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La Cheftaine : le podcast

5. Elodie : brasser des valeurs, entre passion et durabilité

5. Elodie : brasser des valeurs, entre passion et durabilité

40min |21/01/2025
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5. Elodie : brasser des valeurs, entre passion et durabilité

5. Elodie : brasser des valeurs, entre passion et durabilité

40min |21/01/2025
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Description

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d’Élodie, co-dirigeante de la brasserie Cap D’Ona 🍻.


Installée dans les Pyrénées Orientales, Élodie partage avec passion son parcours de vie, son amour pour le terroir catalan et les défis d’une entreprise artisanale engagée. Découvrez comment une rencontre amoureuse autour d'une cuve de brassage a donné naissance à une brasserie artisanale produisant la meilleure bière du monde.


Cette aventure entrepreneuriale unique combine :

  • Une production de bières artisanales

  • Une collaboration étroite avec les agriculteurs locaux

  • Un engagement fort pour le patrimoine français

  • Une reconnaissance inattendue par la profession et le grand public

  • Des innovations qui œuvrent pour le savoir-faire à la française


🚀 Découvrez comment Cap D’Ona est devenue une référence mondiale grâce à ses bières naturelles et durables. Entre anecdotes, défis entrepreneuriaux et leçons de vie, plongez dans l’histoire d’un couple uni par une vision commune : faire du bien au monde, une gorgée à la fois.


🎧 Une conversation riche en sincérité, à écouter sans modération 😉

_________________________________________

Si tu as aimé cet épisode :

  • Tu peux écouter aussi l'épisode 2 avec Isabelle = les valeurs humaines seront les plus-values de demain 😊

  • Tu peux également écouter l’épisode 4 avec Anne-Leila = travailler en couple c’est un débat 😅


Et si tu veux en savoir plus sur l'entreprise d'Elodie et gouter la meilleure 🍻 du monde (avec modération bien-sûr 😉), par ici : https://www.cap-dona.com/

_________________________________________

👉 Merci pour ton écoute et ta curiosité ❤️. A chaque épisode, fais le plein d'inspiration, de mindset et de bonne humeur.


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👉 Et si tu as envie de partager ton histoire sur le podcast, contacte-moi : contact@lacheftaine.com


La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé 💃😜🚀


📻 Un nouvel épisode disponible un mardi sur deux 🗓️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Audrey

    Bonjour Élodie.

  • Elodie

    Bonjour. Comment tu vas, ma belle ?

  • Audrey

    Moi, ça va très bien. Et toi ?

  • Elodie

    Ça va, je suis contente de t'accueillir ici. Bon,

  • Audrey

    pas trop stressée ?

  • Elodie

    Non, avec toi, non. Comment tu vas être stressée avec toi ?

  • Audrey

    Oh, tu es mignonne, c'est gentil. Je te remercie de m'accueillir dans tes locaux à Cap Dona Serré et également d'avoir accepté de te prêter au jeu de mes petites questions pour la chef-teine du podcast. Donc, Élodie, moi je te connais, mais les gens qui nous écoutent ne s'en doutent pas. Donc, présente-toi, dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie, Élodie.

  • Elodie

    Alors, qui je suis ? Je cherche encore. Je pense que là, tu ne m'appelles pas parce que je représente la brasserie Capdona.

  • Audrey

    Tu te présentes comme tu as envie de te présenter.

  • Elodie

    Je dirige la brasserie Capdona avec mon mari. Je suis petite fille d'agriculteur. J'ai vraiment une passion pour le territoire, les gens, l'agriculture. C'est ce que j'essaie de faire exister. et briller dans nos bières. J'essaie d'aller au-delà du produit, de raconter une histoire, de faire du bien aux gens à travers ce qu'on fait. Donc voilà, ça c'est mon petit rôle dans le grand rôle de Capdouna. Et puis après, qu'est-ce que je peux te dire d'autre ? J'ai 47 ans, un parcours de femme qui s'est battue pour en arriver là. Pas mal de choses, mais tu vas peut-être me poser des questions par rapport à ça.

  • Audrey

    Suspense. Donc, tu viens de la région de Perpignanaises, tu es ancrée dans ton territoire.

  • Elodie

    Oui, je suis née ici, donc la brasserie à Serret, c'est parce que je suis sérétane. Je suis née à Perpignan, donc d'où cet amour du territoire. J'adore le Val-Espire, d'où cette magnifique fierté de participer à la sauvegarde du patrimoine du Val-Espire, en déménageant ici, à savoir qu'on a investi… quelque chose qu'on génère pour protéger cette bâtisse et qu'elle ne soit pas détruite. Donc, je suis très contente d'être revenue aux sources, là où j'ai grandi. Je suis fière de notre territoire. Je suis fière en général d'être française, du territoire français. Je trouve qu'on a beaucoup de choses à raconter, beaucoup de finesse, de délicatesse, d'humanité dans tout ce qu'on fait. Donc, je suis fière de... de défendre le territoire français à l'international. Après, in fine, tu descends et ta grande fierté, ton origine, c'est d'où tu viens. Et donc, dans le territoire français, il y a l'essence catalane, russionnaise, qui fait ce que je suis. Donc oui, je suis d'ici et je le revendique.

  • Audrey

    Donc ta vie professionnelle, on a parlé de Cap Donat. Moi, je connais. Je pense que beaucoup de monde connaît. C'est la meilleure bière du monde, de toute façon. Mais c'est quoi ? Pourquoi ? Depuis quand ? Est-ce que tu peux en dire plus pour quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de la brasserie Cap Donat ?

  • Elodie

    La brasserie Cap Donat, c'est une histoire d'amour. C'est d'abord ma rencontre avec Grégor, donc lui, petit-fils de brasseur, ma petite-fille d'agriculteur. On avait envie de raconter quelque chose qui allait au-delà de la bière. Donc on l'a fait. Lui, c'est vraiment un grand artiste. Dans ce qu'il fait, il a un savoir-faire incroyable, une créativité incroyable. On le compare souvent à l'équipe, on l'appelle le magicien. Comme un couturier dans la mode qui va te sortir un modèle disruptif. Il a vraiment ça. Et puis, on est jusqu'au boutiste. C'est vraiment utiliser le super bon pour faire du bon, le super bio, le super bio à la mode. Mais travailler avec des agriculteurs biodynamiques ont cette même passion du produit. Donc, bien sûr, on ne sait rien. Quand tu vas utiliser une grenade magnifique locale, tu vas devenir meilleur bien au fruit du monde. Mais parce qu'il y a un kilo de fruits dans ta bière pour un loup de bière. et que la grenade est déjà la meilleure du monde. Donc, tu as déjà 80% du travail qui est fait.

  • Audrey

    Oui, de bons produits pour continuer à produire de bons produits.

  • Elodie

    C'est pareil, c'est de bons produits, de bonnes gens, une très bonne intention, essayer de faire du bien, ne rien lâcher. Et à la fin, ça donne ce qu'est Capdona. Ça fait quatre ans qu'on est première brasse-flore au monde, devant les grands faiseurs de la bière. Alors, pas en chiffre d'affaires, mais en qualité. Et ça, c'est énorme. C'est le petit colibri qui fait son chemin. Parce qu'il lâche rien et ça c'est une grande fierté, même de te dire que tu fais du bien à la planète à travers ce que tu fais. Quand tu as des enfants, produire ne va pas rimer avec polluer. Donc c'est vraiment tout ce qu'on bat pour faire le bien, je crois, à travers notre économie.

  • Audrey

    Avoir un impact sur le monde à ton échelle finalement.

  • Elodie

    À notre échelle, c'est vrai qu'on en discutait tout à l'heure quand je vous avais fait le tour, on a décidé de baisser de 20% notre production pour la qualité, alors que tout le monde voit une jolie façade et pense qu'on fait 40% de plus. Non, on fait 20% de moins avec 50% de crédit en plus. Mais c'est cette recherche de qualité, cette recherche de maîtrise, de ne pas aller trop vite pour faire du chiffre. Ça, ça nous définit. Et on a de la chance d'avoir quand même des banques qui continuent à nous suivre dans… Dans cette éthique-là, dans ces valeurs-là quand même, parce que c'est antinomique de ce qui s'est autour de nous, tu vois.

  • Audrey

    Et la brasserie Cabedona, ça fait combien de temps ?

  • Elodie

    20 ans ? 25 ans ? 25 ans, on était des bébés.

  • Audrey

    Des bébés brasseurs. Et alors, tu as rencontré Grégor, qui est mari quand même.

  • Elodie

    Donc, il avait monté la brasserie avant moi. D'accord. Donc, moi, je l'ai rencontré quelques années après. Il était avec son bâton de pèlerin, avec ses bières, dans un monde de vin. Il était déjà, même sans me connaître, sa première bière était une bière de Banyuls. C'était vraiment déjà très disruptif. Mais comme il était amoureux du territoire et qu'il était de Banyuls, il voulait vraiment raconter ce vin à travers ses bières. Et moi, je suis tombée amoureuse de lui en le voyant brasser. Je suis venue le filmer pour un reportage qui s'appelait Passionnément catalan

  • Audrey

    Parce que tu étais dans la communication.

  • Elodie

    J'étais dans la communication et la vidéo, entre autres. Et donc, je suis venue le filmer. Et je suis tombée amoureuse de lui. J'ai un cœur qui sortait. Moi, quand j'ai vu Gregor dans son élément, il prend toute sa beauté. D'ailleurs, quand on s'engueule, je le regarde brasser et je ne lui en veux plus.

  • Audrey

    C'est la stratégie.

  • Elodie

    Et donc là, je suis arrivée, j'ai commencé à l'aider, beaucoup. Et puis à un moment donné, ça devenait tellement telle ma présence à ses côtés qu'il n'y a pas eu que j'arrête ce que je faisais à côté pour construire avec lui. Et Capdona est devenu Capdona comme on l'a construit ensemble. Parce qu'avec nos valeurs, on a développé toutes ces lieux, à la cerise, toute cette identité, ces bienveillants barriques, tout ce qui nous unit aussi, cet amour de la terre, du terroir, de faire des choses différentes. très belle à la française. Donc voilà, 25 ans, on a vu nos enfants naître, on a vu nos grands-parents partir. On a 25 ans, pour moi, c'est une sacrée tranche de vie parce que j'avais, quand j'ai rencontré Grégor, j'avais même pas 20 ans. Lui, on avait 22, on avait 18-22. Voilà, aujourd'hui, on en a 50, pratiquement 22. Lui, il les a, moi, bientôt. Donc c'est... C'est une histoire de vie.

  • Audrey

    Je crois qu'il y avait une anecdote, parce que Camdena avait eu le prix Alfred Sauvy à ses origines,

  • Elodie

    je crois. Non, on ne l'a pas eu, on a été le second.

  • Audrey

    Moi, je suis bien sur l'anecdote.

  • Elodie

    Il y a une anecdote qui est géniale, c'est que quand on est 25 ans, on présente le prix Alfred Sauvy et on est deuxième. Grégor se souvient du premier. Moi, j'ai tendance à oublier les choses qui me contrarient. mais finalement on a eu un beau cadeau dans le jury il y avait Jacques Seguela et il est tombé amoureux de notre projet de notre bière de nos valeurs et il a dit pour moi c'est vous les premiers de loin donc je vais vous faire un cadeau je vais vous offrir votre étiquette ce serait à une week-end je serais payée au moins 100 000 euros donc le prix Alfred Sauvy pour ça sachez que vous avez vraiment gagné et donc on n'a pas gagné le prix Alfred Sauvy mais on a gagné que Jacques Seguela travaille gratuitement pour nous aïe

  • Audrey

    un des plus grands publicitaires français, ça aide pour le démarrage.

  • Elodie

    Et donc, il nous a fait notre étiquette, qu'on a encore, alors on l'a améliorée, on l'a modernisée au fil du temps, mais l'âme de Jacques Seguéla est sur nos bouteilles. Et on avait déjà quelqu'un qui avait compris nos valeurs il y a très longtemps, et c'est beau, ça te donne de la force.

  • Audrey

    Complètement. Et donc, tout a commencé il y a plus de 20 ans. Le nom, Camdona. Je me suis toujours demandé, qu'est-ce qu'il y a derrière ce nom ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Elodie

    Alors, Cap Ausha, comme je te disais tout à l'heure, mon mari, ses parents, ont vécu sur un voilier et ils ont posé leur voilier à Bagnoules-sur-Mer. C'est un cap, c'est le cap de Bagnoules. C'est la magnifique Anse, quand tu rentres dans Bagnoules, tu te vues extraordinaire, c'est le cap Ausha. D'accord. C'est celui qui est avant le cap Crèves. Oui, oui, oui.

  • Audrey

    C'est ce qu'ils ont vu quand ils sont arrivés à Bagnoules avec leur bateau.

  • Elodie

    C'est ce qu'ils ont vu. Et Cap Ausha, ça veut dire… la tête de la vague, le sommet de la vague. Et comme mon mari était passionné de mer, cette tête de la vague, ça avait beaucoup de sens pour lui. C'était redier la mer et la terre, et pour nous. Et puis, comme j'étais aussi femme dans la bière, la donna, on s'est amusé avec ce jeu de mots. Nos premières étiquettes de bière aux fruits étaient des donnas. C'est vrai. Dans tous leurs états. Il y a quand même la donna aussi qui est très présente dans les bières Cap-Donna, la femme. D'accord. Et on a beaucoup de femmes qui n'aiment pas la bière, qui boivent nos bières dans des coupes à champagne, qui adorent nos bières. Ça fait partie.

  • Audrey

    Alors, il faut savoir qu'on a une petite histoire. Moi, je ne bois pas de bière parce que, comme beaucoup de femmes, c'est très diurétique. Et je vais aux toilettes toutes les heures. Voilà, tout le monde le saura. Je suis une pisseuse, comme on dit chez moi à la maison. Et bien, avec la cate d'Oda, je n'ai pas cet effet-là. Je ne sais pas si vous mettez un ingrédient sucré. Non,

  • Elodie

    rien, surtout. C'est des bières nature. Et donc, en fait, les bières, pour faire tenir la mousse, pour faire… Il y a beaucoup de produits chimiques dedans, dans les bières industrielles, que tu n'as pas normalement dans une bière artisanale. J'y vais normalement parce que si une bière artisanale veut tricher, elle peut tricher. Nous, on est vraiment dans le concept de la bière nature. Donc, eau, céréales, oublons, vrais fruits, pas d'arômes, pas de conservateurs, rien. Donc, la bière, elle n'a pas à faire aller aux toilettes. D'accord,

  • Audrey

    c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'additifs chimiques.

  • Elodie

    Voilà. Et on a beaucoup de nos bières aussi qui sont sans gluten. Donc, elles n'ont pas…

  • Audrey

    Il y a une intolérance. Voilà.

  • Elodie

    Donc, elles ne gonflent pas, comme les bières le font, à cause du gluten. Donc, on a une quinzaine de bières qui sont sans gluten chez nous. On ne le savait pas. On avait 15 ans à savoir qu'elles étaient sans gluten. Oui,

  • Audrey

    c'est pour ça que tu la sais les étiquettes.

  • Elodie

    Maintenant, on les envoie au labo d'analyse. On les contrôle toutes avant la mise en bouteille. Et c'est écrit sur pas mal de nos bouteilles quand elles sont sans gluten.

  • Audrey

    Travailler en couple. Alors, rien que pour ça,

  • Elodie

    tu as ma…

  • Audrey

    mon admiration parce que je pense que je ne serais pas capable de travailler avec mon mari. Comment ça se passe au quotidien ? Vous arrivez parce que vous vous levez le matin, vous pensez bière, vous vous retrouvez à midi, c'est la bière, le soir c'est la bière, les enfants sont allés à la bière. Est-ce qu'il y a un moment où... Comment ça se passe ? Vous vous fritez concrètement ?

  • Elodie

    Alors on s'engueule pas. Ça nous arrive mais ça nous définit pas. Faut vraiment qu'on aille très très mal pour s'engueuler. Beaucoup de respect, beaucoup d'estime mutuelle, beaucoup de conscience de la force de l'autre et de savoir que l'un sans l'autre on ne serait rien. C'est la même chose pour éduquer nos enfants en fait. On est extrêmement complémentaires et surtout admiratifs l'un de l'autre de nos forces. Et ça, on se laisse notre place. On est patron côte à côte, avec beaucoup d'amour, beaucoup d'estime et il y a des gens autour de nous qui prennent le pouvoir avec nous. Le pouvoir, ça ne me plaît pas trop. En tout cas, ce qu'ils prennent leur place avec nous. et qu'on est fort ce qu'on n'a pas et qui nous aide à construire Cap-Dona. Cap-Dona, ce n'est pas Grégor que je vous ai dit aujourd'hui, c'est beaucoup de personnes qui donnent leur âme à la brasserie, leur cœur et qui marquent de leur empreinte la brasserie. Donc, ce n'est plus que Grégor et moi. Nous, on insuffle l'énergie, les valeurs. Et puis, on s'est bien partagé.

  • Audrey

    C'est ce que j'allais dire. Partage des tâches qui est bien organisé.

  • Elodie

    On se partage les tâches et à la fois, on sait faire ce que l'offre sait faire. Il y a vraiment un travail. J'agis en production, comme il va agir sur la communication. On agit ensemble.

  • Audrey

    Vous n'avez pas votre précaré, j'ai envie de dire, mais il y a quand même des… Il y a toute communication. C'est toujours la même chose. Si on ne communique pas,

  • Elodie

    ça ne marche pas. Mais pour moi, c'est comme tu me disais, ce n'est pas possible. Tu arrives à éduquer ta fille avec ton mari.

  • Audrey

    Oui, mais moi, avec mon mari, je pense qu'on voudrait tous les deux être le chef de la boutique et il y aurait une guerre des coques. Ah oui ? Oui, je pense. Alors, peut-être que je me trompe, on n'a jamais réalisé ça, mais c'est vrai que j'en parlais avec Leïla lors de notre entretien, toutes les deux. Et là, ce qu'elle me disait, elle a eu un cas de figure où elle devait travailler pour son mari. Elle dit, mais ce n'était juste pas possible. On avait déjà trois enfants ensemble. Et j'avais besoin d'avoir mon espace à moi qui ne soit pas envahi par mon mari quelque part. Et je trouve ça très salutaire que vous arriviez à faire cet équilibre, ou avoir chacun quand même, dans ce que tu expliques, vous avez chacun votre espace, tout en travaillant ensemble.

  • Elodie

    Je pense qu'il y a une grande admiration réciproque. Et je pense qu'il est fan de moi, et je suis fan de lui. À partir de là, tout peut exister. C'est-à-dire que lui, il va me dire Non, non, mais c'est toi qui dois y aller, c'est toi devant la scène, c'est toi, non, non, c'est toi. Il est plus timide que moi. Je suis souvent plus poussée dans la scène que lui. Sauf que là, tu vois, les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Les comment ?

  • Elodie

    Les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Je ne connais pas.

  • Elodie

    Je ne connais pas. Ce sont des gens qui ne sont souvent que des chefs. Mais après, tu vas voir en agriculture, etc. Des gens qui représentent vraiment les terroirs. Tu les as partout dans le monde. Qui représentent des valeurs fortes à la profession. Je sais qu'on m'a appelée pour être disciple d'Escoffier. J'ai dit, ce n'est pas moi, c'est mon mari. Oui, mais il me dit, tu parles mieux, etc. Non, non, non, pas du tout. C'est lui. Je veux dire, c'est un artiste, il amène à la bière quelque chose d'incroyable. Et oui, je suis avec lui, mais là, c'est lui, quoi. Et c'est que, voilà, et lui, il me dit, mais pourquoi ce n'est pas toi, c'est toi qui amènes ce qu'il y a à Caledona ? C'est-à-dire qu'on a ce côté, où on n'essaye pas de tirer la couverture. Mais j'ai une profonde admiration pour ce qu'il est, son humilité, sa puissance. Et lui, il est... Pareil, il admire mon travail. À partir de là, je pense que tout est possible. Et puis du respect, ne pas tirer la couverture à soi, ne pas vouloir être le chef, laisser l'autre s'exprimer quand tu sais que c'est à lui de parler. Oui. Donc, on y arrive. Je ne sais pas, peut-être qu'on n'y arrivera pas un jour. Pour l'instant, on y arrive.

  • Audrey

    Ça fonctionne, c'est ce qui compte. Et vos enfants, ils ont grandi dans tout le tumulte. Comment ils se positionnent vis-à-vis de ça ? Parce que vous arrivez, vous êtes jeune, vous n'avez même pas 50 ans, mais est-ce que demain, ils auront envie de travailler avec vous ? Est-ce que vous avez déjà eu ce genre de conversation à la maison ?

  • Elodie

    À part le petit dernier, qui je pense a gardé plus de légèreté, nos deux grands, pour l'instant, non. Ils ne se lient pas. C'est comme toi, il y a beaucoup d'abnégation, jamais de vacances. Moi, j'ai été éduquée par un grand-père agriculteur qui n'avait… Pas de vacances, elles étaient heureuses. Donc, pour moi, ce n'est pas quelque chose qui… Alors, on est dans un monde qui bouge. Donc, les vacances, ça fait partie d'un fait sociétal maintenant, comme aller chercher tes enfants à 4h30. Moi, à l'époque, on était tous à la berberie. Il n'y avait pas d'histoire de… Bon, comment te dire ? Donc, c'est vrai qu'ils ont eu ce côté où, pour eux, Cap-Dona, c'est le sacrifice.

  • Audrey

    Oui. Aujourd'hui, ils le voient comme ça.

  • Elodie

    Ils sont fiers parce qu'on met beaucoup de valeur en avant. Ils sont fiers parce qu'on met l'écologie en avant, parce qu'on essaie de semer la bonne graine, parce qu'on met beaucoup de RSE dans le travail. Ils sont fiers de nous. Mais de là à se dire, je vais y aller me sacrifier comme mes parents se sont sacrifiés.

  • Audrey

    Ils ne s'y voient pas là.

  • Elodie

    Non, là pour eux, on est des esclaves.

  • Audrey

    Et puis ils sont encore jeunes, tu m'as dit 18, 15 et 9 ans.

  • Elodie

    18, 15 et 9 ans.

  • Audrey

    Ils ont le temps peut-être de m'en venir.

  • Elodie

    Après il y a beaucoup de joie à la maison. peu de moments quand même. On est quand même beaucoup très présents.

  • Audrey

    Oui, surtout que là, je dis ça pour l'audience qui ne connaît pas un petit peu l'histoire de Cap-Donat, mais donc vous étiez à Argelès, et donc là tu me reçois dans ces nouveaux locaux acérés. Vous avez donc réhabilité une friche industrielle. Donc toi tu habites à Saint-Nazaire, donc si les gens n'ont aucune idée de la géographie locale, tu fais à peu près une heure et demie de route chaque jour pour aller relier tous ces projets.

  • Elodie

    Je prends un projet écolo, mais je fais une heure et demie d'essence tous les jours. Non, c'est vrai que c'est assez particulier. Et trouver l'équilibre, je le comprends, il faut énormément d'amour. Trouver l'équilibre entre la famille, l'entreprise, tes valeurs, protéger tes équipes dont tu es responsable. Moi, j'ai été élevée au Petit Prince, alors moi, je me sens responsable de tout ce que je touche. Donc, à partir de là, ça fait beaucoup de responsabilité. Tes enfants, ils le voient. Et donc, je pense qu'il y a de l'équilibre et beaucoup d'amour, mais il y a des manques. Et ça, je les porte. C'est des choix. Parce que je me sens responsable, surtout de mes enfants, mais aussi des gens que j'embarque avec moi dans l'aventure. Et même de mes clients, tu vois. Et donc, oui, est-ce que tes enfants ont envie de ça ? Ou ils ont envie de plus de légèreté dans leur vie ?

  • Audrey

    Oui, et puis comme je te dis, ils sont encore jeunes pour se projeter dans ce genre de carrière.

  • Elodie

    Oui, peut-être le petit, il dit qu'il rêve d'être footballeur, ou danseur étoile, ou plongiste. Et bon, si vraiment papa et maman en ont besoin, j'irai baisser chez Caldoun.

  • Audrey

    C'est joli, il m'a dit.

  • Elodie

    Ou il va te dire, maman, si un jour je réussis, je te ferai un voyage. Comme je ne faisais pas de voyage parce que je ne pouvais pas me payer, mais non, parce que je travaille. Maman, mon premier salaire, je t'offre des vacances.

  • Audrey

    C'est mignon, c'est trop mignon. Et combien vous avez de collaborateurs maintenant dans l'entreprise ?

  • Elodie

    Écoute, on était une petite quinzaine à Angeles et on a doublé.

  • Audrey

    Ah oui, ça y est, tu as un gap de franchi aussi.

  • Elodie

    On est en train de transférer un cap, il faut aussi l'asseoir. On a doublé, on baissait notre production, on baissait les ventes. Donc, c'est sûr que l'expert comptable n'est pas très content. Mais voilà, on essaie de construire en cohérence, comme nous, on voit les choses. On y croit beaucoup, moi j'y crois beaucoup. Je pense que le monde a besoin de ça. Je pense que le monde a besoin qu'on fasse des produits propres, des produits bons, des produits qui fassent du bien. Bien sûr. Du plaisir en faisant du bien. Tu vois ce que je veux dire pour la planète. Oui,

  • Audrey

    vous savez qu'Isabelle, je crois que j'en parlais lors de l'entretien, on parlait de l'intelligence artificielle. On en parlait toutes les deux en préambule. Et elle disait, mais demain, la valeur ajoutée, ce ne sera pas l'intelligence artificielle, ce sera l'humanité qui aura derrière cette intelligence. Parce qu'on peut se faciliter les tâches avec plein de choses, mais ce qui fera la différence entre une marque et une autre, c'est l'humanité qu'il y aura derrière. Et puis derrière Capdonal, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'humanité finalement.

  • Elodie

    Il y a beaucoup d'amour. Après, il ne faut pas être con. Parce que je veux dire, on est des chefs d'entreprise, on va servir notre entreprise. Il y a énormément d'amour, on ne lâchera jamais nos valeurs. Donc c'est pour ça qu'on investit quatre fois ce qu'on génère sur un projet où on ne lâche rien. Et après, c'est à nous d'être bons. Pourquoi ? Je me souviens que tu avais aussi le bio qui me disait, mais pourquoi vous faites les mondiaux ? Je disais, mais quand on achète cher. Par exemple, moi, les agriculteurs, mon plus beau cadeau, c'est un agriculteur qui m'a dit, moi j'adore travailler avec Abdonat. Il n'a pas dit ça, il a dit ça à une réunion. J'adore travailler avec Abdonat parce que Abdonat achète au prix juste et nous, on vit bien avec eux. Et c'est mon combat. On leur dit, à combien vous vivez bien ? Parce que l'idée, c'est créer des cercles vertueux. Déjà, saigner les gens pour t'en sortir. Quand tu mets un kilo de fruit pour un groupe de bière en biodynamie, au prix du fruit bio local dans ta bière, ta bière est forcément plus chère. Si tu veux qu'elle se vende, il faut que tu racontes cette histoire, que tu saches la raconter. Tu as une responsabilité vis-à-vis de ton entreprise, vis-à-vis de l'agriculteur que tu fais vivre aussi. Bien sûr. Et c'est réalier ou autre. Et donc, avoir un concours et devenir sur ta bière la meilleure bière du monde, ça a soit ce travail, parce que l'autre a mis 0,001 centimes d'arôme de ci, de là, il appelle ça une bière à la frise. il y a zéro cerise dedans. Et toi, ton produit, il est meilleur au monde. Il existe. Et donc, c'est aussi ça, notre travail, c'est savoir exister dans ce monde de fou, pour asseoir tes valeurs en te disant, et quand les gens nous disent, mais comment vous faites ? Et quand on leur raconte, on prend un petit peu de fruits pour un litre de bière, ou que... Je dis ça parce que c'est parlant. Les gens te regardent et tu fais le chemin. Alors peut-être que demain, ils ne vont pas mettre un kilo de fruits pour un litre de bière, mais ils vont peut-être commencer à mettre du fruit dans leur bière. Et tu changes.

  • Audrey

    Oui, tu arrives à faire évoluer les pratiques et les mentalités aussi.

  • Elodie

    À ton petit niveau, et moi, je crois beaucoup en ça. Et j'aime faire du bien aux gens. Donc, je n'ai pas envie que les gens boivent ma bière et que ça ne leur fasse pas de bien. Déjà, au plaisir, c'est-à-dire, j'aime bien ça, ta rousse au marron, c'est une merveille. J'en sais rien, alors déjà, ça me fait plaisir. Mais en plus, je veux dire que dans le corps… ça fait du bien. Quand je sors une bière au gingembre, c'est de l'alcool. Moi, j'adore. J'ai un petit problème inflammatoire, ça m'enlève les douleurs articulaires. C'est du vrai gingembre qu'on rapple au bio d'un producteur de la région. Donc, ta bière au gingembre, c'est du gingembre. Mais ce que donne le gingembre ? Bien sûr.

  • Audrey

    Je fais quand même juste un petit rappel légal. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération.

  • Elodie

    Après, quand tu bois une Capedona, je pense que tu ne te mets pas la tête à en boire vin.

  • Audrey

    Ah non,

  • Elodie

    c'est sûr.

  • Audrey

    Je crois que c'est avec toi qu'on avait rigolé là-dessus. Parce que j'étais venue à une des soirées cet été. Et je disais, moi, je bois de la bière. Toi, tu dis, mais j'ai fait la même chose avec du vin la semaine dernière. Mais je suis rentrée difficilement parce que l'habitude de boire de la bière au faible...

  • Elodie

    3 degrés, là.

  • Audrey

    Voilà. Et hop, tu arrives chez la fage et paf, tu prends du 15 degrés dans la figure.

  • Elodie

    Moi, j'adore le vin. J'adore le vin, mais c'est vrai que tu peux te faire une soirée de dégustation en buvant, je ne sais rien, cinq ou six bières différentes. Tu goûtes des petites quantités pour rester dans la maîtrise de soi. Mais tu as goûté plein de choses à 3, 4 degrés. Quand tu veux faire la même chose, tu as du plaisir dans le vin. Moi qui adore, tu tapes du 15 degrés fois 5 ou 6. Moi, à l'arrivée, je n'ai pas de capacité. J'apprends à maîtriser le vin. J'en bois tout le temps parce qu'il faut défendre les vignerons. Mais je ne peux pas faire la même chose avec le vin qu'avec la bière, c'est sûr.

  • Audrey

    On t'appelle un taxi. C'est peut-être le plus simple.

  • Elodie

    Oui.

  • Audrey

    Quelle est la principale difficulté pour installer une entreprise sur la durée ? Et même question pour le couple finalement, puisque votre entreprise, c'est votre vie.

  • Elodie

    Je pense qu'on n'a jamais arrêté. Les enjeux sont permanents. C'est-à-dire que tu peux être en haut aujourd'hui et en bas demain. Donc déjà l'humilité. Beaucoup d'humilité par rapport à ce qui se passe et de la prudence. Et puis après, à côté de cette humilité et de cette prudence, beaucoup de rêve et de croire et d'y aller foncer. Tu as peur, l'autre il va. Pour moi, c'est un doux mélange entre humilité et audace. C'est faire vivre ses rêves. Moi, je me souviens, je leur dis tout le temps, impossible n'est pas capable. Parce qu'au début, quand j'ai présenté ma bière au Mondio, les gens me disaient pourquoi tu envoies tes bières ? Au début, on refusait les bières aux fruits. Parce qu'on ne rentrait pas dans les codes de la bière aromatisée, il y avait trop de fruits dedans. Il n'y avait pas trop de fruits, c'était les 10% légales, puisqu'on les concentrait à basse température, etc. Mais les mecs ne comprenaient pas. Et puis, il n'y avait pas d'arôme. Et finalement, tu fais une meilleure bière du monde. C'est-à-dire que, et je leur dis tout le temps, impossible n'est pas Cabrona. Tu ne peux pas y aller, on y va. Donc, moi, ça… Et puis, plus tu veux me faire mal, plus tu me donnes des forces. Tu me dis Non, non, ce n'est pas possible, toi, tu n'iras pas. Je me dis Oh, oh, oh, toi, tu m'as dit que je n'irais pas. Donc, voilà. Donc, il y a ça. Après, avec toute la conscience de ce qu'on est, ce que je te disais, on a décidé de réduire notre production de 20 cette année. Donc, c'est Je suis humble, je ne maîtrise pas tout mon nouveau process, je vais calmement, etc. Par contre, j'y vais.

  • Audrey

    La porte est fermée, tu passes par la fenêtre.

  • Elodie

    La porte est fermée, je ne passe pas à la fenêtre. Et puis, vraiment, y croire. Et embarquer des gens avec nous dans notre passion, rien lâcher, et puis cultiver notre unicité. C'est important. Cultiver notre unicité. Moi, je ne me compare pas aux autres. Je goûte les autres, j'aime les autres, j'ai envie qu'ils réussissent. Par contre, je cultive mon unicité.

  • Audrey

    Ta plus grosse erreur dans la conduite du projet Camp Donat, est-ce qu'il y a quelque chose que tu as fait ou que vous avez fait ensemble avec Grégor et que tu ferais différemment aujourd'hui ?

  • Elodie

    Parfois, je suis trop humaine. Je pense que je veux embarquer des gens, je veux trop sauver les gens. Je vais embaucher des gens. Ma plus grosse erreur, ça a été dans certaines embauches. C'est-à-dire que je veux sauver les gens, mais en fait, si tu fragilises ton entreprise, tu ne sauves pas les gens. Je pense qu'il faut que je mette plus de distance et je pourrais sauver les gens plus tard, ou en tout cas à côté de l'entreprise, mais pas forcément dans l'entreprise. Garder plus de neutralité et t'entourer. Tu ne peux pas réussir un match si tu as un bon joueur et... et 5 qui sont les équipes d'autres qui ne sont pas à fond. En fait, nous, on a tellement de passion qu'il nous faut des gens passionnés et qui tirent la machine avec nous. Je ne peux pas la tirer toute seule. La plus grosse erreur, c'est d'avoir dit Non, c'est bon, je peux tout porter moi. Sauf que c'était possible à Argelès. Ici, ça n'est plus. Et j'ai besoin de m'entourer de gens avec moi et qui ont au moins la même puissance que moi, en fait. C'est-à-dire que je ne peux pas tirer la locomotive toute seule.

  • Audrey

    plutôt des erreurs de recrutement ?

  • Elodie

    Oui, des erreurs de recrutement ou de penser que je pouvais continuer à faire comme je faisais quand on était tout petit, en étant plus gros. Ce n'est pas vrai. Tu changes, tu dois évoluer, t'entourer et tu dois savoir faire des choix un peu difficiles, te séparer de gens qui ne sont pas fonds, même si tu les aimes bien humainement. Donc, le faire le mieux possible. ne pas tolérer que des gens soient

  • Audrey

    Pas bien à côté de toi, en fait. Mais pareil pour tout. Tu parles dans le couple, tes amis. C'est-à-dire vraiment savoir t'entourer des bonnes personnes. Savoir t'entourer des bonnes personnes, c'est extrêmement important. C'est-à-dire que là, j'ai choisi de prendre du temps avec toi. Je n'aurais pas choisi de prendre du temps avec n'importe qui. Je sais que tu es… Merci. Non, mais dans le positif, on a la même énergie. Et ça, pour moi, c'est extrêmement important. Moi, je m'en fiche de m'entourer de gens qui n'ont pas d'études, etc. Si tu as envie, la volonté, cette passion, envie d'y arriver, je te donnerai tout pour y arriver. Mais par contre, ne me tire pas vers le bas. Bien sûr. Et ça, c'est des erreurs qu'on a faites. À croire que je pouvais sauver tout le monde.

  • Elodie

    Je me retrouve un petit peu dans ce que tu dis. C'est pour ça que je te punis d'un petit peu. C'est vrai que je travaille dans le secteur du troisième âge, donc il y a des histoires de vie qui me touchent d'autant plus. On veut sauver le monde alors que parfois, il faut savoir raison garder. Et des fois, la raison, on a envie de l'écouter.

  • Audrey

    C'est ça.

  • Elodie

    Ta plus grande réussite, est-ce qu'il y a un événement, j'imagine qu'il y en a plein, mais est-ce qu'il y a un événement parmi tout ce que tu as en tête que tu aimerais partager comme une de tes réussites ?

  • Audrey

    Ma plus grande réussite professionnelle ou personnelle ?

  • Elodie

    Celle qui te touche le plus au moment où on se parle, du moins.

  • Audrey

    Avoir su conserver... les mêmes amis, mon mari, avoir su fidéliser mes clients. Je sais qu'on est dans un monde où tout bouge, où tout change, où on peut changer beaucoup de choses, mais moi, avoir su préserver quelque chose de constant, de fidèle autour de moi. Ça, c'est vraiment mes parents, ma famille, mes amis, qui faisaient conscience que mes collaborateurs. qui sentent que je suis là pour eux et inversement sentir qu'ils sont là pour moi. Ça, c'est ma plus grande réussite. Elle est humaine.

  • Elodie

    C'est ce que j'allais te dire. On en revient toujours à l'humanité.

  • Audrey

    Oui, mais je crois que c'est ce qui nous fait avancer. Je serais seule dans cette histoire, elle n'aurait pas trop de sens.

  • Elodie

    Et du coup, ça revient en écho à ce que j'allais te demander, ce qui a été le plus difficile à concilier. J'ai l'impression que tu es plutôt bien entourée et tout le monde adhère aussi dans ton entourage.

  • Audrey

    Un peu le sacrifice de mes enfants. Oui. Alors, je suis une mère passionnée, donc je leur donne beaucoup. Mais oui, ne jamais avoir pris cinq semaines de vacances. Si j'en ai pris une par an, les années où j'en prenais, c'est le maximum. Jamais être l'été avec tes enfants, jamais partir au ski avec tes enfants. Voilà, eux, leur rêve, c'est d'offrir des vacances à leur mère. Sauf que moi, je ne souffre pas. Alors, ça me fait de la peine dans leurs yeux, parce qu'ils pensent que j'ai de la peine, mais en tout cas, je pense qu'ils me manquent un truc, puisque tous les autres y vont. Mais en fait, moi, il ne me manque rien. J'adore ma vie, je la reprends de la même manière. Mais c'est qu'est-ce qu'eux, ils ont dans le cœur, à quel point je leur ai manqué. Je sais que par rapport aux ados, ils adorent être avec moi, alors que les ados... Papa et maman, si je leur dis ce soir, on fait une soirée ensemble, limite, ils allument la soirée pour être avec nous. Parfois, je me dis, ce n'est pas normal.

  • Elodie

    Il y a quelque chose, oui.

  • Audrey

    Tu as mis un petit manque. Mais bon, comme il y a beaucoup d'amour, encore une fois, je pense qu'on compense. Je ne sais pas. La vie me le dira si j'y arrive.

  • Elodie

    Et justement, ta maternité, tu as bridé dans ton esprit entrepreneurial à un moment ? Tu as fait des choix différents pour ne pas pénaliser ?

  • Audrey

    Non, on est avec moi au travail, en fait. Moi, mes enfants, au début, ils faisaient les coffrets de Noël avec nous. Je crois qu'Arsène avait deux jours, je faisais le marché de la cerise avec lui. C'est-à-dire que oui, impossible n'est pas Capdona, ça part de mon père qui me disait impossible n'est pas Pujol Donc, moi, je finis avec rien n'est impossible donc avec beaucoup d'amour. À partir du moment où je les allaitais, donc ils étaient avec moi. Donc, non, je pense que… Tout est possible. Je ne suis pas quelqu'un qui met des barrières. J'en ai trois, j'aurais peut-être pu en avoir dix. Je crois que je suis tellement passionnée que c'est très compliqué de dire bonsoir au soir et de passer des heures avec chacun, surtout quand on est tard à la maison. Tu fais des enfants qui dorment peu. Mais non, je ne sais pas quoi te dire d'autre histoire.

  • Elodie

    Non, mais c'est très clair. Capdona, donc, c'est deux sites, des prix prestigieux, une marque bien établie au niveau local et au reste international même. Est-ce que vous avez une vision sur les dix prochaines années ? Est-ce que vous voyez ? Ou est-ce que toi, tu te vois ? Peut-être que ce n'est pas la même vision que celle de Grégoire.

  • Audrey

    J'aimerais vraiment devenir la bière à la française, déjà. Parce que je n'ai pas envie que les bières à la française ressemblent à des bières belges ou des bières allemandes que j'adore. Mais pour moi, je trouve qu'on représente vraiment beaucoup la France. Donc, mon travail, c'est réussir à asseoir ça pour inspirer d'autres personnes sur ce savoir-faire. Et pouvoir changer les mentalités, se dire que c'est possible que ça marche en étant écolo, de faire bon et beau. Et donc voilà, j'aimerais vraiment inspirer le monde de la bière en étant un meneur. Donc si je reste petite et cachée, je ne pousserai pas les gens avec nous. Donc je n'entraînerai pas le monde de la bière française. Qu'est-ce qu'est la bière française dans le monde ? Alors voilà, je voudrais vraiment créer qu'est-ce que la bière française. Et je ne veux pas ressembler. On fait des bières type beige, etc. On a été meilleure bière type beige du monde. meilleur IPA du monde. Donc, c'est des bières type américaines. Mais la bière française, c'est quoi ? Mon meilleur prix ? J'en ai eu deux. Ça a été en 2017 quand on a été French Révélation à Bruxelles sur notre brune au mori rouge. Et là, les gens nous appelaient partout en nous disant Mais c'est quoi le mori ? Mais c'est quoi le mori ? Alors là, j'avais tellement de fierté d'envoyer des bouteilles de mori à travers le monde. Donc déjà, c'était… Et ma dernière, ça a été en 2023, je crois. On a été meilleure bière du monde, toute bière confondue, sur notre brune vieillie en barrique de Nuit-Saint-Georges, de grand vin de Nuit-Saint-Georges. Donc, elle a battu toutes les brunes au monde, après toutes les bières. Donc, on a fait la une du Force Magazine. Mais c'est vraiment une bière à la française qui vieillit six ans en barrique, tous les six mois, on change de barrique. Vraiment le savoir-faire de la française. Et pour moi, c'était la France qui avait gagné, Nuit-Saint-Georges. bière au cercle de Sardaigne, donc qui finit nos céréales. Et donc, c'était vraiment ce savoir-faire-là. Et gagner sur cette bière-là, ou pas, meilleure bière type Belge du monde ou autre, c'était vraiment ma grande fierté.

  • Elodie

    Donc, dans 10 ans, ça sera Cap-Donat à la Tour Eiffel. Oui,

  • Audrey

    je serais très fière. Je serais très fière. Mais je serais très fière que des grands chefs à travers le monde représentent comme certains vins français représentent le terroir français. un cercle de Capdona comme une bière à la française, voilà, comme chef de file, comme parler des bières françaises.

  • Elodie

    Je te le souhaite, en tout cas.

  • Audrey

    Merci.

  • Elodie

    Des petites questions pour terminer. Là, en réponse au tac au tac, tu dis la première chose qui te passe par la tête.

  • Audrey

    OK, vas-y.

  • Elodie

    Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et histoire avec un grand H.

  • Audrey

    Mon héroïne dans l'histoire, voilà, vite fait, je vais dire Jeanne d'Arc. Alors, ça me fait de la peine de dire ça. parce que je la trouve fabuleuse, c'était une guerrière et une incomprise, je pense que dans les FCU on l'aurait protégée elle ne serait pas morte sur le bûcher certainement pas

  • Elodie

    Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Audrey

    Une faute qui est reconnue c'est-à-dire assumée c'est-à-dire j'ai fait une faute, je suis désolée en fait je suis indulgente quand on me cache la faute je ne suis pas indulgente quand on me cache la faute mais quand on me l'a dit, je suis très indulgente

  • Elodie

    Faut t'avouer à moitié pardonné. Totalement pardonné, peut-être.

  • Audrey

    En fait, j'essaie de comprendre et je demande à la personne de réparer la faute, ça c'est sûr. Mais je pardonne.

  • Elodie

    Est-ce que tu as un mantra, une citation, un dicton ?

  • Audrey

    Je t'en dis bien. L'impossible n'est pas Capdonna.

  • Elodie

    Je t'en dis bien. Tout à l'heure, tu réponds, quel est le secret pour ne pas avoir la vessie qui rétrécit à vue d'œil en buvant une bière ? Bon, maintenant, je le sais.

  • Audrey

    Boire une Capdonna.

  • Elodie

    Boire une Capdonna. exactement alors boire des bières nature ouais ah mais non mais le plus simple c'est de boire des camedonas merci et alors la chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes tu la connais ah oui je la connais et les gens ne comprendront pas non j'en ai plein de chansons mais en

  • Audrey

    ce moment en ce moment j'écoute des chansons qu'on fixe en fait et ça me fait rire le petit deux neuf ans qui se prend pour une racaille en fait qui habite à Saint-Nazaire dans une belle maison et la plus grande maison à Paris si tu vois ma maison mes amis rigoleront parce qu'il y a très peu de gens qui rentrent chez moi j'ai la même maison depuis toujours elle ressemble à rien elle est toute petite et c'est vraiment pas ils ont pas la grande maison on est pas à la cité à la cour neuve mais en ce moment c'est des chansons qu'ils me font après quoi te chanter En même temps, en ce moment, j'écoute énormément Bach. Alors, je ne sais pas si ça me fait du bien, ça m'apaise.

  • Elodie

    Oui, c'est sûr que ça pèse de fait le même registre. Mais à chanter,

  • Audrey

    je chante tellement faux que je ne te chanterai rien, sauf sans toi. Moi, j'aime la douceur. Le soir, je mets toujours de la musique classique, etc. pour apaiser tout le monde et tout ça. Mais le matin, je mets toujours des musiques à la cour.

  • Elodie

    Et donc, tu écoutes Charlotte Julien tous les matins ?

  • Audrey

    Je l'écoute et mes enfants connaissent.

  • Elodie

    Grâce à nous, je pense qu'elle a touché beaucoup plus de royalties qu'elle n'en a touché ces quelques décennies. Voilà. Petit tip.

  • Audrey

    Je pense que sur YouTube, elle doit bien passer en boucle.

  • Elodie

    C'est ça. Petit contexte. Donc, Élodie et moi, nous sommes dans une association locale qui s'appelle Les Femmes Chefs d'Entreprise et on termine toutes nos réunions par Charlotte Julien. Il n'y a pas de métro à Perpignan.

  • Audrey

    Oui, mais c'est toi qui chantes et nous, on chante pour vous. Il n'y a pas que moi,

  • Elodie

    il y a Claire et Mireille aussi. Caroline aussi, elle n'est pas loin dans la meute. On a une bonne chorale.

  • Audrey

    Ça met du vent au cœur.

  • Elodie

    Merci,

  • Audrey

    Élodie,merci pour ton partage et ta sincérité.

Description

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d’Élodie, co-dirigeante de la brasserie Cap D’Ona 🍻.


Installée dans les Pyrénées Orientales, Élodie partage avec passion son parcours de vie, son amour pour le terroir catalan et les défis d’une entreprise artisanale engagée. Découvrez comment une rencontre amoureuse autour d'une cuve de brassage a donné naissance à une brasserie artisanale produisant la meilleure bière du monde.


Cette aventure entrepreneuriale unique combine :

  • Une production de bières artisanales

  • Une collaboration étroite avec les agriculteurs locaux

  • Un engagement fort pour le patrimoine français

  • Une reconnaissance inattendue par la profession et le grand public

  • Des innovations qui œuvrent pour le savoir-faire à la française


🚀 Découvrez comment Cap D’Ona est devenue une référence mondiale grâce à ses bières naturelles et durables. Entre anecdotes, défis entrepreneuriaux et leçons de vie, plongez dans l’histoire d’un couple uni par une vision commune : faire du bien au monde, une gorgée à la fois.


🎧 Une conversation riche en sincérité, à écouter sans modération 😉

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Si tu as aimé cet épisode :

  • Tu peux écouter aussi l'épisode 2 avec Isabelle = les valeurs humaines seront les plus-values de demain 😊

  • Tu peux également écouter l’épisode 4 avec Anne-Leila = travailler en couple c’est un débat 😅


Et si tu veux en savoir plus sur l'entreprise d'Elodie et gouter la meilleure 🍻 du monde (avec modération bien-sûr 😉), par ici : https://www.cap-dona.com/

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La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé 💃😜🚀


📻 Un nouvel épisode disponible un mardi sur deux 🗓️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Audrey

    Bonjour Élodie.

  • Elodie

    Bonjour. Comment tu vas, ma belle ?

  • Audrey

    Moi, ça va très bien. Et toi ?

  • Elodie

    Ça va, je suis contente de t'accueillir ici. Bon,

  • Audrey

    pas trop stressée ?

  • Elodie

    Non, avec toi, non. Comment tu vas être stressée avec toi ?

  • Audrey

    Oh, tu es mignonne, c'est gentil. Je te remercie de m'accueillir dans tes locaux à Cap Dona Serré et également d'avoir accepté de te prêter au jeu de mes petites questions pour la chef-teine du podcast. Donc, Élodie, moi je te connais, mais les gens qui nous écoutent ne s'en doutent pas. Donc, présente-toi, dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie, Élodie.

  • Elodie

    Alors, qui je suis ? Je cherche encore. Je pense que là, tu ne m'appelles pas parce que je représente la brasserie Capdona.

  • Audrey

    Tu te présentes comme tu as envie de te présenter.

  • Elodie

    Je dirige la brasserie Capdona avec mon mari. Je suis petite fille d'agriculteur. J'ai vraiment une passion pour le territoire, les gens, l'agriculture. C'est ce que j'essaie de faire exister. et briller dans nos bières. J'essaie d'aller au-delà du produit, de raconter une histoire, de faire du bien aux gens à travers ce qu'on fait. Donc voilà, ça c'est mon petit rôle dans le grand rôle de Capdouna. Et puis après, qu'est-ce que je peux te dire d'autre ? J'ai 47 ans, un parcours de femme qui s'est battue pour en arriver là. Pas mal de choses, mais tu vas peut-être me poser des questions par rapport à ça.

  • Audrey

    Suspense. Donc, tu viens de la région de Perpignanaises, tu es ancrée dans ton territoire.

  • Elodie

    Oui, je suis née ici, donc la brasserie à Serret, c'est parce que je suis sérétane. Je suis née à Perpignan, donc d'où cet amour du territoire. J'adore le Val-Espire, d'où cette magnifique fierté de participer à la sauvegarde du patrimoine du Val-Espire, en déménageant ici, à savoir qu'on a investi… quelque chose qu'on génère pour protéger cette bâtisse et qu'elle ne soit pas détruite. Donc, je suis très contente d'être revenue aux sources, là où j'ai grandi. Je suis fière de notre territoire. Je suis fière en général d'être française, du territoire français. Je trouve qu'on a beaucoup de choses à raconter, beaucoup de finesse, de délicatesse, d'humanité dans tout ce qu'on fait. Donc, je suis fière de... de défendre le territoire français à l'international. Après, in fine, tu descends et ta grande fierté, ton origine, c'est d'où tu viens. Et donc, dans le territoire français, il y a l'essence catalane, russionnaise, qui fait ce que je suis. Donc oui, je suis d'ici et je le revendique.

  • Audrey

    Donc ta vie professionnelle, on a parlé de Cap Donat. Moi, je connais. Je pense que beaucoup de monde connaît. C'est la meilleure bière du monde, de toute façon. Mais c'est quoi ? Pourquoi ? Depuis quand ? Est-ce que tu peux en dire plus pour quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de la brasserie Cap Donat ?

  • Elodie

    La brasserie Cap Donat, c'est une histoire d'amour. C'est d'abord ma rencontre avec Grégor, donc lui, petit-fils de brasseur, ma petite-fille d'agriculteur. On avait envie de raconter quelque chose qui allait au-delà de la bière. Donc on l'a fait. Lui, c'est vraiment un grand artiste. Dans ce qu'il fait, il a un savoir-faire incroyable, une créativité incroyable. On le compare souvent à l'équipe, on l'appelle le magicien. Comme un couturier dans la mode qui va te sortir un modèle disruptif. Il a vraiment ça. Et puis, on est jusqu'au boutiste. C'est vraiment utiliser le super bon pour faire du bon, le super bio, le super bio à la mode. Mais travailler avec des agriculteurs biodynamiques ont cette même passion du produit. Donc, bien sûr, on ne sait rien. Quand tu vas utiliser une grenade magnifique locale, tu vas devenir meilleur bien au fruit du monde. Mais parce qu'il y a un kilo de fruits dans ta bière pour un loup de bière. et que la grenade est déjà la meilleure du monde. Donc, tu as déjà 80% du travail qui est fait.

  • Audrey

    Oui, de bons produits pour continuer à produire de bons produits.

  • Elodie

    C'est pareil, c'est de bons produits, de bonnes gens, une très bonne intention, essayer de faire du bien, ne rien lâcher. Et à la fin, ça donne ce qu'est Capdona. Ça fait quatre ans qu'on est première brasse-flore au monde, devant les grands faiseurs de la bière. Alors, pas en chiffre d'affaires, mais en qualité. Et ça, c'est énorme. C'est le petit colibri qui fait son chemin. Parce qu'il lâche rien et ça c'est une grande fierté, même de te dire que tu fais du bien à la planète à travers ce que tu fais. Quand tu as des enfants, produire ne va pas rimer avec polluer. Donc c'est vraiment tout ce qu'on bat pour faire le bien, je crois, à travers notre économie.

  • Audrey

    Avoir un impact sur le monde à ton échelle finalement.

  • Elodie

    À notre échelle, c'est vrai qu'on en discutait tout à l'heure quand je vous avais fait le tour, on a décidé de baisser de 20% notre production pour la qualité, alors que tout le monde voit une jolie façade et pense qu'on fait 40% de plus. Non, on fait 20% de moins avec 50% de crédit en plus. Mais c'est cette recherche de qualité, cette recherche de maîtrise, de ne pas aller trop vite pour faire du chiffre. Ça, ça nous définit. Et on a de la chance d'avoir quand même des banques qui continuent à nous suivre dans… Dans cette éthique-là, dans ces valeurs-là quand même, parce que c'est antinomique de ce qui s'est autour de nous, tu vois.

  • Audrey

    Et la brasserie Cabedona, ça fait combien de temps ?

  • Elodie

    20 ans ? 25 ans ? 25 ans, on était des bébés.

  • Audrey

    Des bébés brasseurs. Et alors, tu as rencontré Grégor, qui est mari quand même.

  • Elodie

    Donc, il avait monté la brasserie avant moi. D'accord. Donc, moi, je l'ai rencontré quelques années après. Il était avec son bâton de pèlerin, avec ses bières, dans un monde de vin. Il était déjà, même sans me connaître, sa première bière était une bière de Banyuls. C'était vraiment déjà très disruptif. Mais comme il était amoureux du territoire et qu'il était de Banyuls, il voulait vraiment raconter ce vin à travers ses bières. Et moi, je suis tombée amoureuse de lui en le voyant brasser. Je suis venue le filmer pour un reportage qui s'appelait Passionnément catalan

  • Audrey

    Parce que tu étais dans la communication.

  • Elodie

    J'étais dans la communication et la vidéo, entre autres. Et donc, je suis venue le filmer. Et je suis tombée amoureuse de lui. J'ai un cœur qui sortait. Moi, quand j'ai vu Gregor dans son élément, il prend toute sa beauté. D'ailleurs, quand on s'engueule, je le regarde brasser et je ne lui en veux plus.

  • Audrey

    C'est la stratégie.

  • Elodie

    Et donc là, je suis arrivée, j'ai commencé à l'aider, beaucoup. Et puis à un moment donné, ça devenait tellement telle ma présence à ses côtés qu'il n'y a pas eu que j'arrête ce que je faisais à côté pour construire avec lui. Et Capdona est devenu Capdona comme on l'a construit ensemble. Parce qu'avec nos valeurs, on a développé toutes ces lieux, à la cerise, toute cette identité, ces bienveillants barriques, tout ce qui nous unit aussi, cet amour de la terre, du terroir, de faire des choses différentes. très belle à la française. Donc voilà, 25 ans, on a vu nos enfants naître, on a vu nos grands-parents partir. On a 25 ans, pour moi, c'est une sacrée tranche de vie parce que j'avais, quand j'ai rencontré Grégor, j'avais même pas 20 ans. Lui, on avait 22, on avait 18-22. Voilà, aujourd'hui, on en a 50, pratiquement 22. Lui, il les a, moi, bientôt. Donc c'est... C'est une histoire de vie.

  • Audrey

    Je crois qu'il y avait une anecdote, parce que Camdena avait eu le prix Alfred Sauvy à ses origines,

  • Elodie

    je crois. Non, on ne l'a pas eu, on a été le second.

  • Audrey

    Moi, je suis bien sur l'anecdote.

  • Elodie

    Il y a une anecdote qui est géniale, c'est que quand on est 25 ans, on présente le prix Alfred Sauvy et on est deuxième. Grégor se souvient du premier. Moi, j'ai tendance à oublier les choses qui me contrarient. mais finalement on a eu un beau cadeau dans le jury il y avait Jacques Seguela et il est tombé amoureux de notre projet de notre bière de nos valeurs et il a dit pour moi c'est vous les premiers de loin donc je vais vous faire un cadeau je vais vous offrir votre étiquette ce serait à une week-end je serais payée au moins 100 000 euros donc le prix Alfred Sauvy pour ça sachez que vous avez vraiment gagné et donc on n'a pas gagné le prix Alfred Sauvy mais on a gagné que Jacques Seguela travaille gratuitement pour nous aïe

  • Audrey

    un des plus grands publicitaires français, ça aide pour le démarrage.

  • Elodie

    Et donc, il nous a fait notre étiquette, qu'on a encore, alors on l'a améliorée, on l'a modernisée au fil du temps, mais l'âme de Jacques Seguéla est sur nos bouteilles. Et on avait déjà quelqu'un qui avait compris nos valeurs il y a très longtemps, et c'est beau, ça te donne de la force.

  • Audrey

    Complètement. Et donc, tout a commencé il y a plus de 20 ans. Le nom, Camdona. Je me suis toujours demandé, qu'est-ce qu'il y a derrière ce nom ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Elodie

    Alors, Cap Ausha, comme je te disais tout à l'heure, mon mari, ses parents, ont vécu sur un voilier et ils ont posé leur voilier à Bagnoules-sur-Mer. C'est un cap, c'est le cap de Bagnoules. C'est la magnifique Anse, quand tu rentres dans Bagnoules, tu te vues extraordinaire, c'est le cap Ausha. D'accord. C'est celui qui est avant le cap Crèves. Oui, oui, oui.

  • Audrey

    C'est ce qu'ils ont vu quand ils sont arrivés à Bagnoules avec leur bateau.

  • Elodie

    C'est ce qu'ils ont vu. Et Cap Ausha, ça veut dire… la tête de la vague, le sommet de la vague. Et comme mon mari était passionné de mer, cette tête de la vague, ça avait beaucoup de sens pour lui. C'était redier la mer et la terre, et pour nous. Et puis, comme j'étais aussi femme dans la bière, la donna, on s'est amusé avec ce jeu de mots. Nos premières étiquettes de bière aux fruits étaient des donnas. C'est vrai. Dans tous leurs états. Il y a quand même la donna aussi qui est très présente dans les bières Cap-Donna, la femme. D'accord. Et on a beaucoup de femmes qui n'aiment pas la bière, qui boivent nos bières dans des coupes à champagne, qui adorent nos bières. Ça fait partie.

  • Audrey

    Alors, il faut savoir qu'on a une petite histoire. Moi, je ne bois pas de bière parce que, comme beaucoup de femmes, c'est très diurétique. Et je vais aux toilettes toutes les heures. Voilà, tout le monde le saura. Je suis une pisseuse, comme on dit chez moi à la maison. Et bien, avec la cate d'Oda, je n'ai pas cet effet-là. Je ne sais pas si vous mettez un ingrédient sucré. Non,

  • Elodie

    rien, surtout. C'est des bières nature. Et donc, en fait, les bières, pour faire tenir la mousse, pour faire… Il y a beaucoup de produits chimiques dedans, dans les bières industrielles, que tu n'as pas normalement dans une bière artisanale. J'y vais normalement parce que si une bière artisanale veut tricher, elle peut tricher. Nous, on est vraiment dans le concept de la bière nature. Donc, eau, céréales, oublons, vrais fruits, pas d'arômes, pas de conservateurs, rien. Donc, la bière, elle n'a pas à faire aller aux toilettes. D'accord,

  • Audrey

    c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'additifs chimiques.

  • Elodie

    Voilà. Et on a beaucoup de nos bières aussi qui sont sans gluten. Donc, elles n'ont pas…

  • Audrey

    Il y a une intolérance. Voilà.

  • Elodie

    Donc, elles ne gonflent pas, comme les bières le font, à cause du gluten. Donc, on a une quinzaine de bières qui sont sans gluten chez nous. On ne le savait pas. On avait 15 ans à savoir qu'elles étaient sans gluten. Oui,

  • Audrey

    c'est pour ça que tu la sais les étiquettes.

  • Elodie

    Maintenant, on les envoie au labo d'analyse. On les contrôle toutes avant la mise en bouteille. Et c'est écrit sur pas mal de nos bouteilles quand elles sont sans gluten.

  • Audrey

    Travailler en couple. Alors, rien que pour ça,

  • Elodie

    tu as ma…

  • Audrey

    mon admiration parce que je pense que je ne serais pas capable de travailler avec mon mari. Comment ça se passe au quotidien ? Vous arrivez parce que vous vous levez le matin, vous pensez bière, vous vous retrouvez à midi, c'est la bière, le soir c'est la bière, les enfants sont allés à la bière. Est-ce qu'il y a un moment où... Comment ça se passe ? Vous vous fritez concrètement ?

  • Elodie

    Alors on s'engueule pas. Ça nous arrive mais ça nous définit pas. Faut vraiment qu'on aille très très mal pour s'engueuler. Beaucoup de respect, beaucoup d'estime mutuelle, beaucoup de conscience de la force de l'autre et de savoir que l'un sans l'autre on ne serait rien. C'est la même chose pour éduquer nos enfants en fait. On est extrêmement complémentaires et surtout admiratifs l'un de l'autre de nos forces. Et ça, on se laisse notre place. On est patron côte à côte, avec beaucoup d'amour, beaucoup d'estime et il y a des gens autour de nous qui prennent le pouvoir avec nous. Le pouvoir, ça ne me plaît pas trop. En tout cas, ce qu'ils prennent leur place avec nous. et qu'on est fort ce qu'on n'a pas et qui nous aide à construire Cap-Dona. Cap-Dona, ce n'est pas Grégor que je vous ai dit aujourd'hui, c'est beaucoup de personnes qui donnent leur âme à la brasserie, leur cœur et qui marquent de leur empreinte la brasserie. Donc, ce n'est plus que Grégor et moi. Nous, on insuffle l'énergie, les valeurs. Et puis, on s'est bien partagé.

  • Audrey

    C'est ce que j'allais dire. Partage des tâches qui est bien organisé.

  • Elodie

    On se partage les tâches et à la fois, on sait faire ce que l'offre sait faire. Il y a vraiment un travail. J'agis en production, comme il va agir sur la communication. On agit ensemble.

  • Audrey

    Vous n'avez pas votre précaré, j'ai envie de dire, mais il y a quand même des… Il y a toute communication. C'est toujours la même chose. Si on ne communique pas,

  • Elodie

    ça ne marche pas. Mais pour moi, c'est comme tu me disais, ce n'est pas possible. Tu arrives à éduquer ta fille avec ton mari.

  • Audrey

    Oui, mais moi, avec mon mari, je pense qu'on voudrait tous les deux être le chef de la boutique et il y aurait une guerre des coques. Ah oui ? Oui, je pense. Alors, peut-être que je me trompe, on n'a jamais réalisé ça, mais c'est vrai que j'en parlais avec Leïla lors de notre entretien, toutes les deux. Et là, ce qu'elle me disait, elle a eu un cas de figure où elle devait travailler pour son mari. Elle dit, mais ce n'était juste pas possible. On avait déjà trois enfants ensemble. Et j'avais besoin d'avoir mon espace à moi qui ne soit pas envahi par mon mari quelque part. Et je trouve ça très salutaire que vous arriviez à faire cet équilibre, ou avoir chacun quand même, dans ce que tu expliques, vous avez chacun votre espace, tout en travaillant ensemble.

  • Elodie

    Je pense qu'il y a une grande admiration réciproque. Et je pense qu'il est fan de moi, et je suis fan de lui. À partir de là, tout peut exister. C'est-à-dire que lui, il va me dire Non, non, mais c'est toi qui dois y aller, c'est toi devant la scène, c'est toi, non, non, c'est toi. Il est plus timide que moi. Je suis souvent plus poussée dans la scène que lui. Sauf que là, tu vois, les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Les comment ?

  • Elodie

    Les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Je ne connais pas.

  • Elodie

    Je ne connais pas. Ce sont des gens qui ne sont souvent que des chefs. Mais après, tu vas voir en agriculture, etc. Des gens qui représentent vraiment les terroirs. Tu les as partout dans le monde. Qui représentent des valeurs fortes à la profession. Je sais qu'on m'a appelée pour être disciple d'Escoffier. J'ai dit, ce n'est pas moi, c'est mon mari. Oui, mais il me dit, tu parles mieux, etc. Non, non, non, pas du tout. C'est lui. Je veux dire, c'est un artiste, il amène à la bière quelque chose d'incroyable. Et oui, je suis avec lui, mais là, c'est lui, quoi. Et c'est que, voilà, et lui, il me dit, mais pourquoi ce n'est pas toi, c'est toi qui amènes ce qu'il y a à Caledona ? C'est-à-dire qu'on a ce côté, où on n'essaye pas de tirer la couverture. Mais j'ai une profonde admiration pour ce qu'il est, son humilité, sa puissance. Et lui, il est... Pareil, il admire mon travail. À partir de là, je pense que tout est possible. Et puis du respect, ne pas tirer la couverture à soi, ne pas vouloir être le chef, laisser l'autre s'exprimer quand tu sais que c'est à lui de parler. Oui. Donc, on y arrive. Je ne sais pas, peut-être qu'on n'y arrivera pas un jour. Pour l'instant, on y arrive.

  • Audrey

    Ça fonctionne, c'est ce qui compte. Et vos enfants, ils ont grandi dans tout le tumulte. Comment ils se positionnent vis-à-vis de ça ? Parce que vous arrivez, vous êtes jeune, vous n'avez même pas 50 ans, mais est-ce que demain, ils auront envie de travailler avec vous ? Est-ce que vous avez déjà eu ce genre de conversation à la maison ?

  • Elodie

    À part le petit dernier, qui je pense a gardé plus de légèreté, nos deux grands, pour l'instant, non. Ils ne se lient pas. C'est comme toi, il y a beaucoup d'abnégation, jamais de vacances. Moi, j'ai été éduquée par un grand-père agriculteur qui n'avait… Pas de vacances, elles étaient heureuses. Donc, pour moi, ce n'est pas quelque chose qui… Alors, on est dans un monde qui bouge. Donc, les vacances, ça fait partie d'un fait sociétal maintenant, comme aller chercher tes enfants à 4h30. Moi, à l'époque, on était tous à la berberie. Il n'y avait pas d'histoire de… Bon, comment te dire ? Donc, c'est vrai qu'ils ont eu ce côté où, pour eux, Cap-Dona, c'est le sacrifice.

  • Audrey

    Oui. Aujourd'hui, ils le voient comme ça.

  • Elodie

    Ils sont fiers parce qu'on met beaucoup de valeur en avant. Ils sont fiers parce qu'on met l'écologie en avant, parce qu'on essaie de semer la bonne graine, parce qu'on met beaucoup de RSE dans le travail. Ils sont fiers de nous. Mais de là à se dire, je vais y aller me sacrifier comme mes parents se sont sacrifiés.

  • Audrey

    Ils ne s'y voient pas là.

  • Elodie

    Non, là pour eux, on est des esclaves.

  • Audrey

    Et puis ils sont encore jeunes, tu m'as dit 18, 15 et 9 ans.

  • Elodie

    18, 15 et 9 ans.

  • Audrey

    Ils ont le temps peut-être de m'en venir.

  • Elodie

    Après il y a beaucoup de joie à la maison. peu de moments quand même. On est quand même beaucoup très présents.

  • Audrey

    Oui, surtout que là, je dis ça pour l'audience qui ne connaît pas un petit peu l'histoire de Cap-Donat, mais donc vous étiez à Argelès, et donc là tu me reçois dans ces nouveaux locaux acérés. Vous avez donc réhabilité une friche industrielle. Donc toi tu habites à Saint-Nazaire, donc si les gens n'ont aucune idée de la géographie locale, tu fais à peu près une heure et demie de route chaque jour pour aller relier tous ces projets.

  • Elodie

    Je prends un projet écolo, mais je fais une heure et demie d'essence tous les jours. Non, c'est vrai que c'est assez particulier. Et trouver l'équilibre, je le comprends, il faut énormément d'amour. Trouver l'équilibre entre la famille, l'entreprise, tes valeurs, protéger tes équipes dont tu es responsable. Moi, j'ai été élevée au Petit Prince, alors moi, je me sens responsable de tout ce que je touche. Donc, à partir de là, ça fait beaucoup de responsabilité. Tes enfants, ils le voient. Et donc, je pense qu'il y a de l'équilibre et beaucoup d'amour, mais il y a des manques. Et ça, je les porte. C'est des choix. Parce que je me sens responsable, surtout de mes enfants, mais aussi des gens que j'embarque avec moi dans l'aventure. Et même de mes clients, tu vois. Et donc, oui, est-ce que tes enfants ont envie de ça ? Ou ils ont envie de plus de légèreté dans leur vie ?

  • Audrey

    Oui, et puis comme je te dis, ils sont encore jeunes pour se projeter dans ce genre de carrière.

  • Elodie

    Oui, peut-être le petit, il dit qu'il rêve d'être footballeur, ou danseur étoile, ou plongiste. Et bon, si vraiment papa et maman en ont besoin, j'irai baisser chez Caldoun.

  • Audrey

    C'est joli, il m'a dit.

  • Elodie

    Ou il va te dire, maman, si un jour je réussis, je te ferai un voyage. Comme je ne faisais pas de voyage parce que je ne pouvais pas me payer, mais non, parce que je travaille. Maman, mon premier salaire, je t'offre des vacances.

  • Audrey

    C'est mignon, c'est trop mignon. Et combien vous avez de collaborateurs maintenant dans l'entreprise ?

  • Elodie

    Écoute, on était une petite quinzaine à Angeles et on a doublé.

  • Audrey

    Ah oui, ça y est, tu as un gap de franchi aussi.

  • Elodie

    On est en train de transférer un cap, il faut aussi l'asseoir. On a doublé, on baissait notre production, on baissait les ventes. Donc, c'est sûr que l'expert comptable n'est pas très content. Mais voilà, on essaie de construire en cohérence, comme nous, on voit les choses. On y croit beaucoup, moi j'y crois beaucoup. Je pense que le monde a besoin de ça. Je pense que le monde a besoin qu'on fasse des produits propres, des produits bons, des produits qui fassent du bien. Bien sûr. Du plaisir en faisant du bien. Tu vois ce que je veux dire pour la planète. Oui,

  • Audrey

    vous savez qu'Isabelle, je crois que j'en parlais lors de l'entretien, on parlait de l'intelligence artificielle. On en parlait toutes les deux en préambule. Et elle disait, mais demain, la valeur ajoutée, ce ne sera pas l'intelligence artificielle, ce sera l'humanité qui aura derrière cette intelligence. Parce qu'on peut se faciliter les tâches avec plein de choses, mais ce qui fera la différence entre une marque et une autre, c'est l'humanité qu'il y aura derrière. Et puis derrière Capdonal, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'humanité finalement.

  • Elodie

    Il y a beaucoup d'amour. Après, il ne faut pas être con. Parce que je veux dire, on est des chefs d'entreprise, on va servir notre entreprise. Il y a énormément d'amour, on ne lâchera jamais nos valeurs. Donc c'est pour ça qu'on investit quatre fois ce qu'on génère sur un projet où on ne lâche rien. Et après, c'est à nous d'être bons. Pourquoi ? Je me souviens que tu avais aussi le bio qui me disait, mais pourquoi vous faites les mondiaux ? Je disais, mais quand on achète cher. Par exemple, moi, les agriculteurs, mon plus beau cadeau, c'est un agriculteur qui m'a dit, moi j'adore travailler avec Abdonat. Il n'a pas dit ça, il a dit ça à une réunion. J'adore travailler avec Abdonat parce que Abdonat achète au prix juste et nous, on vit bien avec eux. Et c'est mon combat. On leur dit, à combien vous vivez bien ? Parce que l'idée, c'est créer des cercles vertueux. Déjà, saigner les gens pour t'en sortir. Quand tu mets un kilo de fruit pour un groupe de bière en biodynamie, au prix du fruit bio local dans ta bière, ta bière est forcément plus chère. Si tu veux qu'elle se vende, il faut que tu racontes cette histoire, que tu saches la raconter. Tu as une responsabilité vis-à-vis de ton entreprise, vis-à-vis de l'agriculteur que tu fais vivre aussi. Bien sûr. Et c'est réalier ou autre. Et donc, avoir un concours et devenir sur ta bière la meilleure bière du monde, ça a soit ce travail, parce que l'autre a mis 0,001 centimes d'arôme de ci, de là, il appelle ça une bière à la frise. il y a zéro cerise dedans. Et toi, ton produit, il est meilleur au monde. Il existe. Et donc, c'est aussi ça, notre travail, c'est savoir exister dans ce monde de fou, pour asseoir tes valeurs en te disant, et quand les gens nous disent, mais comment vous faites ? Et quand on leur raconte, on prend un petit peu de fruits pour un litre de bière, ou que... Je dis ça parce que c'est parlant. Les gens te regardent et tu fais le chemin. Alors peut-être que demain, ils ne vont pas mettre un kilo de fruits pour un litre de bière, mais ils vont peut-être commencer à mettre du fruit dans leur bière. Et tu changes.

  • Audrey

    Oui, tu arrives à faire évoluer les pratiques et les mentalités aussi.

  • Elodie

    À ton petit niveau, et moi, je crois beaucoup en ça. Et j'aime faire du bien aux gens. Donc, je n'ai pas envie que les gens boivent ma bière et que ça ne leur fasse pas de bien. Déjà, au plaisir, c'est-à-dire, j'aime bien ça, ta rousse au marron, c'est une merveille. J'en sais rien, alors déjà, ça me fait plaisir. Mais en plus, je veux dire que dans le corps… ça fait du bien. Quand je sors une bière au gingembre, c'est de l'alcool. Moi, j'adore. J'ai un petit problème inflammatoire, ça m'enlève les douleurs articulaires. C'est du vrai gingembre qu'on rapple au bio d'un producteur de la région. Donc, ta bière au gingembre, c'est du gingembre. Mais ce que donne le gingembre ? Bien sûr.

  • Audrey

    Je fais quand même juste un petit rappel légal. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération.

  • Elodie

    Après, quand tu bois une Capedona, je pense que tu ne te mets pas la tête à en boire vin.

  • Audrey

    Ah non,

  • Elodie

    c'est sûr.

  • Audrey

    Je crois que c'est avec toi qu'on avait rigolé là-dessus. Parce que j'étais venue à une des soirées cet été. Et je disais, moi, je bois de la bière. Toi, tu dis, mais j'ai fait la même chose avec du vin la semaine dernière. Mais je suis rentrée difficilement parce que l'habitude de boire de la bière au faible...

  • Elodie

    3 degrés, là.

  • Audrey

    Voilà. Et hop, tu arrives chez la fage et paf, tu prends du 15 degrés dans la figure.

  • Elodie

    Moi, j'adore le vin. J'adore le vin, mais c'est vrai que tu peux te faire une soirée de dégustation en buvant, je ne sais rien, cinq ou six bières différentes. Tu goûtes des petites quantités pour rester dans la maîtrise de soi. Mais tu as goûté plein de choses à 3, 4 degrés. Quand tu veux faire la même chose, tu as du plaisir dans le vin. Moi qui adore, tu tapes du 15 degrés fois 5 ou 6. Moi, à l'arrivée, je n'ai pas de capacité. J'apprends à maîtriser le vin. J'en bois tout le temps parce qu'il faut défendre les vignerons. Mais je ne peux pas faire la même chose avec le vin qu'avec la bière, c'est sûr.

  • Audrey

    On t'appelle un taxi. C'est peut-être le plus simple.

  • Elodie

    Oui.

  • Audrey

    Quelle est la principale difficulté pour installer une entreprise sur la durée ? Et même question pour le couple finalement, puisque votre entreprise, c'est votre vie.

  • Elodie

    Je pense qu'on n'a jamais arrêté. Les enjeux sont permanents. C'est-à-dire que tu peux être en haut aujourd'hui et en bas demain. Donc déjà l'humilité. Beaucoup d'humilité par rapport à ce qui se passe et de la prudence. Et puis après, à côté de cette humilité et de cette prudence, beaucoup de rêve et de croire et d'y aller foncer. Tu as peur, l'autre il va. Pour moi, c'est un doux mélange entre humilité et audace. C'est faire vivre ses rêves. Moi, je me souviens, je leur dis tout le temps, impossible n'est pas capable. Parce qu'au début, quand j'ai présenté ma bière au Mondio, les gens me disaient pourquoi tu envoies tes bières ? Au début, on refusait les bières aux fruits. Parce qu'on ne rentrait pas dans les codes de la bière aromatisée, il y avait trop de fruits dedans. Il n'y avait pas trop de fruits, c'était les 10% légales, puisqu'on les concentrait à basse température, etc. Mais les mecs ne comprenaient pas. Et puis, il n'y avait pas d'arôme. Et finalement, tu fais une meilleure bière du monde. C'est-à-dire que, et je leur dis tout le temps, impossible n'est pas Cabrona. Tu ne peux pas y aller, on y va. Donc, moi, ça… Et puis, plus tu veux me faire mal, plus tu me donnes des forces. Tu me dis Non, non, ce n'est pas possible, toi, tu n'iras pas. Je me dis Oh, oh, oh, toi, tu m'as dit que je n'irais pas. Donc, voilà. Donc, il y a ça. Après, avec toute la conscience de ce qu'on est, ce que je te disais, on a décidé de réduire notre production de 20 cette année. Donc, c'est Je suis humble, je ne maîtrise pas tout mon nouveau process, je vais calmement, etc. Par contre, j'y vais.

  • Audrey

    La porte est fermée, tu passes par la fenêtre.

  • Elodie

    La porte est fermée, je ne passe pas à la fenêtre. Et puis, vraiment, y croire. Et embarquer des gens avec nous dans notre passion, rien lâcher, et puis cultiver notre unicité. C'est important. Cultiver notre unicité. Moi, je ne me compare pas aux autres. Je goûte les autres, j'aime les autres, j'ai envie qu'ils réussissent. Par contre, je cultive mon unicité.

  • Audrey

    Ta plus grosse erreur dans la conduite du projet Camp Donat, est-ce qu'il y a quelque chose que tu as fait ou que vous avez fait ensemble avec Grégor et que tu ferais différemment aujourd'hui ?

  • Elodie

    Parfois, je suis trop humaine. Je pense que je veux embarquer des gens, je veux trop sauver les gens. Je vais embaucher des gens. Ma plus grosse erreur, ça a été dans certaines embauches. C'est-à-dire que je veux sauver les gens, mais en fait, si tu fragilises ton entreprise, tu ne sauves pas les gens. Je pense qu'il faut que je mette plus de distance et je pourrais sauver les gens plus tard, ou en tout cas à côté de l'entreprise, mais pas forcément dans l'entreprise. Garder plus de neutralité et t'entourer. Tu ne peux pas réussir un match si tu as un bon joueur et... et 5 qui sont les équipes d'autres qui ne sont pas à fond. En fait, nous, on a tellement de passion qu'il nous faut des gens passionnés et qui tirent la machine avec nous. Je ne peux pas la tirer toute seule. La plus grosse erreur, c'est d'avoir dit Non, c'est bon, je peux tout porter moi. Sauf que c'était possible à Argelès. Ici, ça n'est plus. Et j'ai besoin de m'entourer de gens avec moi et qui ont au moins la même puissance que moi, en fait. C'est-à-dire que je ne peux pas tirer la locomotive toute seule.

  • Audrey

    plutôt des erreurs de recrutement ?

  • Elodie

    Oui, des erreurs de recrutement ou de penser que je pouvais continuer à faire comme je faisais quand on était tout petit, en étant plus gros. Ce n'est pas vrai. Tu changes, tu dois évoluer, t'entourer et tu dois savoir faire des choix un peu difficiles, te séparer de gens qui ne sont pas fonds, même si tu les aimes bien humainement. Donc, le faire le mieux possible. ne pas tolérer que des gens soient

  • Audrey

    Pas bien à côté de toi, en fait. Mais pareil pour tout. Tu parles dans le couple, tes amis. C'est-à-dire vraiment savoir t'entourer des bonnes personnes. Savoir t'entourer des bonnes personnes, c'est extrêmement important. C'est-à-dire que là, j'ai choisi de prendre du temps avec toi. Je n'aurais pas choisi de prendre du temps avec n'importe qui. Je sais que tu es… Merci. Non, mais dans le positif, on a la même énergie. Et ça, pour moi, c'est extrêmement important. Moi, je m'en fiche de m'entourer de gens qui n'ont pas d'études, etc. Si tu as envie, la volonté, cette passion, envie d'y arriver, je te donnerai tout pour y arriver. Mais par contre, ne me tire pas vers le bas. Bien sûr. Et ça, c'est des erreurs qu'on a faites. À croire que je pouvais sauver tout le monde.

  • Elodie

    Je me retrouve un petit peu dans ce que tu dis. C'est pour ça que je te punis d'un petit peu. C'est vrai que je travaille dans le secteur du troisième âge, donc il y a des histoires de vie qui me touchent d'autant plus. On veut sauver le monde alors que parfois, il faut savoir raison garder. Et des fois, la raison, on a envie de l'écouter.

  • Audrey

    C'est ça.

  • Elodie

    Ta plus grande réussite, est-ce qu'il y a un événement, j'imagine qu'il y en a plein, mais est-ce qu'il y a un événement parmi tout ce que tu as en tête que tu aimerais partager comme une de tes réussites ?

  • Audrey

    Ma plus grande réussite professionnelle ou personnelle ?

  • Elodie

    Celle qui te touche le plus au moment où on se parle, du moins.

  • Audrey

    Avoir su conserver... les mêmes amis, mon mari, avoir su fidéliser mes clients. Je sais qu'on est dans un monde où tout bouge, où tout change, où on peut changer beaucoup de choses, mais moi, avoir su préserver quelque chose de constant, de fidèle autour de moi. Ça, c'est vraiment mes parents, ma famille, mes amis, qui faisaient conscience que mes collaborateurs. qui sentent que je suis là pour eux et inversement sentir qu'ils sont là pour moi. Ça, c'est ma plus grande réussite. Elle est humaine.

  • Elodie

    C'est ce que j'allais te dire. On en revient toujours à l'humanité.

  • Audrey

    Oui, mais je crois que c'est ce qui nous fait avancer. Je serais seule dans cette histoire, elle n'aurait pas trop de sens.

  • Elodie

    Et du coup, ça revient en écho à ce que j'allais te demander, ce qui a été le plus difficile à concilier. J'ai l'impression que tu es plutôt bien entourée et tout le monde adhère aussi dans ton entourage.

  • Audrey

    Un peu le sacrifice de mes enfants. Oui. Alors, je suis une mère passionnée, donc je leur donne beaucoup. Mais oui, ne jamais avoir pris cinq semaines de vacances. Si j'en ai pris une par an, les années où j'en prenais, c'est le maximum. Jamais être l'été avec tes enfants, jamais partir au ski avec tes enfants. Voilà, eux, leur rêve, c'est d'offrir des vacances à leur mère. Sauf que moi, je ne souffre pas. Alors, ça me fait de la peine dans leurs yeux, parce qu'ils pensent que j'ai de la peine, mais en tout cas, je pense qu'ils me manquent un truc, puisque tous les autres y vont. Mais en fait, moi, il ne me manque rien. J'adore ma vie, je la reprends de la même manière. Mais c'est qu'est-ce qu'eux, ils ont dans le cœur, à quel point je leur ai manqué. Je sais que par rapport aux ados, ils adorent être avec moi, alors que les ados... Papa et maman, si je leur dis ce soir, on fait une soirée ensemble, limite, ils allument la soirée pour être avec nous. Parfois, je me dis, ce n'est pas normal.

  • Elodie

    Il y a quelque chose, oui.

  • Audrey

    Tu as mis un petit manque. Mais bon, comme il y a beaucoup d'amour, encore une fois, je pense qu'on compense. Je ne sais pas. La vie me le dira si j'y arrive.

  • Elodie

    Et justement, ta maternité, tu as bridé dans ton esprit entrepreneurial à un moment ? Tu as fait des choix différents pour ne pas pénaliser ?

  • Audrey

    Non, on est avec moi au travail, en fait. Moi, mes enfants, au début, ils faisaient les coffrets de Noël avec nous. Je crois qu'Arsène avait deux jours, je faisais le marché de la cerise avec lui. C'est-à-dire que oui, impossible n'est pas Capdona, ça part de mon père qui me disait impossible n'est pas Pujol Donc, moi, je finis avec rien n'est impossible donc avec beaucoup d'amour. À partir du moment où je les allaitais, donc ils étaient avec moi. Donc, non, je pense que… Tout est possible. Je ne suis pas quelqu'un qui met des barrières. J'en ai trois, j'aurais peut-être pu en avoir dix. Je crois que je suis tellement passionnée que c'est très compliqué de dire bonsoir au soir et de passer des heures avec chacun, surtout quand on est tard à la maison. Tu fais des enfants qui dorment peu. Mais non, je ne sais pas quoi te dire d'autre histoire.

  • Elodie

    Non, mais c'est très clair. Capdona, donc, c'est deux sites, des prix prestigieux, une marque bien établie au niveau local et au reste international même. Est-ce que vous avez une vision sur les dix prochaines années ? Est-ce que vous voyez ? Ou est-ce que toi, tu te vois ? Peut-être que ce n'est pas la même vision que celle de Grégoire.

  • Audrey

    J'aimerais vraiment devenir la bière à la française, déjà. Parce que je n'ai pas envie que les bières à la française ressemblent à des bières belges ou des bières allemandes que j'adore. Mais pour moi, je trouve qu'on représente vraiment beaucoup la France. Donc, mon travail, c'est réussir à asseoir ça pour inspirer d'autres personnes sur ce savoir-faire. Et pouvoir changer les mentalités, se dire que c'est possible que ça marche en étant écolo, de faire bon et beau. Et donc voilà, j'aimerais vraiment inspirer le monde de la bière en étant un meneur. Donc si je reste petite et cachée, je ne pousserai pas les gens avec nous. Donc je n'entraînerai pas le monde de la bière française. Qu'est-ce qu'est la bière française dans le monde ? Alors voilà, je voudrais vraiment créer qu'est-ce que la bière française. Et je ne veux pas ressembler. On fait des bières type beige, etc. On a été meilleure bière type beige du monde. meilleur IPA du monde. Donc, c'est des bières type américaines. Mais la bière française, c'est quoi ? Mon meilleur prix ? J'en ai eu deux. Ça a été en 2017 quand on a été French Révélation à Bruxelles sur notre brune au mori rouge. Et là, les gens nous appelaient partout en nous disant Mais c'est quoi le mori ? Mais c'est quoi le mori ? Alors là, j'avais tellement de fierté d'envoyer des bouteilles de mori à travers le monde. Donc déjà, c'était… Et ma dernière, ça a été en 2023, je crois. On a été meilleure bière du monde, toute bière confondue, sur notre brune vieillie en barrique de Nuit-Saint-Georges, de grand vin de Nuit-Saint-Georges. Donc, elle a battu toutes les brunes au monde, après toutes les bières. Donc, on a fait la une du Force Magazine. Mais c'est vraiment une bière à la française qui vieillit six ans en barrique, tous les six mois, on change de barrique. Vraiment le savoir-faire de la française. Et pour moi, c'était la France qui avait gagné, Nuit-Saint-Georges. bière au cercle de Sardaigne, donc qui finit nos céréales. Et donc, c'était vraiment ce savoir-faire-là. Et gagner sur cette bière-là, ou pas, meilleure bière type Belge du monde ou autre, c'était vraiment ma grande fierté.

  • Elodie

    Donc, dans 10 ans, ça sera Cap-Donat à la Tour Eiffel. Oui,

  • Audrey

    je serais très fière. Je serais très fière. Mais je serais très fière que des grands chefs à travers le monde représentent comme certains vins français représentent le terroir français. un cercle de Capdona comme une bière à la française, voilà, comme chef de file, comme parler des bières françaises.

  • Elodie

    Je te le souhaite, en tout cas.

  • Audrey

    Merci.

  • Elodie

    Des petites questions pour terminer. Là, en réponse au tac au tac, tu dis la première chose qui te passe par la tête.

  • Audrey

    OK, vas-y.

  • Elodie

    Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et histoire avec un grand H.

  • Audrey

    Mon héroïne dans l'histoire, voilà, vite fait, je vais dire Jeanne d'Arc. Alors, ça me fait de la peine de dire ça. parce que je la trouve fabuleuse, c'était une guerrière et une incomprise, je pense que dans les FCU on l'aurait protégée elle ne serait pas morte sur le bûcher certainement pas

  • Elodie

    Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Audrey

    Une faute qui est reconnue c'est-à-dire assumée c'est-à-dire j'ai fait une faute, je suis désolée en fait je suis indulgente quand on me cache la faute je ne suis pas indulgente quand on me cache la faute mais quand on me l'a dit, je suis très indulgente

  • Elodie

    Faut t'avouer à moitié pardonné. Totalement pardonné, peut-être.

  • Audrey

    En fait, j'essaie de comprendre et je demande à la personne de réparer la faute, ça c'est sûr. Mais je pardonne.

  • Elodie

    Est-ce que tu as un mantra, une citation, un dicton ?

  • Audrey

    Je t'en dis bien. L'impossible n'est pas Capdonna.

  • Elodie

    Je t'en dis bien. Tout à l'heure, tu réponds, quel est le secret pour ne pas avoir la vessie qui rétrécit à vue d'œil en buvant une bière ? Bon, maintenant, je le sais.

  • Audrey

    Boire une Capdonna.

  • Elodie

    Boire une Capdonna. exactement alors boire des bières nature ouais ah mais non mais le plus simple c'est de boire des camedonas merci et alors la chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes tu la connais ah oui je la connais et les gens ne comprendront pas non j'en ai plein de chansons mais en

  • Audrey

    ce moment en ce moment j'écoute des chansons qu'on fixe en fait et ça me fait rire le petit deux neuf ans qui se prend pour une racaille en fait qui habite à Saint-Nazaire dans une belle maison et la plus grande maison à Paris si tu vois ma maison mes amis rigoleront parce qu'il y a très peu de gens qui rentrent chez moi j'ai la même maison depuis toujours elle ressemble à rien elle est toute petite et c'est vraiment pas ils ont pas la grande maison on est pas à la cité à la cour neuve mais en ce moment c'est des chansons qu'ils me font après quoi te chanter En même temps, en ce moment, j'écoute énormément Bach. Alors, je ne sais pas si ça me fait du bien, ça m'apaise.

  • Elodie

    Oui, c'est sûr que ça pèse de fait le même registre. Mais à chanter,

  • Audrey

    je chante tellement faux que je ne te chanterai rien, sauf sans toi. Moi, j'aime la douceur. Le soir, je mets toujours de la musique classique, etc. pour apaiser tout le monde et tout ça. Mais le matin, je mets toujours des musiques à la cour.

  • Elodie

    Et donc, tu écoutes Charlotte Julien tous les matins ?

  • Audrey

    Je l'écoute et mes enfants connaissent.

  • Elodie

    Grâce à nous, je pense qu'elle a touché beaucoup plus de royalties qu'elle n'en a touché ces quelques décennies. Voilà. Petit tip.

  • Audrey

    Je pense que sur YouTube, elle doit bien passer en boucle.

  • Elodie

    C'est ça. Petit contexte. Donc, Élodie et moi, nous sommes dans une association locale qui s'appelle Les Femmes Chefs d'Entreprise et on termine toutes nos réunions par Charlotte Julien. Il n'y a pas de métro à Perpignan.

  • Audrey

    Oui, mais c'est toi qui chantes et nous, on chante pour vous. Il n'y a pas que moi,

  • Elodie

    il y a Claire et Mireille aussi. Caroline aussi, elle n'est pas loin dans la meute. On a une bonne chorale.

  • Audrey

    Ça met du vent au cœur.

  • Elodie

    Merci,

  • Audrey

    Élodie,merci pour ton partage et ta sincérité.

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Description

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d’Élodie, co-dirigeante de la brasserie Cap D’Ona 🍻.


Installée dans les Pyrénées Orientales, Élodie partage avec passion son parcours de vie, son amour pour le terroir catalan et les défis d’une entreprise artisanale engagée. Découvrez comment une rencontre amoureuse autour d'une cuve de brassage a donné naissance à une brasserie artisanale produisant la meilleure bière du monde.


Cette aventure entrepreneuriale unique combine :

  • Une production de bières artisanales

  • Une collaboration étroite avec les agriculteurs locaux

  • Un engagement fort pour le patrimoine français

  • Une reconnaissance inattendue par la profession et le grand public

  • Des innovations qui œuvrent pour le savoir-faire à la française


🚀 Découvrez comment Cap D’Ona est devenue une référence mondiale grâce à ses bières naturelles et durables. Entre anecdotes, défis entrepreneuriaux et leçons de vie, plongez dans l’histoire d’un couple uni par une vision commune : faire du bien au monde, une gorgée à la fois.


🎧 Une conversation riche en sincérité, à écouter sans modération 😉

_________________________________________

Si tu as aimé cet épisode :

  • Tu peux écouter aussi l'épisode 2 avec Isabelle = les valeurs humaines seront les plus-values de demain 😊

  • Tu peux également écouter l’épisode 4 avec Anne-Leila = travailler en couple c’est un débat 😅


Et si tu veux en savoir plus sur l'entreprise d'Elodie et gouter la meilleure 🍻 du monde (avec modération bien-sûr 😉), par ici : https://www.cap-dona.com/

_________________________________________

👉 Merci pour ton écoute et ta curiosité ❤️. A chaque épisode, fais le plein d'inspiration, de mindset et de bonne humeur.


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La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé 💃😜🚀


📻 Un nouvel épisode disponible un mardi sur deux 🗓️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Audrey

    Bonjour Élodie.

  • Elodie

    Bonjour. Comment tu vas, ma belle ?

  • Audrey

    Moi, ça va très bien. Et toi ?

  • Elodie

    Ça va, je suis contente de t'accueillir ici. Bon,

  • Audrey

    pas trop stressée ?

  • Elodie

    Non, avec toi, non. Comment tu vas être stressée avec toi ?

  • Audrey

    Oh, tu es mignonne, c'est gentil. Je te remercie de m'accueillir dans tes locaux à Cap Dona Serré et également d'avoir accepté de te prêter au jeu de mes petites questions pour la chef-teine du podcast. Donc, Élodie, moi je te connais, mais les gens qui nous écoutent ne s'en doutent pas. Donc, présente-toi, dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie, Élodie.

  • Elodie

    Alors, qui je suis ? Je cherche encore. Je pense que là, tu ne m'appelles pas parce que je représente la brasserie Capdona.

  • Audrey

    Tu te présentes comme tu as envie de te présenter.

  • Elodie

    Je dirige la brasserie Capdona avec mon mari. Je suis petite fille d'agriculteur. J'ai vraiment une passion pour le territoire, les gens, l'agriculture. C'est ce que j'essaie de faire exister. et briller dans nos bières. J'essaie d'aller au-delà du produit, de raconter une histoire, de faire du bien aux gens à travers ce qu'on fait. Donc voilà, ça c'est mon petit rôle dans le grand rôle de Capdouna. Et puis après, qu'est-ce que je peux te dire d'autre ? J'ai 47 ans, un parcours de femme qui s'est battue pour en arriver là. Pas mal de choses, mais tu vas peut-être me poser des questions par rapport à ça.

  • Audrey

    Suspense. Donc, tu viens de la région de Perpignanaises, tu es ancrée dans ton territoire.

  • Elodie

    Oui, je suis née ici, donc la brasserie à Serret, c'est parce que je suis sérétane. Je suis née à Perpignan, donc d'où cet amour du territoire. J'adore le Val-Espire, d'où cette magnifique fierté de participer à la sauvegarde du patrimoine du Val-Espire, en déménageant ici, à savoir qu'on a investi… quelque chose qu'on génère pour protéger cette bâtisse et qu'elle ne soit pas détruite. Donc, je suis très contente d'être revenue aux sources, là où j'ai grandi. Je suis fière de notre territoire. Je suis fière en général d'être française, du territoire français. Je trouve qu'on a beaucoup de choses à raconter, beaucoup de finesse, de délicatesse, d'humanité dans tout ce qu'on fait. Donc, je suis fière de... de défendre le territoire français à l'international. Après, in fine, tu descends et ta grande fierté, ton origine, c'est d'où tu viens. Et donc, dans le territoire français, il y a l'essence catalane, russionnaise, qui fait ce que je suis. Donc oui, je suis d'ici et je le revendique.

  • Audrey

    Donc ta vie professionnelle, on a parlé de Cap Donat. Moi, je connais. Je pense que beaucoup de monde connaît. C'est la meilleure bière du monde, de toute façon. Mais c'est quoi ? Pourquoi ? Depuis quand ? Est-ce que tu peux en dire plus pour quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de la brasserie Cap Donat ?

  • Elodie

    La brasserie Cap Donat, c'est une histoire d'amour. C'est d'abord ma rencontre avec Grégor, donc lui, petit-fils de brasseur, ma petite-fille d'agriculteur. On avait envie de raconter quelque chose qui allait au-delà de la bière. Donc on l'a fait. Lui, c'est vraiment un grand artiste. Dans ce qu'il fait, il a un savoir-faire incroyable, une créativité incroyable. On le compare souvent à l'équipe, on l'appelle le magicien. Comme un couturier dans la mode qui va te sortir un modèle disruptif. Il a vraiment ça. Et puis, on est jusqu'au boutiste. C'est vraiment utiliser le super bon pour faire du bon, le super bio, le super bio à la mode. Mais travailler avec des agriculteurs biodynamiques ont cette même passion du produit. Donc, bien sûr, on ne sait rien. Quand tu vas utiliser une grenade magnifique locale, tu vas devenir meilleur bien au fruit du monde. Mais parce qu'il y a un kilo de fruits dans ta bière pour un loup de bière. et que la grenade est déjà la meilleure du monde. Donc, tu as déjà 80% du travail qui est fait.

  • Audrey

    Oui, de bons produits pour continuer à produire de bons produits.

  • Elodie

    C'est pareil, c'est de bons produits, de bonnes gens, une très bonne intention, essayer de faire du bien, ne rien lâcher. Et à la fin, ça donne ce qu'est Capdona. Ça fait quatre ans qu'on est première brasse-flore au monde, devant les grands faiseurs de la bière. Alors, pas en chiffre d'affaires, mais en qualité. Et ça, c'est énorme. C'est le petit colibri qui fait son chemin. Parce qu'il lâche rien et ça c'est une grande fierté, même de te dire que tu fais du bien à la planète à travers ce que tu fais. Quand tu as des enfants, produire ne va pas rimer avec polluer. Donc c'est vraiment tout ce qu'on bat pour faire le bien, je crois, à travers notre économie.

  • Audrey

    Avoir un impact sur le monde à ton échelle finalement.

  • Elodie

    À notre échelle, c'est vrai qu'on en discutait tout à l'heure quand je vous avais fait le tour, on a décidé de baisser de 20% notre production pour la qualité, alors que tout le monde voit une jolie façade et pense qu'on fait 40% de plus. Non, on fait 20% de moins avec 50% de crédit en plus. Mais c'est cette recherche de qualité, cette recherche de maîtrise, de ne pas aller trop vite pour faire du chiffre. Ça, ça nous définit. Et on a de la chance d'avoir quand même des banques qui continuent à nous suivre dans… Dans cette éthique-là, dans ces valeurs-là quand même, parce que c'est antinomique de ce qui s'est autour de nous, tu vois.

  • Audrey

    Et la brasserie Cabedona, ça fait combien de temps ?

  • Elodie

    20 ans ? 25 ans ? 25 ans, on était des bébés.

  • Audrey

    Des bébés brasseurs. Et alors, tu as rencontré Grégor, qui est mari quand même.

  • Elodie

    Donc, il avait monté la brasserie avant moi. D'accord. Donc, moi, je l'ai rencontré quelques années après. Il était avec son bâton de pèlerin, avec ses bières, dans un monde de vin. Il était déjà, même sans me connaître, sa première bière était une bière de Banyuls. C'était vraiment déjà très disruptif. Mais comme il était amoureux du territoire et qu'il était de Banyuls, il voulait vraiment raconter ce vin à travers ses bières. Et moi, je suis tombée amoureuse de lui en le voyant brasser. Je suis venue le filmer pour un reportage qui s'appelait Passionnément catalan

  • Audrey

    Parce que tu étais dans la communication.

  • Elodie

    J'étais dans la communication et la vidéo, entre autres. Et donc, je suis venue le filmer. Et je suis tombée amoureuse de lui. J'ai un cœur qui sortait. Moi, quand j'ai vu Gregor dans son élément, il prend toute sa beauté. D'ailleurs, quand on s'engueule, je le regarde brasser et je ne lui en veux plus.

  • Audrey

    C'est la stratégie.

  • Elodie

    Et donc là, je suis arrivée, j'ai commencé à l'aider, beaucoup. Et puis à un moment donné, ça devenait tellement telle ma présence à ses côtés qu'il n'y a pas eu que j'arrête ce que je faisais à côté pour construire avec lui. Et Capdona est devenu Capdona comme on l'a construit ensemble. Parce qu'avec nos valeurs, on a développé toutes ces lieux, à la cerise, toute cette identité, ces bienveillants barriques, tout ce qui nous unit aussi, cet amour de la terre, du terroir, de faire des choses différentes. très belle à la française. Donc voilà, 25 ans, on a vu nos enfants naître, on a vu nos grands-parents partir. On a 25 ans, pour moi, c'est une sacrée tranche de vie parce que j'avais, quand j'ai rencontré Grégor, j'avais même pas 20 ans. Lui, on avait 22, on avait 18-22. Voilà, aujourd'hui, on en a 50, pratiquement 22. Lui, il les a, moi, bientôt. Donc c'est... C'est une histoire de vie.

  • Audrey

    Je crois qu'il y avait une anecdote, parce que Camdena avait eu le prix Alfred Sauvy à ses origines,

  • Elodie

    je crois. Non, on ne l'a pas eu, on a été le second.

  • Audrey

    Moi, je suis bien sur l'anecdote.

  • Elodie

    Il y a une anecdote qui est géniale, c'est que quand on est 25 ans, on présente le prix Alfred Sauvy et on est deuxième. Grégor se souvient du premier. Moi, j'ai tendance à oublier les choses qui me contrarient. mais finalement on a eu un beau cadeau dans le jury il y avait Jacques Seguela et il est tombé amoureux de notre projet de notre bière de nos valeurs et il a dit pour moi c'est vous les premiers de loin donc je vais vous faire un cadeau je vais vous offrir votre étiquette ce serait à une week-end je serais payée au moins 100 000 euros donc le prix Alfred Sauvy pour ça sachez que vous avez vraiment gagné et donc on n'a pas gagné le prix Alfred Sauvy mais on a gagné que Jacques Seguela travaille gratuitement pour nous aïe

  • Audrey

    un des plus grands publicitaires français, ça aide pour le démarrage.

  • Elodie

    Et donc, il nous a fait notre étiquette, qu'on a encore, alors on l'a améliorée, on l'a modernisée au fil du temps, mais l'âme de Jacques Seguéla est sur nos bouteilles. Et on avait déjà quelqu'un qui avait compris nos valeurs il y a très longtemps, et c'est beau, ça te donne de la force.

  • Audrey

    Complètement. Et donc, tout a commencé il y a plus de 20 ans. Le nom, Camdona. Je me suis toujours demandé, qu'est-ce qu'il y a derrière ce nom ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Elodie

    Alors, Cap Ausha, comme je te disais tout à l'heure, mon mari, ses parents, ont vécu sur un voilier et ils ont posé leur voilier à Bagnoules-sur-Mer. C'est un cap, c'est le cap de Bagnoules. C'est la magnifique Anse, quand tu rentres dans Bagnoules, tu te vues extraordinaire, c'est le cap Ausha. D'accord. C'est celui qui est avant le cap Crèves. Oui, oui, oui.

  • Audrey

    C'est ce qu'ils ont vu quand ils sont arrivés à Bagnoules avec leur bateau.

  • Elodie

    C'est ce qu'ils ont vu. Et Cap Ausha, ça veut dire… la tête de la vague, le sommet de la vague. Et comme mon mari était passionné de mer, cette tête de la vague, ça avait beaucoup de sens pour lui. C'était redier la mer et la terre, et pour nous. Et puis, comme j'étais aussi femme dans la bière, la donna, on s'est amusé avec ce jeu de mots. Nos premières étiquettes de bière aux fruits étaient des donnas. C'est vrai. Dans tous leurs états. Il y a quand même la donna aussi qui est très présente dans les bières Cap-Donna, la femme. D'accord. Et on a beaucoup de femmes qui n'aiment pas la bière, qui boivent nos bières dans des coupes à champagne, qui adorent nos bières. Ça fait partie.

  • Audrey

    Alors, il faut savoir qu'on a une petite histoire. Moi, je ne bois pas de bière parce que, comme beaucoup de femmes, c'est très diurétique. Et je vais aux toilettes toutes les heures. Voilà, tout le monde le saura. Je suis une pisseuse, comme on dit chez moi à la maison. Et bien, avec la cate d'Oda, je n'ai pas cet effet-là. Je ne sais pas si vous mettez un ingrédient sucré. Non,

  • Elodie

    rien, surtout. C'est des bières nature. Et donc, en fait, les bières, pour faire tenir la mousse, pour faire… Il y a beaucoup de produits chimiques dedans, dans les bières industrielles, que tu n'as pas normalement dans une bière artisanale. J'y vais normalement parce que si une bière artisanale veut tricher, elle peut tricher. Nous, on est vraiment dans le concept de la bière nature. Donc, eau, céréales, oublons, vrais fruits, pas d'arômes, pas de conservateurs, rien. Donc, la bière, elle n'a pas à faire aller aux toilettes. D'accord,

  • Audrey

    c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'additifs chimiques.

  • Elodie

    Voilà. Et on a beaucoup de nos bières aussi qui sont sans gluten. Donc, elles n'ont pas…

  • Audrey

    Il y a une intolérance. Voilà.

  • Elodie

    Donc, elles ne gonflent pas, comme les bières le font, à cause du gluten. Donc, on a une quinzaine de bières qui sont sans gluten chez nous. On ne le savait pas. On avait 15 ans à savoir qu'elles étaient sans gluten. Oui,

  • Audrey

    c'est pour ça que tu la sais les étiquettes.

  • Elodie

    Maintenant, on les envoie au labo d'analyse. On les contrôle toutes avant la mise en bouteille. Et c'est écrit sur pas mal de nos bouteilles quand elles sont sans gluten.

  • Audrey

    Travailler en couple. Alors, rien que pour ça,

  • Elodie

    tu as ma…

  • Audrey

    mon admiration parce que je pense que je ne serais pas capable de travailler avec mon mari. Comment ça se passe au quotidien ? Vous arrivez parce que vous vous levez le matin, vous pensez bière, vous vous retrouvez à midi, c'est la bière, le soir c'est la bière, les enfants sont allés à la bière. Est-ce qu'il y a un moment où... Comment ça se passe ? Vous vous fritez concrètement ?

  • Elodie

    Alors on s'engueule pas. Ça nous arrive mais ça nous définit pas. Faut vraiment qu'on aille très très mal pour s'engueuler. Beaucoup de respect, beaucoup d'estime mutuelle, beaucoup de conscience de la force de l'autre et de savoir que l'un sans l'autre on ne serait rien. C'est la même chose pour éduquer nos enfants en fait. On est extrêmement complémentaires et surtout admiratifs l'un de l'autre de nos forces. Et ça, on se laisse notre place. On est patron côte à côte, avec beaucoup d'amour, beaucoup d'estime et il y a des gens autour de nous qui prennent le pouvoir avec nous. Le pouvoir, ça ne me plaît pas trop. En tout cas, ce qu'ils prennent leur place avec nous. et qu'on est fort ce qu'on n'a pas et qui nous aide à construire Cap-Dona. Cap-Dona, ce n'est pas Grégor que je vous ai dit aujourd'hui, c'est beaucoup de personnes qui donnent leur âme à la brasserie, leur cœur et qui marquent de leur empreinte la brasserie. Donc, ce n'est plus que Grégor et moi. Nous, on insuffle l'énergie, les valeurs. Et puis, on s'est bien partagé.

  • Audrey

    C'est ce que j'allais dire. Partage des tâches qui est bien organisé.

  • Elodie

    On se partage les tâches et à la fois, on sait faire ce que l'offre sait faire. Il y a vraiment un travail. J'agis en production, comme il va agir sur la communication. On agit ensemble.

  • Audrey

    Vous n'avez pas votre précaré, j'ai envie de dire, mais il y a quand même des… Il y a toute communication. C'est toujours la même chose. Si on ne communique pas,

  • Elodie

    ça ne marche pas. Mais pour moi, c'est comme tu me disais, ce n'est pas possible. Tu arrives à éduquer ta fille avec ton mari.

  • Audrey

    Oui, mais moi, avec mon mari, je pense qu'on voudrait tous les deux être le chef de la boutique et il y aurait une guerre des coques. Ah oui ? Oui, je pense. Alors, peut-être que je me trompe, on n'a jamais réalisé ça, mais c'est vrai que j'en parlais avec Leïla lors de notre entretien, toutes les deux. Et là, ce qu'elle me disait, elle a eu un cas de figure où elle devait travailler pour son mari. Elle dit, mais ce n'était juste pas possible. On avait déjà trois enfants ensemble. Et j'avais besoin d'avoir mon espace à moi qui ne soit pas envahi par mon mari quelque part. Et je trouve ça très salutaire que vous arriviez à faire cet équilibre, ou avoir chacun quand même, dans ce que tu expliques, vous avez chacun votre espace, tout en travaillant ensemble.

  • Elodie

    Je pense qu'il y a une grande admiration réciproque. Et je pense qu'il est fan de moi, et je suis fan de lui. À partir de là, tout peut exister. C'est-à-dire que lui, il va me dire Non, non, mais c'est toi qui dois y aller, c'est toi devant la scène, c'est toi, non, non, c'est toi. Il est plus timide que moi. Je suis souvent plus poussée dans la scène que lui. Sauf que là, tu vois, les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Les comment ?

  • Elodie

    Les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Je ne connais pas.

  • Elodie

    Je ne connais pas. Ce sont des gens qui ne sont souvent que des chefs. Mais après, tu vas voir en agriculture, etc. Des gens qui représentent vraiment les terroirs. Tu les as partout dans le monde. Qui représentent des valeurs fortes à la profession. Je sais qu'on m'a appelée pour être disciple d'Escoffier. J'ai dit, ce n'est pas moi, c'est mon mari. Oui, mais il me dit, tu parles mieux, etc. Non, non, non, pas du tout. C'est lui. Je veux dire, c'est un artiste, il amène à la bière quelque chose d'incroyable. Et oui, je suis avec lui, mais là, c'est lui, quoi. Et c'est que, voilà, et lui, il me dit, mais pourquoi ce n'est pas toi, c'est toi qui amènes ce qu'il y a à Caledona ? C'est-à-dire qu'on a ce côté, où on n'essaye pas de tirer la couverture. Mais j'ai une profonde admiration pour ce qu'il est, son humilité, sa puissance. Et lui, il est... Pareil, il admire mon travail. À partir de là, je pense que tout est possible. Et puis du respect, ne pas tirer la couverture à soi, ne pas vouloir être le chef, laisser l'autre s'exprimer quand tu sais que c'est à lui de parler. Oui. Donc, on y arrive. Je ne sais pas, peut-être qu'on n'y arrivera pas un jour. Pour l'instant, on y arrive.

  • Audrey

    Ça fonctionne, c'est ce qui compte. Et vos enfants, ils ont grandi dans tout le tumulte. Comment ils se positionnent vis-à-vis de ça ? Parce que vous arrivez, vous êtes jeune, vous n'avez même pas 50 ans, mais est-ce que demain, ils auront envie de travailler avec vous ? Est-ce que vous avez déjà eu ce genre de conversation à la maison ?

  • Elodie

    À part le petit dernier, qui je pense a gardé plus de légèreté, nos deux grands, pour l'instant, non. Ils ne se lient pas. C'est comme toi, il y a beaucoup d'abnégation, jamais de vacances. Moi, j'ai été éduquée par un grand-père agriculteur qui n'avait… Pas de vacances, elles étaient heureuses. Donc, pour moi, ce n'est pas quelque chose qui… Alors, on est dans un monde qui bouge. Donc, les vacances, ça fait partie d'un fait sociétal maintenant, comme aller chercher tes enfants à 4h30. Moi, à l'époque, on était tous à la berberie. Il n'y avait pas d'histoire de… Bon, comment te dire ? Donc, c'est vrai qu'ils ont eu ce côté où, pour eux, Cap-Dona, c'est le sacrifice.

  • Audrey

    Oui. Aujourd'hui, ils le voient comme ça.

  • Elodie

    Ils sont fiers parce qu'on met beaucoup de valeur en avant. Ils sont fiers parce qu'on met l'écologie en avant, parce qu'on essaie de semer la bonne graine, parce qu'on met beaucoup de RSE dans le travail. Ils sont fiers de nous. Mais de là à se dire, je vais y aller me sacrifier comme mes parents se sont sacrifiés.

  • Audrey

    Ils ne s'y voient pas là.

  • Elodie

    Non, là pour eux, on est des esclaves.

  • Audrey

    Et puis ils sont encore jeunes, tu m'as dit 18, 15 et 9 ans.

  • Elodie

    18, 15 et 9 ans.

  • Audrey

    Ils ont le temps peut-être de m'en venir.

  • Elodie

    Après il y a beaucoup de joie à la maison. peu de moments quand même. On est quand même beaucoup très présents.

  • Audrey

    Oui, surtout que là, je dis ça pour l'audience qui ne connaît pas un petit peu l'histoire de Cap-Donat, mais donc vous étiez à Argelès, et donc là tu me reçois dans ces nouveaux locaux acérés. Vous avez donc réhabilité une friche industrielle. Donc toi tu habites à Saint-Nazaire, donc si les gens n'ont aucune idée de la géographie locale, tu fais à peu près une heure et demie de route chaque jour pour aller relier tous ces projets.

  • Elodie

    Je prends un projet écolo, mais je fais une heure et demie d'essence tous les jours. Non, c'est vrai que c'est assez particulier. Et trouver l'équilibre, je le comprends, il faut énormément d'amour. Trouver l'équilibre entre la famille, l'entreprise, tes valeurs, protéger tes équipes dont tu es responsable. Moi, j'ai été élevée au Petit Prince, alors moi, je me sens responsable de tout ce que je touche. Donc, à partir de là, ça fait beaucoup de responsabilité. Tes enfants, ils le voient. Et donc, je pense qu'il y a de l'équilibre et beaucoup d'amour, mais il y a des manques. Et ça, je les porte. C'est des choix. Parce que je me sens responsable, surtout de mes enfants, mais aussi des gens que j'embarque avec moi dans l'aventure. Et même de mes clients, tu vois. Et donc, oui, est-ce que tes enfants ont envie de ça ? Ou ils ont envie de plus de légèreté dans leur vie ?

  • Audrey

    Oui, et puis comme je te dis, ils sont encore jeunes pour se projeter dans ce genre de carrière.

  • Elodie

    Oui, peut-être le petit, il dit qu'il rêve d'être footballeur, ou danseur étoile, ou plongiste. Et bon, si vraiment papa et maman en ont besoin, j'irai baisser chez Caldoun.

  • Audrey

    C'est joli, il m'a dit.

  • Elodie

    Ou il va te dire, maman, si un jour je réussis, je te ferai un voyage. Comme je ne faisais pas de voyage parce que je ne pouvais pas me payer, mais non, parce que je travaille. Maman, mon premier salaire, je t'offre des vacances.

  • Audrey

    C'est mignon, c'est trop mignon. Et combien vous avez de collaborateurs maintenant dans l'entreprise ?

  • Elodie

    Écoute, on était une petite quinzaine à Angeles et on a doublé.

  • Audrey

    Ah oui, ça y est, tu as un gap de franchi aussi.

  • Elodie

    On est en train de transférer un cap, il faut aussi l'asseoir. On a doublé, on baissait notre production, on baissait les ventes. Donc, c'est sûr que l'expert comptable n'est pas très content. Mais voilà, on essaie de construire en cohérence, comme nous, on voit les choses. On y croit beaucoup, moi j'y crois beaucoup. Je pense que le monde a besoin de ça. Je pense que le monde a besoin qu'on fasse des produits propres, des produits bons, des produits qui fassent du bien. Bien sûr. Du plaisir en faisant du bien. Tu vois ce que je veux dire pour la planète. Oui,

  • Audrey

    vous savez qu'Isabelle, je crois que j'en parlais lors de l'entretien, on parlait de l'intelligence artificielle. On en parlait toutes les deux en préambule. Et elle disait, mais demain, la valeur ajoutée, ce ne sera pas l'intelligence artificielle, ce sera l'humanité qui aura derrière cette intelligence. Parce qu'on peut se faciliter les tâches avec plein de choses, mais ce qui fera la différence entre une marque et une autre, c'est l'humanité qu'il y aura derrière. Et puis derrière Capdonal, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'humanité finalement.

  • Elodie

    Il y a beaucoup d'amour. Après, il ne faut pas être con. Parce que je veux dire, on est des chefs d'entreprise, on va servir notre entreprise. Il y a énormément d'amour, on ne lâchera jamais nos valeurs. Donc c'est pour ça qu'on investit quatre fois ce qu'on génère sur un projet où on ne lâche rien. Et après, c'est à nous d'être bons. Pourquoi ? Je me souviens que tu avais aussi le bio qui me disait, mais pourquoi vous faites les mondiaux ? Je disais, mais quand on achète cher. Par exemple, moi, les agriculteurs, mon plus beau cadeau, c'est un agriculteur qui m'a dit, moi j'adore travailler avec Abdonat. Il n'a pas dit ça, il a dit ça à une réunion. J'adore travailler avec Abdonat parce que Abdonat achète au prix juste et nous, on vit bien avec eux. Et c'est mon combat. On leur dit, à combien vous vivez bien ? Parce que l'idée, c'est créer des cercles vertueux. Déjà, saigner les gens pour t'en sortir. Quand tu mets un kilo de fruit pour un groupe de bière en biodynamie, au prix du fruit bio local dans ta bière, ta bière est forcément plus chère. Si tu veux qu'elle se vende, il faut que tu racontes cette histoire, que tu saches la raconter. Tu as une responsabilité vis-à-vis de ton entreprise, vis-à-vis de l'agriculteur que tu fais vivre aussi. Bien sûr. Et c'est réalier ou autre. Et donc, avoir un concours et devenir sur ta bière la meilleure bière du monde, ça a soit ce travail, parce que l'autre a mis 0,001 centimes d'arôme de ci, de là, il appelle ça une bière à la frise. il y a zéro cerise dedans. Et toi, ton produit, il est meilleur au monde. Il existe. Et donc, c'est aussi ça, notre travail, c'est savoir exister dans ce monde de fou, pour asseoir tes valeurs en te disant, et quand les gens nous disent, mais comment vous faites ? Et quand on leur raconte, on prend un petit peu de fruits pour un litre de bière, ou que... Je dis ça parce que c'est parlant. Les gens te regardent et tu fais le chemin. Alors peut-être que demain, ils ne vont pas mettre un kilo de fruits pour un litre de bière, mais ils vont peut-être commencer à mettre du fruit dans leur bière. Et tu changes.

  • Audrey

    Oui, tu arrives à faire évoluer les pratiques et les mentalités aussi.

  • Elodie

    À ton petit niveau, et moi, je crois beaucoup en ça. Et j'aime faire du bien aux gens. Donc, je n'ai pas envie que les gens boivent ma bière et que ça ne leur fasse pas de bien. Déjà, au plaisir, c'est-à-dire, j'aime bien ça, ta rousse au marron, c'est une merveille. J'en sais rien, alors déjà, ça me fait plaisir. Mais en plus, je veux dire que dans le corps… ça fait du bien. Quand je sors une bière au gingembre, c'est de l'alcool. Moi, j'adore. J'ai un petit problème inflammatoire, ça m'enlève les douleurs articulaires. C'est du vrai gingembre qu'on rapple au bio d'un producteur de la région. Donc, ta bière au gingembre, c'est du gingembre. Mais ce que donne le gingembre ? Bien sûr.

  • Audrey

    Je fais quand même juste un petit rappel légal. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération.

  • Elodie

    Après, quand tu bois une Capedona, je pense que tu ne te mets pas la tête à en boire vin.

  • Audrey

    Ah non,

  • Elodie

    c'est sûr.

  • Audrey

    Je crois que c'est avec toi qu'on avait rigolé là-dessus. Parce que j'étais venue à une des soirées cet été. Et je disais, moi, je bois de la bière. Toi, tu dis, mais j'ai fait la même chose avec du vin la semaine dernière. Mais je suis rentrée difficilement parce que l'habitude de boire de la bière au faible...

  • Elodie

    3 degrés, là.

  • Audrey

    Voilà. Et hop, tu arrives chez la fage et paf, tu prends du 15 degrés dans la figure.

  • Elodie

    Moi, j'adore le vin. J'adore le vin, mais c'est vrai que tu peux te faire une soirée de dégustation en buvant, je ne sais rien, cinq ou six bières différentes. Tu goûtes des petites quantités pour rester dans la maîtrise de soi. Mais tu as goûté plein de choses à 3, 4 degrés. Quand tu veux faire la même chose, tu as du plaisir dans le vin. Moi qui adore, tu tapes du 15 degrés fois 5 ou 6. Moi, à l'arrivée, je n'ai pas de capacité. J'apprends à maîtriser le vin. J'en bois tout le temps parce qu'il faut défendre les vignerons. Mais je ne peux pas faire la même chose avec le vin qu'avec la bière, c'est sûr.

  • Audrey

    On t'appelle un taxi. C'est peut-être le plus simple.

  • Elodie

    Oui.

  • Audrey

    Quelle est la principale difficulté pour installer une entreprise sur la durée ? Et même question pour le couple finalement, puisque votre entreprise, c'est votre vie.

  • Elodie

    Je pense qu'on n'a jamais arrêté. Les enjeux sont permanents. C'est-à-dire que tu peux être en haut aujourd'hui et en bas demain. Donc déjà l'humilité. Beaucoup d'humilité par rapport à ce qui se passe et de la prudence. Et puis après, à côté de cette humilité et de cette prudence, beaucoup de rêve et de croire et d'y aller foncer. Tu as peur, l'autre il va. Pour moi, c'est un doux mélange entre humilité et audace. C'est faire vivre ses rêves. Moi, je me souviens, je leur dis tout le temps, impossible n'est pas capable. Parce qu'au début, quand j'ai présenté ma bière au Mondio, les gens me disaient pourquoi tu envoies tes bières ? Au début, on refusait les bières aux fruits. Parce qu'on ne rentrait pas dans les codes de la bière aromatisée, il y avait trop de fruits dedans. Il n'y avait pas trop de fruits, c'était les 10% légales, puisqu'on les concentrait à basse température, etc. Mais les mecs ne comprenaient pas. Et puis, il n'y avait pas d'arôme. Et finalement, tu fais une meilleure bière du monde. C'est-à-dire que, et je leur dis tout le temps, impossible n'est pas Cabrona. Tu ne peux pas y aller, on y va. Donc, moi, ça… Et puis, plus tu veux me faire mal, plus tu me donnes des forces. Tu me dis Non, non, ce n'est pas possible, toi, tu n'iras pas. Je me dis Oh, oh, oh, toi, tu m'as dit que je n'irais pas. Donc, voilà. Donc, il y a ça. Après, avec toute la conscience de ce qu'on est, ce que je te disais, on a décidé de réduire notre production de 20 cette année. Donc, c'est Je suis humble, je ne maîtrise pas tout mon nouveau process, je vais calmement, etc. Par contre, j'y vais.

  • Audrey

    La porte est fermée, tu passes par la fenêtre.

  • Elodie

    La porte est fermée, je ne passe pas à la fenêtre. Et puis, vraiment, y croire. Et embarquer des gens avec nous dans notre passion, rien lâcher, et puis cultiver notre unicité. C'est important. Cultiver notre unicité. Moi, je ne me compare pas aux autres. Je goûte les autres, j'aime les autres, j'ai envie qu'ils réussissent. Par contre, je cultive mon unicité.

  • Audrey

    Ta plus grosse erreur dans la conduite du projet Camp Donat, est-ce qu'il y a quelque chose que tu as fait ou que vous avez fait ensemble avec Grégor et que tu ferais différemment aujourd'hui ?

  • Elodie

    Parfois, je suis trop humaine. Je pense que je veux embarquer des gens, je veux trop sauver les gens. Je vais embaucher des gens. Ma plus grosse erreur, ça a été dans certaines embauches. C'est-à-dire que je veux sauver les gens, mais en fait, si tu fragilises ton entreprise, tu ne sauves pas les gens. Je pense qu'il faut que je mette plus de distance et je pourrais sauver les gens plus tard, ou en tout cas à côté de l'entreprise, mais pas forcément dans l'entreprise. Garder plus de neutralité et t'entourer. Tu ne peux pas réussir un match si tu as un bon joueur et... et 5 qui sont les équipes d'autres qui ne sont pas à fond. En fait, nous, on a tellement de passion qu'il nous faut des gens passionnés et qui tirent la machine avec nous. Je ne peux pas la tirer toute seule. La plus grosse erreur, c'est d'avoir dit Non, c'est bon, je peux tout porter moi. Sauf que c'était possible à Argelès. Ici, ça n'est plus. Et j'ai besoin de m'entourer de gens avec moi et qui ont au moins la même puissance que moi, en fait. C'est-à-dire que je ne peux pas tirer la locomotive toute seule.

  • Audrey

    plutôt des erreurs de recrutement ?

  • Elodie

    Oui, des erreurs de recrutement ou de penser que je pouvais continuer à faire comme je faisais quand on était tout petit, en étant plus gros. Ce n'est pas vrai. Tu changes, tu dois évoluer, t'entourer et tu dois savoir faire des choix un peu difficiles, te séparer de gens qui ne sont pas fonds, même si tu les aimes bien humainement. Donc, le faire le mieux possible. ne pas tolérer que des gens soient

  • Audrey

    Pas bien à côté de toi, en fait. Mais pareil pour tout. Tu parles dans le couple, tes amis. C'est-à-dire vraiment savoir t'entourer des bonnes personnes. Savoir t'entourer des bonnes personnes, c'est extrêmement important. C'est-à-dire que là, j'ai choisi de prendre du temps avec toi. Je n'aurais pas choisi de prendre du temps avec n'importe qui. Je sais que tu es… Merci. Non, mais dans le positif, on a la même énergie. Et ça, pour moi, c'est extrêmement important. Moi, je m'en fiche de m'entourer de gens qui n'ont pas d'études, etc. Si tu as envie, la volonté, cette passion, envie d'y arriver, je te donnerai tout pour y arriver. Mais par contre, ne me tire pas vers le bas. Bien sûr. Et ça, c'est des erreurs qu'on a faites. À croire que je pouvais sauver tout le monde.

  • Elodie

    Je me retrouve un petit peu dans ce que tu dis. C'est pour ça que je te punis d'un petit peu. C'est vrai que je travaille dans le secteur du troisième âge, donc il y a des histoires de vie qui me touchent d'autant plus. On veut sauver le monde alors que parfois, il faut savoir raison garder. Et des fois, la raison, on a envie de l'écouter.

  • Audrey

    C'est ça.

  • Elodie

    Ta plus grande réussite, est-ce qu'il y a un événement, j'imagine qu'il y en a plein, mais est-ce qu'il y a un événement parmi tout ce que tu as en tête que tu aimerais partager comme une de tes réussites ?

  • Audrey

    Ma plus grande réussite professionnelle ou personnelle ?

  • Elodie

    Celle qui te touche le plus au moment où on se parle, du moins.

  • Audrey

    Avoir su conserver... les mêmes amis, mon mari, avoir su fidéliser mes clients. Je sais qu'on est dans un monde où tout bouge, où tout change, où on peut changer beaucoup de choses, mais moi, avoir su préserver quelque chose de constant, de fidèle autour de moi. Ça, c'est vraiment mes parents, ma famille, mes amis, qui faisaient conscience que mes collaborateurs. qui sentent que je suis là pour eux et inversement sentir qu'ils sont là pour moi. Ça, c'est ma plus grande réussite. Elle est humaine.

  • Elodie

    C'est ce que j'allais te dire. On en revient toujours à l'humanité.

  • Audrey

    Oui, mais je crois que c'est ce qui nous fait avancer. Je serais seule dans cette histoire, elle n'aurait pas trop de sens.

  • Elodie

    Et du coup, ça revient en écho à ce que j'allais te demander, ce qui a été le plus difficile à concilier. J'ai l'impression que tu es plutôt bien entourée et tout le monde adhère aussi dans ton entourage.

  • Audrey

    Un peu le sacrifice de mes enfants. Oui. Alors, je suis une mère passionnée, donc je leur donne beaucoup. Mais oui, ne jamais avoir pris cinq semaines de vacances. Si j'en ai pris une par an, les années où j'en prenais, c'est le maximum. Jamais être l'été avec tes enfants, jamais partir au ski avec tes enfants. Voilà, eux, leur rêve, c'est d'offrir des vacances à leur mère. Sauf que moi, je ne souffre pas. Alors, ça me fait de la peine dans leurs yeux, parce qu'ils pensent que j'ai de la peine, mais en tout cas, je pense qu'ils me manquent un truc, puisque tous les autres y vont. Mais en fait, moi, il ne me manque rien. J'adore ma vie, je la reprends de la même manière. Mais c'est qu'est-ce qu'eux, ils ont dans le cœur, à quel point je leur ai manqué. Je sais que par rapport aux ados, ils adorent être avec moi, alors que les ados... Papa et maman, si je leur dis ce soir, on fait une soirée ensemble, limite, ils allument la soirée pour être avec nous. Parfois, je me dis, ce n'est pas normal.

  • Elodie

    Il y a quelque chose, oui.

  • Audrey

    Tu as mis un petit manque. Mais bon, comme il y a beaucoup d'amour, encore une fois, je pense qu'on compense. Je ne sais pas. La vie me le dira si j'y arrive.

  • Elodie

    Et justement, ta maternité, tu as bridé dans ton esprit entrepreneurial à un moment ? Tu as fait des choix différents pour ne pas pénaliser ?

  • Audrey

    Non, on est avec moi au travail, en fait. Moi, mes enfants, au début, ils faisaient les coffrets de Noël avec nous. Je crois qu'Arsène avait deux jours, je faisais le marché de la cerise avec lui. C'est-à-dire que oui, impossible n'est pas Capdona, ça part de mon père qui me disait impossible n'est pas Pujol Donc, moi, je finis avec rien n'est impossible donc avec beaucoup d'amour. À partir du moment où je les allaitais, donc ils étaient avec moi. Donc, non, je pense que… Tout est possible. Je ne suis pas quelqu'un qui met des barrières. J'en ai trois, j'aurais peut-être pu en avoir dix. Je crois que je suis tellement passionnée que c'est très compliqué de dire bonsoir au soir et de passer des heures avec chacun, surtout quand on est tard à la maison. Tu fais des enfants qui dorment peu. Mais non, je ne sais pas quoi te dire d'autre histoire.

  • Elodie

    Non, mais c'est très clair. Capdona, donc, c'est deux sites, des prix prestigieux, une marque bien établie au niveau local et au reste international même. Est-ce que vous avez une vision sur les dix prochaines années ? Est-ce que vous voyez ? Ou est-ce que toi, tu te vois ? Peut-être que ce n'est pas la même vision que celle de Grégoire.

  • Audrey

    J'aimerais vraiment devenir la bière à la française, déjà. Parce que je n'ai pas envie que les bières à la française ressemblent à des bières belges ou des bières allemandes que j'adore. Mais pour moi, je trouve qu'on représente vraiment beaucoup la France. Donc, mon travail, c'est réussir à asseoir ça pour inspirer d'autres personnes sur ce savoir-faire. Et pouvoir changer les mentalités, se dire que c'est possible que ça marche en étant écolo, de faire bon et beau. Et donc voilà, j'aimerais vraiment inspirer le monde de la bière en étant un meneur. Donc si je reste petite et cachée, je ne pousserai pas les gens avec nous. Donc je n'entraînerai pas le monde de la bière française. Qu'est-ce qu'est la bière française dans le monde ? Alors voilà, je voudrais vraiment créer qu'est-ce que la bière française. Et je ne veux pas ressembler. On fait des bières type beige, etc. On a été meilleure bière type beige du monde. meilleur IPA du monde. Donc, c'est des bières type américaines. Mais la bière française, c'est quoi ? Mon meilleur prix ? J'en ai eu deux. Ça a été en 2017 quand on a été French Révélation à Bruxelles sur notre brune au mori rouge. Et là, les gens nous appelaient partout en nous disant Mais c'est quoi le mori ? Mais c'est quoi le mori ? Alors là, j'avais tellement de fierté d'envoyer des bouteilles de mori à travers le monde. Donc déjà, c'était… Et ma dernière, ça a été en 2023, je crois. On a été meilleure bière du monde, toute bière confondue, sur notre brune vieillie en barrique de Nuit-Saint-Georges, de grand vin de Nuit-Saint-Georges. Donc, elle a battu toutes les brunes au monde, après toutes les bières. Donc, on a fait la une du Force Magazine. Mais c'est vraiment une bière à la française qui vieillit six ans en barrique, tous les six mois, on change de barrique. Vraiment le savoir-faire de la française. Et pour moi, c'était la France qui avait gagné, Nuit-Saint-Georges. bière au cercle de Sardaigne, donc qui finit nos céréales. Et donc, c'était vraiment ce savoir-faire-là. Et gagner sur cette bière-là, ou pas, meilleure bière type Belge du monde ou autre, c'était vraiment ma grande fierté.

  • Elodie

    Donc, dans 10 ans, ça sera Cap-Donat à la Tour Eiffel. Oui,

  • Audrey

    je serais très fière. Je serais très fière. Mais je serais très fière que des grands chefs à travers le monde représentent comme certains vins français représentent le terroir français. un cercle de Capdona comme une bière à la française, voilà, comme chef de file, comme parler des bières françaises.

  • Elodie

    Je te le souhaite, en tout cas.

  • Audrey

    Merci.

  • Elodie

    Des petites questions pour terminer. Là, en réponse au tac au tac, tu dis la première chose qui te passe par la tête.

  • Audrey

    OK, vas-y.

  • Elodie

    Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et histoire avec un grand H.

  • Audrey

    Mon héroïne dans l'histoire, voilà, vite fait, je vais dire Jeanne d'Arc. Alors, ça me fait de la peine de dire ça. parce que je la trouve fabuleuse, c'était une guerrière et une incomprise, je pense que dans les FCU on l'aurait protégée elle ne serait pas morte sur le bûcher certainement pas

  • Elodie

    Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Audrey

    Une faute qui est reconnue c'est-à-dire assumée c'est-à-dire j'ai fait une faute, je suis désolée en fait je suis indulgente quand on me cache la faute je ne suis pas indulgente quand on me cache la faute mais quand on me l'a dit, je suis très indulgente

  • Elodie

    Faut t'avouer à moitié pardonné. Totalement pardonné, peut-être.

  • Audrey

    En fait, j'essaie de comprendre et je demande à la personne de réparer la faute, ça c'est sûr. Mais je pardonne.

  • Elodie

    Est-ce que tu as un mantra, une citation, un dicton ?

  • Audrey

    Je t'en dis bien. L'impossible n'est pas Capdonna.

  • Elodie

    Je t'en dis bien. Tout à l'heure, tu réponds, quel est le secret pour ne pas avoir la vessie qui rétrécit à vue d'œil en buvant une bière ? Bon, maintenant, je le sais.

  • Audrey

    Boire une Capdonna.

  • Elodie

    Boire une Capdonna. exactement alors boire des bières nature ouais ah mais non mais le plus simple c'est de boire des camedonas merci et alors la chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes tu la connais ah oui je la connais et les gens ne comprendront pas non j'en ai plein de chansons mais en

  • Audrey

    ce moment en ce moment j'écoute des chansons qu'on fixe en fait et ça me fait rire le petit deux neuf ans qui se prend pour une racaille en fait qui habite à Saint-Nazaire dans une belle maison et la plus grande maison à Paris si tu vois ma maison mes amis rigoleront parce qu'il y a très peu de gens qui rentrent chez moi j'ai la même maison depuis toujours elle ressemble à rien elle est toute petite et c'est vraiment pas ils ont pas la grande maison on est pas à la cité à la cour neuve mais en ce moment c'est des chansons qu'ils me font après quoi te chanter En même temps, en ce moment, j'écoute énormément Bach. Alors, je ne sais pas si ça me fait du bien, ça m'apaise.

  • Elodie

    Oui, c'est sûr que ça pèse de fait le même registre. Mais à chanter,

  • Audrey

    je chante tellement faux que je ne te chanterai rien, sauf sans toi. Moi, j'aime la douceur. Le soir, je mets toujours de la musique classique, etc. pour apaiser tout le monde et tout ça. Mais le matin, je mets toujours des musiques à la cour.

  • Elodie

    Et donc, tu écoutes Charlotte Julien tous les matins ?

  • Audrey

    Je l'écoute et mes enfants connaissent.

  • Elodie

    Grâce à nous, je pense qu'elle a touché beaucoup plus de royalties qu'elle n'en a touché ces quelques décennies. Voilà. Petit tip.

  • Audrey

    Je pense que sur YouTube, elle doit bien passer en boucle.

  • Elodie

    C'est ça. Petit contexte. Donc, Élodie et moi, nous sommes dans une association locale qui s'appelle Les Femmes Chefs d'Entreprise et on termine toutes nos réunions par Charlotte Julien. Il n'y a pas de métro à Perpignan.

  • Audrey

    Oui, mais c'est toi qui chantes et nous, on chante pour vous. Il n'y a pas que moi,

  • Elodie

    il y a Claire et Mireille aussi. Caroline aussi, elle n'est pas loin dans la meute. On a une bonne chorale.

  • Audrey

    Ça met du vent au cœur.

  • Elodie

    Merci,

  • Audrey

    Élodie,merci pour ton partage et ta sincérité.

Description

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d’Élodie, co-dirigeante de la brasserie Cap D’Ona 🍻.


Installée dans les Pyrénées Orientales, Élodie partage avec passion son parcours de vie, son amour pour le terroir catalan et les défis d’une entreprise artisanale engagée. Découvrez comment une rencontre amoureuse autour d'une cuve de brassage a donné naissance à une brasserie artisanale produisant la meilleure bière du monde.


Cette aventure entrepreneuriale unique combine :

  • Une production de bières artisanales

  • Une collaboration étroite avec les agriculteurs locaux

  • Un engagement fort pour le patrimoine français

  • Une reconnaissance inattendue par la profession et le grand public

  • Des innovations qui œuvrent pour le savoir-faire à la française


🚀 Découvrez comment Cap D’Ona est devenue une référence mondiale grâce à ses bières naturelles et durables. Entre anecdotes, défis entrepreneuriaux et leçons de vie, plongez dans l’histoire d’un couple uni par une vision commune : faire du bien au monde, une gorgée à la fois.


🎧 Une conversation riche en sincérité, à écouter sans modération 😉

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Si tu as aimé cet épisode :

  • Tu peux écouter aussi l'épisode 2 avec Isabelle = les valeurs humaines seront les plus-values de demain 😊

  • Tu peux également écouter l’épisode 4 avec Anne-Leila = travailler en couple c’est un débat 😅


Et si tu veux en savoir plus sur l'entreprise d'Elodie et gouter la meilleure 🍻 du monde (avec modération bien-sûr 😉), par ici : https://www.cap-dona.com/

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La Cheftaine, le podcast sérieusement décalé 💃😜🚀


📻 Un nouvel épisode disponible un mardi sur deux 🗓️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Audrey

    Bonjour Élodie.

  • Elodie

    Bonjour. Comment tu vas, ma belle ?

  • Audrey

    Moi, ça va très bien. Et toi ?

  • Elodie

    Ça va, je suis contente de t'accueillir ici. Bon,

  • Audrey

    pas trop stressée ?

  • Elodie

    Non, avec toi, non. Comment tu vas être stressée avec toi ?

  • Audrey

    Oh, tu es mignonne, c'est gentil. Je te remercie de m'accueillir dans tes locaux à Cap Dona Serré et également d'avoir accepté de te prêter au jeu de mes petites questions pour la chef-teine du podcast. Donc, Élodie, moi je te connais, mais les gens qui nous écoutent ne s'en doutent pas. Donc, présente-toi, dis-nous qui tu es, d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie, Élodie.

  • Elodie

    Alors, qui je suis ? Je cherche encore. Je pense que là, tu ne m'appelles pas parce que je représente la brasserie Capdona.

  • Audrey

    Tu te présentes comme tu as envie de te présenter.

  • Elodie

    Je dirige la brasserie Capdona avec mon mari. Je suis petite fille d'agriculteur. J'ai vraiment une passion pour le territoire, les gens, l'agriculture. C'est ce que j'essaie de faire exister. et briller dans nos bières. J'essaie d'aller au-delà du produit, de raconter une histoire, de faire du bien aux gens à travers ce qu'on fait. Donc voilà, ça c'est mon petit rôle dans le grand rôle de Capdouna. Et puis après, qu'est-ce que je peux te dire d'autre ? J'ai 47 ans, un parcours de femme qui s'est battue pour en arriver là. Pas mal de choses, mais tu vas peut-être me poser des questions par rapport à ça.

  • Audrey

    Suspense. Donc, tu viens de la région de Perpignanaises, tu es ancrée dans ton territoire.

  • Elodie

    Oui, je suis née ici, donc la brasserie à Serret, c'est parce que je suis sérétane. Je suis née à Perpignan, donc d'où cet amour du territoire. J'adore le Val-Espire, d'où cette magnifique fierté de participer à la sauvegarde du patrimoine du Val-Espire, en déménageant ici, à savoir qu'on a investi… quelque chose qu'on génère pour protéger cette bâtisse et qu'elle ne soit pas détruite. Donc, je suis très contente d'être revenue aux sources, là où j'ai grandi. Je suis fière de notre territoire. Je suis fière en général d'être française, du territoire français. Je trouve qu'on a beaucoup de choses à raconter, beaucoup de finesse, de délicatesse, d'humanité dans tout ce qu'on fait. Donc, je suis fière de... de défendre le territoire français à l'international. Après, in fine, tu descends et ta grande fierté, ton origine, c'est d'où tu viens. Et donc, dans le territoire français, il y a l'essence catalane, russionnaise, qui fait ce que je suis. Donc oui, je suis d'ici et je le revendique.

  • Audrey

    Donc ta vie professionnelle, on a parlé de Cap Donat. Moi, je connais. Je pense que beaucoup de monde connaît. C'est la meilleure bière du monde, de toute façon. Mais c'est quoi ? Pourquoi ? Depuis quand ? Est-ce que tu peux en dire plus pour quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de la brasserie Cap Donat ?

  • Elodie

    La brasserie Cap Donat, c'est une histoire d'amour. C'est d'abord ma rencontre avec Grégor, donc lui, petit-fils de brasseur, ma petite-fille d'agriculteur. On avait envie de raconter quelque chose qui allait au-delà de la bière. Donc on l'a fait. Lui, c'est vraiment un grand artiste. Dans ce qu'il fait, il a un savoir-faire incroyable, une créativité incroyable. On le compare souvent à l'équipe, on l'appelle le magicien. Comme un couturier dans la mode qui va te sortir un modèle disruptif. Il a vraiment ça. Et puis, on est jusqu'au boutiste. C'est vraiment utiliser le super bon pour faire du bon, le super bio, le super bio à la mode. Mais travailler avec des agriculteurs biodynamiques ont cette même passion du produit. Donc, bien sûr, on ne sait rien. Quand tu vas utiliser une grenade magnifique locale, tu vas devenir meilleur bien au fruit du monde. Mais parce qu'il y a un kilo de fruits dans ta bière pour un loup de bière. et que la grenade est déjà la meilleure du monde. Donc, tu as déjà 80% du travail qui est fait.

  • Audrey

    Oui, de bons produits pour continuer à produire de bons produits.

  • Elodie

    C'est pareil, c'est de bons produits, de bonnes gens, une très bonne intention, essayer de faire du bien, ne rien lâcher. Et à la fin, ça donne ce qu'est Capdona. Ça fait quatre ans qu'on est première brasse-flore au monde, devant les grands faiseurs de la bière. Alors, pas en chiffre d'affaires, mais en qualité. Et ça, c'est énorme. C'est le petit colibri qui fait son chemin. Parce qu'il lâche rien et ça c'est une grande fierté, même de te dire que tu fais du bien à la planète à travers ce que tu fais. Quand tu as des enfants, produire ne va pas rimer avec polluer. Donc c'est vraiment tout ce qu'on bat pour faire le bien, je crois, à travers notre économie.

  • Audrey

    Avoir un impact sur le monde à ton échelle finalement.

  • Elodie

    À notre échelle, c'est vrai qu'on en discutait tout à l'heure quand je vous avais fait le tour, on a décidé de baisser de 20% notre production pour la qualité, alors que tout le monde voit une jolie façade et pense qu'on fait 40% de plus. Non, on fait 20% de moins avec 50% de crédit en plus. Mais c'est cette recherche de qualité, cette recherche de maîtrise, de ne pas aller trop vite pour faire du chiffre. Ça, ça nous définit. Et on a de la chance d'avoir quand même des banques qui continuent à nous suivre dans… Dans cette éthique-là, dans ces valeurs-là quand même, parce que c'est antinomique de ce qui s'est autour de nous, tu vois.

  • Audrey

    Et la brasserie Cabedona, ça fait combien de temps ?

  • Elodie

    20 ans ? 25 ans ? 25 ans, on était des bébés.

  • Audrey

    Des bébés brasseurs. Et alors, tu as rencontré Grégor, qui est mari quand même.

  • Elodie

    Donc, il avait monté la brasserie avant moi. D'accord. Donc, moi, je l'ai rencontré quelques années après. Il était avec son bâton de pèlerin, avec ses bières, dans un monde de vin. Il était déjà, même sans me connaître, sa première bière était une bière de Banyuls. C'était vraiment déjà très disruptif. Mais comme il était amoureux du territoire et qu'il était de Banyuls, il voulait vraiment raconter ce vin à travers ses bières. Et moi, je suis tombée amoureuse de lui en le voyant brasser. Je suis venue le filmer pour un reportage qui s'appelait Passionnément catalan

  • Audrey

    Parce que tu étais dans la communication.

  • Elodie

    J'étais dans la communication et la vidéo, entre autres. Et donc, je suis venue le filmer. Et je suis tombée amoureuse de lui. J'ai un cœur qui sortait. Moi, quand j'ai vu Gregor dans son élément, il prend toute sa beauté. D'ailleurs, quand on s'engueule, je le regarde brasser et je ne lui en veux plus.

  • Audrey

    C'est la stratégie.

  • Elodie

    Et donc là, je suis arrivée, j'ai commencé à l'aider, beaucoup. Et puis à un moment donné, ça devenait tellement telle ma présence à ses côtés qu'il n'y a pas eu que j'arrête ce que je faisais à côté pour construire avec lui. Et Capdona est devenu Capdona comme on l'a construit ensemble. Parce qu'avec nos valeurs, on a développé toutes ces lieux, à la cerise, toute cette identité, ces bienveillants barriques, tout ce qui nous unit aussi, cet amour de la terre, du terroir, de faire des choses différentes. très belle à la française. Donc voilà, 25 ans, on a vu nos enfants naître, on a vu nos grands-parents partir. On a 25 ans, pour moi, c'est une sacrée tranche de vie parce que j'avais, quand j'ai rencontré Grégor, j'avais même pas 20 ans. Lui, on avait 22, on avait 18-22. Voilà, aujourd'hui, on en a 50, pratiquement 22. Lui, il les a, moi, bientôt. Donc c'est... C'est une histoire de vie.

  • Audrey

    Je crois qu'il y avait une anecdote, parce que Camdena avait eu le prix Alfred Sauvy à ses origines,

  • Elodie

    je crois. Non, on ne l'a pas eu, on a été le second.

  • Audrey

    Moi, je suis bien sur l'anecdote.

  • Elodie

    Il y a une anecdote qui est géniale, c'est que quand on est 25 ans, on présente le prix Alfred Sauvy et on est deuxième. Grégor se souvient du premier. Moi, j'ai tendance à oublier les choses qui me contrarient. mais finalement on a eu un beau cadeau dans le jury il y avait Jacques Seguela et il est tombé amoureux de notre projet de notre bière de nos valeurs et il a dit pour moi c'est vous les premiers de loin donc je vais vous faire un cadeau je vais vous offrir votre étiquette ce serait à une week-end je serais payée au moins 100 000 euros donc le prix Alfred Sauvy pour ça sachez que vous avez vraiment gagné et donc on n'a pas gagné le prix Alfred Sauvy mais on a gagné que Jacques Seguela travaille gratuitement pour nous aïe

  • Audrey

    un des plus grands publicitaires français, ça aide pour le démarrage.

  • Elodie

    Et donc, il nous a fait notre étiquette, qu'on a encore, alors on l'a améliorée, on l'a modernisée au fil du temps, mais l'âme de Jacques Seguéla est sur nos bouteilles. Et on avait déjà quelqu'un qui avait compris nos valeurs il y a très longtemps, et c'est beau, ça te donne de la force.

  • Audrey

    Complètement. Et donc, tout a commencé il y a plus de 20 ans. Le nom, Camdona. Je me suis toujours demandé, qu'est-ce qu'il y a derrière ce nom ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Elodie

    Alors, Cap Ausha, comme je te disais tout à l'heure, mon mari, ses parents, ont vécu sur un voilier et ils ont posé leur voilier à Bagnoules-sur-Mer. C'est un cap, c'est le cap de Bagnoules. C'est la magnifique Anse, quand tu rentres dans Bagnoules, tu te vues extraordinaire, c'est le cap Ausha. D'accord. C'est celui qui est avant le cap Crèves. Oui, oui, oui.

  • Audrey

    C'est ce qu'ils ont vu quand ils sont arrivés à Bagnoules avec leur bateau.

  • Elodie

    C'est ce qu'ils ont vu. Et Cap Ausha, ça veut dire… la tête de la vague, le sommet de la vague. Et comme mon mari était passionné de mer, cette tête de la vague, ça avait beaucoup de sens pour lui. C'était redier la mer et la terre, et pour nous. Et puis, comme j'étais aussi femme dans la bière, la donna, on s'est amusé avec ce jeu de mots. Nos premières étiquettes de bière aux fruits étaient des donnas. C'est vrai. Dans tous leurs états. Il y a quand même la donna aussi qui est très présente dans les bières Cap-Donna, la femme. D'accord. Et on a beaucoup de femmes qui n'aiment pas la bière, qui boivent nos bières dans des coupes à champagne, qui adorent nos bières. Ça fait partie.

  • Audrey

    Alors, il faut savoir qu'on a une petite histoire. Moi, je ne bois pas de bière parce que, comme beaucoup de femmes, c'est très diurétique. Et je vais aux toilettes toutes les heures. Voilà, tout le monde le saura. Je suis une pisseuse, comme on dit chez moi à la maison. Et bien, avec la cate d'Oda, je n'ai pas cet effet-là. Je ne sais pas si vous mettez un ingrédient sucré. Non,

  • Elodie

    rien, surtout. C'est des bières nature. Et donc, en fait, les bières, pour faire tenir la mousse, pour faire… Il y a beaucoup de produits chimiques dedans, dans les bières industrielles, que tu n'as pas normalement dans une bière artisanale. J'y vais normalement parce que si une bière artisanale veut tricher, elle peut tricher. Nous, on est vraiment dans le concept de la bière nature. Donc, eau, céréales, oublons, vrais fruits, pas d'arômes, pas de conservateurs, rien. Donc, la bière, elle n'a pas à faire aller aux toilettes. D'accord,

  • Audrey

    c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'additifs chimiques.

  • Elodie

    Voilà. Et on a beaucoup de nos bières aussi qui sont sans gluten. Donc, elles n'ont pas…

  • Audrey

    Il y a une intolérance. Voilà.

  • Elodie

    Donc, elles ne gonflent pas, comme les bières le font, à cause du gluten. Donc, on a une quinzaine de bières qui sont sans gluten chez nous. On ne le savait pas. On avait 15 ans à savoir qu'elles étaient sans gluten. Oui,

  • Audrey

    c'est pour ça que tu la sais les étiquettes.

  • Elodie

    Maintenant, on les envoie au labo d'analyse. On les contrôle toutes avant la mise en bouteille. Et c'est écrit sur pas mal de nos bouteilles quand elles sont sans gluten.

  • Audrey

    Travailler en couple. Alors, rien que pour ça,

  • Elodie

    tu as ma…

  • Audrey

    mon admiration parce que je pense que je ne serais pas capable de travailler avec mon mari. Comment ça se passe au quotidien ? Vous arrivez parce que vous vous levez le matin, vous pensez bière, vous vous retrouvez à midi, c'est la bière, le soir c'est la bière, les enfants sont allés à la bière. Est-ce qu'il y a un moment où... Comment ça se passe ? Vous vous fritez concrètement ?

  • Elodie

    Alors on s'engueule pas. Ça nous arrive mais ça nous définit pas. Faut vraiment qu'on aille très très mal pour s'engueuler. Beaucoup de respect, beaucoup d'estime mutuelle, beaucoup de conscience de la force de l'autre et de savoir que l'un sans l'autre on ne serait rien. C'est la même chose pour éduquer nos enfants en fait. On est extrêmement complémentaires et surtout admiratifs l'un de l'autre de nos forces. Et ça, on se laisse notre place. On est patron côte à côte, avec beaucoup d'amour, beaucoup d'estime et il y a des gens autour de nous qui prennent le pouvoir avec nous. Le pouvoir, ça ne me plaît pas trop. En tout cas, ce qu'ils prennent leur place avec nous. et qu'on est fort ce qu'on n'a pas et qui nous aide à construire Cap-Dona. Cap-Dona, ce n'est pas Grégor que je vous ai dit aujourd'hui, c'est beaucoup de personnes qui donnent leur âme à la brasserie, leur cœur et qui marquent de leur empreinte la brasserie. Donc, ce n'est plus que Grégor et moi. Nous, on insuffle l'énergie, les valeurs. Et puis, on s'est bien partagé.

  • Audrey

    C'est ce que j'allais dire. Partage des tâches qui est bien organisé.

  • Elodie

    On se partage les tâches et à la fois, on sait faire ce que l'offre sait faire. Il y a vraiment un travail. J'agis en production, comme il va agir sur la communication. On agit ensemble.

  • Audrey

    Vous n'avez pas votre précaré, j'ai envie de dire, mais il y a quand même des… Il y a toute communication. C'est toujours la même chose. Si on ne communique pas,

  • Elodie

    ça ne marche pas. Mais pour moi, c'est comme tu me disais, ce n'est pas possible. Tu arrives à éduquer ta fille avec ton mari.

  • Audrey

    Oui, mais moi, avec mon mari, je pense qu'on voudrait tous les deux être le chef de la boutique et il y aurait une guerre des coques. Ah oui ? Oui, je pense. Alors, peut-être que je me trompe, on n'a jamais réalisé ça, mais c'est vrai que j'en parlais avec Leïla lors de notre entretien, toutes les deux. Et là, ce qu'elle me disait, elle a eu un cas de figure où elle devait travailler pour son mari. Elle dit, mais ce n'était juste pas possible. On avait déjà trois enfants ensemble. Et j'avais besoin d'avoir mon espace à moi qui ne soit pas envahi par mon mari quelque part. Et je trouve ça très salutaire que vous arriviez à faire cet équilibre, ou avoir chacun quand même, dans ce que tu expliques, vous avez chacun votre espace, tout en travaillant ensemble.

  • Elodie

    Je pense qu'il y a une grande admiration réciproque. Et je pense qu'il est fan de moi, et je suis fan de lui. À partir de là, tout peut exister. C'est-à-dire que lui, il va me dire Non, non, mais c'est toi qui dois y aller, c'est toi devant la scène, c'est toi, non, non, c'est toi. Il est plus timide que moi. Je suis souvent plus poussée dans la scène que lui. Sauf que là, tu vois, les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Les comment ?

  • Elodie

    Les disciples d'Escoffier.

  • Audrey

    Je ne connais pas.

  • Elodie

    Je ne connais pas. Ce sont des gens qui ne sont souvent que des chefs. Mais après, tu vas voir en agriculture, etc. Des gens qui représentent vraiment les terroirs. Tu les as partout dans le monde. Qui représentent des valeurs fortes à la profession. Je sais qu'on m'a appelée pour être disciple d'Escoffier. J'ai dit, ce n'est pas moi, c'est mon mari. Oui, mais il me dit, tu parles mieux, etc. Non, non, non, pas du tout. C'est lui. Je veux dire, c'est un artiste, il amène à la bière quelque chose d'incroyable. Et oui, je suis avec lui, mais là, c'est lui, quoi. Et c'est que, voilà, et lui, il me dit, mais pourquoi ce n'est pas toi, c'est toi qui amènes ce qu'il y a à Caledona ? C'est-à-dire qu'on a ce côté, où on n'essaye pas de tirer la couverture. Mais j'ai une profonde admiration pour ce qu'il est, son humilité, sa puissance. Et lui, il est... Pareil, il admire mon travail. À partir de là, je pense que tout est possible. Et puis du respect, ne pas tirer la couverture à soi, ne pas vouloir être le chef, laisser l'autre s'exprimer quand tu sais que c'est à lui de parler. Oui. Donc, on y arrive. Je ne sais pas, peut-être qu'on n'y arrivera pas un jour. Pour l'instant, on y arrive.

  • Audrey

    Ça fonctionne, c'est ce qui compte. Et vos enfants, ils ont grandi dans tout le tumulte. Comment ils se positionnent vis-à-vis de ça ? Parce que vous arrivez, vous êtes jeune, vous n'avez même pas 50 ans, mais est-ce que demain, ils auront envie de travailler avec vous ? Est-ce que vous avez déjà eu ce genre de conversation à la maison ?

  • Elodie

    À part le petit dernier, qui je pense a gardé plus de légèreté, nos deux grands, pour l'instant, non. Ils ne se lient pas. C'est comme toi, il y a beaucoup d'abnégation, jamais de vacances. Moi, j'ai été éduquée par un grand-père agriculteur qui n'avait… Pas de vacances, elles étaient heureuses. Donc, pour moi, ce n'est pas quelque chose qui… Alors, on est dans un monde qui bouge. Donc, les vacances, ça fait partie d'un fait sociétal maintenant, comme aller chercher tes enfants à 4h30. Moi, à l'époque, on était tous à la berberie. Il n'y avait pas d'histoire de… Bon, comment te dire ? Donc, c'est vrai qu'ils ont eu ce côté où, pour eux, Cap-Dona, c'est le sacrifice.

  • Audrey

    Oui. Aujourd'hui, ils le voient comme ça.

  • Elodie

    Ils sont fiers parce qu'on met beaucoup de valeur en avant. Ils sont fiers parce qu'on met l'écologie en avant, parce qu'on essaie de semer la bonne graine, parce qu'on met beaucoup de RSE dans le travail. Ils sont fiers de nous. Mais de là à se dire, je vais y aller me sacrifier comme mes parents se sont sacrifiés.

  • Audrey

    Ils ne s'y voient pas là.

  • Elodie

    Non, là pour eux, on est des esclaves.

  • Audrey

    Et puis ils sont encore jeunes, tu m'as dit 18, 15 et 9 ans.

  • Elodie

    18, 15 et 9 ans.

  • Audrey

    Ils ont le temps peut-être de m'en venir.

  • Elodie

    Après il y a beaucoup de joie à la maison. peu de moments quand même. On est quand même beaucoup très présents.

  • Audrey

    Oui, surtout que là, je dis ça pour l'audience qui ne connaît pas un petit peu l'histoire de Cap-Donat, mais donc vous étiez à Argelès, et donc là tu me reçois dans ces nouveaux locaux acérés. Vous avez donc réhabilité une friche industrielle. Donc toi tu habites à Saint-Nazaire, donc si les gens n'ont aucune idée de la géographie locale, tu fais à peu près une heure et demie de route chaque jour pour aller relier tous ces projets.

  • Elodie

    Je prends un projet écolo, mais je fais une heure et demie d'essence tous les jours. Non, c'est vrai que c'est assez particulier. Et trouver l'équilibre, je le comprends, il faut énormément d'amour. Trouver l'équilibre entre la famille, l'entreprise, tes valeurs, protéger tes équipes dont tu es responsable. Moi, j'ai été élevée au Petit Prince, alors moi, je me sens responsable de tout ce que je touche. Donc, à partir de là, ça fait beaucoup de responsabilité. Tes enfants, ils le voient. Et donc, je pense qu'il y a de l'équilibre et beaucoup d'amour, mais il y a des manques. Et ça, je les porte. C'est des choix. Parce que je me sens responsable, surtout de mes enfants, mais aussi des gens que j'embarque avec moi dans l'aventure. Et même de mes clients, tu vois. Et donc, oui, est-ce que tes enfants ont envie de ça ? Ou ils ont envie de plus de légèreté dans leur vie ?

  • Audrey

    Oui, et puis comme je te dis, ils sont encore jeunes pour se projeter dans ce genre de carrière.

  • Elodie

    Oui, peut-être le petit, il dit qu'il rêve d'être footballeur, ou danseur étoile, ou plongiste. Et bon, si vraiment papa et maman en ont besoin, j'irai baisser chez Caldoun.

  • Audrey

    C'est joli, il m'a dit.

  • Elodie

    Ou il va te dire, maman, si un jour je réussis, je te ferai un voyage. Comme je ne faisais pas de voyage parce que je ne pouvais pas me payer, mais non, parce que je travaille. Maman, mon premier salaire, je t'offre des vacances.

  • Audrey

    C'est mignon, c'est trop mignon. Et combien vous avez de collaborateurs maintenant dans l'entreprise ?

  • Elodie

    Écoute, on était une petite quinzaine à Angeles et on a doublé.

  • Audrey

    Ah oui, ça y est, tu as un gap de franchi aussi.

  • Elodie

    On est en train de transférer un cap, il faut aussi l'asseoir. On a doublé, on baissait notre production, on baissait les ventes. Donc, c'est sûr que l'expert comptable n'est pas très content. Mais voilà, on essaie de construire en cohérence, comme nous, on voit les choses. On y croit beaucoup, moi j'y crois beaucoup. Je pense que le monde a besoin de ça. Je pense que le monde a besoin qu'on fasse des produits propres, des produits bons, des produits qui fassent du bien. Bien sûr. Du plaisir en faisant du bien. Tu vois ce que je veux dire pour la planète. Oui,

  • Audrey

    vous savez qu'Isabelle, je crois que j'en parlais lors de l'entretien, on parlait de l'intelligence artificielle. On en parlait toutes les deux en préambule. Et elle disait, mais demain, la valeur ajoutée, ce ne sera pas l'intelligence artificielle, ce sera l'humanité qui aura derrière cette intelligence. Parce qu'on peut se faciliter les tâches avec plein de choses, mais ce qui fera la différence entre une marque et une autre, c'est l'humanité qu'il y aura derrière. Et puis derrière Capdonal, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'humanité finalement.

  • Elodie

    Il y a beaucoup d'amour. Après, il ne faut pas être con. Parce que je veux dire, on est des chefs d'entreprise, on va servir notre entreprise. Il y a énormément d'amour, on ne lâchera jamais nos valeurs. Donc c'est pour ça qu'on investit quatre fois ce qu'on génère sur un projet où on ne lâche rien. Et après, c'est à nous d'être bons. Pourquoi ? Je me souviens que tu avais aussi le bio qui me disait, mais pourquoi vous faites les mondiaux ? Je disais, mais quand on achète cher. Par exemple, moi, les agriculteurs, mon plus beau cadeau, c'est un agriculteur qui m'a dit, moi j'adore travailler avec Abdonat. Il n'a pas dit ça, il a dit ça à une réunion. J'adore travailler avec Abdonat parce que Abdonat achète au prix juste et nous, on vit bien avec eux. Et c'est mon combat. On leur dit, à combien vous vivez bien ? Parce que l'idée, c'est créer des cercles vertueux. Déjà, saigner les gens pour t'en sortir. Quand tu mets un kilo de fruit pour un groupe de bière en biodynamie, au prix du fruit bio local dans ta bière, ta bière est forcément plus chère. Si tu veux qu'elle se vende, il faut que tu racontes cette histoire, que tu saches la raconter. Tu as une responsabilité vis-à-vis de ton entreprise, vis-à-vis de l'agriculteur que tu fais vivre aussi. Bien sûr. Et c'est réalier ou autre. Et donc, avoir un concours et devenir sur ta bière la meilleure bière du monde, ça a soit ce travail, parce que l'autre a mis 0,001 centimes d'arôme de ci, de là, il appelle ça une bière à la frise. il y a zéro cerise dedans. Et toi, ton produit, il est meilleur au monde. Il existe. Et donc, c'est aussi ça, notre travail, c'est savoir exister dans ce monde de fou, pour asseoir tes valeurs en te disant, et quand les gens nous disent, mais comment vous faites ? Et quand on leur raconte, on prend un petit peu de fruits pour un litre de bière, ou que... Je dis ça parce que c'est parlant. Les gens te regardent et tu fais le chemin. Alors peut-être que demain, ils ne vont pas mettre un kilo de fruits pour un litre de bière, mais ils vont peut-être commencer à mettre du fruit dans leur bière. Et tu changes.

  • Audrey

    Oui, tu arrives à faire évoluer les pratiques et les mentalités aussi.

  • Elodie

    À ton petit niveau, et moi, je crois beaucoup en ça. Et j'aime faire du bien aux gens. Donc, je n'ai pas envie que les gens boivent ma bière et que ça ne leur fasse pas de bien. Déjà, au plaisir, c'est-à-dire, j'aime bien ça, ta rousse au marron, c'est une merveille. J'en sais rien, alors déjà, ça me fait plaisir. Mais en plus, je veux dire que dans le corps… ça fait du bien. Quand je sors une bière au gingembre, c'est de l'alcool. Moi, j'adore. J'ai un petit problème inflammatoire, ça m'enlève les douleurs articulaires. C'est du vrai gingembre qu'on rapple au bio d'un producteur de la région. Donc, ta bière au gingembre, c'est du gingembre. Mais ce que donne le gingembre ? Bien sûr.

  • Audrey

    Je fais quand même juste un petit rappel légal. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération.

  • Elodie

    Après, quand tu bois une Capedona, je pense que tu ne te mets pas la tête à en boire vin.

  • Audrey

    Ah non,

  • Elodie

    c'est sûr.

  • Audrey

    Je crois que c'est avec toi qu'on avait rigolé là-dessus. Parce que j'étais venue à une des soirées cet été. Et je disais, moi, je bois de la bière. Toi, tu dis, mais j'ai fait la même chose avec du vin la semaine dernière. Mais je suis rentrée difficilement parce que l'habitude de boire de la bière au faible...

  • Elodie

    3 degrés, là.

  • Audrey

    Voilà. Et hop, tu arrives chez la fage et paf, tu prends du 15 degrés dans la figure.

  • Elodie

    Moi, j'adore le vin. J'adore le vin, mais c'est vrai que tu peux te faire une soirée de dégustation en buvant, je ne sais rien, cinq ou six bières différentes. Tu goûtes des petites quantités pour rester dans la maîtrise de soi. Mais tu as goûté plein de choses à 3, 4 degrés. Quand tu veux faire la même chose, tu as du plaisir dans le vin. Moi qui adore, tu tapes du 15 degrés fois 5 ou 6. Moi, à l'arrivée, je n'ai pas de capacité. J'apprends à maîtriser le vin. J'en bois tout le temps parce qu'il faut défendre les vignerons. Mais je ne peux pas faire la même chose avec le vin qu'avec la bière, c'est sûr.

  • Audrey

    On t'appelle un taxi. C'est peut-être le plus simple.

  • Elodie

    Oui.

  • Audrey

    Quelle est la principale difficulté pour installer une entreprise sur la durée ? Et même question pour le couple finalement, puisque votre entreprise, c'est votre vie.

  • Elodie

    Je pense qu'on n'a jamais arrêté. Les enjeux sont permanents. C'est-à-dire que tu peux être en haut aujourd'hui et en bas demain. Donc déjà l'humilité. Beaucoup d'humilité par rapport à ce qui se passe et de la prudence. Et puis après, à côté de cette humilité et de cette prudence, beaucoup de rêve et de croire et d'y aller foncer. Tu as peur, l'autre il va. Pour moi, c'est un doux mélange entre humilité et audace. C'est faire vivre ses rêves. Moi, je me souviens, je leur dis tout le temps, impossible n'est pas capable. Parce qu'au début, quand j'ai présenté ma bière au Mondio, les gens me disaient pourquoi tu envoies tes bières ? Au début, on refusait les bières aux fruits. Parce qu'on ne rentrait pas dans les codes de la bière aromatisée, il y avait trop de fruits dedans. Il n'y avait pas trop de fruits, c'était les 10% légales, puisqu'on les concentrait à basse température, etc. Mais les mecs ne comprenaient pas. Et puis, il n'y avait pas d'arôme. Et finalement, tu fais une meilleure bière du monde. C'est-à-dire que, et je leur dis tout le temps, impossible n'est pas Cabrona. Tu ne peux pas y aller, on y va. Donc, moi, ça… Et puis, plus tu veux me faire mal, plus tu me donnes des forces. Tu me dis Non, non, ce n'est pas possible, toi, tu n'iras pas. Je me dis Oh, oh, oh, toi, tu m'as dit que je n'irais pas. Donc, voilà. Donc, il y a ça. Après, avec toute la conscience de ce qu'on est, ce que je te disais, on a décidé de réduire notre production de 20 cette année. Donc, c'est Je suis humble, je ne maîtrise pas tout mon nouveau process, je vais calmement, etc. Par contre, j'y vais.

  • Audrey

    La porte est fermée, tu passes par la fenêtre.

  • Elodie

    La porte est fermée, je ne passe pas à la fenêtre. Et puis, vraiment, y croire. Et embarquer des gens avec nous dans notre passion, rien lâcher, et puis cultiver notre unicité. C'est important. Cultiver notre unicité. Moi, je ne me compare pas aux autres. Je goûte les autres, j'aime les autres, j'ai envie qu'ils réussissent. Par contre, je cultive mon unicité.

  • Audrey

    Ta plus grosse erreur dans la conduite du projet Camp Donat, est-ce qu'il y a quelque chose que tu as fait ou que vous avez fait ensemble avec Grégor et que tu ferais différemment aujourd'hui ?

  • Elodie

    Parfois, je suis trop humaine. Je pense que je veux embarquer des gens, je veux trop sauver les gens. Je vais embaucher des gens. Ma plus grosse erreur, ça a été dans certaines embauches. C'est-à-dire que je veux sauver les gens, mais en fait, si tu fragilises ton entreprise, tu ne sauves pas les gens. Je pense qu'il faut que je mette plus de distance et je pourrais sauver les gens plus tard, ou en tout cas à côté de l'entreprise, mais pas forcément dans l'entreprise. Garder plus de neutralité et t'entourer. Tu ne peux pas réussir un match si tu as un bon joueur et... et 5 qui sont les équipes d'autres qui ne sont pas à fond. En fait, nous, on a tellement de passion qu'il nous faut des gens passionnés et qui tirent la machine avec nous. Je ne peux pas la tirer toute seule. La plus grosse erreur, c'est d'avoir dit Non, c'est bon, je peux tout porter moi. Sauf que c'était possible à Argelès. Ici, ça n'est plus. Et j'ai besoin de m'entourer de gens avec moi et qui ont au moins la même puissance que moi, en fait. C'est-à-dire que je ne peux pas tirer la locomotive toute seule.

  • Audrey

    plutôt des erreurs de recrutement ?

  • Elodie

    Oui, des erreurs de recrutement ou de penser que je pouvais continuer à faire comme je faisais quand on était tout petit, en étant plus gros. Ce n'est pas vrai. Tu changes, tu dois évoluer, t'entourer et tu dois savoir faire des choix un peu difficiles, te séparer de gens qui ne sont pas fonds, même si tu les aimes bien humainement. Donc, le faire le mieux possible. ne pas tolérer que des gens soient

  • Audrey

    Pas bien à côté de toi, en fait. Mais pareil pour tout. Tu parles dans le couple, tes amis. C'est-à-dire vraiment savoir t'entourer des bonnes personnes. Savoir t'entourer des bonnes personnes, c'est extrêmement important. C'est-à-dire que là, j'ai choisi de prendre du temps avec toi. Je n'aurais pas choisi de prendre du temps avec n'importe qui. Je sais que tu es… Merci. Non, mais dans le positif, on a la même énergie. Et ça, pour moi, c'est extrêmement important. Moi, je m'en fiche de m'entourer de gens qui n'ont pas d'études, etc. Si tu as envie, la volonté, cette passion, envie d'y arriver, je te donnerai tout pour y arriver. Mais par contre, ne me tire pas vers le bas. Bien sûr. Et ça, c'est des erreurs qu'on a faites. À croire que je pouvais sauver tout le monde.

  • Elodie

    Je me retrouve un petit peu dans ce que tu dis. C'est pour ça que je te punis d'un petit peu. C'est vrai que je travaille dans le secteur du troisième âge, donc il y a des histoires de vie qui me touchent d'autant plus. On veut sauver le monde alors que parfois, il faut savoir raison garder. Et des fois, la raison, on a envie de l'écouter.

  • Audrey

    C'est ça.

  • Elodie

    Ta plus grande réussite, est-ce qu'il y a un événement, j'imagine qu'il y en a plein, mais est-ce qu'il y a un événement parmi tout ce que tu as en tête que tu aimerais partager comme une de tes réussites ?

  • Audrey

    Ma plus grande réussite professionnelle ou personnelle ?

  • Elodie

    Celle qui te touche le plus au moment où on se parle, du moins.

  • Audrey

    Avoir su conserver... les mêmes amis, mon mari, avoir su fidéliser mes clients. Je sais qu'on est dans un monde où tout bouge, où tout change, où on peut changer beaucoup de choses, mais moi, avoir su préserver quelque chose de constant, de fidèle autour de moi. Ça, c'est vraiment mes parents, ma famille, mes amis, qui faisaient conscience que mes collaborateurs. qui sentent que je suis là pour eux et inversement sentir qu'ils sont là pour moi. Ça, c'est ma plus grande réussite. Elle est humaine.

  • Elodie

    C'est ce que j'allais te dire. On en revient toujours à l'humanité.

  • Audrey

    Oui, mais je crois que c'est ce qui nous fait avancer. Je serais seule dans cette histoire, elle n'aurait pas trop de sens.

  • Elodie

    Et du coup, ça revient en écho à ce que j'allais te demander, ce qui a été le plus difficile à concilier. J'ai l'impression que tu es plutôt bien entourée et tout le monde adhère aussi dans ton entourage.

  • Audrey

    Un peu le sacrifice de mes enfants. Oui. Alors, je suis une mère passionnée, donc je leur donne beaucoup. Mais oui, ne jamais avoir pris cinq semaines de vacances. Si j'en ai pris une par an, les années où j'en prenais, c'est le maximum. Jamais être l'été avec tes enfants, jamais partir au ski avec tes enfants. Voilà, eux, leur rêve, c'est d'offrir des vacances à leur mère. Sauf que moi, je ne souffre pas. Alors, ça me fait de la peine dans leurs yeux, parce qu'ils pensent que j'ai de la peine, mais en tout cas, je pense qu'ils me manquent un truc, puisque tous les autres y vont. Mais en fait, moi, il ne me manque rien. J'adore ma vie, je la reprends de la même manière. Mais c'est qu'est-ce qu'eux, ils ont dans le cœur, à quel point je leur ai manqué. Je sais que par rapport aux ados, ils adorent être avec moi, alors que les ados... Papa et maman, si je leur dis ce soir, on fait une soirée ensemble, limite, ils allument la soirée pour être avec nous. Parfois, je me dis, ce n'est pas normal.

  • Elodie

    Il y a quelque chose, oui.

  • Audrey

    Tu as mis un petit manque. Mais bon, comme il y a beaucoup d'amour, encore une fois, je pense qu'on compense. Je ne sais pas. La vie me le dira si j'y arrive.

  • Elodie

    Et justement, ta maternité, tu as bridé dans ton esprit entrepreneurial à un moment ? Tu as fait des choix différents pour ne pas pénaliser ?

  • Audrey

    Non, on est avec moi au travail, en fait. Moi, mes enfants, au début, ils faisaient les coffrets de Noël avec nous. Je crois qu'Arsène avait deux jours, je faisais le marché de la cerise avec lui. C'est-à-dire que oui, impossible n'est pas Capdona, ça part de mon père qui me disait impossible n'est pas Pujol Donc, moi, je finis avec rien n'est impossible donc avec beaucoup d'amour. À partir du moment où je les allaitais, donc ils étaient avec moi. Donc, non, je pense que… Tout est possible. Je ne suis pas quelqu'un qui met des barrières. J'en ai trois, j'aurais peut-être pu en avoir dix. Je crois que je suis tellement passionnée que c'est très compliqué de dire bonsoir au soir et de passer des heures avec chacun, surtout quand on est tard à la maison. Tu fais des enfants qui dorment peu. Mais non, je ne sais pas quoi te dire d'autre histoire.

  • Elodie

    Non, mais c'est très clair. Capdona, donc, c'est deux sites, des prix prestigieux, une marque bien établie au niveau local et au reste international même. Est-ce que vous avez une vision sur les dix prochaines années ? Est-ce que vous voyez ? Ou est-ce que toi, tu te vois ? Peut-être que ce n'est pas la même vision que celle de Grégoire.

  • Audrey

    J'aimerais vraiment devenir la bière à la française, déjà. Parce que je n'ai pas envie que les bières à la française ressemblent à des bières belges ou des bières allemandes que j'adore. Mais pour moi, je trouve qu'on représente vraiment beaucoup la France. Donc, mon travail, c'est réussir à asseoir ça pour inspirer d'autres personnes sur ce savoir-faire. Et pouvoir changer les mentalités, se dire que c'est possible que ça marche en étant écolo, de faire bon et beau. Et donc voilà, j'aimerais vraiment inspirer le monde de la bière en étant un meneur. Donc si je reste petite et cachée, je ne pousserai pas les gens avec nous. Donc je n'entraînerai pas le monde de la bière française. Qu'est-ce qu'est la bière française dans le monde ? Alors voilà, je voudrais vraiment créer qu'est-ce que la bière française. Et je ne veux pas ressembler. On fait des bières type beige, etc. On a été meilleure bière type beige du monde. meilleur IPA du monde. Donc, c'est des bières type américaines. Mais la bière française, c'est quoi ? Mon meilleur prix ? J'en ai eu deux. Ça a été en 2017 quand on a été French Révélation à Bruxelles sur notre brune au mori rouge. Et là, les gens nous appelaient partout en nous disant Mais c'est quoi le mori ? Mais c'est quoi le mori ? Alors là, j'avais tellement de fierté d'envoyer des bouteilles de mori à travers le monde. Donc déjà, c'était… Et ma dernière, ça a été en 2023, je crois. On a été meilleure bière du monde, toute bière confondue, sur notre brune vieillie en barrique de Nuit-Saint-Georges, de grand vin de Nuit-Saint-Georges. Donc, elle a battu toutes les brunes au monde, après toutes les bières. Donc, on a fait la une du Force Magazine. Mais c'est vraiment une bière à la française qui vieillit six ans en barrique, tous les six mois, on change de barrique. Vraiment le savoir-faire de la française. Et pour moi, c'était la France qui avait gagné, Nuit-Saint-Georges. bière au cercle de Sardaigne, donc qui finit nos céréales. Et donc, c'était vraiment ce savoir-faire-là. Et gagner sur cette bière-là, ou pas, meilleure bière type Belge du monde ou autre, c'était vraiment ma grande fierté.

  • Elodie

    Donc, dans 10 ans, ça sera Cap-Donat à la Tour Eiffel. Oui,

  • Audrey

    je serais très fière. Je serais très fière. Mais je serais très fière que des grands chefs à travers le monde représentent comme certains vins français représentent le terroir français. un cercle de Capdona comme une bière à la française, voilà, comme chef de file, comme parler des bières françaises.

  • Elodie

    Je te le souhaite, en tout cas.

  • Audrey

    Merci.

  • Elodie

    Des petites questions pour terminer. Là, en réponse au tac au tac, tu dis la première chose qui te passe par la tête.

  • Audrey

    OK, vas-y.

  • Elodie

    Quelle est ton héroïne dans l'histoire et pourquoi ? Et histoire avec un grand H.

  • Audrey

    Mon héroïne dans l'histoire, voilà, vite fait, je vais dire Jeanne d'Arc. Alors, ça me fait de la peine de dire ça. parce que je la trouve fabuleuse, c'était une guerrière et une incomprise, je pense que dans les FCU on l'aurait protégée elle ne serait pas morte sur le bûcher certainement pas

  • Elodie

    Quelle faute t'inspire le plus d'indulgence ?

  • Audrey

    Une faute qui est reconnue c'est-à-dire assumée c'est-à-dire j'ai fait une faute, je suis désolée en fait je suis indulgente quand on me cache la faute je ne suis pas indulgente quand on me cache la faute mais quand on me l'a dit, je suis très indulgente

  • Elodie

    Faut t'avouer à moitié pardonné. Totalement pardonné, peut-être.

  • Audrey

    En fait, j'essaie de comprendre et je demande à la personne de réparer la faute, ça c'est sûr. Mais je pardonne.

  • Elodie

    Est-ce que tu as un mantra, une citation, un dicton ?

  • Audrey

    Je t'en dis bien. L'impossible n'est pas Capdonna.

  • Elodie

    Je t'en dis bien. Tout à l'heure, tu réponds, quel est le secret pour ne pas avoir la vessie qui rétrécit à vue d'œil en buvant une bière ? Bon, maintenant, je le sais.

  • Audrey

    Boire une Capdonna.

  • Elodie

    Boire une Capdonna. exactement alors boire des bières nature ouais ah mais non mais le plus simple c'est de boire des camedonas merci et alors la chanson qui te motive quand tu as le moral dans les chaussettes tu la connais ah oui je la connais et les gens ne comprendront pas non j'en ai plein de chansons mais en

  • Audrey

    ce moment en ce moment j'écoute des chansons qu'on fixe en fait et ça me fait rire le petit deux neuf ans qui se prend pour une racaille en fait qui habite à Saint-Nazaire dans une belle maison et la plus grande maison à Paris si tu vois ma maison mes amis rigoleront parce qu'il y a très peu de gens qui rentrent chez moi j'ai la même maison depuis toujours elle ressemble à rien elle est toute petite et c'est vraiment pas ils ont pas la grande maison on est pas à la cité à la cour neuve mais en ce moment c'est des chansons qu'ils me font après quoi te chanter En même temps, en ce moment, j'écoute énormément Bach. Alors, je ne sais pas si ça me fait du bien, ça m'apaise.

  • Elodie

    Oui, c'est sûr que ça pèse de fait le même registre. Mais à chanter,

  • Audrey

    je chante tellement faux que je ne te chanterai rien, sauf sans toi. Moi, j'aime la douceur. Le soir, je mets toujours de la musique classique, etc. pour apaiser tout le monde et tout ça. Mais le matin, je mets toujours des musiques à la cour.

  • Elodie

    Et donc, tu écoutes Charlotte Julien tous les matins ?

  • Audrey

    Je l'écoute et mes enfants connaissent.

  • Elodie

    Grâce à nous, je pense qu'elle a touché beaucoup plus de royalties qu'elle n'en a touché ces quelques décennies. Voilà. Petit tip.

  • Audrey

    Je pense que sur YouTube, elle doit bien passer en boucle.

  • Elodie

    C'est ça. Petit contexte. Donc, Élodie et moi, nous sommes dans une association locale qui s'appelle Les Femmes Chefs d'Entreprise et on termine toutes nos réunions par Charlotte Julien. Il n'y a pas de métro à Perpignan.

  • Audrey

    Oui, mais c'est toi qui chantes et nous, on chante pour vous. Il n'y a pas que moi,

  • Elodie

    il y a Claire et Mireille aussi. Caroline aussi, elle n'est pas loin dans la meute. On a une bonne chorale.

  • Audrey

    Ça met du vent au cœur.

  • Elodie

    Merci,

  • Audrey

    Élodie,merci pour ton partage et ta sincérité.

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