- Speaker #0
L'oreille du Bosphore. ... ... ... Bonjour à tous, aujourd'hui je suis au bord de la mer Égée. ... Je suis à Bodrum avec une diplomate, jeune retraitée du ministère du tourisme et de la culture de Turquie, qui a été longtemps représentante de son pays en France, et cette dame s'appelle...
- Speaker #1
Serpil Varol.
- Speaker #0
Bonjour Serpil ! Eh bien Serpil, c'est un grand plaisir. de vous retrouver, parce qu'on s'est connus il y a longtemps. Lorsque vous êtes arrivée à Paris, sur les Champs-Élysées, pour diriger le Bureau des affaires touristiques et culturelles de Turquie...
- Speaker #1
Pour moi, c'est un grand plaisir.
- Speaker #0
Quand tu es arrivée à Paris, pour le public, pour les gens du secteur des voyages du tourisme, tu étais la directrice de l'Office du tourisme. Mais en réalité, c'était un peu plus compliqué que ça.
- Speaker #1
En vérité, je suis fonctionnaire d'État. Je travaille au ministère du tourisme, mais à l'extérieur du pays, auprès des ambassades de Turquie, comme en France, comme en Belgique, comme aux Etats-Unis. Nous avons des offices pour promouvoir le pays, les activités touristiques, pour faire venir les gens du pays. pour visiter notre pays. Bureaucratiquement, monsieur l'ambassadeur, c'est notre grand chef, mais au niveau du budget de publicité ou des autres affaires, c'était mon responsabilité, mais toujours j'étais... très très chanceuse parce que tous mes ambassadeurs que j'ai travaillé ensemble, ils sont très très gentils et ils m'ont donné toujours un espace pour bouger librement. Et notre ministère aussi. J'ai travaillé beaucoup pour la communauté européenne. J'étais advisor. Quand je travaillais à Paris, souvent j'irais à Bruxelles pour participer. Quand j'étais à Bruxelles aussi, j'ai travaillé avec eux.
- Speaker #0
Parce que Paris, Peace ! Ce n'est pas votre premier poste. Avant de venir à Paris, vous avez déjà voyagé. Voilà.
- Speaker #1
Premièrement, en 1990, je suis allée à Bruxelles pour deuxième personne parce que j'étais jeune à cette époque-là, auprès de l'ambassade toujours. Mais après six mois, mon directeur est retourné en Turquie. J'étais jeune, très jeune, mais j'ai dirigé très bien. Ils disent ça, tous mes ambassadeurs. j'ai dirigé
- Speaker #0
avec un grand dynamisme. Un professionnalisme lié au dynamisme. Parce que ce qui était toujours ressenti dans le milieu, c'était le dynamisme de la responsable de l'office du tourisme. Comment est-ce que tu es devenue francophone ? Où as-tu appris le français ?
- Speaker #1
Mon père était avocat. Et toujours, quand j'étais petite, il disait que vous devez une deuxième langue. Vous devez conduire la voiture. Vous devez travailler. Ne demandez pas l'argent à votre mari. Vous devez travailler.
- Speaker #0
Qui disait ça ? Ses filles ?
- Speaker #1
Oui, en général, ses filles. J'étais très libre et j'ai discuté tous les sujets avec mon père. Il est très, très ouvert, ma mère aussi. À cette époque-là, j'aimais le français. J'ai écouté quand j'étais tout petit. Mon père et sa famille habitent à Aydin, la côte égéenne. Tous les étés, on était à Kouchoudas. Il y avait... « Vacances de village français » et j'écoutais, j'écoutais et j'adorais de parler ça. Après j'ai dit à mon père « je vais savoir le français » .
- Speaker #0
Alors c'était le club méditerranéen qui était à Couchadassi, c'était l'un des premiers clubs méditerranéens de Turquie.
- Speaker #1
Voilà, exactement. J'ai commencé à apprendre le français à l'université de Pau. Ma famille m'a envoyée là-bas.
- Speaker #0
Et tu as fait des études de quoi principalement ?
- Speaker #1
Et pour la langue, je suis allée là-bas.
- Speaker #0
Et ici en Turquie, c'était des études ?
- Speaker #1
Des relations internationales. Après, j'ai travaillé au ministère du tourisme en 2000. Je suis allée deuxième fois à Bruxelles. J'ai travaillé presque trois mois. Et mon ministère, monsieur Mumjur, m'a appelé. Il m'a dit que tu devais faire les préparations, tu passes à Paris. J'ai dit que non, je ne peux pas. Parce que mon fils est à l'école, mon mari est en Turquie et j'ai fait un contrat pour le logement. Jusqu'à fin juillet, je ne peux pas venir. Tous les papiers sont prêts, tu dois passer tout de suite. J'ai dit non. Alors je retourne et je vais à Paris. Et à la fin, il a décidé d'attendre un petit peu parce qu'il m'a dit que la situation de l'office de tourisme à Paris n'était pas bonne et il n'était pas content des travaux. À la fin, j'ai accepté obligatoirement. J'ai passé à Paris. J'ai pris le train, j'ai réservé un petit hôtel près de l'office. Je suis allée à l'office avec une boîte de chocolat. J'ai parlé avec le directeur. Je suis venue. Il dit que je pars. Il est parti à Madrid. Tout le monde me regarde comme ça. J'ai amené une boîte de chocolat pour tout le monde. Mais monsieur le directeur a pris le chocolat et il est parti à Madrid. Je suis restée quelques jours. Je suis restée chaque nuit à l'office jusqu'à matin presque pour comprendre ce qu'il y avait là-bas. Il y a plusieurs personnes, mais il n'y a pas d'activité. J'ai demandé à combien de salons de tourisme. Ils disent qu'il y en a un, mais ils n'ont pas un grand stand. Toujours, ils demandent un petit espace de groupe Marmara. L'Office de Tourisme se trouve auprès du groupe Marmara. Quand j'ai entendu ça, je suis vraiment très énervée. Tout de suite, j'ai écrit une lettre au ministère. France, c'est un grand pays. Il y a des salons partout. Jusqu'à maintenant, nous n'avons participé à aucun salon. Si vous permettez, je vais participer à tel, tel, tel salon. Ils disent que oui, tu peux faire ça. J'ai demandé un espace de 100 mètres carrés pour la Turquie. Et j'ai invité les agences qui travaillent avec la Turquie ou les agences qui travaillent avec la France, gratuitement. Et nous avons fait des coins pour chaque participant. Et après, j'ai vu que le salon nautique, c'est vraiment un salon très, très important. Et la Turquie, c'est un pays avec la mer. Tout de suite, j'ai pris un espace et par téléphone, j'ai contacté avec tous les gens qui s'occupent avec la mer. Et après, j'ai contacté tous les directeurs de Marina et j'ai invité. Ils sont venus. Uniquement, j'ai demandé peut-être tu peux amener avec vous un peu de pistache, quelques trucs, les affiches, les brochures. Et ils sont venus. Ils étaient vraiment très, très contents parce que Ils ont des clients qui viennent ici avec leur propre bateau et ils laissent leur bateau ici. Ils connaissent très bien le directeur de Marina. Ils ont invité tous les clients au stand qui vivent en France. Il y avait beaucoup de gens. Ça, c'est une sorte de diversification de notre produit.
- Speaker #0
Et là, ça va vous amener à faire plein de contacts, à rencontrer plein de gens, à la fois des acteurs du yachting en Turquie. à la fois des acteurs du yachting en France, même ailleurs qu'en France. Et puis surtout, je pense que c'est à partir de là que vous allez vous occuper de la régate du Figaro. C'était quoi ?
- Speaker #1
Exact. J'ai participé chaque année au festival du Cannes, festival du film. Parce que certains films turcs, ils ont déjà gagné Palme d'Or. C'est pour ça, toujours j'ai fait une stand là-bas. Et un monsieur qui est venu, il dit que je vais organiser une régate. Cannes-Istanbul, j'ai dit que ok, Figaro, Cannes-Istanbul, parce que Vaco était un très grand sponsor et Figaro un sponsor.
- Speaker #0
Vaco, ceux qui nous écoutent ne connaissent pas, alors on va juste préciser que Vaco...
- Speaker #1
Vaco c'est un grand spécialiste de mode, ils ont des marques, grandes marques.
- Speaker #0
On peut dire que Vaco c'est Pierre Cardin, Yves Saint Laurent...
- Speaker #1
Exactement, presque. J'ai fait une conférence de presse à notre office. avec les sponsors et les routes et les escales, tous, tous, tous. Je n'ai pas participé, mais régulièrement, j'ai suivi toutes les étapes. C'était mon première expérience à ce sujet, dans le nautisme.
- Speaker #0
Tout ça, c'était il y a une vingtaine d'années, peut-être même plus. Et c'est vrai que quand on parle de l'office du tourisme, quand on voit des gens de ce monde, et pas forcément des gens du tourisme, mais aussi des écrivains, et qu'on parle du temps où Serpil Varol était la patronne de l'office du tourisme, il y a du regret, il y a du « Ah, à cette époque-là, c'est vrai qu'il se passait quelque chose » . Et que depuis, d'ailleurs, la fin de ton activité en France correspond à l'arrivée du parti actuel en Turquie. et ensuite les... Ça va être un peu différent, les gens qui vont venir à l'office de succéder. Il y a là aussi des hauts et des bas. Il y a des gens compétents et des gens moins compétents. Mais c'est un peu le problème dans tous les pays, parce qu'on a des fonctionnaires qui arrivent en général pour trois ans, qui arrivent à rester un peu plus et qui n'ont pas le temps. de développer ce qu'ils ont commencé.
- Speaker #1
Oui, parce que trois ans c'est très peu pour connaître l'environnement.
- Speaker #0
Connaître les journalistes, connaître les agences, connaître...
- Speaker #1
À la fin de la troisième année, il connaît tout le monde, mais il part.
- Speaker #0
Et c'est là où il peut travailler. Et c'était ta chance de rester plus longtemps.
- Speaker #1
Oui, c'est pas moi qui ai fait ça. Je suis venue à Bruxelles, à Paris, en juillet 2001. Après 2002, le ministère du Tourisme et le ministère de la Culture se sont réunis. Ils ont fait une loi, mais ils ont oublié les offices qui se trouvent à l'étranger. Presque un an, je suis restée sans salaire parce que la loi ne connaissait pas. Catastrophe ! Après, j'ai téléphoné à notre ministre. « Please, s'il vous plaît, vous avez deux choix. Corriger notre situation. » Envoyer nos salaires parce qu'à Paris, demander un crédit bancaire c'est difficile. Je ne peux pas rester comme ça. Et mon mari a commencé à payer tout, l'allocation, tout, tout, tout, et beaucoup d'obligations. Et à la fin, patienter, patienter, il m'a dit. Dans un mois, nous allons régler le problème. Et après, j'ai recommencé encore une fois. C'est pour ça que ce n'est pas ma faute ou ce n'est pas une demande de quelqu'un, parce que c'est impossible. Les lois ne permettent pas de rester longtemps. Alors, à cause de leur faute, mais pour la Turquie c'était bien, pour moi c'était bien parce que j'ai fait beaucoup de choses.
- Speaker #0
Ces années en Belgique, en France, on parle des années 80, 90, 2000, dans cette période-là, c'est une période difficile pour la Turquie, c'est une période où la Turquie avait une mauvaise image en France. Je sais. Et vous avez souffert, la Turquie a souffert de cette mauvaise image pour des questions terrorisme. Tremblements de terre, crise économique, des crises politiques, ça retombait. Il n'y avait plus de touristes pendant un an, pendant deux ans, parce qu'à chaque fois qu'un événement survenait, ça déclenchait des vieilles idées préconçues. sur la Turquie. Malheureusement. Et comment on se bat contre ça ?
- Speaker #1
Vraiment, c'était difficile. Par exemple, un attentat terroriste. Comment vous pouvez gérer ça ? On ne sait jamais. En ce moment-là, s'il y avait un problème comme ça, alors on change, on attire les attentions dans un autre coin, dans un autre type de tourisme. Nous changeons l'actualité.
- Speaker #0
Voilà, on ne cherche pas de promouvoir sur les masses, mais plutôt sur les niches. Les niches, ça peut être ? Plonge,
- Speaker #1
Je randonnais, je faisais de la thalassothérapie, par exemple, des sports divers.
- Speaker #0
Des populations qui sont moins sensibles aux informations.
- Speaker #1
Par exemple, les golfeurs. C'est pour ça que j'ai organisé beaucoup d'activités. Nous avons fait un grand tournoi dans toute la France, dans chaque ville de France. Une semaine, par exemple, à Dovis. Une autre semaine, de l'autre côté. Chaque fois, nous avons fait les repas turcs. à la fin de ces tournois chaque gagnant ils ont fait leur tournoi finale à antalya belge et fait les choses comme ça alors il faut dire que antalya au début d'antalya quand les hôtels se créent en
- Speaker #0
se crée sur le golf. Et là, il y a combien de golfs à Antalya ? 20, 30 golfs ? Une trentaine de golfs, on peut dire aujourd'hui, qui sont des golfs magnifiques. Dans des lieux magnifiques.
- Speaker #1
C'est une région de golf. Les hôtels, par exemple, Gloria Golf.
- Speaker #0
Magnifique.
- Speaker #1
Après, ils ont créé un deuxième hôtel, Gloria Verde. Les golfeurs, ils partent à Gloria Verde. Les autres touristes viennent de l'autre côté. Les équipes de football viennent là-bas pour s'entraîner.
- Speaker #0
Voilà, Antalia. a bien travaillé sur le développement du sport professionnel, le golf, le football, d'autres sports d'ailleurs, où des équipes internationales viennent s'entraîner à Antalya.
- Speaker #1
Parce que cette région, dans notre plan quinquennat, on a choisi, pendant la planification du tourisme turc, ils ont choisi cet endroit parce qu'il y avait des forêts, il y avait toute la nature bien réservée. Ils ont donné les permissions à certains hôtels. Merci. Mais toujours, très attentivement, ils ont étudié et ils ont créé un coin comme ça. C'est un premier exemple de la Turquie. Et bien travaillé. Les musées, les sites archéologiques, Antalya, vraiment, c'est une région très, très riche. J'ai fait un concours de beauté. Miss France. Déjà, j'avais fait en Belgique, Miss Belgique. En Turquie aussi, j'ai fait ça. Le final, toujours là-bas, mais pour la promotion des candidats. Les films sont toujours pris dans la Turquie.
- Speaker #0
Et là, tu as connu plein de monde parce que tu as travaillé avec Jean-Pierre Fouque. Avec qui encore ?
- Speaker #1
Madame Chapeau.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Madame Chapeau,
- Speaker #0
comment ça s'appelle ? La Dame Chapeau, c'était Madame de Fontenay.
- Speaker #1
Ah, Madame de Fontenay, voilà. Elle continue encore ?
- Speaker #0
Elle est décédée cette année, je crois, il n'y a pas longtemps. Mais elle était très âgée.
- Speaker #1
C'est dommage. Nous avons fait une grande coopération avec TF1. J'ai amené tous les candidats, 150 filles, avec toute l'équipe. presque 250. Et ils ont resté à l'hôtel de mon cousin parce que je n'ai pas payé. J'ai dit que tu dois accueillir ça parce que ton hôtel aussi a une grande promotion à la fin. Et ils ont réservé un grand salon, un grand restaurant pour les filles. Ils ont préparé un spécial repas pour elles. C'était vraiment très, très joli. Mais à Aspendos, ils ont fait là certains films. C'était catastrophique. Les gens qui... viennent à visiter.
- Speaker #0
C'était dans le théâtre d'Aspendo.
- Speaker #1
Oui, les visiteurs, ils viennent. Mais nous avons fait le tournage en ce moment-là. J'ai dit, ne passez pas là-bas, il y a un tournage. Ils disent que non, j'ai payé, je vais venir. S'il vous plaît, s'il vous plaît. À la fin, avec les gardes et moi, on a fait comme ça. C'était terrible. Et à la fin, c'était très, très bien. C'était fun, avec les films d'Antalya et les hôtels et tous les sponsors.
- Speaker #0
Tu as aussi eu des contacts avec des artistes dans le show business. Tu as travaillé un moment avec Carlos. Le fils de François Zolto, le secrétaire de celui d'Ivartan dans les années 60.
- Speaker #1
C'est parce que nous avons fait plusieurs événements, plusieurs activités. Notre agence de publicité, il connaissait, il l'amenait. Moi, j'ai fait des défilés, la mode aussi, parce qu'à Paris, il y a l'Ijekayek. C'est une modiste très connue. Et j'ai fait plusieurs fois un cocktail après leur défilé. Et plusieurs modistes qui vivent en Turquie, ils sont venus à Paris pour faire des défilés et j'ai aidé beaucoup. Les peintres, les écrivains, j'ai fait une grande restauration, j'ai fait un salon d'exposition à la fin. À cette époque-là, notre porte est ouverte à tout le monde.
- Speaker #0
Peut-être déjà le prix littéraire franco-turc se décernait sur les Champs-Élysées à l'Office du tourisme, dont la présidente est... Kenizé Mourad.
- Speaker #1
Kenizé Mourad, toujours. Elle venait toujours, toujours. Elle est magnifique. Et M. Bülent Osman, l'ancienne famille de l'Empire ottoman. La famille de l'Empire ottoman, les enfants, vivaient en France, en Nice. Et j'ai invité toujours et ils sont venus toujours. Quelqu'un de cette famille, il voulait vendre certains vêtements de son grand-père, un sultan. Et ils ont organisé une vente aux enchères pour aider la famille ottomane. A ce époque-là, la Turquie était candidat pour.
- Speaker #0
entrer dans l'Europe.
- Speaker #1
Et pour faire connaître notre pays avec M. l'ambassadeur, nous avons organisé plusieurs activités, plusieurs conférences à l'extérieur de l'office aussi. On a travaillé avec tous les domaines. Et une fois, c'était la période de communauté européenne. Et je crois que 10 ou 12 journalistes qui vivent en Allemagne, qui s'occupent avec la communauté européenne, on a invité à Istanbul pour 3 jours. Moi aussi, j'ai participé. La plupart des journalistes ne connaissaient pas Merci. Et ils ont vu Istanbul, c'est la première fois qu'ils voyaient la ville et ils ont resté comme ça. Vous êtes comme nous, ils disent ça. Oui, il n'y a pas grande différence. Pour créer une opinion positive, j'ai organisé ce voyage. Ils sont venus, peut-être huit personnes négatives, en retournant, ils étaient positifs. Ça c'est PR, Public Relations.
- Speaker #0
Des opérations promotionnelles ? Oui. Je me souviens. Comment tu te bats ? Magaré, pour obtenir des gratuités des hôtels. Parce que les hôtels ne donnent pas des gratuités facilement. Pour des journaux, pour des magazines, pour des reportages.
- Speaker #1
J'ai travaillé comme une personne qui travaille au secteur privé. Vraiment, j'ai beaucoup travaillé. À partir de 8h30 jusqu'à 2h du matin ou 3h du matin. Parce que je faisais tous les calculs, tous les lettres, moi-même. Tous, tous, tous. Ça, c'était fatigant. Mais j'ai dit à mon mari et à mon fils. Je ne venais pas à l'office parce que je vais travailler, manger. Je n'attendais pas. De temps en temps, mon mari venait à 3 heures du matin pour me chercher. Je travaillais. Après, j'ai fait un autre système parce que c'était très fatigant. Avec mon laptop, à partir de la maison, j'ai accès à l'ordinateur de mon office. Et j'écris toutes les lettres dans mon lit. Il y avait des secrétaires. Ils travaillaient bien, mais de temps en temps... Le temps ne suffit pas pour faire tout.
- Speaker #0
Une femme, en France comme en Turquie, doit se bagarrer quand elle travaille dans un milieu masculin. Et le milieu du tourisme turc est un milieu masculin, très masculin, qui plus est très machiste. Et c'est pas beaucoup moins fort dans le même milieu français. Comment on s'en sort ?
- Speaker #1
Je suis une guerrière. Depuis mon enfance, toujours, j'étais avec. Les garçons, j'ai bavardé avec les garçons. C'est pour ça que j'ai une expérience à ce sujet. En Turquie aussi, il y a toujours un bavard avec les types masculins. Surtout quand j'étais à Paris, le ministre du tourisme turc... Il est venu et il m'a proposé une mission. C'était pour une direction générale de promotion au ministère. C'est une position importante. Monsieur l'ambassadeur et mon mari disent que « accepte, accepte » . Je dis que non, non. Parce que... Avec ce gouvernement et ce type, ce sera très difficile. Je peux travailler avec une distance, mais dans le même endroit, ce n'est pas possible. Ma personnalité ne permet pas ça. C'est pour ça que j'ai quitté. Et j'avais des problèmes avec les tribunaux, comme ça, comme ça. Et malgré toutes ces choses, j'ai gagné tous les procès et j'ai gagné un argent.
- Speaker #0
Bravo ! C'était une période difficile, comme on a dit, avec des hauts et des bas, avec des crises politiques. avec des communautés anti-turques qui existent en France.
- Speaker #1
Partout.
- Speaker #0
Oui, en France et partout. Et il faut gérer aussi ces communautés. Donc, il y a les Kurdes. les communautés arméniennes.
- Speaker #1
Mais ce n'était pas ma mission, parce que j'aime les gens, les humains. Je ne distingue pas les gens. En Turquie aussi, c'est un pays très mélangé. Il y a des Roms, des Grecs, des Arméniens, des Kurdes, tout, tout, tout. Quand j'étais petite, il n'y avait pas de distinction entre les gens, mais certains lobbies utilisent ça, malheureusement. La Turquie souffre de ça.
- Speaker #0
Il y a eu en France, et pas seulement en France, des diplomates assassinés par rapport à des problèmes politiques. Plusieurs assassinats. Oui, plusieurs assassinats. Alors, est-ce que le ministère ou les services de police français sont présents pour la sécurité d'un directeur,
- Speaker #1
d'une directrice de l'Office culturel ? et la police aussi, service secret. Je ne connais pas, mais je sais qu'il y a quelqu'un.
- Speaker #0
Et est-ce que tu as passé ces années en France, en Belgique ou ailleurs tranquille ? Ou est-ce qu'il y a quand même toujours une crainte qu'il puisse se passer quelque chose ?
- Speaker #1
Directement, moi, non. Mais la deuxième fois, quand j'étais à Bruxelles, les Kurdes sont venus. Notre office d'accueil, c'était au rez-de-chaussée. Mon office était au deuxième étage. Ils sont venus avec des armes. Ils ont essayé de casser les vitres de notre office. Mais c'est difficile de casser ça. À l'intérieur, il y avait des touristes belges. Israël peur, ils ont peur, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il y avait une porte derrière et j'ai descendu tout de suite, on a appelé la police et après ils sont quittés notre région. Mais on a déjà rencontré plusieurs choses comme ça. J'étais en France en général, je suis retournée avec des bons souvenirs. Surtout les milieux du tourisme, les gens qui travaillent au secteur du tourisme sont très jeunes. très coopérative, très bien. Je n'ai aucun souci avec les gens français. J'ai des amis, j'ai beaucoup d'amis en France. Ils m'écrivent sur Facebook ou sur les médias sociaux.
- Speaker #0
Merci Serpil pour cet entretien qui rappelle le temps où le tourisme était actif, où les gens qui venaient en Turquie venaient pour découvrir un pays, architecture, ces monuments antiques, et puis sa mer, ses côtes magnifiques. Aujourd'hui, le tourisme continue, mais ça a beaucoup changé. C'est complètement différent. On ne vient plus en Turquie pour la même chose. Beaucoup moins de tourisme culturel, beaucoup plus de tourisme achat, grands magasins, etc. Parce que maintenant, il y a des grands magasins partout et que ça n'existait pas à l'époque.
- Speaker #1
La vie change.
- Speaker #0
Voilà. Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci, Jean-Michel.