Speaker #0Bienvenue dans la saison 2 de mon podcast L'Enthousiasme par les Mofs. Je suis Frédérique Mercier, coach de vie et professionnelle. J'habite à Lyon. Cette saison est une plongée au cœur des séances, par des partages ou des témoignages en lien avec des thématiques rencontrées régulièrement. Je vous partage dans ce podcast, au cœur d'une séance, mon expérience de la thématique Développer sa curiosité empathique Être empathique et être curieux, vous savez tous ce que cela implique. Je souhaite aujourd'hui vous parler de la conjugaison des deux, la curiosité empathique, et surtout, comment elle se glisse dans mes accompagnements. Déjà dans ma posture, pour maintenir le soutien inconditionnel du coach, et puis comme un outil de coaching. C'est un sujet fascinant. La curiosité est souvent considérée comme un vilain défaut. Pourtant, c'est elle notre garante de l'ouverture d'esprit, de l'observation et de la compréhension générale de l'autre. Il est primordial de la distinguer d'une curiosité malsaine qui est le terreau du jugement. On y ajoute l'empathie. L'empathie qui permet de se mettre à la place de l'autre, de voir, de ressentir, de penser d'un autre angle. Un angle qui nous est souvent inconnu ou incompris. Alors, Comment utiliser et développer ce savoir-être pour aller mieux ou pour atteindre de nouveaux objectifs ? L'idée, je l'ai eue en écoutant les travaux du médecin cardiologue, le docteur Gérard Osterman, dans son approche intégrative de la santé, basée sur la dimension psychologique et émotionnelle du patient. Il en parle comme d'un outil, une qualité fondamentale, à développer pour s'intéresser à la personne dans sa globalité, afin de mieux l'accompagner et dans son cas la soigner. Cette curiosité empathique, c'est juste une ouverture vers l'autre. Même si j'emploie le mot juste je mesure la difficulté parfois d'en faire preuve, tant l'autre vient me bousculer dans mes certitudes. Lors des séances d'accompagnement, parfois je suis amenée à la proposer, comme un exercice de coaching. Bien sûr, ce n'est pas la seule solution à toutes les problématiques. C'est plus une proposition, un chemin, qu'il est parfois intéressant de prendre. Si je veux avoir un meilleur relationnel, mieux gérer mon stress, avoir... plus de confiance en moi, c'est aussi en développant ma curiosité empathique que je peux y arriver, voir l'autre dans sa globalité tout en gardant mon identité. D'ailleurs, il y a aussi des limites à en faire preuve, quand cette curiosité ou cette compréhension extrême nous fait oublier nos propres besoins, voire nous surinvestir avec l'autre. À ce moment-là, en séance, nous pouvons travailler le territoire de la personne, ce qu'elle accepte et ce qu'elle n'accepte pas. Être empathique ne veut pas dire accepter tout de l'autre. La curiosité empathique, c'est mettre l'altérité au cœur de nos vies. C'est une forme de respect, de tolérance, pour nous enrichir d'autres modèles, d'autres visions, pour combattre nos biais cognitifs, nos croyances, pour remettre en question nos comportements et nos certitudes. Je ne peux pas me connaître et me comprendre si je ne connais pas l'autre dans sa différence. C'est aussi une forme d'ignorance. Je n'ai peut-être pas eu l'opportunité, la chance d'observer, d'écouter, d'échanger avec l'autre. Concrètement, c'est provoquer des situations où je vais pouvoir aller à la rencontre de l'autre. Prendre du temps pour cela, un temps accordé à l'inconnu, à la chance. Dans des emplois du temps surchargés, se déplacer vers l'autre, s'autoriser de le faire. Bien sûr, Internet permet de développer sa curiosité en écoutant des podcasts, des émissions ou des témoignages. Mais souvent, les filtres existent. Les programmes sont choisis, les interlocuteurs aussi. On a moins de chances d'être bousculé par l'autre, par ses émotions, ce qui a motivé ses actions. Le pouvoir de la rencontre, du nouveau projet, qui nous amène en dehors de nos habitudes, qui nous dérange et nous oblige à réfléchir autrement. Je retrouve en accompagnement, dans une forme de contrôle, une impossibilité parfois à faire autrement, à expérimenter, à pratiquer autre chose. C'est la force de l'engagement. Car on ne sait... ou bien on croit déjà savoir comment ce serait, ça se passerait, que vont dire les autres. On oublie de se laisser surprendre par l'autre et la vie. L'altérité est un concept fort. Une ouverture vers ce qui est inconnu nous dépasse. En accompagnement coaching, parler de l'altérité, pousser vers des actions concrètes qui nous amènent vers l'autre, c'est reconnaître sa propre différence, ne pas la juger, lui permettre d'exister. C'est aussi une façon d'appréhender une part d'ombre chez nous, comme l'évoque le psychiatre Carl Gustav Jung. L'appréhender cette part, la laisser s'exprimer, permet de sortir des apparences, d'aborder les événements avec plus de sérénité, d'authenticité. En accompagnement coaching, l'altérité nous invite à identifier nos limites, nos peurs. Le travail autour des limites étant primordial. Flexibiliser mes limites limitantes pour oser un nouveau projet, une prise de parole, une nouvelle relation. Pour développer sa curiosité empathique, cette compétence précieuse, je vous propose trois actions concrètes. La première, parler le plus possible à de nouvelles personnes, même parfois très éloignées de vous, de votre environnement. Sortir de votre zone de confort, qui est parfois celle de l'inconfort, mais rassurante car connue. Poser leur des questions sur eux, sur ce qu'ils font, sur ce qu'ils pensent, sur ce qu'ils ressentent, tout en respectant leur intimité. Même en allant faire vos courses ou bien dans la file d'attente d'un cinéma. Si cette démarche est difficile, commencez par des collègues de travail avec qui vous n'avez pas l'habitude de parler, un cousin, vos parents. Deuxième action concrète, exprimez votre compréhension auprès des autres, en validant leurs ressentis, en comprenant leurs points de vue, en ne cherchant pas toujours à les faire évoluer, changer. Parfois, juste votre compréhension permet à l'autre de bouger, en ne se sentant pas dans l'obligation de se justifier de ce qu'il ressent, de ce qu'il vit. Montrez-lui plutôt que vous comprenez ce qu'il vit, que vous respectez ses sentiments et que vous êtes là pour le soutenir. Ne minimisez pas ce qu'il ressent, ne lui donnez pas de conseils non sollicités, ne le comparez pas à d'autres personnes. Vous savez tous comme c'est agréable d'être écouté sans jugement. Troisième action concrète, utilisez la créativité, la curiosité pour résoudre des problèmes. Explorez différentes solutions, imaginez pouvoir faire autrement. Vous pouvez participer à des activités collectives, faire du théâtre, créer des œuvres artistiques, interviewer des personnes sur leur passé, leur présent, leurs doutes, écrire des histoires, raconter des confidences que l'on vous a faites sans trahir bien sûr. Comment ce serait si ? Comment je pourrais faire autrement, penser autrement ? Et qu'est-ce que ça changerait si je voyais ou comprenais en prenant un autre chemin ? Les neurosciences nous parlent des neurones miroirs. Ces cellules du cerveau qui s'activent lorsque l'on réalise ou qu'on observe une action, une émotion ou une intention chez soi ou chez autrui. Pour développer notre curiosité, car ils nous permettent d'imiter les actions des autres, ce qui facilite l'apprentissage et la communication, de comprendre les intentions des autres, ce qui favorise la coopération et la résolution de problèmes. Et enfin, ressentir les émotions des autres, ce qui renforce le lien social et le bien-être. En résumé, devenez l'enquêteur des émotions et des motivations des autres. Cette investigation, la plus saine possible, vous ouvrira les portes de la confiance en soi et de l'optimisme. Vous verrez finalement les autres et leurs réactions sous un autre jour. Pratiquez cette curiosité en conscience, de façon délibérée. Je sais que je le fais pour moi, pour mon bien-être, ma santé, ma réussite. Enfin, je vais terminer avec la citation inspirante de Carl Rogers, psychologue humaniste, qui dit Lorsque je suis vraiment capable d'entrer dans le monde privé d'une personne qui est différente de moi et que je peux voir le monde comme elle le voit, alors je peux dire à cette personne je te comprends Je vous invite à réfléchir à comment pouvez-vous intégrer plus de curiosités empathiques dans votre vie quotidienne. J'espère que vous avez apprécié ce partage. Je vous remercie beaucoup, je vous embrasse.