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L'état d'esprit

L'état d'esprit de Philippe Cazes-Carrère: De Pau à la réussite d’APR : un entrepreneur visionnaire et amoureux de son territoire

L'état d'esprit de Philippe Cazes-Carrère: De Pau à la réussite d’APR : un entrepreneur visionnaire et amoureux de son territoire

12min |01/09/2025
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12min |01/09/2025
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Description

Dans cet épisode du podcast L’État d’esprit, je reçois Philippe Cazes-Carrère, président-fondateur d’APR Groupe, une entreprise devenue incontournable dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservices. Né à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, Philippe se lance dans l’entrepreneuriat à seulement 22 ans, avec une audace et une énergie communicatives.

Tout commence par un coup de chance au jeu de hasard, mais c’est surtout son mindset et sa capacité à croire en lui qui feront la différence. Avec une simple camionnette, il crée l’Agence Paloise de Rénovation (APR) et pose les bases d’une aventure entrepreneuriale fondée sur la rigueur, la créativité et la passion du travail bien fait. Dès le départ, son état d’esprit se distingue : celui d’un homme déterminé à bâtir sa réussite, à force de motivation et de résilience.

Au fil des années, Philippe Cazes-Carrère transforme cette petite structure en un groupe international de plus de 3 000 collaborateurs, générant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une réussite impressionnante, mais surtout une leçon de leadership et de développement personnel. Car derrière les chiffres, il y a une histoire humaine faite de doutes, de prises de risques et de convictions profondes.

Dans cet épisode, Philippe partage son parcours de vie, ses inspirations, les épreuves qu’il a surmontées et la philosophie qui guide son entreprise : grandir sans jamais renier ses valeurs. En 2017, il transmet les rênes à ses enfants, Thomas et Laurie, devenus codirecteurs généraux, illustrant ainsi sa vision d’un leadership durable, fondé sur la confiance et la transmission.

🎙️ Une conversation inspirante avec un entrepreneur passionné, pour qui la réussite n’est pas seulement une question de travail, mais avant tout d’état d’esprit.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de l'État d'Esprit. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Philippe Cazecarrère, président fondateur d'APR Group, une entreprise qui s'est fortement développée dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservice. Nous allons découvrir son parcours personnel, ses motivations, ses doutes, ses espoirs et les réussites marquantes qui jalonnent son histoire. Bonjour Philippe Cazecarrère. Alors à 23 ans, vous sillonnez les rues de Pau dans une cabionnette bleue au nom de l'agence paloise de rénovation, d'où APR. À quoi pensiez-vous à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je pense surtout d'abord à gagner ma vie et puis m'affranchir de l'autorité parentale. C'était pas facile, toujours à la maison. Toute mon enfance, mes parents travaillaient, c'est des gens qui travaillaient du matin au soir. C'était, on va dire... monde. Aujourd'hui, on dirait que c'était l'époque, comme disait ma mère. Je travaillais six jours sur sept. Mon père travaillait aussi souvent le dimanche. Avec eux, c'était un le travail, deux le travail et trois le travail. Et ma soeur et moi, nous ne partions jamais en vacances. C'était quand même une enfance un peu compliquée parce qu'ils ramenaient leurs problèmes à la maison. Et il faut dire que les repas étaient quand même souvent animés. J'ai été quand même très gâté par ma maman. Ma mère se sera enlevé les yeux pour me les donner. Donc, je n'ai pas une enfance malheureuse. Mais c'était plutôt une ambiance travail et c'était comme ça, c'était la vie.

  • Speaker #0

    Pendant votre BEP de comptabilité, vous êtes renvoyé. Qu'est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Pour être franc, je n'ai rien ressenti parce que malheureusement, ce n'était pas la première fois, donc ça ne m'a pas du tout perturbé. Par contre, comme ce n'était pas la première fois, ma famille a enfin compris que j'étais, surtout mes parents, ont bien compris que je n'étais pas fait pour faire des études. Je suis rentré dans la vie professionnelle, puisque de suite, il faut quand même savoir que j'ai ma première feuille de paye à 17 ans et 5 jours. Depuis, je n'ai jamais arrêté de travailler. Et je suis rentré pour travailler dans le pressing familial aux 7 places du foirail à Pau. Ils m'ont appris quand même les relations avec les autres, l'honnêteté et le respect de chacun. Et professionnellement, ils m'ont appris le sens du service. Et puis le mot travail, ce fameux mot travail qui aujourd'hui, j'ai l'impression, va devenir un gros mot.

  • Speaker #0

    Je le disais, en 1997, vous créez APR, qu'est-ce qui vous pousse à vous lancer ?

  • Speaker #1

    Je voulais aussi, comme je l'ai dit tout à l'heure, m'affranchir d'autorité et des relations conflictuelles que j'avais avec mon père. Et puis je voulais surtout être indépendant. Ça c'est quand même, être entrepreneur aussi, ça donne une certaine indépendance. Au moins au départ on le croit. Et je voulais surtout aussi mieux gagner ma vie pour réaliser mes rêves et assouvir mes passions.

  • Speaker #0

    On a des doutes ? quand on se lance, parce que vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Vous allez me trouver très présomptueux, mais le verbe douter, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.

  • Speaker #0

    Dans les années 80, l'entreprise APR traverse un problème de trésorerie. Est-ce que vous avez failli tout arrêter ou pas ?

  • Speaker #1

    Arrêter ? Quel drôle de mot. Je ne sais peut-être même pas comment ça s'écrit. On pense qu'il faut vraiment s'accrocher, que ça va être chaud. Il faut quand même reconnaître qu'aujourd'hui, je peux faire le malin, mais que j'ai passé une période quand même très difficile. Mais sans jamais baisser les bras. J'ai toujours été un bâton et je n'ai pas baissé les bras. J'ai arrêté aussi, ça c'était aussi un peu mon insouciance, j'ai arrêté de confondre chiffre d'affaires et bénéfices. Et puis la vie a fait que je crois en rencontres. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rencontres. Et j'ai eu la confiance et l'accompagnement d'un banquier, un peu à l'ancienne, qui m'a fait confiance. J'allais le voir tous les jours et je lui ai mis de l'argent et il ne m'a pas coupé les ponts. Et puis surtout ce qu'il a fait, c'est que j'ai toujours été quelqu'un qui a pas mal de copains ou d'amis, et ces amis, ils ont tous ouvert leur portefeuille, ils m'ont tous prêté de l'argent à cette période. Je croyais en l'entreprise, je croyais en moi, il fallait que je rectifie. Et puis, je vais vous faire une confidence aussi, j'ai vendu ma Porsche, parce qu'à l'époque, je mélangeais un peu tout, avec regret, mais j'ai vendu ma Porsche.

  • Speaker #0

    Quand vous regardez tout ce chemin parcouru, qu'est-ce que vous vous dites, qu'est-ce que vous ressentez ?

  • Speaker #1

    Une certaine fierté du chemin parcouru, malgré quand même toutes les difficultés que connaissent tous les entrepreneurs. J'ai pris quand même une petite revanche envers ceux qui pensaient que j'étais, comme on disait à l'époque, un branleur. Qu'est-ce que tu vas faire ? On ne prend rien, qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Mes parents ne me disaient jamais ça. J'ai toujours eu cette revanche parce que je traîne depuis longtemps ce complexe quand même de ne pas avoir été à l'école. On traîne ça un peu comme un fardeau. Ma foi, la vie a montré qu'avec tout... Je suis quelqu'un qui a même été reçu à Bercy, mais pas pour une amende, pour recevoir la médaille du mérite. Il y a quand même des belles choses qui me sont arrivées dans la vie. Je suis assez fier du chemin parcours.

  • Speaker #0

    J'imagine que quand on a autant de personnes, autant de salariés, un chiffre d'affaires à faire, on a de la pression, comment on la gère ?

  • Speaker #1

    La pression, le stress, ça fait partie aussi intégrante de toute la vie d'entrepreneur, que ce soit même dans le sport, la culture, dans tout ce qu'on veut. Si on ne veut pas de pression, si on ne veut pas de stress, on ne dure pas longtemps comme chef d'entreprise. À 40 ans, je suis devenu sportif, je ne l'avais jamais été jusqu'à présent. Et je me suis mis à faire pas mal de sport, je n'ai pas arrêté d'ailleurs depuis. Ça a été un exécutoire, ça m'a permis aussi de tenir dans la durée. Le sport m'a aidé à évacuer cette fameuse pression, ce stress, à garder du recul nécessaire, à entretenir une certaine forme de discipline mentale, si je peux dire. Et ma foi physique aussi, l'important c'est que j'ai quand même eu un soutien familial sans faille. La famille aussi, ça te permet aussi de garder un peu les... Les pieds sur terre aussi, de ne pas non plus s'embrouiller trop non plus. Tout flatteur, vite au dépend de celui qui l'écoute, donc il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui vous ont aidé à développer ?

  • Speaker #1

    J'aime rappeler que pour moi il y a trois valeurs. E comme engagement, T comme travail et P comme persévérance. La persévérance est quand même très très très importante. Moi, ça fait 45 ans que j'ai monté ma boîte et si je n'avais pas été un garçon honnête, je n'aurais certainement pas tenu plus de 40 ans comme ça. Et ma foi, il faut bien s'entourer. Aujourd'hui, j'ai des gens qui ont démarré chez moi au bas de l'échelle, qui sont aujourd'hui chefs, cadres, tout ce que vous voulez. J'ai quand même des gens qui sont là depuis 20, 25 ans, 30 ans avec moi. Le conseil que je peux donner, c'est quand même être vigilant sur sa trésorerie. Chose que je n'ai pas faite au début, mais bon, je l'ai payée.

  • Speaker #0

    Vos enfants, Laurie et Thomas, vous ont rejoints, dirigent désormais APR. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand ils vous ont dit « on aimerait bien travailler dans ton entreprise » .

  • Speaker #1

    Disons, mon fils Thomas était un sportif de haut niveau, il parcourait le monde entier, il avait sa raquette de tennis, et puis il m'avait dit « le jour où j'arrêterai, je reviendrai avec toi » . Donc c'était un petit peu prévu, si je peux dire. Ma fille a fait des grandes études, elle était à l'autre bout du monde, elle était chez Vinci en Nouvelle-Calédonie, elle a travaillé un peu partout, à Paris et partout. Et un jour, elle a décidé, elle a fait le choix de venir me rejoindre. Donc j'ai eu à ce moment-là un grand bonheur, mais avec un mélange de fierté, doublé quand même d'inquiétude. J'ai confiance en eux, en leur capacité à relever les défis, mais bon, eux aussi, ils ont un long chemin, c'est pas facile toujours d'être le fils d'eux. Je n'ai pas de conseils tout faits, je ne suis pas l'homme qui a des conseils tout faits. J'aime en donner, mais peut-être pas aux autres, puis à mes enfants c'est toujours un peu particulier. Et puis je vais vous dire, mon parcours est tellement atypique, je pars tellement de loin, mon parcours est tellement singulier, je suis un véritable autodidacte. Moi j'ai démarré, j'avais que dalle, j'avais rien du tout. Donc tout s'est construit au fil du temps. Alors comment donner des conseils ? À part oui, engagement, persévérance, mais ça ils savent, ils ont vu évoluer leur père, ils ont vu la vie de famille qu'on a eue, parce que mes enfants partaient en vacances, mais moi je ne partais pas en vacances. Moi je n'ai jamais fait de voyage avec mes enfants, je n'avais pas le temps. C'était un autre choix que je faisais, mais la vie était ainsi faite. C'était d'abord un, le travail, j'ai repris la formule, un le travail, deux le travail, trois le travail. Mais bien sûr aujourd'hui je reste à leur écoute, on se parle. J'ai écrit un livre et quand ma fille a lu le livre, elle m'a dit « Papa, j'ai pas appris grand chose, ça veut dire qu'on s'est parlé. »

  • Speaker #0

    Si vous pouviez parler au jeune Philippe Cascarère, qui a 20 ans, 23 ans, qu'est-ce que vous lui diriez avec l'expérience de quelques années supplémentaires ?

  • Speaker #1

    À l'époque, à 20 ans, je devrais se couper ses cheveux, mais bon, il fallait les cheveux longs et les idées courtes à l'époque. Non, plus sérieusement, je lui dirais de faire quand même un peu plus d'études. et de faire des formations appropriées. Pour moi, c'est quand même un peu un regret. Qu'il faut croire en ses rêves, ne pas penser qu'à l'argent. L'argent, ça vient plus tard. Qu'il faut s'armer d'un état d'esprit de vainqueur, être vaillant et persévérant. Et surtout, leur dire que la vie est belle et que ça ne sert à rien d'écouter les « fais pas ci, fais pas ça » comme dit Jacques Dutronc. « Fais pas ci, fais pas ça » . Aujourd'hui, j'en suis là. Donc c'est vrai que, bon, pas trop écouter.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous avez envie de transmettre ?

  • Speaker #1

    J'ai vraiment envie de transmettre. D'ailleurs, j'ai écrit un livre qui raconte mon histoire. J'ai beaucoup de retours très positifs. Je vais aussi également dans les écoles, les universités, tous les établissements scolaires, pour donner envie aux jeunes. Et quelque chose dont je suis assez fier, je suis administrateur d'école à deuxième chance, et ça me plaît beaucoup de donner, de transmettre cette envie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez encore des projets entrepreneuriales ?

  • Speaker #1

    Bien entendu. Le mot fin, c'est pareil, je ne sais pas comment ça s'écrit. Mais je vais même vous donner un scoop. Je démarre un nouveau livre. qui sera suivi de podcasts, pourquoi pas de conférences, pourquoi pas un one-man-show, rêvons, rêvons, pourquoi pas, j'ai vraiment pas envie d'arrêter, j'ai jamais senti aussi bien dans ma tête, dans ma vie aujourd'hui. Et ce nouveau livre, c'est pour donner envie aux jeunes et aux moins jeunes, parce qu'il n'y a pas non plus que les jeunes, parce qu'aujourd'hui, il y a des moins jeunes qui n'osent pas, qui n'ont pas envie, ils ont travaillé, puis ils aimeraient arrêter leur job parce qu'ils s'emmerdent là où ils sont. il pourrait faire des choses. Donc peut-être, ça ne sera pas un livre de conseils, mais ça sera un livre justement sur l'état d'esprit, qu'est-ce qu'il faut faire, pourquoi on peut faire. Je dis toujours mon état d'esprit quand je vais à la plage, je vais toujours en arrivant, je vais nager jusqu'à la bouée en face, moi j'avance. Je le dis dans mon livre, regardez en arrière, John Lennon disait que regarder en arrière, ce n'est pas rock'n'roll. Il faut être curieux, il faut arrêter le journal des mauvaises nouvelles, il faut avancer, il y a tellement de belles choses. Je suis entouré de gens ici qui ont confiance dans ma boîte. On prend des cours, on prend des chantiers, on en perd, on en gagne. La vie c'est ça, c'est gagner. Et c'est surtout pas l'argent. L'argent ça viendra plus tard. Mais avoir des rêves, les assouvir, c'est bouger le cul. Excusez le point de terme, mais c'est la vie. C'est ça, il faut aller se le chercher. Il y a plein de beaux métiers aujourd'hui. Il faut le dire aux parents qu'ils éteignent la télé et qu'ils avancent. Il faut montrer des bons modèles.

  • Speaker #0

    Merci Philippe Cascarère pour ce moment de sincérité et d'échange. N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et surtout à découvrir les autres conversations de l'état d'esprit sur toutes les bonnes plateformes de podcast, Spotify, Apple, Google ou encore Ausha. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode.

Description

Dans cet épisode du podcast L’État d’esprit, je reçois Philippe Cazes-Carrère, président-fondateur d’APR Groupe, une entreprise devenue incontournable dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservices. Né à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, Philippe se lance dans l’entrepreneuriat à seulement 22 ans, avec une audace et une énergie communicatives.

Tout commence par un coup de chance au jeu de hasard, mais c’est surtout son mindset et sa capacité à croire en lui qui feront la différence. Avec une simple camionnette, il crée l’Agence Paloise de Rénovation (APR) et pose les bases d’une aventure entrepreneuriale fondée sur la rigueur, la créativité et la passion du travail bien fait. Dès le départ, son état d’esprit se distingue : celui d’un homme déterminé à bâtir sa réussite, à force de motivation et de résilience.

Au fil des années, Philippe Cazes-Carrère transforme cette petite structure en un groupe international de plus de 3 000 collaborateurs, générant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une réussite impressionnante, mais surtout une leçon de leadership et de développement personnel. Car derrière les chiffres, il y a une histoire humaine faite de doutes, de prises de risques et de convictions profondes.

Dans cet épisode, Philippe partage son parcours de vie, ses inspirations, les épreuves qu’il a surmontées et la philosophie qui guide son entreprise : grandir sans jamais renier ses valeurs. En 2017, il transmet les rênes à ses enfants, Thomas et Laurie, devenus codirecteurs généraux, illustrant ainsi sa vision d’un leadership durable, fondé sur la confiance et la transmission.

🎙️ Une conversation inspirante avec un entrepreneur passionné, pour qui la réussite n’est pas seulement une question de travail, mais avant tout d’état d’esprit.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de l'État d'Esprit. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Philippe Cazecarrère, président fondateur d'APR Group, une entreprise qui s'est fortement développée dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservice. Nous allons découvrir son parcours personnel, ses motivations, ses doutes, ses espoirs et les réussites marquantes qui jalonnent son histoire. Bonjour Philippe Cazecarrère. Alors à 23 ans, vous sillonnez les rues de Pau dans une cabionnette bleue au nom de l'agence paloise de rénovation, d'où APR. À quoi pensiez-vous à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je pense surtout d'abord à gagner ma vie et puis m'affranchir de l'autorité parentale. C'était pas facile, toujours à la maison. Toute mon enfance, mes parents travaillaient, c'est des gens qui travaillaient du matin au soir. C'était, on va dire... monde. Aujourd'hui, on dirait que c'était l'époque, comme disait ma mère. Je travaillais six jours sur sept. Mon père travaillait aussi souvent le dimanche. Avec eux, c'était un le travail, deux le travail et trois le travail. Et ma soeur et moi, nous ne partions jamais en vacances. C'était quand même une enfance un peu compliquée parce qu'ils ramenaient leurs problèmes à la maison. Et il faut dire que les repas étaient quand même souvent animés. J'ai été quand même très gâté par ma maman. Ma mère se sera enlevé les yeux pour me les donner. Donc, je n'ai pas une enfance malheureuse. Mais c'était plutôt une ambiance travail et c'était comme ça, c'était la vie.

  • Speaker #0

    Pendant votre BEP de comptabilité, vous êtes renvoyé. Qu'est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Pour être franc, je n'ai rien ressenti parce que malheureusement, ce n'était pas la première fois, donc ça ne m'a pas du tout perturbé. Par contre, comme ce n'était pas la première fois, ma famille a enfin compris que j'étais, surtout mes parents, ont bien compris que je n'étais pas fait pour faire des études. Je suis rentré dans la vie professionnelle, puisque de suite, il faut quand même savoir que j'ai ma première feuille de paye à 17 ans et 5 jours. Depuis, je n'ai jamais arrêté de travailler. Et je suis rentré pour travailler dans le pressing familial aux 7 places du foirail à Pau. Ils m'ont appris quand même les relations avec les autres, l'honnêteté et le respect de chacun. Et professionnellement, ils m'ont appris le sens du service. Et puis le mot travail, ce fameux mot travail qui aujourd'hui, j'ai l'impression, va devenir un gros mot.

  • Speaker #0

    Je le disais, en 1997, vous créez APR, qu'est-ce qui vous pousse à vous lancer ?

  • Speaker #1

    Je voulais aussi, comme je l'ai dit tout à l'heure, m'affranchir d'autorité et des relations conflictuelles que j'avais avec mon père. Et puis je voulais surtout être indépendant. Ça c'est quand même, être entrepreneur aussi, ça donne une certaine indépendance. Au moins au départ on le croit. Et je voulais surtout aussi mieux gagner ma vie pour réaliser mes rêves et assouvir mes passions.

  • Speaker #0

    On a des doutes ? quand on se lance, parce que vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Vous allez me trouver très présomptueux, mais le verbe douter, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.

  • Speaker #0

    Dans les années 80, l'entreprise APR traverse un problème de trésorerie. Est-ce que vous avez failli tout arrêter ou pas ?

  • Speaker #1

    Arrêter ? Quel drôle de mot. Je ne sais peut-être même pas comment ça s'écrit. On pense qu'il faut vraiment s'accrocher, que ça va être chaud. Il faut quand même reconnaître qu'aujourd'hui, je peux faire le malin, mais que j'ai passé une période quand même très difficile. Mais sans jamais baisser les bras. J'ai toujours été un bâton et je n'ai pas baissé les bras. J'ai arrêté aussi, ça c'était aussi un peu mon insouciance, j'ai arrêté de confondre chiffre d'affaires et bénéfices. Et puis la vie a fait que je crois en rencontres. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rencontres. Et j'ai eu la confiance et l'accompagnement d'un banquier, un peu à l'ancienne, qui m'a fait confiance. J'allais le voir tous les jours et je lui ai mis de l'argent et il ne m'a pas coupé les ponts. Et puis surtout ce qu'il a fait, c'est que j'ai toujours été quelqu'un qui a pas mal de copains ou d'amis, et ces amis, ils ont tous ouvert leur portefeuille, ils m'ont tous prêté de l'argent à cette période. Je croyais en l'entreprise, je croyais en moi, il fallait que je rectifie. Et puis, je vais vous faire une confidence aussi, j'ai vendu ma Porsche, parce qu'à l'époque, je mélangeais un peu tout, avec regret, mais j'ai vendu ma Porsche.

  • Speaker #0

    Quand vous regardez tout ce chemin parcouru, qu'est-ce que vous vous dites, qu'est-ce que vous ressentez ?

  • Speaker #1

    Une certaine fierté du chemin parcouru, malgré quand même toutes les difficultés que connaissent tous les entrepreneurs. J'ai pris quand même une petite revanche envers ceux qui pensaient que j'étais, comme on disait à l'époque, un branleur. Qu'est-ce que tu vas faire ? On ne prend rien, qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Mes parents ne me disaient jamais ça. J'ai toujours eu cette revanche parce que je traîne depuis longtemps ce complexe quand même de ne pas avoir été à l'école. On traîne ça un peu comme un fardeau. Ma foi, la vie a montré qu'avec tout... Je suis quelqu'un qui a même été reçu à Bercy, mais pas pour une amende, pour recevoir la médaille du mérite. Il y a quand même des belles choses qui me sont arrivées dans la vie. Je suis assez fier du chemin parcours.

  • Speaker #0

    J'imagine que quand on a autant de personnes, autant de salariés, un chiffre d'affaires à faire, on a de la pression, comment on la gère ?

  • Speaker #1

    La pression, le stress, ça fait partie aussi intégrante de toute la vie d'entrepreneur, que ce soit même dans le sport, la culture, dans tout ce qu'on veut. Si on ne veut pas de pression, si on ne veut pas de stress, on ne dure pas longtemps comme chef d'entreprise. À 40 ans, je suis devenu sportif, je ne l'avais jamais été jusqu'à présent. Et je me suis mis à faire pas mal de sport, je n'ai pas arrêté d'ailleurs depuis. Ça a été un exécutoire, ça m'a permis aussi de tenir dans la durée. Le sport m'a aidé à évacuer cette fameuse pression, ce stress, à garder du recul nécessaire, à entretenir une certaine forme de discipline mentale, si je peux dire. Et ma foi physique aussi, l'important c'est que j'ai quand même eu un soutien familial sans faille. La famille aussi, ça te permet aussi de garder un peu les... Les pieds sur terre aussi, de ne pas non plus s'embrouiller trop non plus. Tout flatteur, vite au dépend de celui qui l'écoute, donc il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui vous ont aidé à développer ?

  • Speaker #1

    J'aime rappeler que pour moi il y a trois valeurs. E comme engagement, T comme travail et P comme persévérance. La persévérance est quand même très très très importante. Moi, ça fait 45 ans que j'ai monté ma boîte et si je n'avais pas été un garçon honnête, je n'aurais certainement pas tenu plus de 40 ans comme ça. Et ma foi, il faut bien s'entourer. Aujourd'hui, j'ai des gens qui ont démarré chez moi au bas de l'échelle, qui sont aujourd'hui chefs, cadres, tout ce que vous voulez. J'ai quand même des gens qui sont là depuis 20, 25 ans, 30 ans avec moi. Le conseil que je peux donner, c'est quand même être vigilant sur sa trésorerie. Chose que je n'ai pas faite au début, mais bon, je l'ai payée.

  • Speaker #0

    Vos enfants, Laurie et Thomas, vous ont rejoints, dirigent désormais APR. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand ils vous ont dit « on aimerait bien travailler dans ton entreprise » .

  • Speaker #1

    Disons, mon fils Thomas était un sportif de haut niveau, il parcourait le monde entier, il avait sa raquette de tennis, et puis il m'avait dit « le jour où j'arrêterai, je reviendrai avec toi » . Donc c'était un petit peu prévu, si je peux dire. Ma fille a fait des grandes études, elle était à l'autre bout du monde, elle était chez Vinci en Nouvelle-Calédonie, elle a travaillé un peu partout, à Paris et partout. Et un jour, elle a décidé, elle a fait le choix de venir me rejoindre. Donc j'ai eu à ce moment-là un grand bonheur, mais avec un mélange de fierté, doublé quand même d'inquiétude. J'ai confiance en eux, en leur capacité à relever les défis, mais bon, eux aussi, ils ont un long chemin, c'est pas facile toujours d'être le fils d'eux. Je n'ai pas de conseils tout faits, je ne suis pas l'homme qui a des conseils tout faits. J'aime en donner, mais peut-être pas aux autres, puis à mes enfants c'est toujours un peu particulier. Et puis je vais vous dire, mon parcours est tellement atypique, je pars tellement de loin, mon parcours est tellement singulier, je suis un véritable autodidacte. Moi j'ai démarré, j'avais que dalle, j'avais rien du tout. Donc tout s'est construit au fil du temps. Alors comment donner des conseils ? À part oui, engagement, persévérance, mais ça ils savent, ils ont vu évoluer leur père, ils ont vu la vie de famille qu'on a eue, parce que mes enfants partaient en vacances, mais moi je ne partais pas en vacances. Moi je n'ai jamais fait de voyage avec mes enfants, je n'avais pas le temps. C'était un autre choix que je faisais, mais la vie était ainsi faite. C'était d'abord un, le travail, j'ai repris la formule, un le travail, deux le travail, trois le travail. Mais bien sûr aujourd'hui je reste à leur écoute, on se parle. J'ai écrit un livre et quand ma fille a lu le livre, elle m'a dit « Papa, j'ai pas appris grand chose, ça veut dire qu'on s'est parlé. »

  • Speaker #0

    Si vous pouviez parler au jeune Philippe Cascarère, qui a 20 ans, 23 ans, qu'est-ce que vous lui diriez avec l'expérience de quelques années supplémentaires ?

  • Speaker #1

    À l'époque, à 20 ans, je devrais se couper ses cheveux, mais bon, il fallait les cheveux longs et les idées courtes à l'époque. Non, plus sérieusement, je lui dirais de faire quand même un peu plus d'études. et de faire des formations appropriées. Pour moi, c'est quand même un peu un regret. Qu'il faut croire en ses rêves, ne pas penser qu'à l'argent. L'argent, ça vient plus tard. Qu'il faut s'armer d'un état d'esprit de vainqueur, être vaillant et persévérant. Et surtout, leur dire que la vie est belle et que ça ne sert à rien d'écouter les « fais pas ci, fais pas ça » comme dit Jacques Dutronc. « Fais pas ci, fais pas ça » . Aujourd'hui, j'en suis là. Donc c'est vrai que, bon, pas trop écouter.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous avez envie de transmettre ?

  • Speaker #1

    J'ai vraiment envie de transmettre. D'ailleurs, j'ai écrit un livre qui raconte mon histoire. J'ai beaucoup de retours très positifs. Je vais aussi également dans les écoles, les universités, tous les établissements scolaires, pour donner envie aux jeunes. Et quelque chose dont je suis assez fier, je suis administrateur d'école à deuxième chance, et ça me plaît beaucoup de donner, de transmettre cette envie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez encore des projets entrepreneuriales ?

  • Speaker #1

    Bien entendu. Le mot fin, c'est pareil, je ne sais pas comment ça s'écrit. Mais je vais même vous donner un scoop. Je démarre un nouveau livre. qui sera suivi de podcasts, pourquoi pas de conférences, pourquoi pas un one-man-show, rêvons, rêvons, pourquoi pas, j'ai vraiment pas envie d'arrêter, j'ai jamais senti aussi bien dans ma tête, dans ma vie aujourd'hui. Et ce nouveau livre, c'est pour donner envie aux jeunes et aux moins jeunes, parce qu'il n'y a pas non plus que les jeunes, parce qu'aujourd'hui, il y a des moins jeunes qui n'osent pas, qui n'ont pas envie, ils ont travaillé, puis ils aimeraient arrêter leur job parce qu'ils s'emmerdent là où ils sont. il pourrait faire des choses. Donc peut-être, ça ne sera pas un livre de conseils, mais ça sera un livre justement sur l'état d'esprit, qu'est-ce qu'il faut faire, pourquoi on peut faire. Je dis toujours mon état d'esprit quand je vais à la plage, je vais toujours en arrivant, je vais nager jusqu'à la bouée en face, moi j'avance. Je le dis dans mon livre, regardez en arrière, John Lennon disait que regarder en arrière, ce n'est pas rock'n'roll. Il faut être curieux, il faut arrêter le journal des mauvaises nouvelles, il faut avancer, il y a tellement de belles choses. Je suis entouré de gens ici qui ont confiance dans ma boîte. On prend des cours, on prend des chantiers, on en perd, on en gagne. La vie c'est ça, c'est gagner. Et c'est surtout pas l'argent. L'argent ça viendra plus tard. Mais avoir des rêves, les assouvir, c'est bouger le cul. Excusez le point de terme, mais c'est la vie. C'est ça, il faut aller se le chercher. Il y a plein de beaux métiers aujourd'hui. Il faut le dire aux parents qu'ils éteignent la télé et qu'ils avancent. Il faut montrer des bons modèles.

  • Speaker #0

    Merci Philippe Cascarère pour ce moment de sincérité et d'échange. N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et surtout à découvrir les autres conversations de l'état d'esprit sur toutes les bonnes plateformes de podcast, Spotify, Apple, Google ou encore Ausha. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode.

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Description

Dans cet épisode du podcast L’État d’esprit, je reçois Philippe Cazes-Carrère, président-fondateur d’APR Groupe, une entreprise devenue incontournable dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservices. Né à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, Philippe se lance dans l’entrepreneuriat à seulement 22 ans, avec une audace et une énergie communicatives.

Tout commence par un coup de chance au jeu de hasard, mais c’est surtout son mindset et sa capacité à croire en lui qui feront la différence. Avec une simple camionnette, il crée l’Agence Paloise de Rénovation (APR) et pose les bases d’une aventure entrepreneuriale fondée sur la rigueur, la créativité et la passion du travail bien fait. Dès le départ, son état d’esprit se distingue : celui d’un homme déterminé à bâtir sa réussite, à force de motivation et de résilience.

Au fil des années, Philippe Cazes-Carrère transforme cette petite structure en un groupe international de plus de 3 000 collaborateurs, générant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une réussite impressionnante, mais surtout une leçon de leadership et de développement personnel. Car derrière les chiffres, il y a une histoire humaine faite de doutes, de prises de risques et de convictions profondes.

Dans cet épisode, Philippe partage son parcours de vie, ses inspirations, les épreuves qu’il a surmontées et la philosophie qui guide son entreprise : grandir sans jamais renier ses valeurs. En 2017, il transmet les rênes à ses enfants, Thomas et Laurie, devenus codirecteurs généraux, illustrant ainsi sa vision d’un leadership durable, fondé sur la confiance et la transmission.

🎙️ Une conversation inspirante avec un entrepreneur passionné, pour qui la réussite n’est pas seulement une question de travail, mais avant tout d’état d’esprit.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de l'État d'Esprit. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Philippe Cazecarrère, président fondateur d'APR Group, une entreprise qui s'est fortement développée dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservice. Nous allons découvrir son parcours personnel, ses motivations, ses doutes, ses espoirs et les réussites marquantes qui jalonnent son histoire. Bonjour Philippe Cazecarrère. Alors à 23 ans, vous sillonnez les rues de Pau dans une cabionnette bleue au nom de l'agence paloise de rénovation, d'où APR. À quoi pensiez-vous à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je pense surtout d'abord à gagner ma vie et puis m'affranchir de l'autorité parentale. C'était pas facile, toujours à la maison. Toute mon enfance, mes parents travaillaient, c'est des gens qui travaillaient du matin au soir. C'était, on va dire... monde. Aujourd'hui, on dirait que c'était l'époque, comme disait ma mère. Je travaillais six jours sur sept. Mon père travaillait aussi souvent le dimanche. Avec eux, c'était un le travail, deux le travail et trois le travail. Et ma soeur et moi, nous ne partions jamais en vacances. C'était quand même une enfance un peu compliquée parce qu'ils ramenaient leurs problèmes à la maison. Et il faut dire que les repas étaient quand même souvent animés. J'ai été quand même très gâté par ma maman. Ma mère se sera enlevé les yeux pour me les donner. Donc, je n'ai pas une enfance malheureuse. Mais c'était plutôt une ambiance travail et c'était comme ça, c'était la vie.

  • Speaker #0

    Pendant votre BEP de comptabilité, vous êtes renvoyé. Qu'est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Pour être franc, je n'ai rien ressenti parce que malheureusement, ce n'était pas la première fois, donc ça ne m'a pas du tout perturbé. Par contre, comme ce n'était pas la première fois, ma famille a enfin compris que j'étais, surtout mes parents, ont bien compris que je n'étais pas fait pour faire des études. Je suis rentré dans la vie professionnelle, puisque de suite, il faut quand même savoir que j'ai ma première feuille de paye à 17 ans et 5 jours. Depuis, je n'ai jamais arrêté de travailler. Et je suis rentré pour travailler dans le pressing familial aux 7 places du foirail à Pau. Ils m'ont appris quand même les relations avec les autres, l'honnêteté et le respect de chacun. Et professionnellement, ils m'ont appris le sens du service. Et puis le mot travail, ce fameux mot travail qui aujourd'hui, j'ai l'impression, va devenir un gros mot.

  • Speaker #0

    Je le disais, en 1997, vous créez APR, qu'est-ce qui vous pousse à vous lancer ?

  • Speaker #1

    Je voulais aussi, comme je l'ai dit tout à l'heure, m'affranchir d'autorité et des relations conflictuelles que j'avais avec mon père. Et puis je voulais surtout être indépendant. Ça c'est quand même, être entrepreneur aussi, ça donne une certaine indépendance. Au moins au départ on le croit. Et je voulais surtout aussi mieux gagner ma vie pour réaliser mes rêves et assouvir mes passions.

  • Speaker #0

    On a des doutes ? quand on se lance, parce que vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Vous allez me trouver très présomptueux, mais le verbe douter, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.

  • Speaker #0

    Dans les années 80, l'entreprise APR traverse un problème de trésorerie. Est-ce que vous avez failli tout arrêter ou pas ?

  • Speaker #1

    Arrêter ? Quel drôle de mot. Je ne sais peut-être même pas comment ça s'écrit. On pense qu'il faut vraiment s'accrocher, que ça va être chaud. Il faut quand même reconnaître qu'aujourd'hui, je peux faire le malin, mais que j'ai passé une période quand même très difficile. Mais sans jamais baisser les bras. J'ai toujours été un bâton et je n'ai pas baissé les bras. J'ai arrêté aussi, ça c'était aussi un peu mon insouciance, j'ai arrêté de confondre chiffre d'affaires et bénéfices. Et puis la vie a fait que je crois en rencontres. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rencontres. Et j'ai eu la confiance et l'accompagnement d'un banquier, un peu à l'ancienne, qui m'a fait confiance. J'allais le voir tous les jours et je lui ai mis de l'argent et il ne m'a pas coupé les ponts. Et puis surtout ce qu'il a fait, c'est que j'ai toujours été quelqu'un qui a pas mal de copains ou d'amis, et ces amis, ils ont tous ouvert leur portefeuille, ils m'ont tous prêté de l'argent à cette période. Je croyais en l'entreprise, je croyais en moi, il fallait que je rectifie. Et puis, je vais vous faire une confidence aussi, j'ai vendu ma Porsche, parce qu'à l'époque, je mélangeais un peu tout, avec regret, mais j'ai vendu ma Porsche.

  • Speaker #0

    Quand vous regardez tout ce chemin parcouru, qu'est-ce que vous vous dites, qu'est-ce que vous ressentez ?

  • Speaker #1

    Une certaine fierté du chemin parcouru, malgré quand même toutes les difficultés que connaissent tous les entrepreneurs. J'ai pris quand même une petite revanche envers ceux qui pensaient que j'étais, comme on disait à l'époque, un branleur. Qu'est-ce que tu vas faire ? On ne prend rien, qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Mes parents ne me disaient jamais ça. J'ai toujours eu cette revanche parce que je traîne depuis longtemps ce complexe quand même de ne pas avoir été à l'école. On traîne ça un peu comme un fardeau. Ma foi, la vie a montré qu'avec tout... Je suis quelqu'un qui a même été reçu à Bercy, mais pas pour une amende, pour recevoir la médaille du mérite. Il y a quand même des belles choses qui me sont arrivées dans la vie. Je suis assez fier du chemin parcours.

  • Speaker #0

    J'imagine que quand on a autant de personnes, autant de salariés, un chiffre d'affaires à faire, on a de la pression, comment on la gère ?

  • Speaker #1

    La pression, le stress, ça fait partie aussi intégrante de toute la vie d'entrepreneur, que ce soit même dans le sport, la culture, dans tout ce qu'on veut. Si on ne veut pas de pression, si on ne veut pas de stress, on ne dure pas longtemps comme chef d'entreprise. À 40 ans, je suis devenu sportif, je ne l'avais jamais été jusqu'à présent. Et je me suis mis à faire pas mal de sport, je n'ai pas arrêté d'ailleurs depuis. Ça a été un exécutoire, ça m'a permis aussi de tenir dans la durée. Le sport m'a aidé à évacuer cette fameuse pression, ce stress, à garder du recul nécessaire, à entretenir une certaine forme de discipline mentale, si je peux dire. Et ma foi physique aussi, l'important c'est que j'ai quand même eu un soutien familial sans faille. La famille aussi, ça te permet aussi de garder un peu les... Les pieds sur terre aussi, de ne pas non plus s'embrouiller trop non plus. Tout flatteur, vite au dépend de celui qui l'écoute, donc il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui vous ont aidé à développer ?

  • Speaker #1

    J'aime rappeler que pour moi il y a trois valeurs. E comme engagement, T comme travail et P comme persévérance. La persévérance est quand même très très très importante. Moi, ça fait 45 ans que j'ai monté ma boîte et si je n'avais pas été un garçon honnête, je n'aurais certainement pas tenu plus de 40 ans comme ça. Et ma foi, il faut bien s'entourer. Aujourd'hui, j'ai des gens qui ont démarré chez moi au bas de l'échelle, qui sont aujourd'hui chefs, cadres, tout ce que vous voulez. J'ai quand même des gens qui sont là depuis 20, 25 ans, 30 ans avec moi. Le conseil que je peux donner, c'est quand même être vigilant sur sa trésorerie. Chose que je n'ai pas faite au début, mais bon, je l'ai payée.

  • Speaker #0

    Vos enfants, Laurie et Thomas, vous ont rejoints, dirigent désormais APR. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand ils vous ont dit « on aimerait bien travailler dans ton entreprise » .

  • Speaker #1

    Disons, mon fils Thomas était un sportif de haut niveau, il parcourait le monde entier, il avait sa raquette de tennis, et puis il m'avait dit « le jour où j'arrêterai, je reviendrai avec toi » . Donc c'était un petit peu prévu, si je peux dire. Ma fille a fait des grandes études, elle était à l'autre bout du monde, elle était chez Vinci en Nouvelle-Calédonie, elle a travaillé un peu partout, à Paris et partout. Et un jour, elle a décidé, elle a fait le choix de venir me rejoindre. Donc j'ai eu à ce moment-là un grand bonheur, mais avec un mélange de fierté, doublé quand même d'inquiétude. J'ai confiance en eux, en leur capacité à relever les défis, mais bon, eux aussi, ils ont un long chemin, c'est pas facile toujours d'être le fils d'eux. Je n'ai pas de conseils tout faits, je ne suis pas l'homme qui a des conseils tout faits. J'aime en donner, mais peut-être pas aux autres, puis à mes enfants c'est toujours un peu particulier. Et puis je vais vous dire, mon parcours est tellement atypique, je pars tellement de loin, mon parcours est tellement singulier, je suis un véritable autodidacte. Moi j'ai démarré, j'avais que dalle, j'avais rien du tout. Donc tout s'est construit au fil du temps. Alors comment donner des conseils ? À part oui, engagement, persévérance, mais ça ils savent, ils ont vu évoluer leur père, ils ont vu la vie de famille qu'on a eue, parce que mes enfants partaient en vacances, mais moi je ne partais pas en vacances. Moi je n'ai jamais fait de voyage avec mes enfants, je n'avais pas le temps. C'était un autre choix que je faisais, mais la vie était ainsi faite. C'était d'abord un, le travail, j'ai repris la formule, un le travail, deux le travail, trois le travail. Mais bien sûr aujourd'hui je reste à leur écoute, on se parle. J'ai écrit un livre et quand ma fille a lu le livre, elle m'a dit « Papa, j'ai pas appris grand chose, ça veut dire qu'on s'est parlé. »

  • Speaker #0

    Si vous pouviez parler au jeune Philippe Cascarère, qui a 20 ans, 23 ans, qu'est-ce que vous lui diriez avec l'expérience de quelques années supplémentaires ?

  • Speaker #1

    À l'époque, à 20 ans, je devrais se couper ses cheveux, mais bon, il fallait les cheveux longs et les idées courtes à l'époque. Non, plus sérieusement, je lui dirais de faire quand même un peu plus d'études. et de faire des formations appropriées. Pour moi, c'est quand même un peu un regret. Qu'il faut croire en ses rêves, ne pas penser qu'à l'argent. L'argent, ça vient plus tard. Qu'il faut s'armer d'un état d'esprit de vainqueur, être vaillant et persévérant. Et surtout, leur dire que la vie est belle et que ça ne sert à rien d'écouter les « fais pas ci, fais pas ça » comme dit Jacques Dutronc. « Fais pas ci, fais pas ça » . Aujourd'hui, j'en suis là. Donc c'est vrai que, bon, pas trop écouter.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous avez envie de transmettre ?

  • Speaker #1

    J'ai vraiment envie de transmettre. D'ailleurs, j'ai écrit un livre qui raconte mon histoire. J'ai beaucoup de retours très positifs. Je vais aussi également dans les écoles, les universités, tous les établissements scolaires, pour donner envie aux jeunes. Et quelque chose dont je suis assez fier, je suis administrateur d'école à deuxième chance, et ça me plaît beaucoup de donner, de transmettre cette envie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez encore des projets entrepreneuriales ?

  • Speaker #1

    Bien entendu. Le mot fin, c'est pareil, je ne sais pas comment ça s'écrit. Mais je vais même vous donner un scoop. Je démarre un nouveau livre. qui sera suivi de podcasts, pourquoi pas de conférences, pourquoi pas un one-man-show, rêvons, rêvons, pourquoi pas, j'ai vraiment pas envie d'arrêter, j'ai jamais senti aussi bien dans ma tête, dans ma vie aujourd'hui. Et ce nouveau livre, c'est pour donner envie aux jeunes et aux moins jeunes, parce qu'il n'y a pas non plus que les jeunes, parce qu'aujourd'hui, il y a des moins jeunes qui n'osent pas, qui n'ont pas envie, ils ont travaillé, puis ils aimeraient arrêter leur job parce qu'ils s'emmerdent là où ils sont. il pourrait faire des choses. Donc peut-être, ça ne sera pas un livre de conseils, mais ça sera un livre justement sur l'état d'esprit, qu'est-ce qu'il faut faire, pourquoi on peut faire. Je dis toujours mon état d'esprit quand je vais à la plage, je vais toujours en arrivant, je vais nager jusqu'à la bouée en face, moi j'avance. Je le dis dans mon livre, regardez en arrière, John Lennon disait que regarder en arrière, ce n'est pas rock'n'roll. Il faut être curieux, il faut arrêter le journal des mauvaises nouvelles, il faut avancer, il y a tellement de belles choses. Je suis entouré de gens ici qui ont confiance dans ma boîte. On prend des cours, on prend des chantiers, on en perd, on en gagne. La vie c'est ça, c'est gagner. Et c'est surtout pas l'argent. L'argent ça viendra plus tard. Mais avoir des rêves, les assouvir, c'est bouger le cul. Excusez le point de terme, mais c'est la vie. C'est ça, il faut aller se le chercher. Il y a plein de beaux métiers aujourd'hui. Il faut le dire aux parents qu'ils éteignent la télé et qu'ils avancent. Il faut montrer des bons modèles.

  • Speaker #0

    Merci Philippe Cascarère pour ce moment de sincérité et d'échange. N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et surtout à découvrir les autres conversations de l'état d'esprit sur toutes les bonnes plateformes de podcast, Spotify, Apple, Google ou encore Ausha. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode.

Description

Dans cet épisode du podcast L’État d’esprit, je reçois Philippe Cazes-Carrère, président-fondateur d’APR Groupe, une entreprise devenue incontournable dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservices. Né à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, Philippe se lance dans l’entrepreneuriat à seulement 22 ans, avec une audace et une énergie communicatives.

Tout commence par un coup de chance au jeu de hasard, mais c’est surtout son mindset et sa capacité à croire en lui qui feront la différence. Avec une simple camionnette, il crée l’Agence Paloise de Rénovation (APR) et pose les bases d’une aventure entrepreneuriale fondée sur la rigueur, la créativité et la passion du travail bien fait. Dès le départ, son état d’esprit se distingue : celui d’un homme déterminé à bâtir sa réussite, à force de motivation et de résilience.

Au fil des années, Philippe Cazes-Carrère transforme cette petite structure en un groupe international de plus de 3 000 collaborateurs, générant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une réussite impressionnante, mais surtout une leçon de leadership et de développement personnel. Car derrière les chiffres, il y a une histoire humaine faite de doutes, de prises de risques et de convictions profondes.

Dans cet épisode, Philippe partage son parcours de vie, ses inspirations, les épreuves qu’il a surmontées et la philosophie qui guide son entreprise : grandir sans jamais renier ses valeurs. En 2017, il transmet les rênes à ses enfants, Thomas et Laurie, devenus codirecteurs généraux, illustrant ainsi sa vision d’un leadership durable, fondé sur la confiance et la transmission.

🎙️ Une conversation inspirante avec un entrepreneur passionné, pour qui la réussite n’est pas seulement une question de travail, mais avant tout d’état d’esprit.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de l'État d'Esprit. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Philippe Cazecarrère, président fondateur d'APR Group, une entreprise qui s'est fortement développée dans les domaines de la propreté, du nettoyage et du multiservice. Nous allons découvrir son parcours personnel, ses motivations, ses doutes, ses espoirs et les réussites marquantes qui jalonnent son histoire. Bonjour Philippe Cazecarrère. Alors à 23 ans, vous sillonnez les rues de Pau dans une cabionnette bleue au nom de l'agence paloise de rénovation, d'où APR. À quoi pensiez-vous à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je pense surtout d'abord à gagner ma vie et puis m'affranchir de l'autorité parentale. C'était pas facile, toujours à la maison. Toute mon enfance, mes parents travaillaient, c'est des gens qui travaillaient du matin au soir. C'était, on va dire... monde. Aujourd'hui, on dirait que c'était l'époque, comme disait ma mère. Je travaillais six jours sur sept. Mon père travaillait aussi souvent le dimanche. Avec eux, c'était un le travail, deux le travail et trois le travail. Et ma soeur et moi, nous ne partions jamais en vacances. C'était quand même une enfance un peu compliquée parce qu'ils ramenaient leurs problèmes à la maison. Et il faut dire que les repas étaient quand même souvent animés. J'ai été quand même très gâté par ma maman. Ma mère se sera enlevé les yeux pour me les donner. Donc, je n'ai pas une enfance malheureuse. Mais c'était plutôt une ambiance travail et c'était comme ça, c'était la vie.

  • Speaker #0

    Pendant votre BEP de comptabilité, vous êtes renvoyé. Qu'est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Pour être franc, je n'ai rien ressenti parce que malheureusement, ce n'était pas la première fois, donc ça ne m'a pas du tout perturbé. Par contre, comme ce n'était pas la première fois, ma famille a enfin compris que j'étais, surtout mes parents, ont bien compris que je n'étais pas fait pour faire des études. Je suis rentré dans la vie professionnelle, puisque de suite, il faut quand même savoir que j'ai ma première feuille de paye à 17 ans et 5 jours. Depuis, je n'ai jamais arrêté de travailler. Et je suis rentré pour travailler dans le pressing familial aux 7 places du foirail à Pau. Ils m'ont appris quand même les relations avec les autres, l'honnêteté et le respect de chacun. Et professionnellement, ils m'ont appris le sens du service. Et puis le mot travail, ce fameux mot travail qui aujourd'hui, j'ai l'impression, va devenir un gros mot.

  • Speaker #0

    Je le disais, en 1997, vous créez APR, qu'est-ce qui vous pousse à vous lancer ?

  • Speaker #1

    Je voulais aussi, comme je l'ai dit tout à l'heure, m'affranchir d'autorité et des relations conflictuelles que j'avais avec mon père. Et puis je voulais surtout être indépendant. Ça c'est quand même, être entrepreneur aussi, ça donne une certaine indépendance. Au moins au départ on le croit. Et je voulais surtout aussi mieux gagner ma vie pour réaliser mes rêves et assouvir mes passions.

  • Speaker #0

    On a des doutes ? quand on se lance, parce que vous étiez très jeune.

  • Speaker #1

    Vous allez me trouver très présomptueux, mais le verbe douter, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.

  • Speaker #0

    Dans les années 80, l'entreprise APR traverse un problème de trésorerie. Est-ce que vous avez failli tout arrêter ou pas ?

  • Speaker #1

    Arrêter ? Quel drôle de mot. Je ne sais peut-être même pas comment ça s'écrit. On pense qu'il faut vraiment s'accrocher, que ça va être chaud. Il faut quand même reconnaître qu'aujourd'hui, je peux faire le malin, mais que j'ai passé une période quand même très difficile. Mais sans jamais baisser les bras. J'ai toujours été un bâton et je n'ai pas baissé les bras. J'ai arrêté aussi, ça c'était aussi un peu mon insouciance, j'ai arrêté de confondre chiffre d'affaires et bénéfices. Et puis la vie a fait que je crois en rencontres. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rencontres. Et j'ai eu la confiance et l'accompagnement d'un banquier, un peu à l'ancienne, qui m'a fait confiance. J'allais le voir tous les jours et je lui ai mis de l'argent et il ne m'a pas coupé les ponts. Et puis surtout ce qu'il a fait, c'est que j'ai toujours été quelqu'un qui a pas mal de copains ou d'amis, et ces amis, ils ont tous ouvert leur portefeuille, ils m'ont tous prêté de l'argent à cette période. Je croyais en l'entreprise, je croyais en moi, il fallait que je rectifie. Et puis, je vais vous faire une confidence aussi, j'ai vendu ma Porsche, parce qu'à l'époque, je mélangeais un peu tout, avec regret, mais j'ai vendu ma Porsche.

  • Speaker #0

    Quand vous regardez tout ce chemin parcouru, qu'est-ce que vous vous dites, qu'est-ce que vous ressentez ?

  • Speaker #1

    Une certaine fierté du chemin parcouru, malgré quand même toutes les difficultés que connaissent tous les entrepreneurs. J'ai pris quand même une petite revanche envers ceux qui pensaient que j'étais, comme on disait à l'époque, un branleur. Qu'est-ce que tu vas faire ? On ne prend rien, qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Mes parents ne me disaient jamais ça. J'ai toujours eu cette revanche parce que je traîne depuis longtemps ce complexe quand même de ne pas avoir été à l'école. On traîne ça un peu comme un fardeau. Ma foi, la vie a montré qu'avec tout... Je suis quelqu'un qui a même été reçu à Bercy, mais pas pour une amende, pour recevoir la médaille du mérite. Il y a quand même des belles choses qui me sont arrivées dans la vie. Je suis assez fier du chemin parcours.

  • Speaker #0

    J'imagine que quand on a autant de personnes, autant de salariés, un chiffre d'affaires à faire, on a de la pression, comment on la gère ?

  • Speaker #1

    La pression, le stress, ça fait partie aussi intégrante de toute la vie d'entrepreneur, que ce soit même dans le sport, la culture, dans tout ce qu'on veut. Si on ne veut pas de pression, si on ne veut pas de stress, on ne dure pas longtemps comme chef d'entreprise. À 40 ans, je suis devenu sportif, je ne l'avais jamais été jusqu'à présent. Et je me suis mis à faire pas mal de sport, je n'ai pas arrêté d'ailleurs depuis. Ça a été un exécutoire, ça m'a permis aussi de tenir dans la durée. Le sport m'a aidé à évacuer cette fameuse pression, ce stress, à garder du recul nécessaire, à entretenir une certaine forme de discipline mentale, si je peux dire. Et ma foi physique aussi, l'important c'est que j'ai quand même eu un soutien familial sans faille. La famille aussi, ça te permet aussi de garder un peu les... Les pieds sur terre aussi, de ne pas non plus s'embrouiller trop non plus. Tout flatteur, vite au dépend de celui qui l'écoute, donc il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui vous ont aidé à développer ?

  • Speaker #1

    J'aime rappeler que pour moi il y a trois valeurs. E comme engagement, T comme travail et P comme persévérance. La persévérance est quand même très très très importante. Moi, ça fait 45 ans que j'ai monté ma boîte et si je n'avais pas été un garçon honnête, je n'aurais certainement pas tenu plus de 40 ans comme ça. Et ma foi, il faut bien s'entourer. Aujourd'hui, j'ai des gens qui ont démarré chez moi au bas de l'échelle, qui sont aujourd'hui chefs, cadres, tout ce que vous voulez. J'ai quand même des gens qui sont là depuis 20, 25 ans, 30 ans avec moi. Le conseil que je peux donner, c'est quand même être vigilant sur sa trésorerie. Chose que je n'ai pas faite au début, mais bon, je l'ai payée.

  • Speaker #0

    Vos enfants, Laurie et Thomas, vous ont rejoints, dirigent désormais APR. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand ils vous ont dit « on aimerait bien travailler dans ton entreprise » .

  • Speaker #1

    Disons, mon fils Thomas était un sportif de haut niveau, il parcourait le monde entier, il avait sa raquette de tennis, et puis il m'avait dit « le jour où j'arrêterai, je reviendrai avec toi » . Donc c'était un petit peu prévu, si je peux dire. Ma fille a fait des grandes études, elle était à l'autre bout du monde, elle était chez Vinci en Nouvelle-Calédonie, elle a travaillé un peu partout, à Paris et partout. Et un jour, elle a décidé, elle a fait le choix de venir me rejoindre. Donc j'ai eu à ce moment-là un grand bonheur, mais avec un mélange de fierté, doublé quand même d'inquiétude. J'ai confiance en eux, en leur capacité à relever les défis, mais bon, eux aussi, ils ont un long chemin, c'est pas facile toujours d'être le fils d'eux. Je n'ai pas de conseils tout faits, je ne suis pas l'homme qui a des conseils tout faits. J'aime en donner, mais peut-être pas aux autres, puis à mes enfants c'est toujours un peu particulier. Et puis je vais vous dire, mon parcours est tellement atypique, je pars tellement de loin, mon parcours est tellement singulier, je suis un véritable autodidacte. Moi j'ai démarré, j'avais que dalle, j'avais rien du tout. Donc tout s'est construit au fil du temps. Alors comment donner des conseils ? À part oui, engagement, persévérance, mais ça ils savent, ils ont vu évoluer leur père, ils ont vu la vie de famille qu'on a eue, parce que mes enfants partaient en vacances, mais moi je ne partais pas en vacances. Moi je n'ai jamais fait de voyage avec mes enfants, je n'avais pas le temps. C'était un autre choix que je faisais, mais la vie était ainsi faite. C'était d'abord un, le travail, j'ai repris la formule, un le travail, deux le travail, trois le travail. Mais bien sûr aujourd'hui je reste à leur écoute, on se parle. J'ai écrit un livre et quand ma fille a lu le livre, elle m'a dit « Papa, j'ai pas appris grand chose, ça veut dire qu'on s'est parlé. »

  • Speaker #0

    Si vous pouviez parler au jeune Philippe Cascarère, qui a 20 ans, 23 ans, qu'est-ce que vous lui diriez avec l'expérience de quelques années supplémentaires ?

  • Speaker #1

    À l'époque, à 20 ans, je devrais se couper ses cheveux, mais bon, il fallait les cheveux longs et les idées courtes à l'époque. Non, plus sérieusement, je lui dirais de faire quand même un peu plus d'études. et de faire des formations appropriées. Pour moi, c'est quand même un peu un regret. Qu'il faut croire en ses rêves, ne pas penser qu'à l'argent. L'argent, ça vient plus tard. Qu'il faut s'armer d'un état d'esprit de vainqueur, être vaillant et persévérant. Et surtout, leur dire que la vie est belle et que ça ne sert à rien d'écouter les « fais pas ci, fais pas ça » comme dit Jacques Dutronc. « Fais pas ci, fais pas ça » . Aujourd'hui, j'en suis là. Donc c'est vrai que, bon, pas trop écouter.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous avez envie de transmettre ?

  • Speaker #1

    J'ai vraiment envie de transmettre. D'ailleurs, j'ai écrit un livre qui raconte mon histoire. J'ai beaucoup de retours très positifs. Je vais aussi également dans les écoles, les universités, tous les établissements scolaires, pour donner envie aux jeunes. Et quelque chose dont je suis assez fier, je suis administrateur d'école à deuxième chance, et ça me plaît beaucoup de donner, de transmettre cette envie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez encore des projets entrepreneuriales ?

  • Speaker #1

    Bien entendu. Le mot fin, c'est pareil, je ne sais pas comment ça s'écrit. Mais je vais même vous donner un scoop. Je démarre un nouveau livre. qui sera suivi de podcasts, pourquoi pas de conférences, pourquoi pas un one-man-show, rêvons, rêvons, pourquoi pas, j'ai vraiment pas envie d'arrêter, j'ai jamais senti aussi bien dans ma tête, dans ma vie aujourd'hui. Et ce nouveau livre, c'est pour donner envie aux jeunes et aux moins jeunes, parce qu'il n'y a pas non plus que les jeunes, parce qu'aujourd'hui, il y a des moins jeunes qui n'osent pas, qui n'ont pas envie, ils ont travaillé, puis ils aimeraient arrêter leur job parce qu'ils s'emmerdent là où ils sont. il pourrait faire des choses. Donc peut-être, ça ne sera pas un livre de conseils, mais ça sera un livre justement sur l'état d'esprit, qu'est-ce qu'il faut faire, pourquoi on peut faire. Je dis toujours mon état d'esprit quand je vais à la plage, je vais toujours en arrivant, je vais nager jusqu'à la bouée en face, moi j'avance. Je le dis dans mon livre, regardez en arrière, John Lennon disait que regarder en arrière, ce n'est pas rock'n'roll. Il faut être curieux, il faut arrêter le journal des mauvaises nouvelles, il faut avancer, il y a tellement de belles choses. Je suis entouré de gens ici qui ont confiance dans ma boîte. On prend des cours, on prend des chantiers, on en perd, on en gagne. La vie c'est ça, c'est gagner. Et c'est surtout pas l'argent. L'argent ça viendra plus tard. Mais avoir des rêves, les assouvir, c'est bouger le cul. Excusez le point de terme, mais c'est la vie. C'est ça, il faut aller se le chercher. Il y a plein de beaux métiers aujourd'hui. Il faut le dire aux parents qu'ils éteignent la télé et qu'ils avancent. Il faut montrer des bons modèles.

  • Speaker #0

    Merci Philippe Cascarère pour ce moment de sincérité et d'échange. N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et surtout à découvrir les autres conversations de l'état d'esprit sur toutes les bonnes plateformes de podcast, Spotify, Apple, Google ou encore Ausha. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode.

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