- Speaker #0
Depuis 2017, j'accompagne et côtoie des entrepreneurs à succès. Chaque rencontre est unique et permet d'identifier ce qui crée la réussite. Je suis Alec Henry, l'initiateur du mouvement Entrepreneurs.com. Et dans ce podcast, j'ai l'opportunité d'échanger avec des personnalités inspirantes qui ont su créer la différence. Avec Le Déclic, je vous offre une perspective unique afin que vous puissiez,
- Speaker #1
à votre tour, faire la différence.
- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Le Déclic. Encore une fois, bien accompagné, je suis avec Nadir Tayach. Comment tu vas ?
- Speaker #1
Ça va très bien et toi ?
- Speaker #0
Ça me fait extrêmement plaisir de t'avoir ici, d'autant plus qu'on s'est rendu compte qu'on se connaissait depuis 2018 et il y a un parcours juste extraordinaire avec ce que vous avez créé, Nahali. Je vais en parler rapidement, j'ai plein de questions à te poser et puis surtout, ce sera aussi l'occasion de pouvoir prendre des nouvelles et puis de te féliciter pour ce que vous avez mis en place encore une fois. Je te présente. Rapidement, tu as dirigé jusqu'à 450 personnes chez Amazon et aujourd'hui, tu es le cofondateur et CEO de Nahali, la première marque française de safranothérapie. On va en parler aussi pour ceux qui ne connaissent pas la safranothérapie. Avec tes associés, vous avez transformé une découverte en Afghanistan, en un mouvement entrepreneurial et social. On va en reparler également. Les chiffres sont plutôt prometteurs. 5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024, un objectif 2025 à 16 millions, plus de 100 000 clients conquis. 12 produits entre les compléments alimentaires et les cosmétiques, 40 collaborateurs, de 150 à bientôt 2000 pharmacies partenaires. En février 2025, votre passage dans Qui veut être mon associé explose tous les records, 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires réalisé en 24 heures, 30 000 commandes et une levée immédiate de 600 000 euros. Dans cet épisode donc, on retrace les débuts de Nahali, l'explosion inattendue après votre passage télé et tout ce que personne ne dit sur les coulisses d'une hypercroissance finalement. Donc encore une fois... Bienvenue dans le Déclic Nadir.
- Speaker #1
Merci beaucoup Alec, c'est une très belle intro mais j'espère qu'on pourra rentrer dans le détail. Il y a beaucoup de galères dans tout ça. Assurément.
- Speaker #0
On va en parler. Commençons par le début, Nahali est née d'un voyage en Afghanistan. Qu'est-ce qui s'est passé pendant ce voyage pour avoir l'idée de créer cette entreprise ?
- Speaker #1
Bah tu vois, en fait Nahali je pense que c'est né même avant un voyage en Afghanistan. Nahali c'est l'histoire d'une amitié. On s'est connus sur les bancs de la fac en 2011 avec mes associés. Et on ne s'est jamais quitté depuis ce moment, tu vois. On a toujours vu l'entrepreneuriat comme un ascenseur social, mais on savait que c'était vers l'entrepreneuriat qu'on devait se diriger, mais on ne savait pas dans quoi. Et depuis qu'on était étudiants, moi, Abdurrahman, mon associé, il est d'origine afghane. Il me parle forcément de son vécu, de son pays d'origine. Il y va, tu sais, depuis 2009. Il fait des allers-retours dans son pays d'origine et jamais, aucune fois, il n'a vu une once d'amélioration, en fait, que ce soit dans l'infrastructure, dans l'urbanisme. C'est du terrorisme, c'est du narcotrafic, c'est de la guerre, c'est de l'instabilité. Et moi, ça m'a touché depuis que j'étais étudiant. En fait, ils m'en parlaient et je m'étais toujours dit, en fait, comment ? Aujourd'hui, je suis étudiant, je me dirige vers un cursus d'ingénieur. Comment je peux mettre mes compétences au service de l'utilité publique ? Et ce projet et cette cause-là, en fait, ça m'a tout de suite pris par les tripes. Et en 2015, après un voyage dans son pays d'origine, Abdelrahman, il revient et il nous dit, les gars, je crois que le safran, c'est vraiment une... C'est vraiment une lueur d'espoir pour toute la population sur place. Est-ce qu'on peut faire quelque chose ? Et nous, en 2015, on se lançait en e-commerce. Moi, j'étais chez Amazon à ce moment-là. Et en fait, on a décidé de se dire, il faut qu'on se forme en e-commerce. Et c'est là où je t'ai rencontré, Alec. D'ailleurs, en 2018, c'est parce qu'on était en formation en e-commerce pour masteriser un peu et devenir des experts en e-com afin d'avoir les épaules assez larges pour lancer un projet tel qu'est Nahali aujourd'hui.
- Speaker #0
D'accord, donc vous aviez déjà cette vision à ce moment-là de lancer un projet de cette ampleur durant toutes ces années ou c'est au fur et à mesure que la vision s'est affinée pour en arriver là ?
- Speaker #1
Tu vois, moi, j'aime beaucoup l'aventurier Mike Horn. Mike Horn, il dit un truc, il dit un rêve qui ne te fait pas peur, c'est qu'il n'est pas assez grand. Et en fait, ça, ça nous a toujours animé depuis le début. On avait des hautes ambitions, une noble ambition et une haute ambition, mais on ne savait pas. la chiffrer, la quantifier. Une chose est sûre, c'est qu'on voulait aller loin. Une chose est sûre, c'est qu'on s'est mis en tête que le e-commerce pourrait nous aider à aller loin. Est-ce qu'on pensait au démarrage, est-ce qu'on savait qu'on allait arriver à ce niveau ? Non, pas du tout. Mais en tout cas, on voulait faire le meilleur, le mieux possible, entre guillemets, tu vois. Et on avait pour ambition, bien sûr, de tester du e-com, de faire du drop. On a fait du drop, on a fait de la marque, on a fait plein de choses, jusqu'au moment où on se dit, en fait, c'est le moment. je pense qu'on a les épaules, qu'on a les capacités qu'on a l'expertise il faut qu'on y aille et qu'on essaye de faire quelque chose du safran et essayer d'impacter un maximum de personnes.
- Speaker #0
Complètement, complètement. Et à ce moment-là, vous parlez d'un produit physique dans un marché assez saturé. Qu'est-ce qui vous a fait dire, ok, on peut prendre notre place ici, il y a vraiment quelque chose à faire ?
- Speaker #1
Tu vois, l'anecdote, c'est qu'au début, quand on s'est lancé, c'était on a un bon produit, et bien vendons-le tel qu'il est. Tu vois, le e-commerce, qu'est-ce que c'est que le e-commerce ? C'est de savoir vendre un produit en ligne, attirer des clients sur un beau site web qui convertit bien et vendre. Donc au début, on est parti en fait sur le fait de trouver un bon safran. Donc on est parti investiguer qu'est-ce qu'un bon safran, qu'est-ce qu'un mauvais safran, comment on le reconnaît. il y a des normes, on a certifié notre safran ISO 3632 etc jusqu'à ce qu'on soit sûr que notre safran est le meilleur safran du monde. Une fois qu'on a eu cette certitude-là, qu'est-ce qu'on a fait ? On a tout simplement fait une campagne de crowdfunding sur Ulule, comme toutes les petites boîtes qui se lancent, et on a essayé de vendre notre safran tel quel. Et là, on s'est rendu compte que le safran, c'est très peu utilisé dans la culture française. On est né en France, on est français, et en réalité, il y a très peu de plats à base de safran en France. Il y a du risotto italien, il y a de la paella espagnole, mais très peu de plats. C'est des plats finalement très méditerranéens, tu vois. Et en fait, on s'est rendu compte très rapidement qu'on ne Ausha pas toutes les cases du Ecom. Pour faire qu'un produit fonctionne, il faut qu'il réponde à des problèmes. Et aujourd'hui, vendre du safran tel quel... D'ailleurs, j'ai une petite anecdote, tu vois, on s'est dit qui peut être une figure d'autorité pour la qualité de notre safran ? C'est les chefs étoilés en France. Donc avec Albert, tu vois, on partait avec des fioles de safran, tu sais, dans la poche intérieure de notre veste. Et on rentrait dans un univers qu'on ne connaissait pas, les restaurants gastronomiques. Et là, on rentre et on demande de voir le chef. La première porte, c'est qu'on se rend compte qu'ils ont des attachés de presse. On ne peut pas les approcher comme ça. Et puis quand on les approchait, on sortait notre fiole de notre veste comme si on vendait autre chose que du safran. On s'est très vite rendu compte que ni on allait pouvoir en vivre, ni on allait pouvoir faire vivre des gens en vendant du safran comme ça en France, parce que c'est peu connu. donc très rapidement on s'est dit comment est reconnu le safran comment est connu le safran en fait on a décidé de redonner ces lettres de noblesse au safran en montrant ses vertus thérapeutiques plutôt que culinaires et là on est reparti sur un nouveau business 3 ans d'R&D, 3 ans de galère 3 ans de... on a ramé pendant 3 ans pour pouvoir développer la safranothérapie est-ce que c'est à ce moment là finalement que Merci.
- Speaker #0
en partant à la base d'un vrai business plan, au bout de quelques mois, vous vous rendez compte que ça ne tient pas du tout ou c'est après coup ?
- Speaker #1
Franchement, on s'était lancé et ça n'a pas marché. On avait fait une campagne de crowd sur Ulule avec les deniers des e-commerce qu'on avait fait précédemment. En fait, on a tout perdu. Ça ne marchait pas. Même le positionnement n'était pas bon. Les gens ne savaient pas si on était une association humanitaire. Ou bien si on vendait du safran et quand bien même ils achetaient du safran, il n'y avait pas de repeat order et certaines personnes nous contactaient en nous disant « les gars, j'aime trop votre cause, vous soutenez l'Afghanistan, vous soutenez les femmes qui n'ont pas d'accès à l'éducation, etc. Où est-ce que je peux faire un don ? » Et là, on s'est dit « merde, il y a un truc qu'on fait mal. Je pense qu'on communique mal. On vend un truc qui est bien, mais que personne ne comprend. Il faut qu'on se mette à la place du client et qu'on redescende à un niveau. » Je m'appelle Nadir, je suis le cofondateur de la boîte. Vous avez acheté du safran il y a six mois. Comment vous l'avez trouvé ? Ouais, franchement, il est incroyable. Il parfume ma cuisine. D'accord. Mais depuis six mois, vous l'avez utilisé ou pas ? Non, je ne l'ai pas utilisé. Mais qu'est-ce que vous attendez pour l'utiliser ? J'attends la bonne occasion. Mais quelle est la bonne occasion ? Eh bien, c'est quand je vais inviter des amis. Mais dites-moi, madame, en six mois, vous n'avez pas invité d'amis ? Elle ne sait pas utiliser le safran. Elle n'a aucun plat en tête ou aucune recette de cuisine à base de safran. Et très rapidement, en fait, on s'est dit, on va droit dans le mur. Il faut qu'on change de business model tout de suite. Et c'est comme ça, en fait, qu'on a pivoté vers les vertus thérapeutiques du safran, tu vois.
- Speaker #0
Très rapidement. Donc, on est allé droit dans le mur. Justement, de ces vertus thérapeutiques,
- Speaker #1
tu vois, le safran est reconnu par la littérature scientifique. comme étant une grande plante protectrice. Il n'y en a très peu dans le monde. Certaines études cliniques montrent que le safran, donc on a comparé le safran notamment face au Prozac, on a les mêmes effets sans les effets secondaires qu'a le Prozac, donc tachycardie, dépendance, somnolence, etc. C'est quand même incroyable. On l'appelle l'antidépresseur naturel. Le safran, en fait, c'est un puissant neurorelaxant, c'est un puissant antioxydant et un anti-inflammatoire. Il y a une centaine de molécules qui composent le safran. Et quand on vient en isoler trois, un certain dosage quotidien, on a des effets incroyables sur la santé mentale, incroyables sur le dérèglement hormonal, type syndrome prémenstruel, ménopause, digestion. Bref, c'est un produit de dingue et il faut savoir bien l'utiliser, bien le doser. Et c'est là que, dès qu'on a vu la multiplication ou la multitude d'études cliniques, on s'est dit, punaise, là, on rentre dans une nouvelle galère. Comment on développe un procédé d'extraction moléculaire de safran ?
- Speaker #0
Et comment on fait ?
- Speaker #1
Il faut de l'argent. On n'avait pas d'argent, pas de réseau, pas d'argent. J'étais un entrepreneur débutant qui faisait de l'entrepreneuriat, mais en fait, de l'infrepreneuriat à la maison. Et en fait, là, il a fallu devenir un patron, enfiler un costume de patron, comprendre ce que c'est. pitcher ou comment pitcher un projet, un produit, faire un business plan, et lever des fonds. Et donc, on a dû lever des fonds. Et comme on n'avait pas de réseau, qu'est-ce qu'on a fait, Alec ? En fait, on a appelé tous nos potes. Tu vois, on a appelé tous nos potes, tous ceux qu'on connaissait, qui étaient cadres ou pas, et qui avaient un peu d'argent, 5-10 000 euros de côté. On les a appelés, et on a pitché, et on a levé 250 000 euros auprès de ces Ausha. Que des amis. Mais c'est 70 personnes, tu vois.
- Speaker #0
ah ouais donc vous appelez Tous vos potes, là, c'est 70 personnes qui disent oui. Ils déposent 1 000, 2 000, 5 000, 10 000, peu importe. 250 000 euros levés. Et qu'est-ce que vous en faites ?
- Speaker #1
Eh bien, tu vois, ces 250 000 euros, on leur avait dit, les gars, on a besoin de ces 250 000 euros. Et on avait présenté un business plan. Voilà ce qu'on va faire. Eh bien, tu sais, on est allé les voir un an et demi plus tard parce qu'on avait cramé le cash. Et on leur a demandé encore 300 000 euros. Et on leur a dit, s'il vous plaît, ramenez un autre pote avec vous. Et on a relevé 300 000 euros. avec les mêmes personnes et avec d'autres potes, tu vois. Et c'est la somme de ces 250 plus 311 000 euros, donc un peu plus de 500 000 euros, nous ont permis de développer notre procédé d'extraction moléculaire de Safran. Ça a été un peu plus complexe, même beaucoup plus complexe. Et ça nous a permis de développer notre site web, développer notre premier produit après l'extraction moléculaire de Safran, acheter notre premier stock, payer les premières pubs et puis on a pu lancer notre produit, tu vois.
- Speaker #0
Il y a un point sur lequel je veux rebondir et puis ensuite on... on verra étape par étape comment ça s'est fait, comment vous avez développé, et puis quelle galère aussi que vous avez dû surmonter. Vous êtes quatre associés dès le départ. Comment vous vous organisez concrètement pour que ça fonctionne bien, sans friction, et que vous soyez réellement tous complémentaires ?
- Speaker #1
Tu vois, la première chose qu'on a faite quand on s'est associés, c'est qu'on a fait un test de personnalité. Parce qu'on était tellement différents. On s'est connus certes sur les bancs de la fac, mais travailler ensemble ou dormir ensemble, ce n'est pas la même chose. Donc, on a fait un test de personnalité pour savoir comment chacun réagissait en période de stress, tu vois, etc. En conflit. Et c'est la première chose qu'on a fait avec un intervenant extérieur. Ça nous a beaucoup aidé à mieux comprendre comment l'autre percevait les choses. Ça, ça a été un game changer. Et puis aussi, ça a pris du temps en réalité parce qu'il y avait des petits clashs jusqu'à ce que chacun trouve sa place. Et aujourd'hui, chacun a sa place qui est très, très bien déterminée. Et c'est extrêmement fluide. D'ailleurs, Alec, c'est la première chose qu'on nous a reprochée quand on s'est lancé chez Nahali. On nous a dit, les gars, ça ne marchera jamais. 4 potes qui se lancent, ça faisait partie des objections qu'on nous a données. On nous a dit aussi, les gars, business, Afghanistan, ça ne se marchera jamais. Les gars, le safran, ça ne marchera jamais. Les gars, vous venez de la diversité, vous n'avez aucun réseau, ça ne marchera jamais. Les gars, vous vous lancez dans le complément alimentaire, c'est ultra concurrentiel, ça ne marchera jamais. Et en fait, Alec, on n'a pas honte de le dire aujourd'hui. On a cassé tout ça, tu vois. Quatre ans plus tard, eh bien, on est 40. On a plus de 200 000 clients. On a 54 % de clients récurrents. On va faire 15 millions d'euros de chiffre d'affaires et c'est que le début, tu vois.
- Speaker #0
Félicitations. Et vraiment, c'est superbe. C'est incroyable. Bravo.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Mais outre le produit, l'idée, l'exécution, est-ce qu'il y a un élément ou plusieurs que vous avez réussi à isoler qui explique, selon toi, le fait que vous avez réussi malgré Toutes les croyances limitantes qui vous ont été partagées par votre entourage, peut-être des entrepreneurs ou même peu importe qui, eh bien, ça a marché. Parce que c'est un superbe exemple que tu racontes là où tu dis on nous a dit que, on nous a dit que, on nous a dit que et tout ça, on l'a cassé et voici les résultats aujourd'hui.
- Speaker #1
Eh bien, tu vois, je pense que l'un des facteurs, je pense que la première chose qu'on a mis en place, c'est de s'entourer des bonnes personnes. Au début, on avait peut-être, on avait même... c'est même pas peut-être, on avait plus de mentors en réalité que de salariés. On s'est toujours entouré des gens qui avaient une expérience et l'expérience, on la valorise. On a plein de défauts, mais en tout cas, un défaut que l'on n'a pas, c'est qu'on sait écouter en réalité, tu vois. On sait écouter et ça, c'était extrêmement important. Et c'est pour ça, peut-être, qu'on a mis aussi beaucoup plus de temps que n'importe quelle marque de complément alimentaire avant de lancer notre premier produit. On a su écouter. écouter et avoir les conseils d'experts et on allait les chercher loin ces conseils et on s'est posé on a passé énormément de temps pense à c'est la première chose c'est c'est cela la deuxième chose aussi à l'aigle tu sais c'est Comme on vient de la diversité, comme on n'a pas le réseau que certains peuvent avoir, et donc quand tu n'as pas de réseau, quand tu n'as pas de thunes, et que tu es obligé d'avoir une expertise pour lancer ta boîte, eh bien qu'est-ce que tu fais ? Eh bien tu n'as pas le choix que de devenir l'expert de ta société ou l'expert de ton domaine. Et donc nous, ça nous a poussé à devenir des experts. Je lisais toute la journée sur les compléments alimentaires. Et maintenant, je demande à n'importe qui de me prendre en réalité... sur le marché du complémentaire. Je connais mes concurrents, je sais qui ils sont, je sais comment ils s'appellent, je sais qu'est-ce qu'ils fréquentent, comment ils fréquentent. Mais ça fait partie de ma vie et c'est ça qui nous a permis de devenir des experts du complémentaire. Je n'ai pas attendu d'embaucher un expert. Je suis devenu un expert et ensuite, j'ai embauché des gens qui sont meilleurs que moi. Tu vois ? Et ça, je pense que c'est la clé parce que ça enchaîne sur la troisième chose, c'est cette capacité à se remettre en question. on est quatre et on sait qu'on n'est pas les plus intelligents par contre Moi, je considère que chacun de mes associés est meilleur que moi. Et ça, je le considère sincèrement. Et donc, quand un de mes associés me donne un avis, je l'écoute comme finalement les avis et la remise en question qu'on peut avoir sur notre propre produit, sur notre propre marché. Et je pense que ça a été une des clés de facteur du succès. C'est l'analyse, l'analyse, l'analyse, data. Tu vois, on dit toujours, nous, on dit deux choses. On dit on croit en Dieu et la data, tu vois. Et ça, c'est une chose qui nous suive jusqu'aujourd'hui. C'est qu'on croit en Dieu et en la data. énormément dans notre domaine. Et donc ça, je vais te l'expliquer par un exemple. 2022, c'est la première année de commercialisation. On lance notre best-seller que tout le monde connaît, tu sais, la boîte orange anti-stress. Et on fait 300 000 euros de chiffre d'affaires en e-com et on a dépensé 300 000 euros en ads. Donc c'était dégueulasse. Donc Q1 2023, on se dit que ce n'est pas possible. Si on fait une deuxième année comme ça, déjà on n'avait pas assez de cash. On était mort. Donc, il fallait analyser ce qui se passait. On a tout passé au crible. Le taux de conversion, les taux de clics, toutes les créas qu'on avait fait, toutes les juges essais. À l'époque, c'était l'UGC. Il y avait l'IOS 14 qui est sorti en plus. Ça nous a mis dedans. Tout était un bourbier en réalité pour lancer son business à ce moment-là. Et on a changé certaines choses. Premièrement, comme on voulait faire les choses trop bien, on est passé par une agence et on a acheté un site web à 50 000 euros qui convertissait à 0,9 %. Alors que le benchmark, c'est 2,5%. Tu vois, on est passé par une bête d'agence Shopify, blablabla. Mais c'était mort, ça. Qu'est-ce qu'on a fait ? On a sauté ce site-là et on a fait notre propre site. On a pris un thème à 100 euros et on a tout refait nous-mêmes. Qui mieux que nous était en capacité de parler à nos clients en réalité ? On a tout refait. On a passé du temps. Et on a compris, premier trimestre, donc du coup 2023, on monte notre taux de conversion. De semaine en semaine, on passe de 0,9 et à la fin, on finit à plus de 3%. Au-dessus du benchmark du complément alimentaire. Ça, c'est passé. Deuxième sujet d'attaque, c'était quoi ? Les taux de clics. Les gens, on a essayé. Tu vois, on voulait adopter la stratégie vivons heureux, vivons cachés. Les fondateurs, ils ne se montrent pas, tu vois. Donc, on a essayé tous les UGC possibles, toutes les personnalités possibles. Rien n'a fonctionné. Taux de clics, nul. Et qu'est-ce qu'on se dit ? On se dit, écoutez les gars, on fait une espèce de réunion. Il faut qu'il y en ait un d'entre nous qui parlent face cam il faut qu'on teste ça c'est la dernière carte à jouer tu vois On achète un iPhone et moi, du coup, j'ai été du parmi mes associés pour parler. Bonjour, je m'appelle Nadir, je suis le cofondateur du labo. Et là, qu'est-ce qui se passe ? Q1 2023, on fait 60 000 euros de chiffre d'affaires. Et bien, Q2, Q3, Q4, on finit à 1,6 million. Là, on se calque. Et là, en fait, on se dit, c'est ça la clé. C'est ça la clé. C'est de comprendre, d'analyser, d'être bien entouré. et l'entourage nous disait les gars si vous voulez encore plus loin il faut développer votre profondeur de gamme La safranothérapie ne peut pas reposer sur un seul produit. Il faut que vous déposiez des brevets. Il faut que vous fassiez des études cliniques. Et tout ça, ça coûte des ronds. Et on relève de l'argent. Et on continue à grandir. Tu vois ?
- Speaker #0
Très clair. Très clair. Et c'est hyper intéressant parce que souvent, on dit le fait d'avoir plein de produits n'est pas forcément la solution. Développer plein de transversales. Pour autant, vous, c'est un des conseils qu'on vous a donné vraisemblablement à ce moment-là, que vous avez appliqué et qui a fonctionné, qui a payé. alors j'imagine que Il y a évidemment un best-seller qui sort du lot et puis d'autres qui vont être plus vendus qu'une majorité de certains, mais qui vont répondre à des problématiques ou autres. D'ailleurs, peut-être dans la safranothérapie, il y a plusieurs bienfaits selon les différentes gammes que vous avez. Tu peux nous l'expliquer parce que j'imagine que c'est quand même un concept et quelque chose que peu de gens connaissent peut-être qui écoutent cet épisode. Pour autant, outre ce point-là, dans quelle mesure le fait d'avoir diversifié vos gammes ont permis d'amplifier le scale Merci. et peut-être même de créer encore plus de valeur moyenne par client et plus de rétention parce que 54% de rétention, si je me souviens bien, tu l'avais dit tout à l'heure, c'est quand même assez dingue.
- Speaker #1
C'est dingue. Mais c'est très récent, tu vois. Et c'est dû encore à un changement de business model. On vient de mettre en place les abonnements, tu vois. Et on s'est rendu compte, en fait, que les gens attendaient que ça, en réalité, tu vois. Ils attendaient que ça. On passe d'un repeat order de 25% à plus de 54%. Et ça fait plus de six mois avec des taux de churn qui sont très bas. Et en fait, on se dit, en fait, nos clients attendaient que ça. Et on a mis du temps à le mettre, tu vois. Et on est très content de l'avoir fait aujourd'hui. Ça c'est la première chose. La deuxième chose... Je suis clairement dans ces sujets en ce moment, Alec. Est-ce qu'on développe la verticale ou l'horizontalité ? Comment on se développe ? Comment on va plus loin ? Comment on développe ? Pourquoi Naali ne pourrait pas être le Caudalie du safran ? Pourquoi on ne pourrait pas aller chercher 300 millions de revenus ? Comment on le fait ? On voit des marques américaines avec un monoproduit aller chercher 500 millions. Mais on n'est pas sur le marché américain. Donc comment on peut faire ? Nous, la raison pour laquelle on a développé une profondeur de gamme, mais par contre, une profondeur de gamme restreinte, c'était que 7 produits. et on n'aura jamais, nous, à vocation d'aller sur une centaine de produits comme Arco Pharma, Aragon ou quoi, on sera une marque qui va maîtriser ses produits avec des produits de niche, eh bien, on a fait ça parce qu'on s'est rendu compte qu'en France, le marché du complément alimentaire, il était où ? En pharmacie. 50% du marché du complément alimentaire, il est en pharma. Et 20% e-commerce à peine, tu vois. Et donc, tu te dis, là où ça se passe, c'est en pharma. Si je dois aller en pharma, quel facing ? quel merchandising je peux avoir avec un seul produit. Quelle gamme, quel secteur, quelle allégation je peux aller targueter avec un seul produit. Je ne vais pas y arriver en pharma parce que les codes de la pharma ne sont pas respectés avec un monoproduit. Et donc, c'est pour cette raison, pour notre nouveau circuit de distribution qu'on a développé cette profondeur de gamme. Et dans cette stratégie-là, on n'a pas saupoudré de safran pour développer des produits. C'est qu'on a développé des formules. dédié avec des études cliniques qui viennent soutenir justement les allégations qu'on veut. Le produit anti-stress, il est incroyable. Le produit syndrome prémenstruel, on l'a mis avec l'un des ingrédients les plus techniques que l'on connaît. L'achidé millefeuille avec un extrait de pain maritime français qui coûte plus de 2000 euros le kilo et qui a des effets sur l'endométriose. En fait, notre stratégie, c'est toujours été ça, c'était de se dire la santé mentale, c'est la base du bien-être en réalité. Quand le cerveau... La tête se dérègle, le corps entier se dérègle. Je vais te donner un exemple. Tu es en forêt, tu fais face à un ours. On dit souvent quand tu es stressé, en réalité, tu deviens pâle. En réalité, le sang est redirigé vers les organes primaires. Ton corps se met en choc pour te permettre de te sauver et de fuir cet ours-là. Maintenant, si on revient à la vie quotidienne, cet ours-là, c'est des factures trop importantes. Je ne sais pas comment je vais finir la fin du mois. J'ai un patron pervers nanny. narcissique, je vis un divorce compliqué, etc. Le stress, quand il devient récurrent, il devient problématique. Une consultation chez le médecin sur deux dans le monde, quand on cible la cause primaire, c'est la santé mentale. Et donc, quand on voit que l'une des causes primaires de la perte des cheveux, c'est la santé mentale, tu stresses trop, tu perds tes cheveux, tu as un problème d'acné, tu as un problème de digestion, et en fait, nous, on te dit, avec le safran, cette grande plante protectrice, on vient cibler ça. Et on vient ajouter les ingrédients qui te permettent de favoriser la pousse des cheveux pour la formule cheveux. On vient t'aider à te mettre un prébiotique. On vient faire le lien entre les deux cerveaux, le ventre et la tête. Et tu vois, il y a toujours une corrélation, un lien logique. Et c'est ça la safranothérapie.
- Speaker #0
Très clair, très clair. Un autre point, et c'est hyper intéressant, et j'invite toutes celles et ceux qui nous écoutent et qui veulent aller plus loin sur la safranothérapie à aller suivre ce que vous faites. Parce qu'on mettra de toute façon, comme on le fait à chaque fois, le lien de votre site. et ça permettra je pense à beaucoup de découvrir un les vertus et deux le sujet c'est qui veut être mon associé ça a été un énorme accélérateur pour Nahali quel a été l'avant-après de l'entreprise et surtout vous faites 1.5 millions d'euros en 24 heures comment vous avez fait pour répondre à une demande aussi énorme en si peu de temps est-ce que vous aviez anticipé ça est-ce que vous étiez prêt je pose cette question parce que Merci. On a déjà eu sur le déclic des participants de Qui veut être mon associé, et parfois même se sont mis en difficulté parce qu'ils ont commencé à anticiper du stock des semaines et des mois à l'avance. Ils n'avaient presque plus de trésorerie au moment de l'émission, donc c'est un gros risque. Est-ce que vous, vous l'aviez anticipé ? Est-ce que vous l'avez subi ? Est-ce que ça a été ultra fluide ? Comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
C'est une très bonne question, Alec. Et je pense que, vu l'expérience que tu as maintenant, tu sais que les gens pensent que le succès, il arrive comme ça, comme si le succès arrivait par hasard. Mais il n'y a pas de hasard. Le succès, on le provoque, tu vois. Cette émission, on l'avait préparée. Il y avait beaucoup de travail en amont. Déjà de une, il faut savoir, et ce que très peu de gens savent, c'est que nous, on a postulé quatre saisons avant d'être pris dans la cinquième saison. Tu vois ? déjà combien de personnes auraient déjà abandonné ? J'ai postulé saison 1, 2, 3, 4. Je n'ai même pas reçu de refus. J'ai reçu un vent magistral. Et la cinquième saison, on est pris. Et c'était, je pense, la meilleure saison auxquelles on aurait pu participer. Tu sais pourquoi ? Parce qu'on avait cinq ans d'expérience et on connaissait nos clients jusqu'au bout des ongles. Et qu'est-ce qui se passe ? L'émission arrive. Nous, on connaissait, on savait. La qualité et l'énergie qu'on avait mis dans le pitch, on connaissait le résultat. On a ramené Jean-Michel Laolas avec nous, on a fait une intrigue, on s'est donné pour le pitch comme jamais on s'est donné pour un pitch. Et derrière, ça a payé. C'est la première fois dans l'émission que tu as six investisseurs qui te proposent et qui se battent et tu as même Anthony Beaubon qui augmente ta valo alors que l'habitude, il fait plutôt l'inverse.
- Speaker #0
Tu vois ?
- Speaker #1
Et donc à ce moment-là, on savait. Et qu'est-ce qu'on fait ? on a mis tapis de notre trésorerie dans les stocks. Tout ce que l'on avait, On l'a mis dans les stocks à tel point qu'on n'avait pas encore 40 salariés, on en avait une trentaine à ce moment-là. Il nous restait 30 000 euros de trésorerie dans les comptes bancaires. Jamais on ne l'a dit à nos employés. Sinon, ils n'auraient pas pu assumer. Le stress aurait été trop fort pour eux. Mais nous, on était confiants. On a tout mis dans les stocks. Mais quand je te dis tout, c'est tout. On est passé le 12 février 2025 et on a fait une offre la plus simple possible. On a enlevé tout ce qui existait sur le site et on a fait… une offre qui va être mon associé avec un panier moyen particulier, un panier moyen qui pousse à l'achat, un panier moyen dans lequel tu n'as aucune hésitation, une offre simple, deux boîtes de gommes anti-stress plus une fiole de safran offert, livraison rapide et là c'est parti complètement. Avant l'émission, on est allé voir toutes les success stories des émissions précédentes en leur demandant combien tu as eu de visiteurs, combien était ton taux de conversion, combien tu as fait de chiffre d'affaires, quel était ton panier moyen, etc. Et les meilleurs profil et les meilleurs passages, le record je crois c'était Yacon, ils avaient fait 700 000 euros de chiffre d'affaires en 24 heures après l'émission. Et bien tu sais quoi ? Deux heures après l'émission, on avait fait presque 800 000 euros de chiffre d'affaires. Et le pire, c'est que du coup on a fait 1,5 million en 24 heures mais ça ne s'est pas du tout arrêté. Notre prévisionnel pessimiste optimiste est devenu prévisionnel pessimiste. Et on est tombé en rupture de stock deux semaines après. Donc on a dû tenir, on a fait deux fois le chiffre d'affaires de l'année précédente, de 2023, en deux semaines.
- Speaker #0
Tu vois ?
- Speaker #1
C'était une folie. Et derrière, on avait prévu le coup parce qu'on avait déjà des slots au niveau industriel de chez nos façonniers, des laboratoires partenaires pour lancer une prod s'il le fallait. Tu vois, on avait fait des commandes ouvertes, etc. Même si on n'avait pas d'argent, on avait briefé nos partenaires pour leur dire, les gars, il va falloir que vous vous donniez avec nous si vous voulez que... Si vous voulez qu'on reste chez vous, parce que la croissance, elle va être là, on y croit. Et tout était prêt, en fait. Tout était prêt.
- Speaker #0
Très clair. Je te remercie pour ce partage et cette transparence, mais je rebondis sur un point rapide que tu as évoqué en tout début d'épisode. Tu me disais « Moi, je n'étais pas vraiment un entrepreneur, j'étais un e-commerçant, un mec dans ma chambre qui faisait un peu de business par-ci, par-là sur Internet. » Et là, effectivement, aujourd'hui, avec ce niveau de conscience, ce niveau d'éveil, ce niveau de préparation, et ce niveau de certitude. J'insiste sur le fait que ça a beaucoup évolué en si peu de temps parce que finalement, tout est anticipé, tout est à penser. À la virgule près, il y a un risque énorme, tu l'as évoqué. Et derrière, c'est vraiment maîtrisé aussi au niveau de la data. D'ailleurs, vous avez activé à la fois la presse, à la fois la télé, à la fois les réseaux sociaux, à la fois un branding visuel fort, à la fois le métro, etc. Comment vous avez structuré cette stratégie d'image ? et de conversion également, d'acquisition, de façon à ce que ça change complètement la croissance derrière.
- Speaker #1
Tu vois, déjà, on a eu le temps de le préparer parce qu'il faut savoir que le tournage, il se fait entre septembre et octobre et ton passage, il se fait en février. Donc déjà, quand tu fais ton tournage, tu sais comment ça s'est passé et nous, on savait que c'était inédit ce qui s'était passé. Il y avait dans notre pitch tout ce qu'il fallait pour réussir en réalité. On ne voyait pas comment le montage pourrait être différent que ce qu'il a été. Et au contraire, on a même été surpris du montage. Il était encore mieux que ce qu'on avait imaginé. Donc, quand tu sais ça, tu as du temps. Octobre, novembre, décembre, janvier, février. Donc, tu as cinq mois pour préparer ça. Et ça devient ton focus. Mais en même temps, Alec, tu sais très bien, tu sais peut-être mieux que moi, octobre, c'est l'entrée de Q4. Donc, tu as ton Q4 où on a effectué les tests et on a préparé l'offre qui sera banger pour qui va être mon associé. Tu vois ?
- Speaker #0
On a profité de notre montée en cadence sur Q4 pour voir si on était en capacité d'assumer un niveau de montée qui serait peut-être plus fort et un deuxième Q4 dès Q1. Donc, on a tout préparé en cinq mois. Tout. Opérationnel, carton, prod, gens, donc les personnes, tout. Tout ce qu'il fallait. Et on a fait un plan média. On a validé ça. Et puis, tapis. Tu vois, à un moment donné, il faut prendre des risques. Des risques mesurés, contrôlés, mais on était tellement sûrs parce qu'on a de la data. que tapis et le tapis il a extrêmement bien fonctionné il a payé,
- Speaker #1
il a permis l'ouverture aussi à une hypercroissance une hypercroissance ça fait rêver de loin mais quand tu la vis au quotidien c'est quoi les vrais problèmes que personne ne voit ?
- Speaker #0
en fait tu peux pas comprendre l'hypercroissance tant que tu l'as pas vécu moi c'est ce que je pense de manière intime Alec c'est l'hypercroissance, j'ai beau l'exprimer avec des mots, avec de l'énergie et de l'intensité quand je vais en parler, c'est difficilement compréhensible. L'hypercroissance, c'est embaucher des gens, des nouvelles personnes avec un objectif que cette personne-là puisse porter la marque peut-être même plus que toi, transmettre les valeurs que tu as et en même temps regarder ta trésor et en même temps avoir des nouveaux partenaires et en même temps... Que des problèmes. L'hypercroissance, c'est que des problèmes à gérer pour... un espoir de réussite, tu vois, à un moment donné. Mais l'hypercroissance, ça devient une drogue, une dopamine où tu te dis, mais merde, à un moment donné, il faut que j'ai un équilibre dans ma vie. Je ne peux pas aller chercher l'hypercroissance sans avoir des dégâts dans ma vie, dans ma santé, dans ma prise de poids, dans mon sommeil, dans ma famille. En fait, l'hypercroissance, ça prend tellement de temps qu'à un moment donné, il faut aussi pouvoir, je pense, avoir la maturité de dire non, là, je freine parce que je veux avoir une croissance maîtrisée. Mais tout en, et tu vois, c'est là où c'est bizarre parce que c'est un jeu d'équilibre. Tu te dis la croissance, c'est bon. Je dois laisser place à l'agilité et place aux opportunités comme qui veut être mon associé qui t'apporte une hyper croissance. Mais quelle croissance je suis prêt à assumer ? Est-ce que je suis prêt à mettre mon site en off pour dire les gars, je préfère vous livrer que de vous faire attendre des mois et avoir mes notes trust pilote et avoir des mécontents sur mon site ? C'est ça aussi la maturité, c'est comment je maîtrise mon hypercroissant jusqu'où je suis capable d'aller sans changer mon mode de vie. Je me lève, je veux aller au sport ou je veux aller au sport entre midi et deux. Eh bien, l'hypercroissant, ça peut te faire sauter ton sport ou ton moment avec ta famille et tes enfants le soir. Tu vois, moi, je suis père de famille, j'ai deux filles. À un moment donné, c'était très complexe. J'ai réméfié, allé au sport, j'ai pris du poids. Et en fait, à un moment donné, je me suis dit non, en fait, merde, je dois recruter des gens. Et ces personnes-là, elles doivent être meilleures que moi. Et elles doivent me délester de certaines choses que je n'ai plus à faire aujourd'hui. Et aujourd'hui, je fais attention à moi. J'ai repris le sport. Je couche mes filles. Je leur lis une histoire. Et en fait, aujourd'hui, j'appréhende l'hypercroissance de manière beaucoup plus sereine. Parce que l'hypercroissance, ça se fait avec des gens. Et ensemble, on va beaucoup plus loin, tu vois.
- Speaker #1
Oui, complètement. Et cette lucidité sur l'hypercroissance, tu l'as eu assez vite. Où il y a un moment donné où justement, tu as dit, comme tu l'as très justement dit, stop, je ne peux plus. pourquoi je te pose cette question parce que parfois il faut aller jusqu'à un point de douleur si fort que t'es obligé de créer le changement souvent quand ça fait pas suffisamment mal les gens changent pas même si ça fait quand même un peu mal mais t'as raison bien sûr que ça
- Speaker #0
tu l'apprends toujours en tout cas moi j'ai l'impression que je l'ai toujours appris dans la douleur chez Nahali on a toujours eu des points de douleur des trucs moi j'ai fini à l'hôpital déjà tu vois mon corps il a crié stop je vais te donner un exemple euh Tu sais, je t'avais dit qu'on avait levé 250 000, puis 311 000 un an et demi après. Mais ces 311 000, ils ont été levés dans la douleur parce qu'on avait cramé trop de cash, parce qu'on avait des partenaires qui nous ont fait perdre du temps et beaucoup d'argent en faisant miroiter des choses qu'on n'a jamais eues. Et on avait trois semaines pour lever. Et si on ne levait pas dans ces trois semaines, c'était mort. Nadi était mort. Et en fait, moi, j'étais bien. Mentalement, physiquement, j'étais bien. Mais d'un coup, j'ai fait cette levée de fonds en trois semaines. J'ai fini à l'hôpital. En fait, c'est mon corps qui a réagi, qui m'a dit arrête tes bêtises. Et c'est en étant à l'hôpital que les médecins m'ont dit mais monsieur, vous êtes en pic de stress, c'est pas normal. J'ai dit mais non, mais je vais très bien. J'étais très bien, j'étais lucide. Et tu vois, ça, on l'a appris dans la douleur. À ce moment-là, on s'est dit mais un, il faut qu'on mette des process beaucoup plus robustes. Deux, il faut qu'on recrute des personnes qui puissent nous détacher de certaines activités parce que la charge mentale devient trop importante en hypercroissance. Si on n'a pas les bains de personnes, si on n'a pas structuré, si on n'a pas les process. Si tu n'as pas de process, tu ne peux pas vivre une hypercroissance. ou sinon tu vas cramer en vol. Soit toi, soit ta boîte. En réalité, soit tes proches. Il n'y a pas de secret.
- Speaker #1
100%. Tu parles de process, tu parles de structure. On peut parler aussi de data dans la croissance parce que ce qui fait aussi le stress parfois, c'est est-ce que j'ai vraiment de la visibilité sur mes chiffres ? Est-ce que ce sont les bons chiffres ? Est-ce qu'ils sont réellement pertinents, pondérés, etc. ? Au bout d'un moment, tu ne peux plus gérer ça à l'instinct. C'est quoi les chiffres, les outils, les systèmes que vous avez mis en place pour garder la main sur l'hypercroissance ? et surtout Ne pas perdre la maîtrise de celle-ci.
- Speaker #0
Déjà, quand tu es en e-com, tu as de la chance d'avoir de la data sur presque tout. Comme c'était notre business principal, on n'avait pas de problème de data. Et puis, quand on a voulu aller en pharma, on s'est dit, mais comment on fait ? On est tellement habitué à avoir de la data, mais comment on fait pour avoir de la data en pharma ? C'était assez opaque. Et en fait, on a trouvé des gens, donc des sociétés. Le DataGers, en fait, sont experts. C'est une société qui est experte dans les datas en pharmacie. En fait, ces mecs-là, ils vendent les logiciels aux pharmaciens de gestion de la pharma, de vente, de caisse, etc. Et ces datas, ils les vendent à des laboratoires comme nous pour pouvoir savoir dans quel pharmacie on peut faire telle et telle vente. Et donc, en fait, on directe à une information sur tout le parc français, officinale français, des ventes qui sont effectuées par toi, par tes concurrents. Et ça, c'est une mine d'or. Et on a tout de suite mis ça en place. Et d'ailleurs, le fondateur ou le directeur général du DataGers, quand il nous a vu arriver, il a dit, mais les gars, j'ai jamais vu une boîte. aussi peu avancé, avec aussi peu de points de vente en pharma, venir me demander ces outils. Ce n'est que des grands labos qui viennent utiliser ces outils. Et en fait, il dit, mais les gars, je pense que vous allez aller loin. Et c'est comme ça qu'il nous a gracieusement donné ces informations pour nous pousser justement à accélérer en pharma. Et aujourd'hui, il ne le regrette pas, nous non plus. On a un partenariat et on paye ces datas comme tout le monde. Mais il nous a fait confiance parce qu'il a vu en fait notre vision. Notre vision qu'on peut-être qu'on a amenée du e-commerce.
- Speaker #1
En t'écoutant, je me rends compte d'un point, je ne sais pas si c'est propre à toi ou tes associés ou une philosophie particulière, mais c'est que vous allez vraiment dans le fond des choses et ce, à tous les niveaux. Que ce soit tout à l'heure lorsque tu me parlais du fait de comprendre l'industrie des compléments alimentaires, tu dis ok, je veux comprendre tout de A à Z jusqu'à même leur comportement et autres. Pareil pour la partie e-commerce, media buying et autres. pour pouvoir vous-même mettre en place les choses et le faire deux, trois fois mieux que certaines grosses agences. Ou là, même au moment où vous lancez dans un nouveau marché, en passant de B2C à B2B avec la nécessité d'aller closer les deals en pharma, mais vouloir quand même maîtriser, vous allez au fond des choses, vous renseignez, vous trouvez les bonnes personnes et puis vous utilisez même des outils, des pratiques qui sont souvent réservés à des gens bien plus avancés. Mais peu importe, vous le faites parce que vous avez la conviction que de toute façon, vous y serez à cette étape. Non, pas si longtemps que ça, si vous vous en donnez les moyens. Est-ce que ce trait de caractère, vous l'avez toujours eu, tu l'as toujours eu, ou c'est quelque chose qui est venu à un moment donné de par peut-être la croissance, l'entrepreneuriat ou un autre élément dans ta vie ou dans votre vie à toi et tes associés ?
- Speaker #0
Moi, tu vois, je pense que la composante qui amène à ça, c'est la manière dont on se ressemble beaucoup avec nos associés là-dessus, c'est qu'on n'a pas froid aux yeux. Et je pense que le fait de ne pas avoir froid aux yeux, c'est ce qui t'amène à ce genre de comportement. Et ça, on l'a toujours eu. Toujours eu un esprit de gagnant, de challenge. Même si je perds, ce n'est pas grave. J'ai perdu, mais moi, j'ai tout donné. Et tu vois, ce truc-là, je m'en suis rendu compte. Ce que tu viens de me dire, je m'en suis rendu compte en 2023. Je te rappelle, je te disais qu'en 2023, Q1, on faisait 60 000 euros. Et là, on est allé voir tous nos mentors et qui sont nos membres de notre comité Strat. C'est quand même des grands patrons. le mec, c'est l'ancien DG de chez Biomérieux. 300 millions d'euros de CA, tu vois. Dans la pharma, bien ancré. L'autre, c'est l'ancien DG finance de chez Hermès. Donc, c'est des bonhommes. C'est vraiment des bonhommes de l'entrepreneuriat et dans l'industrie. Et ces mecs-là, je me souviens, on leur propose notre plan. Après avoir fait un Q1 dégueulasse, on leur dit, cette année, on va faire 1,2 millions de chiffre d'affaires. Ils me disent, mais c'est impossible, les gars. Vous avez fait 60 000. Mathématiquement, il vous reste, du coup, il reste trois quarts de l'année vous avez déjà fumé un quart et là je lui dis mais je le regarde droit dans les yeux je lui dis on va le faire on a écrit le plan pour le faire on va le faire et à ce moment là j'ai vu dans leurs yeux en fait un truc bizarre qui se passe dans leur tête ils se sont dit mais ces gamins ils sont fous et en fait trois ans plus tard ils sont toujours au bord ils m'ont en parlé et ils me disent tu sais ce jour là quand tu nous as dit ça on t'a pas cru et à la fin de l'année vous avez pas fait 1 million 2 vous avez fait 1 million 6 on a compris à ce moment-là que tout ce que vous allez nous annoncer comme chiffre d'affaires, en fait, vous allez tout faire pour le faire. Et jusqu'à aujourd'hui, c'est devenu une preuve de confiance pour le board. Le board ne parle plus avec nous de chiffres. Si on dit qu'on va le faire, ils disent oui. Et aujourd'hui, Alec, je te le dis, tu es la première personne à qui j'annonce ça, Alec, dans ton podcast. Je dis aujourd'hui, on n'a plus honte de se dire qu'on veut devenir des bâtisseurs français et qu'on veut devenir une licorne. Et on est en train de chercher notre terme. On ne veut pas être une licorne comme les autres. On veut chercher 300 millions d'euros de revenus. d'ici 5 à 7 ans, comment je ne sais pas mais on va s'entourer des bonnes personnes finalement c'est un centaure,
- Speaker #1
plus de 100 millions de revenus,
- Speaker #0
c'est un centaure c'est un centaure, peut-être que ça sera autre chose,
- Speaker #1
on trouvera un terme qui nous convient bien en tout cas je vous le souhaite et je pense qu'à l'écoute de ce podcast on comprend que vous êtes sur la bonne voie j'ai deux dernières questions pour toi et encore une fois félicitations pour ce qui a été mis en place et dans la continuité justement de ces Et... de ces ambitions que tu exprimes et qui, j'en suis sûr, sont réalistes de par ne serait-ce que l'état d'esprit global qu'on ressent et c'est la preuve encore une fois que tout repose non pas sur un produit mais sur une équipe très souvent. Je sais que vous préparez l'international, les Etats-Unis, le Moyen-Orient, l'Europe en général. Comment est-ce que vous vous y prenez ? C'est quoi le plan d'attaque ? Est-ce que là aussi vous allez répliquer des schémas que vous avez pu appliquer dans le passé avec ce que vous avez fait en place ? Est-ce que... ce que vous avez mis en place, est-ce que vous allez appliquer une stratégie qui est complètement différente ? Ça peut être intéressant pour ceux qui nous écoutent et qui, eux aussi, veulent potentiellement internationaliser leur approche et leurs produits.
- Speaker #0
Tu vois, Alec, je pense que nous, on a gardé la même mentalité depuis le début. C'est peut-être un défaut, mais la manière dans laquelle on aborde l'international, au démarrage, on commençait à trouver des partenaires qui sont experts dans l'export, etc. Et puis, on a commencé à avoir des personnes qui commencent à nous parler de coefficients. Tu sais, pour vendre des produits en Asie, il faut que tu proposes au distributeur un coefficient de 6. Je lui dis, mais comment on va manger, nous ? Comment on va faire vivre des familles ? Comment on va pouvoir avoir un impact en Afghanistan en proposant des coefficients de 6 ? Ce n'est pas possible. Et là, en fait, on est revenus. On a renfilé notre costume de l'époque. C'est, tu sais quoi ? On n'est pas des experts. Eh bien, pourquoi on ne pourrait pas le devenir ? Abder et moi, on a fait un espèce de tour du monde. On est partis, on a pris notre sac à dos. On est partis pendant trois semaines aux États-Unis. On a tout visité. Quand je te dis tout, tout. On est parti aux Émirats. C'était la première fois de ma vie que je venais à Dubaï, à Abu Dhabi. J'ai fait l'Arabie Saoudite, Koweït, Qatar. Bref, on a tout fait pour regarder le marché là-bas, rencontrer des distributeurs, parler à un maximum de personnes dans notre domaine d'expectation comme dans un domaine complètement connexe. Eh bien, on est revenu et maintenant, on sait comment on va aller. En fait, il y a différentes manières d'aller à l'export. Et la manière, je pense, qui nous convient à nous, c'est un modèle hybride. Ce qu'on a fait en France, notre maîtrise du e-commerce, elle peut énormément aider dans chacun des pays qu'on a ciblés en réalité. Et le e-commerce aujourd'hui, je le vois comme un soutien indéfectible de ce qui se passe en offline, notamment en pharmacie. Et que les deux, en fait, ils s'alimentent en réalité. Plus tu pousses des produits en ads, plus les ventes se font et le sell-out augmente en pharmacie. Ça, c'est des corrélations qu'on a chez nous ici en France. Nos concurrents, en tout cas dans les pays du Golfe, ne sont pas très bons en e-commerce. Il y a une vraie carte à jouer là-dessus. Ça, c'est la première chose. Aux US, il n'y a pas de concept de safranothérapie. Il y a un vrai besoin aussi de produits, d'innovation. On peut y aller, mais on a fait le choix de ne pas y aller tout de suite. Tu vois, le American Dream, tout le monde veut y aller. Pourquoi mettre en péril une société qui marche bien comme nous pour un rêve américain en réalité que je peux toucher, mais un peu plus tard ? Eh bien, nous, on a fait le choix d'aller consolider notre marché ailleurs. pour pouvoir avoir un deuxième marché aussi porteur que la France avant d'aller beaucoup plus solide aux Etats-Unis. Parce qu'aux Etats-Unis, je suis maintenant dorénavant convaincu qu'il pourrait y aller, si tu veux vraiment avoir une histoire comme les grandes marques, comme Rituals, il faut avoir les reins solides. Pour moi, c'est consolider un deuxième marché. Pour moi, je vais aux Etats-Unis, c'est pour faire le American Dream ou pas faire du tout. Je n'y vais pas à demi-mot, je n'y vais pas avec un sac à dos et 3 euros dans le sac à dos. Si je n'ai pas les moyens, je n'y vais pas. Et je n'y vais pas pour donner une étude de marché à certains Américains qui ont beaucoup plus d'argent, qui vont voir mon concept et qui vont le scaler à un niveau beaucoup plus fort.
- Speaker #1
Très clair.
- Speaker #0
Tu vois ?
- Speaker #1
Très clair et vraiment aligné. C'est un marché qui est encore plus sophistiqué, encore plus complexe, encore plus peuplé également, tant de clients que de concurrents, comme tu le dis. Et donc, ça nécessite d'autres niveaux de ressources.
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
J'ai une dernière question pour toi et merci pour cet épisode et tout ce que tu as partagé, c'était vraiment hyper riche et je pense que ceux qui nous ont écoutés ont dû adorer et apprécier l'épisode au moins autant que je n'ai eu de plaisir à l'animer assurément, d'ailleurs si c'est le cas, faites-le nous savoir comme à chaque fois en mettant 5 étoiles sur votre plateforme de streaming préférée, en partageant cet épisode tout autour de vous et puis en interagissant aussi sur le post LinkedIn. qu'on va faire pour cet épisode. Nadir, j'ai une dernière question pour toi. Est-ce que tu peux nous partager le déclic qui a fait toute la différence dans ta vie que tu n'as pas encore partagé dans cet épisode que peut-être tu n'as jamais partagé nulle part ? Ça peut être une simple phrase, une anecdote, une situation, une frustration, quelque chose de positif ou moins positif. Peu importe, tu as carte blanche pour le mot de la fin.
- Speaker #0
Moi, le déclic que j'ai eu, c'est sur ma propre personne. Et ce déclic, il est venu de mes associés. J'ai eu un déclic sur mes forces et mes faiblesses. Tu sais, on me posait souvent une question, c'était quelles sont tes forces et tes faiblesses et j'avais vraiment du mal à pouvoir me décrire. Et en fait, mes associés m'ont mis en valeur, ils ont su sublimer en réalité la personne que je suis. Aujourd'hui, je pense que je suis le Siyona Ali, que je m'exprime de cette manière, avec aisance aujourd'hui, parce qu'ils m'ont donné ces médailles et ces étoiles pour le faire. Et le déclic, je l'ai eu quand eux m'ont dit mais Nadir... c'est toi notre patron, on t'a choisi pour être notre chef et c'est toi qui nous challenge et c'est toi et on se range derrière toi, et bien en fait à ce moment-là j'ai eu un déclic incroyable parce que je me suis senti responsable de la ligne conductrice et la direction de la ligne, tu vois. Et ça, et bien sache que, avant, quand on s'était rencontrés en 2018, j'étais l'une des personnes les plus introverties qui existaient. Prendre la parole devant 20 personnes, c'était impossible. Et aujourd'hui, j'ai aucun mal pour parler devant 1000 personnes, ça m'est déjà arrivé, 1500 personnes, j'ai aucun... aucun mal. Et ce déclic-là, c'est mes associés qui m'ont mis ces médailles et qui m'ont dit « Tu peux le faire » . En réalité, je l'ai fait et c'est grâce à eux.
- Speaker #1
Merci Nadir. Merci à toi.