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Kilos émotionnels - alimentation émotionnelle, compulsions et perte de poids

9. Pourquoi le piège des régimes se referme seulement sur les femmes ?

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20min |12/05/2023
Play
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Description

On me demande souvent pourquoi je parle au féminin dans mes contenus et dans ce podcast, pourquoi je ne m’adresse qu’aux femmes et pourquoi je n’accompagne que des femmes en coaching. 

C’est vrai après tout il y a aussi des hommes qui sont concernés par la relation dysfonctionnelle à la nourriture !
Alors dans cet épisode je t'explique les raisons profondes pour lesquelles j’ai fait ce choix que j’assume complètement.

Au programme : 

• je te partage les statistiques hallucinantes sur les troubles du comportement alimentaire chez les femmes vs les hommes

• je décrypte tous les types de pression qui pèsent spécifiquement sur les femmes, et ça va au-delà de leur poids et de leur apparence
• et enfin je te révéle l’identité de ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les femmes s’en sortent, et tu risques d’être surprise.


❤️Si tu as apprécié cet épisode, n'oublie pas de laisser des étoiles et un commentaire sur ta plateforme d'écoute pour soutenir le podcast.

---
Les autres ressources à ta disposition pour aller plus loin : 

🎁 GUIDE DE DÉMARRAGE GRATUIT
un guide complet de 12 pages pour faire le diagnostic de ta relation à la nourriture et suivre la méthode en 5 étapes pour ne plus manger tes émotions  → johanneaverdy.com/guide 


📚 LE LIVRE
Mon Cahier Kilos émotionnels (éd. Solar - 8,90€) → https://amzn.to/3s4UR0K

🔐 L'ATELIER KILOS PROTECTION
L' atelier complet de 2 heures pour comprendre cette partie de toi qui a peur de maigrir. Accès immédiat à prix doux → johanneaverdy.com/kilosprotection


 🍽 LE PROGRAMME DE COACHING DÉJEUNER EN PAIX
Le programme de coaching intensif sur 3 mois encadré personnellement par Johanne Averdy pour te libérer définitivement de l'alimentation émotionnelle compulsive. Démarrage en janvier, avril et septembre. Infos et liste d'attente → johanneaverdy.com/dejeunerenpaix 


📱LE COMPTE INSTAGRAM
pour des partages et des conseils au quotidien → @johanneaverdy 


🌐 LE SITE OFFICIEL
pour plus d'informations sur les programmes et les accompagnements → johanneaverdy.com

📩 email professionnel → contact@johanneaverdy.com


🙋🏻‍♀️️ Qui suis-je? 
Je m’appelle Johanne. Je suis coach de vie et auteur experte en alimentation émotionnelle depuis 2018, et moi-même ancienne mangeuse compulsive.
Ma mission est de t'aider à décoder les VRAIES raisons qui te poussent à trop manger pour que tu puissent enfin te libérer des compulsions alimentaires et consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. 


🎵Music by Kevin Mc Leod - Montauk Point


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode ! Alors aujourd'hui, je voudrais faire une clarification qui me tient à cœur parce qu'on me demande souvent pourquoi je parle uniquement au féminin dans mes contenus et dans ce podcast. Pourquoi je ne m'adresse qu'aux femmes ? Pourquoi je n'accompagne que des femmes dans mes coachings ? C'est vrai, après tout, il y a aussi des hommes qui mangent leurs émotions, il y a aussi des hommes qui ont une relation compliquée avec la nourriture. Alors déjà, je voudrais clarifier quelque chose. Personnellement, je suis contre la division, je suis contre la séparation et je suis contre la discrimination de genre. Et ici, tout le monde est le bienvenu. Mais je voudrais t'expliquer les raisons profondes pour lesquelles j'ai fait ce choix, que j'assume complètement. de parler aux féminins. Parce que oui, je considère que les femmes sont majoritairement concernées par ce problème et j'assume complètement mon choix de les soutenir et de les accompagner, étant moi-même passée par là. Du coup, aujourd'hui, je voudrais qu'on commence par évaluer la situation. Alors, hommes, femmes, qui est concerné par le problème ? Quel type de population ? Quel âge ? Quel profil ? Est-ce que ce sont vraiment que les femmes qui sont concernées ? Je voudrais vraiment qu'on aille un petit peu explorer les chiffres pour avoir des éléments tangibles pour pouvoir se positionner sur le sujet. Ensuite, on ira décrypter tous les types de pressions qui pèsent spécifiquement sur les femmes. Et d'ailleurs, tu vas voir, ça ne concerne pas seulement leur poids et leur apparence. Et puis enfin, reste jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais te révéler l'identité de ceux qui n'ont aucun intérêt. à ce que les femmes s'en sortent et tu risques d'être surprise. Alors pour commencer, j'avais besoin de faire un diagnostic de la situation parce que pour être complètement honnête, à la base, le fait de suivre des femmes, en fait je le faisais complètement instinctivement et je n'avais pas vraiment d'élément tangible pour pouvoir, j'ai envie de dire, expliquer ou justifier en fait ce choix. Et c'est vrai que j'avais déjà travaillé en coaching avec des hommes et avec des femmes. Clairement déjà, j'ai toujours pris plus de plaisir à accompagner des femmes parce que j'avais le sentiment de mieux connecter avec elles et d'avoir des résultats qui étaient plus profonds, plus dans la transformation, plus dans la transmission. Alors à la base, je mettais ça juste sur, on va dire, notre appartenance. Ben ouais, on est des nanas, on est du même genre, on est du même sexe, on est finalement un petit peu de la même espèce. Donc je te comprends, j'arrive mieux à me connecter à toi et j'arrive mieux à t'aider. Et puis, il y a quelques semaines, je suis tombée sur un post de Baptiste Beaulieu sur les réseaux sociaux qui m'a vraiment interpellée. Baptiste Beaulieu, à la base, je ne le connaissais pas plus que ça, mais depuis je me suis renseignée, il est médecin, il est écrivain et il est chroniqueur sur France Inter. Il parle beaucoup de la relation patient-soignant, il traite des sujets de la grossophobie, de l'homophobie, de l'addictologie et il présente de façon anonymisée plein de situations qu'il vit en tant que médecin. Voilà. Et à chaque fois, en fait, ce qui met vraiment les poils en lisant ces anecdotes et en l'écoutant parler, ce sont toutes les histoires qu'il raconte, toutes ces histoires, ces histoires de vie en fait, qui se cachent derrière les histoires de ses patients. Bref, il y avait un poste consacré à toutes les patientes qui se confient à lui depuis des années et qui lui disent j'ai grossi docteur, j'ai essayé ce nouveau régime et j'ai tout repris aussi vite, tout repris en pire. Et c'est intéressant parce que Baptiste Beaulieu, c'est un médecin, c'est un homme, et il écrit, ça ce sont ses mots, Je ne compte plus le nombre de patientes obsédées par l'idée de perdre du poids et chez qui le rapport à la nourriture est devenu totalement vicié à cause de leur combat permanent avec l'alimentation. Et ce qu'il entend au quotidien, c'est des phrases du type Docteur, on me félicite parce que j'ai perdu 5 kilos, sans se rendre compte que derrière, docteur. Je vis un enfer, une vraie prison mentale. Et du coup, lui-même, à force d'entendre toutes ces phrases de la part de toutes ces patientes, ben en fait, il s'est quand même fait la réflexion que c'était quasiment que des femmes, jamais des hommes. Et du coup, il s'est aussi replongé dans la littérature scientifique, dans toutes les études, les statistiques, et il a partagé des statistiques que moi j'ai trouvées juste dingues et alarmantes. Alors moi à la base, j'avais quelques chiffres en tête, j'avais en tête ce qui est déjà assez dingue, que à ce jour, il y a quand même chez les fillettes de 9-12 ans, une fillette sur deux qui se trouve trop grosse. Tu te rends compte ? Une fillette sur deux de 9-12 ans qui se trouve trop grosse. 66% des ados et 75% des femmes adultes qui se trouvent trop grosses. Déjà à la base, moi j'avais ces chiffres en tête, ce qui est déjà assez horrible. Mais du coup, grâce au poste de Baptiste Beaulieu, j'ai rassemblé plus de billes. Et il se trouve que, grosso modo, il existe deux principaux troubles du comportement alimentaire, l'anorexie et la boulimie. Et ces troubles concernent environ 10% de la population en France, dont, tenez-vous bien, 90% de femmes. tiens, c'est quand même pas anodin puis moi comme je parle pas spécifiquement d'anorexie et de boulimie vomitive parce qu'encore une fois je pense vraiment que ce sont des sujets qui méritent un suivi médical spécialisé parce qu'effectivement quand on est dans l'anorexie donc dans la privation absolue de nourriture ou quand on est dans la boulimie vomitive notamment avec ses mécanismes compensatoires de sport à l'extrême ou de vomissement, on a besoin d'être suivi par une équipe médicale spécialisée Donc moi, de mon côté, je suis allée ressortir les résultats de l'étude Nutrinet Santé. Vous en avez peut-être entendu parler. C'est une étude qui a été menée en France et qui a permis de suivre pendant 4 ans plus de 35 000 adultes. L'objectif, c'était de mesurer l'impact des comportements alimentaires sur la santé. Et en fait, les résultats dans cette étude, ils parlent d'eux-mêmes. Il y a 52% des femmes qui évoquent une tendance à manger pour gérer les émotions contre 20% des hommes. Et ce nombre augmente à 60% si elles ont déjà fait un régime auparavant et à 70% si elles sont actuellement au régime. Autrement dit, ce sont littéralement des millions de femmes qui sont concernées rien qu'en France. Mais du coup, on peut légitimement se poser la question, pourquoi ? Pourquoi les femmes ? Qu'est-ce qui se passe spécifiquement avec les femmes ? Quels sont les types de pressions qui pèsent sur elles ? Qu'est-ce qui se passe dans notre société pour que les femmes se sentent moins à l'aise dans leur corps que les hommes ? Alors déjà, la première pression spécifique, c'est la représentation du corps féminin dans les médias et particulièrement dans les films, dans les séries, dans les publicités. De nombreuses études montrent déjà que la surreprésentation des corps maigres favorise la naissance du sentiment dysmorphophobique chez les adolescentes et chez les femmes en général. Et quand on regarde un petit peu la représentation des corps parmi les actrices de séries télé, on se rend compte que près de 40% des actrices de ces séries présente un IMC qui les classe dans la catégorie des femmes maigres. Et ce qui est fou, c'est que l'extrême minceur et la maigreur sont tellement devenus la norme dans la représentation télévisuelle que la grossophobie l'est paradoxalement devenue aussi. Et récemment, je redécouvrais l'exemple de Bridget Jones et vous savez, de ce sujet qui a été tellement controversé de la fameuse prise de poids de l'actrice Renée Selvager pour... incarner Bridget Jones dans le film. Ce film, c'est quand même un film culte des années 2000. Et pendant des années, en fait, l'héroïne, elle était considérée comme l'archétype de la petite grosse sympathique. Et on lisait des tonnes d'articles sur le fait que l'actrice avait pris 13 kilos pour incarner ce rôle de boulotte sympathique. Mais quand on regarde les faits, son personnage était tout sauf gros. Quand Bridget Jones, elle se décrit dans le film, elle le fait de la façon suivante. Poids, 62 kg. Cigarette, 42. Consommation d'alcool, 3,8 litres. Et finalement, en fait, dans cette déclaration, la chose la moins choquante, c'est clairement son poids. Parce que René Selviger, elle mesure 1,63 m. Donc, si on se réfère au calcul de son indice de masse corporelle, c'est ce fameux IMC qui est utilisé pour calculer l'état de santé d'une personne, Mais en fait, elle possède une corpulence totalement normale. 62 kg pour 1,63 m, c'est une corpulence normale. Elle n'est pas boulotte, elle n'est pas détraquée, elle n'est pas en surpoids. Et du coup, le paradoxe, c'est que ce film, qui avait pour but en fait d'être un peu subversif en mettant en scène une héroïne qui était hors norme, un peu paumée, qui avait du mal à trouver l'amour et qui se sentait mal dans sa peau à cause de son poids, elle a surtout filé un max de complexes à toute une génération de femmes, surtout des adolescentes, parce qu'ils respirent la grossophobie à plein poumon. Dans une époque où la norme était clairement aux silhouettes filiformes. Et du coup, je me suis amusée à repenser à mon enfance, à mon adolescence et à tous ces exemples en fait qui ont égréné mon quotidien, mais à côté desquels j'étais un peu passée. Par exemple, Monica dans Friends. Je me suis souvenue de ces épisodes où elle enfilait un costume d'obèse pour des scènes où elle se remémorait ses souvenirs d'adolescence, où elle était hyper phagique. Et franchement, c'était... pas du tout associé à quelque chose de positif. Et récemment, j'ai encore redécouvert des nouvelles de l'actrice qui incarnait la fille de Gabrielle Solis dans Desperate Housewives. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la petite Juanita. Elle devait avoir 8-9 ans à l'époque. Et en fait, c'était une petite fille obèse qui incarnait la fille de Gabrielle Solis. Et qu'est-ce qu'elle incarnait surtout ? En fait, elle incarnait à quel point l'ancien mannequin avait lamentablement échoué avec ses enfants. La série était clairement grossophobe. Et ce sont des messages que nous avons tous et surtout toutes emmagasinés, enregistrés, accumulés. Et que nous avons considérés finalement comme la norme. C'est devenu notre norme. Alors oui, aujourd'hui on peut dire que les choses évoluent. En apparence, les choses évoluent. On voit un petit peu plus de diversité de corps dans la publicité. Notamment pour... nous vendent des vêtements, ou pour nous vendre un abonnement à la salle de sport, ça oui, on voit un peu plus de corps différents. Ça c'est en apparence. Mais en réalité, est-ce que tu te rends compte que la pression elle est toujours là, latente, et qu'elle s'exerce de façon silencieuse et omniprésente ? Est-ce que tu te rends compte que pour te vendre un yaourt, une voiture ou un parfum, on continue de te montrer des corps de femmes parfaitement normés ? Bah oui, la grossophobie, elle... continue d'exister et de marteler son message de façon systémique et de façon sociétale. Et ça, ça pollue notre perception du corps féminin, ça impacte nos aspirations et forcément, ça déclenche nos envies de maigrir. Et pour les personnes qui douteraient de ce que j'avance et qui me diraient, non mais attends, Joanne, ma relation à la nourriture, ça n'a rien à voir avec ce que je regarde à la télé, ben je voudrais juste te partager ce qui s'est passé aux îles Fidji. En fait, aux îles Fidji, il n'y avait pas de télé, jusqu'en 1995, la télé, ça n'existait pas. Et puis, jusqu'à cette époque-là, bizarrement, les formes étaient valorisées et appréciées. Et puis, en 95, qu'est-ce qui s'est passé ? La télé par satellite a débarqué et puis elle a envahi les foyers. Et, bizarrement, trois ans plus tard, 74% des jeunes filles des îles Fidji se trouvaient trop grosses et 68% initiaient un régime. Je te laisse méditer là-dessus si t'avais encore un doute sur ce que j'avance. Alors l'autre pression qui s'exerce spécifiquement sur les femmes et sur le poids des femmes, c'est la grossophobie médicale et l'argument permanent de la santé. Tout récemment, pendant une séance de coaching de groupe avec une participante de Déjeuner en Paix, j'avais une fille qui me racontait qu'à chaque fois qu'elle consulte le médecin, on lui dit que c'est à cause de son poids. Elle me dit j'ai mal aux genoux, ben perdez du poids J'ai des sinusites à répétition, c'est la faute de mon poids. J'ai de l'eczéma, c'est encore la faute de mon poids. J'ai du mal à tomber enceinte, c'est parce que je dois perdre du poids. Du coup, elle ne veut même plus consulter. Et c'est vrai que dans le corps médical, même si encore une fois, je ne fais pas de généralité et il y a des gens super, mais il reste quand même, il perdure un discours paternaliste et moralisateur. Et je voudrais juste rappeler qu'une relation dysfonctionnelle avec la nourriture, ça ne veut pas... pas forcément dire problème de poids, parfois oui, parfois non. Il y a parfois de l'obésité, mais pas toujours. Et puis il y a aussi des personnes qui sont en surpoids, mais qui sont en bonne santé, qui sont actives. Le paradoxe, c'est que la perte de poids, elle est toujours félicitée, sans jamais s'inquiéter de ce qui se passe vraiment derrière. Et j'ai lu récemment sur les réseaux le témoignage d'une maman qui m'a vraiment brisé le cœur. Sa fille ado était grassouillette, elle était moquée, c'était vraiment la petite boulotte dans la cour de l'école. Et à chaque visite chez le médecin, on lui disait, il faut faire attention, il faut faire attention, il faut qu'elle perde du poids. Et sa mère a toujours essayé de la protéger. Jusqu'au jour où sa fille s'est mise à tousser, à avoir des quintes de toux à répétition, jusqu'à en vomir. Elle vomissait sans pouvoir s'en empêcher. Alors elles ont consulté toutes les deux et on lui a dit, madame, vous inquiétez pas, c'est pas grave. Elle perd du poids, c'est bien. Bon, elle s'est peut-être fait vomir, mais ça va rentrer dans l'ordre. L'essentiel, c'est que quand même son poids soit mieux, c'est vraiment mieux pour sa santé. Tout ça pour qu'on découvre trop tard que la mystérieuse perte de poids et les mystérieuses quimpes de toux étaient dues à une grave et très rare tumeur au poumon. Cette adolescente en est morte, dépistée trop tard, à cause de cette grossophobie ambiante. Et globalement, je ne compte plus les témoignages de femmes qui me racontent comment elles ont perdu du poids à cause de la perte d'un âge cher, d'une dépression, d'un cancer ou d'un viol. Et comment les gens les félicitaient à chaque fois pour leur perte de poids. Sans jamais s'inquiéter de ce qui se passait derrière. Alors oui, cette pression, elle pèse plus sur les femmes et ça va bien au-delà de leur poids. C'est toute leur apparence, toute leur identité qui est constamment questionnée et jugée. Parce qu'on ne va pas se mentir. On ne demande pas à un homme de s'épiler les jambes, les aisselles ou le maillot. On ne demande pas à un homme de se tartiner de crème antiride ou anticellulite. On ne demande pas à un homme, tiens... T'es pas maquillée ce matin, t'as l'air fatiguée. On ne demande pas à un homme si c'est difficile d'assumer ses cheveux blancs. On ne demande pas à un homme s'il veut avoir des enfants ou pourquoi il est toujours célibataire. On ne demande pas à un homme qui garde les enfants ce soir. On ne demande pas à un homme de porter une gaine pour aplatir son ventre. Ben oui, on vit dans une société qui est clairement masculine et patriarcale, et j'en parle davantage dans l'épisode 8 du podcast consacré au cycle féminin. L'obsession pour la minceur, elle rend les femmes soumises et corvéables, au regard des autres, au jugement des autres, sur leur apparence, leur poids, leur valeur. Une femme, on a l'impression qu'elle est toujours considérée comme incomplète. Pour être complète, elle doit trouver le prince charmant, qui sera sa moitié, elle doit faire des enfants et être prête à se sacrifier pour le bonheur de sa famille. Elle doit passer après. Et la réalité, c'est que le culte de la perte de poids pousse les femmes à vivre dans une vie étriquée. Parce que pour maigrir, on renonce à ce qu'on a de plus précieux, notre plaisir, nos envies, notre intuition et surtout notre liberté. On se prive et on s'épuise des années, des décennies. parfois toute notre vie, dans l'espoir de rentrer dans un moule utopique qui est défini par d'autres. Et au final, qui gagne ? Pas les femmes en tout cas. Parce que, on va pas se mentir, rien n'est fait pour que les femmes s'en sortent. Les premiers intéressés par le fait que les femmes restent prisonnières du cycle restriction-compulsion, c'est clairement l'industrie des régimes et de la minceur. Le marché de la minceur... Ça représente en France un chiffre d'affaires annuel de 2,5 milliards et aux États-Unis de 71 milliards par an. Il s'agit d'un secteur qui ne connaît pas la crise, avec un taux de croissance de 7% chaque année dans le monde. À titre d'exemple, un des leaders de l'industrie de la minceur dans le monde, c'est Weight Watchers. Est-ce que tu savais que Weight Watchers faisait 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires à lui tout seul ? 2 milliards, c'est juste dingue ! Et est-ce que tu savais qu'en France, comme j'aime, tu sais cette fameuse boîte qui te vend en fait des plats fleuris méchants à prix d'or, comme j'aime, c'est le premier annonceur télé en France avec plus de 120 millions d'euros d'investissement. T'imagines, cette boîte investit plus que les plus grandes marques de lessive ou de bagnole, c'est juste dingue. C'est la preuve que c'est un marché juteux et que rien n'est fait pour t'aider à t'en sortir. Alors oui. C'est le moment de reprendre le pouvoir, c'est le moment d'ouvrir les yeux sur les véritables enjeux qui n'ont rien à voir avec ton bien-être et ton estime de toi. Et moi, c'est vraiment ce que je veux faire avec ce podcast. Donc si tu veux me soutenir dans ce mouvement, il y a une chose toute simple à faire, c'est de continuer de me mettre des étoiles et des commentaires pour encourager les plateformes de diffusion à pousser ce type de contenu qui est différent. Et en tout cas, je ne lâcherai rien ! Mon rôle, c'est de te transmettre pour que tu évites les années, voire les décennies de souffrances inutiles que j'ai moi-même traversées. Et justement, la semaine prochaine, je te parlerai de transmission. Parce qu'une question qui revient souvent, c'est comment ne pas transmettre ma relation dysfonctionnelle avec la nourriture à mes enfants ? Quelle est la bonne posture, le bon message à adopter avec mes enfants ? Et la question, elle se pose d'autant plus quand cette patate chaude nous a été transmise généralement par nos mères. Cet épisode, ça va vraiment être un épisode pépite que je t'invite à écouter même si tu n'as pas d'enfant, parce que je vais décortiquer les mécanismes de transmission transgénérationnelle, et il y a de grandes chances que ça te concerne aussi. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.

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On me demande souvent pourquoi je parle au féminin dans mes contenus et dans ce podcast, pourquoi je ne m’adresse qu’aux femmes et pourquoi je n’accompagne que des femmes en coaching. 

C’est vrai après tout il y a aussi des hommes qui sont concernés par la relation dysfonctionnelle à la nourriture !
Alors dans cet épisode je t'explique les raisons profondes pour lesquelles j’ai fait ce choix que j’assume complètement.

Au programme : 

• je te partage les statistiques hallucinantes sur les troubles du comportement alimentaire chez les femmes vs les hommes

• je décrypte tous les types de pression qui pèsent spécifiquement sur les femmes, et ça va au-delà de leur poids et de leur apparence
• et enfin je te révéle l’identité de ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les femmes s’en sortent, et tu risques d’être surprise.


❤️Si tu as apprécié cet épisode, n'oublie pas de laisser des étoiles et un commentaire sur ta plateforme d'écoute pour soutenir le podcast.

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🙋🏻‍♀️️ Qui suis-je? 
Je m’appelle Johanne. Je suis coach de vie et auteur experte en alimentation émotionnelle depuis 2018, et moi-même ancienne mangeuse compulsive.
Ma mission est de t'aider à décoder les VRAIES raisons qui te poussent à trop manger pour que tu puissent enfin te libérer des compulsions alimentaires et consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. 


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    Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode ! Alors aujourd'hui, je voudrais faire une clarification qui me tient à cœur parce qu'on me demande souvent pourquoi je parle uniquement au féminin dans mes contenus et dans ce podcast. Pourquoi je ne m'adresse qu'aux femmes ? Pourquoi je n'accompagne que des femmes dans mes coachings ? C'est vrai, après tout, il y a aussi des hommes qui mangent leurs émotions, il y a aussi des hommes qui ont une relation compliquée avec la nourriture. Alors déjà, je voudrais clarifier quelque chose. Personnellement, je suis contre la division, je suis contre la séparation et je suis contre la discrimination de genre. Et ici, tout le monde est le bienvenu. Mais je voudrais t'expliquer les raisons profondes pour lesquelles j'ai fait ce choix, que j'assume complètement. de parler aux féminins. Parce que oui, je considère que les femmes sont majoritairement concernées par ce problème et j'assume complètement mon choix de les soutenir et de les accompagner, étant moi-même passée par là. Du coup, aujourd'hui, je voudrais qu'on commence par évaluer la situation. Alors, hommes, femmes, qui est concerné par le problème ? Quel type de population ? Quel âge ? Quel profil ? Est-ce que ce sont vraiment que les femmes qui sont concernées ? Je voudrais vraiment qu'on aille un petit peu explorer les chiffres pour avoir des éléments tangibles pour pouvoir se positionner sur le sujet. Ensuite, on ira décrypter tous les types de pressions qui pèsent spécifiquement sur les femmes. Et d'ailleurs, tu vas voir, ça ne concerne pas seulement leur poids et leur apparence. Et puis enfin, reste jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais te révéler l'identité de ceux qui n'ont aucun intérêt. à ce que les femmes s'en sortent et tu risques d'être surprise. Alors pour commencer, j'avais besoin de faire un diagnostic de la situation parce que pour être complètement honnête, à la base, le fait de suivre des femmes, en fait je le faisais complètement instinctivement et je n'avais pas vraiment d'élément tangible pour pouvoir, j'ai envie de dire, expliquer ou justifier en fait ce choix. Et c'est vrai que j'avais déjà travaillé en coaching avec des hommes et avec des femmes. Clairement déjà, j'ai toujours pris plus de plaisir à accompagner des femmes parce que j'avais le sentiment de mieux connecter avec elles et d'avoir des résultats qui étaient plus profonds, plus dans la transformation, plus dans la transmission. Alors à la base, je mettais ça juste sur, on va dire, notre appartenance. Ben ouais, on est des nanas, on est du même genre, on est du même sexe, on est finalement un petit peu de la même espèce. Donc je te comprends, j'arrive mieux à me connecter à toi et j'arrive mieux à t'aider. Et puis, il y a quelques semaines, je suis tombée sur un post de Baptiste Beaulieu sur les réseaux sociaux qui m'a vraiment interpellée. Baptiste Beaulieu, à la base, je ne le connaissais pas plus que ça, mais depuis je me suis renseignée, il est médecin, il est écrivain et il est chroniqueur sur France Inter. Il parle beaucoup de la relation patient-soignant, il traite des sujets de la grossophobie, de l'homophobie, de l'addictologie et il présente de façon anonymisée plein de situations qu'il vit en tant que médecin. Voilà. Et à chaque fois, en fait, ce qui met vraiment les poils en lisant ces anecdotes et en l'écoutant parler, ce sont toutes les histoires qu'il raconte, toutes ces histoires, ces histoires de vie en fait, qui se cachent derrière les histoires de ses patients. Bref, il y avait un poste consacré à toutes les patientes qui se confient à lui depuis des années et qui lui disent j'ai grossi docteur, j'ai essayé ce nouveau régime et j'ai tout repris aussi vite, tout repris en pire. Et c'est intéressant parce que Baptiste Beaulieu, c'est un médecin, c'est un homme, et il écrit, ça ce sont ses mots, Je ne compte plus le nombre de patientes obsédées par l'idée de perdre du poids et chez qui le rapport à la nourriture est devenu totalement vicié à cause de leur combat permanent avec l'alimentation. Et ce qu'il entend au quotidien, c'est des phrases du type Docteur, on me félicite parce que j'ai perdu 5 kilos, sans se rendre compte que derrière, docteur. Je vis un enfer, une vraie prison mentale. Et du coup, lui-même, à force d'entendre toutes ces phrases de la part de toutes ces patientes, ben en fait, il s'est quand même fait la réflexion que c'était quasiment que des femmes, jamais des hommes. Et du coup, il s'est aussi replongé dans la littérature scientifique, dans toutes les études, les statistiques, et il a partagé des statistiques que moi j'ai trouvées juste dingues et alarmantes. Alors moi à la base, j'avais quelques chiffres en tête, j'avais en tête ce qui est déjà assez dingue, que à ce jour, il y a quand même chez les fillettes de 9-12 ans, une fillette sur deux qui se trouve trop grosse. Tu te rends compte ? Une fillette sur deux de 9-12 ans qui se trouve trop grosse. 66% des ados et 75% des femmes adultes qui se trouvent trop grosses. Déjà à la base, moi j'avais ces chiffres en tête, ce qui est déjà assez horrible. Mais du coup, grâce au poste de Baptiste Beaulieu, j'ai rassemblé plus de billes. Et il se trouve que, grosso modo, il existe deux principaux troubles du comportement alimentaire, l'anorexie et la boulimie. Et ces troubles concernent environ 10% de la population en France, dont, tenez-vous bien, 90% de femmes. tiens, c'est quand même pas anodin puis moi comme je parle pas spécifiquement d'anorexie et de boulimie vomitive parce qu'encore une fois je pense vraiment que ce sont des sujets qui méritent un suivi médical spécialisé parce qu'effectivement quand on est dans l'anorexie donc dans la privation absolue de nourriture ou quand on est dans la boulimie vomitive notamment avec ses mécanismes compensatoires de sport à l'extrême ou de vomissement, on a besoin d'être suivi par une équipe médicale spécialisée Donc moi, de mon côté, je suis allée ressortir les résultats de l'étude Nutrinet Santé. Vous en avez peut-être entendu parler. C'est une étude qui a été menée en France et qui a permis de suivre pendant 4 ans plus de 35 000 adultes. L'objectif, c'était de mesurer l'impact des comportements alimentaires sur la santé. Et en fait, les résultats dans cette étude, ils parlent d'eux-mêmes. Il y a 52% des femmes qui évoquent une tendance à manger pour gérer les émotions contre 20% des hommes. Et ce nombre augmente à 60% si elles ont déjà fait un régime auparavant et à 70% si elles sont actuellement au régime. Autrement dit, ce sont littéralement des millions de femmes qui sont concernées rien qu'en France. Mais du coup, on peut légitimement se poser la question, pourquoi ? Pourquoi les femmes ? Qu'est-ce qui se passe spécifiquement avec les femmes ? Quels sont les types de pressions qui pèsent sur elles ? Qu'est-ce qui se passe dans notre société pour que les femmes se sentent moins à l'aise dans leur corps que les hommes ? Alors déjà, la première pression spécifique, c'est la représentation du corps féminin dans les médias et particulièrement dans les films, dans les séries, dans les publicités. De nombreuses études montrent déjà que la surreprésentation des corps maigres favorise la naissance du sentiment dysmorphophobique chez les adolescentes et chez les femmes en général. Et quand on regarde un petit peu la représentation des corps parmi les actrices de séries télé, on se rend compte que près de 40% des actrices de ces séries présente un IMC qui les classe dans la catégorie des femmes maigres. Et ce qui est fou, c'est que l'extrême minceur et la maigreur sont tellement devenus la norme dans la représentation télévisuelle que la grossophobie l'est paradoxalement devenue aussi. Et récemment, je redécouvrais l'exemple de Bridget Jones et vous savez, de ce sujet qui a été tellement controversé de la fameuse prise de poids de l'actrice Renée Selvager pour... incarner Bridget Jones dans le film. Ce film, c'est quand même un film culte des années 2000. Et pendant des années, en fait, l'héroïne, elle était considérée comme l'archétype de la petite grosse sympathique. Et on lisait des tonnes d'articles sur le fait que l'actrice avait pris 13 kilos pour incarner ce rôle de boulotte sympathique. Mais quand on regarde les faits, son personnage était tout sauf gros. Quand Bridget Jones, elle se décrit dans le film, elle le fait de la façon suivante. Poids, 62 kg. Cigarette, 42. Consommation d'alcool, 3,8 litres. Et finalement, en fait, dans cette déclaration, la chose la moins choquante, c'est clairement son poids. Parce que René Selviger, elle mesure 1,63 m. Donc, si on se réfère au calcul de son indice de masse corporelle, c'est ce fameux IMC qui est utilisé pour calculer l'état de santé d'une personne, Mais en fait, elle possède une corpulence totalement normale. 62 kg pour 1,63 m, c'est une corpulence normale. Elle n'est pas boulotte, elle n'est pas détraquée, elle n'est pas en surpoids. Et du coup, le paradoxe, c'est que ce film, qui avait pour but en fait d'être un peu subversif en mettant en scène une héroïne qui était hors norme, un peu paumée, qui avait du mal à trouver l'amour et qui se sentait mal dans sa peau à cause de son poids, elle a surtout filé un max de complexes à toute une génération de femmes, surtout des adolescentes, parce qu'ils respirent la grossophobie à plein poumon. Dans une époque où la norme était clairement aux silhouettes filiformes. Et du coup, je me suis amusée à repenser à mon enfance, à mon adolescence et à tous ces exemples en fait qui ont égréné mon quotidien, mais à côté desquels j'étais un peu passée. Par exemple, Monica dans Friends. Je me suis souvenue de ces épisodes où elle enfilait un costume d'obèse pour des scènes où elle se remémorait ses souvenirs d'adolescence, où elle était hyper phagique. Et franchement, c'était... pas du tout associé à quelque chose de positif. Et récemment, j'ai encore redécouvert des nouvelles de l'actrice qui incarnait la fille de Gabrielle Solis dans Desperate Housewives. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la petite Juanita. Elle devait avoir 8-9 ans à l'époque. Et en fait, c'était une petite fille obèse qui incarnait la fille de Gabrielle Solis. Et qu'est-ce qu'elle incarnait surtout ? En fait, elle incarnait à quel point l'ancien mannequin avait lamentablement échoué avec ses enfants. La série était clairement grossophobe. Et ce sont des messages que nous avons tous et surtout toutes emmagasinés, enregistrés, accumulés. Et que nous avons considérés finalement comme la norme. C'est devenu notre norme. Alors oui, aujourd'hui on peut dire que les choses évoluent. En apparence, les choses évoluent. On voit un petit peu plus de diversité de corps dans la publicité. Notamment pour... nous vendent des vêtements, ou pour nous vendre un abonnement à la salle de sport, ça oui, on voit un peu plus de corps différents. Ça c'est en apparence. Mais en réalité, est-ce que tu te rends compte que la pression elle est toujours là, latente, et qu'elle s'exerce de façon silencieuse et omniprésente ? Est-ce que tu te rends compte que pour te vendre un yaourt, une voiture ou un parfum, on continue de te montrer des corps de femmes parfaitement normés ? Bah oui, la grossophobie, elle... continue d'exister et de marteler son message de façon systémique et de façon sociétale. Et ça, ça pollue notre perception du corps féminin, ça impacte nos aspirations et forcément, ça déclenche nos envies de maigrir. Et pour les personnes qui douteraient de ce que j'avance et qui me diraient, non mais attends, Joanne, ma relation à la nourriture, ça n'a rien à voir avec ce que je regarde à la télé, ben je voudrais juste te partager ce qui s'est passé aux îles Fidji. En fait, aux îles Fidji, il n'y avait pas de télé, jusqu'en 1995, la télé, ça n'existait pas. Et puis, jusqu'à cette époque-là, bizarrement, les formes étaient valorisées et appréciées. Et puis, en 95, qu'est-ce qui s'est passé ? La télé par satellite a débarqué et puis elle a envahi les foyers. Et, bizarrement, trois ans plus tard, 74% des jeunes filles des îles Fidji se trouvaient trop grosses et 68% initiaient un régime. Je te laisse méditer là-dessus si t'avais encore un doute sur ce que j'avance. Alors l'autre pression qui s'exerce spécifiquement sur les femmes et sur le poids des femmes, c'est la grossophobie médicale et l'argument permanent de la santé. Tout récemment, pendant une séance de coaching de groupe avec une participante de Déjeuner en Paix, j'avais une fille qui me racontait qu'à chaque fois qu'elle consulte le médecin, on lui dit que c'est à cause de son poids. Elle me dit j'ai mal aux genoux, ben perdez du poids J'ai des sinusites à répétition, c'est la faute de mon poids. J'ai de l'eczéma, c'est encore la faute de mon poids. J'ai du mal à tomber enceinte, c'est parce que je dois perdre du poids. Du coup, elle ne veut même plus consulter. Et c'est vrai que dans le corps médical, même si encore une fois, je ne fais pas de généralité et il y a des gens super, mais il reste quand même, il perdure un discours paternaliste et moralisateur. Et je voudrais juste rappeler qu'une relation dysfonctionnelle avec la nourriture, ça ne veut pas... pas forcément dire problème de poids, parfois oui, parfois non. Il y a parfois de l'obésité, mais pas toujours. Et puis il y a aussi des personnes qui sont en surpoids, mais qui sont en bonne santé, qui sont actives. Le paradoxe, c'est que la perte de poids, elle est toujours félicitée, sans jamais s'inquiéter de ce qui se passe vraiment derrière. Et j'ai lu récemment sur les réseaux le témoignage d'une maman qui m'a vraiment brisé le cœur. Sa fille ado était grassouillette, elle était moquée, c'était vraiment la petite boulotte dans la cour de l'école. Et à chaque visite chez le médecin, on lui disait, il faut faire attention, il faut faire attention, il faut qu'elle perde du poids. Et sa mère a toujours essayé de la protéger. Jusqu'au jour où sa fille s'est mise à tousser, à avoir des quintes de toux à répétition, jusqu'à en vomir. Elle vomissait sans pouvoir s'en empêcher. Alors elles ont consulté toutes les deux et on lui a dit, madame, vous inquiétez pas, c'est pas grave. Elle perd du poids, c'est bien. Bon, elle s'est peut-être fait vomir, mais ça va rentrer dans l'ordre. L'essentiel, c'est que quand même son poids soit mieux, c'est vraiment mieux pour sa santé. Tout ça pour qu'on découvre trop tard que la mystérieuse perte de poids et les mystérieuses quimpes de toux étaient dues à une grave et très rare tumeur au poumon. Cette adolescente en est morte, dépistée trop tard, à cause de cette grossophobie ambiante. Et globalement, je ne compte plus les témoignages de femmes qui me racontent comment elles ont perdu du poids à cause de la perte d'un âge cher, d'une dépression, d'un cancer ou d'un viol. Et comment les gens les félicitaient à chaque fois pour leur perte de poids. Sans jamais s'inquiéter de ce qui se passait derrière. Alors oui, cette pression, elle pèse plus sur les femmes et ça va bien au-delà de leur poids. C'est toute leur apparence, toute leur identité qui est constamment questionnée et jugée. Parce qu'on ne va pas se mentir. On ne demande pas à un homme de s'épiler les jambes, les aisselles ou le maillot. On ne demande pas à un homme de se tartiner de crème antiride ou anticellulite. On ne demande pas à un homme, tiens... T'es pas maquillée ce matin, t'as l'air fatiguée. On ne demande pas à un homme si c'est difficile d'assumer ses cheveux blancs. On ne demande pas à un homme s'il veut avoir des enfants ou pourquoi il est toujours célibataire. On ne demande pas à un homme qui garde les enfants ce soir. On ne demande pas à un homme de porter une gaine pour aplatir son ventre. Ben oui, on vit dans une société qui est clairement masculine et patriarcale, et j'en parle davantage dans l'épisode 8 du podcast consacré au cycle féminin. L'obsession pour la minceur, elle rend les femmes soumises et corvéables, au regard des autres, au jugement des autres, sur leur apparence, leur poids, leur valeur. Une femme, on a l'impression qu'elle est toujours considérée comme incomplète. Pour être complète, elle doit trouver le prince charmant, qui sera sa moitié, elle doit faire des enfants et être prête à se sacrifier pour le bonheur de sa famille. Elle doit passer après. Et la réalité, c'est que le culte de la perte de poids pousse les femmes à vivre dans une vie étriquée. Parce que pour maigrir, on renonce à ce qu'on a de plus précieux, notre plaisir, nos envies, notre intuition et surtout notre liberté. On se prive et on s'épuise des années, des décennies. parfois toute notre vie, dans l'espoir de rentrer dans un moule utopique qui est défini par d'autres. Et au final, qui gagne ? Pas les femmes en tout cas. Parce que, on va pas se mentir, rien n'est fait pour que les femmes s'en sortent. Les premiers intéressés par le fait que les femmes restent prisonnières du cycle restriction-compulsion, c'est clairement l'industrie des régimes et de la minceur. Le marché de la minceur... Ça représente en France un chiffre d'affaires annuel de 2,5 milliards et aux États-Unis de 71 milliards par an. Il s'agit d'un secteur qui ne connaît pas la crise, avec un taux de croissance de 7% chaque année dans le monde. À titre d'exemple, un des leaders de l'industrie de la minceur dans le monde, c'est Weight Watchers. Est-ce que tu savais que Weight Watchers faisait 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires à lui tout seul ? 2 milliards, c'est juste dingue ! Et est-ce que tu savais qu'en France, comme j'aime, tu sais cette fameuse boîte qui te vend en fait des plats fleuris méchants à prix d'or, comme j'aime, c'est le premier annonceur télé en France avec plus de 120 millions d'euros d'investissement. T'imagines, cette boîte investit plus que les plus grandes marques de lessive ou de bagnole, c'est juste dingue. C'est la preuve que c'est un marché juteux et que rien n'est fait pour t'aider à t'en sortir. Alors oui. C'est le moment de reprendre le pouvoir, c'est le moment d'ouvrir les yeux sur les véritables enjeux qui n'ont rien à voir avec ton bien-être et ton estime de toi. Et moi, c'est vraiment ce que je veux faire avec ce podcast. Donc si tu veux me soutenir dans ce mouvement, il y a une chose toute simple à faire, c'est de continuer de me mettre des étoiles et des commentaires pour encourager les plateformes de diffusion à pousser ce type de contenu qui est différent. Et en tout cas, je ne lâcherai rien ! Mon rôle, c'est de te transmettre pour que tu évites les années, voire les décennies de souffrances inutiles que j'ai moi-même traversées. Et justement, la semaine prochaine, je te parlerai de transmission. Parce qu'une question qui revient souvent, c'est comment ne pas transmettre ma relation dysfonctionnelle avec la nourriture à mes enfants ? Quelle est la bonne posture, le bon message à adopter avec mes enfants ? Et la question, elle se pose d'autant plus quand cette patate chaude nous a été transmise généralement par nos mères. Cet épisode, ça va vraiment être un épisode pépite que je t'invite à écouter même si tu n'as pas d'enfant, parce que je vais décortiquer les mécanismes de transmission transgénérationnelle, et il y a de grandes chances que ça te concerne aussi. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.

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Description

On me demande souvent pourquoi je parle au féminin dans mes contenus et dans ce podcast, pourquoi je ne m’adresse qu’aux femmes et pourquoi je n’accompagne que des femmes en coaching. 

C’est vrai après tout il y a aussi des hommes qui sont concernés par la relation dysfonctionnelle à la nourriture !
Alors dans cet épisode je t'explique les raisons profondes pour lesquelles j’ai fait ce choix que j’assume complètement.

Au programme : 

• je te partage les statistiques hallucinantes sur les troubles du comportement alimentaire chez les femmes vs les hommes

• je décrypte tous les types de pression qui pèsent spécifiquement sur les femmes, et ça va au-delà de leur poids et de leur apparence
• et enfin je te révéle l’identité de ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les femmes s’en sortent, et tu risques d’être surprise.


❤️Si tu as apprécié cet épisode, n'oublie pas de laisser des étoiles et un commentaire sur ta plateforme d'écoute pour soutenir le podcast.

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Les autres ressources à ta disposition pour aller plus loin : 

🎁 GUIDE DE DÉMARRAGE GRATUIT
un guide complet de 12 pages pour faire le diagnostic de ta relation à la nourriture et suivre la méthode en 5 étapes pour ne plus manger tes émotions  → johanneaverdy.com/guide 


📚 LE LIVRE
Mon Cahier Kilos émotionnels (éd. Solar - 8,90€) → https://amzn.to/3s4UR0K

🔐 L'ATELIER KILOS PROTECTION
L' atelier complet de 2 heures pour comprendre cette partie de toi qui a peur de maigrir. Accès immédiat à prix doux → johanneaverdy.com/kilosprotection


 🍽 LE PROGRAMME DE COACHING DÉJEUNER EN PAIX
Le programme de coaching intensif sur 3 mois encadré personnellement par Johanne Averdy pour te libérer définitivement de l'alimentation émotionnelle compulsive. Démarrage en janvier, avril et septembre. Infos et liste d'attente → johanneaverdy.com/dejeunerenpaix 


📱LE COMPTE INSTAGRAM
pour des partages et des conseils au quotidien → @johanneaverdy 


🌐 LE SITE OFFICIEL
pour plus d'informations sur les programmes et les accompagnements → johanneaverdy.com

📩 email professionnel → contact@johanneaverdy.com


🙋🏻‍♀️️ Qui suis-je? 
Je m’appelle Johanne. Je suis coach de vie et auteur experte en alimentation émotionnelle depuis 2018, et moi-même ancienne mangeuse compulsive.
Ma mission est de t'aider à décoder les VRAIES raisons qui te poussent à trop manger pour que tu puissent enfin te libérer des compulsions alimentaires et consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. 


🎵Music by Kevin Mc Leod - Montauk Point


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode ! Alors aujourd'hui, je voudrais faire une clarification qui me tient à cœur parce qu'on me demande souvent pourquoi je parle uniquement au féminin dans mes contenus et dans ce podcast. Pourquoi je ne m'adresse qu'aux femmes ? Pourquoi je n'accompagne que des femmes dans mes coachings ? C'est vrai, après tout, il y a aussi des hommes qui mangent leurs émotions, il y a aussi des hommes qui ont une relation compliquée avec la nourriture. Alors déjà, je voudrais clarifier quelque chose. Personnellement, je suis contre la division, je suis contre la séparation et je suis contre la discrimination de genre. Et ici, tout le monde est le bienvenu. Mais je voudrais t'expliquer les raisons profondes pour lesquelles j'ai fait ce choix, que j'assume complètement. de parler aux féminins. Parce que oui, je considère que les femmes sont majoritairement concernées par ce problème et j'assume complètement mon choix de les soutenir et de les accompagner, étant moi-même passée par là. Du coup, aujourd'hui, je voudrais qu'on commence par évaluer la situation. Alors, hommes, femmes, qui est concerné par le problème ? Quel type de population ? Quel âge ? Quel profil ? Est-ce que ce sont vraiment que les femmes qui sont concernées ? Je voudrais vraiment qu'on aille un petit peu explorer les chiffres pour avoir des éléments tangibles pour pouvoir se positionner sur le sujet. Ensuite, on ira décrypter tous les types de pressions qui pèsent spécifiquement sur les femmes. Et d'ailleurs, tu vas voir, ça ne concerne pas seulement leur poids et leur apparence. Et puis enfin, reste jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais te révéler l'identité de ceux qui n'ont aucun intérêt. à ce que les femmes s'en sortent et tu risques d'être surprise. Alors pour commencer, j'avais besoin de faire un diagnostic de la situation parce que pour être complètement honnête, à la base, le fait de suivre des femmes, en fait je le faisais complètement instinctivement et je n'avais pas vraiment d'élément tangible pour pouvoir, j'ai envie de dire, expliquer ou justifier en fait ce choix. Et c'est vrai que j'avais déjà travaillé en coaching avec des hommes et avec des femmes. Clairement déjà, j'ai toujours pris plus de plaisir à accompagner des femmes parce que j'avais le sentiment de mieux connecter avec elles et d'avoir des résultats qui étaient plus profonds, plus dans la transformation, plus dans la transmission. Alors à la base, je mettais ça juste sur, on va dire, notre appartenance. Ben ouais, on est des nanas, on est du même genre, on est du même sexe, on est finalement un petit peu de la même espèce. Donc je te comprends, j'arrive mieux à me connecter à toi et j'arrive mieux à t'aider. Et puis, il y a quelques semaines, je suis tombée sur un post de Baptiste Beaulieu sur les réseaux sociaux qui m'a vraiment interpellée. Baptiste Beaulieu, à la base, je ne le connaissais pas plus que ça, mais depuis je me suis renseignée, il est médecin, il est écrivain et il est chroniqueur sur France Inter. Il parle beaucoup de la relation patient-soignant, il traite des sujets de la grossophobie, de l'homophobie, de l'addictologie et il présente de façon anonymisée plein de situations qu'il vit en tant que médecin. Voilà. Et à chaque fois, en fait, ce qui met vraiment les poils en lisant ces anecdotes et en l'écoutant parler, ce sont toutes les histoires qu'il raconte, toutes ces histoires, ces histoires de vie en fait, qui se cachent derrière les histoires de ses patients. Bref, il y avait un poste consacré à toutes les patientes qui se confient à lui depuis des années et qui lui disent j'ai grossi docteur, j'ai essayé ce nouveau régime et j'ai tout repris aussi vite, tout repris en pire. Et c'est intéressant parce que Baptiste Beaulieu, c'est un médecin, c'est un homme, et il écrit, ça ce sont ses mots, Je ne compte plus le nombre de patientes obsédées par l'idée de perdre du poids et chez qui le rapport à la nourriture est devenu totalement vicié à cause de leur combat permanent avec l'alimentation. Et ce qu'il entend au quotidien, c'est des phrases du type Docteur, on me félicite parce que j'ai perdu 5 kilos, sans se rendre compte que derrière, docteur. Je vis un enfer, une vraie prison mentale. Et du coup, lui-même, à force d'entendre toutes ces phrases de la part de toutes ces patientes, ben en fait, il s'est quand même fait la réflexion que c'était quasiment que des femmes, jamais des hommes. Et du coup, il s'est aussi replongé dans la littérature scientifique, dans toutes les études, les statistiques, et il a partagé des statistiques que moi j'ai trouvées juste dingues et alarmantes. Alors moi à la base, j'avais quelques chiffres en tête, j'avais en tête ce qui est déjà assez dingue, que à ce jour, il y a quand même chez les fillettes de 9-12 ans, une fillette sur deux qui se trouve trop grosse. Tu te rends compte ? Une fillette sur deux de 9-12 ans qui se trouve trop grosse. 66% des ados et 75% des femmes adultes qui se trouvent trop grosses. Déjà à la base, moi j'avais ces chiffres en tête, ce qui est déjà assez horrible. Mais du coup, grâce au poste de Baptiste Beaulieu, j'ai rassemblé plus de billes. Et il se trouve que, grosso modo, il existe deux principaux troubles du comportement alimentaire, l'anorexie et la boulimie. Et ces troubles concernent environ 10% de la population en France, dont, tenez-vous bien, 90% de femmes. tiens, c'est quand même pas anodin puis moi comme je parle pas spécifiquement d'anorexie et de boulimie vomitive parce qu'encore une fois je pense vraiment que ce sont des sujets qui méritent un suivi médical spécialisé parce qu'effectivement quand on est dans l'anorexie donc dans la privation absolue de nourriture ou quand on est dans la boulimie vomitive notamment avec ses mécanismes compensatoires de sport à l'extrême ou de vomissement, on a besoin d'être suivi par une équipe médicale spécialisée Donc moi, de mon côté, je suis allée ressortir les résultats de l'étude Nutrinet Santé. Vous en avez peut-être entendu parler. C'est une étude qui a été menée en France et qui a permis de suivre pendant 4 ans plus de 35 000 adultes. L'objectif, c'était de mesurer l'impact des comportements alimentaires sur la santé. Et en fait, les résultats dans cette étude, ils parlent d'eux-mêmes. Il y a 52% des femmes qui évoquent une tendance à manger pour gérer les émotions contre 20% des hommes. Et ce nombre augmente à 60% si elles ont déjà fait un régime auparavant et à 70% si elles sont actuellement au régime. Autrement dit, ce sont littéralement des millions de femmes qui sont concernées rien qu'en France. Mais du coup, on peut légitimement se poser la question, pourquoi ? Pourquoi les femmes ? Qu'est-ce qui se passe spécifiquement avec les femmes ? Quels sont les types de pressions qui pèsent sur elles ? Qu'est-ce qui se passe dans notre société pour que les femmes se sentent moins à l'aise dans leur corps que les hommes ? Alors déjà, la première pression spécifique, c'est la représentation du corps féminin dans les médias et particulièrement dans les films, dans les séries, dans les publicités. De nombreuses études montrent déjà que la surreprésentation des corps maigres favorise la naissance du sentiment dysmorphophobique chez les adolescentes et chez les femmes en général. Et quand on regarde un petit peu la représentation des corps parmi les actrices de séries télé, on se rend compte que près de 40% des actrices de ces séries présente un IMC qui les classe dans la catégorie des femmes maigres. Et ce qui est fou, c'est que l'extrême minceur et la maigreur sont tellement devenus la norme dans la représentation télévisuelle que la grossophobie l'est paradoxalement devenue aussi. Et récemment, je redécouvrais l'exemple de Bridget Jones et vous savez, de ce sujet qui a été tellement controversé de la fameuse prise de poids de l'actrice Renée Selvager pour... incarner Bridget Jones dans le film. Ce film, c'est quand même un film culte des années 2000. Et pendant des années, en fait, l'héroïne, elle était considérée comme l'archétype de la petite grosse sympathique. Et on lisait des tonnes d'articles sur le fait que l'actrice avait pris 13 kilos pour incarner ce rôle de boulotte sympathique. Mais quand on regarde les faits, son personnage était tout sauf gros. Quand Bridget Jones, elle se décrit dans le film, elle le fait de la façon suivante. Poids, 62 kg. Cigarette, 42. Consommation d'alcool, 3,8 litres. Et finalement, en fait, dans cette déclaration, la chose la moins choquante, c'est clairement son poids. Parce que René Selviger, elle mesure 1,63 m. Donc, si on se réfère au calcul de son indice de masse corporelle, c'est ce fameux IMC qui est utilisé pour calculer l'état de santé d'une personne, Mais en fait, elle possède une corpulence totalement normale. 62 kg pour 1,63 m, c'est une corpulence normale. Elle n'est pas boulotte, elle n'est pas détraquée, elle n'est pas en surpoids. Et du coup, le paradoxe, c'est que ce film, qui avait pour but en fait d'être un peu subversif en mettant en scène une héroïne qui était hors norme, un peu paumée, qui avait du mal à trouver l'amour et qui se sentait mal dans sa peau à cause de son poids, elle a surtout filé un max de complexes à toute une génération de femmes, surtout des adolescentes, parce qu'ils respirent la grossophobie à plein poumon. Dans une époque où la norme était clairement aux silhouettes filiformes. Et du coup, je me suis amusée à repenser à mon enfance, à mon adolescence et à tous ces exemples en fait qui ont égréné mon quotidien, mais à côté desquels j'étais un peu passée. Par exemple, Monica dans Friends. Je me suis souvenue de ces épisodes où elle enfilait un costume d'obèse pour des scènes où elle se remémorait ses souvenirs d'adolescence, où elle était hyper phagique. Et franchement, c'était... pas du tout associé à quelque chose de positif. Et récemment, j'ai encore redécouvert des nouvelles de l'actrice qui incarnait la fille de Gabrielle Solis dans Desperate Housewives. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la petite Juanita. Elle devait avoir 8-9 ans à l'époque. Et en fait, c'était une petite fille obèse qui incarnait la fille de Gabrielle Solis. Et qu'est-ce qu'elle incarnait surtout ? En fait, elle incarnait à quel point l'ancien mannequin avait lamentablement échoué avec ses enfants. La série était clairement grossophobe. Et ce sont des messages que nous avons tous et surtout toutes emmagasinés, enregistrés, accumulés. Et que nous avons considérés finalement comme la norme. C'est devenu notre norme. Alors oui, aujourd'hui on peut dire que les choses évoluent. En apparence, les choses évoluent. On voit un petit peu plus de diversité de corps dans la publicité. Notamment pour... nous vendent des vêtements, ou pour nous vendre un abonnement à la salle de sport, ça oui, on voit un peu plus de corps différents. Ça c'est en apparence. Mais en réalité, est-ce que tu te rends compte que la pression elle est toujours là, latente, et qu'elle s'exerce de façon silencieuse et omniprésente ? Est-ce que tu te rends compte que pour te vendre un yaourt, une voiture ou un parfum, on continue de te montrer des corps de femmes parfaitement normés ? Bah oui, la grossophobie, elle... continue d'exister et de marteler son message de façon systémique et de façon sociétale. Et ça, ça pollue notre perception du corps féminin, ça impacte nos aspirations et forcément, ça déclenche nos envies de maigrir. Et pour les personnes qui douteraient de ce que j'avance et qui me diraient, non mais attends, Joanne, ma relation à la nourriture, ça n'a rien à voir avec ce que je regarde à la télé, ben je voudrais juste te partager ce qui s'est passé aux îles Fidji. En fait, aux îles Fidji, il n'y avait pas de télé, jusqu'en 1995, la télé, ça n'existait pas. Et puis, jusqu'à cette époque-là, bizarrement, les formes étaient valorisées et appréciées. Et puis, en 95, qu'est-ce qui s'est passé ? La télé par satellite a débarqué et puis elle a envahi les foyers. Et, bizarrement, trois ans plus tard, 74% des jeunes filles des îles Fidji se trouvaient trop grosses et 68% initiaient un régime. Je te laisse méditer là-dessus si t'avais encore un doute sur ce que j'avance. Alors l'autre pression qui s'exerce spécifiquement sur les femmes et sur le poids des femmes, c'est la grossophobie médicale et l'argument permanent de la santé. Tout récemment, pendant une séance de coaching de groupe avec une participante de Déjeuner en Paix, j'avais une fille qui me racontait qu'à chaque fois qu'elle consulte le médecin, on lui dit que c'est à cause de son poids. Elle me dit j'ai mal aux genoux, ben perdez du poids J'ai des sinusites à répétition, c'est la faute de mon poids. J'ai de l'eczéma, c'est encore la faute de mon poids. J'ai du mal à tomber enceinte, c'est parce que je dois perdre du poids. Du coup, elle ne veut même plus consulter. Et c'est vrai que dans le corps médical, même si encore une fois, je ne fais pas de généralité et il y a des gens super, mais il reste quand même, il perdure un discours paternaliste et moralisateur. Et je voudrais juste rappeler qu'une relation dysfonctionnelle avec la nourriture, ça ne veut pas... pas forcément dire problème de poids, parfois oui, parfois non. Il y a parfois de l'obésité, mais pas toujours. Et puis il y a aussi des personnes qui sont en surpoids, mais qui sont en bonne santé, qui sont actives. Le paradoxe, c'est que la perte de poids, elle est toujours félicitée, sans jamais s'inquiéter de ce qui se passe vraiment derrière. Et j'ai lu récemment sur les réseaux le témoignage d'une maman qui m'a vraiment brisé le cœur. Sa fille ado était grassouillette, elle était moquée, c'était vraiment la petite boulotte dans la cour de l'école. Et à chaque visite chez le médecin, on lui disait, il faut faire attention, il faut faire attention, il faut qu'elle perde du poids. Et sa mère a toujours essayé de la protéger. Jusqu'au jour où sa fille s'est mise à tousser, à avoir des quintes de toux à répétition, jusqu'à en vomir. Elle vomissait sans pouvoir s'en empêcher. Alors elles ont consulté toutes les deux et on lui a dit, madame, vous inquiétez pas, c'est pas grave. Elle perd du poids, c'est bien. Bon, elle s'est peut-être fait vomir, mais ça va rentrer dans l'ordre. L'essentiel, c'est que quand même son poids soit mieux, c'est vraiment mieux pour sa santé. Tout ça pour qu'on découvre trop tard que la mystérieuse perte de poids et les mystérieuses quimpes de toux étaient dues à une grave et très rare tumeur au poumon. Cette adolescente en est morte, dépistée trop tard, à cause de cette grossophobie ambiante. Et globalement, je ne compte plus les témoignages de femmes qui me racontent comment elles ont perdu du poids à cause de la perte d'un âge cher, d'une dépression, d'un cancer ou d'un viol. Et comment les gens les félicitaient à chaque fois pour leur perte de poids. Sans jamais s'inquiéter de ce qui se passait derrière. Alors oui, cette pression, elle pèse plus sur les femmes et ça va bien au-delà de leur poids. C'est toute leur apparence, toute leur identité qui est constamment questionnée et jugée. Parce qu'on ne va pas se mentir. On ne demande pas à un homme de s'épiler les jambes, les aisselles ou le maillot. On ne demande pas à un homme de se tartiner de crème antiride ou anticellulite. On ne demande pas à un homme, tiens... T'es pas maquillée ce matin, t'as l'air fatiguée. On ne demande pas à un homme si c'est difficile d'assumer ses cheveux blancs. On ne demande pas à un homme s'il veut avoir des enfants ou pourquoi il est toujours célibataire. On ne demande pas à un homme qui garde les enfants ce soir. On ne demande pas à un homme de porter une gaine pour aplatir son ventre. Ben oui, on vit dans une société qui est clairement masculine et patriarcale, et j'en parle davantage dans l'épisode 8 du podcast consacré au cycle féminin. L'obsession pour la minceur, elle rend les femmes soumises et corvéables, au regard des autres, au jugement des autres, sur leur apparence, leur poids, leur valeur. Une femme, on a l'impression qu'elle est toujours considérée comme incomplète. Pour être complète, elle doit trouver le prince charmant, qui sera sa moitié, elle doit faire des enfants et être prête à se sacrifier pour le bonheur de sa famille. Elle doit passer après. Et la réalité, c'est que le culte de la perte de poids pousse les femmes à vivre dans une vie étriquée. Parce que pour maigrir, on renonce à ce qu'on a de plus précieux, notre plaisir, nos envies, notre intuition et surtout notre liberté. On se prive et on s'épuise des années, des décennies. parfois toute notre vie, dans l'espoir de rentrer dans un moule utopique qui est défini par d'autres. Et au final, qui gagne ? Pas les femmes en tout cas. Parce que, on va pas se mentir, rien n'est fait pour que les femmes s'en sortent. Les premiers intéressés par le fait que les femmes restent prisonnières du cycle restriction-compulsion, c'est clairement l'industrie des régimes et de la minceur. Le marché de la minceur... Ça représente en France un chiffre d'affaires annuel de 2,5 milliards et aux États-Unis de 71 milliards par an. Il s'agit d'un secteur qui ne connaît pas la crise, avec un taux de croissance de 7% chaque année dans le monde. À titre d'exemple, un des leaders de l'industrie de la minceur dans le monde, c'est Weight Watchers. Est-ce que tu savais que Weight Watchers faisait 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires à lui tout seul ? 2 milliards, c'est juste dingue ! Et est-ce que tu savais qu'en France, comme j'aime, tu sais cette fameuse boîte qui te vend en fait des plats fleuris méchants à prix d'or, comme j'aime, c'est le premier annonceur télé en France avec plus de 120 millions d'euros d'investissement. T'imagines, cette boîte investit plus que les plus grandes marques de lessive ou de bagnole, c'est juste dingue. C'est la preuve que c'est un marché juteux et que rien n'est fait pour t'aider à t'en sortir. Alors oui. C'est le moment de reprendre le pouvoir, c'est le moment d'ouvrir les yeux sur les véritables enjeux qui n'ont rien à voir avec ton bien-être et ton estime de toi. Et moi, c'est vraiment ce que je veux faire avec ce podcast. Donc si tu veux me soutenir dans ce mouvement, il y a une chose toute simple à faire, c'est de continuer de me mettre des étoiles et des commentaires pour encourager les plateformes de diffusion à pousser ce type de contenu qui est différent. Et en tout cas, je ne lâcherai rien ! Mon rôle, c'est de te transmettre pour que tu évites les années, voire les décennies de souffrances inutiles que j'ai moi-même traversées. Et justement, la semaine prochaine, je te parlerai de transmission. Parce qu'une question qui revient souvent, c'est comment ne pas transmettre ma relation dysfonctionnelle avec la nourriture à mes enfants ? Quelle est la bonne posture, le bon message à adopter avec mes enfants ? Et la question, elle se pose d'autant plus quand cette patate chaude nous a été transmise généralement par nos mères. Cet épisode, ça va vraiment être un épisode pépite que je t'invite à écouter même si tu n'as pas d'enfant, parce que je vais décortiquer les mécanismes de transmission transgénérationnelle, et il y a de grandes chances que ça te concerne aussi. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.

Description

On me demande souvent pourquoi je parle au féminin dans mes contenus et dans ce podcast, pourquoi je ne m’adresse qu’aux femmes et pourquoi je n’accompagne que des femmes en coaching. 

C’est vrai après tout il y a aussi des hommes qui sont concernés par la relation dysfonctionnelle à la nourriture !
Alors dans cet épisode je t'explique les raisons profondes pour lesquelles j’ai fait ce choix que j’assume complètement.

Au programme : 

• je te partage les statistiques hallucinantes sur les troubles du comportement alimentaire chez les femmes vs les hommes

• je décrypte tous les types de pression qui pèsent spécifiquement sur les femmes, et ça va au-delà de leur poids et de leur apparence
• et enfin je te révéle l’identité de ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les femmes s’en sortent, et tu risques d’être surprise.


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Les autres ressources à ta disposition pour aller plus loin : 

🎁 GUIDE DE DÉMARRAGE GRATUIT
un guide complet de 12 pages pour faire le diagnostic de ta relation à la nourriture et suivre la méthode en 5 étapes pour ne plus manger tes émotions  → johanneaverdy.com/guide 


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Mon Cahier Kilos émotionnels (éd. Solar - 8,90€) → https://amzn.to/3s4UR0K

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L' atelier complet de 2 heures pour comprendre cette partie de toi qui a peur de maigrir. Accès immédiat à prix doux → johanneaverdy.com/kilosprotection


 🍽 LE PROGRAMME DE COACHING DÉJEUNER EN PAIX
Le programme de coaching intensif sur 3 mois encadré personnellement par Johanne Averdy pour te libérer définitivement de l'alimentation émotionnelle compulsive. Démarrage en janvier, avril et septembre. Infos et liste d'attente → johanneaverdy.com/dejeunerenpaix 


📱LE COMPTE INSTAGRAM
pour des partages et des conseils au quotidien → @johanneaverdy 


🌐 LE SITE OFFICIEL
pour plus d'informations sur les programmes et les accompagnements → johanneaverdy.com

📩 email professionnel → contact@johanneaverdy.com


🙋🏻‍♀️️ Qui suis-je? 
Je m’appelle Johanne. Je suis coach de vie et auteur experte en alimentation émotionnelle depuis 2018, et moi-même ancienne mangeuse compulsive.
Ma mission est de t'aider à décoder les VRAIES raisons qui te poussent à trop manger pour que tu puissent enfin te libérer des compulsions alimentaires et consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. 


🎵Music by Kevin Mc Leod - Montauk Point


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode ! Alors aujourd'hui, je voudrais faire une clarification qui me tient à cœur parce qu'on me demande souvent pourquoi je parle uniquement au féminin dans mes contenus et dans ce podcast. Pourquoi je ne m'adresse qu'aux femmes ? Pourquoi je n'accompagne que des femmes dans mes coachings ? C'est vrai, après tout, il y a aussi des hommes qui mangent leurs émotions, il y a aussi des hommes qui ont une relation compliquée avec la nourriture. Alors déjà, je voudrais clarifier quelque chose. Personnellement, je suis contre la division, je suis contre la séparation et je suis contre la discrimination de genre. Et ici, tout le monde est le bienvenu. Mais je voudrais t'expliquer les raisons profondes pour lesquelles j'ai fait ce choix, que j'assume complètement. de parler aux féminins. Parce que oui, je considère que les femmes sont majoritairement concernées par ce problème et j'assume complètement mon choix de les soutenir et de les accompagner, étant moi-même passée par là. Du coup, aujourd'hui, je voudrais qu'on commence par évaluer la situation. Alors, hommes, femmes, qui est concerné par le problème ? Quel type de population ? Quel âge ? Quel profil ? Est-ce que ce sont vraiment que les femmes qui sont concernées ? Je voudrais vraiment qu'on aille un petit peu explorer les chiffres pour avoir des éléments tangibles pour pouvoir se positionner sur le sujet. Ensuite, on ira décrypter tous les types de pressions qui pèsent spécifiquement sur les femmes. Et d'ailleurs, tu vas voir, ça ne concerne pas seulement leur poids et leur apparence. Et puis enfin, reste jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais te révéler l'identité de ceux qui n'ont aucun intérêt. à ce que les femmes s'en sortent et tu risques d'être surprise. Alors pour commencer, j'avais besoin de faire un diagnostic de la situation parce que pour être complètement honnête, à la base, le fait de suivre des femmes, en fait je le faisais complètement instinctivement et je n'avais pas vraiment d'élément tangible pour pouvoir, j'ai envie de dire, expliquer ou justifier en fait ce choix. Et c'est vrai que j'avais déjà travaillé en coaching avec des hommes et avec des femmes. Clairement déjà, j'ai toujours pris plus de plaisir à accompagner des femmes parce que j'avais le sentiment de mieux connecter avec elles et d'avoir des résultats qui étaient plus profonds, plus dans la transformation, plus dans la transmission. Alors à la base, je mettais ça juste sur, on va dire, notre appartenance. Ben ouais, on est des nanas, on est du même genre, on est du même sexe, on est finalement un petit peu de la même espèce. Donc je te comprends, j'arrive mieux à me connecter à toi et j'arrive mieux à t'aider. Et puis, il y a quelques semaines, je suis tombée sur un post de Baptiste Beaulieu sur les réseaux sociaux qui m'a vraiment interpellée. Baptiste Beaulieu, à la base, je ne le connaissais pas plus que ça, mais depuis je me suis renseignée, il est médecin, il est écrivain et il est chroniqueur sur France Inter. Il parle beaucoup de la relation patient-soignant, il traite des sujets de la grossophobie, de l'homophobie, de l'addictologie et il présente de façon anonymisée plein de situations qu'il vit en tant que médecin. Voilà. Et à chaque fois, en fait, ce qui met vraiment les poils en lisant ces anecdotes et en l'écoutant parler, ce sont toutes les histoires qu'il raconte, toutes ces histoires, ces histoires de vie en fait, qui se cachent derrière les histoires de ses patients. Bref, il y avait un poste consacré à toutes les patientes qui se confient à lui depuis des années et qui lui disent j'ai grossi docteur, j'ai essayé ce nouveau régime et j'ai tout repris aussi vite, tout repris en pire. Et c'est intéressant parce que Baptiste Beaulieu, c'est un médecin, c'est un homme, et il écrit, ça ce sont ses mots, Je ne compte plus le nombre de patientes obsédées par l'idée de perdre du poids et chez qui le rapport à la nourriture est devenu totalement vicié à cause de leur combat permanent avec l'alimentation. Et ce qu'il entend au quotidien, c'est des phrases du type Docteur, on me félicite parce que j'ai perdu 5 kilos, sans se rendre compte que derrière, docteur. Je vis un enfer, une vraie prison mentale. Et du coup, lui-même, à force d'entendre toutes ces phrases de la part de toutes ces patientes, ben en fait, il s'est quand même fait la réflexion que c'était quasiment que des femmes, jamais des hommes. Et du coup, il s'est aussi replongé dans la littérature scientifique, dans toutes les études, les statistiques, et il a partagé des statistiques que moi j'ai trouvées juste dingues et alarmantes. Alors moi à la base, j'avais quelques chiffres en tête, j'avais en tête ce qui est déjà assez dingue, que à ce jour, il y a quand même chez les fillettes de 9-12 ans, une fillette sur deux qui se trouve trop grosse. Tu te rends compte ? Une fillette sur deux de 9-12 ans qui se trouve trop grosse. 66% des ados et 75% des femmes adultes qui se trouvent trop grosses. Déjà à la base, moi j'avais ces chiffres en tête, ce qui est déjà assez horrible. Mais du coup, grâce au poste de Baptiste Beaulieu, j'ai rassemblé plus de billes. Et il se trouve que, grosso modo, il existe deux principaux troubles du comportement alimentaire, l'anorexie et la boulimie. Et ces troubles concernent environ 10% de la population en France, dont, tenez-vous bien, 90% de femmes. tiens, c'est quand même pas anodin puis moi comme je parle pas spécifiquement d'anorexie et de boulimie vomitive parce qu'encore une fois je pense vraiment que ce sont des sujets qui méritent un suivi médical spécialisé parce qu'effectivement quand on est dans l'anorexie donc dans la privation absolue de nourriture ou quand on est dans la boulimie vomitive notamment avec ses mécanismes compensatoires de sport à l'extrême ou de vomissement, on a besoin d'être suivi par une équipe médicale spécialisée Donc moi, de mon côté, je suis allée ressortir les résultats de l'étude Nutrinet Santé. Vous en avez peut-être entendu parler. C'est une étude qui a été menée en France et qui a permis de suivre pendant 4 ans plus de 35 000 adultes. L'objectif, c'était de mesurer l'impact des comportements alimentaires sur la santé. Et en fait, les résultats dans cette étude, ils parlent d'eux-mêmes. Il y a 52% des femmes qui évoquent une tendance à manger pour gérer les émotions contre 20% des hommes. Et ce nombre augmente à 60% si elles ont déjà fait un régime auparavant et à 70% si elles sont actuellement au régime. Autrement dit, ce sont littéralement des millions de femmes qui sont concernées rien qu'en France. Mais du coup, on peut légitimement se poser la question, pourquoi ? Pourquoi les femmes ? Qu'est-ce qui se passe spécifiquement avec les femmes ? Quels sont les types de pressions qui pèsent sur elles ? Qu'est-ce qui se passe dans notre société pour que les femmes se sentent moins à l'aise dans leur corps que les hommes ? Alors déjà, la première pression spécifique, c'est la représentation du corps féminin dans les médias et particulièrement dans les films, dans les séries, dans les publicités. De nombreuses études montrent déjà que la surreprésentation des corps maigres favorise la naissance du sentiment dysmorphophobique chez les adolescentes et chez les femmes en général. Et quand on regarde un petit peu la représentation des corps parmi les actrices de séries télé, on se rend compte que près de 40% des actrices de ces séries présente un IMC qui les classe dans la catégorie des femmes maigres. Et ce qui est fou, c'est que l'extrême minceur et la maigreur sont tellement devenus la norme dans la représentation télévisuelle que la grossophobie l'est paradoxalement devenue aussi. Et récemment, je redécouvrais l'exemple de Bridget Jones et vous savez, de ce sujet qui a été tellement controversé de la fameuse prise de poids de l'actrice Renée Selvager pour... incarner Bridget Jones dans le film. Ce film, c'est quand même un film culte des années 2000. Et pendant des années, en fait, l'héroïne, elle était considérée comme l'archétype de la petite grosse sympathique. Et on lisait des tonnes d'articles sur le fait que l'actrice avait pris 13 kilos pour incarner ce rôle de boulotte sympathique. Mais quand on regarde les faits, son personnage était tout sauf gros. Quand Bridget Jones, elle se décrit dans le film, elle le fait de la façon suivante. Poids, 62 kg. Cigarette, 42. Consommation d'alcool, 3,8 litres. Et finalement, en fait, dans cette déclaration, la chose la moins choquante, c'est clairement son poids. Parce que René Selviger, elle mesure 1,63 m. Donc, si on se réfère au calcul de son indice de masse corporelle, c'est ce fameux IMC qui est utilisé pour calculer l'état de santé d'une personne, Mais en fait, elle possède une corpulence totalement normale. 62 kg pour 1,63 m, c'est une corpulence normale. Elle n'est pas boulotte, elle n'est pas détraquée, elle n'est pas en surpoids. Et du coup, le paradoxe, c'est que ce film, qui avait pour but en fait d'être un peu subversif en mettant en scène une héroïne qui était hors norme, un peu paumée, qui avait du mal à trouver l'amour et qui se sentait mal dans sa peau à cause de son poids, elle a surtout filé un max de complexes à toute une génération de femmes, surtout des adolescentes, parce qu'ils respirent la grossophobie à plein poumon. Dans une époque où la norme était clairement aux silhouettes filiformes. Et du coup, je me suis amusée à repenser à mon enfance, à mon adolescence et à tous ces exemples en fait qui ont égréné mon quotidien, mais à côté desquels j'étais un peu passée. Par exemple, Monica dans Friends. Je me suis souvenue de ces épisodes où elle enfilait un costume d'obèse pour des scènes où elle se remémorait ses souvenirs d'adolescence, où elle était hyper phagique. Et franchement, c'était... pas du tout associé à quelque chose de positif. Et récemment, j'ai encore redécouvert des nouvelles de l'actrice qui incarnait la fille de Gabrielle Solis dans Desperate Housewives. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la petite Juanita. Elle devait avoir 8-9 ans à l'époque. Et en fait, c'était une petite fille obèse qui incarnait la fille de Gabrielle Solis. Et qu'est-ce qu'elle incarnait surtout ? En fait, elle incarnait à quel point l'ancien mannequin avait lamentablement échoué avec ses enfants. La série était clairement grossophobe. Et ce sont des messages que nous avons tous et surtout toutes emmagasinés, enregistrés, accumulés. Et que nous avons considérés finalement comme la norme. C'est devenu notre norme. Alors oui, aujourd'hui on peut dire que les choses évoluent. En apparence, les choses évoluent. On voit un petit peu plus de diversité de corps dans la publicité. Notamment pour... nous vendent des vêtements, ou pour nous vendre un abonnement à la salle de sport, ça oui, on voit un peu plus de corps différents. Ça c'est en apparence. Mais en réalité, est-ce que tu te rends compte que la pression elle est toujours là, latente, et qu'elle s'exerce de façon silencieuse et omniprésente ? Est-ce que tu te rends compte que pour te vendre un yaourt, une voiture ou un parfum, on continue de te montrer des corps de femmes parfaitement normés ? Bah oui, la grossophobie, elle... continue d'exister et de marteler son message de façon systémique et de façon sociétale. Et ça, ça pollue notre perception du corps féminin, ça impacte nos aspirations et forcément, ça déclenche nos envies de maigrir. Et pour les personnes qui douteraient de ce que j'avance et qui me diraient, non mais attends, Joanne, ma relation à la nourriture, ça n'a rien à voir avec ce que je regarde à la télé, ben je voudrais juste te partager ce qui s'est passé aux îles Fidji. En fait, aux îles Fidji, il n'y avait pas de télé, jusqu'en 1995, la télé, ça n'existait pas. Et puis, jusqu'à cette époque-là, bizarrement, les formes étaient valorisées et appréciées. Et puis, en 95, qu'est-ce qui s'est passé ? La télé par satellite a débarqué et puis elle a envahi les foyers. Et, bizarrement, trois ans plus tard, 74% des jeunes filles des îles Fidji se trouvaient trop grosses et 68% initiaient un régime. Je te laisse méditer là-dessus si t'avais encore un doute sur ce que j'avance. Alors l'autre pression qui s'exerce spécifiquement sur les femmes et sur le poids des femmes, c'est la grossophobie médicale et l'argument permanent de la santé. Tout récemment, pendant une séance de coaching de groupe avec une participante de Déjeuner en Paix, j'avais une fille qui me racontait qu'à chaque fois qu'elle consulte le médecin, on lui dit que c'est à cause de son poids. Elle me dit j'ai mal aux genoux, ben perdez du poids J'ai des sinusites à répétition, c'est la faute de mon poids. J'ai de l'eczéma, c'est encore la faute de mon poids. J'ai du mal à tomber enceinte, c'est parce que je dois perdre du poids. Du coup, elle ne veut même plus consulter. Et c'est vrai que dans le corps médical, même si encore une fois, je ne fais pas de généralité et il y a des gens super, mais il reste quand même, il perdure un discours paternaliste et moralisateur. Et je voudrais juste rappeler qu'une relation dysfonctionnelle avec la nourriture, ça ne veut pas... pas forcément dire problème de poids, parfois oui, parfois non. Il y a parfois de l'obésité, mais pas toujours. Et puis il y a aussi des personnes qui sont en surpoids, mais qui sont en bonne santé, qui sont actives. Le paradoxe, c'est que la perte de poids, elle est toujours félicitée, sans jamais s'inquiéter de ce qui se passe vraiment derrière. Et j'ai lu récemment sur les réseaux le témoignage d'une maman qui m'a vraiment brisé le cœur. Sa fille ado était grassouillette, elle était moquée, c'était vraiment la petite boulotte dans la cour de l'école. Et à chaque visite chez le médecin, on lui disait, il faut faire attention, il faut faire attention, il faut qu'elle perde du poids. Et sa mère a toujours essayé de la protéger. Jusqu'au jour où sa fille s'est mise à tousser, à avoir des quintes de toux à répétition, jusqu'à en vomir. Elle vomissait sans pouvoir s'en empêcher. Alors elles ont consulté toutes les deux et on lui a dit, madame, vous inquiétez pas, c'est pas grave. Elle perd du poids, c'est bien. Bon, elle s'est peut-être fait vomir, mais ça va rentrer dans l'ordre. L'essentiel, c'est que quand même son poids soit mieux, c'est vraiment mieux pour sa santé. Tout ça pour qu'on découvre trop tard que la mystérieuse perte de poids et les mystérieuses quimpes de toux étaient dues à une grave et très rare tumeur au poumon. Cette adolescente en est morte, dépistée trop tard, à cause de cette grossophobie ambiante. Et globalement, je ne compte plus les témoignages de femmes qui me racontent comment elles ont perdu du poids à cause de la perte d'un âge cher, d'une dépression, d'un cancer ou d'un viol. Et comment les gens les félicitaient à chaque fois pour leur perte de poids. Sans jamais s'inquiéter de ce qui se passait derrière. Alors oui, cette pression, elle pèse plus sur les femmes et ça va bien au-delà de leur poids. C'est toute leur apparence, toute leur identité qui est constamment questionnée et jugée. Parce qu'on ne va pas se mentir. On ne demande pas à un homme de s'épiler les jambes, les aisselles ou le maillot. On ne demande pas à un homme de se tartiner de crème antiride ou anticellulite. On ne demande pas à un homme, tiens... T'es pas maquillée ce matin, t'as l'air fatiguée. On ne demande pas à un homme si c'est difficile d'assumer ses cheveux blancs. On ne demande pas à un homme s'il veut avoir des enfants ou pourquoi il est toujours célibataire. On ne demande pas à un homme qui garde les enfants ce soir. On ne demande pas à un homme de porter une gaine pour aplatir son ventre. Ben oui, on vit dans une société qui est clairement masculine et patriarcale, et j'en parle davantage dans l'épisode 8 du podcast consacré au cycle féminin. L'obsession pour la minceur, elle rend les femmes soumises et corvéables, au regard des autres, au jugement des autres, sur leur apparence, leur poids, leur valeur. Une femme, on a l'impression qu'elle est toujours considérée comme incomplète. Pour être complète, elle doit trouver le prince charmant, qui sera sa moitié, elle doit faire des enfants et être prête à se sacrifier pour le bonheur de sa famille. Elle doit passer après. Et la réalité, c'est que le culte de la perte de poids pousse les femmes à vivre dans une vie étriquée. Parce que pour maigrir, on renonce à ce qu'on a de plus précieux, notre plaisir, nos envies, notre intuition et surtout notre liberté. On se prive et on s'épuise des années, des décennies. parfois toute notre vie, dans l'espoir de rentrer dans un moule utopique qui est défini par d'autres. Et au final, qui gagne ? Pas les femmes en tout cas. Parce que, on va pas se mentir, rien n'est fait pour que les femmes s'en sortent. Les premiers intéressés par le fait que les femmes restent prisonnières du cycle restriction-compulsion, c'est clairement l'industrie des régimes et de la minceur. Le marché de la minceur... Ça représente en France un chiffre d'affaires annuel de 2,5 milliards et aux États-Unis de 71 milliards par an. Il s'agit d'un secteur qui ne connaît pas la crise, avec un taux de croissance de 7% chaque année dans le monde. À titre d'exemple, un des leaders de l'industrie de la minceur dans le monde, c'est Weight Watchers. Est-ce que tu savais que Weight Watchers faisait 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires à lui tout seul ? 2 milliards, c'est juste dingue ! Et est-ce que tu savais qu'en France, comme j'aime, tu sais cette fameuse boîte qui te vend en fait des plats fleuris méchants à prix d'or, comme j'aime, c'est le premier annonceur télé en France avec plus de 120 millions d'euros d'investissement. T'imagines, cette boîte investit plus que les plus grandes marques de lessive ou de bagnole, c'est juste dingue. C'est la preuve que c'est un marché juteux et que rien n'est fait pour t'aider à t'en sortir. Alors oui. C'est le moment de reprendre le pouvoir, c'est le moment d'ouvrir les yeux sur les véritables enjeux qui n'ont rien à voir avec ton bien-être et ton estime de toi. Et moi, c'est vraiment ce que je veux faire avec ce podcast. Donc si tu veux me soutenir dans ce mouvement, il y a une chose toute simple à faire, c'est de continuer de me mettre des étoiles et des commentaires pour encourager les plateformes de diffusion à pousser ce type de contenu qui est différent. Et en tout cas, je ne lâcherai rien ! Mon rôle, c'est de te transmettre pour que tu évites les années, voire les décennies de souffrances inutiles que j'ai moi-même traversées. Et justement, la semaine prochaine, je te parlerai de transmission. Parce qu'une question qui revient souvent, c'est comment ne pas transmettre ma relation dysfonctionnelle avec la nourriture à mes enfants ? Quelle est la bonne posture, le bon message à adopter avec mes enfants ? Et la question, elle se pose d'autant plus quand cette patate chaude nous a été transmise généralement par nos mères. Cet épisode, ça va vraiment être un épisode pépite que je t'invite à écouter même si tu n'as pas d'enfant, parce que je vais décortiquer les mécanismes de transmission transgénérationnelle, et il y a de grandes chances que ça te concerne aussi. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.

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