Speaker #0Nous voici arrivés au terme de notre exploration sur la dette et le don. Dans les épisodes précédents, nous avons vu que chaque don implique une dette, créant une dynamique de réciprocité essentielle à nos interactions sociales. Nous avons également vu que bien gérer ses dettes est crucial pour maintenir l'équilibre social et personnel. Une gestion inappropriée peut entraîner des troubles relationnels et psychologiques. Par ailleurs, il existe des dettes négatives, qui obéissent au même mécanisme que les dettes positives d'amour, mais qui se solent différemment. Enfin, les pratiques autour du don et de la dette varient, mais elles reposent sur des principes universels de réciprocité et d'équilibre, constitutifs de notre biologie et de notre humanité. Aujourd'hui, nous allons clôturer notre exploration des dynamiques du don et de la dette en offrant une perspective claire et pratique pour cultiver des relations équilibrées. Je vais mettre un accent particulier sur les relations familiales et proches, mais beaucoup de ces clés peuvent s'appliquer à d'autres contextes. Dans cet épisode, mon objectif est de fournir une méthode pratique qui comprend 7 clés. Je t'explique chacune de ces clés, je les illustre avec un exemple et enfin, je te donne un défi concret. pour la mettre en pratique. C'est parti ! Nous ne déchiffrons pas de carte pour exécuter un trésor et un X n'a jamais, jamais marqué son emplacement. La route est longue, mais l'aventure est au bout. Vous savez combien de temps j'ai cherché ? J'ai un trésor. Nous sommes tous confrontés à une énigme personnelle, un code secret à déchiffrer pour trouver notre alignement. Trop souvent, nous suivons des chemins tout tracés, sans nous questionner. Moi aussi, j'ai longtemps parcouru mon propre labyrinthe avant de trouver mon code. Je suis Hélène Cunet, ex-archéologue, ancienne marketeuse et aujourd'hui coach business. Avec la déchiffreuse, je te partage les clés pour naviguer sereinement dans cette quête unique en t'évitant impasses et solutions préfabriquées. Découvre des ressources, exercices, cas concrets et témoignages, expérimente et provoque ton déclic libérateur. La première clé consiste à accepter de ne jamais être quitte. Ce n'est pas parce que tu comptes que tu dois faire des comptes d'apothicaire, surtout avec tes très proches. Dans les relations familiales, les échanges émotionnels et affectifs sont souvent déséquilibrés. Il est essentiel de comprendre que ces dettes ne peuvent jamais être totalement soldées. Cette acceptation permet d'avancer sereinement et de ne pas transmettre nos charges émotionnelles à nos enfants. En effet, ces relations reposent sur une dynamique de dons et de contre-dons où chaque membre apporte et reçoit des éléments émotionnels, des souvenirs, des valeurs et des soutiens qui vont bien au-delà de la simple transaction matérielle. Parfois, il arrive que les attentes et les ressentiments naissent du fait que nous espérons un équilibre parfait, une sorte de compte final où tout serait égalisé. Mais en réalité, ces échanges sont naturellement, naturellement, je le répète, déséquilibrés. Et c'est justement cette asymétrie qui nourrit et enrichit les liens familiaux. Annette Weiner, dans son ouvrage Inalienable Possessions, propose une perspective intéressante. Selon elle, certains biens et échanges créent des liens durables justement parce qu'ils ne peuvent jamais être totalement rendus ou remboursés. Ces biens, souvent chargés de valeurs émotionnelles et symboliques, renforcent les relations au fil du temps. Weiner va plus loin en soulignant que justement, c'est ce déséquilibre qui est essentiel pour maintenir les liens sociaux et familiaux, car il crée une dette perpétuelle qui ne peut pas être soldée par un simple échange équivalent. Alors... En guise d'illustration, on peut penser aux bijoux de famille, aux terres ancestrales ou bien à tout autre objet chargé d'histoire et dont la valeur symbolique dépasse la valeur réelle. Dans certaines familles, des actes de sacrifice personnel sont également de bons exemples de dons non remboursables. Ça peut être par exemple un parent qui abandonne une carrière prometteuse pour s'occuper de ses enfants. Ce dernier crée une dette émotionnelle et de reconnaissance qui ne pourra jamais être totalement remboursée. Dans le meilleur des scénarios, qui arrivent rarement, on est d'accord, les enfants en grandissant ressentent cette dette non pas comme un fardeau, mais comme un lien profond qui les connecte à leurs parents et à leurs sacrifices, alimentant ainsi une dynamique de gratitude et de responsabilité continue. Pour enfoncer le clou et te montrer que toute famille est bâtie sur une asymétrie des relations, je voulais prendre l'exemple du film Little Miss Sunshine. La famille Hoover traverse de nombreuses difficultés. Le scénario prend la forme d'une sorte de voyage initiatique où la famille prend la route dans un van pour amener Olive, la plus jeune, à un concours de beauté. Au cours du film, on se rend compte que chaque membre de la famille apporte ses propres blessures, espoirs et attentes à cette dynamique. Les dettes émotionnelles et les contributions ne sont jamais équilibrées. Richard, le père, est obsédé par son programme de motivation personnelle. Il investit énormément de temps et d'énergie dans ses projets au détriment de sa famille. Malgré cela, il a besoin émotionnellement du soutien de sa famille pour réaliser ses ambitions. Cheryl, la mère, elle, porte la charge émotionnelle de maintenir la famille unie. Elle donne énormément en termes de soutien et de gestion de crise, souvent sans recevoir de reconnaissance équivalente. Dwayne, le fils, a fait vœu de silence et est replié sur lui-même. Mais sa famille continue de lui apporter un soutien inconditionnel. Edwin, le grand-père, bien qu'il soit un modèle de comportement irresponsable, je pense qu'on peut le dire, offre un soutien émotionnel crucial à Olive, la plus jeune. Il l'encourage et la prépare pour le concours. Franck, l'oncle récemment sorti de l'hôpital après une tentative de suicide, reçoit beaucoup de soutien de la famille sans pouvoir vraiment contribuer de manière égale en retour. Enfin, Olive, la fille, reçoit l'attention et l'énergie de toute la famille dans sa quête pour participer au concours de beauté. Elle symbolise l'espoir et l'unité familiale malgré les tensions et les sacrifices des autres membres. Alors, il y a un moment vraiment clé dans le film. C'est le moment où toute la famille monte sur scène pour soutenir Olive dans son numéro final. Malgré le ridicule de la situation, cela nous montre bien comment les dettes et les contributions émotionnelles se mélangent et créent une relation très Un lien indéfectible qui est caractéristique de la famille. Passons au premier défi. Cette semaine, réfléchis à une relation où tu ressens un déséquilibre. Plutôt que de chercher à rétablir l'équilibre, essaie de voir comment cette asymétrie enrichit ta relation. Note tes observations et vois si cela change ta manière d'interagir avec cette personne. Dans la Newsletter, je t'ai détaillé pas à pas et avec de nombreux exemples ce défi. Seconde clé, sois reconnaissant de ce que tu as reçu plutôt que de rester uniquement rivé sur tes manques. Et oui, je vais te parler de gratitude. Peut-être es-tu en train de soupirer ou de tourner les yeux au ciel, car, je te l'accorde, ce terme est plus que galvaudé. N'empêche que cela n'enlève en rien à l'essence du concept. Il faut seulement lui donner une chance et l'appliquer avec intention. La gratitude et la reconnaissance jouent un rôle crucial dans nos relations et dans la famille en particulier. Dans une fratrie, qu'on le veuille ou pas, tous les enfants n'ont pas le même besoin d'attention. Encore plus quand l'un des enfants souffre d'une maladie par exemple. En se concentrant sur ce que nous avons reçu, plutôt qu'en calculant au juste centime et en mettant le doigt sur ce qui nous manque, nous adoptons une perspective positive qui enrichit nos relations et notre bien-être émotionnel. Cette attitude permet de transformer une mentalité de pénurie en une mentalité de croissance, favorisant ainsi une dynamique relationnelle plus saine et plus équilibrée. Le pouvoir de la gratitude réside dans sa capacité à nous faire changer de perspective. Cela ne signifie pas qu'il faut que tu ignores tes besoins ou tes manques, mais plutôt que tu choisisses consciemment de mettre en avant ce qui t'a été donné et comment cela t'a aidé à grandir. Alors, un peu de données scientifiques pour finir de te convaincre. Robert Emmons, dans ses recherches sur la psychologie de la gratitude, a démontré que celle-ci améliore le bien-être émotionnel, donc ça, je pense qu'on s'en est rendu compte, renforce les relations interpersonnelles, mais surtout, cela peut avoir des effets positifs sur la santé physique. Pour illustrer cette deuxième clé, on peut penser à Nelson Mandela. Tout au long de son emprisonnement et de sa lutte pour l'égalité, il a souvent exprimé de la gratitude pour le soutien et l'inspiration qu'il a reçues de ses compagnons de lutte et de la communauté internationale. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les injustices subies, une trentaine d'années en prison tout de même, Mandela a reconnu les contributions de ceux qui l'ont aidé. Ceci a renforcé ses liens avec eux, Et c'est ce qui lui a permis aussi de maintenir une vision positive et résilience. Autre exemple, autre registre, il en faut pour tous les goûts. Au début du film, Simba, le protagoniste du film Le Roi Lion, commence par se concentrer sur la perte de son père Mufasa et les manques qu'il ressent en grandissant. Ce n'est que lorsqu'il se reconnecte avec l'esprit de son père et reconnaît l'héritage et les leçons qu'il a reçues qu'il trouve la force de reprendre sa place légitime dans le cycle de la vie. Ce changement de perspective, de la perte à la gratitude, lui permet de devenir un leader sage et courageux. Deuxième défi Tu l'auras compris, il va s'agir d'exprimer, mais surtout de nourrir tel un jardinier, le sentiment de reconnaissance, la gratitude. Je te propose deux pistes. Si tu ne l'as jamais fait, je ne peux que te recommander cette pratique. Fais une liste de trois choses pour lesquelles tu es reconnaissante ou reconnaissant chaque jour. Tu peux noter ça dans un petit carnet. Ou sinon, ce que je fais, moi, avec ma famille, c'est que tous les soirs, au moment du dîner, on fait un tour de table et chacun de nous partage à tour de rôle ses gratitudes. Et fais plus, plus, plus, garantie. Deuxième piste. Tout simplement, dis merci à quelqu'un qui t'a rendu service. Tu peux lui passer un coup de fil, tu peux lui dire en face, et enfin, si la personne n'est plus là, écris une lettre. Merci. Troisième clé, adopte une mentalité de donneur. Le livre d'Adam Grant, Give and Take, analyse en détail les dynamiques de donner, prendre et équilibrer en entreprise. Il distingue trois types de comportements, dans lesquels, il faut le souligner, nous nous retrouvons tous à un moment donné. Mais ce qui va vraiment compter, c'est la balance finale. En résumé, il y a donc ceux qui donnent plus qu'ils ne reçoivent, et il les appelle les donneurs, givers, moi je les appelle les irréductibles bisounours. Il y a ceux qui reçoivent plus qu'ils ne donnent, c'est les preneurs, les takers ou les oiseaux de proie. Et enfin, il y a ceux qui vont sans arrêt chercher l'équilibre, les équilibreurs ou ceux que j'ai baptisés les comptables pointilleux. Dans la newsletter, tu trouveras le lien vers le questionnaire que Grant a mis en place pour évaluer ton profil. Adopter une mentalité de donneur, c'est accepter que le don n'a pas besoin d'être équivalent pour être valable et faire le pari que cela paiera sur le long terme. Qu'est-ce que j'entends par là ? Toujours dans le même ouvrage, Adam Grant présente deux statistiques intéressantes. Ceux qui se trouvent au plus bas de l'échelle de la réussite sont les donneurs. Et ceux qui se trouvent tout en haut de cette fameuse échelle sont les donneurs. Aussi les donneurs. Oui, tu as bien entendu. Les donneurs, bien que souvent désavantagés à court terme, dominent à long terme car ils créent des relations de confiance et de collaboration. Contrairement aux preneurs qui cherchent à maximiser ce qu'ils peuvent obtenir des autres et aux équilibristes qui cherchent à maintenir un strict équilibre entre ce qu'ils donnent et ce qu'ils reçoivent, les donneurs se concentrent sur ce qu'ils peuvent apporter aux autres sans attente de retour immédiat. L'auteur utilise une métaphore que je trouve vraiment très parlante. Si tu cours un 100 mètres, tu gagneras en te montrant preneur. Par contre, si tu cours un marathon, c'est le donneur qui gagnera. Alors attention, cela ne signifie pas qu'il faut te sacrifier sans discernement, mais plutôt qu'il faut choisir de contribuer généreusement et stratégiquement, en sachant que tes actions peuvent créer des opportunités inattendues et renforcer les liens sociaux. Une stratégie intéressante développée par Grahn, c'est ce que j'ai appelé la stratégie des petits pas qui est appliquée à la générosité. Et ça, ça va être particulièrement efficace pour que tu puisses donner généreusement mais stratégiquement. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Commence par décider de faire confiance à une personne et offre ton aide sans rien attendre en retour. Observe. Si cette personne répond positivement, continue dans cette dynamique. Si tu sens qu'elle commence à profiter de toi, Pour illustrer ce qu'est la mentalité de Giver, je te renvoie à l'exemple de Jean Valjean dans Les Misérables qui a clôturé l'épisode précédent. Troisième défi, si tu l'acceptes. Passe le test d'Adam Grant pour établir ton profil et inspire-toi de Trevor dans le film Un Monde Meilleur. Ça, c'est moi. Et là, trois personnes. Je commence par leur rendre service, mais il faut que ça soit un truc important. Un truc qu'ils ne pourraient pas faire tout seuls. Donc je le fais pour eux. Et ils passent le relais en faisant pareil pour trois personnes. Ça en fait neuf. Et là, ça en fait trois autres. Comme tu l'as entendu, le concept de Trévor, c'est d'encourager les autres à faire trois bonnes actions pour trois personnes différentes et de créer ainsi une chaîne de générosité et de bienveillance. Et si tu commençais une chaîne de ton côté ? Quatrième clé essentielle, gère ton énergie et évite les takers, les preneurs ou ceux que j'ai baptisés les oiseaux de proie. Donner ne veut pas dire ne pas compter. Pour ne pas s'épuiser, il est important d'apprendre à reconnaître les takers et de fixer des limites claires pour protéger tes ressources. Les preneurs sont des individus qui cherchent à maximiser ce qu'ils peuvent obtenir des autres sans se soucier de réciprocité. En identifiant ces personnes dans ton entourage, tu peux mieux gérer tes interactions avec elles et éviter l'épuisement, voire le burn-out. Alors, comment repère-t-on les preneurs invétérés ? Premièrement, Ils ont des comportements égoïstes. Ça veut dire qu'ils vont faire des demandes très fréquentes de faveur et ne rien faire en retour. Ils ont tendance aussi à parler de leurs propres problèmes sans s'intéresser aux tiens. Deuxième signe, ils manquent de gratitude. Ça veut dire qu'ils ne disent pas merci et ils se comportent comme si tout leur était dû et que c'était naturel que tu leur donnes ce que tu donnes. Enfin, dernier signe distinctif. ils exploitent les ressources. Et ça veut dire quoi ? Des sollicitations constantes où on te demande du temps, de l'énergie, des ressources, encore une fois, sans offrir d'aide en retour. Alors, identifier les takers, c'est la première étape, mais il y a aussi un comportement particulier que tu dois adopter. Encore une fois, si on suit les conseils de Gant dans son ouvrage Give and Take, ce qu'il nous invite à faire, c'est de trouver un équilibre entre l'altruisme, donc ça c'est la capacité à donner aux autres, et tes intérêts personnels. Et ça, ça consiste à prendre soin de toi. Il appelle ça le otherish giving Cela signifie que tu peux être une personne généreuse et aider les autres, tout en veillant à ne pas t'épuiser ou te laisser exploiter, et surtout... à réfléchir à tes intérêts personnels. Donc, je répète, faire attention ou défendre les intérêts des autres n'est pas contraire avec le fait de défendre ses intérêts. Et en fait, la clé, c'est d'aligner ses intérêts personnels aux intérêts des autres. Enfin, j'ai rassemblé ici 5 conseils pour éviter d'être pris dans cette spirale du don sans fin. Tout d'abord, planifie. Alloue des plages de temps spécifiques pour tes actes de générosité. Par exemple, tu peux réserver une heure par semaine et regrouper tout ce que tu vas faire pour aider les autres. Deuxième chose, exprime tes limites. Apprends à dire non de manière assertive et respectueuse. Par exemple, je suis heureux de t'aider, mais je ne suis disponible que jusqu'à 14h aujourd'hui. Observe les réactions des autres et note comment tu te sens après avoir fixé ces limites. Troisième conseil. Apprends à plaider en ta faveur. Alors ok, je sais que tu vas me dire que c'est pas facile de parler de toi, de te mettre en avant. Mais là, il y a un petit hack super intéressant à faire. Et encore une fois, ça c'est les conseils de Grant. Il a remarqué qu'en fait, les donneurs plaidaient mieux quand ils défendaient les intérêts d'autres personnes. Donc par exemple, ça peut être les intérêts de ta famille ou ceux d'une cause particulière. Je précise, lors d'une négociation. Pour une augmentation de salaire, présente-le par exemple comme une aide pour ta famille plutôt que comme une simple demande personnelle. Quatrième conseil. Pratique l'empathie et pense win-win. Lors de négociations, adopte une perspective objective pour comprendre ce que l'autre partie veut vraiment. Cherche un terrain d'entente qui profite aux deux parties plutôt que de te concentrer uniquement sur ce que tu pourrais prendre. Enfin, dernier conseil, accepte de perdre. Les donneurs peuvent persister dans des investissements inefficaces en raison de l'investissement déjà consenti. Alors je m'explique. Ça veut dire que si tu as beaucoup, beaucoup, beaucoup donné pour quelqu'un, pour un projet ou quelque chose, tu vas avoir du mal à abandonner parce que tu vas dire que tout ce temps est perdu. Sauf qu'à un moment donné, ça, ça s'appelle s'entêter. Et qu'il faut savoir que si un projet ne donne pas les résultats escomptés, il faut l'évaluer objectivement et cela peut valoir la peine, entre guillemets, de s'arrêter et de rediriger les efforts ailleurs. En résumé, je t'invite à te fixer des règles et à voir ce qui fonctionne pour toi. Mais encore une fois, c'est beaucoup plus simple de fonctionner dans un cadre et en ayant mis des gardes fous autour de nous. surtout quand on est habitué à beaucoup donner, que de réagir à contre-coup. Quatrième défi, identifie les preneurs dans ton entourage et mets en place des stratégies pour gérer ces relations de manière équilibrée. Encore une fois, je te renvoie à la newsletter où je t'ai rassemblé tous les conseils et d'autres que je viens de dénumérer plus haut. Pierre Bourdieu, dans Les structures sociales de l'économie souligne l'importance des relations de réciprocité et de loyauté pour maintenir les structures sociales. Il montre que les échanges et les relations de générosité jouent un rôle crucial dans la cohésion et dans la stabilité des structures familiales, mais aussi communautaires. Encourager une culture de la générosité au sein de la famille et des cercles sociaux consiste à promouvoir des échanges basés sur la confiance, la réciprocité et le soutien mutuel. Rappelons-le, la générosité ne se limite pas aux dons matériels. Elle inclut aussi le temps, l'attention, l'écoute et l'empathie. En montrant l'exemple et en facilitant cette culture, nous créons un environnement où chacun se sent valorisé, soutenu et nous renforçons ainsi les liens. À titre d'exemple, je te renvoie au film et à la saga littéraire Harry Potter. Les relations de loyauté et de générosité entre Harry et ses amis illusent parfaitement cette clé. Les amis de Harry, tels que Hermione et Ron, montrent constamment leur générosité et leur loyauté en soutenant Harry dans ses combats contre Voldemort, souvent au péril de leur propre sécurité. Leur générosité n'est pas motivée par une attente de retour, mais par une véritable loyauté et amitié envers leurs amis. Dans le cadre de l'entreprise, Adam Grant encore, propose plusieurs pistes pour instaurer un cercle vertueux du don. Les études scientifiques montrent que les groupes ont tout avantage à tirer de cultiver chacun une mentalité de donneur. C'est dans cet environnement que les meilleures idées sont échangées, le travail devient plus efficace et les conflits sont réduits. Alors, comment promouvoir une culture de la générosité dans un groupe ou dans une organisation ? Première piste, mettre en avant et récompenser les comportements généreux de manière visible et pour encourager les autres à faire de même. Deuxième piste, créer un cercle de réciprocité. Donc ça consiste en quoi ? Par exemple, à organiser des réunions où chaque personne fait une demande au groupe. Ça peut être des conseils professionnels ou des idées de voyage et le reste de groupe offre son aide. Chaque personne est tenue de faire une demande. L'idée, c'est de rendre quelque part public, naturel, le fait de faire une demande et le fait d'aider la personne en répondant à la demande. 4. Établir des seuils bas pour le don. Ça veut dire quoi ? Donc, par exemple, quand vous collectez de l'argent, utilisez des expressions comme même un centime peut aider en montrant que l'important, c'est de participer et pas de mettre une grosse somme dans l'enveloppe, on va abaisser la barrière et inciter les gens à donner plus. Et ça, c'est prouvé dans le livre d'ailleurs avec une expérience. Enfin, dernière piste, pratiquer la règle des cinq minutes. Perso, moi, je trouve cette clé vraiment géniale et j'essaie de l'appliquer au quotidien. Ça veut dire quoi ? Si quelqu'un te demande quelque chose et tu sais que ça va te prendre cinq minutes ou moins, fais-le tout de suite. je voulais partager aussi quelque chose que j'essaie de faire maintenant quand j'ai une conversation avec quelqu'un et que je pense qu'une mise en relation pourrait être pertinente je le fais en direct ça veut dire que j'envoie en même temps que je parle un message sur LinkedIn un WhatsApp pour connecter la personne ou faire la demande c'est super efficace parce que 1. la personne en face de toi voit qu'on agit tout de suite et 2. on a aidé et on peut passer à autre chose et ce n'est pas quelque chose qu'on oublie et qu'on remet à plus tard. Cinquième défi, il est évident, je viens de te l'expliquer un peu plus haut. La prochaine fois qu'on te demande quelque chose, réfléchis au temps qu'il te faudra pour accéder à cette demande et si cela te prend moins de cinq minutes, fais-le. Sixième clé, transformer. Dans le site donner, recevoir, rendre, j'aimerais ajouter une quatrième dimension. Transformer ce que nous avons reçu implique de reconnaître, d'accepter et de s'approprier les dons, valeurs et héritages transmis par nos prédécesseurs pour les intégrer dans notre propre vie de manière unique et personnelle. Cette transformation permet de créer quelque chose de nouveau et d'authentique à partir de ce qui nous a été donné, tout en respectant et en honorant les contributions passées. Ce que je voulais aussi te préciser, c'est que quand on réfléchit, le cycle de donner, recevoir, rendre, est un cercle. Et en fait, ce que j'aime dans la dimension de transformation, c'est que les échanges ne se font pas uniquement en vase clos, mais ils se font aussi dans une direction. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire du grand-parent aux parents aux enfants. Donc c'est descendant aussi. Et à chaque fois qu'on va passer d'une génération à une autre, va avoir lieu cette fameuse transformation. Ce processus, il est... essentiel pour la croissance personnelle et la continuité des traditions familiales. Il nous permet de naviguer entre notre passé et notre futur en reconnaissant les influences de nos ancêtres tout en façonnant notre propre identité. En transformant les dons reçus, nous pouvons enrichir nos relations et perpétuer un cycle de générosité et de transmission. Paul Ricoeur, dans son ouvrage Parcours de la reconnaissance, explique que celle-ci passe par plusieurs étapes. Tout d'abord, il s'agit d'être reconnu, puis de reconnaître l'autre, puis de se reconnaître mutuellement pour enfin se reconnaître soi-même. Ce processus implique de prendre conscience de ce que nous avons reçu, de l'intégrer à notre identité et de le transformer pour le transmettre à notre tour. Si c'est un peu confus, j'ai un exemple pour toi. Dans le film de Pixar, Coco, Miguel est passionné de musique au grand dame de sa famille.