- Speaker #0
Bonsoir, c'est Axel, et avec la nuit des gens, je vous emmène à travers des témoignages découvrir des destins uniques et particuliers nés dans l'étrangeté de la nuit. Ce soir je suis avec Florian, bonsoir.
- Speaker #1
Bonsoir.
- Speaker #0
Alors tu es historien et archéologue, spécialiste de l'Afrique de l'Est, et c'est dans ce cadre là que tu es parti en Éthiopie effectuer une mission sur le terrain. Est-ce que tu peux nous expliquer en quoi ça consiste ?
- Speaker #1
Alors... J'étais en fin de master d'archéologie ou en début de thèse, je ne sais plus très bien chronologiquement où est-ce que ça se situait. Mais en tout cas j'avais un travail à faire dans l'est de l'Ethiopie, dans une ville qui s'appelle Arar, et qui a comme particularité d'être une ville fortifiée. Et donc moi je faisais un travail de relevé avec une méthode qui s'appelle la photogrammétrie, qui consiste à prendre des photos et à les réagencer entre elles. pour pouvoir avoir du volume et ça permet de faire des mesures assez précises à partir juste du matériel photographique.
- Speaker #0
Et c'est durant cette mission qu'il t'est arrivé la nuit que tu vas nous raconter ?
- Speaker #1
Ce n'est pas exactement pendant la mission, c'est juste après. Parce que des missions qui sont intéressantes, certes, parce qu'il y a beaucoup de résultats, on voit beaucoup de choses, ça permet d'avoir des idées plus claires sur le travail qu'on fait. mais c'est assez à la chaîne. C'est à dire qu'on prend des photos, ensuite on vide l'appareil photo, on fait tourner dans le logiciel, on réorganise, il y a plein de choses hyper normées qui se font, donc c'est hyper répétitif, c'est hyper fatigant mentalement, en tout cas moi je trouve ça éreintant. Après la mission, une fois que j'ai eu fini de faire mon travail, je me suis dit que j'allais me prendre une petite semaine pour aller explorer une partie de l'Ethiopie que je ne connaissais pas, donc le sud de l'Ethiopie.
- Speaker #0
Juste pour rappel, l'Ethiopie se trouve tout à droite, donc à l'est, sur ce qu'on appelle la corne de l'Afrique, et c'est un paysage qui est assez varié.
- Speaker #1
Alors, il y a un petit peu tous les climats, tous les paysages en... En Éthiopie, il y a effectivement un gros bout de désert dans le nord, dans ce qu'on appelle la phare. Et même en pays somali, une ethnie qui est dans l'est de l'Éthiopie, les végétations sont plus rases, c'est plus de la savane, des choses comme ça. Mais majoritairement, il y a beaucoup de montagnes, ce qu'on appelle les hauts plateaux. Et du coup, c'est assez verdoyant en réalité, plus frais en tout cas que sur la côte.
- Speaker #0
Dont une partie qui est effectivement très verte, avec des fortes moussons, des cascades et notamment beaucoup de lacs.
- Speaker #1
Oui, il y a tout un chapelet de lacs assez importants en réalité, qui forment des paysages qui sont vraiment très particuliers. mais extrêmement verdoyant avec une flore très très riche, presque oppressante, et une humidité ambiante beaucoup plus importante, par exemple, que ce que moi je pouvais rencontrer dans l'Est quand j'ai travaillé à Harare pour ma mission de travail. Moi je n'y étais jamais allé, je ne connaissais pas bien ces régions-là, mais j'avais des amis qui m'avaient conseillé d'y aller, et qui me disaient que c'était assez sympa, notamment pour aller... pour aller faire des treks, pour aller visiter, voir des paysages, des choses comme ça. Et comme j'avais une semaine de plus, j'avais la possibilité de me rajouter une semaine pour mes vacances, je me suis dit que j'allais en profiter pour aller dans cette région des lacs. Dans mon projet de marche, de trek, j'avais ciblé une petite ville qui s'appelle Arba Minch. J'avais pris un petit hôtel là-bas pour pouvoir un petit peu... rayonner tout autour, aller marcher. Je l'avais pris là-bas parce qu'elle est proche de deux lacs qui sont assez jolis. Et notamment, on m'avait conseillé d'aller me balader du côté d'un lac qui s'appelle le lac chamo.
- Speaker #0
Il y a combien de temps de marche de ton hôtel ?
- Speaker #1
C'est à peu près, je pense à... Quand on est un marcheur comme moi, beaucoup plus que trois heures. Je suis assez lent comme marcheur, mais je pense qu'un bon marcheur, il rejoint le lac en... En 3 heures, ouais. Et donc j'étais parti le matin assez tôt. Je me suis baladé tout autour du lac. Il est assez grand, je n'ai pas fait le tour du lac. On pourrait s'y attendre. Et je me suis laissé un petit peu recouvrir par l'environnement. Et moi je voulais voir des crocodiles et des hippopotames parce qu'on m'avait vendu qu'il y en avait. Moi je n'en ai pas vu. A la fin de ma journée... de marche, j'en ai vraiment plein les pattes et il y avait le soleil qui commençait un petit peu à rougeoyer et je me suis posé c'était assez beau et vraiment je me suis fait emporter par les émotions quelque part et je me suis fait surprendre par la nuit et je me suis vraiment fait surprendre parce que hum c'est quelque chose que je savais mais la nuit tombe vraiment assez tôt en Afrique en tout cas quand on se rapproche des tropiques et de l'équateur et c'est vraiment assez brutal je pense qu'en une petite heure en fait le soleil est vraiment tombe mais il y a un moment où je tilte en fait que j'ai pas calculé le temps de retour en fait et qu'il va falloir que je trouve rapidement quelqu'un pour me ramener. Sauf que bien entendu, j'aime bien ma sérénité, donc je me suis éloigné et je suis allé dans un endroit où il n'y avait vraiment personne. Et je ne savais pas très très bien d'ailleurs où j'étais au niveau du lac, donc du coup je ne savais vraiment pas combien de temps je mettrais à repartir, et je ne me suis même pas posé la question. C'est vraiment dans mon kiff. Et ça m'a porté préjudice du coup parce que je me suis retrouvé très rapidement dans le noir.
- Speaker #0
Tu sais quelle heure il était ?
- Speaker #1
Je serais incapable de donner une heure très très précise, mais je dirais qu'il était 19h30. Et je me suis retrouvé vraiment au bord du lac, dans la nuit noire, en me demandant comment je vais rentrer en fait. Après le sentiment de panique, je me dis bon bah je vais pas rester au bord du lac à me faire dévorer par les moustiques. Je suis avec ma carte et ma boussole qui vont pas me servir à grand chose puisqu'on y voit absolument rien, en tout cas on est pas en capacité de lire la carte. Et le fait d'allumer la lumière en fait ça éblouit et à chaque fois que j'allume ma lumière, ben... Je mets 10 minutes à me réhabituer, ensuite à la nuit à réappréhender les contours, donc c'est pas une très bonne idée. Et puis de toute façon, je suis habitué à tirer des azimuts d'habitude avec ma carte, ma boussole, mais là, ça me sert à rien, j'ai pas de points qui me permettent de me repérer facilement, donc je sais pas bien où je suis, je sais que je suis au bord du lac. Et surtout, il y a un truc qui me fait vraiment peur, parce qu'à la limite... J'aurais été juste au bord d'un lac sympathique comme ça, je me serais dit bon j'en prends un petit peu mon parti et je vais dormir en boule autour d'un rocher. Mais le problème en fait c'est que moi je me suis fait bourrer le crâne par mes copains, mon père qui est un spécialiste de la corne de l'Afrique, et qui m'ont dit qu'il y avait des crocodiles, en plus à côté il y a un spot qui s'appelle le Croco Park. Je ne sais pas très bien ce qu'il y a mais ça doit être en rapport avec les crocodiles. On m'avait dit qu'il y avait des hippopotames aussi dans le lac. Et là il y a un peu la panique qui commence à monter. Parce que moi j'avais cherché des hippos et des crocodiles toute la journée. Mais enfin ça aurait été bien que je les trouve et que ce ne soit pas le contraire qui arrive en pleine nuit. On va faire une petite rencontre avec des hippopotames et des crocodiles. En pleine nuit, c'est pas le meilleur plan, je pense.
- Speaker #0
Surtout qu'ils sont connus pour s'attaquer aux hommes, en plus de courir à plus de 30 km heure et d'avoir des dents de 60 cm. Donc c'est vraiment pas l'animal que t'as envie de rencontrer la nuit.
- Speaker #1
Ah non, je pense que d'ailleurs, c'est vraiment, comme ce que je disais tout à l'heure, c'est vraiment lui qui te rencontre à ce moment-là. En plus, les mamans, quand elles ont des petits, je crois qu'elles sont très très protectrices et elles n'hésitent pas à... à sortir du lac ou de l'eau et à venir te courser. Alors là, petit humain courant grand maximum à 12-13 km heure, en tout cas pour ma part, il ne va pas faire un sprint très long pour me rattraper. Et c'est fini, parce que, comme tu le disais, c'est des dents énormes, c'est une masse de puissance colossale. Et c'est un tank, en fait. Mais même le crocodile, on m'avait dit qu'il y avait des crocodiles, c'était vraiment une animation qui ne m'enjaillait pas trop.
- Speaker #0
Est-ce que tu t'es pas dit à un moment, tant pis, je me trouve un arbre, je passe la nuit là, plutôt que de marcher dans le noir ?
- Speaker #1
Alors ça aurait probablement été une très bonne stratégie, mais c'est assez marrant que tu poses cette question, parce que vraiment quand on est dans la nuit, on est pénétré par plein de fantasmes, et notamment j'ai plein de choses qui me revenaient en tête, mon père est un spécialiste aussi de cette région-là, il m'en a toujours parlé quand j'étais enfant. Notamment il me disait que lui quand il y était il y avait encore ce qu'on appelait des passages de fauves. Je me suis dit il y a des panthères et des trucs comme ça et probablement ça aurait été une bonne idée de se caler dans un arbre en attendant le lever du jour. Mais je me suis dit je vais pas me mettre nulle part, je connais pas la faune, il y a des panthères partout, il y a des hippopotames dans l'eau, j'étais vraiment mais en plein... en plein documentaire animalier quoi et enfin une version horrifique du documentaire animalier et vraiment je pense même pas que j'y ai pensé parce que je me suis dit en fait côté terre c'est les gros chats et côté eau c'est les monstres aquatiques donc j'étais vraiment dans mon délire je pense que c'était vraiment un délire et un délire qui est apporté du coup par cette obscurité par cette nuit oui surtout que je suppose qu'il y a toute une
- Speaker #0
Une vie qui se réveille une fois la nuit tombée.
- Speaker #1
Il y a beaucoup de bruit nocturne en fait, la nuit est extrêmement bruyante. On a l'impression que tout se tait et que tout le monde va dormir la nuit, mais en fait non, il y a énormément de bruit. Dans la nuit l'esprit s'emballe et on se prend à fantasmer tout un paquet de choses. Donc le moindre bruisement d'aile d'une chauve-souris, et Dieu sait qu'il y en a. ça prend des proportions, on se retourne d'un seul coup comme si on allait pouvoir faire face à un danger dans la nature et parfois il y a des petites luminosités bizarres on a l'impression, on commence à voir avec la lune, on a l'impression de voir comme les chats quand on leur met une lampe torche sur la tête dans le noir il y a les yeux qui brillent, on a l'impression de voir ça un petit peu partout autour de soi donc euh... En fait, il n'y a probablement rien, mais on s'imagine qu'il y a plein de petits yeux qui commencent à nous narguer. Et ça fait monter la pression assez vite. En tout cas, moi, je n'étais vraiment pas chez moi. J'avais qu'une seule envie, c'était de me retrouver à l'hôtel. J'étais juste en train de stresser. Je pense que je serais incapable de dire au total combien de temps la marche de retour a duré. Parce que j'avais pas de montre avec moi et en plus même si j'avais mon portable, j'ai pas eu le réflexe en fait de regarder quelle heure il était parce que quelque part pour moi c'était pas l'important. L'important c'était vraiment d'être dans mon truc, de regarder tout autour de moi, d'être vigilant et d'aller regagner mon hôtel le plus rapidement possible, en tout cas au moins regagner la ville le plus rapidement possible.
- Speaker #0
Tu dis que tu as... un téléphone sur toi ? Tu as essayé, je suppose, d'appeler quelqu'un de l'aide ?
- Speaker #1
C'est le premier truc que j'ai essayé de faire quand j'ai remarqué que la nuit tombait. Et j'ai cherché à appeler un taxi, mais je ne sais pas, je n'avais pas de réseau, ça ne captait pas bien. De toute façon, ça faisait quelques jours que mon portable n'était pas très en forme. En plus, quand je vais en Éthiopie ou en Afrique, je prends pas mon portable européen. Je prends un vieux portable, parce que j'ai pas envie de casser mon portable sur mes terrains ou de le perdre quelque part. Et il a été assez capricieux, pour le coup, et le réseau était pas très très fiable, en tout cas à cette période-là et à cet endroit-là. Et du coup, en fait, j'arrivais pas à... les qui que ce soit en fait et surtout je n'aurais même pas sûr que j'aurais réussi à leur décrire où j'étais en fait donc les mecs je pense qu'ils se seraient bien amusé à me chercher autour du lac et dans la nuit je reconnais je reconnais pas tout il ya des détails de la journée qui me reviennent pas en tout cas je reconnais pas les mêmes choses en journée que celle que je reconnaissais la nuit donc il ya des moments où j'avais l'impression de reconnaître des endroits par lesquels j'étais passé Il y a des moments où je ne reconnaissais plus du tout le chemin. Je revenais sur moi, je cherchais vraiment ce sentier-là. Je me disais, mais en fait, je l'ai peut-être... J'ai peut-être raté le sentier et je pense que je me suis bien rallongé le chemin du retour parce que j'ai fait plein d'aller-retour en essayant de rencontrer mon chemin, de revoir là où il était. J'ai dû me rajouter quelques heures avec ça parce que je me suis beaucoup questionné. Et à un moment où je reconnais une série de 2-3 éléments, un rocher, un tournant, des choses comme ça. Et je me dis c'est là et je vois le sentier. En tout cas je vois un sentier. Je me dis je crois que c'est vraiment celui-là. Je pense que c'est vraiment le sentier qui va mener là vers la grande route. Et je m'engage dessus.
- Speaker #0
Donc là ça veut dire que tu quittes les abords du lac.
- Speaker #1
Là je me prépare à quitter les abords du lac.
- Speaker #0
Et à quoi ressemble ce nouvel environnement ? C'est pas plus dur de se repérer parce qu'avant tu avais l'eau pour te guider. Là à quoi ça ressemble ?
- Speaker #1
Alors curieusement, ça m'a un peu plus rassuré parce qu'il y a un côté linéaire de la route, c'est-à-dire qu'on la suit et normalement, où est-ce qu'on cherche ? Moi, ce que je cherchais, c'était la grande route. Et surtout, j'avais dans le fond une espèce de halo lumineux. Pour les gens qui font de l'astrophoto, ils maudissent ces halos lumineux qui leur pourrissent leur photographie. Mais on voyait un petit peu cette... petite couronne lumineuse qui devait être celle des quelques lumières de Harba Minch, la ville dans laquelle j'avais mon hôtel. Et là sur la route, sur ce sentier, je ne peux pas dire combien de temps j'ai marché, déjà parce que ce n'est pas le principal de mes problèmes, et parce que je suis vraiment dans une forme de délire. Puis on est aussi à une phase d'introspection parce qu'on se dit mais en fait, t'es un imbécile, tu sais très bien que s'il y a un trajet aller, il y a un trajet retour. Tu sais aussi que ça tombe assez vite et tu sais qu'en fait, il y a un moment où quand tu dois faire ton chemin de retour, s'il va commencer à faire nuit, la logique voudrait que tu restes assez proche, je sais pas, de groupe de personnes parce qu'il y a des touristes qui se baladent. autour du lac. Donc je me suis vraiment maudit maudit sur ce trajet là. Et à la fin de mon sentier, j'atteins une grande route. Enfin une grande route, elle est pas très large, mais c'est une route quand même. Et je me suis dit, je vais forcément rencontrer quelqu'un qui va dans ma direction. Et donc je me suis permis une petite pause sur le bord de la route, mais vaut mieux pas non plus rester trop trop proche de la route parce que j'ai eu le cas d'un ami qui a eu un accident la nuit en Afrique parce qu'il circulait avec une voiture qui n'avait pas les phares fonctionnels et en fait il s'est pris un... gars qui était en train de marcher au bord de la route quoi donc j'avais pas envie que ça m'arrive j'avais survécu aux animaux sauvages aux attaques de moustiques au lion tout ça donc je me suis dit c'est quand même trop bête de mourir tamponné par un véhicule donc je faisais mes pauses un petit peu à côté et à un moment je vois une espèce de phare qui arrive je me suis dit oh la celui-là je l'arrête Et je prends ma petite lampe et je fais des espèces de signes avec ma lampe. Le type, il a dû se demander en fait, mais qu'est-ce qu'il fait cet Européen tout seul dans la nuit au bord de la route ?
- Speaker #0
Justement, il ne s'est pas méfié, il s'est arrêté tout de suite.
- Speaker #1
En fait, ça a été hyper naturel, il s'est arrêté, je pense qu'il a vu en blanc... galère dans la campagne éthiopienne il s'est dit mais lui c'est le dernier des abrutis à mon avis donc on va pas le laisser tout seul et vraiment on parlait pas du tout la même langue j'ai essayé en anglais ça avait l'air de marcher un petit peu moyennement et je tente un truc en Amérique donc la la langue officielle en éthiopie mais qui malheureusement ne se parle vraiment pas partout et dans l'endroit où j'étais, visiblement il y avait assez peu de personnes qui parlaient en Amérique j'ai tenté jusqu'à Arba Minch, qui est l'endroit, la ville où je devais passer la nuit Et bon il a pas bien il n'a pas dû bien comprendre ce que je voulais dire mais en tout cas il a reconnu Arba Minch et je lui ai dit 10 dollars il m'a dit oui il m'a fait un signe de la tête et il m'a dit de monter dans le tuktuk il s'est fait 10 dollars donc... et surtout j'aurais payé 50 dollars en fait pour me faire ramener sur sur 10 mètres à mon hôtel quoi j'étais vraiment mais fatigué et vraiment soulagé quoi
- Speaker #0
Après ça, le trajet a dû te sembler vraiment plus court ?
- Speaker #1
Le trajet en fait il était hyper agréable parce que du coup il faisait nuit, il fait hyper bon, il y a le vent. Bon après c'est vraiment un tape-cul, un tuktuk. Je ne sais pas si vous voyez ce que c'est mais c'est un type de véhicule en fait à trois roues. C'est des trucs qu'on voit en Inde, des trucs bleus qu'on voit en Inde qui sont hyper décorés et qui permettent de s'offiler un petit peu partout. Ça ne va pas très très vite mais en revanche ça y va très fort. et dès qu'il y a une pierre sous une roue on la sent passer mais là où j'en étais en fait j'en avais juste rien à cirer moi ce que je voulais c'était retrouver mon hôtel aller me coucher, même pas la douche moi je voulais juste aller dormir et je suis donc monté dans ce véhicule, j'ai fait mon trajet qui m'a paru assez rapide effectivement et je me suis retrouvé... voilà Je pourrais même pas dire en combien de temps, mais en tout cas dans un laps de temps très court à Arbamitch.
- Speaker #0
Comment tu t'es senti en voyant la porte de la ville ? Ça devait être un soulagement.
- Speaker #1
Là, franchement, déjà, moi, j'étais un peu à bout nerveusement et physiquement. Donc, je voyais le bout du voyage. En fait, le fait de voir le tuktuk, pour moi, c'était déjà le bout du voyage. Donc, je me suis bien détendu et je me suis laissé vraiment amener à... à la ville tranquillement et finir mon épopée comme ça.
- Speaker #0
Et il t'a déposé devant l'hôtel ou en ville et t'as dû finir à pied ?
- Speaker #1
Non, il m'a déposé devant l'hôtel, c'est vraiment un grand prince, et avant de partir, parce que lui en fait, ce que je n'ai pas précisé, c'est que je pense qu'il venait de Arbamitch en fait. Et du coup quand il m'a vu, il m'a ramené à Arba Minch mais ensuite il avait son trajet de retour vers là où il habitait, je sais pas où il habitait. Et du coup il m'a amené devant mon hôtel, je suis descendu mais comme un papy du tuktuk, je l'ai payé, il m'a fait coucou de la main. Et là, après avoir dit au revoir au chauffeur, je me présente. à l'entrée du petit hôtel. Et il y a le réceptionniste qui me voit arriver, qui se dit « Ah mais, grosso modo, qu'est-ce que tu fais dehors ? » Il est tard, là ! Et il s'est un peu fichu de moi. Il ne devait pas en voir des masses, lui non plus, des Européens qui se perdent en plein milieu de l'Ethiopie, en pleine nuit. Pour ma défense, ce n'était pas volontaire. Ensuite, j'ai monté les marches vers ma chambre, j'ai ouvert ma porte, j'ai enlevé mes pompes, mon pantalon, mon t-shirt, je me suis mis en sous-vêtements et je me suis écroulé dans le lit. Je regardais l'heure une dernière fois, je pense qu'il était 4h30 du mat, donc grosso modo, maximum une heure plus tard, le soleil était en train de se lever, j'avais vraiment passé la nuit dehors.
- Speaker #0
Merci Florian pour cette aventure. Nous retiendrons surtout de bien prévoir le temps du retour pour nos prochaines expéditions.
- Speaker #1
Ouais, prévoyez bien, ça peut porter bonheur. En tout cas, ça peut empêcher de porter malheur sur ces questions-là. En tout cas, merci de m'avoir écouté, c'était sympa.
- Speaker #0
Merci pour l'écoute, j'espère que vous avez apprécié cet épisode. Pour être au courant de nos prochains témoignages, ou si vous aussi vous souhaitez partager avec nous une de vos nuits, n'hésitez pas à nous suivre et à nous contacter sur les réseaux sociaux. Instagram, Twitter et TikTok à la nuit des gens. Merci encore et à la prochaine !