Speaker #0Le coin des parents avec Béatrice Liard. Bonjour et bienvenue dans Le coin des parents, la chronique parentalité sans langue de bois pour les futurs et plus ou moins jeunes parents. Aujourd'hui, nous allons parler des écrans et de nos enfants. Plutôt, comment en user avec raison pour éviter l'intoxication. Le coin des parents. La désormais très connue règle 3-6-9-12 de Serge Tisseron est ce sur quoi je me base quand ce sujet est abordé avec les familles. Facile à retenir, avec des repères temporels clairs, elle permet aux parents de pouvoir poser des règles à des âges charnières de leurs enfants. De façon aussi simple qu'évidente, les écrans sont réellement à proscrire avant 3 ans. Et ce, pour plusieurs raisons. Leur première conséquence va être de freiner le développement dans sa globalité. En effet, pour bien grandir, un enfant doit être acteur de sa vie. Interagir avec le monde qui l'entoure, se connecter à d'autres humains, bouger, explorer, manipuler. Et face à l'écran, il se produit exactement tout l'inverse. Il n'est que spectateur passif de situation qui ne va pas forcément comprendre et qui vont l'enfermer dans un monde en 2D. Se pose également la question du support. Un écran de téléphone portable et sa proximité avec les yeux de l'enfant sera pire encore qu'une télévision dont il sera physiquement éloigné. Mais ce n'est pas tout. Sur le plan de l'interaction, et des relations sociales, regarder un dessin animé en famille est totalement différent de s'isoler dans sa chambre pour jouer sur son ordinateur. En résumé, l'âge n'est pas le seul paramètre à prendre en compte pour un usage raisonné et raisonnable. Parlons maintenant des effets des écrans. Toutes les campagnes de sensibilisation, notamment celles de l'ARCOM, sont là pour informer les parents et leur faire prendre conscience que ces dommages seront pour certains irréversibles. Il ne s'agit pas de diaboliser les écrans et de les bannir de notre environnement. Ce n'est plus possible de faire sans aujourd'hui. Qui plus est, à partir de 3 ans, ils peuvent avoir des bénéfices, comme la stimulation de certaines capacités de l'enfant, à condition d'être utilisés sur un temps très court et de préférence en présence d'un adulte pour favoriser l'interaction. Le plus important va être d'en encadrer l'usage et surtout d'expliquer les risques à nos enfants. de façon adaptée à chaque âge. Le manque d'activité physique chez les enfants et les adolescents devient un véritable problème de santé publique, d'autant plus qu'il est entretenu par une surexposition aux écrans. C'est donc un cercle vicieux dont il est urgent de prendre conscience pour limiter les effets sur la santé physique et mentale des générations futures. Physiquement, c'est le surpoids lié à la sédentarité qui est mis en avant dès le plus jeune âge, alors que chez les adolescents, l'isolement social Et la rupture de la connexion avec le cercle familial seront les premiers effets pervers. Et ce n'est là que la partie émergée de l'iceberg sur les dommages collatéraux. Vous ne serez pas étonné que je vous dise qu'il faut absolument mettre en place un cadre et des limites, et ce, dès le plus jeune âge. Plus tôt l'enfant sera éduqué et formé à cette question, comme à tout autre d'ailleurs, et moins il aura de risques de le voir développer une addiction. La règle des quatre pas de Sabine Duflo est une base très efficace et facilement applicable. Pas d'écran le matin, pas d'écran pendant les repas, pas d'écran dans la chambre, pas d'écran avant de s'endormir. Il est ensuite possible de déterminer des temps sans écran, les soirs de la semaine par exemple, et avec écran, le week-end, avant une certaine heure. De fixer des lieux d'utilisation dans la maison, de mettre une boîte à écran pour la nuit, de déterminer les conditions de l'usage, en famille et sur la télévision uniquement pour les consoles de jeux par exemple. Les possibilités sont multiples. et doivent être adaptées à chaque famille. Concernant ce sujet en particulier, fixer les règles ensemble, en écoutant et en respectant les idées et besoins de chacun, sera sans aucun doute d'une grande aide, autant pour leur mise en application que pour leur respect. Dernier point, mais pas le moindre. Ne surtout pas négliger la connexion entre les membres de la famille. Même si nos enfants sont attirés par tous ces supports, passer un moment de qualité avec nous sera toujours plus apprécié. Et c'est dès le plus jeune âge que notre relation se consolidera. Alors éteignons nos portables et partageons les petits plaisirs de la vraie vie ensemble, autant pour leur bien-être que pour le nôtre. Parlons maintenant des situations dangereuses sur les réseaux pour nos pré-ados et ados. Encore une fois, et comme sur tous les sujets à risque, c'est par le dialogue et la communication qu'il faut protéger nos enfants. Tous les parents ont dit au moins une fois à leur enfant de ne pas parler à des étrangers dans la rue, de ne pas suivre quelqu'un, même s'il a des bonbons ou un chaton, de ne pas ouvrir la porte de la maison en leur absence. Mais combien ? On pensait à dire à ces mêmes enfants de ne pas engager le dialogue avec quelqu'un sur les réseaux. Et la raison la plus simple pour laquelle nous n'y pensons pas est que nous, les adultes, passons notre temps à parler, répondre, interagir avec des gens que nous ne connaissons absolument pas et que nous ne verrons jamais dans la vraie vie. Parmi les solutions appliquées pour faire face à ce risque de plus en plus présent, il ne faut pas hésiter à expliquer ce qu'il peut se passer. Dire les choses telles qu'elles sont dès que l'enfant est en capacité de les comprendre. Être connecté au réel en faisant des parallèles avec la vie de tous les jours. Encourager l'enfant à partager ce qu'il voit sur les réseaux. Limiter le temps d'écran. et surtout, les interdire en soirée et la nuit. Bref, accompagner nos enfants dans la découverte et l'usage de tous ces outils est sans aucun doute l'une des clés pour limiter le risque. Au plaisir de vous retrouver lors de la prochaine chronique du coin des parents consacrée à l'arrivée de bébés et comment s'y préparer parentalement parlant. D'ici là, surfez sur la vague de la parentalité, entre houle, crête et creux, en visant le tube. Et si vous vous retrouvez dans une baïne, rejoignez la communauté des parents par robot sur les réseaux. Le coin des parents, avec Béatrice Liard.