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La Bulle Rhétorique 🎙️ Par Jean-Corentin Poisson

QVEMA - S05E06 - Les clés d’un pitch percutant : leçons de "Qui veut être mon associé ?

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24min |17/03/2025
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La Bulle Rhétorique 🎙️ Par Jean-Corentin Poisson

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24min |17/03/2025
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Description


Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pitch réussi ? Dans cet épisode de La Bulle Rhétorique, je décode les enseignements tirés des pitchs captivants du sixième épisode de la saison 5 de "Qui veut être mon associé ?".


Voici ce que vous allez apprendre :


  • La présentation de Cécile et sa société Tribi : les défis d'un modèle économique basé sur le pourboire.

  • Les erreurs de storytelling dans le pitch de Léo pour Cosmos et l'importance de la précision des termes.

  • L'approche classique mais efficace de Jonathan pour Kivala, une application de gestion des digicodes

  • Le retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light et l'importance de l'autorité dans le pitch d'Alexandre pour Explorz

  • Les risques liés aux sujets tabous dans le pitch de Bethsabe pour Baübo et comment bien préparer ses réponses aux objections.


Chaque prise de parole est une opportunité de convaincre et d'influencer. Je vous offre des conseils précieux pour maîtriser l'art oratoire et exceller dans vos levées de fonds startups.


Ne manquez pas ces leçons inspirantes pour les entrepreneurs qui souhaitent améliorer leur communication et leur éloquence.

Laissez-vous guider par ces analyses et transformez vos prises de parole en véritables moments d'impact.


Rejoignez-nous dans La Bulle Rhétorique et apprenez à prendre la parole avec assurance et persuasion !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce sixième et avant-dernier épisode de Qui va être mon associé saison 5. Et oui, contrairement à ce qu'a dit Anthony Bourbon sur LinkedIn, ça n'est pas le dernier épisode de la saison. Même s'il n'est pas dans le septième épisode, il reste un épisode. D'ailleurs j'ai l'impression que cette saison... on monte en gamme à chaque épisode. Parce que j'ai encore une fois trouvé que cet épisode était excellent, qu'il avait beaucoup à nous apprendre avec des super projets, des investisseurs qui se sont beaucoup révélés aussi, donc très intéressant encore. D'ailleurs cette saison, on va aller un peu plus loin que ce que j'avais fait les saisons précédentes sur ce podcast, mais je vous garde la surprise pour la fin de cette émission. Et alors que je viens créer ce petit suspense, on va pouvoir s'attaquer tout de suite au débrief des pitches de ce sixième épisode de Qui veut être mon associé ? Alors on commence tout de suite avec Cécile qui venait présenter sa société Tribi. Tribi, c'est une application qui permet de faire des cagnottes pour des anniversaires ou pour toute autre occasion et dans laquelle 5% des sommes collectées sont reversées à des associations. Elle est présentée par Cécile, qui demandait 300 000 euros contre 10% de la société, soit une valorisation à 3 millions d'euros. Ma première remarque sur ce pitch, elle est due en fait au business model de cette société. En gros, Cécile et ses équipes ne se font payer que par le pourboire, c'est-à-dire que chaque personne qui participe à une cagnotte peut donner de son plein gré par choix le montant qu'elle souhaite à l'entreprise. Et ça forcément, c'est le genre de business model qui interroge un peu les investisseurs. Il faut être certain quand même de pouvoir retrouver ses billes quand on investit, ou en tout cas en être convaincu. Là, forcément, les garanties, elles ne sont pas vraiment présentes. Et c'est là qu'il y a une question de Marc Simoncini que je trouve super intéressante. Dans la question qu'il pose, en réalité, ce qu'il veut savoir, c'est en cas de possibilité d'exit, est-ce qu'ils vont préférer changer le monde ou vendre et faire du bénéfice ? Et là, il y a toute la question de la vision qui se pose. Parce que vous voyez, les investisseurs ont besoin de savoir comment vous vous projetez dans l'hypothèse de revendre votre société, dans l'hypothèse d'un exit. C'est à ce moment-là qu'un investisseur va en général retrouver ses billes, qu'il va créer son bénéfice, son ROI. Donc vous devez être clair sur cette question. Parce que finalement, trouver un investisseur dans le cadre d'une startup, c'est déjà préparer son exit, même s'il n'est pas pour tout de suite. Deuxième point qui est très intéressant et qui là aussi... par des étapes d'une entreprise, c'est quand on lui demande pourquoi elle souhaite lever. Sa réponse, je la trouve excellente pour l'accompagner à scaler. Ils ont un modèle qui fonctionne, mais ils ont besoin de le décupler, de le rendre beaucoup plus puissant. Et ça aussi, c'est une question qu'on doit se poser quand on lève des fonds. Pourquoi est-ce qu'on les lève ? Parce que finalement, lever des fonds, c'est partager, c'est donner une part de son travail, de son entreprise, de son bébé presque. à des personnes qui n'y ont pas encore participé, qui ne sont pas encore avec vous. Donc, il faut bien comprendre pourquoi on le fait, pourquoi on est prêt à céder des parts de son entreprise, qu'est-ce que ça va nous amener, qu'est-ce qu'on attend des personnes qui vont investir. Et la réponse, elle est importante, parce que c'est ça qui va convaincre les investisseurs que vous êtes quelqu'un de stratège. Vous savez pourquoi vous levez, et donc ça va les rassurer sur votre capacité à gérer l'entreprise. Alors malheureusement, malgré des chiffres rassurants, Cécile ne va pas convaincre les investisseurs qui, je pense, ne sont pas suffisamment rassurés par son business model. Effectivement, il y a beaucoup d'aléas, ça dépend beaucoup de la volonté des participants, de la volonté des clients, ce qui n'est pas forcément convaincant pour quelqu'un qui donne son argent, qui investit son argent dans une entreprise. Mais je pense que son projet a quand même beaucoup d'avenir, je pense que c'est un très bon moyen. Plusieurs investisseurs l'ont dit, et moi aussi. Je serai de toute façon client moi-même de cette solution, je la trouve très intéressante. C'est un bon modèle, en tout cas si on veut faire les choses un peu mieux que ce qu'on fait actuellement. Et on passe tout de suite à notre second pitch, celui de Cosmos. Cosmos, c'est une société qui fait des shots énergétiques naturels créés par Léo. Et il venait demander 250 000 euros contre 10% de sa société, soit une valorisation à 2,5 millions d'euros. Avant de commencer sur ce pitch, je voulais vous dire que j'ai tourné une analyse détaillée de ce passage. J'ai même fait plus que ça, je l'ai tourné, je l'ai monté, et puis j'ai perdu tout le travail que j'avais fait. Un bug informatique qui fait que je n'arrivais pas à exporter la vidéo, elle refuse de s'exporter, donc je ne peux pas vous la dévoiler pour le moment. Je pense qu'il va falloir que je recommence ce travail à zéro, donc la vidéo sortira plus tard. Mais voici quand même deux leçons qu'on peut retenir de ce passage. La première chose, c'est de faire attention au storytelling inspirationnel. Il le dit avant son passage, Léo veut convaincre Anthony Bourbon d'investir dans sa société. C'est sa cible prioritaire. Et donc il conçoit un pitch qui correspond un peu au fonctionnement d'Anthony Bourbon. Quelque chose de très fort sur le why, sur le storytelling et tout ce qui entoure tout ça. Le résultat, c'est un pitch qui commence par un storytelling très très long, qui lui prend plus de la moitié de son pitch, et qui finalement... ne dit rien du produit, ne dit rien de la société ni de l'entreprise. Ça dit un peu sur l'île, ça raconte l'origine du nom, mais rien sur le projet. Et ça, c'est un très très gros problème. L'accroche par le storytelling, c'est quelque chose que j'aime beaucoup, c'est intéressant. Ça permet de faire rentrer vos interlocuteurs dans le pitch par quelque chose d'assez ludique. Le problème, c'est que ça ne peut pas être juste une histoire comme ça. Il faut que ça soit lié au projet, que ça raconte ce que vous faites, que ça raconte votre parcours. mais que ça serve le projet en lui-même. On peut raconter comment on a eu l'idée du produit, on peut raconter une anecdote où on a eu un problème, et c'est ça qui nous a donné l'idée de créer ce projet. On peut éventuellement raconter pourquoi on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, mais dans ce cas-là, ça doit être très court. On ne peut pas laisser plus de place à votre histoire personnelle qu'au projet en lui-même. Et ça, c'est un gros problème, et même Anthony Bourbon a critiqué ça à la fin de son pitch. Donc pour moi, c'est la première erreur de Léo, elle est très importante et ne la refaites pas. oui au storytelling, mais seulement s'il raconte votre projet ou votre produit. Et deuxième erreur, il y avait beaucoup de choses de positives à dire sur ce pitch, mais ça je le redirai dans l'analyse détaillée. Deuxième erreur malgré tout, c'est attention au terme. À un moment donné, il dit qu'il est leader sur le marché des shots énergétiques. Et cette phrase, pour moi, elle est catastrophique. La première chose, et c'est ce que souligne directement Éric Larchevêque, C'est que être leader d'un marché et faire 1 million d'euros de chiffre d'affaires, ça veut dire que clairement, on est sur un marché ultra niché, un tout petit marché. Et donc, il faut l'étendre, ce qui représente un travail de dingue. Créer un marché, c'est beaucoup plus difficile que d'apporter une nouvelle solution à un marché qui existe déjà. Et le deuxième problème avec cette phrase, c'est que je ne suis pas certain qu'elle soit vraie. Mais personnellement, des shots énergétiques, je me souviens que Red Bull en faisait quand j'étais à la fac entre 2009 et 2012. Et très honnêtement, sa boîte est peut-être très bien, mais je ne pense pas qu'il ait réussi à dépasser Red Bull. À moins qu'ils arrêtaient de le faire, c'est possible. Mais dans ce cas, ça pose aussi une question, pourquoi Red Bull a arrêté d'en faire ? Et attention aussi, je ne veux pas dire que Léo a volontairement menti, que ça sera un escroc ou quoi que ce soit. Je ne veux pas du tout qu'on extrapole ce que je dis. Tout ce que je dis, c'est que je pense que... peut-être son benchmark n'est pas assez poussé, que peut-être il ne connaît pas finalement suffisamment bien son marché. Et ça, c'est une très grosse problématique. Donc attention aux mots que vous employez. Oui, on veut des formules qui pètent, on veut quelque chose qui soit percutant. Mais pour autant, on ne doit pas s'éloigner de la réalité. On peut renforcer la perception d'une idée sans mentir ou sans dissimuler une vérité. Suite à son pitch, il va recevoir une proposition d'investissement commune de Alice Labou et Jean-Michel Caram. mais qui vont dévaluer sa valorisation en lui proposant 250 000 euros contre 30%, soit une division par 3 de cette valorisation. Il va refuser cette offre et demander à Anthony Bourbon si lui-même ne peut pas lui faire une proposition. Selon moi, c'est une grosse erreur, mais ça je vous expliquerai pourquoi dans la vidéo détaillée. Parce que nous, on passe tout de suite au pitch de Jonathan qui nous présentait Kivala. Pour moi, Kivala, c'est le meilleur passage de cette soirée. Kivala, c'est une application de gestion des digicodes dans les immeubles qui permet notamment de créer des digicodes temporaires, des digicodes à usage unique, ou en tout cas, de ne pas avoir un code que tout le monde a, même quand ils ne sont passés qu'une seule fois dans l'immeuble. Et c'était présenté par son fondateur, Jonathan, qui venait demander 250 000 euros contre 7%, soit une valorisation à 3,5 millions d'euros. J'ai beaucoup aimé ce passage, il était globalement bien réussi, c'était assez classique, mais encore une fois, je le dis très souvent, on n'a pas besoin de faire forcément des choses très originales. L'essentiel, c'est d'être convaincant. Et d'ailleurs, j'aime beaucoup le début de son pitch. Il nous donne un chiffre fort, un chiffre original, puis il explique l'enjeu derrière ce chiffre, ce qui constitue une problématique très bien posée. C'est classique, on l'a vu souvent, mais ça fonctionne, alors pas la peine d'aller chercher plus loin. Donc n'hésitez pas à reprendre ce schéma, un chiffre fort qui interpelle pour capter l'attention dès les premiers mots. Ensuite, on pose l'enjeu derrière ce pitch, c'est-à-dire qu'on vient agiter le couteau dans la plaie, on vient faire un peu mal pour bien faire ressentir la problématique, et on pose justement cette problématique très simplement. Le reste du pitch et des échanges se passe bien, mais il y a juste un point qui, je pense, aurait pu être mieux travaillé. Quand on lui demande le coût de l'installation de son dispositif, il donne un prix qui étonne les investisseurs. Et ensuite, il va donner assez naturellement le prix de ses concurrents. Et là, on est sur des prix qui sont largement au-dessus du prix de sa solution. Alors oui, c'est très bien de dire ça, mais c'est dommage de ne pas le valoriser plus. Pourquoi ne pas avoir évoqué ça très rapidement dans le pitch ou dans les questions, essayer d'amener ce sujet-là ? Et même dans la façon de le présenter, il aurait pu être beaucoup plus bref. vraiment mettre en comparaison ces deux chiffres directement pour jouer sur l'effet de contraste. L'effet de contraste, c'est la perception qu'on a d'une donnée quand elle est seule ou quand elle est mise en parallèle d'un autre chiffre, d'une autre donnée. Alors, on est sur un podcast audio, donc je ne peux pas vous donner un exemple visuel. Mais si vous tapez effet de contraste cercle sur Google, je pense que vous tomberez sur une image. C'est ça l'effet de contraste. La donnée est la même, simplement sa perception va totalement changer. Donc, jouez avec ça. Un chiffre, c'est une donnée brute. C'est quelque chose qui doit être travaillé, qui doit être façonné pour en donner une perception qui va dans notre sens. Soit pour la renforcer, soit pour l'atténuer. J'en ai parlé dans un épisode complet de la Bulle Express, le format dans lequel je vous donne une compétence sur la prise de parole en moins de 10 minutes et je vous mets le lien dans les ressources de cet épisode. Je vous invite vraiment à aller l'écouter. C'est quelque chose qui, pour moi, est essentiel quand on crée son pitch. Donc un passage très réussi pour Jonathan, qui va lever... 250 000 euros contre 7% de sa société, plus 4% en BSA. Je vous laisse aller vous renseigner si vous ne voyez pas ce que c'est. Ces 250 000 euros, il les lève auprès d'Anthony Bourbon. Julien Jacob avait proposé de s'associer à Anthony Bourbon sur cette levée, mais Jonathan a préféré garder uniquement Anthony Bourbon. C'est un move qui n'est pas forcément idiot de garder un seul investisseur. Au début, je me suis dit que c'était dommage, mais en fait, ça permet aussi de renforcer l'investissement personnel de l'investisseur dans son entreprise. Avoir beaucoup d'investisseurs qui investissent peu, ça va faire qu'aucun d'entre eux ne va donner du temps pour le projet parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'intérêt. Là, on peut penser qu'Anthony Bourbon va peut-être un peu plus s'investir. Et on continue avec Boarding Light. Boarding Light, c'est une première pour qui veut être mon associé, deux candidats qui étaient déjà passés dans l'émission dans une précédente saison et qui reviennent. Il s'agit de Antoine et Renaud qui viennent représenter leur dispositif qui permet d'éviter le mal des transports. Ils n'avaient pas réussi à trouver d'investisseurs dans leur premier passage et cette fois-ci, ils espèrent lever 200 000 euros contre 12% de leur société, soit une valorisation à 1,6 million d'euros. Alors déjà... Ils vont commencer par quelque chose que je trouve très intéressant, mais qu'a priori, ils vont être les seuls à pouvoir mettre en place sur qui veut être mon associé. En tout cas, sous cette forme, c'est l'avant-après. En comparant leur situation actuelle avec celle de leur premier passage, ça leur permet de montrer tout ce qu'ils ont réalisé entre les deux, de jouer sur la preuve par l'exemple. En gros, vous pouvez nous faire confiance parce que ce sur quoi on s'était engagé, point par point, on l'a fait depuis notre dernier passage. Et ils associent ça à un argument par l'autorité, puisqu'ils vont préciser qu'ils sont attestés par l'université de Nice et par une utilisation validée par la Marine Nationale. Donc un très fort argument d'autorité. Ça, c'est des choses sur lesquelles vous pouvez jouer dans vos pitches. Si vous avez des personnes qui attestent de votre utilisation, ou bien des exemples, des choses que vous avez réalisées, des avant-après, des cas d'usage. Tout ça, c'est de la preuve par l'exemple et par l'autorité, et c'est quelque chose qui fonctionne très bien auprès des investisseurs. Parce que ce sont des gages forts de confiance et de crédibilité. Donc c'était très bien joué à eux d'utiliser ça, de jouer sur les changements entre avant et maintenant. Par contre, il y a une chose qu'ils auraient pu un peu mieux faire, c'est quand ils parlent des véhicules autonomes dans lesquels tout le monde est malade. Alors moi j'avoue, je ne le savais pas, je n'ai jamais essayé ça, mais c'est vrai qu'en y pensant, ce n'est pas forcément étonnant. Simplement, je trouve qu'ils insistent très peu dessus, alors que c'est une tendance. Les tendances, je vous en parle souvent. C'est une évolution du marché, soit une création d'un marché, soit une évolution sociétale, une évolution légale ou peu importe. Mais quelque chose qui change et qui justifie que vous allez attaquer ce marché qui crée des opportunités pour vous. Et ça, quand on les identifie, c'est important de s'appuyer dessus. Je trouve qu'ils auraient pu mieux le faire sur cette partie-là, c'est un peu dommage de ne pas l'avoir fait. Donc vous-même, ne faites pas cette erreur. Essayez d'identifier ce qui change dans le monde, ce qui change dans votre marché, ce qui change dans les mœurs, dans les usages, dans les façons de consommer, dans les façons de penser, et sur lequel vous pouvez tabler pour créer plus de croissance, plus de bénéfices. Quelque chose qui va, là encore, rassurer les investisseurs. Alors ce n'est pas une grosse erreur, ce n'est pas quelque chose qui les décrédibilise, simplement c'est une opportunité qu'ils auraient pu manquer. Mais heureusement, ils ont tout de même une proposition de Alice Labou qui réduit un peu leur valorisation et qui leur propose 200 000 euros contre 20% de leur société. Une proposition qu'ils acceptent et j'en suis ravi pour eux. Et ça nous amène à notre avant-dernier pitch, Explores. Explores, c'est une application créée par Alexandre et qui vise à encourager les gens à sortir de chez eux et à reprendre la marque. Pour cette application, il venait demander 150 000 euros contre 10%, c'est décidément la mode dans cet épisode, ce qui représente une valorisation de 1,5 million d'euros. Je vais passer assez vite sur ce pitch, parce que globalement, il est réussi, il fonctionne, c'est un passage assez classique, et globalement, c'est un pitch comme j'en vois assez souvent dans les incubateurs dans lesquels je travaille. Vous allez voir que ce n'est pas étonnant. La première chose que j'aime beaucoup, c'est qu'il pose un argument d'autorité sur lui-même en exposant son parcours. Il est passé par l'école 42 de Xavier Niel, il a travaillé à Station F, donc on le comprend très vite, c'est quelqu'un qui connaît l'écosystème entrepreneurial, qui coche les cases on va dire. Et ça c'est un argument d'autorité parce que ça pose une crédibilité. On sait qu'il va parler le même langage que les investisseurs, qu'il a les fonctionnements, qu'il a les codes, qu'il sait comment les choses fonctionnent. Donc, c'est très simple, c'est classique, mais ça permet de créer une connexion avec les personnes qu'il a en face de lui. Donc, n'hésitez pas à le faire. Si vous êtes passé par des écoles, par des expériences qui parlent aux investisseurs, mettez-les en avant. Si vous avez bossé chez Google, si vous avez fait une école de commerce, une grande école d'ingénieurs ou ce genre de choses, valorisez-le. Et deuxième petit point qui est vraiment un tout petit détail, c'est les intonations. À certains moments, et c'est sans doute sous l'effet du stress, Alexandre a tendance à remonter dans les aigus en fin de phrase. Le problème avec ça, c'est que quand on termine une phrase dans les aigus, comme je le fais actuellement, notre cerveau entend qu'il y a quelque chose qui vient après, et donc il ne termine pas la prise d'information, il attend la suite, etc. Et vous le voyez, c'est quand je descends. dans les graves que notre cerveau entend que c'est terminé. C'est un tout petit détail de forme, mais ça va participer aussi à la clarté et à la bonne perception de votre pitch. Essayez de travailler ça, c'est souvent sous l'effet du stress qu'on va avoir cet effet de monter dans les aigus. Soufflez avant de passer, respirez doucement et si besoin, pensez ces fins de phrase. Et sans surprise, c'est Eric Larchevec qui va investir dans son entreprise, qui ne renégocie pas la valorisation, il estime qu'elle est très bien posée Et là encore, c'est qu'on sent qu'il est face à quelqu'un qui a l'habitude. Et surtout parce qu'il propose une valorisation réduite par rapport à ce qu'ont déjà apporté ses autres investisseurs. Donc ça nous amène à notre dernier pitch, celui de Baobo, pitché par Betsabe. Baobo, c'est une société qui crée des crèmes contre les sécheresses corporelles et notamment et même principalement les sécheresses intimes. Et pour ça, Betsabe venait demander 200 000 euros contre 15%, soit une valorisation à 1,3 million d'euros. Sur cette société, on voit qu'on a de bons chiffres, des associés qui sont très complémentaires. Le branding pourrait peut-être être amélioré, mais globalement, les investisseurs ont l'air assez convaincus de ce qu'ils voient. Simplement, il y a une chose qui est parfois un peu dangereuse, c'est la question du tabou. On le voit très bien, dès le début, Betsabe ne s'en cache pas. elle rentre dans le vif du sujet en parlant sans tabou, sans chichi, de la problématique qu'elle résout avec son entreprise. Et en voyant ça, je me suis posé la question de savoir si elle avait raison ou pas de faire ça comme ça. Parce qu'évoquer des sujets tabous, ça peut créer de la distance avec son public. La question de l'information choquante de la phrase qui va interpeller, qui va faire sortir l'interlocuteur de sa zone de confort, oui, ça peut capter l'attention, mais ça peut aussi créer une déconnexion et sortir l'interlocuteur. public de la relation qu'on peut établir avec lui. Et ça, c'est problématique. Et c'est pour ça que selon moi, il faut bien comprendre que le choc, ça doit être considéré comme un outil, jamais comme une fin en soi. Si on choque, il faut que ça soit volontairement, mais pas dans la volonté de choquer, dans la volonté d'impliquer, dans la volonté de faire comprendre la problématique. Et c'est tout ce qui différencie la députée Ersilia Soudé de ce que dit Betsabe. Et oui, c'est une balle perdue. Parce que finalement, et on le voit à la réaction des investisseurs, ça réussit à capter leur attention et ça leur fait comprendre réellement la problématique qu'ils viennent résoudre. Donc là, pour le coup, le choc, le fait d'aborder un tabou a été très bien utilisé. C'est un outil qui a fait rentrer les investisseurs dans la problématique. Donc faites bien attention, vous, dans vos propres pitchs. Dites-vous que s'il y a une phrase choquante, s'il y a un tabou dans votre projet, s'il y a quelque chose qui peut interpeller, posez-vous la question de comment l'aborder, comment est-ce qu'on va le faire comprendre. Est-ce qu'on y va de façon frontale ou de façon plus pédagogique ? Ça dépendra aussi de votre personnalité et de ce que vous voulez faire ressentir à votre public. En revanche, il y a un problème dans ce pitch, et en fait c'est plutôt dans ce projet, c'est la faible croissance entre 2023 et 2024. Alors ça à la limite. C'est des chiffres, c'est du factuel, mais c'est surtout le commentaire qu'elles en font qui est pour moi dérangeant. Quand les investisseurs leur posent la question de cette faible croissance, elles répondent simplement que c'est une question de récession et que c'est la crise qui touche tout le monde. La guerre en Ukraine, tout ça, tout ça. Et ça pour moi, c'est super problématique, parce que ça peut montrer une forme de déresponsabilisation par rapport aux résultats de sa société. Si votre société, elle dépend autant de l'actualité, c'est qu'il y a un problème. Donc là, en l'occurrence, on parle de crème intime. A priori, s'il y a une problématique, qu'il y ait la guerre en Ukraine ou pas, en France, il y a moyen de se le payer. Donc je pense que cette objection, elle a tout simplement été mal préparée, voire pas du tout anticipée. Et ça, c'est une problématique. Quand vous préparez votre pitch, vous devez aussi préparer les questions-réponses. Votre projet a forcément des points nombreux, des points sur lesquels vous êtes mal à l'aise, sur lesquels vous n'avez pas de réponse précise. Eh bien ça, il faut le préparer. Comment vous allez répondre à ça ? Cette question-là, elles auraient dû l'anticiper. Et pour moi, c'était la grosse erreur dans ce pitch. Mais malgré tout, et heureusement, elles arrivent à convaincre Alice Laboue qui leur fait une proposition de 200 000 euros contre 25 %, alors qu'elle proposait à la base 200 000 euros pour 15 %. Cette proposition est acceptée et j'en suis ravi pour elle. D'ailleurs, je pense qu'Alice est sans doute la meilleure personne pour les accompagner, étant donné leur projet. Donc, bravo à elle. Comme je vous le disais au début, j'ai trouvé que cet épisode était super intéressant. On a eu là encore des projets très variés, mais surtout des projets que j'ai trouvé plus sérieux, un peu plus aboutis, mieux travaillés que ce qu'on a pu voir dans d'autres épisodes. Et ça forcément, ça amène à des pitches qui nous donnent des bonnes leçons, qui nous donnent des leçons positives plutôt que des erreurs à corriger, et j'avoue que je préfère faire comme ça. Au final, dans cet épisode, ce sont 800 000 euros qui ont été investis dans les différents projets, avec notamment Alice Labou qui a investi... la moitié des fonds investis dans l'épisode. Et la semaine prochaine, on sera sur un épisode qui sera triplement spécial. D'abord parce que ce sera un épisode spécial inventeur. Donc des projets assez hors du commun. Forcément, je ne les connais pas tous, mais vous verrez qu'il y a des choses très intéressantes. Ensuite, cet épisode signera le retour de mon pote Jean-Pierre Nadir dans le fauteuil des investisseurs. Il a accepté de revenir pour un épisode et j'ai très hâte d'entendre ses légendaires saillies sur les différents projets. Et enfin, dans cet épisode, vous allez voir le pitch de l'un de mes clients, quelqu'un que j'ai accompagné, que j'ai aidé à préparer son passage, et notamment sur la partie des objections dont je vous parlais un peu plus tôt dans l'épisode. Je ne vous en dis pas plus, on verra si vous arrivez à deviner qui c'est, et moi je vous le dirai dans la prochaine analyse. En tout cas, un épisode très prometteur. Mais d'ici là, il y a un autre épisode qui va sortir sur ce podcast, c'est une interview avec Marie Roccasini, que vous avez pu voir dans cette saison de Qui veut être mon associé, avec sa société Maison M. On a passé un peu plus de 30 minutes ensemble pour parler de son parcours, pour parler de son passage dans l'émission, de sa préparation, et surtout pour parler des coulisses de l'émission. L'épisode devrait sortir en début de semaine, donc pensez à vous abonner pour ne pas louper ça. Et puis comme d'habitude, si cet épisode vous a plu, je vous invite vraiment à laisser la meilleure note possible sur votre plateforme d'écoute. C'est l'action la plus simple et la plus importante pour moi, alors s'il vous plaît, prenez ces quelques secondes pour m'encourager. Alors je vous laisse faire ça et nous on se retrouve la semaine prochaine pour de nouveaux épisodes. Allez ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de la saison

    00:00

  • Débrief des pitches de Cécile et Tribee

    00:38

  • Analyse du pitch de Léo et Cosmos

    01:30

  • Présentation de Jonathan et Kivala

    04:41

  • Retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light

    09:04

  • Analyse du pitch d'Alexandre pour Explorz

    12:41

  • Pitch de Bethsabée et Baübo

    18:20

  • Conclusion et aperçu de l'épisode suivant

    22:19

Description


Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pitch réussi ? Dans cet épisode de La Bulle Rhétorique, je décode les enseignements tirés des pitchs captivants du sixième épisode de la saison 5 de "Qui veut être mon associé ?".


Voici ce que vous allez apprendre :


  • La présentation de Cécile et sa société Tribi : les défis d'un modèle économique basé sur le pourboire.

  • Les erreurs de storytelling dans le pitch de Léo pour Cosmos et l'importance de la précision des termes.

  • L'approche classique mais efficace de Jonathan pour Kivala, une application de gestion des digicodes

  • Le retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light et l'importance de l'autorité dans le pitch d'Alexandre pour Explorz

  • Les risques liés aux sujets tabous dans le pitch de Bethsabe pour Baübo et comment bien préparer ses réponses aux objections.


Chaque prise de parole est une opportunité de convaincre et d'influencer. Je vous offre des conseils précieux pour maîtriser l'art oratoire et exceller dans vos levées de fonds startups.


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  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce sixième et avant-dernier épisode de Qui va être mon associé saison 5. Et oui, contrairement à ce qu'a dit Anthony Bourbon sur LinkedIn, ça n'est pas le dernier épisode de la saison. Même s'il n'est pas dans le septième épisode, il reste un épisode. D'ailleurs j'ai l'impression que cette saison... on monte en gamme à chaque épisode. Parce que j'ai encore une fois trouvé que cet épisode était excellent, qu'il avait beaucoup à nous apprendre avec des super projets, des investisseurs qui se sont beaucoup révélés aussi, donc très intéressant encore. D'ailleurs cette saison, on va aller un peu plus loin que ce que j'avais fait les saisons précédentes sur ce podcast, mais je vous garde la surprise pour la fin de cette émission. Et alors que je viens créer ce petit suspense, on va pouvoir s'attaquer tout de suite au débrief des pitches de ce sixième épisode de Qui veut être mon associé ? Alors on commence tout de suite avec Cécile qui venait présenter sa société Tribi. Tribi, c'est une application qui permet de faire des cagnottes pour des anniversaires ou pour toute autre occasion et dans laquelle 5% des sommes collectées sont reversées à des associations. Elle est présentée par Cécile, qui demandait 300 000 euros contre 10% de la société, soit une valorisation à 3 millions d'euros. Ma première remarque sur ce pitch, elle est due en fait au business model de cette société. En gros, Cécile et ses équipes ne se font payer que par le pourboire, c'est-à-dire que chaque personne qui participe à une cagnotte peut donner de son plein gré par choix le montant qu'elle souhaite à l'entreprise. Et ça forcément, c'est le genre de business model qui interroge un peu les investisseurs. Il faut être certain quand même de pouvoir retrouver ses billes quand on investit, ou en tout cas en être convaincu. Là, forcément, les garanties, elles ne sont pas vraiment présentes. Et c'est là qu'il y a une question de Marc Simoncini que je trouve super intéressante. Dans la question qu'il pose, en réalité, ce qu'il veut savoir, c'est en cas de possibilité d'exit, est-ce qu'ils vont préférer changer le monde ou vendre et faire du bénéfice ? Et là, il y a toute la question de la vision qui se pose. Parce que vous voyez, les investisseurs ont besoin de savoir comment vous vous projetez dans l'hypothèse de revendre votre société, dans l'hypothèse d'un exit. C'est à ce moment-là qu'un investisseur va en général retrouver ses billes, qu'il va créer son bénéfice, son ROI. Donc vous devez être clair sur cette question. Parce que finalement, trouver un investisseur dans le cadre d'une startup, c'est déjà préparer son exit, même s'il n'est pas pour tout de suite. Deuxième point qui est très intéressant et qui là aussi... par des étapes d'une entreprise, c'est quand on lui demande pourquoi elle souhaite lever. Sa réponse, je la trouve excellente pour l'accompagner à scaler. Ils ont un modèle qui fonctionne, mais ils ont besoin de le décupler, de le rendre beaucoup plus puissant. Et ça aussi, c'est une question qu'on doit se poser quand on lève des fonds. Pourquoi est-ce qu'on les lève ? Parce que finalement, lever des fonds, c'est partager, c'est donner une part de son travail, de son entreprise, de son bébé presque. à des personnes qui n'y ont pas encore participé, qui ne sont pas encore avec vous. Donc, il faut bien comprendre pourquoi on le fait, pourquoi on est prêt à céder des parts de son entreprise, qu'est-ce que ça va nous amener, qu'est-ce qu'on attend des personnes qui vont investir. Et la réponse, elle est importante, parce que c'est ça qui va convaincre les investisseurs que vous êtes quelqu'un de stratège. Vous savez pourquoi vous levez, et donc ça va les rassurer sur votre capacité à gérer l'entreprise. Alors malheureusement, malgré des chiffres rassurants, Cécile ne va pas convaincre les investisseurs qui, je pense, ne sont pas suffisamment rassurés par son business model. Effectivement, il y a beaucoup d'aléas, ça dépend beaucoup de la volonté des participants, de la volonté des clients, ce qui n'est pas forcément convaincant pour quelqu'un qui donne son argent, qui investit son argent dans une entreprise. Mais je pense que son projet a quand même beaucoup d'avenir, je pense que c'est un très bon moyen. Plusieurs investisseurs l'ont dit, et moi aussi. Je serai de toute façon client moi-même de cette solution, je la trouve très intéressante. C'est un bon modèle, en tout cas si on veut faire les choses un peu mieux que ce qu'on fait actuellement. Et on passe tout de suite à notre second pitch, celui de Cosmos. Cosmos, c'est une société qui fait des shots énergétiques naturels créés par Léo. Et il venait demander 250 000 euros contre 10% de sa société, soit une valorisation à 2,5 millions d'euros. Avant de commencer sur ce pitch, je voulais vous dire que j'ai tourné une analyse détaillée de ce passage. J'ai même fait plus que ça, je l'ai tourné, je l'ai monté, et puis j'ai perdu tout le travail que j'avais fait. Un bug informatique qui fait que je n'arrivais pas à exporter la vidéo, elle refuse de s'exporter, donc je ne peux pas vous la dévoiler pour le moment. Je pense qu'il va falloir que je recommence ce travail à zéro, donc la vidéo sortira plus tard. Mais voici quand même deux leçons qu'on peut retenir de ce passage. La première chose, c'est de faire attention au storytelling inspirationnel. Il le dit avant son passage, Léo veut convaincre Anthony Bourbon d'investir dans sa société. C'est sa cible prioritaire. Et donc il conçoit un pitch qui correspond un peu au fonctionnement d'Anthony Bourbon. Quelque chose de très fort sur le why, sur le storytelling et tout ce qui entoure tout ça. Le résultat, c'est un pitch qui commence par un storytelling très très long, qui lui prend plus de la moitié de son pitch, et qui finalement... ne dit rien du produit, ne dit rien de la société ni de l'entreprise. Ça dit un peu sur l'île, ça raconte l'origine du nom, mais rien sur le projet. Et ça, c'est un très très gros problème. L'accroche par le storytelling, c'est quelque chose que j'aime beaucoup, c'est intéressant. Ça permet de faire rentrer vos interlocuteurs dans le pitch par quelque chose d'assez ludique. Le problème, c'est que ça ne peut pas être juste une histoire comme ça. Il faut que ça soit lié au projet, que ça raconte ce que vous faites, que ça raconte votre parcours. mais que ça serve le projet en lui-même. On peut raconter comment on a eu l'idée du produit, on peut raconter une anecdote où on a eu un problème, et c'est ça qui nous a donné l'idée de créer ce projet. On peut éventuellement raconter pourquoi on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, mais dans ce cas-là, ça doit être très court. On ne peut pas laisser plus de place à votre histoire personnelle qu'au projet en lui-même. Et ça, c'est un gros problème, et même Anthony Bourbon a critiqué ça à la fin de son pitch. Donc pour moi, c'est la première erreur de Léo, elle est très importante et ne la refaites pas. oui au storytelling, mais seulement s'il raconte votre projet ou votre produit. Et deuxième erreur, il y avait beaucoup de choses de positives à dire sur ce pitch, mais ça je le redirai dans l'analyse détaillée. Deuxième erreur malgré tout, c'est attention au terme. À un moment donné, il dit qu'il est leader sur le marché des shots énergétiques. Et cette phrase, pour moi, elle est catastrophique. La première chose, et c'est ce que souligne directement Éric Larchevêque, C'est que être leader d'un marché et faire 1 million d'euros de chiffre d'affaires, ça veut dire que clairement, on est sur un marché ultra niché, un tout petit marché. Et donc, il faut l'étendre, ce qui représente un travail de dingue. Créer un marché, c'est beaucoup plus difficile que d'apporter une nouvelle solution à un marché qui existe déjà. Et le deuxième problème avec cette phrase, c'est que je ne suis pas certain qu'elle soit vraie. Mais personnellement, des shots énergétiques, je me souviens que Red Bull en faisait quand j'étais à la fac entre 2009 et 2012. Et très honnêtement, sa boîte est peut-être très bien, mais je ne pense pas qu'il ait réussi à dépasser Red Bull. À moins qu'ils arrêtaient de le faire, c'est possible. Mais dans ce cas, ça pose aussi une question, pourquoi Red Bull a arrêté d'en faire ? Et attention aussi, je ne veux pas dire que Léo a volontairement menti, que ça sera un escroc ou quoi que ce soit. Je ne veux pas du tout qu'on extrapole ce que je dis. Tout ce que je dis, c'est que je pense que... peut-être son benchmark n'est pas assez poussé, que peut-être il ne connaît pas finalement suffisamment bien son marché. Et ça, c'est une très grosse problématique. Donc attention aux mots que vous employez. Oui, on veut des formules qui pètent, on veut quelque chose qui soit percutant. Mais pour autant, on ne doit pas s'éloigner de la réalité. On peut renforcer la perception d'une idée sans mentir ou sans dissimuler une vérité. Suite à son pitch, il va recevoir une proposition d'investissement commune de Alice Labou et Jean-Michel Caram. mais qui vont dévaluer sa valorisation en lui proposant 250 000 euros contre 30%, soit une division par 3 de cette valorisation. Il va refuser cette offre et demander à Anthony Bourbon si lui-même ne peut pas lui faire une proposition. Selon moi, c'est une grosse erreur, mais ça je vous expliquerai pourquoi dans la vidéo détaillée. Parce que nous, on passe tout de suite au pitch de Jonathan qui nous présentait Kivala. Pour moi, Kivala, c'est le meilleur passage de cette soirée. Kivala, c'est une application de gestion des digicodes dans les immeubles qui permet notamment de créer des digicodes temporaires, des digicodes à usage unique, ou en tout cas, de ne pas avoir un code que tout le monde a, même quand ils ne sont passés qu'une seule fois dans l'immeuble. Et c'était présenté par son fondateur, Jonathan, qui venait demander 250 000 euros contre 7%, soit une valorisation à 3,5 millions d'euros. J'ai beaucoup aimé ce passage, il était globalement bien réussi, c'était assez classique, mais encore une fois, je le dis très souvent, on n'a pas besoin de faire forcément des choses très originales. L'essentiel, c'est d'être convaincant. Et d'ailleurs, j'aime beaucoup le début de son pitch. Il nous donne un chiffre fort, un chiffre original, puis il explique l'enjeu derrière ce chiffre, ce qui constitue une problématique très bien posée. C'est classique, on l'a vu souvent, mais ça fonctionne, alors pas la peine d'aller chercher plus loin. Donc n'hésitez pas à reprendre ce schéma, un chiffre fort qui interpelle pour capter l'attention dès les premiers mots. Ensuite, on pose l'enjeu derrière ce pitch, c'est-à-dire qu'on vient agiter le couteau dans la plaie, on vient faire un peu mal pour bien faire ressentir la problématique, et on pose justement cette problématique très simplement. Le reste du pitch et des échanges se passe bien, mais il y a juste un point qui, je pense, aurait pu être mieux travaillé. Quand on lui demande le coût de l'installation de son dispositif, il donne un prix qui étonne les investisseurs. Et ensuite, il va donner assez naturellement le prix de ses concurrents. Et là, on est sur des prix qui sont largement au-dessus du prix de sa solution. Alors oui, c'est très bien de dire ça, mais c'est dommage de ne pas le valoriser plus. Pourquoi ne pas avoir évoqué ça très rapidement dans le pitch ou dans les questions, essayer d'amener ce sujet-là ? Et même dans la façon de le présenter, il aurait pu être beaucoup plus bref. vraiment mettre en comparaison ces deux chiffres directement pour jouer sur l'effet de contraste. L'effet de contraste, c'est la perception qu'on a d'une donnée quand elle est seule ou quand elle est mise en parallèle d'un autre chiffre, d'une autre donnée. Alors, on est sur un podcast audio, donc je ne peux pas vous donner un exemple visuel. Mais si vous tapez effet de contraste cercle sur Google, je pense que vous tomberez sur une image. C'est ça l'effet de contraste. La donnée est la même, simplement sa perception va totalement changer. Donc, jouez avec ça. Un chiffre, c'est une donnée brute. C'est quelque chose qui doit être travaillé, qui doit être façonné pour en donner une perception qui va dans notre sens. Soit pour la renforcer, soit pour l'atténuer. J'en ai parlé dans un épisode complet de la Bulle Express, le format dans lequel je vous donne une compétence sur la prise de parole en moins de 10 minutes et je vous mets le lien dans les ressources de cet épisode. Je vous invite vraiment à aller l'écouter. C'est quelque chose qui, pour moi, est essentiel quand on crée son pitch. Donc un passage très réussi pour Jonathan, qui va lever... 250 000 euros contre 7% de sa société, plus 4% en BSA. Je vous laisse aller vous renseigner si vous ne voyez pas ce que c'est. Ces 250 000 euros, il les lève auprès d'Anthony Bourbon. Julien Jacob avait proposé de s'associer à Anthony Bourbon sur cette levée, mais Jonathan a préféré garder uniquement Anthony Bourbon. C'est un move qui n'est pas forcément idiot de garder un seul investisseur. Au début, je me suis dit que c'était dommage, mais en fait, ça permet aussi de renforcer l'investissement personnel de l'investisseur dans son entreprise. Avoir beaucoup d'investisseurs qui investissent peu, ça va faire qu'aucun d'entre eux ne va donner du temps pour le projet parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'intérêt. Là, on peut penser qu'Anthony Bourbon va peut-être un peu plus s'investir. Et on continue avec Boarding Light. Boarding Light, c'est une première pour qui veut être mon associé, deux candidats qui étaient déjà passés dans l'émission dans une précédente saison et qui reviennent. Il s'agit de Antoine et Renaud qui viennent représenter leur dispositif qui permet d'éviter le mal des transports. Ils n'avaient pas réussi à trouver d'investisseurs dans leur premier passage et cette fois-ci, ils espèrent lever 200 000 euros contre 12% de leur société, soit une valorisation à 1,6 million d'euros. Alors déjà... Ils vont commencer par quelque chose que je trouve très intéressant, mais qu'a priori, ils vont être les seuls à pouvoir mettre en place sur qui veut être mon associé. En tout cas, sous cette forme, c'est l'avant-après. En comparant leur situation actuelle avec celle de leur premier passage, ça leur permet de montrer tout ce qu'ils ont réalisé entre les deux, de jouer sur la preuve par l'exemple. En gros, vous pouvez nous faire confiance parce que ce sur quoi on s'était engagé, point par point, on l'a fait depuis notre dernier passage. Et ils associent ça à un argument par l'autorité, puisqu'ils vont préciser qu'ils sont attestés par l'université de Nice et par une utilisation validée par la Marine Nationale. Donc un très fort argument d'autorité. Ça, c'est des choses sur lesquelles vous pouvez jouer dans vos pitches. Si vous avez des personnes qui attestent de votre utilisation, ou bien des exemples, des choses que vous avez réalisées, des avant-après, des cas d'usage. Tout ça, c'est de la preuve par l'exemple et par l'autorité, et c'est quelque chose qui fonctionne très bien auprès des investisseurs. Parce que ce sont des gages forts de confiance et de crédibilité. Donc c'était très bien joué à eux d'utiliser ça, de jouer sur les changements entre avant et maintenant. Par contre, il y a une chose qu'ils auraient pu un peu mieux faire, c'est quand ils parlent des véhicules autonomes dans lesquels tout le monde est malade. Alors moi j'avoue, je ne le savais pas, je n'ai jamais essayé ça, mais c'est vrai qu'en y pensant, ce n'est pas forcément étonnant. Simplement, je trouve qu'ils insistent très peu dessus, alors que c'est une tendance. Les tendances, je vous en parle souvent. C'est une évolution du marché, soit une création d'un marché, soit une évolution sociétale, une évolution légale ou peu importe. Mais quelque chose qui change et qui justifie que vous allez attaquer ce marché qui crée des opportunités pour vous. Et ça, quand on les identifie, c'est important de s'appuyer dessus. Je trouve qu'ils auraient pu mieux le faire sur cette partie-là, c'est un peu dommage de ne pas l'avoir fait. Donc vous-même, ne faites pas cette erreur. Essayez d'identifier ce qui change dans le monde, ce qui change dans votre marché, ce qui change dans les mœurs, dans les usages, dans les façons de consommer, dans les façons de penser, et sur lequel vous pouvez tabler pour créer plus de croissance, plus de bénéfices. Quelque chose qui va, là encore, rassurer les investisseurs. Alors ce n'est pas une grosse erreur, ce n'est pas quelque chose qui les décrédibilise, simplement c'est une opportunité qu'ils auraient pu manquer. Mais heureusement, ils ont tout de même une proposition de Alice Labou qui réduit un peu leur valorisation et qui leur propose 200 000 euros contre 20% de leur société. Une proposition qu'ils acceptent et j'en suis ravi pour eux. Et ça nous amène à notre avant-dernier pitch, Explores. Explores, c'est une application créée par Alexandre et qui vise à encourager les gens à sortir de chez eux et à reprendre la marque. Pour cette application, il venait demander 150 000 euros contre 10%, c'est décidément la mode dans cet épisode, ce qui représente une valorisation de 1,5 million d'euros. Je vais passer assez vite sur ce pitch, parce que globalement, il est réussi, il fonctionne, c'est un passage assez classique, et globalement, c'est un pitch comme j'en vois assez souvent dans les incubateurs dans lesquels je travaille. Vous allez voir que ce n'est pas étonnant. La première chose que j'aime beaucoup, c'est qu'il pose un argument d'autorité sur lui-même en exposant son parcours. Il est passé par l'école 42 de Xavier Niel, il a travaillé à Station F, donc on le comprend très vite, c'est quelqu'un qui connaît l'écosystème entrepreneurial, qui coche les cases on va dire. Et ça c'est un argument d'autorité parce que ça pose une crédibilité. On sait qu'il va parler le même langage que les investisseurs, qu'il a les fonctionnements, qu'il a les codes, qu'il sait comment les choses fonctionnent. Donc, c'est très simple, c'est classique, mais ça permet de créer une connexion avec les personnes qu'il a en face de lui. Donc, n'hésitez pas à le faire. Si vous êtes passé par des écoles, par des expériences qui parlent aux investisseurs, mettez-les en avant. Si vous avez bossé chez Google, si vous avez fait une école de commerce, une grande école d'ingénieurs ou ce genre de choses, valorisez-le. Et deuxième petit point qui est vraiment un tout petit détail, c'est les intonations. À certains moments, et c'est sans doute sous l'effet du stress, Alexandre a tendance à remonter dans les aigus en fin de phrase. Le problème avec ça, c'est que quand on termine une phrase dans les aigus, comme je le fais actuellement, notre cerveau entend qu'il y a quelque chose qui vient après, et donc il ne termine pas la prise d'information, il attend la suite, etc. Et vous le voyez, c'est quand je descends. dans les graves que notre cerveau entend que c'est terminé. C'est un tout petit détail de forme, mais ça va participer aussi à la clarté et à la bonne perception de votre pitch. Essayez de travailler ça, c'est souvent sous l'effet du stress qu'on va avoir cet effet de monter dans les aigus. Soufflez avant de passer, respirez doucement et si besoin, pensez ces fins de phrase. Et sans surprise, c'est Eric Larchevec qui va investir dans son entreprise, qui ne renégocie pas la valorisation, il estime qu'elle est très bien posée Et là encore, c'est qu'on sent qu'il est face à quelqu'un qui a l'habitude. Et surtout parce qu'il propose une valorisation réduite par rapport à ce qu'ont déjà apporté ses autres investisseurs. Donc ça nous amène à notre dernier pitch, celui de Baobo, pitché par Betsabe. Baobo, c'est une société qui crée des crèmes contre les sécheresses corporelles et notamment et même principalement les sécheresses intimes. Et pour ça, Betsabe venait demander 200 000 euros contre 15%, soit une valorisation à 1,3 million d'euros. Sur cette société, on voit qu'on a de bons chiffres, des associés qui sont très complémentaires. Le branding pourrait peut-être être amélioré, mais globalement, les investisseurs ont l'air assez convaincus de ce qu'ils voient. Simplement, il y a une chose qui est parfois un peu dangereuse, c'est la question du tabou. On le voit très bien, dès le début, Betsabe ne s'en cache pas. elle rentre dans le vif du sujet en parlant sans tabou, sans chichi, de la problématique qu'elle résout avec son entreprise. Et en voyant ça, je me suis posé la question de savoir si elle avait raison ou pas de faire ça comme ça. Parce qu'évoquer des sujets tabous, ça peut créer de la distance avec son public. La question de l'information choquante de la phrase qui va interpeller, qui va faire sortir l'interlocuteur de sa zone de confort, oui, ça peut capter l'attention, mais ça peut aussi créer une déconnexion et sortir l'interlocuteur. public de la relation qu'on peut établir avec lui. Et ça, c'est problématique. Et c'est pour ça que selon moi, il faut bien comprendre que le choc, ça doit être considéré comme un outil, jamais comme une fin en soi. Si on choque, il faut que ça soit volontairement, mais pas dans la volonté de choquer, dans la volonté d'impliquer, dans la volonté de faire comprendre la problématique. Et c'est tout ce qui différencie la députée Ersilia Soudé de ce que dit Betsabe. Et oui, c'est une balle perdue. Parce que finalement, et on le voit à la réaction des investisseurs, ça réussit à capter leur attention et ça leur fait comprendre réellement la problématique qu'ils viennent résoudre. Donc là, pour le coup, le choc, le fait d'aborder un tabou a été très bien utilisé. C'est un outil qui a fait rentrer les investisseurs dans la problématique. Donc faites bien attention, vous, dans vos propres pitchs. Dites-vous que s'il y a une phrase choquante, s'il y a un tabou dans votre projet, s'il y a quelque chose qui peut interpeller, posez-vous la question de comment l'aborder, comment est-ce qu'on va le faire comprendre. Est-ce qu'on y va de façon frontale ou de façon plus pédagogique ? Ça dépendra aussi de votre personnalité et de ce que vous voulez faire ressentir à votre public. En revanche, il y a un problème dans ce pitch, et en fait c'est plutôt dans ce projet, c'est la faible croissance entre 2023 et 2024. Alors ça à la limite. C'est des chiffres, c'est du factuel, mais c'est surtout le commentaire qu'elles en font qui est pour moi dérangeant. Quand les investisseurs leur posent la question de cette faible croissance, elles répondent simplement que c'est une question de récession et que c'est la crise qui touche tout le monde. La guerre en Ukraine, tout ça, tout ça. Et ça pour moi, c'est super problématique, parce que ça peut montrer une forme de déresponsabilisation par rapport aux résultats de sa société. Si votre société, elle dépend autant de l'actualité, c'est qu'il y a un problème. Donc là, en l'occurrence, on parle de crème intime. A priori, s'il y a une problématique, qu'il y ait la guerre en Ukraine ou pas, en France, il y a moyen de se le payer. Donc je pense que cette objection, elle a tout simplement été mal préparée, voire pas du tout anticipée. Et ça, c'est une problématique. Quand vous préparez votre pitch, vous devez aussi préparer les questions-réponses. Votre projet a forcément des points nombreux, des points sur lesquels vous êtes mal à l'aise, sur lesquels vous n'avez pas de réponse précise. Eh bien ça, il faut le préparer. Comment vous allez répondre à ça ? Cette question-là, elles auraient dû l'anticiper. Et pour moi, c'était la grosse erreur dans ce pitch. Mais malgré tout, et heureusement, elles arrivent à convaincre Alice Laboue qui leur fait une proposition de 200 000 euros contre 25 %, alors qu'elle proposait à la base 200 000 euros pour 15 %. Cette proposition est acceptée et j'en suis ravi pour elle. D'ailleurs, je pense qu'Alice est sans doute la meilleure personne pour les accompagner, étant donné leur projet. Donc, bravo à elle. Comme je vous le disais au début, j'ai trouvé que cet épisode était super intéressant. On a eu là encore des projets très variés, mais surtout des projets que j'ai trouvé plus sérieux, un peu plus aboutis, mieux travaillés que ce qu'on a pu voir dans d'autres épisodes. Et ça forcément, ça amène à des pitches qui nous donnent des bonnes leçons, qui nous donnent des leçons positives plutôt que des erreurs à corriger, et j'avoue que je préfère faire comme ça. Au final, dans cet épisode, ce sont 800 000 euros qui ont été investis dans les différents projets, avec notamment Alice Labou qui a investi... la moitié des fonds investis dans l'épisode. Et la semaine prochaine, on sera sur un épisode qui sera triplement spécial. D'abord parce que ce sera un épisode spécial inventeur. Donc des projets assez hors du commun. Forcément, je ne les connais pas tous, mais vous verrez qu'il y a des choses très intéressantes. Ensuite, cet épisode signera le retour de mon pote Jean-Pierre Nadir dans le fauteuil des investisseurs. Il a accepté de revenir pour un épisode et j'ai très hâte d'entendre ses légendaires saillies sur les différents projets. Et enfin, dans cet épisode, vous allez voir le pitch de l'un de mes clients, quelqu'un que j'ai accompagné, que j'ai aidé à préparer son passage, et notamment sur la partie des objections dont je vous parlais un peu plus tôt dans l'épisode. Je ne vous en dis pas plus, on verra si vous arrivez à deviner qui c'est, et moi je vous le dirai dans la prochaine analyse. En tout cas, un épisode très prometteur. Mais d'ici là, il y a un autre épisode qui va sortir sur ce podcast, c'est une interview avec Marie Roccasini, que vous avez pu voir dans cette saison de Qui veut être mon associé, avec sa société Maison M. On a passé un peu plus de 30 minutes ensemble pour parler de son parcours, pour parler de son passage dans l'émission, de sa préparation, et surtout pour parler des coulisses de l'émission. L'épisode devrait sortir en début de semaine, donc pensez à vous abonner pour ne pas louper ça. Et puis comme d'habitude, si cet épisode vous a plu, je vous invite vraiment à laisser la meilleure note possible sur votre plateforme d'écoute. C'est l'action la plus simple et la plus importante pour moi, alors s'il vous plaît, prenez ces quelques secondes pour m'encourager. Alors je vous laisse faire ça et nous on se retrouve la semaine prochaine pour de nouveaux épisodes. Allez ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de la saison

    00:00

  • Débrief des pitches de Cécile et Tribee

    00:38

  • Analyse du pitch de Léo et Cosmos

    01:30

  • Présentation de Jonathan et Kivala

    04:41

  • Retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light

    09:04

  • Analyse du pitch d'Alexandre pour Explorz

    12:41

  • Pitch de Bethsabée et Baübo

    18:20

  • Conclusion et aperçu de l'épisode suivant

    22:19

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Description


Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pitch réussi ? Dans cet épisode de La Bulle Rhétorique, je décode les enseignements tirés des pitchs captivants du sixième épisode de la saison 5 de "Qui veut être mon associé ?".


Voici ce que vous allez apprendre :


  • La présentation de Cécile et sa société Tribi : les défis d'un modèle économique basé sur le pourboire.

  • Les erreurs de storytelling dans le pitch de Léo pour Cosmos et l'importance de la précision des termes.

  • L'approche classique mais efficace de Jonathan pour Kivala, une application de gestion des digicodes

  • Le retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light et l'importance de l'autorité dans le pitch d'Alexandre pour Explorz

  • Les risques liés aux sujets tabous dans le pitch de Bethsabe pour Baübo et comment bien préparer ses réponses aux objections.


Chaque prise de parole est une opportunité de convaincre et d'influencer. Je vous offre des conseils précieux pour maîtriser l'art oratoire et exceller dans vos levées de fonds startups.


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Laissez-vous guider par ces analyses et transformez vos prises de parole en véritables moments d'impact.


Rejoignez-nous dans La Bulle Rhétorique et apprenez à prendre la parole avec assurance et persuasion !


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    Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce sixième et avant-dernier épisode de Qui va être mon associé saison 5. Et oui, contrairement à ce qu'a dit Anthony Bourbon sur LinkedIn, ça n'est pas le dernier épisode de la saison. Même s'il n'est pas dans le septième épisode, il reste un épisode. D'ailleurs j'ai l'impression que cette saison... on monte en gamme à chaque épisode. Parce que j'ai encore une fois trouvé que cet épisode était excellent, qu'il avait beaucoup à nous apprendre avec des super projets, des investisseurs qui se sont beaucoup révélés aussi, donc très intéressant encore. D'ailleurs cette saison, on va aller un peu plus loin que ce que j'avais fait les saisons précédentes sur ce podcast, mais je vous garde la surprise pour la fin de cette émission. Et alors que je viens créer ce petit suspense, on va pouvoir s'attaquer tout de suite au débrief des pitches de ce sixième épisode de Qui veut être mon associé ? Alors on commence tout de suite avec Cécile qui venait présenter sa société Tribi. Tribi, c'est une application qui permet de faire des cagnottes pour des anniversaires ou pour toute autre occasion et dans laquelle 5% des sommes collectées sont reversées à des associations. Elle est présentée par Cécile, qui demandait 300 000 euros contre 10% de la société, soit une valorisation à 3 millions d'euros. Ma première remarque sur ce pitch, elle est due en fait au business model de cette société. En gros, Cécile et ses équipes ne se font payer que par le pourboire, c'est-à-dire que chaque personne qui participe à une cagnotte peut donner de son plein gré par choix le montant qu'elle souhaite à l'entreprise. Et ça forcément, c'est le genre de business model qui interroge un peu les investisseurs. Il faut être certain quand même de pouvoir retrouver ses billes quand on investit, ou en tout cas en être convaincu. Là, forcément, les garanties, elles ne sont pas vraiment présentes. Et c'est là qu'il y a une question de Marc Simoncini que je trouve super intéressante. Dans la question qu'il pose, en réalité, ce qu'il veut savoir, c'est en cas de possibilité d'exit, est-ce qu'ils vont préférer changer le monde ou vendre et faire du bénéfice ? Et là, il y a toute la question de la vision qui se pose. Parce que vous voyez, les investisseurs ont besoin de savoir comment vous vous projetez dans l'hypothèse de revendre votre société, dans l'hypothèse d'un exit. C'est à ce moment-là qu'un investisseur va en général retrouver ses billes, qu'il va créer son bénéfice, son ROI. Donc vous devez être clair sur cette question. Parce que finalement, trouver un investisseur dans le cadre d'une startup, c'est déjà préparer son exit, même s'il n'est pas pour tout de suite. Deuxième point qui est très intéressant et qui là aussi... par des étapes d'une entreprise, c'est quand on lui demande pourquoi elle souhaite lever. Sa réponse, je la trouve excellente pour l'accompagner à scaler. Ils ont un modèle qui fonctionne, mais ils ont besoin de le décupler, de le rendre beaucoup plus puissant. Et ça aussi, c'est une question qu'on doit se poser quand on lève des fonds. Pourquoi est-ce qu'on les lève ? Parce que finalement, lever des fonds, c'est partager, c'est donner une part de son travail, de son entreprise, de son bébé presque. à des personnes qui n'y ont pas encore participé, qui ne sont pas encore avec vous. Donc, il faut bien comprendre pourquoi on le fait, pourquoi on est prêt à céder des parts de son entreprise, qu'est-ce que ça va nous amener, qu'est-ce qu'on attend des personnes qui vont investir. Et la réponse, elle est importante, parce que c'est ça qui va convaincre les investisseurs que vous êtes quelqu'un de stratège. Vous savez pourquoi vous levez, et donc ça va les rassurer sur votre capacité à gérer l'entreprise. Alors malheureusement, malgré des chiffres rassurants, Cécile ne va pas convaincre les investisseurs qui, je pense, ne sont pas suffisamment rassurés par son business model. Effectivement, il y a beaucoup d'aléas, ça dépend beaucoup de la volonté des participants, de la volonté des clients, ce qui n'est pas forcément convaincant pour quelqu'un qui donne son argent, qui investit son argent dans une entreprise. Mais je pense que son projet a quand même beaucoup d'avenir, je pense que c'est un très bon moyen. Plusieurs investisseurs l'ont dit, et moi aussi. Je serai de toute façon client moi-même de cette solution, je la trouve très intéressante. C'est un bon modèle, en tout cas si on veut faire les choses un peu mieux que ce qu'on fait actuellement. Et on passe tout de suite à notre second pitch, celui de Cosmos. Cosmos, c'est une société qui fait des shots énergétiques naturels créés par Léo. Et il venait demander 250 000 euros contre 10% de sa société, soit une valorisation à 2,5 millions d'euros. Avant de commencer sur ce pitch, je voulais vous dire que j'ai tourné une analyse détaillée de ce passage. J'ai même fait plus que ça, je l'ai tourné, je l'ai monté, et puis j'ai perdu tout le travail que j'avais fait. Un bug informatique qui fait que je n'arrivais pas à exporter la vidéo, elle refuse de s'exporter, donc je ne peux pas vous la dévoiler pour le moment. Je pense qu'il va falloir que je recommence ce travail à zéro, donc la vidéo sortira plus tard. Mais voici quand même deux leçons qu'on peut retenir de ce passage. La première chose, c'est de faire attention au storytelling inspirationnel. Il le dit avant son passage, Léo veut convaincre Anthony Bourbon d'investir dans sa société. C'est sa cible prioritaire. Et donc il conçoit un pitch qui correspond un peu au fonctionnement d'Anthony Bourbon. Quelque chose de très fort sur le why, sur le storytelling et tout ce qui entoure tout ça. Le résultat, c'est un pitch qui commence par un storytelling très très long, qui lui prend plus de la moitié de son pitch, et qui finalement... ne dit rien du produit, ne dit rien de la société ni de l'entreprise. Ça dit un peu sur l'île, ça raconte l'origine du nom, mais rien sur le projet. Et ça, c'est un très très gros problème. L'accroche par le storytelling, c'est quelque chose que j'aime beaucoup, c'est intéressant. Ça permet de faire rentrer vos interlocuteurs dans le pitch par quelque chose d'assez ludique. Le problème, c'est que ça ne peut pas être juste une histoire comme ça. Il faut que ça soit lié au projet, que ça raconte ce que vous faites, que ça raconte votre parcours. mais que ça serve le projet en lui-même. On peut raconter comment on a eu l'idée du produit, on peut raconter une anecdote où on a eu un problème, et c'est ça qui nous a donné l'idée de créer ce projet. On peut éventuellement raconter pourquoi on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, mais dans ce cas-là, ça doit être très court. On ne peut pas laisser plus de place à votre histoire personnelle qu'au projet en lui-même. Et ça, c'est un gros problème, et même Anthony Bourbon a critiqué ça à la fin de son pitch. Donc pour moi, c'est la première erreur de Léo, elle est très importante et ne la refaites pas. oui au storytelling, mais seulement s'il raconte votre projet ou votre produit. Et deuxième erreur, il y avait beaucoup de choses de positives à dire sur ce pitch, mais ça je le redirai dans l'analyse détaillée. Deuxième erreur malgré tout, c'est attention au terme. À un moment donné, il dit qu'il est leader sur le marché des shots énergétiques. Et cette phrase, pour moi, elle est catastrophique. La première chose, et c'est ce que souligne directement Éric Larchevêque, C'est que être leader d'un marché et faire 1 million d'euros de chiffre d'affaires, ça veut dire que clairement, on est sur un marché ultra niché, un tout petit marché. Et donc, il faut l'étendre, ce qui représente un travail de dingue. Créer un marché, c'est beaucoup plus difficile que d'apporter une nouvelle solution à un marché qui existe déjà. Et le deuxième problème avec cette phrase, c'est que je ne suis pas certain qu'elle soit vraie. Mais personnellement, des shots énergétiques, je me souviens que Red Bull en faisait quand j'étais à la fac entre 2009 et 2012. Et très honnêtement, sa boîte est peut-être très bien, mais je ne pense pas qu'il ait réussi à dépasser Red Bull. À moins qu'ils arrêtaient de le faire, c'est possible. Mais dans ce cas, ça pose aussi une question, pourquoi Red Bull a arrêté d'en faire ? Et attention aussi, je ne veux pas dire que Léo a volontairement menti, que ça sera un escroc ou quoi que ce soit. Je ne veux pas du tout qu'on extrapole ce que je dis. Tout ce que je dis, c'est que je pense que... peut-être son benchmark n'est pas assez poussé, que peut-être il ne connaît pas finalement suffisamment bien son marché. Et ça, c'est une très grosse problématique. Donc attention aux mots que vous employez. Oui, on veut des formules qui pètent, on veut quelque chose qui soit percutant. Mais pour autant, on ne doit pas s'éloigner de la réalité. On peut renforcer la perception d'une idée sans mentir ou sans dissimuler une vérité. Suite à son pitch, il va recevoir une proposition d'investissement commune de Alice Labou et Jean-Michel Caram. mais qui vont dévaluer sa valorisation en lui proposant 250 000 euros contre 30%, soit une division par 3 de cette valorisation. Il va refuser cette offre et demander à Anthony Bourbon si lui-même ne peut pas lui faire une proposition. Selon moi, c'est une grosse erreur, mais ça je vous expliquerai pourquoi dans la vidéo détaillée. Parce que nous, on passe tout de suite au pitch de Jonathan qui nous présentait Kivala. Pour moi, Kivala, c'est le meilleur passage de cette soirée. Kivala, c'est une application de gestion des digicodes dans les immeubles qui permet notamment de créer des digicodes temporaires, des digicodes à usage unique, ou en tout cas, de ne pas avoir un code que tout le monde a, même quand ils ne sont passés qu'une seule fois dans l'immeuble. Et c'était présenté par son fondateur, Jonathan, qui venait demander 250 000 euros contre 7%, soit une valorisation à 3,5 millions d'euros. J'ai beaucoup aimé ce passage, il était globalement bien réussi, c'était assez classique, mais encore une fois, je le dis très souvent, on n'a pas besoin de faire forcément des choses très originales. L'essentiel, c'est d'être convaincant. Et d'ailleurs, j'aime beaucoup le début de son pitch. Il nous donne un chiffre fort, un chiffre original, puis il explique l'enjeu derrière ce chiffre, ce qui constitue une problématique très bien posée. C'est classique, on l'a vu souvent, mais ça fonctionne, alors pas la peine d'aller chercher plus loin. Donc n'hésitez pas à reprendre ce schéma, un chiffre fort qui interpelle pour capter l'attention dès les premiers mots. Ensuite, on pose l'enjeu derrière ce pitch, c'est-à-dire qu'on vient agiter le couteau dans la plaie, on vient faire un peu mal pour bien faire ressentir la problématique, et on pose justement cette problématique très simplement. Le reste du pitch et des échanges se passe bien, mais il y a juste un point qui, je pense, aurait pu être mieux travaillé. Quand on lui demande le coût de l'installation de son dispositif, il donne un prix qui étonne les investisseurs. Et ensuite, il va donner assez naturellement le prix de ses concurrents. Et là, on est sur des prix qui sont largement au-dessus du prix de sa solution. Alors oui, c'est très bien de dire ça, mais c'est dommage de ne pas le valoriser plus. Pourquoi ne pas avoir évoqué ça très rapidement dans le pitch ou dans les questions, essayer d'amener ce sujet-là ? Et même dans la façon de le présenter, il aurait pu être beaucoup plus bref. vraiment mettre en comparaison ces deux chiffres directement pour jouer sur l'effet de contraste. L'effet de contraste, c'est la perception qu'on a d'une donnée quand elle est seule ou quand elle est mise en parallèle d'un autre chiffre, d'une autre donnée. Alors, on est sur un podcast audio, donc je ne peux pas vous donner un exemple visuel. Mais si vous tapez effet de contraste cercle sur Google, je pense que vous tomberez sur une image. C'est ça l'effet de contraste. La donnée est la même, simplement sa perception va totalement changer. Donc, jouez avec ça. Un chiffre, c'est une donnée brute. C'est quelque chose qui doit être travaillé, qui doit être façonné pour en donner une perception qui va dans notre sens. Soit pour la renforcer, soit pour l'atténuer. J'en ai parlé dans un épisode complet de la Bulle Express, le format dans lequel je vous donne une compétence sur la prise de parole en moins de 10 minutes et je vous mets le lien dans les ressources de cet épisode. Je vous invite vraiment à aller l'écouter. C'est quelque chose qui, pour moi, est essentiel quand on crée son pitch. Donc un passage très réussi pour Jonathan, qui va lever... 250 000 euros contre 7% de sa société, plus 4% en BSA. Je vous laisse aller vous renseigner si vous ne voyez pas ce que c'est. Ces 250 000 euros, il les lève auprès d'Anthony Bourbon. Julien Jacob avait proposé de s'associer à Anthony Bourbon sur cette levée, mais Jonathan a préféré garder uniquement Anthony Bourbon. C'est un move qui n'est pas forcément idiot de garder un seul investisseur. Au début, je me suis dit que c'était dommage, mais en fait, ça permet aussi de renforcer l'investissement personnel de l'investisseur dans son entreprise. Avoir beaucoup d'investisseurs qui investissent peu, ça va faire qu'aucun d'entre eux ne va donner du temps pour le projet parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'intérêt. Là, on peut penser qu'Anthony Bourbon va peut-être un peu plus s'investir. Et on continue avec Boarding Light. Boarding Light, c'est une première pour qui veut être mon associé, deux candidats qui étaient déjà passés dans l'émission dans une précédente saison et qui reviennent. Il s'agit de Antoine et Renaud qui viennent représenter leur dispositif qui permet d'éviter le mal des transports. Ils n'avaient pas réussi à trouver d'investisseurs dans leur premier passage et cette fois-ci, ils espèrent lever 200 000 euros contre 12% de leur société, soit une valorisation à 1,6 million d'euros. Alors déjà... Ils vont commencer par quelque chose que je trouve très intéressant, mais qu'a priori, ils vont être les seuls à pouvoir mettre en place sur qui veut être mon associé. En tout cas, sous cette forme, c'est l'avant-après. En comparant leur situation actuelle avec celle de leur premier passage, ça leur permet de montrer tout ce qu'ils ont réalisé entre les deux, de jouer sur la preuve par l'exemple. En gros, vous pouvez nous faire confiance parce que ce sur quoi on s'était engagé, point par point, on l'a fait depuis notre dernier passage. Et ils associent ça à un argument par l'autorité, puisqu'ils vont préciser qu'ils sont attestés par l'université de Nice et par une utilisation validée par la Marine Nationale. Donc un très fort argument d'autorité. Ça, c'est des choses sur lesquelles vous pouvez jouer dans vos pitches. Si vous avez des personnes qui attestent de votre utilisation, ou bien des exemples, des choses que vous avez réalisées, des avant-après, des cas d'usage. Tout ça, c'est de la preuve par l'exemple et par l'autorité, et c'est quelque chose qui fonctionne très bien auprès des investisseurs. Parce que ce sont des gages forts de confiance et de crédibilité. Donc c'était très bien joué à eux d'utiliser ça, de jouer sur les changements entre avant et maintenant. Par contre, il y a une chose qu'ils auraient pu un peu mieux faire, c'est quand ils parlent des véhicules autonomes dans lesquels tout le monde est malade. Alors moi j'avoue, je ne le savais pas, je n'ai jamais essayé ça, mais c'est vrai qu'en y pensant, ce n'est pas forcément étonnant. Simplement, je trouve qu'ils insistent très peu dessus, alors que c'est une tendance. Les tendances, je vous en parle souvent. C'est une évolution du marché, soit une création d'un marché, soit une évolution sociétale, une évolution légale ou peu importe. Mais quelque chose qui change et qui justifie que vous allez attaquer ce marché qui crée des opportunités pour vous. Et ça, quand on les identifie, c'est important de s'appuyer dessus. Je trouve qu'ils auraient pu mieux le faire sur cette partie-là, c'est un peu dommage de ne pas l'avoir fait. Donc vous-même, ne faites pas cette erreur. Essayez d'identifier ce qui change dans le monde, ce qui change dans votre marché, ce qui change dans les mœurs, dans les usages, dans les façons de consommer, dans les façons de penser, et sur lequel vous pouvez tabler pour créer plus de croissance, plus de bénéfices. Quelque chose qui va, là encore, rassurer les investisseurs. Alors ce n'est pas une grosse erreur, ce n'est pas quelque chose qui les décrédibilise, simplement c'est une opportunité qu'ils auraient pu manquer. Mais heureusement, ils ont tout de même une proposition de Alice Labou qui réduit un peu leur valorisation et qui leur propose 200 000 euros contre 20% de leur société. Une proposition qu'ils acceptent et j'en suis ravi pour eux. Et ça nous amène à notre avant-dernier pitch, Explores. Explores, c'est une application créée par Alexandre et qui vise à encourager les gens à sortir de chez eux et à reprendre la marque. Pour cette application, il venait demander 150 000 euros contre 10%, c'est décidément la mode dans cet épisode, ce qui représente une valorisation de 1,5 million d'euros. Je vais passer assez vite sur ce pitch, parce que globalement, il est réussi, il fonctionne, c'est un passage assez classique, et globalement, c'est un pitch comme j'en vois assez souvent dans les incubateurs dans lesquels je travaille. Vous allez voir que ce n'est pas étonnant. La première chose que j'aime beaucoup, c'est qu'il pose un argument d'autorité sur lui-même en exposant son parcours. Il est passé par l'école 42 de Xavier Niel, il a travaillé à Station F, donc on le comprend très vite, c'est quelqu'un qui connaît l'écosystème entrepreneurial, qui coche les cases on va dire. Et ça c'est un argument d'autorité parce que ça pose une crédibilité. On sait qu'il va parler le même langage que les investisseurs, qu'il a les fonctionnements, qu'il a les codes, qu'il sait comment les choses fonctionnent. Donc, c'est très simple, c'est classique, mais ça permet de créer une connexion avec les personnes qu'il a en face de lui. Donc, n'hésitez pas à le faire. Si vous êtes passé par des écoles, par des expériences qui parlent aux investisseurs, mettez-les en avant. Si vous avez bossé chez Google, si vous avez fait une école de commerce, une grande école d'ingénieurs ou ce genre de choses, valorisez-le. Et deuxième petit point qui est vraiment un tout petit détail, c'est les intonations. À certains moments, et c'est sans doute sous l'effet du stress, Alexandre a tendance à remonter dans les aigus en fin de phrase. Le problème avec ça, c'est que quand on termine une phrase dans les aigus, comme je le fais actuellement, notre cerveau entend qu'il y a quelque chose qui vient après, et donc il ne termine pas la prise d'information, il attend la suite, etc. Et vous le voyez, c'est quand je descends. dans les graves que notre cerveau entend que c'est terminé. C'est un tout petit détail de forme, mais ça va participer aussi à la clarté et à la bonne perception de votre pitch. Essayez de travailler ça, c'est souvent sous l'effet du stress qu'on va avoir cet effet de monter dans les aigus. Soufflez avant de passer, respirez doucement et si besoin, pensez ces fins de phrase. Et sans surprise, c'est Eric Larchevec qui va investir dans son entreprise, qui ne renégocie pas la valorisation, il estime qu'elle est très bien posée Et là encore, c'est qu'on sent qu'il est face à quelqu'un qui a l'habitude. Et surtout parce qu'il propose une valorisation réduite par rapport à ce qu'ont déjà apporté ses autres investisseurs. Donc ça nous amène à notre dernier pitch, celui de Baobo, pitché par Betsabe. Baobo, c'est une société qui crée des crèmes contre les sécheresses corporelles et notamment et même principalement les sécheresses intimes. Et pour ça, Betsabe venait demander 200 000 euros contre 15%, soit une valorisation à 1,3 million d'euros. Sur cette société, on voit qu'on a de bons chiffres, des associés qui sont très complémentaires. Le branding pourrait peut-être être amélioré, mais globalement, les investisseurs ont l'air assez convaincus de ce qu'ils voient. Simplement, il y a une chose qui est parfois un peu dangereuse, c'est la question du tabou. On le voit très bien, dès le début, Betsabe ne s'en cache pas. elle rentre dans le vif du sujet en parlant sans tabou, sans chichi, de la problématique qu'elle résout avec son entreprise. Et en voyant ça, je me suis posé la question de savoir si elle avait raison ou pas de faire ça comme ça. Parce qu'évoquer des sujets tabous, ça peut créer de la distance avec son public. La question de l'information choquante de la phrase qui va interpeller, qui va faire sortir l'interlocuteur de sa zone de confort, oui, ça peut capter l'attention, mais ça peut aussi créer une déconnexion et sortir l'interlocuteur. public de la relation qu'on peut établir avec lui. Et ça, c'est problématique. Et c'est pour ça que selon moi, il faut bien comprendre que le choc, ça doit être considéré comme un outil, jamais comme une fin en soi. Si on choque, il faut que ça soit volontairement, mais pas dans la volonté de choquer, dans la volonté d'impliquer, dans la volonté de faire comprendre la problématique. Et c'est tout ce qui différencie la députée Ersilia Soudé de ce que dit Betsabe. Et oui, c'est une balle perdue. Parce que finalement, et on le voit à la réaction des investisseurs, ça réussit à capter leur attention et ça leur fait comprendre réellement la problématique qu'ils viennent résoudre. Donc là, pour le coup, le choc, le fait d'aborder un tabou a été très bien utilisé. C'est un outil qui a fait rentrer les investisseurs dans la problématique. Donc faites bien attention, vous, dans vos propres pitchs. Dites-vous que s'il y a une phrase choquante, s'il y a un tabou dans votre projet, s'il y a quelque chose qui peut interpeller, posez-vous la question de comment l'aborder, comment est-ce qu'on va le faire comprendre. Est-ce qu'on y va de façon frontale ou de façon plus pédagogique ? Ça dépendra aussi de votre personnalité et de ce que vous voulez faire ressentir à votre public. En revanche, il y a un problème dans ce pitch, et en fait c'est plutôt dans ce projet, c'est la faible croissance entre 2023 et 2024. Alors ça à la limite. C'est des chiffres, c'est du factuel, mais c'est surtout le commentaire qu'elles en font qui est pour moi dérangeant. Quand les investisseurs leur posent la question de cette faible croissance, elles répondent simplement que c'est une question de récession et que c'est la crise qui touche tout le monde. La guerre en Ukraine, tout ça, tout ça. Et ça pour moi, c'est super problématique, parce que ça peut montrer une forme de déresponsabilisation par rapport aux résultats de sa société. Si votre société, elle dépend autant de l'actualité, c'est qu'il y a un problème. Donc là, en l'occurrence, on parle de crème intime. A priori, s'il y a une problématique, qu'il y ait la guerre en Ukraine ou pas, en France, il y a moyen de se le payer. Donc je pense que cette objection, elle a tout simplement été mal préparée, voire pas du tout anticipée. Et ça, c'est une problématique. Quand vous préparez votre pitch, vous devez aussi préparer les questions-réponses. Votre projet a forcément des points nombreux, des points sur lesquels vous êtes mal à l'aise, sur lesquels vous n'avez pas de réponse précise. Eh bien ça, il faut le préparer. Comment vous allez répondre à ça ? Cette question-là, elles auraient dû l'anticiper. Et pour moi, c'était la grosse erreur dans ce pitch. Mais malgré tout, et heureusement, elles arrivent à convaincre Alice Laboue qui leur fait une proposition de 200 000 euros contre 25 %, alors qu'elle proposait à la base 200 000 euros pour 15 %. Cette proposition est acceptée et j'en suis ravi pour elle. D'ailleurs, je pense qu'Alice est sans doute la meilleure personne pour les accompagner, étant donné leur projet. Donc, bravo à elle. Comme je vous le disais au début, j'ai trouvé que cet épisode était super intéressant. On a eu là encore des projets très variés, mais surtout des projets que j'ai trouvé plus sérieux, un peu plus aboutis, mieux travaillés que ce qu'on a pu voir dans d'autres épisodes. Et ça forcément, ça amène à des pitches qui nous donnent des bonnes leçons, qui nous donnent des leçons positives plutôt que des erreurs à corriger, et j'avoue que je préfère faire comme ça. Au final, dans cet épisode, ce sont 800 000 euros qui ont été investis dans les différents projets, avec notamment Alice Labou qui a investi... la moitié des fonds investis dans l'épisode. Et la semaine prochaine, on sera sur un épisode qui sera triplement spécial. D'abord parce que ce sera un épisode spécial inventeur. Donc des projets assez hors du commun. Forcément, je ne les connais pas tous, mais vous verrez qu'il y a des choses très intéressantes. Ensuite, cet épisode signera le retour de mon pote Jean-Pierre Nadir dans le fauteuil des investisseurs. Il a accepté de revenir pour un épisode et j'ai très hâte d'entendre ses légendaires saillies sur les différents projets. Et enfin, dans cet épisode, vous allez voir le pitch de l'un de mes clients, quelqu'un que j'ai accompagné, que j'ai aidé à préparer son passage, et notamment sur la partie des objections dont je vous parlais un peu plus tôt dans l'épisode. Je ne vous en dis pas plus, on verra si vous arrivez à deviner qui c'est, et moi je vous le dirai dans la prochaine analyse. En tout cas, un épisode très prometteur. Mais d'ici là, il y a un autre épisode qui va sortir sur ce podcast, c'est une interview avec Marie Roccasini, que vous avez pu voir dans cette saison de Qui veut être mon associé, avec sa société Maison M. On a passé un peu plus de 30 minutes ensemble pour parler de son parcours, pour parler de son passage dans l'émission, de sa préparation, et surtout pour parler des coulisses de l'émission. L'épisode devrait sortir en début de semaine, donc pensez à vous abonner pour ne pas louper ça. Et puis comme d'habitude, si cet épisode vous a plu, je vous invite vraiment à laisser la meilleure note possible sur votre plateforme d'écoute. C'est l'action la plus simple et la plus importante pour moi, alors s'il vous plaît, prenez ces quelques secondes pour m'encourager. Alors je vous laisse faire ça et nous on se retrouve la semaine prochaine pour de nouveaux épisodes. Allez ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de la saison

    00:00

  • Débrief des pitches de Cécile et Tribee

    00:38

  • Analyse du pitch de Léo et Cosmos

    01:30

  • Présentation de Jonathan et Kivala

    04:41

  • Retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light

    09:04

  • Analyse du pitch d'Alexandre pour Explorz

    12:41

  • Pitch de Bethsabée et Baübo

    18:20

  • Conclusion et aperçu de l'épisode suivant

    22:19

Description


Êtes-vous prêt à découvrir les secrets d'un pitch réussi ? Dans cet épisode de La Bulle Rhétorique, je décode les enseignements tirés des pitchs captivants du sixième épisode de la saison 5 de "Qui veut être mon associé ?".


Voici ce que vous allez apprendre :


  • La présentation de Cécile et sa société Tribi : les défis d'un modèle économique basé sur le pourboire.

  • Les erreurs de storytelling dans le pitch de Léo pour Cosmos et l'importance de la précision des termes.

  • L'approche classique mais efficace de Jonathan pour Kivala, une application de gestion des digicodes

  • Le retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light et l'importance de l'autorité dans le pitch d'Alexandre pour Explorz

  • Les risques liés aux sujets tabous dans le pitch de Bethsabe pour Baübo et comment bien préparer ses réponses aux objections.


Chaque prise de parole est une opportunité de convaincre et d'influencer. Je vous offre des conseils précieux pour maîtriser l'art oratoire et exceller dans vos levées de fonds startups.


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  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans la Bulle Express, le seul podcast qui débloque une compétence ou un savoir sur la prise de parole en moins de 10 minutes. Moi c'est Jean-Corentin, coach et formateur en pitch et prise de parole. Depuis 2020, j'ai aidé plus de 1300 personnes à faire de la parole une alliée dans leur croissance personnelle et professionnelle, et je vous partage tout dans ces épisodes. Alors que ce soit pour affiner votre leadership, optimiser votre gestion d'équipe ou maîtriser l'art de la persuasion, la Bulle Express, c'est votre accélérateur de succès. Bonne écoute à tous ! Bonjour à tous et bienvenue dans ce sixième et avant-dernier épisode de Qui va être mon associé saison 5. Et oui, contrairement à ce qu'a dit Anthony Bourbon sur LinkedIn, ça n'est pas le dernier épisode de la saison. Même s'il n'est pas dans le septième épisode, il reste un épisode. D'ailleurs j'ai l'impression que cette saison... on monte en gamme à chaque épisode. Parce que j'ai encore une fois trouvé que cet épisode était excellent, qu'il avait beaucoup à nous apprendre avec des super projets, des investisseurs qui se sont beaucoup révélés aussi, donc très intéressant encore. D'ailleurs cette saison, on va aller un peu plus loin que ce que j'avais fait les saisons précédentes sur ce podcast, mais je vous garde la surprise pour la fin de cette émission. Et alors que je viens créer ce petit suspense, on va pouvoir s'attaquer tout de suite au débrief des pitches de ce sixième épisode de Qui veut être mon associé ? Alors on commence tout de suite avec Cécile qui venait présenter sa société Tribi. Tribi, c'est une application qui permet de faire des cagnottes pour des anniversaires ou pour toute autre occasion et dans laquelle 5% des sommes collectées sont reversées à des associations. Elle est présentée par Cécile, qui demandait 300 000 euros contre 10% de la société, soit une valorisation à 3 millions d'euros. Ma première remarque sur ce pitch, elle est due en fait au business model de cette société. En gros, Cécile et ses équipes ne se font payer que par le pourboire, c'est-à-dire que chaque personne qui participe à une cagnotte peut donner de son plein gré par choix le montant qu'elle souhaite à l'entreprise. Et ça forcément, c'est le genre de business model qui interroge un peu les investisseurs. Il faut être certain quand même de pouvoir retrouver ses billes quand on investit, ou en tout cas en être convaincu. Là, forcément, les garanties, elles ne sont pas vraiment présentes. Et c'est là qu'il y a une question de Marc Simoncini que je trouve super intéressante. Dans la question qu'il pose, en réalité, ce qu'il veut savoir, c'est en cas de possibilité d'exit, est-ce qu'ils vont préférer changer le monde ou vendre et faire du bénéfice ? Et là, il y a toute la question de la vision qui se pose. Parce que vous voyez, les investisseurs ont besoin de savoir comment vous vous projetez dans l'hypothèse de revendre votre société, dans l'hypothèse d'un exit. C'est à ce moment-là qu'un investisseur va en général retrouver ses billes, qu'il va créer son bénéfice, son ROI. Donc vous devez être clair sur cette question. Parce que finalement, trouver un investisseur dans le cadre d'une startup, c'est déjà préparer son exit, même s'il n'est pas pour tout de suite. Deuxième point qui est très intéressant et qui là aussi... par des étapes d'une entreprise, c'est quand on lui demande pourquoi elle souhaite lever. Sa réponse, je la trouve excellente pour l'accompagner à scaler. Ils ont un modèle qui fonctionne, mais ils ont besoin de le décupler, de le rendre beaucoup plus puissant. Et ça aussi, c'est une question qu'on doit se poser quand on lève des fonds. Pourquoi est-ce qu'on les lève ? Parce que finalement, lever des fonds, c'est partager, c'est donner une part de son travail, de son entreprise, de son bébé presque. à des personnes qui n'y ont pas encore participé, qui ne sont pas encore avec vous. Donc, il faut bien comprendre pourquoi on le fait, pourquoi on est prêt à céder des parts de son entreprise, qu'est-ce que ça va nous amener, qu'est-ce qu'on attend des personnes qui vont investir. Et la réponse, elle est importante, parce que c'est ça qui va convaincre les investisseurs que vous êtes quelqu'un de stratège. Vous savez pourquoi vous levez, et donc ça va les rassurer sur votre capacité à gérer l'entreprise. Alors malheureusement, malgré des chiffres rassurants, Cécile ne va pas convaincre les investisseurs qui, je pense, ne sont pas suffisamment rassurés par son business model. Effectivement, il y a beaucoup d'aléas, ça dépend beaucoup de la volonté des participants, de la volonté des clients, ce qui n'est pas forcément convaincant pour quelqu'un qui donne son argent, qui investit son argent dans une entreprise. Mais je pense que son projet a quand même beaucoup d'avenir, je pense que c'est un très bon moyen. Plusieurs investisseurs l'ont dit, et moi aussi. Je serai de toute façon client moi-même de cette solution, je la trouve très intéressante. C'est un bon modèle, en tout cas si on veut faire les choses un peu mieux que ce qu'on fait actuellement. Et on passe tout de suite à notre second pitch, celui de Cosmos. Cosmos, c'est une société qui fait des shots énergétiques naturels créés par Léo. Et il venait demander 250 000 euros contre 10% de sa société, soit une valorisation à 2,5 millions d'euros. Avant de commencer sur ce pitch, je voulais vous dire que j'ai tourné une analyse détaillée de ce passage. J'ai même fait plus que ça, je l'ai tourné, je l'ai monté, et puis j'ai perdu tout le travail que j'avais fait. Un bug informatique qui fait que je n'arrivais pas à exporter la vidéo, elle refuse de s'exporter, donc je ne peux pas vous la dévoiler pour le moment. Je pense qu'il va falloir que je recommence ce travail à zéro, donc la vidéo sortira plus tard. Mais voici quand même deux leçons qu'on peut retenir de ce passage. La première chose, c'est de faire attention au storytelling inspirationnel. Il le dit avant son passage, Léo veut convaincre Anthony Bourbon d'investir dans sa société. C'est sa cible prioritaire. Et donc il conçoit un pitch qui correspond un peu au fonctionnement d'Anthony Bourbon. Quelque chose de très fort sur le why, sur le storytelling et tout ce qui entoure tout ça. Le résultat, c'est un pitch qui commence par un storytelling très très long, qui lui prend plus de la moitié de son pitch, et qui finalement... ne dit rien du produit, ne dit rien de la société ni de l'entreprise. Ça dit un peu sur l'île, ça raconte l'origine du nom, mais rien sur le projet. Et ça, c'est un très très gros problème. L'accroche par le storytelling, c'est quelque chose que j'aime beaucoup, c'est intéressant. Ça permet de faire rentrer vos interlocuteurs dans le pitch par quelque chose d'assez ludique. Le problème, c'est que ça ne peut pas être juste une histoire comme ça. Il faut que ça soit lié au projet, que ça raconte ce que vous faites, que ça raconte votre parcours. mais que ça serve le projet en lui-même. On peut raconter comment on a eu l'idée du produit, on peut raconter une anecdote où on a eu un problème, et c'est ça qui nous a donné l'idée de créer ce projet. On peut éventuellement raconter pourquoi on s'est lancé dans l'entrepreneuriat, mais dans ce cas-là, ça doit être très court. On ne peut pas laisser plus de place à votre histoire personnelle qu'au projet en lui-même. Et ça, c'est un gros problème, et même Anthony Bourbon a critiqué ça à la fin de son pitch. Donc pour moi, c'est la première erreur de Léo, elle est très importante et ne la refaites pas. oui au storytelling, mais seulement s'il raconte votre projet ou votre produit. Et deuxième erreur, il y avait beaucoup de choses de positives à dire sur ce pitch, mais ça je le redirai dans l'analyse détaillée. Deuxième erreur malgré tout, c'est attention au terme. À un moment donné, il dit qu'il est leader sur le marché des shots énergétiques. Et cette phrase, pour moi, elle est catastrophique. La première chose, et c'est ce que souligne directement Éric Larchevêque, C'est que être leader d'un marché et faire 1 million d'euros de chiffre d'affaires, ça veut dire que clairement, on est sur un marché ultra niché, un tout petit marché. Et donc, il faut l'étendre, ce qui représente un travail de dingue. Créer un marché, c'est beaucoup plus difficile que d'apporter une nouvelle solution à un marché qui existe déjà. Et le deuxième problème avec cette phrase, c'est que je ne suis pas certain qu'elle soit vraie. Mais personnellement, des shots énergétiques, je me souviens que Red Bull en faisait quand j'étais à la fac entre 2009 et 2012. Et très honnêtement, sa boîte est peut-être très bien, mais je ne pense pas qu'il ait réussi à dépasser Red Bull. À moins qu'ils arrêtaient de le faire, c'est possible. Mais dans ce cas, ça pose aussi une question, pourquoi Red Bull a arrêté d'en faire ? Et attention aussi, je ne veux pas dire que Léo a volontairement menti, que ça sera un escroc ou quoi que ce soit. Je ne veux pas du tout qu'on extrapole ce que je dis. Tout ce que je dis, c'est que je pense que... peut-être son benchmark n'est pas assez poussé, que peut-être il ne connaît pas finalement suffisamment bien son marché. Et ça, c'est une très grosse problématique. Donc attention aux mots que vous employez. Oui, on veut des formules qui pètent, on veut quelque chose qui soit percutant. Mais pour autant, on ne doit pas s'éloigner de la réalité. On peut renforcer la perception d'une idée sans mentir ou sans dissimuler une vérité. Suite à son pitch, il va recevoir une proposition d'investissement commune de Alice Labou et Jean-Michel Caram. mais qui vont dévaluer sa valorisation en lui proposant 250 000 euros contre 30%, soit une division par 3 de cette valorisation. Il va refuser cette offre et demander à Anthony Bourbon si lui-même ne peut pas lui faire une proposition. Selon moi, c'est une grosse erreur, mais ça je vous expliquerai pourquoi dans la vidéo détaillée. Parce que nous, on passe tout de suite au pitch de Jonathan qui nous présentait Kivala. Pour moi, Kivala, c'est le meilleur passage de cette soirée. Kivala, c'est une application de gestion des digicodes dans les immeubles qui permet notamment de créer des digicodes temporaires, des digicodes à usage unique, ou en tout cas, de ne pas avoir un code que tout le monde a, même quand ils ne sont passés qu'une seule fois dans l'immeuble. Et c'était présenté par son fondateur, Jonathan, qui venait demander 250 000 euros contre 7%, soit une valorisation à 3,5 millions d'euros. J'ai beaucoup aimé ce passage, il était globalement bien réussi, c'était assez classique, mais encore une fois, je le dis très souvent, on n'a pas besoin de faire forcément des choses très originales. L'essentiel, c'est d'être convaincant. Et d'ailleurs, j'aime beaucoup le début de son pitch. Il nous donne un chiffre fort, un chiffre original, puis il explique l'enjeu derrière ce chiffre, ce qui constitue une problématique très bien posée. C'est classique, on l'a vu souvent, mais ça fonctionne, alors pas la peine d'aller chercher plus loin. Donc n'hésitez pas à reprendre ce schéma, un chiffre fort qui interpelle pour capter l'attention dès les premiers mots. Ensuite, on pose l'enjeu derrière ce pitch, c'est-à-dire qu'on vient agiter le couteau dans la plaie, on vient faire un peu mal pour bien faire ressentir la problématique, et on pose justement cette problématique très simplement. Le reste du pitch et des échanges se passe bien, mais il y a juste un point qui, je pense, aurait pu être mieux travaillé. Quand on lui demande le coût de l'installation de son dispositif, il donne un prix qui étonne les investisseurs. Et ensuite, il va donner assez naturellement le prix de ses concurrents. Et là, on est sur des prix qui sont largement au-dessus du prix de sa solution. Alors oui, c'est très bien de dire ça, mais c'est dommage de ne pas le valoriser plus. Pourquoi ne pas avoir évoqué ça très rapidement dans le pitch ou dans les questions, essayer d'amener ce sujet-là ? Et même dans la façon de le présenter, il aurait pu être beaucoup plus bref. vraiment mettre en comparaison ces deux chiffres directement pour jouer sur l'effet de contraste. L'effet de contraste, c'est la perception qu'on a d'une donnée quand elle est seule ou quand elle est mise en parallèle d'un autre chiffre, d'une autre donnée. Alors, on est sur un podcast audio, donc je ne peux pas vous donner un exemple visuel. Mais si vous tapez effet de contraste cercle sur Google, je pense que vous tomberez sur une image. C'est ça l'effet de contraste. La donnée est la même, simplement sa perception va totalement changer. Donc, jouez avec ça. Un chiffre, c'est une donnée brute. C'est quelque chose qui doit être travaillé, qui doit être façonné pour en donner une perception qui va dans notre sens. Soit pour la renforcer, soit pour l'atténuer. J'en ai parlé dans un épisode complet de la Bulle Express, le format dans lequel je vous donne une compétence sur la prise de parole en moins de 10 minutes et je vous mets le lien dans les ressources de cet épisode. Je vous invite vraiment à aller l'écouter. C'est quelque chose qui, pour moi, est essentiel quand on crée son pitch. Donc un passage très réussi pour Jonathan, qui va lever... 250 000 euros contre 7% de sa société, plus 4% en BSA. Je vous laisse aller vous renseigner si vous ne voyez pas ce que c'est. Ces 250 000 euros, il les lève auprès d'Anthony Bourbon. Julien Jacob avait proposé de s'associer à Anthony Bourbon sur cette levée, mais Jonathan a préféré garder uniquement Anthony Bourbon. C'est un move qui n'est pas forcément idiot de garder un seul investisseur. Au début, je me suis dit que c'était dommage, mais en fait, ça permet aussi de renforcer l'investissement personnel de l'investisseur dans son entreprise. Avoir beaucoup d'investisseurs qui investissent peu, ça va faire qu'aucun d'entre eux ne va donner du temps pour le projet parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'intérêt. Là, on peut penser qu'Anthony Bourbon va peut-être un peu plus s'investir. Et on continue avec Boarding Light. Boarding Light, c'est une première pour qui veut être mon associé, deux candidats qui étaient déjà passés dans l'émission dans une précédente saison et qui reviennent. Il s'agit de Antoine et Renaud qui viennent représenter leur dispositif qui permet d'éviter le mal des transports. Ils n'avaient pas réussi à trouver d'investisseurs dans leur premier passage et cette fois-ci, ils espèrent lever 200 000 euros contre 12% de leur société, soit une valorisation à 1,6 million d'euros. Alors déjà... Ils vont commencer par quelque chose que je trouve très intéressant, mais qu'a priori, ils vont être les seuls à pouvoir mettre en place sur qui veut être mon associé. En tout cas, sous cette forme, c'est l'avant-après. En comparant leur situation actuelle avec celle de leur premier passage, ça leur permet de montrer tout ce qu'ils ont réalisé entre les deux, de jouer sur la preuve par l'exemple. En gros, vous pouvez nous faire confiance parce que ce sur quoi on s'était engagé, point par point, on l'a fait depuis notre dernier passage. Et ils associent ça à un argument par l'autorité, puisqu'ils vont préciser qu'ils sont attestés par l'université de Nice et par une utilisation validée par la Marine Nationale. Donc un très fort argument d'autorité. Ça, c'est des choses sur lesquelles vous pouvez jouer dans vos pitches. Si vous avez des personnes qui attestent de votre utilisation, ou bien des exemples, des choses que vous avez réalisées, des avant-après, des cas d'usage. Tout ça, c'est de la preuve par l'exemple et par l'autorité, et c'est quelque chose qui fonctionne très bien auprès des investisseurs. Parce que ce sont des gages forts de confiance et de crédibilité. Donc c'était très bien joué à eux d'utiliser ça, de jouer sur les changements entre avant et maintenant. Par contre, il y a une chose qu'ils auraient pu un peu mieux faire, c'est quand ils parlent des véhicules autonomes dans lesquels tout le monde est malade. Alors moi j'avoue, je ne le savais pas, je n'ai jamais essayé ça, mais c'est vrai qu'en y pensant, ce n'est pas forcément étonnant. Simplement, je trouve qu'ils insistent très peu dessus, alors que c'est une tendance. Les tendances, je vous en parle souvent. C'est une évolution du marché, soit une création d'un marché, soit une évolution sociétale, une évolution légale ou peu importe. Mais quelque chose qui change et qui justifie que vous allez attaquer ce marché qui crée des opportunités pour vous. Et ça, quand on les identifie, c'est important de s'appuyer dessus. Je trouve qu'ils auraient pu mieux le faire sur cette partie-là, c'est un peu dommage de ne pas l'avoir fait. Donc vous-même, ne faites pas cette erreur. Essayez d'identifier ce qui change dans le monde, ce qui change dans votre marché, ce qui change dans les mœurs, dans les usages, dans les façons de consommer, dans les façons de penser, et sur lequel vous pouvez tabler pour créer plus de croissance, plus de bénéfices. Quelque chose qui va, là encore, rassurer les investisseurs. Alors ce n'est pas une grosse erreur, ce n'est pas quelque chose qui les décrédibilise, simplement c'est une opportunité qu'ils auraient pu manquer. Mais heureusement, ils ont tout de même une proposition de Alice Labou qui réduit un peu leur valorisation et qui leur propose 200 000 euros contre 20% de leur société. Une proposition qu'ils acceptent et j'en suis ravi pour eux. Et ça nous amène à notre avant-dernier pitch, Explores. Explores, c'est une application créée par Alexandre et qui vise à encourager les gens à sortir de chez eux et à reprendre la marque. Pour cette application, il venait demander 150 000 euros contre 10%, c'est décidément la mode dans cet épisode, ce qui représente une valorisation de 1,5 million d'euros. Je vais passer assez vite sur ce pitch, parce que globalement, il est réussi, il fonctionne, c'est un passage assez classique, et globalement, c'est un pitch comme j'en vois assez souvent dans les incubateurs dans lesquels je travaille. Vous allez voir que ce n'est pas étonnant. La première chose que j'aime beaucoup, c'est qu'il pose un argument d'autorité sur lui-même en exposant son parcours. Il est passé par l'école 42 de Xavier Niel, il a travaillé à Station F, donc on le comprend très vite, c'est quelqu'un qui connaît l'écosystème entrepreneurial, qui coche les cases on va dire. Et ça c'est un argument d'autorité parce que ça pose une crédibilité. On sait qu'il va parler le même langage que les investisseurs, qu'il a les fonctionnements, qu'il a les codes, qu'il sait comment les choses fonctionnent. Donc, c'est très simple, c'est classique, mais ça permet de créer une connexion avec les personnes qu'il a en face de lui. Donc, n'hésitez pas à le faire. Si vous êtes passé par des écoles, par des expériences qui parlent aux investisseurs, mettez-les en avant. Si vous avez bossé chez Google, si vous avez fait une école de commerce, une grande école d'ingénieurs ou ce genre de choses, valorisez-le. Et deuxième petit point qui est vraiment un tout petit détail, c'est les intonations. À certains moments, et c'est sans doute sous l'effet du stress, Alexandre a tendance à remonter dans les aigus en fin de phrase. Le problème avec ça, c'est que quand on termine une phrase dans les aigus, comme je le fais actuellement, notre cerveau entend qu'il y a quelque chose qui vient après, et donc il ne termine pas la prise d'information, il attend la suite, etc. Et vous le voyez, c'est quand je descends. dans les graves que notre cerveau entend que c'est terminé. C'est un tout petit détail de forme, mais ça va participer aussi à la clarté et à la bonne perception de votre pitch. Essayez de travailler ça, c'est souvent sous l'effet du stress qu'on va avoir cet effet de monter dans les aigus. Soufflez avant de passer, respirez doucement et si besoin, pensez ces fins de phrase. Et sans surprise, c'est Eric Larchevec qui va investir dans son entreprise, qui ne renégocie pas la valorisation, il estime qu'elle est très bien posée Et là encore, c'est qu'on sent qu'il est face à quelqu'un qui a l'habitude. Et surtout parce qu'il propose une valorisation réduite par rapport à ce qu'ont déjà apporté ses autres investisseurs. Donc ça nous amène à notre dernier pitch, celui de Baobo, pitché par Betsabe. Baobo, c'est une société qui crée des crèmes contre les sécheresses corporelles et notamment et même principalement les sécheresses intimes. Et pour ça, Betsabe venait demander 200 000 euros contre 15%, soit une valorisation à 1,3 million d'euros. Sur cette société, on voit qu'on a de bons chiffres, des associés qui sont très complémentaires. Le branding pourrait peut-être être amélioré, mais globalement, les investisseurs ont l'air assez convaincus de ce qu'ils voient. Simplement, il y a une chose qui est parfois un peu dangereuse, c'est la question du tabou. On le voit très bien, dès le début, Betsabe ne s'en cache pas. elle rentre dans le vif du sujet en parlant sans tabou, sans chichi, de la problématique qu'elle résout avec son entreprise. Et en voyant ça, je me suis posé la question de savoir si elle avait raison ou pas de faire ça comme ça. Parce qu'évoquer des sujets tabous, ça peut créer de la distance avec son public. La question de l'information choquante de la phrase qui va interpeller, qui va faire sortir l'interlocuteur de sa zone de confort, oui, ça peut capter l'attention, mais ça peut aussi créer une déconnexion et sortir l'interlocuteur. public de la relation qu'on peut établir avec lui. Et ça, c'est problématique. Et c'est pour ça que selon moi, il faut bien comprendre que le choc, ça doit être considéré comme un outil, jamais comme une fin en soi. Si on choque, il faut que ça soit volontairement, mais pas dans la volonté de choquer, dans la volonté d'impliquer, dans la volonté de faire comprendre la problématique. Et c'est tout ce qui différencie la députée Ersilia Soudé de ce que dit Betsabe. Et oui, c'est une balle perdue. Parce que finalement, et on le voit à la réaction des investisseurs, ça réussit à capter leur attention et ça leur fait comprendre réellement la problématique qu'ils viennent résoudre. Donc là, pour le coup, le choc, le fait d'aborder un tabou a été très bien utilisé. C'est un outil qui a fait rentrer les investisseurs dans la problématique. Donc faites bien attention, vous, dans vos propres pitchs. Dites-vous que s'il y a une phrase choquante, s'il y a un tabou dans votre projet, s'il y a quelque chose qui peut interpeller, posez-vous la question de comment l'aborder, comment est-ce qu'on va le faire comprendre. Est-ce qu'on y va de façon frontale ou de façon plus pédagogique ? Ça dépendra aussi de votre personnalité et de ce que vous voulez faire ressentir à votre public. En revanche, il y a un problème dans ce pitch, et en fait c'est plutôt dans ce projet, c'est la faible croissance entre 2023 et 2024. Alors ça à la limite. C'est des chiffres, c'est du factuel, mais c'est surtout le commentaire qu'elles en font qui est pour moi dérangeant. Quand les investisseurs leur posent la question de cette faible croissance, elles répondent simplement que c'est une question de récession et que c'est la crise qui touche tout le monde. La guerre en Ukraine, tout ça, tout ça. Et ça pour moi, c'est super problématique, parce que ça peut montrer une forme de déresponsabilisation par rapport aux résultats de sa société. Si votre société, elle dépend autant de l'actualité, c'est qu'il y a un problème. Donc là, en l'occurrence, on parle de crème intime. A priori, s'il y a une problématique, qu'il y ait la guerre en Ukraine ou pas, en France, il y a moyen de se le payer. Donc je pense que cette objection, elle a tout simplement été mal préparée, voire pas du tout anticipée. Et ça, c'est une problématique. Quand vous préparez votre pitch, vous devez aussi préparer les questions-réponses. Votre projet a forcément des points nombreux, des points sur lesquels vous êtes mal à l'aise, sur lesquels vous n'avez pas de réponse précise. Eh bien ça, il faut le préparer. Comment vous allez répondre à ça ? Cette question-là, elles auraient dû l'anticiper. Et pour moi, c'était la grosse erreur dans ce pitch. Mais malgré tout, et heureusement, elles arrivent à convaincre Alice Laboue qui leur fait une proposition de 200 000 euros contre 25 %, alors qu'elle proposait à la base 200 000 euros pour 15 %. Cette proposition est acceptée et j'en suis ravi pour elle. D'ailleurs, je pense qu'Alice est sans doute la meilleure personne pour les accompagner, étant donné leur projet. Donc, bravo à elle. Comme je vous le disais au début, j'ai trouvé que cet épisode était super intéressant. On a eu là encore des projets très variés, mais surtout des projets que j'ai trouvé plus sérieux, un peu plus aboutis, mieux travaillés que ce qu'on a pu voir dans d'autres épisodes. Et ça forcément, ça amène à des pitches qui nous donnent des bonnes leçons, qui nous donnent des leçons positives plutôt que des erreurs à corriger, et j'avoue que je préfère faire comme ça. Au final, dans cet épisode, ce sont 800 000 euros qui ont été investis dans les différents projets, avec notamment Alice Labou qui a investi... la moitié des fonds investis dans l'épisode. Et la semaine prochaine, on sera sur un épisode qui sera triplement spécial. D'abord parce que ce sera un épisode spécial inventeur. Donc des projets assez hors du commun. Forcément, je ne les connais pas tous, mais vous verrez qu'il y a des choses très intéressantes. Ensuite, cet épisode signera le retour de mon pote Jean-Pierre Nadir dans le fauteuil des investisseurs. Il a accepté de revenir pour un épisode et j'ai très hâte d'entendre ses légendaires saillies sur les différents projets. Et enfin, dans cet épisode, vous allez voir le pitch de l'un de mes clients, quelqu'un que j'ai accompagné, que j'ai aidé à préparer son passage, et notamment sur la partie des objections dont je vous parlais un peu plus tôt dans l'épisode. Je ne vous en dis pas plus, on verra si vous arrivez à deviner qui c'est, et moi je vous le dirai dans la prochaine analyse. En tout cas, un épisode très prometteur. Mais d'ici là, il y a un autre épisode qui va sortir sur ce podcast, c'est une interview avec Marie Roccasini, que vous avez pu voir dans cette saison de Qui veut être mon associé, avec sa société Maison M. On a passé un peu plus de 30 minutes ensemble pour parler de son parcours, pour parler de son passage dans l'émission, de sa préparation, et surtout pour parler des coulisses de l'émission. L'épisode devrait sortir en début de semaine, donc pensez à vous abonner pour ne pas louper ça. Et puis comme d'habitude, si cet épisode vous a plu, je vous invite vraiment à laisser la meilleure note possible sur votre plateforme d'écoute. C'est l'action la plus simple et la plus importante pour moi, alors s'il vous plaît, prenez ces quelques secondes pour m'encourager. Alors je vous laisse faire ça et nous on se retrouve la semaine prochaine pour de nouveaux épisodes. Allez ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de la saison

    00:00

  • Débrief des pitches de Cécile et Tribee

    00:38

  • Analyse du pitch de Léo et Cosmos

    01:30

  • Présentation de Jonathan et Kivala

    04:41

  • Retour d'Antoine et Renaud avec Boarding Light

    09:04

  • Analyse du pitch d'Alexandre pour Explorz

    12:41

  • Pitch de Bethsabée et Baübo

    18:20

  • Conclusion et aperçu de l'épisode suivant

    22:19

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