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La Cheftaine : le podcast

6. Emilie : entre épreuves et audace, repartir de zéro pour une nouvelle vie

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47min |04/02/2025
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6. Emilie : entre épreuves et audace, repartir de zéro pour une nouvelle vie

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Description

Et toi, as-tu déjà ressenti cette étincelle ? Celle qui pousse à relever la tête et à se lancer dans l’inconnu, même lorsque tout semble s’écrouler autour de toi ? Et si les épreuves de la vie devenaient des tremplins pour se réinventer ?


Dans cet épisode, je reçois Émilie dont la vie a basculé il y a deux ans, et qui a pris la décision de tout changer. Entre un divorce, la perte d’un parent et d’importants bouleversements, elle aurait pu s’effondrer. Mais elle a choisi de transformer ces épreuves en moteur pour avancer. Son histoire, entre évolution professionnelle et résilience personnelle, illustre le courage qu’il faut pour sortir de sa zone de confort.


Nous explorons ensemble ce feu intérieur qui l’a poussée à tenter un concours pour monter de grade, à tout recommencer en Corrèze, et à se réinventer dans sa vie professionnelle comme dans ses engagements associatifs. Nous abordons son choix de carrière, les défis qu’elle a surmontés, et les leçons qu’elle partage avec sincérité.


Émilie nous montre qu’il n’est jamais trop tard pour écrire une nouvelle page et que résilience et audace vont souvent de pair. Son parcours, à la fois inspirant et accessible, pourrait bien allumer une étincelle en toi aussi.


Un témoignage à écouter pour s’inspirer et réfléchir à ce qui nous freine parfois à aller de l’avant.


_________________________________________

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La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé 💃😜🚀


📻 Un nouvel épisode disponible un mardi sur deux 🗓️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Audrey, alias la chef-stède. Comme beaucoup, j'ai longtemps su que ma valeur dépendait des autres. Mes parents, mes profs, mon conjoint, mon boss et même ma gynécologue. Entre syndrome de l'imposteur et doute permanent, je me sentais prisonnière de mes étiquettes. Mais ça, c'était avant. avant de réaliser que je n'étais pas seule, à me traîner tous ces boulets, et surtout, avant de décider de tout envoyer vers le sud. La Cheftaine, c'est un podcast où on parle de ce qui nous freine, mais aussi de ce qui nous inspire. En solo ou avec mes invités, j'ai décidé de secouer le cocotier. Alors, si toi aussi tu cherches à te reconnecter à ta propre valeur et que tu veux un boost d'énergie positive, c'est parfait. Bienvenue dans La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé. Place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Hey ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je commence traditionnellement avec une petite information contextuelle et je souhaiterais revenir sur le pourquoi de ce podcast. Car au-delà de distiller de la bonne humeur, de la bienveillance et un petit peu d'audace, je souhaite explorer le moment, l'élément déclencheur d'une vie qui fait qu'une personne décide de relever la tête et ose se lancer dans un projet, une activité, un défi, quel qu'il soit. Mais oui, tu sais bien, cette étincelle qui allume la mèche et qui finit par t'envoyer sur la Lune. Certains la rechercheront toute leur vie, d'autres en auront terriblement peur. Et une partie seulement se décidera à découvrir le feu. C'est ce que je veux explorer dans ce podcast, ce feu dont j'ai pu manquer à certains moments de ma vie. Et il arrive parfois que cette étincelle se présente à un moment où ta vie est au 36e dessous. Et à ce moment-là, réussir à faire acte de résilience est une épreuve à part entière. C'est un petit peu ce qui est arrivé à Émilie. dont la vie a totalement basculé il y a deux ans. Elle aurait pu s'enfoncer dans une spirale négative, et la tentation fut grande tant son ardoise personnelle était chargée. Elle exprime d'ailleurs très bien Il faut savoir pleurer, mais il faut ensuite savoir se relever pour avancer et trouver un nouveau but à atteindre Émilie s'est ainsi lancée le défi d'évoluer dans l'éducation nationale en passant un concours interne pour monter de grade. Parce que oui, être fonctionnaire nécessite aussi d'avoir l'esprit entrepreneurial. Emily s'investit également beaucoup dans la vie associative et nous démontre que le bénévolat, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Bref, il faut que tu restes avec nous vraiment sur la prochaine demi-heure. Son parcours ne peut que t'inspirer. La Cheftaine, nouvel épisode, c'est parti ! Bonjour Emily !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur La Cheftaine, le podcast. Bon, on va être honnête, toi et moi, on se connaît depuis un petit bout de temps à présent. Et lorsque je t'ai proposé de participer à un épisode du podcast avec moi, tu as spontanément dit oui. sans même savoir de quoi il s'agissait. Alors je voulais te remercier pour ta confiance, et évidemment, sois tranquille, personne ne perdra sa dignité aujourd'hui, et ta vertu sera intacte à la fin de cet épisode. Ta vie a connu pas mal de chamboulements ces deux dernières années, notamment en décidant de quitter la douceur du Sud pour l'humidité de la Corrèze, choix que je ne comprends toujours pas, ceci dit. Mais je pense que ton témoignage, ainsi que ton parcours, peuvent en inspirer d'autres. Émilie, moi je te connais, mais personne d'autre finalement, donc pourrais-tu te présenter ? Dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie.

  • Speaker #1

    Donc je m'appelle Émilie Suro, j'ai 44 ans, je suis originaire de l'île d'Oléron, j'ai fait une partie de mes études à La Rochelle, j'ai fait une année ensuite à Bordeaux, puis à Paris et j'ai terminé à Perpignan. Donc tu vois, j'ai un petit peu bougé. À Perpignan, j'ai passé... J'ai d'abord travaillé, j'ai fait pas mal de petits boulots et j'ai travaillé comme vacataire à l'éducation nationale. Ça m'a énormément plu, j'ai donc passé le concours. J'ai été enseignante en lettres-histoire dans un lycée professionnel pendant assez longtemps, puisque j'ai passé plus de 20 ans à Perpignan. Et puis, fin août, début septembre, je suis arrivée en Corrèze. Je travaille toujours dans l'éducation nationale, mais je ne suis plus prof.

  • Speaker #0

    Donc, tu as une vie professionnelle qui s'est construite autour de la transmission des savoirs et dans l'éducation nationale. Spoiler alert ! Et maintenant, présente-nous plus en détail ta vie professionnelle. C'est quoi ? Pourquoi ? Et depuis quand ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, depuis deux ans, enfin là c'est ma deuxième rentrée, je suis personnelle de direction. C'est-à-dire que l'année dernière, non, en fin d'année 2022, trois, je tournais un petit peu en rond, j'avais envie de voir un petit peu autre chose. J'ai eu l'opportunité de passer un recrutement avec la DASEN des Pyrénées-Orientales pour faire partie du vivier des faisans-fonctions personnels de direction, en me disant que je ne serai jamais appelée. Et une semaine après, on m'appelle et on m'envoie comme faisans-fonctions au collège de Sijan, entre Narbonne et Perpignan. Donc je suis restée principale adjointe toute l'année dans ce collège, l'année dernière. Et pendant cette année, très mouvementée, je dois avouer. J'ai passé le concours de personnel de direction, je l'ai obtenu. Et du coup, après, comme on passe un concours dans une administration, j'ai dû faire une demande de mutation, des demandes de changement pour mutation. J'aurais pu rester dans l'Académie de Montpellier, mais bon, voilà.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as donc décidé de changer de vie.

  • Speaker #1

    J'ai décidé de changer de vie. Donc, je suis aujourd'hui proviseure adjointe dans un lycée à... Tulle, en Corrèze, et si on devait faire une comparaison, pour expliquer un petit peu ce que je fais, parce que proviseur adjoint, c'est toujours un peu vague, c'est un peu comme l'État. J'ai une chef, donc ma chef, ce serait la présidente, et moi, je serais le premier ministre. Voilà, si on devait faire un petit peu une comparaison. Donc, je gère les affaires courantes, les affaires internes du lycée, les changements d'emploi du temps, les demandes des enseignants, les projets, les choses comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, enfin... Le poste de premier ministre, ce n'est pas franchement le job le plus envié, surtout en ce moment.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours le job le plus sympa, je ne sais pas. Alors, c'est très technique, contrairement à ma chef qui, effectivement, va faire beaucoup de relationnel, d'extérieur, qui va être vraiment tourné sur le développement du lycée. Moi, c'est très, très technique, mais c'est très intéressant parce qu'il y a des dossiers, notamment sur... les élèves avec l'inclusion, etc. Il y a quand même des dossiers qui sont vraiment, vraiment très enthousiasmants.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as eu une première carrière dans l'éducation nationale en tant qu'enseignante.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ton parcours de prof, justement ? Pendant combien de temps as-tu exercé le métier ?

  • Speaker #1

    J'ai été enseignante en lettres-histoire dans plusieurs lycées professionnels de l'Académie de Montpellier parce que j'ai fait plusieurs lycées sur Perpignan, Narbonne, plus de 15 ans. Plus de 15 ans et puis j'ai enseigné aussi à l'université de Perpignan en tant que vacataire aussi. Alors là, plus sur de l'histoire contemporaine, parce qu'on est très spécialisé quand on est dans l'université. Donc c'était surtout sur des TD en histoire contemporaine. Mais oui, j'enseigne depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, donc l'enseignement, on peut considérer que tu as bien roulé ta bosse. Ça, c'est acquis. Tu es d'ailleurs plutôt modeste, je trouve, parce que tu as oublié de préciser. J'en perds mes mots. Donc tu es d'ailleurs très modeste. Tu as oublié de préciser dans ta présentation que tu étais docteure en histoire.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Oui, oui, j'ai passé une thèse de doctorat à l'Université de Perpignan sur un thème qui m'est toujours aussi cher, c'est-à-dire comment une communauté transmet son patrimoine et ce qu'elle en fait. Et quand je dis que ça m'est très cher, c'est que j'ai continué à travailler sur ce thème, plus sur le thème maritime qui a été longtemps mon thème de prédilection. J'ai quand même fait 20 ans. près de l'île de Léon et 20 ans près de la Méditerranée. Voilà, le thème maritime a été mon thème de prédilection. Mais j'ai changé de thème aujourd'hui. Il est plus dirigé sur nos amis les équidés, comme tu le sais.

  • Speaker #0

    Effectivement, toi et moi partageons une petite passion pour le monde équestre. Je fais une petite parenthèse pour l'audience, mais oui, Émilie et moi, nous connaissons vraiment bien. Et nous avons découvert ensemble la pratique de l'équitation western, entre autres. Mais ça, c'est d'autres histoires à raconter. On ne va pas vous polluer dans le fil aujourd'hui. Donc finalement, c'est quoi l'élément déclencheur à ton projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça fait un moment que j'avais envisagé de passer ce concours. Ça fait un moment que ça me titillait, que j'avais envie. Puis bon, on a tête dans le guidon, on fait plein de choses à côté. Et on a fait beaucoup de choses à côté, tu le sais. Donc, pas toujours de temps pour... pour penser à soi, et puis le confort aussi. Je sais où je suis, je sais ce que je fais en ce moment. Et puis quand même, j'ai eu plusieurs chefs, dans le lycée où je suis restée le plus longtemps, j'ai eu plusieurs chefs qui m'ont dit, quand même, Madame Sureau, vous avez le profil, ça mériterait, ça mériterait. Et puis ils m'ont associée aussi. à des réunions, à des groupes de travail, ils m'ont envoyée vers l'extérieur, ils m'ont envoyée travailler avec d'autres chefs d'établissement. Donc c'est vrai que ça m'a vraiment, vraiment... Ça a été... Voilà, j'avais vraiment envie, depuis un moment.

  • Speaker #0

    Alors oui, le quotidien nous accapare tous, et on remet toujours à plus tard les projets, les envies. Et parfois, certains ne sont vraiment jamais assouvis. Et ça fait quoi ? Une bonne quinzaine d'années qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Oui, 16 ans même. Je pense que ça dépasse les 15. Mais bon, bref, ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Je dois avouer que cette suite de parcours ne m'a pas étonnée. Le fait que tu évolues vers des fonctions de direction et que tu te lances dans toute cette grande aventure, c'est assez logique avec la personne que tu es, avec ton caractère. et avec tes compétences.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Oui, oui, non, mais je pense que j'avais, voilà, j'avais quand même ce petit truc en moi.

  • Speaker #0

    OK, donc pour situer un petit peu plus les choses pour l'audience, parce que bon, même si des personnes nous écoutent, à la base, on se fait notre vision entre copines, toi, Théatule, et moi, ici, à Perpignan, et c'est plutôt sympa, de temps en temps, de se prévoir ce genre de choses. Mais je dis que ça ne m'étonne pas, parce que je précise qu'Émilie et moi, on s'est rencontrées dans le cadre associatif, et avec Sabrina. à qui je fais une petite dédicace. Nous avons dirigé ensemble, toutes les trois, une association sportive pendant huit ans dans laquelle nous nous sommes beaucoup investis. Je mentirais si je dis pas qu'on a énormément donné de notre personne. Et on s'est presque plus quittés depuis, finalement. Je pense donc que l'implication, la conduite de projet, le dévouement pour une cause, ça fait partie de toi, finalement. Et ta vie... personnel, si tu me permets, a également beaucoup changé ces deux dernières années. C'est possiblement aussi une des causes de tous ces changements. Tu veux bien nous en dire plus en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, ça en fait partie parce qu'il y a eu beaucoup d'événements qui se sont enchaînés ces deux dernières années qui m'ont vraiment accompagnée au changement. Donc, après plus de 20 ans de vie commune... Mon ex-mari m'a quitté et du coup, ça a remis en cause beaucoup de choses. Toutes les fondations de ma vie, parce que je n'avais absolument pas imaginé ma vie sans lui ou ma vie différemment qu'à ses côtés. Donc, ça a été un petit peu difficile. D'abord, c'est comme, tu sais ce qu'on dit, comme dans un deuil. Il a fallu digérer la nouvelle. Ensuite, refaire surface, prendre le taureau par les cornes et avancer. Ces deux dernières années, elles ont été très très très très mouvementées parce qu'il y a eu le divorce, mais ça veut dire vendre de la maison, un gros projet bâti ensemble avec des projections et plein de choses, et puis des souvenirs. de fêtes, de gens qui sont passés dans cette maison, qu'on a reçu. Voilà, enfin bon bref, tous nos souvenirs, perte de repères, donc même dans la... tout s'effondre, la temporalité, tout bascule. C'est pas facile. Bon, pour couronner le tout, je perds mon papa le 24 décembre de l'année dernière, deux mois après, mon chef, où j'étais, le collège où j'étais, décède aussi. Je peux te dire que dans une année, enfin dans l'espace à peine de deux ans, perdre entre guillemets son mari, son père, son chef, accuser un divorce, plus vendre une maison et s'occuper de tout ça, voilà, il fallait que je m'accroche à autre chose. Donc cette envie de concours qui était en moi, je pense que ça a vraiment dit, eh bien c'est maintenant, voilà, c'est là, il fallait que je le fasse.

  • Speaker #0

    Et oui, parfois la vie est ironique. Les gens qui ont la foi diraient qu'une puissance nous met à l'épreuve. Et ma sœur te dirait que ce qui ne te tue pas te rend sans doute bien plus fort. Donc c'est bien que tu aies décidé de déployer ton énergie vers quelque chose de positif, vers de nouveaux projets, te relever pour avancer vers autre chose. C'est une force de caractère que j'admire sincèrement chez toi, cette capacité de résilience finalement.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que... Je pense que ça, c'est dans ma nature. Il y a des gens qui vont avoir du mal à avancer ou à aller de l'avant. Moi, c'est dans ma nature. C'est-à-dire que je ne regarde pas derrière, je ne vis pas avec les regrets et la nostalgie. Alors, partir, laisser 22 ans de vie dans les périodes où ça n'a pas été facile, mes amis me manquent. C'est vrai. Mais je ne me dis pas tous les jours Ah, je regrette d'être à Tulle, quel dommage, j'aurais pas dû faire ça Jamais de la vie. Ce n'est pas dans ma nature, parce que ça ne fait pas avancer les choses, parce que ce n'est pas comme ça qu'on avance. Je reviendrai, je ne reviendrai pas, peu importe. Mais en tout cas, j'ai cette nouvelle vie qui s'offre à moi et j'ai envie d'avancer. C'est dans ma nature et mon éducation également. Je pense qu'on n'a pas été habitués chez nous. On pleure parce que j'ai pleuré. Il ne faut pas croire. Je ne suis pas un rock, je ne suis pas insensible. J'ai pleuré. Mais quand on a pleuré, après, il faut passer à autre chose. À un moment donné, si on ne peut pas se plaindre, ça ne fait pas avancer les choses. Et puis moi, je savais que... Ça aussi, c'est technique. Moi, je savais que me noyer dans le travail, me lancer dans le travail, me lancer dans un projet, ça allait m'empêcher de penser à autre chose. Et voilà, alors attention, je ne dis pas que la fuite est une solution. Attention ! Mais voilà, finalement, je me dis, je ne suis pas certaine que j'aurai réussi à franchir le cap. si mon ex-mari ne m'avait pas quitté. Et du coup, presque, voilà, je n'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu aurais engagé ce projet de concours et d'évolution professionnelle si les choses avaient été différentes dans ton contexte personnel, justement ?

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'était un frein. Si tu passes un concours, il va falloir faire une mutation. Oh non, moi, je n'ai pas envie. J'aime bien la région. Et je le comprenais, parce que bon, voilà. Alors, l'ironie du sort, c'est que quand même, j'ai été très, très, très, très bien classée et que j'aurais pu rester dans l'académie et même dans le département. Donc, finalement, j'aurais passé ce concours et ça n'aurait rien changé à notre vie. J'aurais pu rester dans le coin. Mais bon, voilà, je suis vraiment contente d'écrire une nouvelle page de ma vie et une page blanche où je ne suis pas la... la femme 2 ou l'ex-femme 2 ou la personne qui était avec un tel. Voilà, je suis juste moi. Voilà. Et ça, ça aussi, pour repartir, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Si je comprends bien, tu avais aussi besoin, quelque part, de tout plaquer, de laisser tout ce qui te rattachait à ton ancienne vie. Alors, je mets des guillemets, bien sûr, mais voilà, tu voulais tout couper pour t'installer en Corrèze ou... Là où tu n'as plus aucune attache, tu ne connais personne, personne ne te connaît. Ça participait, je pense, quelque part à ta reconstruction, peut-être.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement, exactement. Aujourd'hui, on me dit bonjour et on me parle de ce que moi je fais, de ce que je suis, pas de ce que nous étions.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un bon choix, finalement. Entre nous, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de le faire à ta place. redémarrer d'une page blanche, mais avec le recul, c'est sans doute peut-être ce qu'il y a de mieux à faire quand tout te renvoie à ce deuil, pour reprendre ton analogie de tout à l'heure. Bon, pour en revenir à des choses plus réjouissantes, j'ai envie de partager une anecdote de ta vie d'avant, celle où nous étions ensemble dirigeantes associatives, où nous avons parcouru près de 150 kilomètres, aller-retour, un soir de décembre, sur des routes de moyenne montagne, à l'approche de Noël. habillés en elfes ou en reines, je ne sais plus. Enfin voilà, il y avait des paillettes dans tout ça pour participer à une Zumba Party. Je ne sais pas si tu t'en souviens. Oui, on avait la vingtaine quand même. On était sans doute bien plus fraîches.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça. On en parle souvent, mais on en a fait des kilomètres dans des tenues improbables.

  • Speaker #0

    Tout ça pour dire qu'au-delà du ridicule qui ne tue pas, nous étions bénévoles très actifs, bénévoles associatifs très actifs. et depuis de nombreuses années. Donc, ensemble, nous avons été à la tête de cette association, 400 adhérents, 25 heures de cours chaque semaine, 8 animateurs salariés. Toi, tu t'es investie ensuite en suivant, ça fait beaucoup de suite, tu t'es investie en poursuivant tes efforts dans le monde équestre, avec une vie associative aussi. Tu diriges donc, je crois, ou tu as dirigé une ou deux associations dans ce milieu-là. Tu as toujours eu cette... cette passion, je dirais, du projet collectif, du lien social, cette envie de fédérer. Tu pourrais nous en dire un petit peu plus sur ce goût de l'engagement, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est pareil, ce goût pour l'engagement, je pense que c'est aussi dans ma nature. Je pense être quelqu'un de fiable et de loyal. C'est-à-dire que quand on me confie un projet, on peut me le confier, je le menerai à bien, jusqu'au bout. Je mettrais peut-être plus de temps ou moins de temps selon ce que je fais aussi à côté. Mais voilà, quand on me confie une mission, j'aime bien aller jusqu'au bout. Et c'est vrai que ce côté associatif, ce côté mission, ça m'a toujours plu. Alors bon, il faut savoir que ça vient aussi du tissu familial. Mes parents ont toujours été dans le milieu associatif. Mon père a été président d'une association de loisirs et de sport sur l'île de Léon pendant plus de 20 ans. Donc, dès tout. petits, c'était Allez, vous venez aider pour le gala de fin d'année ! Allez, vous venez aider pour... Alors évidemment, quand on est petits, on râle, puis finalement, en fait, ça fait des super souvenirs et on apprend plein de choses. Et voilà, donc c'est vrai que ce milieu de l'association, c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. D'ailleurs, arrivé ici, tu l'as souligné, l'équitation est aussi quelque chose qui nous a liés. J'ai donc amené ma jument avec moi. Elle est dans une écurie de propriétaires où il y a une association. J'ai tout de suite adhéré à l'association parce que ça me paraît normal. J'ai vu que ces jeunes filles se battaient pour faire exister cette petite association d'écurie de propriétaires. Et je me suis dit, évidemment que tu vas adhérer. Juste adhérer pour le moment, je ne suis pas dans le bureau, loin de là. Mais en tout cas, pas encore. Pas depuis deux mois. que je suis arrivée. Même si j'ai des petites idées à leur soumettre, tu penses bien.

  • Speaker #0

    Je connais bien là,

  • Speaker #1

    oui. Mais voilà, je pense que c'est important de faire vivre ces associations, c'est important ce tissu associatif, parce que derrière un tissu associatif, c'est les relations avec les gens, c'est le social, c'est aller vers l'autre, c'est prendre du temps pour faire plein de choses ensemble et puis des chouettes rencontres et puis apprendre les uns des autres, parce que c'est... Avec vous, les filles, quand on avait cette association à Elne, moi, j'ai énormément appris. Toi, ton côté juriste m'a énormément appris. Et Sabrina, son côté maths, où elle nous a fait tous ses calculs de salaire, etc. Moi, je n'aurais jamais su faire ça. Donc, on a tout appris les unes des autres. Et ça, c'est vraiment hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que faire de l'associatif, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Car bien que ce soit non lucratif, parce qu'aujourd'hui, on ne semble valoriser que ce qui permet de rapporter de la valeur financière, la Startup Nation et tous ces concepts-là, il faut quand même beaucoup d'énergie pour porter et mener à bien un projet. Et regarde-nous, à l'époque, on faisait tourner une petite boîte, on peut même dire une entreprise.

  • Speaker #1

    Une entreprise, non, mais on est bien d'accord. Alors après ça, je pense par contre que c'est un avis qui n'engage que moi, mais ça... Ça dépend quand même de la taille des associations. Aujourd'hui, je suis encore présidente de deux associations d'équitation western et de culture western aussi. On a élargi. Mais c'est vrai que l'association qu'on gérait sur elle n'était vraiment une petite entreprise. J'ai participé à une association de cavaliers. qui comptait une cinquantaine de cavaliers, là aussi, c'était aussi une mini-entreprise parce qu'on avait quatre formateurs où il fallait faire les factures, payer les formateurs, faire tout ce qui est administratif et tout ça. Bon, là, mes deux petites associations, tu comprendras bien qu'elles sont beaucoup plus confidentielles parce que le sujet... et quand même très particulier. Ma curiosité d'historienne m'a rattrapée en faisant de l'équitation western et j'ai décidé de faire des recherches sur l'histoire du western français. Et puis, par biais de rencontres, on a monté une autre association plus tournée sur une personnalité du western français, c'est Joey Herman. Donc on a fondé depuis peu une association sur ce monsieur où on va essayer d'aller jusqu'au bout. en ouvrant, j'espère, un musée ou en tout cas une salle qui pourrait être visitée et dédiée à cette personne du western français. Mais là, on rentre dans quelque chose qui touche quand même peut-être beaucoup moins. Et c'est vrai qu'au niveau de l'association, je vois que là, j'ai quand même beaucoup moins de travail parce qu'il y a moins d'adhérents, il n'y a pas d'activités. Les seules activités, ce sont mes conférences et c'est moi qui me gère seule comme une grande. Donc, je pense que ça dépend du type d'association. Quelle association on fait ? C'est vrai qu'une association sportive va toucher beaucoup de gens, un public assez large, avec souvent des salariés, puisque qui dit association sportive dit personnes qualifiées. Une association culturelle ou historique, forcément, on est plus sur l'intellectualisation de quelque chose qui va toucher un public selon le thème qui va être plus restreint.

  • Speaker #0

    Je suis totalement d'accord avec toi et c'est un sujet de niche.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Mais après, ça n'empêche pas que c'est quand même toujours de l'administratif avec un travail de communication. Ça, c'est aussi quelque chose qu'il faut apprendre, le travail de communication. Ce n'est pas facile du tout. Pas facile du tout.

  • Speaker #0

    Totalement, totalement. Et le milieu associatif a été très formateur pour ma part. Je le dis régulièrement, mais je ne serais pas la professionnelle que je suis aujourd'hui. la dirigeante d'entreprise que je suis, si je n'avais pas été dirigeante associative auparavant. Dans la vie associative, j'ai appris la gestion de projets, la communication, la gestion d'équipes et des ressources humaines, la construction budgétaire, les objectifs, les indicateurs. J'ai aussi appris à avaler beaucoup de couleuvres. Ce n'était pas toujours tout rose, mais je pense que c'est vraiment de l'entrepreneuriat à part entière. au sens littéral d'entreprendre, de mettre en avant, de se mettre en avant pour faire avancer un projet. Et toi, Émilie, tu es dans cette même veine et je pense que c'est aussi pour ça qu'on s'entend bien. Tu es une entrepreneur, je pense. Et à ce propos, pour poursuivre dans le partage de ton parcours, je pose toujours les deux questions qui vont suivre à mes invités parce que ça permet de se projeter un petit peu mieux dans leur parcours. Mais pour toi, Émilie, quelle a été ta plus grosse erreur ? qu'en as-tu retenu ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse qui va te faire sourire, mais tu verras que la deuxième va te faire sourire également. J'ai beaucoup réfléchi pour répondre à cette question parce que j'ai hésité vraiment. Et finalement, quelle a été ma plus grosse erreur ? Me marier. Me marier parce que j'ai vécu longtemps dans l'ombre de mon ex-mari. Je me suis interdit beaucoup de choses. Mon ex-mari avait un métier particulier qui a pesé quand même beaucoup sur notre petite famille parce qu'on avait une famille réduite, on n'avait pas d'enfants donc c'était lui et moi. Et du coup, mais attention, je ne lui rejette pas la faute. Je me suis interdit beaucoup de choses. Je me suis, tu sais cette projection et pourtant on n'est quand même pas des femmes nées en 1930. Mais cette projection de la femme au foyer, avec ce mari très, très, très, très occupé, qui n'avait pas le temps de quoi que ce soit. Donc, voilà. Donc, moi, j'étais là, je faisais, je le mettais toujours en avant. Et du coup, là, ce petit goût à la liberté, ça ne m'a pas du tout envie de recommencer. Vraiment pas. Alors, je ne dis pas... Ne pas rencontrer quelqu'un, ne plus jamais vivre quoi que ce soit avec qui que ce soit. Je ne dis pas ça du tout. Mais voilà, l'indépendance, je suis déjà quelqu'un qui a un caractère assez indépendant. Mais là vraiment, cette envie de rester très indépendante, et notamment sur le plan matériel, là aussi, c'est ce que j'ai retenu. Une vie à deux avec quelqu'un, pourquoi pas ? Mais avec mes conditions et ma façon de voir les choses, ça c'est évident, c'est ce que j'en aurais retenu.

  • Speaker #0

    J'ai eu un petit peu peur de ta réponse au début, mais après t'avoir écoutée jusqu'au bout, je pense que je comprends tes propos. Ce qui me semble dur à titre personnel dans la vie de couple, dans le mariage, peu importe, à mon échelle, je dirais que c'est cette notion d'équilibre. de laisser suffisamment de place à l'autre dans sa vie, tout en n'oubliant pas que justement, nous sommes le centre de notre vie. Au risque de générer des remords, des regrets, des frustrations, du négatif. Je trouve, j'espère que ça ne fait pas trop hautain ou très égoïste que ce que je dis, mais pour pouvoir être bien avec un autre, il faut déjà être bien avec soi-même, je pense. Et puis un jour... tu te réveilles à côté de tes pompes et c'est un peu tu gâchis, tu te dis, merde, mince, pardon, j'aurais peut-être dû faire ci, faire ça et tu as des regrets, tu as des remords et tu ne t'es pas écouté et parfois, cette petite voix intérieure qu'on a tendance à taire, il faut apprendre à lui laisser un petit peu plus de place.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Je partage ton point de vue, je comprends. Donc, à contrario, pour poursuivre dans cette petite logique, Quelle a été ta plus grande réussite et quel impact a-t-elle sur ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Et alors, c'est là, je pense que tu vas rigoler. Ma plus grande réussite, me marier. C'est-à-dire que ça a été à la fois ma plus grosse erreur et à la fois ma plus grande réussite. C'est très paradoxal et pourtant...

  • Speaker #0

    Ça rejoint tout ce que je te disais depuis le début. Je ne suis pas quelqu'un qui vit avec les regrets et je ne regrette aucun des moments que j'ai vécu avec mon ex-mari. Aucun. On s'est connus jeunes, on a grandi ensemble, on a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ensemble. J'ai appris énormément, énormément, énormément à ses côtés parce que... C'était quelqu'un, comme tu le sais, enfin c'est quelqu'un, il n'est pas décédé, pauvreté, et je ne lui souhaite pas, mais qui bricole beaucoup, qui est très ingénieux, très inventif, qui est très...

  • Speaker #1

    Oui, c'était Géotrope,

  • Speaker #0

    ou MacGyver aussi, un peu tout, il a eu plein de surnoms. Mais voilà, donc, je suis sûre que tu penses à cette soirée spectaculaire. le Place de la Mairie où il nous a fait la rampe de spot en deux secondes.

  • Speaker #1

    C'est exactement l'exemple que j'ai en tête totalement, où avec trois lampes de chantier et quatre câbles, il nous a fait un éclairage digne des plus grands spectacles. Tu lui files une hélice et un moteur, je suis sûre qu'il est capable de construire un hélicoptère.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non mais voilà. Non mais j'ai appris énormément de choses qui me servent au quotidien, je le vois bien. Moi, je n'ai rien qui me démonte. Il y a quelque chose qui tombe en panne, je ne m'alarme pas. Je commence par tout démonter pour savoir d'où ça vient, essayer de trouver la cause moi-même. J'ai appris énormément. Donc, ma plus grande réussite, ça a été de me marier. Mais ma plus grosse erreur, ça a été de me marier. Tu vois, c'est paradoxal, mais je le maintiens quand même parce que j'aurais dû être effectivement plus à l'écoute de moi-même. Mais c'est vrai que la jeunesse fait que... j'avais envie dans cet élan là de suivre d'apprendre de m'émerveiller de tout et des fois on s'oublie un peu et ça c'est pas bien oui c'est ce que je te disais à l'instant je pense qu'il faut savoir s'écouter alors

  • Speaker #1

    ça veut pas dire et je le précise vraiment de devenir égoïste notoire on peut totalement être altruiste et empathique en apprenant à s'écouter Et pour prendre soin des autres, il faut déjà prendre soin de soi. C'est un adage tellement vrai. Bon, tu me fais rire parce que les gens ne te verront pas, mais je vais le leur dire. Quand je t'ai proposé l'enregistrement d'un épisode, courant octobre 2024, tu m'as tout de suite dit oui. Mais tu m'as demandé de t'envoyer les questions que je comptais te poser pour préparer un petit peu notre échange. Et nous sommes au dernier jour de novembre et la nana, elle s'est carrément fait des fiches, tu vois. Moi, je te vois, donc je dis aux gens, elle est là avec ses petits papiers. Je te vois derrière ton écran à tourner tes pages avec tes petites notes, tes réponses. Ça me fait marrer parce que c'est tellement toi, ça.

  • Speaker #0

    On ne se refait pas, on ne se refait pas très cher. Tu veux qu'on parle de tes tableaux Excel ? On ne se refait pas. Tu le sais très bien.

  • Speaker #1

    J'avoue, moi, j'ai une petite passion secrète pour les tableurs et Excel en particulier. Donc, je fais des tableaux sur tout et n'importe quoi. Pour le podcast, j'ai créé un board avec le podcast. le calendrier éditorial, le planning d'enregistrement, le montage, la communication. Je suis parée. C'est la chef-tenant corporation. Voilà. Bon, arrêtons de jacasser et revenons à nos moutons avec ton recul aujourd'hui. Qu'est-ce qui a été le plus difficile à gérer, à encaisser, à appréhender finalement avec ton changement de vie sur le plan personnel ou professionnel ? Ausha.

  • Speaker #0

    Le changement, c'est toujours à double tranchant. C'est-à-dire ? qu'il y a un côté excitant. Nouvelle vie, nouveau départ, personne ne me connaît, ça va être génial. Et puis, c'est aussi super angoissant. Où je vais ? Où je mets les pieds ? Où je vais arriver ? Où je vais atterrir ? Dans quelles conditions ? Qu'est-ce que je vais faire ? Donc, voilà, d'un côté, j'étais pressée de partir et de me lancer dans ma nouvelle vie, de commencer ce nouveau travail, de rencontrer de nouvelles personnes. Voilà. Puis d'un autre côté, c'était difficile de quitter mon lieu de vie, là où j'avais mes habitudes, mes connaissances, là où tous mes amis. Et là, je bénis les nouvelles technologies, le téléphone, la vidéo, où je peux encore vous avoir comme je veux les messages, etc. Parce que c'est vrai que je me dis, s'il fallait que je leur écrive des lettres tous les jours, ils en auraient. Ils en auraient marre, les pauvres ! Non, mais c'est vrai, c'est pas facile de quitter son monde comme ça. Surtout quand je ne m'y étais pas projetée, en fait, de tout plaquer comme ça et de partir des Pyrénées-Orientales, ce n'était pas du tout le projet de vie. Tu m'aurais demandé il y a deux ans, j'en avais vraiment aucune idée. Et puis moi, je suis partie,

  • Speaker #1

    si je peux me permettre. Il est vrai que vous aviez ensemble ce projet de partir en camion 4x4, faire un road trip autour du monde. Et là, aujourd'hui, tu es toute seule en Corée, dans un pays d'humidité, avec ta jument. tes Ausha et mon vitot. Donc oui, ça fait un petit peu de changement sur les cartes quand même. Pas du tout,

  • Speaker #0

    pas du tout. Non, et puis c'est vrai. Et puis bon, quand j'ai embarqué ma jument, quand je suis allée embarquer ma jument qui a 12 ans, qui avait toujours vécu dans les Pyrénées-Orientales, quasiment toujours au même endroit, je me suis dit, est-ce qu'elle va s'adapter ? Est-ce que ça va aller ? Est-ce que je vais gérer sans tous ceux qui m'aident à la gérer d'habitude quand je ne peux pas toujours être disponible ? Est-ce que je vais trouver du temps ? Est-ce que... Plein de questions, plein de questions. Bon, finalement, elle va très, très bien. Si c'est à refaire, je referai tout pareil. Mais voilà, c'est sûr que ce n'était pas du tout mon projet de vie. Mais il faut s'adapter. Il faut prendre les tournants comme ils viennent. Et puis, ce n'est pas pour ça que je ne pense toujours pas autour du monde au camion 4. 4, je ne sais pas quand, comment, peut-être que ça se fera, peut-être que ça ne se fera pas. C'est toujours dans un coin de ma tête, en tout cas. J'ai toujours le projet de passer mon permis poids-lourd pour pouvoir faire ce tour du monde. Donc, tu me connais, je vais y aller, je vais aller jusqu'au bout. On verra, on verra si ça aboutit ou pas, mais je me laisse du temps. Bon, puis j'ai le projet d'écriture aussi, alors voilà, je ne peux pas toujours faire.

  • Speaker #1

    Justement, c'est un super projet. En tant que pratiquante de l'équitation western, tu t'es beaucoup impliquée dans la discipline, en tant qu'historienne, parce que c'est un petit peu ta passion, comme tu le disais tout à l'heure, mais tu t'es vraiment impliquée dans la transmission de cette histoire. Dis-nous en plus, justement, sur cette implication-là.

  • Speaker #0

    Alors, ce serait un abécédaire, alors le titre est provisoire, mais un abécédaire de l'histoire western, ou l'histoire du western en France. de A à Z, enfin quelque chose comme ça. On n'a pas encore défini le titre, mais effectivement, les éditions Lavoiselle, en fait, ils ont sorti un livre sur les galops westerns il n'y a pas très très longtemps, avec des grands noms du western français, comme Luc Jordano par exemple. Peut-être qu'il y en a qui connaissent. Et c'est ce monsieur-là, Luc Jordano, qui m'a dit, on aimerait bien avoir une petite chronologie. des associations westerns qui se sont montées en France. Moi, je lui ai envoyé un petit article de 3-4 pages. Et puis après, j'avais un petit peu oublié, je ne savais pas trop. Et puis, il m'a dit, mais tu sais, le livre sort, ton article va être publié. Donc, dans le petit bouquin des galops westerns, il y a mon article qui est publié. Et j'ai rencontré les éditeurs et ils m'ont dit, mais il y en a d'autres des articles comme ça ? Oui, il y en a d'autres, oui. Enfin, je pourrais en écrire beaucoup d'autres. Mais ça nous intéresserait, nous. Donc voilà, on est parti sur ce projet d'édition. J'ai reçu mon contrat d'édition il n'y a pas très longtemps. Il faut que je le signe et que je le renvoie et puis que je me mette à écrire. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est génial. J'adore. Je trouve ça génial. Et je te sens très à l'aise malgré tes petites fiches.

  • Speaker #0

    tu donnes l'impression de te sentir à ta juste place ouais ouais ouais et puis bon je continue à chercher je continue à interroger pas mal de gens je continue à fouiller à essayer de trouver des photos d'époque voilà,

  • Speaker #1

    allons plus loin, développe sois pas timide, quelles sont tes perspectives où te vois-tu dans 10 ans Émilie ?

  • Speaker #0

    alors je me sens très très bien dans mon nouveau travail Il n'y a pas une journée identique à l'autre. Je travaille énormément, c'est sûr. J'ai une amplitude de travail. Je pense qu'il y en a beaucoup qui ne me croiraient pas. Quand on pense qu'avant, je faisais 18 heures, j'étais prof. Aujourd'hui, je fais 7 heures, 19 heures. Mais voilà, c'est une autre vie. Mais c'est avec plaisir. J'ai rencontré énormément de collègues très sympas. Je commence à faire quelques connaissances aussi en dehors du travail. Je me vois bien rester. Rester bien cinq ans sur ce poste pour avoir vraiment le temps de m'installer. Et puis, voilà, demander peut-être un autre poste dans un autre lycée. Voilà. Mais voilà, je me sens bien. Je me sens à ma place. Ça me plaît énormément. À aucun moment, je regrette ce choix. Ça me plaît énormément. Quand on est personnel de direction, un poste, c'est entre 3 et 9 ans. 9 ans, c'est le maximum. Moi, je ne resterais pas 9 ans sur un poste, parce que je trouve que déjà, 4-5 ans, c'est bien. On a fait le tour, puis voilà, il faut passer à autre chose. Donc, bouger, pas forcément sur la Corrèze. Je pense à la Lauserre, la Dordogne, l'Aveyron. Voilà, j'aime bien ces petits départements. Voilà, on t'aura compris que ce ne sont pas les départements les plus peuplés. Mais bon, moi, je préfère largement la campagne que... Les grandes villes, en tout cas je vais profiter des opportunités de mobilité que m'offre ce poste de personnel de direction. Ça, c'est sûr. Après, j'ai envie de te dire, peu importe où je serai dans dix ans. Moi, ce que je veux être dans dix ans, c'est surtout être bien et être en accord avec moi-même. Et ça, ça sera vraiment le plus important. Voilà.

  • Speaker #1

    Se sentir à sa place en conscience, oui, c'est essentiel.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #1

    Bon, nous sommes arrivés au bout des petites questions que je t'avais envoyées, où tu as fait une fiche Bristol pour chacune. Mais comme je suis vilaine... Je t'en ai gardé quelques-unes sous le coude que tu n'as pas pu préparer. Oh, fais pas cette tête. L'idée, c'est d'avoir des réponses sur le vif, un petit peu du tac au tac. Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse de toute façon et aucun million à gagner à la fin. Alors Émilie, c'est parti. Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et je précise dans l'histoire avec un grand H.

  • Speaker #0

    Mon héroïne dans l'histoire. Wow. Alors là... Là, je pourrais te citer bêtement Marie Curie pour tout ce qu'elle a fait, pour l'histoire des femmes. Voilà, je pourrais. Mais ce n'est pas facile. Et je crois que même si tu m'avais demandé de préparer, ce n'est pas évident. Ce n'est pas évident parce que des femmes dans l'histoire, du tac au tac, il y en a quand même moins facilement que des hommes. Et ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Alors, on manque cruellement de représentation féminine dans notre histoire. Et c'est pour ça que j'aime bien poser cette question aux invités, justement.

  • Speaker #0

    Ben ouais, ouais, ouais. Après, alors, ce n'est pas un vrai personnage de l'histoire, mais j'ai une petite... tendresse pour Calamity Jane et son côté femme libre, femme, voilà, la femme de l'Ouest, la femme des grands espaces. Bah évidemment, évidemment, évidemment, j'ai beaucoup, beaucoup lu sur Calamity Jane. J'ai regardé plein de photos, plein de, voilà, je me disais, cette femme quand même, cette vie. Et puis, si ça se trouve, c'était peut-être pas toujours tout rose non plus, mais bon, voilà. Si je devais être une héroïne de l'histoire, j'aimerais bien être Calamity Jane.

  • Speaker #1

    Ah ben, j'en étais sûre.

  • Speaker #0

    Ben, j'ai déjà le cheval, j'ai déjà la selle western. Allez, un petit effort, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Autre question, Émilie. Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Speaker #0

    Quelle faute ? Je ne sais pas si c'est une faute. J'ai envie de dire la gourmandise. Parce qu'on dit que c'est un péché, que c'est un vilain défaut. Mais je suis indulgente pour les gourmands. Parce que je me dis que finalement... Ben, ils ont bien raison. Moi, je m'interdis la gourmandise parce que je me dis, c'est pas bien, je vais être malade, voilà. Mais je me dis, mais voilà, ceux qui sont épicuriens, qui profitent de la vie, qui parfois boivent trop ou mangent trop, je me dis que ceux-là, ils ont bien raison.

  • Speaker #1

    Ok, c'est intéressant. Et as-tu un mantra, une devise, un dicton ou même une citation qui te motive ou qui te guide au quotidien et que tu aimerais partager ?

  • Speaker #0

    Alors... Là aussi, ça va être très, très, très cliché. Et je pense que mes 22 années de vie dans les PO ne sont pas pour rien. Mais je me rends compte que je le dis souvent, toujours en avant. Ça me prend la main. J'adore. Je suis désolée. Ben oui, ben oui, c'est là. J'invente rien. Mais c'est vraiment, vraiment, voilà, mon leitmotiv. Aller de l'avant. toujours en avant, aller de l'avant, regarder derrière, ça ne sert à rien, ça ne fait pas avancer. Oui, on peut pleurer sur son sort, oui, on peut être triste à un moment donné, mais à un moment donné, en avant, quoi. En avant, en avant, en avant, parce que, ben, c'est comme ça qu'on avance, on fait des choses, des projets, et voilà.

  • Speaker #1

    Petite dédicace personnelle à notre Didier national, Didéo, si tu nous écoutes. Eh ben oui ! Car avec Émilie, nous avons aussi suivi des cours de catalan avec Didier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et on a même essayé ses cours de danse, mais pour ma part, ça a été beaucoup moins probant. Grosse dédicace, Didier. Qu'est-ce que tu dirais à une personne qui vient de subir un gros revers de la vie, qu'il soit personnel ou professionnel, pour l'encourager à se remettre en selle ? Sans mauvais jeu de mots, évidemment.

  • Speaker #0

    Je lui dirais qu'il faut qu'il soit indulgent avec lui-même et qu'il prenne le temps. Parce que... Il y en a qui vont mettre deux mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre six mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre dix ans à s'en remettre. Eh bien, voilà, il faut... Alors, je ne dis pas qu'il faut s'écouter tout le temps, parce que ceux qui s'écoutent trop, encore une fois, n'avancent pas à grand-chose. Mais il faut être... indulgent avec soi-même et des fois il faut savoir se pardonner que oui on peut être faible oui on peut être au fond de son lit et puis rien faire parce que il faut accuser le coup et puis voilà et puis à un moment donné et bien on sait pas pourquoi un matin on se réveille et puis tout ce qui nous paraissait insurmontable impossible Et bien finalement ça l'est beaucoup moins et ça voilà

  • Speaker #1

    on n'explique pas et attention Émilie pour conclure quelle est la chanson qui te motive quand tu as le mourag dans les chaussettes ?

  • Speaker #0

    je vais pas être originelle Audrey mais tu sais un petit peu laquelle bah oui évidemment ça commence par A et ça finit par A notre groupe fétiche non mais oui mais tu sais c'est comme ces questions sur la chanson honteuse là mais moi je t'en ferai des copie entière de chansons honteuses, mais moi j'adore, ça me met la patate. Et une chanson d'Abba, ben oui, Dancing Queen, forcément, voilà.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu balances Dancing Queen dans une soirée totalement endormie, quoique n'importe quel tube d'Abba, je pense, et c'est certain.

  • Speaker #0

    Mais voilà, ça fait tout, ça fait tout. Non, mais c'est ça, c'est ça. Donc, voilà, il y a des chansons comme ça. Ben ouais, ça redonne envie, ça donne le sourire.

  • Speaker #1

    Il faut vraiment que je vienne te voir à Tchoum. On mangera de la charcutte, du chocolat sans scrupules, en écoutant à bas à fond les ballons. Merci, merci beaucoup Émilie pour ton partage, pour ta sincérité, ta bonne humeur. Et vraiment, il faut qu'on se fasse des visios bien plus souvent. Je t'embrasse.

  • Speaker #0

    Je te remercie à toi et je te dis à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que tu repars avec de l'inspiration et de nouvelles perspectives pour avancer avec confiance. Si cet épisode t'a plu, pense à t'abonner pour ne rien manquer des prochains. Et surtout, n'hésite pas à laisser un avis plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute. C'est le meilleur moyen de soutenir le podcast et de faire grandir notre belle communauté. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode, toujours aussi décalé et inspirant. A bientôt dans la Chefs'Tête !

Description

Et toi, as-tu déjà ressenti cette étincelle ? Celle qui pousse à relever la tête et à se lancer dans l’inconnu, même lorsque tout semble s’écrouler autour de toi ? Et si les épreuves de la vie devenaient des tremplins pour se réinventer ?


Dans cet épisode, je reçois Émilie dont la vie a basculé il y a deux ans, et qui a pris la décision de tout changer. Entre un divorce, la perte d’un parent et d’importants bouleversements, elle aurait pu s’effondrer. Mais elle a choisi de transformer ces épreuves en moteur pour avancer. Son histoire, entre évolution professionnelle et résilience personnelle, illustre le courage qu’il faut pour sortir de sa zone de confort.


Nous explorons ensemble ce feu intérieur qui l’a poussée à tenter un concours pour monter de grade, à tout recommencer en Corrèze, et à se réinventer dans sa vie professionnelle comme dans ses engagements associatifs. Nous abordons son choix de carrière, les défis qu’elle a surmontés, et les leçons qu’elle partage avec sincérité.


Émilie nous montre qu’il n’est jamais trop tard pour écrire une nouvelle page et que résilience et audace vont souvent de pair. Son parcours, à la fois inspirant et accessible, pourrait bien allumer une étincelle en toi aussi.


Un témoignage à écouter pour s’inspirer et réfléchir à ce qui nous freine parfois à aller de l’avant.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Audrey, alias la chef-stède. Comme beaucoup, j'ai longtemps su que ma valeur dépendait des autres. Mes parents, mes profs, mon conjoint, mon boss et même ma gynécologue. Entre syndrome de l'imposteur et doute permanent, je me sentais prisonnière de mes étiquettes. Mais ça, c'était avant. avant de réaliser que je n'étais pas seule, à me traîner tous ces boulets, et surtout, avant de décider de tout envoyer vers le sud. La Cheftaine, c'est un podcast où on parle de ce qui nous freine, mais aussi de ce qui nous inspire. En solo ou avec mes invités, j'ai décidé de secouer le cocotier. Alors, si toi aussi tu cherches à te reconnecter à ta propre valeur et que tu veux un boost d'énergie positive, c'est parfait. Bienvenue dans La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé. Place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Hey ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je commence traditionnellement avec une petite information contextuelle et je souhaiterais revenir sur le pourquoi de ce podcast. Car au-delà de distiller de la bonne humeur, de la bienveillance et un petit peu d'audace, je souhaite explorer le moment, l'élément déclencheur d'une vie qui fait qu'une personne décide de relever la tête et ose se lancer dans un projet, une activité, un défi, quel qu'il soit. Mais oui, tu sais bien, cette étincelle qui allume la mèche et qui finit par t'envoyer sur la Lune. Certains la rechercheront toute leur vie, d'autres en auront terriblement peur. Et une partie seulement se décidera à découvrir le feu. C'est ce que je veux explorer dans ce podcast, ce feu dont j'ai pu manquer à certains moments de ma vie. Et il arrive parfois que cette étincelle se présente à un moment où ta vie est au 36e dessous. Et à ce moment-là, réussir à faire acte de résilience est une épreuve à part entière. C'est un petit peu ce qui est arrivé à Émilie. dont la vie a totalement basculé il y a deux ans. Elle aurait pu s'enfoncer dans une spirale négative, et la tentation fut grande tant son ardoise personnelle était chargée. Elle exprime d'ailleurs très bien Il faut savoir pleurer, mais il faut ensuite savoir se relever pour avancer et trouver un nouveau but à atteindre Émilie s'est ainsi lancée le défi d'évoluer dans l'éducation nationale en passant un concours interne pour monter de grade. Parce que oui, être fonctionnaire nécessite aussi d'avoir l'esprit entrepreneurial. Emily s'investit également beaucoup dans la vie associative et nous démontre que le bénévolat, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Bref, il faut que tu restes avec nous vraiment sur la prochaine demi-heure. Son parcours ne peut que t'inspirer. La Cheftaine, nouvel épisode, c'est parti ! Bonjour Emily !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur La Cheftaine, le podcast. Bon, on va être honnête, toi et moi, on se connaît depuis un petit bout de temps à présent. Et lorsque je t'ai proposé de participer à un épisode du podcast avec moi, tu as spontanément dit oui. sans même savoir de quoi il s'agissait. Alors je voulais te remercier pour ta confiance, et évidemment, sois tranquille, personne ne perdra sa dignité aujourd'hui, et ta vertu sera intacte à la fin de cet épisode. Ta vie a connu pas mal de chamboulements ces deux dernières années, notamment en décidant de quitter la douceur du Sud pour l'humidité de la Corrèze, choix que je ne comprends toujours pas, ceci dit. Mais je pense que ton témoignage, ainsi que ton parcours, peuvent en inspirer d'autres. Émilie, moi je te connais, mais personne d'autre finalement, donc pourrais-tu te présenter ? Dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie.

  • Speaker #1

    Donc je m'appelle Émilie Suro, j'ai 44 ans, je suis originaire de l'île d'Oléron, j'ai fait une partie de mes études à La Rochelle, j'ai fait une année ensuite à Bordeaux, puis à Paris et j'ai terminé à Perpignan. Donc tu vois, j'ai un petit peu bougé. À Perpignan, j'ai passé... J'ai d'abord travaillé, j'ai fait pas mal de petits boulots et j'ai travaillé comme vacataire à l'éducation nationale. Ça m'a énormément plu, j'ai donc passé le concours. J'ai été enseignante en lettres-histoire dans un lycée professionnel pendant assez longtemps, puisque j'ai passé plus de 20 ans à Perpignan. Et puis, fin août, début septembre, je suis arrivée en Corrèze. Je travaille toujours dans l'éducation nationale, mais je ne suis plus prof.

  • Speaker #0

    Donc, tu as une vie professionnelle qui s'est construite autour de la transmission des savoirs et dans l'éducation nationale. Spoiler alert ! Et maintenant, présente-nous plus en détail ta vie professionnelle. C'est quoi ? Pourquoi ? Et depuis quand ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, depuis deux ans, enfin là c'est ma deuxième rentrée, je suis personnelle de direction. C'est-à-dire que l'année dernière, non, en fin d'année 2022, trois, je tournais un petit peu en rond, j'avais envie de voir un petit peu autre chose. J'ai eu l'opportunité de passer un recrutement avec la DASEN des Pyrénées-Orientales pour faire partie du vivier des faisans-fonctions personnels de direction, en me disant que je ne serai jamais appelée. Et une semaine après, on m'appelle et on m'envoie comme faisans-fonctions au collège de Sijan, entre Narbonne et Perpignan. Donc je suis restée principale adjointe toute l'année dans ce collège, l'année dernière. Et pendant cette année, très mouvementée, je dois avouer. J'ai passé le concours de personnel de direction, je l'ai obtenu. Et du coup, après, comme on passe un concours dans une administration, j'ai dû faire une demande de mutation, des demandes de changement pour mutation. J'aurais pu rester dans l'Académie de Montpellier, mais bon, voilà.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as donc décidé de changer de vie.

  • Speaker #1

    J'ai décidé de changer de vie. Donc, je suis aujourd'hui proviseure adjointe dans un lycée à... Tulle, en Corrèze, et si on devait faire une comparaison, pour expliquer un petit peu ce que je fais, parce que proviseur adjoint, c'est toujours un peu vague, c'est un peu comme l'État. J'ai une chef, donc ma chef, ce serait la présidente, et moi, je serais le premier ministre. Voilà, si on devait faire un petit peu une comparaison. Donc, je gère les affaires courantes, les affaires internes du lycée, les changements d'emploi du temps, les demandes des enseignants, les projets, les choses comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, enfin... Le poste de premier ministre, ce n'est pas franchement le job le plus envié, surtout en ce moment.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours le job le plus sympa, je ne sais pas. Alors, c'est très technique, contrairement à ma chef qui, effectivement, va faire beaucoup de relationnel, d'extérieur, qui va être vraiment tourné sur le développement du lycée. Moi, c'est très, très technique, mais c'est très intéressant parce qu'il y a des dossiers, notamment sur... les élèves avec l'inclusion, etc. Il y a quand même des dossiers qui sont vraiment, vraiment très enthousiasmants.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as eu une première carrière dans l'éducation nationale en tant qu'enseignante.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ton parcours de prof, justement ? Pendant combien de temps as-tu exercé le métier ?

  • Speaker #1

    J'ai été enseignante en lettres-histoire dans plusieurs lycées professionnels de l'Académie de Montpellier parce que j'ai fait plusieurs lycées sur Perpignan, Narbonne, plus de 15 ans. Plus de 15 ans et puis j'ai enseigné aussi à l'université de Perpignan en tant que vacataire aussi. Alors là, plus sur de l'histoire contemporaine, parce qu'on est très spécialisé quand on est dans l'université. Donc c'était surtout sur des TD en histoire contemporaine. Mais oui, j'enseigne depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, donc l'enseignement, on peut considérer que tu as bien roulé ta bosse. Ça, c'est acquis. Tu es d'ailleurs plutôt modeste, je trouve, parce que tu as oublié de préciser. J'en perds mes mots. Donc tu es d'ailleurs très modeste. Tu as oublié de préciser dans ta présentation que tu étais docteure en histoire.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Oui, oui, j'ai passé une thèse de doctorat à l'Université de Perpignan sur un thème qui m'est toujours aussi cher, c'est-à-dire comment une communauté transmet son patrimoine et ce qu'elle en fait. Et quand je dis que ça m'est très cher, c'est que j'ai continué à travailler sur ce thème, plus sur le thème maritime qui a été longtemps mon thème de prédilection. J'ai quand même fait 20 ans. près de l'île de Léon et 20 ans près de la Méditerranée. Voilà, le thème maritime a été mon thème de prédilection. Mais j'ai changé de thème aujourd'hui. Il est plus dirigé sur nos amis les équidés, comme tu le sais.

  • Speaker #0

    Effectivement, toi et moi partageons une petite passion pour le monde équestre. Je fais une petite parenthèse pour l'audience, mais oui, Émilie et moi, nous connaissons vraiment bien. Et nous avons découvert ensemble la pratique de l'équitation western, entre autres. Mais ça, c'est d'autres histoires à raconter. On ne va pas vous polluer dans le fil aujourd'hui. Donc finalement, c'est quoi l'élément déclencheur à ton projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça fait un moment que j'avais envisagé de passer ce concours. Ça fait un moment que ça me titillait, que j'avais envie. Puis bon, on a tête dans le guidon, on fait plein de choses à côté. Et on a fait beaucoup de choses à côté, tu le sais. Donc, pas toujours de temps pour... pour penser à soi, et puis le confort aussi. Je sais où je suis, je sais ce que je fais en ce moment. Et puis quand même, j'ai eu plusieurs chefs, dans le lycée où je suis restée le plus longtemps, j'ai eu plusieurs chefs qui m'ont dit, quand même, Madame Sureau, vous avez le profil, ça mériterait, ça mériterait. Et puis ils m'ont associée aussi. à des réunions, à des groupes de travail, ils m'ont envoyée vers l'extérieur, ils m'ont envoyée travailler avec d'autres chefs d'établissement. Donc c'est vrai que ça m'a vraiment, vraiment... Ça a été... Voilà, j'avais vraiment envie, depuis un moment.

  • Speaker #0

    Alors oui, le quotidien nous accapare tous, et on remet toujours à plus tard les projets, les envies. Et parfois, certains ne sont vraiment jamais assouvis. Et ça fait quoi ? Une bonne quinzaine d'années qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Oui, 16 ans même. Je pense que ça dépasse les 15. Mais bon, bref, ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Je dois avouer que cette suite de parcours ne m'a pas étonnée. Le fait que tu évolues vers des fonctions de direction et que tu te lances dans toute cette grande aventure, c'est assez logique avec la personne que tu es, avec ton caractère. et avec tes compétences.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Oui, oui, non, mais je pense que j'avais, voilà, j'avais quand même ce petit truc en moi.

  • Speaker #0

    OK, donc pour situer un petit peu plus les choses pour l'audience, parce que bon, même si des personnes nous écoutent, à la base, on se fait notre vision entre copines, toi, Théatule, et moi, ici, à Perpignan, et c'est plutôt sympa, de temps en temps, de se prévoir ce genre de choses. Mais je dis que ça ne m'étonne pas, parce que je précise qu'Émilie et moi, on s'est rencontrées dans le cadre associatif, et avec Sabrina. à qui je fais une petite dédicace. Nous avons dirigé ensemble, toutes les trois, une association sportive pendant huit ans dans laquelle nous nous sommes beaucoup investis. Je mentirais si je dis pas qu'on a énormément donné de notre personne. Et on s'est presque plus quittés depuis, finalement. Je pense donc que l'implication, la conduite de projet, le dévouement pour une cause, ça fait partie de toi, finalement. Et ta vie... personnel, si tu me permets, a également beaucoup changé ces deux dernières années. C'est possiblement aussi une des causes de tous ces changements. Tu veux bien nous en dire plus en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, ça en fait partie parce qu'il y a eu beaucoup d'événements qui se sont enchaînés ces deux dernières années qui m'ont vraiment accompagnée au changement. Donc, après plus de 20 ans de vie commune... Mon ex-mari m'a quitté et du coup, ça a remis en cause beaucoup de choses. Toutes les fondations de ma vie, parce que je n'avais absolument pas imaginé ma vie sans lui ou ma vie différemment qu'à ses côtés. Donc, ça a été un petit peu difficile. D'abord, c'est comme, tu sais ce qu'on dit, comme dans un deuil. Il a fallu digérer la nouvelle. Ensuite, refaire surface, prendre le taureau par les cornes et avancer. Ces deux dernières années, elles ont été très très très très mouvementées parce qu'il y a eu le divorce, mais ça veut dire vendre de la maison, un gros projet bâti ensemble avec des projections et plein de choses, et puis des souvenirs. de fêtes, de gens qui sont passés dans cette maison, qu'on a reçu. Voilà, enfin bon bref, tous nos souvenirs, perte de repères, donc même dans la... tout s'effondre, la temporalité, tout bascule. C'est pas facile. Bon, pour couronner le tout, je perds mon papa le 24 décembre de l'année dernière, deux mois après, mon chef, où j'étais, le collège où j'étais, décède aussi. Je peux te dire que dans une année, enfin dans l'espace à peine de deux ans, perdre entre guillemets son mari, son père, son chef, accuser un divorce, plus vendre une maison et s'occuper de tout ça, voilà, il fallait que je m'accroche à autre chose. Donc cette envie de concours qui était en moi, je pense que ça a vraiment dit, eh bien c'est maintenant, voilà, c'est là, il fallait que je le fasse.

  • Speaker #0

    Et oui, parfois la vie est ironique. Les gens qui ont la foi diraient qu'une puissance nous met à l'épreuve. Et ma sœur te dirait que ce qui ne te tue pas te rend sans doute bien plus fort. Donc c'est bien que tu aies décidé de déployer ton énergie vers quelque chose de positif, vers de nouveaux projets, te relever pour avancer vers autre chose. C'est une force de caractère que j'admire sincèrement chez toi, cette capacité de résilience finalement.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que... Je pense que ça, c'est dans ma nature. Il y a des gens qui vont avoir du mal à avancer ou à aller de l'avant. Moi, c'est dans ma nature. C'est-à-dire que je ne regarde pas derrière, je ne vis pas avec les regrets et la nostalgie. Alors, partir, laisser 22 ans de vie dans les périodes où ça n'a pas été facile, mes amis me manquent. C'est vrai. Mais je ne me dis pas tous les jours Ah, je regrette d'être à Tulle, quel dommage, j'aurais pas dû faire ça Jamais de la vie. Ce n'est pas dans ma nature, parce que ça ne fait pas avancer les choses, parce que ce n'est pas comme ça qu'on avance. Je reviendrai, je ne reviendrai pas, peu importe. Mais en tout cas, j'ai cette nouvelle vie qui s'offre à moi et j'ai envie d'avancer. C'est dans ma nature et mon éducation également. Je pense qu'on n'a pas été habitués chez nous. On pleure parce que j'ai pleuré. Il ne faut pas croire. Je ne suis pas un rock, je ne suis pas insensible. J'ai pleuré. Mais quand on a pleuré, après, il faut passer à autre chose. À un moment donné, si on ne peut pas se plaindre, ça ne fait pas avancer les choses. Et puis moi, je savais que... Ça aussi, c'est technique. Moi, je savais que me noyer dans le travail, me lancer dans le travail, me lancer dans un projet, ça allait m'empêcher de penser à autre chose. Et voilà, alors attention, je ne dis pas que la fuite est une solution. Attention ! Mais voilà, finalement, je me dis, je ne suis pas certaine que j'aurai réussi à franchir le cap. si mon ex-mari ne m'avait pas quitté. Et du coup, presque, voilà, je n'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu aurais engagé ce projet de concours et d'évolution professionnelle si les choses avaient été différentes dans ton contexte personnel, justement ?

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'était un frein. Si tu passes un concours, il va falloir faire une mutation. Oh non, moi, je n'ai pas envie. J'aime bien la région. Et je le comprenais, parce que bon, voilà. Alors, l'ironie du sort, c'est que quand même, j'ai été très, très, très, très bien classée et que j'aurais pu rester dans l'académie et même dans le département. Donc, finalement, j'aurais passé ce concours et ça n'aurait rien changé à notre vie. J'aurais pu rester dans le coin. Mais bon, voilà, je suis vraiment contente d'écrire une nouvelle page de ma vie et une page blanche où je ne suis pas la... la femme 2 ou l'ex-femme 2 ou la personne qui était avec un tel. Voilà, je suis juste moi. Voilà. Et ça, ça aussi, pour repartir, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Si je comprends bien, tu avais aussi besoin, quelque part, de tout plaquer, de laisser tout ce qui te rattachait à ton ancienne vie. Alors, je mets des guillemets, bien sûr, mais voilà, tu voulais tout couper pour t'installer en Corrèze ou... Là où tu n'as plus aucune attache, tu ne connais personne, personne ne te connaît. Ça participait, je pense, quelque part à ta reconstruction, peut-être.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement, exactement. Aujourd'hui, on me dit bonjour et on me parle de ce que moi je fais, de ce que je suis, pas de ce que nous étions.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un bon choix, finalement. Entre nous, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de le faire à ta place. redémarrer d'une page blanche, mais avec le recul, c'est sans doute peut-être ce qu'il y a de mieux à faire quand tout te renvoie à ce deuil, pour reprendre ton analogie de tout à l'heure. Bon, pour en revenir à des choses plus réjouissantes, j'ai envie de partager une anecdote de ta vie d'avant, celle où nous étions ensemble dirigeantes associatives, où nous avons parcouru près de 150 kilomètres, aller-retour, un soir de décembre, sur des routes de moyenne montagne, à l'approche de Noël. habillés en elfes ou en reines, je ne sais plus. Enfin voilà, il y avait des paillettes dans tout ça pour participer à une Zumba Party. Je ne sais pas si tu t'en souviens. Oui, on avait la vingtaine quand même. On était sans doute bien plus fraîches.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça. On en parle souvent, mais on en a fait des kilomètres dans des tenues improbables.

  • Speaker #0

    Tout ça pour dire qu'au-delà du ridicule qui ne tue pas, nous étions bénévoles très actifs, bénévoles associatifs très actifs. et depuis de nombreuses années. Donc, ensemble, nous avons été à la tête de cette association, 400 adhérents, 25 heures de cours chaque semaine, 8 animateurs salariés. Toi, tu t'es investie ensuite en suivant, ça fait beaucoup de suite, tu t'es investie en poursuivant tes efforts dans le monde équestre, avec une vie associative aussi. Tu diriges donc, je crois, ou tu as dirigé une ou deux associations dans ce milieu-là. Tu as toujours eu cette... cette passion, je dirais, du projet collectif, du lien social, cette envie de fédérer. Tu pourrais nous en dire un petit peu plus sur ce goût de l'engagement, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est pareil, ce goût pour l'engagement, je pense que c'est aussi dans ma nature. Je pense être quelqu'un de fiable et de loyal. C'est-à-dire que quand on me confie un projet, on peut me le confier, je le menerai à bien, jusqu'au bout. Je mettrais peut-être plus de temps ou moins de temps selon ce que je fais aussi à côté. Mais voilà, quand on me confie une mission, j'aime bien aller jusqu'au bout. Et c'est vrai que ce côté associatif, ce côté mission, ça m'a toujours plu. Alors bon, il faut savoir que ça vient aussi du tissu familial. Mes parents ont toujours été dans le milieu associatif. Mon père a été président d'une association de loisirs et de sport sur l'île de Léon pendant plus de 20 ans. Donc, dès tout. petits, c'était Allez, vous venez aider pour le gala de fin d'année ! Allez, vous venez aider pour... Alors évidemment, quand on est petits, on râle, puis finalement, en fait, ça fait des super souvenirs et on apprend plein de choses. Et voilà, donc c'est vrai que ce milieu de l'association, c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. D'ailleurs, arrivé ici, tu l'as souligné, l'équitation est aussi quelque chose qui nous a liés. J'ai donc amené ma jument avec moi. Elle est dans une écurie de propriétaires où il y a une association. J'ai tout de suite adhéré à l'association parce que ça me paraît normal. J'ai vu que ces jeunes filles se battaient pour faire exister cette petite association d'écurie de propriétaires. Et je me suis dit, évidemment que tu vas adhérer. Juste adhérer pour le moment, je ne suis pas dans le bureau, loin de là. Mais en tout cas, pas encore. Pas depuis deux mois. que je suis arrivée. Même si j'ai des petites idées à leur soumettre, tu penses bien.

  • Speaker #0

    Je connais bien là,

  • Speaker #1

    oui. Mais voilà, je pense que c'est important de faire vivre ces associations, c'est important ce tissu associatif, parce que derrière un tissu associatif, c'est les relations avec les gens, c'est le social, c'est aller vers l'autre, c'est prendre du temps pour faire plein de choses ensemble et puis des chouettes rencontres et puis apprendre les uns des autres, parce que c'est... Avec vous, les filles, quand on avait cette association à Elne, moi, j'ai énormément appris. Toi, ton côté juriste m'a énormément appris. Et Sabrina, son côté maths, où elle nous a fait tous ses calculs de salaire, etc. Moi, je n'aurais jamais su faire ça. Donc, on a tout appris les unes des autres. Et ça, c'est vraiment hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que faire de l'associatif, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Car bien que ce soit non lucratif, parce qu'aujourd'hui, on ne semble valoriser que ce qui permet de rapporter de la valeur financière, la Startup Nation et tous ces concepts-là, il faut quand même beaucoup d'énergie pour porter et mener à bien un projet. Et regarde-nous, à l'époque, on faisait tourner une petite boîte, on peut même dire une entreprise.

  • Speaker #1

    Une entreprise, non, mais on est bien d'accord. Alors après ça, je pense par contre que c'est un avis qui n'engage que moi, mais ça... Ça dépend quand même de la taille des associations. Aujourd'hui, je suis encore présidente de deux associations d'équitation western et de culture western aussi. On a élargi. Mais c'est vrai que l'association qu'on gérait sur elle n'était vraiment une petite entreprise. J'ai participé à une association de cavaliers. qui comptait une cinquantaine de cavaliers, là aussi, c'était aussi une mini-entreprise parce qu'on avait quatre formateurs où il fallait faire les factures, payer les formateurs, faire tout ce qui est administratif et tout ça. Bon, là, mes deux petites associations, tu comprendras bien qu'elles sont beaucoup plus confidentielles parce que le sujet... et quand même très particulier. Ma curiosité d'historienne m'a rattrapée en faisant de l'équitation western et j'ai décidé de faire des recherches sur l'histoire du western français. Et puis, par biais de rencontres, on a monté une autre association plus tournée sur une personnalité du western français, c'est Joey Herman. Donc on a fondé depuis peu une association sur ce monsieur où on va essayer d'aller jusqu'au bout. en ouvrant, j'espère, un musée ou en tout cas une salle qui pourrait être visitée et dédiée à cette personne du western français. Mais là, on rentre dans quelque chose qui touche quand même peut-être beaucoup moins. Et c'est vrai qu'au niveau de l'association, je vois que là, j'ai quand même beaucoup moins de travail parce qu'il y a moins d'adhérents, il n'y a pas d'activités. Les seules activités, ce sont mes conférences et c'est moi qui me gère seule comme une grande. Donc, je pense que ça dépend du type d'association. Quelle association on fait ? C'est vrai qu'une association sportive va toucher beaucoup de gens, un public assez large, avec souvent des salariés, puisque qui dit association sportive dit personnes qualifiées. Une association culturelle ou historique, forcément, on est plus sur l'intellectualisation de quelque chose qui va toucher un public selon le thème qui va être plus restreint.

  • Speaker #0

    Je suis totalement d'accord avec toi et c'est un sujet de niche.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Mais après, ça n'empêche pas que c'est quand même toujours de l'administratif avec un travail de communication. Ça, c'est aussi quelque chose qu'il faut apprendre, le travail de communication. Ce n'est pas facile du tout. Pas facile du tout.

  • Speaker #0

    Totalement, totalement. Et le milieu associatif a été très formateur pour ma part. Je le dis régulièrement, mais je ne serais pas la professionnelle que je suis aujourd'hui. la dirigeante d'entreprise que je suis, si je n'avais pas été dirigeante associative auparavant. Dans la vie associative, j'ai appris la gestion de projets, la communication, la gestion d'équipes et des ressources humaines, la construction budgétaire, les objectifs, les indicateurs. J'ai aussi appris à avaler beaucoup de couleuvres. Ce n'était pas toujours tout rose, mais je pense que c'est vraiment de l'entrepreneuriat à part entière. au sens littéral d'entreprendre, de mettre en avant, de se mettre en avant pour faire avancer un projet. Et toi, Émilie, tu es dans cette même veine et je pense que c'est aussi pour ça qu'on s'entend bien. Tu es une entrepreneur, je pense. Et à ce propos, pour poursuivre dans le partage de ton parcours, je pose toujours les deux questions qui vont suivre à mes invités parce que ça permet de se projeter un petit peu mieux dans leur parcours. Mais pour toi, Émilie, quelle a été ta plus grosse erreur ? qu'en as-tu retenu ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse qui va te faire sourire, mais tu verras que la deuxième va te faire sourire également. J'ai beaucoup réfléchi pour répondre à cette question parce que j'ai hésité vraiment. Et finalement, quelle a été ma plus grosse erreur ? Me marier. Me marier parce que j'ai vécu longtemps dans l'ombre de mon ex-mari. Je me suis interdit beaucoup de choses. Mon ex-mari avait un métier particulier qui a pesé quand même beaucoup sur notre petite famille parce qu'on avait une famille réduite, on n'avait pas d'enfants donc c'était lui et moi. Et du coup, mais attention, je ne lui rejette pas la faute. Je me suis interdit beaucoup de choses. Je me suis, tu sais cette projection et pourtant on n'est quand même pas des femmes nées en 1930. Mais cette projection de la femme au foyer, avec ce mari très, très, très, très occupé, qui n'avait pas le temps de quoi que ce soit. Donc, voilà. Donc, moi, j'étais là, je faisais, je le mettais toujours en avant. Et du coup, là, ce petit goût à la liberté, ça ne m'a pas du tout envie de recommencer. Vraiment pas. Alors, je ne dis pas... Ne pas rencontrer quelqu'un, ne plus jamais vivre quoi que ce soit avec qui que ce soit. Je ne dis pas ça du tout. Mais voilà, l'indépendance, je suis déjà quelqu'un qui a un caractère assez indépendant. Mais là vraiment, cette envie de rester très indépendante, et notamment sur le plan matériel, là aussi, c'est ce que j'ai retenu. Une vie à deux avec quelqu'un, pourquoi pas ? Mais avec mes conditions et ma façon de voir les choses, ça c'est évident, c'est ce que j'en aurais retenu.

  • Speaker #0

    J'ai eu un petit peu peur de ta réponse au début, mais après t'avoir écoutée jusqu'au bout, je pense que je comprends tes propos. Ce qui me semble dur à titre personnel dans la vie de couple, dans le mariage, peu importe, à mon échelle, je dirais que c'est cette notion d'équilibre. de laisser suffisamment de place à l'autre dans sa vie, tout en n'oubliant pas que justement, nous sommes le centre de notre vie. Au risque de générer des remords, des regrets, des frustrations, du négatif. Je trouve, j'espère que ça ne fait pas trop hautain ou très égoïste que ce que je dis, mais pour pouvoir être bien avec un autre, il faut déjà être bien avec soi-même, je pense. Et puis un jour... tu te réveilles à côté de tes pompes et c'est un peu tu gâchis, tu te dis, merde, mince, pardon, j'aurais peut-être dû faire ci, faire ça et tu as des regrets, tu as des remords et tu ne t'es pas écouté et parfois, cette petite voix intérieure qu'on a tendance à taire, il faut apprendre à lui laisser un petit peu plus de place.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Je partage ton point de vue, je comprends. Donc, à contrario, pour poursuivre dans cette petite logique, Quelle a été ta plus grande réussite et quel impact a-t-elle sur ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Et alors, c'est là, je pense que tu vas rigoler. Ma plus grande réussite, me marier. C'est-à-dire que ça a été à la fois ma plus grosse erreur et à la fois ma plus grande réussite. C'est très paradoxal et pourtant...

  • Speaker #0

    Ça rejoint tout ce que je te disais depuis le début. Je ne suis pas quelqu'un qui vit avec les regrets et je ne regrette aucun des moments que j'ai vécu avec mon ex-mari. Aucun. On s'est connus jeunes, on a grandi ensemble, on a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ensemble. J'ai appris énormément, énormément, énormément à ses côtés parce que... C'était quelqu'un, comme tu le sais, enfin c'est quelqu'un, il n'est pas décédé, pauvreté, et je ne lui souhaite pas, mais qui bricole beaucoup, qui est très ingénieux, très inventif, qui est très...

  • Speaker #1

    Oui, c'était Géotrope,

  • Speaker #0

    ou MacGyver aussi, un peu tout, il a eu plein de surnoms. Mais voilà, donc, je suis sûre que tu penses à cette soirée spectaculaire. le Place de la Mairie où il nous a fait la rampe de spot en deux secondes.

  • Speaker #1

    C'est exactement l'exemple que j'ai en tête totalement, où avec trois lampes de chantier et quatre câbles, il nous a fait un éclairage digne des plus grands spectacles. Tu lui files une hélice et un moteur, je suis sûre qu'il est capable de construire un hélicoptère.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non mais voilà. Non mais j'ai appris énormément de choses qui me servent au quotidien, je le vois bien. Moi, je n'ai rien qui me démonte. Il y a quelque chose qui tombe en panne, je ne m'alarme pas. Je commence par tout démonter pour savoir d'où ça vient, essayer de trouver la cause moi-même. J'ai appris énormément. Donc, ma plus grande réussite, ça a été de me marier. Mais ma plus grosse erreur, ça a été de me marier. Tu vois, c'est paradoxal, mais je le maintiens quand même parce que j'aurais dû être effectivement plus à l'écoute de moi-même. Mais c'est vrai que la jeunesse fait que... j'avais envie dans cet élan là de suivre d'apprendre de m'émerveiller de tout et des fois on s'oublie un peu et ça c'est pas bien oui c'est ce que je te disais à l'instant je pense qu'il faut savoir s'écouter alors

  • Speaker #1

    ça veut pas dire et je le précise vraiment de devenir égoïste notoire on peut totalement être altruiste et empathique en apprenant à s'écouter Et pour prendre soin des autres, il faut déjà prendre soin de soi. C'est un adage tellement vrai. Bon, tu me fais rire parce que les gens ne te verront pas, mais je vais le leur dire. Quand je t'ai proposé l'enregistrement d'un épisode, courant octobre 2024, tu m'as tout de suite dit oui. Mais tu m'as demandé de t'envoyer les questions que je comptais te poser pour préparer un petit peu notre échange. Et nous sommes au dernier jour de novembre et la nana, elle s'est carrément fait des fiches, tu vois. Moi, je te vois, donc je dis aux gens, elle est là avec ses petits papiers. Je te vois derrière ton écran à tourner tes pages avec tes petites notes, tes réponses. Ça me fait marrer parce que c'est tellement toi, ça.

  • Speaker #0

    On ne se refait pas, on ne se refait pas très cher. Tu veux qu'on parle de tes tableaux Excel ? On ne se refait pas. Tu le sais très bien.

  • Speaker #1

    J'avoue, moi, j'ai une petite passion secrète pour les tableurs et Excel en particulier. Donc, je fais des tableaux sur tout et n'importe quoi. Pour le podcast, j'ai créé un board avec le podcast. le calendrier éditorial, le planning d'enregistrement, le montage, la communication. Je suis parée. C'est la chef-tenant corporation. Voilà. Bon, arrêtons de jacasser et revenons à nos moutons avec ton recul aujourd'hui. Qu'est-ce qui a été le plus difficile à gérer, à encaisser, à appréhender finalement avec ton changement de vie sur le plan personnel ou professionnel ? Ausha.

  • Speaker #0

    Le changement, c'est toujours à double tranchant. C'est-à-dire ? qu'il y a un côté excitant. Nouvelle vie, nouveau départ, personne ne me connaît, ça va être génial. Et puis, c'est aussi super angoissant. Où je vais ? Où je mets les pieds ? Où je vais arriver ? Où je vais atterrir ? Dans quelles conditions ? Qu'est-ce que je vais faire ? Donc, voilà, d'un côté, j'étais pressée de partir et de me lancer dans ma nouvelle vie, de commencer ce nouveau travail, de rencontrer de nouvelles personnes. Voilà. Puis d'un autre côté, c'était difficile de quitter mon lieu de vie, là où j'avais mes habitudes, mes connaissances, là où tous mes amis. Et là, je bénis les nouvelles technologies, le téléphone, la vidéo, où je peux encore vous avoir comme je veux les messages, etc. Parce que c'est vrai que je me dis, s'il fallait que je leur écrive des lettres tous les jours, ils en auraient. Ils en auraient marre, les pauvres ! Non, mais c'est vrai, c'est pas facile de quitter son monde comme ça. Surtout quand je ne m'y étais pas projetée, en fait, de tout plaquer comme ça et de partir des Pyrénées-Orientales, ce n'était pas du tout le projet de vie. Tu m'aurais demandé il y a deux ans, j'en avais vraiment aucune idée. Et puis moi, je suis partie,

  • Speaker #1

    si je peux me permettre. Il est vrai que vous aviez ensemble ce projet de partir en camion 4x4, faire un road trip autour du monde. Et là, aujourd'hui, tu es toute seule en Corée, dans un pays d'humidité, avec ta jument. tes Ausha et mon vitot. Donc oui, ça fait un petit peu de changement sur les cartes quand même. Pas du tout,

  • Speaker #0

    pas du tout. Non, et puis c'est vrai. Et puis bon, quand j'ai embarqué ma jument, quand je suis allée embarquer ma jument qui a 12 ans, qui avait toujours vécu dans les Pyrénées-Orientales, quasiment toujours au même endroit, je me suis dit, est-ce qu'elle va s'adapter ? Est-ce que ça va aller ? Est-ce que je vais gérer sans tous ceux qui m'aident à la gérer d'habitude quand je ne peux pas toujours être disponible ? Est-ce que je vais trouver du temps ? Est-ce que... Plein de questions, plein de questions. Bon, finalement, elle va très, très bien. Si c'est à refaire, je referai tout pareil. Mais voilà, c'est sûr que ce n'était pas du tout mon projet de vie. Mais il faut s'adapter. Il faut prendre les tournants comme ils viennent. Et puis, ce n'est pas pour ça que je ne pense toujours pas autour du monde au camion 4. 4, je ne sais pas quand, comment, peut-être que ça se fera, peut-être que ça ne se fera pas. C'est toujours dans un coin de ma tête, en tout cas. J'ai toujours le projet de passer mon permis poids-lourd pour pouvoir faire ce tour du monde. Donc, tu me connais, je vais y aller, je vais aller jusqu'au bout. On verra, on verra si ça aboutit ou pas, mais je me laisse du temps. Bon, puis j'ai le projet d'écriture aussi, alors voilà, je ne peux pas toujours faire.

  • Speaker #1

    Justement, c'est un super projet. En tant que pratiquante de l'équitation western, tu t'es beaucoup impliquée dans la discipline, en tant qu'historienne, parce que c'est un petit peu ta passion, comme tu le disais tout à l'heure, mais tu t'es vraiment impliquée dans la transmission de cette histoire. Dis-nous en plus, justement, sur cette implication-là.

  • Speaker #0

    Alors, ce serait un abécédaire, alors le titre est provisoire, mais un abécédaire de l'histoire western, ou l'histoire du western en France. de A à Z, enfin quelque chose comme ça. On n'a pas encore défini le titre, mais effectivement, les éditions Lavoiselle, en fait, ils ont sorti un livre sur les galops westerns il n'y a pas très très longtemps, avec des grands noms du western français, comme Luc Jordano par exemple. Peut-être qu'il y en a qui connaissent. Et c'est ce monsieur-là, Luc Jordano, qui m'a dit, on aimerait bien avoir une petite chronologie. des associations westerns qui se sont montées en France. Moi, je lui ai envoyé un petit article de 3-4 pages. Et puis après, j'avais un petit peu oublié, je ne savais pas trop. Et puis, il m'a dit, mais tu sais, le livre sort, ton article va être publié. Donc, dans le petit bouquin des galops westerns, il y a mon article qui est publié. Et j'ai rencontré les éditeurs et ils m'ont dit, mais il y en a d'autres des articles comme ça ? Oui, il y en a d'autres, oui. Enfin, je pourrais en écrire beaucoup d'autres. Mais ça nous intéresserait, nous. Donc voilà, on est parti sur ce projet d'édition. J'ai reçu mon contrat d'édition il n'y a pas très longtemps. Il faut que je le signe et que je le renvoie et puis que je me mette à écrire. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est génial. J'adore. Je trouve ça génial. Et je te sens très à l'aise malgré tes petites fiches.

  • Speaker #0

    tu donnes l'impression de te sentir à ta juste place ouais ouais ouais et puis bon je continue à chercher je continue à interroger pas mal de gens je continue à fouiller à essayer de trouver des photos d'époque voilà,

  • Speaker #1

    allons plus loin, développe sois pas timide, quelles sont tes perspectives où te vois-tu dans 10 ans Émilie ?

  • Speaker #0

    alors je me sens très très bien dans mon nouveau travail Il n'y a pas une journée identique à l'autre. Je travaille énormément, c'est sûr. J'ai une amplitude de travail. Je pense qu'il y en a beaucoup qui ne me croiraient pas. Quand on pense qu'avant, je faisais 18 heures, j'étais prof. Aujourd'hui, je fais 7 heures, 19 heures. Mais voilà, c'est une autre vie. Mais c'est avec plaisir. J'ai rencontré énormément de collègues très sympas. Je commence à faire quelques connaissances aussi en dehors du travail. Je me vois bien rester. Rester bien cinq ans sur ce poste pour avoir vraiment le temps de m'installer. Et puis, voilà, demander peut-être un autre poste dans un autre lycée. Voilà. Mais voilà, je me sens bien. Je me sens à ma place. Ça me plaît énormément. À aucun moment, je regrette ce choix. Ça me plaît énormément. Quand on est personnel de direction, un poste, c'est entre 3 et 9 ans. 9 ans, c'est le maximum. Moi, je ne resterais pas 9 ans sur un poste, parce que je trouve que déjà, 4-5 ans, c'est bien. On a fait le tour, puis voilà, il faut passer à autre chose. Donc, bouger, pas forcément sur la Corrèze. Je pense à la Lauserre, la Dordogne, l'Aveyron. Voilà, j'aime bien ces petits départements. Voilà, on t'aura compris que ce ne sont pas les départements les plus peuplés. Mais bon, moi, je préfère largement la campagne que... Les grandes villes, en tout cas je vais profiter des opportunités de mobilité que m'offre ce poste de personnel de direction. Ça, c'est sûr. Après, j'ai envie de te dire, peu importe où je serai dans dix ans. Moi, ce que je veux être dans dix ans, c'est surtout être bien et être en accord avec moi-même. Et ça, ça sera vraiment le plus important. Voilà.

  • Speaker #1

    Se sentir à sa place en conscience, oui, c'est essentiel.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #1

    Bon, nous sommes arrivés au bout des petites questions que je t'avais envoyées, où tu as fait une fiche Bristol pour chacune. Mais comme je suis vilaine... Je t'en ai gardé quelques-unes sous le coude que tu n'as pas pu préparer. Oh, fais pas cette tête. L'idée, c'est d'avoir des réponses sur le vif, un petit peu du tac au tac. Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse de toute façon et aucun million à gagner à la fin. Alors Émilie, c'est parti. Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et je précise dans l'histoire avec un grand H.

  • Speaker #0

    Mon héroïne dans l'histoire. Wow. Alors là... Là, je pourrais te citer bêtement Marie Curie pour tout ce qu'elle a fait, pour l'histoire des femmes. Voilà, je pourrais. Mais ce n'est pas facile. Et je crois que même si tu m'avais demandé de préparer, ce n'est pas évident. Ce n'est pas évident parce que des femmes dans l'histoire, du tac au tac, il y en a quand même moins facilement que des hommes. Et ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Alors, on manque cruellement de représentation féminine dans notre histoire. Et c'est pour ça que j'aime bien poser cette question aux invités, justement.

  • Speaker #0

    Ben ouais, ouais, ouais. Après, alors, ce n'est pas un vrai personnage de l'histoire, mais j'ai une petite... tendresse pour Calamity Jane et son côté femme libre, femme, voilà, la femme de l'Ouest, la femme des grands espaces. Bah évidemment, évidemment, évidemment, j'ai beaucoup, beaucoup lu sur Calamity Jane. J'ai regardé plein de photos, plein de, voilà, je me disais, cette femme quand même, cette vie. Et puis, si ça se trouve, c'était peut-être pas toujours tout rose non plus, mais bon, voilà. Si je devais être une héroïne de l'histoire, j'aimerais bien être Calamity Jane.

  • Speaker #1

    Ah ben, j'en étais sûre.

  • Speaker #0

    Ben, j'ai déjà le cheval, j'ai déjà la selle western. Allez, un petit effort, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Autre question, Émilie. Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Speaker #0

    Quelle faute ? Je ne sais pas si c'est une faute. J'ai envie de dire la gourmandise. Parce qu'on dit que c'est un péché, que c'est un vilain défaut. Mais je suis indulgente pour les gourmands. Parce que je me dis que finalement... Ben, ils ont bien raison. Moi, je m'interdis la gourmandise parce que je me dis, c'est pas bien, je vais être malade, voilà. Mais je me dis, mais voilà, ceux qui sont épicuriens, qui profitent de la vie, qui parfois boivent trop ou mangent trop, je me dis que ceux-là, ils ont bien raison.

  • Speaker #1

    Ok, c'est intéressant. Et as-tu un mantra, une devise, un dicton ou même une citation qui te motive ou qui te guide au quotidien et que tu aimerais partager ?

  • Speaker #0

    Alors... Là aussi, ça va être très, très, très cliché. Et je pense que mes 22 années de vie dans les PO ne sont pas pour rien. Mais je me rends compte que je le dis souvent, toujours en avant. Ça me prend la main. J'adore. Je suis désolée. Ben oui, ben oui, c'est là. J'invente rien. Mais c'est vraiment, vraiment, voilà, mon leitmotiv. Aller de l'avant. toujours en avant, aller de l'avant, regarder derrière, ça ne sert à rien, ça ne fait pas avancer. Oui, on peut pleurer sur son sort, oui, on peut être triste à un moment donné, mais à un moment donné, en avant, quoi. En avant, en avant, en avant, parce que, ben, c'est comme ça qu'on avance, on fait des choses, des projets, et voilà.

  • Speaker #1

    Petite dédicace personnelle à notre Didier national, Didéo, si tu nous écoutes. Eh ben oui ! Car avec Émilie, nous avons aussi suivi des cours de catalan avec Didier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et on a même essayé ses cours de danse, mais pour ma part, ça a été beaucoup moins probant. Grosse dédicace, Didier. Qu'est-ce que tu dirais à une personne qui vient de subir un gros revers de la vie, qu'il soit personnel ou professionnel, pour l'encourager à se remettre en selle ? Sans mauvais jeu de mots, évidemment.

  • Speaker #0

    Je lui dirais qu'il faut qu'il soit indulgent avec lui-même et qu'il prenne le temps. Parce que... Il y en a qui vont mettre deux mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre six mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre dix ans à s'en remettre. Eh bien, voilà, il faut... Alors, je ne dis pas qu'il faut s'écouter tout le temps, parce que ceux qui s'écoutent trop, encore une fois, n'avancent pas à grand-chose. Mais il faut être... indulgent avec soi-même et des fois il faut savoir se pardonner que oui on peut être faible oui on peut être au fond de son lit et puis rien faire parce que il faut accuser le coup et puis voilà et puis à un moment donné et bien on sait pas pourquoi un matin on se réveille et puis tout ce qui nous paraissait insurmontable impossible Et bien finalement ça l'est beaucoup moins et ça voilà

  • Speaker #1

    on n'explique pas et attention Émilie pour conclure quelle est la chanson qui te motive quand tu as le mourag dans les chaussettes ?

  • Speaker #0

    je vais pas être originelle Audrey mais tu sais un petit peu laquelle bah oui évidemment ça commence par A et ça finit par A notre groupe fétiche non mais oui mais tu sais c'est comme ces questions sur la chanson honteuse là mais moi je t'en ferai des copie entière de chansons honteuses, mais moi j'adore, ça me met la patate. Et une chanson d'Abba, ben oui, Dancing Queen, forcément, voilà.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu balances Dancing Queen dans une soirée totalement endormie, quoique n'importe quel tube d'Abba, je pense, et c'est certain.

  • Speaker #0

    Mais voilà, ça fait tout, ça fait tout. Non, mais c'est ça, c'est ça. Donc, voilà, il y a des chansons comme ça. Ben ouais, ça redonne envie, ça donne le sourire.

  • Speaker #1

    Il faut vraiment que je vienne te voir à Tchoum. On mangera de la charcutte, du chocolat sans scrupules, en écoutant à bas à fond les ballons. Merci, merci beaucoup Émilie pour ton partage, pour ta sincérité, ta bonne humeur. Et vraiment, il faut qu'on se fasse des visios bien plus souvent. Je t'embrasse.

  • Speaker #0

    Je te remercie à toi et je te dis à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que tu repars avec de l'inspiration et de nouvelles perspectives pour avancer avec confiance. Si cet épisode t'a plu, pense à t'abonner pour ne rien manquer des prochains. Et surtout, n'hésite pas à laisser un avis plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute. C'est le meilleur moyen de soutenir le podcast et de faire grandir notre belle communauté. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode, toujours aussi décalé et inspirant. A bientôt dans la Chefs'Tête !

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Description

Et toi, as-tu déjà ressenti cette étincelle ? Celle qui pousse à relever la tête et à se lancer dans l’inconnu, même lorsque tout semble s’écrouler autour de toi ? Et si les épreuves de la vie devenaient des tremplins pour se réinventer ?


Dans cet épisode, je reçois Émilie dont la vie a basculé il y a deux ans, et qui a pris la décision de tout changer. Entre un divorce, la perte d’un parent et d’importants bouleversements, elle aurait pu s’effondrer. Mais elle a choisi de transformer ces épreuves en moteur pour avancer. Son histoire, entre évolution professionnelle et résilience personnelle, illustre le courage qu’il faut pour sortir de sa zone de confort.


Nous explorons ensemble ce feu intérieur qui l’a poussée à tenter un concours pour monter de grade, à tout recommencer en Corrèze, et à se réinventer dans sa vie professionnelle comme dans ses engagements associatifs. Nous abordons son choix de carrière, les défis qu’elle a surmontés, et les leçons qu’elle partage avec sincérité.


Émilie nous montre qu’il n’est jamais trop tard pour écrire une nouvelle page et que résilience et audace vont souvent de pair. Son parcours, à la fois inspirant et accessible, pourrait bien allumer une étincelle en toi aussi.


Un témoignage à écouter pour s’inspirer et réfléchir à ce qui nous freine parfois à aller de l’avant.


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Audrey, alias la chef-stède. Comme beaucoup, j'ai longtemps su que ma valeur dépendait des autres. Mes parents, mes profs, mon conjoint, mon boss et même ma gynécologue. Entre syndrome de l'imposteur et doute permanent, je me sentais prisonnière de mes étiquettes. Mais ça, c'était avant. avant de réaliser que je n'étais pas seule, à me traîner tous ces boulets, et surtout, avant de décider de tout envoyer vers le sud. La Cheftaine, c'est un podcast où on parle de ce qui nous freine, mais aussi de ce qui nous inspire. En solo ou avec mes invités, j'ai décidé de secouer le cocotier. Alors, si toi aussi tu cherches à te reconnecter à ta propre valeur et que tu veux un boost d'énergie positive, c'est parfait. Bienvenue dans La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé. Place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Hey ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je commence traditionnellement avec une petite information contextuelle et je souhaiterais revenir sur le pourquoi de ce podcast. Car au-delà de distiller de la bonne humeur, de la bienveillance et un petit peu d'audace, je souhaite explorer le moment, l'élément déclencheur d'une vie qui fait qu'une personne décide de relever la tête et ose se lancer dans un projet, une activité, un défi, quel qu'il soit. Mais oui, tu sais bien, cette étincelle qui allume la mèche et qui finit par t'envoyer sur la Lune. Certains la rechercheront toute leur vie, d'autres en auront terriblement peur. Et une partie seulement se décidera à découvrir le feu. C'est ce que je veux explorer dans ce podcast, ce feu dont j'ai pu manquer à certains moments de ma vie. Et il arrive parfois que cette étincelle se présente à un moment où ta vie est au 36e dessous. Et à ce moment-là, réussir à faire acte de résilience est une épreuve à part entière. C'est un petit peu ce qui est arrivé à Émilie. dont la vie a totalement basculé il y a deux ans. Elle aurait pu s'enfoncer dans une spirale négative, et la tentation fut grande tant son ardoise personnelle était chargée. Elle exprime d'ailleurs très bien Il faut savoir pleurer, mais il faut ensuite savoir se relever pour avancer et trouver un nouveau but à atteindre Émilie s'est ainsi lancée le défi d'évoluer dans l'éducation nationale en passant un concours interne pour monter de grade. Parce que oui, être fonctionnaire nécessite aussi d'avoir l'esprit entrepreneurial. Emily s'investit également beaucoup dans la vie associative et nous démontre que le bénévolat, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Bref, il faut que tu restes avec nous vraiment sur la prochaine demi-heure. Son parcours ne peut que t'inspirer. La Cheftaine, nouvel épisode, c'est parti ! Bonjour Emily !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur La Cheftaine, le podcast. Bon, on va être honnête, toi et moi, on se connaît depuis un petit bout de temps à présent. Et lorsque je t'ai proposé de participer à un épisode du podcast avec moi, tu as spontanément dit oui. sans même savoir de quoi il s'agissait. Alors je voulais te remercier pour ta confiance, et évidemment, sois tranquille, personne ne perdra sa dignité aujourd'hui, et ta vertu sera intacte à la fin de cet épisode. Ta vie a connu pas mal de chamboulements ces deux dernières années, notamment en décidant de quitter la douceur du Sud pour l'humidité de la Corrèze, choix que je ne comprends toujours pas, ceci dit. Mais je pense que ton témoignage, ainsi que ton parcours, peuvent en inspirer d'autres. Émilie, moi je te connais, mais personne d'autre finalement, donc pourrais-tu te présenter ? Dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie.

  • Speaker #1

    Donc je m'appelle Émilie Suro, j'ai 44 ans, je suis originaire de l'île d'Oléron, j'ai fait une partie de mes études à La Rochelle, j'ai fait une année ensuite à Bordeaux, puis à Paris et j'ai terminé à Perpignan. Donc tu vois, j'ai un petit peu bougé. À Perpignan, j'ai passé... J'ai d'abord travaillé, j'ai fait pas mal de petits boulots et j'ai travaillé comme vacataire à l'éducation nationale. Ça m'a énormément plu, j'ai donc passé le concours. J'ai été enseignante en lettres-histoire dans un lycée professionnel pendant assez longtemps, puisque j'ai passé plus de 20 ans à Perpignan. Et puis, fin août, début septembre, je suis arrivée en Corrèze. Je travaille toujours dans l'éducation nationale, mais je ne suis plus prof.

  • Speaker #0

    Donc, tu as une vie professionnelle qui s'est construite autour de la transmission des savoirs et dans l'éducation nationale. Spoiler alert ! Et maintenant, présente-nous plus en détail ta vie professionnelle. C'est quoi ? Pourquoi ? Et depuis quand ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, depuis deux ans, enfin là c'est ma deuxième rentrée, je suis personnelle de direction. C'est-à-dire que l'année dernière, non, en fin d'année 2022, trois, je tournais un petit peu en rond, j'avais envie de voir un petit peu autre chose. J'ai eu l'opportunité de passer un recrutement avec la DASEN des Pyrénées-Orientales pour faire partie du vivier des faisans-fonctions personnels de direction, en me disant que je ne serai jamais appelée. Et une semaine après, on m'appelle et on m'envoie comme faisans-fonctions au collège de Sijan, entre Narbonne et Perpignan. Donc je suis restée principale adjointe toute l'année dans ce collège, l'année dernière. Et pendant cette année, très mouvementée, je dois avouer. J'ai passé le concours de personnel de direction, je l'ai obtenu. Et du coup, après, comme on passe un concours dans une administration, j'ai dû faire une demande de mutation, des demandes de changement pour mutation. J'aurais pu rester dans l'Académie de Montpellier, mais bon, voilà.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as donc décidé de changer de vie.

  • Speaker #1

    J'ai décidé de changer de vie. Donc, je suis aujourd'hui proviseure adjointe dans un lycée à... Tulle, en Corrèze, et si on devait faire une comparaison, pour expliquer un petit peu ce que je fais, parce que proviseur adjoint, c'est toujours un peu vague, c'est un peu comme l'État. J'ai une chef, donc ma chef, ce serait la présidente, et moi, je serais le premier ministre. Voilà, si on devait faire un petit peu une comparaison. Donc, je gère les affaires courantes, les affaires internes du lycée, les changements d'emploi du temps, les demandes des enseignants, les projets, les choses comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, enfin... Le poste de premier ministre, ce n'est pas franchement le job le plus envié, surtout en ce moment.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours le job le plus sympa, je ne sais pas. Alors, c'est très technique, contrairement à ma chef qui, effectivement, va faire beaucoup de relationnel, d'extérieur, qui va être vraiment tourné sur le développement du lycée. Moi, c'est très, très technique, mais c'est très intéressant parce qu'il y a des dossiers, notamment sur... les élèves avec l'inclusion, etc. Il y a quand même des dossiers qui sont vraiment, vraiment très enthousiasmants.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as eu une première carrière dans l'éducation nationale en tant qu'enseignante.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ton parcours de prof, justement ? Pendant combien de temps as-tu exercé le métier ?

  • Speaker #1

    J'ai été enseignante en lettres-histoire dans plusieurs lycées professionnels de l'Académie de Montpellier parce que j'ai fait plusieurs lycées sur Perpignan, Narbonne, plus de 15 ans. Plus de 15 ans et puis j'ai enseigné aussi à l'université de Perpignan en tant que vacataire aussi. Alors là, plus sur de l'histoire contemporaine, parce qu'on est très spécialisé quand on est dans l'université. Donc c'était surtout sur des TD en histoire contemporaine. Mais oui, j'enseigne depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, donc l'enseignement, on peut considérer que tu as bien roulé ta bosse. Ça, c'est acquis. Tu es d'ailleurs plutôt modeste, je trouve, parce que tu as oublié de préciser. J'en perds mes mots. Donc tu es d'ailleurs très modeste. Tu as oublié de préciser dans ta présentation que tu étais docteure en histoire.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Oui, oui, j'ai passé une thèse de doctorat à l'Université de Perpignan sur un thème qui m'est toujours aussi cher, c'est-à-dire comment une communauté transmet son patrimoine et ce qu'elle en fait. Et quand je dis que ça m'est très cher, c'est que j'ai continué à travailler sur ce thème, plus sur le thème maritime qui a été longtemps mon thème de prédilection. J'ai quand même fait 20 ans. près de l'île de Léon et 20 ans près de la Méditerranée. Voilà, le thème maritime a été mon thème de prédilection. Mais j'ai changé de thème aujourd'hui. Il est plus dirigé sur nos amis les équidés, comme tu le sais.

  • Speaker #0

    Effectivement, toi et moi partageons une petite passion pour le monde équestre. Je fais une petite parenthèse pour l'audience, mais oui, Émilie et moi, nous connaissons vraiment bien. Et nous avons découvert ensemble la pratique de l'équitation western, entre autres. Mais ça, c'est d'autres histoires à raconter. On ne va pas vous polluer dans le fil aujourd'hui. Donc finalement, c'est quoi l'élément déclencheur à ton projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça fait un moment que j'avais envisagé de passer ce concours. Ça fait un moment que ça me titillait, que j'avais envie. Puis bon, on a tête dans le guidon, on fait plein de choses à côté. Et on a fait beaucoup de choses à côté, tu le sais. Donc, pas toujours de temps pour... pour penser à soi, et puis le confort aussi. Je sais où je suis, je sais ce que je fais en ce moment. Et puis quand même, j'ai eu plusieurs chefs, dans le lycée où je suis restée le plus longtemps, j'ai eu plusieurs chefs qui m'ont dit, quand même, Madame Sureau, vous avez le profil, ça mériterait, ça mériterait. Et puis ils m'ont associée aussi. à des réunions, à des groupes de travail, ils m'ont envoyée vers l'extérieur, ils m'ont envoyée travailler avec d'autres chefs d'établissement. Donc c'est vrai que ça m'a vraiment, vraiment... Ça a été... Voilà, j'avais vraiment envie, depuis un moment.

  • Speaker #0

    Alors oui, le quotidien nous accapare tous, et on remet toujours à plus tard les projets, les envies. Et parfois, certains ne sont vraiment jamais assouvis. Et ça fait quoi ? Une bonne quinzaine d'années qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Oui, 16 ans même. Je pense que ça dépasse les 15. Mais bon, bref, ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Je dois avouer que cette suite de parcours ne m'a pas étonnée. Le fait que tu évolues vers des fonctions de direction et que tu te lances dans toute cette grande aventure, c'est assez logique avec la personne que tu es, avec ton caractère. et avec tes compétences.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Oui, oui, non, mais je pense que j'avais, voilà, j'avais quand même ce petit truc en moi.

  • Speaker #0

    OK, donc pour situer un petit peu plus les choses pour l'audience, parce que bon, même si des personnes nous écoutent, à la base, on se fait notre vision entre copines, toi, Théatule, et moi, ici, à Perpignan, et c'est plutôt sympa, de temps en temps, de se prévoir ce genre de choses. Mais je dis que ça ne m'étonne pas, parce que je précise qu'Émilie et moi, on s'est rencontrées dans le cadre associatif, et avec Sabrina. à qui je fais une petite dédicace. Nous avons dirigé ensemble, toutes les trois, une association sportive pendant huit ans dans laquelle nous nous sommes beaucoup investis. Je mentirais si je dis pas qu'on a énormément donné de notre personne. Et on s'est presque plus quittés depuis, finalement. Je pense donc que l'implication, la conduite de projet, le dévouement pour une cause, ça fait partie de toi, finalement. Et ta vie... personnel, si tu me permets, a également beaucoup changé ces deux dernières années. C'est possiblement aussi une des causes de tous ces changements. Tu veux bien nous en dire plus en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, ça en fait partie parce qu'il y a eu beaucoup d'événements qui se sont enchaînés ces deux dernières années qui m'ont vraiment accompagnée au changement. Donc, après plus de 20 ans de vie commune... Mon ex-mari m'a quitté et du coup, ça a remis en cause beaucoup de choses. Toutes les fondations de ma vie, parce que je n'avais absolument pas imaginé ma vie sans lui ou ma vie différemment qu'à ses côtés. Donc, ça a été un petit peu difficile. D'abord, c'est comme, tu sais ce qu'on dit, comme dans un deuil. Il a fallu digérer la nouvelle. Ensuite, refaire surface, prendre le taureau par les cornes et avancer. Ces deux dernières années, elles ont été très très très très mouvementées parce qu'il y a eu le divorce, mais ça veut dire vendre de la maison, un gros projet bâti ensemble avec des projections et plein de choses, et puis des souvenirs. de fêtes, de gens qui sont passés dans cette maison, qu'on a reçu. Voilà, enfin bon bref, tous nos souvenirs, perte de repères, donc même dans la... tout s'effondre, la temporalité, tout bascule. C'est pas facile. Bon, pour couronner le tout, je perds mon papa le 24 décembre de l'année dernière, deux mois après, mon chef, où j'étais, le collège où j'étais, décède aussi. Je peux te dire que dans une année, enfin dans l'espace à peine de deux ans, perdre entre guillemets son mari, son père, son chef, accuser un divorce, plus vendre une maison et s'occuper de tout ça, voilà, il fallait que je m'accroche à autre chose. Donc cette envie de concours qui était en moi, je pense que ça a vraiment dit, eh bien c'est maintenant, voilà, c'est là, il fallait que je le fasse.

  • Speaker #0

    Et oui, parfois la vie est ironique. Les gens qui ont la foi diraient qu'une puissance nous met à l'épreuve. Et ma sœur te dirait que ce qui ne te tue pas te rend sans doute bien plus fort. Donc c'est bien que tu aies décidé de déployer ton énergie vers quelque chose de positif, vers de nouveaux projets, te relever pour avancer vers autre chose. C'est une force de caractère que j'admire sincèrement chez toi, cette capacité de résilience finalement.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que... Je pense que ça, c'est dans ma nature. Il y a des gens qui vont avoir du mal à avancer ou à aller de l'avant. Moi, c'est dans ma nature. C'est-à-dire que je ne regarde pas derrière, je ne vis pas avec les regrets et la nostalgie. Alors, partir, laisser 22 ans de vie dans les périodes où ça n'a pas été facile, mes amis me manquent. C'est vrai. Mais je ne me dis pas tous les jours Ah, je regrette d'être à Tulle, quel dommage, j'aurais pas dû faire ça Jamais de la vie. Ce n'est pas dans ma nature, parce que ça ne fait pas avancer les choses, parce que ce n'est pas comme ça qu'on avance. Je reviendrai, je ne reviendrai pas, peu importe. Mais en tout cas, j'ai cette nouvelle vie qui s'offre à moi et j'ai envie d'avancer. C'est dans ma nature et mon éducation également. Je pense qu'on n'a pas été habitués chez nous. On pleure parce que j'ai pleuré. Il ne faut pas croire. Je ne suis pas un rock, je ne suis pas insensible. J'ai pleuré. Mais quand on a pleuré, après, il faut passer à autre chose. À un moment donné, si on ne peut pas se plaindre, ça ne fait pas avancer les choses. Et puis moi, je savais que... Ça aussi, c'est technique. Moi, je savais que me noyer dans le travail, me lancer dans le travail, me lancer dans un projet, ça allait m'empêcher de penser à autre chose. Et voilà, alors attention, je ne dis pas que la fuite est une solution. Attention ! Mais voilà, finalement, je me dis, je ne suis pas certaine que j'aurai réussi à franchir le cap. si mon ex-mari ne m'avait pas quitté. Et du coup, presque, voilà, je n'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu aurais engagé ce projet de concours et d'évolution professionnelle si les choses avaient été différentes dans ton contexte personnel, justement ?

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'était un frein. Si tu passes un concours, il va falloir faire une mutation. Oh non, moi, je n'ai pas envie. J'aime bien la région. Et je le comprenais, parce que bon, voilà. Alors, l'ironie du sort, c'est que quand même, j'ai été très, très, très, très bien classée et que j'aurais pu rester dans l'académie et même dans le département. Donc, finalement, j'aurais passé ce concours et ça n'aurait rien changé à notre vie. J'aurais pu rester dans le coin. Mais bon, voilà, je suis vraiment contente d'écrire une nouvelle page de ma vie et une page blanche où je ne suis pas la... la femme 2 ou l'ex-femme 2 ou la personne qui était avec un tel. Voilà, je suis juste moi. Voilà. Et ça, ça aussi, pour repartir, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Si je comprends bien, tu avais aussi besoin, quelque part, de tout plaquer, de laisser tout ce qui te rattachait à ton ancienne vie. Alors, je mets des guillemets, bien sûr, mais voilà, tu voulais tout couper pour t'installer en Corrèze ou... Là où tu n'as plus aucune attache, tu ne connais personne, personne ne te connaît. Ça participait, je pense, quelque part à ta reconstruction, peut-être.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement, exactement. Aujourd'hui, on me dit bonjour et on me parle de ce que moi je fais, de ce que je suis, pas de ce que nous étions.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un bon choix, finalement. Entre nous, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de le faire à ta place. redémarrer d'une page blanche, mais avec le recul, c'est sans doute peut-être ce qu'il y a de mieux à faire quand tout te renvoie à ce deuil, pour reprendre ton analogie de tout à l'heure. Bon, pour en revenir à des choses plus réjouissantes, j'ai envie de partager une anecdote de ta vie d'avant, celle où nous étions ensemble dirigeantes associatives, où nous avons parcouru près de 150 kilomètres, aller-retour, un soir de décembre, sur des routes de moyenne montagne, à l'approche de Noël. habillés en elfes ou en reines, je ne sais plus. Enfin voilà, il y avait des paillettes dans tout ça pour participer à une Zumba Party. Je ne sais pas si tu t'en souviens. Oui, on avait la vingtaine quand même. On était sans doute bien plus fraîches.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça. On en parle souvent, mais on en a fait des kilomètres dans des tenues improbables.

  • Speaker #0

    Tout ça pour dire qu'au-delà du ridicule qui ne tue pas, nous étions bénévoles très actifs, bénévoles associatifs très actifs. et depuis de nombreuses années. Donc, ensemble, nous avons été à la tête de cette association, 400 adhérents, 25 heures de cours chaque semaine, 8 animateurs salariés. Toi, tu t'es investie ensuite en suivant, ça fait beaucoup de suite, tu t'es investie en poursuivant tes efforts dans le monde équestre, avec une vie associative aussi. Tu diriges donc, je crois, ou tu as dirigé une ou deux associations dans ce milieu-là. Tu as toujours eu cette... cette passion, je dirais, du projet collectif, du lien social, cette envie de fédérer. Tu pourrais nous en dire un petit peu plus sur ce goût de l'engagement, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est pareil, ce goût pour l'engagement, je pense que c'est aussi dans ma nature. Je pense être quelqu'un de fiable et de loyal. C'est-à-dire que quand on me confie un projet, on peut me le confier, je le menerai à bien, jusqu'au bout. Je mettrais peut-être plus de temps ou moins de temps selon ce que je fais aussi à côté. Mais voilà, quand on me confie une mission, j'aime bien aller jusqu'au bout. Et c'est vrai que ce côté associatif, ce côté mission, ça m'a toujours plu. Alors bon, il faut savoir que ça vient aussi du tissu familial. Mes parents ont toujours été dans le milieu associatif. Mon père a été président d'une association de loisirs et de sport sur l'île de Léon pendant plus de 20 ans. Donc, dès tout. petits, c'était Allez, vous venez aider pour le gala de fin d'année ! Allez, vous venez aider pour... Alors évidemment, quand on est petits, on râle, puis finalement, en fait, ça fait des super souvenirs et on apprend plein de choses. Et voilà, donc c'est vrai que ce milieu de l'association, c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. D'ailleurs, arrivé ici, tu l'as souligné, l'équitation est aussi quelque chose qui nous a liés. J'ai donc amené ma jument avec moi. Elle est dans une écurie de propriétaires où il y a une association. J'ai tout de suite adhéré à l'association parce que ça me paraît normal. J'ai vu que ces jeunes filles se battaient pour faire exister cette petite association d'écurie de propriétaires. Et je me suis dit, évidemment que tu vas adhérer. Juste adhérer pour le moment, je ne suis pas dans le bureau, loin de là. Mais en tout cas, pas encore. Pas depuis deux mois. que je suis arrivée. Même si j'ai des petites idées à leur soumettre, tu penses bien.

  • Speaker #0

    Je connais bien là,

  • Speaker #1

    oui. Mais voilà, je pense que c'est important de faire vivre ces associations, c'est important ce tissu associatif, parce que derrière un tissu associatif, c'est les relations avec les gens, c'est le social, c'est aller vers l'autre, c'est prendre du temps pour faire plein de choses ensemble et puis des chouettes rencontres et puis apprendre les uns des autres, parce que c'est... Avec vous, les filles, quand on avait cette association à Elne, moi, j'ai énormément appris. Toi, ton côté juriste m'a énormément appris. Et Sabrina, son côté maths, où elle nous a fait tous ses calculs de salaire, etc. Moi, je n'aurais jamais su faire ça. Donc, on a tout appris les unes des autres. Et ça, c'est vraiment hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que faire de l'associatif, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Car bien que ce soit non lucratif, parce qu'aujourd'hui, on ne semble valoriser que ce qui permet de rapporter de la valeur financière, la Startup Nation et tous ces concepts-là, il faut quand même beaucoup d'énergie pour porter et mener à bien un projet. Et regarde-nous, à l'époque, on faisait tourner une petite boîte, on peut même dire une entreprise.

  • Speaker #1

    Une entreprise, non, mais on est bien d'accord. Alors après ça, je pense par contre que c'est un avis qui n'engage que moi, mais ça... Ça dépend quand même de la taille des associations. Aujourd'hui, je suis encore présidente de deux associations d'équitation western et de culture western aussi. On a élargi. Mais c'est vrai que l'association qu'on gérait sur elle n'était vraiment une petite entreprise. J'ai participé à une association de cavaliers. qui comptait une cinquantaine de cavaliers, là aussi, c'était aussi une mini-entreprise parce qu'on avait quatre formateurs où il fallait faire les factures, payer les formateurs, faire tout ce qui est administratif et tout ça. Bon, là, mes deux petites associations, tu comprendras bien qu'elles sont beaucoup plus confidentielles parce que le sujet... et quand même très particulier. Ma curiosité d'historienne m'a rattrapée en faisant de l'équitation western et j'ai décidé de faire des recherches sur l'histoire du western français. Et puis, par biais de rencontres, on a monté une autre association plus tournée sur une personnalité du western français, c'est Joey Herman. Donc on a fondé depuis peu une association sur ce monsieur où on va essayer d'aller jusqu'au bout. en ouvrant, j'espère, un musée ou en tout cas une salle qui pourrait être visitée et dédiée à cette personne du western français. Mais là, on rentre dans quelque chose qui touche quand même peut-être beaucoup moins. Et c'est vrai qu'au niveau de l'association, je vois que là, j'ai quand même beaucoup moins de travail parce qu'il y a moins d'adhérents, il n'y a pas d'activités. Les seules activités, ce sont mes conférences et c'est moi qui me gère seule comme une grande. Donc, je pense que ça dépend du type d'association. Quelle association on fait ? C'est vrai qu'une association sportive va toucher beaucoup de gens, un public assez large, avec souvent des salariés, puisque qui dit association sportive dit personnes qualifiées. Une association culturelle ou historique, forcément, on est plus sur l'intellectualisation de quelque chose qui va toucher un public selon le thème qui va être plus restreint.

  • Speaker #0

    Je suis totalement d'accord avec toi et c'est un sujet de niche.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Mais après, ça n'empêche pas que c'est quand même toujours de l'administratif avec un travail de communication. Ça, c'est aussi quelque chose qu'il faut apprendre, le travail de communication. Ce n'est pas facile du tout. Pas facile du tout.

  • Speaker #0

    Totalement, totalement. Et le milieu associatif a été très formateur pour ma part. Je le dis régulièrement, mais je ne serais pas la professionnelle que je suis aujourd'hui. la dirigeante d'entreprise que je suis, si je n'avais pas été dirigeante associative auparavant. Dans la vie associative, j'ai appris la gestion de projets, la communication, la gestion d'équipes et des ressources humaines, la construction budgétaire, les objectifs, les indicateurs. J'ai aussi appris à avaler beaucoup de couleuvres. Ce n'était pas toujours tout rose, mais je pense que c'est vraiment de l'entrepreneuriat à part entière. au sens littéral d'entreprendre, de mettre en avant, de se mettre en avant pour faire avancer un projet. Et toi, Émilie, tu es dans cette même veine et je pense que c'est aussi pour ça qu'on s'entend bien. Tu es une entrepreneur, je pense. Et à ce propos, pour poursuivre dans le partage de ton parcours, je pose toujours les deux questions qui vont suivre à mes invités parce que ça permet de se projeter un petit peu mieux dans leur parcours. Mais pour toi, Émilie, quelle a été ta plus grosse erreur ? qu'en as-tu retenu ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse qui va te faire sourire, mais tu verras que la deuxième va te faire sourire également. J'ai beaucoup réfléchi pour répondre à cette question parce que j'ai hésité vraiment. Et finalement, quelle a été ma plus grosse erreur ? Me marier. Me marier parce que j'ai vécu longtemps dans l'ombre de mon ex-mari. Je me suis interdit beaucoup de choses. Mon ex-mari avait un métier particulier qui a pesé quand même beaucoup sur notre petite famille parce qu'on avait une famille réduite, on n'avait pas d'enfants donc c'était lui et moi. Et du coup, mais attention, je ne lui rejette pas la faute. Je me suis interdit beaucoup de choses. Je me suis, tu sais cette projection et pourtant on n'est quand même pas des femmes nées en 1930. Mais cette projection de la femme au foyer, avec ce mari très, très, très, très occupé, qui n'avait pas le temps de quoi que ce soit. Donc, voilà. Donc, moi, j'étais là, je faisais, je le mettais toujours en avant. Et du coup, là, ce petit goût à la liberté, ça ne m'a pas du tout envie de recommencer. Vraiment pas. Alors, je ne dis pas... Ne pas rencontrer quelqu'un, ne plus jamais vivre quoi que ce soit avec qui que ce soit. Je ne dis pas ça du tout. Mais voilà, l'indépendance, je suis déjà quelqu'un qui a un caractère assez indépendant. Mais là vraiment, cette envie de rester très indépendante, et notamment sur le plan matériel, là aussi, c'est ce que j'ai retenu. Une vie à deux avec quelqu'un, pourquoi pas ? Mais avec mes conditions et ma façon de voir les choses, ça c'est évident, c'est ce que j'en aurais retenu.

  • Speaker #0

    J'ai eu un petit peu peur de ta réponse au début, mais après t'avoir écoutée jusqu'au bout, je pense que je comprends tes propos. Ce qui me semble dur à titre personnel dans la vie de couple, dans le mariage, peu importe, à mon échelle, je dirais que c'est cette notion d'équilibre. de laisser suffisamment de place à l'autre dans sa vie, tout en n'oubliant pas que justement, nous sommes le centre de notre vie. Au risque de générer des remords, des regrets, des frustrations, du négatif. Je trouve, j'espère que ça ne fait pas trop hautain ou très égoïste que ce que je dis, mais pour pouvoir être bien avec un autre, il faut déjà être bien avec soi-même, je pense. Et puis un jour... tu te réveilles à côté de tes pompes et c'est un peu tu gâchis, tu te dis, merde, mince, pardon, j'aurais peut-être dû faire ci, faire ça et tu as des regrets, tu as des remords et tu ne t'es pas écouté et parfois, cette petite voix intérieure qu'on a tendance à taire, il faut apprendre à lui laisser un petit peu plus de place.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Je partage ton point de vue, je comprends. Donc, à contrario, pour poursuivre dans cette petite logique, Quelle a été ta plus grande réussite et quel impact a-t-elle sur ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Et alors, c'est là, je pense que tu vas rigoler. Ma plus grande réussite, me marier. C'est-à-dire que ça a été à la fois ma plus grosse erreur et à la fois ma plus grande réussite. C'est très paradoxal et pourtant...

  • Speaker #0

    Ça rejoint tout ce que je te disais depuis le début. Je ne suis pas quelqu'un qui vit avec les regrets et je ne regrette aucun des moments que j'ai vécu avec mon ex-mari. Aucun. On s'est connus jeunes, on a grandi ensemble, on a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ensemble. J'ai appris énormément, énormément, énormément à ses côtés parce que... C'était quelqu'un, comme tu le sais, enfin c'est quelqu'un, il n'est pas décédé, pauvreté, et je ne lui souhaite pas, mais qui bricole beaucoup, qui est très ingénieux, très inventif, qui est très...

  • Speaker #1

    Oui, c'était Géotrope,

  • Speaker #0

    ou MacGyver aussi, un peu tout, il a eu plein de surnoms. Mais voilà, donc, je suis sûre que tu penses à cette soirée spectaculaire. le Place de la Mairie où il nous a fait la rampe de spot en deux secondes.

  • Speaker #1

    C'est exactement l'exemple que j'ai en tête totalement, où avec trois lampes de chantier et quatre câbles, il nous a fait un éclairage digne des plus grands spectacles. Tu lui files une hélice et un moteur, je suis sûre qu'il est capable de construire un hélicoptère.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non mais voilà. Non mais j'ai appris énormément de choses qui me servent au quotidien, je le vois bien. Moi, je n'ai rien qui me démonte. Il y a quelque chose qui tombe en panne, je ne m'alarme pas. Je commence par tout démonter pour savoir d'où ça vient, essayer de trouver la cause moi-même. J'ai appris énormément. Donc, ma plus grande réussite, ça a été de me marier. Mais ma plus grosse erreur, ça a été de me marier. Tu vois, c'est paradoxal, mais je le maintiens quand même parce que j'aurais dû être effectivement plus à l'écoute de moi-même. Mais c'est vrai que la jeunesse fait que... j'avais envie dans cet élan là de suivre d'apprendre de m'émerveiller de tout et des fois on s'oublie un peu et ça c'est pas bien oui c'est ce que je te disais à l'instant je pense qu'il faut savoir s'écouter alors

  • Speaker #1

    ça veut pas dire et je le précise vraiment de devenir égoïste notoire on peut totalement être altruiste et empathique en apprenant à s'écouter Et pour prendre soin des autres, il faut déjà prendre soin de soi. C'est un adage tellement vrai. Bon, tu me fais rire parce que les gens ne te verront pas, mais je vais le leur dire. Quand je t'ai proposé l'enregistrement d'un épisode, courant octobre 2024, tu m'as tout de suite dit oui. Mais tu m'as demandé de t'envoyer les questions que je comptais te poser pour préparer un petit peu notre échange. Et nous sommes au dernier jour de novembre et la nana, elle s'est carrément fait des fiches, tu vois. Moi, je te vois, donc je dis aux gens, elle est là avec ses petits papiers. Je te vois derrière ton écran à tourner tes pages avec tes petites notes, tes réponses. Ça me fait marrer parce que c'est tellement toi, ça.

  • Speaker #0

    On ne se refait pas, on ne se refait pas très cher. Tu veux qu'on parle de tes tableaux Excel ? On ne se refait pas. Tu le sais très bien.

  • Speaker #1

    J'avoue, moi, j'ai une petite passion secrète pour les tableurs et Excel en particulier. Donc, je fais des tableaux sur tout et n'importe quoi. Pour le podcast, j'ai créé un board avec le podcast. le calendrier éditorial, le planning d'enregistrement, le montage, la communication. Je suis parée. C'est la chef-tenant corporation. Voilà. Bon, arrêtons de jacasser et revenons à nos moutons avec ton recul aujourd'hui. Qu'est-ce qui a été le plus difficile à gérer, à encaisser, à appréhender finalement avec ton changement de vie sur le plan personnel ou professionnel ? Ausha.

  • Speaker #0

    Le changement, c'est toujours à double tranchant. C'est-à-dire ? qu'il y a un côté excitant. Nouvelle vie, nouveau départ, personne ne me connaît, ça va être génial. Et puis, c'est aussi super angoissant. Où je vais ? Où je mets les pieds ? Où je vais arriver ? Où je vais atterrir ? Dans quelles conditions ? Qu'est-ce que je vais faire ? Donc, voilà, d'un côté, j'étais pressée de partir et de me lancer dans ma nouvelle vie, de commencer ce nouveau travail, de rencontrer de nouvelles personnes. Voilà. Puis d'un autre côté, c'était difficile de quitter mon lieu de vie, là où j'avais mes habitudes, mes connaissances, là où tous mes amis. Et là, je bénis les nouvelles technologies, le téléphone, la vidéo, où je peux encore vous avoir comme je veux les messages, etc. Parce que c'est vrai que je me dis, s'il fallait que je leur écrive des lettres tous les jours, ils en auraient. Ils en auraient marre, les pauvres ! Non, mais c'est vrai, c'est pas facile de quitter son monde comme ça. Surtout quand je ne m'y étais pas projetée, en fait, de tout plaquer comme ça et de partir des Pyrénées-Orientales, ce n'était pas du tout le projet de vie. Tu m'aurais demandé il y a deux ans, j'en avais vraiment aucune idée. Et puis moi, je suis partie,

  • Speaker #1

    si je peux me permettre. Il est vrai que vous aviez ensemble ce projet de partir en camion 4x4, faire un road trip autour du monde. Et là, aujourd'hui, tu es toute seule en Corée, dans un pays d'humidité, avec ta jument. tes Ausha et mon vitot. Donc oui, ça fait un petit peu de changement sur les cartes quand même. Pas du tout,

  • Speaker #0

    pas du tout. Non, et puis c'est vrai. Et puis bon, quand j'ai embarqué ma jument, quand je suis allée embarquer ma jument qui a 12 ans, qui avait toujours vécu dans les Pyrénées-Orientales, quasiment toujours au même endroit, je me suis dit, est-ce qu'elle va s'adapter ? Est-ce que ça va aller ? Est-ce que je vais gérer sans tous ceux qui m'aident à la gérer d'habitude quand je ne peux pas toujours être disponible ? Est-ce que je vais trouver du temps ? Est-ce que... Plein de questions, plein de questions. Bon, finalement, elle va très, très bien. Si c'est à refaire, je referai tout pareil. Mais voilà, c'est sûr que ce n'était pas du tout mon projet de vie. Mais il faut s'adapter. Il faut prendre les tournants comme ils viennent. Et puis, ce n'est pas pour ça que je ne pense toujours pas autour du monde au camion 4. 4, je ne sais pas quand, comment, peut-être que ça se fera, peut-être que ça ne se fera pas. C'est toujours dans un coin de ma tête, en tout cas. J'ai toujours le projet de passer mon permis poids-lourd pour pouvoir faire ce tour du monde. Donc, tu me connais, je vais y aller, je vais aller jusqu'au bout. On verra, on verra si ça aboutit ou pas, mais je me laisse du temps. Bon, puis j'ai le projet d'écriture aussi, alors voilà, je ne peux pas toujours faire.

  • Speaker #1

    Justement, c'est un super projet. En tant que pratiquante de l'équitation western, tu t'es beaucoup impliquée dans la discipline, en tant qu'historienne, parce que c'est un petit peu ta passion, comme tu le disais tout à l'heure, mais tu t'es vraiment impliquée dans la transmission de cette histoire. Dis-nous en plus, justement, sur cette implication-là.

  • Speaker #0

    Alors, ce serait un abécédaire, alors le titre est provisoire, mais un abécédaire de l'histoire western, ou l'histoire du western en France. de A à Z, enfin quelque chose comme ça. On n'a pas encore défini le titre, mais effectivement, les éditions Lavoiselle, en fait, ils ont sorti un livre sur les galops westerns il n'y a pas très très longtemps, avec des grands noms du western français, comme Luc Jordano par exemple. Peut-être qu'il y en a qui connaissent. Et c'est ce monsieur-là, Luc Jordano, qui m'a dit, on aimerait bien avoir une petite chronologie. des associations westerns qui se sont montées en France. Moi, je lui ai envoyé un petit article de 3-4 pages. Et puis après, j'avais un petit peu oublié, je ne savais pas trop. Et puis, il m'a dit, mais tu sais, le livre sort, ton article va être publié. Donc, dans le petit bouquin des galops westerns, il y a mon article qui est publié. Et j'ai rencontré les éditeurs et ils m'ont dit, mais il y en a d'autres des articles comme ça ? Oui, il y en a d'autres, oui. Enfin, je pourrais en écrire beaucoup d'autres. Mais ça nous intéresserait, nous. Donc voilà, on est parti sur ce projet d'édition. J'ai reçu mon contrat d'édition il n'y a pas très longtemps. Il faut que je le signe et que je le renvoie et puis que je me mette à écrire. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est génial. J'adore. Je trouve ça génial. Et je te sens très à l'aise malgré tes petites fiches.

  • Speaker #0

    tu donnes l'impression de te sentir à ta juste place ouais ouais ouais et puis bon je continue à chercher je continue à interroger pas mal de gens je continue à fouiller à essayer de trouver des photos d'époque voilà,

  • Speaker #1

    allons plus loin, développe sois pas timide, quelles sont tes perspectives où te vois-tu dans 10 ans Émilie ?

  • Speaker #0

    alors je me sens très très bien dans mon nouveau travail Il n'y a pas une journée identique à l'autre. Je travaille énormément, c'est sûr. J'ai une amplitude de travail. Je pense qu'il y en a beaucoup qui ne me croiraient pas. Quand on pense qu'avant, je faisais 18 heures, j'étais prof. Aujourd'hui, je fais 7 heures, 19 heures. Mais voilà, c'est une autre vie. Mais c'est avec plaisir. J'ai rencontré énormément de collègues très sympas. Je commence à faire quelques connaissances aussi en dehors du travail. Je me vois bien rester. Rester bien cinq ans sur ce poste pour avoir vraiment le temps de m'installer. Et puis, voilà, demander peut-être un autre poste dans un autre lycée. Voilà. Mais voilà, je me sens bien. Je me sens à ma place. Ça me plaît énormément. À aucun moment, je regrette ce choix. Ça me plaît énormément. Quand on est personnel de direction, un poste, c'est entre 3 et 9 ans. 9 ans, c'est le maximum. Moi, je ne resterais pas 9 ans sur un poste, parce que je trouve que déjà, 4-5 ans, c'est bien. On a fait le tour, puis voilà, il faut passer à autre chose. Donc, bouger, pas forcément sur la Corrèze. Je pense à la Lauserre, la Dordogne, l'Aveyron. Voilà, j'aime bien ces petits départements. Voilà, on t'aura compris que ce ne sont pas les départements les plus peuplés. Mais bon, moi, je préfère largement la campagne que... Les grandes villes, en tout cas je vais profiter des opportunités de mobilité que m'offre ce poste de personnel de direction. Ça, c'est sûr. Après, j'ai envie de te dire, peu importe où je serai dans dix ans. Moi, ce que je veux être dans dix ans, c'est surtout être bien et être en accord avec moi-même. Et ça, ça sera vraiment le plus important. Voilà.

  • Speaker #1

    Se sentir à sa place en conscience, oui, c'est essentiel.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #1

    Bon, nous sommes arrivés au bout des petites questions que je t'avais envoyées, où tu as fait une fiche Bristol pour chacune. Mais comme je suis vilaine... Je t'en ai gardé quelques-unes sous le coude que tu n'as pas pu préparer. Oh, fais pas cette tête. L'idée, c'est d'avoir des réponses sur le vif, un petit peu du tac au tac. Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse de toute façon et aucun million à gagner à la fin. Alors Émilie, c'est parti. Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et je précise dans l'histoire avec un grand H.

  • Speaker #0

    Mon héroïne dans l'histoire. Wow. Alors là... Là, je pourrais te citer bêtement Marie Curie pour tout ce qu'elle a fait, pour l'histoire des femmes. Voilà, je pourrais. Mais ce n'est pas facile. Et je crois que même si tu m'avais demandé de préparer, ce n'est pas évident. Ce n'est pas évident parce que des femmes dans l'histoire, du tac au tac, il y en a quand même moins facilement que des hommes. Et ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Alors, on manque cruellement de représentation féminine dans notre histoire. Et c'est pour ça que j'aime bien poser cette question aux invités, justement.

  • Speaker #0

    Ben ouais, ouais, ouais. Après, alors, ce n'est pas un vrai personnage de l'histoire, mais j'ai une petite... tendresse pour Calamity Jane et son côté femme libre, femme, voilà, la femme de l'Ouest, la femme des grands espaces. Bah évidemment, évidemment, évidemment, j'ai beaucoup, beaucoup lu sur Calamity Jane. J'ai regardé plein de photos, plein de, voilà, je me disais, cette femme quand même, cette vie. Et puis, si ça se trouve, c'était peut-être pas toujours tout rose non plus, mais bon, voilà. Si je devais être une héroïne de l'histoire, j'aimerais bien être Calamity Jane.

  • Speaker #1

    Ah ben, j'en étais sûre.

  • Speaker #0

    Ben, j'ai déjà le cheval, j'ai déjà la selle western. Allez, un petit effort, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Autre question, Émilie. Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Speaker #0

    Quelle faute ? Je ne sais pas si c'est une faute. J'ai envie de dire la gourmandise. Parce qu'on dit que c'est un péché, que c'est un vilain défaut. Mais je suis indulgente pour les gourmands. Parce que je me dis que finalement... Ben, ils ont bien raison. Moi, je m'interdis la gourmandise parce que je me dis, c'est pas bien, je vais être malade, voilà. Mais je me dis, mais voilà, ceux qui sont épicuriens, qui profitent de la vie, qui parfois boivent trop ou mangent trop, je me dis que ceux-là, ils ont bien raison.

  • Speaker #1

    Ok, c'est intéressant. Et as-tu un mantra, une devise, un dicton ou même une citation qui te motive ou qui te guide au quotidien et que tu aimerais partager ?

  • Speaker #0

    Alors... Là aussi, ça va être très, très, très cliché. Et je pense que mes 22 années de vie dans les PO ne sont pas pour rien. Mais je me rends compte que je le dis souvent, toujours en avant. Ça me prend la main. J'adore. Je suis désolée. Ben oui, ben oui, c'est là. J'invente rien. Mais c'est vraiment, vraiment, voilà, mon leitmotiv. Aller de l'avant. toujours en avant, aller de l'avant, regarder derrière, ça ne sert à rien, ça ne fait pas avancer. Oui, on peut pleurer sur son sort, oui, on peut être triste à un moment donné, mais à un moment donné, en avant, quoi. En avant, en avant, en avant, parce que, ben, c'est comme ça qu'on avance, on fait des choses, des projets, et voilà.

  • Speaker #1

    Petite dédicace personnelle à notre Didier national, Didéo, si tu nous écoutes. Eh ben oui ! Car avec Émilie, nous avons aussi suivi des cours de catalan avec Didier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et on a même essayé ses cours de danse, mais pour ma part, ça a été beaucoup moins probant. Grosse dédicace, Didier. Qu'est-ce que tu dirais à une personne qui vient de subir un gros revers de la vie, qu'il soit personnel ou professionnel, pour l'encourager à se remettre en selle ? Sans mauvais jeu de mots, évidemment.

  • Speaker #0

    Je lui dirais qu'il faut qu'il soit indulgent avec lui-même et qu'il prenne le temps. Parce que... Il y en a qui vont mettre deux mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre six mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre dix ans à s'en remettre. Eh bien, voilà, il faut... Alors, je ne dis pas qu'il faut s'écouter tout le temps, parce que ceux qui s'écoutent trop, encore une fois, n'avancent pas à grand-chose. Mais il faut être... indulgent avec soi-même et des fois il faut savoir se pardonner que oui on peut être faible oui on peut être au fond de son lit et puis rien faire parce que il faut accuser le coup et puis voilà et puis à un moment donné et bien on sait pas pourquoi un matin on se réveille et puis tout ce qui nous paraissait insurmontable impossible Et bien finalement ça l'est beaucoup moins et ça voilà

  • Speaker #1

    on n'explique pas et attention Émilie pour conclure quelle est la chanson qui te motive quand tu as le mourag dans les chaussettes ?

  • Speaker #0

    je vais pas être originelle Audrey mais tu sais un petit peu laquelle bah oui évidemment ça commence par A et ça finit par A notre groupe fétiche non mais oui mais tu sais c'est comme ces questions sur la chanson honteuse là mais moi je t'en ferai des copie entière de chansons honteuses, mais moi j'adore, ça me met la patate. Et une chanson d'Abba, ben oui, Dancing Queen, forcément, voilà.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu balances Dancing Queen dans une soirée totalement endormie, quoique n'importe quel tube d'Abba, je pense, et c'est certain.

  • Speaker #0

    Mais voilà, ça fait tout, ça fait tout. Non, mais c'est ça, c'est ça. Donc, voilà, il y a des chansons comme ça. Ben ouais, ça redonne envie, ça donne le sourire.

  • Speaker #1

    Il faut vraiment que je vienne te voir à Tchoum. On mangera de la charcutte, du chocolat sans scrupules, en écoutant à bas à fond les ballons. Merci, merci beaucoup Émilie pour ton partage, pour ta sincérité, ta bonne humeur. Et vraiment, il faut qu'on se fasse des visios bien plus souvent. Je t'embrasse.

  • Speaker #0

    Je te remercie à toi et je te dis à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que tu repars avec de l'inspiration et de nouvelles perspectives pour avancer avec confiance. Si cet épisode t'a plu, pense à t'abonner pour ne rien manquer des prochains. Et surtout, n'hésite pas à laisser un avis plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute. C'est le meilleur moyen de soutenir le podcast et de faire grandir notre belle communauté. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode, toujours aussi décalé et inspirant. A bientôt dans la Chefs'Tête !

Description

Et toi, as-tu déjà ressenti cette étincelle ? Celle qui pousse à relever la tête et à se lancer dans l’inconnu, même lorsque tout semble s’écrouler autour de toi ? Et si les épreuves de la vie devenaient des tremplins pour se réinventer ?


Dans cet épisode, je reçois Émilie dont la vie a basculé il y a deux ans, et qui a pris la décision de tout changer. Entre un divorce, la perte d’un parent et d’importants bouleversements, elle aurait pu s’effondrer. Mais elle a choisi de transformer ces épreuves en moteur pour avancer. Son histoire, entre évolution professionnelle et résilience personnelle, illustre le courage qu’il faut pour sortir de sa zone de confort.


Nous explorons ensemble ce feu intérieur qui l’a poussée à tenter un concours pour monter de grade, à tout recommencer en Corrèze, et à se réinventer dans sa vie professionnelle comme dans ses engagements associatifs. Nous abordons son choix de carrière, les défis qu’elle a surmontés, et les leçons qu’elle partage avec sincérité.


Émilie nous montre qu’il n’est jamais trop tard pour écrire une nouvelle page et que résilience et audace vont souvent de pair. Son parcours, à la fois inspirant et accessible, pourrait bien allumer une étincelle en toi aussi.


Un témoignage à écouter pour s’inspirer et réfléchir à ce qui nous freine parfois à aller de l’avant.


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Audrey, alias la chef-stède. Comme beaucoup, j'ai longtemps su que ma valeur dépendait des autres. Mes parents, mes profs, mon conjoint, mon boss et même ma gynécologue. Entre syndrome de l'imposteur et doute permanent, je me sentais prisonnière de mes étiquettes. Mais ça, c'était avant. avant de réaliser que je n'étais pas seule, à me traîner tous ces boulets, et surtout, avant de décider de tout envoyer vers le sud. La Cheftaine, c'est un podcast où on parle de ce qui nous freine, mais aussi de ce qui nous inspire. En solo ou avec mes invités, j'ai décidé de secouer le cocotier. Alors, si toi aussi tu cherches à te reconnecter à ta propre valeur et que tu veux un boost d'énergie positive, c'est parfait. Bienvenue dans La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé. Place à l'épisode du jour. Bonne écoute ! Hey ! Bienvenue dans ce nouvel épisode. Je commence traditionnellement avec une petite information contextuelle et je souhaiterais revenir sur le pourquoi de ce podcast. Car au-delà de distiller de la bonne humeur, de la bienveillance et un petit peu d'audace, je souhaite explorer le moment, l'élément déclencheur d'une vie qui fait qu'une personne décide de relever la tête et ose se lancer dans un projet, une activité, un défi, quel qu'il soit. Mais oui, tu sais bien, cette étincelle qui allume la mèche et qui finit par t'envoyer sur la Lune. Certains la rechercheront toute leur vie, d'autres en auront terriblement peur. Et une partie seulement se décidera à découvrir le feu. C'est ce que je veux explorer dans ce podcast, ce feu dont j'ai pu manquer à certains moments de ma vie. Et il arrive parfois que cette étincelle se présente à un moment où ta vie est au 36e dessous. Et à ce moment-là, réussir à faire acte de résilience est une épreuve à part entière. C'est un petit peu ce qui est arrivé à Émilie. dont la vie a totalement basculé il y a deux ans. Elle aurait pu s'enfoncer dans une spirale négative, et la tentation fut grande tant son ardoise personnelle était chargée. Elle exprime d'ailleurs très bien Il faut savoir pleurer, mais il faut ensuite savoir se relever pour avancer et trouver un nouveau but à atteindre Émilie s'est ainsi lancée le défi d'évoluer dans l'éducation nationale en passant un concours interne pour monter de grade. Parce que oui, être fonctionnaire nécessite aussi d'avoir l'esprit entrepreneurial. Emily s'investit également beaucoup dans la vie associative et nous démontre que le bénévolat, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Bref, il faut que tu restes avec nous vraiment sur la prochaine demi-heure. Son parcours ne peut que t'inspirer. La Cheftaine, nouvel épisode, c'est parti ! Bonjour Emily !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #0

    Bienvenue sur La Cheftaine, le podcast. Bon, on va être honnête, toi et moi, on se connaît depuis un petit bout de temps à présent. Et lorsque je t'ai proposé de participer à un épisode du podcast avec moi, tu as spontanément dit oui. sans même savoir de quoi il s'agissait. Alors je voulais te remercier pour ta confiance, et évidemment, sois tranquille, personne ne perdra sa dignité aujourd'hui, et ta vertu sera intacte à la fin de cet épisode. Ta vie a connu pas mal de chamboulements ces deux dernières années, notamment en décidant de quitter la douceur du Sud pour l'humidité de la Corrèze, choix que je ne comprends toujours pas, ceci dit. Mais je pense que ton témoignage, ainsi que ton parcours, peuvent en inspirer d'autres. Émilie, moi je te connais, mais personne d'autre finalement, donc pourrais-tu te présenter ? Dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie.

  • Speaker #1

    Donc je m'appelle Émilie Suro, j'ai 44 ans, je suis originaire de l'île d'Oléron, j'ai fait une partie de mes études à La Rochelle, j'ai fait une année ensuite à Bordeaux, puis à Paris et j'ai terminé à Perpignan. Donc tu vois, j'ai un petit peu bougé. À Perpignan, j'ai passé... J'ai d'abord travaillé, j'ai fait pas mal de petits boulots et j'ai travaillé comme vacataire à l'éducation nationale. Ça m'a énormément plu, j'ai donc passé le concours. J'ai été enseignante en lettres-histoire dans un lycée professionnel pendant assez longtemps, puisque j'ai passé plus de 20 ans à Perpignan. Et puis, fin août, début septembre, je suis arrivée en Corrèze. Je travaille toujours dans l'éducation nationale, mais je ne suis plus prof.

  • Speaker #0

    Donc, tu as une vie professionnelle qui s'est construite autour de la transmission des savoirs et dans l'éducation nationale. Spoiler alert ! Et maintenant, présente-nous plus en détail ta vie professionnelle. C'est quoi ? Pourquoi ? Et depuis quand ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, depuis deux ans, enfin là c'est ma deuxième rentrée, je suis personnelle de direction. C'est-à-dire que l'année dernière, non, en fin d'année 2022, trois, je tournais un petit peu en rond, j'avais envie de voir un petit peu autre chose. J'ai eu l'opportunité de passer un recrutement avec la DASEN des Pyrénées-Orientales pour faire partie du vivier des faisans-fonctions personnels de direction, en me disant que je ne serai jamais appelée. Et une semaine après, on m'appelle et on m'envoie comme faisans-fonctions au collège de Sijan, entre Narbonne et Perpignan. Donc je suis restée principale adjointe toute l'année dans ce collège, l'année dernière. Et pendant cette année, très mouvementée, je dois avouer. J'ai passé le concours de personnel de direction, je l'ai obtenu. Et du coup, après, comme on passe un concours dans une administration, j'ai dû faire une demande de mutation, des demandes de changement pour mutation. J'aurais pu rester dans l'Académie de Montpellier, mais bon, voilà.

  • Speaker #0

    Ok, et tu as donc décidé de changer de vie.

  • Speaker #1

    J'ai décidé de changer de vie. Donc, je suis aujourd'hui proviseure adjointe dans un lycée à... Tulle, en Corrèze, et si on devait faire une comparaison, pour expliquer un petit peu ce que je fais, parce que proviseur adjoint, c'est toujours un peu vague, c'est un peu comme l'État. J'ai une chef, donc ma chef, ce serait la présidente, et moi, je serais le premier ministre. Voilà, si on devait faire un petit peu une comparaison. Donc, je gère les affaires courantes, les affaires internes du lycée, les changements d'emploi du temps, les demandes des enseignants, les projets, les choses comme ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, enfin... Le poste de premier ministre, ce n'est pas franchement le job le plus envié, surtout en ce moment.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas toujours le job le plus sympa, je ne sais pas. Alors, c'est très technique, contrairement à ma chef qui, effectivement, va faire beaucoup de relationnel, d'extérieur, qui va être vraiment tourné sur le développement du lycée. Moi, c'est très, très technique, mais c'est très intéressant parce qu'il y a des dossiers, notamment sur... les élèves avec l'inclusion, etc. Il y a quand même des dossiers qui sont vraiment, vraiment très enthousiasmants.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as eu une première carrière dans l'éducation nationale en tant qu'enseignante.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ton parcours de prof, justement ? Pendant combien de temps as-tu exercé le métier ?

  • Speaker #1

    J'ai été enseignante en lettres-histoire dans plusieurs lycées professionnels de l'Académie de Montpellier parce que j'ai fait plusieurs lycées sur Perpignan, Narbonne, plus de 15 ans. Plus de 15 ans et puis j'ai enseigné aussi à l'université de Perpignan en tant que vacataire aussi. Alors là, plus sur de l'histoire contemporaine, parce qu'on est très spécialisé quand on est dans l'université. Donc c'était surtout sur des TD en histoire contemporaine. Mais oui, j'enseigne depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, donc l'enseignement, on peut considérer que tu as bien roulé ta bosse. Ça, c'est acquis. Tu es d'ailleurs plutôt modeste, je trouve, parce que tu as oublié de préciser. J'en perds mes mots. Donc tu es d'ailleurs très modeste. Tu as oublié de préciser dans ta présentation que tu étais docteure en histoire.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Oui, oui, j'ai passé une thèse de doctorat à l'Université de Perpignan sur un thème qui m'est toujours aussi cher, c'est-à-dire comment une communauté transmet son patrimoine et ce qu'elle en fait. Et quand je dis que ça m'est très cher, c'est que j'ai continué à travailler sur ce thème, plus sur le thème maritime qui a été longtemps mon thème de prédilection. J'ai quand même fait 20 ans. près de l'île de Léon et 20 ans près de la Méditerranée. Voilà, le thème maritime a été mon thème de prédilection. Mais j'ai changé de thème aujourd'hui. Il est plus dirigé sur nos amis les équidés, comme tu le sais.

  • Speaker #0

    Effectivement, toi et moi partageons une petite passion pour le monde équestre. Je fais une petite parenthèse pour l'audience, mais oui, Émilie et moi, nous connaissons vraiment bien. Et nous avons découvert ensemble la pratique de l'équitation western, entre autres. Mais ça, c'est d'autres histoires à raconter. On ne va pas vous polluer dans le fil aujourd'hui. Donc finalement, c'est quoi l'élément déclencheur à ton projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça fait un moment que j'avais envisagé de passer ce concours. Ça fait un moment que ça me titillait, que j'avais envie. Puis bon, on a tête dans le guidon, on fait plein de choses à côté. Et on a fait beaucoup de choses à côté, tu le sais. Donc, pas toujours de temps pour... pour penser à soi, et puis le confort aussi. Je sais où je suis, je sais ce que je fais en ce moment. Et puis quand même, j'ai eu plusieurs chefs, dans le lycée où je suis restée le plus longtemps, j'ai eu plusieurs chefs qui m'ont dit, quand même, Madame Sureau, vous avez le profil, ça mériterait, ça mériterait. Et puis ils m'ont associée aussi. à des réunions, à des groupes de travail, ils m'ont envoyée vers l'extérieur, ils m'ont envoyée travailler avec d'autres chefs d'établissement. Donc c'est vrai que ça m'a vraiment, vraiment... Ça a été... Voilà, j'avais vraiment envie, depuis un moment.

  • Speaker #0

    Alors oui, le quotidien nous accapare tous, et on remet toujours à plus tard les projets, les envies. Et parfois, certains ne sont vraiment jamais assouvis. Et ça fait quoi ? Une bonne quinzaine d'années qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Oui, 16 ans même. Je pense que ça dépasse les 15. Mais bon, bref, ça fait longtemps.

  • Speaker #0

    Je dois avouer que cette suite de parcours ne m'a pas étonnée. Le fait que tu évolues vers des fonctions de direction et que tu te lances dans toute cette grande aventure, c'est assez logique avec la personne que tu es, avec ton caractère. et avec tes compétences.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Oui, oui, non, mais je pense que j'avais, voilà, j'avais quand même ce petit truc en moi.

  • Speaker #0

    OK, donc pour situer un petit peu plus les choses pour l'audience, parce que bon, même si des personnes nous écoutent, à la base, on se fait notre vision entre copines, toi, Théatule, et moi, ici, à Perpignan, et c'est plutôt sympa, de temps en temps, de se prévoir ce genre de choses. Mais je dis que ça ne m'étonne pas, parce que je précise qu'Émilie et moi, on s'est rencontrées dans le cadre associatif, et avec Sabrina. à qui je fais une petite dédicace. Nous avons dirigé ensemble, toutes les trois, une association sportive pendant huit ans dans laquelle nous nous sommes beaucoup investis. Je mentirais si je dis pas qu'on a énormément donné de notre personne. Et on s'est presque plus quittés depuis, finalement. Je pense donc que l'implication, la conduite de projet, le dévouement pour une cause, ça fait partie de toi, finalement. Et ta vie... personnel, si tu me permets, a également beaucoup changé ces deux dernières années. C'est possiblement aussi une des causes de tous ces changements. Tu veux bien nous en dire plus en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, ça en fait partie parce qu'il y a eu beaucoup d'événements qui se sont enchaînés ces deux dernières années qui m'ont vraiment accompagnée au changement. Donc, après plus de 20 ans de vie commune... Mon ex-mari m'a quitté et du coup, ça a remis en cause beaucoup de choses. Toutes les fondations de ma vie, parce que je n'avais absolument pas imaginé ma vie sans lui ou ma vie différemment qu'à ses côtés. Donc, ça a été un petit peu difficile. D'abord, c'est comme, tu sais ce qu'on dit, comme dans un deuil. Il a fallu digérer la nouvelle. Ensuite, refaire surface, prendre le taureau par les cornes et avancer. Ces deux dernières années, elles ont été très très très très mouvementées parce qu'il y a eu le divorce, mais ça veut dire vendre de la maison, un gros projet bâti ensemble avec des projections et plein de choses, et puis des souvenirs. de fêtes, de gens qui sont passés dans cette maison, qu'on a reçu. Voilà, enfin bon bref, tous nos souvenirs, perte de repères, donc même dans la... tout s'effondre, la temporalité, tout bascule. C'est pas facile. Bon, pour couronner le tout, je perds mon papa le 24 décembre de l'année dernière, deux mois après, mon chef, où j'étais, le collège où j'étais, décède aussi. Je peux te dire que dans une année, enfin dans l'espace à peine de deux ans, perdre entre guillemets son mari, son père, son chef, accuser un divorce, plus vendre une maison et s'occuper de tout ça, voilà, il fallait que je m'accroche à autre chose. Donc cette envie de concours qui était en moi, je pense que ça a vraiment dit, eh bien c'est maintenant, voilà, c'est là, il fallait que je le fasse.

  • Speaker #0

    Et oui, parfois la vie est ironique. Les gens qui ont la foi diraient qu'une puissance nous met à l'épreuve. Et ma sœur te dirait que ce qui ne te tue pas te rend sans doute bien plus fort. Donc c'est bien que tu aies décidé de déployer ton énergie vers quelque chose de positif, vers de nouveaux projets, te relever pour avancer vers autre chose. C'est une force de caractère que j'admire sincèrement chez toi, cette capacité de résilience finalement.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que... Je pense que ça, c'est dans ma nature. Il y a des gens qui vont avoir du mal à avancer ou à aller de l'avant. Moi, c'est dans ma nature. C'est-à-dire que je ne regarde pas derrière, je ne vis pas avec les regrets et la nostalgie. Alors, partir, laisser 22 ans de vie dans les périodes où ça n'a pas été facile, mes amis me manquent. C'est vrai. Mais je ne me dis pas tous les jours Ah, je regrette d'être à Tulle, quel dommage, j'aurais pas dû faire ça Jamais de la vie. Ce n'est pas dans ma nature, parce que ça ne fait pas avancer les choses, parce que ce n'est pas comme ça qu'on avance. Je reviendrai, je ne reviendrai pas, peu importe. Mais en tout cas, j'ai cette nouvelle vie qui s'offre à moi et j'ai envie d'avancer. C'est dans ma nature et mon éducation également. Je pense qu'on n'a pas été habitués chez nous. On pleure parce que j'ai pleuré. Il ne faut pas croire. Je ne suis pas un rock, je ne suis pas insensible. J'ai pleuré. Mais quand on a pleuré, après, il faut passer à autre chose. À un moment donné, si on ne peut pas se plaindre, ça ne fait pas avancer les choses. Et puis moi, je savais que... Ça aussi, c'est technique. Moi, je savais que me noyer dans le travail, me lancer dans le travail, me lancer dans un projet, ça allait m'empêcher de penser à autre chose. Et voilà, alors attention, je ne dis pas que la fuite est une solution. Attention ! Mais voilà, finalement, je me dis, je ne suis pas certaine que j'aurai réussi à franchir le cap. si mon ex-mari ne m'avait pas quitté. Et du coup, presque, voilà, je n'en serais pas là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et tu penses que tu aurais engagé ce projet de concours et d'évolution professionnelle si les choses avaient été différentes dans ton contexte personnel, justement ?

  • Speaker #1

    Ça aussi, c'était un frein. Si tu passes un concours, il va falloir faire une mutation. Oh non, moi, je n'ai pas envie. J'aime bien la région. Et je le comprenais, parce que bon, voilà. Alors, l'ironie du sort, c'est que quand même, j'ai été très, très, très, très bien classée et que j'aurais pu rester dans l'académie et même dans le département. Donc, finalement, j'aurais passé ce concours et ça n'aurait rien changé à notre vie. J'aurais pu rester dans le coin. Mais bon, voilà, je suis vraiment contente d'écrire une nouvelle page de ma vie et une page blanche où je ne suis pas la... la femme 2 ou l'ex-femme 2 ou la personne qui était avec un tel. Voilà, je suis juste moi. Voilà. Et ça, ça aussi, pour repartir, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Si je comprends bien, tu avais aussi besoin, quelque part, de tout plaquer, de laisser tout ce qui te rattachait à ton ancienne vie. Alors, je mets des guillemets, bien sûr, mais voilà, tu voulais tout couper pour t'installer en Corrèze ou... Là où tu n'as plus aucune attache, tu ne connais personne, personne ne te connaît. Ça participait, je pense, quelque part à ta reconstruction, peut-être.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement, exactement. Aujourd'hui, on me dit bonjour et on me parle de ce que moi je fais, de ce que je suis, pas de ce que nous étions.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un bon choix, finalement. Entre nous, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de le faire à ta place. redémarrer d'une page blanche, mais avec le recul, c'est sans doute peut-être ce qu'il y a de mieux à faire quand tout te renvoie à ce deuil, pour reprendre ton analogie de tout à l'heure. Bon, pour en revenir à des choses plus réjouissantes, j'ai envie de partager une anecdote de ta vie d'avant, celle où nous étions ensemble dirigeantes associatives, où nous avons parcouru près de 150 kilomètres, aller-retour, un soir de décembre, sur des routes de moyenne montagne, à l'approche de Noël. habillés en elfes ou en reines, je ne sais plus. Enfin voilà, il y avait des paillettes dans tout ça pour participer à une Zumba Party. Je ne sais pas si tu t'en souviens. Oui, on avait la vingtaine quand même. On était sans doute bien plus fraîches.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça. On en parle souvent, mais on en a fait des kilomètres dans des tenues improbables.

  • Speaker #0

    Tout ça pour dire qu'au-delà du ridicule qui ne tue pas, nous étions bénévoles très actifs, bénévoles associatifs très actifs. et depuis de nombreuses années. Donc, ensemble, nous avons été à la tête de cette association, 400 adhérents, 25 heures de cours chaque semaine, 8 animateurs salariés. Toi, tu t'es investie ensuite en suivant, ça fait beaucoup de suite, tu t'es investie en poursuivant tes efforts dans le monde équestre, avec une vie associative aussi. Tu diriges donc, je crois, ou tu as dirigé une ou deux associations dans ce milieu-là. Tu as toujours eu cette... cette passion, je dirais, du projet collectif, du lien social, cette envie de fédérer. Tu pourrais nous en dire un petit peu plus sur ce goût de l'engagement, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est pareil, ce goût pour l'engagement, je pense que c'est aussi dans ma nature. Je pense être quelqu'un de fiable et de loyal. C'est-à-dire que quand on me confie un projet, on peut me le confier, je le menerai à bien, jusqu'au bout. Je mettrais peut-être plus de temps ou moins de temps selon ce que je fais aussi à côté. Mais voilà, quand on me confie une mission, j'aime bien aller jusqu'au bout. Et c'est vrai que ce côté associatif, ce côté mission, ça m'a toujours plu. Alors bon, il faut savoir que ça vient aussi du tissu familial. Mes parents ont toujours été dans le milieu associatif. Mon père a été président d'une association de loisirs et de sport sur l'île de Léon pendant plus de 20 ans. Donc, dès tout. petits, c'était Allez, vous venez aider pour le gala de fin d'année ! Allez, vous venez aider pour... Alors évidemment, quand on est petits, on râle, puis finalement, en fait, ça fait des super souvenirs et on apprend plein de choses. Et voilà, donc c'est vrai que ce milieu de l'association, c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. D'ailleurs, arrivé ici, tu l'as souligné, l'équitation est aussi quelque chose qui nous a liés. J'ai donc amené ma jument avec moi. Elle est dans une écurie de propriétaires où il y a une association. J'ai tout de suite adhéré à l'association parce que ça me paraît normal. J'ai vu que ces jeunes filles se battaient pour faire exister cette petite association d'écurie de propriétaires. Et je me suis dit, évidemment que tu vas adhérer. Juste adhérer pour le moment, je ne suis pas dans le bureau, loin de là. Mais en tout cas, pas encore. Pas depuis deux mois. que je suis arrivée. Même si j'ai des petites idées à leur soumettre, tu penses bien.

  • Speaker #0

    Je connais bien là,

  • Speaker #1

    oui. Mais voilà, je pense que c'est important de faire vivre ces associations, c'est important ce tissu associatif, parce que derrière un tissu associatif, c'est les relations avec les gens, c'est le social, c'est aller vers l'autre, c'est prendre du temps pour faire plein de choses ensemble et puis des chouettes rencontres et puis apprendre les uns des autres, parce que c'est... Avec vous, les filles, quand on avait cette association à Elne, moi, j'ai énormément appris. Toi, ton côté juriste m'a énormément appris. Et Sabrina, son côté maths, où elle nous a fait tous ses calculs de salaire, etc. Moi, je n'aurais jamais su faire ça. Donc, on a tout appris les unes des autres. Et ça, c'est vraiment hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que faire de l'associatif, c'est aussi de l'entrepreneuriat. Car bien que ce soit non lucratif, parce qu'aujourd'hui, on ne semble valoriser que ce qui permet de rapporter de la valeur financière, la Startup Nation et tous ces concepts-là, il faut quand même beaucoup d'énergie pour porter et mener à bien un projet. Et regarde-nous, à l'époque, on faisait tourner une petite boîte, on peut même dire une entreprise.

  • Speaker #1

    Une entreprise, non, mais on est bien d'accord. Alors après ça, je pense par contre que c'est un avis qui n'engage que moi, mais ça... Ça dépend quand même de la taille des associations. Aujourd'hui, je suis encore présidente de deux associations d'équitation western et de culture western aussi. On a élargi. Mais c'est vrai que l'association qu'on gérait sur elle n'était vraiment une petite entreprise. J'ai participé à une association de cavaliers. qui comptait une cinquantaine de cavaliers, là aussi, c'était aussi une mini-entreprise parce qu'on avait quatre formateurs où il fallait faire les factures, payer les formateurs, faire tout ce qui est administratif et tout ça. Bon, là, mes deux petites associations, tu comprendras bien qu'elles sont beaucoup plus confidentielles parce que le sujet... et quand même très particulier. Ma curiosité d'historienne m'a rattrapée en faisant de l'équitation western et j'ai décidé de faire des recherches sur l'histoire du western français. Et puis, par biais de rencontres, on a monté une autre association plus tournée sur une personnalité du western français, c'est Joey Herman. Donc on a fondé depuis peu une association sur ce monsieur où on va essayer d'aller jusqu'au bout. en ouvrant, j'espère, un musée ou en tout cas une salle qui pourrait être visitée et dédiée à cette personne du western français. Mais là, on rentre dans quelque chose qui touche quand même peut-être beaucoup moins. Et c'est vrai qu'au niveau de l'association, je vois que là, j'ai quand même beaucoup moins de travail parce qu'il y a moins d'adhérents, il n'y a pas d'activités. Les seules activités, ce sont mes conférences et c'est moi qui me gère seule comme une grande. Donc, je pense que ça dépend du type d'association. Quelle association on fait ? C'est vrai qu'une association sportive va toucher beaucoup de gens, un public assez large, avec souvent des salariés, puisque qui dit association sportive dit personnes qualifiées. Une association culturelle ou historique, forcément, on est plus sur l'intellectualisation de quelque chose qui va toucher un public selon le thème qui va être plus restreint.

  • Speaker #0

    Je suis totalement d'accord avec toi et c'est un sujet de niche.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Mais après, ça n'empêche pas que c'est quand même toujours de l'administratif avec un travail de communication. Ça, c'est aussi quelque chose qu'il faut apprendre, le travail de communication. Ce n'est pas facile du tout. Pas facile du tout.

  • Speaker #0

    Totalement, totalement. Et le milieu associatif a été très formateur pour ma part. Je le dis régulièrement, mais je ne serais pas la professionnelle que je suis aujourd'hui. la dirigeante d'entreprise que je suis, si je n'avais pas été dirigeante associative auparavant. Dans la vie associative, j'ai appris la gestion de projets, la communication, la gestion d'équipes et des ressources humaines, la construction budgétaire, les objectifs, les indicateurs. J'ai aussi appris à avaler beaucoup de couleuvres. Ce n'était pas toujours tout rose, mais je pense que c'est vraiment de l'entrepreneuriat à part entière. au sens littéral d'entreprendre, de mettre en avant, de se mettre en avant pour faire avancer un projet. Et toi, Émilie, tu es dans cette même veine et je pense que c'est aussi pour ça qu'on s'entend bien. Tu es une entrepreneur, je pense. Et à ce propos, pour poursuivre dans le partage de ton parcours, je pose toujours les deux questions qui vont suivre à mes invités parce que ça permet de se projeter un petit peu mieux dans leur parcours. Mais pour toi, Émilie, quelle a été ta plus grosse erreur ? qu'en as-tu retenu ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais faire une réponse qui va te faire sourire, mais tu verras que la deuxième va te faire sourire également. J'ai beaucoup réfléchi pour répondre à cette question parce que j'ai hésité vraiment. Et finalement, quelle a été ma plus grosse erreur ? Me marier. Me marier parce que j'ai vécu longtemps dans l'ombre de mon ex-mari. Je me suis interdit beaucoup de choses. Mon ex-mari avait un métier particulier qui a pesé quand même beaucoup sur notre petite famille parce qu'on avait une famille réduite, on n'avait pas d'enfants donc c'était lui et moi. Et du coup, mais attention, je ne lui rejette pas la faute. Je me suis interdit beaucoup de choses. Je me suis, tu sais cette projection et pourtant on n'est quand même pas des femmes nées en 1930. Mais cette projection de la femme au foyer, avec ce mari très, très, très, très occupé, qui n'avait pas le temps de quoi que ce soit. Donc, voilà. Donc, moi, j'étais là, je faisais, je le mettais toujours en avant. Et du coup, là, ce petit goût à la liberté, ça ne m'a pas du tout envie de recommencer. Vraiment pas. Alors, je ne dis pas... Ne pas rencontrer quelqu'un, ne plus jamais vivre quoi que ce soit avec qui que ce soit. Je ne dis pas ça du tout. Mais voilà, l'indépendance, je suis déjà quelqu'un qui a un caractère assez indépendant. Mais là vraiment, cette envie de rester très indépendante, et notamment sur le plan matériel, là aussi, c'est ce que j'ai retenu. Une vie à deux avec quelqu'un, pourquoi pas ? Mais avec mes conditions et ma façon de voir les choses, ça c'est évident, c'est ce que j'en aurais retenu.

  • Speaker #0

    J'ai eu un petit peu peur de ta réponse au début, mais après t'avoir écoutée jusqu'au bout, je pense que je comprends tes propos. Ce qui me semble dur à titre personnel dans la vie de couple, dans le mariage, peu importe, à mon échelle, je dirais que c'est cette notion d'équilibre. de laisser suffisamment de place à l'autre dans sa vie, tout en n'oubliant pas que justement, nous sommes le centre de notre vie. Au risque de générer des remords, des regrets, des frustrations, du négatif. Je trouve, j'espère que ça ne fait pas trop hautain ou très égoïste que ce que je dis, mais pour pouvoir être bien avec un autre, il faut déjà être bien avec soi-même, je pense. Et puis un jour... tu te réveilles à côté de tes pompes et c'est un peu tu gâchis, tu te dis, merde, mince, pardon, j'aurais peut-être dû faire ci, faire ça et tu as des regrets, tu as des remords et tu ne t'es pas écouté et parfois, cette petite voix intérieure qu'on a tendance à taire, il faut apprendre à lui laisser un petit peu plus de place.

  • Speaker #1

    Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Je partage ton point de vue, je comprends. Donc, à contrario, pour poursuivre dans cette petite logique, Quelle a été ta plus grande réussite et quel impact a-t-elle sur ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Et alors, c'est là, je pense que tu vas rigoler. Ma plus grande réussite, me marier. C'est-à-dire que ça a été à la fois ma plus grosse erreur et à la fois ma plus grande réussite. C'est très paradoxal et pourtant...

  • Speaker #0

    Ça rejoint tout ce que je te disais depuis le début. Je ne suis pas quelqu'un qui vit avec les regrets et je ne regrette aucun des moments que j'ai vécu avec mon ex-mari. Aucun. On s'est connus jeunes, on a grandi ensemble, on a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ensemble. J'ai appris énormément, énormément, énormément à ses côtés parce que... C'était quelqu'un, comme tu le sais, enfin c'est quelqu'un, il n'est pas décédé, pauvreté, et je ne lui souhaite pas, mais qui bricole beaucoup, qui est très ingénieux, très inventif, qui est très...

  • Speaker #1

    Oui, c'était Géotrope,

  • Speaker #0

    ou MacGyver aussi, un peu tout, il a eu plein de surnoms. Mais voilà, donc, je suis sûre que tu penses à cette soirée spectaculaire. le Place de la Mairie où il nous a fait la rampe de spot en deux secondes.

  • Speaker #1

    C'est exactement l'exemple que j'ai en tête totalement, où avec trois lampes de chantier et quatre câbles, il nous a fait un éclairage digne des plus grands spectacles. Tu lui files une hélice et un moteur, je suis sûre qu'il est capable de construire un hélicoptère.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non mais voilà. Non mais j'ai appris énormément de choses qui me servent au quotidien, je le vois bien. Moi, je n'ai rien qui me démonte. Il y a quelque chose qui tombe en panne, je ne m'alarme pas. Je commence par tout démonter pour savoir d'où ça vient, essayer de trouver la cause moi-même. J'ai appris énormément. Donc, ma plus grande réussite, ça a été de me marier. Mais ma plus grosse erreur, ça a été de me marier. Tu vois, c'est paradoxal, mais je le maintiens quand même parce que j'aurais dû être effectivement plus à l'écoute de moi-même. Mais c'est vrai que la jeunesse fait que... j'avais envie dans cet élan là de suivre d'apprendre de m'émerveiller de tout et des fois on s'oublie un peu et ça c'est pas bien oui c'est ce que je te disais à l'instant je pense qu'il faut savoir s'écouter alors

  • Speaker #1

    ça veut pas dire et je le précise vraiment de devenir égoïste notoire on peut totalement être altruiste et empathique en apprenant à s'écouter Et pour prendre soin des autres, il faut déjà prendre soin de soi. C'est un adage tellement vrai. Bon, tu me fais rire parce que les gens ne te verront pas, mais je vais le leur dire. Quand je t'ai proposé l'enregistrement d'un épisode, courant octobre 2024, tu m'as tout de suite dit oui. Mais tu m'as demandé de t'envoyer les questions que je comptais te poser pour préparer un petit peu notre échange. Et nous sommes au dernier jour de novembre et la nana, elle s'est carrément fait des fiches, tu vois. Moi, je te vois, donc je dis aux gens, elle est là avec ses petits papiers. Je te vois derrière ton écran à tourner tes pages avec tes petites notes, tes réponses. Ça me fait marrer parce que c'est tellement toi, ça.

  • Speaker #0

    On ne se refait pas, on ne se refait pas très cher. Tu veux qu'on parle de tes tableaux Excel ? On ne se refait pas. Tu le sais très bien.

  • Speaker #1

    J'avoue, moi, j'ai une petite passion secrète pour les tableurs et Excel en particulier. Donc, je fais des tableaux sur tout et n'importe quoi. Pour le podcast, j'ai créé un board avec le podcast. le calendrier éditorial, le planning d'enregistrement, le montage, la communication. Je suis parée. C'est la chef-tenant corporation. Voilà. Bon, arrêtons de jacasser et revenons à nos moutons avec ton recul aujourd'hui. Qu'est-ce qui a été le plus difficile à gérer, à encaisser, à appréhender finalement avec ton changement de vie sur le plan personnel ou professionnel ? Ausha.

  • Speaker #0

    Le changement, c'est toujours à double tranchant. C'est-à-dire ? qu'il y a un côté excitant. Nouvelle vie, nouveau départ, personne ne me connaît, ça va être génial. Et puis, c'est aussi super angoissant. Où je vais ? Où je mets les pieds ? Où je vais arriver ? Où je vais atterrir ? Dans quelles conditions ? Qu'est-ce que je vais faire ? Donc, voilà, d'un côté, j'étais pressée de partir et de me lancer dans ma nouvelle vie, de commencer ce nouveau travail, de rencontrer de nouvelles personnes. Voilà. Puis d'un autre côté, c'était difficile de quitter mon lieu de vie, là où j'avais mes habitudes, mes connaissances, là où tous mes amis. Et là, je bénis les nouvelles technologies, le téléphone, la vidéo, où je peux encore vous avoir comme je veux les messages, etc. Parce que c'est vrai que je me dis, s'il fallait que je leur écrive des lettres tous les jours, ils en auraient. Ils en auraient marre, les pauvres ! Non, mais c'est vrai, c'est pas facile de quitter son monde comme ça. Surtout quand je ne m'y étais pas projetée, en fait, de tout plaquer comme ça et de partir des Pyrénées-Orientales, ce n'était pas du tout le projet de vie. Tu m'aurais demandé il y a deux ans, j'en avais vraiment aucune idée. Et puis moi, je suis partie,

  • Speaker #1

    si je peux me permettre. Il est vrai que vous aviez ensemble ce projet de partir en camion 4x4, faire un road trip autour du monde. Et là, aujourd'hui, tu es toute seule en Corée, dans un pays d'humidité, avec ta jument. tes Ausha et mon vitot. Donc oui, ça fait un petit peu de changement sur les cartes quand même. Pas du tout,

  • Speaker #0

    pas du tout. Non, et puis c'est vrai. Et puis bon, quand j'ai embarqué ma jument, quand je suis allée embarquer ma jument qui a 12 ans, qui avait toujours vécu dans les Pyrénées-Orientales, quasiment toujours au même endroit, je me suis dit, est-ce qu'elle va s'adapter ? Est-ce que ça va aller ? Est-ce que je vais gérer sans tous ceux qui m'aident à la gérer d'habitude quand je ne peux pas toujours être disponible ? Est-ce que je vais trouver du temps ? Est-ce que... Plein de questions, plein de questions. Bon, finalement, elle va très, très bien. Si c'est à refaire, je referai tout pareil. Mais voilà, c'est sûr que ce n'était pas du tout mon projet de vie. Mais il faut s'adapter. Il faut prendre les tournants comme ils viennent. Et puis, ce n'est pas pour ça que je ne pense toujours pas autour du monde au camion 4. 4, je ne sais pas quand, comment, peut-être que ça se fera, peut-être que ça ne se fera pas. C'est toujours dans un coin de ma tête, en tout cas. J'ai toujours le projet de passer mon permis poids-lourd pour pouvoir faire ce tour du monde. Donc, tu me connais, je vais y aller, je vais aller jusqu'au bout. On verra, on verra si ça aboutit ou pas, mais je me laisse du temps. Bon, puis j'ai le projet d'écriture aussi, alors voilà, je ne peux pas toujours faire.

  • Speaker #1

    Justement, c'est un super projet. En tant que pratiquante de l'équitation western, tu t'es beaucoup impliquée dans la discipline, en tant qu'historienne, parce que c'est un petit peu ta passion, comme tu le disais tout à l'heure, mais tu t'es vraiment impliquée dans la transmission de cette histoire. Dis-nous en plus, justement, sur cette implication-là.

  • Speaker #0

    Alors, ce serait un abécédaire, alors le titre est provisoire, mais un abécédaire de l'histoire western, ou l'histoire du western en France. de A à Z, enfin quelque chose comme ça. On n'a pas encore défini le titre, mais effectivement, les éditions Lavoiselle, en fait, ils ont sorti un livre sur les galops westerns il n'y a pas très très longtemps, avec des grands noms du western français, comme Luc Jordano par exemple. Peut-être qu'il y en a qui connaissent. Et c'est ce monsieur-là, Luc Jordano, qui m'a dit, on aimerait bien avoir une petite chronologie. des associations westerns qui se sont montées en France. Moi, je lui ai envoyé un petit article de 3-4 pages. Et puis après, j'avais un petit peu oublié, je ne savais pas trop. Et puis, il m'a dit, mais tu sais, le livre sort, ton article va être publié. Donc, dans le petit bouquin des galops westerns, il y a mon article qui est publié. Et j'ai rencontré les éditeurs et ils m'ont dit, mais il y en a d'autres des articles comme ça ? Oui, il y en a d'autres, oui. Enfin, je pourrais en écrire beaucoup d'autres. Mais ça nous intéresserait, nous. Donc voilà, on est parti sur ce projet d'édition. J'ai reçu mon contrat d'édition il n'y a pas très longtemps. Il faut que je le signe et que je le renvoie et puis que je me mette à écrire. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est génial. J'adore. Je trouve ça génial. Et je te sens très à l'aise malgré tes petites fiches.

  • Speaker #0

    tu donnes l'impression de te sentir à ta juste place ouais ouais ouais et puis bon je continue à chercher je continue à interroger pas mal de gens je continue à fouiller à essayer de trouver des photos d'époque voilà,

  • Speaker #1

    allons plus loin, développe sois pas timide, quelles sont tes perspectives où te vois-tu dans 10 ans Émilie ?

  • Speaker #0

    alors je me sens très très bien dans mon nouveau travail Il n'y a pas une journée identique à l'autre. Je travaille énormément, c'est sûr. J'ai une amplitude de travail. Je pense qu'il y en a beaucoup qui ne me croiraient pas. Quand on pense qu'avant, je faisais 18 heures, j'étais prof. Aujourd'hui, je fais 7 heures, 19 heures. Mais voilà, c'est une autre vie. Mais c'est avec plaisir. J'ai rencontré énormément de collègues très sympas. Je commence à faire quelques connaissances aussi en dehors du travail. Je me vois bien rester. Rester bien cinq ans sur ce poste pour avoir vraiment le temps de m'installer. Et puis, voilà, demander peut-être un autre poste dans un autre lycée. Voilà. Mais voilà, je me sens bien. Je me sens à ma place. Ça me plaît énormément. À aucun moment, je regrette ce choix. Ça me plaît énormément. Quand on est personnel de direction, un poste, c'est entre 3 et 9 ans. 9 ans, c'est le maximum. Moi, je ne resterais pas 9 ans sur un poste, parce que je trouve que déjà, 4-5 ans, c'est bien. On a fait le tour, puis voilà, il faut passer à autre chose. Donc, bouger, pas forcément sur la Corrèze. Je pense à la Lauserre, la Dordogne, l'Aveyron. Voilà, j'aime bien ces petits départements. Voilà, on t'aura compris que ce ne sont pas les départements les plus peuplés. Mais bon, moi, je préfère largement la campagne que... Les grandes villes, en tout cas je vais profiter des opportunités de mobilité que m'offre ce poste de personnel de direction. Ça, c'est sûr. Après, j'ai envie de te dire, peu importe où je serai dans dix ans. Moi, ce que je veux être dans dix ans, c'est surtout être bien et être en accord avec moi-même. Et ça, ça sera vraiment le plus important. Voilà.

  • Speaker #1

    Se sentir à sa place en conscience, oui, c'est essentiel.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça n'a pas de prix.

  • Speaker #1

    Bon, nous sommes arrivés au bout des petites questions que je t'avais envoyées, où tu as fait une fiche Bristol pour chacune. Mais comme je suis vilaine... Je t'en ai gardé quelques-unes sous le coude que tu n'as pas pu préparer. Oh, fais pas cette tête. L'idée, c'est d'avoir des réponses sur le vif, un petit peu du tac au tac. Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse de toute façon et aucun million à gagner à la fin. Alors Émilie, c'est parti. Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et je précise dans l'histoire avec un grand H.

  • Speaker #0

    Mon héroïne dans l'histoire. Wow. Alors là... Là, je pourrais te citer bêtement Marie Curie pour tout ce qu'elle a fait, pour l'histoire des femmes. Voilà, je pourrais. Mais ce n'est pas facile. Et je crois que même si tu m'avais demandé de préparer, ce n'est pas évident. Ce n'est pas évident parce que des femmes dans l'histoire, du tac au tac, il y en a quand même moins facilement que des hommes. Et ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Alors, on manque cruellement de représentation féminine dans notre histoire. Et c'est pour ça que j'aime bien poser cette question aux invités, justement.

  • Speaker #0

    Ben ouais, ouais, ouais. Après, alors, ce n'est pas un vrai personnage de l'histoire, mais j'ai une petite... tendresse pour Calamity Jane et son côté femme libre, femme, voilà, la femme de l'Ouest, la femme des grands espaces. Bah évidemment, évidemment, évidemment, j'ai beaucoup, beaucoup lu sur Calamity Jane. J'ai regardé plein de photos, plein de, voilà, je me disais, cette femme quand même, cette vie. Et puis, si ça se trouve, c'était peut-être pas toujours tout rose non plus, mais bon, voilà. Si je devais être une héroïne de l'histoire, j'aimerais bien être Calamity Jane.

  • Speaker #1

    Ah ben, j'en étais sûre.

  • Speaker #0

    Ben, j'ai déjà le cheval, j'ai déjà la selle western. Allez, un petit effort, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Autre question, Émilie. Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Speaker #0

    Quelle faute ? Je ne sais pas si c'est une faute. J'ai envie de dire la gourmandise. Parce qu'on dit que c'est un péché, que c'est un vilain défaut. Mais je suis indulgente pour les gourmands. Parce que je me dis que finalement... Ben, ils ont bien raison. Moi, je m'interdis la gourmandise parce que je me dis, c'est pas bien, je vais être malade, voilà. Mais je me dis, mais voilà, ceux qui sont épicuriens, qui profitent de la vie, qui parfois boivent trop ou mangent trop, je me dis que ceux-là, ils ont bien raison.

  • Speaker #1

    Ok, c'est intéressant. Et as-tu un mantra, une devise, un dicton ou même une citation qui te motive ou qui te guide au quotidien et que tu aimerais partager ?

  • Speaker #0

    Alors... Là aussi, ça va être très, très, très cliché. Et je pense que mes 22 années de vie dans les PO ne sont pas pour rien. Mais je me rends compte que je le dis souvent, toujours en avant. Ça me prend la main. J'adore. Je suis désolée. Ben oui, ben oui, c'est là. J'invente rien. Mais c'est vraiment, vraiment, voilà, mon leitmotiv. Aller de l'avant. toujours en avant, aller de l'avant, regarder derrière, ça ne sert à rien, ça ne fait pas avancer. Oui, on peut pleurer sur son sort, oui, on peut être triste à un moment donné, mais à un moment donné, en avant, quoi. En avant, en avant, en avant, parce que, ben, c'est comme ça qu'on avance, on fait des choses, des projets, et voilà.

  • Speaker #1

    Petite dédicace personnelle à notre Didier national, Didéo, si tu nous écoutes. Eh ben oui ! Car avec Émilie, nous avons aussi suivi des cours de catalan avec Didier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et on a même essayé ses cours de danse, mais pour ma part, ça a été beaucoup moins probant. Grosse dédicace, Didier. Qu'est-ce que tu dirais à une personne qui vient de subir un gros revers de la vie, qu'il soit personnel ou professionnel, pour l'encourager à se remettre en selle ? Sans mauvais jeu de mots, évidemment.

  • Speaker #0

    Je lui dirais qu'il faut qu'il soit indulgent avec lui-même et qu'il prenne le temps. Parce que... Il y en a qui vont mettre deux mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre six mois à s'en remettre, il y en a qui vont mettre dix ans à s'en remettre. Eh bien, voilà, il faut... Alors, je ne dis pas qu'il faut s'écouter tout le temps, parce que ceux qui s'écoutent trop, encore une fois, n'avancent pas à grand-chose. Mais il faut être... indulgent avec soi-même et des fois il faut savoir se pardonner que oui on peut être faible oui on peut être au fond de son lit et puis rien faire parce que il faut accuser le coup et puis voilà et puis à un moment donné et bien on sait pas pourquoi un matin on se réveille et puis tout ce qui nous paraissait insurmontable impossible Et bien finalement ça l'est beaucoup moins et ça voilà

  • Speaker #1

    on n'explique pas et attention Émilie pour conclure quelle est la chanson qui te motive quand tu as le mourag dans les chaussettes ?

  • Speaker #0

    je vais pas être originelle Audrey mais tu sais un petit peu laquelle bah oui évidemment ça commence par A et ça finit par A notre groupe fétiche non mais oui mais tu sais c'est comme ces questions sur la chanson honteuse là mais moi je t'en ferai des copie entière de chansons honteuses, mais moi j'adore, ça me met la patate. Et une chanson d'Abba, ben oui, Dancing Queen, forcément, voilà.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu balances Dancing Queen dans une soirée totalement endormie, quoique n'importe quel tube d'Abba, je pense, et c'est certain.

  • Speaker #0

    Mais voilà, ça fait tout, ça fait tout. Non, mais c'est ça, c'est ça. Donc, voilà, il y a des chansons comme ça. Ben ouais, ça redonne envie, ça donne le sourire.

  • Speaker #1

    Il faut vraiment que je vienne te voir à Tchoum. On mangera de la charcutte, du chocolat sans scrupules, en écoutant à bas à fond les ballons. Merci, merci beaucoup Émilie pour ton partage, pour ta sincérité, ta bonne humeur. Et vraiment, il faut qu'on se fasse des visios bien plus souvent. Je t'embrasse.

  • Speaker #0

    Je te remercie à toi et je te dis à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère que tu repars avec de l'inspiration et de nouvelles perspectives pour avancer avec confiance. Si cet épisode t'a plu, pense à t'abonner pour ne rien manquer des prochains. Et surtout, n'hésite pas à laisser un avis plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute. C'est le meilleur moyen de soutenir le podcast et de faire grandir notre belle communauté. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode, toujours aussi décalé et inspirant. A bientôt dans la Chefs'Tête !

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