- Speaker #0
Rendez-vous, le podcast qui fabrique et consolide votre réseau d'apporteurs d'affaires.
- Speaker #1
Bonjour Marie.
- Speaker #2
Bonjour Jean-Christophe.
- Speaker #1
Ravi de te recevoir.
- Speaker #2
Merci beaucoup.
- Speaker #1
On va passer 20 minutes ensemble. Comme d'habitude dans cette émission, on va la faire en trois parties. On va essayer de comprendre dans un premier temps... D'où tu viens professionnellement en parlant, qui tu es, quel a été ton parcours, ton histoire, on va un peu remonter le temps. Ensuite, tu auras ta carte blanche, une minute pour nous pitcher, et pas plus, une minute, pas plus d'une minute pour nous pitcher quelque chose, un coup de gueule, un coup de cœur, un coup de pub. Et puis, on parlera un petit peu dans une troisième partie de ton activité, de ce que tu fais, et notamment de ton rapport aux mécaniques de jeu. Et pourquoi est-ce que tu vas nous expliquer un petit peu pourquoi est-ce que tu as choisi un petit peu cette voie et est-ce que tu as une passion à nous dévoiler sur l'univers du ludique, du ludo-pédagogique ?
- Speaker #2
Ok, avec plaisir.
- Speaker #1
Super. Alors, pour commencer, est-ce que tu peux juste te présenter, nous dire qui tu es, ce que tu fais, sans rentrer trop dans les détails, puisqu'on aura tout le temps derrière de le faire.
- Speaker #2
Très bien. Je te remercie, Jean-Christophe. Donc, je m'appelle Marie Hédéry. actuellement j'ai carrément 4 métiers je suis consultante et formatrice en communication et un peu en développement personnel je suis coach dans l'approche narrative, c'est pour ça que j'aime bien les histoires tu as parlé de raconter mon histoire mais tu verras que le storytelling c'est un peu un fil rouge dans ma vie et mon 4ème métier c'est que je crée et j'édite des jeux pour les professionnels de l'accompagnement.
- Speaker #1
Ok, super bon quatre métiers. Je ne sais pas si on va avoir le temps en 20 minutes. Est-ce que du coup, tu peux un peu remonter le temps avec nous et nous dire un petit peu c'est quoi ta formation ?
- Speaker #2
Oui, effectivement, moi, ma formation, c'était fac de lettres à Aix-en-Provence. J'étais très contente d'être là-bas parce que je venais de Paris, donc c'était une très belle escapade. J'ai adoré le Sud. Et à l'issue de ces études, je suis en fait partie faire la route. À l'époque, ça se faisait beaucoup. pendant deux ans en Amérique du Sud, aux Antilles, en Amérique du Sud et en Amérique centrale. Donc, comme les voyages forment la jeunesse, je suis rentrée, mais finalement, je n'avais pas vraiment de métier. Et j'ai commencé à travailler dans des métiers alimentaires, c'est le cas de le dire, puisque je travaillais dans la restauration, qui était le premier boulot que j'ai trouvé facilement. Mais il s'avère que dans ce métier-là, j'ai rencontré quelqu'un qui travaillait dans le cinéma. Et là, j'ai commencé à travailler dans le cinéma. Et notamment, je partageais une agence de production d'accueil pour les productions étrangères qui venaient en France pour tourner. Les Anglais, les Américains, les Australiens, etc. Et donc, à l'époque, c'était beaucoup la mode des clips et des pubs. Et j'ai beaucoup travaillé dans les clips et les pubs où il y avait beaucoup de budget à l'époque. Peut-être que ce n'est déjà plus le cas aujourd'hui. Et j'ai beaucoup voyagé avec ça et fait découvrir la France à d'autres gens. Donc, mes métiers, quand je faisais ça, c'était soit de la production. Soit de la déco, j'étais chef déco et j'étais directrice de production, après avoir été assistante, etc. Et puis finalement, je suis rentrée dans le monde du spectacle, où j'étais assistante à la mise en scène pour le spectacle vivant. Et j'ai adoré le spectacle vivant. Et du coup, je me suis mise à faire un spectacle moi-même, à produire moi-même un spectacle au Bataclan à Paris, qui s'appelait le Mercure du Bonheur, et je me suis ruinée. Donc, il a fallu que je trouve les moyens de gagner de l'argent rapidement. Et d'un seul coup, je me suis dit que ce qui m'intéresserait, ce serait de rentrer dans le monde de la pub. À l'époque, les agences de pub étaient aussi très, comment dire, successfulles. Il y avait pas mal d'argent qui circulait un petit peu partout. Et je suis rentrée en autodidacte dans une agence de pub en tant que conceptrice-rédactrice, puisque c'était les lettres, les mots et les idées qui étaient le plus, les choses que je connaissais le mieux. Et donc, je suis rentrée en autodidacte tout de suite dans une agence de pub.
- Speaker #1
Wow, super, quel parcours ! Et en lettres, lettres modernes, c'est ça que tu as fait ? Tu as fait des ouvrages type mémoire ?
- Speaker #2
À l'époque, non, pas tellement. J'étais un peu dilettante, je dois dire. On était en pleine année fin 70-80 et on avait plutôt envie de faire la fête. Donc, j'ai fait ces études pour le... plaisir d'être là et de découvrir la vie étudiante, mais je n'étais pas carriériste. Ce n'était pas une époque où on était réellement... carriériste, on avait envie de découvrir la vie, de s'amuser. Bon, j'avais quand même entre 16 et 20 ans, donc ce n'est pas non plus un âge où... Enfin, en tout cas, à l'époque, j'ai l'impression que les enjeux n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui. Pour la jeunesse, on se donnait du temps avant de rentrer réellement dans la vie professionnelle et notamment, bon, faire des études et puis partir en voyage longtemps, c'était quelque chose qu'on se permettait. Ce n'était pas pour aller travailler à l'étranger dans une autre boîte, c'était vraiment juste faire la route.
- Speaker #1
Et la littérature, c'est encore présent aujourd'hui ?
- Speaker #2
C'est encore très très très très présent. Je dirais que c'est quasiment mon loisir préféré. Ça paraît bizarre. Si on te dit quel est ton loisir préféré, moi je dirais que c'est la lecture. Je peux passer des heures. Et j'ai la chance d'habiter en face d'une médiathèque à Paris. Et depuis que j'ai cette médiathèque, ça m'a sauvé la vie parce que j'ai acheté beaucoup de livres. Mais après, je les donnais parce que je n'avais pas toujours la place de les ranger. Mais maintenant, je n'ai plus qu'à descendre, en emprunter trois, les dévorer et les redescendre et en prendre trois autres. Donc c'est assez pratique.
- Speaker #1
Sans nous raconter toute la suite, pas encore du moins. À un moment donné, tu as eu tes périodes où tu as produit un spectacle, c'est ça ? Et puis après, tu étais obligée de rebondir dans la pub en autodidacte. Oui. Et aujourd'hui, tu es en indépendant. Qu'est-ce qui a fait que tu es passé du monde de la pub ? Peut-être quand même que tu as eu d'autres aventures avant ton aventure en scénarial ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait. En fait, j'ai travaillé finalement assez peu de temps dans une agence de pub. C'était le début des web agencies. C'était le début des web agencies. On était tous passionnés par cette aventure du web. Et j'avais la chance d'avoir un patron de l'agence qui s'appelait Jean-François Vario, qui était un passionné du web également et qui nous a plongés là-dedans. Et donc, on découvrait tout, les animations flash, le web, etc. Et on était passionnés par tout ça. Et au bout de quelques temps... temps, j'ai eu envie de faire un site parce que j'avais des choses à raconter déjà à l'époque, j'étais passionnée par certains sujets et je voulais faire un site internet moi-même et c'est pour te dire qu'à l'époque, il n'y avait pas trop de problèmes d'emploi puisque j'étais très bien payée mais je me suis quand même permis de quitter l'agence en me disant, tiens, je vais prendre une disponibilité pour faire mon propre site qui s'appelait Soul Story à l'époque. Donc, tu verras que tout au long de ma carrière, chaque fois que j'appelais quelque chose, il y avait toujours la racine Soul. C'est-à-dire que j'avais envie de mettre un supplément d'âme dans ce que je faisais et puis je... Je trouvais intéressant qu'il y ait une dimension un peu secrète dans mes projets. Et donc, j'avais envie de raconter tout un tas de choses que j'avais apprises, mais surtout sous forme d'animation, de choses très ludiques. Donc, j'ai fait ce site qui s'appelait Soul Story, qui avait un énorme succès, mais tout était en flash. Donc ensuite, quand le flash n'a plus été supporté, je n'ai pas su comment... je ne pouvais plus le garder, et puis j'ai fait d'autres choses. Mais comme j'avais quitté l'agence, il a bien fallu que je trouve du boulot. Et je me suis mise immédiatement freelance en tant que consultante et rédactrice, on pourrait dire. Et à l'époque, la demande portait beaucoup sur des gens qui voulaient faire des sites Internet. Donc ça tombait bien puisque j'avais été tombée dans la marmite dès le départ. Donc j'ai énormément accompagné de gens qui avaient des sites Internet à faire, à la fois sur la conception, la création et les contenus.
- Speaker #0
Rendez-vous le podcast.
- Speaker #1
Donc toi, tu appartiens à la génération qui a vu le web émerger.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
Et avec un vrai recul, déjà, une belle expérience en professionnel avant la période de la digitalisation. Tu as des choses à nous partager par rapport à cette révolution numérique qui n'en finit plus d'ailleurs de passer des stades encore plus aboutis avec l'intelligence artificielle ?
- Speaker #2
Eh bien oui, j'ai beaucoup aimé cette... période et puis c'est vrai que heureusement qu'il y a eu ça parce que pendant le Covid, on aurait été très isolés si on n'avait pas eu la possibilité de se contacter, de travailler ensemble à distance. Et d'ailleurs, j'étais à l'époque du Covid, je travaille pour une entreprise qui s'appelle SEGOS, qui est un institut de formation français, qui me propose des missions en tant que formatrice sur les métiers de la com ou du développement personnel. Et à l'époque, quand on nous a dit ah ben non, on ne pourra plus former en présentiel on a dit mais c'est pas possible, on ne peut plus. il va vous falloir former à distance. Et moi, d'un air, oh non, franchement, je n'ai pas du tout envie de faire de la formation à distance. Je trouvais que ce n'était pas assez humain, pas assez vivant. Et en réalité, si je n'avais pas pris ce tournant à l'époque de la formation à distance, eh bien, je n'aurais pas eu de boulot pendant deux ans. Mais tout au début du Covid, on ne savait pas que ça allait durer aussi longtemps. Donc, on croyait qu'on pouvait se permettre de faire les difficiles. Mais en réalité, on a surfé sur la vague. Et aujourd'hui... Oui, oui. On peut dire que les participants, les stagiaires, ils prennent autant de plaisir en distanciel qu'en présentiel. Et ça, c'était le gros défi qu'on a eu en tant que formateur par rapport à ça. Et là, le tournant par rapport à l'IA, c'est exactement la même chose. La boîte, toujours la même, c'est Gauss pour laquelle je travaille en tant qu'intervenant extérieur. a besoin de surfer sur cette vague, parce que si ce n'est pas nous qui sommes dans l'IA, les stagiaires sont dans l'IA. Et donc, c'est pareil, au début, j'étais un peu réticente. Oui, cette IA qui menace l'hégémonie humaine, l'humain, c'est plus intéressant, c'est plus important, etc. Et en fait, j'ai, pareil, dû surfer sur la vague et la prendre au risque d'être has-been quelque part. Et en fait, je m'y trouve très bien avec l'intelligence artificielle. C'est-à-dire que... J'arrive à en faire une alliée, à proposer à mes stagiaires d'en faire une alliée, à faire attention bien sûr à tous les écueils que cela suppose, mais à n'en prendre que le meilleur. Et je me disais, même si ça menace beaucoup de biais, notamment ne serait-ce que la pensée unique, et qu'au bout d'un moment les gens peut-être se référeront à l'intelligence artificielle comme étant la seule opinion, ça c'est un gros gros gros danger. Mais je trouvais que peut-être ça pourrait permettre de démocratiser certaines choses, d'aider des gens à s'en sortir dans des situations. Et par exemple, je te raconte un petit cas. C'est qu'actuellement, en plus des boulots dont je t'ai parlé, j'essaie toujours de développer des projets personnels, et souvent liés à l'audiovisuel. Donc en ce moment, je travaille sur un projet de série d'animation. Et c'est vrai que j'avais pris une illustratrice pour dessiner les personnages. Et quand j'ai appris à utiliser l'IA, la première chose que j'ai demandé à une IA générative concernant la création d'images, c'était de me faire mes trois personnages de ma série. Et bien, en une seconde, elle m'a sorti les trois personnages principaux, le décor et tout, c'était vraiment super bluffant. Donc, voilà, c'est le genre de choses qui... Et le mot bluffant, je dirais, est le mot qui sort le plus souvent quand on présente l'IA à des stagiaires.
- Speaker #1
Alors, il y a des choses que je vais dire. Ça illustre aussi bien ton parcours, avec tous ces rebonds. Au final, tu es partie d'études littéraires et tu as fait complètement autre chose et tu as prononcé le mot autodidacte. Et on n'a pas souvent l'occasion d'échanger avec un ou une autodidacte. Si tu devais conseiller à quelqu'un qui a envie de se former sur des choses en autodidacte, qu'est-ce que tu lui dirais ? C'est quoi ton expérience du fait d'être autodidacte ?
- Speaker #2
Je dirais qu'aujourd'hui… le fait qu'une compétence soit sanctionnée, c'est une chose, et il y a des circuits pour ça, il y a des choses officielles pour ça, mais il y a quelque chose qui pour moi est très important, c'est les talents. Et d'ailleurs, on parle aujourd'hui de talent management, on ne parle plus tellement de RH, et on s'est bien aperçu qu'il y avait la compétence et il y avait le talent. Et c'est en cela que je trouve que c'est intéressant. L'intelligence artificielle va pouvoir remplacer... éventuellement des compétences, mais elle ne pourra pas remplacer les talents. Et certains talents humains, ça peut être quelque chose qui n'est pas possible pour la machine. Par exemple, avoir cette capacité d'être humain, avoir la capacité de bienveillance, avoir de l'intuition, avoir de la créativité, avoir de l'imagination, tout ça, ou de la curiosité, tout ça, la machine ne pourra pas le faire. Donc c'est vraiment là où il va falloir que nous, on se rattrape. Et pour les autodidactes, je dirais qu'il y a je donnerais des petits conseils qui sont importants pour moi. Bien sûr, il y en a plein qu'on pourrait donner, mais je dirais, un, avoir confiance en soi et ne pas écouter tous les conseils mainstream qu'on peut nous donner à partir du moment où on est sûr de soi, à partir du moment où on est sûr que cette chose nous habite et nous anime. Et ça, c'est très important. Deuxièmement, oser. Il faut de l'audace, donc il faut oser. Alors, évidemment, aujourd'hui, on est un petit peu obligé d'oser avec prudence. C'est-à-dire qu'il faut avoir un backup, ne serait-ce que sur une source de revenus, même à mi-temps, pour pouvoir faire ce qu'on aime par ailleurs jusqu'à ce que ça fonctionne. Voilà déjà deux conseils que je voulais donner, mais si je pense à autre chose, je te dirais.
- Speaker #1
En 2024, avec l'intelligence artificielle, être autodidacte, c'est plus facile, tu dirais ? C'est une opportunité supplémentaire de creuser cet aspect-là ?
- Speaker #2
Disons que ça peut être un talent de plus, ça peut être une compétence de plus. Je ne sais pas si ça facilitera le fait d'être autodidacte, et ça dépend dans quel domaine. Je pense que les moyens aujourd'hui d'apprendre par soi-même sont quand même extrêmement facilités. Par contre, il y a quelque chose qu'on ne peut pas négliger, c'est qu'il y a quand même une prédominance dans le monde du travail des gens qui ont des diplômes. Mais cependant, j'ai souvent dans mes formations des participants qui ont bac plus 5, mais elles ne trouvent pas du tout de boulot. Donc c'est difficile de dire, est-ce que des études, même HEC, me permettront plus d'avoir du boulot ? Je ne sais pas, mais en tout cas, ce que je sais, c'est qu'il y a un club de ces gens-là. C'est-à-dire que les gens qui ont fait ce type d'études vont s'intéresser ou recruter de préférence des gens qui ont fait ce type d'études. Donc ça, on ne peut pas se voiler la face, ça, ça existe vraiment. Je pense que le monde des startups aujourd'hui permet à chacun de sortir quelque chose qui pourrait être un peu différent des modalités classiques d'entrepreneuriat et de lancer peut-être une bonne idée sympa qui soit géniale. Et oui, le dernier conseil que je voulais donner aux autodidactes, entre autres, parce que sinon je pourrais en parler longtemps, c'est de bien se connaître et de bien connaître ce qui les distingue des autres, c'est-à-dire quelle est ma singularité. Quelle est ma différence ? Quelle est mon aspérité ? Qu'est-ce qui fait que sur un marché, quel qu'il soit, je peux me démarquer ? Et ça, c'est ça qui fera la différence et qui permettra aux gens de vous repérer, puisqu'on est quand même noyé, que ce soit sur les réseaux sociaux ou même sur LinkedIn ou sur le marché de l'emploi. Donc, il faut se démarquer et savoir clairement exprimer son offre. Ça, c'est un conseil de communicant. Il faut clarifier son offre et savoir la présenter en mettant en avant. deux choses. D'une part, sa singularité et deuxièmement, ce que ça peut apporter aux gens que je vise.
- Speaker #1
Allez, il est temps de passer à ta carte blanche. C'est parti, à toi de jouer. Tu as une minute, pas plus.
- Speaker #2
Oui, merci Jean-Christophe. Justement, ma carte blanche va certainement introduire la seconde partie de cette rencontre puisque ça concerne les jeux que je crée et édite. Donc là, je viens de sortir trois nouveaux jeux et je suis toute excitée et fière par rapport à cela, qu'il s'appelle le kit Motivation, les cartes. Merci et les cartes Bravo. Et actuellement, j'ai lancé une campagne Ulule, non pas de collecte de fonds, mais de pré-achat. C'est-à-dire que je permets aux gens qui s'intéressent à ces trois jeux de les acheter à des tarifs préférentiels early bird sur Ulule. Est-ce que j'ai dépassé ma minute ?
- Speaker #1
C'est très bien. Allez, c'est parti pour la suite du coup.
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #1
Merci à toi. Au début de notre entretien, tu disais que tu avais quatre métiers. Est-ce que tu peux expliciter un petit peu quatre métiers ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait. C'est-à-dire que je mène de front, ça ne veut pas dire que je ne suis pas super occupée, que je ne travaille pas tous les week-ends, mais je mène de front quatre activités. Donc, consultante en communication, c'est-à-dire que des gens qui auraient des problématiques liées à la communication, qui voudraient du conseil, de la stratégie. Ce qui m'intéresse notamment, c'est la stratégie. Tout ce qui peut être en amont d'une réflexion par rapport à une marque. Tout ce qui est la marque, ça me passionne. Et ça, ça date même de mes années agence, puisque mon directeur d'agence à l'époque était un passionné aussi de la marque et un théoricien de la marque. Et depuis le début, j'étais toujours très passionnée par ces histoires de marques, tout ce qui est plateforme de marques, etc. Deuxième métier, c'est de la formation en communication, parce qu'évidemment, avec la séniorité, on a envie de partager. Donc du coup, je partage ces savoirs dans des formations sur la communication notamment. Et le troisième métier, c'est le coaching narratif. C'est-à-dire que c'est une approche qui a été implantée en France il y a quelques années, il y a une dizaine d'années je crois, et qui vient d'Australie et de Nouvelle-Zélande, et qui en fait m'intéresse beaucoup parce qu'elle consiste à permettre aux gens de trouver des nouveaux récits sur eux-mêmes, se guérir ou avancer dans des problématiques à partir d'un nouveau récit qu'ils pourraient raconter sur eux-mêmes. Et tout ça, tu verras que le lien finalement c'est le storytelling dans ma vie. C'est-à-dire que quand je travaillais dans le cinéma, c'était déjà des histoires d'histoires. La pub, la marque, c'est aussi des histoires d'histoires. Et aujourd'hui, dans la com, on ne fait rien sans storytelling. La formation, forcément, on est amené à toujours travailler sur ces histoires de storytelling. Et puis les jeux, finalement, ce que je pense, c'est que chaque jeu a une histoire. C'est-à-dire que tous les jeux que je fais sont reliés à quelque chose. Le premier jeu que j'ai fait, notamment, tout au début, il y a une trentaine d'années, si ce n'est plus. C'était un tout petit jeu qui s'appelait Couleur du cœur où j'avais envie de donner comme des compliments aux gens. C'est drôle parce que tu verras qu'il y a un grand écart qui s'est fait entre mon premier jeu et mes deux derniers jeux qui s'appellent les cartes Merci et Bravo C'est que depuis la nuit des temps, j'ai envie d'aider les gens à retrouver leur dignité, à se sentir beau eux-mêmes et non pas toujours être affaibli par un manque d'estime d'eux-mêmes. Donc j'essaie toujours de trouver des moyens dans mes accompagnements de permettre aux gens de regagner de la dignité et de l'estime de soi. Le premier jeu, c'était des petites cartes qui s'appellent des blessings en anglais, c'est-à-dire des compliments qui permettraient aux gens, quand ils les recevaient, de se regaillardir et d'y croire.
- Speaker #1
Et comment tu en es arrivé au jeu ?
- Speaker #2
Comment j'en suis arrivée au jeu ? C'est parce que j'avais ce message à faire passer. J'avais vu que dans les pays anglo-saxons, on utilisait beaucoup ce genre de cartes qu'on appelle des blessings Et ce n'était pas tellement répandu en France. Et j'ai eu envie d'en faire. Et comme j'étais publicitaire, je t'explique comment j'y suis arrivée. Comme j'étais publicitaire, en fait, je m'intéressais beaucoup au concept. Quand j'ai entendu parler d'un concept qui était celui des valeurs humaines, je me suis dit mais ça, c'est un concept génial parce que d'abord, il est super déclinable. Un concept, l'intérêt, c'est qu'il soit déclinable. Et aussi, c'est un concept assez universel. Les valeurs humaines, ça ne crée pas de scission dans l'humanité. On est tous d'accord que c'est magnifique d'être tolérant, la paix, c'est magnifique, l'amour, c'est magnifique. Et tout ça, j'avais envie d'en parler et de le véhiculer d'une manière à la fois ludique et graphique. Comme j'aimais beaucoup le graphisme et que je suis directrice artistique par ailleurs, j'avais envie qu'on illustre les valeurs, non pas avec un dessin qui représente cette valeur. mais en utilisant la typographie des mots. C'est-à-dire, les lettres, les graphistes avaient en charge d'illustrer le mot, par exemple, tolérance mais en n'utilisant que les lettres du mot tolérance Et ce n'était vraiment pas facile, parce que j'en ai épuisé quelques-uns, avant d'arriver à compléter les 36 cartes du jeu. Et finalement, ce jeu, aujourd'hui, 35 ans après, il continue de se vendre, et c'est intéressant. Et aujourd'hui, si on fait le lien... Je m'aperçois que les cartes Merci et Bravo, c'est exactement la même mécanique, mais pour le monde de l'entreprise. C'est-à-dire que ce que je voudrais, en fait, c'est que dans l'entreprise, souvent, il y a une grosse souffrance, c'est que les collaborateurs, ils manquent de reconnaissance. Il y a des problèmes liés à l'engagement des collaborateurs, donc ça, c'est le thème du kit motivation. Et parmi les piliers de l'engagement, il y en a un qui est très important, c'est la reconnaissance, le besoin de reconnaissance, qui n'est pas que chez les collaborateurs, c'est totalement universel. Tout le monde aime bien qu'on lui donne un petit signe pour lui montrer qu'il a bien fait quelque chose ou qu'on le remercie quand il a fait quelque chose. Et donc, quand j'ai commencé à balayer les signes de reconnaissance qu'on pouvait adresser, je me suis aperçue qu'en fait, il y en avait de deux sortes. C'était soit des félicitations, soit des remerciements. Et c'est ce qui motive les gens à avancer quand on leur fait un petit compliment. En anglais, ça s'appelle un stroke. Un stroke, c'est comme une caresse, en fait. Ça veut dire caresse, mais en fait, c'est juste un signe de reconnaissance. C'est-à-dire, je t'ai reconnu, je t'ai vu, j'ai vu que tu avais fait ça bien et je t'en complimente ou je t'en remercie. Et comme des fois, ce n'est pas très facile, il y a quand même la pudeur des sentiments en entreprise, je me suis dit, si les gens ont des petites cartes sous la main qu'ils peuvent distribuer pour adresser un signe de reconnaissance ou prendre en photo et envoyer à quelqu'un, ça leur facilitera la tâche. Donc, je ne sais pas comment ça va fonctionner. Je suis très curieuse de voir si les signes de reconnaissance vont fonctionner en entreprise.
- Speaker #1
Oui, parce que complimenter quelqu'un, C'est aussi lui faire apprendre quelque chose, lui faire prendre conscience que ce qu'il fait est bien, et surtout si c'est nouveau, c'est un concept, une théorie qu'on vient de lui enseigner, et lui dire que ça la pratique, et que c'est positif, ça marche, c'est une fonction de lui faire dire Ah, ça y est, j'ai passé un cap
- Speaker #2
Tout à fait, ça valorise, et puis ça motive à continuer à faire les choses, si tu veux, parce que sinon, on a l'impression qu'on bosse dans le vide, et ce n'est pas très motivant.
- Speaker #1
Quand tu as découvert le monde du jeu en bonne autodidacte, tu t'es auto-formée, tu es allée chercher ?
- Speaker #2
Oui, en fait, effectivement, au début, je n'ai fait que des jeux où j'étais auteur, mais ils étaient diffusés par d'autres personnes, entre sites e-commerce ou entreprises qui vendent des jeux de la même aune que les miens. C'est-à-dire, en fait, moi, c'est surtout des jeux pour les professionnels de l'accompagnement. J'ai fait quelques petits jeux pour le développement personnel. Et j'ai fait quelques petits jeux de société. Mais je n'avais pas tellement le public pour ça, puisque, originellement, j'avais plutôt des publics professionnels de l'accompagnement, c'est-à-dire des coachs, des formateurs, des facilitateurs, des managers, des praticiens, des acteurs RH, des managers, des gens qui accompagnent d'autres personnes et qui ont besoin d'outils ludiques.
- Speaker #1
Dans les différents types de jeux, tu fais des jeux de cartes, des jeux de plateau. Est-ce que tu as déjà pensé à faire des jeux vidéo ou des jeux sérieux ?
- Speaker #2
Oui. Alors non, je ne fais pas des jeux de plateau parce que depuis le début, je me suis aperçue que faire des cartes, c'était plus pratique d'une part pour les professionnels de les transporter, parce que les jeux de plateau, c'est plutôt réservé aux jeux de société. Et je m'aperçois quand même qu'en entreprise, on n'aime pas dire qu'on joue. Donc en fait, j'appelle ça plutôt des outils ludiques que des jeux. Même si les gens adorent le jeu, ils n'ont soit pas le temps à y consacrer, soit ils considèrent que ce n'est pas assez sérieux. D'où le concept de Serious Game. Donc le concept de Serious Game, c'est plutôt des jeux qui vont être dédiés à s'améliorer dans une tâche, à acquérir des pratiques, à acquérir des process, des façons d'utiliser un outil, etc. Donc là, ça paraît OK parce qu'il y a le mot sérieux dedans, et en plus c'est extrêmement opérationnel. mais on n'a pas de temps à consacrer à jouer en entreprise. Simplement, parfois, quand on est accompagné par un consultant, un coach, un coach collectif qui vient animer une équipe, alors là, oui, on veut bien se prêter dans un séminaire, à un jeu, mais sinon, au quotidien, les managers ne prendront peut-être pas le temps de s'arrêter avec leurs équipes pour jouer à un jeu.
- Speaker #0
Rendez-vous, le podcast.
- Speaker #1
Alors tout à l'heure, tu as évoqué les différents types de professions avec lesquelles tu travailles, les RH, les directeurs commerciaux aussi peut-être ?
- Speaker #2
Non, non, pas tellement. C'est plutôt des coachs, des formateurs, des facilitateurs, des acteurs RH, des managers, des praticiens.
- Speaker #1
Est-ce que tu as une cible de prédilection dans tous ces interlocuteurs ?
- Speaker #2
Les formateurs, les facilitateurs et les coachs. C'est vraiment les gens que j'ai le plus en contact. Mais comme c'est dans le monde de l'entreprise, les acteurs RH et les managers aussi s'intéressent beaucoup. Et c'est très plaisant de voir la diversité des gens qui peuvent commander des jeux. Ça peut être des ludothèques, des médiathèques. Ça peut être, par exemple, j'ai un jeu sur les émotions, l'expression des émotions. Et j'étais très, très touchée et fière que le ministère de l'Intérieur en a commandé toute une série. pour aider les prisonniers à exprimer leurs sentiments et leurs émotions. Parce qu'ils ne parlaient pas français, par exemple. Donc, comme c'est des visages qui expriment des émotions, ils les ont achetés pour aider les prisonniers à exprimer leurs émotions.
- Speaker #1
Est-ce qu'on t'a déjà proposé de faire un jeu sur le réseautage professionnel ?
- Speaker #2
Non, on ne m'a jamais proposé. C'est intéressant de voir comment ça pourrait se goupiller. Il y a juste un truc qu'il faut surveiller dans un jeu, c'est l'obsolescence. Donc, c'est sûr que le réseautage... Il faudrait réfléchir à voir si les informations qu'on propose n'ont pas d'obsolescence trop rapide.
- Speaker #1
C'est quoi la méthode quand tu démarres avec un nouveau client pour faire un jeu ? J'imagine que c'est beaucoup d'écoute, d'investigation, de questions à poser.
- Speaker #2
Pour l'instant, je fais surtout mes propres jeux que je vends moi-même. Je te racontais tout à l'heure comment ça a commencé. Pendant de longues années, j'ai surtout fait des jeux pour d'autres éditeurs. et je n'avais donc que les droits d'auteur en gros. Et puis au bout d'un moment, quand je suis arrivée sur le... Je me suis dit, tiens, je vais bientôt être à la retraite, est-ce que ça ne serait pas intéressant d'avoir un complément de revenu ? Et je me suis dit, quel meilleur moyen naturel pour moi d'avoir un complément de revenu que d'éditer mes propres jeux ? Donc je me suis mise à ouvrir la boutique Soul Games et à éditer mes propres jeux. Mais si jamais là, par exemple, je vais avoir une commande pour un jeu, comment je m'y prendrais ? Eh bien oui, déjà... Il faut énormément écouter. Le brief, c'est capital. Donc écoutez les gens parce qu'ils vont peut-être dire les mots sans même se rendre compte qu'ils vont vous être utiles. C'est toujours les mêmes questions qu'on pose. C'est quel est le contexte de la demande ? À qui s'adresse ce jeu ? Dans quel objectif ? Quel serait le meilleur moyen de toucher ces gens avec ce jeu ? Est-ce que ce serait un serious game ? Est-ce que ce serait un e-learning ? Est-ce que ce serait un jeu de cartes, un jeu de plateau, etc. ? Quel est le message que vous voulez faire passer ?
- Speaker #1
Et en termes de budget ?
- Speaker #2
Alors, en termes de budget, ce qui coûte le plus cher dans un jeu, c'est l'imprimeur. Ça, c'est un gros poste. Après, il y a le graphisme. Donc, si vous êtes vous-même graphiste, vous pouvez faire les cartes vous-même. Moi, je sais que je travaille avec différents prestataires, donc je travaille avec un imprimeur. Je travaille avec un graphiste, pratiquement toujours le même. Je suis très fidèle, en fait. Donc, j'ai pratiquement toujours le même graphiste. Je travaille avec une personne qui s'occupe... Alors, il y a trois gros postes, en fait, dans la création d'un jeu. Il y a la partie conception et rédaction. S'il y a des textes, s'il y a un livret d'accompagnement, etc. Donc, conception, rédaction. Il y a la partie graphisme. Après, il y a l'impression. Et après, il y a la diffusion. Et la diffusion, ça demande de la com, de la promo, et de mettre son jeu sur des plateformes. Et parmi ces plateformes, si on n'est pas réfractaire, bien sûr, à Amazon, il y a des plateformes telles que... tels que des opérateurs en ligne, tels qu'Amazon, Fnac, Deux Citres, Electre, qui sont des plateformes qui vendent les jeux en ligne. Donc, il faut être... Le quatrième gros poste, c'est la com et la diffusion. Parce qu'une fois qu'ils sont faits, ces jeux, vous avez un stock et il faut le vendre.
- Speaker #1
Et juste une dernière question parce que le temps passe. C'est passionnant de t'écouter, mais tes clients, j'entendais parler de coach, de facilitateur... Quels usages ils en ont de ce jeu qu'ils fabriquent avec toi ?
- Speaker #2
Là, ce n'est pas forcément qu'ils les fabriquent, mais c'est qu'ils vont les acheter, parce que je ne crois pas qu'ils pourraient se l'offrir. parce que c'est cher, sauf si c'était un jeu en digital. S'il n'y a pas le poste impression, là, ça serait possible pour n'importe qui, finalement, de faire un jeu. D'ailleurs, je suis en train d'en digitaliser certains. Et notamment, avec toutes les réunions à distance, ça peut être très pratique d'avoir tous ces jeux en version digitale. Mais ces clients-là, c'est plutôt des gens qui achètent les jeux pour les outils, les utiliser en tant que petit accompagnement. Ils les utilisent comme outils d'accompagnement, en fait, pour leur groupe ou leur client. pour animer des conversations, pour les amener à se raconter, pour briser la glace, pour les remettre à un groupe en énergie, par exemple, pour faire exprimer des émotions. Par exemple, aussi faire parler les gens avec des photolangages, par exemple. Ce ne sont que des photos, mais ça permet aux gens de se relier à une photo et de se raconter à partir de la photo.
- Speaker #1
Oui, c'est plus un outil qu'une preuve sociale. Il y a beaucoup de formateurs, de coachs qui lancent leurs bouquins, par exemple.
- Speaker #2
Ah oui, tout à fait.
- Speaker #1
Un beau pack d'autorité.
- Speaker #2
Et il y a pas mal de coachs aussi qui font leurs propres jeux, qu'ils travaillent eux-mêmes dans leurs coins et qu'ils utilisent en les imprimant à l'unité ou des choses comme ça. Et il y a des très belles choses. Moi, je rencontre parmi mes coachs, mes pairs, il y a pas mal de gens qui ont fait des jeux à eux qu'ils utilisent eux-mêmes dans leurs accompagnements à partir de leur propre fabrication à l'unité.
- Speaker #1
Dernière question avant de se quitter, Marie. Comment on peut t'aider actuellement ?
- Speaker #2
Comment on pourrait m'aider ? Deux choses, ça va être un peu mercantile et je m'en excuse. La première, c'est de voir si la campagne Ulule de pré-vente des trois nouveaux jeux... La campagne s'appelle Sifflet en travaillant, donc c'est un vœu pieux. On sait bien que des fois, c'est loin dans les boîtes de Sifflet en travaillant, mais c'était le titre que j'ai trouvé pour la campagne. Vous pouvez la trouver sur Ulule. Et la deuxième chose, c'est de venir regarder la boutique soulgames.fr. Et s'il y a des jeux qui vous intéressent, n'hésitez pas à me contacter. pour me demander comment... Enfin, tout est expliqué en général, puis il y a même des vidéos, mais si vous voulez savoir s'il vous serait utile dans tel usage, n'hésitez pas à m'écrire, marie.soulgames.fr, avec plaisir. Et si vous voulez faire un jeu, avec joie.
- Speaker #1
Merci Marie.
- Speaker #2
Merci à toi Jean-Christophe. Au revoir. Au revoir. À bientôt.
- Speaker #0
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