- Speaker #0
Bienvenue dans la saison 2 de mon podcast L'Enthousiasme par les Mouffes. Je suis Frédérique Mercier, coach de vie et professionnel. J'habite à Lyon. Cette saison est une plongée au cœur des séances, par des partages ou des témoignages, en lien avec des thématiques rencontrées régulièrement. Bonjour à toutes et tous, bienvenue dans ce nouvel épisode qui s'intitule Réaliser que nous sommes des êtres psychologiques Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Amina, que j'ai accompagnée pour un projet professionnel avec une forte dimension personnelle. Bonjour Amina.
- Speaker #1
Bonjour Frédérique.
- Speaker #0
Avant de commencer, je voudrais vous préciser que le coaching que j'ai réalisé avec Amina n'avait pas pour objectif de traiter une question psychologique, mais bien de l'accompagner dans une problématique professionnelle. Cependant, au cours des séances, nous avons découvert que cette problématique était liée aussi à une compréhension de son être et une évolution vers un alignement, une cohérence personnelle. C'est pourquoi nous avons décidé ensemble de travailler sur le développement de son être, en respectant son rythme, son envie et sa liberté. Je tiens à souligner que le coaching n'est pas une thérapie et qu'il ne se substitue pas à un accompagnement psychologique si nécessaire. Le coaching est bien un processus. qui vise à aider la personne à trouver ses propres solutions, à mobiliser ses ressources et à atteindre ses objectifs. C'est ce que nous allons vous montrer dans ce podcast. Nous allons échanger sur le parcours d'Amina, ses difficultés, ses réussites, ses apprentissages et ses conseils pour vous aider à vous épanouir pleinement. Alors sans plus attendre, je vous laisse écouter cette belle conversation. Bonne écoute ! Amina, dans un premier temps, j'aimerais que vous vous présentiez et que vous nous parliez du déclic, en tout cas de la première étincelle qui vous a donné envie de vous faire accompagner.
- Speaker #1
Je m'appelle Amina, j'ai 29 ans et je suis en coaching avec vous Frédérique depuis plusieurs mois maintenant, depuis la fin de l'année dernière. Mon ambition de faire un coaching était liée au fait que j'étais dans un flou professionnel qui m'inquiétait, que je ne considérais pas normal. Suite à deux démissions, de longues périodes sans emploi, alors que pourtant je souhaitais faire carrière, je souhaitais faire une carrière en tout cas. Et cette pause, ce flou, un petit peu ce mal-être aussi professionnel m'a entraînée à suivre un coaching.
- Speaker #0
Alors quel regard vous portez sur le démarrage de ce coaching ? Ça c'est important je crois de parler du démarrage de ce coaching.
- Speaker #1
Rétrospectivement, je me vois un petit peu en état d'urgence. À la recherche de solutions, une urgence liée au fait de ne pas être dans les rangs, puisque ce n'est pas très normal de démissionner deux fois, ce n'est pas très normal de ne pas trouver sa voie, alors que tout le monde a l'impression qu'on est dedans, qu'on est déjà dans sa voie. Mais pourquoi est-ce que ça ne marche pas ? Est-ce que tout le monde évolue sauf moi ? Pourtant, j'ai les clés en main, en tout cas, je semble avoir les clés en main. Et ça, c'est le regard que je porte. Je me vois un petit peu perdue également, avec un besoin d'aide.
- Speaker #0
Et cette histoire d'urgence liée au fait de rentrer dans le rang, alors comment vous expliquez cette histoire de rentrer dans le rang ? Parce que c'est intéressant comme formulation de phrase.
- Speaker #1
L'urgence de rentrer dans les rangs, je la vois comme une croyance commune. Ce n'est même pas une croyance personnelle, c'est comme ça dans la vie. Il faut finir ses études, aller travailler, puis gagner un bon salaire. Et puis, vu que je suis bonne dans ce que je fais, ça n'a aucun sens. d'être perdue. Quand on est bon dans ce qu'on fait, on y va à fond. C'est ça la croyance qui est admise. Il n'y a pas de raison d'échouer. C'est vu comme un échec de se chercher professionnellement.
- Speaker #0
Rentrer dans le rang, c'était pour vous une croyance. Vous utilisez le mot croyance mais est-ce que vous aviez identifié avant de débuter, là on est au démarrage du coaching, est-ce que vous aviez identifié ce que c'était une croyance et le pouvoir de cette croyance justement ?
- Speaker #1
Pas du tout. J'identifiais pas ça, comme ça, je conceptualisais pas la chose. Par contre, j'en ressentais, j'avais des sensations physiques aussi et émotionnelles, en fait. Je ressentais qu'il y avait quelque chose qui clochait, mais sans me dire, il y a la croyance de rentrer dans les rangs, quoi.
- Speaker #0
Oui, en fait, cette croyance avait un impact physique et vous, vous imaginez cet impact physique comme un besoin urgent de trouver une solution.
- Speaker #1
Tout à fait, exactement.
- Speaker #0
Ok, c'est ça. Donc le démarrage, vous arrivez comme ça, avec cette urgence, avec ce projet de pouvoir comprendre pourquoi vous êtes dans ce flou professionnel et vous démarrez comme ça.
- Speaker #1
C'est ça et j'arrive avec toutes mes valises dans le cabinet de Frédéric, un petit peu dans tous les sens aussi parce que je parle du travail, je vais dans tous les sens, je parle du travail mais je parle aussi d'autres choses à côté, je parle de ma vie. Ma vie perso, ma vie familiale, donc finalement, est-ce que je suis venue que pour ça ? Est-ce que je suis venue que pour parler du pro ? Je viens en vrac, en fait, et puis j'ai confiance au processus, en tout cas.
- Speaker #0
Donc à ce moment-là, vous pensez que c'est professionnel, vous l'identifiez comme professionnel, on le clarifie ensemble déjà sur ce premier rendez-vous. Et puis ensuite, quelle est l'étape la plus marquante ? Quelle est la séance la plus marquante, peut-être ? pour vous l'exercice, qu'est-ce qui s'est passé ensuite qui a fait que petit à petit ce coaching il a changé d'angle ?
- Speaker #1
Alors ça s'est fait en deux temps à la fin de la première séance on a fixé une problématique ensemble donc c'était quelque chose de rassurant, de poser le problème, de poser une question donc c'était quels sont les blocages qui font que je n'arrive pas enfin grosso modo c'était ça qui font que je n'arrive pas à suivre ma voie professionnelle Et je me suis dit oui, je suis venue pour ça, je suis venue pour cette question. J'avais une petite sensation de bon ok, est-ce que c'est tout ? Mais bon sans plus quoi, j'ai pas trop requestionné la chose. Puis j'ai eu un premier exercice à faire pour la séance d'après, l'exercice des valeurs, qui était décrit comme un exercice où on exprimait son alignement, donc d'abord on trouve nos dix valeurs, ensuite on les classe. Et enfin, on les exprime. Donc, je l'exprime à mon coach. Et je me suis sentie très mal à l'aise durant cet exercice. Je n'arrivais pas à le faire, un peu comme s'il y avait des bonnes réponses à poser, mais soit je n'arrivais pas à les poser, soit je n'étais pas en phase avec ce que je posais. En tout cas, un malaise lié à cet exercice. Et ça, ça a été extrêmement marquant pour moi et je dirais même un tournant dans mon coaching.
- Speaker #0
Alors, c'est quoi ce tournant ?
- Speaker #1
Le tournant d'y voir clair sur le fait que je ne peux plus cacher qu'il y a autre chose que le professionnel. Le professionnel, c'est un symptôme. Un peu la gadoue professionnelle, c'est un symptôme du reste qui ne va pas trop, que je n'arrive pas à y voir plus clair. Et ça se manifeste professionnellement par des démissions, un mal-être au travail. Ah tiens, je ne sais pas quelle est ma voie et pourtant j'ai l'impression d'être dedans. Et en fait, ça, ça définit tout le reste de ma personnalité à ce moment-là. C'est je sais ce que j'aime, mais en même temps, je ne sais pas ce que j'aime, je sais ce que je veux, mais en même temps, je ne sais pas ce que je veux Un paradoxe, en fait, en permanence.
- Speaker #0
La valeur, c'est vraiment ça. Quand on travaille les valeurs, c'est aussi comme un guide. Donc, ce guide, ça va nous permettre, et que ce soit professionnel ou personnel, finalement, il n'y a pas de différence. Quand on parle de valeurs professionnelles, c'est celles qu'on va retrouver, qui sont en adéquation avec nos personnels. On a besoin, alors ça peut évoluer, bien évidemment. On peut de temps en temps ne pas être totalement en accord avec ses valeurs. La valeur, c'est le diamant. Moi, je dis souvent, c'est ce qui est pur au démarrage. Et puis après, il y a plein de choses autour. On va trahir les besoins parce qu'il y a des besoins qui vont permettre de nourrir ses valeurs. Ou en tout cas, c'est en nourrissant ses valeurs, en incarnant ses valeurs, qu'on va pouvoir répondre à ses propres besoins. Mais parfois, il y a des croyances sur ses valeurs. On va dire peut-être c'est bien ou c'est pas bien. Il va y avoir un filtre. Il peut y avoir aussi quelque chose qui est en lien avec l'éducation. Il peut y avoir plein d'éléments qui vont venir perturber. C'est un travail qui... Enfin, en tout cas, c'est un exercice qui est assez important. Je le dis tout le temps. J'en parle tout le temps. Parce que je trouve que tant qu'on ne l'a pas vécu, enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez, tant qu'on ne l'a pas vécu à l'intérieur de soi, on ne se rend pas compte que même quand on lit la liste, qu'on arrive à avoir la liste, il y a quelque chose qui se passe à l'intérieur du corps.
- Speaker #1
D'ailleurs, pour beaucoup... d'autres exercices mais pour les valeurs c'est on ressent que c'est un fondement au début je les ressentis plutôt à travers vous à travers ce que vous m'en disiez de ses valeurs du fait que trouver ses valeurs s'est trouvé un alignement oui d'accord mais comment je fais ça me paraissait limite abstrait enfin c'est ça me faisait même de la peine envers moi même que ça me paraît si abstrait mais j'ai changé d'optique à travers nos échanges j'ai changé d'optique dans un autre contexte j'aurais dit bon j'y arrive pas, tant pis, il y a un vrai travail à faire en dessous et est-ce que je vais le faire ? Non est-ce que je mérite de le faire ? Je sais pas est-ce que j'ai envie de le faire ? Je sais pas non plus et là c'était plutôt pas de panique Je vais le faire, je vais y arriver parce que c'est important, parce que ça vaut le coup aussi, parce que je suis accompagnée. Et en fait, je sors de cette urgence puisque même si ça doit être fait au plus vite, mais après tout, j'ai le temps en fait. J'ai le temps, c'est pas parce que j'ai pas mes valeurs là tout de suite aujourd'hui durant cette deuxième séance que je les aurai pas dans deux séances ou même dans un an quoi. Peu importe, mais je les aurai.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui vous a rassuré ? Sur cette histoire de temps, comment vous vous êtes rassurée sur le fait de ne pas les avoir trouvées tout de suite ? Là, ça a l'air simple, on se dit Ah bah oui, elle s'est dit Ah, j'ai pas le temps et c'est pas grave mais finalement, c'est quand même pas évident de jouer avec cette histoire de temps.
- Speaker #1
Je dirais que ce qui m'a rassurée, c'est d'avoir en face de moi quelqu'un avec qui j'ai été en phase aussi. Parce qu'un coaching, c'est aussi une rencontre. Donc, une rencontre avec un professionnel, mais surtout un humain, une personne humaine. Et est-ce que ça matche ou pas ? Est-ce que je peux lui faire confiance ou pas ? Est-ce que je peux me mettre à nu avec la personne en partageant ce que j'ai de plus intime, c'est-à-dire mes pensées ou mes croyances, effectivement, mes craintes, mon stress, ces choses-là. Et pour le coup, cette rencontre, pour moi, elle était bonne. Avec vous, Frédérique, elle était bonne. et j'ai eu envie de faire confiance. Et j'ai eu envie d'y croire aussi, peut-être un petit peu, d'avoir de l'espoir en fait. C'est peut-être un petit peu fort comme mot, mais quand on pense que je me sentais en urgence, l'espoir c'est le mot qui va avec, c'est positif.
- Speaker #0
C'est important ce que vous dites par rapport à l'alliance qu'il peut y avoir quand il y a un accompagnement. J'ai envie aussi de le souligner peut-être pour accompagner vos propos. L'alliance, elle est importante, ça ne veut pas dire que... Il faut absolument que l'on s'aime bien, qu'on s'entende bien. C'est l'alliance qui s'est passée entre nous pour que vous ayez suffisamment confiance et conscience que cette urgence, ce n'était pas grave. D'ailleurs, souvent, je l'explique. Je dis, vous avez ce sentiment d'urgence. Si je ne vous coache que sur l'urgence, ça risque parfois d'être quelque chose qui ne sera pas pérenne ou bien qui peut être décevant, qui peut bouger, etc. Ou de nouveau, on va aller se calquer finalement sur ce que vous disiez de rentrer dans le rang. Donc après, c'est possible, il n'y a pas de... Voilà, s'il y a une urgence, il y a une urgence. Mais l'urgence, elle peut créer le fait justement de ne pas trouver. Vous êtes arrivée avec le flou et quand vous arrivez avec le flou, souvent, l'explication, c'est ça. C'est que si je suis dans le flou, c'est que j'ai toujours peut-être fonctionné un peu comme ça, un peu de la même manière, un peu dans l'urgence. Et comment je peux peut-être juste un petit peu changer pour me réaligner ? Et en me réalignant, ça va être beaucoup plus facile derrière. On a aussi beaucoup travaillé les croyances. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu ce travail des croyances ? Il y en a peut-être eu des plus marquantes que d'autres, certaines croyances qui ont émergé à certains moments. On a vu une collective tout à l'heure, c'est une croyance collective, celle de rentrer dans le rang, comme s'il y avait une forme de rang. Est-ce qu'il y a eu d'autres croyances qui sont apparues pendant le travail ensemble ?
- Speaker #1
Alors... En fait, je sais que j'ai toujours été une fille, puis une femme bourrée de croyances, avec un surmoi très puissant de par l'éducation, respecter les règles, que ce soit familiales ou de la société. Ce ne sont pas forcément des mauvaises règles, mais qui restent des croyances, en fait, qui peuvent être limitantes. Pour la majorité d'entre elles, limitantes, voire handicapantes. Moi, je me voyais un peu comme ça, handicapée, sans vouloir faire un abus de langage, mais handicapée dans mes faits et gestes. à travers ma tête en fait ce que je crois, ce à quoi je crois ou ce à quoi les autres croient d'ailleurs. Et en fait ces croyances-là je les avais jamais pareil formalisées ou formulées et formalisées, listées, non jamais. Je vivais juste avec, par contre je les appliquais à la règle. Et avec le temps, durant mon accompagnement, je me les suis exprimées. Et je dirais que le plus difficile c'est pas tant d'exprimer les croyances qu'on a. C'est plutôt les réfuter, de se dire, enfin de les questionner. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est utile ? Parce que des fois, ça peut être vrai, mais inutile. Est-ce que c'est une croyance qu'on peut remodeler et réadapter à soi ? Et la principale croyance, c'est une croyance liée à l'égoïsme. L'égoïsme, c'est mal. Alors j'ai été élevée très comme ça, dans le mannequin, bien, mal. Le blanc et le noir, quoi. Et puis, typiquement, j'ai découvert que l'égoïsme, c'est pas si mal que ça, puisque les coachings, c'est extrêmement égoïste comme démarche. C'est pas égoïste parce qu'on parle de soi, mais c'est égoïste parce que là on va se faire du bien en fait. On va faire du bien à sa tête. On parlait tout à l'heure de la rencontre avec le coach, mais on va aussi se donner rendez-vous avec soi-même. Moi je le voyais comme ça, limite un petit rencard avec moi-même, où j'allais me... Peu importe le mood, l'état d'esprit dans lequel j'étais, je vais me préparer et je vais y aller, et je vais bien me tenir droite, prendre ce que j'ai à prendre, donc une démarche très égoïste. Pour quelqu'un qui... Non, l'égoïsme c'est mal. Et l'égoïsme c'est mal, c'est une croyance. très très grosse et profonde et importante parce que n'importe quoi était égoïste pour moi. Juste dire non, je ne veux pas sortir là tout de suite, c'est égoïste parce que la personne en face attend que je sorte. Donc là, je prends un exemple bidon, mais ça s'applique du coup pour des choses avec plus de conséquences. Et c'est pour ça que je parlais d'handicap, mais le mot c'est peut-être, c'est paralysant en fait. Parce qu'on ne fait jamais rien pour soi, mais en fait, on n'avance juste pas. Et pour revenir avec le professionnel, c'est que... Du coup, je me prive d'avancer dans tout plein de choses. Mais comme il y a cette croyance qu'il faut rentrer dans les rangs, et comme ne pas rentrer dans les rangs, ce serait égoïste parce que ça serait suivre mes passions, du coup, je ne suis pas bien. Je me refuse de suivre mes passions et en même temps, je dois rentrer dans les rangs pour les autres. Ça fait un cumul de croyances qui devient un trop-plein.
- Speaker #0
Et c'est vrai que ces croyances, pour revenir sur un aspect plus technique, On a tous des croyances et heureusement, on doit continuer à les avoir parce que sinon, on ne peut pas fonctionner. La croyance va nous permettre de fonctionner. Mais il y a la croyance limitante et dente. À quel moment elle m'aide et à quel moment elle me limite ? Donc, c'est vraiment là-dessus. Est-ce qu'elle m'appartient ? Est-ce qu'elle est collective ? Est-ce que je suis d'accord pour continuer à faire que c'est elle qui décide de comment va se passer la suite de ma vie ? Et surtout là, elle avait un impact sur... sur votre développement. L'idée du podcast, c'est de dire je réalise que je suis un être psychologique. Ben oui, ça veut dire aussi que certaines croyances peuvent influer peut-être sur mes émotions, que certaines croyances peuvent influencer sur mon évolution et peut-être même sur mes ressentis, mes sensations. Ça peut aller assez loin, en fait. Ça va partir de la croyance et puis ça va aller beaucoup plus loin. Ça peut même aller dans le corps.
- Speaker #1
Et j'ajouterais que Faire attention que nos croyances ne soient pas plutôt les croyances des autres. Oui, bien sûr. Parce que du coup, quand on s'interdit d'être égoïste, on s'interdit aussi d'avoir ses propres croyances. C'est un délire, en fait, un petit peu, dans la tête. C'est un délire. Mes croyances ne sont pas les miennes, ce sont celles des autres. Comme ce serait mal de faire de la peine aux autres, je vais respecter leurs croyances. Et ça, ça s'applique avec toutes les personnes qui nous entourent, même le caissier chez Carrefour. Et en fait, il y a un moment, oui... Tout le monde a ses croyances, mais quelles sont les miennes ? Et ça, ça a été un point aussi important dans l'accompagnement, me permettre d'avoir mes croyances. Et à quel point est-ce qu'elles m'impactent ou pas ? Rendre leurs croyances aux autres aussi. Se mettre à distance des croyances qui bloquent, et ainsi de suite.
- Speaker #0
Mais concrètement, comment vous avez fait pour les flexibiliser, ces croyances, pour lâcher prise ? On parle tout le temps du lâcher prise, mais en fait, le lâcher prise, c'est pas... Je m'en fous de tout. Le lâcher prise, c'est justement est-ce que j'identifie que cette croyance n'est pas la mienne ou que je n'ai plus envie de la croire ? J'ai envie de la modifier ou je peux la flexibiliser. Mais comment vous l'avez fait concrètement ?
- Speaker #1
Franchement, j'ai envie de dire que je n'avais plus le choix. J'étais arrivée à un stade où je n'y arrive plus. Et comme je disais, c'est... Le travail, c'était un symptôme, mais j'avais d'autres symptômes, en fait. Je somatisais, je me sentais juste mal, je voulais couper avec tout et tout le monde. Et en fait, c'était là, mon cerveau, mon corps, tout qui me dit, allez maintenant, c'est maintenant, tu vas faire ce travail, tu vas lâcher prise, parce que je n'ai plus d'autre choix, en fait. Alors, ça n'aide peut-être pas les personnes qui écoutent, mais c'est ma réalité en tout cas. J'étais arrivée au stade de nos retours.
- Speaker #0
Et comment vous avez fait ? Donc, OK, vous n'aviez plus le choix, mais comment on fait en fait ? Même si on n'a plus le choix, parfois, on est face au mur, puis on continue à se prendre le mur. Alors, dans l'accompagnement, qu'est-ce qui vous a permis de le faire ? Est-ce que c'est plus le travail des émotions ? Est-ce que c'est d'autres exercices ? Qu'est-ce qui vous sentait qui vous a permis de flexibiliser tout ça ?
- Speaker #1
En fait, c'était un ensemble. D'abord, durant les séances... Il y avait de la méthodologie. Et en fait, c'était on va faire des exercices de façon méthodologique avec certains exercices qui passent avant d'autres dans le temps. Il faut d'abord avoir fait cette base-là, donc les valeurs par exemple, avant de sauter à une étape plus loin. Donc suivre une méthodologie, ça m'a permis de classer mes idées en fait. Parce que j'avais ce vrac, plein d'idées en tête, plein de choses mélangées. Et puis les classer. Ça m'a fait lâcher prise parce que ça m'a fait les prioriser, en fait. Donc, je priorise ce qui est vraiment important là pour moi tout de suite et je lâche prise, du coup, obligatoirement sur ce qui est moins important, moins urgent. On revient dans l'urgence. Donc ça, ça a été de façon concrète, en fait. Oui, c'est une méthodologie qui fait qu'on se retrouve obligé de lâcher les rênes parce qu'on prend d'autres sujets en main. Et d'ailleurs, ce sont des fois des sujets qu'on ne pensait pas qu'ils allaient être si prioritaires que ça. Ensuite, je répartirais ça de deux manières. Il y a ce qui se passe en séance, mais il y a aussi ce qui se passe en dehors des séances, entre les séances. Au début, j'étais même un peu scotché de pourquoi on ne doit se revoir que dans deux semaines. Je veux revenir demain. Les deux semaines, c'est cool. Et puis à chaque fois, c'est deux semaines ou trois semaines de distance entre les séances au fur et à mesure. Et en fait, je me suis rendue compte qu'il y avait un mécanisme qui se mettait en place. ce qui se passe là encore dans la tête. C'est le cœur du sujet, l'être psychologique. Et après les séances, j'avais besoin d'être... Enfin, j'étais en blackout tout court. Donc ça veut dire que j'avais besoin peut-être de repos ou de calme. Et j'étais... J'oubliais un peu ce qui se passait durant les séances. Je réfléchissais plus à rien. J'écoutais même pas de musique dans la voiture ou je sais pas quoi. Je restais un peu dans le calme complet, voire deux jours, quelque chose comme ça. Et en fait, je sais que... Durant la séance, on faisait cette méthodologie sur papier. On écrivait les choses, on faisait des exercices. Et ensuite, ça se passait dans la tête. Le subconscient qui prend le relais et qui met des choses dans des cases et qui reclasse nos priorités. Tiens, finalement, le subconscient tout seul qui se rend compte que ça, c'était pas si important. Ça, c'est plus important. En fait, il fait le travail pour nous. Et on a tendance à vouloir contrôler les choses alors que la nature est bien faite. et qu'on a le nécessaire pour s'aider tout seul. Et le subconscient, je dirais que ça a joué une grande partie. Et après, ça se concrétisait aussi dans l'inconscient. Je me retrouvais à faire des choses que j'avais toujours voulu faire ou que j'avais besoin en réalité de faire, mais que je n'osais pas faire parce que je mettais certaines croyances en avant et je ne m'autorisais pas à le lâcher prise pour d'autres. Je ne sais pas si c'est très clair.
- Speaker #0
Si, si,
- Speaker #1
c'est très clair. Donc inconsciemment, je me retrouvais à faire des choses et j'ai réalisé du jour au lendemain, mais attends, t'as arrêté de faire cette mauvaise habitude d'hygiène de vie, par exemple, que tu faisais tout le temps en fait, qui ne t'apportait rien. Puis inconsciemment, tu l'as lâché. Ensuite, il y avait à l'inverse, soit des choses que je lâchais, soit des choses que je faisais. Donc moi, j'ai un côté très spirituel. Spirituel d'une part et religieux d'autre part. que je m'empêchais un petit peu de suivre pour des raisons que c'est Y, enfin je ne sais même pas au final, parce que j'étais mal tout simplement. Et puis inconsciemment, du jour au lendemain, je me retrouve à me dire mais attends, ça fait deux mois que tu fais des pratiques qui te plaisent, alors que je ne me souviens même pas le jour où j'ai commencé à le faire. C'est vraiment inconscient, puis on s'en rend compte d'un coup. Et voilà, ça se passait d'abord en séance avec la méthode O, ensuite dans le calme avec le subconscient qui prend les rênes. Moi, physiquement, je sens juste que j'ai besoin de calme, mais en fait, ça travaille à l'intérieur. Et enfin, inconsciemment, des choses qui se mettent en place.
- Speaker #0
Mais est-ce que vous étiez à l'aise avec ce silence ? Parce que peut-être que pour certaines personnes, le fait de se dire, ah, il va y avoir un moment où ça va redescendre et moi, je n'ai pas spécialement envie parce que je suis dynamique, je suis dans l'action, j'ai envie qu'il se passe des choses dans ma vie et je n'ai pas envie que ce coaching me ralentisse. Comment c'était pour vous ? Ce silence était désagréable ? Comment c'était ?
- Speaker #1
C'était essentiel, c'était vital, n'ayons pas peur des mots, c'était essentiel. D'abord, de base, ma valeur première c'est la tranquillité, donc j'ai toujours eu besoin de ce calme et de ce silence, mais là c'était un calme ressourçant, même reconstructeur, je ne sais pas si on peut le dire comme ça. reconstructeur et constructif et ressourçant et tout, il fallait se calmer pour absorber aussi ce qui venait de se passer, les émotions que je venais de ressentir, réaliser ce que j'étais en train de faire. Je suis en train de faire un coaching, j'ai fait ça aujourd'hui. Waouh, ce n'était pas rien. J'ai parlé de ça aujourd'hui avec ma coach, mais bon Dieu, je n'aurais pas pensé. Parce que moi, je ne parle à personne. Je suis celle qui écoute. Et en fait, il me fallait se calmer. pour réaliser des choses et juste reprendre un petit peu mes esprits peut-être. Donc j'étais très à l'aise avec ça. Cela étant dit, est-ce qu'on n'a pas tous besoin d'un peu de calme dans sa vie ? Est-ce que, oui, on a besoin d'être sociable et sociale et de voir du monde, mais on reste un individu unique et un être psychologique qui doit se mettre dans ses pensées, les écouter, les réaliser et leur laisser de la place,
- Speaker #0
en fait. Mais c'est souvent la place aux émotions.
- Speaker #1
Je distingue un petit peu les émotions des pensées, parce que les pensées que je vois de façon plus logique et cartésienne, même si les émotions ne sont pas... Ce n'est pas de la folie d'avoir des émotions, mais les pensées sont vraiment quelque chose... On doit faire attention avec nos pensées. Une émotion, on peut la ressentir. Une pensée, on peut la graver un petit peu dans sa tête et que ça devienne une croyance aussi. Donc il faut qu'on voit nos pensées, qu'on les contrôle ou qu'on pose un regard dessus, qu'on les critique. qu'on les fasse avancer. Et sans un moment de calme, je ne vois pas comment on peut le faire. Parce que quand on se retrouve en groupe, bien sûr que c'est génial de boire un verre après avoir fait un coaching. Mais du coup, je ne me suis pas arrêtée deux secondes pour réfléchir à mes pensées, me féliciter d'avoir eu certaines pensées ou critiquer d'autres pensées pour les déconstruire et refaire quelque chose derrière. Non, il faut ce calme qui va être nécessaire pour faire du propre, une fois de plus, classer. voire plus clair.
- Speaker #0
Donc il y a plusieurs exercices dont vous aviez envie de nous parler, je crois il y a un exercice dont j'ai déjà parlé dans un épisode consacré, c'est l'ikigai. Je rappelle que l'ikigai c'est un exercice qui va permettre de construire, enfin c'est un outil de coaching qui va permettre de travailler sur ce qui donne du sens, de la valeur, de la raison à sa vie. Donc il s'agit de trouver des sources de motivation. bonheur, d'épanouissement qui anime au quotidien. Et il y a quatre domaines qui se croisent, ce que l'on aime faire, ce que l'on sait faire, ce pour quoi on est doué et ce dont le monde a besoin. C'est important aussi de travailler sur l'intersection de ces quatre domaines où l'on trouve la passion, la mission, la vocation, la profession. Donc c'est un processus fort d'introspection, on est déjà dans l'introspection, d'alignement qui nous permet de découvrir, d'affiner notre raison d'être et de vivre pleinement. Je crois que c'est un exercice qui vous a beaucoup marqué, qui vous guide aujourd'hui dans votre vie personnelle. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu plus précisément ?
- Speaker #1
Alors l'Ikigai, c'est un peu l'exercice tant attendu durant l'accompagnement, durant mon coaching. C'est un exercice tant attendu parce que je pensais qu'on allait le faire beaucoup plus tôt dans les séances. Et je pense que vous aussi, vous aviez prévu de le faire plus tôt dans les séances. Et finalement, non, il fallait qu'on déblaye un petit peu le chemin. pour ensuite se permettre de faire l'ikigai. Et je pense qu'on a bien fait d'attendre parce que ça a été encore plus impactant le jour où on l'a fait. Et l'ikigai, ce qui est marrant, c'est que de mon côté, j'en avais déjà entendu parler, j'avais déjà essayé de le faire. Puis je me rends compte que c'est un peu le cordonnier qui est mal chaussé. On peut toujours aider plein de gens à régler des solutions. Mais quand c'est pour soi, on le fait mal des fois ou pas assez bien. Et en fait, j'avais fait l'ikigai. Mais je me rends compte que je l'avais fait n'importe comment en fait. Je n'avais pas voulu aller en profondeur de l'exercice. Et peut-être que je ne comprenais pas aussi la valeur de cet exercice. Et là du coup l'ikigai c'était un moment hyper égoïste pour moi. Parce que j'expliquais ce qui allait dans mes quatre cercles. Et c'était à vous Frédéric de trouver le centre du cercle. Pour moi c'était un moment de laisser aller et de plaisir entre guillemets. Et de confiance extrême.
- Speaker #0
Il y a beaucoup d'échanges dans cet exercice il y a un travail qui est préalable que vous allez faire avec pas mal de questions une réflexion et ensuite quand vous m'expliquez l'exercice on va être dans une forme d'effet miroir ou plutôt de répétition, je vais beaucoup répéter les mots que vous utilisez pour les sentir même vibrer qu'est-ce qu'il y a derrière, qu'est-ce qu'il y a comme lien qu'est-ce qui nous vient comme... comme liant entre toutes les activités pour essayer d'aller faire émerger quelque chose. Je vous reprends un peu par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure, que je ne savais pas si c'était bien, ou si je le faisais bien, ou il fallait bien le faire. L'ikigai, ce n'est pas qu'on le fait bien, c'est est-ce qu'on est prêt à avoir cette espèce d'échange. Seul, c'est plus difficile, mais c'est possible aussi, mais c'est d'être vraiment dans l'idée que Ce que je vais trouver va faire émerger quelque chose et j'accepte finalement qu'il y a quelque chose qui émerge de tout ça que je n'avais pas forcément vu. Ce qui paraît bizarre parce qu'on sait quand même ce qu'on aime faire. On sait pourquoi on est doué, on sait ce qui est important, les convictions qu'on a. Potentiellement, on connaît notre métier puisqu'il y a le côté métier. Et il y a quelque chose qui va émerger, qui donne un sens et qui va nous faire accepter ou être plus en lien avec le changement. Si je connais mon Ikigai, j'aurais beaucoup moins peur. peur du changement. C'est pour ça qu'il est important dans un travail aussi professionnel et personnel, c'est de se dire finalement, s'il y a quelque chose qui bouge, si je ne travaille plus à tel endroit, si mon activité évolue parce qu'il y a une technologie qui évolue, moi, je reste le même. On revient sur cette idée de l'être psychologique. Sur l'ikigai, je ne sais pas si vous aviez des choses à rajouter. Peut-être comment vous faites pour le vivre, cet ikigai, aujourd'hui, quotidiennement ?
- Speaker #1
Alors en fait, l'ikigai, c'est vrai que c'était un travail de vibration où on était posé on échangeait et on ressentait les mots pas par leur définition mais parce que ça nous inspirait plutôt par leur qu'est-ce que ça représentait en vérité dans ma vie parce que du coup c'était mon yai, qu'est-ce que ça représentait dans ma vie et on est arrivé à un mot que je vais partager qui est la connexion La connexion qui est donc en fait ma mission ou ma raison d'être. Et il y a quelques temps j'aurais dit mais qu'est-ce que c'est que ça ? Ça ne veut rien dire que ma raison d'être c'est la connexion. Et on a posé ce mot, il y avait un peu d'excitation parce que je me suis sentie vraiment en phase. Il y avait du partage parce que vous sentiez que j'étais en phase et c'était un plaisir partagé parce qu'il y a un soulagement en fait là-dedans. de comprendre oui ma raison d'être et puis après c'est comme si on zappe ça sort de la tête que bon c'est la connexion on n'est qu'un gars et puis petit à petit je me rends compte que la connexion elle est présente partout dans la vie la connexion relationnelle donc avec les personnes les amis la famille les amours tout il ya la connexion avec la nature qui est quelque chose qui vraiment me revient en plein visage Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Ça veut aussi dire, maintenant, tu sais que ton Ikigai, c'est la connexion. Va explorer ces connexions-là. N'en laisse aucune à part. Même si on oublie des fois de se connecter à la nature, bah oui,
- Speaker #0
c'est... C'est une autorisation.
- Speaker #1
C'est une autorisation pour moi. Et c'est ça, ma vérité. Et pourquoi avoir cherché à me la cacher ? Parce que ça mettait des bâtons dans les roues, dans les croyances des autres. Aujourd'hui, non, c'est ma croyance. Enfin, je dis même qu'aujourd'hui, mon ikigai, c'est ma croyance, si on peut faire ce raccourci-là. En tout cas, j'ai envie que ce soit au cœur de mes croyances. Voilà. Et donc, la connexion, une fois qu'on a cet ikigai, on fait aussi des choix, du coup. Par exemple, tout ce qui ne colle pas avec cet ikigai ne peut pas rester un petit peu dans nos vies, en tout cas de manière excessive, parce que ça vient court-circuiter notre raison d'être, tout simplement. Dans mon cas, que c'est la connexion, est-ce que je peux vraiment être dans des relations avec autrui où je n'ai pas cette connexion-là ?
- Speaker #0
Donc, ça permet le détachement.
- Speaker #1
En fait, comme je vous disais, j'ai toujours eu un problème d'engagement, mais je ne comprenais pas pourquoi. Je suis loyale, mais pas engagée. En fait, je n'arrive pas à m'engager sur la durée avec telle et telle personne. Et quand je le fais, je me force. Clairement, je me force parce qu'il faut être empathique, il ne faut pas faire du mal. Et là, en fait... D'affirmer ma connexion avec l'Ikigai, de l'accepter et d'y croire, ça m'a donné l'autorisation de le faire. Sans forcément me justifier. Est-ce que j'ai vraiment besoin de justifier ma raison d'être ? Non. Et j'estime qu'on doit respecter ça autour de moi. Voilà. L'ikigai, c'était quelque chose de fort.
- Speaker #0
Est-ce que ça vous a permis de vous affirmer plus, de vous exprimer, de vous sentir plus réalisée ?
- Speaker #1
Oui, par... Du coup, en suite logique. Ce n'était pas direct. Enfin, ce n'était pas une conséquence directe, mais c'est dans la suite logique. Ça m'a pas permis de m'affirmer directement, mais en se séparant de tout ce qui va pas avec notre ikiga, et oui, on affirme qui on est, et on le vit, surtout je le vis aujourd'hui. Qu'avant c'était toujours en arrière-plan, toujours frustrée, de façon frustrée, mais j'ai pas cette connexion, mais c'est pas grave, je fais pas des choses qui me mettent en lien avec la nature, je parlais de la nature tout à l'heure, et aussi la connexion avec soi. Parce que j'ai passé en revue ce que connexion pouvait signifier. Enfin, je n'ai pas fait de recherche particulière, c'était plus d'une réflexion personnelle. Donc oui, il y a la connexion avec le monde extérieur, mais il y a aussi la connexion avec le monde intérieur, de soi-même. Et aujourd'hui, je suis beaucoup plus connectée et en phase avec ma psychologie, ma façon de fonctionner. J'accepte que les autres aient la leur, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut que ça m'impacte. Si je souhaite que ça m'impacte, alors je le laisserai m'impacter. Si je ne souhaite pas, ben non, je me détache. Je me déconnecte, en fait. Voilà, c'est un peu le cœur...
- Speaker #0
C'est un peu plus d'harmonie, alors. Oui,
- Speaker #1
c'est le cœur du réacteur, c'est la connexion. Je sais que c'est là vers quoi va tendre mon bonheur, en fait. C'est dans la connexion. Et c'est pas grave s'il n'y a pas de connexion, il faut juste partir.
- Speaker #0
Alors, il y a un autre exercice, je crois, que vous aviez envie de parler. qui est un exercice qui s'appelle l'arbre de vie. C'est une approche narrative de Dina Scherer qui vise à aider les personnes à se connaître, à se valoriser, à se réaliser. Donc on va dessiner et présenter son arbre de vie en utilisant différents éléments symboliques, les racines qui représentent les origines, les valeurs justement dont on parlait tout à l'heure, le sol qui représente les besoins, le tronc qui représente les qualités, les compétences. Il y a tout un cheminement comme ça, je ne veux pas tout le décrire, mais qui permet de mettre en lumière son identité, son parcours, ses richesses et son potentiel. Je crois que vous avez éprouvé beaucoup de plaisir et peut-être quelques difficultés à le dessiner. Est-ce que vous voulez bien nous en parler pour finaliser ce témoignage ou en tout cas cette explication ?
- Speaker #1
L'arbre de vie, j'ai trouvé que c'est un exercice très ludique. On est là, on dessine. Dans mon cas, on l'a fait en groupe. Donc, waouh, pour moi, c'est un grand pas. C'est affirmer que j'ai fait un grand pas, parce que pareil, quelques mois de ça, je n'aurais jamais accepté de faire un arbre de vie en groupe, ou de faire un arbre de vie de cours d'ailleurs. On se pose, on se laisse guider, on dessine notre arbre de vie. Tiens, première réaction, on a des arbres complètement différents les uns des autres. Je fais un chêne, elle fait un arbre qui est limite du bambou. Enfin, on a tous des arbres différents. Et là, on se sent unique, pour commencer. Et ça apporte déjà quelque chose, juste cette sensation. Ensuite, ce qui est très surprenant avec l'arbre de vie, c'est qu'on se met à dessiner un arbre qui naturellement correspond, le nombre de branches, par exemple, correspond exactement au nombre de projets qu'on a envie ou besoin de noter. Et je ne saurais pas comment définir ça, c'est troublant, mais d'une manière positive. Ensuite, je dirais que c'est un bilan déguisé en fait, déguisé sous un exercice ludique. C'est un bilan puisque je peux regarder mon arbre de vie et me dire mais en fait j'ai un plan d'action. J'ai une analyse stratégique de ce que j'ai déjà, puis ensuite un plan d'action de ce vers quoi je vais aller et comment je vais y aller. De quoi j'ai besoin pour le faire, comment je peux être reconnaissante, pour entretenir un peu le bonheur de le faire et ainsi de suite. Pour moi, c'était un bilan déguisé aussi parce que je voyais ce que je me forçais peut-être des fois à écrire parce que ça fait bien dans un arbre de vie. Et puis hop, on se corrige soi-même en se disant non, mon arbre de vie n'est pas comme ça, c'est mon arbre de vie. Donc on se l'approprie et on ne peut qu'aller de l'avant avec ça. C'est un petit chemin, une petite stratégie, un plan d'action à suivre.
- Speaker #0
L'avantage de le faire en groupe, c'est aussi qu'on va pouvoir avoir un regard sur la forêt de vie. Et la forêt de vie, c'est ça en fait, c'est cette singularité qu'il y a à chacun, c'est la beauté de chaque arbre. Il n'y a aucune possibilité d'être dans la concurrence comme parfois on peut l'être, dans la compétition, dans la concurrence, ou au contraire, il faut rentrer dans le rang, on repart sur la croyance dont on parlait au début. Et je trouve que ça, c'est intéressant par rapport à l'idée qu'on réalise qu'on est un être psychologique et puis unique. Unique ne veut pas dire supérieur.
- Speaker #1
Pas du tout, non. C'est unique, c'est dans le sens beau, c'est beau, on est unique.
- Speaker #0
C'est ça. On est cohérent,
- Speaker #1
on est dans notre nature humaine, on fait partie d'un tout, mais en même temps, on est seul face à soi-même et à notre psychologie.
- Speaker #0
Est-ce que cet arbre de vie ou cet accompagnement, ça vous a changé dans votre façon de vous écouter, de vous respecter, de vous aimer même ? Parce que ça, je trouve que c'est un message qui peut être intéressant.
- Speaker #1
Oui, là, je reviens encore à la dimension égoïste, en fait. Je fais ça parce que je m'autorise à m'aimer. Ce n'est pas un amour narcissique, c'est un amour calme. C'est un amour nécessaire aussi, j'ai envie de dire. Je suis fière d'en être arrivée là et j'ai envie d'aller encore plus loin. Ça entretient même le désir d'aller plus loin avec une satisfaction d'en être déjà là. D'ailleurs, le coaching, au final, on vient en cherchant une solution. Et on repart avec, à l'inverse, encore plus d'idées en tête et encore plus de travail à faire. Et on se rend compte même qu'on a un travail à faire toute la vie. Peut-être pas toujours avec quelqu'un à côté, mais au moins tout seul, face à soi-même, face à ses idées. Et puis on se corrige en permanence aussi. On évolue dans la vie, on n'a pas les mêmes problèmes à 20, à 30 qu'à 40 ans. On n'a pas le même recul, la même maturité. Je suis sûre qu'il y a tout un tas d'exercices qui s'appliquent aux différentes étapes de vie, et même à 10 ans d'ailleurs. On a envie de continuer, on n'a pas envie que ça s'arrête là. D'ailleurs, sur mon temps personnel, je me surprends à faire des ateliers toutes seules, des exercices toutes seules que j'invente parfois ou que je cherche en ligne. Et voilà, on a envie de grandir en fait.
- Speaker #0
Ça vous a donné envie d'accompagner les autres, peut-être un jour ?
- Speaker #1
Ça m'a donné envie d'accompagner les autres un jour.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que ça fait Amina de réaliser qu'on est un être psychologique ?
- Speaker #1
Personnellement, quand j'ai dit cette phrase, nous sommes des êtres psychologiques, je me suis sentie là aussi en phase et complète. En revenant un peu à la nature humaine, c'est peut-être même un peu à la création, il y a même une dimension... plus grande qui nous dépasse là-dedans. Après on croit ou on ne croit pas, peu importe. Je trouve que ça renvoie à la condition humaine en fait et qu'il y a beaucoup de problèmes du quotidien qu'on a, de tracas qui passent par la psychologie et qu'on est toujours en train de réfuter cette psychologie-là. Donc il y en a qui vont parler de psychologie de comptoir, d'autres qui diront que ça sert à rien de perdre du temps sur ça, d'autres qui diront que c'est une souffrance aussi de réfléchir à ça. Mais est-ce que quand on... modifie un peu la carte cérébrale, est-ce qu'on n'a pas des conséquences directes dans sa vie ? Moi, je pense que oui. Parce que personnellement, j'ai vu des conséquences directes dans ma vie. Mais c'est pas une baguette magique non plus. Il y a du travail. Oui, il y a une forme de souffrance. Parce qu'il faut se voir la... Il faut se voir la vérité en face. Notre psychologie, comment est-ce qu'elle est ? Comment je fonctionne ? De quoi j'ai besoin ? Mais ensuite, c'est que du bonheur de pouvoir l'appliquer.
- Speaker #0
En tout cas, c'est difficile de la dissocier du reste. C'est plutôt ça, en fait. C'était l'idée que on veut la dissocier du reste alors que finalement, elle a toute sa place sans être tout le temps liée à un problème. On peut aussi...
- Speaker #1
On s'intéresse à la psychologie une fois que, tiens, elle n'est pas bien, elle a un problème psychologique, il faut qu'elle le règle. Mais non, la psychologie, ça devrait être une valeur fondamentale de notre société. Au lieu de ça, on passe notre temps à dire que l'homme est un animal social, etc. Non, c'est un être psychologique avant toute chose. Il peut être un animal social, certes, mais la priorité, elle est dans la tête, dans ce qui se passe dans la tête, puisque c'est le vaisseau, c'est le cockpit, du reste, la tête.
- Speaker #0
Alors Amina, je pense que pour terminer, on aurait envie d'entendre peut-être un message, une clé, quelque chose que vous retenez, que vous avez envie de nous transmettre sur cette thématique de l'être psychologique.
- Speaker #1
Je conclurai en disant... qu'on mérite tous de faire notre voyage intérieur. Et c'est au-delà, on doit tous le faire pour aller vers une personne, enfin, pour aller vers une personne, une personnalité plus saine, plus entière, plus en phase, plus heureuse aussi, se rapprocher de ce fameux bonheur qui est là aussi peut-être un sentiment et plus qu'un état de vie, quoi. Et qu'on a tous le droit de le faire. C'est pas réservé à certaines personnes, y'a pas de... Mal à être différent, on le fait même si le résultat, le chemin est différent mais le résultat sera le même. Il y a une paix qui accompagne cette fouille intérieure en tout cas.
- Speaker #0
Merci beaucoup Amina pour ce témoignage très complet, très personnel quand même, intense. Je pense qu'on en ressort tous un peu plus touchés, enfin on est touchés profondément par vos propos. Et moi aussi, pour vous avoir accompagné et vous accompagner encore sur ce chemin-là, je vous remercie beaucoup d'avoir voulu partager avec nous cette thématique.
- Speaker #1
Merci de m'avoir donné la parole.
- Speaker #0
Et à très bientôt. Merci à tous et bonne écoute.