undefined cover
undefined cover
Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut cover
Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut cover
Le bruit des choses

Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut

Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut

25min |03/10/2024|

181

Play
undefined cover
undefined cover
Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut cover
Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut cover
Le bruit des choses

Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut

Expérimenter la gouvernance partagée à L’Attribut

25min |03/10/2024|

181

Play

Description

Pour ce troisième épisode, on arpente l'Essonne à la rencontre de l'association L'Attribut.


EXTRAITS

“C'est un lieu plutôt convivial, un lieu de vie, où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.”


“Un lieu ressourçant, pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, ça ressource.”

“Le principe des repair café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas, soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu ou autre. On essaie de co-réparer et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.”


“Le projet de L’Attribut c'est de montrer au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent.”

“Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.”

“Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.”


4 adresses dans l’Essonne 

  • La Ressourcerie de Corbeil-Essonne

10 allée Aristide Briand 91100 Corbeil-Essonnes 

  • La Ressourcerie du Dragon à Évry

306 allée du dragon 91000 Evry-Courcouronnes

  • L’Idée Halle, 

6 rue Eugène Frayssinet 91130 Ris-Orangis

  • La Ressourcerie “La boutique du Plateau”

Centre commercial – Place du moulin à vent 91130 Ris-Orangis

Merci à toutes les personnes de l’équipe pour leurs partages d'expérience !

Dans le prochain épisode, direction Vitry-Sur-Seine pour parler jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade.

____

Le bruit des choses, une série de podcasts du REFER, le réseau francilien du réemploi

A la rencontre des Ressourceries, Recycleries et ateliers vélo d’Île-de-France.


Le réseau compte plus de 60 structures adhérentes, réparties dans une centaine de boutiques solidaires dans toute l’Île-de-France.

Face aux urgences sociales et écologiques, ces structures défendent une vision non lucrative du réemploi. Elles inventent des solutions locales, en donnant une seconde vie aux objets.


Dans cette série de podcasts, on vous emmène à la découverte de ce monde du « réemploi solidaire » !


Réalisée avec le soutien de l’ADEME Ile-de-France


Prise de son et réalisation : Noémi Quesnay

Habillage musical : Etienne Gratianette


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    à la rencontre des ressourceries, recycleries et ateliers vélos d'Ile-de-France.

  • Speaker #1

    Pour moi, une ressourcerie, ça a lieu plein de possibles, en fait.

  • Speaker #0

    Troisième épisode, expérimenter la gouvernance partagée à La Tribu.

  • Speaker #1

    Vous êtes devant la ressourcerie du dragon de l'association La Tribu. Ça s'appelle la ressourcerie du dragon parce qu'on est basé au square du dragon, en plein quartier des pyramides, qui est un quartier mythique pour la ville d'Evry-Courcouronne. Le quartier des pyramides, c'est un quartier prioritaire. C'est un quartier des années 70 qui vieillit comme il peut, dans lequel on nous a proposé un local de 300 m2 en plein cœur du quartier des Hibitations.

  • Speaker #0

    On va rentrer à l'intérieur de la boutique ? Oui, on y va. Non,

  • Speaker #1

    c'est un peu jour. La vieille Léa va être interviewée par Noémie. Elle va se mettre juste derrière pour que ça soit un petit peu silencieux.

  • Speaker #2

    C'est un lieu plutôt convivial ou un lieu de vie où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.

  • Speaker #3

    Un lieu ressourçant pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, c'est sa ressource. Donc voilà, moi je pense que c'est un lieu vraiment qu'on doit utiliser. Et en plus, dans ce quartier... qui est un quartier très populaire, il y a beaucoup de familles qui ne sont pas très aisées, donc c'est très intéressant pour eux aussi. Et puis surtout, même si on est aisé, moi je trouve que c'est très bien de racheter un livre ici, surtout qu'on n'a même plus de FNAC alors. C'est vrai, on avait la FNAC avant, on ne l'a plus maintenant. Tellement ça marchait bien avec les parties. Je m'appelle Myriam, je suis bénévole depuis juin 2023. Et pour encore longtemps, j'espère. J'habite à côté, oui. J'habite à quelques mètres, oui.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Léandre. Je suis en service civique à la tribu de manière générale, principalement au Dragon ici et sur les différents locaux de RIS, principalement la Halle et puis au Plateau. J'habite dans Évry, mais un peu plus loin, dans un autre quartier, aux Épinettes.

  • Speaker #3

    Ici, à la ressourcerie, je fais un atelier couture le mercredi matin. Un atelier couture le samedi après-midi. Et je fais aussi le rangement, le tri, ce qui est à faire.

  • Speaker #2

    Je viens principalement pour faire des ateliers riper café. Le principe des riper café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas. Soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu. Ou autre, on essaye de co-réparer. et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Crêpes,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes,

  • Speaker #1

    crêpes. Deuxième crêpe,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes.

  • Speaker #3

    C'est pour les grands et les petits,

  • Speaker #1

    les crêpes.

  • Speaker #3

    Il y a des petits qui attendent, mais il y a des grands aussi.

  • Speaker #5

    Oui, bonjour ! Du coup, aujourd'hui, c'est l'inauguration de la Ressourcerie du Dragon. Donc on fait une inauguration un petit peu plus officielle que celle annoncée pour l'ouverture il y a presque tout pile un an. Sur cette journée, on proposait un barbecue végétarien, une réalisation créative collaborative. Il y a aussi pas mal de jeux en bois qui ont été sortis. Donc ces jeux en bois, ils ont été fabriqués ici. On est hyper contents, ça fait le bonheur de tous les gamins du quartier. Moi c'est Pépite, donc mon prénom c'est Adlor, mais tout le monde m'appelle Pépite et du coup je suis la chargée de mission sur la ressourcerie du Dragoon. Et je kiffe mon tableau.

  • Speaker #1

    Le projet de la tribu c'est de montrer... au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent. Je m'appelle Marie, je suis coordinatrice de l'association depuis 2021. La tribu a été créée officiellement en 2015. Moi, j'ai rejoint en tant que bénévole en 2017. Le projet est né vraiment d'une équipe de copains qui aimaient leur cadre de vie. C'était des copains qui habitaient sur Draveil et qui en avaient marre d'entendre que pour respecter l'environnement, il fallait aller vivre en lozère, partir à l'autre bout de la France. Et donc, ils se sont dit, on a sûrement des choses à faire ici. Le projet est né dans une maison dont le premier étage était divisé en logements pour des colocs. Et tout le rez-de-chaussée et le sous-sol étaient dédiés à la vie de l'association, donc avec un espace cuisine, un espace festif, multi-activités, des tables, des chaises, de quoi se retrouver, et une petite salle dédiée aux ateliers, et un atelier vélo. En fait, c'était un lieu d'expression, pas soumis à une certaine censure politique, puisque quand on demande des locaux... à la collectivité, en tout cas aux communes qui peuvent nous héberger. Forcément, les thèmes sont regardés de près. Là, c'était vraiment un lieu d'expression libre. Donc oui, le lieu fondateur, c'était le Tipeee, cette grosse coloc à Draveil.

  • Speaker #5

    Parfait, vous avez trouvé tout ce qui vous fallait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #4

    12h05.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, madame. On a trouvé un t-shirt pour papa, on a trouvé une veste pour la miss, un t-shirt, des boucles d'oreilles, une figurine. Une chatte-cherche que le vétérinaire avait dit qu'on avait besoin d'une nouvelle. Voilà, tout ça pour 12 euros avec en plus un livre, des cartes postales, une assiette. Voilà, on est venus pour se balader, on ne savait pas trop quoi faire et on a trouvé notre petit bonheur. De 2015 à 2018, l'association a vécu au Tipeee. Et rapidement, la place nous a manqué. Et c'est la ville de Rissorangis qui est venue nous chercher en 2018, en nous parlant d'un local disponible sur les bords de Seine. Donc la première grosse étape de l'association, après sa création, ça a été l'installation à l'idéal dans la ville de Rissorangis, donc un espace de 300 mètres carrés en bordure de Seine.

  • Speaker #0

    Et donc, après l'ouverture de l'idéal en 2021, vous avez continué à essaimer ?

  • Speaker #1

    Ah oui ! Alors, sur Ysse-Orangis, pour l'instant, on a trois locaux, l'idéal sur les quêtes saines. On a une petite friperie juste à côté de la gare et on a la ressourcerie, la boutique du plateau. Ensuite, on a la ressourcerie de Corbeil-Essonne, en plein cœur de ville, et le nouveau venu, la ressourcerie du Dragon à Évry.

  • Speaker #2

    Dès qu'on rentre, on a une table avec café ou thé à prix libre. Ça permet de donner de l'avis un peu au lieu.

  • Speaker #3

    Là, un petit coin avec des beaux livres, de très beaux livres même.

  • Speaker #2

    Tout ce qui est vêtements, on a réfléchi ça de manière non genrée. Du coup, on a trié par taille et pas du tout si c'est vêtements féminins ou masculins.

  • Speaker #3

    Un joli coin vaisselle aussi. Beaucoup de choix.

  • Speaker #2

    Des

  • Speaker #3

    CD. Tout un secteur peluche.

  • Speaker #2

    Des DVD.

  • Speaker #3

    Beaucoup de peluches.

  • Speaker #2

    Des vinyles.

  • Speaker #3

    Des lampes. Des lustres.

  • Speaker #2

    Ce qui est plutôt jean. Vêtements de nuit.

  • Speaker #3

    Un coin mercerie qu'on a tenu à faire avec Catherine.

  • Speaker #2

    Les ceintures, des cravates.

  • Speaker #3

    On a des jolis petits bijoux.

  • Speaker #2

    Une tenue de hockey et puis des kimonos.

  • Speaker #3

    C'est improbable ici, mais c'est comme ça.

  • Speaker #2

    Nous avançons ensemble vers la création d'un système alternatif pour partager un mode de vie plus humain.

  • Speaker #3

    Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.

  • Speaker #2

    Nous favorisons le lien entre les générations et les différentes appartenances sociales en nous rassemblant autour de valeurs écologiques et humanistes.

  • Speaker #3

    Nous accompagnons la transition écologique en sensibilisant à l'économie de partage, à la consommation durable et à l'écomobilité.

  • Speaker #2

    Nos outils de travail et de communication tendent à l'exemplarité éthique, collaborative et environnementale.

  • Speaker #3

    L'attribut espace bienveillant de réflexion permanente s'engage à se repenser régulièrement.

  • Speaker #2

    Du coup, c'est la charte de l'attribut. Le sous-titre, c'est Laboratoire des solidarités éco-citadins

  • Speaker #0

    Vous expérimentez ici à la Tribune une gouvernance qui est très horizontale et vous parlez de sociocratie. Mais alors, qu'est-ce que c'est la sociocratie ?

  • Speaker #3

    La sociocratie, c'est un être social, c'est-à-dire qu'on est plusieurs et on fait ensemble, on décide ensemble. La gouvernance partagée, par exemple.

  • Speaker #2

    Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne sais pas si je pourrais t'en donner une définition simple. En tout cas, je peux te donner la définition de l'attribut. C'est qu'on décide collectivement la manière dont on veut fonctionner. Souvent, c'est assez mal compris, la sociocratie. En fait, comme on est en organisation horizontale, sans avoir de chef, tout simplement, de se dire que la parole de chacun compte, qu'elle doit être écoutée et qu'on décide collectivement. Souvent, les bénévoles nous disent Ah, ben de toute façon, la sociocratie, c'est qu'il n'y a pas de chef Non, la sociocratie, c'est de décider collectivement. qui est un chef ou qui n'y en est pas. En fait, la sociocratie n'implique pas obligatoirement tel ou tel mode de gouvernance. Ça repousse sur plusieurs outils qui permettent de décider d'une organisation, mais tous ensemble. On pourrait décider collectivement que c'est la dictature, ce n'est pas ce qu'on a décidé, mais la sociocratie le permet en fait. Ça, c'était la base de l'association. C'est dans notre charte. La charte, c'est quasiment la même depuis le début, avec quelques petites reformulations pour une meilleure compréhension. Mais les choses, elles ont été sur cette volonté de partage et d'horizontalité le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Et alors, comment ça se passe ? Comment est-ce qu'elles sont prises, les décisions, ici ?

  • Speaker #3

    En principe, collectivement. En principe, collectivement, mais bon, voilà. Normalement, le vendredi matin, il y a une réunion de filgouvre dans laquelle il y a quelques décisions qui sont prises.

  • Speaker #2

    On a des réunions de gouvernance et... En général, on va essayer de voir les décisions qu'on doit prendre, ou en tout cas, on doit essayer de trouver un consensus commun. Et puis, on débat longuement pour essayer de lever toutes les objections qu'il peut y avoir de manière le plus positive possible. Des fois, ça ne fonctionne pas toujours, mais on fait au mieux.

  • Speaker #3

    On essaye de faire au mieux, justement. Après, c'est comme partout. Il faut mettre du sien.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #3

    est-ce qu'elles sont bonnes, ces crêpes ? Vous n'avez pas dit que c'était bon,

  • Speaker #1

    les enfants ? Oui. Comment on a dit ?

  • Speaker #3

    Là,

  • Speaker #4

    il y en a un qui est très fort.

  • Speaker #1

    Historiquement, du temps de la tribu où il n'y avait que l'idéal, on avait le cercle vélo, le cercle ressourcerie, le cercle café. Donc, ces cercles avaient leur autonomie, leur budget, leurs référents. Maintenant, on parle de cercle par site. Donc on a le cercle du Dragon, le cercle de Corbeil, le cercle de Ries. Les bases de la sociocratie, c'est l'organisation en cercle et le double lien. C'est-à-dire que nous, on a un collectif actif qui est au cœur de l'association. Donc c'est ce qui se rapprocherait le plus d'un bureau dans le cadre du schéma traditionnel ou d'un conseil d'administration plutôt. Et c'est un peu l'instance décisionnelle. et les référents sont présents dans ces collectifs actifs. Une personne du cercle également, pour s'assurer que c'est bien la parole du cercle qui est représentée, pas la parole de ce référent. Et donc la sociocratie repose sur quatre piliers qui sont le fonctionnement en cercle, Le double lien, donc avec deux personnes en mesure de remonter ou d'échanger les informations descendantes et montantes. L'élection sans candidat, donc c'est un processus d'élection et de nomination de personnes par justement le groupe. Et le dernier, c'est le consentement, puisqu'on pense que pour que les personnes adhèrent à un projet sur la durée, on doit être dans une posture de consentement, donc on ne fonctionne pas au vote et à main levée. On prend en compte toutes les objections, les objections majeures. Donc on définit bien sûr ce qu'est une objection majeure, c'est-à-dire qu'on ne peut pas faire avec l'aide proposition. On ne pourra pas continuer à se sentir bien à l'association si on met en place ce qui est proposé. Donc on travaille collectivement à découdre en fait les freins pour que justement après le projet soit complètement accepté, compris. est mis en œuvre, puisque plus d'incompréhension au départ.

  • Speaker #0

    Là Marie, on va quitter la ressourcerie du dragon. Où est-ce qu'on va se rendre maintenant ?

  • Speaker #1

    On va aller dans la maison mère, ce que certains bénévoles taquins aiment bien utiliser comme mot. On va aller à l'idéal. C'est tout un lieu qui vit et que vous allez découvrir plus tard. Ça y est, on est à l'idéal, notre tiers lieu sur les docks de Riss-Orangis. C'est vrai qu'on est dans un environnement assez spécifique, puisqu'on est au cœur de l'écoquartier de Riss-Orangis. Le bâtiment qui maintenant est l'idéal, ce sont des anciennes halles d'entretien de la SNCF, type Frétinet, ces halles très hautes, toutes bétonnées, avec voûte en béton. Quand on rentre, la première chose qu'on voit, c'est le café, parce que c'est le cœur de la halle. C'est ce qui fait vivre l'association. Pas d'un point de vue financier, mais d'un point de vue en tout cas humain. Donc les gens viennent ici parce qu'il y a un café associatif qui est très sympa. On a des canapés, des tables, des baby-foot, de l'affichage engagé. Et on tient justement à ce que chacun puisse s'installer, qu'il se pose, qu'il puisse venir en famille, entre amis. Ensuite, on a un petit espace scénique. On programme des conférences, des concerts, des projections. Ensuite, on a un espace boutique avec un petit espace ressourcerie. Et tout au fond, on a l'espace co-réparation, co-réparation de vélo et la partie réparation aussi d'appareils électroménagers. C'est bon comme ça, c'est bien fermé.

  • Speaker #2

    Très bien. On nettoie un petit peu les coulures qu'il y a. On a fait un atelier bois cette semaine. Et du coup, pour finir le travail, on a tout vernis. On a mis du vernis sur tout ce qu'on a fait hier, sur du bois, sur plein de bois, pour construire des jeux pour les enfants.

  • Speaker #1

    On accueille plein de jeunes qui sont encadrés par des associations ou des jeunes bénéficiaires du dispositif Tremplin Citoyens, qui viennent faire des heures de bénévolat. C'est une expérience qu'ils peuvent valoriser dans leur CV pour trouver un petit job après. Oui ! Non !

  • Speaker #4

    Quel échec !

  • Speaker #2

    C'est un des jeux qu'on a pu faire pendant cette semaine. Le fameux jeu avec les petits palais et les élastiques où il faut tirer tous les palais dans le camp adverse.

  • Speaker #0

    Et qui vient de gagner là ?

  • Speaker #2

    C'est moi !

  • Speaker #1

    Je l'ai fait !

  • Speaker #6

    Alors là, on est à la partie barre du lieu de l'idéal. C'est l'endroit où on sert nos boissons. On a un partenariat avec un brasseur bio, qui s'appelle les Brasseries Ox. Et puis le reste, ce sont des boissons que nous faisons nous-mêmes. On fait du beat-up, du jus de gingembre, on peut faire des citronnades aussi. Puis on a des boissons chaudes. La semaine prochaine, par exemple, on va proposer un documentaire féministe, puisqu'on a un partenariat avec Ad hoc qui propose des documentaires assez engagés. Donc on a fait une petite sélection de documentaires et on essaie d'en présenter de temps en temps. Et puis on a aussi des soirées-concerts.

  • Speaker #0

    Et alors au-dessus du bar, il y a une grande banderole.

  • Speaker #6

    Il y a écrit Justice climatique et sociale Voilà, la tribu de Raveil-Rissorangis.

  • Speaker #1

    Ce que les gens nous disent quand ils rentrent généralement, c'est que c'est très chaleureux. Il n'y a que de la récup en fait. Le principe de la Halle, c'est un lieu vitrine, durée emploi. Tout ce qu'on a ici, c'est soit fabriqué, soit acheté d'occasion, soit récupéré pour montrer qu'on peut. Donc on n'a pas besoin d'acheter du neuf systématiquement pour créer un espace convivial et chaleureux. Là on est à la cuisine.

  • Speaker #5

    En ce moment on est en train de préparer des cookies et un gâteau aux pommes pour après le vendre dans le bar. Il y a Audeville qui est allée chercher un panier de chez Biocop et il y avait quelques pommes un peu fatiguées.

  • Speaker #1

    Du coup on les utilise pour faire un gâteau.

  • Speaker #7

    Moi je suis Odile, je suis bénévole à la tribu je pense depuis les années 2016-2017. J'ai connu l'association parce qu'ils faisaient des ventes de légumes d'invendus, parce qu'à l'époque on récupérait beaucoup. Du coup c'est moi qui me suis mis à faire les récup'et puis après comme ils faisaient de la réparation de vélo et que j'aime bien bricoler, j'ai intégré aussi l'atelier vélo. Et puis je fais au coup par coup, je donne un coup de main à droite à gauche. Comme l'association a démarré à Draveil, moi je suis draveilloise, donc ce n'était pas très loin de chez moi. Mais bon, j'ai migré à Ries avec le groupe. Bon, ça fait un peu plus loin, mais bon, je viens quand même. Je fais la récup à la biocom de Mongeron et là aujourd'hui, je suis allée à Soisy. On ramène tout ici et on valorise ce qu'on ramasse au niveau légumes, fruits. Des gâteaux, des soupes. On fait de la cuisine avec. On essaye de rien perdre. Je suis un petit peu la vieille du groupe. Je récupérais déjà beaucoup de choses gaming. Pour moi, ce n'est pas d'aujourd'hui que je récupère et que je valorise. Ce bon de main et tout, ça a toujours été un peu mon principe. Donc, c'est bien que les jeunes s'y mettent aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es fière de tes cookies ?

  • Speaker #0

    Très.

  • Speaker #1

    Regarde-moi. Allez, chise. En plus, ils sentent bon. Des bons coups pour les gens, ça donne envie.

  • Speaker #0

    Ici à la Tribu, je crois que vous avez un mode de fonctionnement un peu particulier. La gouvernance, elle est assez horizontale. Comment est-ce que ça se passe concrètement au quotidien ?

  • Speaker #7

    Oui, ça c'est un peu en théorie. Je trouve que si, quand même, les référents, certains, sont un petit peu chefs quand même. J'avoue. Mais bon, moi je ne mets jamais au réunion, ça c'est... Je n'aime pas ça. Je suis exécutant, moi. Je dis toujours, vous me proposez, ça me plaît, je viens. Il faut que ça reste du plaisir. La paperasse, les subventions, tout ça, non, ça ne m'intéresse pas. Je le laisse à d'autres.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne te cache pas que ce n'est pas toujours facile à garder au quotidien, puisqu'on a des personnes qui viennent faire du bénévolat, mais qui ne veulent pas porter de responsabilité, pas de prise de parole, pas avoir à être la personne qui va organiser, qui va porter des décisions. Tout ce qui va concerner... Le quotidien de l'association, le quotidien des cercles, le fonctionnement logistique, l'organisation, ça, on a une relative horizontalité dans la prise de décision. Ce qui va être clairement plus difficile sur ce niveau d'égalité, c'est les questions financières et de ressources humaines. On aimerait être sur une prise de décision aussi très collective sur ces sujets-là, mais on voit bien que dans le quotidien, ce n'est pas évident. On est en pleine réflexion sur... la capacité à maintenir ce type de gouvernance avec une équipe salariée qui, de fait, est considérée par les bénévoles comme les équipes qui décident. Même si on leur dit Vous avez votre légitimité à décider on est les personnes les plus présentes. On a une vision des budgets, des ressources, de qui est là, qui ne sera pas là, etc. Donc on trouve que c'est assez difficile de continuer à garder cette gouvernance. Pas qu'on ne le veuille pas, mais dans le cadre où il y a des personnes qui font avancer les choses à un autre rythme. Plus il y a de salariés, plus le collectif actif a des responsabilités pour le maintien de ses emplois. Ça devient en effet des questions sur lesquelles on s'interroge et sur lesquelles on se fait accompagner par France Active Séné-Marnison pour retravailler notre modèle de gouvernance. Vous avez raison. Je vous donne une petite serviette en tissu,

  • Speaker #3

    vous la gardez.

  • Speaker #4

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Bonne semaine, bonne journée.

  • Speaker #4

    Au revoir.

  • Speaker #1

    Après, on apprend tous les jours. Moi, j'ai eu 20 ans de carrière dans le milieu professionnel classique. Le milieu associatif m'a fait apprendre énormément sur moi-même, sur les autres, sur justement le fonctionnement qu'on a mis en place dans nos sociétés. Je ne suis pas bisounours parce que j'ai vécu avant. Je vois aussi les travers de notre gouvernance et nos fonctionnements. On se cherche encore beaucoup. Mais c'est vrai qu'on apprend tout le temps parce qu'on est en interaction avec tellement d'acteurs. Entre les acteurs du réemploi, les acteurs de la petite enfance, les acteurs de l'accompagnement de jeunes en rupture, les artistes, les bricoleurs, tous nos partenaires associatifs. On se rend compte qu'on vit quand même parmi ces pères. dans un microcosme professionnel et personnel. Et l'associatif, ça me permet de pousser les murs, d'avoir une autre vision sur la société. Je comprends beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de choses maintenant que je suis entourée de gens très, très, très différents.

  • Speaker #0

    Le Bruit des Choses, une série de podcasts du Refait, le réseau francilien du réemploi, réalisé avec le soutien de l'ADEME Île-de-France. Dans le prochain épisode, direction vitrille sur scène par les jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade. Prise de son et réalisation, Noémie Kenney.

  • Speaker #1

    4,5. Voilà, madame, je vous rends la monnaie sur 10 euros.

  • Speaker #0

    Habillage musical, Étienne Gracianet.

  • Speaker #1

    Super, merci. Bonne journée à vous. Au revoir.

Description

Pour ce troisième épisode, on arpente l'Essonne à la rencontre de l'association L'Attribut.


EXTRAITS

“C'est un lieu plutôt convivial, un lieu de vie, où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.”


“Un lieu ressourçant, pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, ça ressource.”

“Le principe des repair café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas, soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu ou autre. On essaie de co-réparer et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.”


“Le projet de L’Attribut c'est de montrer au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent.”

“Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.”

“Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.”


4 adresses dans l’Essonne 

  • La Ressourcerie de Corbeil-Essonne

10 allée Aristide Briand 91100 Corbeil-Essonnes 

  • La Ressourcerie du Dragon à Évry

306 allée du dragon 91000 Evry-Courcouronnes

  • L’Idée Halle, 

6 rue Eugène Frayssinet 91130 Ris-Orangis

  • La Ressourcerie “La boutique du Plateau”

Centre commercial – Place du moulin à vent 91130 Ris-Orangis

Merci à toutes les personnes de l’équipe pour leurs partages d'expérience !

Dans le prochain épisode, direction Vitry-Sur-Seine pour parler jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade.

____

Le bruit des choses, une série de podcasts du REFER, le réseau francilien du réemploi

A la rencontre des Ressourceries, Recycleries et ateliers vélo d’Île-de-France.


Le réseau compte plus de 60 structures adhérentes, réparties dans une centaine de boutiques solidaires dans toute l’Île-de-France.

Face aux urgences sociales et écologiques, ces structures défendent une vision non lucrative du réemploi. Elles inventent des solutions locales, en donnant une seconde vie aux objets.


Dans cette série de podcasts, on vous emmène à la découverte de ce monde du « réemploi solidaire » !


Réalisée avec le soutien de l’ADEME Ile-de-France


Prise de son et réalisation : Noémi Quesnay

Habillage musical : Etienne Gratianette


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    à la rencontre des ressourceries, recycleries et ateliers vélos d'Ile-de-France.

  • Speaker #1

    Pour moi, une ressourcerie, ça a lieu plein de possibles, en fait.

  • Speaker #0

    Troisième épisode, expérimenter la gouvernance partagée à La Tribu.

  • Speaker #1

    Vous êtes devant la ressourcerie du dragon de l'association La Tribu. Ça s'appelle la ressourcerie du dragon parce qu'on est basé au square du dragon, en plein quartier des pyramides, qui est un quartier mythique pour la ville d'Evry-Courcouronne. Le quartier des pyramides, c'est un quartier prioritaire. C'est un quartier des années 70 qui vieillit comme il peut, dans lequel on nous a proposé un local de 300 m2 en plein cœur du quartier des Hibitations.

  • Speaker #0

    On va rentrer à l'intérieur de la boutique ? Oui, on y va. Non,

  • Speaker #1

    c'est un peu jour. La vieille Léa va être interviewée par Noémie. Elle va se mettre juste derrière pour que ça soit un petit peu silencieux.

  • Speaker #2

    C'est un lieu plutôt convivial ou un lieu de vie où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.

  • Speaker #3

    Un lieu ressourçant pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, c'est sa ressource. Donc voilà, moi je pense que c'est un lieu vraiment qu'on doit utiliser. Et en plus, dans ce quartier... qui est un quartier très populaire, il y a beaucoup de familles qui ne sont pas très aisées, donc c'est très intéressant pour eux aussi. Et puis surtout, même si on est aisé, moi je trouve que c'est très bien de racheter un livre ici, surtout qu'on n'a même plus de FNAC alors. C'est vrai, on avait la FNAC avant, on ne l'a plus maintenant. Tellement ça marchait bien avec les parties. Je m'appelle Myriam, je suis bénévole depuis juin 2023. Et pour encore longtemps, j'espère. J'habite à côté, oui. J'habite à quelques mètres, oui.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Léandre. Je suis en service civique à la tribu de manière générale, principalement au Dragon ici et sur les différents locaux de RIS, principalement la Halle et puis au Plateau. J'habite dans Évry, mais un peu plus loin, dans un autre quartier, aux Épinettes.

  • Speaker #3

    Ici, à la ressourcerie, je fais un atelier couture le mercredi matin. Un atelier couture le samedi après-midi. Et je fais aussi le rangement, le tri, ce qui est à faire.

  • Speaker #2

    Je viens principalement pour faire des ateliers riper café. Le principe des riper café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas. Soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu. Ou autre, on essaye de co-réparer. et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Crêpes,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes,

  • Speaker #1

    crêpes. Deuxième crêpe,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes.

  • Speaker #3

    C'est pour les grands et les petits,

  • Speaker #1

    les crêpes.

  • Speaker #3

    Il y a des petits qui attendent, mais il y a des grands aussi.

  • Speaker #5

    Oui, bonjour ! Du coup, aujourd'hui, c'est l'inauguration de la Ressourcerie du Dragon. Donc on fait une inauguration un petit peu plus officielle que celle annoncée pour l'ouverture il y a presque tout pile un an. Sur cette journée, on proposait un barbecue végétarien, une réalisation créative collaborative. Il y a aussi pas mal de jeux en bois qui ont été sortis. Donc ces jeux en bois, ils ont été fabriqués ici. On est hyper contents, ça fait le bonheur de tous les gamins du quartier. Moi c'est Pépite, donc mon prénom c'est Adlor, mais tout le monde m'appelle Pépite et du coup je suis la chargée de mission sur la ressourcerie du Dragoon. Et je kiffe mon tableau.

  • Speaker #1

    Le projet de la tribu c'est de montrer... au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent. Je m'appelle Marie, je suis coordinatrice de l'association depuis 2021. La tribu a été créée officiellement en 2015. Moi, j'ai rejoint en tant que bénévole en 2017. Le projet est né vraiment d'une équipe de copains qui aimaient leur cadre de vie. C'était des copains qui habitaient sur Draveil et qui en avaient marre d'entendre que pour respecter l'environnement, il fallait aller vivre en lozère, partir à l'autre bout de la France. Et donc, ils se sont dit, on a sûrement des choses à faire ici. Le projet est né dans une maison dont le premier étage était divisé en logements pour des colocs. Et tout le rez-de-chaussée et le sous-sol étaient dédiés à la vie de l'association, donc avec un espace cuisine, un espace festif, multi-activités, des tables, des chaises, de quoi se retrouver, et une petite salle dédiée aux ateliers, et un atelier vélo. En fait, c'était un lieu d'expression, pas soumis à une certaine censure politique, puisque quand on demande des locaux... à la collectivité, en tout cas aux communes qui peuvent nous héberger. Forcément, les thèmes sont regardés de près. Là, c'était vraiment un lieu d'expression libre. Donc oui, le lieu fondateur, c'était le Tipeee, cette grosse coloc à Draveil.

  • Speaker #5

    Parfait, vous avez trouvé tout ce qui vous fallait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #4

    12h05.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, madame. On a trouvé un t-shirt pour papa, on a trouvé une veste pour la miss, un t-shirt, des boucles d'oreilles, une figurine. Une chatte-cherche que le vétérinaire avait dit qu'on avait besoin d'une nouvelle. Voilà, tout ça pour 12 euros avec en plus un livre, des cartes postales, une assiette. Voilà, on est venus pour se balader, on ne savait pas trop quoi faire et on a trouvé notre petit bonheur. De 2015 à 2018, l'association a vécu au Tipeee. Et rapidement, la place nous a manqué. Et c'est la ville de Rissorangis qui est venue nous chercher en 2018, en nous parlant d'un local disponible sur les bords de Seine. Donc la première grosse étape de l'association, après sa création, ça a été l'installation à l'idéal dans la ville de Rissorangis, donc un espace de 300 mètres carrés en bordure de Seine.

  • Speaker #0

    Et donc, après l'ouverture de l'idéal en 2021, vous avez continué à essaimer ?

  • Speaker #1

    Ah oui ! Alors, sur Ysse-Orangis, pour l'instant, on a trois locaux, l'idéal sur les quêtes saines. On a une petite friperie juste à côté de la gare et on a la ressourcerie, la boutique du plateau. Ensuite, on a la ressourcerie de Corbeil-Essonne, en plein cœur de ville, et le nouveau venu, la ressourcerie du Dragon à Évry.

  • Speaker #2

    Dès qu'on rentre, on a une table avec café ou thé à prix libre. Ça permet de donner de l'avis un peu au lieu.

  • Speaker #3

    Là, un petit coin avec des beaux livres, de très beaux livres même.

  • Speaker #2

    Tout ce qui est vêtements, on a réfléchi ça de manière non genrée. Du coup, on a trié par taille et pas du tout si c'est vêtements féminins ou masculins.

  • Speaker #3

    Un joli coin vaisselle aussi. Beaucoup de choix.

  • Speaker #2

    Des

  • Speaker #3

    CD. Tout un secteur peluche.

  • Speaker #2

    Des DVD.

  • Speaker #3

    Beaucoup de peluches.

  • Speaker #2

    Des vinyles.

  • Speaker #3

    Des lampes. Des lustres.

  • Speaker #2

    Ce qui est plutôt jean. Vêtements de nuit.

  • Speaker #3

    Un coin mercerie qu'on a tenu à faire avec Catherine.

  • Speaker #2

    Les ceintures, des cravates.

  • Speaker #3

    On a des jolis petits bijoux.

  • Speaker #2

    Une tenue de hockey et puis des kimonos.

  • Speaker #3

    C'est improbable ici, mais c'est comme ça.

  • Speaker #2

    Nous avançons ensemble vers la création d'un système alternatif pour partager un mode de vie plus humain.

  • Speaker #3

    Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.

  • Speaker #2

    Nous favorisons le lien entre les générations et les différentes appartenances sociales en nous rassemblant autour de valeurs écologiques et humanistes.

  • Speaker #3

    Nous accompagnons la transition écologique en sensibilisant à l'économie de partage, à la consommation durable et à l'écomobilité.

  • Speaker #2

    Nos outils de travail et de communication tendent à l'exemplarité éthique, collaborative et environnementale.

  • Speaker #3

    L'attribut espace bienveillant de réflexion permanente s'engage à se repenser régulièrement.

  • Speaker #2

    Du coup, c'est la charte de l'attribut. Le sous-titre, c'est Laboratoire des solidarités éco-citadins

  • Speaker #0

    Vous expérimentez ici à la Tribune une gouvernance qui est très horizontale et vous parlez de sociocratie. Mais alors, qu'est-ce que c'est la sociocratie ?

  • Speaker #3

    La sociocratie, c'est un être social, c'est-à-dire qu'on est plusieurs et on fait ensemble, on décide ensemble. La gouvernance partagée, par exemple.

  • Speaker #2

    Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne sais pas si je pourrais t'en donner une définition simple. En tout cas, je peux te donner la définition de l'attribut. C'est qu'on décide collectivement la manière dont on veut fonctionner. Souvent, c'est assez mal compris, la sociocratie. En fait, comme on est en organisation horizontale, sans avoir de chef, tout simplement, de se dire que la parole de chacun compte, qu'elle doit être écoutée et qu'on décide collectivement. Souvent, les bénévoles nous disent Ah, ben de toute façon, la sociocratie, c'est qu'il n'y a pas de chef Non, la sociocratie, c'est de décider collectivement. qui est un chef ou qui n'y en est pas. En fait, la sociocratie n'implique pas obligatoirement tel ou tel mode de gouvernance. Ça repousse sur plusieurs outils qui permettent de décider d'une organisation, mais tous ensemble. On pourrait décider collectivement que c'est la dictature, ce n'est pas ce qu'on a décidé, mais la sociocratie le permet en fait. Ça, c'était la base de l'association. C'est dans notre charte. La charte, c'est quasiment la même depuis le début, avec quelques petites reformulations pour une meilleure compréhension. Mais les choses, elles ont été sur cette volonté de partage et d'horizontalité le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Et alors, comment ça se passe ? Comment est-ce qu'elles sont prises, les décisions, ici ?

  • Speaker #3

    En principe, collectivement. En principe, collectivement, mais bon, voilà. Normalement, le vendredi matin, il y a une réunion de filgouvre dans laquelle il y a quelques décisions qui sont prises.

  • Speaker #2

    On a des réunions de gouvernance et... En général, on va essayer de voir les décisions qu'on doit prendre, ou en tout cas, on doit essayer de trouver un consensus commun. Et puis, on débat longuement pour essayer de lever toutes les objections qu'il peut y avoir de manière le plus positive possible. Des fois, ça ne fonctionne pas toujours, mais on fait au mieux.

  • Speaker #3

    On essaye de faire au mieux, justement. Après, c'est comme partout. Il faut mettre du sien.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #3

    est-ce qu'elles sont bonnes, ces crêpes ? Vous n'avez pas dit que c'était bon,

  • Speaker #1

    les enfants ? Oui. Comment on a dit ?

  • Speaker #3

    Là,

  • Speaker #4

    il y en a un qui est très fort.

  • Speaker #1

    Historiquement, du temps de la tribu où il n'y avait que l'idéal, on avait le cercle vélo, le cercle ressourcerie, le cercle café. Donc, ces cercles avaient leur autonomie, leur budget, leurs référents. Maintenant, on parle de cercle par site. Donc on a le cercle du Dragon, le cercle de Corbeil, le cercle de Ries. Les bases de la sociocratie, c'est l'organisation en cercle et le double lien. C'est-à-dire que nous, on a un collectif actif qui est au cœur de l'association. Donc c'est ce qui se rapprocherait le plus d'un bureau dans le cadre du schéma traditionnel ou d'un conseil d'administration plutôt. Et c'est un peu l'instance décisionnelle. et les référents sont présents dans ces collectifs actifs. Une personne du cercle également, pour s'assurer que c'est bien la parole du cercle qui est représentée, pas la parole de ce référent. Et donc la sociocratie repose sur quatre piliers qui sont le fonctionnement en cercle, Le double lien, donc avec deux personnes en mesure de remonter ou d'échanger les informations descendantes et montantes. L'élection sans candidat, donc c'est un processus d'élection et de nomination de personnes par justement le groupe. Et le dernier, c'est le consentement, puisqu'on pense que pour que les personnes adhèrent à un projet sur la durée, on doit être dans une posture de consentement, donc on ne fonctionne pas au vote et à main levée. On prend en compte toutes les objections, les objections majeures. Donc on définit bien sûr ce qu'est une objection majeure, c'est-à-dire qu'on ne peut pas faire avec l'aide proposition. On ne pourra pas continuer à se sentir bien à l'association si on met en place ce qui est proposé. Donc on travaille collectivement à découdre en fait les freins pour que justement après le projet soit complètement accepté, compris. est mis en œuvre, puisque plus d'incompréhension au départ.

  • Speaker #0

    Là Marie, on va quitter la ressourcerie du dragon. Où est-ce qu'on va se rendre maintenant ?

  • Speaker #1

    On va aller dans la maison mère, ce que certains bénévoles taquins aiment bien utiliser comme mot. On va aller à l'idéal. C'est tout un lieu qui vit et que vous allez découvrir plus tard. Ça y est, on est à l'idéal, notre tiers lieu sur les docks de Riss-Orangis. C'est vrai qu'on est dans un environnement assez spécifique, puisqu'on est au cœur de l'écoquartier de Riss-Orangis. Le bâtiment qui maintenant est l'idéal, ce sont des anciennes halles d'entretien de la SNCF, type Frétinet, ces halles très hautes, toutes bétonnées, avec voûte en béton. Quand on rentre, la première chose qu'on voit, c'est le café, parce que c'est le cœur de la halle. C'est ce qui fait vivre l'association. Pas d'un point de vue financier, mais d'un point de vue en tout cas humain. Donc les gens viennent ici parce qu'il y a un café associatif qui est très sympa. On a des canapés, des tables, des baby-foot, de l'affichage engagé. Et on tient justement à ce que chacun puisse s'installer, qu'il se pose, qu'il puisse venir en famille, entre amis. Ensuite, on a un petit espace scénique. On programme des conférences, des concerts, des projections. Ensuite, on a un espace boutique avec un petit espace ressourcerie. Et tout au fond, on a l'espace co-réparation, co-réparation de vélo et la partie réparation aussi d'appareils électroménagers. C'est bon comme ça, c'est bien fermé.

  • Speaker #2

    Très bien. On nettoie un petit peu les coulures qu'il y a. On a fait un atelier bois cette semaine. Et du coup, pour finir le travail, on a tout vernis. On a mis du vernis sur tout ce qu'on a fait hier, sur du bois, sur plein de bois, pour construire des jeux pour les enfants.

  • Speaker #1

    On accueille plein de jeunes qui sont encadrés par des associations ou des jeunes bénéficiaires du dispositif Tremplin Citoyens, qui viennent faire des heures de bénévolat. C'est une expérience qu'ils peuvent valoriser dans leur CV pour trouver un petit job après. Oui ! Non !

  • Speaker #4

    Quel échec !

  • Speaker #2

    C'est un des jeux qu'on a pu faire pendant cette semaine. Le fameux jeu avec les petits palais et les élastiques où il faut tirer tous les palais dans le camp adverse.

  • Speaker #0

    Et qui vient de gagner là ?

  • Speaker #2

    C'est moi !

  • Speaker #1

    Je l'ai fait !

  • Speaker #6

    Alors là, on est à la partie barre du lieu de l'idéal. C'est l'endroit où on sert nos boissons. On a un partenariat avec un brasseur bio, qui s'appelle les Brasseries Ox. Et puis le reste, ce sont des boissons que nous faisons nous-mêmes. On fait du beat-up, du jus de gingembre, on peut faire des citronnades aussi. Puis on a des boissons chaudes. La semaine prochaine, par exemple, on va proposer un documentaire féministe, puisqu'on a un partenariat avec Ad hoc qui propose des documentaires assez engagés. Donc on a fait une petite sélection de documentaires et on essaie d'en présenter de temps en temps. Et puis on a aussi des soirées-concerts.

  • Speaker #0

    Et alors au-dessus du bar, il y a une grande banderole.

  • Speaker #6

    Il y a écrit Justice climatique et sociale Voilà, la tribu de Raveil-Rissorangis.

  • Speaker #1

    Ce que les gens nous disent quand ils rentrent généralement, c'est que c'est très chaleureux. Il n'y a que de la récup en fait. Le principe de la Halle, c'est un lieu vitrine, durée emploi. Tout ce qu'on a ici, c'est soit fabriqué, soit acheté d'occasion, soit récupéré pour montrer qu'on peut. Donc on n'a pas besoin d'acheter du neuf systématiquement pour créer un espace convivial et chaleureux. Là on est à la cuisine.

  • Speaker #5

    En ce moment on est en train de préparer des cookies et un gâteau aux pommes pour après le vendre dans le bar. Il y a Audeville qui est allée chercher un panier de chez Biocop et il y avait quelques pommes un peu fatiguées.

  • Speaker #1

    Du coup on les utilise pour faire un gâteau.

  • Speaker #7

    Moi je suis Odile, je suis bénévole à la tribu je pense depuis les années 2016-2017. J'ai connu l'association parce qu'ils faisaient des ventes de légumes d'invendus, parce qu'à l'époque on récupérait beaucoup. Du coup c'est moi qui me suis mis à faire les récup'et puis après comme ils faisaient de la réparation de vélo et que j'aime bien bricoler, j'ai intégré aussi l'atelier vélo. Et puis je fais au coup par coup, je donne un coup de main à droite à gauche. Comme l'association a démarré à Draveil, moi je suis draveilloise, donc ce n'était pas très loin de chez moi. Mais bon, j'ai migré à Ries avec le groupe. Bon, ça fait un peu plus loin, mais bon, je viens quand même. Je fais la récup à la biocom de Mongeron et là aujourd'hui, je suis allée à Soisy. On ramène tout ici et on valorise ce qu'on ramasse au niveau légumes, fruits. Des gâteaux, des soupes. On fait de la cuisine avec. On essaye de rien perdre. Je suis un petit peu la vieille du groupe. Je récupérais déjà beaucoup de choses gaming. Pour moi, ce n'est pas d'aujourd'hui que je récupère et que je valorise. Ce bon de main et tout, ça a toujours été un peu mon principe. Donc, c'est bien que les jeunes s'y mettent aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es fière de tes cookies ?

  • Speaker #0

    Très.

  • Speaker #1

    Regarde-moi. Allez, chise. En plus, ils sentent bon. Des bons coups pour les gens, ça donne envie.

  • Speaker #0

    Ici à la Tribu, je crois que vous avez un mode de fonctionnement un peu particulier. La gouvernance, elle est assez horizontale. Comment est-ce que ça se passe concrètement au quotidien ?

  • Speaker #7

    Oui, ça c'est un peu en théorie. Je trouve que si, quand même, les référents, certains, sont un petit peu chefs quand même. J'avoue. Mais bon, moi je ne mets jamais au réunion, ça c'est... Je n'aime pas ça. Je suis exécutant, moi. Je dis toujours, vous me proposez, ça me plaît, je viens. Il faut que ça reste du plaisir. La paperasse, les subventions, tout ça, non, ça ne m'intéresse pas. Je le laisse à d'autres.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne te cache pas que ce n'est pas toujours facile à garder au quotidien, puisqu'on a des personnes qui viennent faire du bénévolat, mais qui ne veulent pas porter de responsabilité, pas de prise de parole, pas avoir à être la personne qui va organiser, qui va porter des décisions. Tout ce qui va concerner... Le quotidien de l'association, le quotidien des cercles, le fonctionnement logistique, l'organisation, ça, on a une relative horizontalité dans la prise de décision. Ce qui va être clairement plus difficile sur ce niveau d'égalité, c'est les questions financières et de ressources humaines. On aimerait être sur une prise de décision aussi très collective sur ces sujets-là, mais on voit bien que dans le quotidien, ce n'est pas évident. On est en pleine réflexion sur... la capacité à maintenir ce type de gouvernance avec une équipe salariée qui, de fait, est considérée par les bénévoles comme les équipes qui décident. Même si on leur dit Vous avez votre légitimité à décider on est les personnes les plus présentes. On a une vision des budgets, des ressources, de qui est là, qui ne sera pas là, etc. Donc on trouve que c'est assez difficile de continuer à garder cette gouvernance. Pas qu'on ne le veuille pas, mais dans le cadre où il y a des personnes qui font avancer les choses à un autre rythme. Plus il y a de salariés, plus le collectif actif a des responsabilités pour le maintien de ses emplois. Ça devient en effet des questions sur lesquelles on s'interroge et sur lesquelles on se fait accompagner par France Active Séné-Marnison pour retravailler notre modèle de gouvernance. Vous avez raison. Je vous donne une petite serviette en tissu,

  • Speaker #3

    vous la gardez.

  • Speaker #4

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Bonne semaine, bonne journée.

  • Speaker #4

    Au revoir.

  • Speaker #1

    Après, on apprend tous les jours. Moi, j'ai eu 20 ans de carrière dans le milieu professionnel classique. Le milieu associatif m'a fait apprendre énormément sur moi-même, sur les autres, sur justement le fonctionnement qu'on a mis en place dans nos sociétés. Je ne suis pas bisounours parce que j'ai vécu avant. Je vois aussi les travers de notre gouvernance et nos fonctionnements. On se cherche encore beaucoup. Mais c'est vrai qu'on apprend tout le temps parce qu'on est en interaction avec tellement d'acteurs. Entre les acteurs du réemploi, les acteurs de la petite enfance, les acteurs de l'accompagnement de jeunes en rupture, les artistes, les bricoleurs, tous nos partenaires associatifs. On se rend compte qu'on vit quand même parmi ces pères. dans un microcosme professionnel et personnel. Et l'associatif, ça me permet de pousser les murs, d'avoir une autre vision sur la société. Je comprends beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de choses maintenant que je suis entourée de gens très, très, très différents.

  • Speaker #0

    Le Bruit des Choses, une série de podcasts du Refait, le réseau francilien du réemploi, réalisé avec le soutien de l'ADEME Île-de-France. Dans le prochain épisode, direction vitrille sur scène par les jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade. Prise de son et réalisation, Noémie Kenney.

  • Speaker #1

    4,5. Voilà, madame, je vous rends la monnaie sur 10 euros.

  • Speaker #0

    Habillage musical, Étienne Gracianet.

  • Speaker #1

    Super, merci. Bonne journée à vous. Au revoir.

Share

Embed

You may also like

Description

Pour ce troisième épisode, on arpente l'Essonne à la rencontre de l'association L'Attribut.


EXTRAITS

“C'est un lieu plutôt convivial, un lieu de vie, où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.”


“Un lieu ressourçant, pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, ça ressource.”

“Le principe des repair café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas, soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu ou autre. On essaie de co-réparer et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.”


“Le projet de L’Attribut c'est de montrer au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent.”

“Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.”

“Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.”


4 adresses dans l’Essonne 

  • La Ressourcerie de Corbeil-Essonne

10 allée Aristide Briand 91100 Corbeil-Essonnes 

  • La Ressourcerie du Dragon à Évry

306 allée du dragon 91000 Evry-Courcouronnes

  • L’Idée Halle, 

6 rue Eugène Frayssinet 91130 Ris-Orangis

  • La Ressourcerie “La boutique du Plateau”

Centre commercial – Place du moulin à vent 91130 Ris-Orangis

Merci à toutes les personnes de l’équipe pour leurs partages d'expérience !

Dans le prochain épisode, direction Vitry-Sur-Seine pour parler jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade.

____

Le bruit des choses, une série de podcasts du REFER, le réseau francilien du réemploi

A la rencontre des Ressourceries, Recycleries et ateliers vélo d’Île-de-France.


Le réseau compte plus de 60 structures adhérentes, réparties dans une centaine de boutiques solidaires dans toute l’Île-de-France.

Face aux urgences sociales et écologiques, ces structures défendent une vision non lucrative du réemploi. Elles inventent des solutions locales, en donnant une seconde vie aux objets.


Dans cette série de podcasts, on vous emmène à la découverte de ce monde du « réemploi solidaire » !


Réalisée avec le soutien de l’ADEME Ile-de-France


Prise de son et réalisation : Noémi Quesnay

Habillage musical : Etienne Gratianette


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    à la rencontre des ressourceries, recycleries et ateliers vélos d'Ile-de-France.

  • Speaker #1

    Pour moi, une ressourcerie, ça a lieu plein de possibles, en fait.

  • Speaker #0

    Troisième épisode, expérimenter la gouvernance partagée à La Tribu.

  • Speaker #1

    Vous êtes devant la ressourcerie du dragon de l'association La Tribu. Ça s'appelle la ressourcerie du dragon parce qu'on est basé au square du dragon, en plein quartier des pyramides, qui est un quartier mythique pour la ville d'Evry-Courcouronne. Le quartier des pyramides, c'est un quartier prioritaire. C'est un quartier des années 70 qui vieillit comme il peut, dans lequel on nous a proposé un local de 300 m2 en plein cœur du quartier des Hibitations.

  • Speaker #0

    On va rentrer à l'intérieur de la boutique ? Oui, on y va. Non,

  • Speaker #1

    c'est un peu jour. La vieille Léa va être interviewée par Noémie. Elle va se mettre juste derrière pour que ça soit un petit peu silencieux.

  • Speaker #2

    C'est un lieu plutôt convivial ou un lieu de vie où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.

  • Speaker #3

    Un lieu ressourçant pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, c'est sa ressource. Donc voilà, moi je pense que c'est un lieu vraiment qu'on doit utiliser. Et en plus, dans ce quartier... qui est un quartier très populaire, il y a beaucoup de familles qui ne sont pas très aisées, donc c'est très intéressant pour eux aussi. Et puis surtout, même si on est aisé, moi je trouve que c'est très bien de racheter un livre ici, surtout qu'on n'a même plus de FNAC alors. C'est vrai, on avait la FNAC avant, on ne l'a plus maintenant. Tellement ça marchait bien avec les parties. Je m'appelle Myriam, je suis bénévole depuis juin 2023. Et pour encore longtemps, j'espère. J'habite à côté, oui. J'habite à quelques mètres, oui.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Léandre. Je suis en service civique à la tribu de manière générale, principalement au Dragon ici et sur les différents locaux de RIS, principalement la Halle et puis au Plateau. J'habite dans Évry, mais un peu plus loin, dans un autre quartier, aux Épinettes.

  • Speaker #3

    Ici, à la ressourcerie, je fais un atelier couture le mercredi matin. Un atelier couture le samedi après-midi. Et je fais aussi le rangement, le tri, ce qui est à faire.

  • Speaker #2

    Je viens principalement pour faire des ateliers riper café. Le principe des riper café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas. Soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu. Ou autre, on essaye de co-réparer. et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Crêpes,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes,

  • Speaker #1

    crêpes. Deuxième crêpe,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes.

  • Speaker #3

    C'est pour les grands et les petits,

  • Speaker #1

    les crêpes.

  • Speaker #3

    Il y a des petits qui attendent, mais il y a des grands aussi.

  • Speaker #5

    Oui, bonjour ! Du coup, aujourd'hui, c'est l'inauguration de la Ressourcerie du Dragon. Donc on fait une inauguration un petit peu plus officielle que celle annoncée pour l'ouverture il y a presque tout pile un an. Sur cette journée, on proposait un barbecue végétarien, une réalisation créative collaborative. Il y a aussi pas mal de jeux en bois qui ont été sortis. Donc ces jeux en bois, ils ont été fabriqués ici. On est hyper contents, ça fait le bonheur de tous les gamins du quartier. Moi c'est Pépite, donc mon prénom c'est Adlor, mais tout le monde m'appelle Pépite et du coup je suis la chargée de mission sur la ressourcerie du Dragoon. Et je kiffe mon tableau.

  • Speaker #1

    Le projet de la tribu c'est de montrer... au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent. Je m'appelle Marie, je suis coordinatrice de l'association depuis 2021. La tribu a été créée officiellement en 2015. Moi, j'ai rejoint en tant que bénévole en 2017. Le projet est né vraiment d'une équipe de copains qui aimaient leur cadre de vie. C'était des copains qui habitaient sur Draveil et qui en avaient marre d'entendre que pour respecter l'environnement, il fallait aller vivre en lozère, partir à l'autre bout de la France. Et donc, ils se sont dit, on a sûrement des choses à faire ici. Le projet est né dans une maison dont le premier étage était divisé en logements pour des colocs. Et tout le rez-de-chaussée et le sous-sol étaient dédiés à la vie de l'association, donc avec un espace cuisine, un espace festif, multi-activités, des tables, des chaises, de quoi se retrouver, et une petite salle dédiée aux ateliers, et un atelier vélo. En fait, c'était un lieu d'expression, pas soumis à une certaine censure politique, puisque quand on demande des locaux... à la collectivité, en tout cas aux communes qui peuvent nous héberger. Forcément, les thèmes sont regardés de près. Là, c'était vraiment un lieu d'expression libre. Donc oui, le lieu fondateur, c'était le Tipeee, cette grosse coloc à Draveil.

  • Speaker #5

    Parfait, vous avez trouvé tout ce qui vous fallait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #4

    12h05.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, madame. On a trouvé un t-shirt pour papa, on a trouvé une veste pour la miss, un t-shirt, des boucles d'oreilles, une figurine. Une chatte-cherche que le vétérinaire avait dit qu'on avait besoin d'une nouvelle. Voilà, tout ça pour 12 euros avec en plus un livre, des cartes postales, une assiette. Voilà, on est venus pour se balader, on ne savait pas trop quoi faire et on a trouvé notre petit bonheur. De 2015 à 2018, l'association a vécu au Tipeee. Et rapidement, la place nous a manqué. Et c'est la ville de Rissorangis qui est venue nous chercher en 2018, en nous parlant d'un local disponible sur les bords de Seine. Donc la première grosse étape de l'association, après sa création, ça a été l'installation à l'idéal dans la ville de Rissorangis, donc un espace de 300 mètres carrés en bordure de Seine.

  • Speaker #0

    Et donc, après l'ouverture de l'idéal en 2021, vous avez continué à essaimer ?

  • Speaker #1

    Ah oui ! Alors, sur Ysse-Orangis, pour l'instant, on a trois locaux, l'idéal sur les quêtes saines. On a une petite friperie juste à côté de la gare et on a la ressourcerie, la boutique du plateau. Ensuite, on a la ressourcerie de Corbeil-Essonne, en plein cœur de ville, et le nouveau venu, la ressourcerie du Dragon à Évry.

  • Speaker #2

    Dès qu'on rentre, on a une table avec café ou thé à prix libre. Ça permet de donner de l'avis un peu au lieu.

  • Speaker #3

    Là, un petit coin avec des beaux livres, de très beaux livres même.

  • Speaker #2

    Tout ce qui est vêtements, on a réfléchi ça de manière non genrée. Du coup, on a trié par taille et pas du tout si c'est vêtements féminins ou masculins.

  • Speaker #3

    Un joli coin vaisselle aussi. Beaucoup de choix.

  • Speaker #2

    Des

  • Speaker #3

    CD. Tout un secteur peluche.

  • Speaker #2

    Des DVD.

  • Speaker #3

    Beaucoup de peluches.

  • Speaker #2

    Des vinyles.

  • Speaker #3

    Des lampes. Des lustres.

  • Speaker #2

    Ce qui est plutôt jean. Vêtements de nuit.

  • Speaker #3

    Un coin mercerie qu'on a tenu à faire avec Catherine.

  • Speaker #2

    Les ceintures, des cravates.

  • Speaker #3

    On a des jolis petits bijoux.

  • Speaker #2

    Une tenue de hockey et puis des kimonos.

  • Speaker #3

    C'est improbable ici, mais c'est comme ça.

  • Speaker #2

    Nous avançons ensemble vers la création d'un système alternatif pour partager un mode de vie plus humain.

  • Speaker #3

    Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.

  • Speaker #2

    Nous favorisons le lien entre les générations et les différentes appartenances sociales en nous rassemblant autour de valeurs écologiques et humanistes.

  • Speaker #3

    Nous accompagnons la transition écologique en sensibilisant à l'économie de partage, à la consommation durable et à l'écomobilité.

  • Speaker #2

    Nos outils de travail et de communication tendent à l'exemplarité éthique, collaborative et environnementale.

  • Speaker #3

    L'attribut espace bienveillant de réflexion permanente s'engage à se repenser régulièrement.

  • Speaker #2

    Du coup, c'est la charte de l'attribut. Le sous-titre, c'est Laboratoire des solidarités éco-citadins

  • Speaker #0

    Vous expérimentez ici à la Tribune une gouvernance qui est très horizontale et vous parlez de sociocratie. Mais alors, qu'est-ce que c'est la sociocratie ?

  • Speaker #3

    La sociocratie, c'est un être social, c'est-à-dire qu'on est plusieurs et on fait ensemble, on décide ensemble. La gouvernance partagée, par exemple.

  • Speaker #2

    Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne sais pas si je pourrais t'en donner une définition simple. En tout cas, je peux te donner la définition de l'attribut. C'est qu'on décide collectivement la manière dont on veut fonctionner. Souvent, c'est assez mal compris, la sociocratie. En fait, comme on est en organisation horizontale, sans avoir de chef, tout simplement, de se dire que la parole de chacun compte, qu'elle doit être écoutée et qu'on décide collectivement. Souvent, les bénévoles nous disent Ah, ben de toute façon, la sociocratie, c'est qu'il n'y a pas de chef Non, la sociocratie, c'est de décider collectivement. qui est un chef ou qui n'y en est pas. En fait, la sociocratie n'implique pas obligatoirement tel ou tel mode de gouvernance. Ça repousse sur plusieurs outils qui permettent de décider d'une organisation, mais tous ensemble. On pourrait décider collectivement que c'est la dictature, ce n'est pas ce qu'on a décidé, mais la sociocratie le permet en fait. Ça, c'était la base de l'association. C'est dans notre charte. La charte, c'est quasiment la même depuis le début, avec quelques petites reformulations pour une meilleure compréhension. Mais les choses, elles ont été sur cette volonté de partage et d'horizontalité le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Et alors, comment ça se passe ? Comment est-ce qu'elles sont prises, les décisions, ici ?

  • Speaker #3

    En principe, collectivement. En principe, collectivement, mais bon, voilà. Normalement, le vendredi matin, il y a une réunion de filgouvre dans laquelle il y a quelques décisions qui sont prises.

  • Speaker #2

    On a des réunions de gouvernance et... En général, on va essayer de voir les décisions qu'on doit prendre, ou en tout cas, on doit essayer de trouver un consensus commun. Et puis, on débat longuement pour essayer de lever toutes les objections qu'il peut y avoir de manière le plus positive possible. Des fois, ça ne fonctionne pas toujours, mais on fait au mieux.

  • Speaker #3

    On essaye de faire au mieux, justement. Après, c'est comme partout. Il faut mettre du sien.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #3

    est-ce qu'elles sont bonnes, ces crêpes ? Vous n'avez pas dit que c'était bon,

  • Speaker #1

    les enfants ? Oui. Comment on a dit ?

  • Speaker #3

    Là,

  • Speaker #4

    il y en a un qui est très fort.

  • Speaker #1

    Historiquement, du temps de la tribu où il n'y avait que l'idéal, on avait le cercle vélo, le cercle ressourcerie, le cercle café. Donc, ces cercles avaient leur autonomie, leur budget, leurs référents. Maintenant, on parle de cercle par site. Donc on a le cercle du Dragon, le cercle de Corbeil, le cercle de Ries. Les bases de la sociocratie, c'est l'organisation en cercle et le double lien. C'est-à-dire que nous, on a un collectif actif qui est au cœur de l'association. Donc c'est ce qui se rapprocherait le plus d'un bureau dans le cadre du schéma traditionnel ou d'un conseil d'administration plutôt. Et c'est un peu l'instance décisionnelle. et les référents sont présents dans ces collectifs actifs. Une personne du cercle également, pour s'assurer que c'est bien la parole du cercle qui est représentée, pas la parole de ce référent. Et donc la sociocratie repose sur quatre piliers qui sont le fonctionnement en cercle, Le double lien, donc avec deux personnes en mesure de remonter ou d'échanger les informations descendantes et montantes. L'élection sans candidat, donc c'est un processus d'élection et de nomination de personnes par justement le groupe. Et le dernier, c'est le consentement, puisqu'on pense que pour que les personnes adhèrent à un projet sur la durée, on doit être dans une posture de consentement, donc on ne fonctionne pas au vote et à main levée. On prend en compte toutes les objections, les objections majeures. Donc on définit bien sûr ce qu'est une objection majeure, c'est-à-dire qu'on ne peut pas faire avec l'aide proposition. On ne pourra pas continuer à se sentir bien à l'association si on met en place ce qui est proposé. Donc on travaille collectivement à découdre en fait les freins pour que justement après le projet soit complètement accepté, compris. est mis en œuvre, puisque plus d'incompréhension au départ.

  • Speaker #0

    Là Marie, on va quitter la ressourcerie du dragon. Où est-ce qu'on va se rendre maintenant ?

  • Speaker #1

    On va aller dans la maison mère, ce que certains bénévoles taquins aiment bien utiliser comme mot. On va aller à l'idéal. C'est tout un lieu qui vit et que vous allez découvrir plus tard. Ça y est, on est à l'idéal, notre tiers lieu sur les docks de Riss-Orangis. C'est vrai qu'on est dans un environnement assez spécifique, puisqu'on est au cœur de l'écoquartier de Riss-Orangis. Le bâtiment qui maintenant est l'idéal, ce sont des anciennes halles d'entretien de la SNCF, type Frétinet, ces halles très hautes, toutes bétonnées, avec voûte en béton. Quand on rentre, la première chose qu'on voit, c'est le café, parce que c'est le cœur de la halle. C'est ce qui fait vivre l'association. Pas d'un point de vue financier, mais d'un point de vue en tout cas humain. Donc les gens viennent ici parce qu'il y a un café associatif qui est très sympa. On a des canapés, des tables, des baby-foot, de l'affichage engagé. Et on tient justement à ce que chacun puisse s'installer, qu'il se pose, qu'il puisse venir en famille, entre amis. Ensuite, on a un petit espace scénique. On programme des conférences, des concerts, des projections. Ensuite, on a un espace boutique avec un petit espace ressourcerie. Et tout au fond, on a l'espace co-réparation, co-réparation de vélo et la partie réparation aussi d'appareils électroménagers. C'est bon comme ça, c'est bien fermé.

  • Speaker #2

    Très bien. On nettoie un petit peu les coulures qu'il y a. On a fait un atelier bois cette semaine. Et du coup, pour finir le travail, on a tout vernis. On a mis du vernis sur tout ce qu'on a fait hier, sur du bois, sur plein de bois, pour construire des jeux pour les enfants.

  • Speaker #1

    On accueille plein de jeunes qui sont encadrés par des associations ou des jeunes bénéficiaires du dispositif Tremplin Citoyens, qui viennent faire des heures de bénévolat. C'est une expérience qu'ils peuvent valoriser dans leur CV pour trouver un petit job après. Oui ! Non !

  • Speaker #4

    Quel échec !

  • Speaker #2

    C'est un des jeux qu'on a pu faire pendant cette semaine. Le fameux jeu avec les petits palais et les élastiques où il faut tirer tous les palais dans le camp adverse.

  • Speaker #0

    Et qui vient de gagner là ?

  • Speaker #2

    C'est moi !

  • Speaker #1

    Je l'ai fait !

  • Speaker #6

    Alors là, on est à la partie barre du lieu de l'idéal. C'est l'endroit où on sert nos boissons. On a un partenariat avec un brasseur bio, qui s'appelle les Brasseries Ox. Et puis le reste, ce sont des boissons que nous faisons nous-mêmes. On fait du beat-up, du jus de gingembre, on peut faire des citronnades aussi. Puis on a des boissons chaudes. La semaine prochaine, par exemple, on va proposer un documentaire féministe, puisqu'on a un partenariat avec Ad hoc qui propose des documentaires assez engagés. Donc on a fait une petite sélection de documentaires et on essaie d'en présenter de temps en temps. Et puis on a aussi des soirées-concerts.

  • Speaker #0

    Et alors au-dessus du bar, il y a une grande banderole.

  • Speaker #6

    Il y a écrit Justice climatique et sociale Voilà, la tribu de Raveil-Rissorangis.

  • Speaker #1

    Ce que les gens nous disent quand ils rentrent généralement, c'est que c'est très chaleureux. Il n'y a que de la récup en fait. Le principe de la Halle, c'est un lieu vitrine, durée emploi. Tout ce qu'on a ici, c'est soit fabriqué, soit acheté d'occasion, soit récupéré pour montrer qu'on peut. Donc on n'a pas besoin d'acheter du neuf systématiquement pour créer un espace convivial et chaleureux. Là on est à la cuisine.

  • Speaker #5

    En ce moment on est en train de préparer des cookies et un gâteau aux pommes pour après le vendre dans le bar. Il y a Audeville qui est allée chercher un panier de chez Biocop et il y avait quelques pommes un peu fatiguées.

  • Speaker #1

    Du coup on les utilise pour faire un gâteau.

  • Speaker #7

    Moi je suis Odile, je suis bénévole à la tribu je pense depuis les années 2016-2017. J'ai connu l'association parce qu'ils faisaient des ventes de légumes d'invendus, parce qu'à l'époque on récupérait beaucoup. Du coup c'est moi qui me suis mis à faire les récup'et puis après comme ils faisaient de la réparation de vélo et que j'aime bien bricoler, j'ai intégré aussi l'atelier vélo. Et puis je fais au coup par coup, je donne un coup de main à droite à gauche. Comme l'association a démarré à Draveil, moi je suis draveilloise, donc ce n'était pas très loin de chez moi. Mais bon, j'ai migré à Ries avec le groupe. Bon, ça fait un peu plus loin, mais bon, je viens quand même. Je fais la récup à la biocom de Mongeron et là aujourd'hui, je suis allée à Soisy. On ramène tout ici et on valorise ce qu'on ramasse au niveau légumes, fruits. Des gâteaux, des soupes. On fait de la cuisine avec. On essaye de rien perdre. Je suis un petit peu la vieille du groupe. Je récupérais déjà beaucoup de choses gaming. Pour moi, ce n'est pas d'aujourd'hui que je récupère et que je valorise. Ce bon de main et tout, ça a toujours été un peu mon principe. Donc, c'est bien que les jeunes s'y mettent aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es fière de tes cookies ?

  • Speaker #0

    Très.

  • Speaker #1

    Regarde-moi. Allez, chise. En plus, ils sentent bon. Des bons coups pour les gens, ça donne envie.

  • Speaker #0

    Ici à la Tribu, je crois que vous avez un mode de fonctionnement un peu particulier. La gouvernance, elle est assez horizontale. Comment est-ce que ça se passe concrètement au quotidien ?

  • Speaker #7

    Oui, ça c'est un peu en théorie. Je trouve que si, quand même, les référents, certains, sont un petit peu chefs quand même. J'avoue. Mais bon, moi je ne mets jamais au réunion, ça c'est... Je n'aime pas ça. Je suis exécutant, moi. Je dis toujours, vous me proposez, ça me plaît, je viens. Il faut que ça reste du plaisir. La paperasse, les subventions, tout ça, non, ça ne m'intéresse pas. Je le laisse à d'autres.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne te cache pas que ce n'est pas toujours facile à garder au quotidien, puisqu'on a des personnes qui viennent faire du bénévolat, mais qui ne veulent pas porter de responsabilité, pas de prise de parole, pas avoir à être la personne qui va organiser, qui va porter des décisions. Tout ce qui va concerner... Le quotidien de l'association, le quotidien des cercles, le fonctionnement logistique, l'organisation, ça, on a une relative horizontalité dans la prise de décision. Ce qui va être clairement plus difficile sur ce niveau d'égalité, c'est les questions financières et de ressources humaines. On aimerait être sur une prise de décision aussi très collective sur ces sujets-là, mais on voit bien que dans le quotidien, ce n'est pas évident. On est en pleine réflexion sur... la capacité à maintenir ce type de gouvernance avec une équipe salariée qui, de fait, est considérée par les bénévoles comme les équipes qui décident. Même si on leur dit Vous avez votre légitimité à décider on est les personnes les plus présentes. On a une vision des budgets, des ressources, de qui est là, qui ne sera pas là, etc. Donc on trouve que c'est assez difficile de continuer à garder cette gouvernance. Pas qu'on ne le veuille pas, mais dans le cadre où il y a des personnes qui font avancer les choses à un autre rythme. Plus il y a de salariés, plus le collectif actif a des responsabilités pour le maintien de ses emplois. Ça devient en effet des questions sur lesquelles on s'interroge et sur lesquelles on se fait accompagner par France Active Séné-Marnison pour retravailler notre modèle de gouvernance. Vous avez raison. Je vous donne une petite serviette en tissu,

  • Speaker #3

    vous la gardez.

  • Speaker #4

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Bonne semaine, bonne journée.

  • Speaker #4

    Au revoir.

  • Speaker #1

    Après, on apprend tous les jours. Moi, j'ai eu 20 ans de carrière dans le milieu professionnel classique. Le milieu associatif m'a fait apprendre énormément sur moi-même, sur les autres, sur justement le fonctionnement qu'on a mis en place dans nos sociétés. Je ne suis pas bisounours parce que j'ai vécu avant. Je vois aussi les travers de notre gouvernance et nos fonctionnements. On se cherche encore beaucoup. Mais c'est vrai qu'on apprend tout le temps parce qu'on est en interaction avec tellement d'acteurs. Entre les acteurs du réemploi, les acteurs de la petite enfance, les acteurs de l'accompagnement de jeunes en rupture, les artistes, les bricoleurs, tous nos partenaires associatifs. On se rend compte qu'on vit quand même parmi ces pères. dans un microcosme professionnel et personnel. Et l'associatif, ça me permet de pousser les murs, d'avoir une autre vision sur la société. Je comprends beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de choses maintenant que je suis entourée de gens très, très, très différents.

  • Speaker #0

    Le Bruit des Choses, une série de podcasts du Refait, le réseau francilien du réemploi, réalisé avec le soutien de l'ADEME Île-de-France. Dans le prochain épisode, direction vitrille sur scène par les jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade. Prise de son et réalisation, Noémie Kenney.

  • Speaker #1

    4,5. Voilà, madame, je vous rends la monnaie sur 10 euros.

  • Speaker #0

    Habillage musical, Étienne Gracianet.

  • Speaker #1

    Super, merci. Bonne journée à vous. Au revoir.

Description

Pour ce troisième épisode, on arpente l'Essonne à la rencontre de l'association L'Attribut.


EXTRAITS

“C'est un lieu plutôt convivial, un lieu de vie, où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.”


“Un lieu ressourçant, pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, ça ressource.”

“Le principe des repair café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas, soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu ou autre. On essaie de co-réparer et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.”


“Le projet de L’Attribut c'est de montrer au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent.”

“Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.”

“Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.”


4 adresses dans l’Essonne 

  • La Ressourcerie de Corbeil-Essonne

10 allée Aristide Briand 91100 Corbeil-Essonnes 

  • La Ressourcerie du Dragon à Évry

306 allée du dragon 91000 Evry-Courcouronnes

  • L’Idée Halle, 

6 rue Eugène Frayssinet 91130 Ris-Orangis

  • La Ressourcerie “La boutique du Plateau”

Centre commercial – Place du moulin à vent 91130 Ris-Orangis

Merci à toutes les personnes de l’équipe pour leurs partages d'expérience !

Dans le prochain épisode, direction Vitry-Sur-Seine pour parler jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade.

____

Le bruit des choses, une série de podcasts du REFER, le réseau francilien du réemploi

A la rencontre des Ressourceries, Recycleries et ateliers vélo d’Île-de-France.


Le réseau compte plus de 60 structures adhérentes, réparties dans une centaine de boutiques solidaires dans toute l’Île-de-France.

Face aux urgences sociales et écologiques, ces structures défendent une vision non lucrative du réemploi. Elles inventent des solutions locales, en donnant une seconde vie aux objets.


Dans cette série de podcasts, on vous emmène à la découverte de ce monde du « réemploi solidaire » !


Réalisée avec le soutien de l’ADEME Ile-de-France


Prise de son et réalisation : Noémi Quesnay

Habillage musical : Etienne Gratianette


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    à la rencontre des ressourceries, recycleries et ateliers vélos d'Ile-de-France.

  • Speaker #1

    Pour moi, une ressourcerie, ça a lieu plein de possibles, en fait.

  • Speaker #0

    Troisième épisode, expérimenter la gouvernance partagée à La Tribu.

  • Speaker #1

    Vous êtes devant la ressourcerie du dragon de l'association La Tribu. Ça s'appelle la ressourcerie du dragon parce qu'on est basé au square du dragon, en plein quartier des pyramides, qui est un quartier mythique pour la ville d'Evry-Courcouronne. Le quartier des pyramides, c'est un quartier prioritaire. C'est un quartier des années 70 qui vieillit comme il peut, dans lequel on nous a proposé un local de 300 m2 en plein cœur du quartier des Hibitations.

  • Speaker #0

    On va rentrer à l'intérieur de la boutique ? Oui, on y va. Non,

  • Speaker #1

    c'est un peu jour. La vieille Léa va être interviewée par Noémie. Elle va se mettre juste derrière pour que ça soit un petit peu silencieux.

  • Speaker #2

    C'est un lieu plutôt convivial ou un lieu de vie où on peut à la fois donner ce dont on n'a plus besoin et acheter des choses dont on pourrait avoir besoin.

  • Speaker #3

    Un lieu ressourçant pour les humains autant que pour les objets. Une ressourcerie, c'est sa ressource. Donc voilà, moi je pense que c'est un lieu vraiment qu'on doit utiliser. Et en plus, dans ce quartier... qui est un quartier très populaire, il y a beaucoup de familles qui ne sont pas très aisées, donc c'est très intéressant pour eux aussi. Et puis surtout, même si on est aisé, moi je trouve que c'est très bien de racheter un livre ici, surtout qu'on n'a même plus de FNAC alors. C'est vrai, on avait la FNAC avant, on ne l'a plus maintenant. Tellement ça marchait bien avec les parties. Je m'appelle Myriam, je suis bénévole depuis juin 2023. Et pour encore longtemps, j'espère. J'habite à côté, oui. J'habite à quelques mètres, oui.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Léandre. Je suis en service civique à la tribu de manière générale, principalement au Dragon ici et sur les différents locaux de RIS, principalement la Halle et puis au Plateau. J'habite dans Évry, mais un peu plus loin, dans un autre quartier, aux Épinettes.

  • Speaker #3

    Ici, à la ressourcerie, je fais un atelier couture le mercredi matin. Un atelier couture le samedi après-midi. Et je fais aussi le rangement, le tri, ce qui est à faire.

  • Speaker #2

    Je viens principalement pour faire des ateliers riper café. Le principe des riper café, c'est les gens qui ont de l'électroménager qui ne fonctionne pas. Soit parce qu'il est cassé, soit parce que l'électronique a vieilli un peu. Ou autre, on essaye de co-réparer. et de remettre en marche pour qu'ils puissent avoir une nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Crêpes,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes,

  • Speaker #1

    crêpes. Deuxième crêpe,

  • Speaker #4

    crêpes, crêpes.

  • Speaker #3

    C'est pour les grands et les petits,

  • Speaker #1

    les crêpes.

  • Speaker #3

    Il y a des petits qui attendent, mais il y a des grands aussi.

  • Speaker #5

    Oui, bonjour ! Du coup, aujourd'hui, c'est l'inauguration de la Ressourcerie du Dragon. Donc on fait une inauguration un petit peu plus officielle que celle annoncée pour l'ouverture il y a presque tout pile un an. Sur cette journée, on proposait un barbecue végétarien, une réalisation créative collaborative. Il y a aussi pas mal de jeux en bois qui ont été sortis. Donc ces jeux en bois, ils ont été fabriqués ici. On est hyper contents, ça fait le bonheur de tous les gamins du quartier. Moi c'est Pépite, donc mon prénom c'est Adlor, mais tout le monde m'appelle Pépite et du coup je suis la chargée de mission sur la ressourcerie du Dragoon. Et je kiffe mon tableau.

  • Speaker #1

    Le projet de la tribu c'est de montrer... au plus de personnes possible, qu'on peut avoir un rapport à la consommation différent de ce que la société nous montre. On peut consommer de manière plus responsable et plus respectueuse de l'environnement et des êtres humains, puisque derrière la consommation, il y a aussi des personnes qui travaillent. Je m'appelle Marie, je suis coordinatrice de l'association depuis 2021. La tribu a été créée officiellement en 2015. Moi, j'ai rejoint en tant que bénévole en 2017. Le projet est né vraiment d'une équipe de copains qui aimaient leur cadre de vie. C'était des copains qui habitaient sur Draveil et qui en avaient marre d'entendre que pour respecter l'environnement, il fallait aller vivre en lozère, partir à l'autre bout de la France. Et donc, ils se sont dit, on a sûrement des choses à faire ici. Le projet est né dans une maison dont le premier étage était divisé en logements pour des colocs. Et tout le rez-de-chaussée et le sous-sol étaient dédiés à la vie de l'association, donc avec un espace cuisine, un espace festif, multi-activités, des tables, des chaises, de quoi se retrouver, et une petite salle dédiée aux ateliers, et un atelier vélo. En fait, c'était un lieu d'expression, pas soumis à une certaine censure politique, puisque quand on demande des locaux... à la collectivité, en tout cas aux communes qui peuvent nous héberger. Forcément, les thèmes sont regardés de près. Là, c'était vraiment un lieu d'expression libre. Donc oui, le lieu fondateur, c'était le Tipeee, cette grosse coloc à Draveil.

  • Speaker #5

    Parfait, vous avez trouvé tout ce qui vous fallait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #4

    12h05.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, madame. On a trouvé un t-shirt pour papa, on a trouvé une veste pour la miss, un t-shirt, des boucles d'oreilles, une figurine. Une chatte-cherche que le vétérinaire avait dit qu'on avait besoin d'une nouvelle. Voilà, tout ça pour 12 euros avec en plus un livre, des cartes postales, une assiette. Voilà, on est venus pour se balader, on ne savait pas trop quoi faire et on a trouvé notre petit bonheur. De 2015 à 2018, l'association a vécu au Tipeee. Et rapidement, la place nous a manqué. Et c'est la ville de Rissorangis qui est venue nous chercher en 2018, en nous parlant d'un local disponible sur les bords de Seine. Donc la première grosse étape de l'association, après sa création, ça a été l'installation à l'idéal dans la ville de Rissorangis, donc un espace de 300 mètres carrés en bordure de Seine.

  • Speaker #0

    Et donc, après l'ouverture de l'idéal en 2021, vous avez continué à essaimer ?

  • Speaker #1

    Ah oui ! Alors, sur Ysse-Orangis, pour l'instant, on a trois locaux, l'idéal sur les quêtes saines. On a une petite friperie juste à côté de la gare et on a la ressourcerie, la boutique du plateau. Ensuite, on a la ressourcerie de Corbeil-Essonne, en plein cœur de ville, et le nouveau venu, la ressourcerie du Dragon à Évry.

  • Speaker #2

    Dès qu'on rentre, on a une table avec café ou thé à prix libre. Ça permet de donner de l'avis un peu au lieu.

  • Speaker #3

    Là, un petit coin avec des beaux livres, de très beaux livres même.

  • Speaker #2

    Tout ce qui est vêtements, on a réfléchi ça de manière non genrée. Du coup, on a trié par taille et pas du tout si c'est vêtements féminins ou masculins.

  • Speaker #3

    Un joli coin vaisselle aussi. Beaucoup de choix.

  • Speaker #2

    Des

  • Speaker #3

    CD. Tout un secteur peluche.

  • Speaker #2

    Des DVD.

  • Speaker #3

    Beaucoup de peluches.

  • Speaker #2

    Des vinyles.

  • Speaker #3

    Des lampes. Des lustres.

  • Speaker #2

    Ce qui est plutôt jean. Vêtements de nuit.

  • Speaker #3

    Un coin mercerie qu'on a tenu à faire avec Catherine.

  • Speaker #2

    Les ceintures, des cravates.

  • Speaker #3

    On a des jolis petits bijoux.

  • Speaker #2

    Une tenue de hockey et puis des kimonos.

  • Speaker #3

    C'est improbable ici, mais c'est comme ça.

  • Speaker #2

    Nous avançons ensemble vers la création d'un système alternatif pour partager un mode de vie plus humain.

  • Speaker #3

    Notre modèle de gouvernance est celui de la sociocratie par consentement.

  • Speaker #2

    Nous favorisons le lien entre les générations et les différentes appartenances sociales en nous rassemblant autour de valeurs écologiques et humanistes.

  • Speaker #3

    Nous accompagnons la transition écologique en sensibilisant à l'économie de partage, à la consommation durable et à l'écomobilité.

  • Speaker #2

    Nos outils de travail et de communication tendent à l'exemplarité éthique, collaborative et environnementale.

  • Speaker #3

    L'attribut espace bienveillant de réflexion permanente s'engage à se repenser régulièrement.

  • Speaker #2

    Du coup, c'est la charte de l'attribut. Le sous-titre, c'est Laboratoire des solidarités éco-citadins

  • Speaker #0

    Vous expérimentez ici à la Tribune une gouvernance qui est très horizontale et vous parlez de sociocratie. Mais alors, qu'est-ce que c'est la sociocratie ?

  • Speaker #3

    La sociocratie, c'est un être social, c'est-à-dire qu'on est plusieurs et on fait ensemble, on décide ensemble. La gouvernance partagée, par exemple.

  • Speaker #2

    Pour moi, la sociocratie, c'est le fait de décider tous ensemble et qu'autant que possible, personne ne se sente lésé par les décisions du groupe.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne sais pas si je pourrais t'en donner une définition simple. En tout cas, je peux te donner la définition de l'attribut. C'est qu'on décide collectivement la manière dont on veut fonctionner. Souvent, c'est assez mal compris, la sociocratie. En fait, comme on est en organisation horizontale, sans avoir de chef, tout simplement, de se dire que la parole de chacun compte, qu'elle doit être écoutée et qu'on décide collectivement. Souvent, les bénévoles nous disent Ah, ben de toute façon, la sociocratie, c'est qu'il n'y a pas de chef Non, la sociocratie, c'est de décider collectivement. qui est un chef ou qui n'y en est pas. En fait, la sociocratie n'implique pas obligatoirement tel ou tel mode de gouvernance. Ça repousse sur plusieurs outils qui permettent de décider d'une organisation, mais tous ensemble. On pourrait décider collectivement que c'est la dictature, ce n'est pas ce qu'on a décidé, mais la sociocratie le permet en fait. Ça, c'était la base de l'association. C'est dans notre charte. La charte, c'est quasiment la même depuis le début, avec quelques petites reformulations pour une meilleure compréhension. Mais les choses, elles ont été sur cette volonté de partage et d'horizontalité le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    Et alors, comment ça se passe ? Comment est-ce qu'elles sont prises, les décisions, ici ?

  • Speaker #3

    En principe, collectivement. En principe, collectivement, mais bon, voilà. Normalement, le vendredi matin, il y a une réunion de filgouvre dans laquelle il y a quelques décisions qui sont prises.

  • Speaker #2

    On a des réunions de gouvernance et... En général, on va essayer de voir les décisions qu'on doit prendre, ou en tout cas, on doit essayer de trouver un consensus commun. Et puis, on débat longuement pour essayer de lever toutes les objections qu'il peut y avoir de manière le plus positive possible. Des fois, ça ne fonctionne pas toujours, mais on fait au mieux.

  • Speaker #3

    On essaye de faire au mieux, justement. Après, c'est comme partout. Il faut mettre du sien.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #3

    est-ce qu'elles sont bonnes, ces crêpes ? Vous n'avez pas dit que c'était bon,

  • Speaker #1

    les enfants ? Oui. Comment on a dit ?

  • Speaker #3

    Là,

  • Speaker #4

    il y en a un qui est très fort.

  • Speaker #1

    Historiquement, du temps de la tribu où il n'y avait que l'idéal, on avait le cercle vélo, le cercle ressourcerie, le cercle café. Donc, ces cercles avaient leur autonomie, leur budget, leurs référents. Maintenant, on parle de cercle par site. Donc on a le cercle du Dragon, le cercle de Corbeil, le cercle de Ries. Les bases de la sociocratie, c'est l'organisation en cercle et le double lien. C'est-à-dire que nous, on a un collectif actif qui est au cœur de l'association. Donc c'est ce qui se rapprocherait le plus d'un bureau dans le cadre du schéma traditionnel ou d'un conseil d'administration plutôt. Et c'est un peu l'instance décisionnelle. et les référents sont présents dans ces collectifs actifs. Une personne du cercle également, pour s'assurer que c'est bien la parole du cercle qui est représentée, pas la parole de ce référent. Et donc la sociocratie repose sur quatre piliers qui sont le fonctionnement en cercle, Le double lien, donc avec deux personnes en mesure de remonter ou d'échanger les informations descendantes et montantes. L'élection sans candidat, donc c'est un processus d'élection et de nomination de personnes par justement le groupe. Et le dernier, c'est le consentement, puisqu'on pense que pour que les personnes adhèrent à un projet sur la durée, on doit être dans une posture de consentement, donc on ne fonctionne pas au vote et à main levée. On prend en compte toutes les objections, les objections majeures. Donc on définit bien sûr ce qu'est une objection majeure, c'est-à-dire qu'on ne peut pas faire avec l'aide proposition. On ne pourra pas continuer à se sentir bien à l'association si on met en place ce qui est proposé. Donc on travaille collectivement à découdre en fait les freins pour que justement après le projet soit complètement accepté, compris. est mis en œuvre, puisque plus d'incompréhension au départ.

  • Speaker #0

    Là Marie, on va quitter la ressourcerie du dragon. Où est-ce qu'on va se rendre maintenant ?

  • Speaker #1

    On va aller dans la maison mère, ce que certains bénévoles taquins aiment bien utiliser comme mot. On va aller à l'idéal. C'est tout un lieu qui vit et que vous allez découvrir plus tard. Ça y est, on est à l'idéal, notre tiers lieu sur les docks de Riss-Orangis. C'est vrai qu'on est dans un environnement assez spécifique, puisqu'on est au cœur de l'écoquartier de Riss-Orangis. Le bâtiment qui maintenant est l'idéal, ce sont des anciennes halles d'entretien de la SNCF, type Frétinet, ces halles très hautes, toutes bétonnées, avec voûte en béton. Quand on rentre, la première chose qu'on voit, c'est le café, parce que c'est le cœur de la halle. C'est ce qui fait vivre l'association. Pas d'un point de vue financier, mais d'un point de vue en tout cas humain. Donc les gens viennent ici parce qu'il y a un café associatif qui est très sympa. On a des canapés, des tables, des baby-foot, de l'affichage engagé. Et on tient justement à ce que chacun puisse s'installer, qu'il se pose, qu'il puisse venir en famille, entre amis. Ensuite, on a un petit espace scénique. On programme des conférences, des concerts, des projections. Ensuite, on a un espace boutique avec un petit espace ressourcerie. Et tout au fond, on a l'espace co-réparation, co-réparation de vélo et la partie réparation aussi d'appareils électroménagers. C'est bon comme ça, c'est bien fermé.

  • Speaker #2

    Très bien. On nettoie un petit peu les coulures qu'il y a. On a fait un atelier bois cette semaine. Et du coup, pour finir le travail, on a tout vernis. On a mis du vernis sur tout ce qu'on a fait hier, sur du bois, sur plein de bois, pour construire des jeux pour les enfants.

  • Speaker #1

    On accueille plein de jeunes qui sont encadrés par des associations ou des jeunes bénéficiaires du dispositif Tremplin Citoyens, qui viennent faire des heures de bénévolat. C'est une expérience qu'ils peuvent valoriser dans leur CV pour trouver un petit job après. Oui ! Non !

  • Speaker #4

    Quel échec !

  • Speaker #2

    C'est un des jeux qu'on a pu faire pendant cette semaine. Le fameux jeu avec les petits palais et les élastiques où il faut tirer tous les palais dans le camp adverse.

  • Speaker #0

    Et qui vient de gagner là ?

  • Speaker #2

    C'est moi !

  • Speaker #1

    Je l'ai fait !

  • Speaker #6

    Alors là, on est à la partie barre du lieu de l'idéal. C'est l'endroit où on sert nos boissons. On a un partenariat avec un brasseur bio, qui s'appelle les Brasseries Ox. Et puis le reste, ce sont des boissons que nous faisons nous-mêmes. On fait du beat-up, du jus de gingembre, on peut faire des citronnades aussi. Puis on a des boissons chaudes. La semaine prochaine, par exemple, on va proposer un documentaire féministe, puisqu'on a un partenariat avec Ad hoc qui propose des documentaires assez engagés. Donc on a fait une petite sélection de documentaires et on essaie d'en présenter de temps en temps. Et puis on a aussi des soirées-concerts.

  • Speaker #0

    Et alors au-dessus du bar, il y a une grande banderole.

  • Speaker #6

    Il y a écrit Justice climatique et sociale Voilà, la tribu de Raveil-Rissorangis.

  • Speaker #1

    Ce que les gens nous disent quand ils rentrent généralement, c'est que c'est très chaleureux. Il n'y a que de la récup en fait. Le principe de la Halle, c'est un lieu vitrine, durée emploi. Tout ce qu'on a ici, c'est soit fabriqué, soit acheté d'occasion, soit récupéré pour montrer qu'on peut. Donc on n'a pas besoin d'acheter du neuf systématiquement pour créer un espace convivial et chaleureux. Là on est à la cuisine.

  • Speaker #5

    En ce moment on est en train de préparer des cookies et un gâteau aux pommes pour après le vendre dans le bar. Il y a Audeville qui est allée chercher un panier de chez Biocop et il y avait quelques pommes un peu fatiguées.

  • Speaker #1

    Du coup on les utilise pour faire un gâteau.

  • Speaker #7

    Moi je suis Odile, je suis bénévole à la tribu je pense depuis les années 2016-2017. J'ai connu l'association parce qu'ils faisaient des ventes de légumes d'invendus, parce qu'à l'époque on récupérait beaucoup. Du coup c'est moi qui me suis mis à faire les récup'et puis après comme ils faisaient de la réparation de vélo et que j'aime bien bricoler, j'ai intégré aussi l'atelier vélo. Et puis je fais au coup par coup, je donne un coup de main à droite à gauche. Comme l'association a démarré à Draveil, moi je suis draveilloise, donc ce n'était pas très loin de chez moi. Mais bon, j'ai migré à Ries avec le groupe. Bon, ça fait un peu plus loin, mais bon, je viens quand même. Je fais la récup à la biocom de Mongeron et là aujourd'hui, je suis allée à Soisy. On ramène tout ici et on valorise ce qu'on ramasse au niveau légumes, fruits. Des gâteaux, des soupes. On fait de la cuisine avec. On essaye de rien perdre. Je suis un petit peu la vieille du groupe. Je récupérais déjà beaucoup de choses gaming. Pour moi, ce n'est pas d'aujourd'hui que je récupère et que je valorise. Ce bon de main et tout, ça a toujours été un peu mon principe. Donc, c'est bien que les jeunes s'y mettent aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es fière de tes cookies ?

  • Speaker #0

    Très.

  • Speaker #1

    Regarde-moi. Allez, chise. En plus, ils sentent bon. Des bons coups pour les gens, ça donne envie.

  • Speaker #0

    Ici à la Tribu, je crois que vous avez un mode de fonctionnement un peu particulier. La gouvernance, elle est assez horizontale. Comment est-ce que ça se passe concrètement au quotidien ?

  • Speaker #7

    Oui, ça c'est un peu en théorie. Je trouve que si, quand même, les référents, certains, sont un petit peu chefs quand même. J'avoue. Mais bon, moi je ne mets jamais au réunion, ça c'est... Je n'aime pas ça. Je suis exécutant, moi. Je dis toujours, vous me proposez, ça me plaît, je viens. Il faut que ça reste du plaisir. La paperasse, les subventions, tout ça, non, ça ne m'intéresse pas. Je le laisse à d'autres.

  • Speaker #1

    Alors la sociocratie, je ne te cache pas que ce n'est pas toujours facile à garder au quotidien, puisqu'on a des personnes qui viennent faire du bénévolat, mais qui ne veulent pas porter de responsabilité, pas de prise de parole, pas avoir à être la personne qui va organiser, qui va porter des décisions. Tout ce qui va concerner... Le quotidien de l'association, le quotidien des cercles, le fonctionnement logistique, l'organisation, ça, on a une relative horizontalité dans la prise de décision. Ce qui va être clairement plus difficile sur ce niveau d'égalité, c'est les questions financières et de ressources humaines. On aimerait être sur une prise de décision aussi très collective sur ces sujets-là, mais on voit bien que dans le quotidien, ce n'est pas évident. On est en pleine réflexion sur... la capacité à maintenir ce type de gouvernance avec une équipe salariée qui, de fait, est considérée par les bénévoles comme les équipes qui décident. Même si on leur dit Vous avez votre légitimité à décider on est les personnes les plus présentes. On a une vision des budgets, des ressources, de qui est là, qui ne sera pas là, etc. Donc on trouve que c'est assez difficile de continuer à garder cette gouvernance. Pas qu'on ne le veuille pas, mais dans le cadre où il y a des personnes qui font avancer les choses à un autre rythme. Plus il y a de salariés, plus le collectif actif a des responsabilités pour le maintien de ses emplois. Ça devient en effet des questions sur lesquelles on s'interroge et sur lesquelles on se fait accompagner par France Active Séné-Marnison pour retravailler notre modèle de gouvernance. Vous avez raison. Je vous donne une petite serviette en tissu,

  • Speaker #3

    vous la gardez.

  • Speaker #4

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Bonne semaine, bonne journée.

  • Speaker #4

    Au revoir.

  • Speaker #1

    Après, on apprend tous les jours. Moi, j'ai eu 20 ans de carrière dans le milieu professionnel classique. Le milieu associatif m'a fait apprendre énormément sur moi-même, sur les autres, sur justement le fonctionnement qu'on a mis en place dans nos sociétés. Je ne suis pas bisounours parce que j'ai vécu avant. Je vois aussi les travers de notre gouvernance et nos fonctionnements. On se cherche encore beaucoup. Mais c'est vrai qu'on apprend tout le temps parce qu'on est en interaction avec tellement d'acteurs. Entre les acteurs du réemploi, les acteurs de la petite enfance, les acteurs de l'accompagnement de jeunes en rupture, les artistes, les bricoleurs, tous nos partenaires associatifs. On se rend compte qu'on vit quand même parmi ces pères. dans un microcosme professionnel et personnel. Et l'associatif, ça me permet de pousser les murs, d'avoir une autre vision sur la société. Je comprends beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de choses maintenant que je suis entourée de gens très, très, très différents.

  • Speaker #0

    Le Bruit des Choses, une série de podcasts du Refait, le réseau francilien du réemploi, réalisé avec le soutien de l'ADEME Île-de-France. Dans le prochain épisode, direction vitrille sur scène par les jeux vidéo, bornes d'arcade rétro et création en réemploi. On plongera dans le monde bricolé, joyeusement foutraque et génial de MedArcade. Prise de son et réalisation, Noémie Kenney.

  • Speaker #1

    4,5. Voilà, madame, je vous rends la monnaie sur 10 euros.

  • Speaker #0

    Habillage musical, Étienne Gracianet.

  • Speaker #1

    Super, merci. Bonne journée à vous. Au revoir.

Share

Embed

You may also like