Speaker #0Bienvenue dans cette troisiĂšme partie. Nous avons dans la premiĂšre partie abordĂ© le concept de potelage et notĂ© l'importance de respecter le cycle donner recevoir rendre. Dans la seconde partie je t'ai exposĂ© les cinq types de dettes toxiques. On aborde dĂ©sormais notre derniĂšre partie et je veux te parler de l'urgence de changer de paradigme. Il est grand temps d'arrĂȘter de diaboliser la dette et de sacraliser le don. Il est temps de se rendre compte qu'ils font partie d'une trilogie donner, recevoir, rendre, constitutive de notre sociĂ©tĂ© et je dirais mĂȘme de notre humanitĂ©. C'est cet Ă©change rĂ©ciproque qui fait de notre monde un monde social. Sans obligation envers ceux qui nous ont donnĂ©, notre monde deviendrait un monde de choses dans lequel chacun traiterait l'autre comme un objet, disposerait de lui Ă son grĂ©, un monde oĂč personne ne tiendrait ses engagements envers autrui. Tout d'abord, revenons Ă l'histoire avec un grand H, celle de nos origines. La capacitĂ© de maintenir un Ă©quilibre dans nos Ă©changes est ancrĂ©e dans notre biologie. Oui, tu l'as bien entendu. Des Ă©tudes en palĂ©oanthropologie montrent que nos capacitĂ©s de rĂ©ciprocitĂ© et d'assistance mutuelle ont jouĂ© un rĂŽle crucial dans notre Ă©volution. Selon des chercheurs comme James Shreve, ce qui a entraĂźnĂ© la disparition de l'homme de NĂ©andertal, pourtant beaucoup mieux bĂąti pour la survie que l'homo sapiens, c'est son incapacitĂ© Ă former des alliances. Contrairement Ă ce que les thĂ©ories de l'Ă©volution stipulent, ce n'est pas le plus fort qui a gagnĂ©, du moins dans notre cas. Nous devons notre succĂšs en tant qu'espĂšce, mais Ă©galement en tant qu'individu, si tu y rĂ©flĂ©chis, Ă notre capacitĂ© de rĂ©ciprocitĂ© et de confiance mutuelle. Nous devons notre succĂšs Ă notre capacitĂ© Ă crĂ©er du lien et Ă nous montrer loyale. Cette capacitĂ© que nous avons de garder en mĂ©moire la contribution des autres, d'en tenir la comptabilitĂ© et de tenir nos engagements est la caractĂ©ristique de notre humanitĂ©. Pour un autre anthropologue, Robin Fox, l'Ă©tape la plus importante dans le dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s humaines est l'invention de la belle famille. Oui, tu m'as bien entendu. Les liens créés par le mariage nous ouvrent la possibilitĂ© de former des alliances avec d'autres groupes. C'est la fameuse exogamie dont on a parlĂ© dans l'Ă©pisode Anatomie des fĂȘtes de famille auquel je te renvoie. On peut donc, in fine, compter sur leur assistance en cas de besoin. De cette maniĂšre, les groupes qui arrivent Ă Ă©changer des partenaires avec d'autres groupes augmentent leur chance de survie puisqu'ils ont plus d'alliĂ©s. Quelles que soient les explications que nous trouvons pour expliquer notre capacitĂ© d'altruisme, on ne peut nier qu'elle existe. En tant qu'ĂȘtre humain, nous sommes capables de nous engager dans des actes qui aident les autres et qui ont un coĂ»t pour nous. Par contre, ce qui est difficile Ă expliquer chez l'homme, Ce n'est pas son absence frĂ©quente de vertu, pourquoi il fait du mal, mais c'est plutĂŽt, au contraire, la possibilitĂ© qu'il puisse ĂȘtre vertueux. Pourquoi accepter de partager quand on est celui qui possĂšde le plus ? La thĂ©orie des jeux de Ridley nous rappelle que si les participants s'engagent dans une relation sur une base de rĂ©ciprocitĂ© positive, si tu me donnes, je te donne, ils pourront collaborer undefined. Par contre... S'ils entrent dans une relation sur la base de rĂ©ciprocitĂ© nĂ©gative, si tu prends, je te prends, ils s'engagent dans une escalade oĂč chacun tentera de s'emparer des ressources disponibles avant que l'autre se fasse et ça finira mal. De mĂȘme, le mathĂ©maticien Martin Nowak a pu dĂ©montrer que la stratĂ©gie qui amĂšne le plus de profit est une stratĂ©gie du donnant-donnant qui autorise des exceptions Ăa veut dire un pardon occasionnel pour ceux qui refusent de coopĂ©rer. Alors ça, on le dĂ©veloppera plus tard dans la partie sur les clĂ©s pour bien recevoir, donner et rendre. Tu pourras donc le constater, nous sommes toujours en train de faire des comptes. Dans la vie de tous les jours, par exemple, nous passons beaucoup de temps Ă examiner si les membres de notre famille et les personnes qui nous entourent sont dignes de notre confiance. Ăa fait partie de notre biologie. C'est uniquement parce que nous pensons que les autres sont capables de rĂ©ciprociter que nous pouvons rendre le risque de donner sans trop de pertes. Je m'explique. Les chercheurs ont montrĂ© que nous avons dans notre cerveau des modules spĂ©cialisĂ©s dans l'Ă©valuation des dons et contre-dons et qu'ils agiraient comme une sorte de compteur ou de calculette. dont le rĂ©sultat se lirait en termes de rĂ©ponses Ă©motionnelles, positives ou nĂ©gatives vis-Ă -vis des autres. Ăa veut dire qu'en observant, je vais compter les actions positives ou nĂ©gatives que va faire la personne et en fonction du rĂ©sultat obtenu, je dĂ©ciderai si je donne ou bien si je me ferme ou bien si j'attaque. Dans la mesure oĂč nous sommes capables d'Ă©prouver des Ă©motions, nous cherchons Ă Ă©viter les Ă©motions dĂ©sagrĂ©ables et Ă renouveler les expĂ©riences d'Ă©motions positives. Nous apprenons par exemple que certaines actions nous amĂšnent Ă nous sentir honteux. Le simple souvenir de la honte suffira alors pour que nous dĂ©cidions d'Ă©viter certains comportements. Plus le groupe est large, plus le bĂ©nĂ©fice de la coopĂ©ration est difficile Ă Ă©valuer et plus les obstacles sont grands. pour arriver Ă une situation de coopĂ©ration qui soit stable. Mais cela dĂ©montre que la coopĂ©ration basĂ©e sur la rĂ©ciprocitĂ© existe dans un groupe seulement si un mĂ©canisme permet de punir non seulement ceux qui refusent de coopĂ©rer, mais aussi ceux qui refusent de punir. Encore une fois, on est dans une histoire de contes. C'est la fameuse loyautĂ© dont nous avons parlĂ© dans l'Ă©pisode sur la famille. Et la loyautĂ©, on en parle dĂšs l'instinct oĂč nous nous mettons Ă coopĂ©rer avec les autres parce que nous appartenons Ă un mĂȘme groupe et en coopĂ©rant avec un groupe, nous choisissons de dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts plutĂŽt que les intĂ©rĂȘts de l'autre groupe. Alors, au-delĂ de cette approche anthropologique, et pour la complĂ©ter, explorons et revenons Ă cette fameuse dimension morale. L'obligation de donner un bien Ă©quivalent au bien reçu est fondamentale dans notre sociĂ©tĂ© et constitue, si tu y rĂ©flĂ©chis, la base de concepts clĂ©s tels que l'aumĂŽne et la justice. Cette rĂ©ciprocitĂ© n'est pas simplement une transaction matĂ©rielle, mais c'est aussi un engagement moral et social qui renforce les liens au sein de la communautĂ©. Selon Marcel Mauss, le devoir de donner des aumĂŽnes aux plus pauvres dĂ©coule directement du principe de remboursement de la dette. En donnant aux enfants et aux dĂ©munis, on donne ce qu'on a reçu de plus qu'eux, on invoque la protection divine, Et on instaure ainsi une sorte de transaction morale. Ăa veut dire que si je donne ce que j'ai en plus Ă ceux qui en ont moins, moralement, Ă©thiquement, je remets de l'Ă©quilibre dans les relations. L'aumĂŽne est donc perçu comme un devoir moral, une sorte de sacrifice nĂ©cessaire, qui va ĂȘtre soutenu par la croyance que des forces supĂ©rieures puniraient l'excĂšs de bonheur et de richesse en faveur de l'Ă©quilibre et de la justice sociale. La quĂȘte de justice... Chez l'homme, il faut le noter, elle se distingue par sa complexitĂ© et sa profondeur qui va transcender les lois de la nature. En effet, si tu observes les animaux, il n'y a pas de notion de justice et d'Ă©quitĂ©. C'est la loi du plus fort qui prime. Le plus fort, c'est celui qui va tout dĂ©cider, c'est celui qui va manger en premier, et peu importe pour les plus faibles. Chez l'homme, la justice va au-delĂ de la simple rĂ©tribution. Elle s'Ă©tend aussi aux injustices impersonnelles, pour te montrer la complexitĂ© des choses. Face Ă des catastrophes naturelles, ou dans des situations, par exemple, comme la guerre ou la dictature, oĂč les coupables sont intouchables. Nous ressentons de la responsabilitĂ© collective. Nous sommes affectĂ©s par ces malheurs. Nous nous sentons redevables par le simple fait de ne pas vivre autant de malheurs que ces personnes. Et en fait ça c'est notre humanitĂ© qui va nous rendre sensibles Ă ce qu'Ă©prouvent les autres et qui va nous inciter Ă aider parce qu'on se sent en dette de malheur. Et donc pour rééquilibrer cette injustice, on va... payer notre dĂ». Cette empathie universelle nous conduit Ă agir, Ă donner, pour attĂ©nuer ou tenter, je dirais, d'attĂ©nuer les souffrances d'autrui, Ă©tablissant un sens de la dette morale qui va dĂ©passer les interactions individuelles pour englober des rĂ©ponses collectives Ă l'injustice. Alors, arrĂȘtons, je le rĂ©pĂšte encore une fois, de ne pas vouloir compter. Il est essentiel de compter pour pouvoir avoir un rapport de rĂ©ciprocitĂ© saine. Refuser de compter, c'est valider la domination. Je te renvoie encore au film, il reste encore demain. Et si je reprends l'exemple de Delia, on se rend bien compte qu'il y a un problĂšme de compte. Elle donne tout ce qu'elle a pour son mari, pour son beau-pĂšre, ses enfants, et rĂ©colte en retour des coups, des injures, des jugements. Personne n'ose rien dire au sujet de ce dĂ©sĂ©quilibre flagrant. Certes, la famille est le premier lieu du don. On donne, et cela compte beaucoup. Le bĂ©bĂ© dĂšs sa naissance reçoit une infinitĂ© de choses. Un patrimoine gĂ©nĂ©tique, symbolique, culturel, affectif, idĂ©ologique. Mais aussi un corpus de savoir, de savoir-faire, de grilles de lecture, du monde, des croyances, des valeurs, des rĂšgles, des traumatismes, des non-dits, des secrets, des rituels de fĂȘte, des deuils plus ou moins faits. Bref, toute une nĂ©vrose familiale. Les dons impliquent le meilleur comme le pire. Bien qu'en partie invisibles, voire inconscients, ils instituent cependant d'importantes contraintes de dĂ©veloppement et vont modeler les relations. Mais la famille n'est pas que le lieu du don. Il est, et quelque part il doit ĂȘtre, mais gĂ©rĂ© de façon positive, le premier lieu d'apprentissage de la dette. Car les dons crĂ©ent des dettes. Les parents, conscients de leur pouvoir et des difficultĂ©s qui attendent leurs enfants dans le grand monde, doivent les aider doucement Ă se dĂ©tacher d'eux. Grandir, c'est faire Ă chaque Ă©tape le deuil de ceux qui faisaient les dĂ©lices de l'Ă©tape prĂ©cĂ©dente. Mais renoncer Ă devenir adulte entraĂźnerait une mĂ©sestime de soi. En demandant au moment adĂ©quat Ă l'enfant d'aider ses parents, avec de menus services adaptĂ©s Ă son Ăąge bien entendu, on lui montre qu'il peut lui aussi donner, ĂȘtre donateur. Il apprend ainsi 1. que ses parents ne sont pas des entitĂ©s destinĂ©es Ă satisfaire uniquement ses besoins et n'ayant eux-mĂȘmes aucun besoin, Mais il se rend compte aussi qu'il peut ĂȘtre utile et en se sachant utile, il se sent valorisĂ©. Et la valorisation, les rapports sains, les rapports d'Ă©change sont constitutifs d'une relation saine. Alors j'aimerais finir mes exemples avec Les MisĂ©rables de Victor Hugo et la scĂšne entre Jean Valjean et Mgr Myriel, parce que je trouve que c'est un excellent exemple pour illustrer la rĂ©ciprocitĂ©, mais surtout l'usage trĂšs malin de la dette. Alors le contexte, si tu ne connais pas, Jean Valjean... Il vient de sortir du bagne et il est accueilli par le religieux qui va se montrer extrĂȘmement sympathique. Celui-ci va lui offrir gratuitement le gĂźte et le couvert alors que l'ex-dĂ©tenu lui propose plusieurs fois de payer. Celui-ci est quelque part ultra Ă©tonnĂ© d'ĂȘtre aussi bien accueilli et que le curĂ© n'ait pas peur de lui. Ce fameux curĂ© lui raconte que sa seule richesse, ce sont deux chandeliers et des couverts en argent. AprĂšs le repas, tout le monde va se coucher. Le curĂ© se lĂšve le matin et que s'est-il passĂ© ? Eh bien, Jean Valjean a disparu avec tout le butin. Il est arrĂȘtĂ© par la police qui vient le livrer Ă Mgr Miriel et Ă©coute ce qui se passe.
Speaker #0Valjean se sent obligĂ© de rĂ©pondre Ă ce don par un changement radical de comportement et par des actes de bontĂ© qui reflĂštent ceux du prĂȘtre. Ce don initial de Mgr Miriel Ă©tablit une dynamique de rĂ©ciprocitĂ© qui dĂ©passe le matĂ©riel pour entrer dans le domaine de l'Ă©thique personnelle. Jean Valjean poursuit sa vie en cherchant des moyens de rembourser cette dette Ă travers ses actions. Il va adopter Cosette, il va s'assurer de son bien-ĂȘtre, il va protĂ©ger Marius, il va essayer de faire le bien autour de lui sans jamais chercher de reconnaissance ou de rĂ©compense. Dans ce contexte, la rĂ©ciprocitĂ© n'est pas instantanĂ©e, mais elle va se manifester tout au long de la vie de Jean Valjean. Cela montre une autre dimension du don. Lorsque le don est de nature profondĂ©ment personnelle et morale, la dette peut ne jamais ĂȘtre entiĂšrement remboursĂ©e. mais elle engendre une chaĂźne de bons actes et de transformations personnelles, illustrant ainsi l'impact profond et durable que peut avoir un don sur les destins d'une personne. Nous voici arrivĂ©s au terme de notre exploration sur la complexitĂ© des interactions entre le don et la dette qui forment le tissu de nos relations sociales et personnelles. Voici un bref rĂ©sumĂ© des points clĂ©s. PremiĂšrement, chaque don implique une dette, crĂ©ant une dynamique de rĂ©ciprocitĂ© essentielle Ă nos interactions sociales. DeuxiĂšmement, il est crucial de bien gĂ©rer ses dettes pour maintenir l'Ă©quilibre social et personnel. TroisiĂšme point. Une gestion inappropriĂ©e peut conduire Ă des troubles relationnels et psychologiques quand la dette est sous-estimĂ©e, surestimĂ©e ou bien niĂ©e. QuatriĂšme point. Il existe des dettes nĂ©gatives, Ă l'inverse des dettes bienfaisantes, qui obĂ©issent au mĂȘme mĂ©canisme mais se soldent diffĂ©remment. Enfin, dernier point, nous avons vu que les pratiques autour du don et de la dette varient, mais elles reposent sur des principes universels de rĂ©ciprocitĂ© et d'Ă©quilibre constitutifs Ă la fois de notre biologie, mais aussi de notre humanitĂ©. Il est temps de passer au dĂ©fi. Cette semaine, je t'invite Ă mener une introspection plus approfondie sur ton propre rapport au don et Ă la dette. Voici quelques premiĂšres pistes pour guider ta rĂ©flexion. Est-ce facile pour toi de donner ou bien ressens-tu de la rĂ©ticence ? Comment te sens-tu lorsque tu reçois ? Est-ce accompagnĂ© d'un sentiment de gratitude ou bien de malaise ? Pense Ă une situation rĂ©cente oĂč tu t'es senti redevable. Qui Ă©tait impliquĂ© ? Quel don ou service a Ă©tĂ© Ă©changĂ© ? Quel sentiment as-tu Ă©prouvĂ© ? RĂ©flĂ©chis Ă des relations oĂč les attentes ne sont pas clairement exprimĂ©es. Quelles tensions cela crĂ©e-t-il ? Pour aller plus loin, je vais te demander de creuser, tu connais ma passion pour cela, quelle Ă©ducation, quelle valeur t'ont transmis tes parents au sujet du don et de la dette ? Quelles sont les phrases, les leitmotivs qu'on n'arrĂȘtait pas de te rĂ©pĂ©ter ? Comment cela influence-t-il tes relations, tes actions ou tes rĂ©actions dans certaines situations ? Et enfin, si tu veux aller encore plus loin, je t'invite pendant une semaine Ă tenir un journal oĂč tu vas noter tous tes actes de gĂ©nĂ©rositĂ© et tous ceux que tu reçois. Examine Ă chaque fois ce que cela procure chez toi. Si possible, engage une conversation avec quelqu'un de proche. au sujet de la perception qu'il a des dons et des dettes dans votre relation. Cela va certainement t'ouvrir des perspectives nouvelles et t'apprendre Ă comprendre comment tu gĂšres avec cette personne vos dynamiques communes. GrĂące Ă ce dĂ©fi, tu vas explorer plus en dĂ©tail les nuances des interactions quotidiennes et comprendre comment elles façonnent tes relations. Toutes ces observations vont te prĂ©parer pour nos prochains Ă©pisodes oĂč nous discuterons des clĂ©s pour donner, recevoir et rendre de maniĂšre saine. Et je finirai par te partager le cas dĂ©taillĂ© d'un coachĂ© qui ressent une immense dette envers ses parents pour leurs nombreux sacrifices. Si tu as des questions, des expĂ©riences Ă partager, Ă©cris-moi. Tu trouveras mon adresse dans le descriptif de cet Ă©pisode et je pourrai ainsi enrichir la suite. Si tu veux creuser dĂšs maintenant les racines de ton rapport Ă la dette et aux dons, n'hĂ©site pas Ă booker une sĂ©ance avec moi. Idem, tu trouveras le lien dans la description de l'Ă©pisode. Enfin, pour me dire merci, pense Ă laisser un commentaire sur ton appli podcast. C'est le meilleur moyen de le faire connaĂźtre et surtout de me rĂ©compenser, de me donner quelque chose pour ce travail. Comme d'habitude, on finit en musique. En tant qu'ĂȘtre humain, nous sommes tous issus de la mĂȘme lignĂ©e et en ce sens, nous sommes tous liĂ©s par le sang. Comme nous le verrons la prochaine fois, ĂȘtre redevable n'est pas qu'une chaĂźne qui nous attache. Ce don de vie vient de bien plus loin que nous et se poursuivra bien au-delĂ . Nous ne sommes que des passeurs. Quand nos enfants prennent le relais, nous avons accompli une grande part de notre tĂąche. Car la vie, nous ne savons pas d'oĂč elle vient et nous ignorons oĂč elle va. La temporalitĂ© de l'ĂȘtre humain est toujours en tension entre un passĂ© qu'il faut revisiter et un futur qui reste Ă crĂ©er, un hĂ©ritage qu'il nous appartient de modeler et de transformer pour le meilleur.