- Speaker #0
Bonsoir, c'est Axelle, et avec La Nuit des gens, je vous emmène à travers des témoignages découvrir des destins uniques et particuliers nés dans l'étrangeté de la nuit. Alors ce soir, je suis avec Florian. Bonsoir.
- Speaker #1
Bonsoir.
- Speaker #0
L'histoire que tu vas nous raconter est assez improbable. Tu étais mineur au moment des faits. Quel âge tu avais ?
- Speaker #1
J'avais entre 16 et 17 ans.
- Speaker #0
T'étais encore donc chez tes parents.
- Speaker #1
C'est ça, j'y vais chez mes parents.
- Speaker #0
Et alors est-ce que tu peux nous expliquer un peu le contexte de cette nuit ?
- Speaker #1
Exactement, donc cette histoire, c'est une histoire qui m'est arrivée il y a à peu près 8 ans, et c'est au moment où je pars d'un repas de famille, qui va m'arriver de grandes péripéties, et en fait ça va se finir le lendemain à la gendarmerie.
- Speaker #0
Je te laisse le micro, nous t'écoutons.
- Speaker #1
Du coup, cette histoire, elle commence où je dois aller à un repas de famille, chez mon ex-copine, ma copine de l'époque. On habite dans une toute petite ville située dans le 91 et le repas se passe merveilleusement bien, comme d'habitude. On est avec sa famille et il est l'heure de partir. Et alors,
- Speaker #0
il était ?
- Speaker #1
On est sur les coups de minuit, une heure du matin, je pense. Et à cette époque-là, j'ai une petite moto, une 50 centimètres cube qui me permet de voyager et d'aller où je veux, quand je veux. C'est vraiment mon vélo de l'époque, c'est incroyable. Je passe des super moments avec cette moto et du coup, je l'emmène partout. Et donc, comme je le répète, c'est une petite ville. Et finalement, il n'y a pas vraiment besoin d'avoir cette moto-là pour me déplacer de chez mon ex-copine à mon domicile, de chez mon papa. Mais j'avais décidé de venir avec cette moto-là et du coup, je reprends cette moto pour rentrer. Comme dans toutes les petites villes de campagne. Et ce qui fait le centre de la ville, c'est l'église. Et du coup, je dois forcément emprunter ce passage de l'église. Et c'est une route à sens unique. Quand j'arrive aux alentours de l'église, il y a des immeubles en face. Et on a une belle visibilité sur ces immeubles-là. C'est les seuls immeubles de cette petite ville. Et à minuit, minuit et une heure, dans cette ville, c'est calme. Il n'y a pas de bruit, la seule chose que tu peux croiser c'est des Ausha, à la limite, il faut faire attention de ne pas les écraser, mais c'est tout, il n'y a personne, personne, personne, c'est vide. Et là, au pied de cet immeuble, ce soir-là, il y a deux voitures. Deux voitures éclairées, et il y a des gens aux abords de ces voitures-là.
- Speaker #0
Tu te rappelles de quel genre de voiture c'était ?
- Speaker #1
Sur le moment, je ne vois pas tout de suite vraiment à quoi elles ressemblent. Ce sont des voitures, je pense, noires, elles sont sombres. Et même les personnes, je ne fais pas forcément attention, c'est des immeubles, il y a forcément... Une densité de personnes plus élevée qu'une maison, donc c'est peut-être des gens pareils qui ont fait la soirée et qui rentrent chez eux. Donc je ne me pose pas trop de questions, mais juste ça m'interpelle quand même qu'il y ait du monde à cette heure-là. Je me dis finalement que je ne suis pas tout seul. Donc je tourne sur ma gauche pour prendre la dernière route qui m'emmène jusqu'à chez moi. Il me reste 400 mètres à parcourir pour rentrer chez moi. Quand on arrive à côté de cette église, il y a un stop. Et ça paraît bizarre, mais c'est un stop pour s'insérer sur un rond-point. C'est le seul truc. Donc je m'arrête à ce stop forcément. Même s'il n'y a personne, je m'arrête. Et il y a ces deux voitures qui déboulent et qui se mettent en mur devant ma moto, juste au niveau de la ligne de ce stop et qui me font barrage.
- Speaker #0
À quoi tu penses à ce moment-là ?
- Speaker #1
Sur le moment, je ne comprends pas du tout ce qui se passe. Je suis figé, j'ai le pied à terre forcément. Et tout simplement, j'attends de savoir ce qui va se passer. Tout de suite, il y a une personne. qui descend de cette voiture-là, puis une autre. La première, elle va arriver, et elle va directement arriver à mon niveau. Elle arrive très vite, c'est soudain. J'ai absolument pas le temps de bouger ou de comprendre ce qui se passe, de reculer. Parce qu'on pourrait se dire, tu rempoignes ta moto, tu repasses une vitesse, tu pars. Franchement, sur le moment, c'est inimaginable. On sait pas ce qui se passe, on est figé. Et puis c'est vrai que sur le moment, je me dis, ça peut être la police, finalement. Ça peut être commun, ça peut être un contrôle, quelqu'un qui... qui vole une petite moto, c'est possible. Donc il y a cette première personne qui arrive très rapidement à mon niveau, et tout de suite, elle met sa main au niveau de la clé de la moto, elle tourne la clé, elle éteint ma moto, et elle récupère ma clé. Donc là déjà, je me retrouve avec une moto off, je ne peux plus bouger, et puis la moto forcément, elle m'handicape, elle est entre mes jambes, voilà, je suis là pour l'instant, je suis bloqué. Ensuite, il y a cette deuxième personne qui arrive à mon niveau, qui est cagoulée cette fois, et là tout de suite... Il y a une autre atmosphère qui se dégage, il y a un peu plus de peur, puis surtout une incompréhension totale de ce qui est en train de se passer.
- Speaker #0
Oui, et puis surtout, on rappelle que tu es mineur, donc tu n'as pas du tout l'expérience de faire face à des situations comme ça.
- Speaker #1
Exactement. Pour moi, la cagoule, c'est quand tu vas au sport d'hiver ou tu fais un braquage, mais je ne fais pas de braquage. Donc, effectivement, voir quelqu'un cagouler. Et puis, je rappelle, on est dans une petite ville. Il ne se passe pas grand-chose. Il n'y a pas des... On n'entend pas la sirène des policiers à toute berzingue dans la ville ou quoi. Il n'y a pas ça. C'est une ville où il ne se passe rien. Il ne se passe rien. Donc là, ce soir... Ça commence bien déjà. Et donc, cette personne-là, cagoulée, arrive à mon niveau assez rapidement également.
- Speaker #0
Juste, tu peux nous décrire un peu le gabarit de ces personnes ?
- Speaker #1
Effectivement, c'est une personne qui est très grande. Alors, moi, j'étais plus jeune, donc forcément, j'étais un peu plus petit également, frêle. Et là, c'est vrai que c'est une personne en face de moi qui est cagoulée, forcément, donc ça en impose. Et puis, c'est une personne qui est musclée, qui est athlétique. musclé fort quoi, enfin voilà donc c'est vrai que c'est une personne, elle est imposante et c'est sûr moi à côté de ça je fais absolument pas le poids mais sur le moment je me pose même pas la question pour moi juste c'est une personne cagoulée, on vient de prendre mes clés de moto donc cette première personne qui me voulait pas forcément du bien, là il y en a une deuxième qui arrive qu'est-ce qu'ils me veulent du coup me prendre de plus que mes clés de moto donc voilà je laisse venir elle arrive cette personne et tout de suite la première phrase qu'on me dit c'est Est-ce que tu connais pas ? Et on me dit le nom de quelqu'un. Donc on va l'appeler Mathieu. Et on me dit voilà, tu connais Mathieu ? Et non, je connais pas, je dis que je ne connais pas Mathieu. Et puis, mais ce Mathieu-là, je le connais. Parce que c'est une petite ville, je le rappelle. Et tout le monde est dans le même collège, on a tous fait le collège ensemble, la primaire des fois pour certains, même des fois la maternelle pour les plus anciens. Mais c'est des villages où les gens s'installent. Et finalement, les enfants se connaissent depuis tout jeune. Et effectivement, cette personne-là, c'est Mathieu. Ce n'est pas mon ami. Il a un an de plus que moi. Mais je vois très bien qu'il sait. Parce qu'à l'époque, on était dans le même collège. Je ne sais pas où il habite. Et tout de suite, il va me dire, voilà, tu le connais, tu le connais, tu le connais. Non, je ne le connais pas. Et puis à un moment donné, il va commencer à m'empoigner. Donc, j'ai une veste de moto à cette époque-là. On est en été, je crois. Mais j'ai une veste de moto. Et du coup, c'est assez résistant et il me l'attrape, il me soulève un peu avec. Donc je ne tombe pas de ma moto, j'ai comme les pieds qui touchent à terre. Mais je sens qu'il est en train de me soulever pour me mettre un énorme coup de pression. Pour vraiment que je dise, parce que lui aussi doit savoir que c'est une petite ville et que tout le monde se connaît.
- Speaker #0
Du coup, tu lâches le morceau ?
- Speaker #1
C'est ça. À un moment donné, je lui dis, effectivement, je connais Mathieu. Mais je ne sais pas où il habite parce que lui, ce qu'il voulait, c'est, il voulait savoir où est-ce qu'il habite.
- Speaker #0
Et pourquoi tu n'as pas tout de suite dit que tu connaissais Mathieu ?
- Speaker #1
Je sais pas. La peur, c'est facile. Il veut un truc, si j'ai rien à lui donner, je me dis qu'il va me laisser partir. Au final, voilà, ils vont me laisser partir. C'est vrai qu'au début, quand ils prennent mes clés, juste, je pars du principe qu'ils ont une question à me poser, j'en sais rien, voilà,
- Speaker #0
on verra bien. Au début, tu disais que tu pensais que c'était la police, la BAC. Là, tu t'es pas encore dit mince, ils me veulent du mal.
- Speaker #1
C'est ça, c'est ça. C'est juste au moment où absolument, ils cherchent quelqu'un ou... au moment déjà où il est cagoulé, je fais vite le rapprochement que ce n'est pas quelqu'un de la BAC ou de la police ou de la gendarmerie. On ne se balade pas comme ça avec une cagoule, avec des berlines allemandes, la police française, ils n'ont pas des berlines allemandes, il y a écrit gendarmerie, police ou quelque chose. Là, je comprends que non, on n'est pas sur des forces publiques ou quoi, là, c'est d'autres gens. Et puis, assez rapidement, quand je leur dis que je ne sais pas où il habite, ce Mathieu, Il me tient toujours par le col et là il va me dire « Dis-nous tout de suite où est-ce qu'il habite ? » Et il brandit son poing vraiment comme s'il allait m'en coller un en fait. Et je ne panique pas plus parce que déjà je ne comprends pas ce qui se passe, mais là je comprends que « Waouh ! Peut-être je vais me prendre un coup de poing, etc. » Et je dis « Non, non, je ne sais pas où est-ce qu'il habite. » Et là il me dit « Dis-moi tout de suite » avec son poing en me menaçant. Et il me dit « Dis-moi tout de suite » . nous on le cherche, on va le tuer ce soir et là, on regagne un cran, un peu de peur où je sais pas où il habite réellement, mais je me dis si je savais où il habitait, j'aurais vraiment peur pour lui et tout ça, et même je me dis c'est quelqu'un de la ville c'est pas mon ami mais voilà, enfin j'ai pas envie que quelqu'un meure ce soir, tu vois du coup, au bout d'un moment, il me relâche il rabaisse son poing parce qu'il sent que Je pense que je suis de bonne foi et que je ne sais vraiment pas où habite ce Mathieu, etc. Donc, il retourne à la voiture. Et puis moi, je reste comme ça, un peu abasourdi de qu'est-ce qui se passe ? On vient de me menacer.
- Speaker #0
Surtout que tu n'as toujours pas tes clés de moto.
- Speaker #1
Exactement. Et là, je me pose vraiment des questions. Je n'ai pas mes clés de moto. J'ai toujours le casque qui est sur ma tête. Et en fait, il voyait mon visage parce que c'était un casque de motocross. Et vu qu'on ne voit rien le soir, j'avais retiré mon masque. Donc en fait, il avait vu mon visage et il avait vu que je n'étais pas non plus ce Mathieu. Parce que je pense qu'au début, ils m'ont arrêté pour savoir si j'étais ce Mathieu. Et après, quand il a vu, ce n'était pas lui. Il s'est dit, bon bah on va l'interroger. Donc, pour l'instant, je me retrouve quelques secondes, tout seul sur ma moto. La menace est terminée. Et il y a le gars qui m'avait pris les clés, qui revient vers moi. Et c'est pas pour me rendre les clés, c'est pour me dire de lui donner mon casque. Donc au début, je comprends pas trop. Et je sais plus s'il me demande de lui donner ou de le retirer, mais je sais que je retire très rapidement mon casque. Et ensuite, il prend mon casque. Et après, il va me demander de descendre de la moto. et il va aller faire un tour avec. Là, évidemment, je me dis, ça sent pas bon. Il va pas uniquement faire un tour, il va me voler ma moto. Donc je lui supplie que non, s'il te plaît, vraiment, je dois rentrer chez moi, même si j'habite pas loin, ils le savent pas. Je dois rentrer chez moi et surtout ma moto, comme je le répète, c'est toute ma vie. C'est mon transport à moi, j'ai pas envie de laisser ma moto.
- Speaker #0
Oui, puis dans tous les cas, on n'a pas envie de... De laisser sa moto ou quoi que ce soit à quelqu'un qu'on ne connaît pas, c'est une menace en fait.
- Speaker #1
Exactement, c'est plus que quelqu'un qu'on ne connaît pas, c'est quelqu'un qui ne veut pas du bien aux autres gens, et moi non plus pour l'instant il ne me veut pas vraiment du bien, donc ce n'est pas un ami. Donc effectivement, ce ne sont pas des gens de confiance pour moi, je ne veux pas leur laisser ma moto, et finalement je vais être contraint de leur laisser ma moto, une fois de plus il y a des petites menaces qui sont lancées. Et puis voilà, je suis un peu en panique quand même, donc je descends de ma moto. Et puis lui remet la clé, met mon casque et il redémarre la moto et il part. Et en fait, cette moto-là, elle faisait vraiment beaucoup, beaucoup de bruit. On est dans une ville où le soir, il n'y a pas un seul bruit. Et j'entends la moto qui s'éloigne et le bruit qui s'amoindrit avec chaque seconde qui passe jusqu'au moment où il n'y a plus un seul bruit. Je suis debout sur la route au niveau du stop. Il y a toujours ces deux grosses voitures noires avec des gens à l'intérieur. Quelques secondes après, il y a une des vitres à l'arrière de cette voiture, d'une des deux voitures, qui s'abaisse. Et il y a un gars qui me fait signe de venir le voir au niveau de la vitre. Ce que je fais, et puis il me dit, monte dans la voiture, on va te ramener chez toi.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là ? Tu te sens comment ?
- Speaker #1
Je me dis enfin une phrase gentille, mais une phrase très sournoise. Je ne vais pas monter avec eux dans la voiture, c'est impossible. Je vois tellement le coup venir de comme « prête-moi ta moto, je vais faire un tour » . Je vois vraiment le coup venir et je sens que c'est vraiment une très mauvaise idée que de les suivre, que de monter dans cette voiture. Au final, je dis « non, je ne vais pas monter dans cette voiture, c'est bon » . Et en fait, très rapidement, il insiste et il sort de la voiture. Les deux passagers à l'arrière, ils sortent de la voiture. Ils me disent « Monte dans la voiture, monte dans la voiture » . Et c'est vrai que quand il y a une personne à côté de toi, qui est beaucoup plus grande que toi, qui t'ouvre la porte et qui te montre qu'il faut que tu montes, en fait, il y a une sorte de blackout et tu commences à faire des actions que tu ne contrôles même plus. Donc, je me retrouve dans cette voiture, au milieu, sur la place du milieu. Il y a les deux passagers qui étaient assis auparavant. Il y en a un qui s'assoit à ma gauche. avec cette femme à droite, ils claquent les portes et puis instantanément la voiture elle part. Donc ils me proposent de monter avec eux pour me raccompagner et on est déjà en train de rouler sans même qu'ils aient l'adresse de chez moi. Donc on part dans une direction inconnue. Et à ce moment là je suis en énorme panique parce que deux semaines auparavant, j'adore regarder en fait les documentaires sur les reportages policiers etc. Et deux semaines auparavant, j'avais vu une sorte d'enquête, ils avaient mis un suspect à l'arrière d'une voiture, et ils l'avaient mis au milieu. Et ils avaient dit, nous on met les suspects au milieu, comme ça ils ne peuvent pas s'échapper. Et pour moi, je sais que je ne suis pas suspect, mais je me dis, c'est moi qui ce soir me retrouve au milieu de gens que je ne connais pas, qui n'ont l'air pas forcément très bien attentionnés, et c'est moi qui me retrouve à une place où je ne peux pas m'échapper. Et là, c'est vrai que je commence vraiment à prendre peur. Ils roulent extrêmement vite, même si j'aime bien la vitesse, pas dans ce cadre-là. On parcourt... plusieurs villes, parce que ce sont des petites villes, donc on est parcouru à une vitesse relativement folle, et c'est des grandes lignes droites qui traversent les champs, et c'est vrai que je me rends compte, on s'éloigne de ma ville, de base, et pour aller où, aucune idée, ils ne m'ont toujours pas demandé l'adresse, et là, vraiment, j'ai ma vie défilée.
- Speaker #0
Et là, t'as toujours aucune idée de pourquoi ils t'ont fait monter dans la voiture avec eux ?
- Speaker #1
Sur le moment... Je ne sais pas trop. Ils veulent que je vienne avec eux pour qu'ils me raccompagnent. Mais au final, on parcourt plusieurs kilomètres, même de nombreux kilomètres, vide dans la nuit. À cette époque-là, le soir, il n'y a plus d'éclairage. Donc voilà, on est dans la nuit noire, il n'y a pas de lumière dans cette voiture. Et je suis avec des gens où je ne sais plus combien ils étaient. On était cinq dans cette voiture, mais combien il y en avait qui étaient cagoulés ou quoi. Et puis même, je n'osais pas croiser leur regard. Eux, ils parlaient un peu ensemble, ils fumaient. Mais... Moi je suis là et j'ai envie littéralement de disparaître, j'ai envie d'être invisible et de me téléporter à mille lieues d'ici.
- Speaker #0
Dans ta tête il doit se passer tellement de choses, tu dois penser à tes parents...
- Speaker #1
Exactement ça, c'est vraiment... Mon corps fait du chaud, du froid, je sais plus du tout quelle heure il est, qu'est ce qui va m'arriver etc. Et c'est vrai que je pense énormément à mes parents qui m'attendent pas forcément, parce qu'il est tard, ils sont sûrement partis se coucher, mais qui vont... sûrement m'attendre le lendemain et je me dis finalement peut-être que je ne vais jamais rentrer et que demain ils vont découvrir que leur fils il n'est pas rentré, ils vont me chercher sauf que je ne sais pas où je serai mais sûrement peut-être pas au meilleur de ma forme, donc ça ça me fait super peur et du coup je commence un peu à avoir les yeux qui commencent à mouiller et tout ça parce que je pense vraiment à eux et je me dis waouh je ne me vois même pas de toute façon avoir refait une autre action pour éviter ça. C'est contre mon gré, je suis dans cette situation là et en fait je vais essayer de devoir me dépatouiller tout seul c'est comme ça et je peux rien y faire. Et du coup c'est vrai que je pense beaucoup à ça et du coup je vois pas du tout finalement les villes qu'on parcourt mais c'est vrai que par moments je regarde un peu, je connais un peu toutes les villes qui sont aux alentours, je me rends compte qu'on est loin et puis à un moment donné quelques minutes après hop on se rapproche finalement ils ont fait une sorte de boucle et on se rapproche et puis à ce moment là ils s'arrêtent et puis ils me disent Donne ton numéro de téléphone On te rappelle pour qu'on te dépose la moto.
- Speaker #0
Ils te font descendre du véhicule ou t'es toujours dans la voiture ?
- Speaker #1
Non, on est toujours dans la voiture. Et je crois que c'est un mec de devant qui me dit ça, et c'est vrai que j'ai eu des moments où je ne percute même pas en fait, qu'il me parle à moi, mais il me dit donne-nous ton numéro de téléphone, on t'appellera pour te redéposer la moto. Alors moi c'est vrai que je m'en fous maintenant de cette moto-là. Pour moi elle est partie loin, s'ils m'ont pris ma moto, si au moins ils peuvent me laisser la vie sauf je dirais. Moi ça me va tout aussi bien. Et du coup ils me demandent le numéro. Et cette fois je me dis, je peux pas leur dire non, ça fait bizarre. Donc je leur dis oui oui pas de soucis etc. Et sur ce moment je me dis, ils m'ont déjà pris ma moto, là ça paraît évident. Ils vont m'appeler. Mon téléphone va sonner et ils vont me prendre mon téléphone. Ça me paraît évident. Du coup, pour pas bégayer, je commence 06 911 et je change juste le dernier numéro du téléphone. Comme ça, ça paraît clean et ils ont l'impression que je donne le vrai numéro.
- Speaker #0
Oui, puis surtout que ton téléphone c'est aussi un peu le seul moyen que t'as pour appeler les secours. Donc tu dis, si t'es au milieu de nulle part et qu'en plus ils te prennent ton téléphone, tu te retrouves vraiment tout seul, dans le noir, loin de chez toi quoi.
- Speaker #1
C'est exactement ça. C'est la seule chose qui me restait. Et voilà, je me dis, c'est vrai que le téléphone, en plus d'avoir un peu de valeur, mine de rien, c'est vrai que c'est un moyen exceptionnel de, si je me retrouve à je ne sais pas combien de kilomètres, d'appeler un peu de l'aide ou même tout simplement les secours si je ne suis pas bien. C'est vrai que si je me retrouve sans téléphone, sans rien, presque nu finalement, là vraiment, la situation aurait été très très compliquée. Mais, donc c'est pour ça. Je change le dernier numéro et je me dis, j'espère juste qu'ils ne vont pas m'appeler dans cette voiture. parce qu'ils vont voir que ça sonne pas et du coup ça sera compliqué après pour trouver des arguments de pourquoi ça sonne pas et parce que tout le monde se balade avec son téléphone c'est logique, du coup je donne pas mon numéro et ou du moins le mauvais la voiture redémarre et puis ils me disent vas-y t'habites où, et c'est vrai qu'à ce moment là forcément je suis toujours un peu dans la peur ils m'ont déjà pris ma moto et j'ai absolument pas envie de leur donner mon adresse parce que déjà ils sauront où j'habite et c'est dangereux. Il y a mon père aussi qui habite et même il pourrait, j'imagine, nous cambrioler ou n'importe. Et c'est vrai que l'adresse, je préfère vraiment pas la donner et c'est pour ça que je donne une direction, je reste flou. Et du moment qu'il me rapproche vers chez moi, ça me convient. Et c'est vrai qu'à un moment donné, on arrive à un rond-point très proche de chez moi. Je leur demande, c'est bon, ici c'est très bien, je vais continuer à pied, etc. Et au final, ils me disent, non, non, dis-nous, on va... déposer au plus près etc. Et c'est vrai que je paniquais un peu mais j'ai dit non non c'est très bien ici et au final il y a mon passager de droite qui ouvre sa portière et du coup je peux descendre de la voiture. A ce moment là ils me disent bon bah oublie pas on te rappelle pour déposer ta moto. Ils rentrent tout de suite dans la voiture, ils claquent la porte et la voiture elle repart pleine allure les pneus ils crissent Et hop, ça repart. Et puis tout de suite, là, je me dis « Waouh ! » J'y crois même pas, en fait, sur le fait d'avoir été un peu libéré. Alors peut-être qu'après, je me fais toute une situation, mais là, je suis encore très apeuré. Sous le choc. Sous le choc, exactement, de ce que je me dis. Je m'étais imaginé vraiment le pire. Mais j'ai quand même plus ma moto, je suis quand même pas sorti vraiment d'affaire. Donc, je cours jusqu'à chez moi. J'étais un peu le meilleur sprint. Donc, j'arrive dans mon lotissement. Et c'est une longue rue bordée de maisons. Et en fait, dans cette rue-là, donc c'est là où tout le monde gare un peu sa voiture, dans cette rue-là, je reconnais au loin la voiture d'un des enfants de mon voisin, qui est plus âgé que moi, qui doit avoir dans les 20 ans à cette époque-là. Et lui, en fait, il a l'habitude, le soir, c'est de fumer un petit joint dans sa voiture. Et je vois du coup sa voiture au loin et il y a beaucoup de fumée qui s'échappe de sa fenêtre. Donc je me dis, super, il est là. Et c'est vrai que c'est la première personne vers qui je vais parce qu'il fait nuit, il n'y a pas de lumière. Et puis pour moi, mes parents sont couchés. Enfin voilà, il n'y a personne d'autre de disponible.
- Speaker #0
Et puis c'est aussi un peu la première personne que tu vois qui peut t'apporter de l'aide à ce moment-là.
- Speaker #1
C'est exactement ça.
- Speaker #0
La personne que tu croises.
- Speaker #1
C'est ça. Je me dis, cette personne-là, je la connais. Il faut que j'aille la voir comme ça. Et puis de toute façon, on ne réfléchit pas tellement à ce qu'on va faire. Mais là, je me dis, je vais aller voir cette personne-là. Je vais lui raconter ce qui se passe. C'est dingue.
- Speaker #0
Oui, t'es encore dans l'adrénaline.
- Speaker #1
Totalement, totalement dans l'adrénaline. Donc je vais le voir, je toque à sa fenêtre. Bon, il est un petit peu choqué, il pensait pas du tout à ce tour-là qu'il y ait quelqu'un qui veut le déranger. Et je m'assois dans sa voiture et je commence à lui parler, à lui raconter finalement toute l'histoire. Lui aussi connaît ce Mathieu. Et il me dit, ouais, là, faut vraiment que t'appelles la police. Déjà, tu t'es fait voler ta moto. Ils ont dit qu'ils voulaient le tuer. Ils vont peut-être réussir à le trouver. S'il se passe quelque chose avec ta moto ou quoi, c'est toi qui auras des problèmes. Donc je prends conscience de ça et je commence tout de suite à composer le numéro de la police. Et on tombe non pas sur la gendarmerie de notre ville, parce qu'il y a une toute petite gendarmerie, mais elle ferme assez tôt et du coup on est rebasculé sur la gendarmerie de Palaisaux. On tombe sur la gendarmerie de Palaisaux, il y a quelqu'un qui prend mon appel, je lui raconte l'histoire. Effectivement je ne lui donne pas du tout le nom de ce Mathieu. pour me couvrir un peu derrière. Mais je lui parle bien qu'il y a des menaces. On prend ma moto, on part avec ma moto. Et que voilà, ils m'ont fait monter un peu dans leur voiture. Mais elle me demande, est-ce qu'on vous a frappé ? Est-ce que machin ? Je leur dis non, non, on ne m'a pas frappé. Mais par contre, il y a eu des menaces. Mais voilà, on ne m'a pas frappé. Pour elle, ça semble quand même un peu une histoire, un peu énervée, mais qui nécessite de l'attention. Du coup, il décide tout de suite d'envoyer une patrouille à mon adresse. Dès qu'on a terminé avec la gendarmerie ou la police, je ne sais plus, on raccroche. Et je décide de rentrer chez moi. J'ai fini de parler avec mon voisin. J'ai vraiment envie de rentrer chez moi. J'ai envie de retrouver un cadre, une odeur que je connais pour me rassurer un peu. Je rentre chez moi.
- Speaker #0
Tu sais quelle heure il est ?
- Speaker #1
Là, je n'ai pas de montre. C'est vrai que j'ai utilisé mon téléphone, mais je ne regarde même pas l'heure. C'est ça. L'heure n'a plus aucune importance. Je sais qu'il fait nuit, il est tard. Mais je sais que voilà, il doit être sur les coups de peut-être 2h30, peut-être 3h. Et normalement, mon père dort, voilà, et je ouvre doucement la porte. Et là, il y a de la lumière chez moi. Je rentre, et puis il y a mon père sur le seuil de la porte, forcément à l'intérieur, de l'autre côté. Et il me dit « Ah bah tiens, moi je vais me coucher, etc. » Et je lui dis « Bah papa, attends, il y a la police qui va venir à la maison. » Et je pense que mon père a vu que j'étais un peu rouge. J'étais un peu transpirant et tout ça, j'avais un peu de peur. Et mon père, il est un peu baba cool. Il est vraiment très apaisé, etc. Il prend vraiment pas tout au sérieux. Et puis, je lui ai jamais raconté ce que je vais lui raconter. Enfin, voilà. J'ai jamais eu d'histoire. Et du coup, quand il sait que la police va venir à la maison, la police n'est jamais venue à la maison. Quand il sait que la police va venir à la maison, tout de suite, il dit « Flo, Flo, Flo, Flo, mais non, mais qu'est-ce que t'as fait ? Qu'est-ce que t'as fait ? » Il croit que j'ai fait quelque chose. Au final, je lui dis « Non, non, j'ai rien fait. » Mais t'as pas entendu, je suis venu sans la moto. Je n'ai plus ma moto, on vient de me voler ma moto. Puis tout de suite il me pose des questions, il me fait non. Et puis d'un côté il est un peu rassuré aussi que la police vienne, mais pas pour moi, pas pour son fils finalement. Donc ça c'était un peu amusant.
- Speaker #0
Oui, puis au final tu n'es rien non plus.
- Speaker #1
C'est ça, c'est ça. Lui, il était en train de regarder sûrement un film à la télé. Il était à mille lieux de se douter de ce qui était en train de se passer pour moi et du danger finalement que j'étais en train de... Le danger qui se confrontait à moi. Donc, au téléphone, juste auparavant, les gendarmes m'avaient dit « On envoie une patrouille, ça risque de prendre entre 20 et 30 minutes, le temps que cette patrouille arrive jusqu'à chez vous. » Donc on attend avec mon père, et puis je lui raconte un peu l'histoire, et lui-même, lui, il me dit « C'est fou ! » dans une petite ville, et c'est vraiment ça qui revient, dans une petite ville comme celle-ci, il se passe ça, ça paraît fou. Et puis, le temps passe assez vite, et on arrive à peu près à 20 minutes après que j'ai annoncé ça à mon père, le téléphone, mon téléphone portable sonne, et c'est une identité masquée. Et là, la peur, elle revient, et je me dis, ils ont retrouvé mon numéro de téléphone, en fait.
- Speaker #0
Tu dois paniquer.
- Speaker #1
Bah, je me... Ouais, exactement. Je me dis, en fait, il y a très peu de probabilités finalement. Mais je me dis, waouh, ils m'ont retrouvé et en plus, ils vont savoir que je leur ai pas donné le bon numéro. Donc, je laisse une sonnerie, deux sonneries. Et finalement, je décide de répondre quand même. Et là, finalement, ben non, c'est pas du tout eux. C'est une voix d'homme grave et c'est la gendarmerie de la petite ville. Et puis, alors je m'en souviens plus de son grade. Et il me dit, oui, on vient de me réveiller, etc. Il y a des jeunes devant la gendarmerie, parce que forcément, les gendarmes, ils habitent dans la gendarmerie. Je viens de me faire réveiller, etc. À 7h, machin, je ne comprends pas ce qui se passe. En gros, il me dit ça. Et ouais, je viens de me faire réveiller par des jeunes qui sont devant la gendarmerie, qui n'arrêtent pas de sonner et qui auraient votre moto. Une moto que vous leur avez prêtée et ils n'arrivent plus à vous retrouver. Du coup, ils sont venus la déposer à la gendarmerie.
- Speaker #0
C'est improbable.
- Speaker #1
C'est rocambolesque. Là, je me dis, c'est impossible. Je ne sais même plus ce que je pense à ce moment-là, mais je me dis, c'est impossible.
- Speaker #0
Et comment ce gendarme a su que c'était toi ?
- Speaker #1
Alors, je me suis dit, après coup, peut-être qu'il y a la plaque d'immatriculation. Il y avait quand même des papiers, cette moto, elle a une carte grise. Donc peut-être que le numéro qui est relié à cette carte grise, ou du moins le propriétaire de cette moto, c'est mon numéro de téléphone et du coup ça a sonné chez moi. Je vois que comme ça. Parce qu'eux, ils n'avaient pas mon numéro de téléphone, le gendarme non plus.
- Speaker #0
C'est pas ton nom, ton prénom ?
- Speaker #1
C'est ça. Après, avec la carte grise, ils ont dû avoir mon nom, mon prénom et peut-être qu'ils ont des fichiers où ils peuvent retrouver le nom des gens. J'avouerais que je ne sais pas. Mais n'empêche qu'ils ont réussi à retrouver mon contact. Mais n'empêche que... C'est le gendarme de ma petite ville qui me prévient que ma moto, finalement, elle vient d'être déposée. Et il me dit, ces gens-là, on les connaît, ils sont connus de nos services. Ça me paraît bizarre que vous avez prêté votre moto ce soir-là, machin.
- Speaker #0
De ton plein gré,
- Speaker #1
en tout cas. Exactement. Pour lui, c'était ça. Mais il sentait qu'il y avait Anguille Ausha. Et il m'a dit, allez vous coucher, soyez rassurés. Et demain matin, vous venez au poste, vous pourrez récupérer votre moto et on tirera tout ça au clair. D'un côté, je me dis, bon, c'est vrai que j'ai rien, corporellement, il m'est rien arrivé. Ma moto, elle est chez les gendarmes. Je vais bien dormir, je ne me mets pas de réveil, j'ai envie de passer une bonne nuit. Je vais dormir et demain matin, j'irai... Récupérer ma moto chez les gendarmes.
- Speaker #0
Je suppose que tu as un peu tout le stress aussi de tout ce que tu as vécu qui s'est évacué.
- Speaker #1
C'est un peu ça.
- Speaker #0
Dans ta tête ça devait être un peu le bazar. Pas du tout comprendre ce qui...
- Speaker #1
De mémoire j'avais bien dormi quand même. Je pense que ça m'avait beaucoup beaucoup fatigué. Et le fait de savoir que tout était presque rentré dans l'ordre, je pense que c'est ça qui m'a énormément apaisé et qui a permis que je passe une bonne nuit, que je ne sois pas stressé comme s'il m'était arrivé quelque chose qui serait irréparable. Là pour moi... Tout était revenu dans l'ordre.
- Speaker #0
T'es en vie, tu vas bien, ta moto est quelque part dans un lieu sécurisé.
- Speaker #1
C'est ça, avec des gens sécurisés. Mais le lendemain matin, je suis content. Je me rappelle très bien de ce qui s'est passé la veille. Je suis content de me dire que je vais aller retrouver ma moto. Mais d'un côté, j'appréhende. Parce qu'au téléphone, c'est vrai que ce gendarme m'a dit... Il me parlait quand même de déposition, etc. Donc, le lendemain matin... Je décide finalement de ne pas y aller.
- Speaker #0
Tu repoussais un peu le moment fatidique.
- Speaker #1
Exactement, je repoussais le moment. Et puis, en fait, je redoute vraiment ce moment-là, de me confronter au gendarme. Et en fait, ça ressasse un peu, que je dois lui réexpliquer un peu toute l'histoire. Ça ne me met pas forcément à l'aise. Donc, je décide de prendre mon courage à deux mains, de me rendre à la gendarmerie. Et du coup, j'arrive en face de cette gendarmerie. Je sonne et tout de suite, la porte s'ouvre et j'entends... « Oui, vous êtes monsieur, je fais oui, venez tout de suite alors. » Et du coup, je me retrouve dans la gendarmerie, il m'accueille, il me fait direct passer à l'extérieur et en fait, il veut me montrer la moto. D'aspect visuel, elle est parfaite, même mon casque, il n'est pas abîmé ou quoi, il n'est pas rayé ou quoi. Donc, tout est bon. Il me dit « Venez maintenant, suivez-moi. » Il m'emmène dans un bureau et c'est un bureau finalement où je me retrouve en face de lui. Il est sur son PC, un gros clavier qui fait du bruit et puis il commence à écrire des choses et me poser des questions.
- Speaker #0
Et là, tu étais tout seul, toi ?
- Speaker #1
Ouais, effectivement, j'étais tout seul. Et il commence à me poser un peu des petites questions de, voilà, qu'est-ce qui s'est passé, blablabla. Et puis voilà, je lui réponds tout simplement ce qui s'est passé. Et puis il me dit, voilà, ces gens-là, on les connaît. Je pense que vous avez eu beaucoup de chance, parce que ça aurait pu être largement pire. Je pense que vous ne voulez pas que quelqu'un d'autre vive ça. Du coup, moi, je vous proposerais de porter plainte. Et c'est vrai que sur le moment, je ne veux pas du tout. J'étais déjà venu dans le cadre de ne pas porter plainte. Pour les représailles, on ne sait jamais. Et puis, moi, c'est vrai que personnellement, c'est peut-être un peu égoïste du coup, mais personnellement, il ne m'est rien arrivé.
- Speaker #0
Oui, puis malgré tout, comme tu l'as dit, c'est une petite ville, donc ils savent à peu près où tu habites. La place centrale, je pense qu'il n'y en a pas 50, donc tu peux les recroiser.
- Speaker #1
C'est ça. L'endroit où se situe l'église, c'est en plein centre de la ville. On est obligé de transiter par ça quand on traverse la ville ou quand on veut se rendre chez quelqu'un. Et donc, je me suis dit, il faut... j'étais parti dans l'optique que j'ai tout retrouvé j'ai pas besoin de porter plainte et ouais j'avais une peur bleue de recroiser ces gens là sachant que je savais qu'ils pouvaient être violents faire du mal, moi ils m'ont rien fait mais si jamais enfin voilà ils m'ont rien fait parce que j'ai répondu finalement à tout ce qu'ils me demandaient et c'est vrai que je me dis si jamais je porte plainte ils me retrouvent, là ils me feront ce que j'ai imaginé finalement dans cette voiture donc C'était certain, j'étais sûr de moi, je lui dis vraiment non non je ne vais pas porter plainte. Il me repose deux trois fois la question, vous êtes sûr, vous êtes sûr ? Oui, je suis sûr, je ne porterai pas plainte. Donc il me rend mes clés, il m'ouvre le portail et finalement je peux partir avec ma moto.
- Speaker #0
Est-ce qu'aujourd'hui encore tu as des réflexes un peu tout bêtes ? C'est quand même une histoire assez mouvementée.
- Speaker #1
C'est ça, depuis... Depuis qu'il s'est passé cette histoire, déjà en moto ou même en voiture, le soir, déjà dans ma petite ville, mais même ailleurs dans d'autres villes, dès que j'arrive à un feu, un stop ou quoi, il y a une petite voix dans ma tête qui me dit de faire attention. Je vais vraiment rester Ausha, regarder dans mon rétroviseur central, dans mes vitres, etc. Et toujours avoir une vitesse enclenchée au cas où il faut partir, etc. Cette histoire, elle m'a laissé comme marque de me dire que n'importe où, N'importe quand, il peut nous arriver quelque chose. Et c'est vrai que je ne fais plus attention maintenant, tout simplement. Mais je pense que si ça me réarrivait, je réagirais de la même manière. Parce que si ça a marché une fois, ça marchera peut-être une deuxième fois.
- Speaker #0
On espère que ça ne t'arrivera pas une deuxième fois, surtout.
- Speaker #1
J'espère aussi, ouais. J'espère aussi.
- Speaker #0
En tout cas, merci Florian pour cette histoire assez incroyable. Et puis, je pense qu'il est bon de rappeler aussi qu'il vaut mieux... Dans ces moments-là, défendre sa personne et sa vie plutôt qu'un objet matériel, il peut malgré tout être remplacé.
- Speaker #1
Effectivement, je suis totalement d'accord avec ça.
- Speaker #0
Merci pour l'écoute, j'espère que vous avez apprécié cet épisode. Pour être au courant de nos prochains témoignages, ou si vous aussi vous souhaitez partager avec nous une de vos nuits, n'hésitez pas à nous suivre et à nous contacter sur les réseaux sociaux Instagram, Twitter et TikTok à la nuit des gens. Merci encore et à la prochaine !