- Speaker #0
Bienvenue dans la saison 2 de mon podcast L'Enthousiasme par les Mofs. Je suis Frédérique Mercier, coach de vie et professionnelle, j'habite à Lyon. Cette saison est une plongée au cœur des séances, par des partages ou des témoignages en lien avec des thématiques rencontrées régulièrement. Bienvenue, aujourd'hui je vous propose une interview sur l'accompagnement coaching professionnel. Et pour cette interview, j'accueille Blandine Desjans, qui est directrice de l'association Ébully Science à Vaux-en-Velin, qui intervient sur toute la région Rhône-Alpes dans le cadre de la culture scientifique et technique. Je pense que je ne me suis pas trompée. Est-ce que tu peux peut-être pour débuter me présenter un peu plus rapidement ce que fait Ébully Science ?
- Speaker #1
Oui, Abilis Science, c'est une association, comme tu l'as dit, qui existe depuis 25 ans maintenant. Et l'idée, c'est vraiment de faire aimer les sciences. C'est un peu un challenge. C'est de proposer au public de pratiquer des sciences, d'être des chercheurs et des chercheuses, et de prendre plaisir à faire des sciences. Alors, ça peut être les sciences pour les sciences, sciences et techniques, mais c'est aussi parce que la démarche qu'on utilise en science, qui est la démarche d'investigation, c'est vraiment ce qui permet de développer l'esprit critique. Donc, c'est une démarche qui est applicable dans... dans tous les champs de la vie, tous les jours.
- Speaker #0
Alors c'est marrant, je vois déjà un lien entre l'activité d'ébullition et le coaching, puisqu'il y a un mot qui vient de me percuter, c'est celui de cette recherche, de questionnement quelque part, que l'on fait aussi en accompagnement. On va en parler ensemble, tu vas peut-être, par ton témoignage, pouvoir expliquer un petit peu plus comment tu as vécu ce questionnement qu'on a pu avoir ensemble dans ton accompagnement coaching. Alors ce que je voulais d'abord te dire, c'est que je te remercie bien évidemment d'avoir accepté, parce que c'est jamais facile de venir témoigner sur quelque chose qui est assez personnel comme l'accompagnement, que nous avons fait ensemble durant à peu près quatre mois, il me semble, et fin 2020. Donc c'est une période un peu particulière et nous nous sommes rencontrés par l'intermédiaire de la CCI Formation à Lyon. Ma première question, Blandine, ce serait de savoir qu'est-ce qui t'a motivée à faire appel à un coach dans le cadre de tes fonctions professionnelles, donc de directrice de l'association Ébully Science ?
- Speaker #1
Oui, déjà tout d'abord, je te remercie aussi. C'était très important pour moi de venir témoigner aujourd'hui parce que ce coaching, ces quatre mois de coaching ont été très importants dans ma vie professionnelle et puis je crois aussi dans ma vie personnelle. Pourquoi ? Alors, ce n'est pas une motivation à aller vers le coaching qui m'a amenée vers toi. C'est vraiment que je me suis retrouvée dans une situation professionnelle extrêmement difficile. Par difficile, j'entends que je n'y arrivais plus. Je n'arrivais plus à gérer. Je suis directrice. Je n'arrivais plus à diriger. Je n'arrivais plus à manager. Je n'arrivais plus à prendre des décisions. J'étais dans une totale perte de confiance en moi. Il y avait eu beaucoup d'événements professionnels, mais aussi le Covid. J'étais passée par là, puisqu'on s'est connue plutôt sur la deuxième partie de l'année 2020. Et voilà, je n'allais pas bien. Et c'est de ce constat que je n'allais pas bien. Je me suis dit, il faut absolument que j'engage quelque chose, parce que sinon, je vais aller complètement dans le mur. Et donc, j'ai fait des recherches, notamment par le biais de la CCI Formation. Et la CCI m'a proposé un entretien avec toi. Alors, je n'étais pas forcément partie sur un coaching, mais c'est vrai que l'idée d'avoir un accompagnement personnalisé... C'était quelque chose qui était extrêmement tentant parce qu'il y avait aussi des choses personnelles dont j'avais besoin de parler qui ne se font pas forcément en formation et en grand groupe.
- Speaker #0
Donc c'est parce que tu as expliqué en fait quel était ton besoin, ta demande, que tu as été orientée vers le coaching. Tu dirais parce que toi, quelle vision tu avais de l'accompagnement coaching ? Est-ce que tu connaissais ? Est-ce que tu avais rencontré des gens qui avaient déjà fait appel à un coach ou pas du tout ?
- Speaker #1
Pour moi, j'avais parlé, avant de faire appel à toi, je vais parler aux gens de mon entourage du coaching, et les gens me disaient, toi, tu n'as pas besoin d'une coach, tu es plutôt coach dans l'esprit. Donc les gens faisaient une confusion entre une motivation un peu naturelle que j'ai, une forme d'énergie, et le fait que parce que j'avais cette motivation, cette énergie, ne pouvait pas m'arriver d'accidents professionnels ou de problématiques de motivation ou de confiance en moi. Donc en fait, malgré toutes les difficultés que je vivais, je renvoyais l'image que j'avais confiance en moi. Ce n'était pas du tout le cas. Mais donc, on ne m'encourageait pas forcément à aller vers un coaching. Et puis, j'avais aussi une image quand même assez délétère de la question du coaching, qui était plutôt liée au coaching sportif, par exemple. Il s'agit de se challenger en permanence, de se pousser en permanence. Et moi, j'avais besoin déjà de quelqu'un qui m'écoute et qui prenne soin de moi, parce que je n'arrivais plus à le faire.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que le coaching... Tu as raison, il est quand même lié à la performance. Au démarrage, l'accompagnement coaching, ça peut être la performance. On peut faire appel à un coach pour être plus performant. Mais dans la performance, il y a forcément aussi de l'écoute de soi, du soin de soi. Et puis, je pense que ça a été une année particulière. Enfin, on va y revenir au fur et à mesure de ce qu'on va échanger ensemble, mais qui a aussi modifié l'approche qu'on peut avoir du coaching. Parce qu'à un moment, continuer à accompagner les gens dans la performance, alors qu'ils sont déjà... en sur-régime, qu'ils n'arrivent plus à gérer leur temps, qu'on se rend compte qu'il y a de plus en plus de burn-out, il est aussi important de ramener peut-être dans l'accompagnement coaching ce qu'on va voir ensemble, la notion du ressenti, l'émotion, qui est aussi une partie peut-être, alors peut-être pas de soin, mais plus de soutien en tout cas.
- Speaker #1
Oui, mais en fait, la performance au sens positif du terme performance, elle est très importante. Mais tu as raison, quand on n'y arrive plus professionnellement, en fait, on dépense énormément d'énergie. Mais à quoi on la dépense l'énergie ? À pas grand-chose, voire même à accumuler des erreurs professionnelles. Et moi, j'ai eu la chance de le voir, et j'ai eu la chance de tomber sur toi, en fait, d'accrocher aussi. Je pense qu'il faut vraiment accrocher avec quelqu'un. il faut un feeling, comme on dit, c'était très important pour moi de l'avoir. On l'a eu assez rapidement, moi je l'ai eu de suite. J'ai un feeling sur les outils proposés, sur le dispositif qui m'était proposé, et puis sur la personne, on sent qu'il y avait une énergie chez toi, j'avais besoin qu'on me... étant en perte d'énergie, parce que j'en dépensais trop, j'avais aussi besoin de quelqu'un qui propose cette énergie. Après, le... Il faut, enfin, quatre mois, ça peut paraître long quand c'est individualisé, mais il faut le temps aussi. Parce que ce que je retiens de notre travail, c'est qu'on a travaillé petit à petit sur des notions, sur des choses qui sont professionnelles, personnelles, et que ça demande vraiment du temps de reprendre cette confiance en soi et d'élaborer des outils. Moi, je n'attendais pas d'un accompagnement de coaching où on me dit tu dois faire ça, ça, ça. J'attendais vraiment à ce qu'on m'aide à être créatif, en fait. À être dans la créativité, à reprendre cette créativité et à réapprendre à travailler avec les autres, à motiver les autres et à retravailler un leadership en fait, parce que j'avais totalement perdu mon leadership.
- Speaker #0
Oui, parce que le leadership aussi, c'est ce qui vient de toi en fait. On parle vraiment de comme s'il y avait un effet miroir dans le leadership. Il faut que toi-même, tu puisses avoir une vision plus élargie. Il faut que toi-même, tu puisses influencer. Donc, c'est vrai que si tu as perdu confiance. En toi, et puis confiance peut-être en certains de tes actes, dans ton management ou bien dans ton quotidien. Moi, je me souviens de certaines séances, sans rentrer bien sûr dans le détail, où tu me disais rien que le fait d'avoir pu échanger, c'est un regain d'énergie déjà. Parce qu'en fait, il y a cette prise de recul, c'est ça aussi l'accompagnement. Ça va permettre une prise de recul immédiate avec quelqu'un qui normalement, en tout cas dans la posture, va créer une alliance avec toi et puis forcément, par sa bienveillance. Mais une bienveillance un peu cadrée. Il y a quand même un cadre aussi dans l'accompagnement. C'est ce que tu disais, il y a des outils, il y a des exercices. Entre les séances, on va en reparler un petit peu après, et c'est là où on a l'impression d'être écouté. Mais on sent quand même qu'il y a un chemin qu'on va prendre ensemble, en tout cas que tu as décidé toi, et moi je vais te guider sur ce chemin.
- Speaker #1
Oui, complètement. En fait, moi ce qui m'a particulièrement marquée, c'est la pertinence des grilles d'analyse. Moi j'arrivais avec des situations... professionnelle assez précise, des situations qui a pu me poser problème. Alors par poser problème, j'entends des situations que j'avais jugé ne pas être arrivé à régler ou du moins sur lesquelles je n'étais pas complètement claire sur la manière dont je m'y étais prise. Il ne s'agissait pas pour toi de me donner la réponse, mais bien de m'apporter une focale différente, une vision différente de la situation, une pluralité de vision. Moi, ça a vraiment été extrêmement aidant parce que quand on est sur le terrain, on a la tête dans le guidon. Et donc l'importance, le coaching, on prend du recul et d'un coup, on regarde avec une vision beaucoup plus globale et la complexité des situations et plein de solutions qui s'offrent à nous qu'on ne voit pas quand on est dedans.
- Speaker #0
Oui, puis ça permet peut-être tout simplement déjà que tu puisses déposer émotionnellement. Pour revenir à quelque chose de plus factuel, à peut-être avoir une prise de recul sur certains biais, parce qu'on a finalement des biais sur les situations, parce que c'est ce que tu disais tout à l'heure, finalement ça vient toucher aussi des dynamiques personnelles, des situations peut-être qu'on a déjà vécues, ou même professionnellement, peut-être d'autres situations qu'on a déjà vécues, donc on a l'impression que c'est la même situation. Moi j'aime bien dire que managérialement, toutes les situations sont inédites. Donc le fait de repartir à chaque fois sur une situation, c'est prendre conscience de ça. C'est-à-dire qu'on n'apprend pas à gérer la situation, on apprend à avoir de l'autonomie face à la situation pour la décortiquer. Et on décortiquait ensemble qu'est-ce qui est de l'ordre du factuel, qu'est-ce qui est vérifiable, qu'est-ce qui est plutôt une croyance, un biais. Et ça, c'est très difficile de toute façon. Le but de la croyance, c'est de faire un filtre à la réalité. Donc tu peux difficilement seul, en tout cas, faire ce travail-là ou en tout cas... Ça demande de beaucoup se questionner.
- Speaker #1
C'est exactement ça. Et ce qui nous fait souvent sourire avec mes collaborateurs, collaboratrices, c'est qu'au public que nous accueillons, pour lequel nous intervenons, on passe notre temps à dire... En fait, la démarche d'investigation, c'est exactement ce que tu viens de dire. C'est-à-dire réussir à observer au mieux une situation, en tirer des hypothèses qui peuvent être multiples, et puis vérifier par la pratique si nos hypothèses se valident ou s'invalident. Et autant on arrive à l'amener au public, mais souvent... quand on travaille, parce que par exemple si on prend le management, la matière c'est l'humain en fait. Mais il y a une nécessité absolue d'affiner notre regard, d'observer avec le plus de complexité possible, et puis d'essayer d'envisager le plus d'hypothèses possibles pour essayer de trouver les solutions les plus adaptées. Et ça, je redis, quand on est dedans en fait, parce qu'il y a quand même quelque chose que ça m'a apporté aussi, c'est... M'apprendre à mieux gérer l'affect aussi que ça génère de travailler de l'humain, tout simplement. Ça prend énormément d'énergie, effectivement parlant. Et puis l'affect, ça peut être aussi extrêmement négatif. C'est-à-dire, c'est ce que tu dis, les biais, les croyances, ça nourrit nos a priori. Et on peut vite être dysfonctionnant. quand on dirige ou qu'on manage, quand on cesse d'emporter dans cet affect.
- Speaker #0
Mais là, c'est important ce que tu dis sur l'affect, peut-être de rappeler que l'affect ne veut pas dire qu'on n'est pas empathique. L'affect ne veut pas dire qu'on n'est pas humain. Au contraire, je pense que c'est d'être très humain que de reconnaître que parfois on est dans l'affect, on est dans la généralisation peut-être, on peut être dans des peurs qui font... qu'on va gérer une situation. Je pense notamment, s'il y a un conflit, par exemple, en entreprise, on va se dire, si je ne suis pas très à l'aise parce qu'on a tous des personnalités différentes et une relation au conflit qui peut être différente, peut-être de manière affective, on ne va pas gérer la situation ou on va même l'éviter ou bien on ne va pas clarifier certaines situations parce qu'on va être pris dans cet affect. Mais ça ne veut pas dire qu'on n'a pas de l'empathie, qu'on n'a pas de la compréhension. On l'a beaucoup travaillé, toujours se dire, en fait, si cette personne réagit comme ça, eh bien, si elle a tel comportement, et moi-même, si j'ai tel comportement, en coaching, on va beaucoup réfléchir comportement plus que personnalité. Est-ce qu'il est approprié ? Est-ce que c'est un comportement qui est constructif ? Et je sais qu'on a beaucoup travaillé autour de ça, parce que le comportement... Ce n'est pas comme de manière scientifique, comme tu dis, il va pouvoir y avoir une démonstration. C'est plus difficile en management, finalement, de démontrer les choses. Moi, ce que j'aime bien dans ton lien que tu fais entre votre activité et la mienne, donc dans l'investigation, c'est que c'est vraiment ça. Et puis, on a rajouté une petite dose d'intuition, c'est-à-dire parfois j'ai l'intuition. C'est important aussi de se faire confiance, mais une vraie intuition, c'est-à-dire qui est dénuée de jugement. J'ai l'intuition qu'il faut que je gère cette... situation de cette manière-là, on va dire managériale ou en communication, même en prise de parole éventuellement. Et puis ensuite, de vérifier cette intuition. Ça, moi, j'aime bien, c'est Mintzberg qui dit il faut d'abord avoir un management intuitif et ensuite vérifier par du rationnel un management plus rationnel. Et je trouve que dans l'accompagnement, c'est ce qu'on essaye d'avoir quand je... Je vais passer par le questionnement avec toi, finalement. Et après, te donner l'autonomie parce que tu sais le faire. en fait,
- Speaker #1
c'est pas que tu sais pas le faire l'intuition pour moi c'est exactement faire confiance à son intuition c'est se dire il y a d'abord des hypothèses qui sont plus probables que d'autres donc moi l'intuition c'est l'hypothèse mais on peut pas juste faire une hypothèse et puis on s'en arrête là, c'est qu'effectivement il faut vérifier nos hypothèses et c'est vrai que quand on est dans un moi c'est ce que j'ai vécu en tout cas quand on est dans un très grand déficit de confiance notamment professionnel on n'arrive plus, on n'a plus d'intuition on écoute plus plus, on ne s'écoute plus en fait. Et c'est un vrai problème professionnellement parce que c'est comme si on tirait un trait sur des dizaines d'années d'expérience professionnelle qui nous ont forcément apporté quelque chose. Et en fait, on n'arrive plus à regarder derrière, on regarde que derrière en disant c'est fini, comme si on n'en avait rien tiré. Et pour moi, le coaching, c'est aussi à un moment donné la possibilité pour une personne de regarder avec bienveillance son parcours professionnel et d'arriver à en retirer les éléments fondateurs importants et qui servent pour l'actuel et pour le futur professionnel. Et ça, c'est quand même assez central. Moi, je l'ai vécu en tout cas comme ça.
- Speaker #0
Mais de toute façon, l'intuition, c'est l'ensemble de tes expériences aussi. Donc, si tu n'arrives plus à y accéder, ça, c'est intéressant quand tu expliques que tu n'arrives plus à accéder à quelque chose qui était facile peut-être pour toi. Et c'est là-dessus qu'on va beaucoup retravailler, on va revisiter. On va faire aussi des hypothèses qui permettent... peut-être de changer un peu l'histoire ou en tout cas son regard ou son prisme sur l'histoire ou même sur ta vie personnelle, peu importe, qui va permettre de pouvoir réactiver ce que tu n'arrivais plus à accéder. Parce que ce n'est pas normal, il n'y a pas quelqu'un qui accède à tout et puis quelqu'un qui n'accède plus du jour au lendemain. C'est bien qu'il s'est passé quelque chose. Et souvent, c'est quand même en lien, en tout cas, soit avec l'émotion, soit avec des besoins non exprimés. C'est-à-dire qu'on se rend compte aussi parfois en entreprise. qu'il y a des personnes qui ont voulu toujours garder l'harmonie, justement, peut-être faire preuve d'empathie, c'est très bien, mais peut-être de trop d'empathie à un moment qui empêche, finalement, de répondre à ses propres besoins. Et c'est de faire un petit peu le ménage dans tout ça, je dirais. Moi, c'est ce qui me vient là. Ce qui m'intéresse aussi, c'est finalement, tu venais de quel parcours ? On n'en a pas parlé depuis tout à l'heure. Tu viens de quelle formation et est-ce que tu avais été formée, alors on va dire au management, mais même à la communication ? au leadership, toutes ces questions-là, est-ce que tu connaissais avant d'être ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'ai un parcours très universitaire, en réalité. Parcours universitaire que j'ai repris, d'ailleurs, à un moment donné de ma vie. J'ai alterné formation et travail. Mais la question vraiment de diriger et de manager, non, je n'ai jamais eu de formation. universitaire ou autre, d'ailleurs, là-dessus. Et c'est vraiment... Je me suis retrouvée dedans, quoi. Si ce n'est du jour au lendemain, quasiment, je me suis retrouvée à devoir diriger, à devoir manager. Donc, à apprendre vraiment de manière empirique, vraiment sur le terrain. Et c'est intéressant. Moi je pense qu'on apprend énormément de manière empirique, mais il faut des outils quand même d'évaluation, d'auto-évaluation, pour ne pas se retrouver dans ma situation. Je pense que j'ai quand même manqué d'accompagnement, de soutien formatif pendant toutes ces années qui m'ont ramenée dans une situation qui pouvait être difficile pour moi professionnellement.
- Speaker #0
Oui, donc tu es d'accord avec cette idée qu'il faut toujours se former en tant que manager, même si on a beaucoup d'expérience. Parfois, on me dit, oui, mais mon manager, il a 20 ans d'expérience ou mon directeur, il a beaucoup d'expérience. Donc, c'est lui qui sait. Je dis, bien sûr qu'il y a la notion de l'expérience, mais on peut aussi avoir mal fait pendant 20 ans ou 30 ans. Si on n'a jamais été évalué, comme tu dis, si on n'a pas analysé ses pratiques. Moi, je sais que je prône beaucoup l'analyse de la pratique ou le co-développement. qui va permettre aussi de repartir sur les situations, peut-être pour se dire que les solutions étaient les bonnes, mais peut-être de faire émerger un nouveau besoin de compétences. Se former, nous en tant que coach par exemple, on a une obligation, et formateur, une obligation à se former, mais au-delà de l'obligation, ça me paraît évident, et à chaque fois qu'on va se former, on va tester les outils sur nous-mêmes, et je pense que c'est important aussi en tant que manager de pouvoir... tester des nouveaux outils, des nouvelles méthodes, ça ramène toujours à une forme de cadre en fait. C'est-à-dire qu'il existe peut-être un outil face à la situation que j'ai rencontrée qui va m'aider à être plus confortable, que ça sera peut-être moins dans la force, ça sera peut-être plus facile.
- Speaker #1
Un cadre qui en plus est bienveillant parce que ce n'est pas comme si venant d'un milieu universitaire, la question de l'évaluation est permanente, mais c'est une évaluation scolaire classique. et puis je pense je sais pas si c'est propre à la France mais que quand on parle d'évaluation c'est assez strict, assez sévère et pas très bienveillant et ça se base exclusivement sur les résultats et moi ce qui m'a intéressée c'est de se dire on peut avoir une évaluation de soi-même et avoir une évaluation par quelqu'un d'autre qui soit une évaluation qui soit bienveillante alors bienveillante qu'est-ce que j'entends par là ? c'est pas empathique totale béni oui oui, c'est pas ça la question c'est d'arrêter... d'abord regarder le résultat, mais c'est bien regarder le chemin. Et moi, c'est ça qui m'intéresse. Oui, les ressources. Les ressources. C'est vraiment ça qui, pour moi, qui est au cœur. C'est-à-dire arrêter de se flageller, quoi. Et arriver à regarder ce qu'on a fait. Et on a fait une expérience qui n'était pas forcément positive. Qu'est-ce qu'on en tire ? Et comment la prochaine fois, ça va nous servir à mieux gérer les situations.
- Speaker #0
Et est-ce que dans l'accompagnement, qui a duré quatre mois, donc je ne me souviens plus, entre huit, dix séances peut-être, Est-ce qu'il y a eu des moments plus difficiles que d'autres dans l'accompagnement ? Est-ce que tu dirais qu'il y a eu des phases ?
- Speaker #1
Le début, la mise en route, parce qu'on a commencé, à juste titre d'ailleurs, avec le recul, sur la question des valeurs, et que franchement, se poser la question de ces valeurs, ça ne m'était jamais arrivé de le faire comme ça, de manière très factuelle. C'est quoi tes valeurs ? Ça interroge, les mots ont toujours des significations, ils n'ont pas de... Le même mot ne va pas forcément avoir la même signification pour tout le monde. Donc ça demande vraiment de faire un glossaire, de travailler son propre glossaire. Et ce n'est pas si évident. J'imagine que si on va dans la rue, on dit à une personne, cite-moi tes trois valeurs principales. Les gens ne vont pas forcément les nommer comme ça. Mais ce travail que ça m'a demandé de me poser la question de ce qui était intrinsèquement important pour moi, professionnellement, mais aussi personnellement, ça n'a l'air de rien. Mais c'est un travail qui a été très important et c'est un travail qui a été très engageant pour moi. C'est-à-dire, à partir de là, c'est comme si j'avais travaillé une base sur laquelle je pouvais m'appuyer et sur laquelle tout le coaching s'appuie ensuite.
- Speaker #0
C'est le socle, c'est l'autonomie, c'est revenir vraiment à l'essence même. C'est se dire que malgré les changements finalement que tu peux avoir dans ta vie professionnelle ou personnelle, tu vas pouvoir te rattacher à ça. Qu'est-ce qui est important pour moi ? Ça te permet de comprendre les autres cadres des références, des personnes avec qui tu travailles ou avec qui tu vis. Je crois que ça a été même pour toi avec les personnes avec qui tu vis. Et puis, c'est aussi se dire, mais en fait, ce n'est pas que ces valeurs-là sont plus importantes, c'est qu'elles sont plus importantes pour moi. Et peut-être pouvoir les exprimer. Ça, je trouve que c'est intéressant. Je me souviens qu'après, tu l'as même exprimé à tes équipes et tu as fait un lien avec l'association, il me semble. Ça, c'est important que tout le monde... te connaissent un peu mieux peut-être à travers ces valeurs ?
- Speaker #1
Oui, j'essaie de verbaliser sincèrement et clairement les choses auprès de mes équipes. C'est important, je pense, de dire qu'on a eu des difficultés, qu'on a essayé de les surmonter, qu'on y est arrivé. Plus ou moins bien, jamais rien n'est parfait. Mais je trouve que ce qui est vraiment central, c'est de dire aux gens, vous pouvez faire des erreurs, vous pouvez en faire, et vous apprenez de cela. On n'attend pas des gens qui soient parfaits dans le travail, on attend vraiment qu'ils fassent ce qu'ils peuvent. Et c'est déjà beaucoup de faire ce qu'on peut. Et moi, s'il y a une définition, s'il devait y avoir ou je devais donner ma définition de la bienveillance, c'est accepter que les autres fassent ce qu'ils peuvent. réellement. C'est vraiment ça, l'accepter.
- Speaker #0
Et toi aussi, d'ailleurs.
- Speaker #1
Et l'accepter pour soi-même. Et d'arrêter d'être dans des exigences disproportionnées qu'on n'atteint jamais. Et la perfection, c'est la mort, d'un certain point de vue. C'est impossible à atteindre, en fait.
- Speaker #0
Mais je trouve que c'est un peu des fois le débordement des valeurs. C'est que quand on fait ce travail-là, après, certaines personnes, parce qu'on les a affirmées haut et fort, ou en tout cas qu'on les a peut-être pas, en tout cas, exprimées, ça voudrait dire que on va être... être tout le temps parfaitement en accord avec ses valeurs. Ce qui est important, c'est que c'est un travail de tous les jours d'être en accord avec ses valeurs. Et puis, c'est qu'est-ce qu'on met derrière ? Parce qu'il y a beaucoup de croyances derrière une valeur. C'est-à-dire qu'on peut avoir, par exemple, une valeur liberté et parfois être dans des situations où on ne s'est pas senti libre, ou parfois être dans une situation où on n'a pas donné de liberté aux autres. Ça peut arriver. Ce qui est important, c'est toujours d'aller se requestionner avec son rapport, avec cette valeur. Qu'est-ce qui a fait que je me suis peut-être décalée de ça ? Est-ce que ça vient de moi ? Est-ce que ça vient de l'extérieur ? Et toujours se ramener à soi, parce qu'en fait, la valeur, ça fait repartir de l'intérieur.
- Speaker #1
Oui, mais en plus, moi, les valeurs, je les vois comme une direction. Et il y a mille chemins d'y arriver, en fait. Ce n'est pas un piège. En tout cas, il ne faut pas que ça en soit un. Ça libère, en fait. Et il faut accepter que si on a une valeur engagement, l'engagement, ça passe par plein de choses. Parfois, des fois, de ne pas l'être aussi, d'accepter de ne pas l'être complètement. D'accepter de ne pas y arriver, de se poser, de rien faire. On peut, je pense, alors moi ce n'est pas le cas, mais je pense qu'on peut avoir la valeur travail et se dire des fois, il faut que j'arrête de travailler, il faut que je me pose.
- Speaker #0
Qu'elle est mauvaise pour nous, qu'elle peut être mauvaise pour nous.
- Speaker #1
Donc oui, moi ça m'a déjà beaucoup questionnée, je trouve que le questionnement est absolument central, mais ça m'a beaucoup aussi libérée. C'est ça l'autonomie, c'est de ne pas s'enfermer, s'enferrer dans les choses. mais s'en servir, jouer avec et être créatif, tout simplement.
- Speaker #0
Parfois, on me dit que pendant l'accompagnement coaching, mais je l'ai vécu moi aussi, parce que forcément, je suis aussi accompagnée, il y a des moments où on a l'impression de retourner en arrière, comme si on avait tout oublié de ce qu'on avait compris sur soi, et puis que, entre guillemets, les mauvaises habitudes, ce n'est pas forcément le bon mot, mais en tout cas, certains comportements reviennent. Est-ce que tu as vécu ça ou pas du tout ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Après je crois quand même, malheureusement pour moi, j'étais descendue suffisamment bas pour qu'il n'y ait plus que des choses à monter. Après des fois je montais assez vite puis je redescendais. Mais en fait, ça n'a pas été une déception pour moi. C'était normal en fait. Ça revient à la question du droit à l'erreur dont on a parlé tout à l'heure. Et de faire ce qu'on peut, on fait au mieux en fait. Et en faisant au mieux, je n'y arrive pas. pourquoi je n'y arrive pas et comment je vais faire la prochaine fois pour essayer de dépasser ça. Et puis, c'est encore le cas aujourd'hui. Il y a des situations de travail sur lesquelles je vais faire un feedback, un reporting avec moi-même, une évaluation. Je vais dire, voilà, là, je m'attendais à ça. Finalement, je m'étais fixée à l'objectif. Je n'en ai tenu que deux sur quatre. Comment je fais pour arriver aux deux autres objectifs ? Est-ce que c'est la prochaine fois ? Qu'est-ce qui n'allait pas dans ma médecine ? Ça m'apprend à réfléchir et puis à m'enlever un poids de la culpabilité. Parce qu'en fait, ça ne sert à rien de se sentir... coupable quand on a travaillé, quand on a mis en place des choses. On n'est peut-être pas arrivé complètement à ce qu'on avait imaginé, de ce que pouvait être le résultat, mais on est quand même arrivé à un résultat. Et ça aussi, on n'en a pas parlé d'ailleurs, je me rends compte en le disant, c'est la question de la culpabilité, c'est-à-dire arrêter de porter cette culpabilité en permanence, comme si d'ailleurs on était responsable de tout, tout le temps. Et c'est une forme d'omnipotence en fait aussi.
- Speaker #0
Bah c'est ce que souvent je dis aux managers, je suis... Je suis vraiment d'accord avec toi là-dessus, c'est que c'est aussi l'occasion, après un accompagnement coaching, d'apprendre à partager avec les autres, de ne pas tout porter seul. Alors, ça ne veut pas dire que ce n'est pas toi qui vas arbitrer à un moment ou à un autre, mais c'est aussi peut-être imaginer que l'on peut trouver des solutions dans l'intelligence collective. Et ça veut dire dire à un moment, mais moi là, je suis bloquée, je ne trouve pas, je ne trouve pas de solution et on prend du temps peut-être pour se questionner. Et ce n'est pas parce que moi, je suis manager. Il y a beaucoup eu cette idée quand même que le manager, c'était l'expertise. C'était celui qui savait tout. C'est souvent, de toute façon, aussi ce qu'on travaille nous en coaching. C'est une posture un petit peu plus basse. Et je trouve que ça apporte ça aussi, peut-être de faire cet accompagnement, de se dire non, maintenant, je vais peut-être apprendre à partager.
- Speaker #1
Complètement, en fait, si on reprend depuis le début de notre échange, en fait, moi, ce que je dis, c'est que c'est quelqu'un qui m'a aidé, déjà toi. mais franchement c'est pas pour faire de la démagogie interne mais moi je n'y serais pas arrivée sans mon équipe et je le dis mais très clairement, c'est à dire ça ne peut fonctionner qu'avec les autres et c'était notre binôme, notre échange avec les deux qui m'a donné la motivation mais si j'étais retournée en interne et que j'avais pas senti que les gens étaient prêts aussi à suivre et à m'aider C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, ma vision du management, c'est qu'on soutient, on accompagne, et que les autres sont vraiment des tuteurs aussi de cela, et que c'est une vraie cohésion, un vrai travail d'équipe. Alors, tout n'est pas toujours parfait, on sait ce qu'on disait tout à l'heure, mais quand même, très clairement, on ne réussit rien tout seul. Ça, moi, je le constate, je le constate au quotidien. On ne réussit rien tout seul, et c'est épuisant d'ailleurs de tout devoir porter seul, ou d'avoir l'impression qu'on porte tout, tout seul.
- Speaker #0
Donc, ça t'a redonné de la motivation à ton poste ?
- Speaker #1
Du plaisir à travailler avec les autres. C'est-à-dire que j'avais totalement perdu, très clairement, le plaisir à travailler avec les autres. Et d'ailleurs, il y avait eu la période Covid où finalement, ça m'allait très bien, les situations de visio et de distance, même physique avec les autres. Et moi, j'ai dû réapprendre.
- Speaker #0
à prendre du plaisir à travailler avec les autres. Mais par contre, ça a été, par exemple, l'organisation des réunions, etc., une révélation presque. C'est-à-dire que je fais beaucoup mieux aujourd'hui que je ne faisais de par le passé, mais il a fallu que je passe par cette période-là où je n'arrivais plus à être et à travailler avec les autres. Aujourd'hui, moi, c'est un vrai plaisir. Et d'ailleurs, il faut absolument être dans ce plaisir, sinon ça ne fonctionne pas.
- Speaker #1
Oui, parce qu'un accompagnement, ça peut t'aider à rester en place, ça peut t'aider à voir les choses différemment. Il y a vraiment une idée du regard. Moi, je sais qu'il y a certaines personnes qui me disent maintenant, quand j'arrive à mon travail, il y a des choses que je ne voyais pas, qui étaient positives, que je ne voyais plus. Et puis, ça peut être aussi l'occasion, mais ça n'a pas été ton cas, de se dire non, en fait, je ne suis plus à ma place. Ce n'est pas grave en fait en soi, mais que ça peut être l'occasion de réfléchir autrement. Et de se poser les bonnes questions, finalement, pour ne pas toujours aller chercher sur l'extérieur quel est le problème. Peut-être se dire, voilà, c'est une crise pour moi et cette crise, elle va m'amener sur des nouvelles opportunités. Et moi, ce que j'avais envie de te demander, c'est est-ce que tu penses que les collaborateurs ou même les managers, par exemple, avec qui tu travailles, ce serait intéressant qu'ils soient formés à ces outils que j'ai utilisés, moi, en coaching ou ne serait-ce qu'à la posture. On parle du manager coach, par exemple, qui serait une posture qu'on peut apprendre. Moi, je sais qu'en école de commerce, j'essaye parfois de la transmettre au maximum. Toi, t'en penses quoi de ça ?
- Speaker #0
Moi, je suis... C'est-à-dire, étant passée par ce processus, qui a été extrêmement positif pour moi, et malgré les difficultés que je vivais positives pour rester au sein de ma structure, moi, c'est quelque chose... Là, il y a une de mes collaboratrices qui a eu une promotion, qui m'a dit... Elle m'a dit... Une des choses qu'elle m'a dit, c'est Mais tu es sûre que tu t'es pas trompée ? en faisant ce choix. Et moi, mon premier réflexe, c'était de lui dire, mais est-ce qu'un accompagnement, un coaching, en lui expliquant ce que c'est, comment je l'avais vécu moi, en expliquant que j'étais, moi, passée par ce processus-là, et c'est ce qui va se passer pour elle. Et moi, mon réflexe, c'était de me dire, ne pas attendre que quelqu'un soit en difficulté professionnelle pour proposer un accompagnement. Et moi, c'est vraiment quelque chose que j'aimerais dire à tout le monde. On peut trouver soi-même les outils, on peut se faire une évaluation, mais quand on commence à se dire c'est pas ma place, ils se sont trompés, j'y arrive plus du tout, je suis pas la bonne personne en gros, le fameux syndrome de l'imposteur, c'est qu'un souci. Et si on peut se faire accompagner, il faut se faire accompagner. Moi, j'ai trop attendu. Et moi, je souhaite à mes collaborateurs et collaboratrices, dans la mesure des moyens dont on dispose aussi, parce que se faire accompagner, ça demande du temps et bien sûr de l'argent. Mais ce que j'essaye de faire, c'est de le proposer pour qu'il y ait une vraie plus-value dans le cadre du travail et pas que ça vienne être un pansement à un moment donné parce que ça va mal.
- Speaker #1
Oui, et puis ce que je te disais par rapport à former, c'est aussi former les gens à savoir peut-être mieux questionner, à savoir utiliser certaines… techniques de communication qu'ils n'ont pas forcément apprises. Ça peut être aussi ça. Ce n'est pas forcément que se faire accompagner, mais c'est savoir aussi soi-même utiliser les outils quand on doit travailler sur un projet, par exemple, ensemble, ou bien mettre en place de la cohésion, comment ça fonctionne et que les outils peuvent être utilisés par tout le monde, finalement. Complètement,
- Speaker #0
c'est ce qu'on a fait sur les dernières années au sein des Béliciens, que ce soit des formations à la gestion du temps, au management, etc. Ça ne passe pas que par...
- Speaker #1
coaching ou du suivi individualisé.
- Speaker #0
C'est aussi la formation. Oui, c'est outiller, nourrir les gens, essentiellement, et c'est important. Et justement, quand ça va bien, pour garder la motivation.
- Speaker #1
Alors là, on est 2023, donc il s'est passé un petit peu de temps. Qu'est-ce que tu pourrais dire ? On est sur les dernières questions de notre interview. Qu'est-ce que tu as remarqué comme changement ? personnel et professionnel, mais peut-être même surtout personnel, à l'issue du coaching, si tu devais me résumer un petit peu le plus grand changement que tu as ressenti à l'issue de ce coaching ?
- Speaker #0
Reprise de confiance en moi, assumer mes décisions, parce que je ne suis pas que manager, je suis dirigeante, et diriger, c'est aussi piloter une stratégie globale, politique, du conseil d'administration. Donc c'est assumer mes décisions, les assumer auprès du conseil d'administration, les assumer aussi auprès de l'équipe. Et puis, moi, ce que ça m'a vraiment amenée à terme, on est aujourd'hui en 2023, c'est une modification quand même relativement structurelle de l'organisation pour aller vers un plus grand bien-être au travail général, global, une autre organisation du travail. Voilà, je parle d'un exemple très concret. On a signé le 14 février. Avec le CSE, les représentants du personnel de l'association, un accord qui permettra aux gens d'avoir une modulation de travail qui corresponde plus aux exigences personnelles et professionnelles, avec un passage à 33h payé 35. Donc là, pour moi, c'est pas juste... Là, c'est vraiment du concret.
- Speaker #1
C'est un engagement même.
- Speaker #0
C'est un engagement, c'est signé, c'est une nouvelle organisation du travail. C'est... Donc voilà, faire confiance aux gens puisqu'il y a aussi une mise en autonomie de la totalité des personnes qui travaillent chez nous. C'est quand même 25 personnes, c'est pas rien. Donc oui, c'est des changements quand même profonds qui se sont produits sur les quatre dernières années.
- Speaker #1
C'est ce que aussi peut-être la crise sanitaire a apporté. C'est-à-dire que finalement, moi je me rendais compte qu'avant la crise sanitaire, il était difficile de faire comprendre que le télétravail ou bien la modulation où l'autonomie pouvait être une solution de remotivation même. Et puis finalement, de voir que ça fonctionne et que même, c'est ce qu'on appelle vraiment l'équilibre, une recherche d'équilibre et qu'une association finalement comme la vôtre, elle peut mettre en place ce type d'organisation. Je trouve ça quand même incroyable et je vous souhaite que ça se passe au mieux. Et j'imagine que ça a été peut-être une révolution, enfin j'en sais rien. Je ne sais pas.
- Speaker #0
En partie, mais disons que finalement, moi, je me suis rendu compte que des choses que je n'aurais pas assumées ou pas défendues avant, là, en les défendant, il y avait une vraie écoute derrière, aussi bien de mon conseil d'administration qu'en interne. Et en fait, ça révèle aussi des choses dans tout le sens du terme. C'est vraiment un révélateur. Tu laisses la question à la confiance.
- Speaker #1
Tu le dis aussi.
- Speaker #0
Oui, oui. Oui, quand on est plus sûr de soi, on trouve plus facilement les mots, on assume les choses, on les défend. On les travaille mieux aussi au final, parce qu'on est plus efficace dans la manière de les présenter, de se les synthétiser à soi-même et donc aux autres. Voilà, dans la clarification, l'accord, ça a mis quand même un peu plus d'un an à être travaillé, mais je considère aujourd'hui que ça a été sérieusement travaillé. Et donc, c'est un accord solide. On verra ce qu'il en est dans sa déclaration.
- Speaker #1
Tu viendras nous raconter.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Ça sera l'objet, le sujet d'une autre interview. Voilà,
- Speaker #1
d'une prochaine fois ensemble. Alors écoute, on va peut-être... terminé sur une dernière question où je t'avais demandé peut-être de réfléchir à trois mots qui pourraient résumer ce que tu as vécu de cet accompagnement par mon intermédiaire, mais en tout cas, toute cette remise en question personnelle. Est-ce que tu as ces trois mots ou ils vont venir comme ça, de manière intuitive ?
- Speaker #0
Je les avais travaillés et je m'en souviens très bien, parce que je n'ai pas de fiche sous les yeux, là, en me parlant. Évidemment, je pense que ça s'est vu tout au long de l'interview, c'est confiance. confiance en moi, confiance en les autres, confiance en soi, confiance en les autres. Il y avait aussi lâcher prise. Ça, c'est quand même... On peut mettre beaucoup de choses derrière, mais moi, en tout cas, j'y mets un sens extrêmement important, c'est de se lâcher soi-même. Puis de lâcher les autres aussi, d'arrêter de donner le contrôle. Je pense que tu en diras deux mots après, ce qui est certainement qui t'intéresse. Et puis le troisième, c'était la question de la sécurité, c'est-à-dire la confiance. Et lâcher prise permet la sécurité, de sentir en sécurité, de mettre les autres en sécurité. Donc moi, c'était les trois termes qui sortaient assez intuitivement, immédiatement, quand j'ai vu la question.
- Speaker #1
Oui, ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est qu'on peut être dans le lâcher prise et dans la sécurité. Parce que c'est souvent la croyance qu'on a, c'est que le lâcher prise, on ne va plus rien faire. C'est bien lâcher sur ce sur quoi nous n'avons pas de prise. Le mot prise, il est intéressant et on peut se sécuriser. Tout ce qu'on a exprimé avant, ça t'a permis de te sécuriser. Ça ne veut pas dire que la situation est différente, c'est juste ton regard sur la situation ou en tout cas le travail qui a été fait en profondeur qui sécurise. Donc la sécurité, elle est souvent intérieure et ça c'est aussi important en management. Moi j'aime bien le dire, de dire aux managers, mais chacun doit pouvoir trouver sa sécurité. Elle nous est assez personnelle. Moi j'avais choisi trois mots, donc je les partage. J'avais choisi découverte parce que je trouve toujours incroyable. Moi, c'est mon métier, je fais ça tous les jours, mais de découvrir. C'est-à-dire que chaque accompagnement, il y a une découverte. Chaque rendez-vous, il y a une découverte. Je ne sais jamais finalement, même si j'ai une forme d'expérience. On revient sur l'inédit. Il y a quelque chose d'inédit. Bon, éclairage, parce que forcément, si on prend une situation d'une autre manière, il y a forcément un éclairage, positif ou négatif. Mais en tout cas, il y a un éclairage. Et puis, le fait de trouver sa place. Parce que l'accompagnement, c'est aussi se sentir bien ancré, bien à sa place. Et donc, pour moi, c'était vraiment trouver sa place. Voilà, je crois qu'on a terminé. Je te remercie vraiment pour ce moment où tu t'es livré sur cet accompagnement. Et je pense que ça intéressera beaucoup de gens parce que c'est difficile à expliquer quelque chose qu'on a vécu intérieurement. Et je trouve que tu l'as très bien fait avec beaucoup d'exemples, très concrètement. C'est-à-dire, qu'est-ce que ça fait de manière... personnelle et qu'est-ce que ça fait de manière personnelle. professionnelle, on va dire, en tout cas dans ta vie de tous les jours et de manière concrète. Et puis, j'espère que vous aussi, vous avez pu mieux comprendre ce qui se passe en accompagnement managérial. Je te laisse peut-être le mot de la fin. Si tu as envie de dire quelque chose ou sinon, on dira à bientôt à tous ceux qui ont bien voulu écouter ce podcast de cette interview.
- Speaker #0
Tout simplement, merci. Je ne serais pas venue témoigner aujourd'hui si je n'avais pas ressenti une réelle plus-value. dans le coaching, l'accompagnement personnalisé que tu as eu avec moi. Donc,
- Speaker #1
merci beaucoup. Merci à toi et puis à très bientôt.