Description
Que se seraient dit Descartes et Freud sur l'existence de Dieu s'ils avaient eu l'occasion de se rencontrer ...
sur le web : francais-philo.fr
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Que se seraient dit Descartes et Freud sur l'existence de Dieu s'ils avaient eu l'occasion de se rencontrer ...
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Transcription
Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, on plonge dans une question immense. Dieu, existe-t-il ?
Bonjour. Oui, une question qu'on va aborder via deux penseurs radicalement opposés.
Descartes et Freud.
Exactement. D'un côté, Descartes, qui pense pouvoir prouver Dieu par la raison pure. Et de l'autre, Freud, qui voit la religion comme une sorte d'illusion réconfortante.
C'est ça. Nés de nos désirs, de nos peurs.
Notre objectif, c'est de comprendre ces deux visions. On va mettre en dialogue leurs idées, en s'appuyant sur des extraits d'un cours de philo.
Un dialogue conceptuel, en quelque sorte.
Tout à fait. Alors commençons par Descartes, le camp de la raison, si on veut.
Oui, pour lui, pas de doute. L'existence de Dieu, c'est une certitude, accessible par l'intellect.
Son premier argument, c'est l'argument ontologique. L'idée même de Dieu, c'est l'idée d'un être parfait.
Et comme l'existence est une perfection, un dieu parfait doit forcément exister. Sinon, il lui manquerait quelque chose. Il ne serait pas parfait.
C'est une logique assez implacable, vue comme ça. Une reprise d'Anselme, d'ailleurs.
Oui. Et Descartes ajoute sa touche personnelle, avec la preuve par la cause de l'idée de parfait. Il se dit, en gros, moi, être fini, imparfait, comment je peux avoir l'idée d'un infini parfait ?
D'où viendrait cette idée ?
Exactement. Elle ne peut pas venir de moi. Elle doit avoir été mise en moi par cet être parfait, infini. Il le dit lui-même. Attendez, la citation.
C'est celle sur la substance infinie ?
Oui. Il faut nécessairement conclure que Dieu existe, car je n'aurais pas l'idée d'une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n'avait été mise en moi par quelque substance qui fut véritablement infinie. C'est assez direct.
Ce qui est frappant chez Descartes, c'est cette... confiance immense, absolue presque, dans la raison humaine. Pour lui, notre esprit, juste par sa logique, peut saisir des vérités métaphysiques.
Comme l'existence de Dieu.
Exactement. Il part de l'intérieur, de la pensée, pour affirmer quelque chose sur le réel, sur l'extérieur. C'est une démarche purement intellectuelle.
Impressionnant, c'est vrai. Mais alors, Harry Freud est là, changement complet de décor.
Ah oui, là on change de registre. Freud, lui, les preuves logiques, ça ne l'intéresse pas vraiment.
Pour lui, la religion, c'est une illusion. Attention, il ne dit pas forcément que c'est faux. Il dit que ça ne vient pas d'une recherche de vérité.
C'est ça. L'origine est ailleurs. Elle est psychologique.
Il dit, je cite, « Les idées religieuses sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité. »
Des désirs. Lesquels, alors, selon lui ?
D'abord, le besoin de protection. Face aux difficultés de la vie, à notre détresse, un peu comme un enfant en cherche la protection de son père.
La figure paternelle idéalisée.
Voilà. Et puis le besoin de consolation face à la mort, l'envie d'une justice parfaite, qu'on ne trouve pas ici. Et aussi des réponses aux grandes questions, aux énigmes de l'existence.
Donc Dieu serait une projection.
Une création humaine pour supporter l'insupportable.
C'est l'idée.
Une sorte de père cosmique, magnifié, qui nous protège et nous rassure. Nés de notre incapacité à affronter la vie et la mort seuls.
Freud relie ça très fort au complexe paternel de l'enfance. En fait, il déplace tout le débat. On quitte la philo pure, la logique.
Pour entrer dans la psychologie profonde.
Exactement. La question n'est plus « Dieu existe-t-il ? » mais plutôt « Pourquoi on a besoin d'y croire ? » La croyance devient un symptôme, une construction psychique qui répond à des besoins affectifs, existentiels.
C'est fascinant comme renversement.
On a donc une opposition très nette. Descartes, la raison, l'idée claire, prouve Dieu. Freud, le désir, l'inconscient, le besoin psychologique, crée Dieu.
La logique contre le besoin, en somme.
C'est un bon résumé.
Mais est-ce que c'est si simple ? Est-ce que c'est forcément l'un ou l'autre ? La foi, ce n'est peut-être pas juste une case raison ou besoin.
C'est une excellente question. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir une interaction ? Une quête de sens qui mobilise la raison et qui répond aussi à des besoins profonds ?
D'ailleurs, même après Descartes, des philosophes comme Kant ont montré que la raison pure a ses limites pour prouver Dieu. Que la foi, c'est peut-être autre chose que du savoir scientifique ou logique.
Tout à fait. Et c'est là que ces deux perspectives, même opposées, sont utiles aujourd'hui. Elles nous donnent des clés pour comprendre pourquoi les gens croient ou ne croient pas.
Et la diversité des expériences.
Exactement. certains vont adhérer par conviction intellectuelle, d'autres par besoin émotionnel ou un mélange. Ça montre que la foi ou l'absence de foi, ça engage toute la personne. Raison, émotion, histoire.
Donc pour résumer rapidement, Descartes, la foi fondée sur la preuve rationnelle, Freud, la foi comme illusion nécessaire née de notre psyché ?
C'est ça, deux pôles extrêmes d'une question complexe.
Et pour laisser matière à réfléchir ? Oui,
une dernière pensée. Et si on acceptait l'idée que la croyance religieuse puisse être à la fois une quête de sens, qui engage la raison, et l'expression de besoins psychologiques très humains, très universels ? Comment ça changerait notre façon d'aborder le dialogue, souvent tendu, entre croyants et non-croyants aujourd'hui ? Est-ce que ça n'ouvrirait pas la porte à plus de nuances, peut-être plus de compréhension mutuelle ?
Une piste intéressante pour continuer la réflexion. Merci beaucoup.
Merci à vous.
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Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, on plonge dans une question immense. Dieu, existe-t-il ?
Bonjour. Oui, une question qu'on va aborder via deux penseurs radicalement opposés.
Descartes et Freud.
Exactement. D'un côté, Descartes, qui pense pouvoir prouver Dieu par la raison pure. Et de l'autre, Freud, qui voit la religion comme une sorte d'illusion réconfortante.
C'est ça. Nés de nos désirs, de nos peurs.
Notre objectif, c'est de comprendre ces deux visions. On va mettre en dialogue leurs idées, en s'appuyant sur des extraits d'un cours de philo.
Un dialogue conceptuel, en quelque sorte.
Tout à fait. Alors commençons par Descartes, le camp de la raison, si on veut.
Oui, pour lui, pas de doute. L'existence de Dieu, c'est une certitude, accessible par l'intellect.
Son premier argument, c'est l'argument ontologique. L'idée même de Dieu, c'est l'idée d'un être parfait.
Et comme l'existence est une perfection, un dieu parfait doit forcément exister. Sinon, il lui manquerait quelque chose. Il ne serait pas parfait.
C'est une logique assez implacable, vue comme ça. Une reprise d'Anselme, d'ailleurs.
Oui. Et Descartes ajoute sa touche personnelle, avec la preuve par la cause de l'idée de parfait. Il se dit, en gros, moi, être fini, imparfait, comment je peux avoir l'idée d'un infini parfait ?
D'où viendrait cette idée ?
Exactement. Elle ne peut pas venir de moi. Elle doit avoir été mise en moi par cet être parfait, infini. Il le dit lui-même. Attendez, la citation.
C'est celle sur la substance infinie ?
Oui. Il faut nécessairement conclure que Dieu existe, car je n'aurais pas l'idée d'une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n'avait été mise en moi par quelque substance qui fut véritablement infinie. C'est assez direct.
Ce qui est frappant chez Descartes, c'est cette... confiance immense, absolue presque, dans la raison humaine. Pour lui, notre esprit, juste par sa logique, peut saisir des vérités métaphysiques.
Comme l'existence de Dieu.
Exactement. Il part de l'intérieur, de la pensée, pour affirmer quelque chose sur le réel, sur l'extérieur. C'est une démarche purement intellectuelle.
Impressionnant, c'est vrai. Mais alors, Harry Freud est là, changement complet de décor.
Ah oui, là on change de registre. Freud, lui, les preuves logiques, ça ne l'intéresse pas vraiment.
Pour lui, la religion, c'est une illusion. Attention, il ne dit pas forcément que c'est faux. Il dit que ça ne vient pas d'une recherche de vérité.
C'est ça. L'origine est ailleurs. Elle est psychologique.
Il dit, je cite, « Les idées religieuses sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité. »
Des désirs. Lesquels, alors, selon lui ?
D'abord, le besoin de protection. Face aux difficultés de la vie, à notre détresse, un peu comme un enfant en cherche la protection de son père.
La figure paternelle idéalisée.
Voilà. Et puis le besoin de consolation face à la mort, l'envie d'une justice parfaite, qu'on ne trouve pas ici. Et aussi des réponses aux grandes questions, aux énigmes de l'existence.
Donc Dieu serait une projection.
Une création humaine pour supporter l'insupportable.
C'est l'idée.
Une sorte de père cosmique, magnifié, qui nous protège et nous rassure. Nés de notre incapacité à affronter la vie et la mort seuls.
Freud relie ça très fort au complexe paternel de l'enfance. En fait, il déplace tout le débat. On quitte la philo pure, la logique.
Pour entrer dans la psychologie profonde.
Exactement. La question n'est plus « Dieu existe-t-il ? » mais plutôt « Pourquoi on a besoin d'y croire ? » La croyance devient un symptôme, une construction psychique qui répond à des besoins affectifs, existentiels.
C'est fascinant comme renversement.
On a donc une opposition très nette. Descartes, la raison, l'idée claire, prouve Dieu. Freud, le désir, l'inconscient, le besoin psychologique, crée Dieu.
La logique contre le besoin, en somme.
C'est un bon résumé.
Mais est-ce que c'est si simple ? Est-ce que c'est forcément l'un ou l'autre ? La foi, ce n'est peut-être pas juste une case raison ou besoin.
C'est une excellente question. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir une interaction ? Une quête de sens qui mobilise la raison et qui répond aussi à des besoins profonds ?
D'ailleurs, même après Descartes, des philosophes comme Kant ont montré que la raison pure a ses limites pour prouver Dieu. Que la foi, c'est peut-être autre chose que du savoir scientifique ou logique.
Tout à fait. Et c'est là que ces deux perspectives, même opposées, sont utiles aujourd'hui. Elles nous donnent des clés pour comprendre pourquoi les gens croient ou ne croient pas.
Et la diversité des expériences.
Exactement. certains vont adhérer par conviction intellectuelle, d'autres par besoin émotionnel ou un mélange. Ça montre que la foi ou l'absence de foi, ça engage toute la personne. Raison, émotion, histoire.
Donc pour résumer rapidement, Descartes, la foi fondée sur la preuve rationnelle, Freud, la foi comme illusion nécessaire née de notre psyché ?
C'est ça, deux pôles extrêmes d'une question complexe.
Et pour laisser matière à réfléchir ? Oui,
une dernière pensée. Et si on acceptait l'idée que la croyance religieuse puisse être à la fois une quête de sens, qui engage la raison, et l'expression de besoins psychologiques très humains, très universels ? Comment ça changerait notre façon d'aborder le dialogue, souvent tendu, entre croyants et non-croyants aujourd'hui ? Est-ce que ça n'ouvrirait pas la porte à plus de nuances, peut-être plus de compréhension mutuelle ?
Une piste intéressante pour continuer la réflexion. Merci beaucoup.
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Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, on plonge dans une question immense. Dieu, existe-t-il ?
Bonjour. Oui, une question qu'on va aborder via deux penseurs radicalement opposés.
Descartes et Freud.
Exactement. D'un côté, Descartes, qui pense pouvoir prouver Dieu par la raison pure. Et de l'autre, Freud, qui voit la religion comme une sorte d'illusion réconfortante.
C'est ça. Nés de nos désirs, de nos peurs.
Notre objectif, c'est de comprendre ces deux visions. On va mettre en dialogue leurs idées, en s'appuyant sur des extraits d'un cours de philo.
Un dialogue conceptuel, en quelque sorte.
Tout à fait. Alors commençons par Descartes, le camp de la raison, si on veut.
Oui, pour lui, pas de doute. L'existence de Dieu, c'est une certitude, accessible par l'intellect.
Son premier argument, c'est l'argument ontologique. L'idée même de Dieu, c'est l'idée d'un être parfait.
Et comme l'existence est une perfection, un dieu parfait doit forcément exister. Sinon, il lui manquerait quelque chose. Il ne serait pas parfait.
C'est une logique assez implacable, vue comme ça. Une reprise d'Anselme, d'ailleurs.
Oui. Et Descartes ajoute sa touche personnelle, avec la preuve par la cause de l'idée de parfait. Il se dit, en gros, moi, être fini, imparfait, comment je peux avoir l'idée d'un infini parfait ?
D'où viendrait cette idée ?
Exactement. Elle ne peut pas venir de moi. Elle doit avoir été mise en moi par cet être parfait, infini. Il le dit lui-même. Attendez, la citation.
C'est celle sur la substance infinie ?
Oui. Il faut nécessairement conclure que Dieu existe, car je n'aurais pas l'idée d'une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n'avait été mise en moi par quelque substance qui fut véritablement infinie. C'est assez direct.
Ce qui est frappant chez Descartes, c'est cette... confiance immense, absolue presque, dans la raison humaine. Pour lui, notre esprit, juste par sa logique, peut saisir des vérités métaphysiques.
Comme l'existence de Dieu.
Exactement. Il part de l'intérieur, de la pensée, pour affirmer quelque chose sur le réel, sur l'extérieur. C'est une démarche purement intellectuelle.
Impressionnant, c'est vrai. Mais alors, Harry Freud est là, changement complet de décor.
Ah oui, là on change de registre. Freud, lui, les preuves logiques, ça ne l'intéresse pas vraiment.
Pour lui, la religion, c'est une illusion. Attention, il ne dit pas forcément que c'est faux. Il dit que ça ne vient pas d'une recherche de vérité.
C'est ça. L'origine est ailleurs. Elle est psychologique.
Il dit, je cite, « Les idées religieuses sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité. »
Des désirs. Lesquels, alors, selon lui ?
D'abord, le besoin de protection. Face aux difficultés de la vie, à notre détresse, un peu comme un enfant en cherche la protection de son père.
La figure paternelle idéalisée.
Voilà. Et puis le besoin de consolation face à la mort, l'envie d'une justice parfaite, qu'on ne trouve pas ici. Et aussi des réponses aux grandes questions, aux énigmes de l'existence.
Donc Dieu serait une projection.
Une création humaine pour supporter l'insupportable.
C'est l'idée.
Une sorte de père cosmique, magnifié, qui nous protège et nous rassure. Nés de notre incapacité à affronter la vie et la mort seuls.
Freud relie ça très fort au complexe paternel de l'enfance. En fait, il déplace tout le débat. On quitte la philo pure, la logique.
Pour entrer dans la psychologie profonde.
Exactement. La question n'est plus « Dieu existe-t-il ? » mais plutôt « Pourquoi on a besoin d'y croire ? » La croyance devient un symptôme, une construction psychique qui répond à des besoins affectifs, existentiels.
C'est fascinant comme renversement.
On a donc une opposition très nette. Descartes, la raison, l'idée claire, prouve Dieu. Freud, le désir, l'inconscient, le besoin psychologique, crée Dieu.
La logique contre le besoin, en somme.
C'est un bon résumé.
Mais est-ce que c'est si simple ? Est-ce que c'est forcément l'un ou l'autre ? La foi, ce n'est peut-être pas juste une case raison ou besoin.
C'est une excellente question. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir une interaction ? Une quête de sens qui mobilise la raison et qui répond aussi à des besoins profonds ?
D'ailleurs, même après Descartes, des philosophes comme Kant ont montré que la raison pure a ses limites pour prouver Dieu. Que la foi, c'est peut-être autre chose que du savoir scientifique ou logique.
Tout à fait. Et c'est là que ces deux perspectives, même opposées, sont utiles aujourd'hui. Elles nous donnent des clés pour comprendre pourquoi les gens croient ou ne croient pas.
Et la diversité des expériences.
Exactement. certains vont adhérer par conviction intellectuelle, d'autres par besoin émotionnel ou un mélange. Ça montre que la foi ou l'absence de foi, ça engage toute la personne. Raison, émotion, histoire.
Donc pour résumer rapidement, Descartes, la foi fondée sur la preuve rationnelle, Freud, la foi comme illusion nécessaire née de notre psyché ?
C'est ça, deux pôles extrêmes d'une question complexe.
Et pour laisser matière à réfléchir ? Oui,
une dernière pensée. Et si on acceptait l'idée que la croyance religieuse puisse être à la fois une quête de sens, qui engage la raison, et l'expression de besoins psychologiques très humains, très universels ? Comment ça changerait notre façon d'aborder le dialogue, souvent tendu, entre croyants et non-croyants aujourd'hui ? Est-ce que ça n'ouvrirait pas la porte à plus de nuances, peut-être plus de compréhension mutuelle ?
Une piste intéressante pour continuer la réflexion. Merci beaucoup.
Merci à vous.
Description
Que se seraient dit Descartes et Freud sur l'existence de Dieu s'ils avaient eu l'occasion de se rencontrer ...
sur le web : francais-philo.fr
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, on plonge dans une question immense. Dieu, existe-t-il ?
Bonjour. Oui, une question qu'on va aborder via deux penseurs radicalement opposés.
Descartes et Freud.
Exactement. D'un côté, Descartes, qui pense pouvoir prouver Dieu par la raison pure. Et de l'autre, Freud, qui voit la religion comme une sorte d'illusion réconfortante.
C'est ça. Nés de nos désirs, de nos peurs.
Notre objectif, c'est de comprendre ces deux visions. On va mettre en dialogue leurs idées, en s'appuyant sur des extraits d'un cours de philo.
Un dialogue conceptuel, en quelque sorte.
Tout à fait. Alors commençons par Descartes, le camp de la raison, si on veut.
Oui, pour lui, pas de doute. L'existence de Dieu, c'est une certitude, accessible par l'intellect.
Son premier argument, c'est l'argument ontologique. L'idée même de Dieu, c'est l'idée d'un être parfait.
Et comme l'existence est une perfection, un dieu parfait doit forcément exister. Sinon, il lui manquerait quelque chose. Il ne serait pas parfait.
C'est une logique assez implacable, vue comme ça. Une reprise d'Anselme, d'ailleurs.
Oui. Et Descartes ajoute sa touche personnelle, avec la preuve par la cause de l'idée de parfait. Il se dit, en gros, moi, être fini, imparfait, comment je peux avoir l'idée d'un infini parfait ?
D'où viendrait cette idée ?
Exactement. Elle ne peut pas venir de moi. Elle doit avoir été mise en moi par cet être parfait, infini. Il le dit lui-même. Attendez, la citation.
C'est celle sur la substance infinie ?
Oui. Il faut nécessairement conclure que Dieu existe, car je n'aurais pas l'idée d'une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n'avait été mise en moi par quelque substance qui fut véritablement infinie. C'est assez direct.
Ce qui est frappant chez Descartes, c'est cette... confiance immense, absolue presque, dans la raison humaine. Pour lui, notre esprit, juste par sa logique, peut saisir des vérités métaphysiques.
Comme l'existence de Dieu.
Exactement. Il part de l'intérieur, de la pensée, pour affirmer quelque chose sur le réel, sur l'extérieur. C'est une démarche purement intellectuelle.
Impressionnant, c'est vrai. Mais alors, Harry Freud est là, changement complet de décor.
Ah oui, là on change de registre. Freud, lui, les preuves logiques, ça ne l'intéresse pas vraiment.
Pour lui, la religion, c'est une illusion. Attention, il ne dit pas forcément que c'est faux. Il dit que ça ne vient pas d'une recherche de vérité.
C'est ça. L'origine est ailleurs. Elle est psychologique.
Il dit, je cite, « Les idées religieuses sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité. »
Des désirs. Lesquels, alors, selon lui ?
D'abord, le besoin de protection. Face aux difficultés de la vie, à notre détresse, un peu comme un enfant en cherche la protection de son père.
La figure paternelle idéalisée.
Voilà. Et puis le besoin de consolation face à la mort, l'envie d'une justice parfaite, qu'on ne trouve pas ici. Et aussi des réponses aux grandes questions, aux énigmes de l'existence.
Donc Dieu serait une projection.
Une création humaine pour supporter l'insupportable.
C'est l'idée.
Une sorte de père cosmique, magnifié, qui nous protège et nous rassure. Nés de notre incapacité à affronter la vie et la mort seuls.
Freud relie ça très fort au complexe paternel de l'enfance. En fait, il déplace tout le débat. On quitte la philo pure, la logique.
Pour entrer dans la psychologie profonde.
Exactement. La question n'est plus « Dieu existe-t-il ? » mais plutôt « Pourquoi on a besoin d'y croire ? » La croyance devient un symptôme, une construction psychique qui répond à des besoins affectifs, existentiels.
C'est fascinant comme renversement.
On a donc une opposition très nette. Descartes, la raison, l'idée claire, prouve Dieu. Freud, le désir, l'inconscient, le besoin psychologique, crée Dieu.
La logique contre le besoin, en somme.
C'est un bon résumé.
Mais est-ce que c'est si simple ? Est-ce que c'est forcément l'un ou l'autre ? La foi, ce n'est peut-être pas juste une case raison ou besoin.
C'est une excellente question. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir une interaction ? Une quête de sens qui mobilise la raison et qui répond aussi à des besoins profonds ?
D'ailleurs, même après Descartes, des philosophes comme Kant ont montré que la raison pure a ses limites pour prouver Dieu. Que la foi, c'est peut-être autre chose que du savoir scientifique ou logique.
Tout à fait. Et c'est là que ces deux perspectives, même opposées, sont utiles aujourd'hui. Elles nous donnent des clés pour comprendre pourquoi les gens croient ou ne croient pas.
Et la diversité des expériences.
Exactement. certains vont adhérer par conviction intellectuelle, d'autres par besoin émotionnel ou un mélange. Ça montre que la foi ou l'absence de foi, ça engage toute la personne. Raison, émotion, histoire.
Donc pour résumer rapidement, Descartes, la foi fondée sur la preuve rationnelle, Freud, la foi comme illusion nécessaire née de notre psyché ?
C'est ça, deux pôles extrêmes d'une question complexe.
Et pour laisser matière à réfléchir ? Oui,
une dernière pensée. Et si on acceptait l'idée que la croyance religieuse puisse être à la fois une quête de sens, qui engage la raison, et l'expression de besoins psychologiques très humains, très universels ? Comment ça changerait notre façon d'aborder le dialogue, souvent tendu, entre croyants et non-croyants aujourd'hui ? Est-ce que ça n'ouvrirait pas la porte à plus de nuances, peut-être plus de compréhension mutuelle ?
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