Speaker #0Dans les religions abrahamiques, Gabriel est un archange, messager et interprète de la volonté divine. Son nom hébraïque signifie la force de Dieu ou le héros de Dieu Son rôle est d'être un messager, mais aussi un interprétateur, un révélateur. Enfin, on lui associe souvent ce dicton Saint Gabriel apporte de bonnes nouvelles Ce soir, Clélia et Julia rencontrent Gabriel et… Amis d'enfance de leur père, quelles révélations leur apportera-t-il ? Seront-elles lumineuses comme l'archange ou inquiétantes comme les ombres du passé jusqu'à présent ? Dans la grande salle à manger du domaine Bianchi, la limière tamisée éclaire les visages tendus des convives. Gabrielle est assise à la place d'honneur, à un bout de la table. Un sourire tranquille sur le visage. Face à lui, Elena garde le silence, une ombre de méfiance dans son regard. Roberto et Alberto, les deux oncles, déjà bien servis en vain, évitent les échanges directs. Clélia et Julia, quant à elles, sont installées côte à côte. Elles échangent un bref regard, comme pour se donner du courage. Après quelques banalités, Clénat n'attend pas pour prendre la parole. Merci d'être venu, Gabrielle. On nous a dit que vous étiez un ami proche de papa. Gabrielle sourit légèrement en jouant avec son verre. Un ami ? Oui, on peut dire ça. Un frère même. Marco et moi, nous avons grandi ensemble. Les murs du domaine, le chemin des collines, les secrets des adultes, nous partageons tout. Yula lui demande intrigué. Et pourtant, il ne nous a jamais parlé de vous. Mais, en réalité, il ne nous a jamais parlé de son enfance. Gabriel les hausse les épaules. Un sourire énigmatique. Ah, Marco ! Il compartimentait sa vie. Certains souvenirs restaient dans l'ombre, comme s'il craignait de les voir à la lumière. Clélia fixe un regard perçant sur lui. Quel souvenir ! Gabrielle lui répond après un moment de réflexion. Marco a toujours eu une place particulière dans sa famille. Ni complètement dedans, ni complètement dehors. C'était un peu comme si on l'avait laissé sur le seuil. Clélia et Yulia échangent un regard. Gabriel est continu, mesurant chacun de ses mots. Vos grands-parents étaient absorbés par le domaine, le travail, la pression, les attentes. Marco était leur premier enfant, mais disons que c'est pas toujours facile d'être le premier. Vous savez, il me disait parfois qu'il avait l'impression d'être un remplaçant. Un remplaçant ? s'exclame Julia, surprise. Gabriel est moche lentement la tête. Oui, comme s'il vivait dans l'ombre d'un fantôme, mais il n'en parlait jamais directement. Un silence s'installe, oublé seulement par le bruit des couverts. Gabriel les reprend, plus léger, comme pour dissiper la gravité de ses paroles. Mais il avait ses refuges. Chez ses grands-parents, par exemple. Vos arrière-grands-parents. Ah, là-bas, il était heureux. C'est eux qui lui ont transmis son amour de la science, de la médecine. Il passait des heures dans le chai, à expérimenter avec les plantes et le vin. C'était leur petit secret, vous savez. Pas question que cela s'ébrute dans le village. Clélia fronce les sourcils. Pourquoi ce secret ? Gabriel lui répond avec un sourire amer. Vous savez, les gens du coin, disons qu'ils avaient la mémoire longue, et parfois les histoires du passé refont surface, même quand on essaie de les enterrer. Héléna intervient soudain sur un ton incisif. Et toi, Gabrielle, pourquoi es-tu ici ? Qu'est-ce que tu cherches ? Gabrielle lui répond calmement, et son sourire se fige légèrement. Mais, Héléna, je cherche la même chose que vous. Des réponses. Des réponses à quoi, lui demande Clélia ? À propos de Marco ou de cette famille ? Gabrielle fixe Clélia intensément. Les deux sont liés. Vous êtes au cœur d'une histoire qui vous dépasse. Votre père, vos grands-parents, leurs propres parents, c'est un fil rouge qui traverse les générations. Il suffit de savoir où chercher pour commencer à le démêler. Roberto secoue la tête, puis frappe la tête. Il se déplace la tête d'un geste brusque. Arrête de parler par énigmes, Gabrielle. Si tu sais quelque chose, dis-le. On n'a pas de temps à perdre avec tes mystères. Gabrielle sourit légèrement. Patience, Roberto. Certaines vérités doivent être découvertes au bon moment. Forcer les choses peut être destructeur. Clélia penche légèrement sa tête en avant, les yeux brillants de détermination. C'est à nous de juger ce que nous sommes prêts à entendre. Si tu sais quelque chose sur notre père, sur notre famille, dis-le. Gabriel les croise ses mains et répond lentement. Très bien. Votre père, Marco, portait un lourd fardeau, plus lourd que vous ne l'imaginez. Mais ce poids, il ne l'a pas porté seul. Et parfois, ce sont les secrets des autres qui nous façonnent autant que les nôtres. Qu'est-ce que tu veux dire ? lui demande Ausha. Gabriel les détourne brièvement les yeux. Disons simplement que la vérité est rarement un bloc unique. Elle est composée de fragments, de reflets, et certains de ces fragments sont difficiles à accepter. Hélène attente de garder son calme, mais la méfiance perce dans sa voix. Tu te joues de nous, Gabriel. Pourquoi es-tu vraiment ici ? Il lui répond, souriant, mais son ton devient plus grave. Je suis ici parce que parfois les réponses ne se trouvent pas dans les livres de famille ou dans les souvenirs. Elles se cachent dans ce qu'on n'ose pas regarder. Je pensais que vous le saviez, Elena. Après tout, ce domaine en est la preuve vivante. Un silence chargé tombe sur la table. Yulia, plus émotive, serre son verre comme pour contenir sa frustration. Nous ne sommes pas des enfants, Gabrielle. Si tu sais quelque chose, dis-le maintenant. Gabriel lui répond en baissant d'un ton. Très bien. Votre père avait une façon bien à lui de fire ce qui le hantait. Vous l'avez sûrement remarqué. Fire quoi exactement ? lui demande Clélia. Vous devez le découvrir par vous-même. Mais je peux vous donner un indice. Ce que vous cherchez ne se trouve pas dans ce qui est visible. Les absences, les silences, ils disent parfois bien plus long que les mots. Roberto se lève brusquement, sa chaise raclant le sol. Tu parles tôt, Gabrielle, et pas assez clairement. Gabrielle lui répond avec un sourire énigmatique. Peut-être, mais la clarté est une lumière qui aveugle parfois. Rappelez-vous simplement ceci, chaque génération porte des cicatrices. Certaines viennent de leur propre choix, d'autres de ceux qui les ont précédées. Il se lève doucement, s'incline légèrement pour saluer les convives et quitte la pièce sans un mot de plus. Les mots de Gabriele résonnent comme un écho dans la pièce. Ce qu'il a laissé entendre n'est ni une révélation, ni un mensonge. Une vérité tronquée, destinée à troubler, à provoquer. Mais Gabriele est-il un allié ou bien un saboteur ? Clélia et Yulia, à la croisée des chemins, devront choisir avec soin les fils qu'elles tireront de ce tissu d'ombre et de secret. Et ma question pour toi aujourd'hui, quand les absences et les silences révèlent plus que les mots, que faut-il écouter ? Ce qui est dit ou ce qui est tu ? Je te retrouve dans la newsletter du jour et à demain. pour la suite de notre saga.