Speaker #0Salut tout le monde et bienvenue dans un nouvel épisode de La Petite Histoire du Crime. Je suis Florent Mounier et c'est moi qui vais vous narrer cet épisode que j'ai écrit et qui a été mixé par Sébastien Girard. Avant de commencer, encore merci pour vos nombreux commentaires sur nos épisodes. Je vais saluer aujourd'hui Zimpezat, Robinou, Nico ainsi que Dalila qui ont envoyé tous des commentaires à nos derniers épisodes via Spotify notamment. L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui, elle est en deux parties. Et voici donc la première partie de cette histoire qui se passe en Allemagne. Ah ouais. Oui. Quelle histoire ça aussi ! Nous sommes le 31 mars 1922. Notre histoire se déroule à environ 70 km au nord de Munich, en pleine nature. Nous sommes à 1 km d'un hameau, le hameau de Keifeck. Nous sommes dans une ferme. Et dans cette ferme vivent les propriétaires. J'ai nommé Andreas Grubber, qui a 63 ans, son épouse, Casilia, qui est un petit peu plus âgée que lui, elle a 72 ans, leur fille Victoria Gabriel, qui en a... 35 et qui est déjà veuve. Veuve de Marie mort à la guerre, Karl. Et puis, il y a aussi les deux enfants de Victoria, Casilia, comme la grand-mère. Casilia, la petite Casilia, elle a 7 ans. Et Joseph, le petit Joseph, il a, quant à lui, 2 ans. Alors, dans la ferme, il y a aussi Maria Baumgartner, qui est la nouvelle domestique de la maison. Nouvelle parce que la précédente domestique a quitté la ferme 6 mois plus tôt. Pourquoi, allez-vous me demander ? Eh bien parce qu'elle entendait des bruits bizarres et elle disait même que la ferme était hantée. Bon, quoi qu'il en soit, la remplaçante, Maria, elle a 44 ans et elle vient tout juste d'arriver à la ferme. Pourtant, dans quelques instants, elle sera déjà morte. Alors la famille Gruber, c'est une famille qui ne tourne pas rond. C'est des bizarres comme on dit. Je ne dis pas ça parce qu'on ne sait pas qui est le père du petit Joseph, ça non. Mais il y a quand même certaines personnes qui racontent qu'en fait, Joseph serait l'enfant de Victoria et du père de Victoria. En effet, Andreas aurait eu des relations incestueuses avec sa fille Victoria. Victoria qui aurait été abusée par son père depuis au moins ses 16 ans. Et il y a même deux procès. Le premier en 1915. qui s'est soldé par une véritable condamnation. Andreas Gruber a été condamné à un an de prison. Et Victoria Gabriel a, elle aussi, été condamnée à un mois de prison pour cet inceste. Oui, parce qu'à l'époque, on condamnait également les victimes des incestes. Et puis, cinq ans plus tard, il y a eu un nouveau procès. Bon, pour revenir au petit Joseph, le plus probable, c'est que son père soit en fait un voisin. Lorenz Schlittenbauer, qui est l'un des amants de Victoria. On sait qu'il a entretenu une relation avec Victoria Gabriel à la fin de l'automne 1918 et il a même reconnu la paternité de Joseph. Oui, sauf que c'est le moment où Victoria subissait des rapports incestueux avec son père. Alors avant de vous parler du crime, j'aimerais vous proposer un retour en arrière. Pas grand-chose, quelques jours à peine. Ce jour-là, il y a de la neige tout autour de la ferme. L'hiver touchera bientôt à sa fin, mais pour le moment, il est encore persistant. Alors ce qui est commode avec la neige, c'est qu'on peut savoir si quelqu'un est passé par là. Bah oui, les pas dans la neige, ils se voient. On les voit même très bien. Et c'est d'ailleurs ça qui retient l'attention d'Andreas. Car devant chez lui, il y a des traces. Des traces de pas. Des traces de pas dans la neige. Des traces de pas dans la neige, bien incrustées ces traces de pas. L'agriculteur suit alors ces traces qui semblent venir de la lisière de la forêt. Mais il y a un détail qui inquiète Andréas. Les pas sont bien arrivés jusqu'à la ferme, mais ils n'en sont jamais repartis, puisqu'il n'y a aucun pas qui va dans l'autre sens. C'est-à-dire des traces qui repartiraient de la ferme en direction de la lisière. Alors Andréas s'interroge. Il s'inquiète même. Et il décide d'en parler à ses voisins. Et il ne leur parle pas que de ça, aux voisins, non. Andreas a aussi entendu des bruits venant du grenier. Et ça aussi, ça l'inquiète. Donc il leur en parle. Il dit que juste au-dessus de sa tête, de temps en temps, il entendait pas, comme si quelqu'un marchait. C'est vraiment bizarre. Les voisins demandent « Des souris peut-être ? » Andreas répond qu'il n'y croit pas aux souris. Et il ajoute même un détail, un détail très spécial. Il raconte à ses voisins qu'il vient de trouver chez lui un journal. Un journal qu'il n'a pas pour habitude d'acheter puisque c'est un journal de Munich. Un quotidien que personne d'ailleurs dans le quartier ne reçoit. Il y a autre chose qui semble inquiéter Andreas. En tout cas, il raconte à ses voisins que les clés de sa maison ont disparu depuis... quelques jours déjà. Et impossible de remettre la main dessus. Bon, ça, ce sont des discussions informelles avec les voisins. Rien d'officiel, donc. Aucune déclaration à la police. Alors, les jours passent, et puis... Et puis plus rien. Plus rien jusqu'au 30 mars. Nous sommes le matin du 30 mars, et Andreas Gruber découvre que la serrure du hangar à machine est cassée. Les traces d'effraction sont également visibles sur la... porte de la réserve d'alimentation. Tout cela commence vraiment à agacer Andreas et à lui faire un petit peu peur aussi. Il part tout de même travailler et en chemin, il va rencontrer Lorenz. Lorenz Schlittenbauer, à qui il raconte la tentative d'effraction. Vous vous souvenez que Lorenz Schlittenbauer, c'est donc l'amant de la fille d'Andreas. Bon, quoi qu'il en soit, Lorenz l'écoute et il décide de donner un revolver à Andreas, histoire que ce dernier puisse se protéger si jamais, si jamais les malfrats revenaient vers la ferme. Nous sommes le 1er avril. Cette année, 1922, le 1er avril tombe un samedi. Et le samedi, les enfants, ils vont à l'école en Allemagne à cette époque. Alors on fait l'appel en classe. Et ce jour-là, tout le monde est là. Tout le monde sauf Casilia. C'est temps. Sans doute est-elle malade. C'est ce que ses camarades pensent. On verra bien si elle est là lundi. Le marchand de café passe lui aussi tous les samedis à la ferme, histoire de livrer son café. Et ce samedi-là, il ne trouve personne dans la ferme. Bizarre, pense-t-il. On verra s'ils sont là la semaine prochaine. Victoria, quant à elle, elle est censée aller à l'église du village le dimanche matin. Parce qu'elle est chanteuse. C'est d'ailleurs la première chanteuse de la chorale de l'église. Elle est donc attendue le dimanche, de pied ferme, à l'église pour chanter. Et ce sont ses amis, les amis de Victoria, qui sont censés venir la chercher à la ferme. Mais quand ils arrivent, le 2 avril, ils trouvent porte close. Pas de Victoria dans la ferme. Ni à la ferme, ni à l'église d'ailleurs. Le week-end passe et arrive le lundi. Vous l'avez calculé, nous sommes le lundi 3 avril. Et toujours pas de casillia à l'école. Bon, sans doute une grosse grippe. Alors entre-temps, je ne vous cache pas que les voisins ont commencé à se faire un petit peu de soucis quand même. Bah oui, habituellement on les voit les grubeurs, ou on les entend, un petit peu au moins, que ce soit dans les champs ou sur les chemins qui mènent à la ferme. Pourquoi ne se montrent-ils pas en ce moment ? Le voisinage est vraiment surpris. Il y a quand même un élément qui vient rassurer les voisins. C'est la cheminée de la ferme. Bah ouais, les voisins voient de la fumée sortir de la cheminée. Ça c'est clair, c'est rassurant. Ça veut dire que les grubeurs, ils sont à l'intérieur et qu'ils se réchauffent. Il y a quand même d'autres personnes, en plus des voisins, qui vont être surpris. Et notamment le facteur. Le facteur fait sa tournée plusieurs fois par semaine. Et en arrivant à la boîte aux lettres des grubeurs, il va constater que le courrier qu'il a laissé samedi n'a pas été ramassé encore. C'est pas leur genre, au grubeur. Là, le courrier n'a pas bougé d'un centimètre. Il était exactement là où il l'avait laissé quelques jours avant. C'est vraiment bizarre. Habituellement, les grubeurs prennent leur courrier. Ils le lisent, ce courrier. Le facteur remarque aussi qu'il n'y a pas la petite poussette de Joseph dans la cuisine. Habituellement, il la voit, la poussette, par la fenêtre. Et ce jour-là, contrairement à d'habitude, impossible de la voir. Nous sommes mardi, mardi 4 avril, et toujours pas de signe de la famille Gruber. Voilà pour la première partie de cette petite histoire du crime avec les meurtres d'Interkaifeck, l'un des crimes les plus énigmatiques de l'histoire allemande, un meurtre jamais élucidé. Pour découvrir la suite de cette histoire, rendez-vous sur notre chaîne dans le prochain épisode. Et si cette petite histoire vous a plu, n'hésitez pas à la partager autour de vous. Et surtout, souvenez-vous que la petite histoire, c'est totalement gratuit. Donc, on a besoin de vous pour être encore plus nombreux derrière cette petite histoire. Concrètement, abonnez-vous à notre chaîne pour nous soutenir. Partagez la petite histoire et commentez sur les plateformes d'écoute de podcast comme Spotify, par exemple, mais aussi Apple Podcasts, Deezer et Castbox.
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