Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Aujourd'hui, on va sans doute s'offrir un peu plus de temps que d'habitude dans cet épisode. Parce que ce qu'on va voir ensemble, c'est un outil fondamental pour tous ceux qui veulent marquer les esprits. Un outil que vous avez déjà rencontré, même si vous ne le connaissez pas encore. Cet outil, c'est un schéma narratif universel. Un modèle qu'on retrouve dans les mythes antiques, les grands films hollywoodiens, les romans initiatiques, et surtout, dans les discours qui captivent. Ce modèle, il s'appelle le parcours du héros et il a été théorisé par l'anthropologue Joseph Campbell. Il l'appelait le monomythe. Mais vous le connaissez peut-être sans le savoir. C'est le voyage de Luke Skywalker, de Harry Potter, de Simba ou encore de Neo dans Matrix. Un héros ordinaire, confronté à l'inattendu. qui se transforme à travers l'épreuve et revient changer. Mais ce que beaucoup ignorent, c'est que ce schéma ne sert pas qu'au cinéma. Il est redoutablement efficace en prise de parole, en storytelling et même en pitch. Parce que raconter, c'est ce qui nous relie. Et bien raconter, c'est ce qui fait qu'on écoute. Alors aujourd'hui, je vous propose un voyage en 11 étapes. les 11 temps forts du parcours du héros, et surtout comment les utiliser pour rendre vos discours inoubliables. Pour ça, on va découper ce voyage en trois grandes phases. Le départ, quand tout bascule, l'initiation, quand tout se transforme, et le retour, quand tout se transmet. A chaque étape, je vais vous donner des clés, des exemples, et des manières concrètes de l'intégrer dans vos prises de parole. Que ce soit pour un pitch, une conférence, un TEDx, ou même une simple réunion. Alors si vous êtes prêts, on commence logiquement par le début du voyage. La phase 1, le départ, quand tout bascule. Chaque histoire forte commence par un déséquilibre. Dans cette première phase, on quitte le confort du connu pour s'aventurer dans l'inconnu. On passe de la stabilité à l'incertitude. C'est le début du voyage et c'est ça qui doit capter l'attention. Et justement, attention, on ne plonge pas tête baissée dans l'aventure. Le chemin est semé de doutes, de déclics, de résistances. Et c'est précisément ce mélange de tensions, d'émotions et d'humanité qui rend un récit captivant. Dans un discours, cette phase correspond souvent à l'introduction narrative. C'est le moment où vous plantez le décor, où vous racontez ce qui a déclenché l'histoire et pourquoi elle mérite qu'on vous écoute. C'est là que le public commence à s'identifier. Il comprend que vous n'êtes pas là pour donner une leçon. Vous êtes là pour transmettre une expérience. Alors voyons plus en détail les quatre premières étapes de ce départ. D'abord, l'appel à l'aventure. C'est là que tout commence. Le héros est dans son quotidien, dans son monde familier, et un événement vient tout basculer. Une crise, une opportunité, un accident, une révélation, quelque chose qui le pousse à sortir de l'ordinaire. Dans Le Seigneur des Anneaux, c'est Gandalf qui vient voir Frodo. Dans Star Wars, c'est le message de Leia. Et dans Matrix, c'est le message que Neo reçoit sur son ordinateur. En prise de parole, c'est souvent le moment où vous racontez le point de bascule de votre histoire personnelle. Le moment où vous avez quitté votre ancien job, celui où vous avez pris une décision importante, un échec ou un déclic qui vous a fait voir le monde autrement. Dans un pitch, on peut parler du « pourquoi maintenant ? » Pourquoi cette histoire, pourquoi maintenant et pourquoi c'est important de l'écouter ? Plus ce moment est clair, plus l'auditoire s'engage. Parce que le cerveau adore comprendre le déclencheur d'un changement. Et il nous amène à l'étape numéro 2, le refus de l'appel. Malgré l'appel, le héros n'y va pas tout de suite. Il doute, il a peur, il résiste. Il se dit que ce n'est pas pour lui. Je ne suis pas prêt ou je n'ai pas les épaules. Ce passage est fondamental. C'est lui qui rend le héros crédible et attachant. Parce que s'il acceptait sans broncher, il serait invincible et donc inintéressant. Dans vos discours, c'est le moment d'assumer vos doutes, vos hésitations, vos peurs. Vous pouvez raconter l'effraint que vous avez rencontré, le regard des autres, le manque de confiance, l'envie d'abandonner. Et ça fonctionne très bien en storytelling professionnel. Parce qu'en montrant vos zones de fragilité, vous rendez votre transformation accessible. L'audience se dit « moi aussi j'ai ressenti ça » et c'est précisément ce qui crée l'adhésion. Et donc c'est là qu'intervient la troisième étape, la rencontre avec le mentor. C'est à ce moment-là que le héros reçoit de l'aide. Une personne, une ressource, une idée, quelque chose où quelqu'un lui tend la main, le guide, le rassure. Dans les films, c'est souvent un personnage marquant. Yoda, Dumbledore, Morpheus, mais dans la vraie vie, ça peut être beaucoup plus simple. Une discussion, un livre, une formation, un podcast. Dans votre discours, racontez ce qui vous a aidé à basculer. Qui ou quoi vous a permis de franchir un cap ? Un mentor, un retour client, une claque de la vie, un moment de lucidité. Ce passage apporte de la densité à votre récit. Il montre que vous n'êtes pas arrivé là seul, mais grâce à une interaction, un transfert, une transformation. D'ailleurs, c'est aussi un excellent endroit pour citer une source, transmettre une référence ou créer une complicité avec l'auditoire. Et parce qu'il y a cette rencontre avec le mentor, vous pouvez passer à la quatrième étape, le franchissement du seuil. Ça, c'est le point de non-retour. Le héros accepte enfin la mission. Il quitte le monde connu pour entrer dans l'inconnu. Il passe à l'action. Dans les récits, c'est souvent symbolisé par une porte, un portail ou un passage vers un autre monde. Exemple Frodon qui quitte la comté. En storytelling, c'est le moment de votre décision. Vous avez quitté votre job, vous avez lancé ce projet, vous avez osé dire non. Vous êtes sorti de votre routine pour aller vers quelque chose de nouveau, de risqué, de difficile. Et ce passage est capital, parce que c'est là que le public signe le contrat d'écoute. Il comprend que ce n'est plus juste une anecdote, mais un vrai parcours qui commence. Et qu'à partir de maintenant, il veut connaître la suite. Phase 2, l'initiation quand tout se transforme. Une fois le seuil franchi, plus de retour possible. Le héros rentre dans un monde nouveau, souvent inconfortable, rempli de défis, d'alliés et d'ennemis. C'est là qu'il va devoir évoluer, apprendre, lutter pour se réinventer. Pour vous, orateur, entrepreneur, porteur de projet, c'est la phase où vous prouvez que votre transformation n'est pas juste un changement de façade, mais une véritable mutation intérieure. Et c'est ici qu'on pose les fondations de votre crédibilité. Les tests, les alliés et les ennemis. Dans cette partie, le héros découvre ce nouveau monde. Et il ne vient pas les mains dans les poches. Il se heurte à des obstacles, il rencontre des alliés, mais aussi des opposants. Il se plante, il se relève. Cette phase, elle est souvent constituée de petites épreuves, de doutes, de réussites temporaires. C'est la phase d'adaptation qui est parfois ingrate, mais qui est toujours stimulante. Elle est essentielle parce qu'elle montre que le héros se construit en avançant. Dans une prise de parole, c'est le moment où vous montrez que votre parcours n'est pas linéaire. Vous pouvez raconter vos premiers essais, vos erreurs, vos pivots, vos prises de conscience. Que vous avez tenté, ce qui a marché, ce qui a échoué. Et c'est aussi un moment parfait pour parler de vos rencontres. Ces personnes qui vous ont permis d'avancer, même dans la galère. Cette partie, elle humanise votre récit et elle le rend vivant. Parce qu'aucun parcours n'est propre et lisse. Ce sont les accros qui le rendent crédible et qui le rendent intéressant. Mais cette partie ne sert à rien sans la sixième, l'approche de l'épreuve centrale. A ce stade, on sent que quelque chose de plus grand se profile. Le héros a progressé, il est plus fort, mais il sait qu'il va devoir affronter un défi majeur. On sent que quelque chose d'important se prépare. Dans votre discours, c'est le moment où vous faites sentir qu'un tournant approche. Vous pouvez marquer une pause ou changer de ton. Laissez deviner que vous allez parler d'un échec cuisant, d'une remise en question violente, d'un moment où tout aurait pu s'effondrer. C'est une étape de respiration dans la narration. Elle sert à amplifier ce qui va suivre et à créer de l'attente. Et donc comme vous l'aurez compris, elle nous prépare à la septième partie, l'épreuve. L'épreuve, c'est le cœur du parcours, le moment où tout bascule. Le héros affronte sa plus grande peur, il touche le fond, il... perd quelque chose et il doit faire face à lui-même. C'est souvent une défaite ou une révélation. Dans Star Wars, Luke affronte Dark Vador et apprend la vérité. Dans Matrix, Neo meurt avant de renaître. Et dans Liliade, Achille perd Patrocle. Dans vos prises de parole, c'est donc le climax émotionnel. Là où vous racontez le moment de rupture. L'échec public, le burn-out, le contrat perdu, la solitude, la peur du vide. Mais surtout, la bascule intérieure, ce que vous avez compris. Ce que ça a changé en vous, pas en surface, mais en profondeur. C'est un moment à soigner dans vos récits, parce que c'est là que l'on bascule du simple storytelling un peu bullshit au discours de transformation. Si l'auditoire sent que vous avez traversé le feu, il vous écoutera avec une attention nouvelle, parce qu'il comprendra que ce que vous racontez, vous l'avez vécu. Et que ça justifie la huitième étape, la récompense. Après l'épreuve vient donc la récompense. Le héros comprend ce qu'il a gagné et ce n'est pas toujours ce qu'il cherchait. Parfois, ce n'est pas une victoire complète. C'est une sagesse, une vision nouvelle. Il a changé de regard sur lui-même, sur le monde ou sur ce qui compte. Et dans un discours, c'est cette phase qui va mettre du sens. Ce que vous avez appris ne sert pas qu'à vous valoriser. Il vous sert à transmettre, à tirer un enseignement. C'est le moment où votre récit devient utile pour votre audience. Parce qu'on ne raconte pas une histoire juste pour faire joli. On la raconte pour que les autres puissent y puiser une clé. Si vous faites un discours juste pour vous faire mousser, il va falloir qu'on bosse ensemble. Parce que le but, c'est toujours de transmettre et c'est tout le but de notre troisième phase. Phase numéro 3, le retour quand tout se transmet. Le héros n'est plus le même. Il a traversé l'épreuve, il a compris quelque chose d'essentiel et maintenant, il revient. Mais il ne revient pas pour reprendre sa vie d'avant. Il revient transformé et il revient avec quelque chose à transmettre. Dans cette phase, on passe du moi au nous. Et dans un discours, c'est là que votre parole devient impactante. Et ça commence par la neuvième étape, le chemin du retour. Le héros reprend la route vers le monde ordinaire. Mais ce n'est plus le même monde. Pourquoi ? Parce qu'il a changé. Et ce retour n'est pas toujours facile. Il faut réintégrer un système qui n'a pas bougé pendant qu'on évoluait. Il faut apprendre à réconcilier le nouveau soi avec l'ancien monde. Dans Le Seigneur des Anneaux, c'est le moment où Frodon revient à la comté. Et dans Une prise de parole, c'est le moment où vous revenez à la réalité. Vous revenez au présent, à aujourd'hui. Vous racontez ce qui a changé dans votre quotidien, dans votre façon de faire ou de... pensée. Ce passage, il est vraiment important parce qu'il permet à l'audience de relier votre histoire à sa propre vie. Vous montrez que cette transformation n'est pas restée théorique, elle a eu des conséquences concrètes. Et ce retour marque le début d'une mise en mouvement pour votre public avant la dixième étape, la résurrection. La résurrection, c'est la dernière transformation. Le héros a affronté ses peurs, mais là il doit incarner ce qu'il a appris. Il doit prouver qu'il est vraiment... devenu quelqu'un d'autre. C'est pas juste un savoir acquis, c'est une nouvelle façon d'être. Parfois, cette étape est symbolisée par un nouveau défi, une confrontation finale ou un choix décisif. Pour rester sur le seigneur des anneaux, c'est le combat qui attend Frodon dans son retour à la comté. Oui, ça c'est que dans la version du livre, ça n'a pas été proprit dans le film. Dans un discours, c'est le moment où vous montrez votre nouvelle posture. Vous expliquez ce que vous avez changé dans votre manière d'agir, ce que vous ne ferez plus jamais, ce que vous osez faire. ce que vous défendez. C'est souvent là que vous ancrez votre nouvelle identité professionnelle ou personnelle. Et c'est ce qui donne de la puissance à votre message. Vous ne racontez pas un souvenir, vous incarnez un avant-après. Avec une recette qui est notre onzième et dernière partie, le retour avec l'élixir. Le héros ne revient jamais les mains vides. Il a rapporté un élixir, une connaissance, une sagesse. Une vérité qu'il va partager avec les autres. Et c'est ce qui fait de lui un héros. Pas le fait qu'il ait survécu à l'épreuve, mais le fait qu'il transforme cette épreuve en transmission. Dans une prise de parole, c'est le moment de formuler votre message clé. Ce que votre histoire vous a appris et que vous voulez donner à l'audience. C'est votre conclusion puissante, celle qu'on doit retenir, celle qui résonne bien après la fin du discours. Et c'est ce qui distingue un bon orateur d'un simple témoin. Un bon orateur partage son élixir. Vous l'aurez compris, le parcours du héros ne sert pas juste à construire un storytelling bullshit. C'est un cadre puissant pour structurer des récits qui touchent, qui convainquent et qui inspirent. Donc retenez bien ces trois grandes phases. Le départ, pour planter le décor, créer de l'identification et faire naître la tension. L'initiation, pour montrer l'épreuve. la transformation, l'émotion et le retour pour transmettre ce qu'on a appris et le rendre utile à ceux qui nous écoutent. Utilisé avec justesse, ce schéma vous permet de transformer un pitch en histoire, une conférence en voyage, une simple prise de parole en expérience collective. Et souvenez-vous, dans un bon récit, ce n'est pas vous le héros, c'est votre audience. Si vous structurez bien votre discours, elle va se projeter dans votre histoire et c'est là que naît l'impact. Merci d'avoir suivi cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et surtout qu'il vous sera utile. Si c'est le cas, n'oubliez pas de laisser une note sur votre plateforme d'écoute et de partager ce podcast autour de vous. C'est super important pour moi, c'est ça qui fait vivre mon podcast. Et nous, on se retrouve la semaine prochaine pour débloquer une nouvelle compétence oratoire. Allez, ciao !
