Speaker #0Bienvenue dans le podcast Kilo émotionnel, le podcast qui t'aide à décoder les vraies raisons qui te poussent à trop manger. Je suis Johanna Verdi, coach de vie, auteure du guide Mon Cahier Kilo émotionnel, créatrice du programme Déjeuner en Paix et moi-même ancienne mangeuse compulsive. Si la nourriture te rend dingue, si tu te jettes sur la bouffe à la moindre contrariété, si tu rêves de perdre du poids mais que tu es incapable de tenir un régime plus de deux jours ou deux heures consécutives, tu es au bon endroit. Avec ce podcast, je vais te montrer comment sortir de l'obsession alimentaire et faire la paix avec ton assiette et ta balance, pour que tu puisses enfin consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment. Hello et bienvenue dans ce nouvel épisode ! Aujourd'hui, on va parler plus en détail de la charge émotionnelle de la nourriture. Tu sais, la nourriture doudou, la nourriture réconfort. Parce qu'on pense souvent que manger sert uniquement à répondre à des besoins physiologiques, en apportant le carburant nécessaire à notre corps, nos cellules, nos organes pour fonctionner. Eh bien en fait, c'est faux. En réalité, l'alimentation joue également un rôle qu'on appelle homéostatique. Ça veut dire que la nourriture aide le corps à maintenir un état interne qui est relativement stable, et ce, malgré les changements extérieurs. C'est comme s'il y avait un dialogue dynamique permanent entre le cerveau et le corps, Et la nourriture s'invite dans cette conversation aussi pour jouer le rôle de régulateur émotionnel naturel. Alors manger quand on a un petit coup de mou, c'est normal. Manger fait du bien, manger réconforte. D'ailleurs, un mangeur régulé le sait. Quand il a un petit coup de mou, que ça ne va pas, il peut manger trois biscuits, une part de gâteau, un bol de glace ou un morceau de pain et de fromage pour se remonter. Il retourne à sa vie et son corps s'autorégule. Mais pour nous, les mangeuses émotionnelles, les choses sont un peu différentes. Parce qu'il y a plein de mécanismes qui se superposent. Certains d'entre eux, je les évoque justement dans l'épisode 2 du podcast, un épisode qui est consacré au craquage alimentaire et que je t'invite à écouter si tu ne l'as pas déjà fait. Pour nous, mangeuses émotionnelles, c'est toute la tablette qui y passe. C'est le gâteau entier, c'est le pot de glace en entier, c'est la baguette en entier. On a vraiment le sentiment de perte de contrôle, on est incapable de résister. On se sent comme une junkie, complètement accro à la bouffe. Et évidemment, comme on mange plus que nos besoins, on grossit. Et évidemment, on aimerait que tout ça, ça s'arrête. Et vous êtes si nombreuses à me dire chaque jour Johan, mon problème, c'est la bouffe. Je suis accro à la bouffe. Je n'ai pas de volonté, je ne sais pas me contrôler, je suis faible devant le sucre. Le vocabulaire que vous utilisez en dit long sur votre relation à la nourriture. Alors, aujourd'hui, vous êtes peut-être convaincus que le problème principal, c'est la bouffe. Elle vous veut du mal et elle vous empêche d'atteindre vos objectifs de perte de poids. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi le sujet du jour, la nourriture doudou. Pour vous aider à prendre conscience, même si ça vous paraît complètement contre-intuitif pour l'instant, qu'il y a toujours une intention positive derrière chacune de vos compulsions alimentaires. Dans cet épisode, je vais te parler plus en détail de la charge émotionnelle des aliments. Je vais t'expliquer comment la nourriture se charge d'émotions, les mécanismes inconscients qui se réactivent quand tu manges certains aliments, pourquoi c'est une mauvaise idée de te les interdire ? Et je t'invite à rester jusqu'à la fin de l'épisode parce que je vais t'expliquer comment manger ces fameux aliments doudous sans te prendre la tête et sans prendre un gramme. Commençons par aller explorer comment la nourriture se charge d'émotions. Alors il faut dire que la nourriture est associée aux émotions depuis notre enfance. Quelles que soient vos origines, vous avez forcément des histoires et des souvenirs autour de la nourriture depuis votre plus jeune âge. Il faut dire que pour beaucoup de familles, manger, c'est sacré. Manger, c'est l'occasion de se retrouver, d'être ensemble, de découvrir, de partager, d'échanger. Les repas, finalement, jouent le rôle de liant, de ciment social. Parfois, ces repas sont aussi révélateurs des tensions et des incompréhensions au sein de la famille. Toutes les émotions ressenties dans ces moments-là s'imprègnent en nous. Résultat, la nourriture renvoie tour à tour peut-être pour toi à une récompense. Ah, tu as été sage, ma chérie. Tiens ! voilà un bonbon. Ça peut être aussi une punition, tu seras privé de dessert. Un réconfort, c'est le pot de glace qu'on mange après une rupture amoureuse ou à des moments de joie, que ce soit les gâteaux d'anniversaire, la dinde partagée en famille à Noël, les restos entre copains ou le cornet de glace dégusté au bord de la mer. Bah oui, on mange aussi pour retrouver toutes ces sensations heureuses. Ce mécanisme, c'est aussi ce qu'on appelle la madeleine de Proust. Alors t'en entends peut-être souvent parler, mais est-ce que tu connais l'histoire qui se cache derrière cette expression ? Et bien en fait, manger un aliment a aussi le pouvoir de provoquer une réminiscence, c'est-à-dire de réactiver en nous le souvenir d'un moment ou d'une personne. Et c'est ce que décrit avec beaucoup de justesse Marcel Proust dans son roman Du côté de chez Swan Il raconte comment le fait de croquer dans une petite madeleine l'a renvoyé à son enfance, et au souvenir de sa tante Léonie qui le réveillait le dimanche matin, en lui offrant de croquer dans une petite madeleine qu'elle venait de tremper dans son thé. C'est ça la fameuse histoire de la madeleine de Proust, une expression qui est devenue commune pour décrire ces micro-événements et ces aliments qui ont la capacité de faire ressurgir des souvenirs heureux du passé. Et c'est comme ça que certains repas ou certains aliments qui paraissent anecdotiques deviennent porteurs d'une très forte charge émotionnelle. Et le truc, c'est que ce processus en fait se répète, comme si on avait une sorte de mémoire sensorielle et émotionnelle autour de ces prises alimentaires. D'une certaine façon, ça m'a fait du bien une fois, ça m'a soulagé une fois déjà, et ça continue de me faire du bien. Et à chaque fois que je répète ce processus, je ravive le souvenir, je ravive la sensation agréable. Et plus je la réactive, plus elle fait partie de ma vie. Et j'aimerais t'aider à mettre en lumière les mécanismes inconscients qui se réactivent quand tu manges ces fameux aliments doudous. Parce qu'il y a deux mécanismes en fait, qui viennent coexister. Le premier, c'est que peut-être ces aliments te reconnectent à une partie de toi qui allait bien. Ça te reconnecte avec des souvenirs heureux. C'est peut-être le moelleux au chocolat que préparait ta grand-mère. Les coquillettes au fromage que te servait maman quand tu étais malade. La tartine beurrée du petit déjeuner en famille. Ou alors, comme moi, le couscous qui te rappelle l'unité familiale, la tradition, les jours heureux. D'une certaine façon, ces aliments t'apportent une sensation de familiarité, de sécurité, de calme, de connexion, de sérénité, de bonheur. Mais il y a aussi, potentiellement, un autre mécanisme inconscient qui s'active dans ces moments-là. Un mécanisme qui te reconnecte, au contraire, à une partie de toi blessée. Peut-être que très tôt dans ta vie, tu as fait face à des épreuves qui ont créé en toi une sorte de tsunami émotionnel. Ça peut être un décès, un parent alcoolique, de la violence, du harcèlement, des abus. Mais ça peut être aussi le silence, l'absence, des parents qui rentraient tard, ou des parents rigides, ou des parents émotionnellement immatures qui n'étaient pas capables de t'apporter l'écoute, le soutien, l'amour. l'attention, la sécurité dont tu avais besoin pour te construire à un moment clé de ta vie. Résultat, peut-être que très jeune tu t'es mise à manger pour te protéger, pour survivre, pour trouver le sentiment de sécurité, de connexion, de plaisir ou d'évasion que ton environnement ne t'offrait pas. Et tu ne savais rien faire d'autre que manger pour gérer la situation. T'as fait de ton mieux. Il faut dire qu'au niveau émotionnel, la nourriture agit comme un pansement, un doudou, un inconfort. La nourriture, c'est vraiment la meilleure amie, toujours fidèle au poste, quand personne d'autre n'est là pour nous comprendre, nous soutenir, nous rassurer. Malgré nos crises de colère contre elle, nos insultes, notre rejet, cette amie, elle reste impassible, loyale, toujours à nos côtés. Alors, il est peut-être temps de regarder les choses sous un jour nouveau et d'honorer finalement le rôle de cette nourriture doudou dans notre vie. C'est la raison pour laquelle bannir ces aliments doudous Se les interdire complètement, c'est une très mauvaise idée. D'ailleurs, si tu es une mangeuse compulsive, il y a de fortes chances que tu sois aussi une régimeuse compulsive. Du coup, tu te dis que pour éviter de trop manger ces aliments doudous, irrésistibles, la meilleure façon d'y résister, c'est tout simplement de ne pas croiser leur chemin. Résultat, tu es quand même la reine dans les stratégies d'évitement. Alors les stratégies d'évitement, c'est quoi ? C'est par exemple ne pas acheter. ces fameux aliments irrésistibles et interdits. C'est ne pas en avoir dans le frigo, ne pas en avoir dans les placards. C'est aussi éviter les invitations, carrément refuser des restos, des anniversaires ou autres, parce qu'on considère que ce sont des situations où on pourrait être tenté, et donc des situations à risque. Une stratégie d'évitement peut aussi consister à tout simplement remplacer. Par exemple, tu as une envie de cookies. Et du coup, t'essayes de remplacer par une de ces horribles galettes de riz. Ou alors, moi ça m'est tellement arrivé, tu manges par anticipation. Le nombre de fois où j'ai gobé des œufs durs avant un apéro entre copains dans l'espoir de ne pas me jeter sur le buffet, c'est juste une horreur. Et évidemment, en réalité, ça ne m'a jamais empêchée derrière de me jeter sur quoi que ce soit. Donc c'est une très mauvaise idée, déjà parce que ça ne marche pas. Et puis parce que derrière, au contraire... Ça aggrave des mécanismes comportementaux inconscients. Le premier mécanisme qui s'active, c'est celui de la privation et de l'interdit. Et j'en ai vraiment parlé en détail dans l'épisode 2 du podcast, et je t'invite vraiment à écouter ou réécouter cet épisode si tu ne l'as pas déjà fait. Ce mécanisme de privation et d'interdit, il va déclencher et aggraver fortement tes compulsions alimentaires. Le deuxième mécanisme, c'est qu'en fait, tu te prives du plaisir, tu te prives de la charge émotionnelle positive des aliments. Tu nies le rôle homéostatique de la nourriture dans ta stabilité globale, au niveau de ta santé physique et émotionnelle. Rappelle-toi que ces plats, ces aliments, ont la capacité de nourrir la faim la plus importante. la faim du coeur et quand ton coeur est nourri et bien finalement la nourriture physique elle retrouve une place secondaire dans ta vie et puis le troisième mécanisme que tu actives quand tu t'interdis ces aliments doudou mais c'est qu'en fait tu te refuses tout simplement le doudou dont tu as besoin en ce moment au lieu d'être dans la conscience de tes vrais problèmes tu mets plus d'énergie dans la résistance à l'aliment doudou et tu t'envoies le message que tu es une mauvaise fille Une bête sauvage qui doit se contrôler, que tu n'as pas le droit, que tu ne mérites pas. Bref, tu blesses encore plus les parties de toi qui sont blessées. Tu aiguises encore plus ce sentiment de famine intérieure, une famine d'amour, une famine en termes d'écoute. Et aujourd'hui, cette partie de toi blessée, elle ne sait pas gérer cette famine intérieure autrement qu'en mangeant ses aliments doudous. Donc, en lui interdisant totalement de le faire, tu lui donnes encore plus de désespoir et encore plus d'envie de le faire. Et d'ailleurs, tu le sens quand tu craques, cette envie, elle est irrépressible et tu es insatiable. Tu as l'impression que finalement, c'est plus vraiment toi qui manges, comme si quelqu'un avait pris possession de ton corps. Et en effet, finalement, c'est pas vraiment toi qui manges. Ce sont ces parties blessées de toi. Bon, à ce stade de l'épisode, tu dois peut-être te dire Ok, Johan, j'ai compris que je ne dois pas m'interdire ces aliments, mais tu as aussi dit que j'en mangeais trop et que ça me faisait grossir. Alors du coup, comment je gère ? Comment tu gères ? Tu gères en prenant déjà conscience de la charge émotionnelle de ces aliments. Et je vais te donner un exemple personnel très concret. J'ai un frère, il a 8 ans de plus que moi, il s'appelle Olivier. Quand on vivait ensemble, Chez mes parents, il adorait cuisiner et une de ses recettes fétiches, c'était un gâteau fait maison roulé au Nutella. Tu sais, une sorte de biscuit éponge avec une bonne couche de Nutella, le tout roulé et saupoudré de sucre glace. Il s'avère que mon frère est parti s'installer en Guyane quand j'avais 20 ans. On était très proches, il m'avait beaucoup aidé et avait joué vraiment un rôle central, un rôle de père dans ma vie. Ça a été un vrai déchirement de le voir partir si loin. Aujourd'hui, 7238 kilomètres nous séparent. C'est beaucoup. À cause de la distance, on se voit très peu. Et comme c'est quelqu'un qui communique peu, ça fait 22 ans qu'on a quasiment plus de contact. Et je sais que parfois, j'ai envie de manger son gâteau roulé. Et je sais pourquoi. Et quand je prépare ce gâteau roulé, c'est parce qu'il me manque. Sa présence rassurante me manque. Quand je mange son gâteau roulé, je le mange avec tous mes sens. Je me connecte à mon frère, à nos souvenirs. Je le vois dans la cuisine de nos parents, rouler le biscuit éponge dans un torchon, pester parce que la recette ne réussit pas comme il voulait. Je retrouve cette sensation du sucre glace qui s'envole à la cuisine et fait légèrement tout sauter. Manger ce gâteau roulé au Nutella nourrit mon cœur. Et j'en ai conscience. Alors voilà mon conseil du jour. Si tu as envie de défoncer la bouffe parce que ça ne va pas, commence simplement par prendre une chaise et t'asseoir. Ne mange pas devant la porte ouverte du placard ou du frigo. Offre-toi ce cadeau d'être vraiment avec ton aliment doudou, quel qu'il soit. Et pose-toi la question. Qu'est-ce que j'attends de ce chocolat, de ces gâteaux, de ces brioches, de ces chips ? Parce qu'on ne va pas se mentir, le chocolat n'a pas de bras pour te faire un câlin. Les brioches n'ont pas d'oreilles pour t'écouter. Les chips ne pourront jamais te dire Ne t'en fais pas ma chérie, tout va bien se passer Alors, tant qu'à faire, sois vraiment avec cette nourriture. Va extraire la seule chose que cette nourriture peut t'offrir, un petit remontant éphémère. Ça va au moins te permettre une première chose capitale, le fait de choisir de manger cette nourriture, de faire le choix conscient. Et quand tu te mets dans la posture du choix, de la décision que tu as prise, tu choisis de manger cet aliment, tu peux enfin sortir de la culpabilité et de la... honte et commencer à observer ce dont au fond, au-delà des aliments doudous, tu as vraiment besoin. Et je suis sûre à 99% que ça n'a rien à voir avec la nourriture. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que tu as aimé cet épisode et que je t'ai donné envie de pratiquer ces nouveaux conseils. Si tu as aimé cet épisode et que tu aimes ce podcast, pense à le soutenir en t'abonnant, en me laissant une pluie d'étoiles et des commentaires sur ta plateforme d'écoute préférée. J'ai hâte de te retrouver pour le prochain épisode. Si tu manges en cachette, cet épisode sera vraiment pour toi. Je t'expliquerai les vraies raisons qui t'incitent à te cacher pour manger Pourquoi te cacher aggrave tes grignotages et le changement de posture simple qui va pouvoir t'aider à avoir une meilleure estime de toi et réduire tes compulsions alimentaires ? Je te remercie pour ta présence et je te donne rendez-vous au prochain épisode.