undefined cover
undefined cover
Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle" cover
Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle" cover
Le Carnet d’Émi

Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle"

Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle"

28min |21/02/2025|

6

Play
undefined cover
undefined cover
Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle" cover
Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle" cover
Le Carnet d’Émi

Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle"

Ulysse & Calypso : épisode 14 "La flamme éternelle"

28min |21/02/2025|

6

Play

Description

Ulysse quitte Ithaque pour rejoindre Calypso...


« Writing Stories That Inspire: Tales for Modern Dreamers » 💖


Un épisode par semaine pour chaque saison


Retrouve-moi sur les réseaux !


Instagram: @lecarnetdemi

TikTok: @lecarnetdemi


Hébergé par Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, je m'appelle Amy. Bienvenue dans mon carnet où je vous invite à découvrir l'univers de mes textes, mais également ceux qui m'inspirent. Pour cette première saison, j'ai choisi de vous lire mon roman « Ulysse et Calypso » . La composition de ce texte... est né du désir de réécrire l'histoire d'un amour légendaire. Alors, si vous le voulez bien, laissons-nous voguer, loin, très loin, bien après les crêtes des montagnes et l'immensité des mers, au cœur du monde, là où palpite l'île de Calypso. Épisode 14 La flamme éternelle Allongée sur la table qui lui servait habituellement d'écritoire, Polybe baisait l'intérieur des cuisses de Pénélope. Elle songeait à Ulysse. Elle n'avait pas éprouvé le besoin de le saluer une dernière fois. Elle s'était faite à l'idée que son époux était mort. Mais il y avait encore une chose qui retenait le deuil. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette femme qui avait su conquérir le cœur de son époux. Qu'avait-elle eu de plus à offrir à Ulysse ? Les questionnements qui surgissaient ainsi dans son esprit n'étaient en rien de l'amour. Elle en avait conscience. Elle était comme Narcisse à l'ombre de sa source, et tout comme Calypso soignait le nombril du monde, elle se perdait quelquefois dans le sien. Polybe débordait d'affection. Ses pensées l'éloignaient de lui. Elle sentit la colère emparer sa raison. L'amant à genoux lui offrait toute la douceur de ses lèvres. Il s'appliquait avec soin. Elle s'emporta violemment. Il n'y avait rien de pire, pensait-elle, qu'un homme affable en matière de sexe. Elle lui attrapa fermement la nuque, renversa la tête et lui ordonna de disparaître. Humiliée, Polybe attrapa sa tauge et s'éclipsa en silence. Si Pénélope... l'avait émasculée en plein cœur de l'agora, cela n'aurait pas été pire. Lorsque Polybe sortit de la bibliothèque, il entendit un vase se briser sur le sol. Elle n'était entourée que d'idiots, d'incapables, d'impuissants. Puis elle songea à ses dispos, fils de Polyters. Brutal comme il était, il ne la laisserait pas penser. Et c'était exactement ce qu'il lui fallait, anéantir toute réflexion. Laisser les tremblements de la chair discipliner son esprit, se sentir désirée comme la plus simple des bêtes, la pulsion animale qu'elle déclenchait chez l'homme, cette volonté de domination et d'anéantissement qu'elle pouvait lire dans le regard au moment du coït, lui permettait paradoxalement de se sentir en vie. Mais le plus étrange encore, c'était qu'après ces élans jouissifs particuliers, elle trouvait souvent les solutions aux problèmes économiques et politiques de la cité. Il se produisait en elle comme une sorte de détente réflexive. L'inspiration était bien une affaire de mystère. Stécipos fut exactement comme elle l'avait espéré. Tel un taureau accomplissant son devoir naturel, il allait et venait en elle sans subtilité ni suavité aucune. Et quand il eut démontré toute sa puissance de rustre, il exulta d'orgueil, heureux d'avoir conquis si souverainement. Pour Pénélope, la détente fut absolue. Elle comprit alors toute la vanité de chercher chez Calypso un savoir dont elle n'avait nullement besoin. Au dernier râle de fierté de Stécipos, elle fut définitivement convaincue de s'être débarrassée d'Ulysse.

  • Speaker #1

    Sous-titrage Soci

  • Speaker #0

    Écoute, écoute mon silence, il est rempli de vagues. Ce sont les âmes sœurs qui soudain se rejoignent. Elles vont tourbillonnantes jusqu'à se retrouver, heureuses de n'être plus à leur cœur séparés. La mémoire des feux rend immortelles les vœux. Le temps peut bien souhaiter les voir s'éloigner, elles n'en restent pas moins éternellement liées. Et à chaque distance où l'on pense s'égarer, croit l'espérance d'un retour destiné. Les nymphes préparaient l'arrivée du printemps. Calypso s'était retiré dans le creux d'une falaise. Elle vivait là, surplombant la mer et guettant l'horizon. Elle avait décidé de ne pas croire à la mort d'Ulysse et attendait son retour. Ses sœurs étaient inquiètes. Elle finissait par penser que la folie sur l'horizon l'avait emportée. Calypso ne souhaitait plus voir âme qui vive. Alors de temps à autre, au loin, Caria venait l'observer pour être sûre qu'elle ne manquait de rien. Les nymphes lui déposaient des coupelles de dattes, du sirop de miel et des galettes d'orge. Elles redoutaient que leur sœur puisse mettre au monde l'enfant dans de telles conditions. Les petites nymphes parlaient souvent d'avertir les puissants, mais elles savaient à quel point la nymphe haïssait tous ses dieux. Elles choisirent de se taire. Elles formaient des vœux. L'île ressentait l'absence de Calypso. La terre portait le deuil. Bien que les sœurs prodiguaient toutes sortes de soins, elles restaient assoupies, infertiles. Sans vie, les arbres et les plantes avaient suspendu leur cycle et ni le soleil ni la lune n'arrivèrent à convaincre la sève. Bientôt, elles redoutèrent un plus grand danger. Si l'île venait à mourir, le monde entier viendrait à péril. Une matinée, alors que les pins commençaient à perdre de leur couleur, Caria décida d'aller parler à sa sœur. Sa douleur la rendait égoïste. Elle devait la convaincre d'agir en conscience. Mais lorsqu'elle arriva près de la grotte, Calypso s'adressa à elle avec une joie qu'elle ne lui avait plus connue depuis longtemps. « Ma sœur, tu arrives au moment opportun. Viens, viens près de moi, viens écouter le chant des vagues. » Elle célèbre son retour. Vois comme j'ai eu raison de ne pas croire aux mensonges de tous ces immortels. Mais il faut maintenant préparer le printemps. Nous devons l'accueillir avec toute la gloire d'un ami retrouvé. L'île doit être plus belle encore qu'au printemps dernier. Car rien n'eut pas le temps de répondre,

  • Speaker #1

    Calypso quitta la grotte pour rejoindre les autres nymphes.

  • Speaker #0

    Alors Caria se pencha au-dessus des rouleaux d'écume, mais seul le bruit des vagues sur les rochers parvint à ses oreilles. Elle n'entendait rien d'autre que le soupir profond de la mer. Il était certain que sa sœur s'était imaginé le retour de son amie. pour ne plus souffrir inutilement. Le pouvoir de l'esprit détenait une force inégalable. Elle se dit alors qu'un jour prochain, Calypso devrait affronter la réalité. Mais pour l'instant, son espoir servirait à nourrir la terre. Lorsque Caria revint auprès des autres sœurs, elle la questionnèrent sur le miracle. Elle affirma alors avoir également entendu le douchon de la mer. sous la voussure du ciel j'ai allumé l'ançon comme l'on allume le coeur de son unique amant j'ai regardé la mer et dansé dans le vent seule la lune me servait de vêtement et douce aimante le lait d'or à mes lèvres Emplis toute mon âme d'une nouvelle fièvre, je sens en mon cœur que l'on croit agité. Surgir ta présence, ton retour bien-aimé. Ulysse atteignit les rives de l'île. Hermès l'attendait à la pointe d'un rocher. Ses ailes d'argent miroitaient sous le soleil levant. Le dieu paraissait être l'une de ces sculptures de temple où le fidèle vient humblement déposer des tourments et les joies de son cœur. L'île de Calypso était encore plus belle que dans son souvenir. Le printemps souriait, épanoui, et la nature saluait son retour. Alors le fils de Zeus s'adressa à lui. Le vent a bien guidé ton voyage, Ulysse. Je suis heureux que pour une fois tu n'aies pas eu à craindre le courroux du destin. Ce fut, il est vrai mon ami, un voyage très tranquille. Peut-être trop d'ailleurs pour un mortel de mon espèce. À force de combat, on a l'esprit tumultueux et l'on s'attend toujours à voir paraître l'épreuve sous ses yeux. Ulysse et le dieu se prirent dans leurs bras comme des frères après une longue séparation. Puis ils avancèrent vers le cœur de l'île. Le fils de la herte et d'Anticlée sentit soudain chez Hermès un trouble qu'il ne pouvait définir. Par instant, le dieu semblait vouloir lui dire une chose, mais il se contentait de revenir au silence. Alors Ulysse pensa soudain qu'un malheur avait touché Calypso. Il s'arrêta de marcher et fixa le dieu pour plus de clarté. « Qu'as-tu à me dire que tu retardes sans cesse ? Calypso pense que tu es mort. Pourquoi ne lui avoir rien dit de la ruse ? Ses sœurs ont la langue bien pendue, on ne sait jamais avec les nymphes. Exaltées par l'amour, elles peuvent se répandre en parole. Il n'est pas rare qu'un immortel à la recherche de compagnie vienne distraire ses sens par ici. » « Et puis, il faut voir le bon côté de la situation. Te croyant mort, quand elle t'apercevra, Calypso sera plus disposé à te pardonner. Souviens-toi, Ulysse, de ton départ d'Odjidji. On ne peut pas dire que tu aies démontré beaucoup de délicatesse envers elle. » À ces paroles, Ulysse sentit la peur étreinte de son corps. Il n'avait jamais pensé que Calypso pût les conduire. Il s'était toujours dit que son amour lui était éternel et qu'elle lui pardonnerait. Peu importe la douleur, mais les propos du dieu lui rappelèrent à quel point les sentiments pouvaient être fragiles et muables à la fois. Combien il avait été suffisant de croire à la docilité d'un cœur blessé. Alors l'ancien roi courba la tête. À ses pieds, des agapantes sauvages, l'île lui soumettait l'offrande. Ulysse accepta l'idée avec une certaine joie. Il tressa entre elles les fleurs céruléennes, ajouta le lierre en gage de fidélité. Lorsqu'Ulysse découvrit Calypso, elle dormait à l'ombre d'un mimosa en fleurs. L'arbre était de grande taille, plusieurs siècles avait bercé par le vent. Les branches, épaisses, s'inclinaient vers le sol. Allongée sur l'une d'elles, elle se laissait aller à de douces rêveries. Elle émergeait radieuse au cœur de la cascade d'or et ce fut pour Ulysse la confirmation de toute la foi qu'il portait pour elle dans son âme. Le ventre rond de Calypso lui procura une telle joie qu'il s'agenouilla au pied de la cascade et attendit qu'elle s'éveille. Hermès observa Ulysse. Genoux à terre, regard levé, couronne de fleurs à la main, il y avait deux visions du tableau. L'une révélait toute la délicatesse d'un cœur épris. L'autre, L'état quelque peu singulier dans lequel un amour emportait un être et faisait sourire l'étranger qui surprenait un tel spectacle. Le dieu se dit alors qu'il avait bien rempli sa mission. Il avait conduit Ulysse auprès de Calypso, c'était là toute la substance du vœu. Il reprit la route, heureux que l'amour ne lui ait jamais réservé ce sœur. Le fils d'Anticlée et de Laërte ne se rendit pas compte de son départ. Le vent s'était un peu levé et Calypso bientôt émergea de son sommeil. Quand ses yeux découvrirent Ulysse à ses pieds, elle sentit tout son être s'embraser. Chacun garda le silence, le temps et le verbe firent alliance, et par pudeur se retirèrent un instant dans les nuées. Les amants s'enlacèrent, heureux de s'être retrouvés. Mais bientôt, Calypso laissa la colère l'emporter. « Pourquoi tous les dieux ont annoncé la mort d'un homme qui paraît bien vivant devant moi ? Laisse encore partir que tu reviens dans le creux de mes bras ! » Je comprends ta colère. Je t'ai blessée plus d'une fois. Je ne me cacherai plus derrière les immortels et répondrai seule de mes actes. Mais sache que la distance n'a pas altéré l'amour que je te porte. Ce n'est pas l'éloignement qui abolit l'amour, mais bel et bien l'oubli lui-même qui joue ce mauvais tour. Il me fallait mourir pour renaître dans tes bras. Et jamais plus, crois-moi, je ne vivrai loin de toi. À ces mots, Calypso attrapa la couronne d'accapante qu'Ulysse gardait entre ses mains. Elle la posa délicatement sur la tête de son amant. « Puisque notre amour est enfin en sûreté, c'est son là tout sauveur, tout sauvé. Aimons-nous avec grâce et candeur à la fois. » Ulysse caressa le ventre de sa bien-aimée et y déposa ses lèvres pour bénir leur enfant. Dans le ciel se glissa l'ombre d'Athéna. La déesse aux yeux perses n'était pas de nature à reconnaître ses erreurs, mais elle dut bien admettre qu'elle s'était fourvoyée. Alors suspendue dans les airs, elle accepta de bonne grâce sa défaite et brisa le sort qu'elle avait jeté sur les amants.

  • Speaker #1

    Sous-tit

  • Speaker #0

    Puis elle continua son chemin. Aphrodite avait raison. On ne pouvait sursoir éternellement aux affaires de cœur. L'âme méprise avait ses propres lois. Vous venez d'écouter le dernier épisode d'Ulysse et Calypso. Voix et texte, Émilie Bénéraud. Musique, Paul-Adrien Bénéraud. Illustration, Alphie. Régie, Béatrice Bénéraud. Si vous êtes arrivé à l'épisode numéro 14, c'est que vous aurez écouté l'histoire d'Ulysse et Calypso dans son ensemble. J'espère qu'elle vous aura plu et je vous en remercie infiniment. Et je vous dis à bientôt pour d'autres fictions sonores.

Description

Ulysse quitte Ithaque pour rejoindre Calypso...


« Writing Stories That Inspire: Tales for Modern Dreamers » 💖


Un épisode par semaine pour chaque saison


Retrouve-moi sur les réseaux !


Instagram: @lecarnetdemi

TikTok: @lecarnetdemi


Hébergé par Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, je m'appelle Amy. Bienvenue dans mon carnet où je vous invite à découvrir l'univers de mes textes, mais également ceux qui m'inspirent. Pour cette première saison, j'ai choisi de vous lire mon roman « Ulysse et Calypso » . La composition de ce texte... est né du désir de réécrire l'histoire d'un amour légendaire. Alors, si vous le voulez bien, laissons-nous voguer, loin, très loin, bien après les crêtes des montagnes et l'immensité des mers, au cœur du monde, là où palpite l'île de Calypso. Épisode 14 La flamme éternelle Allongée sur la table qui lui servait habituellement d'écritoire, Polybe baisait l'intérieur des cuisses de Pénélope. Elle songeait à Ulysse. Elle n'avait pas éprouvé le besoin de le saluer une dernière fois. Elle s'était faite à l'idée que son époux était mort. Mais il y avait encore une chose qui retenait le deuil. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette femme qui avait su conquérir le cœur de son époux. Qu'avait-elle eu de plus à offrir à Ulysse ? Les questionnements qui surgissaient ainsi dans son esprit n'étaient en rien de l'amour. Elle en avait conscience. Elle était comme Narcisse à l'ombre de sa source, et tout comme Calypso soignait le nombril du monde, elle se perdait quelquefois dans le sien. Polybe débordait d'affection. Ses pensées l'éloignaient de lui. Elle sentit la colère emparer sa raison. L'amant à genoux lui offrait toute la douceur de ses lèvres. Il s'appliquait avec soin. Elle s'emporta violemment. Il n'y avait rien de pire, pensait-elle, qu'un homme affable en matière de sexe. Elle lui attrapa fermement la nuque, renversa la tête et lui ordonna de disparaître. Humiliée, Polybe attrapa sa tauge et s'éclipsa en silence. Si Pénélope... l'avait émasculée en plein cœur de l'agora, cela n'aurait pas été pire. Lorsque Polybe sortit de la bibliothèque, il entendit un vase se briser sur le sol. Elle n'était entourée que d'idiots, d'incapables, d'impuissants. Puis elle songea à ses dispos, fils de Polyters. Brutal comme il était, il ne la laisserait pas penser. Et c'était exactement ce qu'il lui fallait, anéantir toute réflexion. Laisser les tremblements de la chair discipliner son esprit, se sentir désirée comme la plus simple des bêtes, la pulsion animale qu'elle déclenchait chez l'homme, cette volonté de domination et d'anéantissement qu'elle pouvait lire dans le regard au moment du coït, lui permettait paradoxalement de se sentir en vie. Mais le plus étrange encore, c'était qu'après ces élans jouissifs particuliers, elle trouvait souvent les solutions aux problèmes économiques et politiques de la cité. Il se produisait en elle comme une sorte de détente réflexive. L'inspiration était bien une affaire de mystère. Stécipos fut exactement comme elle l'avait espéré. Tel un taureau accomplissant son devoir naturel, il allait et venait en elle sans subtilité ni suavité aucune. Et quand il eut démontré toute sa puissance de rustre, il exulta d'orgueil, heureux d'avoir conquis si souverainement. Pour Pénélope, la détente fut absolue. Elle comprit alors toute la vanité de chercher chez Calypso un savoir dont elle n'avait nullement besoin. Au dernier râle de fierté de Stécipos, elle fut définitivement convaincue de s'être débarrassée d'Ulysse.

  • Speaker #1

    Sous-titrage Soci

  • Speaker #0

    Écoute, écoute mon silence, il est rempli de vagues. Ce sont les âmes sœurs qui soudain se rejoignent. Elles vont tourbillonnantes jusqu'à se retrouver, heureuses de n'être plus à leur cœur séparés. La mémoire des feux rend immortelles les vœux. Le temps peut bien souhaiter les voir s'éloigner, elles n'en restent pas moins éternellement liées. Et à chaque distance où l'on pense s'égarer, croit l'espérance d'un retour destiné. Les nymphes préparaient l'arrivée du printemps. Calypso s'était retiré dans le creux d'une falaise. Elle vivait là, surplombant la mer et guettant l'horizon. Elle avait décidé de ne pas croire à la mort d'Ulysse et attendait son retour. Ses sœurs étaient inquiètes. Elle finissait par penser que la folie sur l'horizon l'avait emportée. Calypso ne souhaitait plus voir âme qui vive. Alors de temps à autre, au loin, Caria venait l'observer pour être sûre qu'elle ne manquait de rien. Les nymphes lui déposaient des coupelles de dattes, du sirop de miel et des galettes d'orge. Elles redoutaient que leur sœur puisse mettre au monde l'enfant dans de telles conditions. Les petites nymphes parlaient souvent d'avertir les puissants, mais elles savaient à quel point la nymphe haïssait tous ses dieux. Elles choisirent de se taire. Elles formaient des vœux. L'île ressentait l'absence de Calypso. La terre portait le deuil. Bien que les sœurs prodiguaient toutes sortes de soins, elles restaient assoupies, infertiles. Sans vie, les arbres et les plantes avaient suspendu leur cycle et ni le soleil ni la lune n'arrivèrent à convaincre la sève. Bientôt, elles redoutèrent un plus grand danger. Si l'île venait à mourir, le monde entier viendrait à péril. Une matinée, alors que les pins commençaient à perdre de leur couleur, Caria décida d'aller parler à sa sœur. Sa douleur la rendait égoïste. Elle devait la convaincre d'agir en conscience. Mais lorsqu'elle arriva près de la grotte, Calypso s'adressa à elle avec une joie qu'elle ne lui avait plus connue depuis longtemps. « Ma sœur, tu arrives au moment opportun. Viens, viens près de moi, viens écouter le chant des vagues. » Elle célèbre son retour. Vois comme j'ai eu raison de ne pas croire aux mensonges de tous ces immortels. Mais il faut maintenant préparer le printemps. Nous devons l'accueillir avec toute la gloire d'un ami retrouvé. L'île doit être plus belle encore qu'au printemps dernier. Car rien n'eut pas le temps de répondre,

  • Speaker #1

    Calypso quitta la grotte pour rejoindre les autres nymphes.

  • Speaker #0

    Alors Caria se pencha au-dessus des rouleaux d'écume, mais seul le bruit des vagues sur les rochers parvint à ses oreilles. Elle n'entendait rien d'autre que le soupir profond de la mer. Il était certain que sa sœur s'était imaginé le retour de son amie. pour ne plus souffrir inutilement. Le pouvoir de l'esprit détenait une force inégalable. Elle se dit alors qu'un jour prochain, Calypso devrait affronter la réalité. Mais pour l'instant, son espoir servirait à nourrir la terre. Lorsque Caria revint auprès des autres sœurs, elle la questionnèrent sur le miracle. Elle affirma alors avoir également entendu le douchon de la mer. sous la voussure du ciel j'ai allumé l'ançon comme l'on allume le coeur de son unique amant j'ai regardé la mer et dansé dans le vent seule la lune me servait de vêtement et douce aimante le lait d'or à mes lèvres Emplis toute mon âme d'une nouvelle fièvre, je sens en mon cœur que l'on croit agité. Surgir ta présence, ton retour bien-aimé. Ulysse atteignit les rives de l'île. Hermès l'attendait à la pointe d'un rocher. Ses ailes d'argent miroitaient sous le soleil levant. Le dieu paraissait être l'une de ces sculptures de temple où le fidèle vient humblement déposer des tourments et les joies de son cœur. L'île de Calypso était encore plus belle que dans son souvenir. Le printemps souriait, épanoui, et la nature saluait son retour. Alors le fils de Zeus s'adressa à lui. Le vent a bien guidé ton voyage, Ulysse. Je suis heureux que pour une fois tu n'aies pas eu à craindre le courroux du destin. Ce fut, il est vrai mon ami, un voyage très tranquille. Peut-être trop d'ailleurs pour un mortel de mon espèce. À force de combat, on a l'esprit tumultueux et l'on s'attend toujours à voir paraître l'épreuve sous ses yeux. Ulysse et le dieu se prirent dans leurs bras comme des frères après une longue séparation. Puis ils avancèrent vers le cœur de l'île. Le fils de la herte et d'Anticlée sentit soudain chez Hermès un trouble qu'il ne pouvait définir. Par instant, le dieu semblait vouloir lui dire une chose, mais il se contentait de revenir au silence. Alors Ulysse pensa soudain qu'un malheur avait touché Calypso. Il s'arrêta de marcher et fixa le dieu pour plus de clarté. « Qu'as-tu à me dire que tu retardes sans cesse ? Calypso pense que tu es mort. Pourquoi ne lui avoir rien dit de la ruse ? Ses sœurs ont la langue bien pendue, on ne sait jamais avec les nymphes. Exaltées par l'amour, elles peuvent se répandre en parole. Il n'est pas rare qu'un immortel à la recherche de compagnie vienne distraire ses sens par ici. » « Et puis, il faut voir le bon côté de la situation. Te croyant mort, quand elle t'apercevra, Calypso sera plus disposé à te pardonner. Souviens-toi, Ulysse, de ton départ d'Odjidji. On ne peut pas dire que tu aies démontré beaucoup de délicatesse envers elle. » À ces paroles, Ulysse sentit la peur étreinte de son corps. Il n'avait jamais pensé que Calypso pût les conduire. Il s'était toujours dit que son amour lui était éternel et qu'elle lui pardonnerait. Peu importe la douleur, mais les propos du dieu lui rappelèrent à quel point les sentiments pouvaient être fragiles et muables à la fois. Combien il avait été suffisant de croire à la docilité d'un cœur blessé. Alors l'ancien roi courba la tête. À ses pieds, des agapantes sauvages, l'île lui soumettait l'offrande. Ulysse accepta l'idée avec une certaine joie. Il tressa entre elles les fleurs céruléennes, ajouta le lierre en gage de fidélité. Lorsqu'Ulysse découvrit Calypso, elle dormait à l'ombre d'un mimosa en fleurs. L'arbre était de grande taille, plusieurs siècles avait bercé par le vent. Les branches, épaisses, s'inclinaient vers le sol. Allongée sur l'une d'elles, elle se laissait aller à de douces rêveries. Elle émergeait radieuse au cœur de la cascade d'or et ce fut pour Ulysse la confirmation de toute la foi qu'il portait pour elle dans son âme. Le ventre rond de Calypso lui procura une telle joie qu'il s'agenouilla au pied de la cascade et attendit qu'elle s'éveille. Hermès observa Ulysse. Genoux à terre, regard levé, couronne de fleurs à la main, il y avait deux visions du tableau. L'une révélait toute la délicatesse d'un cœur épris. L'autre, L'état quelque peu singulier dans lequel un amour emportait un être et faisait sourire l'étranger qui surprenait un tel spectacle. Le dieu se dit alors qu'il avait bien rempli sa mission. Il avait conduit Ulysse auprès de Calypso, c'était là toute la substance du vœu. Il reprit la route, heureux que l'amour ne lui ait jamais réservé ce sœur. Le fils d'Anticlée et de Laërte ne se rendit pas compte de son départ. Le vent s'était un peu levé et Calypso bientôt émergea de son sommeil. Quand ses yeux découvrirent Ulysse à ses pieds, elle sentit tout son être s'embraser. Chacun garda le silence, le temps et le verbe firent alliance, et par pudeur se retirèrent un instant dans les nuées. Les amants s'enlacèrent, heureux de s'être retrouvés. Mais bientôt, Calypso laissa la colère l'emporter. « Pourquoi tous les dieux ont annoncé la mort d'un homme qui paraît bien vivant devant moi ? Laisse encore partir que tu reviens dans le creux de mes bras ! » Je comprends ta colère. Je t'ai blessée plus d'une fois. Je ne me cacherai plus derrière les immortels et répondrai seule de mes actes. Mais sache que la distance n'a pas altéré l'amour que je te porte. Ce n'est pas l'éloignement qui abolit l'amour, mais bel et bien l'oubli lui-même qui joue ce mauvais tour. Il me fallait mourir pour renaître dans tes bras. Et jamais plus, crois-moi, je ne vivrai loin de toi. À ces mots, Calypso attrapa la couronne d'accapante qu'Ulysse gardait entre ses mains. Elle la posa délicatement sur la tête de son amant. « Puisque notre amour est enfin en sûreté, c'est son là tout sauveur, tout sauvé. Aimons-nous avec grâce et candeur à la fois. » Ulysse caressa le ventre de sa bien-aimée et y déposa ses lèvres pour bénir leur enfant. Dans le ciel se glissa l'ombre d'Athéna. La déesse aux yeux perses n'était pas de nature à reconnaître ses erreurs, mais elle dut bien admettre qu'elle s'était fourvoyée. Alors suspendue dans les airs, elle accepta de bonne grâce sa défaite et brisa le sort qu'elle avait jeté sur les amants.

  • Speaker #1

    Sous-tit

  • Speaker #0

    Puis elle continua son chemin. Aphrodite avait raison. On ne pouvait sursoir éternellement aux affaires de cœur. L'âme méprise avait ses propres lois. Vous venez d'écouter le dernier épisode d'Ulysse et Calypso. Voix et texte, Émilie Bénéraud. Musique, Paul-Adrien Bénéraud. Illustration, Alphie. Régie, Béatrice Bénéraud. Si vous êtes arrivé à l'épisode numéro 14, c'est que vous aurez écouté l'histoire d'Ulysse et Calypso dans son ensemble. J'espère qu'elle vous aura plu et je vous en remercie infiniment. Et je vous dis à bientôt pour d'autres fictions sonores.

Share

Embed

You may also like

Description

Ulysse quitte Ithaque pour rejoindre Calypso...


« Writing Stories That Inspire: Tales for Modern Dreamers » 💖


Un épisode par semaine pour chaque saison


Retrouve-moi sur les réseaux !


Instagram: @lecarnetdemi

TikTok: @lecarnetdemi


Hébergé par Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, je m'appelle Amy. Bienvenue dans mon carnet où je vous invite à découvrir l'univers de mes textes, mais également ceux qui m'inspirent. Pour cette première saison, j'ai choisi de vous lire mon roman « Ulysse et Calypso » . La composition de ce texte... est né du désir de réécrire l'histoire d'un amour légendaire. Alors, si vous le voulez bien, laissons-nous voguer, loin, très loin, bien après les crêtes des montagnes et l'immensité des mers, au cœur du monde, là où palpite l'île de Calypso. Épisode 14 La flamme éternelle Allongée sur la table qui lui servait habituellement d'écritoire, Polybe baisait l'intérieur des cuisses de Pénélope. Elle songeait à Ulysse. Elle n'avait pas éprouvé le besoin de le saluer une dernière fois. Elle s'était faite à l'idée que son époux était mort. Mais il y avait encore une chose qui retenait le deuil. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette femme qui avait su conquérir le cœur de son époux. Qu'avait-elle eu de plus à offrir à Ulysse ? Les questionnements qui surgissaient ainsi dans son esprit n'étaient en rien de l'amour. Elle en avait conscience. Elle était comme Narcisse à l'ombre de sa source, et tout comme Calypso soignait le nombril du monde, elle se perdait quelquefois dans le sien. Polybe débordait d'affection. Ses pensées l'éloignaient de lui. Elle sentit la colère emparer sa raison. L'amant à genoux lui offrait toute la douceur de ses lèvres. Il s'appliquait avec soin. Elle s'emporta violemment. Il n'y avait rien de pire, pensait-elle, qu'un homme affable en matière de sexe. Elle lui attrapa fermement la nuque, renversa la tête et lui ordonna de disparaître. Humiliée, Polybe attrapa sa tauge et s'éclipsa en silence. Si Pénélope... l'avait émasculée en plein cœur de l'agora, cela n'aurait pas été pire. Lorsque Polybe sortit de la bibliothèque, il entendit un vase se briser sur le sol. Elle n'était entourée que d'idiots, d'incapables, d'impuissants. Puis elle songea à ses dispos, fils de Polyters. Brutal comme il était, il ne la laisserait pas penser. Et c'était exactement ce qu'il lui fallait, anéantir toute réflexion. Laisser les tremblements de la chair discipliner son esprit, se sentir désirée comme la plus simple des bêtes, la pulsion animale qu'elle déclenchait chez l'homme, cette volonté de domination et d'anéantissement qu'elle pouvait lire dans le regard au moment du coït, lui permettait paradoxalement de se sentir en vie. Mais le plus étrange encore, c'était qu'après ces élans jouissifs particuliers, elle trouvait souvent les solutions aux problèmes économiques et politiques de la cité. Il se produisait en elle comme une sorte de détente réflexive. L'inspiration était bien une affaire de mystère. Stécipos fut exactement comme elle l'avait espéré. Tel un taureau accomplissant son devoir naturel, il allait et venait en elle sans subtilité ni suavité aucune. Et quand il eut démontré toute sa puissance de rustre, il exulta d'orgueil, heureux d'avoir conquis si souverainement. Pour Pénélope, la détente fut absolue. Elle comprit alors toute la vanité de chercher chez Calypso un savoir dont elle n'avait nullement besoin. Au dernier râle de fierté de Stécipos, elle fut définitivement convaincue de s'être débarrassée d'Ulysse.

  • Speaker #1

    Sous-titrage Soci

  • Speaker #0

    Écoute, écoute mon silence, il est rempli de vagues. Ce sont les âmes sœurs qui soudain se rejoignent. Elles vont tourbillonnantes jusqu'à se retrouver, heureuses de n'être plus à leur cœur séparés. La mémoire des feux rend immortelles les vœux. Le temps peut bien souhaiter les voir s'éloigner, elles n'en restent pas moins éternellement liées. Et à chaque distance où l'on pense s'égarer, croit l'espérance d'un retour destiné. Les nymphes préparaient l'arrivée du printemps. Calypso s'était retiré dans le creux d'une falaise. Elle vivait là, surplombant la mer et guettant l'horizon. Elle avait décidé de ne pas croire à la mort d'Ulysse et attendait son retour. Ses sœurs étaient inquiètes. Elle finissait par penser que la folie sur l'horizon l'avait emportée. Calypso ne souhaitait plus voir âme qui vive. Alors de temps à autre, au loin, Caria venait l'observer pour être sûre qu'elle ne manquait de rien. Les nymphes lui déposaient des coupelles de dattes, du sirop de miel et des galettes d'orge. Elles redoutaient que leur sœur puisse mettre au monde l'enfant dans de telles conditions. Les petites nymphes parlaient souvent d'avertir les puissants, mais elles savaient à quel point la nymphe haïssait tous ses dieux. Elles choisirent de se taire. Elles formaient des vœux. L'île ressentait l'absence de Calypso. La terre portait le deuil. Bien que les sœurs prodiguaient toutes sortes de soins, elles restaient assoupies, infertiles. Sans vie, les arbres et les plantes avaient suspendu leur cycle et ni le soleil ni la lune n'arrivèrent à convaincre la sève. Bientôt, elles redoutèrent un plus grand danger. Si l'île venait à mourir, le monde entier viendrait à péril. Une matinée, alors que les pins commençaient à perdre de leur couleur, Caria décida d'aller parler à sa sœur. Sa douleur la rendait égoïste. Elle devait la convaincre d'agir en conscience. Mais lorsqu'elle arriva près de la grotte, Calypso s'adressa à elle avec une joie qu'elle ne lui avait plus connue depuis longtemps. « Ma sœur, tu arrives au moment opportun. Viens, viens près de moi, viens écouter le chant des vagues. » Elle célèbre son retour. Vois comme j'ai eu raison de ne pas croire aux mensonges de tous ces immortels. Mais il faut maintenant préparer le printemps. Nous devons l'accueillir avec toute la gloire d'un ami retrouvé. L'île doit être plus belle encore qu'au printemps dernier. Car rien n'eut pas le temps de répondre,

  • Speaker #1

    Calypso quitta la grotte pour rejoindre les autres nymphes.

  • Speaker #0

    Alors Caria se pencha au-dessus des rouleaux d'écume, mais seul le bruit des vagues sur les rochers parvint à ses oreilles. Elle n'entendait rien d'autre que le soupir profond de la mer. Il était certain que sa sœur s'était imaginé le retour de son amie. pour ne plus souffrir inutilement. Le pouvoir de l'esprit détenait une force inégalable. Elle se dit alors qu'un jour prochain, Calypso devrait affronter la réalité. Mais pour l'instant, son espoir servirait à nourrir la terre. Lorsque Caria revint auprès des autres sœurs, elle la questionnèrent sur le miracle. Elle affirma alors avoir également entendu le douchon de la mer. sous la voussure du ciel j'ai allumé l'ançon comme l'on allume le coeur de son unique amant j'ai regardé la mer et dansé dans le vent seule la lune me servait de vêtement et douce aimante le lait d'or à mes lèvres Emplis toute mon âme d'une nouvelle fièvre, je sens en mon cœur que l'on croit agité. Surgir ta présence, ton retour bien-aimé. Ulysse atteignit les rives de l'île. Hermès l'attendait à la pointe d'un rocher. Ses ailes d'argent miroitaient sous le soleil levant. Le dieu paraissait être l'une de ces sculptures de temple où le fidèle vient humblement déposer des tourments et les joies de son cœur. L'île de Calypso était encore plus belle que dans son souvenir. Le printemps souriait, épanoui, et la nature saluait son retour. Alors le fils de Zeus s'adressa à lui. Le vent a bien guidé ton voyage, Ulysse. Je suis heureux que pour une fois tu n'aies pas eu à craindre le courroux du destin. Ce fut, il est vrai mon ami, un voyage très tranquille. Peut-être trop d'ailleurs pour un mortel de mon espèce. À force de combat, on a l'esprit tumultueux et l'on s'attend toujours à voir paraître l'épreuve sous ses yeux. Ulysse et le dieu se prirent dans leurs bras comme des frères après une longue séparation. Puis ils avancèrent vers le cœur de l'île. Le fils de la herte et d'Anticlée sentit soudain chez Hermès un trouble qu'il ne pouvait définir. Par instant, le dieu semblait vouloir lui dire une chose, mais il se contentait de revenir au silence. Alors Ulysse pensa soudain qu'un malheur avait touché Calypso. Il s'arrêta de marcher et fixa le dieu pour plus de clarté. « Qu'as-tu à me dire que tu retardes sans cesse ? Calypso pense que tu es mort. Pourquoi ne lui avoir rien dit de la ruse ? Ses sœurs ont la langue bien pendue, on ne sait jamais avec les nymphes. Exaltées par l'amour, elles peuvent se répandre en parole. Il n'est pas rare qu'un immortel à la recherche de compagnie vienne distraire ses sens par ici. » « Et puis, il faut voir le bon côté de la situation. Te croyant mort, quand elle t'apercevra, Calypso sera plus disposé à te pardonner. Souviens-toi, Ulysse, de ton départ d'Odjidji. On ne peut pas dire que tu aies démontré beaucoup de délicatesse envers elle. » À ces paroles, Ulysse sentit la peur étreinte de son corps. Il n'avait jamais pensé que Calypso pût les conduire. Il s'était toujours dit que son amour lui était éternel et qu'elle lui pardonnerait. Peu importe la douleur, mais les propos du dieu lui rappelèrent à quel point les sentiments pouvaient être fragiles et muables à la fois. Combien il avait été suffisant de croire à la docilité d'un cœur blessé. Alors l'ancien roi courba la tête. À ses pieds, des agapantes sauvages, l'île lui soumettait l'offrande. Ulysse accepta l'idée avec une certaine joie. Il tressa entre elles les fleurs céruléennes, ajouta le lierre en gage de fidélité. Lorsqu'Ulysse découvrit Calypso, elle dormait à l'ombre d'un mimosa en fleurs. L'arbre était de grande taille, plusieurs siècles avait bercé par le vent. Les branches, épaisses, s'inclinaient vers le sol. Allongée sur l'une d'elles, elle se laissait aller à de douces rêveries. Elle émergeait radieuse au cœur de la cascade d'or et ce fut pour Ulysse la confirmation de toute la foi qu'il portait pour elle dans son âme. Le ventre rond de Calypso lui procura une telle joie qu'il s'agenouilla au pied de la cascade et attendit qu'elle s'éveille. Hermès observa Ulysse. Genoux à terre, regard levé, couronne de fleurs à la main, il y avait deux visions du tableau. L'une révélait toute la délicatesse d'un cœur épris. L'autre, L'état quelque peu singulier dans lequel un amour emportait un être et faisait sourire l'étranger qui surprenait un tel spectacle. Le dieu se dit alors qu'il avait bien rempli sa mission. Il avait conduit Ulysse auprès de Calypso, c'était là toute la substance du vœu. Il reprit la route, heureux que l'amour ne lui ait jamais réservé ce sœur. Le fils d'Anticlée et de Laërte ne se rendit pas compte de son départ. Le vent s'était un peu levé et Calypso bientôt émergea de son sommeil. Quand ses yeux découvrirent Ulysse à ses pieds, elle sentit tout son être s'embraser. Chacun garda le silence, le temps et le verbe firent alliance, et par pudeur se retirèrent un instant dans les nuées. Les amants s'enlacèrent, heureux de s'être retrouvés. Mais bientôt, Calypso laissa la colère l'emporter. « Pourquoi tous les dieux ont annoncé la mort d'un homme qui paraît bien vivant devant moi ? Laisse encore partir que tu reviens dans le creux de mes bras ! » Je comprends ta colère. Je t'ai blessée plus d'une fois. Je ne me cacherai plus derrière les immortels et répondrai seule de mes actes. Mais sache que la distance n'a pas altéré l'amour que je te porte. Ce n'est pas l'éloignement qui abolit l'amour, mais bel et bien l'oubli lui-même qui joue ce mauvais tour. Il me fallait mourir pour renaître dans tes bras. Et jamais plus, crois-moi, je ne vivrai loin de toi. À ces mots, Calypso attrapa la couronne d'accapante qu'Ulysse gardait entre ses mains. Elle la posa délicatement sur la tête de son amant. « Puisque notre amour est enfin en sûreté, c'est son là tout sauveur, tout sauvé. Aimons-nous avec grâce et candeur à la fois. » Ulysse caressa le ventre de sa bien-aimée et y déposa ses lèvres pour bénir leur enfant. Dans le ciel se glissa l'ombre d'Athéna. La déesse aux yeux perses n'était pas de nature à reconnaître ses erreurs, mais elle dut bien admettre qu'elle s'était fourvoyée. Alors suspendue dans les airs, elle accepta de bonne grâce sa défaite et brisa le sort qu'elle avait jeté sur les amants.

  • Speaker #1

    Sous-tit

  • Speaker #0

    Puis elle continua son chemin. Aphrodite avait raison. On ne pouvait sursoir éternellement aux affaires de cœur. L'âme méprise avait ses propres lois. Vous venez d'écouter le dernier épisode d'Ulysse et Calypso. Voix et texte, Émilie Bénéraud. Musique, Paul-Adrien Bénéraud. Illustration, Alphie. Régie, Béatrice Bénéraud. Si vous êtes arrivé à l'épisode numéro 14, c'est que vous aurez écouté l'histoire d'Ulysse et Calypso dans son ensemble. J'espère qu'elle vous aura plu et je vous en remercie infiniment. Et je vous dis à bientôt pour d'autres fictions sonores.

Description

Ulysse quitte Ithaque pour rejoindre Calypso...


« Writing Stories That Inspire: Tales for Modern Dreamers » 💖


Un épisode par semaine pour chaque saison


Retrouve-moi sur les réseaux !


Instagram: @lecarnetdemi

TikTok: @lecarnetdemi


Hébergé par Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, je m'appelle Amy. Bienvenue dans mon carnet où je vous invite à découvrir l'univers de mes textes, mais également ceux qui m'inspirent. Pour cette première saison, j'ai choisi de vous lire mon roman « Ulysse et Calypso » . La composition de ce texte... est né du désir de réécrire l'histoire d'un amour légendaire. Alors, si vous le voulez bien, laissons-nous voguer, loin, très loin, bien après les crêtes des montagnes et l'immensité des mers, au cœur du monde, là où palpite l'île de Calypso. Épisode 14 La flamme éternelle Allongée sur la table qui lui servait habituellement d'écritoire, Polybe baisait l'intérieur des cuisses de Pénélope. Elle songeait à Ulysse. Elle n'avait pas éprouvé le besoin de le saluer une dernière fois. Elle s'était faite à l'idée que son époux était mort. Mais il y avait encore une chose qui retenait le deuil. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette femme qui avait su conquérir le cœur de son époux. Qu'avait-elle eu de plus à offrir à Ulysse ? Les questionnements qui surgissaient ainsi dans son esprit n'étaient en rien de l'amour. Elle en avait conscience. Elle était comme Narcisse à l'ombre de sa source, et tout comme Calypso soignait le nombril du monde, elle se perdait quelquefois dans le sien. Polybe débordait d'affection. Ses pensées l'éloignaient de lui. Elle sentit la colère emparer sa raison. L'amant à genoux lui offrait toute la douceur de ses lèvres. Il s'appliquait avec soin. Elle s'emporta violemment. Il n'y avait rien de pire, pensait-elle, qu'un homme affable en matière de sexe. Elle lui attrapa fermement la nuque, renversa la tête et lui ordonna de disparaître. Humiliée, Polybe attrapa sa tauge et s'éclipsa en silence. Si Pénélope... l'avait émasculée en plein cœur de l'agora, cela n'aurait pas été pire. Lorsque Polybe sortit de la bibliothèque, il entendit un vase se briser sur le sol. Elle n'était entourée que d'idiots, d'incapables, d'impuissants. Puis elle songea à ses dispos, fils de Polyters. Brutal comme il était, il ne la laisserait pas penser. Et c'était exactement ce qu'il lui fallait, anéantir toute réflexion. Laisser les tremblements de la chair discipliner son esprit, se sentir désirée comme la plus simple des bêtes, la pulsion animale qu'elle déclenchait chez l'homme, cette volonté de domination et d'anéantissement qu'elle pouvait lire dans le regard au moment du coït, lui permettait paradoxalement de se sentir en vie. Mais le plus étrange encore, c'était qu'après ces élans jouissifs particuliers, elle trouvait souvent les solutions aux problèmes économiques et politiques de la cité. Il se produisait en elle comme une sorte de détente réflexive. L'inspiration était bien une affaire de mystère. Stécipos fut exactement comme elle l'avait espéré. Tel un taureau accomplissant son devoir naturel, il allait et venait en elle sans subtilité ni suavité aucune. Et quand il eut démontré toute sa puissance de rustre, il exulta d'orgueil, heureux d'avoir conquis si souverainement. Pour Pénélope, la détente fut absolue. Elle comprit alors toute la vanité de chercher chez Calypso un savoir dont elle n'avait nullement besoin. Au dernier râle de fierté de Stécipos, elle fut définitivement convaincue de s'être débarrassée d'Ulysse.

  • Speaker #1

    Sous-titrage Soci

  • Speaker #0

    Écoute, écoute mon silence, il est rempli de vagues. Ce sont les âmes sœurs qui soudain se rejoignent. Elles vont tourbillonnantes jusqu'à se retrouver, heureuses de n'être plus à leur cœur séparés. La mémoire des feux rend immortelles les vœux. Le temps peut bien souhaiter les voir s'éloigner, elles n'en restent pas moins éternellement liées. Et à chaque distance où l'on pense s'égarer, croit l'espérance d'un retour destiné. Les nymphes préparaient l'arrivée du printemps. Calypso s'était retiré dans le creux d'une falaise. Elle vivait là, surplombant la mer et guettant l'horizon. Elle avait décidé de ne pas croire à la mort d'Ulysse et attendait son retour. Ses sœurs étaient inquiètes. Elle finissait par penser que la folie sur l'horizon l'avait emportée. Calypso ne souhaitait plus voir âme qui vive. Alors de temps à autre, au loin, Caria venait l'observer pour être sûre qu'elle ne manquait de rien. Les nymphes lui déposaient des coupelles de dattes, du sirop de miel et des galettes d'orge. Elles redoutaient que leur sœur puisse mettre au monde l'enfant dans de telles conditions. Les petites nymphes parlaient souvent d'avertir les puissants, mais elles savaient à quel point la nymphe haïssait tous ses dieux. Elles choisirent de se taire. Elles formaient des vœux. L'île ressentait l'absence de Calypso. La terre portait le deuil. Bien que les sœurs prodiguaient toutes sortes de soins, elles restaient assoupies, infertiles. Sans vie, les arbres et les plantes avaient suspendu leur cycle et ni le soleil ni la lune n'arrivèrent à convaincre la sève. Bientôt, elles redoutèrent un plus grand danger. Si l'île venait à mourir, le monde entier viendrait à péril. Une matinée, alors que les pins commençaient à perdre de leur couleur, Caria décida d'aller parler à sa sœur. Sa douleur la rendait égoïste. Elle devait la convaincre d'agir en conscience. Mais lorsqu'elle arriva près de la grotte, Calypso s'adressa à elle avec une joie qu'elle ne lui avait plus connue depuis longtemps. « Ma sœur, tu arrives au moment opportun. Viens, viens près de moi, viens écouter le chant des vagues. » Elle célèbre son retour. Vois comme j'ai eu raison de ne pas croire aux mensonges de tous ces immortels. Mais il faut maintenant préparer le printemps. Nous devons l'accueillir avec toute la gloire d'un ami retrouvé. L'île doit être plus belle encore qu'au printemps dernier. Car rien n'eut pas le temps de répondre,

  • Speaker #1

    Calypso quitta la grotte pour rejoindre les autres nymphes.

  • Speaker #0

    Alors Caria se pencha au-dessus des rouleaux d'écume, mais seul le bruit des vagues sur les rochers parvint à ses oreilles. Elle n'entendait rien d'autre que le soupir profond de la mer. Il était certain que sa sœur s'était imaginé le retour de son amie. pour ne plus souffrir inutilement. Le pouvoir de l'esprit détenait une force inégalable. Elle se dit alors qu'un jour prochain, Calypso devrait affronter la réalité. Mais pour l'instant, son espoir servirait à nourrir la terre. Lorsque Caria revint auprès des autres sœurs, elle la questionnèrent sur le miracle. Elle affirma alors avoir également entendu le douchon de la mer. sous la voussure du ciel j'ai allumé l'ançon comme l'on allume le coeur de son unique amant j'ai regardé la mer et dansé dans le vent seule la lune me servait de vêtement et douce aimante le lait d'or à mes lèvres Emplis toute mon âme d'une nouvelle fièvre, je sens en mon cœur que l'on croit agité. Surgir ta présence, ton retour bien-aimé. Ulysse atteignit les rives de l'île. Hermès l'attendait à la pointe d'un rocher. Ses ailes d'argent miroitaient sous le soleil levant. Le dieu paraissait être l'une de ces sculptures de temple où le fidèle vient humblement déposer des tourments et les joies de son cœur. L'île de Calypso était encore plus belle que dans son souvenir. Le printemps souriait, épanoui, et la nature saluait son retour. Alors le fils de Zeus s'adressa à lui. Le vent a bien guidé ton voyage, Ulysse. Je suis heureux que pour une fois tu n'aies pas eu à craindre le courroux du destin. Ce fut, il est vrai mon ami, un voyage très tranquille. Peut-être trop d'ailleurs pour un mortel de mon espèce. À force de combat, on a l'esprit tumultueux et l'on s'attend toujours à voir paraître l'épreuve sous ses yeux. Ulysse et le dieu se prirent dans leurs bras comme des frères après une longue séparation. Puis ils avancèrent vers le cœur de l'île. Le fils de la herte et d'Anticlée sentit soudain chez Hermès un trouble qu'il ne pouvait définir. Par instant, le dieu semblait vouloir lui dire une chose, mais il se contentait de revenir au silence. Alors Ulysse pensa soudain qu'un malheur avait touché Calypso. Il s'arrêta de marcher et fixa le dieu pour plus de clarté. « Qu'as-tu à me dire que tu retardes sans cesse ? Calypso pense que tu es mort. Pourquoi ne lui avoir rien dit de la ruse ? Ses sœurs ont la langue bien pendue, on ne sait jamais avec les nymphes. Exaltées par l'amour, elles peuvent se répandre en parole. Il n'est pas rare qu'un immortel à la recherche de compagnie vienne distraire ses sens par ici. » « Et puis, il faut voir le bon côté de la situation. Te croyant mort, quand elle t'apercevra, Calypso sera plus disposé à te pardonner. Souviens-toi, Ulysse, de ton départ d'Odjidji. On ne peut pas dire que tu aies démontré beaucoup de délicatesse envers elle. » À ces paroles, Ulysse sentit la peur étreinte de son corps. Il n'avait jamais pensé que Calypso pût les conduire. Il s'était toujours dit que son amour lui était éternel et qu'elle lui pardonnerait. Peu importe la douleur, mais les propos du dieu lui rappelèrent à quel point les sentiments pouvaient être fragiles et muables à la fois. Combien il avait été suffisant de croire à la docilité d'un cœur blessé. Alors l'ancien roi courba la tête. À ses pieds, des agapantes sauvages, l'île lui soumettait l'offrande. Ulysse accepta l'idée avec une certaine joie. Il tressa entre elles les fleurs céruléennes, ajouta le lierre en gage de fidélité. Lorsqu'Ulysse découvrit Calypso, elle dormait à l'ombre d'un mimosa en fleurs. L'arbre était de grande taille, plusieurs siècles avait bercé par le vent. Les branches, épaisses, s'inclinaient vers le sol. Allongée sur l'une d'elles, elle se laissait aller à de douces rêveries. Elle émergeait radieuse au cœur de la cascade d'or et ce fut pour Ulysse la confirmation de toute la foi qu'il portait pour elle dans son âme. Le ventre rond de Calypso lui procura une telle joie qu'il s'agenouilla au pied de la cascade et attendit qu'elle s'éveille. Hermès observa Ulysse. Genoux à terre, regard levé, couronne de fleurs à la main, il y avait deux visions du tableau. L'une révélait toute la délicatesse d'un cœur épris. L'autre, L'état quelque peu singulier dans lequel un amour emportait un être et faisait sourire l'étranger qui surprenait un tel spectacle. Le dieu se dit alors qu'il avait bien rempli sa mission. Il avait conduit Ulysse auprès de Calypso, c'était là toute la substance du vœu. Il reprit la route, heureux que l'amour ne lui ait jamais réservé ce sœur. Le fils d'Anticlée et de Laërte ne se rendit pas compte de son départ. Le vent s'était un peu levé et Calypso bientôt émergea de son sommeil. Quand ses yeux découvrirent Ulysse à ses pieds, elle sentit tout son être s'embraser. Chacun garda le silence, le temps et le verbe firent alliance, et par pudeur se retirèrent un instant dans les nuées. Les amants s'enlacèrent, heureux de s'être retrouvés. Mais bientôt, Calypso laissa la colère l'emporter. « Pourquoi tous les dieux ont annoncé la mort d'un homme qui paraît bien vivant devant moi ? Laisse encore partir que tu reviens dans le creux de mes bras ! » Je comprends ta colère. Je t'ai blessée plus d'une fois. Je ne me cacherai plus derrière les immortels et répondrai seule de mes actes. Mais sache que la distance n'a pas altéré l'amour que je te porte. Ce n'est pas l'éloignement qui abolit l'amour, mais bel et bien l'oubli lui-même qui joue ce mauvais tour. Il me fallait mourir pour renaître dans tes bras. Et jamais plus, crois-moi, je ne vivrai loin de toi. À ces mots, Calypso attrapa la couronne d'accapante qu'Ulysse gardait entre ses mains. Elle la posa délicatement sur la tête de son amant. « Puisque notre amour est enfin en sûreté, c'est son là tout sauveur, tout sauvé. Aimons-nous avec grâce et candeur à la fois. » Ulysse caressa le ventre de sa bien-aimée et y déposa ses lèvres pour bénir leur enfant. Dans le ciel se glissa l'ombre d'Athéna. La déesse aux yeux perses n'était pas de nature à reconnaître ses erreurs, mais elle dut bien admettre qu'elle s'était fourvoyée. Alors suspendue dans les airs, elle accepta de bonne grâce sa défaite et brisa le sort qu'elle avait jeté sur les amants.

  • Speaker #1

    Sous-tit

  • Speaker #0

    Puis elle continua son chemin. Aphrodite avait raison. On ne pouvait sursoir éternellement aux affaires de cœur. L'âme méprise avait ses propres lois. Vous venez d'écouter le dernier épisode d'Ulysse et Calypso. Voix et texte, Émilie Bénéraud. Musique, Paul-Adrien Bénéraud. Illustration, Alphie. Régie, Béatrice Bénéraud. Si vous êtes arrivé à l'épisode numéro 14, c'est que vous aurez écouté l'histoire d'Ulysse et Calypso dans son ensemble. J'espère qu'elle vous aura plu et je vous en remercie infiniment. Et je vous dis à bientôt pour d'autres fictions sonores.

Share

Embed

You may also like