Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast La Vie Suffit. Pourquoi est-ce qu'on se sent angoissé sans qu'on comprenne forcément pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'on se pose plein de questions existentielles ? Pourquoi on rumine et pourquoi souvent on a l'impression d'être un peu seul à ressentir ça ? Est-ce que c'est nous qui compliquons les choses ? Pourquoi est-ce que pour nous ça a l'air d'être plus compliqué et pour les autres un peu plus simple ? Eh bien écoutez, je vous en parle aujourd'hui. dans ce nouvel épisode.
Je suis Chloé Bloom, entrepreneur aux Multicasquettes et chaque jeudi, je vous partage les réflexions, les phases d'introspection, les clés qui, selon moi, permettent de vivre notre vie plus pleinement et de trouver plus d'épanouissement. Chaque épisode est une invitation à exprimer encore plus librement toutes les parts de vous. Si cela vous plaît, je vous invite à partager les épisodes à vos proches qui en ont besoin ainsi que laisser une jolie note et un commentaire si vous souhaitez soutenir le podcast.
Alors, salut tout le monde ! Très heureuse de vous retrouver dans cet épisode où on va parler d'angoisse, mais dans cet épisode, on va parler de formes d'angoisse dont je pense que j'ai jamais parlé encore sur ce podcast-là, quasiment jamais, par petites bribes de temps en temps. En fait, on va vraiment parler des angoisses qui sont très profondes, donc on va pas du tout parler simplement du petit stress du quotidien à cause de la to-do list ou de la charge mentale ou ce genre de choses. On va parler des angoisses, vous savez, que vous avez le soir au fond de votre lit. Quand vous êtes en train de ruminer, de vous poser des questions sur le sens de la vie, des choses qui, en fait, des angoisses qui nous bouffent vraiment profondément. Il y en a plein, en fait, des angoisses comme ça. Moi, j'en ai listé neuf et c'est notamment les angoisses que moi, je ressens. Et des angoisses que j'ai depuis que je suis petite et des choses sur lesquelles je travaille depuis des années. Mais ces angoisses-là, déjà, un, elles impactent mon quotidien. Il y a des symptômes, en fait, de ces angoisses-là aussi que je vais vous partager. Et ces angoisses-là, j'ai aussi réussi à les transformer de temps en temps, bien sûr, une forme de réflexion qui est aussi nourrissante et c'est aussi ce qui nourrit parfois mes épisodes de podcast, mon travail de manière générale. Donc cet épisode, si vous voulez, il va beaucoup s'adresser notamment à toutes les personnes qui ont tendance à se poser beaucoup de questions, qui ont tendance à ressasser, à se refaire un peu des scènes dans la journée, qui vont avoir l'impression que pour elles c'est un peu plus compliqué que pour les autres. Parfois, les autres prennent un peu moins les choses à cœur visiblement. Et puis qui vont avoir des peurs un peu fondamentales. peurs hyper profondes sur lesquelles elles ont un peu de mal à mettre des mots. En fait, ce sujet-là, il est aussi beaucoup lié à des questionnements, des messages que vous m'avez pas mal envoyés ces derniers temps, notamment quand je parle de cette espèce d'ambivalence et de paradoxe qu'on peut avoir à se sentir très vite submergée, dépassée par l'intensité des choses, l'intensité des émotions qu'on va ressentir, de ce qu'on va ressentir physiquement, de nos ruminations, de nos pensées, etc. Donc se sentir vraiment, mais submergée par cette intensité, avoir l'impression de la subir. Et à la fois, ce paradoxe donc de, en même temps, avoir profondément besoin d'intensité pour se sentir vivant, à savoir je veux vibrer dans ma vie. Je voudrais que mes relations soient plus authentiques, qu'elles soient plus profondes, qu'elles soient plus sincères. Je voudrais avoir plus de proches et me sentir un peu plus stimulée, etc. Voilà. Donc ça, déjà, je m'adresse à ces personnes-là et vous allez voir que les angoisses dont on va parler dans cet épisode en font partie. Mais si là, vous vous reconnaissez déjà dans ce que je viens de dire, c'est la première fois que je vais faire ça, j'organise un live. la semaine prochaine à l'heure où sortira cet épisode de podcast là, donc le 11 septembre à midi, un atelier en fait ça va être un atelier, vous allez avoir un workbook à télécharger sur lequel vous allez pouvoir travailler en direct avec moi, je vais vous guider dans un exercice pratico-pratique qui est hyper concret, une forme de mind map avec des schémas, des exercices, de la réflexion des choses comme ça, et en fait vous allez suivre en direct cet atelier que je vais guider pour que ce soit adapté à votre propre situation, pour apprendre en fait à vibrer sans vous cramer c'est à dire à réguler, gérer l'intensité que vous subissez et en même temps à cultiver celle que vous désirez. Donc, arriver à jongler, en fait, avec ce paradoxe-là. Voilà. Donc, c'est la première fois que j'organise un atelier sur ce sujet-là. C'est à tout petit prix. Je pense que c'est la première fois aussi que j'organise un atelier à ce prix-là. Et les places sont limitées. Donc, si vous avez envie de prendre votre place et que vous vous reconnaissez dedans, écoutez, je vous laisse la prendre. Le lien est directement dans la description ou sinon, vous pouvez aller regarder soit sur mon Instagram, soit sur chloébloom.com slash intensité. A savoir que même si vous pouvez pas être là présent à midi, c'est pas grave, vous pourrez regarder le replay, voilà. Mais c'est vraiment, je pense que ça vaut le coup parce que c'est une... En fait, j'ai créé une mind map, un schéma qui sort de ma tête, qui va vous permettre vraiment de bosser là-dessus étape par étape pour directement arriver à passer à l'action. En fait, c'est vraiment un atelier pour, ok, concrètement, maintenant, on fait quoi ? Parce que c'est le genre de choses sur lesquelles je peux pas faire de généralité directement dans un épisode. Voilà. Je vous donne rendez-vous jeudi en septembre. Si vous ne pouvez pas, ce sera en replay. C'est l'atelier... vivre avec intensité. Toutes les infos sont dans la description. Donc bref, déjà, si vous vous reconnaissez là-dessus, là-dedans, dans ce que je nomme, je pense que c'est bien si vous penchez sur l'atelier. Et en plus de ça, donc restez sur cet épisode-là, puisqu'on va vraiment parler en fait des angoisses profondes que souvent ces personnes-là vont ressentir. Ces angoisses-là, moi je les nomme des angoisses existentielles. Parce qu'en fait, ce ne sont pas des angoisses à propos d'un objectif ou d'une situation particulière, ce sont des angoisses qu'on qu'on ressent en trame de fond. dans toute notre existence. Ça m'a valu pas mal de moqueries quand j'étais un peu plus jeune, et ça me vaut encore pas mal de remarques aujourd'hui, parce que oui, je suis une nana du def perso, de la conscience de soi, de tous ces trucs-là, et quand je dis que je suis angoissée, on me dit « t'as qu'à méditer ! » ou ce genre de conneries. En fait, ça m'a valu pas mal de moqueries parce que beaucoup de personnes ne comprennent pas ces angoisses-là. peut-être parce qu'elles ne le ressentent pas tout simplement, ou alors qu'elles ne mettent pas les mêmes mots dessus. Et puis aussi, on a l'impression qu'en fait, c'est des angoisses qu'on va éradiquer avec de la méditation. Ce n'est pas vrai, en fait. Juste, je vous le dis, ce n'est pas du tout vrai. C'est des angoisses, un, qu'il faut bosser en thérapie, ça c'est une chose, mais en fait, le but, ce n'est pas du tout de les éradiquer, parce qu'en fait, si on a ces angoisses-là, c'est simplement qu'on a une forme de sensibilité qui est extrêmement accrue aussi, donc il faut simplement, en fait, à un moment donné il faut accepter il faut se mettre face à ça c'est parce qu'en fait on se pose des questions le truc c'est que c'est souvent des angoisses Je dis pas que personne n'en parle, mais moi j'ai jamais... En fait je trouve que personne n'en parle peut-être dans l'univers un peu d'être perso bien-être, parce que dans le domaine du bien-être on parle pas trop de ce genre de choses-là, mais c'est des questions dont on parle énormément dans la philo, en fait en philo, en littérature, etc. Ça aborde beaucoup ces questions-là aussi, donc c'est très intéressant. Et donc ces angoisses, moi j'en ai recensé neuf, il y en a plus que ça bien sûr, mais en tout cas c'est les neuf que je suis prête à partager avec vous, et j'insiste, vous allez voir qu'en fait il y a peut-être une des angoisses qui est prédominante chez vous, peut-être qu'il n'y en a aucune qui va vous parler. Ça m'étonnerait. Et peut-être qu'il y en a, vous allez voir qu'en fait vous avez les neufs, peut-être qu'elles ne vont pas être toutes à la même présence. Ce qui est sûr, c'est que ces angoisses-là, en fait, elles ont des... En fait, il y a des symptômes de l'angoisse. Il y a des symptômes de l'angoisse, on peut ne pas se sentir stressé et être quand même très angoissé. L'angoisse et le stress, c'est quand même des choses qui sont très différentes. L'angoisse, c'est vraiment une forme de réflexion, c'est très profond, très loin. C'est très loin, très profond, etc. Et en fait, moi, je me suis rendue compte que j'étais angoissée déjà jeune parce que j'étais tout le temps... dans une recherche de reprise de contrôle sur ma vie. Donc comment est-ce que je peux expliquer ça assez simplement ? En fait, j'essayais de retrouver du contrôle sur des petites choses qui m'échappaient, du genre le temps qui passe. Donc ça, on va en reparler, parce que l'angoisse du temps qui passe, je pense que c'est l'angoisse la plus prédominante chez moi, et je pense que c'est le cas pour énormément de personnes aussi qui écoutent ce podcast-là. Donc si vous voulez, quand j'étais petite déjà... J'avais des... En fait, un des symptômes, entre guillemets, en tout cas, une des manières que j'avais de retrouver du contrôle, c'était de poser des questions, d'essayer de contrôler, d'essayer d'hyper-anticiper. C'est-à-dire que, par exemple, quand j'étais déjà en train de manger à midi quelque chose, la question qui me trottait le plus et ce qui m'angoissait le plus, c'était de savoir ce qu'on allait manger au goûter ou ce qu'on allait manger le soir. Et en fait, en fonction de la réponse, c'était très important pour moi d'avoir cette réponse-là. Parce que ça me permettait en fait d'être sûre de comment j'allais profiter de mon moment présent, de est-ce que du coup j'allais prendre ce dessert-là ou est-ce que j'allais conserver de la place pour le repas du soir, est-ce que du coup là je choisis plutôt le yaourt au chocolat ou le yaourt à la pomme parce qu'en fait s'il y a un gâteau au chocolat ce soir je vais être sûre de pouvoir profiter et d'avoir un maximum de choix donc je vais choisir celui à la pomme ce midi pour pas prendre celui au chocolat et que ça se répète, enfin vous voyez. je sais que là, dit comme ça, on a l'impression que c'est un peu de la masturbation intellectuelle, mais c'est pas le cas en fait, c'est de l'angoisse de je sais que le temps passe, je sais que j'ai une multitude de choix possibles, je veux être sûre que Je peux vraiment prendre la bonne décision. En fait, c'est des angoisses assez profondes, ce qui fait qu'une des choses que je faisais beaucoup et que je continue de faire, c'est je veux savoir comment va se passer l'avenir dans un court terme. Évidemment, on ne peut pas vraiment savoir sur du moyen long terme, mais j'ai besoin de m'assurer de la suite pour pouvoir être sûre de profiter de là tout de suite maintenant. Donc ça, c'est une des manières que j'ai de retrouver du contrôle. Un autre des symptômes que moi j'aime et que je vois aussi parfois autour de moi, c'est la trichotillomanie ou la dermatillomanie, ou moi j'appelle ça en général la dermatotrichotillomanie, c'est super compliqué à dire. Donc de la dermatillomanie par exemple, ou même ceux, les personnes qui ont de la trichotillomanie, c'est des troubles du comportement en fait, c'est des TOC. Ou alors par exemple pour le cas de la trichotillomanie, moi je ne souffre pas de ça, mais je connais des personnes qui ont ça. C'est des tocs où on va s'arracher les cheveux, les cils, les poils de façon répétée, de manière vraiment incontrôlable. C'est des impulsions, si vous voulez. Et c'est des troubles obsessionnels compulsifs qu'on va avoir. Notamment, ça, c'est vraiment... Je n'ai pas envie de faire de diagnostic ou de quoi que ce soit, ou de psychologie de comptoir, mais on est quand même sur des troubles du comportement qui sont souvent liés à des angoisses profondes parce qu'il y a une perte de contrôle quelque part et qu'on a envie de retrouver du contrôle. Et c'est ce genre de tocs-là. Donc moi, pour le coup, j'ai de la dermatillomanie. Donc la dermatomanie, c'est une tendance compulsive. à se gratter, striturer, s'arracher de la peau, des petits boutons, des petites croûtes, des petites imperfections, etc. jusqu'à se provoquer des lésions. Moi, ça fait des années que j'ai ça, pas depuis toujours. Je pense que je dois avoir ça depuis 5-6 ans. Il y a des périodes dans lesquelles ça va mieux, il y a des périodes dans lesquelles c'est en train de monter en flèche au point que je me fais vraiment saigner et que même ça me fait mal après, derrière, c'est vraiment douloureux. Alors oui, dit comme ça, on va se dire « mais en fait, elle est complètement folle, non mais n'importe quoi » . Je pense qu'en fait, les personnes qui souffrent de ça vont comprendre, ou toutes les personnes qui ont des TOC. du genre se ronger les ongles, ça fait aussi partie des tocs que j'ai eus pendant des années et que je peux avoir de nouveau de temps en temps dans les périodes qui sont angoissantes pour moi. En fait, c'est une manière aussi de retrouver du contrôle et dans ces moments-là, en fait, je vais le dire comme je le ressens et comme je le pense, ça fait profondément du bien de faire ça parce que c'est la seule manière qu'on a de recréer quelque chose de connu, quelque chose de maîtrisé, quelque chose qu'on contrôle, qu'on gère. C'est des gestes qui sont répétitifs, qui sont automatiques, qu'on a pour apaiser une tension intérieure. Après, il y a d'autres choses aussi qui peuvent survenir et qui sont des symptômes de l'angoisse très profonde, c'est les insomnies, la difficulté à trouver le sommeil. Quand on sait qu'en France, on est premier pays consommateur d'antidépresseurs et de somnifères, ça fait flipper et je pense que c'est pas anodin et que c'est des choses quand même qu'il faut dire à un moment donné. les troubles du sommeil, la difficulté à trouver le sommeil le cerveau qui mouline en permanence les réveils nocturnes comme si ça y est on avait fini notre nuit on est surexcité, vite vite vite, il faut vite que la nuit passe etc, j'ai plein de trucs à faire alors que pas du tout on a dormi 3 heures ou même le fait de se réveiller avec de la tachycardie, vous savez, une arrhythmie cardiaque, vraiment le cœur qui tape, etc. C'est comme tout de suite une angoisse sans savoir pourquoi, ça c'est aussi des symptômes de l'angoisse. Autre chose que par exemple, moi j'ai par période, ça m'est arrivé deux fois ces dernières années, mais je sais que quand j'étais petite, c'était quelque chose qui m'arrivait beaucoup, c'est la sensation de jamais arriver à prendre des respirations qui sont profondes, comme si on avait un poids sur la poitrine, et en fait, de tout le temps, En fait, de jamais arriver à avoir l'impression de respirer jusqu'au bout, comme si on allait chercher notre respiration très très loin, donc on essaye de se forcer à bailler, sauf qu'en fait on n'y arrive pas, on n'arrive même plus à bailler, comme si nos poumons n'arrivaient plus à se remplir complètement. Moi j'en ai eu deux fois, j'en ai eu les deux fois, enfin ces cinq dernières années j'en ai eu deux fois, à chaque fois c'était lors de mes sorties de mes deux livres, avant de rentrer en France, avant des tournées de dédicaces, ça m'angoissait profondément en fait, par anticipation en fait. Et j'avais énormément de mal à respirer, au point que quand je mangeais ou je buvais, j'avais la sensation de me noyer en permanence. Et ça pouvait durer des mois. Bref, donc c'est quelques exemples que je vous donne, d'accord ? Mais en réalité, les angoisses profondes comme ça, elles ont plein de symptômes qui sont souvent sur le corps, en fait. Ce n'est pas des choses juste qui se passent dans la tête, c'est souvent des choses qui se passent dans le corps, et on ne comprend pas trop pourquoi on a ça. On a des choses un peu chroniques, des comportements un peu compulsifs. des difficultés à avoir un corps qui fonctionne normalement. Ça ne veut pas dire qu'il y a forcément une maladie, mais en tout cas, avoir des difficultés à fonctionner de manière normale, comme quand on est serein. En gros, c'est ça. Je vais m'arrêter là pour les symptômes, parce qu'encore une fois, rappelez-vous, je ne suis pas médecin. Il y a aussi d'autres explications à tout ce que je vous dis ici. Il y a d'autres explications aussi. Mais ce que je voulais vous dire, c'est que ces comportements-là, ces symptômes-là peuvent aussi révéler vraiment des angoisses qui sont profondes. Donc maintenant, pour venir sur ces angoisses-là, donc une des premières angoisses existentielles, qui travaillent énormément de personnes et qui ne s'en rendent pas forcément compte, c'est l'angoisse du temps qui passe. Donc moi, j'ai mis les mots dessus assez jeune, et j'appelle ça même l'angoisse de l'impermanence, parce que ça, c'est vraiment le truc, même juste d'en parler sur le podcast, ça m'angoisse. En fait, j'ai une conscience, je parle de moi pour essayer de vous expliquer comment ça fonctionne à l'intérieur, j'ai une conscience très aiguë, depuis très jeune, que tous les instants se dérobent. Et ça, j'en ai parlé dans pas mal d'épisodes de podcast déjà. En fait, je ressens qu'à chaque fois qu'il y a un moment, une chose, une relation, une discussion, un endroit où je suis ou quoi que ce soit, c'est la dernière fois que j'y suis, c'est la dernière fois que j'ai ça, etc. En fait, chaque instant va se dérober, comme si ça me glissait entre les doigts. J'ai la conscience que les formes se dissolvent, que rien ne dure, que tout est impermanent, que rien ne reste, que tout finit par changer. Et donc, c'est comme si le temps qui passe, je le ressentais d'un point de vue physique même, en fait. Ce temps qui passe m'angoisse énormément. Donc c'est aussi lié maintenant que j'ai plus de 30 ans à la peur de vieillir. Mais c'est surtout, depuis toujours, un espèce de vertige devant mon impuissance à retenir la vie. Devant mon impuissance et devant l'impossibilité à profiter plus que ce que je ne le fais déjà. Ça crée donc chez moi, quelque chose que j'ai nommé déjà dans d'autres épisodes, une forme de deuil permanent des formes. C'est-à-dire qu'en fait, je vis des mini-deuils de toutes les fins. d'un déménagement, d'une rupture, d'une fin de chapitre, d'une fin de discussion, d'un voyage, d'une fin d'une petite mort. Et en soi, les petites morts sont très faciles à vivre pour plein de gens. Chez moi, et je vais arrêter de m'en vouloir aussi pour ça, ça active la lucidité douloureuse de « en fait, ça ne va pas durer » . En fait, il y a une fin à ça, ça ne va pas durer, j'ai bien conscience que chaque jour nous rapproche de la mort. Je suis désolée si je vous plombe le moral, mais en vrai, c'est ce qui fait que ça m'angoisse aussi. C'est ce qui fait que j'ai aussi du coup... une capacité à vraiment vivre ma vie à fond et à vouloir profiter de tout et à vraiment me rendre compte de la chance que j'ai d'être en vie et de vouloir vivre une vie exceptionnelle, si vous voulez, c'est ce qui me motive, mais ça crée l'autre côté de la pièce aussi, une autre face de la pièce, qui est à savoir l'angoisse vraiment du temps qui passe. Il y a pas mal de personnes, Heidegger, qui en parlent aussi, en gros qui dit que l'être est un être vers la mort, qui est toujours projeté vers sa finitude. Je vous laisserai vous renseigner là-dessus en philo, c'est très intéressant. Mais en vrai, cette impermanence du temps qui passe, c'est ça. Ça crée, d'un côté, toutes ces angoisses existentielles créent de très beaux paradoxes aussi finalement, dont on parlera dans l'exercice, dans le live aussi, sur l'intensité. En fait, c'est j'ai conscience du temps qui passe, donc je veux en profiter plus que tout, et à la fois un peu plus J'ai conscience qu'en fait, je me rapproche de la finitude et que tout disparaît, que tout se dérobe et que je ne peux rien retenir et je suis impuissant devant ça. Voilà, donc ça, c'est une des formes d'angoisse. Je ne sais pas si ça résonne, mais moi, juste le fait d'en parler. Bon, déjà, juste là, le fait de vous dire ça, moi, ça crée déjà beaucoup d'émotionnel. Ça me chauffe la gorge, j'ai les yeux qui piquent. Donc, c'est vraiment quelque chose de fort. Voilà. Une deuxième angoisse aussi qui existe, qu'on va beaucoup retrouver. que j'ai énormément évidemment, et qu'on retrouve beaucoup chez les personnes qui sont assez sensibles, qui sont beaucoup touchées par ce truc d'intensité, mais qui ont vraiment besoin beaucoup d'authenticité. En fait, je pense que ça va vraiment résonner avec la majeure partie d'entre vous, maintenant que je vous connais un peu mieux, parce qu'on se côtoie depuis quelques années, c'est l'angoisse du non-sens. C'est le vertige du vide, c'est en fait, il faut que les choses aient un sens, sinon on tombe dans une espèce d'angoisse tellement immense qu'elle nous avale, et qu'on va tomber dans un questionnement. De, mais en fait, à quoi bon ? Puisqu'en fait, dès qu'on commence à questionner le sens d'une chose, on commence à prendre du recul par rapport à cette chose-là. J'essaye de vous expliquer la manière dont ça fonctionne un peu dans ma tête en ce moment. Quand je questionne le sens de quelque chose, je prends du recul par rapport à cette chose-là. Et quand je questionne de plus en plus le sens, je suis en train de prendre de plus en plus de hauteur. Et si je prends trop de hauteur, je dis trop entre guillemets, puisqu'il y a un moment donné où je le ressens un peu de cette manière-là. J'ai l'impression que... J'ai tellement questionné le sens que plus rien n'a de sens, et qu'en fait, à quoi bon ? Puisque de toute façon, on va tous mourir, qu'en fait, il n'y a rien qui va rester, donc finalement, à quoi bon ? On est dans un monde qui n'a aucun sens, la vie ne fait aucun sens, ça n'a aucun sens de créer des relations sachant que de toute façon, on va mourir, ça n'a aucun sens de construire sachant que de toute façon, ça va disparaître, ça n'a aucun sens de faire une carrière sachant que de toute façon, ça ne restera pas. donc vous voyez c'est un peu ce truc là ce que je ne pense pas profondément là mais ce que je vous dis c'est que ça peut être une angoisse quand on commence à vraiment se pencher sur le sujet d'avoir ce vertige du vide. Si je commence à questionner le sens des choses, finalement, il n'y a pas de sens. Chez moi, ça passe par des moments dans lesquels j'ai l'impression d'entrer dans une forme d'hyperlucidité. C'est des moments que j'ai, je me rappelle, la première fois que j'ai vécu ça, j'avais 6 ans. Des moments dans lesquels j'ai l'impression d'être un peu au-dessus de moi, d'être dans une forme d'hyperlucidité dans lesquels je me sens complètement spectatrice des choses, comme si j'étais un peu décrochée. et je commence à avoir une vision de la vie. complètement absurde, mais vraiment complètement absurde en fait. Ce qui peut être intéressant, si vous ne l'avez pas lu, c'est de lire le mythe scisif d'Albert Camus, et qui, en gros, le mythe explique que l'absurde naît de la confrontation entre notre désir de sens et le silence du monde, il n'y a pas d'écho, ce qui est assez intéressant. Nietzsche en parle aussi dans Le Guet-Savoir, la mort de Dieu qui laisse l'homme face au vide, etc. C'est des lectures. intéressantes. Je ne vous dis pas que tout est à prendre, mais c'est des lectures qui peuvent être intéressantes si jamais vous avez envie de vous pencher sur ce sujet-là. Quand on a cette angoisse du non-sens, le fait que les choses ne fassent pas sens pour nous et qu'on ne trouve plus de sens, on a l'impression de errer, on a l'impression d'être un zombie. Ça, c'est aussi des choses dont on parlera dans l'atelier en live. Une autre angoisse que je vois, par exemple, quand je vous reviens sur l'histoire du yaourt à la pomme ou du yaourt au chocolat, mais que je vois aussi chez pas mal d'entrepreneurs, enfin de personnes qui commencent à se lancer dans l'entreprise et qui commencent à se sentir entre guillemets libres, c'est l'angoisse de la liberté et la langoise du choix. Tout le monde veut être libre, mais honnêtement, depuis le temps que je fais ce travail-là, je me suis rendue compte avec les années qu'en fait, il n'y a pas beaucoup de gens qui ont vraiment envie d'aller bien, il n'y a pas beaucoup de gens qui ont vraiment envie d'être libres, et il n'y a pas beaucoup de gens qui ont vraiment envie de se responsabiliser et de prendre leur vie en fait en main. Il y en a. Je sais que ça peut paraître extrêmement dur ce que je suis en train de dire. Mais en réalité, en plus, c'est une réalité dont je parle avec pas mal de gens, soit qui sont thérapeutes, soit qui travaillent avec des humains, soit qui... Même, j'en avais parlé avec Franck Lebed de ça. En fait, fondamentalement, il y a beaucoup, beaucoup d'êtres humains qui n'ont pas envie d'être fondamentalement heureux parce que ça les fait flipper. Et beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes qui n'ont fondamentalement et inconsciemment pas du tout envie d'être libres parce que c'est beaucoup trop angoissant. En gros... Cette angoisse de la liberté, cette angoisse du choix, moi je la comprends complètement et je la vis aussi, c'est la sensation qu'en fait quand on a une liberté qui est infinie, il y a une largesse de possibilités qui fait flipper, qui donne vraiment le vertige, puisque ça nous amène à la peur de nous tromper, la culpabilité de choisir, la fatigue de renoncer, l'erreur, l'identité, la perte identitaire, l'abandon, en fait ça nous met face à énormément énormément de choses. Et par exemple, la manière dont moi je vais le ressentir parfois, c'est comme si à chaque fois que je fais un choix, je suis en train d'abandonner autre chose. Ou par exemple, toutes les possibilités que je vais avoir, moi elles vont me donner de l'excitation, mais elles vont aussi me donner parfois du vertige, et ça peut vraiment faire flipper. Voilà. Là pour le coup, si vous voulez une référence un peu plus philo, Sartre, tout simplement, l'existentialisme c'est un humanisme, le tout petit livre à lire absolument, qui explique qu'en fait l'homme doit se créer lui-même sans modèle. C'est la base. Normalement, on l'a tous lu à l'école, mais relisez-le. Enfin, franchement, moi, je le relis de temps en temps et je me dis « Ah ouais, mais ça, ça me fait du bien, ça, ça me fait du bien » . Donc bref, ça, c'est une angoisse qui, en effet, peut nous paralyser, en fait. On peut vraiment avoir la sensation d'être paralysé quand on a trop de liberté, trop de choix, etc. Ça crée des grosses angoisses parce qu'en fait, il n'y a plus personne pour nous dire quoi faire et quelque part, on cherche un peu tous à se débarrasser de ça. sauf qu'en fait je pense que beaucoup ne mesurent pas en fait à quel point ça peut être angoissant en fait quand il y a plus personne qui nous dit quoi faire, il n'y a plus personne qui peut nous donner une direction, et c'est à nous de déterminer la nôtre, et c'est extrêmement angoissant, parce qu'en fait on n'a aucun repère et aucune idée de, au fait, je suis censée aller où, en fait. Donc voilà, ça peut être vraiment très angoissant. Une autre angoisse également me concernant, c'est aussi l'angoisse de la voix singulière. Alors, ça c'est une angoisse que j'avais pas mal avant. que je ne ressens plus du tout, justement, depuis toutes ces années. Et je pense que c'est quelque chose que vous avez remarqué avec les messages que je fais passer, notamment beaucoup autour de l'autorité radicale, etc. Mais c'est une angoisse que je continue de voir. J'ai, par exemple, pas mal de personnes qui ont envie de porter leur voix sur les réseaux, ou d'entreprendre, ou même sans être entrepreneur et sans être sur les réseaux sociaux, en fait, même quand ils sociabilisent, ou quand ils vont se faire des amis, ou quand ils vont être dans un groupe, ou quoi que ce soit. En gros, c'est une angoisse profonde, mais ce n'est pas juste un petit stress ou une petite... de peur. C'est vraiment une angoisse profonde de disparaître, de se perdre dans les normes, d'être complètement inauthentique et surtout de vivre une vie qui n'est pas la nôtre. C'est l'angoisse de la perte de soi, l'angoisse de la perte d'authenticité, l'angoisse de la voix singulière. Moi, la manière dont ça se manifestait, c'était que j'étais souvent en très grande vigilance, à constamment rester très intègre et extrêmement fidèle à mes valeurs et c'est devenu un non négociable. pour ne pas me diluer dans des injonctions que j'entendais, par exemple si je prends juste le travail dans le marché un peu bien-être, def perso, épanouissement, machin, etc., ne pas adopter des discours auxquels je ne croyais pas, et même en fait à vouloir garder ma propre voix singulière. En fait, moi cet angoisse, je l'ai transformé en une exigence formelle de dire des choses que j'incarne et que je pense et que je ressens pour de vrai, et pas juste les enjoliver et faire passer des choses qui ne m'appartiennent pas vraiment. Voilà, bon. Ça peut être une angoisse de douter de notre propre capacité à se tenir dans notre vérité, contre le « on » , de ne pas adopter les normes, de rester fidèle à sa voix intérieure, même quand c'est inconfortable. Donc ça, c'est vraiment une angoisse que je peux vraiment comprendre, parce qu'on est bercé par des tas d'injonctions, parfois des éducations qui ne nous plaisent pas du tout. On entend énormément de... Il faut faire ça, et puis tu devrais plutôt être comme ceci, puis il faudrait plutôt comme ça. En fait, il y a plein de schémas préconçus qu'on suit et qui est normal pour aussi rentrer dans une forme de moule pour pouvoir sociabiliser, pour ne pas se sentir en marge, ce qui est normal, parce qu'honnêtement, vivre en marge, ça peut être aussi extrêmement angoissant. Le truc étant que quand on commence à avoir envie de défiler le statu quo et de vivre un peu selon notre propre jugement, notre propre système de valeurs, etc., on peut en fait se rendre compte que c'était déjà une angoisse qui était là. ... En fait, de se dire, merde, si je passe à côté de ma vie, parce qu'en fait, ça se trouve, c'est pas cette vie-là que je veux. Et c'est là où, en fait, prend tout son sens des discussions qu'on a souvent entre nous, entre potes, entre conjoints ou quoi que ce soit, à se dire, je les envie, les gens qui ne se posent pas tant de questions, en fait. Ils ne sont pas en train de se demander s'ils vivent vraiment leur vie ou ils vivent une vie qui n'est pas la sienne. Ils ne se posent pas ces questions-là. À ce moment-là, je les envie, parce qu'en fait, moi, c'est quelque chose qui m'angoisse. Voilà, bon. Donc, je pose ça là. peut-être que ça peut être une angoisse qui vous concerne aussi. Une autre angoisse aussi qui a été prédominante et qui existe toujours chez moi. qui existe toujours et je pense pas que ce sera forcément résolu et je cherche pas à la résoudre. C'est l'angoisse de la solitude ontologique, en fait l'angoisse de la séparation. En fait c'est cette angoisse dont j'avais déjà parlé, j'ai fait un épisode là-dessus, je crois que c'était en 2021, sur la solitude radicale de l'existence. En fait c'est complètement fou quand on y réfléchit, c'est que absolument personne, mais absolument personne ne peut ressentir ce qu'on ressent, personne ne peut vivre à notre place, on meurt seul. et en fait on... En tant qu'être humain, en tant que personne qui a un égo et qui est incarnée sur cette terre, on est toujours séparés. En fait, on est toujours seuls, même quand on est entourés. Après, si on parle d'un point de vue un peu plus spirituel, évidemment, il y a plein de croyances et plein de choses qui disent qu'en fait, on est toujours tous ensemble et qu'on n'est qu'un, etc. Mais là, je ne suis pas en train de parler de ça, je suis en train de parler de notre existence en tant qu'humain incarné sur Terre, etc. On est toujours séparés, en fait. Et moi, cette angoisse, je l'ai énormément vécue, notamment quand j'entrais dans des états de conscience modifiés, pendant des expériences chamaniques ou pendant des expériences comme ça, où on entre vraiment dans une espèce de... enfin, on entre dans un état de conscience modifié, et on peut basculer dans des expériences qui peuvent se rapprocher un peu des expériences de la mort imminente. Une angoisse, mais une panique, mais une peur, mais absolue. Non pas forcément de finir, de mourir ou quoi que ce soit, mais d'être séparée et de se rendre compte qu'on est arrivé seul, on repartira seul par un petit trou. Sans mauvais jeu de mots, pardon. Mais en fait, c'est ça. Et par exemple, moi, je sais que dès l'enfance, j'ai eu des sensations et des expériences corporelles un peu particulières et assez précises sur la solitude. Par exemple, la solitude, quand je me sens seule, j'ai un goût particulier dans la bouche. Quand je me sens seule et que j'ai de la nostalgie et quand je me rends compte qu'en fait, je serai toujours seule. J'ai des sensations de saison, des odeurs, des choses comme ça. J'ai des perceptions de distance entre les autres et entre moi. Et donc, si moi j'ai ça, il y a plein d'autres personnes qui ont ça. Je vous explique juste comment ça peut prendre forme en moi. Et donc ça, ça peut être quelque chose de très anxiogène pour certaines personnes de se rendre compte qu'en fait, elles seront toujours seules. Alors moi, ce qui m'a beaucoup aidée, c'est un, de comprendre d'un point de vue, avec ma spiritualité aussi, de comprendre que... Ok, on est tous seuls, mais finalement, chacun chez soi, on ressent beaucoup de choses qui sont quand même très similaires et qu'il y a des espaces où on peut en parler et finalement, on est tous liés, interconnectés les uns aux autres. Et au-delà de ça, j'ai appris via des visualisations, via des méditations, via des outils comme ça aussi, à adorer être seule finalement chez moi et à me rendre compte qu'en fait, dans mon cœur, dans ma tête, c'est un petit endroit où je peux mettre absolument tout ce que je veux, personne n'y aura jamais accès. C'est complètement fou quand on y réfléchit. Donc, ça peut être très aliénant si on ne fait pas le travail de nettoyage, si on ne fait pas le travail de trier, de thérapie, de ce que vous voulez. Mais c'est aussi très réconfortant de se dire, en fait, finalement, je suis seule, mais quand je le décide, je peux aussi être entourée. Voilà, personne ne peut rentrer, en fait, là-dedans. La sixième angoisse dont je voudrais vous parler, c'est l'angoisse de la finitude incarnée et du corps. Donc, encore une fois, là, c'est des termes qui peuvent paraître un peu compliqués. Honnêtement, ça ne l'est pas du tout. En gros, c'est la conscience d'avoir un corps comme étant bien défini, limité, mais d'avoir aussi un corps qui peut être fragile, qui peut être périssable. Ça peut donner des angoisses. Par exemple, moi, j'ai ressenti cette angoisse. Je la ressens comme la peur de la maladie, la peur de la souffrance, la peur de la perte de la vitalité, la paranoïa liée à la maladie aussi. Je vis mon corps comme si c'était une horloge un peu sensible. La moindre odeur, la moindre texture, la moindre mémoire, la moindre perception sensorielle me montre qu'en fait, c'est quelque chose qui est vivant, mais qui est dans la finitude aussi. Et en fait, notre corps, notre perception, c'est un moyen de s'ancrer dans notre monde, mais c'est aussi notre limite, en fait. C'est un rappel aussi constant à l'impermanence, à la finitude, quelque part. Donc ça, ça peut être quelque chose aussi qui peut être angoissant. Une septième angoisse qui peut être angoissant aussi, ça va être l'angoisse de la responsabilité. Alors, moi je ne l'ai jamais ressenti, mais j'ai parlé avec beaucoup de gens qui ressentent ce truc, et ça me permet de mieux comprendre pourquoi il y a autant de difficultés de la part de beaucoup de personnes à se responsabiliser et à se porter soi-même, en fait. Si vous voulez, l'angoisse de la responsabilité, c'est un peu l'angoisse du fardeau de soi. En gros, c'est l'angoisse qui dit « Putain, je suis la seule personne à porter ma vie, à porter mes choix, mes conséquences, il n'y a personne qui peut prendre cette charge à ma place » . C'est la merde, entre guillemets. Moi, cette responsabilité-là, je la vois, je la ressens, et c'est ce que j'essaye de faire passer à travers toutes mes tripes dans mon boulot depuis des années. Ça peut être angoissant de temps en temps, mais peu. Mais c'est une responsabilité, bien sûr, que je peux trouver lourde, parce que je sais que tous nos choix vont engager notre destin. En fait, on ne peut pas déléguer notre conscience. On ne peut pas déléguer notre moteur. Et c'est une discussion que j'avais hier avec mes copines sur la plage, et je disais, quand tu réfléchis à ça, quand tu te sens mal, Par exemple, quand tu rentres. en perte de sens, quand t'es en perte de repère, quand tu te sens inutile ou quoi que ce soit, et que t'as l'impression de stagner, et que t'as besoin de retrouver quelque chose qui te stimule, un moteur ou quoi que ce soit, en fait, le plus difficile à comprendre, c'est qu'en fait, c'est toi ton moteur. Et que dans notre vie, on est tout le temps notre propre moteur. En fait, si tu te retrouves au point mort et que t'as envie de passer en sixième, tu peux demander à personne de passer en sixième, y'a que toi qui puisses passer la 1, la 2, la 3, la 4, la 5, jusqu'à la sixième vitesse. Et bien sûr, tu peux faire appeler des personnes pour t'aider pour ça. Évidemment, il y a des professionnels qui nous aident et il y a plein d'outils aujourd'hui, plein de choses pour ça. Mais on est notre propre moteur. Et oui, on est notre propre fardeau. On est 100% responsable. C'est à nous de nous responsabiliser. Moi, je suis convaincue aujourd'hui que le fait d'accepter et de prendre cette charge-là fait qu'on se sort les doigts. Voilà, clairement, fait qu'on se sort les doigts. Mais je me rends compte avec le temps que si beaucoup de personnes ne le font pas aussi, c'est parce que c'est beaucoup trop angoissant et que c'est paralysant. Donc on va déjà commencer à travailler sur cette angoisse-là avant d'essayer de se responsabiliser. Voilà, ça c'est une des choses. La huitième angoisse que moi j'ai pas mal en ce moment, et notamment que j'ai beaucoup depuis la perte de Sencha, notre chatte bengale, depuis qu'elle est décédée au mois d'avril, c'est l'angoisse de la mémoire et l'angoisse du passé. L'angoisse du passé qui est figée. En gros, c'est le passé est complètement irréversible, et ce qui est vécu ne reviendra absolument jamais, c'est terminé. C'est même l'angoisse de ne pas arriver à me souvenir très bien de certaines choses. ça crée même de la culpabilité, de l'angoisse, vraiment des angoisses extrêmement fortes au point d'en pleurer, de me dire parfois, est-ce que j'ai oublié des choses ? Est-ce que j'arrive à me rappeler de tout ? Parce que ce passé-là n'arrivera plus jamais. J'ai l'impression que si je n'arrive pas à m'en rappeler parfaitement, il n'existera même plus à l'intérieur de moi. C'est comme si c'était un monde révolu. Et c'est là où prend tout le sens de la mémoire sensorielle, où il y a des odeurs qui vont nous rappeler des choses. un goût qui va nous ramener quelque chose. Par exemple, quand je suis nostalgique et que je pense à ce passé-là, moi, j'ai des manifestations sensorielles, j'ai une vibration particulière dans les sinus, j'ai un goût dans la bouche, la manière dont je respire est différente. En fait, c'est comme si la nostalgie, elle devient hyper brutale et je la ressens d'une certaine manière. Voilà, c'est assez... Bref, c'est assez intéressant. Bergson a fait des travaux aussi là-dessus, sur la mémoire affective, la matière, la mémoire, la mémoire affective comme étant un peu le passé qui survit à l'intérieur de nous, donc c'est des choses que vous pouvez regarder. Proust, pareil, Proust hyper connu, à la recherche du temps perdu, voilà, bon, c'est des trucs que vous pouvez regarder. Baudelaire, il appelait ça le spleen aussi, je sais pas si c'est quelque chose qui vous parlera, mais vous pouvez regarder aussi là-dessus, c'est... Enfin, moi, c'est une angoisse qui est extrêmement présente, qui du coup est assez liée quand même aussi à celle du temps qui passe dont je parlais au tout début de l'épisode. Et enfin, la dernière angoisse, et qui, à mon avis, rejoint beaucoup celle dont on va beaucoup parler dans l'atelier sur l'intensité, c'est l'angoisse du désir et de l'inassouvissement. En fait, c'est rien ne me comble jamais totalement. Le désir que j'ai renaît sans cesse, et j'ai l'impression qu'en fait, le fait de vivre, c'est manquer de quelque chose. Et non, ce n'est pas une histoire de vivre dans un état d'esprit, dans un mindset qui n'est pas bon, un état d'esprit de manque, etc. Pas du tout. c'est plutôt cet état de... d'avoir l'impression d'être un câble électrique qui est gorgé de jus électriques et de passer sa vie à chercher une prise pour essayer de se brancher dessus, sauf qu'on ne trouve pas. Et on est trop plein de jus et on a l'impression qu'en fait, si on pouvait se brancher, ça ferait tellement de bien, on aurait l'impression d'être assouvi en fait, et ça ne marche pas. Mais ça peut marcher aussi dans l'autre sens, ça peut être cette sensation d'être d'avoir très très faim, un appétit de vie qui est énorme, avoir envie de tout absorber, d'absorber le vivre une scène, moi j'ai envie de tout absorber comme du jus avec la vue, avec le goût, avec les odeurs, avec les sensations etc. et de ne pas pouvoir puisque mon corps humain me limite dans tous les cas en fait, j'ai cette frustration dans ces moments là que mon corps de toute façon ne peut pas tout capter, ne peut pas tout absorber ne peut pas tout ramener et donc ça crée une quête en moi, qui au final est assez chouette de je veux habiter à 1000% le présent, je veux me délecter profondément et bien tout absorber de chaque moment Voilà. Et ça, c'est aussi quelque chose qui peut créer de l'angoisse. Donc ça, j'en ai déjà parlé dans d'autres épisodes. Par exemple, quand je vais vivre un moment avec ma famille et qu'ils s'en vont, je me refais la scène en boucle et je commence à m'angoisser parce que je me rends compte que je n'ai pas réussi à absorber 100% du jus de ce qui s'est passé et que j'aurais voulu faire autrement et que si et que ça. Donc évidemment que c'est des choses qui prennent de moins en moins de place avec le travail que je fais sur moi et toutes ces choses-là, mais ça reste des angoisses existentielles. On n'est pas juste dans un mauvais état d'esprit qu'il faudrait corriger comme on nous balance tout le temps. et non, on n'a pas besoin de se faire coacher là-dessus ou quoi que ce soit. C'est des angoisses qu'il faut nommer, c'est des angoisses et des fonctionnements, et des angoisses existentielles. Donc il y a des moyens aussi de s'apaiser, il y a des moyens de voir les choses différemment, tout ça on en parlera aussi dans l'atelier, mais c'est déjà juste le fait de mettre des mots dessus, et c'est ce que je voulais vraiment faire aujourd'hui, je trouve que ça soulage énormément. Parce qu'en fait, pour conclure cet épisode, quand on est en train de parler des angoisses existentielles, on se rend compte qu'en fait c'est des axes qui ont été beaucoup étudiés via la philosophie, et des axes qui partent de la vie. En fait, on parle du temps. on parle du sens de la vie, on parle de la liberté, on parle de l'authenticité, on parle de la solitude, du corps, de la responsabilité, de la mémoire et du désir. Et ces angoisses-là, si je vous en parle, c'est parce que je trouve qu'elles ont une densité sensorielle, en fait. Je trouve que, moi, la manière dont je les vis, il y a une grosse densité sensorielle, en fait. Elles se manifestent beaucoup via mon corps, elles se manifestent via mes sens, le nez, les louis, l'odorat, un peu tout. Elles ont des odeurs, des goûts, des vibrations, un rythme respiratoire, une sensation de flottement. Elles existent à travers mes sens. Et donc, pour commencer déjà à apaiser ces angoisses-là. Donc, première chose, déjà, c'est arriver à mettre des mots dessus. Je trouve que ça aide énormément. Et j'essaye de faire ce que vous me dites souvent que je fais bien, c'est de mettre des mots sur des choses que vous ressentez et que souvent vous n'arrivez pas à nommer. Donc, c'est des choses que j'ai mises sur moi et j'espère que c'est des choses qui vous en parleront. Et la deuxième chose, c'est que puisque ce sont aussi des angoisses qui touchent nos sens, le fait de passer par nos sens aide beaucoup, justement, à apaiser ces angoisses-là. Je pense, mais encore une fois, je ne suis pas une experte là-dedans. Je ne pense pas que ces angoisses, on puisse les faire disparaître, parce que ces angoisses sont des questions. Ces angoisses sont des perceptions, sont des questions. En fait, le moyen de plus du tout avoir ces angoisses-là, c'est de plus poser de questions. Et ça, ce n'est pas possible quand on a ce type de conscience-là. Enfin, ce n'est pas possible, en fait. On ne peut pas faire l'abruti et faire l'aveugle. Quand on ne l'est pas, ça ne marche pas. C'est une forme de sensibilité aussi. Donc, ce qu'il faut, je crois, c'est trouver les personnes qui vont partager ça pour se sentir comprises, les endroits, les personnes qui vont parler de ce genre de choses aussi en parler, pas hésiter à être entouré de professionnels aussi, et surtout plus que tout, revenir à nos sens, mettre vraiment de la conscience sur toutes les choses qui vont combler ces sens, les apaiser, les accepter, les regarder, et surtout se rendre compte qu'en fait, tous les moyens qu'on met en place pour essayer de parer ces angoisses-là, même si c'est de la trichotillomanie, ou si c'est de la respiration profonde en fait, ce sont des manières d'essayer de reprendre du contrôle sur des endroits où en fait on n'en a pas parce que ça nous dépasse et que c'est énorme. Et c'est un peu comme, vous savez, l'angoisse de la mort là-bas. peur de la mort, moi j'ai vraiment peur de la mort et j'ai jamais compris les gens qui disaient « Oh, moi j'ai pas du tout peur de la mort » . Et en fait, la plupart du temps, pas tout le temps, mais la plupart du temps, je me suis rendue compte que c'était plus jeune, que c'était des personnes qui ne se posaient aucune question sur la mort et qui n'avaient pas du tout conscience de la mort. Et moi, j'ai l'impression d'être à côté du rideau un peu tout le temps. Tu m'étonnes que ça... Bah, j'ai pas envie, en fait, j'ai pas envie. Puis en fait, après, en explorant un peu plus, je me suis juste rendu compte que c'est pas tant la mort qui fait peur, c'est vraiment l'impermanence, le temps qui passe, c'est tout ça dont je vous... Je viens de vous parler. Voilà, écoutez, j'espère que cet épisode, il aura pu vous parler. Si vraiment vous avez envie d'explorer plus ce sujet de l'intensité, de vouloir un peu plus de profondeur, plus d'authenticité, vibrer, et en même temps réguler toutes ces sensations parce que ça nous submerge, rendez-vous dans l'atelier Vivre avec Intensité. Donc le jeudi 11 septembre, je vous laisse prendre vos places directement. Je me réjouis. Franchement, j'ai trop hâte. Voilà, j'ai trop hâte. Téléchargez bien votre petit workbook pour pouvoir travailler en live ou en replay au cas où. Et puis je vous embrasse, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao !