- Speaker #0
Vous êtes à l'écoute de La Voix des RH, le podcast d'Aiming qui explore les enjeux clés de la gestion des ressources humaines.
- Speaker #1
Chaque semaine, ce podcast reçoit de nombreux experts RH pour partager leurs expériences,
- Speaker #0
vous donner leurs conseils et leurs astuces afin de vous mettre sur la bonne voie et améliorer vos performances.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue, c'est Frédéric Ferrer, je suis ravi de vous accueillir pour ce nouveau rendez-vous, cette nouvelle saison de La Voix des RH, le rendez-vous exclusif que vous fixe Aiming. Aujourd'hui, un invité exceptionnel, la créativité, l'humain sont dans ses gènes, il les a dans la peau comme on dit. Il essaie, il est là , avec lui la fonction RH. Le métier des ressources humaines n'a cessé de s'embellir, il a rendu plus pimpant, plus impactant, en lui redonnant l'éclat d'une nouvelle jeunesse, la crème de la crème des DRH. Et parmi nous aujourd'hui, mesdames, messieurs, Carole Vallébien. Bienvenue à Jean-Claude Legrand, le directeur général des relations humaines du groupe L'Oréal. Bienvenue Jean-Claude.
- Speaker #0
Bienvenue à toi, cher Frédéric.
- Speaker #1
Merci à toi Jean-Claude de te prêter à l'exercice et d'être avec nous ici, de nous recevoir au siège de L'Oréal. On va parler de beaucoup de sujets, on va parler de l'humain, on va parler de la responsabilité, de l'innovation, on parlera évidemment aussi des talents, des grandes évolutions aussi, des grandes révolutions comme l'intelligence artificielle et puis l'attractivité d'une entreprise. Et puis Jean-Claude aura un message pour vous à la fin de notre entretien. L'état du monde, Jean-Claude, les DRH sont en première ligne, avec un groupe dont tu diriges les relations humaines qui est sur toutes les géographies du monde. Ton regard déjà , peut-être, pour débuter.
- Speaker #0
Mon regard, il est, effectivement, moi je fais partie d'une trimestre génération qui a vu le mur de Berlin tomber, donc toute l'Europe centrale émerger, qui... Je pensais qu'à Hong Kong, on pouvait juste acheter des disques pas chers ou être malade en voyageant au Mexique avec une tourista. En fait, j'ai eu la chance pendant ces 30 dernières années de faire le tour du monde et de voir un monde ouvert. ouverts aux dialogues, ouverts aux commerces, ouverts aux échanges, dits, entre guillemets, globalisés. Et là , effectivement, j'ai quand même plus d'inquiétude. Quelque chose qui se renferme, d'un monde qui est en guerre. Tu es comme moi aux responsabilités d'un groupe comme celui de l'Oréal sur le plan humain. Tu vois plein d'angles différents. Tu vois, la semaine dernière, j'ai procédé à l'entretien de performance du patron d'Israël, que je connais bien, qui ne savait pas ce qui allait se passer. Un accord de paix semble... presque être là , on a des centaines de collaborateurs en Israël, on a été boycottés dans les pays arabes parce qu'on soutenait trop les uns contre les autres, on dit on fait pas de politique, on est toujours en guerre en Europe, l'Ukraine et la Russie, la guerre n'est pas réglée. Aujourd'hui on se rencontre Donald Trump à 18 heures de Paris va prononcer ses premiers mots, tout le monde se demande ce qui va se passer, ce qui va augmenter les droits de voie, ce qui va impacter nos équipes au d'excit, qu'est ce qu'on va faire avec notre usine canadienne si d'un seul coup... Il y a des taxes incroyables. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de cette situation ? Donc, dans ce monde où nous, on s'est ouvert sur le monde, et où L'Oréal, c'est 14 000 collaborateurs aux Etats-Unis, il y a 15 000 en Europe.
- Speaker #1
Près de 90 000 au niveau de l'Inde.
- Speaker #0
Oui, un peu plus que 90 dans le monde. Tu as raison, un peu plus même. Il y a des gens partout qui sont touchés par tous ces sujets en permanence.
- Speaker #1
Et ils demandent de prendre position.
- Speaker #0
Oui, ou de prendre position et les aider. Là , par exemple, les équipes américaines travaillent sur les incendies en Californie. Puisque à fin de semaine dernière, quatre collaborateurs ont tout perdu. Il y en a qui sont partis de chez eux le matin et qui n'ont plus leur maison de soir. Qu'est-ce qu'on fait ? On a décidé d'ouvrir notre siège en Californie pour les héberger. On n'avait jamais été confronté à une disparition totale. Tu es parti au travail et on t'appelle, on te dit tu n'as plus ta maison.
- Speaker #1
Tu parlais, Jean-Claude, justement, d'accompagnement des collaborateurs dans des situations compliquées, comme celle qu'on a vue avec la Californie ou l'arrivée de Donald Trump il y a quelques semaines. Qu'est-ce que tu fais, toi, au quotidien, dans cette longue tradition du care, le shine care, la couverture sociale ? Beaucoup de choses qui sont faites sur ces sujets-là .
- Speaker #0
Tu vois, par exemple, ce qu'on fait là , nous, depuis maintenant quelques semaines, que l'année est repartie. On a eu pas mal de questions. Nicolas Herlumus, qui est dirigeant de l'oral, a commencé à répondre. Mais par exemple, sur... quelle est notre politique en matière de diversité et d'inclusion ? Cette question qui nous semblait une question entre guillemets progressiste, intéressante, sur laquelle nous on travaille depuis plus de 20 ans, d'un seul coup les gens sont très inquiets.
- Speaker #1
Parce que c'est toi qui l'a construit cette politique de diversité il y a 20 ans.
- Speaker #0
Oui, tout Ă fait.
- Speaker #1
Au moment oĂą on n'en parlait pas. Non,
- Speaker #0
alors on n'en parlait pas, on en a beaucoup parlé. Et même si on n'en parle plus, au moins, nous on restera. Parce que cette politique, elle n'avait rien à voir avec un effet de mode. Donc là maintenant, c'est un rose sur le haut qui... Je ne sais même pas de quoi on parle.
- Speaker #1
Et il y a une fonction mondiale de responsable de la diversité.
- Speaker #0
Absolument, tout à fait. D'ailleurs, je vais profiter de 2025 pour le rappeler, puisque j'ai pris cette responsabilité en 2005. J'avais commencé avant, mais en 2005, le groupe a décidé de créer une fonction mondiale de diversité. Après, ça a apporté diversité et inclusion, et maintenant diversité, inclusion et équité. Mais d'un seul coup, c'est comme si c'était bien d'abandonner tous ces efforts consistant à payer des hommes et des femmes de la même façon, à permettre à des gens en situation de handicap de faire un parcours professionnel au niveau des autres, à prendre des gens d'origine ethnique, diverses, ou qui auraient une orientation sexuelle. C'est dingue. Donc d'un seul coup, tout ça, tu dis non, en fait, ça ne marche plus. C'est l'essence même d'une entreprise, tu vois.
- Speaker #1
On est allé trop loin dans le wokisme.
- Speaker #0
Je ne suis même pas sûr que ça peut le faire.
- Speaker #1
Dans le wokisme,
- Speaker #0
je ne suis même jamais rentré dans le débat. Accueiller, payer des hommes comme des femmes. Il n'y a pas besoin de faire du wokisme, tu vois, ou de la discrimination.
- Speaker #1
Ou du militantisme. Les talents. On en parle avec Jean-Claude Legrand, directeur général des relations humaines du groupe L'Oréal, qui est notre invité exceptionnel pour cette voie DRH, Cine Aiming. Attractivité, éviter d'attirer des clones, parler de diversité aussi, c'est un peu la même chose. Tous ces sujets qui touchent les DRH que vous êtes, les hommes et les femmes de l'humain, attirer les talents, les développer,
- Speaker #0
fidéliser. Si tu veux, là aussi c'est amusant. En fait... Moi, j'ai la chance, parce que c'est le fruit de rencontres, de hasards, d'exercer depuis presque 30 ans chez L'Oréal mon métier, et d'avoir exercé pendant 7 ans avant de rejoindre L'Oréal. Donc tu vois, ça fait, dans cette année 2025, ça fera 37, 38 ans que j'ai travaillé. En fait, c'est intéressant parce que, comme souvent dans plein de choses que j'ai vues dans toutes ces années, Il y a beaucoup de gens qui parlent et il y en a beaucoup moins qui agissent. Moi, j'ai toujours entendu la guerre des talents. Super. Là , on sortait post-Covid d'une tension. Les entreprises ne trouvaient pas des gens. À ce point, tout le monde se met à faire de l'or. Là encore, il faut de la permanence. Si tu veux, là , le marché est plus tendu. Nous, on a un programme qui s'appelle L'Oréal pour la jeunesse, qui consiste à donner 25 000 opportunités à des jeunes. Cette année, on a doublé le nombre de recrutements de jeunes dans le monde. On a recruté 1300 jeunes dans ce qu'on appelle maintenant un M-Tip programme.
- Speaker #1
Je crois qu'il y a près de 1000 apprentis par an aussi.
- Speaker #0
Rien qu'en France. C'est 1000 apprentis en France. On a commencé l'apprentissage en 1993, on n'a pas pris 1000 apprentis. Oui, on a testé, on a appris, on s'est trompé. On a tout de suite senti que c'était intéressant, mes prédécesseurs, de faire de l'apprentissage pour à l'ESSEC par exemple, dans des grandes écoles de management. Tout le monde s'en donne un apprentissage chez des gens derrière une machine, pas du tout. Donc nous, on fait de l'apprentissage dans notre restaurant d'entreprise. qui sont nos propres collaborateurs.
- Speaker #1
Ici Ă Clichy ?
- Speaker #0
À Clichy, au siège du groupe, jusqu'à des dirigeants. Donc si tu veux, l'idée c'est ça, c'est de commencer des choses. Donc par exemple sur l'image de marque en tant qu'employeur, je me rappelle très bien, j'avais aussi cette responsabilité il y a 25 ans. Tu pourrais me dire, j'ai fait tous les métiers, c'est comme ça qu'on m'a formé. Mais il y a 25 ans, on a établi cette image de marque. Tout le monde disait, ouais, mais L'Oréal, vous faites ça, vous faites du marketing. Non, on ne fait pas du marketing. On a établi cette image de marque. On est aujourd'hui, ça fait 58 ans.
- Speaker #1
Et puis, on a des convictions. Il parle des jeunes.
- Speaker #0
Du moins, lĂ -dessus. Sur les jeunes,
- Speaker #1
les seniors. Beaucoup de choses sont faites pour les seniors, les 50 ans et plus.
- Speaker #0
Bien sûr. Tout simplement, parce que 30% de nos collaborateurs ont plus de 50 ans. Parce qu'en plus, nous, on a 4 générations, 5 générations bientôt. Et on pense qu'on peut gérer les gens longtemps, tu vois. Non pas qu'on est dépassé, vieux. On ne parle pas de... carrière, je ne sais même pas ce que ça veut dire, mais par contre c'est un parcours, une aventure. Donc est-ce qu'on est capable de gérer les gens longtemps, ou juste à 50 ans, on leur dit tiens en fait t'as 50 ans, bye bye, ou à 55 encore mieux, on te met dehors, c'est la collectivité qui va te porter, c'est pas comme ça qu'on fait chez l'Oral.
- Speaker #1
C'est l'Ă©mancipation en fait qui t'anime, l'Ă©mancipation...
- Speaker #0
La liberté en fait, si tu me demandes, mon combat toute ma vie c'est de rendre les gens le plus libre possible, pour être libre il faut être fort. Il faut avoir la possibilité de te former, la possibilité de te reformer, la possibilité d'évoluer, de voyager.
- Speaker #1
De donner des perspectives, c'est souvent ça qui manque.
- Speaker #0
Bien sûr. Parce que c'est difficile. Tu sais, en fait, de plus en plus, je suis en train de réfléchir. Là , j'ai fait un post LinkedIn pour contredire quelqu'un. D'abord, j'aime bien garder l'esprit de contradiction. J'aime bien aller sur LinkedIn. Donc, je m'occupe moi-même. Non, mais donc, je m'occupe moi-même. Je n'ai pas de community manager. Je réponds aux gens. Et ça m'amuse parce que c'est quelqu'un qui expliquait le pouvoir de dire non. et qui te citait Tony Blair en disant c'est génial, Tony Blair c'est un grand leader, ce qu'il dit non. Moi je dis non, la force c'est de dire oui. Parce que dans ma vie j'ai dit oui à plein de choses que j'étais au départ pas capable de faire. Et j'ai dû me dépasser, j'ai dû aller plus loin. Mais c'est tellement plus compliqué de dire oui, c'est tellement simple de dire non. Et en fait la réalité...
- Speaker #1
Parce que oui tu prends un engagement et tu as intérêt à le tenir.
- Speaker #0
Ben tu te mets en difficulté.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Tu imagines bien quand je dis oui à un candidat, quand je dis oui à un laboratoire. Bien sûr, et donc ça rend par moments nerveux mes équipes, parce que j'imagine que plein de gens dans mon dos trouvent que je dis trop souvent oui. Mais je dis oui parce que d'abord pendant très longtemps j'ai aussi dit non. comme tout le monde et je me suis rendu compte que dire non dans ma fonction c'est hyper facile hyper simple ce qui est difficile c'est de dire oui. Il faut être engagé, tenir, essayer de faire quelque chose
- Speaker #1
Jean-Claude tu as coutume de dire que c'est parce qu'on fait ça qu'on est riche et pas parce qu'on est riche qu'on fait ça.
- Speaker #0
Explique nous parce que ça c'est vraiment un point régulièrement les gens disent tiens Laurent c'est bien vos résultats sont formidables mais c'est par toute une politique sociale qui a démarré bien avant moi.
- Speaker #1
François Dalle ?
- Speaker #0
Bien sûr Je regardais encore ce matin avec mes équipes, si tu prends par exemple cette idée de diversité, ou de Cherenker, le programme a maintenant 13 ans, en fait, nous on considère qu'on a commencé dans les années 70, par une avancée qui avait été faite par François Dalle, qui s'appelle d'ailleurs aujourd'hui, je salue encore tout à l'heure une jeune femme dans mes équipes, désolé. c'est pour ça que je dis importe là , qui va partir en congé maternité, et ce congé s'appelle le mois Schweller. Donc le congé Schweller, il porte le nom de Jeanne Schweller, parce qu'on a donné très rapidement, ici 14 semaines. Et on les a données partout dans le monde. Mais c'est un travail qu'elle commençait à donner en 1970. Tu vois, au même titre que je taquinais cette jeune femme, comme souvent des gens de l'oral m'écrivent, parce qu'on a une tradition. Alors, il y a plein de gens qui peuvent trouver ça dépassé. En tout cas, nous, on trouve que c'est d'une actualité folle. Madame Meyers écrit un petit mot, ici en France, à tous les collaborateurs qui ont des enfants, en leur offrant un cadeau avec un petit mot. Moi je trouve que ce que les gens m'envoient, et tu sais c'est amusant ce que je disais à cette fois, les gens ensuite ils m'envoient la photo de leurs enfants qui ont 20 ans avec ce cadeau qui est une timbale. Mais ce qui est amusant, comme ça je jure hommage, là on a refait un appel d'offres sur les systèmes des crèches et Rodolphe Kahn qui a commencé à travailler avec nous au départ de Babylou, dans la vidéo qu'il a faite, il a expliqué à juste titre que comme on a commencé il y a 18 ans, plus de 18 ans maintenant, il y a des enfants qui ont été accueillis dans des crèches de L'Oréal, à Levallois. à Clichy qui sont bacheliers aujourd'hui. L'idée, ce n'est pas de faire une chose, c'est de faire des choses. Souvent, un mec dit, non, non, on est concentré, nous, on fait une chose. On fait des crèches. Ok, mais tu peux faire plein d'autres choses. Nous, on est concentré. Et en plus, on le fait à un an, deux ans. Nous, on fait des choses sur la durée et on les fait très longtemps.
- Speaker #1
Quand je disais famille, tu considères que c'est un bon mot pour le réel ?
- Speaker #0
Absolument. Même pour les entreprises qui réussissent et pas dans une logique de paternalisme pour t'enfermer. Justement, dans une logique... Mais même dans des moments difficiles. Souvent, c'est ce qui explique aux gens.
- Speaker #1
Je parlais de couverture sociale tout Ă l'heure.
- Speaker #0
Si on n'a pas des moments difficiles, tu crois que le chiffre est toujours facile ? Tu crois que ça tombe tout seul ? Tu crois que les gens achètent nos produits en faisant... Pas du tout. C'est d'abord un travail de très longue haleine pour établir dans un moment bouleversé par le TikTok. Tu crois que le TikTok qui peut d'un seul coup menacer la démocratie en Roumanie, il est aussi une attaque en permanence sur... les marques, leur mettre en cause, les gens racontent n'importe quoi à longueur de journée, et tu trouves ça normal ? Non.
- Speaker #1
Jean-Claude Legrand, notre invité exceptionnel dans la voie des H, aiming, l'engagement, l'absentéisme, ces sujets-là aussi, le fameux baromètre, l'engagement, des chiffres sur l'engagement, et puis ce que tu fais par rapport à ça ?
- Speaker #0
L'engagement, dans notre jargon, il est permanent. On parle souvent, effectivement. C'est amusant que tu me dis ça, on parle souvent d'engagement. Donc nous on le mesure, comme tout le monde aujourd'hui des enquêtes internes, nous c'est 11 points de plus que dans certains pays que le benchmark, en gros c'est 79-80% des gens. Maintenant, il est évident qu'il y a un engagement, l'engagement on peut aussi le mesurer, tu vois, je vais donner cet exemple, aux efforts qu'on fait. Aujourd'hui par exemple, on moniteure l'engagement de nos équipes en Ukraine. Il est très important que les équipes ukrainiennes voient qu'on est resté.
- Speaker #1
Une fierté d'appartenance.
- Speaker #0
Oui, énorme. Tu vois, une partie de notre équipe ukrainienne est aujourd'hui, on les a accueillies à Paris au début de la guerre. Ils sont aujourd'hui en Roumanie parce que c'est quand même plus simple, c'est à 10 heures de transport en commun ou même en voiture. Mais il y a aussi un engagement extrêmement fort de nos équipes en Russie. On a décidé... de rester en Russie, de respecter les sanctions, d'arrêter les marques de luxe, ce que tous nos concurrents ne font pas nécessairement. C'est-à -dire qu'ils disent, on arrête, mais tu trouves toutes les marques, je ne vais pas citer ici, en Russie, ce n'est pas le cas de nos marques. On a arrêté de vendre des marques de luxe en Russie, ça va de Kerastase à Ankom. Donc si tu veux, par contre, là il y a un engagement hyper fort. Donc c'était pour moi une démonstration, c'est la même chose en Israël. Nos collaborateurs voient ce qu'on fait. Et donc l'engagement, c'est un des éléments qui permet de démontrer que... voyant cette politique sociale et humaine, ils s'engagent davantage. L'athlétisme est relativement faible. Là , tu vois, typiquement, sur ces revirements de grandes entreprises, sur la politique de diversité, je pense qu'ils vont avoir plus de mal à attirer des gens, parce que c'est très bien de faire des déclarations à n'importe qui, de poster sur des réseaux sociaux, que d'un seul coup... tu te mets dans une cage, tu portes une chaîne grosse comme un collier de vélo et que tu fais de l'élevage de pitbull, je ne suis pas sûr que tout le monde ait envie de vivre dans ce monde-là , et en tout cas pas d'ensuite d'entreprise.
- Speaker #1
Huitième marque préférée, je crois, au monde, L'Oréal.
- Speaker #0
Pour les étudiants ? Oui, tout à fait, depuis maintenant plusieurs années, avec des grands groupes de tech américains, dont j'espère que les candidats vont un peu plus ouvrir les yeux sur quelles sont les valeurs, qu'est-ce qui se passe quand c'est difficile, est-ce que d'un seul coup, pour être compliant à la dernière minute, tu abandonnes tout ? C'est une vraie question pour nous. Est-ce que tu vois loin ? Par exemple, en ce moment, il y a un sujet qui est amusant, enfin pas amusant du tout, là où tu es, qui est la salle où on se réunit pour prendre des décisions, c'était il y a cinq ans, c'était le Covid. Donc il y a cinq ans, on a tendance à l'oublier, on est face à un défi collectif énorme. Et là , on est encore inconnu. Complètement inconnu, mais tu vois, on n'a pas trop swingué. C'est-à -dire qu'on n'est jamais parti dans tout le monde doit traiter à distance, full remote pour tout le monde. On a tout de suite dit, on est des animaux sociaux, on a besoin des uns et des autres, on a besoin d'intérêt.
- Speaker #1
Les valeurs ne passent pas en visio.
- Speaker #0
Mal, mal, moins mal. tu as raison, et puis surtout avec un masque. Et donc, du coup, tu vois, nous, on n'est jamais, on avait commencé dès les années 2010 à travailler à distance, à donner une flexibilité, on n'est jamais parti en full remote, mais on n'est pas non plus revenus comme d'autres qui, d'un seul coup, dans ce début du mois de janvier, disent maintenant c'est 5 jours en présentiel. C'est les mêmes entreprises qui disent, il y a 5 ans, full remote pour tout le monde, qui disent maintenant full présentiel. C'est quoi le lien ? Oui, le lien d'équilibre. C'est une affaire exactement d'équilibre et de respect.
- Speaker #1
Autre sujet, puisqu'on parle de la tech, avec Jean-Claude Legrand, l'IA. Tout le monde parle de l'IA.
- Speaker #0
Elle saute sur sa chaise comme un cabri, oui. Et surtout, il y a 18 mois.
- Speaker #1
Mais il y en a qui disent, bon, alors c'est magique, c'est tragique. Toi, l'IA par rapport à l'Oréal,
- Speaker #0
puisque tu penses... Mais je dis, c'est fantastique.
- Speaker #1
Parce qu'il y en a qui disent quand même, pardon de te couper, ça va t'éclure un nombre incalculable d'emplois.
- Speaker #0
Je ne savais rien, comme d'habitude. Il parle sans savoir. J'épargnerai les grandes banques d'affaires ou les grands cabinets de conseil qui nous ont annoncé 300 millions, 60 millions. C'était le concours. Moi, il y a quelque chose qui marque toujours. C'est pourquoi, dans des moments comme ça, il faut toujours annoncer que ça va être une catastrophe.
- Speaker #1
On aime bien les mauvaises nouvelles.
- Speaker #0
J'ai l'impression. En tout cas, moi non. Non pas que je ne les aime pas particulièrement, mais j'essaye de les contrer. Donc, si vous voulez, l'intelligence artificielle, c'est fantastique. C'est une nouvelle opportunité. Il faut la contrôler, la gérer. Mais il faut s'en saisir. Tu vois, nous, on a déjà formé 40 000 personnes. Je me suis moi-même formé, au même titre que je me suis formé. Moi, tu vois, je ne suis pas né dans le monde de l'Internet. J'avais poussé mes parents à avoir un Minitel chez moi, avec son Provence, dans les années 80. J'étais derrière mon Minitel, ça m'amusait, j'essayais de comprendre. J'ai forcé mes parents à essayer d'avoir Canal+, en 84, même si on avait des moyens relativement limités. Mon père m'avait fait confiance. Mais si tu veux, moi, je suis toujours féru de... D'ailleurs, c'est pour ça, peut-être que je m'entends bien avec le... Dans l'Oréal, il y a une expression qui s'appelle saisir ce qui commence Donc là , l'intelligence artificielle, ça a déjà commencé il y a longtemps, mais comment c'est une accélération ? Est-ce qu'on la saisit ? Est-ce qu'on est autour de la table ou est-ce qu'on est juste dans le menu ? Donc nous, notre vision, le réel, c'est de se dire d'abord, comme toujours, ça va être sur les gens. Donc on a formé 40 000 personnes et on est en train d'accélérer.
- Speaker #1
Donc c'est une acculturation,
- Speaker #0
c'est ouvrir les yeux,
- Speaker #1
c'est faire la...
- Speaker #0
Oui, c'est pas faire peur, c'est pas dire ça va supprimer ton job, peut-être ça va te faire de toi un employé augmenté. C'est pas te dire...
- Speaker #1
T'es en train de nous dire que ça va te tirer les gens vers le haut ?
- Speaker #0
nous les démonstrations qu'on a, même dans des jobs qui paraissent à moindre qualification dans des call centers par exemple, de ce coup est-ce que c'est pas génial comme idée de se dire que les gens qui étaient pas très performants le deviennent, est-ce qu'on a envie de laisser les gens en bas, non si on peut élever, tu vois nous d'ailleurs notre activité de formation s'appelle éducation permanente tu peux me dire aussi c'est un vieux mot terrain, gare, c'est dépassé, au contraire on pense que c'est d'une modernité absolue intelligence artificielle regarde, d'abord on forme Ensuite, on crée un outil qui s'appelle l'oral GPT, qui est utilisé par 20 000 personnes par semaine, qui jouent avec.
- Speaker #1
Donc, ça veut dire que ça leur facilite le quotidien sur des tâches chronophages.
- Speaker #0
Maintenant, tout le monde le voit. Ça ne va pas te remplacer, ça te fait un gain de productivité. Maintenant, qu'est-ce que je fais ? Le moulin de pomme augmenté,
- Speaker #1
on va dire.
- Speaker #0
Mais oui, mais qu'est-ce que je fais de ce temps ? Est-ce que c'est bien que des jeunes consultantes ne finissent plus à 22 heures tous les soirs pour faire des tâches idiotes ? Probablement, comme mes équipes marketing. Si l'outil, la technologie peut les aider à … à faire des tâches, à plier à l'âge d'être,
- Speaker #1
on réalise ce temps gagné,
- Speaker #0
que c'est pas mal. Moi, je trouve que c'est pas mal. Est-ce que ça va nous tuer ? Je suis incapable de dire.
- Speaker #1
Il faut poser les bonnes questions Ă l'intelligence artificielle et se poser les bonnes questions.
- Speaker #0
C'est pareil. Moi, je dis, on n'est pas plus con que chez le GPT. D'abord, j'apprends à tout instant. Là , tu es venu avec ton équipe, j'ai rencontré, je ne connaissais pas, j'ai vu d'autres visages, mon cerveau, pareil, il faut que je me tienne, lui, elle. Et c'est pareil par tes questions.
- Speaker #1
L'esprit critique, Jean-Claude, avec l'IA,
- Speaker #0
c'est le plus important. C'est à cela qu'on prépare aussi nos collaborateurs. Justement, on a démontré à nos dirigeants il n'y a pas très longtemps, qu'on a lancé une formation sur la culture qui permet à des dirigeants de prendre un peu le temps de réflexion. Ça dure pendant cinq jours ici en France, c'est un peu plus court aux États-Unis et en Asie parce que les coûts sont tellement importants qu'on faisait des séminaires de plus de trois jours. Mais l'essence de cette formation... centrée sur la culture, le décodage et la compréhension de la culture. C'est pour ça qu'elle est par zone géographique et pas qu'avec une vision française, de notre culture française qui est par ailleurs formidable et qui se veut et qui pense être universelle, mais qui mérite d'être aussi challengée, et non pas au titre du mot wokisme mais juste au titre de l'intelligence des autres et de leur respect. Ce que fait cette formation, qui s'appelle le Séminaire des Capucins, c'est de développer l'esprit critique. C'est clé dans l'avenir d'avoir des gens capables de comprendre ce qui est fake ou pas. les valeurs vont être un peu moins éternement en fait,
- Speaker #1
c'est ça ?
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Autre sujet toujours concernant l'engagement des collaborateurs à l'absentéisme, beaucoup de col bleu, chez Loral on l'oublie.
- Speaker #0
Bien sûr, bien sûr. Des milliers. Un plan de démission territoriale. Des dizaines d'usines partout.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu fais par rapport Ă ces sujets de QVT, ces sujets de TMS ?
- Speaker #0
D'abord, c'est extrêmement clé pour nous, donc on a beaucoup travaillé sur l'ergonomie. C'est des choses qu'on a renforcées dans les dernières années. Alors je ne te dis pas que... tous nos collaborateurs dans des centrales logistiques. On en a une centaine dans le monde portent des exosquelettes. Mais effectivement, ça serait intéressant d'ailleurs, tu sais souvent ce que j'essaie de dire, c'est bien de discuter avec moi, mais allons ensemble dans une usine et pose vraiment ce qu'on dit. La question aux gens, en disant, est-ce que vos conditions de travail ont été améliorées ? Et nous, on pense que oui, puisqu'on a vu notre absentéisme baisser. On le suit comme le lait sur le feu, l'absentéisme. C'est un indicateur. Là aussi, ça peut paraître un indicateur du passé. C'est comme quand les gens te demandent des avances sur leur salaire. Ou tu vois, par exemple, quand les gens te disent qu'il y a une inflation forte. Mais nous, on a porté, il y a déjà maintenant, en 2019, il y a 6 ans, le salaire minimum pour un ouvrier et une ouvrière en France, c'est 2 000 euros. Aujourd'hui, ça l'était il y a 6 ans, on a continué à augmenter. Mais moi, tu ne peux pas venir me voir en disant que j'ai du mal à boucler mes fins de mois et en même temps, je n'utilise pas mon intéressement en participation parce que je laisse stocker 5 ans pour le réinvestir. Tu vois, on a lancé une politique. Là aussi qui a démarré dès 2018 d'actionnaires salariés. C'était des plans tous les deux ans, maintenant c'est des plans tous les ans. C'est une des innovations qu'on a fait en 24. Donc il y a eu un plan d'actionnaires salariés. 44 000 salariés ont des actions L'Oréal. Donc ça a une dimension pédagogique hyper importante. Que ça cèle le bien de regarder le cours de temps en temps. Se dire tiens, en fonction des résultats, que le cours, c'est pas magique non plus. Et notre cours, il n'est pas en crypto monnaie. Alors je sais que la crypto monnaie est très à la mode. Et tu vois, moi, voir des choses, c'est pour ça. Non pas que je suis blasé ou que j'ai tout vu, mais j'essaye de prendre du recul. Et tu vois, quand les gens viennent me voir en disant un bitcoin, ça valait 69 000 dollars le 5 novembre et ça en vaut ce matin 109 000, je dis bon, allez les garçons, ça ne remonte pas jusqu'au ciel, faites attention, on va quand même regarder, on va prendre, tu vois, on ne va pas tout passer nécessairement en crypto pour perdre la clé, pour ne pas savoir où c'est, enfin tu vois. Donc, il faut avoir raison de garder. Je pense que ce qui est hyper important dans ce monde, plus il est agité, plus... c'est justement d'avoir des repères, de dire, écoutez, on a appris des choses, on va essayer de vous en faire part, d'où l'importance des seniors. On peut être seniors parce qu'on a vu plein de choses, et pas parce que d'un seul coup, on est dépassé, vieux, et il faut passer à autre chose.
- Speaker #1
tu as toujours eu ce temps d'avance, tu sors du cadre dans la fonction RH.
- Speaker #0
Tu parles sur moi, tu sais. Tu es timide Ă l'origine.
- Speaker #1
Comment tu vois la fonction RH sur les années à venir ?
- Speaker #0
Puisque tu as toujours cette vision prospective. Elle arrive d'ĂŞtre sur les gens, si elle ne s'en Ă©loigne pas.
- Speaker #1
Ça veut dire qu'elle s'en est éloignée.
- Speaker #0
Il y a plein d'endroits où les gens parlent des gens et ils ne t'ont jamais vu. Ils sont dans des holdings, ils sont dans des sièges, ils sont éloignés du terrain. Dans la fonction HR, c'est pour ça qu'à un moment donné, il y a une dizaine d'années, il y avait eu des romans, des films sur la brutalité des ressources humaines, sur l'idée de même tuer un RH parce que c'est des gens qui eux-mêmes t'avaient mis en difficulté. Moi, je pense que si on est avec des gens qui font ce qui est l'essence du métier, c'est-à -dire à la rencontre de l'autre, qui n'hésitent pas à donner des choses. c'est un métier qui va ne faire que se développer, qui ne parlera pas qu'à des robots. Moi, je suis dans des usines aujourd'hui, je parle avec des ouvriers ou des ouvrières qui travaillent déjà avec des robots.
- Speaker #1
Tu penses que le Covid a mis en lumière l'importance du RH,
- Speaker #0
qui Ă©tait un peu...
- Speaker #1
Oui, mais souvent, c'Ă©tait l'intendance.
- Speaker #0
Non, ça dépend. Ce que ça a mis en avant, c'est que si les gens font ce métier uniquement parce qu'effectivement, il y a une accélération depuis le Covid, de visibilité ou de mise en avant, ce n'est pas la peine, qu'il fasse autre chose. Mon conseil, ce sera vite fait autre chose. Moi, je rentrais dans cette fonction, ça n'intéressait personne. C'était complètement latéralisé. D'ailleurs, souvent, oui, c'est ce que j'explique. D'ailleurs, tu vois, c'est pour ça, je me bats aussi, par exemple, pour la déféminisation de fonctions. Pourquoi il n'y a pas... beaucoup de femmes dans les métiers de la com, les femmes sont plus douées pour la com ou vous pensez que c'est un métier moins important ? Pareil pour les ressources humaines. Pourquoi il n'y avait pas assez de femmes qui dirigeaient ? C'est parce que les femmes, elles ne sont pas bonnes à diriger, mais elles sont bonnes à communiquer. Elles ont plus de sensibilité que moi. Moi, je suis une femme comme les autres. Une fonction un peu subalterne. La vérité, c'est que c'était des fonctions qui étaient subalternes. La question, c'est est-ce qu'on attaque la finance ? Est-ce qu'on attaque le business ? Est-ce qu'on attaque les PNL ? C'est là où il faut avoir des femmes. Ce n'est pas uniquement dans des fonctions qui paraissaient des fonctions de support. Les ressources humaines, c'était cette fonction de support. Soi-disant, les femmes ont plus de qualité de compréhension, pas plus que toi ou moi.
- Speaker #1
Comment tu définirais le ou la RH ? On a beaucoup parlé de business partner. Est-ce que c'est un expert ou une experte ? Est-ce que c'est généraliste ?
- Speaker #0
En fait, là , je vais vous la faire courte, mais ce que j'utilise avec mes équipes, c'est que beaucoup d'RH pensent qu'ils sont en train de copiloter l'entreprise. Et pour ça, c'est un travail de longueur. Être copilote, être en confiance avec des patrons pour leur dire à droite, à gauche. En fait, beaucoup de RH font encore du stop sur le bord de la route et personne ne s'arrête. Beaucoup de RH ont des obligations légales. Donc, si l'entreprise est contrôlée, on va les sortir de la boîte à gants pour dire, regarde, j'ai mon gilet, j'ai mon X et mon truc. Ou ils vont être à l'arrière de la voiture, mais dans le fauteuil bébé. Donc, si tu veux rêver d'être dans la voiture, d'être dans la décision, c'est un rêve super. Mais quand on arrive sur le parking, ne pas se tromper. D'abord, il y a aussi beaucoup de RH qui pensent qu'ils peuvent faire du business. C'est autre chose. Moi, tu vois, j'ai toujours essayé d'être à ma place, mais ma place, c'est d'être à côté. Et de faire en sorte que ce que je peux être amené à dire, même si par moments, si tu demandes aux gens de l'oral, il y a des gens qui vont me trouver excessif, il y a des gens qui vont me trouver fou. Ce qui me fait rire, c'est d'avoir gardé ce que j'étais en étant maintenant plus âgé. Il n'y a que de te dire que c'est parce que le mec est à 40 ans, mais moi je suis le même à 60.
- Speaker #1
C'est ça Jean-Claude Le Grand Touch, si on veut appeler ça comme ça ?
- Speaker #0
Non, Jean-Claude Le Grand Touch, c'est surtout de ne pas ĂŞtre complaisant. Moi, je ne suis pas quelqu'un de complaisant.
- Speaker #1
Pas de flagornerie ?
- Speaker #0
Non. En fait, c'est amusant. La question que tu me poses, elle m'a fait réfléchir à quelque chose. Il se trouve que mon prénom, plein de gens me demandent pourquoi je m'appelle Jean-Claude. Enfin, ils ne me demandent pas, mais quand ils me demandent, parce que même pour notre génération, c'est un prénom du passé. Donc, j'explique que c'est grâce à ce prénom que je suis animé, parce que j'ai très jeune compris par ce prénom, et je vais dire d'où vient ce prénom, que tu n'as pas le choix dans la vie, il faut aller très vite. En fait, c'est le prénom d'un de mes oncles. qui s'est tué à 20 ans. Et en fait, quand on m'a donné ce prénom et qu'on m'a raconté l'histoire, je n'ai jamais cru que j'irais plus loin que 20 ans. Parce que je me suis toujours dit, putain, pourquoi ils m'ont donné ce prénom ? C'est intense ce que tu dis là . Oui, bien sûr. Et donc, du coup, j'ai cette urgence. Moi, je suis dans l'urgence. Je me suis toujours dit, déjà , quand il était mort à 22 ans, je me suis dit que je vais avoir 22 ans. Je ne pensais pas que j'avais cet horizon. Donc, je me suis programmé comme ça. Donc, moi, je suis dans le moment où là , je peux me tomber devant toi. Donc, si tu veux, je suis toujours dans l'idée de se dire...
- Speaker #1
D'avancer,
- Speaker #0
en fait. Oui, et de ne pas perdre de temps. Moi, je viens des classes moyennes. Donc, j'ai dĂ» faire plein de choses. dans ma vie.
- Speaker #1
Tu es un buccorodanien comme moi.
- Speaker #0
Je ne suis pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche.
- Speaker #1
Quel message tu voudrais remettre pour rester au DRH ?
- Speaker #0
De ne pas procrastiner, d'arrêter d'imaginer, de faire des trucs. C'est amusant parce que souvent je regarde sur LinkedIn. Moi, je fais partie de cette génération, je suis arrivé dans cette fonction, ça n'intéressait pas grand monde. J'ai vu plein de gens arriver dans la fonction, je trouve que c'est génial. C'est génial s'ils viennent pour les bonnes raisons. C'est-à -dire que si c'est pour se siéger dans un comité de direction, si c'est pour avoir du pouvoir et ne rien en faire. Donc tu sais, quand je suis très invé, je dis que c'est le plus beau métier du monde, souvent fait par des gens qui ne méritent pas. Donc pour moi, mériter le fait de toucher aux gens, et d'ailleurs c'est pour ça que je le retire de temps en temps, parce que tout le monde n'a pas sans permis de se conduire, et de se conduire avec les autres en particulier. Il y a aussi des points, donc est-ce que les gens sont vraiment capables d'aller au contact des autres, de les aider, ou juste ils veulent du pouvoir, de la visibilité, si c'est ça, changer de ville de métier. Vous n'avez pas de raison d'exercer. C'est ça. Trop beau métier, mais surtout trop important, parce que tu peux vraiment impacter la vie des autres. Donc, est-ce que tu as envie d'impacter pour du positif, donner une solution, avancer, ou juste être un flic et dire, ah non, ça, c'est pas possible, je peux pas, je veux pas. Tu peux pas savoir. Mais même ici, en interne, pendant mes équipes, je sens bien que je les exaspère. Mais c'est comme ça.
- Speaker #1
passionnant et inspirant comme toujours. Il porte bien son nom Jean-Claude Legrand.
- Speaker #0
J'essaye, c'est une blague avec mes équipes, c'est de dire c'est pas mon nom, c'est mon surnom, mais bon je suis tellement fier de ça.
- Speaker #1
Merci Ă toi cher Jean-Claude.
- Speaker #0
Merci Ă toi.
- Speaker #1
C'est un plaisir pour nous de t'avoir eu pour ce premier rendez-vous de l'année 2025 avec la voix des RH de Aiming. Jean-Claude Legrand, le directeur général des relations humaines du groupe L'Oréal nous a fait l'honneur et l'amitié d'être avec nous, de nous accueillir ici.
- Speaker #0
Merci d'ĂŞtre venu.
- Speaker #1
Merci Ă vous.
- Speaker #0
À l'Oréal, on dit, tu vois. Exactement. Merci d'être venu à l'Oréal. Et à Clichy. À Clichy. Où on est né. Au siège, voilà . Exactement.
- Speaker #1
Et merci à vous de nous avoir suivis. On se retrouve très vite avec un prochain invité.