- Speaker #0
Bienvenue sur l'Actu en tête.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce podcast qui met la lumière sur l'actualité à travers le prisme de la santé mentale pour nous aider tout un chacun à prendre de la distance sur cette actualité qui nous impacte au quotidien. Je suis avec Fabrice Pastor. Bonjour Fabrice, tu es neuropsychologue, formateur, auteur-créateur de contenu et un homme de terrain.
- Speaker #0
Et oui, merci, salut Didier. Et donc toi tu es Didier Meyran, tu es journaliste, fondateur du Psychodon et commissaire général du Forum National de la Santé Mentale. Donc bonjour à tous et à toutes. Je suis très heureux de retrouver nos auditeurs, surtout qu'aujourd'hui on va parler d'un sujet qui est difficile, c'est le suicide chez les jeunes.
- Speaker #1
Aujourd'hui nous parlons du suicide chez les jeunes parce que c'est une actualité. Il y a la journée de prévention du suicide le 10 septembre, c'est un mois où l'actualité va être... très tournée chez le suicide, en particulier chez les jeunes. On parle d'un sujet que certains préfèrent éviter, mais c'est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans. Et pourtant, on en parle très peu, c'est un tabou. Alors qu'une tentative de suicide a lieu dans notre pays toutes les trois minutes et un suicide aboutit toutes les heures, Fabrice.
- Speaker #0
Oui, d'ailleurs, ce silence, il est dangereux, il peut être tout à fait dangereux, on le sait. Pour tout ce qui touche la santé mentale, en parler... C'est aider, c'est prévenir, c'est ouvrir des espaces de parole, c'est poser des mots. Des mots sur des mots, on dit souvent. Et rappelez que derrière chaque chiffre, il y a une histoire, il y a une vie.
- Speaker #1
La souffrance des jeunes, elle est évidemment invisible. On ne va pas entendre le jeune venir vers son papa ou sa maman et lui dire, « Ah ben voilà, ça ne va pas, j'ai envie de me donner la mort. » On n'a jamais été, Fabrice, dans un moment de société autant communiquant avec les réseaux sociaux, avec tous les moyens digitaux taux qui sont à la portée de tous et des jeunes en particulier. Et paradoxalement, il y a un sentiment de solitude de plus en plus croissant.
- Speaker #0
C'est vrai. Et d'ailleurs, ce sentiment d'isolement, c'est clairement un facteur aggravant majeur dans le risque suicidaire. Il faut rappeler que les jeunes en souffrance, ils n'ont pas toujours les mots ni les canaux pour exprimer ce qu'ils vivent. Le plus inquiétant, c'est que beaucoup d'entre eux se taisent.
- Speaker #1
Tu as repéré une étude... étude Fabrice qui nous éclaire.
- Speaker #0
J'avais trouvé l'étude en classe qui a été menée en 2020 par l'INSERM et Santé publique France qui mettait en évidence le fait qu'environ 17% des adolescents scolarisés ont déjà eu des idées suicidaires. 17%, c'est carrément énorme. Et ce chiffre qui est déjà alarmant en soi, il masque une réalité encore plus préoccupante. C'est que plus de la moitié de ces jeunes n'en parlent à personne. Ni à leurs parents, ni à un prof, encore moins à un professionnel de santé. Et quand ils en parlent, ils se confient parfois à un ami ou à des forums en ligne. Mais bon, il n'y a pas de cadre, il n'y a pas de repère. Et donc ces confidences, elles peuvent parfois renforcer le mal-être, surtout si elles tombent dans l'incompréhension ou même dans la banalisation.
- Speaker #1
C'est bouleversant, c'est inquiétant pour les familles, parce qu'en fait, on croit que son fils, sa fille, le jeune, là, à côté de nous, qui va mal, il va forcément nous le dire, qu'on va forcément l'entendre et le voir. mais en réalité, les jeunes composent et portent... un masque de vie qu'il est difficile de repérer et qui cache parfois des idées suicidaires.
- Speaker #0
Exactement, on observe souvent un décalage entre la souffrance intérieure et l'image extérieure. Un adolescent peut continuer à avoir de bons résultats, il peut continuer à avoir des copains, à rigoler avec ses amis, tout en étant profondément désespéré. On a tous en tête des cas comme ça. C'est là que l'isolement psychique devient dangereux, parce qu'il ne s'agit pas seulement d'être physiquement seul. Un adolescent peut être entouré, il peut aller au lycée tous les jours, avoir une famille présente et pourtant il peut se sentir totalement invisible sur le plan de ses émotions. On parle parfois de solitude existentielle, c'est celle qui fait croire qu'on ne comprend personne, que ce qu'on ressent ça n'a pas d'importance. Cette impression-là, lorsqu'elle s'installe, elle affaiblit clairement le désir de vivre.
- Speaker #1
Alors Fabrice, on le dit toujours, l'ingrédient majeur... Pour la santé mentale de chacun et des jeunes en particulier, c'est le lien. Le lien et soin. Et face au risque suicidaire des jeunes, il est important de renforcer les liens.
- Speaker #0
Absolument. Et surtout de créer un lien où la parole est possible et sans jugement. Ce n'est pas aux jeunes de faire tout le chemin, c'est aussi aux adultes de tendre la main, de poser les bonnes questions, de rester disponibles, même quand c'est difficile. Et ça commence très tôt, à la maison ou à l'école, au collège, au lycée. Il faut que les jeunes sachent que parler, c'est... pas une faiblesse, que la souffrance, elle n'est pas honteuse et qu'il existe des relais pour ça. Il y a d'autres personnes qui sont aussi en situation de souffrance. La parole, ça peut parfois sauver une vie, clairement.
- Speaker #1
Mais pourquoi il y a ce silence qui fige dans les familles et qui parfois projette les... face à un suicide, une mort qu'on n'a vraiment pas vu arriver.
- Speaker #0
Je dirais parce qu'à l'adolescence, parfois on veut se montrer fort, on veut gérer tout seul, on ne veut pas inquiéter ses proches. Et puis parfois aussi, on n'a tout simplement pas les mots. La souffrance est là, elle n'est pas encore formalisée mentalement, mais elle est présente. Et puis, il y a ce qu'on appelle aussi le brouillard émotionnel, c'est quand l'ado vit des émotions qui sont intenses, mais sans toujours savoir d'où elles viennent, ni quoi en faire. Vous ne pouvez pas oublier que le cerveau adolescent, il est encore en construction. Et puis il y a ce qu'on appelle de la dysrégulation émotionnelle, les problèmes pour réguler ses émotions. Et une zone du cerveau qu'on appelle le cortex préfrontal notamment, cette zone, elle permet notamment de réguler et d'inhiber aussi, d'inhiber les émotions, de les réguler, de les relativiser. Ce n'est pas encore totalement mature. Donc finalement, les jeunes, ils peuvent vivre une émotion comme une sorte de certitude définitive sans voir qu'elle est passagère. Donc voilà, il faut être vraiment prudent. Didier, toi qui es journaliste, tu observes l'évolution des pratiques médiatiques depuis pas mal d'années maintenant. Quel regard est-ce que tu portes sur l'impact des réseaux sociaux dans le mal-être des jeunes ? Tu penses que ça aggrave leur isolement ou ça aggrave leur détresse par exemple ?
- Speaker #1
Je pense surtout que ça manifeste l'anxiété des parents. Ce sont beaucoup les parents qui vont dire « ah mais mon enfant il est trop sur les réseaux sociaux, il est trop branché sur les écrans ou les vidéos » . Et c'est les... parents qui cristallisent une anxiété mais en fait les enfants les jeunes de cette génération depuis tout petit ils sont sur les réseaux sociaux depuis tout petit sont avec des écrans donc ils ont construit des mécanismes de défense dans leurs mécanismes cérébraux qui font que ils sont plus armés qu'on ne peut le croire ils sont moins fragiles qu'on peut le croire alors Alors évidemment, c'est comme en toutes choses, trop c'est trop. Mais un enfant qui est sur les réseaux sociaux, c'est un enfant de sa génération.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui, parfois, on a des personnes qui nous disent qu'il faut absolument lutter contre les écrans. Il faut les bannir. Je ne suis pas d'accord avec ce qui est là. Bannir les écrans, ça ne va pas résoudre les problèmes. Tout est une question de mesure. Il y a beaucoup de jeunes qui passent du temps sur les écrans parce que finalement, ils n'ont rien d'autre. Donc, il faut pouvoir parfois proposer autre chose. Et ce n'est pas toujours très simple.
- Speaker #1
Les jeunes, Fabrice, sont hyper connectés. C'est-à-dire qu'ils passent beaucoup de temps, des heures sur Instagram ou TikTok. Bon, mais ils ne parlent pas vraiment, comme tu nous le disais, de ce qu'ils ressentent. Ils partagent des stories, des selfies, mais ils ne partagent pas leur tristesse, leur angoisse. Il y a une forme de tyrannie du bonheur affichée. Tout le monde a l'air d'aller bien, d'être entouré, productif, créatif. Mais en fait, peut-être qu'il y a une façon d'être à se sentir encore plus seul et que cette notion du mal-être, c'est comme un théâtre... Numérique, c'est assez terrible.
- Speaker #0
Moi, je te rejoins totalement parce qu'en fait, les réseaux sociaux, notamment, ils activent des circuits de comparaison sociale. L'adolescent qui est, je l'ai dit déjà, dans une période où il cherche un peu sa place, où son estime de soi est un peu vulnérable, alors là, il est bombardé d'images parfaites. Et parfois, il ne peut pas se comparer à ces images parfaites. Notamment, il y a beaucoup d'influenceurs et d'influenceuses qui renvoient une image de parfaite. Donc ça, ça peut renvoyer en... en plongée, en quelque sorte. Ça renvoie d'une image qui est imparfaite. Et donc, ça peut faire impacter clairement leur estime de soi. D'ailleurs, il y a des études récentes qui montrent que l'exposition répétée a des contenus qui valorisent la réussite, qui valorisent le corps idéal, la popularité. Clairement, ça peut aggraver des symptômes dépressifs qui pourraient être présents chez des adolescents qui sont déjà fragilisés. En plus, les jeunes qui vont mal, ils n'ont pas toujours accès à des contenus qui peuvent être... aidant parce que l'algorithme va leur montrer ce qu'ils consomment. Donc s'ils regardent des vidéos sombres, le fil d'actualité va en proposer encore davantage et finalement on est dans un cercle vicieux. C'est ce qu'on appelle parfois le terme technique, c'est l'enfermement dans les niches informationnelles. C'est le fait que quand on a une idée, c'est un biais, un biais cognitif, quand on a une idée, on va toujours aller mettre plus d'intérêt et de concentration sur les contenus qui vont soutenir les idées que nous avons déjà. Et donc on commence finalement Pour en venir à ce que je disais, avoir des cas cliniques où le contenu des réseaux a nourri l'idée suicidaire, parfois même le scénario du passage à l'acte. Ce n'est pas automatique, mais ça peut être un facteur de risque réel. Et dans le pire des cas, la médiatisation ou parfois la glorification d'un suicide peut susciter des comportements d'imitation, surtout chez les jeunes qui sont déjà fragiles. C'est pourquoi le traitement médiatique, c'est un enjeu qui est absolument central. T'en penses quoi toi Didier ?
- Speaker #1
La médiatisation, le suivi de l'information par des organismes officiels comme l'ARCOM, il agit. On voit bien que dernièrement, on est pour ou on est contre, mais il y a même des chaînes qui ont été fermées comme C8. C'est vraiment important d'ouvrir des espaces de dialogue avec une tentative pour ne pas laisser les proches et les jeunes en particulier dans le silence ou la culpabilité et de ne pas prendre l'information brute, d'essayer de se dire comment je peux filtrer. Alors Fabrice, on comprend que l'adolescence est un terrain vulnérable, on le sait tous, on l'a tous vécu dans nos familles, mais... Est-ce que l'on peut expliquer ce risque du passage à l'acte suicidaire par des mécanismes cérébraux qui seraient précis, identifiables ?
- Speaker #0
Déjà, il faut parler de l'impulsivité. L'impulsivité, c'est un facteur qui est clé. Il y a beaucoup d'études qui montrent que le suicide chez les jeunes, c'est souvent un acte rapide, dans un moment de crise qui est aigu. Ce n'est pas toujours planifié, c'est même assez rarement planifié à long terme. Il y en a parfois, il y a des cas où certains jeunes vont planifier parfois un an à l'avance leur suicide, mais ce n'est pas la majorité. Donc, une humiliation publique, je ne sais pas, une dispute, un échec scolaire, une difficulté, parfois peuvent suffire à déclencher un passage à l'acte faute de régulation émotionnelle ou de soutien, en quelque sorte, qui peut être perçu.
- Speaker #1
En fait, Fabrice, ce que j'entends, c'est que tu nous dis qu'on a besoin de filets de sécurité émotionnelle au quotidien.
- Speaker #0
Oui, exactement. Et c'est là que les adultes jouent un rôle déterminant. Les parents... Mais pas que les enseignants, les éducateurs, les profs de sport, les entraîneurs. Un jeune qui a un adulte de confiance dans son environnement, il est beaucoup moins à risque. Alors parfois, ce n'est pas un adulte, ça peut être un ami, ça peut être un frère, une soeur, comme la famille. C'est pour ça d'ailleurs que les programmes de père aidant, sous formation, ce qu'on appelle parfois les étudiants sentinelles, sont si importants.
- Speaker #1
Tu veux dire des jeunes formés à repérer les signes du risque suicidaire ?
- Speaker #0
C'est ça, et à relayer sans jugement. Dire je suis là, on va chercher de l'aide ensemble, parce qu'un ami, ce n'est pas un psy, ce n'est pas un thérapeute, mais il peut par contre parfois très souvent être un vrai point de bascule entre la solitude et la vie.
- Speaker #1
À l'école ou à l'université, se jouent beaucoup de relations entre les jeunes, c'est vraiment un lieu central de leur vie. Mais qu'est-ce qui peut se jouer comme... rôle de manifestation de prévention dans les établissements scolaires ?
- Speaker #0
C'est ce que ça devrait être. Mais dans les faits, les équipes sont malheureusement souvent démunies et peu formées. Il n'y a pas tant de formation, il n'y a pas beaucoup de personnel. Il y a une pression très forte sur les résultats. L'école, pourtant, ce n'est pas que ça. Ça peut être aussi un lieu de prévention privilégiée, à condition qu'on prenne en compte l'enfant dans sa globalité et pas seulement comme un élève. Il y a des programmes en France, certaines académies expérimentent des séances de sensibilisation au collège ou au lycée avec des psychologues ou avec des associations.
- Speaker #1
C'est pareil à l'université ?
- Speaker #0
C'est la même chose. Certains établissements commencent à recruter des psychologues à temps plein, à créer des maisons de santé étudiantes et à proposer des groupes de parole. On reste quand même très en deçà des besoins.
- Speaker #1
En fait Fabrice, lors des consultations citoyennes à travers les territoires, beaucoup de jeunes expriment leur détresse face à la... attendre d'un rendez-vous avec un psychologue, parce que c'est compliqué. On l'a vu, combien les CMP sont obligés maintenant de trier les patients, combien le manque d'écoute se fait sentir, le sentiment aussi parfois d'être à un numéro avec une attente de consultation presque classifiée. Je me suis allé voir l'infirmière scolaire, mais on m'a dit d'écrire un mail. C'est décourageant, ça finit par détruire l'espoir d'être aidé, accompagné. Oui,
- Speaker #0
alors ce n'est pas un reproche envers les professionnels. Par contre, c'est clairement une sorte d'appel à renforcer les moyens. Parce que quand un jeune va mal, ce n'est pas dans six semaines qu'il faut l'écouter, c'est maintenant.
- Speaker #1
Alors Fabrice, peut-être que pour apporter des solutions, concrètement, qu'est-ce qu'on peut faire ? Quels conseils on peut donner à notre niveau et pour les familles pour prévenir les risques suicidaires chez les jeunes ?
- Speaker #0
Déjà, la base, c'est d'ouvrir un espace de parole. On dit à un jeune, voilà, je t'écoute, tu peux... parler et je ne vais pas te juger. Ensuite, et j'insiste très souvent là-dessus, c'est qu'il faut se former. On doit se former, il faut avoir des connaissances. Il y a des modules de sensibilisation pour tous les publics, même pour les parents. Certains sont proposés par la Croix-Rouge, par les rectorats, par des associations spécialisées. Et puis, je dirais qu'il faut aussi apprendre à reconnaître certains signaux, des signaux faibles. Par exemple, une fatigue inhabituelle, un enfant, un jeune qui se désengage progressivement. des propos qui peuvent être ambigu, flou sur la mort ou sur le fait que la vie n'a pas d'intérêt et parfois justement un apaisement un peu soudain après une période d' angoisse alors par contre faut jamais avoir peur de poser la question il ya beaucoup de personnes qui considèrent un poste juif comme étant un tabou faut absolument lutter contre ça donc faut demander est ce que tu as des idées noires est ce que tu as des pensées suicidaires est ce que tu as déjà pensé à te faire du mal, ça, il ne faut pas penser que ça va encourager le passage à l'acte. Au contraire, ça peut soulager et ça peut surtout ouvrir la parole et désamorcer.
- Speaker #1
C'est vraiment une idée reçue. Souvent, on se dit, on ne va quand même pas oser dire, est-ce que tu as déjà pensé à te donner la mort ? Alors que pour ceux qui ont vécu l'expérience de la formation du brevet de secourisme en santé mentale, et si ce n'est pas fait, je vous invite tous à devenir secouriste en santé mentale. Eh bien, très vite, vous apprendrez dans cette formation qu'il faut oser dire, mais est-ce que tu as eu des idées suicidaires ? Est-ce que tu as déjà pensé à te donner la mort ? Et dans tous les cas, ouvrir la parole, c'est créer un lien et on sait que le lien est soin. Fabrice, il y a des moments, par contre, où le danger est immédiat, c'est l'urgence et là, il faut avoir des gestes qui sont à la hauteur de l'urgence.
- Speaker #0
Oui, appeler le 31-14, par exemple, c'est la Ligue nationale de prévention du suicide, 24h sur 24. 7 jours sur 7, c'est gratuit, c'est confidentiel et on est avec des professionnels formés. On s'y doit appelé le 15, tout simplement.
- Speaker #1
Il y a aussi l'info fil jeune, vers laquelle il faut ne pas hésiter de se tourner. Je crois que Fabrice, ce que tu nous dis là aussi, c'est qu'il ne faut jamais banaliser. Il faut toujours essayer de se dire là, c'est un signal. Je tente de l'entendre et d'être à l'écoute. Parce que le jeûne, ce dont il a besoin, c'est d'un filet humain.
- Speaker #0
Exactement, je suis absolument d'accord avec toi. Et donc Didier, si tu devais conclure l'épisode d'aujourd'hui en une phrase, ça serait quoi ?
- Speaker #1
Ce serait de dire qu'il faut prendre conscience que le suicide est une urgence, un défi majeur de santé publique. Je vous rappelle qu'il y a quand même une tentative de suicide toutes les trois minutes dans notre pays. Un suicide aboutit toutes les heures, en particulier chez les jeunes, donc c'est une vraie urgence, ce n'est pas un tabou, il faut en parler. Dès les premiers signes, on les a évoqués, il faut absolument créer du lien, parler des idées suicidaires. Et au moindre signe du risque suicidaire, il faut appeler le 3114, c'est ce que tu nous disais, Fabrice, c'est un numéro national, il est déployé, c'est facile.
- Speaker #0
Exactement, n'oubliez pas, si vous êtes concerné, si vous avez des doutes, si vous êtes inquiet, par un proche ou par vous-même, vous appelez ce numéro. A toute heure, vous aurez une réponse et ça, ça peut changer une trajectoire et un destin.
- Speaker #1
Et si nous avons parlé du suicide dans ce numéro de l'actu en tête, c'est parce que tout le mois de septembre est très mobilisé sur le suicide. Il y a même une journée nationale, on en parle en septembre, mais il faut en parler toute l'année dans les familles. Merci Fabrice.
- Speaker #0
Merci à toi Didier.
- Speaker #1
De ce moment partagé, à très vite pour un autre numéro de l'actu en tête.