Speaker #1Le quatrième trimestre de grossesse, autrement dit les trois premiers mois de la vie de nos bébés. Et c'est une période absolument fondamentale. Celle de la maturation psychologique, liée à l'entrée dans l'univers de la parentalité. Celle de l'expérimentation de la vraie vie, avec un ou plusieurs bébés pour les parents multiples, sans oublier un ou des aînés. Celle de l'investissement du rôle de parent. Mais également celle des ajustements du couple parental et du couple conjugal. Et tout cela sans mode d'emploi, avec des pics de fatigue encore inconnus pour les humains que nous étions jusque-là. Nous allons directement citer les trois grands principes pour vivre au mieux cette période. Premier principe, anticiper. Deuxième principe, anticiper. Troisième principe, anticiper. Eh oui, cela peut paraître simple dit comme ça, mais plus la préparation sera précise et complète, plus il sera possible de faire face de la meilleure façon possible à tous les aléas qui vont se présenter. Et croyez-moi, il va y en avoir. Mais que doit-on anticiper exactement ? Le risque d'enfermement et d'isolement qui favorisent la dépression postpartum et qui sont les terreaux du burn-out parental, la dette de sommeil, la continuité de nos besoins vitaux tels que nous nourrir aussi sainement que possible, l'épuisement maternel et parental, l'abandon de l'idée d'être un parent parfait, la différence frappante entre ce que nous avions projeté de cette période et la réalité, sans oublier le deuil de l'enfant unique pour les parents de jumeaux et plus. La difficulté à laisser sa place au second parent pour la mère et à prendre sa place pour le père, et bien évidemment, le fameux baby clash. Et sinon, comment fait-on pour anticiper ce bon programme ? Eh bien, prendre conscience que l'on peut ou que l'on va passer par ces étapes est déjà la toute première chose à faire. Il s'agit de préparation mentale pure et simple. Ensuite, on va s'organiser pour anticiper ce qui est anticipable. Et enfin, dernier point, mais pas le moindre, on travaille son lâcher-prise. Si vous venez de rentrer à la maison avec votre bébé, il n'est absolument pas trop tard pour s'y mettre. Et quand on anticipe suffisamment, il est également important de prendre le temps de parler de notre parentalité à froid, comme je vous l'expliquais dans l'épisode dédié au sujet. Reprenons maintenant ce que l'on doit anticiper point par point. En ce qui concerne l'isolement, il va falloir nous forcer à sortir tous les jours, quelle que soit la saison. Comme le dit ma mère avec toute la sagesse qui la caractérise, il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que de mauvais vêtements. Marcher, exposer notre bébé à la lumière du jour, nous aérer, ne pourront qu'être des actions bénéfiques pour tout le monde. Et il ne faut vraiment pas s'en priver. N'oubliez pas que notre corps ne demande qu'à bouger. Et plus vous lui proposez de se mettre en mouvement, et plus il aura envie de le faire. Tout comme l'inverse, il est vrai, au risque de se retrouver coupé de ce qui faisait notre vie d'avant. avec toutes les conséquences psychologiques que cela peut avoir. Pour ce qui est de la dette de sommeil, dormez avec votre bébé. Faites des siestes en le gardant posé sur vous. Vous renforcerez le lien d'attachement absolument essentiel pour sa sécurité psychique, elle-même l'un des piliers fondamentaux de son développement. Et non, définitivement non, il ne prendra pas de mauvaises habitudes. Et s'il y a de la vaisselle à faire, je vais vous dire un secret. Elle n'aura pas bougé de l'évier à votre réveil et vous, vous serez reposé. Alors, dormez. Parlons maintenant de l'épuisement parental et a fortiori quand il y a des aînés. Acceptez de vous faire aider. C'est un signe de force et de lucidité que de demander du soutien, pas de la faiblesse. Et si vous en doutez encore, dites-vous que même les super-héros se regroupent et s'entraident pour affronter les méchants. Alors si Iron Man lui-même demande un coup de main à Captain America, vous pouvez bien appeler votre meilleur ami pour lui demander si elle peut prendre le relais, le temps de prendre un tout petit peu soin de la jeune maman que vous êtes. Même le temps d'une douche. N'oublions pas non plus nos besoins vitaux. Stratégie numéro 1, blinder le congélateur pour ne pas avoir à préparer un repas au dernier moment, ce qui se finira par avaler un yaourt et une madeleine. Stratégie numéro 2, proposer à vos proches de vous inviter à dîner chez vous. C'est certainement ce qui m'a en partie sauvé avec mes jumeaux. Et franchement, il n'y a pas grand chose de meilleur pour le moral qu'un bon repas bien entouré. Et pour finir, évoquons le fameux baby clash. et la place de chacun au sein de ce nouveau couple parental. Préservez-vous autant que possible. Et je ne vous parle pas de partir en week-end en amoureux en laissant votre bébé de trois semaines. Faites-vous des pauses à deux, même courtes. Privilégiez la qualité des moments à leur quantité. C'est ça, le secret ultime. Pour ce qui est de la place de chacun, répartissez-vous les rôles de façon aussi équitable que possible, avec les contraintes de l'écosystème familial, et acceptez que même si les choses ne sont pas faites comme vous les auriez faites vous, elles le seront quand même. Et c'est bien le principal. En résumé, anticipez, préparez-vous, communiquez, entourez-vous des bonnes personnes et je vous assure que toute cette démarche ne pourra que vous permettre de profiter pleinement de ce que ces premiers mois ont d'unique et de magique malgré tout. Au plaisir de vous retrouver lors de la prochaine chronique du Coin des parents consacrée à la dépression postpartum. D'ici là, surfez sur la vague de la parentalité, entre houle, crête et creux, en visant le tube. Et si vous vous retrouvez dans une bain, rejoignez la communauté des parents par robot sur les réseaux.