Speaker #1Comme je vous l'ai déjà dit lors de la précédente chronique, la sécurité psychique fait partie des trois piliers fondamentaux du sommeil, accompagnés de l'indispensable réconfort émotionnel, le troisième étant, pour rappel, le confort physique. Nos bébés ont en eux cet impérieux besoin de sécurité. Il ne s'agit pas d'une envie, d'un désir, mais bien d'un élément primordial de leur construction et de leur développement. Ils doivent savoir ce qu'il va se produire et dans quel ordre de façon certaine, donc rassurante et sécurisante. La routine de fin de journée et les rituels qui précéderont ces endormissements sont vos meilleurs alliés, parce qu'ils vont vous permettre de répondre à ce besoin de façon efficiente. En tout premier lieu, ils vont regrouper les trois facteurs qui seront nécessaires à cet endormissement, qu'il soit autonome ou non. Quels sont-ils justement ? Eh bien, il va s'agir de favoriser une production significative de mélatonine, de faire baisser le taux de cortisol et enfin de baisser la température corporelle. Petite parenthèse sur ce dernier point. Nous les adultes faisons généralement exactement l'inverse de ce dont notre corps a besoin pour nous offrir une bonne nuit réparatrice. Nous prenons de préférence une douche bien chaude pour nous détendre le soir et une bien fraîche pour nous réveiller le matin. Ce qui est exactement l'inverse du fonctionnement de notre corps qui va s'abaisser en température pour dormir et la remonter pour agir. Revenons-en à nos bébés et enfants et commençons par déterminer ce que sont la routine et le rituel en termes de temporalité. La routine commence selon les familles du retour du mode de garde ou de celui d'au moins l'un des deux parents à la maison et le week-end d'un horaire que l'on aura déterminé comme étant celui de départ. Parce que oui, on la fait aussi le week-end et pendant les vacances. Elle durera ensuite jusqu'à la fin du dîner, ou dernier biberon de la journée. C'est aussi ce que les parents appellent souvent le tunnel de fin de journée, d'une durée d'1h30 à 2h selon les familles, maximum 2h30 généralement. Le rituel du coucher commence quant à lui après le dîner, et son temps devrait être limité à 15-20 minutes maximum, durée au-delà de laquelle nous allons bien malgré nous rendre la séparation nocturne plus difficile, notamment pour les bébés et tous les jeunes enfants. En dessous de 10 minutes, ce ne sera pas suffisant pour une transition douce et qualitative. De la même façon, le rituel de la sieste de milieu d'après-midi pourra être commencé après le déjeuner, celui de la sieste de fin de journée après le goûter, et celui de la sieste du matin à une heure déterminée par le temps d'éveil depuis le premier éveil de la journée. Voyons maintenant comment mettre en place ce duo indispensable et les règles d'or à respecter. Il va falloir commencer par déterminer l'ordre des différentes actions en pensant bien aux trois facteurs nécessaires pour un bon sommeil. En clair, on évite de mettre le bain après le dîner ou de courir partout juste avant. Ensuite, nous allons tester cette organisation sur plusieurs jours avant de changer quoi que ce soit, afin de laisser le temps au bébé d'intégrer ce qui va se passer ensuite jour après jour. Point primordial, nous allons nous attacher à respecter l'enchaînement des actions plus que le temps dédié à chacune d'entre elles, en gardant en tête la notion de checklist pour les bébés. En clair, si vous êtes dans le jus total un soir, pas de panique, on pourra faire toutes les étapes, juste en raccourcissant la durée de chacune d'entre elles, mais tout y sera. Élément le plus important de tous, vous allez obligatoirement insérer un temps de qualité d'une dizaine de minutes dans la routine de fin de journée, de préférence avant le repas et dans l'espace de sommeil pour les plus petits. Ce moment est différent du temps de présence pendant lequel vous êtes dans la même pièce, sans interaction spécifique. Là, vous allez être concentré sur le remplissage du réservoir affectif au travers d'activités calmes et posées sans aucune distraction. Enfin, vous allez établir un rituel du coucher adapté à l'âge de votre enfant et à l'organisation de votre écosystème familial. Vous l'aurez compris, la routine de fin de journée et le rituel du coucher sont les éléments indispensables pour une séparation en douceur. Un petit humain dont le réservoir affectif est plein pourra de plus en plus facilement se rendormir seul sur les micro-réveils physiologiques sans solliciter une intervention extérieure. Et pour finir en beauté, je vous offre les deux commandements parentaux. Concernant la routine, plus dans la routine pleinement tu t'impliqueras, plus ton enfant de toi au moment de se coucher facilement se détachera. Et pour le rituel, 15 minutes au rituel du coucher tu dédieras, ta soirée tu sauveras. Et c'est toujours valable avec des jumeaux de 8 ans. Au plaisir de vous retrouver lors de la prochaine chronique du Point des parents, consacrée au rythme de la journée, de la naissance à la disparition de la sieste. D'ici là, surfez sur la vague de la parentalité, entre hulcrette et creux, en visant le tube. Et si vous vous retrouvez dans une bahine, rejoignez la communauté des parents par robot sur les réseaux.
