- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur l'arrière boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Dans cet épisode, je parle à la rencontre de Frédéric et Myriam Bertinet, cofondateurs de Mercato, une enseigne qui réinvente la seconde main et l'expérience en boutique. Avec 25 ans d'expérience dans le commerce, ils ont vu évoluer le retail. L'essor du e-commerce, la montée en puissance de l'économie circulaire et la nécessité de réenchanter le commerce physique. En 2022, ils quittent leur statut de franchisé pour lancer Mercato, un projet qui va bien au-delà de l'achat-revente classique. Mercato est donc plus qu'un magasin, c'est un lieu où on chine, où on échange et où on revient. Avec un café, une programmation événementielle et une offre qui couvre 9 univers, de la tech au luxe en passant par la culture et la mobilité, Leur ambition est claire, rendre la seconde main plus attractive, plus accessible et plus engageante. Leur modèle repose sur des défis bien spécifiques. Il faut fidéliser à la fois les acheteurs et les vendeurs pour assurer un stock de qualité, maîtriser le sourcing et la sélection du produit pour garantir une bonne expérience, transformer l'image de l'occasion grâce à une scénographie qui soit soignée et des boutiques qui sont repensées dans les moindres détails. Dans cet échange, on va parler aussi de leurs choix stratégiques et comment ça a façonné Mercato. Comment est-ce qu'ils sont passés de franchiser, cash express, à la création de Mercato, avec tout ce que ça a impliqué en termes de repositionnement, d'identité et de refonte des boutiques ? Le rôle essentiel aussi de l'expérience client, comment Mercato transforme ses boutiques en véritable destination grâce à une scénographie qui est soignée et à une programmation qui donne sans cesse envie de revenir ? Comment est-ce qu'on fait aussi pour se faire connaître quand on n'a pas énormément de budget ? Comment on gère la fermeture d'un point de vente qui n'est pas rentable ? Mais aussi l'entrepreneuriat en couple ? Et la manière dont ils prennent les décisions ensemble. Et la dynamique d'équipe. Comment est-ce qu'on embarque et comment est-ce qu'on fidélise ses collaborateurs dans un projet qui est en pleine transformation. Enfin, on aborde la grande question du retail aujourd'hui. Et on se demande comment, dans un monde où on peut commander tout en un clic et se faire livrer en 24 heures, on donne envie au client de venir en boutique. Comment le commerce doit-il se réinventer ? Quel visage il doit prendre dans le monde dans lequel on vit actuellement ? Bref, c'est un épisode qui est passionnant, entre vision stratégique, pragmatisme, et entrepreneuriat engagé. Bonne écoute ! Oh pardon, j'allais oublier. Avant que l'épisode ne se lance, je voulais vous dire deux mots. Si le podcast vous plaît, ça me ferait super plaisir si vous preniez deux petites secondes pour le liker et laisser un commentaire. Ça aide énormément à le faire connaître et bien sûr, j'adorerais aussi lire vos retours. Allez, cette fois-ci, c'est bon. Bonne écoute ! Bonjour Frédéric, bonjour Myriam.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #2
Bonjour Audrey.
- Speaker #0
Merci de me recevoir ici chez Mercato. Pour la petite histoire, vous verrez sûrement des images, mais on est dans une cabine d'enregistrement.
- Speaker #2
Oui, exactement. C'est une cabine de studio d'enregistrement à la base, qu'on a démontée, qu'on a racheté un studio et qu'on a remonté en plein cœur du magasin. Donc,
- Speaker #0
on est dans un petit espace hyper bien sonorisé. Autour de nous, il y a les clients qui sont en train d'essayer des guitares, qui sont en train de se balader dans la boutique. Et on est très au calme. C'est assez marrant. C'est la première fois que j'enregistre dans un tel endroit. Et c'est très chouette. Alors, ce que je vais faire, c'est que je vais vous laisser vous présenter, peut-être chacun, et puis après, on parlera du projet Mercato.
- Speaker #1
Très bien, je commence. Donc, moi, je suis Myriam. Et au niveau de mon parcours, j'ai fait pas mal de choses différentes. J'ai commencé par la gémologie, donc dans un domaine très différent. de la seconde main a priori. Donc j'étais experte gémologue. Et ensuite, j'ai fait ça pendant pas mal d'années. Et ensuite, j'ai fait de l'architecture d'intérieur. Donc avec une formation et un nouveau départ. Et j'ai adoré ça. Et j'ai bossé pendant pas mal d'années dans ce milieu-là, en faisant du stylisme, notamment. Et... vraiment pour des choses plutôt très très haut de gamme sur Paris. Et puis le Covid est arrivé et dans la déco c'était un petit peu plus compliqué pendant quelques temps puisqu'on travaillait beaucoup avec l'étranger donc ça s'est un peu arrêté avec cette période-là. Et puis c'est là qu'a vraiment germé et qu'on a vraiment commencé à penser aux bases de Mercato. Et puis effectivement ensuite j'ai retrouvé Fred. Pour vraiment mettre tout en place. Mercato, le concept et puis les boutiques.
- Speaker #0
Ok. Voilà.
- Speaker #2
Et donc, moi, c'est Frédéric. Donc, effectivement, je suis le mari de Myriam pour se présenter. On est mari et femme. Donc, effectivement, on travaille aussi. On est à la fois associés et on est mariés depuis 20 ans. Oui. Et donc, effectivement, du coup, on travaille ensemble depuis la création de Mercato. Même si on avait travaillé ensemble il y a aussi longtemps quand on était jeunes actifs. Et donc moi, mon parcours, il a quasiment... Moi, ça fait 25 ans que j'ai commencé à travailler et ça a été quasiment tout de suite dans l'occasion, dans la seconde main. Mais à l'époque, d'ailleurs, on parlait plutôt d'occasion. J'ai commencé comme vendeur. Mon premier boulot, c'était vendeur dans un magasin qui s'appelait Cash Converters. Donc il en existe toujours. C'est une franchise. C'est une chaîne de magasins franchisés qui vient d'Australie.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Et moi, c'était vraiment le tout début de l'implantation de ces magasins. C'était vraiment une nouveauté. Là, on parle de 1996.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Vraiment, il y a bientôt 30 ans. Et c'était vraiment l'arrivée de ce type de magasins en France. Je crois que moi, pour l'anecdote, je crois que c'était le 3 ou 4e magasin qui venait d'ouvrir en France. C'était vraiment pas du tout connu. Et en fait, après, de fil en aiguille, je suis devenu directeur de boutique à Strasbourg. C'est d'ailleurs là qu'on s'est rencontré avec Myriam, dans une des boutiques dans lesquelles on travaillait. C'était le boulot d'étudiant de Myriam, c'est ça ? La rencontre. Pas coup de foudre à Notting Hill, c'est coup de foudre à Strasbourg chez Gachon Berthard. Et ensuite, on a eu l'occasion de devenir franchisé, c'est-à-dire de... de reprendre des magasins à Paris. D'accord. Enfin, un magasin à Paris, qui était donc notre premier magasin à nous, notre première affaire, mais qui était à ce moment-là indépendant. Et on a créé une enseigne. Je dis on a créé, parce qu'on était plusieurs associés, qui s'appelle Cash Express, et qui existe toujours, bien sûr. C'est devenu un gros réseau, peut-être même de la même taille que Cash Converters. Donc, réseau de franchise, Cash Express. On est resté franchisé pendant 20 ans.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
On a eu l'occasion comme ça d'avoir finalement au fil du temps plusieurs boutiques. On a eu jusqu'à trois boutiques. On est resté 20 ans dans ce réseau. Moi, je faisais partie même du conseil de direction de l'enseigne puisque je m'appliquais justement dans les sujets d'ailleurs informatique, fidélité, développement de l'enseigne aussi. On a accueilli beaucoup de franchisés en formation aussi dans ce magasin qui était un magasin pilote pour l'enseigne. Donc, je pense qu'on a dû former. Peut-être une trentaine de franchisés.
- Speaker #0
Donc quand tu dis ce magasin, avec tes doigts, tu me montres l'endroit où on est. Voilà, à Beaubourg. C'était déjà à Beaubourg, dans l'espace où on se trouve actuellement.
- Speaker #2
Exactement. Il y a un cache. Qui était un cache express. Qui est assez connu du coup, puisqu'il est resté plus de 25 ans, enfin 20 ans, sous l'enseigne cache express.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
C'était dans cet emplacement-là, c'était effectivement le magasin franchisé à l'époque, cache express. Et puis de franchiser, on a pris la décision de prendre notre indépendance. Comme l'a dit Myriam... Ça faisait plusieurs années qu'on y réfléchissait, mais comme pour beaucoup de personnes, le Covid a été l'occasion de faire une pause et donc de s'interroger sur notre avenir, notre carrière, notre parcours et aussi de coucher sur le papier un certain nombre de choses qu'on avait vraiment envie de faire. Et je pense que c'est ça nous, je pense comme tous les entrepreneurs, il y a un moment donné où ça nous brûle un peu de l'intérieur. On sent qu'il faut y aller parce que sinon, on va avoir des regrets. Et c'était un certain confort de franchiser. Nos boutiques fonctionnaient bien, nos magasins étaient rentables, ça faisait 20 ans, tout allait bien.
- Speaker #0
Mais ça brûle à l'intérieur.
- Speaker #2
Voilà, ça brûle. La routine, et puis la frustration, parce que quand on est franchisé, on en reparlera aussi sans doute, c'est très confortable d'être franchisé. C'est vraiment une expérience que je peux recommander sans problème à des personnes si ça correspond à leurs envies. Mais nous, il y a un côté aussi, à un moment donné, on était un peu bridés.
- Speaker #0
Oui, il y a un cadre à respecter.
- Speaker #2
Il y a un cadre à respecter. Il y a aussi être aligné avec des valeurs. Si on n'est plus aligné avec certaines valeurs que porte l'enseigne ou qu'elle ne porte pas, en l'occurrence, et vraiment, je suis... pas du tout là pour critiquer ou dénigrer, mais il y avait un certain nombre de sujets sur lesquels on était clairement en désaccord assez profond. Donc là, il vaut mieux en tirer les conséquences. On a mis fin de façon tout à fait cordiale à notre contrat de franchise. C'est des contrats de 7 ans. Les franchises, c'est des contrats en général un peu comme des baux commerciaux. Il y a des durées, puis à la fin, chacun est libre ou pas de retrouver son indépendance. Et c'est ce qu'on a fait. Donc ça s'est passé dans les règles de l'art. Parallèlement, on avait commencé évidemment à formaliser, coucher sur le papier toutes nos idées qui étaient nombreuses, la façon dont on voulait faire évoluer le concept et créer Mercato.
- Speaker #0
Ok, super, c'est hyper intéressant. J'adore l'idée que vous vous soyez rencontrés en boutique. Oui,
- Speaker #2
c'est ça. On a divergé, Myram a fait un parcours un peu différent du mien. Moi, je suis vraiment resté seconde main toute ma carrière, alors que Myram a fait... plein de choses différentes, mais qui finalement te nourrissent aujourd'hui. Il y a des liens, parce que la gemmologie, forcément, nous achète des bijoux.
- Speaker #1
Ça nous a permis de développer pas mal le secteur du luxe, par exemple, du bijou.
- Speaker #0
Et puis ton regard d'architecte.
- Speaker #1
Exactement. Ça nous a quand même beaucoup aidé pour créer l'univers visuel de Mercato, notamment sur la boutique de Bolivar. où on a entièrement repensé la boutique, l'identité visuelle et toute l'image de l'entreprise.
- Speaker #0
Ok, on va faire un petit focus Mercato. On comprend à travers les lignes pour l'instant qu'on est sur du circulaire, de la seconde main. Est-ce que vous pouvez me raconter un petit peu ce que c'est que Mercato ?
- Speaker #1
Oui, alors vraiment on va dire que la base de tout, le concept. vraiment initiale, c'était l'idée de valoriser la seconde main. Parce qu'on se rendait compte, évidemment, depuis pas mal d'années maintenant, que la seconde main, c'est une chose. C'était un mode de consommation qui était encore un petit peu, à l'époque, un peu atypique ou alors, en tout cas, un peu dénigré ou un peu réservé à une certaine catégorie sociale, par exemple, et avec pas mal de préjugés. Et nous, en connaissant bien déjà ce milieu-là, on avait vraiment à cœur de le valoriser, de donner envie et de rendre la seconde main beaucoup plus, pas glamour, mais en tout cas désirable, complètement. Donc ça, c'était vraiment la base de tout. Et donc, de valoriser et les produits et les clients et les lieux qu'ils proposent de la seconde main. Donc ça, c'était vraiment la base. de Mercato.
- Speaker #0
L'intention que vous aviez posée sur l'expérience que vous aviez est transformée pour en faire un lieu qui s'aligne à ça.
- Speaker #2
C'est des boutiques, on présente un peu ça, il y a plusieurs façons de le présenter, mais des boutiques circulaires, c'est-à-dire que c'est des boutiques dans lesquelles on va trouver que des objets de seconde main. Là, par exemple, première différence avec des franchises type Easy Cash, Cash Express ou Cash Converters, qui ont une offre de neuf, qui n'est pas majoritaire, mais qui est là quand même. C'est des boutiques dans lesquelles on peut trouver des produits neufs, ou des fins de série, ou des choses comme ça. Nous, on n'est vraiment que sur de la seconde main, ce qui n'est pas négligeable en termes de choix stratégiques, parce que ça veut dire concrètement qu'on a renoncé aussi à une partie du chiffre d'affaires. On faisait jusqu'à 20% du chiffre d'affaires de produits neufs quand on était franchisé cash express. Donc, ça a été une vraie décision à prendre, y compris avec nos équipes, de leur faire comprendre qu'on allait se couper, dans un premier temps en tout cas, d'une partie de ce chiffre d'affaires, qu'on va compenser ensuite avec d'autres, par exemple, à l'ouvrir à d'autres univers que ne faisaient pas ces enseignes-là, comme les vêtements, mais pour le coup, qui sont cohérents, puisque... C'est des univers de seconde main. Donc l'idée c'était de vendre plus d'objets à la limite, d'avoir un choix encore plus large de rayons, mais entièrement seconde main et de ne plus proposer de neuf. Pour être vraiment cohérent, boutique circulaire. Donc on a neuf univers, on a fait une liste comme ça d'univers, qui regroupe quasiment tout ce qu'on peut imaginer comme un peu à la manière d'un grand magasin. Sauf à la limite le gros mobilier, parce que pour des raisons de place, on ne va pas faire vraiment comme de la brocante, du meuble. Ou alors c'est du petit meuble, des lampes, des accessoires déco. Mais sinon, on a neuf univers qui vont de la tech, le luxe, la mode, la culture, la musique, l'équipement de la maison, l'électroménager. Enfin, c'est vraiment l'idée étant, comme l'a dit Myriam, de valoriser la seconde main et de montrer qu'on peut entièrement finalement s'équiper, s'habiller, se divertir avec de la seconde main. Il y a des personnes qui adoptent un mode de vie un peu comme un challenge presque ludique. Par exemple, il y a quelque chose qui s'appelle le défi Rien de Neuf, où l'idée consiste pendant un mois ou un an, où il y a des personnes qui font plus que ça, de ne plus rien acheter en neuf. Et quelque part, c'est un peu ce défi-là que nous aussi, on essaie de montrer que c'est possible.
- Speaker #0
Faisant ce choix de vous couper de 20% du chiffre d'affaires pour vous focaliser vraiment sur la seconde main, c'est aussi lancer ce défi-là qui est honorable et qui n'est pas évident. Parce que c'est vrai que c'est un changement dans le business modèle.
- Speaker #1
C'est vrai, mais c'est aussi parce qu'on a une fille qui a 18 ans maintenant et on s'est rendu compte aussi par notre clientèle que c'est une génération qui n'a plus d'a priori et qui va... pour beaucoup en tout cas, qui va chercher d'abord à trouver ce qu'il cherche à acheter en seconde main. Et donc on avait envie de s'adresser vraiment à cette génération-là, qui est très consciente de la façon et de ses choix de consommation. Donc ça c'était vraiment aussi l'idée, de pouvoir leur proposer justement tout. Comme un concept store et effectivement comme un grand magasin. Voilà, en venant chez Mercato, tout était disponible. Alors pas forcément au moment... Les aléas, c'est le plaisir de s'entendre. La vraie chine était là et pas que pour effectivement du mobilier, mais pour absolument tout dans la vie. Donc c'était ça aussi, c'était vraiment de s'adresser à une nouvelle clientèle, plus jeune, plus urbaine. Un peu branché aussi.
- Speaker #2
Et très féminine aussi.
- Speaker #1
Et très féminine, oui.
- Speaker #2
Pour notre clientèle.
- Speaker #1
Donc ça, c'était un peu aussi l'idée de proposer aussi un univers hyper complet.
- Speaker #0
Oui, c'est intéressant, c'est vrai que vous avez justement ces 20 années d'expérience derrière, avec les chiffres en tête, les analyses de la clientèle. Vous ne partez pas de rien, et c'est ça qui est hyper intéressant, c'est de pouvoir se dire... À partir de ça, quelle direction je vais prendre ? Pourquoi est-ce que je vais apprendre ? Qui je vais cibler ? Ça, c'est une richesse pour l'entreprise qui est incroyable.
- Speaker #2
C'est vrai. Par exemple, effectivement, comme je te disais, on avait identifié qu'il y avait clairement une nouvelle catégorie de clientèle. C'est-à-dire, comme disait Myriam, ce qu'on pourrait appeler la génération Z, enfin les jeunes, les générations qui sont nées à partir des années 2000. Et on n'était pas certain que les enseignes actuelles sur le marché, d'où on venait d'ailleurs, Cash Express, leur parlaient. Par les codes, et puis aussi par nos emplacements. On est au cœur de Paris, dans des emplacements urbains, on n'est pas dans des zones commerciales. Ce ne sont pas du tout les mêmes typologies de clientèle et de comportement d'achat. Ce ne sont pas des personnes qui vont venir le samedi dans un centre commercial pour faire du shopping, des achats. C'est vraiment une clientèle urbaine qui peut venir à tout moment de la semaine. Et donc, c'est vraiment de chercher à conquérir, entre guillemets, aussi cette nouvelle clientèle-là, avec des codes qui vont peut-être plus leur parler, comme disait Myriam, peut-être aussi des choses qui sont plus branchées, en tout cas plus dans l'air du temps. Donc là, c'est fait aussi la réflexion, pareil, dont on pourra parler, parce que c'est au cœur un peu du thème du podcast, mais de la façon dont le retail évolue, dont on peut réinventer les codes du retail. Qu'est-ce qu'un commerce en 2025, à l'heure du e-commerce, qu'est-ce qu'un commerce physique peut encore... peut encore amener dans les villes ? Tout simplement, quel est l'avenir du commerce en fait ?
- Speaker #0
On peut se lancer tout de suite sur un questionnaire.
- Speaker #2
On peut se lancer. Parce qu'en plus, vraiment, c'était au cœur de notre réflexion aussi. Forcément, par exemple, quand on est franchisé ou même quand on est de façon retailer, on s'interroge, on voit la fréquentation qui peut être amenée à diminuer, alors qu'il est compensé ou pas par le panier moyen.
- Speaker #0
C'est ce que vous ressentiez à un moment ?
- Speaker #2
Oui, on avait ressenti une petite baisse de fréquentation. Et puis forcément, ça interroge l'explosion du e-commerce.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait, sur ces 20 années, il s'est passé des choses... Exactement.
- Speaker #2
Sur le retail et même dans la seconde main.
- Speaker #0
...transformées vraiment. Oui, parce que la seconde main est quand même revenue un peu au premier plan. C'est un vrai sujet maintenant.
- Speaker #2
Oui, en 20 ans, nous, on avait vu d'abord eBay, en fait, qui a ensuite perdu du terrain. Mais eBay était devenu, à un moment donné, très dominant dans la seconde main. Parce qu'on parle d'avant l'arrivée du bon coin, en fait. Dans les années 2000, c'était plutôt eBay. Et donc nous, ça a d'abord été eBay qui est arrivé sur la place du multiple occasion. Un peu secoué, pas forcément concurrencé parce qu'il y a de la place pour tous les modèles. Mais forcément, eBay, puis Le Bon Coin, puis Back Market, puis Inted aujourd'hui. C'est un marché, la seconde main. Qui est très digital. Qui est très digital, exactement.
- Speaker #1
Très digital, mais qui a aidé aussi à démocratiser le concept de la seconde main. C'est-à-dire que c'est devenu quand même d'énormes acteurs du marché circulaire, de l'économie circulaire. Et c'est vrai qu'il y a eu beaucoup moins d'a priori grâce à ces acteurs-là, grâce à ces entreprises qui ont vraiment ouvert dans les médias, mais économiquement, mais même sur tout le monde.
- Speaker #0
Comme les réflexes.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est venu.
- Speaker #0
Je suis en train de se dire, est-ce que... J'ai pas ça sur Vinted.
- Speaker #1
Exactement. Et en fait, ça pouvait faire peut-être un peu peur, mais en fait, je pense que ça a plus porté le secteur de la seconde main pour les années qui viennent.
- Speaker #0
Il y a quand même une place, finalement, sur le physique.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #2
Une place sur le physique, mais qui dépasse, alors pour le coup, si on dépasse même le cadre de la seconde main, mais l'avenir du commerce en général. Alors moi, c'est un sujet qui, de toute façon, me passionne. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup.
- Speaker #0
Bienvenue au club.
- Speaker #2
Ben voilà. Moi, j'aime bien lire des bouquins là-dessus, ou des études, ou me projeter de la prospection. Voilà, je me souviens d'avoir lu un livre d'un sociologue qui s'appelle Vincent Chabot, qui s'appelle Éloge du magasin, qui réfléchit beaucoup, justement, sur le modèle Amazon, les modèles digitales. et comment les magasins évoluent. C'est un sujet que je portais au sein de Cash Express dans le comité de direction. J'essayais de voir comment on pouvait faire évoluer notre concept pour trouver notre place dans un futur qui arrive dans lequel les comportements des consommateurs sont profondément modifiés par le e-commerce. À partir de où on peut commander dans son lit à 22h un article et se le faire livrer en 24 ou 48 heures ? La question, c'est comment faire venir les gens dans les magasins, qu'apportent les magasins. Le Covid l'a montré aussi, quand tous les magasins sont fermés, tout le monde se tourne vers le digital. En même temps, tout le monde ressent un manque, parce qu'on voit bien à quel point les magasins et les commerces sont essentiels dans une ville.
- Speaker #0
Il n'y a pas une ville sans commerce.
- Speaker #2
Exactement, une ville sans café, sans bar et sans commerce. Alors autant les cafés et les bars, on peut dire que c'est une expérience, c'est pas faire le digital à la porte des choses avec Uber Eats, etc. Mais ça reste quelque chose de physique. Mais le magasin, il y a une vraie question. Et donc, la réflexion autour de Mercato, d'emblée, outre la réflexion sur la seconde main, les univers, le repositionnement, on va dire, un peu stratégique en termes d'image, il y avait aussi l'avenir du commerce. Pour nous, ça passe par donner envie aux gens de venir dans des boutiques, de leur proposer vraiment une expérience tout à fait agréable, qui va même les surprendre d'une façon positive. C'est-à-dire quelque chose que tout le monde nous dit, c'est quelque chose auquel ils ne s'attendent pas forcément. Donc, petit exemple, le café, effectivement. à parler, on a d'emblée, on s'est dit qu'on proposerait des cafés dans nos boutiques. Donc, on a une boutique dans laquelle on a même un vrai coffee shop. La boutique du 19ème à Bolivar, c'est un vrai coffee shop. Ici, dans la boutique de Beaubourg, c'est plus un petit corner café. Mais qui nous sert aussi, on offre quasiment systématiquement le café à nos clients qui viennent nous vendre des objets. Donc, voilà. Après, ça peut être l'événementiel, organiser des événements très régulièrement pour faire vivre le lieu. proposer effectivement une scénarisation, une théâtralisation des univers qui va faire que l'expérience de shopping est agréable. L'endroit où on se trouve, effectivement, la cabine où on enregistre ce podcast, c'est aussi une cabine qu'on propose gratuitement au karaoké et ça marche vraiment bien.
- Speaker #0
quasiment tous les jours, même plusieurs fois par jour, il y a des personnes qui viennent sans rendez-vous. C'est gratuit, c'est juste pour le fun, mais ça fait partie de l'expérience, vu que c'est une cabine qui est... C'est inédit.
- Speaker #1
C'est inédit.
- Speaker #0
Et qu'on a pris, en fait c'est tout simple, on a aménagé un petit coin karaoké avec des micros, une table de mixage, un logiciel de karaoké. Et comme on n'entend rien, puisque c'est vraiment insonorisé, donc les gens peuvent chanter aussi fort et aussi chaud qu'ils veulent, on les voit s'éclater. et on ne s'y attend pas du tout voilà c'est le genre de jour où on se dit mais parce que ça fait partie du lieu sympa c'est très convivial le café c'est pareil on organise assez régulièrement des concerts dans la boutique du 19ème donc il y a des concerts le soir toutes ces choses là qui font qu'effectivement on essaie de faire de nos boutiques des lieux d'échange des lieux de rencontre parce que là on touche au cœur du commerce physique qu'est-ce que le commerce physique apporte c'est forcément l'humain mais en fait c'est peut-être parfois je me dis que le digital c'est pas le...
- Speaker #2
a permis aussi au commerce de se retrouver. Parce que peut-être qu'à un moment, on avait perdu un peu ça, où c'était un peu à la chaîne, industrialisé. Et du coup, le commerce, à la base, c'est ça. C'est une rencontre, c'est des échanges, c'est apprendre de l'autre. Et finalement, ça a forcé aussi ceux qui restent, ceux qui tiennent. Par contre, il y a quand même toujours des difficultés financières, même si on met tout son âme, toute sa passion, il peut avoir du mal à tenir. Mais il y a quand même, en tout cas, ce truc de... Ils n'auront jamais ça. Exactement.
- Speaker #0
L'échange humain, c'est... Parce qu'il y a même le côté, on essaye les choses, on les touche, on peut toucher les objets. On voit par exemple à quel point, et pour le coup, c'est une catastrophe écologique. Les vendeurs de vêtements en ligne, etc. font du retour gratuit. Alors, les gens commandent cinq tailles pour en retourner quatre. Donc, même le côté, moi, j'aime bien essayer le vêtement, le toucher. Finalement, on s'aperçoit qu'on peut l'avoir en modèle digital.
- Speaker #2
Il y a même des applications qui sont en train de se développer pour faire de l'essayage 3D des sites internet. On part son bijou à l'oreille, on bouge, on fait le bijou.
- Speaker #0
Même l'essai de l'objet, ce n'est même pas forcément un argument en faveur du magasin physique. C'est souvent ce qu'on dit, les gens aiment bien essayer, toucher. Mais bon, alors finalement, ce qui reste vraiment, si on revient à quelque part, et comme tu l'as très bien dit, ça permet de revenir au cœur du truc. Qu'est-ce qui nous anime quand on veut être commerçant ? C'est l'humain en fait. Et un bon commerçant, c'est d'abord le... Là je cite Roger Bay qui était un peu mon mentor, qui était le président, le fondateur de Cash Express, qui était devenu un ami proche à qui je rends souvent hommage. J'ai sa photo dans le bureau et je pense très souvent à lui puisque même si j'ai quitté Cash Express, ça reste une source d'inspiration. Et je me souviens qu'il avait participé, d'ailleurs je crois que c'était lors d'un podcast, et qu'il disait que historiquement le mot commerce, ça voulait dire ça, quelqu'un qui était de bon commerce, c'était être de bon commerce, c'est être sympathique, aimer l'humain, etc. C'est-à-dire que c'était même à la vraie... À la racine du nouveau commerce, il y a, alors je ne sais pas, je ne veux pas faire l'érudit, parce que je suis beaucoup moins érudit qu'il ne l'était, mais en tout cas, il y avait cette idée de revenir à l'humain. Et là, on est du coup au cœur du projet aussi Mercato, qui est d'abord un projet de boutique, comme tu l'as compris. Donc, on a deux boutiques pour revenir à la société de Mercato, deux boutiques où on fait de l'achat et de la revente de produits de seconde main. Oui,
- Speaker #2
donc je peux venir avec du matériel.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #2
Et le faire expertiser.
- Speaker #0
Et le faire expertiser et même revendre. immédiatement. Là aussi, alors pour le coup, ça c'est quelque chose qu'on a hérité de notre expérience dans les magasins Cash Express ou autre. C'est-à-dire, ça fonctionne très bien le côté justement la force de l'achat immédiat par rapport au modèle du dépôt-vente. C'est quelque chose qui est très apprécié parce que ça sécurise tout le temps la transaction. Le client repart avec le montant convenu. C'est nous qui achetons les produits. Alors, on fait aussi du dépôt-vente mais on va dire que peut-être 70-80% de... de notre sourcing, c'est plutôt de l'achat immédiat qui est fait auprès de particuliers qui viennent toute la journée, comme tu l'as vu dans la boutique. Ça peut être avec rendez-vous, mais ça peut être sans rendez-vous. Là aussi, toujours pareil, dans le parcours digital, on pense que le digital, ça doit être quelque chose en plus qui va, pour certains clients, les sécuriser sur un rendez-vous parce qu'ils aiment bien ça, mais on ne veut pas que ce soit obligatoire parce que justement, on connaît tous...
- Speaker #2
On va fuir d'expérience.
- Speaker #0
Exactement. On a tous vu que ça peut être... finalement un peu contraignant de devoir sans arrêt prendre rendez-vous, réserver un restaurant en ligne, le musée, maintenant on avait vu que certains musées, tu ne peux plus y aller comme ça, il faut réserver à l'avance. Donc le parcours digital, c'est bien si c'est un plus, mais il ne faut pas que ce soit obligatoire.
- Speaker #2
Oui, c'est l'idée de la boutique ouverte, les portes sont ouvertes, vous venez, vous faites un café.
- Speaker #0
Si vous voulez venir sur rendez-vous, je pense qu'il y a des personnes qui comprennent que du coup, il y aura peut-être un peu d'attente parce qu'il n'y a pas de rendez-vous. Je ne sais pas si c'est un objet en plus vraiment pointu, estimé comme une guitare haut de gamme ou un bijou. Peut-être que l'expert n'est pas forcément là. ce jour-là, mais on va quand même toujours essayer de trouver une solution. On l'a encore fait hier, on fait une visio d'une boutique à l'autre, parce que l'expert se trouve dans l'autre boutique, donc on fait une visio pour montrer, hier c'était un sac à main qu'on a montré à notre experte qui était là. Mais l'idée, c'est pour certaines personnes, le rendez-vous, ils préfèrent parce qu'ils veulent être sécurisés, ils veulent être sûrs qu'il n'y aura pas de problème quand je vais venir, ils sont pressés, donc il est possible de prendre rendez-vous. Mais pour les personnes qui veulent venir sans rendez-vous, c'est possible aussi. Il n'y a rien d'obligatoire, il faut que ça reste un plus, ce n'est pas une obligation. Et pareil pour l'achat immédiat ou le dépôt vente, on propose souvent les deux alternatives, même si dans la plupart des cas, comme je te le disais, c'est plutôt de l'achat immédiat.
- Speaker #2
Donc le stock ici, c'est seulement des particuliers qui vous ont revendu ?
- Speaker #0
Oui, à 90%. On a 10% d'offres complémentaires, mais que de l'occasion, comme je te disais. Donc il n'y aura pas de neuf, mais ça va être dans le reconditionné. Donc on a quelques fournisseurs de produits tech reconditionnés, comme des Mac, comme des iPhones, des smartphones. Mais on les sélectionne justement, parce qu'il y a aussi en matière de reconditionner, il y a à boire et à manger en matière d'impact écologique. Parce que ce n'est pas toujours si vertueux que ça, le reconditionner. Surtout qu'on s'est reconditionné à l'autre bout de l'Europe, voire de la planète. Donc nous, on sélectionne lesquels on travaille avec très peu de reconditionneurs. Et ils sont locales, ultra locales, puisqu'ils sont à Paris. Et c'est des objets qui viennent la plupart du temps, ce sont des articles qui viennent de parcs, de sociétés dans Paris ou en Ile-de-France. Donc, on reste vraiment local, y compris sur la provenance des articles, le reconditionnement qui est fait à Paris ou encore une fois en Ile-de-France. Mais c'est vraiment de l'ultra local pour avoir le moins d'impact possible, y compris sur le reconditionné. Donc, on fait à peu près 10% sur les familles qui vont être celles qui sont un peu en pénurie constante. On n'a jamais assez.
- Speaker #2
C'est ça qui est compliqué, c'est que comment maîtriser le stock qu'on va avoir ? Parce que ça dépend de ce que les gens ramènent. Ça rajoute une difficulté, c'est-à-dire qu'il y a le sujet de vendre.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #2
qui est le sujet de chaque commerçant, mais là, l'assortiment, vous n'avez pas toutes les cartes en main.
- Speaker #0
On n'a pas les cartes en main, exactement.
- Speaker #1
Et puis en fait, l'essentiel d'ailleurs, c'est le sourcing. C'est en fait parce qu'on se rend compte que tout se vend quand c'est au bon prix. Par contre, il faut effectivement avoir les produits. Donc c'est pareil, il faut proposer des prix qui sont justes. Et puis il faut fidéliser les clients en fait. Et ça, c'est vraiment hyper important. C'est que... Le client qui vient nous vendre un produit, qui vient l'acheter bien entendu, mais qui vient nous vendre un produit, il faut qu'il soit satisfait, qu'il ait envie de revenir. Donc, d'où l'expérience globale. Et puis, on a des équipes qui sont très stables avec des personnes qui sont là depuis super longtemps. Donc, il y a un lien aussi qui se fait beaucoup avec les clients. Donc, un rapport de confiance. Il n'y a pas de défiance, en fait. Et ça, c'est vraiment super important dans le rapport avec les clients.
- Speaker #0
Pas de défiance ni de déception. C'est important. En fait, comme l'a dit Myriam, vraiment dans notre modèle économique, c'est vrai que l'occasion, c'est très particulier. On a deux clients, en fait. On a le client qui vend et le client qui achète. Parfois, c'est le même, mais parfois pas.
- Speaker #2
Oui, même si c'est le même, ce n'est pas la même logique pour vous d'utilisation, d'approche, de communication.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #2
Mais ça, je suis en différence.
- Speaker #0
Fidéliser le client-vendeur, c'est vraiment... C'est vraiment la priorité. Toutes ces enseignes-là, pour le coup, c'est notre enjeu. Ça, on l'a appris de nos 20 à 25 ans.
- Speaker #2
Si tu as des gens qui viennent acheter mais qui n'ont rien à vendre...
- Speaker #0
Si les boutiques sont vides, tu n'as pas de choix. C'est là où soit tu triches, entre guillemets, en faisant un sourcing qui ne vient que de société. Ce n'est pas de la triche, si c'est de la seconde main. Mais tu vas avoir des marges moins élevées. On peut aussi parler de modèle économique, mais les marges, évidemment, sont moins élevées quand on achète à des fournisseurs professionnels parce qu'il y a déjà tout un circuit. circuit, reconditionnement, etc. Donc,
- Speaker #1
on a des prix de l'achat plus chers. C'est aussi, dans ces cas-là, acheter des produits pas chers, mais qui viennent de l'autre bout de la planète. Et là, on est aux antipodes du circuit circulaire et écologique, qui est quand même la base de la seconde main. Donc là, il y a une incohérence totale. Et nous, c'est ça. C'est qu'on voulait que tout reste vraiment cohérent.
- Speaker #0
Et donc, en fait, dans le modèle de la seconde main, il faut vraiment fidéliser. Il faut pouvoir croître le stock. Il faut que le stock puisse augmenter. Donc, il faut qu'on puisse acheter de plus en plus. Donc, il faut d'abord fidéliser les clients qui viennent vendre. C'est eux qui sont au cœur du projet. Et toute la communication, d'ailleurs, elle compte.
- Speaker #2
Comment vous faites ? Vous avez des newsletters dédiés ? Vous avez des canaux ? C'est quoi votre technique, justement, pour travailler là-dessus ?
- Speaker #0
Depuis qu'on est Mercato, on communique très peu. Parce qu'on n'avait pas de gros budgets de communication. Donc, on a vraiment misé tout sur le bouche à oreille et l'emplacement des boutiques. Donc, que les personnes découvrent le concept en passant devant les boutiques. Et on communique un peu en digital, mais ça va être essentiellement sur les réseaux sociaux, voire essentiellement sur Instagram, qui est quasiment notre seul canal un peu digital.
- Speaker #2
Bah, c'est déjà pas mal.
- Speaker #0
Oui, oui, mais voilà. Non, mais par exemple, on ne fait pas trop de Google Ads, on ne fait pas beau, on ne fait quasiment pas de... C'est vrai,
- Speaker #2
c'est une vraie question que je me pose moi, parce que les coûts d'acquisition sont tellement énormes, enfin l'accueil, c'est tellement énorme. Finalement, accepter que ça prend du temps, avoir la trésor pour que ça prenne du temps, et en fait, le bouche-à-oreille... C'est quand même le truc le plus puissant quoi.
- Speaker #0
Exactement, mais ça prend du temps.
- Speaker #2
On ne peut pas vraiment le quantifier, savoir, on n'a pas des KPI qui disent alors tu as lancé cette ad, à la fin tu vas avoir tant. Là, tu navigues un peu à vue.
- Speaker #0
Dans le commerce physique, c'est un vrai enjeu. Parce que c'est vrai que les KPI dans le commerce physique, forcément, c'est un inconvénient. On sait qu'on n'a pas forcément le même suivi qu'en ligne. On sait pas exactement le comportement du client, le taux de conversion. On peut avoir des stats là-dessus, mais ils sont un peu plus durs à obtenir. Néanmoins, ça peut être un enjeu, justement. C'est quand même ce qu'on fait, c'est-à-dire d'être vraiment le plus possible omnicanal, donc de prendre les coordonnées du client lorsqu'il passe en caisse. Parce que comme on garantit les produits à un an, parce que ça, on n'en a pas parlé, mais c'est aussi très fou. fort dans notre concept pour rassurer le consommateur qui achète de la seconde main parce que un des principaux freins des clients sur la seconde main, c'est la propreté, mais surtout le fonctionnement de l'origine et est-ce que l'origine est clean, mais surtout est-ce que ça fonctionne. Voilà, ça c'est un gros frein pour les personnes. Toutes les études montrent que les personnes qui ne sont pas encore converties à l'usage de la seconde main, leur frein principal c'est la garantie. Donc nous on garantit un frein.
- Speaker #2
La solution c'est ça.
- Speaker #0
Nous, au départ, c'était garantie six mois quand on était chez Cash Express. Désormais, là, ils sont passés à un an. Nous, on a garanti un an. Donc, ça nécessite d'avoir des process de test. Parce que quand on garantit un an en matière de seconde main, la garantie, c'est nous qui l'assumons. Contrairement à du neuf où finalement, c'est le fabricant qui assure la garantie. Oui, le délègue.
- Speaker #2
Le délègue,
- Speaker #0
finalement. Voilà, chez Darty, quand ton produit est garanti un an, mais la réparation, ce n'est pas Darty qui prend le risque financier à sa charge de la panne. Nous, oui. Nous on garantit un an, si le produit tombe en panne dans six mois, c'est nous qui devrons assumer soit la réparation, soit le remboursement de l'article. Donc l'enjeu de bien tester, c'est ce qu'on dit pour rassurer les clients. Justement on dit, vous comprenez que du coup pour nous c'est vital. Enfin c'est vital, oui.
- Speaker #2
Parce que si jamais à la fin, dans six mois, finalement le chiffre d'affaires que tu as fait, il est complètement explosé, parce que la réparation te coûte deux fois plus cher que ta marge.
- Speaker #0
Donc on surveille le taux de retour, comme tu l'as dit sur le feu, pour nous très important. Et ça rassure le consommateur, parce que nous ça nous permet de dire à nos clients... ce qui est vrai parce que c'est un capillari qu'on connaît, on a un taux de retour, nous, par exemple, inférieur à 1%, ce qui est très peu, puisqu'effectivement, même en neuf, en fait, le taux de retour est supérieur à ça, entre 1 et 2%.
- Speaker #1
Évidemment, chaque produit est testé, en fait. Oui,
- Speaker #2
en fait, vous avez vraiment une équipe d'experts.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Ça permet de vous assurer de tout ça.
- Speaker #0
Et on a développé, là, pour le coup, on part un peu dans tous les sens au niveau du sujet, mais c'est très intéressant. Mais on a développé, du coup, au niveau de notre logiciel, On a développé un logiciel sur mesure, entièrement sur mesure. On y reviendra. Dans le cadre de ce logiciel, on a développé un protocole de test, comme un contrôle technique, mais qui est différent en fonction des familles. Les points de contrôle ne sont pas les mêmes pour un sac à main que pour une guitare ou une cafetière. Pour chaque catégorie d'objets, on a 400 catégories d'objets chez Mercato. On a 9 univers et 400 catégories d'objets d'imprimés.
- Speaker #2
Il y a 400 protocoles ?
- Speaker #0
Il y a 400 protocoles de tests qui ont été faits pour une cafetière. Nos experts, nos acheteurs, ils ont une liste, une to-do liste de choses à tester, qu'ils doivent cocher pour dire voilà la cafetière. Par exemple, dans l'exemple de la cafetière, j'ai testé le circuit d'eau, j'ai vérifié le tartre, parce que c'est le gros sujet des essais. Parce qu'on connaît en plus l'expérience de 20 ans, on connaît les points faibles de chacun des univers, on connaît les taux de retour, les taux de crispation qui peuvent arriver. Donc on a mis des protocoles de test qui nous ont permis de réduire ce taux de retour. pour le faire tomber à moins d'1%. Et c'est vrai que c'est très peu. Parce que justement, les articles sont parfaitement testés, donc on n'a même pas les pannes au déballage qu'on va avoir sur des produits neufs. Et ça, c'était un gros enjeu aussi pour nous, cette garantie-là.
- Speaker #2
Oui, parce que du coup, pour la partie client-acheteur et pas client-vendeur, vous avez identifié ça comme un frein qui pouvait vraiment vous faire du tout.
- Speaker #1
Il faut absolument le rassurer et qu'il soit sûr de ce qu'il achète.
- Speaker #2
Pour lui et puis pour vous, pour pas qu'à la fin ça fasse effet boomerang avant le déploiement.
- Speaker #0
Donc ça, l'authentification, ça c'est le côté authentique pour les objets, surtout de luxe. Mais pas que, parce que par exemple la contrefaçon, c'est un sujet qui concerne beaucoup aussi les casques audio. On ne le sait pas toujours, il y a énormément de contrefaçons d'Airpods, par exemple. Il y a énormément, par exemple sur Internet, sur Amazon, on va trouver de bonnes ou de mauvaises fois, il y a des gens qui se font avoir en commandant des faux Airpods. Ah ouais, c'est vraiment... Et on en a, on nous en propose régulièrement, emballés, tout neufs, et ce sont des faux, des contrefaçons, vraiment. Et c'est tant pis Apple, on ne parle pas de... Donc, il y a aussi un sujet de la contrefaçon sur des produits tech, mais essentiellement, ça va tourner sur le luxe. Donc, être capable là aussi d'avoir cette expertise pour authentifier les sacs à main, rassurer le client pour lui remettre un certificat d'authenticité, une facture en bonne et due forme. Là aussi, ça fait une différence par rapport au canal Internet, parce que c'est un gros sujet, la contrefaçon sur Internet. Et yep.
- Speaker #2
peu de garantie.
- Speaker #0
Donc acheter un sac à main à 1000 ou 2000 euros sur internet, ça peut... Ça peut être un peu... Il y a un rythme. Tout dépend du marchand, mais nous ça rassure pour le coup beaucoup les clients de voir que déjà c'est une boutique physique. Et puis on leur explique, ils peuvent discuter avec notre experte, donc Rime, qui est également la directrice de la boutique, mais qui a 20 ans d'expertise en luxe. Myriam également sur ce sujet, sur le sujet des bijoux, etc. Ça aussi, c'est le deuxième gros sujet. C'est lié à la garantie, le fonctionnement et l'authenticité des articles. C'est vraiment les deux sujets. Et puis la provenance, on peut parler du troisième sujet. C'est-à-dire, c'est sûr aussi que l'objet ne vient pas d'un recel, d'un vol. Sujet important, on va parler des vélos par exemple à Paris, qui sont majoritairement des vélos volés la plupart du temps. Il y a un business énorme, finalement, il y a un gros problème sur le vol de vélo. Donc voilà, sur ce sujet-là, il y en est très vigilant. Donc, pour certains univers, on exige la facture. C'est le cas des vélos, par exemple. Ce n'est pas le cas de tous les objets, mais quand on sait qu'il y a un vrai sujet sur l'origine, on peut être amené à prendre des dispositions supplémentaires pour garantir au client que l'objet qu'il achète, on connaît la provenance, on tient ce qu'on appelle un livre de police. C'est-à-dire que tout est parfaitement enregistré, chaque objet, on sait qui l'a vendu, on prend l'identité de la personne qui vend, on prend le numéro de série, on recoupe le numéro de série avec des bases de produits volés, dans le cas des smartphones par exemple. c'est vraiment très sérieux donc toutes ces garanties là à force ça finit aussi c'est comme ça qu'on pense qu'on va réussir à finalement aussi un peu à gagner la bataille par rapport au géant du web en fait les gens le voient dans les transactions qu'ils font avec vous que c'est sérieux et voilà exactement déjà exactement les personnes qui vendent ils voient le test ils voient le numéro de série ils voient qu'on interroge exactement en le transparent on leur dit voilà on a logiqué c'est de une certaine manière aussi bah ok Je vois que c'est sérieux, d'ailleurs parfois y compris au fait qu'on refuse des objets, on dirait que je suis désolé, là il y a un petit problème de fonctionnement. Et bon, ça peut être un petit frein au départ pour eux, mais on leur dit, vous voyez par contre c'est sérieux, si vous avez acheté chez nous, vous voyez que justement notre protocole de test, on est un peu implacable sur ça, mais on est vraiment vigilant à ce que tout soit nickel sur tous les petits points de détail. Ça rassure aussi finalement les clients.
- Speaker #2
C'est une sécurité pour tout le monde à la fin.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #2
Pour les clients,
- Speaker #1
pour tout le monde.
- Speaker #2
Ok, et donc si on revient au début de cette aventure, Covid, vous posez des questions, un désalignement avec les gens avec qui vous travaillez à l'époque, et vous vous dites, on se lance ? Parce que c'est vrai qu'à l'intérieur, ça brûle qu'on a envie, mais à quel moment on passe le pas, et qu'est-ce qui fait qu'on passe le pas, et comment on le fait ?
- Speaker #1
C'était comme ce qu'on évoquait tout à l'heure, c'est-à-dire que... poser les bases d'une entreprise, les souhaits qu'on avait. Et puis, en fait, on a contacté une agence. Une fois qu'on a commencé, effectivement...
- Speaker #0
Parce qu'en temporalité, je me souviens que c'était une question de contrat de franchise. C'est-à-dire que les contrats se terminaient en 2022. Donc, on avait cette échéance. Donc, la question, c'est est-ce qu'on renouvelle notre contrat ? Oui.
- Speaker #1
On restitiait pour sept ans.
- Speaker #0
Ou est-ce qu'on profite de cette fenêtre ? Parce que c'est une fenêtre. Et puis en plus, on avait trois boutiques et les trois contrats se terminaient en même temps. Ils étaient alignés. Ça, c'est normal, parce qu'évidemment, on ne peut pas avoir un magasin sous une enseigne et puis les autres indépendants ou concurrents. Et donc voilà, on avait cette fenêtre de tir de 2022. Et je me souviens très bien que c'était donc en 2020, la fameuse année du Covid, peut-être en réveillant, en fin d'année 2020, on s'est vraiment dit, allez, on se lance, on y va, on prend la décision, donc on ne renouvellera pas le contrat. Et on commence à travailler sur l'étape d'après. Voilà ce qu'on va proposer.
- Speaker #1
Hyper concrètement. Et effectivement, on s'est dit qu'on avait de l'expérience, certes, mais que c'était quand même hyper important d'être épaulé. Et donc, on a contacté l'agence Saint-Lazare pour leur expliquer les bases du concept qu'on voulait mettre en place.
- Speaker #0
C'est un studio de création que toi, tu connaissais, dont tu aimais beaucoup le travail, qui s'appelait Bipôle à l'époque.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
Et ils avaient travaillé déjà sur des projets assez géniaux, comme Merci, par exemple, Maison Plisson. Ils avaient fait pas mal d'hôtels, des concepts vraiment...
- Speaker #0
Vous suivez leur travail en temps, pour le coup, là, c'était...
- Speaker #1
L'architecture d'intérieur.
- Speaker #0
Ils sont assez connus dans ce milieu.
- Speaker #2
Oui, ils ont totalement... Vous les connaissez ? Oui.
- Speaker #0
Et c'était un vrai souhait de travailler avec eux ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'était vraiment bon. Au départ, on y allait pour poser tout ça. Et puis, ils ont été... Hyper enthousiaste par ce qu'on leur a expliqué, la façon justement dont on envisageait le commerce, avec ce côté relationnel et humain au cœur de l'idée de Mercato, qui ne s'appelait pas encore Mercato.
- Speaker #0
On n'avait pas encore de nom. Nous, on avait un nom de projet. Oui,
- Speaker #1
mais que toi, voilà.
- Speaker #0
Donc, on les a challengés pour trouver un meilleur nom.
- Speaker #1
Oui, et puis donc, hyper enthousiaste, ils ont dit, allez, on y va. On a un nom. On a donc travaillé ensemble pour créer toute l'identité de Mercato.
- Speaker #0
Parce que comme je pense que tu l'as compris, c'est qu'en fait, notre idée, quand on s'est dit on va devenir indépendant, il y avait deux solutions. Parce que des indépendants, finalement, qui quittent un contrat de franchise pour faire entre guillemets la même chose en indépendant, il y en a eu plein dans le passé, quels que soient les concepts, en fait, on connaît tous ça. Donc, il y a l'idée de se dire, OK, on va faire la même chose, mais en indépendant, parce que c'est juste une motivation, finalement, presque financière. de payer ma redevance, j'estime que j'ai plus rien à apprendre du franchiseur, je veux être indépendant et finalement je fais la même chose et je m'appelle pas Cash Express mais je m'appelle Cash Rapide Cash il y en a en plus, il y en a qui ont créé des trucs comme ça qui sont finalement des copies indépendantes, des versions indépendantes qui peuvent d'ailleurs après se remonter en réseau de franchise concurrence, ça peut être comme ça parfois que l'histoire des réseaux se monte et comme tu l'as compris c'était pas du tout notre projet Et d'ailleurs, c'est ce qui fait que la relation avec H-Express s'est bien terminée. C'est qu'ils ont bien compris qu'on ne cherchait pas à faire quelque chose qui allait d'emblée les copier et les concurrencer. C'était autre chose. On a dit, nous, on va proposer autre chose. On va rester, bien sûr, dans la seconde main, la Ausha, parce que c'est ce qu'on sait faire. On pense qu'il y a vraiment des choses à apporter sur le sujet, mais on veut proposer autre chose, s'adresser presque. Pas forcément à la même personne. Il y a des personnes, bien sûr, qu'on a conservées en commun. Mais l'idée, c'était de créer. Et d'emblée, effectivement, c'est ce que Myriam disait, une marque. et Mercato, c'est comme ça qu'on l'a conçu le cahier des charges qu'on demandait c'était vraiment de créer quelque chose d'impactant en termes de marge.
- Speaker #2
Là je pense que c'est hyper important et parfois quand on a des boutiques on passe un peu à côté de ça, surtout quand on a des boutiques revendeurs parce qu'en fait on se dit
- Speaker #0
Je ne suis pas vraiment une marque, je propose des marques, mais alors que justement c'est tout l'enjeu, c'est de créer une marque forte, avec des valeurs fortes, avec une identité forte, et la DA, allez, mais ce n'est pas juste un logo en fait.
- Speaker #1
C'est hyper important. C'est ça. C'est ça, c'est ça.
- Speaker #2
C'est ça de Myriam avec Mazard.
- Speaker #1
Oui, exactement. C'était vraiment l'idée, c'était de... Voilà, Mercato d'ailleurs, le nom, on peut évoquer, pour nous ça évoquait quelque chose de solaire, de portée vers le futur. hyper positif et on sortait de cette idée de cash de côté un peu cheap que ça pouvait avoir avant. Il y avait ce côté...
- Speaker #2
Toutes les enseignes s'appellent cash, il y a Easy Cash, Cash Converter, Happy Cash, il n'y a que du cash.
- Speaker #1
On voulait absolument sortir de ça.
- Speaker #0
Pas du express, rester dans un truc.
- Speaker #1
Et pour nous Mercato, il y a la valeur sportive. Mais bon, ça m'évoquait plus le côté solaire et plus tourner vers le futur. Vraiment quelque chose où les gens se retrouvent et d'ultra positif. Et ça, c'était vraiment ce qu'on avait envie d'apporter à nos boutiques. Donc voilà,
- Speaker #2
on s'est dit, nouveau concept, enfin concept qui évolue fortement. presque un nouveau concept où il n'y a pas vraiment forcément d'équivalent avec ce concept de lieu un peu hybride où on vend des objets de seconde main, on accueille aussi des corners avec des marques partenaires qui viennent si on peut en reparler, nouveau concept et donc une nouvelle marque avec une identité vraiment forte et spécifique et une architecture aussi qu'on voit peut-être un peu moins dans la boutique de Beaubourg même si elle a été pas mal redessinée mais c'est surtout la boutique de Bolivar qui est notre concept store où là on est allé au bout enfin Myriam a fait un projet voilà
- Speaker #1
On a entièrement curé le local. C'est un immeuble complètement...
- Speaker #2
Deux mois de travaux, deux mois de fermeture. Oui,
- Speaker #1
fermeture pendant deux mois.
- Speaker #0
C'est pas tant que ça pour une surface pareille.
- Speaker #2
Mais en même temps, deux mois de chiffre d'affaires en moins, c'est beaucoup aussi.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Le loyer qui tourne,
- Speaker #2
le chiffre de revenus. Double peine. Mais effectivement, c'est très rapide, ça valait la peine. Oui, c'est ça. La boutique est spectaculaire.
- Speaker #1
Oui, c'était vraiment essentiel. Et puis, pour que tout soit cohérent, autant sur le lieu, sur le mobilier, parce qu'on a dessiné du mobilier qui a été entièrement fait en France. Donc, c'est pareil. Économie circulaire en bois, avec effectivement que des bois certifiés. Il fallait que ça... que ça marche.
- Speaker #0
Vous avez gardé le même lieu, il fallait acter le changement aussi.
- Speaker #1
Complètement. Et là, pour le coup... À moitié, les gens se perdent un peu. Alors que là, c'est vrai que ça a été assez spectaculaire. Donc effectivement, on a resté sur des matériaux bruts. On a essayé de retirer tout ce qui était superflu. Donc on a vraiment gardé le béton sur les murs, le béton ciré au sol.
- Speaker #2
Les choses au plafond,
- Speaker #1
avec vraiment un super espace. Et c'est vrai que je pense que c'est assez intemporel et ça correspond bien aussi à une clientèle à Bolivar, un quartier qui est en pleine évolution aussi. C'est-à-dire que Belleville, on est près début de chaumont et clairement depuis quelques années aussi, c'est un quartier qui est en train de... de devenir très jeune, très branché, de se gentrifier complètement. Et c'est vrai que Mercato, pour le coup, parle complètement à cette clientèle, à cette nouvelle clientèle.
- Speaker #2
On a plein de clients. D'abord, on n'a vraiment que des nouveaux clients qui disent « j'étais jamais rentré avant, il n'y avait pas déjà un magasin, un truc un peu… »
- Speaker #1
« Il n'avait jamais mis les pièces, il n'y avait pas cette époque. »
- Speaker #2
Et qui ne savent pas d'ailleurs que c'est nous parfois qui étions là avant. Oui,
- Speaker #0
parce que c'est ça votre spécificité. C'est vrai que ces espaces que vous avez aujourd'hui, ce sont des espaces que vous aviez déjà.
- Speaker #2
On avait déjà, mais qui ont été tellement transformés que peu de clients finalement, à part les clients qui sont restés, parce qu'il y a quand même des clients qui sont restés fidèles avant et après. Mais finalement, je ne sais pas, pour le coup, on n'a pas forcément d'études parce qu'on n'a pas conservé le fichier client. Donc finalement, pour nous, tout le monde était des nouveaux clients. Mais évidemment qu'on fait reconnaître les habitués qui sont restés. Mais on a énormément de nouveaux clients qui nous disent tout le temps. on sait que ces clients-là, ça ne leur parlait pas, ils ne seraient pas rentrés dans les... Là,
- Speaker #0
vous avez transformé physiquement le lieu, mais vous avez aussi insufflé une âme et des valeurs et un message.
- Speaker #1
Exactement. C'est-à-dire qu'à Bolivar, effectivement, très régulièrement, à Beaubourg aussi, mais surtout à Bolivar, on fait des events avec des thèmes précis,
- Speaker #0
il y a des conférences... Ce qui est hyper intéressant, et je voudrais vraiment revenir dessus, c'est que... il y a de l'achat-revente, etc. Il y a un café. Il y a aussi de l'événementiel et des corners. Tu parlais de concerts tout à l'heure. Et en fait, ça permet de créer de la récurrence, de créer du lien et d'en faire un lieu. de vie et d'échange.
- Speaker #1
Exactement. C'est puissant. Exactement. Il fallait que ce soit vivant. On a envie justement, parce qu'effectivement, on peut tout acheter sur Internet, c'est hyper facile. Mais par contre, la vie, il faut qu'il y ait un lieu qui puisse effectivement rassembler toute cette énergie avec des clients qui l'économie circulaire en plus favorise ça. C'est-à-dire qu'on a tout le temps des nouveaux produits. quotidiennement. Donc, on a des clients qui reviennent aussi, alors peut-être pas tous les jours, mais encore que, mais en tout cas toutes les semaines pour voir les nouveaux vinyles qu'on a rentrés, les nouvelles guitares.
- Speaker #2
C'est un peu un jeu de mots, mais c'est un lieu, c'est de l'échange. On est un lieu d'échange dans tous les sens de terme. Et c'est vrai que ce qui est fort aussi pour nous...
- Speaker #0
Vous avez une vraie programmation.
- Speaker #2
Oui, il y a une programmation. Les événements, je crois qu'on en a fait... J'ai compté l'autre fois pour... parce que je pense qu'on en a fait déjà dix en deux ans. Et là, on vient d'en faire un ici, mais on en a un gros qui arrive en avril sur le Japon. Et c'est des thèmes qui peuvent être des thèmes soit de saison, par exemple le printemps, on avait fait le printemps bohème, la dolce vita pour le côté italien, le clin d'œil à Mercato, le marché de Noël évidemment. Et là, c'est la première fois qu'on va faire un thème un peu plus géographique sur le Japon, parce qu'évidemment le Japon, ça coche toutes les cases en plus de tous les univers qu'on fait. du manga, de la tech, des vêtements, de la brocante japonaise, on aura un très gros brocante. Et tout le magasin, là, pour le coup, ça va être immersif.
- Speaker #0
Tout le magasin entier ?
- Speaker #2
Tout le magasin, ouais. C'est la première fois qu'on va faire ça.
- Speaker #0
Il y aura de la food japonaise.
- Speaker #2
De la food, ce qu'on ne fait pas d'habitude.
- Speaker #1
Épicerie japonaise, café autour du...
- Speaker #0
Ouais. C'est vrai que du coup, c'est une réinvention constante, mais c'est pas compliqué parce que c'est quand même...
- Speaker #2
C'est du boulot, ça.
- Speaker #0
C'est un logistique. Le stock, là.
- Speaker #2
Pour le stock, on va quand même garder le stock. Peut-être par exemple, en IFI, en électroménager, on va quand même garder ces rayons-là. On ne va pas tout... Mais par exemple, nos partenaires, les exposants habituels qui sont là, qui ont des corner à l'année en vêtements, etc. On leur demande soit d'avoir une sélection qui va être spéciale Japon, soit ils vont plutôt pour le coup venir à Beaubourg parce que l'événement aura lieu à Bolivar. pour que Bolivar, en fait, toute la décoration, tous les stands proposés, même la vitrine sera, pour la petite histoire, même Mercato sera écrit en japonais. Et toute la communication, etc. C'est la première fois qu'on va faire un événement aussi, qui va durer d'ailleurs dix jours.
- Speaker #0
Après, c'est vrai que c'est tellement de travail en amont que ça n'arriverait que deux jours.
- Speaker #1
Ça fait beaucoup d'énergie.
- Speaker #0
Rentabiliser comme ça.
- Speaker #1
Et puis un peu frustrant, parce qu'en même temps, on a envie de faire une soirée. On a envie de plein de choses. Oui,
- Speaker #2
parce que chaque fois qu'on fait des événements, ça consiste effectivement à accueillir des exposants. Différent de ceux qui sont d'habitude à des corners à l'année avec des marques de seconde main qu'on accueille aussi dans nos boutiques. Ça fait partie aussi du projet Mercato. Mais accueillir à l'année des marques qui proposent des sélections de pints en point vêtements en seconde main vintage.
- Speaker #0
Tout à l'heure, on parlait de Fanny.
- Speaker #2
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
De Pepe Sourire. Un des derniers enregistrements. Et en fait, qui travaille avec vous. C'est une exposition.
- Speaker #2
C'est une sélection de cheveux. Parce qu'on a un petit espace enfant à Bolivar avec une marque aussi de vêtements enfants super qui s'appelle Bichette Kids. Donc comme ça, on a un petit corner de sélection enfant parce qu'on a beaucoup de familles, de jeunes familles à Bolivar. Donc c'est super. Le samedi, c'est très familial. Ils peuvent venir prendre un petit déjeuner le matin. Les enfants peuvent jouer parce qu'on a un petit bureau à dessin. Et puis, il y a des jouets et il y a la sélection enfant de Bichette. Il y a aussi des marques à l'année qui font de la seconde main des vêtements vintage pour hommes. Une autre qui s'appelle The P. Une autre pour femme qui s'appelle Zouz. Donc voilà, c'est des marques qui présentent une sélection. Voilà.
- Speaker #0
Tu as une expertise sur ces sujets-là.
- Speaker #2
Exactement. Oui, parce que là, il y a une récuration. Ce qui fait la plus-value, c'est la sélection. Et ça fait que ça change tout le temps. Et que ce sont des pièces qui sont chinées vraiment avec le soin. Elles connaissent les tendances, etc. Et ça, c'est elles qui gèrent entièrement un peu le modèle grand magasin. Et toutes les semaines, ils font leur réasseur, ils gèrent leur stock. On prend une commission sur leur vente. Donc c'est un modèle économique un peu différent. Et on fait ça sur les vêtements, sur la brocante, sur les jouets. Effectivement, des familles sur lesquelles on n'a pas forcément, pour le coup, une expertise. Et puis, c'est bien que ce soit géré aussi par des manières. Ça offre une visibilité et d'ailleurs des revenus pour ces indépendants-là, pour qui parfois on devient, je pense, leur plus gros point de revente. Donc, leur source peut-être principale de revenus. Ils vendent souvent aussi en ligne ou ils participent à des pop-ups, mais ils ont un point fixe. Ils ont leur stock un peu qui est partant. Et quand on fait des événements, là, on accueille des exposants supplémentaires parce que le magasin est transformé pour un grand marché, comme un pop-up, qui peut durer soit le tour d'un week-end, soit une semaine. Et on a du coup une programmation aussi événementielle avec soit des concerts ou des DJ sets. On fait venir une petite programmation musicale parce qu'on aime bien toujours aussi lier le côté artistique et culturel. Donc une exposition photo, enfin ça peut être... Pour nous aussi, c'est très important de... dans le projet Mercato et dans le commerce en général, d'y associer la culture et l'art. C'est pour nous quelque chose de très important. On pense aussi que ça donne une âme au lieu et que ça donne une vraie valeur ajoutée parce que si c'est pour vendre uniquement des smartphones et des téléviseurs, c'est bien, mais ça ne nourrit pas forcément une vie. Donc c'est très important pour nous de s'adresser aussi, et même en termes de clientèle, d'avoir des artistes, d'avoir des vidéastes, des musiciens, des photographes. de vendre des livres d'art. Pour nous, c'est important aussi. C'est notre petite contribution, mine de rien, à ce qu'on soit dans une société dans laquelle la culture et l'art ont une place importante. Et donc, c'est important pour nous d'avoir une programmation, entre guillemets, culturelle, essentiellement musicale. La plupart du temps, c'est des concerts. Donc là, ça va être le cas aussi. Évidemment, autour du Japon, on va essayer de trouver...
- Speaker #0
J'ai hâte de voir ce qu'il y a d'animation.
- Speaker #1
Ça va être bien. Ça va être super. Des kimonos.
- Speaker #0
C'est génial.
- Speaker #1
Ouais. Surtout que c'est des céramiques anciennes.
- Speaker #2
On va faire une collaboration avec le plus gros brocanteur japonais de Paris qui s'appelle Koji.
- Speaker #0
C'est trop bien parce que c'est vrai que ça ouvre des perspectives même à des gens qui n'ont pas nécessairement d'atomes crochus sur certaines thématiques. Là, ils vont découvrir des choses et d'être surpris de découvrir. Encore une fois, c'est de l'expérience et ça marque, ça crée des souvenirs.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #2
Et du changement aussi, parce que là aussi...
- Speaker #0
C'est trop bien de se compter, d'aller se challenger un peu.
- Speaker #2
Pour nos équipes aussi.
- Speaker #0
Pour les équipes.
- Speaker #2
Les équipes, ils sont ravis. Le Japon, en plus, il y en a beaucoup dans les équipes qui adorent ça. Pareil, on a beaucoup de musiciens dans les équipes. Quand on fait un événement sur le rock, c'est dans nos équipes qu'on a assuré des petits concerts, parce qu'on a des musiciens dans l'équipe.
- Speaker #0
C'est trop bien.
- Speaker #2
Donc, ça les met en...
- Speaker #0
Ça crée aussi une synergie, quelque chose de fort.
- Speaker #1
Il y a une humiliation et une appartenance même des équipes à Mercato. C'est-à-dire qu'ils travaillent pour une enseigne qui leur... parlent pour une marque où ils se sentent en adéquation,
- Speaker #0
où ils se sentent bien.
- Speaker #1
Et ça, c'est hyper important. Ce n'est pas juste je vends un téléphone. C'est important.
- Speaker #0
Comment vous délivrez aussi ces équipes ? En termes d'équipe, l'effectif, vous êtes combien à peu près ?
- Speaker #2
Au total, sur les deux boutiques, 15.
- Speaker #0
15 ? Ok. Et vous avez des gens qui sont en vente ? On conseille avec l'expertise, etc. Vous avez aussi des personnes à côté qui vous aident sur la stratégie, justement la programmation événementielle.
- Speaker #2
Ça, c'est un peu notre problème, c'est qu'on fait tout nous-mêmes.
- Speaker #1
On apprend un peu sur le tas.
- Speaker #2
On n'a pas d'équipe vraiment support au niveau d'un siège. On n'a pas de siège. Ça fait deux ans. C'est nous deux. Myriam pour la partie communication, D.A. Et l'événementiel, effectivement. Alors, on prend... souvent des stagiaires ou des alternants pour nous aider ponctuellement sur ces missions-là. Des stages événementiels, ça peut être très intéressant pour un stagiaire, quelqu'un qui fait l'école de commerce, ou de l'événementiel d'ailleurs. Donc quand on a l'opportunité, quand les dates correspondent et coïncident, on se fait aider par des stagiaires, mais là en l'occurrence, si on a une stagiaire qui commence le 15 mars, qui va peut-être pouvoir nous aider. C'est des missions en plus hyper intéressantes. Mais sinon, on fait tout nous-mêmes. Cette partie-là... Donc non, toutes nos équipes sont vraiment sur le terrain. C'est des conseillères, des conseillers vente, achat, de l'expertise pour faire de l'estimation d'objet ou de la vente, de l'accueil, de la direction. On a des directeurs et des directrices dans les boutiques. On a Thomas qui Ausha les deux boutiques, qui est notre responsable réseau. Il nous aide à diriger de façon opérationnelle les deux boutiques.
- Speaker #0
Vous avez des responsables boutiques et Thomas qui dirige les deux boutiques.
- Speaker #2
Il y a des adjoints et puis après sinon c'est des équipes assez polyvalentes en fait. Il y a beaucoup de polyvalence, d'être capable d'acheter, de vendre, d'encaisser.
- Speaker #1
Vous avez beaucoup de turnover ou c'est des gens qui sont là depuis longtemps ?
- Speaker #0
C'est vraiment notre sujet dans le retail, c'est comment réussir à se constituer une équipe où chacun est bien à sa place. C'est un métier qui est exigeant au commerce quand on est un client. C'est pas toujours évident.
- Speaker #1
Il faut qu'il y ait des valeurs, je pense. C'est ce qui est hyper important.
- Speaker #0
Comment vous voyez ça, ce sujet ? Comment on aborde ça quand on se lance et qu'on va commencer à grandir ? C'est vrai.
- Speaker #1
Je pense qu'il faut qu'ils se rendent compte qu'il y a un respect. On les a choisis pour travailler avec nous. Donc, c'est des partenaires importants. Que ce soit hyper respectueux et qu'ils soient fiers du lieu et de la marque pour laquelle ils travaillent. Que ce soit cohérent, qu'effectivement, ils retrouvent leur passion aussi. Parce qu'il y en a qui... Il y a des musiciens, il y en a qui font de la photo. Donc c'est vrai que ça c'est une chance. C'est qu'en proposant tous ces univers-là, eux-mêmes trouvent leur passion aussi. Et puis parce que c'est quand même des équipes qui sont assez jeunes. Et c'est vrai que l'économie circulaire leur parle comme à toute leur génération en fait.
- Speaker #2
Presque tout le monde propose des CDI. Je pense que c'est important, justement, évidemment, que ça sécurise les gens. Et pour nous aussi, de toute façon, on considère que c'est important, vu le temps qu'on va passer sur la formation. Parce que là aussi, on peut en parler, mais il y a un sujet sur la formation. Les métiers de seconde main, ce sont des métiers qui ne sont pas encore du tout connus. Donc, il y a très peu de formations, finalement, qui sont spécifiques sur la seconde main, alors que c'est un marché qui, paradoxalement, explose. Mais c'est très peu connu, que ce soit au niveau logistique, commercial, vente. pas vraiment de prise en compte de ces spécificités-là. C'est un sujet d'ailleurs avec lequel je parle au niveau des centres de formation et des organismes de collection. Même, par exemple, c'est tout bête, mais sur les fiches emploi, sur France Travail, il n'y a jamais vraiment de poste dédié, ou même sur les sites de recrutement, sur Indeed, je ne crois pas qu'il y ait conseiller de vente seconde main. Il y a conseiller de vente, mais si on veut axer un peu des candidatures spécifiquement qui auraient une expérience, nous-mêmes dire, expliquer que nous, on fait de la seconde main. Il n'y a pas forcément cet intulé de poste-là. Donc voilà, nous, on va faire de la formation. Et donc, sur cette formation-là, forcément, ça veut dire qu'on va miser une formation de plusieurs mois. C'est bien que la personne reste longtemps, parce que si c'est pour rester six mois, ça n'a pas de sens. Donc, je pense que ça joue de proposer des CDI. Et puis, la demande qu'on observe beaucoup, c'est la quête de sens. C'est vrai qu'aujourd'hui, beaucoup, la génération actuelle, elle est en quête de sens. Ou alors soit c'est du boulot alimentaire et c'est carte sur table, je fais de la restauration mais c'est pour me payer, ça va durer un an mais en fait moi j'ai quelque chose derrière, donc là c'est de l'alimentaire on va dire. Soit si c'est vraiment un métier, une carrière qui se dessine ou un métier qui va nous... il faut qu'il y ait quand même une quête de sens que je ressens beaucoup plus qu'avant. Et là pour le coup on peut répondre à cette demande là parce qu'on peut offrir vraiment du sens et on en parle souvent avec nos équipes, on se dit qu'on a de la chance en fait de... de sentir qu'on est utile, de sentir qu'on fait quelque chose en plus qui est utile pour le client parce qu'on va résoudre une problématique, mais aussi qui est bonne et vertueuse. En tout cas, si tu fais zoom, c'est bon pour la planète, on a un impact qui est beaucoup plus limité et souvent on se le dit, c'est quand même beaucoup plus valorisant que de vendre des t-shirts ou des vêtements qui sont fabriqués, on ne sait pas trop comment, on sait très bien que la fast fashion, etc. En termes d'intérêt de boulot, de diversité des clients, des produits achetés et de sens qu'on va donner, parce que c'est quelque chose sur lequel on sensibilise aussi nos équipes et nos clients désormais, c'est vraiment l'impact qu'on a quand on vend de la seconde main, à quel point justement on évite la fabrication d'un objet neuf. Donc l'impact que ça a de façon très concrète sur la matière première qui est évitée. Quand on se rend compte de ça et des dimensions que ça prend, nous on parle de plusieurs tonnes de matière première économisée en un an avec tout ce qu'on revend en seconde main. Ça donne du sens, c'est concret et c'est une sorte de fierté aussi.
- Speaker #0
Cette communication qui est importante pour donner des clés aux gens, pour comprendre vraiment. Ils pourraient se dire, ça a du sens, je fais de l'économie circulaire, mais aussi ce travail de communiquer et leur expliquer, de donner des chiffres ou des choses fortes.
- Speaker #2
De concrétiser, voilà. Par exemple, dans l'économie circulaire, on parle souvent de CO2 et le CO2, c'est encore un peu abstrait en fait. Pour beaucoup d'entre nous, OK, des tonnes de CO2 économisées, mais concrètement, bon... Alors que par exemple les matières premières, ça c'est... Par exemple sur un petit téléphone comme ça qui va peser 200 grammes, pour fabriquer un téléphone neuf, pour fabriquer un iPhone neuf, il faut extraire 200 kilos de matière. Oui,
- Speaker #0
là c'est plus concret, là tu visualises quoi ?
- Speaker #2
200 kilos, tu visualises de la matière première et des matériaux rares, dans des mines, dans des conditions sociales dont on ne parle même pas. Pour un appareil, en sachant qu'il s'en vend, je ne sais pas, des centaines de millions, je crois qu'on vend plus de smartphones que d'habitants. Enfin, c'est des chiffres complètement démentiels. Donc, on imagine bien l'impact que chaque téléphone peut avoir. Donc, à chaque fois qu'on vend un téléphone de seconde main, on évite concrètement la production d'un appareil qui va prendre 200 kilos. Pour un ordinateur, on va parler de 700 kilos. Pour un téléviseur, c'est deux tonnes de matière première. Donc, c'est des montants qui sont faramineux. Et si on additionne ça avec le nombre de téléphones qu'on vend, etc., on se rend compte de l'impact à notre petit niveau. Nous, on a deux boutiques. Mais on se rend compte de l'impact. positif de la seconde main. Et ça, c'est des choses que je trouve encore plus concrètes que le CO2, par exemple. C'est important aussi, le CO2, on en parle aussi, l'impact carbone. Mais quand on est dans la seconde main, l'aspect le plus vertueux, c'est tout simplement de donner une seconde vie, d'être dans la circularité. Et à ce moment-là, on évite la production d'objets neufs, ce qui est la clé, je pense, de l'avenir du commerce en général, pour le coup. D'où notre baseline seconde main nouvelle ère. Puisqu'effectivement pour nous c'est ça, ça correspond à l'idée que la seconde main c'est la nouvelle ère du commerce et de la consommation.
- Speaker #0
Ok, et alors depuis tout à l'heure on parle de deux boutiques mais il y en a trois, il y en a une troisième qui est en fermeture.
- Speaker #2
Il y en avait trois, elle est fermée.
- Speaker #0
Au passé ça ? Oui,
- Speaker #2
on peut en parler.
- Speaker #1
Depuis cette semaine.
- Speaker #2
La semaine dernière, oui. Oui, c'est vrai, on peut en parler. On a pris effectivement quand on a... Quand on a changé l'enseigne et quand on a créé Mercato, on avait nos trois emplacements, nos trois boutiques sous l'enseigne Cash Express. Donc évidemment, on a dû changer les enseignes des trois boutiques. Comme je te disais, on ne peut pas renouveler un contrat de franchise ou avoir une boutique indépendante. Et depuis le début, on avait cette boutique dont l'emplacement nous posait la question. C'est un emplacement qui était dans le 10e arrondissement, boulevard de Strasbourg. Donc, on a essayé pendant deux ans. On a resté deux ans sous l'ancienne Mercato à cet emplacement-là. Et cette boutique-là, elle n'a pas forcément su trouver sa clientèle par rapport aux deux autres. Ça ne s'est pas forcément fait immédiatement. Comme je disais, il y a vraiment eu un changement de clientèle qui a pu prendre, je pense, un an.
- Speaker #0
Un an,
- Speaker #2
entre un et deux ans, justement, pour vraiment retrouver des niveaux de fréquentation, même supérieurs à ce qu'on avait avant, ce qui est le cas maintenant. Mais sur cette boutique, dans le dixième, ce n'était pas le cas. Conjugué au fait qu'on avait une fréquentation qui avait baissé. On sentait bien que le quartier, parce que le 10e c'est un arrondissement comme souvent dans Paris où à une rue près on n'est plus dans le même quartier. Et là on était boulevard de Strasbourg sur un grand boulevard, mais sur lequel c'est pas un boulevard où la diversité de commerçants ou autres, c'était plus en adéquation avec notre concept. Le loyer en plus avait fortement augmenté au cours des dernières années.
- Speaker #0
C'était pas par rapport à Cache Express, c'est des propriétaires autres en fait ?
- Speaker #2
Oui c'est ça, nous on payait un loyer, c'était les propriétaires des locaux, c'était soit des foncières, soit des familiales.
- Speaker #0
Donc, loyer qui augmente, la clientèle qui...
- Speaker #2
Oui, c'est un magasin qui n'était pas rentable, simplement. Donc, c'est des décisions stratégiques de gestion. Il faut savoir aussi, ça fait partie... Oui,
- Speaker #0
c'est ce qu'on se disait en off. C'est hyper intéressant, justement, de se dire, OK, j'ai un pressentiment que peut-être que cette transformation à cet endroit ne va pas marcher, mais j'essaye. Et j'observe, j'observe mes chiffres et peut-être je me mets des objectifs et des limites. Et après, je prends cette décision.
- Speaker #2
De ne pas s'acharner. de s'alléger parce que ça devient une charge oui c'est un soulagement plus qu'autre chose oui c'est ça si ça devient une charge plus que ce qui est le cas là c'était par exemple sur l'année 2014 c'était Détroit c'était notre seule boutique qui n'était pas rentable donc soit on a une perspective vraiment de trouver les clés pour la rentabiliser et faire à nouveau croître soit si on pense que non ça va pas le faire il vaut mieux C'est une décision qui n'est pas facile à prendre, évidemment.
- Speaker #0
Il y a même drôle, mais en même temps...
- Speaker #2
Il y a même drôle, mais il vaut mieux la prendre, ça fait partie des... Quand on est commerçant ou chef d'entreprise, on doit aussi prendre des décisions. Et la plupart du temps, ça fonctionne et ça marche et c'est bien. Mais quand ce n'est pas le cas, il ne faut pas hésiter à prendre ses décisions. Effectivement, on peut en parler librement. Nous, on ne le vit pas comme un échec. On le vit comme quelque chose qu'on a essayé de faire, qui n'a pas pris. Et qui nous permettra de mieux rebondir d'ailleurs, qui sait si on n'ouvrira pas finalement une boutique à un autre endroit.
- Speaker #0
Mon échec c'est de rester bloqué dans une situation qui n'est pas viable et rentable pour une entreprise. C'est plutôt de s'abstainer dans un truc qui ne fonctionne pas d'un certain moment.
- Speaker #2
Voilà, exactement. Donc, c'était tout frêle.
- Speaker #0
Vous allez revendre ? Enfin non, vous avez cédé ?
- Speaker #2
Non, on a dû fermer la boutique parce qu'on a cherché à céder le bail et le fonds de commerce ne m'y est pas arrivé. Donc non, ça va passer par une liquidation. C'est des sociétés indépendantes, en fait. On peut choisir le sort de chacune des sociétés sans que ça impacte le groupe. Donc non, la société va être... soit cédé, soit liquidé, mais enfin, a priori, on s'achemine plutôt vers une liquidation. Mais voilà, encore une fois, ça va nous permettre...
- Speaker #0
Un autre chemin qui se ferme,
- Speaker #2
peut-être ? Oui, c'est déjà le cas, parce qu'on a forcément un report de clientèle, parce qu'il y a aussi la clientèle vendeuse ou acheteuse de cette boutique, qui depuis deux semaines se reporte sur nos deux autres boutiques, donc ils connaissent une forte hausse de fréquentation, forcément, j'ai envie de dire, mais tant mieux aussi. Oui, complètement. Et puis le projet, on verra l'avenir de Mercato. Forcément, on a créé tout ce beau concept et tous ces outils qu'on a mis en place. Pas uniquement, on espère, pour deux boutiques, mais sans doute se développer à l'avenir. On aimerait bien...
- Speaker #0
Des envies, est-ce qu'il y a des choses concrètes ? Pour l'instant,
- Speaker #2
c'est de l'envie, ce n'est pas concret. Ça commence comme ça. Ça commence comme ça, mais l'envie, elle est là. Et puis la forme de... Pareil, pour se développer, on connaît bien la franchise lorsqu'on en vient. Donc on se demande souvent si on va se développer en franchise. Oui,
- Speaker #0
et alors ?
- Speaker #2
C'est pour ça que je dis que ce n'est pas un corps concret, on ne trouve pas un corps si ça va.
- Speaker #0
Je connais très peu le modèle de franchise, je trouve ça hyper intéressant. Mais du coup, quels sont les tenants et les aboutissants si jamais vous faites en franchise ou pas en franchise ? Qu'est-ce que ça change pour vous ?
- Speaker #1
La franchise, c'est intéressant parce que l'investissement venant d'autres personnes, d'autres entrepreneurs finalement, peut se faire rapidement. Donc il y a une progression, une croissance de la marque et de l'enseigne qui se fait très vite. Par contre, le petit bémol, c'est que ce sont dans ces cas-là des entrepreneurs indépendants aussi. Donc même si on borde certaines choses avec un concept qui est plutôt établi, on n'en est pas propriétaire. Donc en fait, on ne le contrôle pas. on ne sait plus notre bébé. Donc là, il y a un vrai lâcher-prise et qui n'est pas forcément évident. C'est pour ça que c'est un peu des choix à faire.
- Speaker #0
Parce que si jamais ce n'était pas une franchise, ce serait un développement organique.
- Speaker #2
En propre,
- Speaker #0
voilà. Vous chercheriez des financements.
- Speaker #1
Exactement. Avec effectivement des...
- Speaker #2
Il faut ouvrir le capital, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. On n'est que trois associés. On est trois associés. Oui,
- Speaker #0
il n'est pas là,
- Speaker #2
mais c'est lui. C'est vrai. Il est à Bordeaux. Il définit lui-même comme l'homme de l'ombre. Il s'occupe beaucoup de la partie administrative et financière. Donc, il est sous compté de travail. Il habite à Bordeaux. Il fait toute cette gestion depuis Bordeaux. Mais il est quand même assez présent sur le terrain. D'ailleurs, en ce moment, il est à Paris, là, quelques jours. Mais c'est vrai qu'il est... peu communiquant, il préfère être effectivement un peu dans l'ombre. Mais c'est un ami d'enfance, en fait. C'est mon ami d'enfance. Moi, je le connais avant même de connaître Myriam. Donc, ça reste une histoire soit familiale, soit amicale. Et on était déjà associés, en fait, dans nos boutiques quand on était franchisés. En fait, on est associés depuis 20 ans. Donc, il nous a suivis dans l'aventure Mercato.
- Speaker #0
Quelle est la clé d'une bonne association ?
- Speaker #2
Ah,
- Speaker #1
la complémentarité, je pense. C'est-à-dire qu'on est... On... On a chacun nos domaines pas réservés, mais en tout cas, parce qu'il y a eu beaucoup de discussions, mais en tout cas, on n'intervient pas. Enfin, chacun ses compétences, je dirais. C'est-à-dire qu'on n'a pas les mêmes... Fred s'occupe beaucoup de tout ce qui est très terrain, équipe, management. Moi, je suis...
- Speaker #0
Évidemment, plus sur la DA, sur la conception, sur le choix aussi de nos partenaires extérieurs, sur les événements. C'est ça,
- Speaker #1
la complémentarité.
- Speaker #0
Oui, je pense que c'est...
- Speaker #1
Qu'on se marche sur les plates-bandes respectives et que chacun...
- Speaker #2
La confiance en chacun. Ah oui. Quelqu'un gère les discussions, mais chacun quand même son...
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on... Et puis d'ailleurs, c'est bien aussi d'avoir quelque chose d'un peu extérieur. C'est-à-dire que Fred... étant vraiment beaucoup plus sur le terrain, par exemple. Moi, je peux avoir un regard un peu différent sur des personnes, sur un peu un échiquier qui ne sera pas forcément le même que lui, pas forcément plus juste, mais en tout cas différent.
- Speaker #2
Ça apporte du débat,
- Speaker #0
de la prise de recul pour tout le monde. De la même manière que moi, je vais, par exemple, concevoir des visuels, par exemple, je serai ultra concrète sur un événement. qui seront sur une certaine déa esthétique et que Fred va penser que ce ne sera pas suffisamment concret, avec pas assez d'informations,
- Speaker #1
il voudra préférer quelque chose de plus factuel,
- Speaker #0
alors que moi je serai plus dans le concept. Et donc voilà, ça c'est des discussions. En général, ça se passe bien. Mais bon, forcément, il y a de l'argument. Oui, il y a de l'argument.
- Speaker #1
Comme il y a, mais c'est un grand classique. Entre les personnes qui gèrent la communication et les gens du terrain, ça, c'est un grand classique.
- Speaker #2
Coupe à couple.
- Speaker #1
Coupe à couple, que ce soit une agence de com versus les gens du terrain qui sont déconnectés. Enfin, c'est un grand débat. C'est un débat qu'on va retrouver, nous, à notre échelle de couple. Parce qu'effectivement, on a chacun nos... Mais ce qui est cool, c'est d'avoir, voilà, justement, après, de se respecter et c'est là le fait de se connaître. c'est comme un ami d'enfance aussi on se connait par coeur en fait ça permet justement de pouvoir aussi aplanir si on n'est pas d'accord on se le dit il n'y a plus cette étape de ne pas oser se dire les choses c'est plus simple en fait même si c'est un vrai sujet l'association t'as raison d'en parler parce que c'est quand même un sujet toujours un peu dangereux d'être associé en famille,
- Speaker #2
d'être associé en couple j'aime bien dans les faits mais en fait l'association ne marche pas et du coup c'est un vrai sujet
- Speaker #1
D'ailleurs, on le dit souvent, on dit attention. Je me souviens quand on avait des franchises en formation à l'époque, ils voyaient que nous, on était associés, que ça se passait super bien. Et s'associer avec un ami, ça peut être aussi très dangereux. Donc, attention, nous, on est peut-être une exception. On ne sait pas en fait, mais il ne faut pas forcément. Je ne sais pas si on conseillerait comme ça. Je dirais d'abord, le conseil, c'est en couple ou en ami, justement, bien en parler. En tout cas, dire attention, on va être associés. Il va peut-être y avoir des questions d'argent. Il va y avoir des questions de tu travailles plus, moi, je travaille moins. Il faut qu'on soit à l'aise avec ça et qu'il n'y ait pas de jalousie, qu'il n'y ait pas d'ego. Ça fait bien se connaître pour ça. Et il y a des personnes d'ailleurs qui vont dire, moi, je ne m'associerai pas pour le coup. Parce que c'est des gens qu'on adore humainement, mais pas pour le boulot. Ou bien, il ne faut pas hésiter. Il faut quand même être très clair là-dessus.
- Speaker #0
Il ne faut pas qu'il y ait de rancœur ou de frustration forte et pas de regrets. Moi, il y a eu des périodes où j'avais envie d'autre chose. Je me suis éloignée professionnellement, j'ai fait d'autres choses, ce qui ne m'a pas empêché de revenir après. Nourrir quelque chose. Exactement. Donc, pas forcément se sentir pieds et poings liés. C'est bien aussi de faire d'autres choses si on en ressent le besoin et que ce soit clair.
- Speaker #1
C'est le cas de Nicolas, il a pris un peu de recul. Il est à Bordeaux, donc il est moins sur le terrain, mais ça n'empêche pas de continuer à apporter d'autres choses. D'avoir ce recul, pareil, quand il revient, il est... Il a une autre vision. Et puis, ça peut être même autre chose. Si demain, on peut rester associé, lui, il peut aussi avoir une activité à côté. Enfin, il y a vraiment... C'est des choses qu'on doit pouvoir évoquer librement.
- Speaker #2
Avec notre entreprise. Je l'avais vu, on a lancé avec mon associé, on avait 23 ans. On a fait nos premières boutiques. Donc, effectivement, quand 10 ans après, il se passait beaucoup de choses.
- Speaker #0
Exactement, même personnellement.
- Speaker #2
Donc, en fait, c'est toujours intéressant de savoir... Qu'est-ce qu'on veut aussi pour soi ? Ne pas être prisonnier de son entreprise et de ses associations et de pouvoir en parler. Vraiment, c'est ça qui change tout. D'avoir des écoutes attentives.
- Speaker #1
Donc là, c'est là où bien se connaître, ça peut aider. À condition que ce soit justement bien se connaître parce qu'on ose se parler, qu'on ose se dire les choses. C'est peut-être ça le seul coup. C'est avoir confiance. Sentir que c'est des personnes avec qui on peut tout dire. Si ce n'est pas le cas, c'est peut-être pas... ça peut poser des problèmes à l'avenir. C'est peut-être ça la clé d'une association ici, c'est vraiment de vraiment dialoguer, y compris... sur des sujets où ça peut être délicat, en se pensant bien que quand tout va bien, ça va bien, mais quand les choses sont plus difficiles, c'est là où le dialogue est hyper important, la confiance, etc. Et bien sûr qu'on a traversé avec Mercato les premiers mois, comme je te le disais, ils ont été quand même difficiles parce que justement, on a quand même une nouvelle clientèle. Donc, qui dit nouvelle clientèle, dit repartir. Pas de zéro. Parce qu'on n'est pas reparti de zéro.
- Speaker #2
Non, mais puis...
- Speaker #1
Mais quand même, on est reparti de plus bas.
- Speaker #2
De fermeture.
- Speaker #1
De moins de fermeture. Et puis, du jour au lendemain...
- Speaker #2
Ça pète sur le compte résultat.
- Speaker #1
Et puis, du jour au lendemain, on n'était plus présent comme Cache Express. C'est-à-dire que même de façon très bête, mais sur Google Maps, si les gens cherchaient Cache Express, ils ne nous trouvaient plus. Donc forcément, il y a des personnes qui arrivent et qui nous disaient qu'ils arrivent devant la boutique, qu'ils ne comprennent pas qu'en fait, ça reste une boutique de seconde main. Parce que pareil, dans le nom Mercato, on n'a pas cherché encore une fois à jouer sur la confusion. Il y a des personnes qui ont fait le nuque tour en pensant que ce n'était plus du tout... Ça aussi, on l'a assumé. Il fallait l'assumer. C'était un choix de nous. Un peu, oui. On voulait une rupture. On a voulu être disruptifs. On l'a été. On a cassé les codes. Les premiers mois,
- Speaker #2
vous avez senti que c'était un peu...
- Speaker #0
Ah oui, oui.
- Speaker #1
Les premiers mois. Parce qu'on tire même la première année, 2023. c'est une année où il y a des ajustements de concept on se rend compte aussi qu'il y a des choses de toute façon ça prend du temps, il faut observer et ça nous sert d'autant plus demain d'expérience pour dire si demain on devait ouvrir une autre boutique ou en franchise, commencer à développer le concept on est mieux affûté aujourd'hui pour savoir ce qui vraiment va fonctionner ne pas fonctionner, le modèle de dépôt-vente les exposants, les collaborations, les événements tout ça, comment ça s'imbrique quel est le modèle économique, quelle est la rentabilité ... ce positionnement de clientèle aussi tous ces ajustements qu'on a fait qu'on continue de faire parce qu'on apprend tout le temps Oui, c'est encore récent C'est pas vite C'est pas très vite Mais du coup, on est très contents de l'année 2024 et même du début 2025 C'est alors que les deux boutiques étaient rentables 2024, les boutiques sont devenues rentables en deux ans Oui c'est ça, surtout qu'il y a quand même un modèle économique qui avait un peu changé donc il y a pas mal de nouveautés et puis oui on est depuis plusieurs mois on sent vraiment une dynamique qui s'est mise en place on sent vraiment d'ailleurs ce que tu disais c'est l'effet du boucheret qui finit par se mettre en place parce qu'on communique pas plus qu'avant quasiment toujours pas en fait il n'y a rien de spécial en fait qui a changé mais je pense que d'un coup voilà les planètes s'allient
- Speaker #2
Oui, en fait, vous avez toutes ces graines qui ont été...
- Speaker #1
Et d'un coup, là, on a une fréquentation qui a presque été dure depuis plusieurs mois. C'est presque là, pour le coup, on est un peu en sous-effectif. On a vraiment une fréquentation fortement augmentée, même pour les personnes qui vendent, etc. Donc, c'est très bien. Mais du coup, là, il faut maintenant autre chose. Il faut gérer pour le coup à nouveau. On se trouve à des problématiques de gérer la croissance, gérer le fait d'être un peu tout le temps dans le jus.
- Speaker #0
De toute façon, c'est ça, c'est l'entrepreneuriat. Il y a une évolution constante.
- Speaker #2
C'est vrai qu'il faut être habile.
- Speaker #1
Il faut être habile, oui. Ça, tu l'as connu. Il faut vraiment s'adapter. Quand c'est calme, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Comment on s'adapte ? Et puis quand d'un coup, ça repart, et c'est parfois un peu violent, c'est vraiment comme les montagnes russes. C'est complètement,
- Speaker #2
oui.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui s'est passé ? On ne sait même pas. Il n'y a aucune logique. Ce n'est pas un mois, une semaine particulière. On ne s'y attendait pas. Il n'y a pas de logique. C'est juste qu'il faut être prêt quand ça part. Voilà,
- Speaker #2
il faut gérer les comptes.
- Speaker #1
Tannurus,
- Speaker #2
c'est le fameux nom.
- Speaker #1
C'est vrai que...
- Speaker #0
Ça n'arrête jamais. Oui, c'est vrai. Oui, et puis il y a les boutiques, les deux magasins, mais il y a aussi la vente en ligne.
- Speaker #2
Oui, en fait, il y a même une troisième boutique digitale.
- Speaker #1
Exactement. Elle prend de la place.
- Speaker #2
Et dans la part de la partie d'affaires, ça représente à peu près combien ?
- Speaker #1
Alors, pour l'instant, ça représente maintenant 5%. Ça peut paraître encore modeste, et ça l'est. Oui. L'objectif, souvent dans le retail, on parle de 20%. Oui. Je ne sais pas si tu as cette tête de mêlée. 15-20. 15-20, oui. Ça, c'est pour les enseignes matures en termes d'omnicanalité, genre Fnac, Darty. Alors, c'est un objectif qu'on se fixe, parce qu'effectivement, ça correspondra à peu près à une boutique. Mais on part de très bas. Quand on a démarré le site, alors que le site, c'était un gros investissement pour nous, ça prend du temps.
- Speaker #2
Visible sur Google,
- Speaker #0
c'est du temps et des investissements.
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #1
ça coûte de l'argent. C'est-à-dire qu'on a investi sur l'outil, mais on a créé un site et un outil entièrement omnicanal, alors qu'il est très performant. Et notre site, je crois qu'il y a 10 000 références dessus, puisque tout notre stock est en ligne instantanément. C'est toi qui gère ça, bravo. On le gère, pareil, nous-mêmes. Les boutiques, on est en termes de logistique, c'est chaque boutique, puisque le stock est dans les boutiques. Finalement, notre site, c'est un peu une sorte de vitrine, une marketplace de nos boutiques. Il n'y a pas de stock dédié aux e-commerce.
- Speaker #2
Vous avez quoi comme logiciel de caisse ?
- Speaker #1
C'est entièrement sur mesure en fait. On a créé même notre ERP, notre logiciel de caisse, tout a été from scratch. Donc on a développé entièrement les outils gestion de la caisse, point de vente.
- Speaker #2
C'est vrai que c'est un énorme investissement.
- Speaker #1
Mais on est propriétaire de l'outil parce qu'on a développé un outil sur mesure seconde main. Parce qu'en fait, il existe des outils de gestion de stock, de caisse. Évidemment que ça existe, forcément tu les connais. Mais dans la seconde main... C'est spécifique la logistique de la seconde main.
- Speaker #2
Vous avez deux clientèles, la clientèle qui achète,
- Speaker #1
la clientèle qui vend. Oui, puis on a un catalogue unique. En fait, dans la seconde main, tu ne gères pas des codes EAN. Enfin, tu gères du QR code, mais tu n'as pas de gamme. Tu n'as pas de gamme, tu as un QR code. C'est vrai que c'est... Tu n'as pas une gamme en disant, voilà, c'est une usine à gaz. Donc, nous, on connaissait cette problématique-là. Donc, c'est des logiciels dédiés, souvent spécifiques, dans les franchises où on était. C'est des logiciels qui ont été développés spécifiquement. Donc, on a recréé un outil comme ça. Je pense plus performant, enfin je le sais.
- Speaker #2
Oui parce qu'on est en partie.
- Speaker #1
On a vu aussi ce qui ne fonctionnait pas bien, ce qui était frustrant.
- Speaker #2
On a pu façonner le bon outil.
- Speaker #1
Oui, on a pu façonner un outil. Par exemple, c'est tout bête, mais de façon très concrète, ça a des répercussions concrètes. Exemple, notre outil, on l'a voulu SaaS, ce qu'on appelle, c'est-à-dire en ligne. Donc il n'y a pas besoin de serveur. Donc on n'est pas le fil à la pâte connecté avec un serveur. Voilà, un serveur qui crame ou même en boutique. Ça nous est arrivé, visiblement c'est du vécu, et nous aussi. Et puis même de façon concrète, parce que qui dit serveur dit souvent des postes PC, pas très jolis, reliés en Internet, donc ça veut dire que tu n'as pas des postes mobiles. Or la mobilité, dans notre concept, c'est important, parce que ça fait partie de la convivialité. Aujourd'hui, quand notre expert vient au contact du client avec sa tablette, il peut acheter avec une tablette mobile, donc il n'a pas de fil à la patte sur un iPad, il achète, il sort son étiquette, il finalise sa transaction, il prend la photo.
- Speaker #0
Même chez le client.
- Speaker #1
On peut même le faire chez le client.
- Speaker #0
On peut arriver chez un client, de se déplacer et de pouvoir acheter directement.
- Speaker #1
Parce qu'on a développé cet outil SaaS. Et donc, c'est un outil qui gère le point de vente, la caisse et le site Internet. C'est l'avantage d'avoir le même outil, c'est qu'il y a une synchronisation qui est parfaite. On est prévenu en temps réel. Il y a une commande qui tombe là dans la journée, dans la seconde. On est prévenu et on peut confirmer la commande. Pareil, quand le produit est vendu en boutique, il est retiré du site instantanément. Donc, l'histoire est vraiment à jour. Il y a pas de...
- Speaker #2
Les petits délais qui font que deux personnes veulent le même produit. Voilà,
- Speaker #1
qui fait qu'on doit... Alors, je dis pas que ça n'arrive jamais, des bugs d'annulation de commandes, mais c'est vraiment limite au minimum, parce que justement, on a cet outil-là. Et donc, le site au départ, vu l'investissement, on parlait des chiffres, au départ, on était vraiment modeste. C'était peut-être même pas 1% de chiffre d'affaires. Enfin, c'était presque symbolique. Et depuis quelques mois, depuis septembre, je pense, pareil, sans qu'on sache vraiment pourquoi, je pense que ça, c'est pour le coup le travail de référencement, le SEO. Voilà. ça prend du temps mais le fait d'avoir des fiches produits les gens de toute la France pour le coup évidemment c'est pas Mercato qui connaissent sur lesquels ils vont tomber mais ils vont tomber sur nous par une entrée ça va être une référence oui on cherche au jour exactement, je crois d'ailleurs c'est ça on a dû vendre en ligne il y a pas longtemps on vend des objets un peu pointus de niche, enfin pas de niche mais sur lesquels on va ressortir tout de suite très bien placé parce qu'on est peut-être un des seuls à l'avoir en occasion toujours une référence de guitare oui Aujourd'hui, on vend dans toute la France, voire en Europe. On a même des clients d'Europe, des objets qu'on expédie. Et là, c'est pareil, on peut parler, c'est un sujet sur lequel je me bagarre, mais comme quoi le petit commerçant indépendant que nous sommes peut tout à fait offrir un service client, livraison, etc. qui en rabat à des Amazones et autres. Parce que nous, on expédie sous 24 heures. On fait des livraisons coursiers en deux heures dans Paris.
- Speaker #2
On faisait ça aussi, les gens adoraient. Les gens adorent. C'est trop bien.
- Speaker #1
Et ça, tu as une qualité de service. C'est là où on est tout à fait, en termes de service client, on peut se comparer à Amazon. On n'a pas de problème. Pareil pour le suivi, le chat, le support client. Pareil, quand on a un sujet, c'est géré par un humain tout de suite, parce que pour l'instant, on a une taille qui nous le permet. Mais je pense que même quand on grossira, on essaiera toujours de garder ce aspect humain.
- Speaker #2
Le truc de... De se dire, je suis petit, je ne peux pas réussir à faire aussi bien qu'eux.
- Speaker #1
Franchement, je pense qu'on fait même mieux. Sincèrement, les clients nous le disent. C'est génial, j'ai une réponse à mon truc, ils m'ont remboursé tout de suite. On n'a vraiment que des retours positifs, y compris sur la partie commerce.
- Speaker #2
Le service client,
- Speaker #1
c'est tellement important. Et la livraison, en fait, ce n'est pas si compliqué que ça. Surtout que nous, on n'a pas d'entrepôt logistique pour l'instant. On verra plus tard.
- Speaker #2
Vous vous posez avec qui sur l'expédition ?
- Speaker #1
On expédie nous-mêmes avec la Poste, Colissimo tout simplement, ou Mondial Relais. Mais on ne passe plus par un agrégateur de type Packlink par exemple, on ne travaille plus avec eux parce que c'est un intermédiaire. Et ce n'était pas si bien que ça en termes de... Enfin, on ne va pas les critiquer. Encore, il y a un des problèmes, c'est plus facile de gérer directement les colis perdus avec la Poste que de passer par un intermédiaire. Et pareil, on fait attention à avoir le moins de retours possible et le moins de pertes possibles. Mais en tout cas, le e-commerce, ça s'est développé, je pense, par le SEO qui s'est fait naturellement. Par l'avantage qu'on a, effectivement, c'est la diversité de notre catalogue. En n'ayant que des objets uniques, ça fait autant de pages produits qui sont du coup énormes. Et donc, qui fait que le moteur de recherche finit par bien indexer les pages. Nos pages sont bien indexées. Et donc, les gens ont fait de l'acquisition gratuite par... des entrées qui se font par des références produits. Et ça, c'est la force de la diversité de notre catalogue qui fait qu'effectivement, on va nous couper.
- Speaker #2
C'est beaucoup à gérer, mais à la fin,
- Speaker #1
ça... Aujourd'hui, ça se fait tout seul. Du coup, tu demandais qui le gère, mais c'est l'avantage. Cet outil-là nous permet d'avoir très peu d'interactions. L'outil, une fois qu'il a été développé, tout est automatisé quasiment.
- Speaker #2
Les statuts sont à jour.
- Speaker #1
En tout cas, c'est simple. Ça arrive, on dit OK, on confirme la commande, mais après, c'est pas...
- Speaker #0
L'enregistrement de chaque achat est hyper précis avec chaque caractéristique de chaque...
- Speaker #1
produit c'est hyper listé enfin il ya vraiment un protocole d'achat et j'ai l'impression que ouais bah ouais mais on est où il est parce qu'on est obligé ouais ouais il faut que ce soit hyper carré ouais bah en tout cas pareil c'est plus sur le site on a voulu comme en boutique que l'expérience client soit super positive et là aussi on a bien identifié qu'elles étaient les freins des commerces de seconde main même le bon coin pareil on peut parler du où ce n'est pas bien ordonné. Les produits ne sont pas ordonnés. Tu cherches un truc, tu vas taper, mais c'est un moteur de recherche, donc tu vas trouver des résultats qui... Alors que pour le coup, la bonne expérience en termes du X, c'est Backmarket. Effectivement, c'est là où ils ont été très forts. C'est qu'ils ont, sur des produits de seconde main reconditionnés, ils ont une interface où l'expérience est agréable parce que finalement, tu n'es pas perdu. Tu cherches un iPhone 15, tu vas avoir une offre. Et c'est un site clair, bien. Donc on s'est quand même un peu inspiré de ça. Mais on l'a architecturé là aussi mieux, j'hésite pas à dire que back market, parce qu'on a même des gens de back market qui y avaient travaillé, qui nous ont dit franchement, c'est encore mieux, parce qu'on a réussi par exemple à rajouter une couche qui n'a pas back market, c'est vraiment l'unicité du produit, c'est-à-dire qu'on voit la photo de l'article en lui-même et pas la photo générique, on voit les deux. Et ça permet aux clients de voir en ligne, ok, il y a quand même une petite rayure sur ce modèle-là, et on peut rajouter, c'est pas juste l'état grade C, c'est dire, ok, grade C, mais rayure sur la coque. ça c'est très important en ligne parce que dans la seconde main le client ne voit pas le produit donc il doit pouvoir ça fait aussi tomber les barrières ça évite les retours on a très peu le taux de retour là aussi très bas je crois que la moyenne du e-commerce elle est super élevée je crois que c'est 20% le taux de retour dans les fringues ça accorde pire c'est encouragé carrément par les marques eux-mêmes et nous on a un taux de retour très bas peut-être 2-3% ce qui dans le e-commerce c'est rien parce que justement ... On fait vraiment en sorte que, et puis pour des raisons écologiques là aussi, parce que c'est une catastrophe, la logistique retour, c'est un impact doublé du coup. Donc, ce n'est pas vertueux du tout d'avoir du retour. Donc, on fait vraiment en sorte que le client qui achète, il n'y ait pas de mauvaise surprise. Si c'est le cas, on l'appelle avant pour dire, je ne sais pas si vous avez bien vu sur la photo, il y a une petite rayure ou il n'y a pas la télécommande, c'était indiqué, mais c'est bien, c'est OK, vous avez vu. Oui, c'est confirmé ou sinon, on n'expédie pas, on rembourse tout de suite et ça évite. Finalement un client déçu, nous qui devons gérer une logistique retour, on fait du travail pour tout le monde, un client déçu, alors que là, s'il y a le moindre souci à l'avance, on le sait, on rembourse le client, on annule la commande et tout le monde est content en fait. Et c'est ce qui fait qu'on a là aussi vraiment très peu de retours parce que c'est notre conception à la fois de la satisfaction client, mais aussi encore une fois de l'impact des livraisons qui est minimisé en fait. Parce que c'était quand même important pour nous dans l'e-commerce d'essayer aussi d'être vertueux dans cette partie-là, sur ce sujet-là.
- Speaker #2
Ok, bon, ça va presque faire une arrêt de vie.
- Speaker #1
Ah oui, on est passionnés, donc on est un peu bavards.
- Speaker #2
C'est un sujet super intéressant et ce que je trouve chouette, c'est aussi ces années d'expérience que vous avez derrière vous qui permettent vraiment d'enrichir encore plus la réflexion. On pourrait encore aller loin dans tous ces sujets, mais on va devoir s'arrêter. Est-ce que vous avez peut-être un message à faire passer si jamais vous vouliez transmettre des conseils, des apprentissages que vous avez pu avoir sur ces années d'entrepreneuriat ? Peut-être aussi des partages de lecture ? Tout à l'heure, tu parlais d'un livre, L'Éloge du Commerce.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, L'Éloge du Commerce.
- Speaker #2
Peut-être, je ne sais pas, si jamais vous avez des choses que vous avez envie de dire, c'est maintenant.
- Speaker #1
On peut causer un super podcast qui s'appelle L'arrière-boutique, qui parle du retail, qui est très intéressant, qu'on a juste découvert il y a quelques mois. Je loupe, on écoute en voiture quand on part à la campagne.
- Speaker #0
Non, mais un conseil, c'est d'essayer de rester, je dirais, fidèle à l'idée de départ. C'est-à-dire que... Faire attention, parce qu'on a toujours plein d'envie, et essayer de vraiment rester, suivre une route, et puis ne pas trop s'en éloigner, en tout cas dans l'idée.
- Speaker #2
Pas se disperser.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
D'où l'importance aussi peut-être, avant de se lancer, d'écrire noir sur blanc en fait. Qui on est, l'intention, pourquoi on le fait, et d'être très au cœur là-dessus, parce que c'est vrai qu'on est tellement... La fameuse montagne russe, on est tellement des fois braqueballé dans tous les sens, que parfois on peut avoir envie de désirer parce que c'est plus simple, mais peut-être qu'à la fin on perd en cohérence.
- Speaker #0
Exactement. C'est vrai que la seconde main, l'idée de départ, c'était de donner envie de consommer de la seconde main, mais on n'avait pas envie que ce soit quelque chose d'aller sur le luxe absolu, donc sur une image super haut de gamme. On voulait que ça donne envie de consommer. envie et en même temps que ce soit qualitatif mais pas luxueux pas un type d'an donc voilà on a fait super attention à ça alors qu'on aurait pu partir sur d'autres codes qui ne ne correspondaient pas non plus forcément d'ailleurs mais voilà, avec plein d'envies différentes donc essayez vraiment de bien canaliser le temps de le faire en amont Je pense que c'est hyper important.
- Speaker #2
Peut-être se le noter aussi, quelque part, ou l'avoir.
- Speaker #0
Un vrai cahier des charges, en fait. Et d'y penser hyper concrètement.
- Speaker #2
Et quand il y a des grosses décisions à prendre, peut-être revenir à ses intentions de départ pour voir si la météorologie sert ou pas.
- Speaker #0
Peut-être de temps en temps même.
- Speaker #2
Challenger ses intentions.
- Speaker #1
C'est super intéressant ce qu'on est en train de faire qui est le processus d'entreprise à mission.
- Speaker #2
Oui, j'ai vu, je voulais vous en parler. C'est très très...
- Speaker #1
Et en fait, c'est ça, c'est un statut qu'on...
- Speaker #2
C'est pas facile à avoir.
- Speaker #1
C'est pas facile à avoir. Donc ça prend un peu de temps et on prend le temps de le faire parce que pour le coup, on le fait nous-mêmes. On n'a pas pris de cabinet de conseil pour se faire accompagner, pour des raisons de budget. Et on peut y arriver tout seul. Et c'est presque pas plus mal parce que ça nous oblige, du coup, à vraiment nous poser ces questions-là. C'est-à-dire, quelle est notre mission ? Quelle est notre vision ? à quoi...
- Speaker #2
C'est pas du blabla ça.
- Speaker #1
C'est pas du blabla.
- Speaker #2
Parfois on peut avoir l'impression que on n'est pas dans les actes, on n'est pas... Quand on entreprend, des fois il faut y aller, machin, mais en fait c'est fondateur.
- Speaker #1
Et la mission, et en fait c'est vrai qu'aujourd'hui on le voit, le rôle sociétal, c'est la fameuse RSE, mais ça peut être que du blabla et que des mots, mais moi je crois qu'on le voit. Nous on essaie de pas le voir comme ça. On se dit ok... C'est vraiment une évolution importante aujourd'hui. On voit bien qu'on parlait des commerces, mais même les sociétés en général, on leur demande d'avoir une mission et c'est le cas. Une mission sociétale, à quoi sert une société ? Quelle est sa mission et qu'est-ce qu'elle apporte de positif à la société ? Et ça, se poser ces questions-là, ça nous aide à nous focus sur, par exemple, notre mission, c'est valoriser la seconde main. Du coup, ce mot de valoriser, il est hyper fort en fait. Et comme disait Myriam, ça nous permet de rester focus. Valoriser, mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas du luxe. Ça veut dire qu'on valorise les équipes, on valorise les personnes, les comportements, les objets. En tout cas, de se poser ces questions-là, qu'on le fasse ou pas dans le cadre d'une entreprise à mission, de toute façon, c'est bien de le faire. Mais l'entreprise à mission, essayer d'obtenir ce statut, ça nous force parce qu'il y a quand même un protocole à respecter, etc. Il y a des points, c'est une sorte de méthode. Ça nous donne une méthodologie pour nous poser ces questions essentielles et puis pour y répondre. et ça permet de le transmettre aux équipes. Pas forcément aux clients, parce que l'entreprise à mission, ce n'est pas forcément un label. On peut le mettre en plus ou moins avant sur le site, mais c'est là où ce n'est pas du tout du greenwashing. Oui,
- Speaker #2
ce n'est pas un label.
- Speaker #1
Ce n'est pas une étiquette. D'ailleurs, ça ne donne aucun avantage particulier. Il faut le savoir, ce n'est pas un truc où tu as un avantage fiscal, tu n'as pas de subvention. C'est vraiment une démarche que tu choisis de faire. Je pense que tu le fais avant tout pour toi, ton organisation, tes associés et ton équipe.
- Speaker #2
Oui, comme on disait tout à l'heure aussi, pour l'équipe, pour qu'ils se disent, ok, il y a une vraie cohérence, une vraie intention.
- Speaker #1
Mais c'est super intéressant. Et donc, je ne sais pas combien de temps encore ça prendra, parce qu'il faut modifier les statuts.
- Speaker #2
Oui, pas que ça, c'est long.
- Speaker #1
Oui, c'est assez long.
- Speaker #2
Ça prend le temps.
- Speaker #1
Ça prend le temps, oui.
- Speaker #2
Comme tout, on est dans une société où tout va tellement vite, on veut faire vite, on veut les résultats vite, alors que maintenant, il faut prendre le temps.
- Speaker #1
Et c'est d'ailleurs peut-être aussi un... Un enseignement qu'on peut tirer parce que bien sûr qu'on a fait des erreurs. Parmi ces erreurs, il y a le fait qu'on ait sans doute voulu aller trop vite.
- Speaker #0
Très vite.
- Speaker #1
Trop vite, très vite au départ pour faire plein de choses en même temps, se disperser un peu.
- Speaker #2
Sur l'année 2023.
- Speaker #1
Oui, les débuts de Mercato en fait. Comme tu l'as peut-être senti, tu vois d'ailleurs dans ton casque, moi je pars un peu dans tous les sens. On a plein d'idées, on débordait d'idées. Donc on a peut-être voulu tout faire tout de suite. Donc peut-être en faire trop, puis trop vite aussi. Parce que comme tu l'as très bien dit, cette société dans laquelle on... On est là dans une société de l'hyper rapidité,
- Speaker #2
la start-up... C'est un peu le faux mot, quoi. Si je ne fais pas maintenant, je reste pas chance, quoi.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
C'est ça. Il y a tellement de voies, de choses à développer. Instagram, la communication, enfin... Les réseaux. Il y a un milliard de choses.
- Speaker #2
Ça ne sert à rien.
- Speaker #1
On ne peut pas tout faire.
- Speaker #0
Ou alors, bon, enfin...
- Speaker #1
LinkedIn, les startups, on est dans un événement où on a l'impression que ça va à 200 à l'heure. Et comme tu dis, se poser, prendre le temps de la réflexion. Et je pense qu'au début, on est...
- Speaker #2
Si tu fais des choses avec un... Si tu sais, si tu as un objectif, que tu as une intention, que cet objectif sert le projet, qu'en plus, il est un peu chiffré, que tu peux potentiellement à la fin te dire, ok, à quel point je m'en suis écartée ou pas. En fait, là, tu t'es fait des vrais pas. C'est ça. Mais c'est vrai que, bon, après, des fois, c'est... C'est aussi un truc de l'entrepreneuriat, on a envie de tester plein de choses, de lancer des lignes un peu partout. Bon, tu peux le faire, mais peut-être si jamais tu te donnes des objectifs, je me laisse tant de temps pour tester. Voilà,
- Speaker #1
on peut se tromper et revenir en arrière, mais souvent, ça fait un coup. Par exemple, quand je te parle d'erreur, c'est parce que c'est des erreurs qui ont des coûts, des choses qui sont peut-être surdimensionnées. Donc, ce n'est pas grave. Encore une fois, l'idée, c'est d'apprendre de ses erreurs. Mais s'il y a peut-être aussi un conseil ou des choses qu'on pourrait refaire différemment, c'est de se dire... Il ne faut pas hésiter dans cette société dans laquelle on vit à prendre son temps, même si on est encouragé à aller toujours plus vite, toujours très fort, start-up, etc. Oui, mais en même temps, ça prend du temps de poser un concept et c'est ce qu'on a un peu appris. Aujourd'hui, on prend plus ce temps, on est un peu plus « relax » . Tu nous demandais comment ça va se passer le développement, est-ce qu'on va ouvrir des magasins, franchises, etc. C'est des questions qu'on prend le temps de se poser. Et c'est ok de dire que je n'ai pas encore la réponse.
- Speaker #2
Totalement. C'est un petit solideifice que je ne suis plus pour l'instant.
- Speaker #1
J'observe. On apprend à assurer la rentabilité. Parce qu'on va faire partie du développement. La clé du développement, c'est déjà que les bases soient solides. Et après, on va voir. On va se laisser un peu porter. On a une vision. Mais c'est ok aussi de ne pas forcément se dire qu'on va tout de suite ouvrir 10 magasins en deux ans. C'est cet objectif-là. attention derrière à pas se brûler les ailes.
- Speaker #2
Il faut avoir un socle speed. Je ne sais pas si vous avez entendu l'épisode de Bio Burger que j'ai enregistré il y a comme un moment. Non. Et bien il est hyper intéressant, je vous le recommande parce que justement on en parlait avec Anthony, un des cofondateurs, à l'époque, donc il avait fêté les 10 ans, et justement on parlait de l'importance de prendre le temps. Eux ils ont une intention très forte, donc c'était de faire du fast food mais bio. mais vraiment, ils ne dérangent pas la règle c'est-à-dire que c'est vraiment du bio donc c'est aussi co-construire avec les fournisseurs il y a toute une réflexion qui a pris énormément de temps mais ils n'ont fait aucun compromis et donc ça leur a peut-être joué des tours sur la route, mais à la fin maintenant aujourd'hui, ils commencent à aussi récolter cette patience et c'est hyper intéressant
- Speaker #1
Je vais écouter un épisode et puis d'ailleurs tu parlais de lecture, je ne me souviens plus du nom du livre mais pareil, c'est un bouquin que j'ai lu sur ... Le fondateur de Patagonia, c'est une marque super asténiste.
- Speaker #2
Il a fait un livre que je voulais acheter aussi.
- Speaker #1
C'est une marque assez exemplaire. D'ailleurs, je crois qu'il a cédé à une fondation. Même pour l'avenir de sa société.
- Speaker #2
Il a fait quelque chose.
- Speaker #1
Il a dit un truc assez génial. C'est exactement le sujet dont on parle. Il a dit que... Exactement comme ce que je viens de dire. C'est-à-dire qu'il était pris dans la spirale, il faut se développer, il faut aller vite, il faut prendre des parts de marché, il faut conquérir, etc. Et ça lui a fait commettre des erreurs, plein d'erreurs. Et il a dit que tout s'est transformé dans sa tête à partir du moment où il s'est réuni avec ses équipes et qu'il a dit voilà, en fait, on va créer Patagonia. C'est une marque qu'on a créée pour 100 ans. Et il s'est donné cette laps de temps de 100 ans. Oui, en fait, tu changes la temporalité.
- Speaker #2
Je change la temporalité. Je vous laisse le coin, t'es là.
- Speaker #1
Tu te répires, tu dis, mais 100 ans, c'est une marque qui va durer 100 ans. Et là, tu changes tout et tu te dis, ben en fait, voilà, on va poser les choses, on va faire bien les choses, on va faire un socle. Voilà, j'ai trouvé ça assez génial comme approche. Hyper intéressant. Et Patagonia, quoi, qui est quand même, voilà. Je pense que c'est un bon exemple de réussite. Donc voilà, tout petit niveau. Mais merde, Kato, on est là pour 100 ans. Donc on a le temps. On ouvre un magasin par an. Et puis, ben du coup, dans 100 ans.
- Speaker #2
J'ai que deux ans sur 100 ans. bon bah je pense qu'on va finir là dessus c'est pas mal comme perspective bon bah merci à tous les deux c'était super chouette j'ai passé un très très bon moment merci pour le partager Audrey avec nous aussi ça nous a permis de nous replonger aussi plein de souvenirs de reposer des intentions bon bah je vais suivre avec beaucoup d'intérêt et je pense essayer de vous rendre visite pour le tournement au Japon avec plaisir et puis on va à très bientôt
- Speaker #1
A bientôt. Merci encore pour l'invitation.
- Speaker #2
Merci à vous.
- Speaker #0
Merci, au revoir.
- Speaker #2
Et voilà, j'espère que cette interview vous a inspiré et donné des idées pour vos propres projets. Merci beaucoup pour votre écoute. Si vous souhaitez soutenir L'Arrière Boutique, prenez deux petites secondes pour laisser 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute. Et pourquoi pas un commentaire ? Ça paraît rien comme ça, mais ça fait toute la différence. Ça m'encourage et surtout ça donne de la visibilité au podcast pour qu'il puisse toucher encore plus de commerçants et d'entrepreneurs comme vous. N'hésitez pas aussi à en toucher deux mots à votre entourage si ça peut les intéresser.
- Speaker #0
Et si vous ressentez le besoin d'un accompagnement pour avancer sur vos projets, que ce soit pour lancer votre boutique ou pour la développer, n'hésitez pas à jeter un oeil à mes offres sur mon site larriereboutique.fr. Je propose aussi le Starter Pack, un kit complet pour vous accompagner pas à pas dans l'ouverture de votre boutique physique. C'est une boîte à outils qui contient tout ce dont vous avez besoin. Un guide détaillé des étapes, des tableaux financiers, un modèle de business plan, une checklist et même une heure de coaching personnalisée pour répondre à vos questions. C'est l'outil idéal dont j'avais rêvé il y a 12 ans avant d'ouvrir mes boutiques. et qui va vous permettre de transformer vos idées en réalité, sans oublier une seule étape clé. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode plein de nouveaux conseils et d'inspiration. En attendant, prenez soin de vous et de vos projets. Bonne journée et à très vite !