Speaker #0Bonjour Ă tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui dĂ©bloque une compĂ©tence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidĂ© plus de 1300 personnes Ă faire de la parole une alliĂ©e dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces Ă©pisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'Ă©quipe ou maĂźtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accĂ©lĂ©rateur de succĂšs. Et je l'analyse en intĂ©gralitĂ© sur ma chaĂźne YouTube. Mais cette semaine, j'ai fait un peu diffĂ©remment. Je ne vous cache pas que faire une vidĂ©o chaque semaine, ça prend beaucoup de temps. Parce qu'il y a le tournage, le montage, la diffusion. Donc ça me prend facilement deux jours par semaine. Alors cette semaine, j'ai choisi de faire une exception en ne faisant pas de vidĂ©o YouTube. D'autant plus qu'il y aura un live qui aura lieu sur LinkedIn ce lundi avec Luc Olivier. Qui travaille chez Random Social, qui est passĂ© donc hier soir dans l'Ă©mission. Et donc, dans cet Ă©pisode du podcast, on va revenir sur l'ensemble des pitches. L'idĂ©e, encore une fois, ce n'est pas de revenir sur les dĂ©tails, mais de prendre les points les plus intĂ©ressants sur lesquels revenir. Puis avant de commencer, si jamais vous Ă©coutez cet Ă©pisode parce que vous vous prĂ©parez pour la saison 6 ou l'une des saisons suivantes de l'Ă©mission, n'oubliez pas que vous pouvez me contacter, j'accompagne chaque annĂ©e, je coache chaque annĂ©e des candidats de l'Ă©mission. Et nous, on commence avec le pitch de Ausha. Ausha, c'est une sociĂ©tĂ© créée par Gustavo, BenoĂźt et ClĂ©ment. Il s'agit de camions mĂ©dicaux tout Ă©quipĂ©s qui permettent Ă des mĂ©decins de faire des consultations Ă distance pour rĂ©duire le danger, pour rĂ©duire l'impact des dĂ©serts mĂ©dicaux. Et ils viennent demander 400 000 euros pour 10%, soit une valorisation Ă 4 millions d'euros. Sur ce passage, pour moi, il y a deux choses trĂšs importantes qu'on peut voir avant mĂȘme le dĂ©but du pitch. Le premier point, et lĂ oĂč je trouve ça pas mal, c'est que c'est la premiĂšre fois qu'on le voit cette annĂ©e, ils sont... trois Ă pitcher. Trois personnes pour pitcher un projet, c'est beaucoup trop. Le problĂšme, quand on est trop nombreux sur un pitch, c'est que la parole va ĂȘtre trĂšs diffusĂ©e, l'incarnation va ĂȘtre diluĂ©e, et donc finalement on va rĂ©duire l'impact global du pitch. D'ailleurs ici, on le voit trĂšs bien, l'un des trois fondateurs ne parle quasiment pas, ou en tout cas on ne le voit quasiment pas dans le passage. Il ne rĂ©pond pas Ă des questions et il parle trĂšs peu dans le pitch initial. Et ça c'est dommage parce que Ă la place des investisseurs, je me demanderais un peu ce qu'il fait lĂ . S'il ne prend pas la parole, s'il n'intervient pas, pourquoi finalement est-il associĂ© ? Donc mieux vaut se limiter Ă deux personnes pour pitcher. Et le deuxiĂšme point que j'Ă©voquais, c'est les exercices de respiration qu'ils font avant de commencer. Faits dans l'Ă©mission, on voit trĂšs souvent les quelques secondes qui prĂ©cĂšdent l'entrĂ©e sur le plateau face aux investisseurs. Et lĂ , on voit les trois associĂ©s en train de rĂ©aliser un exercice de respiration, de dĂ©contraction. C'est quelque chose qui est trĂšs bien. En crĂ©ant ce genre de routine, vous allez rĂ©duire l'impact du stress et donc pouvoir ĂȘtre beaucoup plus focus sur le fond, sur votre action et sur l'intensitĂ© de votre pitch. Donc je trouve que c'est une trĂšs bonne chose Ă faire. Concernant le pitch en lui-mĂȘme, j'ai trouvĂ© qu'il Ă©tait assez classique, pareil pour les rĂ©ponses aux questions. Mais globalement, le produit a l'air intĂ©ressant, il y a pas mal de choses en soulignĂ© qui peuvent intĂ©resser les investisseurs. Je trouve que c'est plutĂŽt rĂ©ussi. Il y a juste... un point qui, je pense, aurait pu ĂȘtre mieux fait, c'est lorsqu'ils listent les actes qui peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s dans leur camion. Ils listent les actes mĂ©dicaux par spĂ©cialitĂ©. Et je pense que c'est problĂ©matique parce que ça ne parle pas Ă des personnes qui ne sont pas mĂ©decins ou qui connaissent mal ce milieu-lĂ . Il aurait mieux valu donner des exemples plus concrets, des images qui donnent plus d'impact et donc plus de mĂ©morabilitĂ© Ă ce qu'ils dĂ©crivent. LĂ -dessus, pensez toujours Ă votre public. Qu'est-ce qu'il peut comprendre, qu'est-ce qu'il peut retenir de votre intervention ? Si vous ĂȘtes trop dans un jargon technique, un jargon de mĂ©tier, et que ce n'est pas sa spĂ©cialitĂ©, il risque de ne pas tout comprendre et donc de perdre des informations qui pourraient le convaincre. Donc toujours faire attention à ça. Alors Ă l'issue de ce pitch, les investisseurs sont assez hĂ©sitants. Jean-Michel Caram dit qu'il accepte de complĂ©ter Ă hauteur de 100 000 euros pour aider l'investissement. Et puis finalement, Anthony Bourbon explique qu'il est prĂȘt Ă miser 200 000 euros. s'ils rajoutent 4% de BSPCE et s'ils arrivent Ă convaincre quelqu'un de mettre les 100 000 euros restants. LĂ -dessus, Jean-Michel Caram dĂ©cide de complĂ©ter totalement la somme. Et donc finalement, Jean-Michel Caram et Anthony Bourbon vont investir 400 000 euros pour 10% plus 4% en BSPCE. Et puis on va rester plus ou moins sur le sujet mĂ©dical avec notre second pitch, celui de Happy Kids. Happy Kids, ce sont des box créés par Charlotte et Rachel et destinĂ©s Ă aider les enfants Ă se dĂ©faire de mauvaises habitudes, comme le fait d'avoir une tĂ©tine, de sucer le pouce, etc. L'idĂ©e de se dĂ©tacher d'une mauvaise habitude aprĂšs un certain Ăąge. Et pour ça, elles venaient demander 200 000 euros contre 10%, soit une valorisation Ă 2 millions d'euros. Je vais passer un peu plus vite sur ce pitch-lĂ , mais le premier point que je trouve intĂ©ressant, c'est qu'elles montrent leur communautĂ©. 100 000 abonnĂ©s, bien Ă©videmment, il faut le valoriser. Surtout que lĂ , on est vraiment sur quelque chose qui est sur du B2C, du business to consumer. Le but, c'est d'aller toucher directement le client final. Donc, avoir une communautĂ©, d'autant plus sur du petit produit comme celui-ci, je trouve ça super intĂ©ressant et il fallait qu'elle le valorise. TrĂšs important lĂ -dessus, quand vous avez des communautĂ©s sur Instagram, LinkedIn, YouTube, TikTok, peu importe, essayez de les valoriser au maximum. si c'est liĂ© Ă votre produit, c'est-Ă -dire si votre produit a un intĂ©rĂȘt Ă avoir une communautĂ© trĂšs large. Typiquement, si vous ĂȘtes trĂšs axĂ© sur du B2B, on aura moins d'intĂ©rĂȘt Ă valoriser une communautĂ©. Autre point sur lequel je reviens, c'est lorsqu'elles disent qu'elles visent de crĂ©er 100 boĂźtes. CrĂ©er 100 produits, c'est Ă©norme. Et donc ça, c'est quelque chose, et d'ailleurs on le voit en rĂ©action des investisseurs, qui peut les inquiĂ©ter. Parce que viser 100 boĂźtes, le risque, c'est aussi d'Ă©clater. son business plan, son business model parce qu'on va devoir viser beaucoup de cibles diffĂ©rentes et donc finalement rĂ©duire son image de marque. C'est trĂšs compliquĂ© de toucher beaucoup de cibles Ă la fois. Mieux vaut se concentrer sur une seule cible Ă laquelle on va vendre plusieurs produits. Mais je trouve que leur rĂ©action est finalement beaucoup plus intĂ©ressante que cette petite erreur parce que dĂšs que les investisseurs le soulignent, elles leur rĂ©pondent que effectivement c'est aussi pour ça qu'elles sont lĂ , c'est pour recevoir des conseils et c'est pour ça qu'elles C'est pour ça qu'elles veulent avoir un investisseur d'expĂ©rience. Et pendant vos pitchs, c'est trĂšs important d'ĂȘtre Ă l'Ă©coute. Vous n'ĂȘtes pas lĂ pour faire un monologue. Un pitch, c'est aussi une discussion, un dialogue. Et soyez rĂ©actifs donc Ă ce que peuvent vous dire les personnes en face de vous, aux conseils, aux questions qu'ils peuvent avoir. Ne les prenez pas personnellement. Soyez prĂȘts Ă vous remettre en question et Ă remettre en question ce que vous venez prĂ©senter. Dans une certaine mesure, bien entendu, puisqu'on veut aussi des investisseurs qui aient confiance en eux. Et enfin, dernier point sur ce passage, qui est pour moi une erreur qu'on voit beaucoup trop souvent dans les pitches de levĂ©e de fonds, c'est quand on leur demande pourquoi elles souhaitent lever. En gros, dans quoi elles vont utiliser l'argent qu'elles viennent lever. Et leur rĂ©ponse, c'est pour le BFR, le besoin en fonds de roulement. Le problĂšme avec ça, et d'ailleurs Anthony Bourbon l'a soulignĂ©, c'est que les investisseurs n'aiment pas investir dans du BFR. Du BFR, ça n'est pas ce qui crĂ©e de la croissance. En tout cas, pas sur le long terme. Les investisseurs veulent investir dans de l'investissement, donc quelque chose qui crĂ©e de la valeur, quelque chose qui rajoute de la valeur aux parts de l'entreprise, de la recherche, du marketing, peu importe. Mais lĂ , pour le coup, ça n'est pas rassurant. Donc, travaillez toujours sur le besoin que vous venez prĂ©senter aux investisseurs. Si vous ĂȘtes clair lĂ -dessus, ça sera trĂšs clair pour eux. Alors, malgrĂ© des Ă©changes que j'ai trouvĂ©s un peu bordĂ©liques, puisque les deux se coupent assez souvent la parole et puis vont parfois... parfois mĂȘme quasiment tout le temps complĂ©ter ce que dit l'autre, mais je pense que ça fait partie aussi de leur caractĂšre. MalgrĂ© ça, elles reçoivent deux offres, une premiĂšre de Jean-Michel Caram et une deuxiĂšme de Kelly Massol, qui correspond Ă ce qu'elles venaient chercher. Et finalement, c'est Kelly Massol qui va donc investir 200 000 euros contre 10%. Et ça nous amĂšne Ă mes chouchous de cette soirĂ©e, random social. Ramdam Social, c'est une sociĂ©tĂ© fondĂ©e par Luc Olivier et Sophie et qui vise Ă crĂ©er des produits alimentaires, mais pas seulement d'ailleurs, avec surtout un impact social fort puisqu'ils s'engagent Ă remettre une part forte de leurs bĂ©nĂ©fices Ă des associations afin de nourrir des personnes en besoin. Et ils venaient demander 350 000 euros contre 10%, soit 3,5 millions d'euros. Alors dĂ©jĂ pour vous dire pourquoi ce sont mes chouchous, il se trouve que Luc Olivier a fait la mĂȘme Ă©cole que moi. quelques annĂ©es avant moi. Et donc j'avais dĂ©jĂ entendu parler de leur marque, j'avais dĂ©jĂ goĂ»tĂ© leur produit que je trouve absolument incroyable. Et non, ils ne sont pas sponsors de ce podcast. Donc j'adore dĂ©jĂ leur marque et puis j'ai contactĂ© assez rapidement Luc Olivier dĂšs que j'ai su qu'il allait passer pour lui proposer de faire un live avec moi et qu'on dĂ©briefe son passage, ce qu'il a directement acceptĂ©. Donc vraiment je trouve que les deux sont super sympas, ils sont trĂšs ouverts et leur produit est gĂ©nial. Donc quoi qu'il arrive, je vous invite Ă les suivre. La premiĂšre chose que j'aime beaucoup dans leur pitch, c'est qu'ils vont faire ce qu'on appelle une rĂ©futation par anticipation. TrĂšs rapidement, ils exposent leur mission, cette idĂ©e de crĂ©er un bouleversement social en investissant fortement dans l'aide aux personnes dans le besoin, plutĂŽt que dans du marketing ou ce qu'ils estiment ĂȘtre des coĂ»ts inutiles. Et ils savent que cette mission, que cette prĂ©sentation, ça peut inquiĂ©ter les investisseurs. Alors plutĂŽt que d'attendre que ces investisseurs s'expriment dessus, exposent leur objection, ils vont... directement y rĂ©pondre dans leur pitch initial. Ăa, c'est une technique super intĂ©ressante parce qu'elle permet d'Ă©viter un blocage dĂšs le dĂ©but. Si j'Ă©coute un pitch et qu'il y a directement quelque chose qui me titille, qui me bloque dans la prĂ©sentation, je risque de ne pas Ă©couter la suite parce que je vais continuer Ă rĂ©flĂ©chir Ă ce blocage que j'ai intĂ©riorisĂ© et auquel je n'ai pas encore eu de rĂ©ponse. LĂ , en faisant ça, Luc Olivier et Sophie vont commencer Ă dĂ©samorcer cette question de leur business model. Et on va le voir, malheureusement, ça ne suffit pas, puisque selon Anthony Bourbon, leur pitch est beaucoup trop orientĂ© vers le client et pas assez vers les investisseurs. Et il va donc les inviter Ă repitcher. Et je dois dire qu'effectivement, il a sans doute raison. C'est vrai que ce pitch Ă©tait surtout destinĂ© Ă prĂ©senter le produit, Ă expliquer l'intĂ©rĂȘt d'acheter leurs chips, de consommer leurs produits. Mais pour un investisseur, il manquait sans doute des informations essentielles. Les chiffres de croissance, les chiffres de bĂ©nĂ©fices, de revenus, etc. Et ça, c'est quelque chose Ă bien avoir en tĂȘte. Quel que soit le type de pitch que vous ĂȘtes amenĂ© Ă prĂ©senter, adaptez-vous toujours Ă votre cible. Si vous ĂȘtes face Ă des investisseurs, vous devez leur prĂ©senter des arguments qui vont toucher des investisseurs. Le social en fait partie, bien entendu, les valeurs Ă©thiques, mais ça n'est pas tout. Il faut, Ă un moment donnĂ©, leur parler de revenus, de bĂ©nĂ©fices et de retours sur investissement. Si vous ĂȘtes face Ă des clients, lĂ pour le coup, on va vraiment prĂ©senter l'intĂ©rĂȘt du produit, l'intĂ©rĂȘt du service. Si vous ĂȘtes face Ă des potentiels partenaires, on va pitcher sur l'intĂ©rĂȘt d'une potentielle synergie. En tout cas, c'est vraiment ça qu'il faut comprendre. Qu'est-ce que votre interlocuteur a attirĂ© de ce que vous lui prĂ©sentez ? Il y a une phrase que j'aime bien, qui est beaucoup utilisĂ©e aux Ătats-Unis, qui est « What's in it for me ? » Qu'est-ce qu'il y a lĂ -dedans pour moi ? Et c'est Ă cette question que vous devez rĂ©pondre par rapport Ă vos interlocuteurs. Alors, il s'est passĂ©... pas mal de choses dans ce pitch et on va y revenir, comme je vous l'ai dit, en live trĂšs bientĂŽt avec Luc Olivier. Toutes les infos sont dans la description de l'Ă©pisode. Mais avant de terminer, je voudrais revenir sur la fin de ce passage, puisque les investisseurs n'ont pas bien compris, je pense, le business model ni la vision de cette entreprise. Et j'avoue que je ne les comprends pas du tout. Pour moi, ce qui s'est passĂ© lĂ , c'est exactement la mĂȘme chose que ce qui s'est passĂ© l'an dernier avec l'entreprise Pimpant, c'est-Ă -dire des entreprises originales. qui innovent dans leurs modĂšles, qui innovent dans leur fonctionnement, dans leur vision, et des entreprises qui touchent des communautĂ©s, qui touchent leurs cibles, et qui arrivent Ă crĂ©er de la croissance du revenu, du bĂ©nĂ©fice, avec des modĂšles innovants. Et en face, des investisseurs qui ne comprennent pas, qui restent attachĂ©s Ă des modĂšles peut-ĂȘtre trop classiques. Alors, je ne suis pas investisseur, et peut-ĂȘtre que si c'Ă©tait mon argent, j'aurais rĂ©agi comme eux. Mais personnellement, je pense que le modĂšle de ramdam social, et super intĂ©ressants. Et je trouve ça dommage que des investisseurs n'aient pas pris ce risque de les suivre parce qu'en plus, il y avait des chiffres intĂ©ressants et des chiffres assez rassurants Ă cĂŽtĂ© de ça. Moi, en tout cas, que vous soyez client ou investisseur, je vous invite Ă aller goĂ»ter leurs produits. Personnellement, j'en ai testĂ© quelques-uns et franchement, ils sont incroyables. Vous pouvez les trouver dans pas mal d'endroits. Vous pouvez mĂȘme les commander sur Internet. Je vous laisse aller voir tout ça, mais vraiment, allez les soutenir. C'est une belle marque avec des bons entrepreneurs qui ont une belle vision. Et c'est ça pour moi qu'il faut encourager dans l'entrepreneuriat aujourd'hui. Bon, je pense que j'ai peut-ĂȘtre un peu trop insistĂ© sur mes chouchous, donc pour aller un peu plus vite, je vais accĂ©lĂ©rer sur les suivants. Donc on continue avec Fabric, prĂ©sentĂ© par Clarisse, qui venait demander 200 000 euros contre 5%, soit une valorisation Ă 4 millions d'euros. Fabric, ce sont des briques du matĂ©riau créées Ă partir de... textile usagĂ©, c'est-Ă -dire que c'est de l'upcycling, du recyclage de produits jetĂ©s. Alors sur le fond, franchement, je n'ai pas grand-chose Ă dire. Le pitch est trĂšs bien construit, la problĂ©matique est bien conçue, une problĂ©matique bien, la solution, les rĂ©sultats rĂ©alisĂ©s, etc. Sur le fond, c'est classique, ça fonctionne trĂšs bien. Le gros problĂšme ici, pour moi, il vient de l'incarnation du message. Dans son pitch, Clarisse manque de dynamisme. Elle a une gestuelle trĂšs fermĂ©e, la mĂąchoire serrĂ©e. Et finalement, ça donne une impression de froideur. Et ça, mĂȘme avec un trĂšs bon pitch, c'est quelque chose, sans mauvais jeu de mots, qui peut refroidir un investisseur. Surtout ce type d'investisseur, puisque le but, ce n'est pas que de mettre de l'argent. c'est aussi de les accompagner, donc de passer du temps avec eux. Et donc, face Ă ce type d'investisseurs, il faut s'assurer d'ĂȘtre sympathique, de se rendre sympathique. C'est clairement un des Ă©lĂ©ments de conviction de ce genre de pitch. Et le second problĂšme, il vient lĂ encore, entre guillemets, de la personnalitĂ©, mais plutĂŽt du fonctionnement de Clarisse quand elle Ă©voque son management. Pour moi, il y a un problĂšme dans son fonctionnement, puisqu'on le comprend bien, elle a beaucoup de mal Ă se dĂ©tacher de la partie... production de sa sociĂ©tĂ©. Et lĂ encore, c'est quelque chose qui peut inquiĂ©ter un investisseur, puisque un entrepreneur qui fait du micro-management, qui va s'assurer des moindres dĂ©tails, c'est un entrepreneur qui n'est pas occupĂ© Ă vendre son produit, Ă se concentrer sur la vision et sur la croissance. Donc s'il fallait retenir quelque chose de ce pitch, c'est vraiment qu'un investisseur investit autant dans une entreprise que dans un entrepreneur. Vous devez incarner les valeurs que vous Ă©voquez. vous devez incarner la dynamique de votre pitch. Elle ne reçoit finalement qu'une seule proposition de Jean-Michel Caram, mais qui va diviser par trois sa valorisation en lui proposant 200 000 contre 15 % de sa sociĂ©tĂ©. Une proposition que va refuser Clarisse. Et je dois dire que je la comprends totalement. Une valorisation divisĂ© par trois, ça fait quand mĂȘme beaucoup. MalgrĂ© tout, je trouve que le projet est intĂ©ressant, mais lĂ , il aurait vraiment fallu bosser la forme du pitch. C'est rare que je le dise, souvent j'insiste plutĂŽt sur le fond, mais lĂ , pour moi, ça venait vraiment de la forme. Et on continue avec, lĂ encore, un pitch trĂšs original, un projet trĂšs original, celui de Divinbox. Divinbox, on va dire que ce sont mes deuxiĂšmes chouchous de cette soirĂ©e. Je vais vous expliquer pourquoi. Divinbox, c'est une sociĂ©tĂ© fondĂ©e par deux frĂšres et sĆurs, Astrid et Com, qui rassemblent et vendent par un systĂšme d'abonnement... fameux systĂšme de boxe, des produits créés par des communautĂ©s catholiques. Alors quand on parle de communautĂ©s catholiques, ce sont des monastĂšres, des abbayes, et donc des produits créés par des hommes et des femmes religieux. Et pour ça, il venait demander 100 000 euros contre 7%, soit une valorisation Ă 1,4 million d'euros. Alors pourquoi ce sont mes chouchous numĂ©ro 2 ? D'abord parce que je suis catholique et je suis trĂšs sensible Ă ce qu'ils proposent. Je pense qu'effectivement, on a des communautĂ©s religieuses qui mĂ©ritent d'ĂȘtre aidĂ©es dans la... commercialisation de leurs produits, ce qui crĂ©ait des choses absolument dingues, absolument dĂ©licieuses quand il s'agit de nourriture, ou magnifiques quand il s'agit d'oeuvres d'art. Et l'autre raison, c'est que Astrid et Com sont des amis de ma femme et de ma belle famille, donc j'avais forcĂ©ment envie de les encourager. Mais leur passage a Ă©tĂ© trĂšs rapide lors de la diffusion, ce qui ne me permet de retenir que deux Ă©lĂ©ments. Le premier, c'est un trĂšs bon storytelling. J'ai trouvĂ© que le dĂ©but, leur accroche, fonctionnait trĂšs bien. On comprend comment ils arrivent Ă ce produit. Et c'est un trĂšs bon fonctionnement. De façon gĂ©nĂ©rale, le storytelling qui nous raconte l'idĂ©e, la crĂ©ation de la sociĂ©tĂ©, c'est intĂ©ressant parce qu'on comprend le besoin Ă travers ça. Et deuxiĂšme point que j'aime beaucoup, c'est qu'ils sont trĂšs prĂ©cis sur le besoin pour eux. Pourquoi est-ce qu'ils viennent investir ? Quelle est leur problĂ©matique ? Je pense qu'ils ont bien identifiĂ© ce qui leur arrivait, Ă quelle Ă©tape ils Ă©taient de leur aventure entrepreneuriale. Et pour ça, ils viennent chercher les bonnes rĂ©ponses auprĂšs des bonnes personnes. LĂ encore... Soyez prĂ©cis quand vous venez pitcher. Certes, vous venez chercher de l'argent quand c'est dans le cadre d'une levĂ©e de fonds, mais a priori, il y a d'autres choses que vous venez chercher. Du conseil, de l'aide, des mises en relation, un rĂ©seau, peu importe. L'essentiel, c'est d'ĂȘtre trĂšs clair sur ce qu'on vient chercher. Malheureusement, ils n'ont pas obtenu d'investisseurs, mais ils repartent avec un mentor et je pense que c'est ce dont ils avaient le plus besoin. Puisque Eric LarchevĂȘque a dĂ©cidĂ© de les accompagner sans investir pour autant. D'ailleurs, j'aime beaucoup cette phrase qu'il leur livre avant de leur proposer ce mentorat. Quand vous avez commencĂ©, vous n'avez rien Ă perdre. Et aujourd'hui, vous ĂȘtes arrivĂ© sur un stade oĂč vous avez quelque chose Ă perdre. Et je pense que ça, ça a affectĂ© votre Ă©tat d'esprit. Et vous ĂȘtes rentrĂ© dans une certaine forme de paralysie. Et il y a une chose qu'il faut bien comprendre, c'est que la peur de l'Ă©chec est pire que l'Ă©chec lui-mĂȘme. Et pour moi, c'est mĂȘme la phrase Ă retenir de cet Ă©pisode. Et ça nous amĂšne Ă notre dernier pitch, celui de Andrea. Andreas est un crĂ©ateur de mode qui a lancĂ© sa marque de vĂȘtements connectĂ©s, c'est-Ă -dire des vĂȘtements auxquels on va pouvoir rajouter via un systĂšme de gamification, des dĂ©cors, des ajouts, en rĂ©alitĂ© augmentĂ©e. Et oui, je n'ai pas encore prononcĂ© le nom de sa sociĂ©tĂ©, parce que je la trouve imprononçable, c'est Aaron Trill. Je crois que ça se dit comme ça, si c'est pas le cas, n'hĂ©sitez pas Ă me le reprendre, et envoyez-moi des vocaux, on verra si vous arrivez Ă le dire mieux que moi. Et donc pour sa sociĂ©tĂ©, il venait demander 300 000 euros contre 10%, soit une valorisation Ă 3 millions d'euros. Deux choses Ă retenir de ce pitch. une positive et un axe d'amĂ©lioration. D'ailleurs, les deux sont trĂšs positifs ou vraiment amĂ©liorĂ©s. On va commencer par l'axe d'amĂ©lioration qui a d'ailleurs Ă©tĂ© soulignĂ© par Alice Labouze. Le dĂ©bit de parole est beaucoup trop rapide. On le sent, Andrea est quelqu'un d'extrĂȘmement dynamique. Il est passionnĂ©, il a envie d'aller Ă mille Ă l'heure, d'aller le plus vite possible. En soi, oui, ça peut ĂȘtre intĂ©ressant pour un investisseur. parce que ça montre que c'est quelqu'un d'engagĂ© qui va se donner Ă fond. Ăa, oui, c'est ce qu'on cherche, c'est un entrepreneur. Et le problĂšme, c'est que ça ne doit pas se traduire dans l'Ă©locution. LĂ , il y a peu de silence, ça va trĂšs rapidement, les phrases sont parfois trop longues. Et donc finalement, ça va entacher la comprĂ©hensibilitĂ© de ce qu'il dit. Parce qu'il va vite, il n'articule pas toujours bien, donc on n'entend pas toujours bien. Et puis mĂȘme quand on entend... La rapiditĂ© fait qu'on n'a pas le temps d'analyser, de comprendre, de mĂ©moriser ce qu'il nous dit. Donc attention à ça. Notre cerveau a besoin d'une allure mesurĂ©e pour pouvoir, comme je le disais, analyser, comprendre et mĂ©moriser ce qu'on lui envoie. Donc prenez le temps. Et puis prenez le temps aussi de faire des pauses qui vont permettre Ă votre auditoire, lui aussi, d'avoir des pauses et donc de se prĂ©parer Ă recevoir les informations que vous allez lui communiquer aprĂšs. Alors, je sais que certains vont me dire que ça fait partie de sa personnalitĂ©, de son style, etc. Et je suis assez d'accord avec ça. Mais avoir une personnalitĂ©, un style, ça n'empĂȘche pas de se mesurer un peu, de travailler ça pour garder cette Ă©nergie. Et oui, il faut qu'il garde ce dynamisme. Mais malgrĂ© tout, il doit le travailler pour le cadrer un peu et rester comprĂ©hensible. L'enjeu, c'est de trouver le juste milieu. Et pour le point positif, il est, lui, trĂšs trĂšs positif, c'est l'histoire qu'il nous raconte. On sent que ce produit, c'est vraiment quelque chose qui est le fruit d'un travail, d'une rĂ©flexion de trĂšs long terme, mais surtout d'un vĂ©cu. Et c'est une aventure qu'il nous raconte, une aventure qui commence dans sa jeunesse, qui ensuite se dĂ©veloppe dans une Ă©cole de mode, dans un projet qui monte beaucoup plus vite qu'il ne le pensait. Et en fait, on est emportĂ© dans cette aventure. D'ailleurs, ça se sent, il le dit lui-mĂȘme. Il Ă©tait fan d'Harry Potter, de tous ses rĂ©cits, et en fait, il nous fait un pitch qui reprend les codes de ce rĂ©cit, avec des antagonistes, avec des Ă©preuves, avec des rĂ©ussites, et finalement une aventure qui dĂ©passe son hĂ©ros. Donc une trĂšs trĂšs belle histoire qui est vraiment au service de son produit, et en l'occurrence, au service de sa levĂ©e de fonds. D'ailleurs, les investisseurs ne s'y trompent pas, puisqu'ils reçoivent d'abord une offre de Alice Labouze qui lui propose 300 000 euros contre 20%. Ă condition que quelqu'un suive avec elle. Elie Massol est d'accord pour y aller, donc on est sur une valorisation divisĂ©e par deux, et lui la refuse. Et finalement, Ă peine l'a-t-il refusĂ©, que Julien Jacob se prononce en lui proposant 300 000 euros contre 15%. Une valorisation acceptĂ©e par Andrea, et lĂ on se rend compte que mĂȘme sur la fin de son pitch, sur le choix, on est sur quelque chose d'Ă©pique. Alors bravo Ă lui, j'avoue que je ne serai pas forcĂ©ment client parce que le sujet de la mode, ce n'est pas quelque chose qui me touche Ă©normĂ©ment, mais je lui souhaite vraiment d'avancer sur son projet. C'est quelqu'un, une personnalitĂ© en tout cas que j'ai beaucoup apprĂ©ciĂ©. J'aimerais bien qu'on ait beaucoup d'entrepreneurs comme lui, aussi dynamiques, aussi passionnĂ©s, aussi engagĂ©s dans leur entreprise. Alors vous l'aurez compris, je pense, j'ai beaucoup aimĂ© cette soirĂ©e de Qui veut ĂȘtre mon associĂ© ? On a eu beaucoup de trĂšs beaux projets, d'entrepreneurs engagĂ©s, de personnalitĂ©s qui sont venues nous prĂ©senter des projets diffĂ©rents de ce qu'on peut voir au quotidien. Et c'est ça pour moi le cĆur de l'entrepreneuriat, quand une personnalitĂ© croise l'innovation et l'ambition. Alors certes, ils n'ont pas tous levĂ©, mais malgrĂ© tout, bravo Ă eux tous. J'ai vraiment trouvĂ© qu'aucun des projets n'Ă©tait mauvais, qu'il n'y avait que des projets intĂ©ressants, innovants et dans lesquels... J'aurais peut-ĂȘtre pu personnellement investir si j'en avais les moyens. C'est toujours le sujet. Mais je suis trĂšs curieux de savoir ce que vous, vous en avez pensĂ©. Alors dites-moi ça dans les commentaires sous le post, mais surtout... abonnez-vous et partagez cet Ă©pisode autour de vous. C'est vraiment important pour moi, pour cette chaĂźne. Ăa permet de diffuser le podcast et donc d'augmenter mon propre investissement dans ce travail. Et puis n'oubliez pas, on se retrouve lundi en live. LĂ encore, je vous mets le lien dans la description. Alors bonne semaine Ă tous et Ă la semaine prochaine. Allez ciao !