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La Cave

#4 Lionnel Dupouy - Pourquoi cet ex-policier a tout plaqué pour devenir développeur

#4 Lionnel Dupouy - Pourquoi cet ex-policier a tout plaqué pour devenir développeur

44min |17/02/2025
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#4 Lionnel Dupouy - Pourquoi cet ex-policier a tout plaqué pour devenir développeur

#4 Lionnel Dupouy - Pourquoi cet ex-policier a tout plaqué pour devenir développeur

44min |17/02/2025
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Description



Pour aller plus loin,

Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion, l'apprentissage et la détermination peuvent transformer votre carrière et vous mener vers de nouveaux sommets.

Pascal MARIA, passionné d'informatique j'aime échanger sur tous les aspects de l'informatique bâtir des projets et résoudre des problème.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Commencez dans la police nationale et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web. J'avais assez vite une vision d'où je voulais aller et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de devenir moi-même.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as tué quelqu'un pendant ton séjour à la police nationale ? Bienvenue dans la cave, le podcast dédié à découvrir les métiers et projets qui transforment le monde de la tech. Je suis Pascal Maria et aujourd'hui on s'intéresse à un parcours aussi surprenant qu'inspirant, celui de Lionel Dupuis, un ancien policier qui avec résilience et persévérance a su transformer sa vie pour devenir développeur informatique. Son histoire est une vraie leçon de vie. Il nous montre que parfois, se lancer sans trop réfléchir peut être bénéfique pour ne pas se laisser décourager par l'ampleur de l'apprentissage. En avançant étape par étape, Avec une certaine naïveté et surtout en aimant ce que l'on fait, on peut alors accomplir de grandes choses. Un parcours inspirant, rempli de défis, de doutes et de réussites, qui montre qu'il n'est jamais trop tard pour réinventer sa carrière. Si cet épisode te plaît, pense à liker et partager pour soutenir le podcast. Si tu veux aussi me contacter, tu peux le faire via LinkedIn, mon profil Pascal Maria, et je réponds à tout le monde. Allez ! On se retrouve de l'autre côté, c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau podcast.

  • Speaker #0

    Salut Pascal, merci de me recevoir.

  • Speaker #1

    Grand plaisir. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs qui ne te connaissent pas ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis Lionel Dupouille, j'ai 41 ans, je suis marié deux enfants et je travaille dans la tech comme développeur depuis à peu près maintenant 12-13 ans.

  • Speaker #1

    12-13 ans, ok. Très bien. Donc, je ne savais pas que tu avais 41 ans. Eh oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Le temps passe beaucoup trop vite à mon goût.

  • Speaker #1

    C'est ça. Comment, toi, tu as été amené à travailler dans l'informatique ?

  • Speaker #0

    Alors ça, ça s'est fait de façon très bizarre. Je vais te raconter ça. En fait, à la base, je n'ai pas eu du tout de formation initiale dans l'informatique. J'ai commencé dans la police nationale. Rien à voir.

  • Speaker #1

    D'accord, tu as commencé directement dans la police. Et c'est quoi en fait ? Tu as fait tes études, tu étais au collège et après directement tu es parti dans la police ?

  • Speaker #0

    Oui exactement. En fait, il faut savoir que je suis issu d'une famille 100% fonctionnaire qui travaille dans l'administration et 100% pour la sécurité nationale. En fait, mon père, au début, il n'était pas du tout fonctionnaire. Il travaillait dans des usines. Et puis, début des années 80, il y a eu un petit peu, enfin fin 70, début 80, il y a eu une crise, un peu comme on connaît maintenant, avec une grosse inflation. Il y a beaucoup, ça a été le début de la désindustrialisation. En France, les usines ont commencé à fermer. Beaucoup de gens se sont retrouvés sur le carreau. Et la sienne s'apprêtait à fermer aussi. Elle se retrouvait avec quatre enfants sous les bras. Ah oui. Moi, je suis le dernier dans ma famille. Et il s'est dit, bon, je ne vais pas attendre de me retrouver à brûler des pneus avec les syndicats devant mon usine et à protester pour sa fermeture. Je vais tout de suite essayer, lui, déjà de se reconvertir à l'époque. Et il faisait du sport, il faisait de la course à pied. Il est passé devant une affiche, l'administration pénitentiaire recrute, donc pour travailler dans les prisons. Je lui ai dit, ouais, pourquoi pas, on peut passer un concours. Et donc, il a réussi son concours et est entré dans l'administration. Et lui, ça a été un gros traumatisme pour lui, cette période où il s'apprêtait à perdre son boulot. Il ne savait pas ce qu'allait devenir son futur. Et il nous a élevés avec la peur, la hantise de travailler dans le privé. Il fallait à tout prix devenir fonctionnaire, si tu veux. La sécurité de l'emploi. Puis lui, il était rentré dans l'administration pénitentiaire, donc dans la sécurité. Mon frère aîné, à 16 ans, il est rentré à l'école militaire. Mon autre frangin est rentré dans la police dix ans avant moi. Ils ont dix, treize ans d'avance de plus que moi. Et du coup, moi, j'ai grandi dans cette famille en entendant des histoires, militaires, police, prison. Et j'ai voulu rentrer très tôt, pareil, dans la police, suivre mon frère.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, toi, ce que tu voulais, c'était plus rentrer dans la fonction publique que dans la police. Tu voulais avoir vraiment une sécurité de l'emploi, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors... En vrai, je voulais surtout rentrer dans la police pour avoir de l'action, arrêter les méchants depuis tout petit. Puis j'avais le modèle de mon autre frère, donc c'était un modèle pour moi à 10 ans de plus. Donc je voulais faire comme lui avant tout. Je n'intellectualisais pas le fait de rentrer dans l'administration. Tu n'as pas la peur ou le souci de la sécurité de l'emploi à 14-15 ans. Mais en fait, j'étais conditionné. C'est comme ça. Je ne voyais pas travailler dans le privé. Ça ne me paraissait pas une éventualité. OK,

  • Speaker #1

    OK. Voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, pourquoi je te dis ça ? Je suis parti de loin, mais...

  • Speaker #1

    Non, non. En fait, ce qu'on se disait, c'était... Déjà, comment... Qu'est-ce qui t'a... Tu as poussé à aller dans la police nationale ou même dans la fonction publique.

  • Speaker #0

    Et donc voilà, c'est pour ces raisons-là. Et en plus de ça, j'étais très mauvais scolairement. J'étais, on peut dire, en échec scolaire. C'est simple, à partir de la cinquième, j'ai arrêté de travailler. Littéralement, j'ai arrêté de faire mes devoirs. J'ai redoublé ma quatrième, j'ai redoublé ma troisième. J'ai arrêté l'école à la moitié de la seconde.

  • Speaker #1

    D'accord. Et pourquoi ? Parce que tu ne trouvais plus d'intérêt, c'est ça ?

  • Speaker #0

    À la fin du primaire, j'ai arrêté de trouver de l'intérêt dans l'école. Je n'arrivais pas à rester concentré. Je n'appréciais pas forcément de devoir apprendre des choses à tel moment, quand on le disait, d'attendre sagement. Il faut dire aussi que mon père s'est rentré dans l'administration pénitentiaire sur le tard et il a voulu gravir vite les échelons. Et donc, dans l'administration, on passe des concours. Et puis, on est muté avec son... son nouveau grade dans une autre ville. Et donc, jusqu'à la trentaine, on va dire, je n'ai jamais passé plus de deux ans et demi, trois ans dans la même ville.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup voyagé dans la France, tantôt dans le sud, tantôt dans le nord, en milieu d'année scolaire.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Salut, c'est les vacances de Noël. Bon, à la rentrée, je serai ailleurs, à 500 bornes de là. D'accord. Et ça n'a pas dû aider, je pense, sur la stabilité scolaire. Donc, tout ça mélangé fait que... Je ne me projetais pas dans l'école et moi, ce que je voulais, c'était faire le parcours le plus optimisé et rapide possible pour entrer dans la police. Et dès que j'ai su qu'à l'époque, on pouvait rentrer sans diplôme, il fallait juste passer un concours. Bon, il était sélectif, mais c'était ouvert à tout le monde et on pouvait le passer dès l'âge de 17 ans avec une autorisation parentale. Eh bien, c'était réglé pour moi. Je suis rentré en seconde, j'ai arrêté l'école au milieu de la seconde. J'ai pris un prof particulier de français pour apprendre à faire des dissertations. Et j'ai appris par cœur un bouquin de préparation de concours. Mon père m'a fait apprendre deux pages par cœur tous les jours.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Et pour vraiment, en mode hardcore, réussir ce concours. Et je l'ai réussi. Et voilà, je me suis retrouvé dans la police à 18 ans, en école de police, en internat, enfin en caserne. D'accord.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Donc tout le monde a contribué à que tu rentres dans l'école de police et que ça soit un succès. Du coup, tu étais déterminé. Trop bien. Et du coup, donc là, en fait, on est dans un podcast un peu tech.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    On n'est pas vraiment en plein dedans.

  • Speaker #1

    On n'est pas du tout dans la tech, là. Du coup, comment s'est passée la transition et qu'est-ce qui a engendré cette transition plutôt ?

  • Speaker #0

    Alors, bon, déjà, je n'étais pas complètement étranger à l'informatique, enfin, à l'informatique professionnelle, si, complètement, mais... Moi, j'étais, quand j'étais gamin, ce qu'on pourrait appeler un geek. J'aimais beaucoup les jeux vidéo, en particulier sur PC, pas sur console. Quand ça a été la grande époque d'assembler son PC de gamer, au tout début, où il ne fallait pas acheter, c'était un guerre d'acheter son PC en centre commercial, il fallait se le monter, aller voir des assembleurs, des magasins spécialisés. Par exemple, rue Montgalais, à l'époque, à part le quartier chinois, comme on disait. J'étais aux fêtes de tout ça, avec mon père, on partageait cette passion. Et du coup, je n'étais pas complètement étranger à ça. Mais en fait, l'élément déclencheur, c'est une soirée arrosée.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais majeur, on est d'accord ? Oui,

  • Speaker #0

    j'étais majeur. Et en fait, justement avec mes frangins, à chaque fois qu'on se voyait, enfin souvent... On buvait l'apéro, on passait une bonne soirée et puis on se disait on va créer un business. On parlait d'entrepreneuriat, on parlait de choses qui nous étaient en fait complètement étrangers. Aucun de nous n'avait le profil entrepreneur vu ce que j'ai expliqué. Mais on se rêvait de l'être quoi. Et donc à chaque fois c'était le même schéma. Oh j'ai une super idée, on va faire ceci, on va faire cela. Et les vers se succédaient dans la soirée et l'entreprise a été quasiment créée. Et le lendemain matin on se réveillait et ça finissait avec un aspirine et la vie reprenait son cours normal quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez oublié complètement l'entreprise, l'enregistrement à l'INPI et tout ça.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. On avait beaucoup d'idées et on croyait naïvement à l'époque que l'idée, c'était tout, qu'après, il suffisait de l'exécuter. Bon, alors que c'est tout le contraire. sauf ce soir-là où j'ai eu une énième idée, on en a parlé, et le lendemain en me réveillant, il y a toujours eu le mal de tête et l'aspirine, ça c'est une constante, mais par contre je me suis dit, j'en ai marre d'avoir des idées et que ça ne donne rien. C'était une idée avec bien sûr une forte composante technique et informatique. Je me suis dit, ça avec Internet, on peut apprendre à tout faire de nos jours. C'était fin des années 2000. je vais apprendre à programmer, comme ça je pourrai faire mon projet. Et je suis allé sur Google et j'ai tapé quelque chose du style comment faire un site web où on peut créer un compte et avoir des pages personnalisées. J'ai appelé ça comme un gros naïf.

  • Speaker #1

    Du coup, dans la chronologie, tu étais toujours employé police nationale. Oui, oui. Et en même temps, du coup, tu regardais pour pouvoir programmer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu pensais que ça allait te servir pour la police nationale ou du coup, c'était vraiment... Pas ça du tout, c'était pour entreprendre.

  • Speaker #0

    Non, j'étais sûr que ça n'allait pas me servir pour la police nationale. Ce n'est vraiment pas le genre d'institution où c'est une compétence qui vous est utile au quotidien. Mais non, c'est juste l'idée d'entreprendre. Dans ma tête, j'étais vraiment persuadé que j'allais taper sur Google Apprendre à Programmer, que j'allais m'y mettre à fond pendant un mois et que j'allais faire mon projet avec toutes les compétences techniques nécessaires. Vraiment en mode naïf. Je rentrais par la toute petite porte. Je commençais à dérouler la pelote de laine. Et je pensais qu'elle faisait 50 centimètres de long. Mais pas qu'elle faisait 100 kilomètres. Voilà. Donc, ça a commencé comme ça. Et j'ai eu un peu de chance. C'est-à-dire que j'ai eu mon premier enfant à cette époque-là, ma fille. Et en fait, ma femme est infirmière. Donc, moi, j'étais dans la police avec des horaires décalés. qui fait que c'était très difficile à Paris de trouver Nounou quand on appelait. Est-ce que vous êtes enseignant ? Est-ce que... Voilà, ils cherchaient vraiment des horaires normaux. Oui, c'est ça, normaux. Et du coup, j'ai réussi à me faire muter dans un bureau pendant cette époque-là, à l'état-major, à la préfecture de police à Paris. Et ça, ça a été un premier pas parce que, donc, au lieu d'être sur le terrain, bagarrer avec les méchants, entre guillemets, je me suis retrouvé dans les bureaux devant un ordinateur. Et du coup, j'ai pu... En fait, ça m'a un peu changé un début de mindset et j'ai commencé à pouvoir, en même temps que je commençais à apprendre en autodidacte, j'étais au bureau, j'avais la chance d'avoir un PC qui était en mode administrateur. C'était un oubli, je pense. D'accord. Du coup, je pouvais télécharger un autre Pad++ discrètement. Faire un alt tab pour changer rapidement de fenêtre. Et je commençais à apprendre à programmer des petites classes et tout. Bref, en même temps que je faisais mes notes de service et des trucs qui n'ont rien à voir.

  • Speaker #1

    Donc là, du coup, tu n'étais plus sur le terrain. Tu étais vraiment dans un bureau H24. Et tu as commencé du coup à Notepad++. Ça fait quoi ? C'était du PHP ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert, quand j'ai tapé ces fameuses recherches sur Google, je suis tombé sur... ce qu'on appelait avant le site du zéro de Mathieu Nebra, qui est devenu Open Classroom, qui a eu le succès qu'on connaît. Mais moi, à l'époque, quand j'ai commencé à chercher, le site du zéro, c'était un site de Mathieu Nebra qu'il faisait pendant qu'il était étudiant. Il était très sommaire et il n'avait que une poignée de cours. Il avait à apprendre à modder une carte sur Counter-Strike, apprendre le C++ et notamment apprendre à créer des sites web avec HTML et CSS. et apprendre à créer votre site web dynamique avec PHP et MySQL.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le feu, ça. Moi, j'ai appris aussi là-dessus. C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tu vois comme ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, j'ai commencé étape par étape à suivre ces cours. Et très, très vite, ça a été un peu comme le flash du drogué, si tu veux. Dès lors que j'ai su afficher sur l'écran un formulaire, tu vois, nom, prénom, le mythe, et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web.

  • Speaker #1

    C'est bon ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, je me disais, ça marche comme ça, un site dynamique.

  • Speaker #1

    C'est vrai que rapidement, quand on commence, on arrive à générer quand même des choses qui ont beaucoup de valeur et on voit direct le résultat. Et ça, franchement, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Et du coup, voilà, ça s'est passé comme ça le début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as eu des défis particuliers quand tu as commencé ? Donc tout a été rapide. Parce que c'est vrai que la courbe d'apprentissage, quand tu ne connais pas grand-chose dans l'informatique, et que tu fais un petit peu de développement, la courbe d'apprentissage est super rapide. Comment tu as fait pour après continuer et être constant et avoir la même intensité dans l'apprentissage ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, comme je te dis, j'ai évoqué un peu le flash du drogué, la première sensation. Et en fait, à partir de là, je m'y suis mis à fond. J'y ai passé... Toutes mes soirées, tous mes week-ends et même mes vacances d'été. Enfin, une année en tout cas. Quand on travaille dans la police nationale, on ne peut pas travailler ailleurs en même temps. Ça a peut-être évolué maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas possible. Et du coup, je partais en congé d'été. Je disais que je partais en vacances, en déplacement. Et en fait, via une connaissance, je me suis fait recruter par une start-up gratuitement pour travailler chez eux gratuitement. Ah oui ! Donc, je ne leur coûtais rien. Je n'avais pas forcément grand-chose de très performant à leur apporter au début. Mais j'y suis allé et je voulais voir ce que c'était une expérience professionnelle au milieu de développeurs pro. Parce qu'à l'époque, il n'y avait pas tout l'accompagnement de maintenant. Il n'y avait pas énormément de vidéos, de cours. C'était des amateurs qui faisaient ça. Et du coup, par exemple, je voyais écrit... ils évoquaient le langage C-Sharp. Mais j'ai passé un an à appeler ça C-Dièse. Parce que personne ne le prononçait. Je lisais des textes et moi, je voyais C-Dièse. Si tu veux, ça paraît ridicule comme ça, mais c'est avec un dièse. Voilà, je disais ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    À la française, normal.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est un jour en allant laisser garder mon chat à une étudiante... qui était en informatique, je lui dis « je vois le C dièse et tout » . Elle m'a dit « non mais on dit C sharp » . Je suis passé pour un imbécile à ce moment-là, mais enfin bref. Et du coup, j'y ai passé tout ce temps-là, et c'est comme ça qu'assez vite, j'ai gagné en confiance, je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment différent chez les pros, parce qu'on se dit « bon, moi ce que je sais, c'est très amateur, et professionnel, c'est vraiment autre chose » .

  • Speaker #1

    Et pour le rappeler, la chronologie, on est en quelle année ? 2010 ?

  • Speaker #0

    Oui, par là, oui. Début 2010. Donc là, en fait, en parallèle de ça, j'ai pu changer de poste à la préfecture de police parce que dans le même couloir que moi, il y avait un bureau un peu obscur. Les mecs étaient en civil. Ils étaient derrière une porte capitonnée. En fait, ils faisaient des vidéos. Ils tournaient des vidéos à Paris quand il y avait des événements, des manifestations. Et derrière, ils... Ils montaient tout ça, ils les branchaient, c'était relié à l'état-major. Enfin bon, sans rentrer trop dans les détails, c'était un service un peu technophile, on va dire. Et ils faisaient aussi des petits programmes. C'était un mix d'un peu tout, quoi. D'accord. Et très vite, ils se sont rendus compte en discutant que je commençais à avoir des bonnes notions en programmation. Et ils m'ont fait venir chez eux et j'ai rejoint leur service. Donc après, à partir de là, j'ai pu commencer à faire... Moi, me spécialiser dans la partie programmation chez eux, faire des softs pour la préfecture et tout ça.

  • Speaker #1

    C'était quel langage chez eux quand tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Je commençais PHP parce que c'est ce que j'avais appris. Je faisais du PHP, HTML, CSS, classique. Et assez vite, j'ai commencé à me mettre à faire du Node.js avant la version 1.0.1. J'ai dû commencer 0.8, je ne sais plus. J'ai eu le nez creux là-dessus. J'ai trouvé ça dans un bouquin de JavaScript, justement, qui disait « Eh, bientôt, maintenant, le JavaScript commence à se faire côté serveur. » Je me suis dit « Ah, p'tain ! » Du coup, un langage pour tout faire. Voilà, et c'est comme ça que je m'y suis mis professionnellement.

  • Speaker #1

    D'accord, trop bien. Donc là, tu commences à le faire de manière un peu autorisée à la police nationale. Donc là, c'est top. Donc en fait, tu t'es... auto-formé,

  • Speaker #0

    t'as été vraiment autodidacte et après t'as vu des opportunités tu les as saisies donc pour cet exemple là ça s'est fait comme je te dis un peu à la machine à café en discutant avec eux, ils parlaient technique j'ai su leur répondre donc ils ont vu qu'on parlait le même langage et après ça a été très vite au cooptage il n'y a pas 50 personnes qui maîtrisent un peu la programmation informatique dans le couloir dans lequel on était, donc c'est vite fait le rapprochement Mais après, j'avais assez vite une vision d'où je voulais aller. Et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de le devenir moi-même. À l'époque-là, j'étais vraiment axé à apprendre le plus de choses possibles. Je commençais à entendre parler des startups de la Silicon Valley. Je me disais, je n'osais pas penser que c'était possible d'avoir ce niveau. Mais en tout cas, c'était un peu mon rêve. Et du coup, après ça, j'ai postulé pour travailler au siège technique de la gendarmerie de la police nationale à Issy-les-Moulineaux. D'accord. J'ai eu un entretien, puis j'ai été pris. Donc après, j'ai fait des softs, non pas que pour la préfecture de police, mais je fais des API, enfin des projets pour rester quand même un peu vague au niveau national.

  • Speaker #1

    Et tout ça sans formation.

  • Speaker #0

    Non, non, je montrais ce que je savais faire, on discutait, et puis après je mettais en application et je continuais moi à apprendre. Donc oui, ça s'est fait comme ça. Et après, de là, ça ne m'allait quand même pas parce que je ne voulais pas rester dans l'administration, parce que vraiment, les gros projets dans l'administration, ce n'est jamais fait en interne. C'est externalisé avec du Capgemini, des grosses ESN qui ont pignon sur rue, payent une fortune et c'est développé, c'est externalisé. Donc rapidement, je me suis dit bon, allez, peut-être que je peux m'affranchir de l'héritage familial. passer dans le privé et prendre tous les risques. C'est comme ça que c'était vu.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était fait, donc voilà.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, ce que tu as fait, c'est que tu as cherché en fait ailleurs pour sortir de la... un peu du... de la destinée familiale, de sortir de la police nationale et de l'administration française et de trouver une ESN. C'est ça, un Capgemini ou quelque chose comme ça ou tu voulais une startup ?

  • Speaker #0

    Alors, j'épluchais les forums à l'époque. D'ailleurs, chose que je recommande de ne pas faire, parce qu'en fait, sur les forums,

  • Speaker #1

    je ne sais plus quoi. Il n'y a à boire et à manger quand même. Il y a tout, n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup n'importe quoi quand même, surtout. Enfin bon, ça sert quand même. Mais je tapais des choses du genre, est-ce qu'on peut se reconvertir à 27, 28 ans dans la programmation ou c'est trop tard ? Et 9 réponses sur 10, c'était... C'est trop tard, si à 30 ans, tu n'es pas chef de projet, tu as déjà raté ta vie. Alors, apprendre à... Au plus bas, à cet âge-là, non, tu n'as aucune chance, tu seras maltraité. J'entendais vraiment... Mais comme l'envie était plus forte que la raison, parce que ça avait l'air raisonnable, ce qu'il disait, je l'ai fait quand même. Et je me suis rendu compte qu'il se trompait. Et donc, pour répondre à ta question, je ne suis pas rentré dans une SN, parce que notamment dans ses forums, je lisais déjà... Ce qui forge un peu, ce n'est pas forcément vrai, mais la réputation des ESL, les machines à viande, etc. Et donc, je voulais rentrer dans une entreprise éditrice de son propre logiciel, de son propre application. Et très vite, j'ai réussi à me mettre en contact avec des agents de recrutement. Une entreprise, je ne sais pas s'il existe encore, elle s'appelle Jobprod. Et c'est eux qui m'ont décroché dans le privé mon premier poste. Ça s'est vraiment très bien passé, l'accompagnement. Je me suis retrouvé chez Solocal, c'est ceux qui éditent les pages jaunes. D'accord. Et ils achetaient à l'époque beaucoup de startups, dont une qui s'appelait Click Rendez-vous, la première startup qui a permis à toutes les entreprises d'avoir un calendrier, un agenda et de permettre aux gens de prendre rendez-vous en ligne. Trop bien. Click Rendez-vous. Et le fondateur de Click Rendez-vous, après, a revendu à Solocal sa startup. Et depuis, créé, vous connaissez, ça s'appelle Planity. Planity,

  • Speaker #1

    ah, Planity. Ah, mais c'est préconnu, Planity. C'est ce qu'il y a dans toutes les agences de coiffure, centres de coiffure.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et c'est Planity, ce n'est que l'évolution ultime de Click Rendez-Vous à l'époque, donc avec un marché plus ciblé sur les instituts de beauté. Exactement. Voilà, et donc moi, j'ai rejoint Click Rendez-Vous qui venait d'être racheté par ce local. Donc j'ai rejoint, voilà. Et pour, à l'époque, concurrencer le Doctolib naissant, qui crée la prise de rendez-vous, mais spécialisé pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Le secteur médical, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, ce local avait racheté ClickRendez-vous et a demandé à faire pageaunedoc.fr. À l'époque, ça n'existe plus. Pour concurrencer ou pour essayer de se démarquer. Et voilà.

  • Speaker #1

    Tu as commencé à travailler. Est-ce que le premier emploi que tu as fait, tu sentais qu'il y avait des lacunes ou des difficultés ?

  • Speaker #0

    Oui, chaque jour était un challenge, en fait. Tu penses bien que... Je trouve qu'avoir une logique adaptée à la programmation, ce n'est pas inné. Peut-être qu'il y en a qui ont ça de façon innée, mais quand on a eu l'habitude de faire un métier complètement différent, de ne pas forcément être devant un ordinateur ou même un travail à col blanc tout simplement. Quand il faut se lancer dans l'informatique, le premier problème, c'est de penser algorithme. Surtout que peut-être que dans une approche académique, tu commences par apprendre l'algorithmie.

  • Speaker #1

    Les design patterns, l'algorithme.

  • Speaker #0

    Et après, tu te mets à programmer. Tu fais d'abord du pseudo-code et après, tu t'y mets. Moi, ça a été le contraire. Je me suis tout de suite mis à apprendre. à programmer les choses en copiant beaucoup, en suivant des tutoriels, et ma marge de réappropriation était faible au début. Il a fallu un long moment. Ça s'est fait quand même avant que je rentre professionnellement là-dedans, mais c'était mes premiers challenges. C'était ça, c'était d'arriver à... Vous savez, tu sais comment c'est quand maintenant tu vois le code, tu le lis, tu le lis clairement, et dans ta tête, quand tu penses à une solution que tu veux faire, tu arrives à la visualiser.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas ça au début. Tu vois ? C'est la plus grande difficulté, c'est d'arriver à... à gommer les frontières entre le langage normal et penser au programme code.

  • Speaker #1

    Après, moi, je sais que tu vois, quand j'ai commencé aussi le développement, moi, j'ai commencé à développer, je suis en troisième, et je travaillais sur ma calculatrice. Et après, j'ai développé aussi sur du PHP avec le bloc-notes, j'ai fait du HTML, CSS. Et tout ça, j'étais au collège, lycée, mais je n'avais pas du tout pris de formation. Et c'est là où, quand j'ai commencé à passer des heures et des heures un peu comme toi, je me suis dit, peut-être... Je vais peut-être me former dans l'informatique. Mais j'ai aussi appris le code, le développement, avant les bases. Et c'est quand j'ai commencé à écouter les cours, et des fois, je me disais, ah, d'accord, c'est pour ça qu'on utilise ce truc-là. Et j'arrivais à raccrocher les wagons, tu vois. Et peut-être que ça t'a fait ce genre de choses-là aussi. Oui,

  • Speaker #0

    parce que c'est vrai que j'ai passé cette étape, mais quand j'étais encore dans l'administration, dans la police, et que je commençais à le faire de façon professionnelle, l'informatique dans la police, J'ai commencé à prendre des cours du soir au Conservatoire national des arts et métiers. Trop bien. Parce que je commençais à avoir en tête de partir dans le privé. Et j'étais persuadé que je ne pourrais pas basculer dans le privé si je n'avais pas de diplôme à montrer. Donc, j'ai suivi les cours du soir au centre de Paris, là où il y a le CNAM. Après le travail, de 19h à 22h, c'était 3h le soir.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Et j'étais vraiment déçu d'un point de vue purement technique. C'est-à-dire les cours, par exemple, de programmation web étaient extrêmement datés. Ben oui. Mise en forme de pages avec des tableaux, tout ce qu'il ne faut pas faire. Par contre, effectivement, j'ai eu des cours d'algorithmie à ce moment-là, des cours d'architecture des machines, comprendre comment ça fonctionne, un processeur, l'accès à la mémoire cache, tout ça. Enfin bref. Et ça, c'était pas mal. Mais je... Je... En tout cas, ce qui est adapté pour moi, c'est d'avoir un objectif, de faire, et après, dans un second temps, de voir effectivement la théorie, comme tu viens de dire, pour comprendre pourquoi je le fais et pouvoir itérer une seconde fois de façon un peu plus optimisée.

  • Speaker #1

    Optimisée, carrément. Mais du coup, les cours du soir que tu as faits, est-ce qu'ils étaient diplômantes à la fin ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai passé d'abord une première certification. Je n'ai plus l'intitulé en tête, mais je pensais... programmation de site web ou quelque chose comme ça. Et après une deuxième qui demandait deux ans de plus que j'ai commencé, sauf que j'ai décroché entre temps ce poste à ce local. Et donc, c'est quand même exigeant, après les journées de boulot,

  • Speaker #1

    de faire trois heures de Paris. En plus, tu as des enfants.

  • Speaker #0

    J'avais déjà ma première fille qui était arrivée. Et du coup, j'ai laissé tomber avant la fin. Parce que de toute façon, j'ai compris que je n'en avais pas besoin. J'ai réussi à être recruté dans le privé. Je continue à apprendre. Et donc, j'ai arrêté sous peut-être une erreur. Mais bon, de toute façon, j'étais vraiment fatigué. Voilà, j'ai fait ce choix-là.

  • Speaker #1

    Sur les compétences techniques et soft skills que tu as trouvé difficiles à acquérir, est-ce qu'il y a eu des choses qui étaient un peu compliquées à suivre ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai appris comme ça le plus straightforward. Par exemple, j'ai appris sur du PHP, du JavaScript. Dès qu'on me parlait de langage avec un typage statique, je ne savais pas de quoi on parlait. Donc, j'ai mis du temps avant de commencer à faire un peu de Java. En général, c'est des choses qu'on voit à l'école, par exemple. Moi, à l'école, je n'ai pas fait de Java. Donc, c'est des notions qui étaient assez obscures pour moi au début. Mais j'ai la chance, c'est que j'aimais pas mal quand même apprendre des théories. Par exemple, les design patterns, tout ça, c'est quelque chose qui, assez vite, j'ai voulu mettre les deux pieds dedans donc non ça serait peut-être plus un complexe sur le fait que je me sentais limité par rapport à des gens qui savaient aborder un problème dans son ensemble au départ puis après voir comment l'implémenter et moi j'avais le défaut au début de vouloir assez vite me jeter sur une solution et d'itérer dessus Donc ça, j'ai mis un peu de temps à le gommer.

  • Speaker #1

    D'accord, on ne parle même pas de technique, c'est vraiment dans sa méthodologie, dans sa globalité.

  • Speaker #0

    Oui, méthodologie au départ, c'est ça. Il faut un peu de temps pour sortir. C'est les défauts de commencer en faisant, en littérant. C'est qu'il faut savoir en sortir au bout d'un moment. Ça vient avec le temps. Moi, c'est venu avec le temps.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu as du recul. Ça fait des années que tu es dans l'informatique. Est-ce que tu as des différences à remarquer entre ton ancien secteur ?

  • Speaker #0

    Tout est différent de toute façon. Déjà, la police nationale, même si c'est une institution civile, c'est beaucoup plus proche de l'armée que de l'informatique. Je suis rentré à 18 ans à l'école de police, j'ai appris à marcher au pas, j'ai appris à vivre en caserne, on va dire. à porter un uniforme, avoir des règles, avoir une hiérarchie très forte qui est capable de vous contraindre, il faut obéir quand même. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans l'informatique. Et cela dit, c'est un stigmate que je garde toujours. J'ai toujours un peu ce côté avoir une hiérarchie même dans l'informatique. Mais bon, donc là, ça c'est très différent. Ensuite, il faut vraiment exécuter dans la police, alors que dans la tech, il faut proposer des solutions, il faut réfléchir, donc ça, c'est différent. L'ambiance aussi est différente. C'est une ambiance évidemment beaucoup plus décontractée dans l'informatique. Par contre, là, je nuancerais, côté police, il y a un beaucoup plus gros esprit de corps, comme on dit, de camaraderie. Les gens vivent des sensations assez fortes ensemble, des conflits avec les personnes avec qui on doit interagir. Et du coup, ça crée des liens forts. Moi, j'ai encore des amis que j'ai rencontrés, qui étaient mes anciens collègues. On a vécu des choses ensemble. Ça, c'est plutôt apporté au crédit de la police. Mais maintenant, c'est vraiment deux univers différents. Et je pense que la police, ou plus généralement les institutions de l'État, devraient par contre un peu plus se moderniser. Il y a des efforts, mais c'est une administration, ce n'est pas facile la façon dont ça se passe.

  • Speaker #1

    Puis l'informatique, ça va extrêmement vite. Du coup, à suivre, ça devient coûteux.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et du coup, on a parlé des compétences qui t'ont servi. Est-ce qu'il y a eu d'autres choses de ton ancienne carrière qui te servent encore actuellement ?

  • Speaker #0

    Je dirais, donc pas techniquement évidemment, mais une certaine rigueur et engagement, je dirais, au niveau, par exemple, des horaires. Je sais que le retour que m'avait fait mon manager quand j'ai décroché mon premier job dans le privé, c'est qu'il me disait que j'arrivais à l'heure, que j'avais une attitude positive, que j'essayais de trouver des solutions. probablement des choses que j'ai hérité de mon premier ma première expérience professionnelle voilà au sein de la police voilà je pense que c'est peut-être ça qui m'a aidé à la rigueur ok ok mais nickel et est ce que aussi lorsque

  • Speaker #1

    tu es tout ce que tu as fait ton apprentissage en autodidacte tu t'es dit vas-y je vais faire des cours je vais faire des cours du soir est ce que tu as eu un mentor là dedans quelqu'un qui t'a guidé pour toute ta reconversion non alors

  • Speaker #0

    D'un point de vue personnel, une personne physique, non. J'ai eu absolument personne puisque tout mon réseau, tout était police nationale. Donc, je n'avais personne pour m'aider. Je ne connaissais personne dans mes proches qui travaillait dans l'informatique ni dans mes amis. Par contre, j'ai été aidé. Je rends encore hommage que ce soit à Mathieu Nebra via son site du Zéro Quotidien étudiant. C'est devenu ce que tout le monde connaît, Open Classroom. Et aussi à GraphicArt. J'ai passé pas mal de temps. J'ai fait sur LinkedIn un post très récemment là-dessus. GraphicArt aussi, ça existe toujours. Pour le coup, ça s'appelle toujours pareil. Superbe plateforme avec énormément de vidéos très bien expliquées pour apprendre le métier. J'ai eu surtout des supports sur le web via des personnes qui ont eu l'initiative de les créer. C'est vraiment ça qui m'a aidé. Je pense qu'on peut appeler ça du mentorat quand même. Pas one-to-one directement, mais quand même.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, tu étais extrêmement motivé. Tu n'avais peut-être pas non plus une vision de là où tu voulais aller, mais tu avais peut-être une vision, mais court terme, pas long terme.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne pensais pas au début que je pouvais en faire mon métier, mais je voulais créer mon projet. Vous avez compris qu'il n'est jamais sorti.

  • Speaker #1

    On verra à la fin de l'épisode s'il est sorti.

  • Speaker #0

    Après, j'ai aimé la programmation. Je me suis dit que ce serait cool qu'au sein de la police, finalement, je passe mon temps à faire ça. Donc, je l'ai fait. Et puis après, je pourrais en faire mon métier dans le privé pour être avec les meilleurs. Et à chaque fois, c'est venu comme ça. C'est difficile. Peut-être que des gens diront dans des storytelling que... dès le début, ils se sont accrochés à la destination qu'ils voulaient atteindre. Ils n'ont jamais lâché. Je ne vous dirai pas ça. Je vous dirais que ça s'est construit petit à petit. Après,

  • Speaker #1

    tu peux avoir une vision, un peu une vision, mais au fil des années, tu vois, elle change. Elle se dit, tu as fait ce projet-là, tu as vu cette personne-là, c'est peut-être cette carrière-là qui m'intéresse plutôt qu'une autre, et après, tu avances petit à petit. C'est ça. C'est quoi maintenant tes prochains challenges ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je m'apprête à commencer. Je pense que je vais atteindre l'étape ultime, on va dire, à l'opposé de l'administration, c'est que je vais me lancer en freelance.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Là, c'est vraiment sans filer. Mon père me dirait, tu prends tous les risques là. Donc, je me lance en freelance pour accompagner les entreprises qui veulent plusieurs missions, que ce soit un rôle de CTO de transition pour aider les entreprises sur un projet qu'ils veulent concrétiser, mais qui n'ont peut-être pas les compétences ou les savoirs technologiques. Ça peut être du développement, intégrer une équipe, l'assister, proposer des missions. Donc, je vais me lancer dans ça. Et en parallèle... J'aimerais rendre l'appareil. Donc, comme je l'ai expliqué, moi, j'ai pu suivre, apprendre en autodidacte via des plateformes. Ce qui m'a manqué, ça correspond tout à fait à la question que tu m'as posée précédemment, c'est que je n'avais pas de mentor parce que je n'en connaissais pas. Et donc, à mon tour, je voudrais accompagner ceux qui ont envie de se lancer, qui ont la flamme et qui savent... pas ou qui ont des barrières psychologiques, on a ça aussi quand on se lance, on pense qu'on n'est pas capable. On a beaucoup parlé pendant une époque du syndrome de l'imposteur. C'est très vrai. Tu parles avec des gens, tu as l'impression que tu n'es entouré que de gens beaucoup plus brillants que toi. Donc, c'est difficile. Donc, à mon tour, je voudrais pouvoir aider ces personnes par du coaching, par essayer de proposer des parcours le plus optimisés possible pour apprendre ce métier. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, du freelancing et aussi du coaching en même temps. Donc, c'est un peu les deux facettes que tu as envie de développer maintenant. Tu vas commencer ou tu as déjà commencé ?

  • Speaker #0

    Non, là, je termine ma mission en CDI fin janvier. Donc, je commence dans la foulée. Ok,

  • Speaker #1

    top, nickel. Est-ce que toi, tu as des conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite se reconvertir ? Qui se dit peut-être que l'informatique, ça peut... ça peut aider ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je conseille de ne pas rentrer... Enfin, ça sera difficile pour quelqu'un de rentrer dans l'informatique, dans la programmation notamment, si c'est pour des raisons comme des raisons financières, en se disant que l'informatique, c'est une industrie qui paye bien, et donc je veux faire ça pour gagner un meilleur salaire. C'est une raison tout à fait louable, bien entendu, mais... Ça risque d'être difficile parce que c'est quand même pas trivial. Il faut connaître beaucoup de choses. Donc, c'est exigeant. On apprend tout le temps. On ne peut jamais se reposer sur ses lauriers. Ce n'est pas un métier où on apprend une fois quelque chose et après, on est tranquille le reste de sa carrière. Donc, il faut vraiment y aller si on aime ça. Et ça se voit assez vite. Après avoir commencé à taper quelques lignes de code, si on commence à trouver ça bien et qu'on voit où on peut aller, c'est une bonne idée.

  • Speaker #1

    Vouloir, avoir la mentalité, non ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça, il faut voir si on aime ça.

  • Speaker #1

    Quelles sont les qualités et la mentalité nécessaires pour une reconversion professionnelle dans ce domaine ?

  • Speaker #0

    Oui, je dirais aussi qu'il faut... C'est bien de... En fait, le problème avec Internet, c'est qu'on peut... Voilà, moi je l'ai fait, donc, retrouver toutes les ressources nécessaires pour se former. Mais il ne faut pas aller trop loin. et comme je l'expliquais aussi tout à l'heure avec les forums que je parcourais et qui auraient pu me décourager il ne faut pas essayer d'aller trop loin trop se projeter et trop vouloir en savoir il vaut mieux plus faire que savoir au départ parce que sinon on peut vite se demander c'est beaucoup trop de choses que je dois apprendre et se décourager avant même d'avoir commencé l'aventure il faut vraiment avancer Petit pas par petit pas, vous voulez devenir programmeur, commencez par programmer, tout simplement, avant d'aller trop voir quel parcours il faut que je suis, quel langage ou quelle technologie va m'apporter du travail, va m'apporter des missions. Est-ce que je vais être bien payé, pas bien payé ? Qu'est-ce que c'est le salaire moyen ? Il faut vraiment essayer de ne pas penser à ça au départ, parce que la frustration sera au bout du chemin. Si vous voulez vraiment programmer, allez-y. Décrochez la première mission qu'on vous donnera. Faites-la, même si vous avez l'impression que ce n'est pas le mieux, qu'on vous vend, que vous pouvez trouver mieux ailleurs, que vous faites avoir. Ce n'est pas grave, faites-vous avoir. Mais améliorez votre CV, ayez de l'expérience et vous allez voir, ça va décoller. Mais n'intellectualisez pas trop le truc. C'est bizarre de dire ça pour l'informatique, mais allez-y, foncez.

  • Speaker #1

    Déjà, en plus, tu l'as bien dit tout à l'heure, déjà t'as commencé à travailler gratuitement t'as donné ton temps à une entreprise gratuitement c'est vrai que moi je trouve que l'informatique et notamment le développement c'est vraiment un métier de passion et en gros il faut passer des heures, moi je passe des heures à coder, des fois je vois même plus le temps et puis je pars dans un état de flot où il y a personne qui peut me déranger je vais tout le temps dans le truc etc et il faut trouver et Si une personne veut faire une reconversion aussi dans le développement, il faut qu'il arrive aussi à se dire qu'il va passer des heures et des heures, et des heures potentiellement non rémunérées. Donc il va falloir que ça devienne vraiment une passion et que ça commence comme ça. Absolument,

  • Speaker #0

    tout à fait. C'est un métier de passionné, tu l'as bien dit, effectivement.

  • Speaker #1

    Si tu fais un peu une rétrospective de tout ce que tu as fait, est-ce que tu te dis que c'est un bon choix, tu l'auras fait différemment, il y a peut-être des choses que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Je ne regrette rien. C'est sûr que si là, quelqu'un me demandait maintenant quelle est la meilleure façon d'aborder sa reconversion ou tout simplement d'aborder sa carrière dans l'informatique, que ce soit première formation initiale et carrière initiale ou aussi dans la conversion, c'est sûr que je proposerais des conseils plus optimisés. Mais ça reste un conseil. On fait ce qu'on peut avant tout. Exact. J'aurais pu... Je suis... faire des études dans l'informatique. J'aurais pu construire de façon plus réfléchie ma carrière, mais il ne faut pas mettre de côté les émotions. Ce qui me convenait le mieux, personnellement, c'était d'y aller comme ça, d'avancer, d'avoir des idées en tête, d'aborder ça avec une certaine naïveté au début et de progresser petit à petit. Le meilleur conseil, c'est de faire avant tout, d'y arriver. La manière est secondaire. Le résultat compte. Donc, je referai pareil, je pense, puisque j'ai réussi comme ça. Et si je faisais mieux et optimisé, peut-être je me serais découragé avant, peut-être ça n'aurait rien donné. Donc, j'ai pas vraiment de conseils à donner là-dessus. Le meilleur conseil que je donne, c'est foncez. Comme on dit, done is better than perfect. Faites, surtout.

  • Speaker #1

    C'est ça. Top. Cool. Ah oui, et une dernière question qu'on n'a pas du tout abordée. Est-ce que t'as tué quelqu'un ? pendant ton séjour à la police nationale. Et tu peux ne pas répondre si tu veux.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Le gros malaise, imagine le gros malaise. C'est bon ça. Ok, bah écoute, merci beaucoup. Je pense que c'est un épisode extrêmement inspirant. Et donc voilà, moi je serais très heureux après de te réinterroger plus tard.

  • Speaker #0

    Bah écoute, avec plaisir. Je reviendrai avec grand plaisir. parler de sujets purement tech même, si tu veux.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Écoute, merci encore de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et si des gens veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    J'ai un profil LinkedIn. Ok. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, je mettrai le lien de ton LinkedIn dans la description, et comme ça, vous pourrez lui poser des questions directement.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un agenda, un calendrier ouvert avec des créneaux pour tout simplement discuter, faire connaissance ou si vous avez des questions précises. Je me ferai un plaisir d'y répondre.

  • Speaker #1

    Ok, là vous pouvez défoncer son calendrier. Merci beaucoup Lionel.

  • Speaker #0

    Merci Pascal.

  • Speaker #1

    Et à la prochaine.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

Description



Pour aller plus loin,

Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion, l'apprentissage et la détermination peuvent transformer votre carrière et vous mener vers de nouveaux sommets.

Pascal MARIA, passionné d'informatique j'aime échanger sur tous les aspects de l'informatique bâtir des projets et résoudre des problème.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Commencez dans la police nationale et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web. J'avais assez vite une vision d'où je voulais aller et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de devenir moi-même.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as tué quelqu'un pendant ton séjour à la police nationale ? Bienvenue dans la cave, le podcast dédié à découvrir les métiers et projets qui transforment le monde de la tech. Je suis Pascal Maria et aujourd'hui on s'intéresse à un parcours aussi surprenant qu'inspirant, celui de Lionel Dupuis, un ancien policier qui avec résilience et persévérance a su transformer sa vie pour devenir développeur informatique. Son histoire est une vraie leçon de vie. Il nous montre que parfois, se lancer sans trop réfléchir peut être bénéfique pour ne pas se laisser décourager par l'ampleur de l'apprentissage. En avançant étape par étape, Avec une certaine naïveté et surtout en aimant ce que l'on fait, on peut alors accomplir de grandes choses. Un parcours inspirant, rempli de défis, de doutes et de réussites, qui montre qu'il n'est jamais trop tard pour réinventer sa carrière. Si cet épisode te plaît, pense à liker et partager pour soutenir le podcast. Si tu veux aussi me contacter, tu peux le faire via LinkedIn, mon profil Pascal Maria, et je réponds à tout le monde. Allez ! On se retrouve de l'autre côté, c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau podcast.

  • Speaker #0

    Salut Pascal, merci de me recevoir.

  • Speaker #1

    Grand plaisir. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs qui ne te connaissent pas ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis Lionel Dupouille, j'ai 41 ans, je suis marié deux enfants et je travaille dans la tech comme développeur depuis à peu près maintenant 12-13 ans.

  • Speaker #1

    12-13 ans, ok. Très bien. Donc, je ne savais pas que tu avais 41 ans. Eh oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Le temps passe beaucoup trop vite à mon goût.

  • Speaker #1

    C'est ça. Comment, toi, tu as été amené à travailler dans l'informatique ?

  • Speaker #0

    Alors ça, ça s'est fait de façon très bizarre. Je vais te raconter ça. En fait, à la base, je n'ai pas eu du tout de formation initiale dans l'informatique. J'ai commencé dans la police nationale. Rien à voir.

  • Speaker #1

    D'accord, tu as commencé directement dans la police. Et c'est quoi en fait ? Tu as fait tes études, tu étais au collège et après directement tu es parti dans la police ?

  • Speaker #0

    Oui exactement. En fait, il faut savoir que je suis issu d'une famille 100% fonctionnaire qui travaille dans l'administration et 100% pour la sécurité nationale. En fait, mon père, au début, il n'était pas du tout fonctionnaire. Il travaillait dans des usines. Et puis, début des années 80, il y a eu un petit peu, enfin fin 70, début 80, il y a eu une crise, un peu comme on connaît maintenant, avec une grosse inflation. Il y a beaucoup, ça a été le début de la désindustrialisation. En France, les usines ont commencé à fermer. Beaucoup de gens se sont retrouvés sur le carreau. Et la sienne s'apprêtait à fermer aussi. Elle se retrouvait avec quatre enfants sous les bras. Ah oui. Moi, je suis le dernier dans ma famille. Et il s'est dit, bon, je ne vais pas attendre de me retrouver à brûler des pneus avec les syndicats devant mon usine et à protester pour sa fermeture. Je vais tout de suite essayer, lui, déjà de se reconvertir à l'époque. Et il faisait du sport, il faisait de la course à pied. Il est passé devant une affiche, l'administration pénitentiaire recrute, donc pour travailler dans les prisons. Je lui ai dit, ouais, pourquoi pas, on peut passer un concours. Et donc, il a réussi son concours et est entré dans l'administration. Et lui, ça a été un gros traumatisme pour lui, cette période où il s'apprêtait à perdre son boulot. Il ne savait pas ce qu'allait devenir son futur. Et il nous a élevés avec la peur, la hantise de travailler dans le privé. Il fallait à tout prix devenir fonctionnaire, si tu veux. La sécurité de l'emploi. Puis lui, il était rentré dans l'administration pénitentiaire, donc dans la sécurité. Mon frère aîné, à 16 ans, il est rentré à l'école militaire. Mon autre frangin est rentré dans la police dix ans avant moi. Ils ont dix, treize ans d'avance de plus que moi. Et du coup, moi, j'ai grandi dans cette famille en entendant des histoires, militaires, police, prison. Et j'ai voulu rentrer très tôt, pareil, dans la police, suivre mon frère.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, toi, ce que tu voulais, c'était plus rentrer dans la fonction publique que dans la police. Tu voulais avoir vraiment une sécurité de l'emploi, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors... En vrai, je voulais surtout rentrer dans la police pour avoir de l'action, arrêter les méchants depuis tout petit. Puis j'avais le modèle de mon autre frère, donc c'était un modèle pour moi à 10 ans de plus. Donc je voulais faire comme lui avant tout. Je n'intellectualisais pas le fait de rentrer dans l'administration. Tu n'as pas la peur ou le souci de la sécurité de l'emploi à 14-15 ans. Mais en fait, j'étais conditionné. C'est comme ça. Je ne voyais pas travailler dans le privé. Ça ne me paraissait pas une éventualité. OK,

  • Speaker #1

    OK. Voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, pourquoi je te dis ça ? Je suis parti de loin, mais...

  • Speaker #1

    Non, non. En fait, ce qu'on se disait, c'était... Déjà, comment... Qu'est-ce qui t'a... Tu as poussé à aller dans la police nationale ou même dans la fonction publique.

  • Speaker #0

    Et donc voilà, c'est pour ces raisons-là. Et en plus de ça, j'étais très mauvais scolairement. J'étais, on peut dire, en échec scolaire. C'est simple, à partir de la cinquième, j'ai arrêté de travailler. Littéralement, j'ai arrêté de faire mes devoirs. J'ai redoublé ma quatrième, j'ai redoublé ma troisième. J'ai arrêté l'école à la moitié de la seconde.

  • Speaker #1

    D'accord. Et pourquoi ? Parce que tu ne trouvais plus d'intérêt, c'est ça ?

  • Speaker #0

    À la fin du primaire, j'ai arrêté de trouver de l'intérêt dans l'école. Je n'arrivais pas à rester concentré. Je n'appréciais pas forcément de devoir apprendre des choses à tel moment, quand on le disait, d'attendre sagement. Il faut dire aussi que mon père s'est rentré dans l'administration pénitentiaire sur le tard et il a voulu gravir vite les échelons. Et donc, dans l'administration, on passe des concours. Et puis, on est muté avec son... son nouveau grade dans une autre ville. Et donc, jusqu'à la trentaine, on va dire, je n'ai jamais passé plus de deux ans et demi, trois ans dans la même ville.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup voyagé dans la France, tantôt dans le sud, tantôt dans le nord, en milieu d'année scolaire.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Salut, c'est les vacances de Noël. Bon, à la rentrée, je serai ailleurs, à 500 bornes de là. D'accord. Et ça n'a pas dû aider, je pense, sur la stabilité scolaire. Donc, tout ça mélangé fait que... Je ne me projetais pas dans l'école et moi, ce que je voulais, c'était faire le parcours le plus optimisé et rapide possible pour entrer dans la police. Et dès que j'ai su qu'à l'époque, on pouvait rentrer sans diplôme, il fallait juste passer un concours. Bon, il était sélectif, mais c'était ouvert à tout le monde et on pouvait le passer dès l'âge de 17 ans avec une autorisation parentale. Eh bien, c'était réglé pour moi. Je suis rentré en seconde, j'ai arrêté l'école au milieu de la seconde. J'ai pris un prof particulier de français pour apprendre à faire des dissertations. Et j'ai appris par cœur un bouquin de préparation de concours. Mon père m'a fait apprendre deux pages par cœur tous les jours.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Et pour vraiment, en mode hardcore, réussir ce concours. Et je l'ai réussi. Et voilà, je me suis retrouvé dans la police à 18 ans, en école de police, en internat, enfin en caserne. D'accord.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Donc tout le monde a contribué à que tu rentres dans l'école de police et que ça soit un succès. Du coup, tu étais déterminé. Trop bien. Et du coup, donc là, en fait, on est dans un podcast un peu tech.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    On n'est pas vraiment en plein dedans.

  • Speaker #1

    On n'est pas du tout dans la tech, là. Du coup, comment s'est passée la transition et qu'est-ce qui a engendré cette transition plutôt ?

  • Speaker #0

    Alors, bon, déjà, je n'étais pas complètement étranger à l'informatique, enfin, à l'informatique professionnelle, si, complètement, mais... Moi, j'étais, quand j'étais gamin, ce qu'on pourrait appeler un geek. J'aimais beaucoup les jeux vidéo, en particulier sur PC, pas sur console. Quand ça a été la grande époque d'assembler son PC de gamer, au tout début, où il ne fallait pas acheter, c'était un guerre d'acheter son PC en centre commercial, il fallait se le monter, aller voir des assembleurs, des magasins spécialisés. Par exemple, rue Montgalais, à l'époque, à part le quartier chinois, comme on disait. J'étais aux fêtes de tout ça, avec mon père, on partageait cette passion. Et du coup, je n'étais pas complètement étranger à ça. Mais en fait, l'élément déclencheur, c'est une soirée arrosée.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais majeur, on est d'accord ? Oui,

  • Speaker #0

    j'étais majeur. Et en fait, justement avec mes frangins, à chaque fois qu'on se voyait, enfin souvent... On buvait l'apéro, on passait une bonne soirée et puis on se disait on va créer un business. On parlait d'entrepreneuriat, on parlait de choses qui nous étaient en fait complètement étrangers. Aucun de nous n'avait le profil entrepreneur vu ce que j'ai expliqué. Mais on se rêvait de l'être quoi. Et donc à chaque fois c'était le même schéma. Oh j'ai une super idée, on va faire ceci, on va faire cela. Et les vers se succédaient dans la soirée et l'entreprise a été quasiment créée. Et le lendemain matin on se réveillait et ça finissait avec un aspirine et la vie reprenait son cours normal quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez oublié complètement l'entreprise, l'enregistrement à l'INPI et tout ça.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. On avait beaucoup d'idées et on croyait naïvement à l'époque que l'idée, c'était tout, qu'après, il suffisait de l'exécuter. Bon, alors que c'est tout le contraire. sauf ce soir-là où j'ai eu une énième idée, on en a parlé, et le lendemain en me réveillant, il y a toujours eu le mal de tête et l'aspirine, ça c'est une constante, mais par contre je me suis dit, j'en ai marre d'avoir des idées et que ça ne donne rien. C'était une idée avec bien sûr une forte composante technique et informatique. Je me suis dit, ça avec Internet, on peut apprendre à tout faire de nos jours. C'était fin des années 2000. je vais apprendre à programmer, comme ça je pourrai faire mon projet. Et je suis allé sur Google et j'ai tapé quelque chose du style comment faire un site web où on peut créer un compte et avoir des pages personnalisées. J'ai appelé ça comme un gros naïf.

  • Speaker #1

    Du coup, dans la chronologie, tu étais toujours employé police nationale. Oui, oui. Et en même temps, du coup, tu regardais pour pouvoir programmer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu pensais que ça allait te servir pour la police nationale ou du coup, c'était vraiment... Pas ça du tout, c'était pour entreprendre.

  • Speaker #0

    Non, j'étais sûr que ça n'allait pas me servir pour la police nationale. Ce n'est vraiment pas le genre d'institution où c'est une compétence qui vous est utile au quotidien. Mais non, c'est juste l'idée d'entreprendre. Dans ma tête, j'étais vraiment persuadé que j'allais taper sur Google Apprendre à Programmer, que j'allais m'y mettre à fond pendant un mois et que j'allais faire mon projet avec toutes les compétences techniques nécessaires. Vraiment en mode naïf. Je rentrais par la toute petite porte. Je commençais à dérouler la pelote de laine. Et je pensais qu'elle faisait 50 centimètres de long. Mais pas qu'elle faisait 100 kilomètres. Voilà. Donc, ça a commencé comme ça. Et j'ai eu un peu de chance. C'est-à-dire que j'ai eu mon premier enfant à cette époque-là, ma fille. Et en fait, ma femme est infirmière. Donc, moi, j'étais dans la police avec des horaires décalés. qui fait que c'était très difficile à Paris de trouver Nounou quand on appelait. Est-ce que vous êtes enseignant ? Est-ce que... Voilà, ils cherchaient vraiment des horaires normaux. Oui, c'est ça, normaux. Et du coup, j'ai réussi à me faire muter dans un bureau pendant cette époque-là, à l'état-major, à la préfecture de police à Paris. Et ça, ça a été un premier pas parce que, donc, au lieu d'être sur le terrain, bagarrer avec les méchants, entre guillemets, je me suis retrouvé dans les bureaux devant un ordinateur. Et du coup, j'ai pu... En fait, ça m'a un peu changé un début de mindset et j'ai commencé à pouvoir, en même temps que je commençais à apprendre en autodidacte, j'étais au bureau, j'avais la chance d'avoir un PC qui était en mode administrateur. C'était un oubli, je pense. D'accord. Du coup, je pouvais télécharger un autre Pad++ discrètement. Faire un alt tab pour changer rapidement de fenêtre. Et je commençais à apprendre à programmer des petites classes et tout. Bref, en même temps que je faisais mes notes de service et des trucs qui n'ont rien à voir.

  • Speaker #1

    Donc là, du coup, tu n'étais plus sur le terrain. Tu étais vraiment dans un bureau H24. Et tu as commencé du coup à Notepad++. Ça fait quoi ? C'était du PHP ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert, quand j'ai tapé ces fameuses recherches sur Google, je suis tombé sur... ce qu'on appelait avant le site du zéro de Mathieu Nebra, qui est devenu Open Classroom, qui a eu le succès qu'on connaît. Mais moi, à l'époque, quand j'ai commencé à chercher, le site du zéro, c'était un site de Mathieu Nebra qu'il faisait pendant qu'il était étudiant. Il était très sommaire et il n'avait que une poignée de cours. Il avait à apprendre à modder une carte sur Counter-Strike, apprendre le C++ et notamment apprendre à créer des sites web avec HTML et CSS. et apprendre à créer votre site web dynamique avec PHP et MySQL.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le feu, ça. Moi, j'ai appris aussi là-dessus. C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tu vois comme ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, j'ai commencé étape par étape à suivre ces cours. Et très, très vite, ça a été un peu comme le flash du drogué, si tu veux. Dès lors que j'ai su afficher sur l'écran un formulaire, tu vois, nom, prénom, le mythe, et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web.

  • Speaker #1

    C'est bon ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, je me disais, ça marche comme ça, un site dynamique.

  • Speaker #1

    C'est vrai que rapidement, quand on commence, on arrive à générer quand même des choses qui ont beaucoup de valeur et on voit direct le résultat. Et ça, franchement, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Et du coup, voilà, ça s'est passé comme ça le début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as eu des défis particuliers quand tu as commencé ? Donc tout a été rapide. Parce que c'est vrai que la courbe d'apprentissage, quand tu ne connais pas grand-chose dans l'informatique, et que tu fais un petit peu de développement, la courbe d'apprentissage est super rapide. Comment tu as fait pour après continuer et être constant et avoir la même intensité dans l'apprentissage ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, comme je te dis, j'ai évoqué un peu le flash du drogué, la première sensation. Et en fait, à partir de là, je m'y suis mis à fond. J'y ai passé... Toutes mes soirées, tous mes week-ends et même mes vacances d'été. Enfin, une année en tout cas. Quand on travaille dans la police nationale, on ne peut pas travailler ailleurs en même temps. Ça a peut-être évolué maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas possible. Et du coup, je partais en congé d'été. Je disais que je partais en vacances, en déplacement. Et en fait, via une connaissance, je me suis fait recruter par une start-up gratuitement pour travailler chez eux gratuitement. Ah oui ! Donc, je ne leur coûtais rien. Je n'avais pas forcément grand-chose de très performant à leur apporter au début. Mais j'y suis allé et je voulais voir ce que c'était une expérience professionnelle au milieu de développeurs pro. Parce qu'à l'époque, il n'y avait pas tout l'accompagnement de maintenant. Il n'y avait pas énormément de vidéos, de cours. C'était des amateurs qui faisaient ça. Et du coup, par exemple, je voyais écrit... ils évoquaient le langage C-Sharp. Mais j'ai passé un an à appeler ça C-Dièse. Parce que personne ne le prononçait. Je lisais des textes et moi, je voyais C-Dièse. Si tu veux, ça paraît ridicule comme ça, mais c'est avec un dièse. Voilà, je disais ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    À la française, normal.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est un jour en allant laisser garder mon chat à une étudiante... qui était en informatique, je lui dis « je vois le C dièse et tout » . Elle m'a dit « non mais on dit C sharp » . Je suis passé pour un imbécile à ce moment-là, mais enfin bref. Et du coup, j'y ai passé tout ce temps-là, et c'est comme ça qu'assez vite, j'ai gagné en confiance, je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment différent chez les pros, parce qu'on se dit « bon, moi ce que je sais, c'est très amateur, et professionnel, c'est vraiment autre chose » .

  • Speaker #1

    Et pour le rappeler, la chronologie, on est en quelle année ? 2010 ?

  • Speaker #0

    Oui, par là, oui. Début 2010. Donc là, en fait, en parallèle de ça, j'ai pu changer de poste à la préfecture de police parce que dans le même couloir que moi, il y avait un bureau un peu obscur. Les mecs étaient en civil. Ils étaient derrière une porte capitonnée. En fait, ils faisaient des vidéos. Ils tournaient des vidéos à Paris quand il y avait des événements, des manifestations. Et derrière, ils... Ils montaient tout ça, ils les branchaient, c'était relié à l'état-major. Enfin bon, sans rentrer trop dans les détails, c'était un service un peu technophile, on va dire. Et ils faisaient aussi des petits programmes. C'était un mix d'un peu tout, quoi. D'accord. Et très vite, ils se sont rendus compte en discutant que je commençais à avoir des bonnes notions en programmation. Et ils m'ont fait venir chez eux et j'ai rejoint leur service. Donc après, à partir de là, j'ai pu commencer à faire... Moi, me spécialiser dans la partie programmation chez eux, faire des softs pour la préfecture et tout ça.

  • Speaker #1

    C'était quel langage chez eux quand tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Je commençais PHP parce que c'est ce que j'avais appris. Je faisais du PHP, HTML, CSS, classique. Et assez vite, j'ai commencé à me mettre à faire du Node.js avant la version 1.0.1. J'ai dû commencer 0.8, je ne sais plus. J'ai eu le nez creux là-dessus. J'ai trouvé ça dans un bouquin de JavaScript, justement, qui disait « Eh, bientôt, maintenant, le JavaScript commence à se faire côté serveur. » Je me suis dit « Ah, p'tain ! » Du coup, un langage pour tout faire. Voilà, et c'est comme ça que je m'y suis mis professionnellement.

  • Speaker #1

    D'accord, trop bien. Donc là, tu commences à le faire de manière un peu autorisée à la police nationale. Donc là, c'est top. Donc en fait, tu t'es... auto-formé,

  • Speaker #0

    t'as été vraiment autodidacte et après t'as vu des opportunités tu les as saisies donc pour cet exemple là ça s'est fait comme je te dis un peu à la machine à café en discutant avec eux, ils parlaient technique j'ai su leur répondre donc ils ont vu qu'on parlait le même langage et après ça a été très vite au cooptage il n'y a pas 50 personnes qui maîtrisent un peu la programmation informatique dans le couloir dans lequel on était, donc c'est vite fait le rapprochement Mais après, j'avais assez vite une vision d'où je voulais aller. Et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de le devenir moi-même. À l'époque-là, j'étais vraiment axé à apprendre le plus de choses possibles. Je commençais à entendre parler des startups de la Silicon Valley. Je me disais, je n'osais pas penser que c'était possible d'avoir ce niveau. Mais en tout cas, c'était un peu mon rêve. Et du coup, après ça, j'ai postulé pour travailler au siège technique de la gendarmerie de la police nationale à Issy-les-Moulineaux. D'accord. J'ai eu un entretien, puis j'ai été pris. Donc après, j'ai fait des softs, non pas que pour la préfecture de police, mais je fais des API, enfin des projets pour rester quand même un peu vague au niveau national.

  • Speaker #1

    Et tout ça sans formation.

  • Speaker #0

    Non, non, je montrais ce que je savais faire, on discutait, et puis après je mettais en application et je continuais moi à apprendre. Donc oui, ça s'est fait comme ça. Et après, de là, ça ne m'allait quand même pas parce que je ne voulais pas rester dans l'administration, parce que vraiment, les gros projets dans l'administration, ce n'est jamais fait en interne. C'est externalisé avec du Capgemini, des grosses ESN qui ont pignon sur rue, payent une fortune et c'est développé, c'est externalisé. Donc rapidement, je me suis dit bon, allez, peut-être que je peux m'affranchir de l'héritage familial. passer dans le privé et prendre tous les risques. C'est comme ça que c'était vu.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était fait, donc voilà.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, ce que tu as fait, c'est que tu as cherché en fait ailleurs pour sortir de la... un peu du... de la destinée familiale, de sortir de la police nationale et de l'administration française et de trouver une ESN. C'est ça, un Capgemini ou quelque chose comme ça ou tu voulais une startup ?

  • Speaker #0

    Alors, j'épluchais les forums à l'époque. D'ailleurs, chose que je recommande de ne pas faire, parce qu'en fait, sur les forums,

  • Speaker #1

    je ne sais plus quoi. Il n'y a à boire et à manger quand même. Il y a tout, n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup n'importe quoi quand même, surtout. Enfin bon, ça sert quand même. Mais je tapais des choses du genre, est-ce qu'on peut se reconvertir à 27, 28 ans dans la programmation ou c'est trop tard ? Et 9 réponses sur 10, c'était... C'est trop tard, si à 30 ans, tu n'es pas chef de projet, tu as déjà raté ta vie. Alors, apprendre à... Au plus bas, à cet âge-là, non, tu n'as aucune chance, tu seras maltraité. J'entendais vraiment... Mais comme l'envie était plus forte que la raison, parce que ça avait l'air raisonnable, ce qu'il disait, je l'ai fait quand même. Et je me suis rendu compte qu'il se trompait. Et donc, pour répondre à ta question, je ne suis pas rentré dans une SN, parce que notamment dans ses forums, je lisais déjà... Ce qui forge un peu, ce n'est pas forcément vrai, mais la réputation des ESL, les machines à viande, etc. Et donc, je voulais rentrer dans une entreprise éditrice de son propre logiciel, de son propre application. Et très vite, j'ai réussi à me mettre en contact avec des agents de recrutement. Une entreprise, je ne sais pas s'il existe encore, elle s'appelle Jobprod. Et c'est eux qui m'ont décroché dans le privé mon premier poste. Ça s'est vraiment très bien passé, l'accompagnement. Je me suis retrouvé chez Solocal, c'est ceux qui éditent les pages jaunes. D'accord. Et ils achetaient à l'époque beaucoup de startups, dont une qui s'appelait Click Rendez-vous, la première startup qui a permis à toutes les entreprises d'avoir un calendrier, un agenda et de permettre aux gens de prendre rendez-vous en ligne. Trop bien. Click Rendez-vous. Et le fondateur de Click Rendez-vous, après, a revendu à Solocal sa startup. Et depuis, créé, vous connaissez, ça s'appelle Planity. Planity,

  • Speaker #1

    ah, Planity. Ah, mais c'est préconnu, Planity. C'est ce qu'il y a dans toutes les agences de coiffure, centres de coiffure.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et c'est Planity, ce n'est que l'évolution ultime de Click Rendez-Vous à l'époque, donc avec un marché plus ciblé sur les instituts de beauté. Exactement. Voilà, et donc moi, j'ai rejoint Click Rendez-Vous qui venait d'être racheté par ce local. Donc j'ai rejoint, voilà. Et pour, à l'époque, concurrencer le Doctolib naissant, qui crée la prise de rendez-vous, mais spécialisé pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Le secteur médical, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, ce local avait racheté ClickRendez-vous et a demandé à faire pageaunedoc.fr. À l'époque, ça n'existe plus. Pour concurrencer ou pour essayer de se démarquer. Et voilà.

  • Speaker #1

    Tu as commencé à travailler. Est-ce que le premier emploi que tu as fait, tu sentais qu'il y avait des lacunes ou des difficultés ?

  • Speaker #0

    Oui, chaque jour était un challenge, en fait. Tu penses bien que... Je trouve qu'avoir une logique adaptée à la programmation, ce n'est pas inné. Peut-être qu'il y en a qui ont ça de façon innée, mais quand on a eu l'habitude de faire un métier complètement différent, de ne pas forcément être devant un ordinateur ou même un travail à col blanc tout simplement. Quand il faut se lancer dans l'informatique, le premier problème, c'est de penser algorithme. Surtout que peut-être que dans une approche académique, tu commences par apprendre l'algorithmie.

  • Speaker #1

    Les design patterns, l'algorithme.

  • Speaker #0

    Et après, tu te mets à programmer. Tu fais d'abord du pseudo-code et après, tu t'y mets. Moi, ça a été le contraire. Je me suis tout de suite mis à apprendre. à programmer les choses en copiant beaucoup, en suivant des tutoriels, et ma marge de réappropriation était faible au début. Il a fallu un long moment. Ça s'est fait quand même avant que je rentre professionnellement là-dedans, mais c'était mes premiers challenges. C'était ça, c'était d'arriver à... Vous savez, tu sais comment c'est quand maintenant tu vois le code, tu le lis, tu le lis clairement, et dans ta tête, quand tu penses à une solution que tu veux faire, tu arrives à la visualiser.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas ça au début. Tu vois ? C'est la plus grande difficulté, c'est d'arriver à... à gommer les frontières entre le langage normal et penser au programme code.

  • Speaker #1

    Après, moi, je sais que tu vois, quand j'ai commencé aussi le développement, moi, j'ai commencé à développer, je suis en troisième, et je travaillais sur ma calculatrice. Et après, j'ai développé aussi sur du PHP avec le bloc-notes, j'ai fait du HTML, CSS. Et tout ça, j'étais au collège, lycée, mais je n'avais pas du tout pris de formation. Et c'est là où, quand j'ai commencé à passer des heures et des heures un peu comme toi, je me suis dit, peut-être... Je vais peut-être me former dans l'informatique. Mais j'ai aussi appris le code, le développement, avant les bases. Et c'est quand j'ai commencé à écouter les cours, et des fois, je me disais, ah, d'accord, c'est pour ça qu'on utilise ce truc-là. Et j'arrivais à raccrocher les wagons, tu vois. Et peut-être que ça t'a fait ce genre de choses-là aussi. Oui,

  • Speaker #0

    parce que c'est vrai que j'ai passé cette étape, mais quand j'étais encore dans l'administration, dans la police, et que je commençais à le faire de façon professionnelle, l'informatique dans la police, J'ai commencé à prendre des cours du soir au Conservatoire national des arts et métiers. Trop bien. Parce que je commençais à avoir en tête de partir dans le privé. Et j'étais persuadé que je ne pourrais pas basculer dans le privé si je n'avais pas de diplôme à montrer. Donc, j'ai suivi les cours du soir au centre de Paris, là où il y a le CNAM. Après le travail, de 19h à 22h, c'était 3h le soir.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Et j'étais vraiment déçu d'un point de vue purement technique. C'est-à-dire les cours, par exemple, de programmation web étaient extrêmement datés. Ben oui. Mise en forme de pages avec des tableaux, tout ce qu'il ne faut pas faire. Par contre, effectivement, j'ai eu des cours d'algorithmie à ce moment-là, des cours d'architecture des machines, comprendre comment ça fonctionne, un processeur, l'accès à la mémoire cache, tout ça. Enfin bref. Et ça, c'était pas mal. Mais je... Je... En tout cas, ce qui est adapté pour moi, c'est d'avoir un objectif, de faire, et après, dans un second temps, de voir effectivement la théorie, comme tu viens de dire, pour comprendre pourquoi je le fais et pouvoir itérer une seconde fois de façon un peu plus optimisée.

  • Speaker #1

    Optimisée, carrément. Mais du coup, les cours du soir que tu as faits, est-ce qu'ils étaient diplômantes à la fin ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai passé d'abord une première certification. Je n'ai plus l'intitulé en tête, mais je pensais... programmation de site web ou quelque chose comme ça. Et après une deuxième qui demandait deux ans de plus que j'ai commencé, sauf que j'ai décroché entre temps ce poste à ce local. Et donc, c'est quand même exigeant, après les journées de boulot,

  • Speaker #1

    de faire trois heures de Paris. En plus, tu as des enfants.

  • Speaker #0

    J'avais déjà ma première fille qui était arrivée. Et du coup, j'ai laissé tomber avant la fin. Parce que de toute façon, j'ai compris que je n'en avais pas besoin. J'ai réussi à être recruté dans le privé. Je continue à apprendre. Et donc, j'ai arrêté sous peut-être une erreur. Mais bon, de toute façon, j'étais vraiment fatigué. Voilà, j'ai fait ce choix-là.

  • Speaker #1

    Sur les compétences techniques et soft skills que tu as trouvé difficiles à acquérir, est-ce qu'il y a eu des choses qui étaient un peu compliquées à suivre ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai appris comme ça le plus straightforward. Par exemple, j'ai appris sur du PHP, du JavaScript. Dès qu'on me parlait de langage avec un typage statique, je ne savais pas de quoi on parlait. Donc, j'ai mis du temps avant de commencer à faire un peu de Java. En général, c'est des choses qu'on voit à l'école, par exemple. Moi, à l'école, je n'ai pas fait de Java. Donc, c'est des notions qui étaient assez obscures pour moi au début. Mais j'ai la chance, c'est que j'aimais pas mal quand même apprendre des théories. Par exemple, les design patterns, tout ça, c'est quelque chose qui, assez vite, j'ai voulu mettre les deux pieds dedans donc non ça serait peut-être plus un complexe sur le fait que je me sentais limité par rapport à des gens qui savaient aborder un problème dans son ensemble au départ puis après voir comment l'implémenter et moi j'avais le défaut au début de vouloir assez vite me jeter sur une solution et d'itérer dessus Donc ça, j'ai mis un peu de temps à le gommer.

  • Speaker #1

    D'accord, on ne parle même pas de technique, c'est vraiment dans sa méthodologie, dans sa globalité.

  • Speaker #0

    Oui, méthodologie au départ, c'est ça. Il faut un peu de temps pour sortir. C'est les défauts de commencer en faisant, en littérant. C'est qu'il faut savoir en sortir au bout d'un moment. Ça vient avec le temps. Moi, c'est venu avec le temps.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu as du recul. Ça fait des années que tu es dans l'informatique. Est-ce que tu as des différences à remarquer entre ton ancien secteur ?

  • Speaker #0

    Tout est différent de toute façon. Déjà, la police nationale, même si c'est une institution civile, c'est beaucoup plus proche de l'armée que de l'informatique. Je suis rentré à 18 ans à l'école de police, j'ai appris à marcher au pas, j'ai appris à vivre en caserne, on va dire. à porter un uniforme, avoir des règles, avoir une hiérarchie très forte qui est capable de vous contraindre, il faut obéir quand même. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans l'informatique. Et cela dit, c'est un stigmate que je garde toujours. J'ai toujours un peu ce côté avoir une hiérarchie même dans l'informatique. Mais bon, donc là, ça c'est très différent. Ensuite, il faut vraiment exécuter dans la police, alors que dans la tech, il faut proposer des solutions, il faut réfléchir, donc ça, c'est différent. L'ambiance aussi est différente. C'est une ambiance évidemment beaucoup plus décontractée dans l'informatique. Par contre, là, je nuancerais, côté police, il y a un beaucoup plus gros esprit de corps, comme on dit, de camaraderie. Les gens vivent des sensations assez fortes ensemble, des conflits avec les personnes avec qui on doit interagir. Et du coup, ça crée des liens forts. Moi, j'ai encore des amis que j'ai rencontrés, qui étaient mes anciens collègues. On a vécu des choses ensemble. Ça, c'est plutôt apporté au crédit de la police. Mais maintenant, c'est vraiment deux univers différents. Et je pense que la police, ou plus généralement les institutions de l'État, devraient par contre un peu plus se moderniser. Il y a des efforts, mais c'est une administration, ce n'est pas facile la façon dont ça se passe.

  • Speaker #1

    Puis l'informatique, ça va extrêmement vite. Du coup, à suivre, ça devient coûteux.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et du coup, on a parlé des compétences qui t'ont servi. Est-ce qu'il y a eu d'autres choses de ton ancienne carrière qui te servent encore actuellement ?

  • Speaker #0

    Je dirais, donc pas techniquement évidemment, mais une certaine rigueur et engagement, je dirais, au niveau, par exemple, des horaires. Je sais que le retour que m'avait fait mon manager quand j'ai décroché mon premier job dans le privé, c'est qu'il me disait que j'arrivais à l'heure, que j'avais une attitude positive, que j'essayais de trouver des solutions. probablement des choses que j'ai hérité de mon premier ma première expérience professionnelle voilà au sein de la police voilà je pense que c'est peut-être ça qui m'a aidé à la rigueur ok ok mais nickel et est ce que aussi lorsque

  • Speaker #1

    tu es tout ce que tu as fait ton apprentissage en autodidacte tu t'es dit vas-y je vais faire des cours je vais faire des cours du soir est ce que tu as eu un mentor là dedans quelqu'un qui t'a guidé pour toute ta reconversion non alors

  • Speaker #0

    D'un point de vue personnel, une personne physique, non. J'ai eu absolument personne puisque tout mon réseau, tout était police nationale. Donc, je n'avais personne pour m'aider. Je ne connaissais personne dans mes proches qui travaillait dans l'informatique ni dans mes amis. Par contre, j'ai été aidé. Je rends encore hommage que ce soit à Mathieu Nebra via son site du Zéro Quotidien étudiant. C'est devenu ce que tout le monde connaît, Open Classroom. Et aussi à GraphicArt. J'ai passé pas mal de temps. J'ai fait sur LinkedIn un post très récemment là-dessus. GraphicArt aussi, ça existe toujours. Pour le coup, ça s'appelle toujours pareil. Superbe plateforme avec énormément de vidéos très bien expliquées pour apprendre le métier. J'ai eu surtout des supports sur le web via des personnes qui ont eu l'initiative de les créer. C'est vraiment ça qui m'a aidé. Je pense qu'on peut appeler ça du mentorat quand même. Pas one-to-one directement, mais quand même.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, tu étais extrêmement motivé. Tu n'avais peut-être pas non plus une vision de là où tu voulais aller, mais tu avais peut-être une vision, mais court terme, pas long terme.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne pensais pas au début que je pouvais en faire mon métier, mais je voulais créer mon projet. Vous avez compris qu'il n'est jamais sorti.

  • Speaker #1

    On verra à la fin de l'épisode s'il est sorti.

  • Speaker #0

    Après, j'ai aimé la programmation. Je me suis dit que ce serait cool qu'au sein de la police, finalement, je passe mon temps à faire ça. Donc, je l'ai fait. Et puis après, je pourrais en faire mon métier dans le privé pour être avec les meilleurs. Et à chaque fois, c'est venu comme ça. C'est difficile. Peut-être que des gens diront dans des storytelling que... dès le début, ils se sont accrochés à la destination qu'ils voulaient atteindre. Ils n'ont jamais lâché. Je ne vous dirai pas ça. Je vous dirais que ça s'est construit petit à petit. Après,

  • Speaker #1

    tu peux avoir une vision, un peu une vision, mais au fil des années, tu vois, elle change. Elle se dit, tu as fait ce projet-là, tu as vu cette personne-là, c'est peut-être cette carrière-là qui m'intéresse plutôt qu'une autre, et après, tu avances petit à petit. C'est ça. C'est quoi maintenant tes prochains challenges ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je m'apprête à commencer. Je pense que je vais atteindre l'étape ultime, on va dire, à l'opposé de l'administration, c'est que je vais me lancer en freelance.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Là, c'est vraiment sans filer. Mon père me dirait, tu prends tous les risques là. Donc, je me lance en freelance pour accompagner les entreprises qui veulent plusieurs missions, que ce soit un rôle de CTO de transition pour aider les entreprises sur un projet qu'ils veulent concrétiser, mais qui n'ont peut-être pas les compétences ou les savoirs technologiques. Ça peut être du développement, intégrer une équipe, l'assister, proposer des missions. Donc, je vais me lancer dans ça. Et en parallèle... J'aimerais rendre l'appareil. Donc, comme je l'ai expliqué, moi, j'ai pu suivre, apprendre en autodidacte via des plateformes. Ce qui m'a manqué, ça correspond tout à fait à la question que tu m'as posée précédemment, c'est que je n'avais pas de mentor parce que je n'en connaissais pas. Et donc, à mon tour, je voudrais accompagner ceux qui ont envie de se lancer, qui ont la flamme et qui savent... pas ou qui ont des barrières psychologiques, on a ça aussi quand on se lance, on pense qu'on n'est pas capable. On a beaucoup parlé pendant une époque du syndrome de l'imposteur. C'est très vrai. Tu parles avec des gens, tu as l'impression que tu n'es entouré que de gens beaucoup plus brillants que toi. Donc, c'est difficile. Donc, à mon tour, je voudrais pouvoir aider ces personnes par du coaching, par essayer de proposer des parcours le plus optimisés possible pour apprendre ce métier. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, du freelancing et aussi du coaching en même temps. Donc, c'est un peu les deux facettes que tu as envie de développer maintenant. Tu vas commencer ou tu as déjà commencé ?

  • Speaker #0

    Non, là, je termine ma mission en CDI fin janvier. Donc, je commence dans la foulée. Ok,

  • Speaker #1

    top, nickel. Est-ce que toi, tu as des conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite se reconvertir ? Qui se dit peut-être que l'informatique, ça peut... ça peut aider ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je conseille de ne pas rentrer... Enfin, ça sera difficile pour quelqu'un de rentrer dans l'informatique, dans la programmation notamment, si c'est pour des raisons comme des raisons financières, en se disant que l'informatique, c'est une industrie qui paye bien, et donc je veux faire ça pour gagner un meilleur salaire. C'est une raison tout à fait louable, bien entendu, mais... Ça risque d'être difficile parce que c'est quand même pas trivial. Il faut connaître beaucoup de choses. Donc, c'est exigeant. On apprend tout le temps. On ne peut jamais se reposer sur ses lauriers. Ce n'est pas un métier où on apprend une fois quelque chose et après, on est tranquille le reste de sa carrière. Donc, il faut vraiment y aller si on aime ça. Et ça se voit assez vite. Après avoir commencé à taper quelques lignes de code, si on commence à trouver ça bien et qu'on voit où on peut aller, c'est une bonne idée.

  • Speaker #1

    Vouloir, avoir la mentalité, non ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça, il faut voir si on aime ça.

  • Speaker #1

    Quelles sont les qualités et la mentalité nécessaires pour une reconversion professionnelle dans ce domaine ?

  • Speaker #0

    Oui, je dirais aussi qu'il faut... C'est bien de... En fait, le problème avec Internet, c'est qu'on peut... Voilà, moi je l'ai fait, donc, retrouver toutes les ressources nécessaires pour se former. Mais il ne faut pas aller trop loin. et comme je l'expliquais aussi tout à l'heure avec les forums que je parcourais et qui auraient pu me décourager il ne faut pas essayer d'aller trop loin trop se projeter et trop vouloir en savoir il vaut mieux plus faire que savoir au départ parce que sinon on peut vite se demander c'est beaucoup trop de choses que je dois apprendre et se décourager avant même d'avoir commencé l'aventure il faut vraiment avancer Petit pas par petit pas, vous voulez devenir programmeur, commencez par programmer, tout simplement, avant d'aller trop voir quel parcours il faut que je suis, quel langage ou quelle technologie va m'apporter du travail, va m'apporter des missions. Est-ce que je vais être bien payé, pas bien payé ? Qu'est-ce que c'est le salaire moyen ? Il faut vraiment essayer de ne pas penser à ça au départ, parce que la frustration sera au bout du chemin. Si vous voulez vraiment programmer, allez-y. Décrochez la première mission qu'on vous donnera. Faites-la, même si vous avez l'impression que ce n'est pas le mieux, qu'on vous vend, que vous pouvez trouver mieux ailleurs, que vous faites avoir. Ce n'est pas grave, faites-vous avoir. Mais améliorez votre CV, ayez de l'expérience et vous allez voir, ça va décoller. Mais n'intellectualisez pas trop le truc. C'est bizarre de dire ça pour l'informatique, mais allez-y, foncez.

  • Speaker #1

    Déjà, en plus, tu l'as bien dit tout à l'heure, déjà t'as commencé à travailler gratuitement t'as donné ton temps à une entreprise gratuitement c'est vrai que moi je trouve que l'informatique et notamment le développement c'est vraiment un métier de passion et en gros il faut passer des heures, moi je passe des heures à coder, des fois je vois même plus le temps et puis je pars dans un état de flot où il y a personne qui peut me déranger je vais tout le temps dans le truc etc et il faut trouver et Si une personne veut faire une reconversion aussi dans le développement, il faut qu'il arrive aussi à se dire qu'il va passer des heures et des heures, et des heures potentiellement non rémunérées. Donc il va falloir que ça devienne vraiment une passion et que ça commence comme ça. Absolument,

  • Speaker #0

    tout à fait. C'est un métier de passionné, tu l'as bien dit, effectivement.

  • Speaker #1

    Si tu fais un peu une rétrospective de tout ce que tu as fait, est-ce que tu te dis que c'est un bon choix, tu l'auras fait différemment, il y a peut-être des choses que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Je ne regrette rien. C'est sûr que si là, quelqu'un me demandait maintenant quelle est la meilleure façon d'aborder sa reconversion ou tout simplement d'aborder sa carrière dans l'informatique, que ce soit première formation initiale et carrière initiale ou aussi dans la conversion, c'est sûr que je proposerais des conseils plus optimisés. Mais ça reste un conseil. On fait ce qu'on peut avant tout. Exact. J'aurais pu... Je suis... faire des études dans l'informatique. J'aurais pu construire de façon plus réfléchie ma carrière, mais il ne faut pas mettre de côté les émotions. Ce qui me convenait le mieux, personnellement, c'était d'y aller comme ça, d'avancer, d'avoir des idées en tête, d'aborder ça avec une certaine naïveté au début et de progresser petit à petit. Le meilleur conseil, c'est de faire avant tout, d'y arriver. La manière est secondaire. Le résultat compte. Donc, je referai pareil, je pense, puisque j'ai réussi comme ça. Et si je faisais mieux et optimisé, peut-être je me serais découragé avant, peut-être ça n'aurait rien donné. Donc, j'ai pas vraiment de conseils à donner là-dessus. Le meilleur conseil que je donne, c'est foncez. Comme on dit, done is better than perfect. Faites, surtout.

  • Speaker #1

    C'est ça. Top. Cool. Ah oui, et une dernière question qu'on n'a pas du tout abordée. Est-ce que t'as tué quelqu'un ? pendant ton séjour à la police nationale. Et tu peux ne pas répondre si tu veux.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Le gros malaise, imagine le gros malaise. C'est bon ça. Ok, bah écoute, merci beaucoup. Je pense que c'est un épisode extrêmement inspirant. Et donc voilà, moi je serais très heureux après de te réinterroger plus tard.

  • Speaker #0

    Bah écoute, avec plaisir. Je reviendrai avec grand plaisir. parler de sujets purement tech même, si tu veux.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Écoute, merci encore de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et si des gens veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    J'ai un profil LinkedIn. Ok. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, je mettrai le lien de ton LinkedIn dans la description, et comme ça, vous pourrez lui poser des questions directement.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un agenda, un calendrier ouvert avec des créneaux pour tout simplement discuter, faire connaissance ou si vous avez des questions précises. Je me ferai un plaisir d'y répondre.

  • Speaker #1

    Ok, là vous pouvez défoncer son calendrier. Merci beaucoup Lionel.

  • Speaker #0

    Merci Pascal.

  • Speaker #1

    Et à la prochaine.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

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Description



Pour aller plus loin,

Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion, l'apprentissage et la détermination peuvent transformer votre carrière et vous mener vers de nouveaux sommets.

Pascal MARIA, passionné d'informatique j'aime échanger sur tous les aspects de l'informatique bâtir des projets et résoudre des problème.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Commencez dans la police nationale et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web. J'avais assez vite une vision d'où je voulais aller et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de devenir moi-même.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as tué quelqu'un pendant ton séjour à la police nationale ? Bienvenue dans la cave, le podcast dédié à découvrir les métiers et projets qui transforment le monde de la tech. Je suis Pascal Maria et aujourd'hui on s'intéresse à un parcours aussi surprenant qu'inspirant, celui de Lionel Dupuis, un ancien policier qui avec résilience et persévérance a su transformer sa vie pour devenir développeur informatique. Son histoire est une vraie leçon de vie. Il nous montre que parfois, se lancer sans trop réfléchir peut être bénéfique pour ne pas se laisser décourager par l'ampleur de l'apprentissage. En avançant étape par étape, Avec une certaine naïveté et surtout en aimant ce que l'on fait, on peut alors accomplir de grandes choses. Un parcours inspirant, rempli de défis, de doutes et de réussites, qui montre qu'il n'est jamais trop tard pour réinventer sa carrière. Si cet épisode te plaît, pense à liker et partager pour soutenir le podcast. Si tu veux aussi me contacter, tu peux le faire via LinkedIn, mon profil Pascal Maria, et je réponds à tout le monde. Allez ! On se retrouve de l'autre côté, c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau podcast.

  • Speaker #0

    Salut Pascal, merci de me recevoir.

  • Speaker #1

    Grand plaisir. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs qui ne te connaissent pas ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis Lionel Dupouille, j'ai 41 ans, je suis marié deux enfants et je travaille dans la tech comme développeur depuis à peu près maintenant 12-13 ans.

  • Speaker #1

    12-13 ans, ok. Très bien. Donc, je ne savais pas que tu avais 41 ans. Eh oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Le temps passe beaucoup trop vite à mon goût.

  • Speaker #1

    C'est ça. Comment, toi, tu as été amené à travailler dans l'informatique ?

  • Speaker #0

    Alors ça, ça s'est fait de façon très bizarre. Je vais te raconter ça. En fait, à la base, je n'ai pas eu du tout de formation initiale dans l'informatique. J'ai commencé dans la police nationale. Rien à voir.

  • Speaker #1

    D'accord, tu as commencé directement dans la police. Et c'est quoi en fait ? Tu as fait tes études, tu étais au collège et après directement tu es parti dans la police ?

  • Speaker #0

    Oui exactement. En fait, il faut savoir que je suis issu d'une famille 100% fonctionnaire qui travaille dans l'administration et 100% pour la sécurité nationale. En fait, mon père, au début, il n'était pas du tout fonctionnaire. Il travaillait dans des usines. Et puis, début des années 80, il y a eu un petit peu, enfin fin 70, début 80, il y a eu une crise, un peu comme on connaît maintenant, avec une grosse inflation. Il y a beaucoup, ça a été le début de la désindustrialisation. En France, les usines ont commencé à fermer. Beaucoup de gens se sont retrouvés sur le carreau. Et la sienne s'apprêtait à fermer aussi. Elle se retrouvait avec quatre enfants sous les bras. Ah oui. Moi, je suis le dernier dans ma famille. Et il s'est dit, bon, je ne vais pas attendre de me retrouver à brûler des pneus avec les syndicats devant mon usine et à protester pour sa fermeture. Je vais tout de suite essayer, lui, déjà de se reconvertir à l'époque. Et il faisait du sport, il faisait de la course à pied. Il est passé devant une affiche, l'administration pénitentiaire recrute, donc pour travailler dans les prisons. Je lui ai dit, ouais, pourquoi pas, on peut passer un concours. Et donc, il a réussi son concours et est entré dans l'administration. Et lui, ça a été un gros traumatisme pour lui, cette période où il s'apprêtait à perdre son boulot. Il ne savait pas ce qu'allait devenir son futur. Et il nous a élevés avec la peur, la hantise de travailler dans le privé. Il fallait à tout prix devenir fonctionnaire, si tu veux. La sécurité de l'emploi. Puis lui, il était rentré dans l'administration pénitentiaire, donc dans la sécurité. Mon frère aîné, à 16 ans, il est rentré à l'école militaire. Mon autre frangin est rentré dans la police dix ans avant moi. Ils ont dix, treize ans d'avance de plus que moi. Et du coup, moi, j'ai grandi dans cette famille en entendant des histoires, militaires, police, prison. Et j'ai voulu rentrer très tôt, pareil, dans la police, suivre mon frère.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, toi, ce que tu voulais, c'était plus rentrer dans la fonction publique que dans la police. Tu voulais avoir vraiment une sécurité de l'emploi, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors... En vrai, je voulais surtout rentrer dans la police pour avoir de l'action, arrêter les méchants depuis tout petit. Puis j'avais le modèle de mon autre frère, donc c'était un modèle pour moi à 10 ans de plus. Donc je voulais faire comme lui avant tout. Je n'intellectualisais pas le fait de rentrer dans l'administration. Tu n'as pas la peur ou le souci de la sécurité de l'emploi à 14-15 ans. Mais en fait, j'étais conditionné. C'est comme ça. Je ne voyais pas travailler dans le privé. Ça ne me paraissait pas une éventualité. OK,

  • Speaker #1

    OK. Voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, pourquoi je te dis ça ? Je suis parti de loin, mais...

  • Speaker #1

    Non, non. En fait, ce qu'on se disait, c'était... Déjà, comment... Qu'est-ce qui t'a... Tu as poussé à aller dans la police nationale ou même dans la fonction publique.

  • Speaker #0

    Et donc voilà, c'est pour ces raisons-là. Et en plus de ça, j'étais très mauvais scolairement. J'étais, on peut dire, en échec scolaire. C'est simple, à partir de la cinquième, j'ai arrêté de travailler. Littéralement, j'ai arrêté de faire mes devoirs. J'ai redoublé ma quatrième, j'ai redoublé ma troisième. J'ai arrêté l'école à la moitié de la seconde.

  • Speaker #1

    D'accord. Et pourquoi ? Parce que tu ne trouvais plus d'intérêt, c'est ça ?

  • Speaker #0

    À la fin du primaire, j'ai arrêté de trouver de l'intérêt dans l'école. Je n'arrivais pas à rester concentré. Je n'appréciais pas forcément de devoir apprendre des choses à tel moment, quand on le disait, d'attendre sagement. Il faut dire aussi que mon père s'est rentré dans l'administration pénitentiaire sur le tard et il a voulu gravir vite les échelons. Et donc, dans l'administration, on passe des concours. Et puis, on est muté avec son... son nouveau grade dans une autre ville. Et donc, jusqu'à la trentaine, on va dire, je n'ai jamais passé plus de deux ans et demi, trois ans dans la même ville.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup voyagé dans la France, tantôt dans le sud, tantôt dans le nord, en milieu d'année scolaire.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Salut, c'est les vacances de Noël. Bon, à la rentrée, je serai ailleurs, à 500 bornes de là. D'accord. Et ça n'a pas dû aider, je pense, sur la stabilité scolaire. Donc, tout ça mélangé fait que... Je ne me projetais pas dans l'école et moi, ce que je voulais, c'était faire le parcours le plus optimisé et rapide possible pour entrer dans la police. Et dès que j'ai su qu'à l'époque, on pouvait rentrer sans diplôme, il fallait juste passer un concours. Bon, il était sélectif, mais c'était ouvert à tout le monde et on pouvait le passer dès l'âge de 17 ans avec une autorisation parentale. Eh bien, c'était réglé pour moi. Je suis rentré en seconde, j'ai arrêté l'école au milieu de la seconde. J'ai pris un prof particulier de français pour apprendre à faire des dissertations. Et j'ai appris par cœur un bouquin de préparation de concours. Mon père m'a fait apprendre deux pages par cœur tous les jours.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Et pour vraiment, en mode hardcore, réussir ce concours. Et je l'ai réussi. Et voilà, je me suis retrouvé dans la police à 18 ans, en école de police, en internat, enfin en caserne. D'accord.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Donc tout le monde a contribué à que tu rentres dans l'école de police et que ça soit un succès. Du coup, tu étais déterminé. Trop bien. Et du coup, donc là, en fait, on est dans un podcast un peu tech.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    On n'est pas vraiment en plein dedans.

  • Speaker #1

    On n'est pas du tout dans la tech, là. Du coup, comment s'est passée la transition et qu'est-ce qui a engendré cette transition plutôt ?

  • Speaker #0

    Alors, bon, déjà, je n'étais pas complètement étranger à l'informatique, enfin, à l'informatique professionnelle, si, complètement, mais... Moi, j'étais, quand j'étais gamin, ce qu'on pourrait appeler un geek. J'aimais beaucoup les jeux vidéo, en particulier sur PC, pas sur console. Quand ça a été la grande époque d'assembler son PC de gamer, au tout début, où il ne fallait pas acheter, c'était un guerre d'acheter son PC en centre commercial, il fallait se le monter, aller voir des assembleurs, des magasins spécialisés. Par exemple, rue Montgalais, à l'époque, à part le quartier chinois, comme on disait. J'étais aux fêtes de tout ça, avec mon père, on partageait cette passion. Et du coup, je n'étais pas complètement étranger à ça. Mais en fait, l'élément déclencheur, c'est une soirée arrosée.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais majeur, on est d'accord ? Oui,

  • Speaker #0

    j'étais majeur. Et en fait, justement avec mes frangins, à chaque fois qu'on se voyait, enfin souvent... On buvait l'apéro, on passait une bonne soirée et puis on se disait on va créer un business. On parlait d'entrepreneuriat, on parlait de choses qui nous étaient en fait complètement étrangers. Aucun de nous n'avait le profil entrepreneur vu ce que j'ai expliqué. Mais on se rêvait de l'être quoi. Et donc à chaque fois c'était le même schéma. Oh j'ai une super idée, on va faire ceci, on va faire cela. Et les vers se succédaient dans la soirée et l'entreprise a été quasiment créée. Et le lendemain matin on se réveillait et ça finissait avec un aspirine et la vie reprenait son cours normal quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez oublié complètement l'entreprise, l'enregistrement à l'INPI et tout ça.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. On avait beaucoup d'idées et on croyait naïvement à l'époque que l'idée, c'était tout, qu'après, il suffisait de l'exécuter. Bon, alors que c'est tout le contraire. sauf ce soir-là où j'ai eu une énième idée, on en a parlé, et le lendemain en me réveillant, il y a toujours eu le mal de tête et l'aspirine, ça c'est une constante, mais par contre je me suis dit, j'en ai marre d'avoir des idées et que ça ne donne rien. C'était une idée avec bien sûr une forte composante technique et informatique. Je me suis dit, ça avec Internet, on peut apprendre à tout faire de nos jours. C'était fin des années 2000. je vais apprendre à programmer, comme ça je pourrai faire mon projet. Et je suis allé sur Google et j'ai tapé quelque chose du style comment faire un site web où on peut créer un compte et avoir des pages personnalisées. J'ai appelé ça comme un gros naïf.

  • Speaker #1

    Du coup, dans la chronologie, tu étais toujours employé police nationale. Oui, oui. Et en même temps, du coup, tu regardais pour pouvoir programmer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu pensais que ça allait te servir pour la police nationale ou du coup, c'était vraiment... Pas ça du tout, c'était pour entreprendre.

  • Speaker #0

    Non, j'étais sûr que ça n'allait pas me servir pour la police nationale. Ce n'est vraiment pas le genre d'institution où c'est une compétence qui vous est utile au quotidien. Mais non, c'est juste l'idée d'entreprendre. Dans ma tête, j'étais vraiment persuadé que j'allais taper sur Google Apprendre à Programmer, que j'allais m'y mettre à fond pendant un mois et que j'allais faire mon projet avec toutes les compétences techniques nécessaires. Vraiment en mode naïf. Je rentrais par la toute petite porte. Je commençais à dérouler la pelote de laine. Et je pensais qu'elle faisait 50 centimètres de long. Mais pas qu'elle faisait 100 kilomètres. Voilà. Donc, ça a commencé comme ça. Et j'ai eu un peu de chance. C'est-à-dire que j'ai eu mon premier enfant à cette époque-là, ma fille. Et en fait, ma femme est infirmière. Donc, moi, j'étais dans la police avec des horaires décalés. qui fait que c'était très difficile à Paris de trouver Nounou quand on appelait. Est-ce que vous êtes enseignant ? Est-ce que... Voilà, ils cherchaient vraiment des horaires normaux. Oui, c'est ça, normaux. Et du coup, j'ai réussi à me faire muter dans un bureau pendant cette époque-là, à l'état-major, à la préfecture de police à Paris. Et ça, ça a été un premier pas parce que, donc, au lieu d'être sur le terrain, bagarrer avec les méchants, entre guillemets, je me suis retrouvé dans les bureaux devant un ordinateur. Et du coup, j'ai pu... En fait, ça m'a un peu changé un début de mindset et j'ai commencé à pouvoir, en même temps que je commençais à apprendre en autodidacte, j'étais au bureau, j'avais la chance d'avoir un PC qui était en mode administrateur. C'était un oubli, je pense. D'accord. Du coup, je pouvais télécharger un autre Pad++ discrètement. Faire un alt tab pour changer rapidement de fenêtre. Et je commençais à apprendre à programmer des petites classes et tout. Bref, en même temps que je faisais mes notes de service et des trucs qui n'ont rien à voir.

  • Speaker #1

    Donc là, du coup, tu n'étais plus sur le terrain. Tu étais vraiment dans un bureau H24. Et tu as commencé du coup à Notepad++. Ça fait quoi ? C'était du PHP ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert, quand j'ai tapé ces fameuses recherches sur Google, je suis tombé sur... ce qu'on appelait avant le site du zéro de Mathieu Nebra, qui est devenu Open Classroom, qui a eu le succès qu'on connaît. Mais moi, à l'époque, quand j'ai commencé à chercher, le site du zéro, c'était un site de Mathieu Nebra qu'il faisait pendant qu'il était étudiant. Il était très sommaire et il n'avait que une poignée de cours. Il avait à apprendre à modder une carte sur Counter-Strike, apprendre le C++ et notamment apprendre à créer des sites web avec HTML et CSS. et apprendre à créer votre site web dynamique avec PHP et MySQL.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le feu, ça. Moi, j'ai appris aussi là-dessus. C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tu vois comme ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, j'ai commencé étape par étape à suivre ces cours. Et très, très vite, ça a été un peu comme le flash du drogué, si tu veux. Dès lors que j'ai su afficher sur l'écran un formulaire, tu vois, nom, prénom, le mythe, et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web.

  • Speaker #1

    C'est bon ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, je me disais, ça marche comme ça, un site dynamique.

  • Speaker #1

    C'est vrai que rapidement, quand on commence, on arrive à générer quand même des choses qui ont beaucoup de valeur et on voit direct le résultat. Et ça, franchement, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Et du coup, voilà, ça s'est passé comme ça le début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as eu des défis particuliers quand tu as commencé ? Donc tout a été rapide. Parce que c'est vrai que la courbe d'apprentissage, quand tu ne connais pas grand-chose dans l'informatique, et que tu fais un petit peu de développement, la courbe d'apprentissage est super rapide. Comment tu as fait pour après continuer et être constant et avoir la même intensité dans l'apprentissage ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, comme je te dis, j'ai évoqué un peu le flash du drogué, la première sensation. Et en fait, à partir de là, je m'y suis mis à fond. J'y ai passé... Toutes mes soirées, tous mes week-ends et même mes vacances d'été. Enfin, une année en tout cas. Quand on travaille dans la police nationale, on ne peut pas travailler ailleurs en même temps. Ça a peut-être évolué maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas possible. Et du coup, je partais en congé d'été. Je disais que je partais en vacances, en déplacement. Et en fait, via une connaissance, je me suis fait recruter par une start-up gratuitement pour travailler chez eux gratuitement. Ah oui ! Donc, je ne leur coûtais rien. Je n'avais pas forcément grand-chose de très performant à leur apporter au début. Mais j'y suis allé et je voulais voir ce que c'était une expérience professionnelle au milieu de développeurs pro. Parce qu'à l'époque, il n'y avait pas tout l'accompagnement de maintenant. Il n'y avait pas énormément de vidéos, de cours. C'était des amateurs qui faisaient ça. Et du coup, par exemple, je voyais écrit... ils évoquaient le langage C-Sharp. Mais j'ai passé un an à appeler ça C-Dièse. Parce que personne ne le prononçait. Je lisais des textes et moi, je voyais C-Dièse. Si tu veux, ça paraît ridicule comme ça, mais c'est avec un dièse. Voilà, je disais ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    À la française, normal.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est un jour en allant laisser garder mon chat à une étudiante... qui était en informatique, je lui dis « je vois le C dièse et tout » . Elle m'a dit « non mais on dit C sharp » . Je suis passé pour un imbécile à ce moment-là, mais enfin bref. Et du coup, j'y ai passé tout ce temps-là, et c'est comme ça qu'assez vite, j'ai gagné en confiance, je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment différent chez les pros, parce qu'on se dit « bon, moi ce que je sais, c'est très amateur, et professionnel, c'est vraiment autre chose » .

  • Speaker #1

    Et pour le rappeler, la chronologie, on est en quelle année ? 2010 ?

  • Speaker #0

    Oui, par là, oui. Début 2010. Donc là, en fait, en parallèle de ça, j'ai pu changer de poste à la préfecture de police parce que dans le même couloir que moi, il y avait un bureau un peu obscur. Les mecs étaient en civil. Ils étaient derrière une porte capitonnée. En fait, ils faisaient des vidéos. Ils tournaient des vidéos à Paris quand il y avait des événements, des manifestations. Et derrière, ils... Ils montaient tout ça, ils les branchaient, c'était relié à l'état-major. Enfin bon, sans rentrer trop dans les détails, c'était un service un peu technophile, on va dire. Et ils faisaient aussi des petits programmes. C'était un mix d'un peu tout, quoi. D'accord. Et très vite, ils se sont rendus compte en discutant que je commençais à avoir des bonnes notions en programmation. Et ils m'ont fait venir chez eux et j'ai rejoint leur service. Donc après, à partir de là, j'ai pu commencer à faire... Moi, me spécialiser dans la partie programmation chez eux, faire des softs pour la préfecture et tout ça.

  • Speaker #1

    C'était quel langage chez eux quand tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Je commençais PHP parce que c'est ce que j'avais appris. Je faisais du PHP, HTML, CSS, classique. Et assez vite, j'ai commencé à me mettre à faire du Node.js avant la version 1.0.1. J'ai dû commencer 0.8, je ne sais plus. J'ai eu le nez creux là-dessus. J'ai trouvé ça dans un bouquin de JavaScript, justement, qui disait « Eh, bientôt, maintenant, le JavaScript commence à se faire côté serveur. » Je me suis dit « Ah, p'tain ! » Du coup, un langage pour tout faire. Voilà, et c'est comme ça que je m'y suis mis professionnellement.

  • Speaker #1

    D'accord, trop bien. Donc là, tu commences à le faire de manière un peu autorisée à la police nationale. Donc là, c'est top. Donc en fait, tu t'es... auto-formé,

  • Speaker #0

    t'as été vraiment autodidacte et après t'as vu des opportunités tu les as saisies donc pour cet exemple là ça s'est fait comme je te dis un peu à la machine à café en discutant avec eux, ils parlaient technique j'ai su leur répondre donc ils ont vu qu'on parlait le même langage et après ça a été très vite au cooptage il n'y a pas 50 personnes qui maîtrisent un peu la programmation informatique dans le couloir dans lequel on était, donc c'est vite fait le rapprochement Mais après, j'avais assez vite une vision d'où je voulais aller. Et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de le devenir moi-même. À l'époque-là, j'étais vraiment axé à apprendre le plus de choses possibles. Je commençais à entendre parler des startups de la Silicon Valley. Je me disais, je n'osais pas penser que c'était possible d'avoir ce niveau. Mais en tout cas, c'était un peu mon rêve. Et du coup, après ça, j'ai postulé pour travailler au siège technique de la gendarmerie de la police nationale à Issy-les-Moulineaux. D'accord. J'ai eu un entretien, puis j'ai été pris. Donc après, j'ai fait des softs, non pas que pour la préfecture de police, mais je fais des API, enfin des projets pour rester quand même un peu vague au niveau national.

  • Speaker #1

    Et tout ça sans formation.

  • Speaker #0

    Non, non, je montrais ce que je savais faire, on discutait, et puis après je mettais en application et je continuais moi à apprendre. Donc oui, ça s'est fait comme ça. Et après, de là, ça ne m'allait quand même pas parce que je ne voulais pas rester dans l'administration, parce que vraiment, les gros projets dans l'administration, ce n'est jamais fait en interne. C'est externalisé avec du Capgemini, des grosses ESN qui ont pignon sur rue, payent une fortune et c'est développé, c'est externalisé. Donc rapidement, je me suis dit bon, allez, peut-être que je peux m'affranchir de l'héritage familial. passer dans le privé et prendre tous les risques. C'est comme ça que c'était vu.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était fait, donc voilà.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, ce que tu as fait, c'est que tu as cherché en fait ailleurs pour sortir de la... un peu du... de la destinée familiale, de sortir de la police nationale et de l'administration française et de trouver une ESN. C'est ça, un Capgemini ou quelque chose comme ça ou tu voulais une startup ?

  • Speaker #0

    Alors, j'épluchais les forums à l'époque. D'ailleurs, chose que je recommande de ne pas faire, parce qu'en fait, sur les forums,

  • Speaker #1

    je ne sais plus quoi. Il n'y a à boire et à manger quand même. Il y a tout, n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup n'importe quoi quand même, surtout. Enfin bon, ça sert quand même. Mais je tapais des choses du genre, est-ce qu'on peut se reconvertir à 27, 28 ans dans la programmation ou c'est trop tard ? Et 9 réponses sur 10, c'était... C'est trop tard, si à 30 ans, tu n'es pas chef de projet, tu as déjà raté ta vie. Alors, apprendre à... Au plus bas, à cet âge-là, non, tu n'as aucune chance, tu seras maltraité. J'entendais vraiment... Mais comme l'envie était plus forte que la raison, parce que ça avait l'air raisonnable, ce qu'il disait, je l'ai fait quand même. Et je me suis rendu compte qu'il se trompait. Et donc, pour répondre à ta question, je ne suis pas rentré dans une SN, parce que notamment dans ses forums, je lisais déjà... Ce qui forge un peu, ce n'est pas forcément vrai, mais la réputation des ESL, les machines à viande, etc. Et donc, je voulais rentrer dans une entreprise éditrice de son propre logiciel, de son propre application. Et très vite, j'ai réussi à me mettre en contact avec des agents de recrutement. Une entreprise, je ne sais pas s'il existe encore, elle s'appelle Jobprod. Et c'est eux qui m'ont décroché dans le privé mon premier poste. Ça s'est vraiment très bien passé, l'accompagnement. Je me suis retrouvé chez Solocal, c'est ceux qui éditent les pages jaunes. D'accord. Et ils achetaient à l'époque beaucoup de startups, dont une qui s'appelait Click Rendez-vous, la première startup qui a permis à toutes les entreprises d'avoir un calendrier, un agenda et de permettre aux gens de prendre rendez-vous en ligne. Trop bien. Click Rendez-vous. Et le fondateur de Click Rendez-vous, après, a revendu à Solocal sa startup. Et depuis, créé, vous connaissez, ça s'appelle Planity. Planity,

  • Speaker #1

    ah, Planity. Ah, mais c'est préconnu, Planity. C'est ce qu'il y a dans toutes les agences de coiffure, centres de coiffure.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et c'est Planity, ce n'est que l'évolution ultime de Click Rendez-Vous à l'époque, donc avec un marché plus ciblé sur les instituts de beauté. Exactement. Voilà, et donc moi, j'ai rejoint Click Rendez-Vous qui venait d'être racheté par ce local. Donc j'ai rejoint, voilà. Et pour, à l'époque, concurrencer le Doctolib naissant, qui crée la prise de rendez-vous, mais spécialisé pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Le secteur médical, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, ce local avait racheté ClickRendez-vous et a demandé à faire pageaunedoc.fr. À l'époque, ça n'existe plus. Pour concurrencer ou pour essayer de se démarquer. Et voilà.

  • Speaker #1

    Tu as commencé à travailler. Est-ce que le premier emploi que tu as fait, tu sentais qu'il y avait des lacunes ou des difficultés ?

  • Speaker #0

    Oui, chaque jour était un challenge, en fait. Tu penses bien que... Je trouve qu'avoir une logique adaptée à la programmation, ce n'est pas inné. Peut-être qu'il y en a qui ont ça de façon innée, mais quand on a eu l'habitude de faire un métier complètement différent, de ne pas forcément être devant un ordinateur ou même un travail à col blanc tout simplement. Quand il faut se lancer dans l'informatique, le premier problème, c'est de penser algorithme. Surtout que peut-être que dans une approche académique, tu commences par apprendre l'algorithmie.

  • Speaker #1

    Les design patterns, l'algorithme.

  • Speaker #0

    Et après, tu te mets à programmer. Tu fais d'abord du pseudo-code et après, tu t'y mets. Moi, ça a été le contraire. Je me suis tout de suite mis à apprendre. à programmer les choses en copiant beaucoup, en suivant des tutoriels, et ma marge de réappropriation était faible au début. Il a fallu un long moment. Ça s'est fait quand même avant que je rentre professionnellement là-dedans, mais c'était mes premiers challenges. C'était ça, c'était d'arriver à... Vous savez, tu sais comment c'est quand maintenant tu vois le code, tu le lis, tu le lis clairement, et dans ta tête, quand tu penses à une solution que tu veux faire, tu arrives à la visualiser.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas ça au début. Tu vois ? C'est la plus grande difficulté, c'est d'arriver à... à gommer les frontières entre le langage normal et penser au programme code.

  • Speaker #1

    Après, moi, je sais que tu vois, quand j'ai commencé aussi le développement, moi, j'ai commencé à développer, je suis en troisième, et je travaillais sur ma calculatrice. Et après, j'ai développé aussi sur du PHP avec le bloc-notes, j'ai fait du HTML, CSS. Et tout ça, j'étais au collège, lycée, mais je n'avais pas du tout pris de formation. Et c'est là où, quand j'ai commencé à passer des heures et des heures un peu comme toi, je me suis dit, peut-être... Je vais peut-être me former dans l'informatique. Mais j'ai aussi appris le code, le développement, avant les bases. Et c'est quand j'ai commencé à écouter les cours, et des fois, je me disais, ah, d'accord, c'est pour ça qu'on utilise ce truc-là. Et j'arrivais à raccrocher les wagons, tu vois. Et peut-être que ça t'a fait ce genre de choses-là aussi. Oui,

  • Speaker #0

    parce que c'est vrai que j'ai passé cette étape, mais quand j'étais encore dans l'administration, dans la police, et que je commençais à le faire de façon professionnelle, l'informatique dans la police, J'ai commencé à prendre des cours du soir au Conservatoire national des arts et métiers. Trop bien. Parce que je commençais à avoir en tête de partir dans le privé. Et j'étais persuadé que je ne pourrais pas basculer dans le privé si je n'avais pas de diplôme à montrer. Donc, j'ai suivi les cours du soir au centre de Paris, là où il y a le CNAM. Après le travail, de 19h à 22h, c'était 3h le soir.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Et j'étais vraiment déçu d'un point de vue purement technique. C'est-à-dire les cours, par exemple, de programmation web étaient extrêmement datés. Ben oui. Mise en forme de pages avec des tableaux, tout ce qu'il ne faut pas faire. Par contre, effectivement, j'ai eu des cours d'algorithmie à ce moment-là, des cours d'architecture des machines, comprendre comment ça fonctionne, un processeur, l'accès à la mémoire cache, tout ça. Enfin bref. Et ça, c'était pas mal. Mais je... Je... En tout cas, ce qui est adapté pour moi, c'est d'avoir un objectif, de faire, et après, dans un second temps, de voir effectivement la théorie, comme tu viens de dire, pour comprendre pourquoi je le fais et pouvoir itérer une seconde fois de façon un peu plus optimisée.

  • Speaker #1

    Optimisée, carrément. Mais du coup, les cours du soir que tu as faits, est-ce qu'ils étaient diplômantes à la fin ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai passé d'abord une première certification. Je n'ai plus l'intitulé en tête, mais je pensais... programmation de site web ou quelque chose comme ça. Et après une deuxième qui demandait deux ans de plus que j'ai commencé, sauf que j'ai décroché entre temps ce poste à ce local. Et donc, c'est quand même exigeant, après les journées de boulot,

  • Speaker #1

    de faire trois heures de Paris. En plus, tu as des enfants.

  • Speaker #0

    J'avais déjà ma première fille qui était arrivée. Et du coup, j'ai laissé tomber avant la fin. Parce que de toute façon, j'ai compris que je n'en avais pas besoin. J'ai réussi à être recruté dans le privé. Je continue à apprendre. Et donc, j'ai arrêté sous peut-être une erreur. Mais bon, de toute façon, j'étais vraiment fatigué. Voilà, j'ai fait ce choix-là.

  • Speaker #1

    Sur les compétences techniques et soft skills que tu as trouvé difficiles à acquérir, est-ce qu'il y a eu des choses qui étaient un peu compliquées à suivre ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai appris comme ça le plus straightforward. Par exemple, j'ai appris sur du PHP, du JavaScript. Dès qu'on me parlait de langage avec un typage statique, je ne savais pas de quoi on parlait. Donc, j'ai mis du temps avant de commencer à faire un peu de Java. En général, c'est des choses qu'on voit à l'école, par exemple. Moi, à l'école, je n'ai pas fait de Java. Donc, c'est des notions qui étaient assez obscures pour moi au début. Mais j'ai la chance, c'est que j'aimais pas mal quand même apprendre des théories. Par exemple, les design patterns, tout ça, c'est quelque chose qui, assez vite, j'ai voulu mettre les deux pieds dedans donc non ça serait peut-être plus un complexe sur le fait que je me sentais limité par rapport à des gens qui savaient aborder un problème dans son ensemble au départ puis après voir comment l'implémenter et moi j'avais le défaut au début de vouloir assez vite me jeter sur une solution et d'itérer dessus Donc ça, j'ai mis un peu de temps à le gommer.

  • Speaker #1

    D'accord, on ne parle même pas de technique, c'est vraiment dans sa méthodologie, dans sa globalité.

  • Speaker #0

    Oui, méthodologie au départ, c'est ça. Il faut un peu de temps pour sortir. C'est les défauts de commencer en faisant, en littérant. C'est qu'il faut savoir en sortir au bout d'un moment. Ça vient avec le temps. Moi, c'est venu avec le temps.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu as du recul. Ça fait des années que tu es dans l'informatique. Est-ce que tu as des différences à remarquer entre ton ancien secteur ?

  • Speaker #0

    Tout est différent de toute façon. Déjà, la police nationale, même si c'est une institution civile, c'est beaucoup plus proche de l'armée que de l'informatique. Je suis rentré à 18 ans à l'école de police, j'ai appris à marcher au pas, j'ai appris à vivre en caserne, on va dire. à porter un uniforme, avoir des règles, avoir une hiérarchie très forte qui est capable de vous contraindre, il faut obéir quand même. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans l'informatique. Et cela dit, c'est un stigmate que je garde toujours. J'ai toujours un peu ce côté avoir une hiérarchie même dans l'informatique. Mais bon, donc là, ça c'est très différent. Ensuite, il faut vraiment exécuter dans la police, alors que dans la tech, il faut proposer des solutions, il faut réfléchir, donc ça, c'est différent. L'ambiance aussi est différente. C'est une ambiance évidemment beaucoup plus décontractée dans l'informatique. Par contre, là, je nuancerais, côté police, il y a un beaucoup plus gros esprit de corps, comme on dit, de camaraderie. Les gens vivent des sensations assez fortes ensemble, des conflits avec les personnes avec qui on doit interagir. Et du coup, ça crée des liens forts. Moi, j'ai encore des amis que j'ai rencontrés, qui étaient mes anciens collègues. On a vécu des choses ensemble. Ça, c'est plutôt apporté au crédit de la police. Mais maintenant, c'est vraiment deux univers différents. Et je pense que la police, ou plus généralement les institutions de l'État, devraient par contre un peu plus se moderniser. Il y a des efforts, mais c'est une administration, ce n'est pas facile la façon dont ça se passe.

  • Speaker #1

    Puis l'informatique, ça va extrêmement vite. Du coup, à suivre, ça devient coûteux.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et du coup, on a parlé des compétences qui t'ont servi. Est-ce qu'il y a eu d'autres choses de ton ancienne carrière qui te servent encore actuellement ?

  • Speaker #0

    Je dirais, donc pas techniquement évidemment, mais une certaine rigueur et engagement, je dirais, au niveau, par exemple, des horaires. Je sais que le retour que m'avait fait mon manager quand j'ai décroché mon premier job dans le privé, c'est qu'il me disait que j'arrivais à l'heure, que j'avais une attitude positive, que j'essayais de trouver des solutions. probablement des choses que j'ai hérité de mon premier ma première expérience professionnelle voilà au sein de la police voilà je pense que c'est peut-être ça qui m'a aidé à la rigueur ok ok mais nickel et est ce que aussi lorsque

  • Speaker #1

    tu es tout ce que tu as fait ton apprentissage en autodidacte tu t'es dit vas-y je vais faire des cours je vais faire des cours du soir est ce que tu as eu un mentor là dedans quelqu'un qui t'a guidé pour toute ta reconversion non alors

  • Speaker #0

    D'un point de vue personnel, une personne physique, non. J'ai eu absolument personne puisque tout mon réseau, tout était police nationale. Donc, je n'avais personne pour m'aider. Je ne connaissais personne dans mes proches qui travaillait dans l'informatique ni dans mes amis. Par contre, j'ai été aidé. Je rends encore hommage que ce soit à Mathieu Nebra via son site du Zéro Quotidien étudiant. C'est devenu ce que tout le monde connaît, Open Classroom. Et aussi à GraphicArt. J'ai passé pas mal de temps. J'ai fait sur LinkedIn un post très récemment là-dessus. GraphicArt aussi, ça existe toujours. Pour le coup, ça s'appelle toujours pareil. Superbe plateforme avec énormément de vidéos très bien expliquées pour apprendre le métier. J'ai eu surtout des supports sur le web via des personnes qui ont eu l'initiative de les créer. C'est vraiment ça qui m'a aidé. Je pense qu'on peut appeler ça du mentorat quand même. Pas one-to-one directement, mais quand même.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, tu étais extrêmement motivé. Tu n'avais peut-être pas non plus une vision de là où tu voulais aller, mais tu avais peut-être une vision, mais court terme, pas long terme.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne pensais pas au début que je pouvais en faire mon métier, mais je voulais créer mon projet. Vous avez compris qu'il n'est jamais sorti.

  • Speaker #1

    On verra à la fin de l'épisode s'il est sorti.

  • Speaker #0

    Après, j'ai aimé la programmation. Je me suis dit que ce serait cool qu'au sein de la police, finalement, je passe mon temps à faire ça. Donc, je l'ai fait. Et puis après, je pourrais en faire mon métier dans le privé pour être avec les meilleurs. Et à chaque fois, c'est venu comme ça. C'est difficile. Peut-être que des gens diront dans des storytelling que... dès le début, ils se sont accrochés à la destination qu'ils voulaient atteindre. Ils n'ont jamais lâché. Je ne vous dirai pas ça. Je vous dirais que ça s'est construit petit à petit. Après,

  • Speaker #1

    tu peux avoir une vision, un peu une vision, mais au fil des années, tu vois, elle change. Elle se dit, tu as fait ce projet-là, tu as vu cette personne-là, c'est peut-être cette carrière-là qui m'intéresse plutôt qu'une autre, et après, tu avances petit à petit. C'est ça. C'est quoi maintenant tes prochains challenges ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je m'apprête à commencer. Je pense que je vais atteindre l'étape ultime, on va dire, à l'opposé de l'administration, c'est que je vais me lancer en freelance.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Là, c'est vraiment sans filer. Mon père me dirait, tu prends tous les risques là. Donc, je me lance en freelance pour accompagner les entreprises qui veulent plusieurs missions, que ce soit un rôle de CTO de transition pour aider les entreprises sur un projet qu'ils veulent concrétiser, mais qui n'ont peut-être pas les compétences ou les savoirs technologiques. Ça peut être du développement, intégrer une équipe, l'assister, proposer des missions. Donc, je vais me lancer dans ça. Et en parallèle... J'aimerais rendre l'appareil. Donc, comme je l'ai expliqué, moi, j'ai pu suivre, apprendre en autodidacte via des plateformes. Ce qui m'a manqué, ça correspond tout à fait à la question que tu m'as posée précédemment, c'est que je n'avais pas de mentor parce que je n'en connaissais pas. Et donc, à mon tour, je voudrais accompagner ceux qui ont envie de se lancer, qui ont la flamme et qui savent... pas ou qui ont des barrières psychologiques, on a ça aussi quand on se lance, on pense qu'on n'est pas capable. On a beaucoup parlé pendant une époque du syndrome de l'imposteur. C'est très vrai. Tu parles avec des gens, tu as l'impression que tu n'es entouré que de gens beaucoup plus brillants que toi. Donc, c'est difficile. Donc, à mon tour, je voudrais pouvoir aider ces personnes par du coaching, par essayer de proposer des parcours le plus optimisés possible pour apprendre ce métier. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, du freelancing et aussi du coaching en même temps. Donc, c'est un peu les deux facettes que tu as envie de développer maintenant. Tu vas commencer ou tu as déjà commencé ?

  • Speaker #0

    Non, là, je termine ma mission en CDI fin janvier. Donc, je commence dans la foulée. Ok,

  • Speaker #1

    top, nickel. Est-ce que toi, tu as des conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite se reconvertir ? Qui se dit peut-être que l'informatique, ça peut... ça peut aider ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je conseille de ne pas rentrer... Enfin, ça sera difficile pour quelqu'un de rentrer dans l'informatique, dans la programmation notamment, si c'est pour des raisons comme des raisons financières, en se disant que l'informatique, c'est une industrie qui paye bien, et donc je veux faire ça pour gagner un meilleur salaire. C'est une raison tout à fait louable, bien entendu, mais... Ça risque d'être difficile parce que c'est quand même pas trivial. Il faut connaître beaucoup de choses. Donc, c'est exigeant. On apprend tout le temps. On ne peut jamais se reposer sur ses lauriers. Ce n'est pas un métier où on apprend une fois quelque chose et après, on est tranquille le reste de sa carrière. Donc, il faut vraiment y aller si on aime ça. Et ça se voit assez vite. Après avoir commencé à taper quelques lignes de code, si on commence à trouver ça bien et qu'on voit où on peut aller, c'est une bonne idée.

  • Speaker #1

    Vouloir, avoir la mentalité, non ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça, il faut voir si on aime ça.

  • Speaker #1

    Quelles sont les qualités et la mentalité nécessaires pour une reconversion professionnelle dans ce domaine ?

  • Speaker #0

    Oui, je dirais aussi qu'il faut... C'est bien de... En fait, le problème avec Internet, c'est qu'on peut... Voilà, moi je l'ai fait, donc, retrouver toutes les ressources nécessaires pour se former. Mais il ne faut pas aller trop loin. et comme je l'expliquais aussi tout à l'heure avec les forums que je parcourais et qui auraient pu me décourager il ne faut pas essayer d'aller trop loin trop se projeter et trop vouloir en savoir il vaut mieux plus faire que savoir au départ parce que sinon on peut vite se demander c'est beaucoup trop de choses que je dois apprendre et se décourager avant même d'avoir commencé l'aventure il faut vraiment avancer Petit pas par petit pas, vous voulez devenir programmeur, commencez par programmer, tout simplement, avant d'aller trop voir quel parcours il faut que je suis, quel langage ou quelle technologie va m'apporter du travail, va m'apporter des missions. Est-ce que je vais être bien payé, pas bien payé ? Qu'est-ce que c'est le salaire moyen ? Il faut vraiment essayer de ne pas penser à ça au départ, parce que la frustration sera au bout du chemin. Si vous voulez vraiment programmer, allez-y. Décrochez la première mission qu'on vous donnera. Faites-la, même si vous avez l'impression que ce n'est pas le mieux, qu'on vous vend, que vous pouvez trouver mieux ailleurs, que vous faites avoir. Ce n'est pas grave, faites-vous avoir. Mais améliorez votre CV, ayez de l'expérience et vous allez voir, ça va décoller. Mais n'intellectualisez pas trop le truc. C'est bizarre de dire ça pour l'informatique, mais allez-y, foncez.

  • Speaker #1

    Déjà, en plus, tu l'as bien dit tout à l'heure, déjà t'as commencé à travailler gratuitement t'as donné ton temps à une entreprise gratuitement c'est vrai que moi je trouve que l'informatique et notamment le développement c'est vraiment un métier de passion et en gros il faut passer des heures, moi je passe des heures à coder, des fois je vois même plus le temps et puis je pars dans un état de flot où il y a personne qui peut me déranger je vais tout le temps dans le truc etc et il faut trouver et Si une personne veut faire une reconversion aussi dans le développement, il faut qu'il arrive aussi à se dire qu'il va passer des heures et des heures, et des heures potentiellement non rémunérées. Donc il va falloir que ça devienne vraiment une passion et que ça commence comme ça. Absolument,

  • Speaker #0

    tout à fait. C'est un métier de passionné, tu l'as bien dit, effectivement.

  • Speaker #1

    Si tu fais un peu une rétrospective de tout ce que tu as fait, est-ce que tu te dis que c'est un bon choix, tu l'auras fait différemment, il y a peut-être des choses que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Je ne regrette rien. C'est sûr que si là, quelqu'un me demandait maintenant quelle est la meilleure façon d'aborder sa reconversion ou tout simplement d'aborder sa carrière dans l'informatique, que ce soit première formation initiale et carrière initiale ou aussi dans la conversion, c'est sûr que je proposerais des conseils plus optimisés. Mais ça reste un conseil. On fait ce qu'on peut avant tout. Exact. J'aurais pu... Je suis... faire des études dans l'informatique. J'aurais pu construire de façon plus réfléchie ma carrière, mais il ne faut pas mettre de côté les émotions. Ce qui me convenait le mieux, personnellement, c'était d'y aller comme ça, d'avancer, d'avoir des idées en tête, d'aborder ça avec une certaine naïveté au début et de progresser petit à petit. Le meilleur conseil, c'est de faire avant tout, d'y arriver. La manière est secondaire. Le résultat compte. Donc, je referai pareil, je pense, puisque j'ai réussi comme ça. Et si je faisais mieux et optimisé, peut-être je me serais découragé avant, peut-être ça n'aurait rien donné. Donc, j'ai pas vraiment de conseils à donner là-dessus. Le meilleur conseil que je donne, c'est foncez. Comme on dit, done is better than perfect. Faites, surtout.

  • Speaker #1

    C'est ça. Top. Cool. Ah oui, et une dernière question qu'on n'a pas du tout abordée. Est-ce que t'as tué quelqu'un ? pendant ton séjour à la police nationale. Et tu peux ne pas répondre si tu veux.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Le gros malaise, imagine le gros malaise. C'est bon ça. Ok, bah écoute, merci beaucoup. Je pense que c'est un épisode extrêmement inspirant. Et donc voilà, moi je serais très heureux après de te réinterroger plus tard.

  • Speaker #0

    Bah écoute, avec plaisir. Je reviendrai avec grand plaisir. parler de sujets purement tech même, si tu veux.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Écoute, merci encore de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et si des gens veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    J'ai un profil LinkedIn. Ok. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, je mettrai le lien de ton LinkedIn dans la description, et comme ça, vous pourrez lui poser des questions directement.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un agenda, un calendrier ouvert avec des créneaux pour tout simplement discuter, faire connaissance ou si vous avez des questions précises. Je me ferai un plaisir d'y répondre.

  • Speaker #1

    Ok, là vous pouvez défoncer son calendrier. Merci beaucoup Lionel.

  • Speaker #0

    Merci Pascal.

  • Speaker #1

    Et à la prochaine.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

Description



Pour aller plus loin,

Rejoignez-nous pour découvrir comment la passion, l'apprentissage et la détermination peuvent transformer votre carrière et vous mener vers de nouveaux sommets.

Pascal MARIA, passionné d'informatique j'aime échanger sur tous les aspects de l'informatique bâtir des projets et résoudre des problème.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Commencez dans la police nationale et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web. J'avais assez vite une vision d'où je voulais aller et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de devenir moi-même.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as tué quelqu'un pendant ton séjour à la police nationale ? Bienvenue dans la cave, le podcast dédié à découvrir les métiers et projets qui transforment le monde de la tech. Je suis Pascal Maria et aujourd'hui on s'intéresse à un parcours aussi surprenant qu'inspirant, celui de Lionel Dupuis, un ancien policier qui avec résilience et persévérance a su transformer sa vie pour devenir développeur informatique. Son histoire est une vraie leçon de vie. Il nous montre que parfois, se lancer sans trop réfléchir peut être bénéfique pour ne pas se laisser décourager par l'ampleur de l'apprentissage. En avançant étape par étape, Avec une certaine naïveté et surtout en aimant ce que l'on fait, on peut alors accomplir de grandes choses. Un parcours inspirant, rempli de défis, de doutes et de réussites, qui montre qu'il n'est jamais trop tard pour réinventer sa carrière. Si cet épisode te plaît, pense à liker et partager pour soutenir le podcast. Si tu veux aussi me contacter, tu peux le faire via LinkedIn, mon profil Pascal Maria, et je réponds à tout le monde. Allez ! On se retrouve de l'autre côté, c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau podcast.

  • Speaker #0

    Salut Pascal, merci de me recevoir.

  • Speaker #1

    Grand plaisir. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs qui ne te connaissent pas ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis Lionel Dupouille, j'ai 41 ans, je suis marié deux enfants et je travaille dans la tech comme développeur depuis à peu près maintenant 12-13 ans.

  • Speaker #1

    12-13 ans, ok. Très bien. Donc, je ne savais pas que tu avais 41 ans. Eh oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Le temps passe beaucoup trop vite à mon goût.

  • Speaker #1

    C'est ça. Comment, toi, tu as été amené à travailler dans l'informatique ?

  • Speaker #0

    Alors ça, ça s'est fait de façon très bizarre. Je vais te raconter ça. En fait, à la base, je n'ai pas eu du tout de formation initiale dans l'informatique. J'ai commencé dans la police nationale. Rien à voir.

  • Speaker #1

    D'accord, tu as commencé directement dans la police. Et c'est quoi en fait ? Tu as fait tes études, tu étais au collège et après directement tu es parti dans la police ?

  • Speaker #0

    Oui exactement. En fait, il faut savoir que je suis issu d'une famille 100% fonctionnaire qui travaille dans l'administration et 100% pour la sécurité nationale. En fait, mon père, au début, il n'était pas du tout fonctionnaire. Il travaillait dans des usines. Et puis, début des années 80, il y a eu un petit peu, enfin fin 70, début 80, il y a eu une crise, un peu comme on connaît maintenant, avec une grosse inflation. Il y a beaucoup, ça a été le début de la désindustrialisation. En France, les usines ont commencé à fermer. Beaucoup de gens se sont retrouvés sur le carreau. Et la sienne s'apprêtait à fermer aussi. Elle se retrouvait avec quatre enfants sous les bras. Ah oui. Moi, je suis le dernier dans ma famille. Et il s'est dit, bon, je ne vais pas attendre de me retrouver à brûler des pneus avec les syndicats devant mon usine et à protester pour sa fermeture. Je vais tout de suite essayer, lui, déjà de se reconvertir à l'époque. Et il faisait du sport, il faisait de la course à pied. Il est passé devant une affiche, l'administration pénitentiaire recrute, donc pour travailler dans les prisons. Je lui ai dit, ouais, pourquoi pas, on peut passer un concours. Et donc, il a réussi son concours et est entré dans l'administration. Et lui, ça a été un gros traumatisme pour lui, cette période où il s'apprêtait à perdre son boulot. Il ne savait pas ce qu'allait devenir son futur. Et il nous a élevés avec la peur, la hantise de travailler dans le privé. Il fallait à tout prix devenir fonctionnaire, si tu veux. La sécurité de l'emploi. Puis lui, il était rentré dans l'administration pénitentiaire, donc dans la sécurité. Mon frère aîné, à 16 ans, il est rentré à l'école militaire. Mon autre frangin est rentré dans la police dix ans avant moi. Ils ont dix, treize ans d'avance de plus que moi. Et du coup, moi, j'ai grandi dans cette famille en entendant des histoires, militaires, police, prison. Et j'ai voulu rentrer très tôt, pareil, dans la police, suivre mon frère.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, toi, ce que tu voulais, c'était plus rentrer dans la fonction publique que dans la police. Tu voulais avoir vraiment une sécurité de l'emploi, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors... En vrai, je voulais surtout rentrer dans la police pour avoir de l'action, arrêter les méchants depuis tout petit. Puis j'avais le modèle de mon autre frère, donc c'était un modèle pour moi à 10 ans de plus. Donc je voulais faire comme lui avant tout. Je n'intellectualisais pas le fait de rentrer dans l'administration. Tu n'as pas la peur ou le souci de la sécurité de l'emploi à 14-15 ans. Mais en fait, j'étais conditionné. C'est comme ça. Je ne voyais pas travailler dans le privé. Ça ne me paraissait pas une éventualité. OK,

  • Speaker #1

    OK. Voilà.

  • Speaker #0

    Et du coup, pourquoi je te dis ça ? Je suis parti de loin, mais...

  • Speaker #1

    Non, non. En fait, ce qu'on se disait, c'était... Déjà, comment... Qu'est-ce qui t'a... Tu as poussé à aller dans la police nationale ou même dans la fonction publique.

  • Speaker #0

    Et donc voilà, c'est pour ces raisons-là. Et en plus de ça, j'étais très mauvais scolairement. J'étais, on peut dire, en échec scolaire. C'est simple, à partir de la cinquième, j'ai arrêté de travailler. Littéralement, j'ai arrêté de faire mes devoirs. J'ai redoublé ma quatrième, j'ai redoublé ma troisième. J'ai arrêté l'école à la moitié de la seconde.

  • Speaker #1

    D'accord. Et pourquoi ? Parce que tu ne trouvais plus d'intérêt, c'est ça ?

  • Speaker #0

    À la fin du primaire, j'ai arrêté de trouver de l'intérêt dans l'école. Je n'arrivais pas à rester concentré. Je n'appréciais pas forcément de devoir apprendre des choses à tel moment, quand on le disait, d'attendre sagement. Il faut dire aussi que mon père s'est rentré dans l'administration pénitentiaire sur le tard et il a voulu gravir vite les échelons. Et donc, dans l'administration, on passe des concours. Et puis, on est muté avec son... son nouveau grade dans une autre ville. Et donc, jusqu'à la trentaine, on va dire, je n'ai jamais passé plus de deux ans et demi, trois ans dans la même ville.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup voyagé dans la France, tantôt dans le sud, tantôt dans le nord, en milieu d'année scolaire.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Salut, c'est les vacances de Noël. Bon, à la rentrée, je serai ailleurs, à 500 bornes de là. D'accord. Et ça n'a pas dû aider, je pense, sur la stabilité scolaire. Donc, tout ça mélangé fait que... Je ne me projetais pas dans l'école et moi, ce que je voulais, c'était faire le parcours le plus optimisé et rapide possible pour entrer dans la police. Et dès que j'ai su qu'à l'époque, on pouvait rentrer sans diplôme, il fallait juste passer un concours. Bon, il était sélectif, mais c'était ouvert à tout le monde et on pouvait le passer dès l'âge de 17 ans avec une autorisation parentale. Eh bien, c'était réglé pour moi. Je suis rentré en seconde, j'ai arrêté l'école au milieu de la seconde. J'ai pris un prof particulier de français pour apprendre à faire des dissertations. Et j'ai appris par cœur un bouquin de préparation de concours. Mon père m'a fait apprendre deux pages par cœur tous les jours.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Et pour vraiment, en mode hardcore, réussir ce concours. Et je l'ai réussi. Et voilà, je me suis retrouvé dans la police à 18 ans, en école de police, en internat, enfin en caserne. D'accord.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Donc tout le monde a contribué à que tu rentres dans l'école de police et que ça soit un succès. Du coup, tu étais déterminé. Trop bien. Et du coup, donc là, en fait, on est dans un podcast un peu tech.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    On n'est pas vraiment en plein dedans.

  • Speaker #1

    On n'est pas du tout dans la tech, là. Du coup, comment s'est passée la transition et qu'est-ce qui a engendré cette transition plutôt ?

  • Speaker #0

    Alors, bon, déjà, je n'étais pas complètement étranger à l'informatique, enfin, à l'informatique professionnelle, si, complètement, mais... Moi, j'étais, quand j'étais gamin, ce qu'on pourrait appeler un geek. J'aimais beaucoup les jeux vidéo, en particulier sur PC, pas sur console. Quand ça a été la grande époque d'assembler son PC de gamer, au tout début, où il ne fallait pas acheter, c'était un guerre d'acheter son PC en centre commercial, il fallait se le monter, aller voir des assembleurs, des magasins spécialisés. Par exemple, rue Montgalais, à l'époque, à part le quartier chinois, comme on disait. J'étais aux fêtes de tout ça, avec mon père, on partageait cette passion. Et du coup, je n'étais pas complètement étranger à ça. Mais en fait, l'élément déclencheur, c'est une soirée arrosée.

  • Speaker #1

    Donc, tu étais majeur, on est d'accord ? Oui,

  • Speaker #0

    j'étais majeur. Et en fait, justement avec mes frangins, à chaque fois qu'on se voyait, enfin souvent... On buvait l'apéro, on passait une bonne soirée et puis on se disait on va créer un business. On parlait d'entrepreneuriat, on parlait de choses qui nous étaient en fait complètement étrangers. Aucun de nous n'avait le profil entrepreneur vu ce que j'ai expliqué. Mais on se rêvait de l'être quoi. Et donc à chaque fois c'était le même schéma. Oh j'ai une super idée, on va faire ceci, on va faire cela. Et les vers se succédaient dans la soirée et l'entreprise a été quasiment créée. Et le lendemain matin on se réveillait et ça finissait avec un aspirine et la vie reprenait son cours normal quoi.

  • Speaker #1

    Du coup, vous avez oublié complètement l'entreprise, l'enregistrement à l'INPI et tout ça.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. On avait beaucoup d'idées et on croyait naïvement à l'époque que l'idée, c'était tout, qu'après, il suffisait de l'exécuter. Bon, alors que c'est tout le contraire. sauf ce soir-là où j'ai eu une énième idée, on en a parlé, et le lendemain en me réveillant, il y a toujours eu le mal de tête et l'aspirine, ça c'est une constante, mais par contre je me suis dit, j'en ai marre d'avoir des idées et que ça ne donne rien. C'était une idée avec bien sûr une forte composante technique et informatique. Je me suis dit, ça avec Internet, on peut apprendre à tout faire de nos jours. C'était fin des années 2000. je vais apprendre à programmer, comme ça je pourrai faire mon projet. Et je suis allé sur Google et j'ai tapé quelque chose du style comment faire un site web où on peut créer un compte et avoir des pages personnalisées. J'ai appelé ça comme un gros naïf.

  • Speaker #1

    Du coup, dans la chronologie, tu étais toujours employé police nationale. Oui, oui. Et en même temps, du coup, tu regardais pour pouvoir programmer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu pensais que ça allait te servir pour la police nationale ou du coup, c'était vraiment... Pas ça du tout, c'était pour entreprendre.

  • Speaker #0

    Non, j'étais sûr que ça n'allait pas me servir pour la police nationale. Ce n'est vraiment pas le genre d'institution où c'est une compétence qui vous est utile au quotidien. Mais non, c'est juste l'idée d'entreprendre. Dans ma tête, j'étais vraiment persuadé que j'allais taper sur Google Apprendre à Programmer, que j'allais m'y mettre à fond pendant un mois et que j'allais faire mon projet avec toutes les compétences techniques nécessaires. Vraiment en mode naïf. Je rentrais par la toute petite porte. Je commençais à dérouler la pelote de laine. Et je pensais qu'elle faisait 50 centimètres de long. Mais pas qu'elle faisait 100 kilomètres. Voilà. Donc, ça a commencé comme ça. Et j'ai eu un peu de chance. C'est-à-dire que j'ai eu mon premier enfant à cette époque-là, ma fille. Et en fait, ma femme est infirmière. Donc, moi, j'étais dans la police avec des horaires décalés. qui fait que c'était très difficile à Paris de trouver Nounou quand on appelait. Est-ce que vous êtes enseignant ? Est-ce que... Voilà, ils cherchaient vraiment des horaires normaux. Oui, c'est ça, normaux. Et du coup, j'ai réussi à me faire muter dans un bureau pendant cette époque-là, à l'état-major, à la préfecture de police à Paris. Et ça, ça a été un premier pas parce que, donc, au lieu d'être sur le terrain, bagarrer avec les méchants, entre guillemets, je me suis retrouvé dans les bureaux devant un ordinateur. Et du coup, j'ai pu... En fait, ça m'a un peu changé un début de mindset et j'ai commencé à pouvoir, en même temps que je commençais à apprendre en autodidacte, j'étais au bureau, j'avais la chance d'avoir un PC qui était en mode administrateur. C'était un oubli, je pense. D'accord. Du coup, je pouvais télécharger un autre Pad++ discrètement. Faire un alt tab pour changer rapidement de fenêtre. Et je commençais à apprendre à programmer des petites classes et tout. Bref, en même temps que je faisais mes notes de service et des trucs qui n'ont rien à voir.

  • Speaker #1

    Donc là, du coup, tu n'étais plus sur le terrain. Tu étais vraiment dans un bureau H24. Et tu as commencé du coup à Notepad++. Ça fait quoi ? C'était du PHP ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert, quand j'ai tapé ces fameuses recherches sur Google, je suis tombé sur... ce qu'on appelait avant le site du zéro de Mathieu Nebra, qui est devenu Open Classroom, qui a eu le succès qu'on connaît. Mais moi, à l'époque, quand j'ai commencé à chercher, le site du zéro, c'était un site de Mathieu Nebra qu'il faisait pendant qu'il était étudiant. Il était très sommaire et il n'avait que une poignée de cours. Il avait à apprendre à modder une carte sur Counter-Strike, apprendre le C++ et notamment apprendre à créer des sites web avec HTML et CSS. et apprendre à créer votre site web dynamique avec PHP et MySQL.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le feu, ça. Moi, j'ai appris aussi là-dessus. C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tu vois comme ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, j'ai commencé étape par étape à suivre ces cours. Et très, très vite, ça a été un peu comme le flash du drogué, si tu veux. Dès lors que j'ai su afficher sur l'écran un formulaire, tu vois, nom, prénom, le mythe, et ça te redirige vers une page où il y a écrit bonjour, ton nom, ton prénom. J'ai eu l'impression que ça y est, j'avais compris le web.

  • Speaker #1

    C'est bon ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, je me disais, ça marche comme ça, un site dynamique.

  • Speaker #1

    C'est vrai que rapidement, quand on commence, on arrive à générer quand même des choses qui ont beaucoup de valeur et on voit direct le résultat. Et ça, franchement, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Et du coup, voilà, ça s'est passé comme ça le début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as eu des défis particuliers quand tu as commencé ? Donc tout a été rapide. Parce que c'est vrai que la courbe d'apprentissage, quand tu ne connais pas grand-chose dans l'informatique, et que tu fais un petit peu de développement, la courbe d'apprentissage est super rapide. Comment tu as fait pour après continuer et être constant et avoir la même intensité dans l'apprentissage ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, comme je te dis, j'ai évoqué un peu le flash du drogué, la première sensation. Et en fait, à partir de là, je m'y suis mis à fond. J'y ai passé... Toutes mes soirées, tous mes week-ends et même mes vacances d'été. Enfin, une année en tout cas. Quand on travaille dans la police nationale, on ne peut pas travailler ailleurs en même temps. Ça a peut-être évolué maintenant, mais à l'époque, ce n'était pas possible. Et du coup, je partais en congé d'été. Je disais que je partais en vacances, en déplacement. Et en fait, via une connaissance, je me suis fait recruter par une start-up gratuitement pour travailler chez eux gratuitement. Ah oui ! Donc, je ne leur coûtais rien. Je n'avais pas forcément grand-chose de très performant à leur apporter au début. Mais j'y suis allé et je voulais voir ce que c'était une expérience professionnelle au milieu de développeurs pro. Parce qu'à l'époque, il n'y avait pas tout l'accompagnement de maintenant. Il n'y avait pas énormément de vidéos, de cours. C'était des amateurs qui faisaient ça. Et du coup, par exemple, je voyais écrit... ils évoquaient le langage C-Sharp. Mais j'ai passé un an à appeler ça C-Dièse. Parce que personne ne le prononçait. Je lisais des textes et moi, je voyais C-Dièse. Si tu veux, ça paraît ridicule comme ça, mais c'est avec un dièse. Voilà, je disais ça. Oui, oui.

  • Speaker #1

    À la française, normal.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est un jour en allant laisser garder mon chat à une étudiante... qui était en informatique, je lui dis « je vois le C dièse et tout » . Elle m'a dit « non mais on dit C sharp » . Je suis passé pour un imbécile à ce moment-là, mais enfin bref. Et du coup, j'y ai passé tout ce temps-là, et c'est comme ça qu'assez vite, j'ai gagné en confiance, je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment différent chez les pros, parce qu'on se dit « bon, moi ce que je sais, c'est très amateur, et professionnel, c'est vraiment autre chose » .

  • Speaker #1

    Et pour le rappeler, la chronologie, on est en quelle année ? 2010 ?

  • Speaker #0

    Oui, par là, oui. Début 2010. Donc là, en fait, en parallèle de ça, j'ai pu changer de poste à la préfecture de police parce que dans le même couloir que moi, il y avait un bureau un peu obscur. Les mecs étaient en civil. Ils étaient derrière une porte capitonnée. En fait, ils faisaient des vidéos. Ils tournaient des vidéos à Paris quand il y avait des événements, des manifestations. Et derrière, ils... Ils montaient tout ça, ils les branchaient, c'était relié à l'état-major. Enfin bon, sans rentrer trop dans les détails, c'était un service un peu technophile, on va dire. Et ils faisaient aussi des petits programmes. C'était un mix d'un peu tout, quoi. D'accord. Et très vite, ils se sont rendus compte en discutant que je commençais à avoir des bonnes notions en programmation. Et ils m'ont fait venir chez eux et j'ai rejoint leur service. Donc après, à partir de là, j'ai pu commencer à faire... Moi, me spécialiser dans la partie programmation chez eux, faire des softs pour la préfecture et tout ça.

  • Speaker #1

    C'était quel langage chez eux quand tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Je commençais PHP parce que c'est ce que j'avais appris. Je faisais du PHP, HTML, CSS, classique. Et assez vite, j'ai commencé à me mettre à faire du Node.js avant la version 1.0.1. J'ai dû commencer 0.8, je ne sais plus. J'ai eu le nez creux là-dessus. J'ai trouvé ça dans un bouquin de JavaScript, justement, qui disait « Eh, bientôt, maintenant, le JavaScript commence à se faire côté serveur. » Je me suis dit « Ah, p'tain ! » Du coup, un langage pour tout faire. Voilà, et c'est comme ça que je m'y suis mis professionnellement.

  • Speaker #1

    D'accord, trop bien. Donc là, tu commences à le faire de manière un peu autorisée à la police nationale. Donc là, c'est top. Donc en fait, tu t'es... auto-formé,

  • Speaker #0

    t'as été vraiment autodidacte et après t'as vu des opportunités tu les as saisies donc pour cet exemple là ça s'est fait comme je te dis un peu à la machine à café en discutant avec eux, ils parlaient technique j'ai su leur répondre donc ils ont vu qu'on parlait le même langage et après ça a été très vite au cooptage il n'y a pas 50 personnes qui maîtrisent un peu la programmation informatique dans le couloir dans lequel on était, donc c'est vite fait le rapprochement Mais après, j'avais assez vite une vision d'où je voulais aller. Et je voulais travailler avec les meilleurs, c'est simple, pour essayer de le devenir moi-même. À l'époque-là, j'étais vraiment axé à apprendre le plus de choses possibles. Je commençais à entendre parler des startups de la Silicon Valley. Je me disais, je n'osais pas penser que c'était possible d'avoir ce niveau. Mais en tout cas, c'était un peu mon rêve. Et du coup, après ça, j'ai postulé pour travailler au siège technique de la gendarmerie de la police nationale à Issy-les-Moulineaux. D'accord. J'ai eu un entretien, puis j'ai été pris. Donc après, j'ai fait des softs, non pas que pour la préfecture de police, mais je fais des API, enfin des projets pour rester quand même un peu vague au niveau national.

  • Speaker #1

    Et tout ça sans formation.

  • Speaker #0

    Non, non, je montrais ce que je savais faire, on discutait, et puis après je mettais en application et je continuais moi à apprendre. Donc oui, ça s'est fait comme ça. Et après, de là, ça ne m'allait quand même pas parce que je ne voulais pas rester dans l'administration, parce que vraiment, les gros projets dans l'administration, ce n'est jamais fait en interne. C'est externalisé avec du Capgemini, des grosses ESN qui ont pignon sur rue, payent une fortune et c'est développé, c'est externalisé. Donc rapidement, je me suis dit bon, allez, peut-être que je peux m'affranchir de l'héritage familial. passer dans le privé et prendre tous les risques. C'est comme ça que c'était vu.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Et c'était fait, donc voilà.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, ce que tu as fait, c'est que tu as cherché en fait ailleurs pour sortir de la... un peu du... de la destinée familiale, de sortir de la police nationale et de l'administration française et de trouver une ESN. C'est ça, un Capgemini ou quelque chose comme ça ou tu voulais une startup ?

  • Speaker #0

    Alors, j'épluchais les forums à l'époque. D'ailleurs, chose que je recommande de ne pas faire, parce qu'en fait, sur les forums,

  • Speaker #1

    je ne sais plus quoi. Il n'y a à boire et à manger quand même. Il y a tout, n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup n'importe quoi quand même, surtout. Enfin bon, ça sert quand même. Mais je tapais des choses du genre, est-ce qu'on peut se reconvertir à 27, 28 ans dans la programmation ou c'est trop tard ? Et 9 réponses sur 10, c'était... C'est trop tard, si à 30 ans, tu n'es pas chef de projet, tu as déjà raté ta vie. Alors, apprendre à... Au plus bas, à cet âge-là, non, tu n'as aucune chance, tu seras maltraité. J'entendais vraiment... Mais comme l'envie était plus forte que la raison, parce que ça avait l'air raisonnable, ce qu'il disait, je l'ai fait quand même. Et je me suis rendu compte qu'il se trompait. Et donc, pour répondre à ta question, je ne suis pas rentré dans une SN, parce que notamment dans ses forums, je lisais déjà... Ce qui forge un peu, ce n'est pas forcément vrai, mais la réputation des ESL, les machines à viande, etc. Et donc, je voulais rentrer dans une entreprise éditrice de son propre logiciel, de son propre application. Et très vite, j'ai réussi à me mettre en contact avec des agents de recrutement. Une entreprise, je ne sais pas s'il existe encore, elle s'appelle Jobprod. Et c'est eux qui m'ont décroché dans le privé mon premier poste. Ça s'est vraiment très bien passé, l'accompagnement. Je me suis retrouvé chez Solocal, c'est ceux qui éditent les pages jaunes. D'accord. Et ils achetaient à l'époque beaucoup de startups, dont une qui s'appelait Click Rendez-vous, la première startup qui a permis à toutes les entreprises d'avoir un calendrier, un agenda et de permettre aux gens de prendre rendez-vous en ligne. Trop bien. Click Rendez-vous. Et le fondateur de Click Rendez-vous, après, a revendu à Solocal sa startup. Et depuis, créé, vous connaissez, ça s'appelle Planity. Planity,

  • Speaker #1

    ah, Planity. Ah, mais c'est préconnu, Planity. C'est ce qu'il y a dans toutes les agences de coiffure, centres de coiffure.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et c'est Planity, ce n'est que l'évolution ultime de Click Rendez-Vous à l'époque, donc avec un marché plus ciblé sur les instituts de beauté. Exactement. Voilà, et donc moi, j'ai rejoint Click Rendez-Vous qui venait d'être racheté par ce local. Donc j'ai rejoint, voilà. Et pour, à l'époque, concurrencer le Doctolib naissant, qui crée la prise de rendez-vous, mais spécialisé pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Le secteur médical, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, ce local avait racheté ClickRendez-vous et a demandé à faire pageaunedoc.fr. À l'époque, ça n'existe plus. Pour concurrencer ou pour essayer de se démarquer. Et voilà.

  • Speaker #1

    Tu as commencé à travailler. Est-ce que le premier emploi que tu as fait, tu sentais qu'il y avait des lacunes ou des difficultés ?

  • Speaker #0

    Oui, chaque jour était un challenge, en fait. Tu penses bien que... Je trouve qu'avoir une logique adaptée à la programmation, ce n'est pas inné. Peut-être qu'il y en a qui ont ça de façon innée, mais quand on a eu l'habitude de faire un métier complètement différent, de ne pas forcément être devant un ordinateur ou même un travail à col blanc tout simplement. Quand il faut se lancer dans l'informatique, le premier problème, c'est de penser algorithme. Surtout que peut-être que dans une approche académique, tu commences par apprendre l'algorithmie.

  • Speaker #1

    Les design patterns, l'algorithme.

  • Speaker #0

    Et après, tu te mets à programmer. Tu fais d'abord du pseudo-code et après, tu t'y mets. Moi, ça a été le contraire. Je me suis tout de suite mis à apprendre. à programmer les choses en copiant beaucoup, en suivant des tutoriels, et ma marge de réappropriation était faible au début. Il a fallu un long moment. Ça s'est fait quand même avant que je rentre professionnellement là-dedans, mais c'était mes premiers challenges. C'était ça, c'était d'arriver à... Vous savez, tu sais comment c'est quand maintenant tu vois le code, tu le lis, tu le lis clairement, et dans ta tête, quand tu penses à une solution que tu veux faire, tu arrives à la visualiser.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas ça au début. Tu vois ? C'est la plus grande difficulté, c'est d'arriver à... à gommer les frontières entre le langage normal et penser au programme code.

  • Speaker #1

    Après, moi, je sais que tu vois, quand j'ai commencé aussi le développement, moi, j'ai commencé à développer, je suis en troisième, et je travaillais sur ma calculatrice. Et après, j'ai développé aussi sur du PHP avec le bloc-notes, j'ai fait du HTML, CSS. Et tout ça, j'étais au collège, lycée, mais je n'avais pas du tout pris de formation. Et c'est là où, quand j'ai commencé à passer des heures et des heures un peu comme toi, je me suis dit, peut-être... Je vais peut-être me former dans l'informatique. Mais j'ai aussi appris le code, le développement, avant les bases. Et c'est quand j'ai commencé à écouter les cours, et des fois, je me disais, ah, d'accord, c'est pour ça qu'on utilise ce truc-là. Et j'arrivais à raccrocher les wagons, tu vois. Et peut-être que ça t'a fait ce genre de choses-là aussi. Oui,

  • Speaker #0

    parce que c'est vrai que j'ai passé cette étape, mais quand j'étais encore dans l'administration, dans la police, et que je commençais à le faire de façon professionnelle, l'informatique dans la police, J'ai commencé à prendre des cours du soir au Conservatoire national des arts et métiers. Trop bien. Parce que je commençais à avoir en tête de partir dans le privé. Et j'étais persuadé que je ne pourrais pas basculer dans le privé si je n'avais pas de diplôme à montrer. Donc, j'ai suivi les cours du soir au centre de Paris, là où il y a le CNAM. Après le travail, de 19h à 22h, c'était 3h le soir.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Et j'étais vraiment déçu d'un point de vue purement technique. C'est-à-dire les cours, par exemple, de programmation web étaient extrêmement datés. Ben oui. Mise en forme de pages avec des tableaux, tout ce qu'il ne faut pas faire. Par contre, effectivement, j'ai eu des cours d'algorithmie à ce moment-là, des cours d'architecture des machines, comprendre comment ça fonctionne, un processeur, l'accès à la mémoire cache, tout ça. Enfin bref. Et ça, c'était pas mal. Mais je... Je... En tout cas, ce qui est adapté pour moi, c'est d'avoir un objectif, de faire, et après, dans un second temps, de voir effectivement la théorie, comme tu viens de dire, pour comprendre pourquoi je le fais et pouvoir itérer une seconde fois de façon un peu plus optimisée.

  • Speaker #1

    Optimisée, carrément. Mais du coup, les cours du soir que tu as faits, est-ce qu'ils étaient diplômantes à la fin ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai passé d'abord une première certification. Je n'ai plus l'intitulé en tête, mais je pensais... programmation de site web ou quelque chose comme ça. Et après une deuxième qui demandait deux ans de plus que j'ai commencé, sauf que j'ai décroché entre temps ce poste à ce local. Et donc, c'est quand même exigeant, après les journées de boulot,

  • Speaker #1

    de faire trois heures de Paris. En plus, tu as des enfants.

  • Speaker #0

    J'avais déjà ma première fille qui était arrivée. Et du coup, j'ai laissé tomber avant la fin. Parce que de toute façon, j'ai compris que je n'en avais pas besoin. J'ai réussi à être recruté dans le privé. Je continue à apprendre. Et donc, j'ai arrêté sous peut-être une erreur. Mais bon, de toute façon, j'étais vraiment fatigué. Voilà, j'ai fait ce choix-là.

  • Speaker #1

    Sur les compétences techniques et soft skills que tu as trouvé difficiles à acquérir, est-ce qu'il y a eu des choses qui étaient un peu compliquées à suivre ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai appris comme ça le plus straightforward. Par exemple, j'ai appris sur du PHP, du JavaScript. Dès qu'on me parlait de langage avec un typage statique, je ne savais pas de quoi on parlait. Donc, j'ai mis du temps avant de commencer à faire un peu de Java. En général, c'est des choses qu'on voit à l'école, par exemple. Moi, à l'école, je n'ai pas fait de Java. Donc, c'est des notions qui étaient assez obscures pour moi au début. Mais j'ai la chance, c'est que j'aimais pas mal quand même apprendre des théories. Par exemple, les design patterns, tout ça, c'est quelque chose qui, assez vite, j'ai voulu mettre les deux pieds dedans donc non ça serait peut-être plus un complexe sur le fait que je me sentais limité par rapport à des gens qui savaient aborder un problème dans son ensemble au départ puis après voir comment l'implémenter et moi j'avais le défaut au début de vouloir assez vite me jeter sur une solution et d'itérer dessus Donc ça, j'ai mis un peu de temps à le gommer.

  • Speaker #1

    D'accord, on ne parle même pas de technique, c'est vraiment dans sa méthodologie, dans sa globalité.

  • Speaker #0

    Oui, méthodologie au départ, c'est ça. Il faut un peu de temps pour sortir. C'est les défauts de commencer en faisant, en littérant. C'est qu'il faut savoir en sortir au bout d'un moment. Ça vient avec le temps. Moi, c'est venu avec le temps.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu as du recul. Ça fait des années que tu es dans l'informatique. Est-ce que tu as des différences à remarquer entre ton ancien secteur ?

  • Speaker #0

    Tout est différent de toute façon. Déjà, la police nationale, même si c'est une institution civile, c'est beaucoup plus proche de l'armée que de l'informatique. Je suis rentré à 18 ans à l'école de police, j'ai appris à marcher au pas, j'ai appris à vivre en caserne, on va dire. à porter un uniforme, avoir des règles, avoir une hiérarchie très forte qui est capable de vous contraindre, il faut obéir quand même. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans l'informatique. Et cela dit, c'est un stigmate que je garde toujours. J'ai toujours un peu ce côté avoir une hiérarchie même dans l'informatique. Mais bon, donc là, ça c'est très différent. Ensuite, il faut vraiment exécuter dans la police, alors que dans la tech, il faut proposer des solutions, il faut réfléchir, donc ça, c'est différent. L'ambiance aussi est différente. C'est une ambiance évidemment beaucoup plus décontractée dans l'informatique. Par contre, là, je nuancerais, côté police, il y a un beaucoup plus gros esprit de corps, comme on dit, de camaraderie. Les gens vivent des sensations assez fortes ensemble, des conflits avec les personnes avec qui on doit interagir. Et du coup, ça crée des liens forts. Moi, j'ai encore des amis que j'ai rencontrés, qui étaient mes anciens collègues. On a vécu des choses ensemble. Ça, c'est plutôt apporté au crédit de la police. Mais maintenant, c'est vraiment deux univers différents. Et je pense que la police, ou plus généralement les institutions de l'État, devraient par contre un peu plus se moderniser. Il y a des efforts, mais c'est une administration, ce n'est pas facile la façon dont ça se passe.

  • Speaker #1

    Puis l'informatique, ça va extrêmement vite. Du coup, à suivre, ça devient coûteux.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et du coup, on a parlé des compétences qui t'ont servi. Est-ce qu'il y a eu d'autres choses de ton ancienne carrière qui te servent encore actuellement ?

  • Speaker #0

    Je dirais, donc pas techniquement évidemment, mais une certaine rigueur et engagement, je dirais, au niveau, par exemple, des horaires. Je sais que le retour que m'avait fait mon manager quand j'ai décroché mon premier job dans le privé, c'est qu'il me disait que j'arrivais à l'heure, que j'avais une attitude positive, que j'essayais de trouver des solutions. probablement des choses que j'ai hérité de mon premier ma première expérience professionnelle voilà au sein de la police voilà je pense que c'est peut-être ça qui m'a aidé à la rigueur ok ok mais nickel et est ce que aussi lorsque

  • Speaker #1

    tu es tout ce que tu as fait ton apprentissage en autodidacte tu t'es dit vas-y je vais faire des cours je vais faire des cours du soir est ce que tu as eu un mentor là dedans quelqu'un qui t'a guidé pour toute ta reconversion non alors

  • Speaker #0

    D'un point de vue personnel, une personne physique, non. J'ai eu absolument personne puisque tout mon réseau, tout était police nationale. Donc, je n'avais personne pour m'aider. Je ne connaissais personne dans mes proches qui travaillait dans l'informatique ni dans mes amis. Par contre, j'ai été aidé. Je rends encore hommage que ce soit à Mathieu Nebra via son site du Zéro Quotidien étudiant. C'est devenu ce que tout le monde connaît, Open Classroom. Et aussi à GraphicArt. J'ai passé pas mal de temps. J'ai fait sur LinkedIn un post très récemment là-dessus. GraphicArt aussi, ça existe toujours. Pour le coup, ça s'appelle toujours pareil. Superbe plateforme avec énormément de vidéos très bien expliquées pour apprendre le métier. J'ai eu surtout des supports sur le web via des personnes qui ont eu l'initiative de les créer. C'est vraiment ça qui m'a aidé. Je pense qu'on peut appeler ça du mentorat quand même. Pas one-to-one directement, mais quand même.

  • Speaker #1

    D'accord. En fait, tu étais extrêmement motivé. Tu n'avais peut-être pas non plus une vision de là où tu voulais aller, mais tu avais peut-être une vision, mais court terme, pas long terme.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne pensais pas au début que je pouvais en faire mon métier, mais je voulais créer mon projet. Vous avez compris qu'il n'est jamais sorti.

  • Speaker #1

    On verra à la fin de l'épisode s'il est sorti.

  • Speaker #0

    Après, j'ai aimé la programmation. Je me suis dit que ce serait cool qu'au sein de la police, finalement, je passe mon temps à faire ça. Donc, je l'ai fait. Et puis après, je pourrais en faire mon métier dans le privé pour être avec les meilleurs. Et à chaque fois, c'est venu comme ça. C'est difficile. Peut-être que des gens diront dans des storytelling que... dès le début, ils se sont accrochés à la destination qu'ils voulaient atteindre. Ils n'ont jamais lâché. Je ne vous dirai pas ça. Je vous dirais que ça s'est construit petit à petit. Après,

  • Speaker #1

    tu peux avoir une vision, un peu une vision, mais au fil des années, tu vois, elle change. Elle se dit, tu as fait ce projet-là, tu as vu cette personne-là, c'est peut-être cette carrière-là qui m'intéresse plutôt qu'une autre, et après, tu avances petit à petit. C'est ça. C'est quoi maintenant tes prochains challenges ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Eh bien, je m'apprête à commencer. Je pense que je vais atteindre l'étape ultime, on va dire, à l'opposé de l'administration, c'est que je vais me lancer en freelance.

  • Speaker #1

    Oh là là !

  • Speaker #0

    Là, c'est vraiment sans filer. Mon père me dirait, tu prends tous les risques là. Donc, je me lance en freelance pour accompagner les entreprises qui veulent plusieurs missions, que ce soit un rôle de CTO de transition pour aider les entreprises sur un projet qu'ils veulent concrétiser, mais qui n'ont peut-être pas les compétences ou les savoirs technologiques. Ça peut être du développement, intégrer une équipe, l'assister, proposer des missions. Donc, je vais me lancer dans ça. Et en parallèle... J'aimerais rendre l'appareil. Donc, comme je l'ai expliqué, moi, j'ai pu suivre, apprendre en autodidacte via des plateformes. Ce qui m'a manqué, ça correspond tout à fait à la question que tu m'as posée précédemment, c'est que je n'avais pas de mentor parce que je n'en connaissais pas. Et donc, à mon tour, je voudrais accompagner ceux qui ont envie de se lancer, qui ont la flamme et qui savent... pas ou qui ont des barrières psychologiques, on a ça aussi quand on se lance, on pense qu'on n'est pas capable. On a beaucoup parlé pendant une époque du syndrome de l'imposteur. C'est très vrai. Tu parles avec des gens, tu as l'impression que tu n'es entouré que de gens beaucoup plus brillants que toi. Donc, c'est difficile. Donc, à mon tour, je voudrais pouvoir aider ces personnes par du coaching, par essayer de proposer des parcours le plus optimisés possible pour apprendre ce métier. Voilà.

  • Speaker #1

    Du coup, du freelancing et aussi du coaching en même temps. Donc, c'est un peu les deux facettes que tu as envie de développer maintenant. Tu vas commencer ou tu as déjà commencé ?

  • Speaker #0

    Non, là, je termine ma mission en CDI fin janvier. Donc, je commence dans la foulée. Ok,

  • Speaker #1

    top, nickel. Est-ce que toi, tu as des conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite se reconvertir ? Qui se dit peut-être que l'informatique, ça peut... ça peut aider ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, je conseille de ne pas rentrer... Enfin, ça sera difficile pour quelqu'un de rentrer dans l'informatique, dans la programmation notamment, si c'est pour des raisons comme des raisons financières, en se disant que l'informatique, c'est une industrie qui paye bien, et donc je veux faire ça pour gagner un meilleur salaire. C'est une raison tout à fait louable, bien entendu, mais... Ça risque d'être difficile parce que c'est quand même pas trivial. Il faut connaître beaucoup de choses. Donc, c'est exigeant. On apprend tout le temps. On ne peut jamais se reposer sur ses lauriers. Ce n'est pas un métier où on apprend une fois quelque chose et après, on est tranquille le reste de sa carrière. Donc, il faut vraiment y aller si on aime ça. Et ça se voit assez vite. Après avoir commencé à taper quelques lignes de code, si on commence à trouver ça bien et qu'on voit où on peut aller, c'est une bonne idée.

  • Speaker #1

    Vouloir, avoir la mentalité, non ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça, il faut voir si on aime ça.

  • Speaker #1

    Quelles sont les qualités et la mentalité nécessaires pour une reconversion professionnelle dans ce domaine ?

  • Speaker #0

    Oui, je dirais aussi qu'il faut... C'est bien de... En fait, le problème avec Internet, c'est qu'on peut... Voilà, moi je l'ai fait, donc, retrouver toutes les ressources nécessaires pour se former. Mais il ne faut pas aller trop loin. et comme je l'expliquais aussi tout à l'heure avec les forums que je parcourais et qui auraient pu me décourager il ne faut pas essayer d'aller trop loin trop se projeter et trop vouloir en savoir il vaut mieux plus faire que savoir au départ parce que sinon on peut vite se demander c'est beaucoup trop de choses que je dois apprendre et se décourager avant même d'avoir commencé l'aventure il faut vraiment avancer Petit pas par petit pas, vous voulez devenir programmeur, commencez par programmer, tout simplement, avant d'aller trop voir quel parcours il faut que je suis, quel langage ou quelle technologie va m'apporter du travail, va m'apporter des missions. Est-ce que je vais être bien payé, pas bien payé ? Qu'est-ce que c'est le salaire moyen ? Il faut vraiment essayer de ne pas penser à ça au départ, parce que la frustration sera au bout du chemin. Si vous voulez vraiment programmer, allez-y. Décrochez la première mission qu'on vous donnera. Faites-la, même si vous avez l'impression que ce n'est pas le mieux, qu'on vous vend, que vous pouvez trouver mieux ailleurs, que vous faites avoir. Ce n'est pas grave, faites-vous avoir. Mais améliorez votre CV, ayez de l'expérience et vous allez voir, ça va décoller. Mais n'intellectualisez pas trop le truc. C'est bizarre de dire ça pour l'informatique, mais allez-y, foncez.

  • Speaker #1

    Déjà, en plus, tu l'as bien dit tout à l'heure, déjà t'as commencé à travailler gratuitement t'as donné ton temps à une entreprise gratuitement c'est vrai que moi je trouve que l'informatique et notamment le développement c'est vraiment un métier de passion et en gros il faut passer des heures, moi je passe des heures à coder, des fois je vois même plus le temps et puis je pars dans un état de flot où il y a personne qui peut me déranger je vais tout le temps dans le truc etc et il faut trouver et Si une personne veut faire une reconversion aussi dans le développement, il faut qu'il arrive aussi à se dire qu'il va passer des heures et des heures, et des heures potentiellement non rémunérées. Donc il va falloir que ça devienne vraiment une passion et que ça commence comme ça. Absolument,

  • Speaker #0

    tout à fait. C'est un métier de passionné, tu l'as bien dit, effectivement.

  • Speaker #1

    Si tu fais un peu une rétrospective de tout ce que tu as fait, est-ce que tu te dis que c'est un bon choix, tu l'auras fait différemment, il y a peut-être des choses que tu changerais ?

  • Speaker #0

    Je ne regrette rien. C'est sûr que si là, quelqu'un me demandait maintenant quelle est la meilleure façon d'aborder sa reconversion ou tout simplement d'aborder sa carrière dans l'informatique, que ce soit première formation initiale et carrière initiale ou aussi dans la conversion, c'est sûr que je proposerais des conseils plus optimisés. Mais ça reste un conseil. On fait ce qu'on peut avant tout. Exact. J'aurais pu... Je suis... faire des études dans l'informatique. J'aurais pu construire de façon plus réfléchie ma carrière, mais il ne faut pas mettre de côté les émotions. Ce qui me convenait le mieux, personnellement, c'était d'y aller comme ça, d'avancer, d'avoir des idées en tête, d'aborder ça avec une certaine naïveté au début et de progresser petit à petit. Le meilleur conseil, c'est de faire avant tout, d'y arriver. La manière est secondaire. Le résultat compte. Donc, je referai pareil, je pense, puisque j'ai réussi comme ça. Et si je faisais mieux et optimisé, peut-être je me serais découragé avant, peut-être ça n'aurait rien donné. Donc, j'ai pas vraiment de conseils à donner là-dessus. Le meilleur conseil que je donne, c'est foncez. Comme on dit, done is better than perfect. Faites, surtout.

  • Speaker #1

    C'est ça. Top. Cool. Ah oui, et une dernière question qu'on n'a pas du tout abordée. Est-ce que t'as tué quelqu'un ? pendant ton séjour à la police nationale. Et tu peux ne pas répondre si tu veux.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Le gros malaise, imagine le gros malaise. C'est bon ça. Ok, bah écoute, merci beaucoup. Je pense que c'est un épisode extrêmement inspirant. Et donc voilà, moi je serais très heureux après de te réinterroger plus tard.

  • Speaker #0

    Bah écoute, avec plaisir. Je reviendrai avec grand plaisir. parler de sujets purement tech même, si tu veux.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Écoute, merci encore de m'avoir reçu.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et si des gens veulent te contacter ?

  • Speaker #0

    J'ai un profil LinkedIn. Ok. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, je mettrai le lien de ton LinkedIn dans la description, et comme ça, vous pourrez lui poser des questions directement.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'ai un agenda, un calendrier ouvert avec des créneaux pour tout simplement discuter, faire connaissance ou si vous avez des questions précises. Je me ferai un plaisir d'y répondre.

  • Speaker #1

    Ok, là vous pouvez défoncer son calendrier. Merci beaucoup Lionel.

  • Speaker #0

    Merci Pascal.

  • Speaker #1

    Et à la prochaine.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

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