Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! On a tous vécu ce moment frustrant où on sort d'une présentation en se disant « J'étais clair pourtant, pourquoi j'ai l'impression qu'ils n'ont rien compris ? » Peut-être que vos collaborateurs n'ont pas réagi comme prévu, que votre client est resté impassible ou que votre public n'a simplement pas accroché. Et souvent, on se dit que c'est une question de forme, qu'on aurait dû mieux parler, mieux articuler, mieux illustrer. Mais dans la plupart des cas, le vrai problème, c'est pas la forme, c'est le décalage avec l'auditoire. On parle à notre niveau, avec nos mots, nos références, nos certitudes, sans se rendre compte que le public, lui, n'est pas du tout au même stade. Alors aujourd'hui, je vais vous montrer une méthode simple pour éviter ça. Les 3 degrés de l'auditoire ou les 3 C. 3 leviers très concrets pour adapter vos discours, vos réunions et même vos conversations quotidiennes et être certain de parler le même langage que ceux que vous voulez convaincre. Le degré de connaissance, ce que votre public sait. Le premier C, c'est le degré de connaissance de votre public. Autrement dit, ce que votre public sait déjà . ou croit savoir sur votre sujet. Et c'est là que beaucoup de dirigeants se plantent. Ils parlent à leur propre niveau d'expertise, avec des années d'expérience, des lectures, des mots précis, sans se rendre compte qu'ils ont trois stations d'avance sur leur audience. Résultat, le public décroche. Pas parce que le discours est mauvais, mais parce qu'il n'a pas les clés théoriques pour le suivre. Je vais prendre un exemple tout simple, l'électricité. Imaginons que vous soyez électricien. Vous savez ce que c'est qu'un watt, un volt, un courant alternatif, un disjoncteur différentiel. Tout ça, c'est du savoir pur, de la connaissance théorique. Mais si vous en parlez comme ça à quelqu'un qui n'y connaît rien, par exemple moi, vous le perdrez en 30 secondes. Lui, il ne veut pas entendre parler de circuit fermé ou de résistance ohmique. Il veut juste comprendre pourquoi sa lampe ne s'allume plus. Et bien c'est exactement la même chose dans vos prises de parole. Quand vous présentez un projet, posez-vous cette question. Est-ce que mon auditoire a les bases pour me suivre ? Parce que si ce n'est pas le cas, votre message va être perçu comme trop technique, trop dense ou trop abstrait. Donc la première règle, adaptez votre vocabulaire. On ne vulgarise pas pour faire simple, on vulgarise pour être compris. Deuxième règle, posez les fondations. Avant de dérouler vos idées, prenez le temps de rappeler les grands principes. les enjeux de départ ou les définitions clés. Mieux vaut être trop clair que pas assez. Et enfin, partez toujours de leur réalité. Si vous parlez à des commerciaux, illustrez vos propos avec des situations clients. Si vous parlez à des ingénieurs, appuyez-vous sur des données concrètes. Si vous parlez à un grand public, utilisez des exemples du quotidien. Le degré de connaissance, c'est le niveau du savoir. Et si vous ne... partez pas du savoir de votre auditoire, vous parlerez au mur et pas aux gens. Le deuxième C, c'est celui de la compétence, ce que votre public sait faire. Ici, on parle plus de ce que votre public sait, mais bien de ce qu'il sait faire. Et ça, c'est une différence majeure. Parce qu'on peut très bien comprendre une idée sans savoir l'appliquer, mais aussi savoir faire quelque chose sans comprendre comment. comment ça fonctionne. Je reprends mon exemple de l'électricité. Quelqu'un peut très bien savoir changer une ampoule ou remettre les plombs sans avoir la moindre idée de ce que c'est qu'un volt ou un courant alternatif. Encore une fois, c'est mon cas. Autrement dit, il agit juste mais sans comprendre pourquoi ça marche. Et dans vos prises de parole, ce déséquilibre est très fréquent. Certains publics ont une excellente intuition pratique. Ils font les choses depuis des années mais sans avoir jamais mis de mots dessus. D'autres au contraire ont une culture théorique solide, mais ils manquent de concret pour passer à l'action. Donc votre mission, c'est d'identifier de quel côté penche la balance. Parce que si vous parlez à des gens qui savent déjà faire, pas besoin de leur expliquer les bases, ils vont se sentir complètement infantilisés. Mais si vous parlez à des profils très théoriques, là il va falloir redescendre sur Terre et leur montrer comment ça s'applique dans la vraie vie. Et dans tous les cas, demandez-vous toujours... Est-ce que ce que je dis leur permet de faire quelque chose de plus dès demain ? Prenons un cas simple. Vous présentez une nouvelle méthode de vente à votre équipe commerciale. Certains maîtrisent déjà les réflexes terrain, mais ils ne savent pas forcément pourquoi certaines approches fonctionnent. D'autres ont lu tous les livres de persuasion, mais ils n'ont jamais testé ces techniques face à un client. Dans les deux cas, si vous voulez les embarquer, il faut ajuster le type d'exemple et le degré de précision dans les consignes. Le degré de compétence, c'est le niveau du faire. Et votre rôle d'orateur, c'est d'aligner la théorie et la pratique pour que chacun reparte avec une idée claire. Je comprends et je sais comment le faire. Troisième et dernier C, le degré de conscience de votre public. C'est le niveau le plus subtil et pourtant, c'est souvent celui qui fait toute la différence. Parce qu'ici, on ne parle plus de ce que les gens savent, ni de ce qu'ils savent faire, mais bien de ce qu'ils ont vécu. Autrement dit, de leurs expériences, de leurs émotions, de leurs blessures et de leurs attentes face à votre sujet. Là encore, prenons l'exemple de l'électricité. La connaissance, savoir ce qu'il y a un volt ou un watt. La compétence, savoir brancher un disjoncteur ou réparer une prise. Et bien la conscience, c'est d'avoir vécu une coupure de courant en plein hiver. ou d'avoir payé une facture trop élevée le mois dernier. Vous voyez bien la différence ? Ici, on ne parle plus de logique, on parle de vécu. Et c'est ce vécu qui influence la manière dont votre auditoire reçoit votre message. Un dirigeant qui a déjà échoué dans une transformation interne aura une méfiance instinctive envers tout discours sur le changement. Un investisseur qui a perdu de l'argent sur un projet similaire sera beaucoup plus dur à convaincre, même si vos arguments sont solides. Et à l'inverse, un public qui a déjà goûté au succès grâce à votre méthode sera beaucoup plus réceptif à vos propositions. Le degré de conscience, c'est donc ce qui relie vos mots à leurs émotions. Pour ça, la première étape, c'est d'identifier leurs expériences passées. Demandez-vous ce qu'ils ont déjà entendu, tenté ou subi sur votre sujet. Est-ce qu'ils sont curieux, méfiants ou désabusés ? Deuxième étape, reconnaissez leur frustration. Un public qui se sent compris s'ouvre beaucoup plus facilement. Montrez que vous connaissez leurs freins, leurs contraintes et leurs déceptions. Et enfin, troisième étape, reliez votre message à leur réalité émotionnelle. Quand vous évoquez un problème, illustrez-le par quelque chose qu'ils ont déjà ressenti. Quand vous parlez d'une solution, montrez comment elle résout leur douleur vécue. Par exemple, imaginons que vous présentiez une nouvelle organisation du travail à vos équipes. Si certaines ont déjà vécu une réorganisation chaotique, vous ne pouvez pas arriver avec un ton froid et purement rationnel. Vous devez commencer par reconnaître ce qu'elles ont déjà vécu. Je sais que les changements précédents n'ont pas toujours été simples et que certains d'entre vous ont dû s'adapter dans la précipitation. Cette simple phrase, elle crée une connexion immédiate parce qu'elle montre que vous parlez à des humains et pas à des tableaux Excel. Donc le degré de conscience, c'est le niveau du ressenti. Et le bon orateur, c'est celui qui parle autant à la tête qu'au ventre. Vous connaissez maintenant les trois degrés de l'auditoire. La connaissance, la compétence et la conscience. Trois leviers simples mais redoutablement efficaces pour adapter vos discours. Parce que parler, ça n'est pas simplement partager une idée. C'est construire un pont entre votre monde et celui de votre public. Et ce pont, il se bâtit sur trois questions essentielles. Que savent-ils ? Que savent-ils faire ? Et qu'ont-ils vécu ? Alors avant chaque prise de parole, prenez deux minutes pour y répondre. Deux minutes qui peuvent transformer un discours intéressant en un discours percutant, clair et mémorable. Et souvenez-vous, ce n'est pas au public de s'adapter à vous, c'est à vous de vous adapter à lui. C'est ça, la vraie marque d'un bon orateur. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et surtout qu'il vous sera utile. Si c'est le cas, je vous invite à laisser une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute. C'est ce qui aide ce podcast à grandir et à toucher de nouveaux publics. Et d'ici le prochain, continuez à faire de votre parole un outil de clarté et d'impact. Allez ciao !