Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Depuis la rentrée, j'ai la chance d'accompagner les lauréats de la nuit du bien commun. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une soirée magique. Des associations montent sur scène pour présenter leurs projets en 3 minutes devant plusieurs centaines de mécènes et d'entrepreneurs réunis pour les soutenir. En quelques heures... Des centaines de milliers d'euros sont récoltés pour financer des causes incroyables. Et surtout, on découvre à quel point la parole peut changer le destin d'une association, et donc de vie humaine. Parce que sur scène, il n'y a pas de commerciaux ni de communicants. Il y a des femmes et des hommes de terrain, souvent bénévoles, qui défendent une cause avec sincérité, émotion et courage. Et en les accompagnant, je me suis dit une chose. Des associations qui cherchent des mécènes, il y en a partout. Mais elles sont rares celles qui savent vraiment pitcher pour convaincre. Alors aujourd'hui, j'avais envie de leur rendre hommage et de partager avec vous les 4 spécificités du pitch de mécénat. La première chose à comprendre quand on pitch pour trouver un mécène, c'est que le mécène ne finance pas une idée, il finance un impact. Et cet impact, il faut le rendre visible, palpable, presque tangible. Vous pouvez le présenter de deux façons et l'idéal, c'est de combiner les deux. La première, c'est l'impact en masse, c'est-à -dire le nombre de bénéficiaires, les résultats chiffrés, la portée de vos actions. Et la seconde, c'est l'impact humain, celui qu'on ressent, celui qui met des visages sur les statistiques. Prenons un exemple. Une association que j'ai accompagnée aide les femmes en situation de précarité pendant leur grossesse. Si elle dit « on accompagne 400 femmes par an » , c'est bien, ça nous donne l'impact en masse. Mais si elle dit « on a permis à Lina, 22 ans, sans logement, d'être hébergée, accompagnée et de mettre au monde un magnifique bébé en bonne santé » , là on comprend. Parce que l'impact, c'est pas seulement combien de personnes vous aider, c'est la façon dont leur vie change après votre passage. Et cette transformation, le mécène a besoin de la voir, de la sentir. Parce qu'un mécène, avant de sortir son carnet de chèques, il veut être convaincu que son don servira à quelque chose de concret. Donc quand vous préparez votre pitch, demandez-vous quels problèmes précis on résout, quelles preuves on a que notre action fonctionne, et quelle vie réelle notre projet va transformer. C'est en répondant à ces questions que votre pitch passera de descriptif à percutant. La deuxième spécificité du pitch de mécénat, c'est l'alignement des valeurs. Parce que le mécénat c'est pas une transaction, c'est une rencontre. Et comme dans toute rencontre, la question c'est est-ce qu'on se ressemble un peu ? Est-ce qu'on croit aux mêmes choses ? Un mécène, avant d'être une entreprise ou une fondation, c'est une équipe d'êtres humains. Et ces humains, ils veulent être fiers de ce qu'ils soutiennent. Alors quand vous pitcher, ne cherchez pas à plaire à tout le monde. Cherchez à parler à ceux qui partagent votre vision du monde. Et pour ça, il faut faire un peu de recherche avant. Regardez les causes déjà soutenues, les valeurs affichées sur leur site, les mots-clés de leur communication. Tout ça, ça vous donne des indices sur leur identité. Par exemple, j'ai accompagné une association qui aide les entrepreneurs à rebondir après une faillite. Elle avait contacté une grande banque. Et au lieu de parler d'échecs. Elle a parlé de la reconstruction et de la confiance. Exactement les deux mots qui résumaient la culture de cette entreprise. Et ça, ça change tout. Parce qu'à ce moment-là , le mécène ne se sent plus sollicité, il se sent impliqué. Il n'aide pas une asso sympa, il soutient une mission qui prolonge ses propres valeurs. Alors avant chaque pitch, posez-vous cette question simple. Qu'est-ce qu'on a de profondément commun ? C'est souvent là , dans ce terrain d'entente invisible, que naît le vrai. partenariat. Troisième spécificité du pitch de mécénat, oser parler d'argent. Et là , je sais que beaucoup d'associations bloquent. On se dit que ça fait trop business, qu'on va casser la magie du discours, qu'on risque de passer pour une entreprise. Mais non. Quand vous cherchez des mécènes, vous cherchez des partenaires financiers. Et les partenaires ont besoin d'être rassurés. Le mécène ne veut pas juste savoir pourquoi vous agissez, il veut savoir comment. son argent va être utilisé. Et il a raison. Parce qu'un bon mécène, c'est quelqu'un qui donne une fois et qui, convaincu de votre sérieux, redonne ensuite sans hésiter. Alors soyez transparent. Expliquez concrètement à quoi servira le financement. Montrez que vous avez une vision claire et durable. Et surtout, ne demandez pas de quoi tenir encore un an. Les mécènes détestent financer du fonctionnement. Ils préfèrent financer de l'investissement. Quelque chose qui reste, qui fait grandir votre projet. Par exemple, dans une ferme pédagogique, ils préfèreront financer le tracteur plutôt que l'essence du tracteur. Parce que le tracteur, c'est un outil concret, visible, durable. L'essence, c'est une dépense qui disparaît. Même montant, mais pas la même perception. Et c'est ça qu'il faut comprendre. Le mécène veut voir à quoi sert son don. Il veut sentir que sa contribution s'inscrit dans une histoire qui avance. La transparence financière, c'est pas un frein à l'émotion, c'est ce qui va la crédibiliser. Dernier point souvent oublié dans les pitches de mécénat, les retours non financiers. Un mécène ne cherche pas forcément un retour économique, mais il apprécie aussi qu'on reconnaisse ce que son engagement lui apporte. Et là encore, il ne s'agit pas de promesses symboliques ou de logos sur un flyer. Là je vous parle de valeurs réelles. Un mécène peut gagner en visibilité, bien sûr, sur vos événements, vos supports, vos réseaux. Mais il peut aussi gagner en fierté et en engagement interne. Par exemple, certaines entreprises utilisent le mécénat pour donner du sens à leurs actions, pour renforcer la cohésion de leurs équipes, ou tout simplement pour être fière de contribuer à quelque chose de plus grand qu'elles. Imaginez par exemple une entreprise locale qui soutient une association d'insertion professionnelle. L'association invite. Quelques salariés de l'entreprise ont participé à un atelier pour partager leur expérience, donner des conseils et créer du lien. A la fin, les collaborateurs repartent transformés parce qu'ils ont vécu un moment fort. Et pour l'entreprise, c'est un retour bien plus précieux qu'une simple visibilité. C'est ça le mécénat. Une rencontre entre une mission et une motivation où les deux parties ressortent grandies. Alors, dans votre pitch, N'ayez pas peur de parler de ses bénéfices intangibles. Parce que derrière chaque don, il y a une envie de se sentir utile. Et votre rôle, c'est de montrer au mécène qu'en vous soutenant, il agit concrètement pour un monde meilleur. Alors si on résume, pour pitcher un mécène efficacement, il y a 4 grands piliers à maîtriser. L'impact, d'abord, parce qu'un mécène ne finance pas une idée, il finance un changement. L'alignement des valeurs, ensuite, parce qu'on ne convainc pas tout le monde, mais on peut toucher profondément ceux qui partagent notre vision. La transparence financière, toujours, parce que la confiance naît de la clarté. Et enfin, les retours non financiers, ces bénéfices symboliques mais puissants qui donnent du sens des deux côtés. Et si je devais résumer tout ça en une phrase, je dirais que pitcher pour un mécène, c'est pas quémander, c'est embarquer quelqu'un dans votre mission. Et c'est ça qui rend cet exercice si beau. Parce qu'ici, la parole ne sert pas à vendre, mais à rallier. Alors si vous faites partie d'une association, d'une fondation ou d'un projet solidaire, je vous invite vraiment à valoriser votre message, à raconter votre mission avec autant de rigueur que d'émotion. Parce que la sincérité, quand elle est bien structurée, peut déplacer des montagnes. Et à tous ceux qui m'écoutent, si vous connaissez une association, soutenez-la. Partagez son travail, parlez d'elle autour de vous ou offrez un peu de votre temps. Les grandes causes tiennent debout grâce à de petites mains. Et si vous représentez une asso et que vous souhaitez travailler votre pitch de mécénat, n'hésitez pas à me contacter, c'est exactement ce que je fais au quotidien. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous l'avez trouvé utile, prenez 10 secondes pour laisser une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute. et surtout Partagez-le à une asso que ça pourrait aider. Parce que la parole à elle seule ne change pas le monde, mais elle peut donner à ceux qui le changent la force d'y arriver. Allez ciao !
