- Speaker #0
Bonjour à toutes et tous, c'est Céline, kinésithérapeute près de Lille. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Kinécast de la FEDE, la communauté dynamique et innovante des kinésithérapeutes. Chaque semaine, vous découvrirez les témoignages, les conseils et les astuces de kinés passionnés et engagés sur des sujets qui vous interpellent dans votre pratique et aussi sur l'actualité. Ensemble et avec la FEDE, bougeons les lignes de la kinésithérapie. Bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour Vincent !
- Speaker #2
Bonjour Céline !
- Speaker #1
Comment vas-tu ?
- Speaker #2
Ça va bien et toi ?
- Speaker #1
Super, très bien. Je suis très heureuse de t'accueillir aujourd'hui pour ce podcast Kinecast. Aujourd'hui, on va parler PLFSS. Pour les non-initiés, c'est le projet de loi de financement de la sécurité sociale, je ne me trompe pas ?
- Speaker #2
Non, c'est tout à fait ça.
- Speaker #1
C'est tout à fait ça. Tout d'abord, je te propose de te présenter.
- Speaker #2
Oui, carrément. Vincent Daël, je travaille pour la FFMKR en tant que Délégué général. Je ne suis pas kiné, je suis juriste de formation. J'ai fait des études de droit de la santé. Après ça, j'ai travaillé pendant trois ans dans une agence de conseil en affaires publiques. Je faisais essentiellement des activités de lobbying pour différents clients dans le domaine de la santé, uniquement de la santé. Et ça fait maintenant plus d'un an que je travaille pour la FFMKR. Mon travail, c'est d'être un peu référent sur les sujets juridiques et surtout de relations institutionnelles de la FEDE auprès des parlementaires, de la sécurité sociale, du gouvernement. Je suis de très près les sujets comme celui dont on a parlé aujourd'hui.
- Speaker #1
D'accord, ok, merci. Donc on va revenir au PLFSS, notre sujet de podcast. Explique-nous plutôt, qu'est-ce que c'est que ce PLFSS ?
- Speaker #2
Alors le PLFSS, c'est quelque chose qui revient tous les ans. Donc c'est vraiment quelque chose de régulier. C'est un petit peu la même chose que le projet de loi de finances, dont on entend parler beaucoup dans les médias, qui concerne les finances de l'État. Mais là, on s'intéresse plus particulièrement au financement de la sécurité sociale. Mais c'est à peu près la même chose, c'est-à-dire que c'est un projet de loi, donc c'est le gouvernement qui le présente, tous les ans, à l'automne, dans le but de prévoir, en gros, les grands équilibres budgétaires de la sécurité sociale pour l'année suivante. Donc c'est pour ça que là, on parle de PLFSS pour 2025. C'est que même s'il est présenté au Parlement, en fait, il a pour but de déterminer les grands équilibres pour l'année prochaine.
- Speaker #1
Il a été créé récemment ?
- Speaker #2
Alors le PLFSS en tant que tel, en tant qu'exercice budgétaire, c'est quelque chose qui a été imaginé en 1996. C'est Alain Juppé qui était Premier ministre. Et ça fait partie de toutes les grandes réformes Juppé qu'il y a eu à peu près à ce moment-là. Et en fait, l'idée, c'était de donner au Parlement, aux parlementaires, un regard sur ce qui se passait à la sécurité sociale, puisque avant, c'était uniquement l'État qui déterminait les recettes de la sécurité sociale, donc les cotisations, la CSG et tout ça, et qui déterminait aussi comment était dépensé cet argent. L'idée, c'était de donner au Parlement un droit de regard sur les comptes de la sécurité sociale, et puis de permettre aussi au Parlement de déterminer les... les grands équilibres pour l'année à suivre chaque année. Donc depuis 1996, c'est quelque chose qui revient tous les ans.
- Speaker #1
C'est annuel,
- Speaker #2
comme tu disais. C'est ça, tout à fait.
- Speaker #1
Et alors comment ils construisent ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale ?
- Speaker #2
Alors d'abord, c'est un texte qui est essentiellement budgétaire. Donc l'idée, c'est déjà de faire un état des lieux, un petit peu de l'état de santé des comptes de la Sécurité sociale. Donc c'est de dire, là le PLFSS qui arrive en ce moment à l'Assemblée, Déjà, il fait un peu le bilan sur l'année 2024. Est-ce que les prévisions qu'on a fixées il y a un an, elles se sont avérées justes ? Est-ce que ce qu'on avait calculé s'est bien arrivé ou pas ? Et si oui, est-ce qu'on s'est planté ou non ? Par exemple, cette année, on a tous vu sur le PLF, les finances de l'État, qu'il y avait eu des soucis et que le déficit est bien plus grand que ce qui avait été initialement prévu. Eh bien, niveau sécurité sociale, en fait, c'est un peu la même chose. Ils avaient prévu que, par exemple, la CSG et la TVA rapporteraient plus d'argent. Finalement, ça en a rapporté moins parce qu'il y a eu moins d'embauches dans le privé que prévu, donc ça fait moins de recettes. Et il y a eu aussi plus de dépenses que prévu, notamment l'assurance maladie, etc. Donc, il s'agit de faire le bilan de l'année en cours, 2024. Et pour l'année à suivre, c'est l'idée de dire, pour 2025, on pense qu'il va y avoir tant de dépenses. qu'il va y avoir tant de recettes pour la sécurité sociale. Et on va essayer de fixer des grands objectifs, donc de se fixer un taux d'augmentation qui soit raisonnable, que les finances de la Sécu, elles augmentent tous les ans. Et les parlementaires vont définir, vont dire, voilà, pour l'année prochaine, on va faire en sorte que l'augmentation des dépenses de Sécu soit autour de 3 généralement, c'est ça. Et donc, ils vont aussi élaborer des mesures qui vont servir à rester sur un peu... une augmentation raisonnable des dépenses.
- Speaker #1
Et donc en 2024, ces objectifs n'ont pas été réalisés ?
- Speaker #2
Non, ils n'ont pas été réalisés, pas à la hauteur de ce qu'ils pensaient. Et c'est très important parce que les volumes de dépenses sont très élevés. Souvent on l'oublie, mais la sécurité sociale, c'est 650 milliards de dépenses par an à peu près. C'est 200 milliards de plus que le budget de l'État. Donc ça veut dire que... ce que l'éducation nationale, l'armée, le porte-avions, tout ça coûte. Ça reste moins que ce qu'on dépense publiquement pour les retraites, l'assurance maladie, etc. C'est colossal.
- Speaker #1
En préparant cet épisode, je suis tombée aussi sur un sigle qui m'a interpellée, c'est l'ONDAM. Est-ce que tu peux nous éclairer sur ce terme ?
- Speaker #2
Oui, bien sûr. L'ONDAM, c'est l'objectif national de dépense de l'assurance maladie. C'est l'objectif que tous les ans à l'automne, le Parlement donne aux finances de la sécurité sociale pour l'année qui suit. D'accord. Donc c'est à la fois un taux d'augmentation, donc généralement autour de 3%, même si bien sûr pendant le Covid ça a été multiplié, c'était des ondams très élevés, mais c'est autour de 3%. Et ça représente chaque année des dizaines de milliards d'euros de plus par rapport à l'année précédente. D'accord. Donc à chaque fois, les dépenses de la sécurité sociale, elles augmentent. Mais il faut savoir que si on ne fixait pas d'objectif national et si on ne fixait pas de régulation de l'augmentation, elles augmenteraient plus. On estime que si on ne fait rien, si on ne fait pas de mesures d'économie, les dépenses d'assurance maladie, par exemple, en l'occurrence, elles augmenteraient de 4-5% par an parce que la population vieillit, parce qu'elle connaît de plus en plus de maladies chroniques, parce que l'hôpital coûte de plus en plus cher, parce qu'on revalorise les soignants. Et en libéral, c'est pareil. Donc, si on ne fait rien, grosso modo, c'est 4 à 5 d'augmentation naturelle des dépenses d'assurance maladie par an.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Et donc, l'idée de l'ONDAM, de l'objectif national de dépense d'assurance maladie, c'est de dire, voilà, l'augmentation naturelle, elle serait à 4 ou 5 Nous, on va la fixer autour de 3 collectivement. Et donc, on voit que ça fait une baisse. Donc, il faut trouver les milliards de différences entre les 5 de dépenses naturelles qui arriveraient si on ne fixait pas d'objectif national et de régulation pour arriver à 3 C'est ça l'ONDAM. Donc concrètement, l'ONDAM, c'est un outil de régulation des dépenses.
- Speaker #1
Et donc, il est inclus dans ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale également.
- Speaker #2
Tous les ans depuis 1996, il y a un ONDAM qui est fixé. Il a été très bien respecté entre 2010 et le Covid, pendant une dizaine d'années. Vraiment, le Parlement fixait un ONDAM autour de 2,5-3%. Et il était vraiment respecté chaque année. Donc, c'était assez bien fait. C'était des mesures d'économie assez drastiques. Notamment, on l'a vu sur l'hôpital, etc. Mais c'était respecté. Et depuis le Covid, ça a beaucoup de mal à se stabiliser. D'accord. Donc, tous les ans, à peu près, depuis le Covid, l'ONDAM n'est pas respecté.
- Speaker #1
Donc, il va y avoir des mesures, en fait, qui vont être restrictives, probablement, pour essayer de respecter, justement, l'ONDAM pour 2025.
- Speaker #2
Exactement. Oui. Oui, exactement. Tous les ans, il y a des mesures qui font en sorte d'atteindre l'ondem. Donc en fait, le PLFSS, c'est à la fois des grands équilibres budgétaires. Donc on fixe des grands équilibres budgétaires pour l'année prochaine. Et en même temps, c'est des dizaines de micro-mesures qui sont incluses dans le projet de loi et qui servent en fait à respecter les grands objectifs qu'on se fixe pour l'année prochaine. Donc tous les ans, il y a des mesures d'économie sur, par exemple, le médicament, des baisses de prix pour le médicament. des taxes spécifiques sur le médicament, parce qu'on peut récupérer beaucoup d'argent sur le médicament. Et puis politiquement, ça se fait assez facilement de dire qu'on va prendre de l'argent au laboratoire pharmaceutique. Donc il y a ça tous les ans. Tous les ans, il y a des mesures de régulation aussi sur les soins de ville. Concrètement, cette année, il y en a, je pense qu'on pourra en parler. Mais oui, effectivement, tous les ans, il y a des mesures pour aller récupérer un petit peu de quelques millions ou quelques milliards par-ci, par-là, pour essayer de tenir une augmentation à peu près équilibrée des dépenses d'assurance maladie.
- Speaker #1
Donc, en premier abord, on pourrait se dire, mais voilà, pourquoi on en parle dans un épisode ? de podcast de la FFMKR. Quel est le lien entre la FFMKR, les kinés plus largement, bien sûr, et puis le PLFSS ?
- Speaker #2
C'est vrai que c'est une question intéressante parce que c'est à la fois un lien qui est lointain et un lien en même temps qui est assez proche. Lointain parce que c'est des grands équilibres budgétaires qui sont votés. On fixe des chiffres qui sont très élevés, 200 milliards d'euros. sur telle enveloppe. Donc pour la plupart des gens, et notamment pour les kinés sur le terrain, ce ne sont pas des choses qui se voient, puisque fondamentalement, ça ne change pas l'exercice. Le fait que le PLFSS soit voté ou pas, a priori, ne change pas trop leur vie. Mais en fait, c'est en fonction des grands équilibres du PLFSS et de l'évolution des dépenses d'assurance maladie que derrière vont être influencées les négociations conventionnelles. notamment avec l'assurance maladie. L'assurance maladie, elle a une certaine marge de liberté dans ses négociations, notamment sur l'avenant 7 et autres, mais ça doit quand même rentrer dans le cadre d'objectifs de croissance raisonnable des dépenses de santé, donc c'est ça qui est aussi compliqué. Et c'est là qu'on retrouve le lien avec les kinés, parce que le PLFSS, c'est le grand cadre, on va dire, légal des dépenses d'assurance maladie. Et puis, pour tenir cette croissance, il n'y a pas que le cadre... conventionnel, donc le fait d'avoir des mesures dans l'avenant 7, il y a aussi le fait que le gouvernement ou le parlement a tendance de plus en plus à imposer des choses aux professionnels de santé sur le terrain plutôt que passer par par la voie conventionnelle parce que ils considèrent que c'est plus rapide de faire comme ça que de négocier avec les syndicats ou autre. C'est pas du tout notre vision mais c'est un peu une dérive qu'ils ont tendance à avoir.
- Speaker #1
Donc concrètement sur les précédents PLFSS quel impact a pu avoir ? Cela a pu avoir sur les kinés ?
- Speaker #2
Alors, le PLFSS de l'année dernière, par exemple, il y avait des mesures qui auraient pu concerner les kinés. Et pour le coup, on a fait en sorte que ça puisse les concerner. C'est notamment les rendez-vous de prévention. D'accord. Donc sur les rendez-vous de prévention, ça c'est une mesure qui a été créée par un PLFSS, justement, qui était l'idée de dire... on va proposer à tous les assurés sociaux, en fonction de leur âge, un rendez-vous de prévention chez un professionnel de santé. Ce qui était plutôt une bonne mesure. L'idée, c'est un petit peu comme MT'Dent ou ce genre de dispositif, c'est recevoir un courrier chez soi qui dit, vous avez tel âge, donc vous pouvez aller voir votre pharmacien, votre médecin généraliste, votre sage-femme ou une infirmière, pour bénéficier d'un bilan de prévention. Donc, nous, à la FFMKR, on a... poussé pour que les kinés soient inclus dans ce dispositif, ce qui aurait permis d'agir concrètement pour le dépistage, par exemple, de la perte d'autonomie ou faire de la prévention des chutes. Donc, ça nous paraissait intéressant. Et en fait, ça n'a pas marché. Ça a marché parce que les parlementaires ont été très attentifs à ça. Donc, on a proposé un amendement. C'est-à-dire, on a dit aux parlementaires, voilà, le PLFSS, il est comme ça. Si vous l'écrivez comme ça, les kinés seront inclus dans les rendez-vous de prévention. Et donc, ce sera bien pour la santé publique. Ça a été voté à l'Assemblée, ça a été voté au Sénat, mais le gouvernement n'a pas retenu cet amendement dans le texte final qui a été adopté par 49.3. Mais quelques mois après ces débats-là qui ont lieu au Parlement, le gouvernement s'est finalement positionné pour une inclusion des kinés dans les routes de vote prévention. Ça se fera, on ne sait pas encore quand, mais en tout cas le message a été entendu avec un brin de retard, mais ça a été entendu quand même. Donc il y a quand même des mesures qui peuvent concerner les kinés, ça dépend des années. En l'occurrence, pour le PLFSS de cette année, qui est en ce moment en discussion au Parlement, il n'y a rien qui, a priori, pour l'instant, concerne les kinésithérapeutes.
- Speaker #1
Peut-être sur les plans à plus long terme, on pose les bases, on pose les jalons. Et puis, on verra peut-être les effets sur d'autres PLFSS, en fait.
- Speaker #2
Peut-être. Après, nous, c'est vrai qu'on travaille pour qu'il y ait une proposition de loi sur la kinésithérapie, qui permette vraiment d'envisager la profession dans un cadre vraiment plus large, comme un tout. Et pas faire des mesures comme ça d'économie un peu éparses, mais vraiment penser le futur de la profession. Je crois qu'il y a un podcast qui est prévu. sur le sujet aussi. Donc voilà, mais en tout cas, on travaille pour qu'à chaque fois, les PLFSS, d'année en année, déjà préservent l'exercice des kinésithérapeutes et si possible, contiennent des mesures qui soient intéressantes pour la santé publique et puis pour les kinés. Mais si je prends un exemple de ce qu'il peut y avoir dans un PLFSS, cette année, par exemple, il y a dans le PLFSS le fait que l'assurance maladie puisse unilatéralement baisser les tarifs de biologie et de radiologie. Ça ne concerne pas les kinés, mais en soi, ça pourrait demain, si le gouvernement décide de s'attaquer un peu à la dépense de kinésithérapie, il pourrait faire ça un petit peu du jour au lendemain. Et ce serait assez terrible parce que ce ne serait pas négocié, ce serait contre-productif, ce serait une vision plutôt à court terme et autres. Mais en tout cas, il y a ça pour cette année, pour les biologistes et pour les radiologues. Il n'y a pas ça pour les kinés. Mais c'est l'exemple de mesures d'économie. à court terme qu'il peut y avoir dans un PLFSS.
- Speaker #1
Et donc, durant l'année, en fait, les chiffres sortent au fur et à mesure. Est-ce qu'ils peuvent un peu changer les règles du jeu ou ils doivent vraiment attendre le PLFSS suivant ? Quand ils voient que les objectifs, par exemple, cette année ont flambé, ils pourraient très bien prendre des mesures anticipées, en fait ? Est-ce que c'est possible ?
- Speaker #2
Oui, c'est possible. Déjà parce qu'on n'est pas obligé de passer par la loi pour tout. Par exemple, la baisse du taux de remboursement des médecins généralistes. On l'a vu, c'est une mesure qui a été annoncée. En fait, c'est une mesure qui ne figure pas dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale parce que le gouvernement peut très bien décider de la baisse du taux de remboursement par un arrêté, en fait, ou par un décret. Donc, ils peuvent très bien se passer d'aller devant le Parlement pour parler de ce sujet-là. Donc, c'est quelque chose qu'ils peuvent faire toute l'année. Et par ailleurs, il y a toujours la possibilité de faire ce qu'on appelle une... Il y a un projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale. Donc, c'est en cours d'année. C'est très peu utilisé. La dernière fois que ça a été utilisé, c'était pour faire passer la réforme des retraites. Donc, c'était uniquement dédié à ça. Mais c'est une possibilité de faire en cours d'année un texte qui permet de ne pas avoir à attendre l'automne. Mais généralement, le gouvernement attend l'automne pour déposer le PLFSS. Et donc, on se retrouve... Grosso modo, début octobre, avec un gros projet de loi qui contient beaucoup de chiffres et beaucoup de mesures pour trouver un équilibre de sécurité sociale. En tout cas, essayer de le trouver, parce que c'est pas évident.
- Speaker #1
Oui. Est-ce que la FFMKR a une influence sur, justement, ce PLFSS ? Est-ce qu'elle agit envers les députés ? Est-ce qu'elle les contacte ? Comment ça peut se dérouler ?
- Speaker #2
Alors déjà, on agit vraiment toute l'année avec les parlementaires. On interagit avec eux, on leur envoie beaucoup d'informations sur ce qu'est la profession de kinésithérapeute, quel est l'exercice et le ressenti des professionnels sur le terrain, quelle est la vision de la FFMKR pour l'avenir de la profession et qu'est-ce que ça pourrait apporter concrètement pour les Français. Parce que c'est ça au final le... Ce qui intéresse vraiment les politiques et les parlementaires en particulier, c'est comment améliorer l'accès aux soins, la prévention, etc. Donc, on leur montre qu'en fait, les kinés sont utiles pour ça et on défend la profession toute l'année. Mais effectivement, le PLFSS, l'automne, c'est un moment vraiment crucial parce que d'un coup, beaucoup de députés s'intéressent spécifiquement au sujet de la santé, quand bien même ce n'est pas leur spécialité, on va dire, entre guillemets. de prédilection. Donc il y a beaucoup de débats en ce moment, comme tous les automnes, autour des finances de la sécurité sociale. Et comme tous les automnes, à chaque PLFSS, la FFMKR envoie des documents aux parlementaires. Donc là, j'ai un exemple, c'est le courrier des kinés. C'est une newsletter parlementaire qu'on envoie aux députés et aux sénateurs et qui explique avec des chiffres, des cartes. et des explications, qu'est-ce qui pourrait se faire vis-à-vis des kinésithérapeutes, qu'est-ce qui serait bien pour l'exercice professionnel. Donc, c'est quelque chose qu'on fait. On leur envoie beaucoup d'informations. Et il arrive également qu'on leur envoie des propositions d'amendements, qu'on leur suggère de modifier le PLFSS dans tel ou tel sens, favorable à la fois aux kinésithérapeutes et en même temps à l'accès aux soins. Sur le PLFSS de cette année, c'est difficile parce qu'il n'y a rien qui concerne directement la kinésithérapie. Et un amendement, normalement, ne peut pas faire de hors-sujet, entre guillemets. C'est-à-dire ne peut pas... parler d'un sujet qui n'est pas inclus dans le texte. Cette année, ce n'est pas une excellente année pour ça, si on peut parler comme pour le vin. Mais en tout cas, on le fait chaque année. L'année dernière, on a proposé beaucoup d'amendements dont certains ont été adoptés sur le sport santé, puisqu'il y avait des articles sur le sport santé, et donc ça concernait directement les kinés. On est vraiment très actifs, on envoie beaucoup d'infos et on essaie aussi de faire redescendre l'information de ce qui se passe au... au Parlement vis-à-vis des adhérents et des kinés en général. Donc c'est quelque chose qui marche dans les deux sens en fait. Parler aux parlementaires de ce qu'est être kinésithérapeute et de ce que peut apporter la kinésithérapie et dire aux kinés ce qu'on fait nationalement et en quoi c'est important aussi qu'ils soient défendus vis-à-vis des parlementaires. D'accord.
- Speaker #1
Cet aspect-là, c'est vrai que c'est quelque chose qui est très peu, voire jamais discuté en fait, donc que beaucoup probablement découvrent aujourd'hui. Il y a vraiment un travail en amont. qui est réalisé par la FEDE, par les syndicats départementaux aussi je pense.
- Speaker #2
C'est essentiellement un travail local en fait, parce que la FFMKR est organisée en fédération, donc c'est les syndicats départementaux qui proposent des avancées pour la profession, qui proposent des orientations politiques, et ensuite c'est simplement mis en forme, mis en lumière au niveau national et présenté à des acteurs nationaux comme... les parlementaires, le gouvernement, l'assurance maladie. Mais moi, dans mon travail, je n'invente rien, je n'invente aucune idée nouvelle, je fais juste reprendre quelles sont les idées des kinés de terrain, et je les mets en forme, et je vais en parler avec des kinésithérapeutes élus de la FFMKR, bien sûr, auprès de parlementaires et autres. Mais oui, à chaque fois, c'est des choses très concrètes qui viennent vraiment du terrain, qui ne sont pas hors sol, donc c'est un gros travail, mais c'est un travail qui est fait avant tout par les adhérents.
- Speaker #1
Et quels... Quelles peuvent être les perspectives à l'heure de ça ? Je pense que du coup, tu te projettes déjà sur les prochains PLFSS.
- Speaker #2
Oui, en fait, la problématique du PLFSS tous les ans, c'est que tous les ans, et on n'est pas les seuls, c'est aussi le cas de toutes les autres fédérations professionnelles, des fédérations hospitalières, des associations de malades. Tous les ans, on dit au gouvernement qu'il faut faire plus de concertation avant le PLFSS. qu'il faut plus se projeter sur le temps long plutôt que sur l'année prochaine et comment vont être les comptes l'année prochaine. Se dire, si on réfléchit à 5 ou 10 ans, en fait, on va peut-être se rendre compte qu'en investissant davantage dans la prévention, on va faire des économies plus intelligentes que simplement des coups de rabot, ce genre de choses.
- Speaker #1
Des fois plus tard, en fait, finalement. Il n'y a pas toujours les effets.
- Speaker #2
C'est ça. Typiquement, les rendez-vous de prévention, c'est vrai que ça va coûter cher. sans doute les premières années parce qu'il va falloir rémunérer les professionnels et peut-être demain les kinésithérapeutes qui seront inclus dedans. Mais en fait, les chutes des personnes âgées, ça coûte 2 milliards d'euros par an à l'assurance maladie. Donc si on améliore la prévention de ce côté-là, on va sans doute demain avoir des économies qui seront plus intelligentes que simplement baisser des tarifs de façon unilatérale, ce qui ne fait pas vraiment sens. On sait grosso modo qu'il y aura le PLFSS tous les ans et que tous les ans, on va être un peu sur le front à défendre la kinésithérapie. Mais ce qu'on aimerait vraiment, c'est que le gouvernement se pose et se dise quel système de santé on veut. Et on sait grosso modo que tout le monde veut plus de prévention pour aller moins à l'hôpital, pour aller mieux. Et ça, c'est favorable au kiné parce que c'est une profession... indispensable au niveau prévention. Tu le sais mieux que moi parce que moi j'en parle, mais je suis pas kiné donc. Donc voilà, c'est ce qu'on espère.
- Speaker #1
Donc plutôt d'avoir un plan presque pluriannuel.
- Speaker #2
Exactement, exactement. Ça c'est vraiment un gros enjeu. Pluriannualité des dépenses de santé, c'est vraiment un enjeu qu'on pousse beaucoup. Ça ne veut pas dire que par magie la santé va coûter moins cher, ça c'est sûr, mais ça veut dire que par contre on saura que... face au vieillissement de la population qui est quand même inéluctable, à l'accroissement des maladies chroniques, on va mettre les bons moyens en face de la demande.
- Speaker #1
Et je présume que les kinés ne sont pas les seuls concernés. Justement, ça doit être une demande d'autres professionnels aussi.
- Speaker #2
Oui, c'est vraiment très partagé. Vraiment.
- Speaker #1
Voilà, je pense que ça a dû être un sujet qui a intéressé bon nombre de nos auditeurs et auditrices. J'en discutais tout à l'heure, mais c'est vrai que c'est quelque chose, c'est un thème qui ne nous parle pas, voire pas. peu voire pas, à nous les kinés. Donc, un grand mercie, en fait, d'avoir pu échanger sur ce sujet, de nous avoir éclairé sur ce thème.
- Speaker #2
Merci à toi pour l'invitation. C'est vrai que c'est un sujet un peu ardu parce que c'est des acronymes et ça se passe au Parlement. On voit qu'en ce moment, c'est assez chaud, etc. Mais ça permet de montrer qu'avoir un syndicat fort avec pas mal d'adhérents, ça permet de promouvoir la profession toute l'année. des parlementaires et autres, donc je pense que c'était intéressant. Oui,
- Speaker #1
tout à fait. J'ai appris beaucoup.
- Speaker #2
C'est vrai, mais on va tant mieux. C'était cool de pouvoir en parler en tout cas.
- Speaker #1
Merci à toi,
- Speaker #2
Vincent. Merci à toi. Merci, Céline.
- Speaker #1
Et merci à tous de nous avoir écoutés.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté ce podcast jusqu'au bout. On espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à laisser un avis sur votre plateforme d'écoute préférée et à partager l'épisode autour de vous. N'hésitez pas également à nous dire quel sujet vous souhaiteriez que l'on aborde dans les prochains épisodes et quels invités vous souhaiteriez écouter. Pour cela, dites-le-nous en commentaire. N'oubliez pas de nous suivre sur les réseaux sociaux et de visiter le site web de la FFMKR pour rester informé des dernières actualités et des événements à venir. Votre soutien et votre engagement sont essentiels pour faire avancer notre profession. Lors du prochain épisode de Kinecast, vous découvrirez l'interview de Stéphane Flori, kiné et président de la FFMKR 75. Nous discuterons ensemble des dépassements d'honoraires sur le territoire parisien et aussi sur le plan national. Stéphane nous éclairera sur les enjeux et les défis liés à ces dépassements, ainsi que la démarche initiée par la CPAM à l'encontre de ces pratiques. A la semaine prochaine sur Kinecast !