, ça doit faire 4-5 ans qu'on bosse ensemble avec Alex. Lui, il a son auto-entreprise à côté de son taf. Il gère demi-sel, du coup, comme ça. Parce que ce n'est pas, tu vois, un poste à temps plein. Mais tous les mois, par contre, c'est un sous-traitant, entre guillemets. Et là, du coup, ça a vachement bien marché parce qu'on a vraiment ouvert… D'ailleurs, celles qui connaissent, là, je pèse pas mal contre… Tému et Chine en ce moment, qui nous prennent toute cette part de marché-là. L'explosion qu'on a eue il y a quatre ans grâce à ça, là, on ne l'a plus du tout. Ça, ça ne marche plus du tout. Parce qu'en fait, il y a une telle invasion de budget, de campagne et tout, de ces marques-là, de ces deux géants-là, que la visibilité que j'ai gagnée il y a quatre ans, tu vois, je ne peux plus du tout comme ça atteindre les gens. Là, tu vois, on a réussi à faire des coureurs de missiles à pas mal de monde, etc. Là, tu ne peux plus parce qu'en fait, le marché, il sature le marché. Tu mets bijoux créateurs, bijoux fantaisie, bijoux en cuir. En fait, ils se positionnent sur tout. Donc, tu n'apparais jamais. Donc, quand tu dis perpétuellement en mouvement, on n'a pas tellement le choix d'être tout le temps en mouvement parce qu'il y a toujours des petits obstacles comme ça.

  • Speaker #0

    Des petits, petits grands obstacles.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Et petit à petit, comme ça, tu vois, depuis 2021, l'équipe a grossi par des coups de bourre, tu vois, à prendre des freelances que j'ai embauchées.

  • Speaker #0

    Une histoire de pote de pote, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, il y a… qu'une fois où j'ai mis une vraie annonce.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, tu as combien de personnes avec toi de salariés ?

  • Speaker #1

    Là, on est 13. Il y a 8 salariés. J'ai 6 temps pleins et 2 temps pleins des alternantes en com. Et 4 freelance. C'est 4 filles qui ont des choses à côté. Il y en a une qui fait de la marquinerie, une illustratrice, une prof d'art plastique qui bosse à mi-temps et une infirmière. Et elles, elles viennent sur 1, 2 jours semaine. Mais il y a par exemple Vivi qui est venue au départ comme freelance, donc qui m'avait contactée, qui avait commencé à bosser un ou deux jours, qui était infirmière à l'hôpital et puis que j'ai embauchée, tu vois, il y a trois ans.

  • Speaker #0

    C'est des histoires qui durent, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, je suis bien entourée, j'ai beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Tu t'es découverte comment en tant que manager ? Quel genre de manager, du coup, dans tout ça ? Parce que voilà, c'est quand même aussi une des fonctions particulières de manager une équipe.

  • Speaker #1

    C'est ça, un peu sur le tas, avec, je pense, ma sensibilité aussi sociale. En fait, moi, je pars du principe que je n'ai pas envie de faire à quelqu'un ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. C'est un truc de base, du bon sens pour moi. Donc, j'essaye de faire attention. On a vraiment une chouette équipe. Tout le monde me dit « Ah, douze nénettes, ça se passe hyper bien. » J'ai vraiment des super personnes. J'essaye de maintenir une ambiance. Elles la maintiennent toutes seules et je les laisse faire. Une ambiance très, pas festive, mais presque. Drôle, quoi. Et ouais, après, tu vois, cette année, j'ai commencé à faire partie d'un réseau de managers. Je trouvais ça intéressant de partager aussi. Ça s'appelle Germ. C'est un renne, c'est groupe d'entraînement et des réflexions de managers engagés au Chibutro. Et on se voit un vendredi par mois. C'est des formations. Tu as des intervenants qui viennent. J'ai fait de l'équicoaching la semaine dernière. C'était super chouette. Et on fait des ateliers entre nous. Et ça, c'est chouette de partager avec d'autres gens. C'est destiné à tous les gens qui ont des personnes sous leur responsabilité. Donc, tu as des avocats, des directeurs commerciaux, des gens qui bossent dans les assurances. Il y a un peu de tout. On est un groupe de 20 et c'est très, très sympa. Moi, j'aime bien en général me former. J'essaie de faire plein de choses parce que j'aimais vraiment apprendre à la fac. Et du coup, je n'ai pas envie d'arrêter ça.

  • Speaker #0

    Oui, apprendre toujours, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'on est censés apprendre des nouvelles choses. d'être en mouvement, comme tu dis aussi. Ça montre aux filles que je m'implique aussi dans leur prise en charge, entre guillemets, que pour moi, c'est important de bien manager mon équipe. Ça se fait un peu tout seul, tu vois. Il y a des choses que je ne suis pas très académique. J'ai seulement commencé l'année dernière à mettre en place les entretiens individuels. Ça me faisait hyper peur de mettre ça en place. Mais en fait, c'était super.

  • Speaker #0

    Au fil des années, l'équipe a agrandi, Demissel a grandi. c'était de plus en plus visible donc on a dit dans les médias etc comment t'as réussi à faire comme ça plus grand tu vois là de se dire moi je regardais la Starac avec ma fille je porte de demi-selle à la Starac aussi mais c'est pas comment elle fait mais c'est elle envoie quoi elle y va quoi et c'est quoi chez toi cette tu vois c'est comment tu fais pour aller plus loin on a le sentiment que tu oses quoi aller vers plus grand quoi

  • Speaker #1

    Alors, c'est très rigolo parce qu'oser et envoyer à des gens, ce n'est pas moi. C'est Leslie, la première fois, donc il y a quelques années. Parce que moi, je suis là, non, non, mais on ne va pas envoyer, ils ne vont pas aimer, ils ne vont pas porter ça. Enfin, tu vois, ce n'est pas du tout… Enfin, voilà, non, mais tu rigoles ou quoi ? Si on aime, eux aussi, ils vont aimer. Et Leslie, quand elle a commencé, il y a 6-7 ans, commençait à passer des coups de fil, à des glisses. Mais si on va leur envoyer, tu vas voir, tu vois. Et moi, j'ai été franchement incapable de faire ça. Et c'est elle qui a commencé à chercher des influences. On a dit, tiens, elle, je la verrai bien avec des demi-celles. hop, j'envoie un message, ah bah ouais, elle en veut, et puis c'est retrouvé comme ça à la télé, tu vois. Et donc maintenant, on a tout un pool de personnes à qui on envoie, on en retrouve tout le temps d'autres, et voilà, on envoie en fait des bijoux qu'on offre, on ne fait pas du tout de partenariat rémunéré, on offre, et en fait, on envoie un message en demandant si ça leur plaît, si elle leur dit qu'on offre 2-3 bijoux, on envoie, et pour nous, c'est la super communication, tu vois. Pareil pour la Starac, et bien en fait, c'est les filles qui ont... trouver le... Alors, les filles, il y a Vivi, maintenant, qui fait ça avec Leslie, et elle cherche, en fait, sur les réseaux, elle trouve qui est le styliste, donc elle envoie au styliste.

  • Speaker #0

    Ouais, donc elles ont la fibre aussi entrepreneuriale, elle, en fait, quoi. Bah ouais,

  • Speaker #1

    je crois qu'en fait, je leur fais confiance et je les laisse y aller à ma place. Moi, de toute façon, je suis pas capable de faire ça, je suis pas capable... Enfin, peut-être que maintenant, oui, mais au début, j'étais incapable de me vendre, quoi. J'avais vraiment beaucoup de mal. J'étais tout le temps surprise que les gens, ils aiment bien porter ce que je fais, quoi. Et du coup, bah, maintenant, évidemment tu vois ça fait plus de dix ans, je vois que ça plaît, etc. Donc, je ne vais pas dire « Ah ben non, mais moi, j'ai toujours le syndrome de l'imposteur. » Non, ce n'est pas vrai. Mais au début, vraiment, c'est vraiment les sticks qui me disent « Non, mais bien sûr qu'on tente, bien sûr qu'on y va. » Je pense que c'est beaucoup plus facile pour elles de faire. C'est toujours plus facile que quelqu'un d'autre de vendre ses propres trucs. Parce que les gens ont besoin d'agents, les artistes ont besoin d'agents. Ce n'est pas eux qui sont des artistes, ce n'est pas des commerciaux, tu vois. Après, moi, j'ai cette fibre-là d'aller vers les gens, de discuter et tout ça. Mais devant mon travail, j'ai du mal.

  • Speaker #0

    Et tu parles d'artiste. Tu te considères comme une artiste ?

  • Speaker #1

    Non, créatrice.

  • Speaker #0

    Créatrice plutôt ? OK. Tu sais quoi la différence pour toi entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. J'ai l'impression que l'artiste a une dimension peut-être plus philosophique ou plus… Je ne sais pas. Moi, je suis plus dans l'esthétique, dans le beau, dans les formes. Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait intéressant d'avoir l'avis des autres parce que quand même, tu as une fibre artistique. Donc, avec toutes les valeurs qui vont derrière, ce ne sont pas que des boules d'oreilles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que j'ai deux fiertés, c'est d'avoir embauché cette équipe-là, d'embaucher. Quand je fais signer un CDI, je suis trop, trop contente et d'avoir créé cette communauté derrière moi engagée. Ça, c'est vraiment chouette de voir que les gens, ils nous suivent aussi pour ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi justement aujourd'hui, en 2025, l'identité de Demicelle ? Et ce mot d'ailleurs, Demicelle, qui est canon. Demicelle, forcément, on adore, mais on n'est pas très objectif peut-être.

  • Speaker #1

    Demicelle, c'est venu quand j'étais à Barcelone et que c'était hyper dur de trouver du beurre salé. Donc, c'est venu comme ça, Demicelle. Et puis, j'ai failli changer de nom en rentrant. Et puis, on m'a dit non, non, mais c'est vachement identifiable, c'est bien, etc. Je n'aimais pas trop vraiment. Tu vois, il y a dix ans, j'avais envie de changer. Puis, tu te l'appropries, puis ça devient... puis après ça peut plus être autrement et ça devient du missel c'est quoi la valeur tu m'as demandé ? l'identité son identité bah alors moi je dis c'est une marque porter du missel ça va avoir envie de pétiller et de porter les valeurs d'une marque engagée il y a vraiment un engagement aussi derrière c'est ce qu'on fait comme retour aussi parce qu'on a pas mal de copies évidemment on a beaucoup de gens qui font il y a déjà beaucoup de bijoux fantaisie il y a beaucoup de bijoux en cuir il y a beaucoup de copies de demi-sel mais effectivement l'image qu'on peut porte derrière, je pense que c'est ça aussi qui fait que les gens ont envie d'adhérer à la marque.

  • Speaker #0

    Et donc maintenant, c'est une marque forte, bien identifiée à ce qu'il a dit. Toi, à côté, parallèlement de l'évolution de Demicelle, toi, tu as évolué aussi dans ta vie professionnelle. Comment tu fais pour garder les deux ? Comment toi, tu t'épanouis en tant que Sabrina, dans ta propre vie professionnelle ? Comment tout ça, ça s'imbrique ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire que c'est toujours des ajustements, pareil, parce que ça évolue sans cesse. Et là, j'essaye depuis quelques mois de prendre soin de moi avec un peu plus de temps pour moi quand même. Parce que j'ai été beaucoup tête dans le guidon. En fait, ce qui est très, très compliqué, et ça, j'en parle avec ceux qui ont monté leur boîte de toutes pièces, tu vois, c'est qu'en fait, tu y penses tout le temps. Ça fait partie de toi, en fait. Donc, tu te balades en forêt. Hier, j'étais en forêt. Je vais avoir une idée pour demi-sel, donc je vais m'envoyer un mail pour pas y penser, je vais me faire des notes et tout ça, tu vois. Je vais arrêter, je vais dire à ma fille, attends deux secondes, j'ai une idée là, je coupe une... Voilà, c'est ça qui est compliqué, quoi. Donc en fait, tu ne te reposes jamais de ça, mais c'est impossible de faire autrement, je pense.

  • Speaker #0

    Quand ça vient de toi, c'est moi, j'ai dit, c'est mon troisième enfant. C'est vraiment quelque chose, ça prend une part énorme de mon cerveau, tu vois. On rigole en disant, mais tu n'as pas un mail à toi ? Non, mon mail, c'est demi-sel bijou. Et tu as un Instagram ? Non, non, mon Instagram, c'est demi-sel. Enfin, je suis demi-sel, tu vois. Donc, ça, ce n'est pas évident parce que, du coup, tu passes du temps au boulot de gérer cette entreprise. La responsabilité maintenant que j'ai vis-à-vis de mes salariés, ça aussi, c'est une petite pression, entre guillemets, parce que j'ai pas envie que ça s'arrête. parce que c'est hyper chouette et que j'ai envie de garder toutes mes filles là avec moi, tu vois, donc ça c'est une forme de pression, forcément, et puis d'être toujours créative, etc., donc tout ça, j'ai bien compris, mais je me forme énormément, je fais beaucoup de groupes, là j'ai pris un coach en méditation de pleine conscience, c'était super, pour aussi, tu vois, pas prendre de pleine face tout ce qui se passe, quoi. Dès qu'il y a une micro-baisse d'activité, dès qu'il y a un truc qui ne va pas, de tout de suite ramener ça chez moi et tout ça. Parce qu'en fait, le fait est que ça t'envahit en permanence quand même. Et ça, je ne l'avais pas imaginé au début. Des fois, tu vois, je me suis dit, on était bien là quand on était juste deux, trois auto-entrepreneuses. Je dormais mieux. Mais voilà. Donc là, tu vois, je me dis, bon là, ça roule. Il faut que j'arrive aussi à ne pas me rendre responsable de tout et tout ça. Mais donc, tu vois, c'est toujours des ajustements pour moi. Là, je me suis forcée à mettre de midi du sport. Tu vois aussi des choses aussi qu'il faut que tu prennes soin de toi aussi, physiquement et mentalement, quand tu as ce genre de poste. Et au début, tu as l'impression qu'il faut que tu sois là tout le temps, qu'il faut que tu pars à tous les coups, etc. Donc ça, ça demande énormément d'énergie. J'ai une vie de famille à côté.

  • Speaker #1

    Et donc, dans le process de création, c'est des idées qui te viennent et que tu choppes sur des instants et que tu penses pour ta prochaine collection ? Oui,

  • Speaker #0

    exactement. J'ai genre cinq carnets, je pense, un peu partout, sur lesquels je mets des petits dessins, je m'envoie des notes, je m'envoie des mails. Enfin, tu vois, c'est tout le temps des petites idées comme ça. Et puis, tout au long des six mois entre deux collections, en fait, et puis… Je me pose vraiment un mois où je me mets dedans, j'y repense, je ressors mes carnets, je dessine. Là, on s'est fait des ateliers aussi avec les filles. On a voulu faire une collection, j'ai voulu faire une collection encore plus éco-responsable. Ne pas refaire fabriquer dans le porte-pièce, comme on fait à chaque collection, tu vois, avec des nouvelles formes. Essayer de travailler avec les formes qu'on avait déjà. Tu vois, par exemple, les boucles que je porte, là, qui sont un peu géométriques, c'est des formes qu'on avait déjà mises différemment, donc on les a positionnées différemment. On s'est fait deux, trois ateliers comme ça avec les filles. Et moi, après, j'ai fait des dessins qui sont sortis. Je les ai modifiés. Et puis, j'en ai créé la collection. Ça, j'adore. C'est aller chercher les cuirs, choisir les cuirs pour savoir qu'est-ce qu'on va mettre au pro, qu'est-ce qu'on va mettre pour nous. Ça, c'est génial comme période.

  • Speaker #1

    C'est une période que tu aimes beaucoup. Ah ouais, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis tu vois, je suis pas mal quand même maintenant, on va pas se mentir, dans l'administratif. dans la gestion et de l'entreprise. Donc, j'ai besoin de mettre les mains dans le cambouis quand même.

  • Speaker #1

    Toi, tu gardes encore une grosse part sur la création, l'opérationnel, le choix des matériaux.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vraiment quelque chose que j'aime. Je suis devenue chef d'entreprise de fait, entre guillemets. Mais moi, ce que j'aime, c'est la création. Donc, c'est important, je pense.

  • Speaker #1

    Et là, si tu recroisais la Sabrinette Barcelone, qui commençait avec sa copine, tu la croises, tu lui racontes ta vie. C'est de quoi qu'elle serait surprise le plus ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, purée, c'est ouf en fait, ton rêve de petite fille, d'avoir un atelier de création avec des morceaux de tissu ou de cuir partout, où tu dessines des formes et tout ça, tu l'as fait. Et les gens aiment.

  • Speaker #1

    Et les gens aiment. C'est ça qui te surprend le plus ou c'est d'être arrivée à ton projet ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'est ça qui me surprend le plus. D'être arrivée où j'en suis en termes d'entreprise, ce n'est pas ce qui me surprend parce que même quand j'étais dentiste, après j'ai passé un master pour être prof, je me motive pour faire ces choses-là.

  • Speaker #1

    Tu te donnes les moyens de le faire, ça c'est pas un souci. Oui,

  • Speaker #0

    je me donne les moyens de... de me former, d'apprendre, de bosser. Je n'ai pas les deux pieds dans le même sabot, entre guillemets. On dormira quand on sera mort, comme le dit le nom de ma mère. qui me va très bien. De toute façon, on dort bien quand on sera mort. Voilà. Donc, tu vois un peu le tas d'esprit. Oui, que les gens aiment ce qui sort de ma tête, ça, c'est toujours… Mais tu vois, encore au pop-up vendredi et samedi, la boutique éphémère qu'on a fait, quand les gens, tu vois, j'écoute et que c'est ouf, quoi. C'est ouf. Ça, ça ne passe pas. Ça, c'est l'adré pur. les endorphines, c'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça te shoot, quoi.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bah ouais. Ah bah ouais, après deux jours de vente, là, de pop-up, où tu croises les clientes qui sont à fond, qui viennent entre copines, qui sont en visio, qui posent leur journée. Enfin, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, le vendredi, elles posent leur journée, ou elles viennent sur le midi, tu vois, à plusieurs copines. Elles viennent avec des listes WhatsApp de certaines copines. On dit, ah, je ne peux pas y aller, mais vas-y. Enfin, il y avait même une cliente qui s'est fait une copine via Vinted, parce qu'elle cherchait des demi-celles sur Vinted. Et elles ont sympathisé. Et maintenant, elle vient au pop-up lui acheter des modèles quand il y a des exclus. Elles sont en visio, tu vois, et elles communiquent maintenant.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des connexions qui se font. Et oui, comme tu dis, c'est une communauté, en fait. Je crois que c'est le vrai mot, c'est ça. En plus, je trouve que c'est un mot qui réunit vraiment aussi toutes tes valeurs, tu vois, où tu dis tes valeurs sociales, etc. Et donc, du coup, là, pour le coup, le mot communauté, il est vraiment adapté, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, il y a une vraie envie de partage, même avec mon équipe et tout ça, tu vois. quand tu disais Moi, j'ai l'impression que je ne suis plus capable de le faire toute seule non plus. Les filles, elles ont une énergie, elles ont une motivation, elles sont à fond. On est toutes ensemble dans cette aventure à vouloir la faire tourner. Il y a un vrai donnant-donnant. Et ça, c'est incroyable de vivre ça en chef d'entreprise parce qu'elles ont une forme de loyauté envers moi qui n'a pas de prix. Mais après, à l'inverse aussi, je fais en sorte de… leur donner des conditions de travail chouettes aussi, tu vois. Ce n'est pas fake sur les réseaux, quoi. Tu vois, il y a vraiment cette ambiance-là. Chacun a le droit de me dire, ah bah, tu déconnes ça, ah bah, ça, ce n'est pas ouf, ça, ça ne fait pas… Le pire, c'est, ah non, mais là, ça fait Etsy, ça fait Création qui n'est pas terrible, tu vois. Ah bon, bah non, je ne vais pas sortir ça alors, tu vois. Mais voilà, il y a un vrai partage autour de ça.

  • Speaker #1

    Ok, super intéressant. Là, vous travaillez dans un grand espace. J'imagine le coworking, ça s'est terminé. Vous avez beaucoup plus de tâches.

  • Speaker #0

    En fait, quand je suis passée en société en 2021, j'ai eu envie qu'on ait de la place. Donc, j'ai acheté un appartement dans lequel j'ai mis les bureaux de Micelle. Et au début, j'ai pris une seule pièce et trois pièces en coworking où je louais à d'autres personnes. Et petit à petit, on a grignoté deux bureaux sur cet espace-là. Et donc là, maintenant, on a encore un bureau de coworking où il y a quatre personnes qui font d'autres jobs, qui sont avec nous. Et nous, on a trois grandes pièces pour demi-sept. On a un peu plus de 100 mètres carrés, en fait, pour demi-sept. Donc, on est bien parce qu'on a les machines, les presses manuelles. On a tout le cuir. Et puis, on a douze. On a l'équipe, maintenant, avec les alternantes, tu vois, un espèce de petit pôle com dans le bureau. C'est chouette.

  • Speaker #1

    Oui, c'est chouette. Alors écoute, pour terminer, ce que je te propose, c'est de faire un gros bond dans 10 ans. Comment tu imagines, toi, ta vie professionnelle dans 10 ans, mais vraiment, tu vois, en t'autorisant, un peu arriver en te disant, justement, tu vois le « wow » de là que penserait la Sabrina de Barcelone, un truc aussi qui envoie. Qu'est-ce que tu imaginerais ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui me panique à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ouais. Parce que quand j'étais dentiste, tu vois, tu ne te posais pas de questions. Tu avais le job de rêve toute ta vie. Et quand j'avais dit que j'arrêtais d'être dentiste à une soirée, il y a une fille qui m'avait dit… J'avais 36 ans. Non, mais la création, c'est pour les jeunes. Ça m'avait mis trop mal. Alors, j'aimerais que ça continue comme ça. Moi, je peux avoir d'autres envies pro personnellement, tu vois, différentes. Alors moi, je me serais bien vue psy sur les derniers… dernières années de ma carrière. Je me verrais bien si tu me donnes trois jours chez Demi-Sale, deux jours dans un cabinet de psy.

  • Speaker #1

    Ça marche, rendez-vous dans dix ans pour faire la suite de l'épisode, le nouveau switch.

  • Speaker #0

    Mais là, mes collègues vont m'entendre et vont dire, tu vas nous laisser tomber. Non, non, non. C'est des hypothèses plus-plus. Et en même temps, il y a aussi un côté de... Là, je suis en train de prendre aussi un tournant de me dire... Il faut que j'arrive à prendre pas de la distance, mais tu vois, souffler un peu. Donc, si ça se trouve aussi, tu vois, j'ai vachement aimé le podcast que tu as fait sur « Retransformer sa manière de bosser » . où tu disais que des fois, on pouvait être à bout de souffle dans son boulot et qu'il ne fallait pas forcément changer, mais il fallait juste modifier des choses.

  • Speaker #1

    C'est mettre du « et » dans sa vie professionnelle. Souvent, la personne que j'accompagne, elle dit « oui, c'est ça, ou ça, ou ça » . Et quand je leur dis « changez votre phrase et changez le « ou » par le « et » .

  • Speaker #0

    Donc, ça pourrait être « et » , ça pourrait être « et plus de temps pour moi » . Et un peu de temps pour, tu vois, ou faire du coaching à côté. J'aimerais bien faire du coaching d'entrepreneur. Ça, je m'étais formée. Donc, j'ai un diplôme de business coach. Mais je n'ai pas forcément pris le temps de le mettre en pratique. Donc, tu vois, de l'accompagnement, j'aime bien parce que c'est vraiment ce que j'aimais dans le soin. C'est aider les gens. Donc ça, si dans quelques années, moi, j'ai une petite partie comme ça à côté, j'aimerais bien.

  • Speaker #1

    Intéressant.

  • Speaker #0

    mais après pour demi-sel j'ai envie que ça continue j'ai envie j'ai envie aussi de choses plus RSE pour demi-sel encore des matières des créations de matières vraiment très écologiques etc ça ça vient petit à petit quoi tout le temps des petits projets qu'on

  • Speaker #1

    met en place à notre île bah super bah écoute bravo bravo en tout cas pour ce beau parcours qui va en inspirer plus d'un plus d'une c'est certain c'est hyper hyper riche T'entendre parler de tout ça, de voir aussi, tu vois, un petit peu la réalité, les étapes par lesquelles t'es passée, voilà. Et puis, de façon très simple, en fait, on s'autorise à oser quand on t'entend, à se dire que tout est possible. Ça ouvre le champ des possibles, en tout cas. Se dire que, comme tu le disais, ton rêve de petite fille, tu y es aujourd'hui. C'est quand même ouf, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce truc de se dire quand même que quand tu fais ce que t'aimes, quand t'es alignée, en fait, les choses se font très facilement. Le côté travail labeur, il n'est pas là. Quand je dis prendre de la distance, c'est plus pour ma santé mentale. Parce que quand tu bosses tout le temps et que tu y penses tout le temps, ta famille à côté, ils en pâtissent un peu. En fait, je n'ai jamais eu l'impression de bosser. Enfin, si. Mais ça vient tout seul. Quand tu développes ton projet, l'énergie est là de fait.

  • Speaker #1

    Le plaisir a une grande place.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Je serais curieuse d'être une petite souris pour dans ton équipe. Là, mon avis, vous devez passer des bons moments, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est sûr. Oui, travailler en s'amusant, ça, c'est génial, je pense. Et puis, c'est vrai qu'il y a le côté fabrication. Tu vois, quand tu fabriques, c'est des ambiances d'atelier. Tu peux discuter. Donc, on se connaît très, très bien. On connaît très bien nos vies privées, parce qu'il y a vraiment, quand tu as les mains occupées, de parler d'autres choses, c'est tout à fait possible aussi. Ça s'y prête.

  • Speaker #1

    J'ai toujours vu le travail comme un formidable terrain de jeu. Je comprends complètement ce que tu veux dire sur la notion de plaisir et d'être alimentée par ça, et que ça donne de l'énergie d'aller plus loin, de travailler plus.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que là, l'équipe, tu vois, moi j'adore quand fin de vacances, j'avais hâte de retourner au boulot. Ça, je l'entends régulièrement. Là, tu te dis, mais ça n'a pas de prix. Je jubile, je ne dis rien, mais c'est vraiment génial. Tu me parlais management, mais j'essaye aussi de... de leur donner à faire ce qu'elles ont envie de faire. Ah bah toi, je vois que tu as une compétence là-dedans, ça te plaît ? Bah si tu veux, cette mission-là, je te la donne. Maintenant, ou en fonction de ton expérience passée, ou si tu as une compétence pour ça, si c'est quelque chose qui te plaît, bah voilà, tu vois, Joanne, elle avait fait un peu des salons pro avant, bah là maintenant, c'est elle qui s'occupe des pros. Alexandra, elle vient d'arriver, elle bossait pour une autre boîte, elle fait un peu d'administratif. Donc je lui dis, ah bah tiens, viens un peu faire mon assistante personnelle, l'administration, pas de soucis. L'idée, c'est aussi... qu'elles ne soient pas non plus toute la journée à fabriquer. Quoique chacune ait des missions, elles savent toutes fabriquer, mais elles ont toutes des missions un peu différentes pour que la journée et les semaines ne soient pas toutes les mêmes non plus. Ça, c'est important de s'adapter aussi aux gens que tu as en face de toi.

  • Speaker #1

    C'est intéressant pour toi aussi d'observer, de voir comment tu peux les amener à évoluer ou à faire ce qu'elles aiment, comme tu dis. C'est intéressant aussi d'être à l'écoute et de se dire, tiens, j'ai une idée aussi pour elles, toi qui formides d'idées, d'en avoir aussi pour les autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super intéressant. Et puis pour moi, ça me permet de déléguer aussi, parce que tu vois, tout ce qui est pro, maintenant, je ne m'en occupe plus du tout. Elles sont deux. Moi, je me vois plus à l'heure actuelle comme un chef d'orchestre. J'ai délégué pas mal de choses. Je me garde évidemment tout ce qui est partie création de la collection, etc. La com aussi, je me garde la com et le marketing. Là, je gère mes deux alternantes. On fait ça toutes les trois, parce que j'aime bien. J'aime la com, je me suis découvert. J'aime bien ça. J'aime bien faire de la com, j'aime bien le marketing. Et du coup, tu vois, chef d'orchestre, après de tout ce petit monde-là, tu vois, de voir comment ça peut fonctionner. Et puis, s'il y a besoin de moi, mais s'il n'y a pas besoin de moi, ça roule.

  • Speaker #1

    Finalement, ta feuille du début dont tu parlais de chef d'entreprise tout autour. Elle s'est définie avec d'autres personnes. Du coup, tu as réparti ça.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est plus tenable pour moi aussi parce qu'au bout d'un moment, tu ne peux plus sinon.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu vrilles, même si tu as l'impression que tu peux tout faire, tu peux tout faire, mais il y a forcément des domaines qui en pâtissent forcément. Ou tu es plus agacé, donc tu es moins agréable, ou c'est la vie de perso. Je suis très honnête là-dessus. Quand tu iras la tranche de boulot et que... je suis inquiète, je vais être plus sèche. Donc, j'essaye aussi, avec ce truc de prendre de la hauteur, que ça ne m'envahisse pas, entre guillemets. C'est important.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, un grand merci pour tout ça, pour ta générosité, ton partage. Je suis vraiment trop contente de t'avoir eue sur Junko. On ne sort pas, Laura, quand même dans 10 ans. J'ai hâte de te suivre, suivre ton évolution, de voir.

  • Speaker #0

    Je crois que je viens d'avoir un élevage de chèvres en Nouvelle-Zélande.

  • Speaker #1

    On ne sait pas, on ne sait pas. Mais oui, ça va être intéressant de suivre. Et puis, tu construis pas à pas. Du coup, on ne sent pas le gros objectif, le gros je ne sais pas, c'est sain. Il y a un côté sain. Moi,

  • Speaker #0

    à un moment, j'ai eu l'occasion. Quand on a mis en place que je parlais du webmarketing, de la pub en ligne. ça a très bien marché. Donc, j'avais des budgets par mois. J'aurais pu les mettre fois 10, les budgets. On aurait eu fois 10 à faire. Mais du coup, il fallait que d'un coup, j'embauche une équipe plus grosse, tu vois. Genre, j'aurais pu d'un coup, si je faisais ça, ça marchait tellement bien que j'aurais pu mettre 10 personnes et ouvrir. En fait, je me suis dit, est-ce que tu veux avoir des gens qui sont là en train de couper des étoiles toute la journée, des cœurs, une autre des cœurs toute la journée, comme dans les ateliers des grandes marques de luxe, tu vois, Hermès, Chanel, tout ça, parce que j'en ai récupéré qui bossaient là-bas. où tu es toute la journée sur ta presse et tu fais la même chose. Tu vois, je n'ai pas envie de ça, en fait. Je n'ai pas envie que ce soit ça leur quotidien de travail, tu vois. Donc, effectivement, j'ai fait des choix. Donc, c'est pour ça, dans dix ans, je n'imagine… L'objectif, pour moi, il n'est pas… Je veux le maintien, en fait. Tu vois, je m'étais mis cet objectif-là en 2025. C'est rigolo parce qu'on est en début octobre. Et ma résolution 2025, c'était stabilité. j'avais écrit en gros dans mon agenda pas croissance, stabilité. En fait, de stabiliser ce que j'ai. C'est pour ça que quand on me demande dans 10 ans, je trouve ça compliqué parce que je n'ai pas un objectif de croissance. Ce n'est pas facile de le définir. Alors, que ce soit toujours aussi créatif, que ça plaise toujours autant, oui, mais pas que d'un coup, on ait tant de parts de marché, que je rentre au CAC 40, que on ait, tu vois, ce n'est pas du tout mon objectif comme d'autres certaines marques de fringues, tu vois. Moi, je n'ai jamais pris d'investisseurs. Je pourrais, tu vois, prendre des investisseurs, on m'a déjà proposé Non, parce qu'après, je vais devoir rendre des comptes. C'est l'argent qui va dominer. J'ai assez déjà de stress, entre guillemets, pour m'en rajouter, pour en rajouter du coup aux autres. Et c'est pour ça qu'en objectif, je ne mets même pas des objectifs comme ça. C'est vraiment la stabilité. Et moi, personnellement, je m'épanouisse toujours autant, peut-être avec un petit truc à côté ou peut-être ce sera autre chose. Peut-être ce sera de la fringue, je n'en sais rien. Mais ça, ce ne sont pas des domaines qui m'intéressent. Mais oui, je pense que c'est important. Pour moi, c'est important. Je n'ai pas cette volonté-là de croissance déjà d'argent. Je veux qu'on soit toutes bien. Je veux pouvoir payer mes salariés, que ça aille bien, que je sois quand même payée à la juste valeur de l'énergie que je mets dans mon travail, mais que tout le monde soit bien. Et ça, c'est pour moi la plus grande des récompenses plutôt que d'avoir des comptes en banque archi-bourrés.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est un bel objectif. C'est un objectif quoi pour moi ? Tu vois l'alignement, rendre… Tu es quand même en train de dire, moi, ce que je veux, c'est rendre mon équipe heureuse. et bien dans son travail. C'est wow, ça, tu vois, comme objectif. Oui,

  • Speaker #0

    mais tu sais, c'est comme si c'était un peu honteux quand on dit ça. Enfin, je ne sais pas comment dire, ce n'est pas ça. Mais tu sais, on te demande tellement, on est tellement dans la performance que je dis, bah oui, en fait, on me dit tellement, tu vas être où après ? C'est quoi après ? C'est quoi le prochain truc et tout ? Bah en fait, c'est déjà, ouais, la stabilité, quoi. C'est déjà, si je peux avoir autant d'amusement comme j'ai depuis huit ans avec Johan et Leslie, depuis longtemps que... qu'elles s'épanouissent, qu'elles aiment tout le temps leur taf, qu'elles ne soient pas parties, etc. Après, si elles partent, c'est pour faire d'autres projets, mais carrément. Au contraire, il y aura toute forme d'honnêteté là-dedans. Mais voilà, non, c'est vraiment... Moi, ma grande fierté, c'est mon équipe. Ça, c'est sûr. Quand je vois les filles qui se marrent, qui arrivent, je te raconte. C'est trop bien, quoi.

  • Speaker #1

    C'est l'équipe, c'est la petite tribu.

  • Speaker #0

    Oui, et puis la communauté de demi-salle. Et puis, de kiffer toujours autant. Comme tout le monde, tu veux faire autre chose que des boucles d'oreilles. En fait, non, ça me fait kiffer de faire des boucles d'oreilles. La matière me plaît. Je n'ai pas encore été au bout de ce que je proposais. J'ai envie de continuer. Parce que se challenger en permanent, c'est fatigant aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça, bien sûr. C'est ça. Et puis du coup, tu en as quand même un peu déjà au quotidien, mine de rien. Tu as toujours la nouvelle collection. Donc, tu es déjà bien nourrie par le challenge. Donc, effectivement. Bon, merci beaucoup. Du coup, on embrasse toute ton équipe en même temps.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis bravo à toutes pour ce beau travail de Micelle. Et puis, écoute, à suivre pour les nouvelles aventures alors.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt, salut. Merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode de Junko. J'espère qu'il vous aura apporté des pistes pour avancer dans vos réflexions et dans vos projets professionnels. Pour en savoir plus sur mes accompagnements ou me poser vos questions, rendez-vous sur mon site internet où vous trouverez tous mes contacts ou sur mon compte Instagram. Les liens se trouvent dans le descriptif de l'épisode. Et n'oubliez pas, chaque petit pas compte. Oser explorer, questionner et agir, c'est déjà avancer sur le chemin d'une carrière alignée avec vous-même. Prenez soin de vous et de vos projets professionnels et rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de Junko.

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