Speaker #0Là, tu vois, j'utilise la clé à cliquet pour enlever cette vis de manivelle, pour enlever le plateau qui est attaché avec cette petite vis. C'est juste cet outil qui sert à ça. Tu entends la roue libre en même temps qui fait presque le même bruit que la clé à cliquet. Elles se répondent en fait, c'est beau. C'est fastoche, hein ? Le bruit, les choses. À la rencontre des ressourceries, recycleries et ateliers vélos d'Île-de-France. Pour nous, en fait, c'est l'avenir. Et du réemploi, de réemploi, de réemploi de matériaux. Pour moi, une ressourcerie, ça a lieu plein de possibles, en fait. Attends, la porte, peut-être. Le bruit de la porte, c'est pas mal, là. Cinquième épisode. Explorer les chemins de la Vélorussion. Avec la cyclette. On va remettre la chaîne sans la pause. Qu'est-ce qu'il se passe ici aujourd'hui, Margot ? Là, en ce moment, il y a une permanence d'autoréparation. Il y a plein d'adhérents et d'adhérentes qui sont en train de réparer leur vélo. D'essayer en tout cas. Je vais tirer vers toi de manière à ce que ta chaîne soit bien tendue. Sinon, tu risques de dérailler. Ici, on est à la cyclette. On est rue du Chemin Vert, 70 rue du Chemin Vert à Paris. On est dans l'atelier vélo coopératif et solidaire de la petite roquette. Peut-être prend l'ancienne, qu'elle aide, parce que tu vois qu'on a... On a une paf. Voilà, et paf. C'est comme ça ? Ouais. La Ciclette, c'est un atelier d'auto-réparation de vélo où on peut réparer son vélo en adhérant à l'association, trouver des pièces détachées qui sont à peu près toutes à prix libre, qu'on récupère sur d'autres vélos. On a beaucoup de conseils d'autres gens qui sont là pour nous aider, des bénévoles ou d'autres adhérents et adhérentes. On peut acheter un vélo, pas réparé ou déjà réparé. On peut apprendre à faire du vélo, on peut s'informer dans la bibliothèque, trouver des ressources. La Ciclette a ouvert en 2017. Je m'appelle Margot et je suis animatrice d'ateliers d'autoréparation au vélo. J'aide les gens à réparer leur vélo, entre autres choses. Là, j'ai changé mes câbles il n'y a pas longtemps et je me suis rendue compte qu'ils étaient mal réglés. Donc j'essaye de régler à nouveau mes câbles de vitesse, de dérailleur. En fait, je suis en train de régler... Le derrière-arrière, je suis en train de régler les vitesses, le câble, de bien l'ajuster pour que chaque vitesse passe bien. C'est un vélo de mon père, c'est un ancien vélo, donc je suis en train de le réparer pour balader cet été. Je cherche à retirer d'abord mon boîtier de pédalier pour le changer, mais moi je ne m'y connais pas du tout à la base en vélo. Du coup, je suis venue un peu pour apprendre. C'est cool ici parce qu'il y a des connaisseurs. Et c'est pas jugeant comme endroit. On se sent pas jugé quand on sait pas. À l'entrée de la cyclette, sur le gros panneau, il y a écrit C'est quoi la cyclette ? C'est un atelier vélo participatif et solidaire qui milite pour la vélonomie. Ici, on fait de l'autoréparation, on ne va pas faire à ta place. Ici, tu vas apprendre par toi-même et on est là pour t'aider. Tous les outils de l'atelier sont à disposition. Tout le monde participe à l'entretien du lieu, passer un coup de balai, ranger les outils, le lave-cambouis. Les pièces d'occasion sont à prix libre. L'atelier est ouvert à tous. On ne tolère aucune forme de discrimination. Racisme, sexisme, homophobie, classisme, trois petits points parce qu'il y en a d'autres. On est là pour échanger nos connaissances et ou partager un café à prix libre. Comment nous soutenir ? Tu veux donner de ton temps ? Deviens bénévole. Si tu n'as pas le temps de mettre la main à la pâte, mets la main à la poche. Dans la caisse à prix libre, tu peux aussi faire des dons à l'association. Là, on est vendredi. Il est 16h30 à peu près. C'est un petit peu l'heure de pointe qui commence. C'est une permanence d'auto-réparation. C'est-à-dire que les adhérentes et les adhérents viennent avec leur vélo, qu'ils mettent sur des pieds d'atelier. Et en ayant accès à tous les outils de l'atelier, ils réparent leur vélo. Après, la mécanique. Moi, mon rôle, tout d'abord adhérent, et ensuite je suis devenu bénévole. J'essaie de venir une fois par semaine pour faire une permanence de bénévole. Et pendant trois heures ou quatre heures, je vais être là pour essayer d'aider les gens. À la cyclette, et je pense dans n'importe quel atelier d'autoréparation, les bénévoles, ils ont une place cruciale. Sans bénévole, ça ne marche pas. On a beaucoup de bénévoles et des gens qui ne savent même pas forcément trop bien la mécanique. Il n'y a pas besoin d'être un expert du vélo pour être bénévole. Juste accompagner les gens dans leur réparation, ça peut être juste leur montrer que ça, c'est une clé de 10 et que ça, c'est des freins et ça peut déjà être pas mal aidant. Du coup, on a plein de bénévoles différents à la cyclette. Il y a des gens qui ne connaissent rien à la méca. Il y en a qui sont experts, qui sont en formation, qui sont en reconversion. Il y a un peu de tout. Et là, qu'est-ce qu'on a derrière nous ? Alors ici, on a toutes les pièces à prix libre. Donc, ils sont dans des... des grosses boîtes jaunes. Comme tu vois, ça peut être des chaînes, des cassettes, des roues libres, des dérailleurs, des plus petites pièces, des passages de câbles, des écrous. On peut vraiment trouver tout ce qu'on veut sur des choses qui sont actuelles ou un peu plus passées. Il y a pas mal de vélos vintage ici et on peut trouver des pièces en plus ou moins bon état, mais qui ont été utilisées pendant une deuxième, troisième, quatrième, cinquième vie. On récupère beaucoup de vélos à la cyclette, on en récupère environ 6 tonnes de vélos par an. Un autre truc qu'on peut faire à la cyclette, c'est donner un vélo dont on n'a plus l'usage. Nous, on va pouvoir le récupérer et en faire quelque chose, soit le réparer, soit le remettre en route, le donner à quelqu'un d'autre, une autre asso, ou alors le démonter intégralement pour récupérer les pièces sauvables. Tous les vélos qu'on récupère, ils viennent soit de la déchetterie, où on récupère les vélos que la ville enlève quand les vélos traînent pendant trop longtemps. On récupère aussi des vélos que les gens viennent nous donner directement. On en récupère aussi par les ressourceries de la Petite Roquette. On en récupère quand on va faire des collectes un peu exceptionnelles chez les gens. On débarrasse des locaux de vélos, quand les locaux à vélo sont encombrés par des vélos abandonnés. Dans le projet de la cyclette, le réemploi a un rôle complètement central. Tout l'atelier fonctionne autour du réemploi, c'est la base de l'activité. Quand on reçoit un vélo ou quand les gens viennent réparer leur vélo, l'objectif c'est qu'il y ait le moins de... de pièces neuves ou de choses neuves achetées, parce qu'en fait, on peut quasiment tout faire avec de la récup avec un vélo. C'est important de montrer aux gens qu'en fait, il n'y a pas besoin d'acheter neuf, que tout existe déjà, tout a déjà été produit pour les vélos que nous, on voit passer ici, qu'on n'a pas besoin de reproduire un objet alors qu'on peut le récupérer. Il y a un aspect évidemment écologique à ça, mais c'est aussi super économique, parce que reproduire une pièce neuve... Pour un vélo des années 70, qui n'existe plus, ça va être compliqué. Je suis en train de changer ma chambre à air de roue arrière, parce qu'elle était cassée, elle était crevée. Et voilà, du coup je change, et en même temps j'en profite pour faire un petit nettoyage pour mon vélo avant l'été. Comme c'est mon moyen de transport que j'utilise tout le temps, ça me fait plaisir de le bichonner un peu. Pour quand je fais des voyages à vélo, c'est important que je sache comment faire pour le réparer si j'ai... un petit couac et puis après c'est le fait de juste savoir faire des choses de mes mains comme on est souvent en tant que citadin, citadine, on ne sait pas forcément faire beaucoup de choses. Et donc ça fait plaisir d'avoir là ce savoir pour se sentir autonome et puis c'est aussi que ça permet de le faire à un coût beaucoup moindre parce qu'on ne paye pas la main d'oeuvre parce que c'est nous qui faisons ça. Et comme en plus c'est à prix libre, ça permet aussi d'ajuster en fonction des différents budgets. Et donc voilà, un peu pour toutes ces raisons, ça me fait plaisir de venir ici. Alors, il faut terminer ses réparations pour avoir le temps de ranger les éditions et passer un petit flic de balais. L'objectif de l'atelier d'autoréparation, c'est aussi de montrer qu'on peut réparer soi-même son vélo. c'est de favoriser la vélonomie en fait. C'est d'être autonome avec son vélo, sur son vélo, et dans la réparation de son vélo. Bonjour, ici là, ça va ? Ah bah super ! Ton vélo t'attend. Tu peux mettre ça là-bas si tu veux, puis aller chercher un casque. Mohamed ? On va régler la hauteur de ta selle et puis regonfler tes pneus. Je viens pour un premier cours. Très bien. Eh bien, bienvenue. Bienvenue. Bienvenue pour son premier cours. D'accord. Et là aussi, bienvenue pour son premier cours. D'accord. Et toi, c'est comment ton prénom ? Marivonne. Marivonne, très bien. Eh bien, Marivonne, quand tu viens par là, tu vas faire des petites pièces par ici. D'accord. Aujourd'hui, il se passe un cours de vélo pour adultes. On se trouve là dans la cour de l'annexe du conservatoire Passage Pivert, dans le 11e, à Belleville. On va s'échauffer des pieds à la tête. On va commencer par les chevilles. Du coup, on prend un de ses pieds, on pose la pointe des pieds au sol, comme ça, et on essaye de faire des cercles avec son talon. Le but, c'est de faire les plus grands cercles possibles, pour que ça tire un petit peu sur les pieds. Il ne faut pas aller trop vite. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire à la vélo-école ? C'est pour mon travail, parce que je travaille à la Résilie-Cartier, qui travaille avec la mairie, ville de Paris. On sort les poubelles, on fait les nettoyages dans les paris habitats. On travaille pour le quartier, donc on bouge dans l'ozème. Et puis là, ils ont dit que j'avais remplacé les chefs pendant deux mois. Du coup, moi, je ne pouvais pas faire le vélo, donc j'ai fait sa place pendant deux mois. Je marchais à pied. Après, quand ils sont revenus, ils m'ont proposé. J'ai dit, si c'est possible, pourquoi pas. avec le travail c'est très intéressant. Je m'appelle Mohamed Kamara, mon nom de famille, j'ai 47 ans, j'habite dans le quartier depuis 1993. Maintenant on va passer aux épaules. Ça, ça craque un petit peu là. Enfin moi je sais que ça craque un petit peu là. Même chose avec l'autre bras, ça normalement c'est ce qui commence à nous réchauffer un petit peu. La vélo-école, franchement, je suis bien avec le groupe. Margot, elle est sympa. Ses collègues, ils sont tous sympas. Au premier cours des ans, moi, j'étais zéné parce que je me suis dit que je ne connais pas. Je n'ai jamais fait le vélo. Comment la fille, elle va apprendre ? Mais non, elle était sympa et écoutée. Jusqu'à ce qu'elle arrive à pédaler. Je lui dis chapeau, bravo. Pour vous expliquer comment ça marche, est-ce que vous vous souvenez, les autres, qu'est-ce qu'on essaye d'apprendre ? J'avais essayé de vous expliquer les trois trucs qu'on essaye d'apprendre au départ. Oui, il y a l'équilibre, la direction. Oui, avant de pédaler en fait, les freinages, c'est ça. On essaye de faire les trois trucs en même temps, les trois compétences en même temps pour réussir à être à l'aise. Déjà sans les pédales et ensuite on remet les pédales et on essaye toujours de développer ces trois choses-là en même temps. La direction, l'équilibre et le freinage. Donc on va faire des petits exercices et des petits parcours pour faire tout ça. Donc on va faire ce qui s'appelle de la Dresienne d'abord. Vous venez ? De mon point de vue, c'est-à-dire là j'ai donné mon point de vue de moi, Margot, femme cis, genre, qui habite à Paris. Le vélo, ça a été un moyen d'émancipation dans mes déplacements, déjà. Ça m'a permis de me déplacer hyper rapidement, de manière un peu plus sereine aussi, en fait. Pas dans les transports publics, on n'est pas toujours super à l'aise. le pouvoir de déplacer des charges aussi, ça paraît bête mais on peut charger un vélo, on peut partir loin avec un vélo aussi, partir en rando, c'est pas cher, ça coûte rien en fait. Le vélo c'est un moyen d'émancipation aussi à travers l'apprentissage de la réparation, du bricolage. On est hyper autonome et c'est ça qui est émancipateur. On va faire un parcours. Je vais le faire une fois pour que vous puissiez voir comment ça se déroule. La ligne de départ, c'est entre les deux grands plots qui sont là. Ensuite, je vais faire un slalom entre les petits plots. Les slaloms, c'est comme une porte. À chaque fois, il faut passer entre deux plots. Ensuite, il y aura un virage et une ligne droite, puis un arrêt à la fin. Ok, je démarre. Je me mets bien droite, je m'assois sur ma selle, je regarde loin devant moi. Et pour démarrer, je pousse un peu avec ma jambe qui est par terre et en même temps, j'appuie avec ma jambe qui est sur la pédale. L'enjeu en fait pour les femmes et les minorités de genre, c'est que de base, la mécanique cycle, un peu comme le bricolage, ça ne leur est pas destiné. C'est quelque chose, c'est une démarche à faire après. On ne nous oriente pas vers la maîtrise du bricolage, de la réparation et de l'autoréparation et du vélo. Les stéréotypes de genre, ils existent. et ils sont encore plus forts dans un univers mécanique. Pas touché, non. Je vais pas aller. Une poil. Donc s'émanciper, pour les femmes et les minorités de genre, c'est se réapproprier quelque chose qui nous a été un petit peu interdit ou exclu à la base. Ce qu'on va faire, c'est David et Marivonne, vous allez prendre la rangée de gauche, avec les grands plots. Il y en aura deux là et deux là, si j'ai bien compté. Mohamed, il est là. Souk, tu vas venir derrière moi. Et Wassila, tu vas derrière Mohamed. Et là, vous allez adorer ce qu'on va faire. À chaque porte de plo, vous allez vous arrêter et redémarrer. À la suivante, vous arrêtez et redémarrez. À la suivante, vous arrêtez et redémarrez. Vous n'allez pas beaucoup pédaler là. Vous arrêtez la roue avant entre les plos. Alors, comme je n'ai jamais fait de vélo, mes enfants font du vélo. Et pour faire des sorties quand on est en vacances, je reste toujours toute seule. Donc, je suis décidée à apprendre le vélo. Il n'y a pas d'âge à apprendre. Et quand j'ai fait la connaissance de Margot et de cette association de la cyclette, le jour même, quand je les ai vues dans un parc où ils apprenaient à des enfants, je suis renseignée. Directement, je suis partie, je suis inscrite. Je n'ai pas réfléchi. Je me suis dit, tiens, il faut que j'apprenne à faire le vélo. Avec elle, avec les filles. Je m'appelle Wessila. Et j'ai 46 ans. C'est bien, Souk. Reste comme t'es. Elle va t'éviter, Wassila. T'inquiète pas. Reste tout droit. Voilà. Très bien. Maintenant, on va essayer de rentrer dans la case. Ouais. Wouh ! Bravo ! Merci. Elle est bien tout droit, là. Quel était votre rapport au vélo avant ? Très mauvais. Oui, très mauvais parce que j'ai eu plusieurs accidents. Je suis d'une famille un peu nombreuse où, étant la seule fille, on m'a beaucoup charrié là-dessus. Et donc, du coup, mes parents ne m'ont pas autorisé à prendre avec le coup. Mes frères avaient l'autorisation, mais pas moi. Je m'appelle Marivonne et j'ai 65 ans. Vous pouvez vous servir de l'eau. Oui, avec cette chaleur. C'est moi qui ai appris à mes enfants. C'est moi qui leur ai appris au parc avec mon foulard qui était tout par terre. Et je les ai encouragés. Et je n'ai jamais appris à faire le vélo et ça c'est un manque. En voyant les gens dehors pédaler, c'est une sorte de liberté. Et ça, ça me manque beaucoup. Comment ça s'est passé ce premier cours aujourd'hui ? Très bien, tout le monde est sympathique, tout le monde participe. C'est une bonne ambiance que j'aime beaucoup. Je ne suis pas très à l'aise. Et puis, je me fais des petits bleus sur les chevilles avec les pédales. Mais bon, tout va bien quand même. On prend le temps. Il y a peut-être de moins en moins de représentations genrées dans le vélo, mais c'est quand même toujours existant. Il y a quand même toujours des univers où c'est très masculin, il n'y a pas le même traitement qui est fait des hommes et des femmes et des minorités de genre. Dans le cyclisme professionnel, par exemple, on est encore très loin d'une égalité de genre. Dans les milieux compétitifs, même dans l'univers un peu professionnel, c'est quand même un peu compliqué d'avoir une représentation égale des hommes et des femmes et des minorités de genre. Comment est-ce que vous le constatez, vous ? au quotidien à l'atelier ? Il y a des comportements dans un atelier d'autoréparation qui sont vraiment un peu formatés par les stéréotypes de genre. Un homme va avoir tendance très rapidement à aller plus aider une femme parce qu'il aura l'impression qu'elle a besoin d'aide, alors que peut-être pas. Et une femme, parfois, il arrive quand même qu'elle ne se sente pas aussi à l'aise de prendre la place qu'elle a le droit de prendre dans l'atelier, y compris, par exemple, de demander un outil. de demander un outil qu'on ne trouve pas sur le mur d'outils, de demander haut et fort dans l'atelier où est cet outil, et bien en fait les hommes vont le faire beaucoup plus facilement que les femmes. Quand on accueille les gens, on essaye de les sensibiliser à comment on doit être, comment on doit se comporter dans l'atelier pour que tout le monde se sente bien. En expliquant comment sont rangés les outils, qu'il n'y a pas forcément besoin d'aller faire des choses si ce n'est pas demandé. C'est un peu comme une histoire de consentement en fait, si on ne demande pas de l'aide. Ne serait-ce que par un regard apeuré de je ne sais pas ce que je fais, j'ai besoin d'aide Si ça, ce n'est pas demandé, il n'y a pas besoin d'aller aider quelqu'un. Il y en a qui adorent galérer tout seul, ce n'est pas un problème. Donc là, on a une belle ligne droite avec une petite pente, très légère. On va y aller chacun son tour, on laisse un peu de place pour que l'autre puisse démarrer derrière tranquillement. Et on se prépare, donc la pédale vers le haut. On se prépare, ça veut dire qu'il faut aussi prendre le temps de respirer un bon coup, ne pas se mettre trop la pression. Et quand on est prête, on lâche les freins, on regarde où on va, c'est les quatre plots au bout, et on y va. Parmi les petits moyens de rééquilibrer un peu la place des femmes et des minorités de genre dans l'atelier, il y a les ateliers en mixité choisie. qui s'appelle à la cyclette les permanences non mécaniques, ou les permanomec. C'est des permanences qui ont été mises en place il y a quelques années déjà, je crois que c'était en 2018. Et l'objectif en fait c'est de donner un cadre, un lieu, qui est dédié aux femmes, aux personnes trans ou non binaires, donc sans hommes cisgenres, une fois par mois, pour les personnes qui auraient peut-être envie de se retrouver entre elles, de faire un premier pas dans l'atelier en fait. en dehors d'un univers où il y aurait beaucoup plus d'hommes. Redresse-toi bien Michel ! Et tends les bras un petit peu, voilà, super ! Là c'est mieux hein ! En fait dans les permanences mixtes, les permanences qu'on a trois fois par semaine, il y a quand même toujours environ 70% d'hommes et 30% de femmes. Donc il y a quand même un déséquilibre. Et les permanences en mixité choisie, elles permettent de faire monter le taux de participation des femmes en fait dans l'atelier. Soit parce que ça va être plus facile de passer le premier pas de la porte, Soit parce qu'on va se sentir plus à l'aise, du coup on va plus pratiquer, on va plus se réparer en fait et venir souvent aux permanences en mixité choisie pour ensuite pouvoir se sentir plus à l'aise dans les paires mix, de reprendre sa place. Voilà, attention, tu vises et tu t'arrêtes. L'arrêt est bien là, tu vois, tu t'es arrêté et ensuite posez le pied. Il n'est pas au bon endroit, il est un peu tôt mais il est bien sec. Et aujourd'hui, comme vous êtes sur un vélo, quel genre de sensation vous ressentez ? Je me sens libre. C'est une sensation agréable, très agréable. C'est un voyage dans le temps. On est là, on est libre et on avance, on avance et c'est à nous de décider quand s'arrêter, quand freiner. Aujourd'hui, maintenant que vous savez faire du vélo, c'est quoi vos envies ? Mes envies, c'est qu'on ait des Parisiens avec le ticket de transport qui va augmenter ou bien doubler. On aimerait bien apprendre à faire le vélo et se déplacer avec le vélo. C'est ça mon objectif. C'est de prendre un jour, prendre le vélo toute seule et aller faire mes courses, aller faire ce que j'ai à faire toute seule. Vas-y mon âme ! Quand je suis sur le vélo, franchement, je me sens bien. Je me sens bien et j'aimerais bien sortir les poubelles avec le vélo. Parce que j'aime bien mon boulot, j'aime bien mon quartier. Donc, on se fait tout pour mon quartier. Je laisse que Margot me donne mon permis. Et puis, je viens à Rézy et puis elle me donne un vélo. Ou Margot me donne un vélo. Mais là, je ne lâche plus le vélo. Parce que j'aimerais bien, après le boulot, je m'en occupe avec le vélo aussi pour faire des balades et tout. C'est sympa. Avant, je ne connaissais pas tout ça. Ça me plaît beaucoup. Vraiment, oui. À la cyclette, je pense qu'on peut se définir comme un atelier militant. On essaye quand même de porter des valeurs d'inclusivité et un petit peu politiques. Il y a toujours un message politique derrière le vélo. En tout cas, à travers le réemploi et à travers l'autoréparation. La Vélorussion, c'est la révolution à vélo. Le vélo, c'est tout un truc, c'est pas juste un moyen de transport. C'est un objet qui est porteur de plein d'imaginaires, de plein de choses qui peuvent aller de l'anarchisme au cycloféminisme. Il y a plein d'identités derrière le vélo. La réparation, le bricolage, l'émancipation, le voyage, le sport, la santé mentale même, en fait, de se déplacer à vélo. Et la Vélorussion, je pense que ça rassemble un peu tout ça. C'est peut-être aussi un truc anti-bagnole quand même la vélorussion. Le vélo peut quand même très facilement remplacer la bagnole, surtout dans les grandes villes. C'est fier. Droite est fière. Femme droite est fière. Voilà, j'étais femme. C'était le dernier épisode du Bruit des choses, une série de podcasts du Refait, le réseau francilien de réemploi. Réalisé avec le soutien de l'ADEME Île-de-France. Pour en savoir plus sur les ressourceries et les recycleries franciliennes, rendez-vous sur le site du REFER, reemploi-idf.org. Vous y trouverez notamment une carte qui recense les quelques 300 lieux qui font vivre le réemploi solidaire en Ile-de-France. Et si cette série vous a plu, n'hésitez pas à la partager aux oreilles curieuses autour de vous et à nous laisser des étoiles. Vous pourrez réécouter les cinq épisodes sur toutes les plateformes de podcast, prises de son et réalisations, Noémie Kenet. Ça y est, t'es prête à repartir ? Prête à repartir. Mon vélo est comme neuf, c'est super. Habillage musical. Étienne Gracianet.