- Speaker #0
Bienvenue dans Le Juste Rythme, le podcast qui explore le cœur, le corps et la tête. Je suis Marion Béchade, une femme, une mère, une entrepreneuse passionnée mais souvent débordée, en quête chaque jour d'un peu plus de sérénité. Un podcast pour se déculpabiliser et peut-être se donner une nouvelle impulsion. Cet épisode du podcast Le Juste Rythme est soutenu par l'Auberge Basque, un hôtel-restaurant, relais et châteaux, un lieu unique au cœur du Pays Basque qui invite à ralentir, à se reconnecter à ses cinq sens et à prendre un temps pour soi. L'endroit parfait pour retrouver son juste rythme. Dans cet épisode avec Guillemette Bataille, il est question de création, de transmission et de cette élégance sincère qu'on retrouve chez les femmes qui bâtissent tout par elles-mêmes. Fille de restaurateur, Guillemette a grandi dans une grande fratrie, dans le travail, la passion et la réalité des vies qui ne connaissent pas que les succès. Ses parents restaurateurs lui ont transmis le goût de l'effort. L'importance du concret et cette lucidité joyeuse. Autodidacte, après un passage chez Chanel, elle a créé Maison Guimette avec très peu de moyens, beaucoup d'intuition et une immense envie. Aujourd'hui, elle est aussi directrice artistique chez Ircus, où elle partage la création et la gestion avec son mari. À la naissance de leur troisième enfant, le couple doit repenser l'organisation du travail et la répartition des rôles afin de conserver l'équilibre à la maison. Avec l'aide d'un coach, il trouve un nouvel élan aligné. Dans cet épisode avec Guimet, nous avons parlé de création, de maternité, de couple et d'entrepreneuriat. Nous avons également parlé de la place de la danse dans son inspiration et de la manière dont elle imagine chaque pièce comme un mouvement, un geste, une émotion, de ce qu'une femme peut ressentir en portant ses créations. Je vous laisse découvrir mon échange avec Guimet.
- Speaker #1
Alors bonjour Guimet, merci de m'accueillir dans ce fabuleux show. Merci. Bonjour Marion.
- Speaker #0
Avant que nous commencions notre échange, j'aimerais savoir dans quelle énergie tu es en ce moment.
- Speaker #1
Optimiste, d'autant plus que la semaine dernière, on a fait un petit passage à l'hôpital parce que notre fils avait une suspicion de méningite qu'il n'a pas. Mais du coup, on a vécu les montagnes russes. Donc, je ne peux être que dans une énergie positive et optimiste.
- Speaker #0
Ah oui, tu m'étonnes. Guimède, tu as choisi de tracer ton propre tempo. Chez Chanel, tu avais appris l'exigence des grandes maisons, mais c'est en créant « maison » que tu as trouvé ta respiration, une mode poétique, délicate et intemporelle. Avec Hercule, aux côtés de ton mari, tu explores un autre rythme, celui du cachemire, lent, durable et essentiel. Et puis, il y a la vie personnelle, la maternité, l'héritage d'une enfance auprès de parents restaurateurs. Autant de cadences qui se croisent et s'entrelacent. Tu ne suis pas la mode, tu suis ton propre tempo et c'est ce juste rythme que nous allons écouter ensemble aujourd'hui. Donc, guillemette, ton rythme actuel en trois mots ?
- Speaker #1
Enthousiasmant, passionnant, mais intense.
- Speaker #0
Lorsque tu travaillais chez Chanel, quel était ce rythme ? Était-il différent ? Oui, je pense que ce qui était la principale différence, c'est que chez Chanel, je n'étais pas du tout maître du rythme et je suivais celui qu'on me demandait. Aujourd'hui, chez Maison Guimet, on a un rythme qui est certes rythmé et il y a beaucoup de projets, mais en revanche, on n'est jamais dans des horaires qui sont complètement hors normes, j'ai envie de dire. Alors que chez Chanel, ça pouvait arriver que je parte, même si c'était très rare, à 4h du matin. Et donc forcément, c'est quand même aussi le prix de la passion et le prix de ces belles maisons. Mais aujourd'hui, c'est une des principales différences, c'est que le rythme, c'est moi qui le donne. Donc je peux veiller, en plus on est une équipe à taille humaine, donc je peux veiller à ce que ce rythme corresponde quand même globalement à tout le monde.
- Speaker #1
Intéressant. Tu as rejoint ton mari chez Ircus en tant que directrice artistique. Qu'est-ce que cela a changé dans ton rythme de vie et dans ta manière de travailler ?
- Speaker #0
Alors forcément, ça a changé beaucoup de choses. La première chose déjà, c'est que quand on a su que l'associé de mon mari avait peut-être envie de partir sur de nouveaux projets, on venait d'avoir un troisième enfant, donc on avait un petit bébé de trois semaines à la maison. Donc ça a quand même été un chamboulement, parce qu'on était dans la projection d'organiser une vie à cinq et tout d'un coup, on avait une autre information qui nous parvenait. Avec Louis, mon mari, qui a cofondé cette maison de Cachemire, on avait toujours eu envie de travailler ensemble. Mais on s'était plus projeté dans l'idée que ce serait un jour chez Maison Guimède. Et finalement, tout d'un coup, la vie nous offrait un autre plan que celui auquel on avait pensé. On avait pensé Maison Guimède, parce que moi, j'ai pas d'associé chez Maison Guimède. Entre guillemets, il y avait de la place. Et donc, tout d'un coup, il y avait cette idée que chez Ircus, Jean-Nicolas avait envie de voguer à d'autres projets. Et assez vite, on s'est dit qu'on avait envie de... de relever ce défi ensemble, même si ce n'était pas le timing qu'on avait choisi. Donc ça a été un énorme chamboulement, parce qu'on savait qu'on voulait prendre cette décision, mais que c'était un timing qui allait être hyper challengeant. Et ça a été une année honnêtement hyper challengeante, parce que déjà moi, je n'ai pas pu vivre le congé maternité. Alors quand on est entrepreneur, on ne va pas se mentir, on n'a pas un vrai congé maternité, mais ça n'empêche que ça a complètement redistribué les cartes. C'était une année hyper enthousiasmante, hyper intéressante, mais difficile aussi. Parce qu'il a fallu tout réinventer. Le positif, c'est qu'on se rend compte qu'aucune montagne n'est impossible à gravir. On n'a aucun regret du choix qu'on a fait. Après, on ne l'a pas fait en version tête brûlée. On a aussi eu conscience qu'on allait travailler tous les deux, ce qu'on n'avait jamais fait, même si évidemment on partageait énormément de choses par nos vies pro. Donc on s'est fait accompagner par une coach. Donc en fait on a mis aussi toutes les chances de notre côté pour que demain tout ne vole pas en éclats pour nos boîtes comme pour notre vie de famille. Et donc là je crois pouvoir dire qu'on a plutôt bien trouvé notre rythme mais il a fallu aussi apprendre à s'apprivoiser parce qu'on travaillait pas forcément différentes. Chacun trouvait sa classe de la même façon.
- Speaker #1
Super. En tout cas c'est magnifique, on voit ta patte chez Hercules, je trouve que c'est très chouette. Du coup... Comment est-ce que tu articules ta vie pro en tant que rôle, enfin deux rôles, du coup, chef d'entreprise chez Maison Guimet et celui de directrice artistique chez Hercus ? Comment est-ce que tu divises ça ou partages ça ?
- Speaker #0
En fait, c'est un peu comme si j'avais dupliqué chacune des casquettes, parce qu'aujourd'hui, chez Maison Guimet, j'avais malgré tout le rôle aussi de chef d'entreprise et de directrice artistique. Et chez Hercus, vu que je suis devenue associée, je contribue quand même aux décisions globales de l'entreprise. Une chose est sûre, c'est qu'il a fallu aussi mentaliser la... Le fait de dupliquer en fait chacune de ces casquettes, mais une des choses qu'on a fait en priorité, il se trouve que là aujourd'hui on échange aux 34 rue de la Victoire, c'est là où il y a nos bureaux, mais au troisième étage, historiquement il y avait les bureaux d'Hercuse, au premier étage où on se parle aujourd'hui, il y avait les bureaux de Maison Guimet. Et donc la première chose qu'on a fait quand on a su qu'on allait s'associer pour que ça soit possible aussi dans mon quotidien, c'est qu'on a rassemblé tout le monde au troisième étage chez Hercuse. Donc Hercuse et Maison Guimet maintenant partagent les mêmes bureaux. Et on a gardé cet espace du premier pour créer réellement un espace de showroom et d'essayage pour Maison Guimette et qui sert à Ircus, bien entendu, en cas de besoin. Et ça, c'était aussi pour répondre à la problématique physique, qu'il fallait être présent auprès des équipes, pouvoir picorer à droite et à gauche. Et on a eu la chance de le faire avec une équipe qui était prête pour ça, avec les bonnes personnes, parce que je pense que la mayonnaise, elle prend ou elle ne prend pas en fonction des moments de la vie d'une boîte. Et là, en l'occurrence, on avait quand même un certain alignement des planètes et on a pu faire ça comme ça.
- Speaker #1
Vous avez mutualisé certains services ou pas du tout ?
- Speaker #0
Oui, en tout cas, on a créé des ponts entre les forces des deux boîtes. Ça, c'était un moment passionnant parce qu'en fait, c'est un peu comme si on avait chacun... C'était les forces et les faiblesses des deux côtés, exactement. Ce qui paraît dingue d'ailleurs, parce que d'une certaine façon, tu te dis, mais pourquoi on ne l'a pas fait avant ? Mais c'était l'histoire qu'il fallait qu'on écrive. C'était pas le moment. Exactement, il fallait passer par ça. Mais ce que je retiens de tout ça, c'est qu'en fait, déjà moi, je pense franchement que dans la vie, tout arrive pour une bonne raison. Parfois, c'est difficile, mais avec la volonté et l'optimisme, on retombe toujours sur ses deux pieds. Et ça, c'est vraiment ce que je retiens aussi de cette année. C'est génial. Quand je vois les équipes, la complicité qui est en train de se créer et comme les choses sont en train de prendre leur envol, je trouve qu'il faut avoir confiance. Oui,
- Speaker #1
mais aucun regret du coup. Et tu as dit que vous vous êtes fait accompagner par un coach. Du coup, c'était un coach pour séparer plutôt le côté pro et le côté perso ou c'était plutôt pour chacun trouver votre place ? Oui.
- Speaker #0
votre idée de départ le sujet de départ c'était de se dire il va falloir un espace où on peut tout se dire et c'est vrai que cette personne nous a beaucoup accompagné aussi à cette idée de il faut communiquer, il faut tout dire pour qu'il n'y ait pas des couleuvres avalées qui ressortent dans quelques années à la maison maladroitement et c'était hyper intéressant parce qu'elle nous a aussi fait travailler sur le temps passé par nous deux sur le projet de l'autre, sur le temps passé à la maison, avec les enfants, etc. Pour soi aussi, en temps perso. Et il n'y avait pas d'appel à réponse. C'était juste mettre des pourcentages sur chacun des pôles sur lesquels vous passez du temps. Et en fait, t'ouvres les yeux sur ce que t'as pas vu de ce que fait l'autre, ou au contraire.
- Speaker #1
Moi, c'est ultra intéressant.
- Speaker #0
Et c'était vraiment un super exercice que je recommande chaudement. Et encore une fois, il y a... Il n'y a pas d'appel à réponse, c'est vraiment juste pouvoir exprimer les choses.
- Speaker #1
C'est hyper sain.
- Speaker #0
Exactement. Et c'est sûr que c'est quand même un gros challenge de travailler du jour au lendemain avec son conjoint. Et je pense que c'est un sujet qu'il ne faut vraiment pas prendre à la légère en tout cas.
- Speaker #1
Je confirme. Comment est-ce que tu trouves ton équilibre entre la vitesse qui est parfois imposée par le marché de la mode et ton envie de créer des pièces qui durent ?
- Speaker #0
Si je parle de maison Guimet, la chance qu'on a, c'est qu'aujourd'hui, on a un atelier qu'on a internalisé, qui nous permet de produire à peu près 30% de notre production de prêt-à-porter et de faire tous nos prototypes. Et donc ça, c'est une chance extraordinaire parce qu'en fait, on peut faire place à la créativité. On n'a pas la pression des quantités. Donc si on a envie de lancer des produits et d'en faire que 25, on peut le faire. Donc en fait, ça nous donne un terrain de jeu qui est hyper chouette parce qu'il y a à la fois beaucoup de créativité, mais on ne part pas dans des délires de... de stock, de production. Et donc, ça nous permet d'être raisonnables, en fait, et respecter aussi d'une façon de produire. Et l'équilibre, il se trouve assez bien comme ça, parce qu'en fait, on sait que tout produit qui va sortir de chez nous, il ne sera jamais tout de suite produit en 100 ou 200 exemplaires. Parce que parfois, on fait des toutes petites prods à 25 pièces, 50 pièces. Et voilà. Selon le succès de la pièce qu'on relance.
- Speaker #1
Ça, c'était des valeurs que tu avais décidées dès le départ ?
- Speaker #0
C'est une bonne question ça, parce qu'au départ, moi quand je me suis lancée, il y a un peu plus de 10 ans, on nous demandait quand même souvent un minimum 100 pièces. Et c'était difficile et on trouvait encore quelques petits ateliers dans le sentier qui voulaient bien faire des petites prods. Mais l'époque était beaucoup plus à la fête quand même qu'aujourd'hui, donc c'était pas choquant de dire tout de suite non, je veux 100 ou 200. Et en fait, une fois que j'ai trouvé les bons partenaires... Je pense que j'ai réalisé que c'était une chance d'être partie avec... Vu que j'avais peu d'argent pour monter ma boîte, j'avais pas le choix que de faire des petites prods. Et une fois que j'avais trouvé les personnes qui voulaient bien les faire avec moi, c'est vrai que j'ai gardé ça. Et je pense que j'ai fait de la contrainte de ne pas avoir beaucoup de budget pour produire beaucoup, à faire fil du temps une force. Et aujourd'hui, ça fait partie d'une marque de fabrique.
- Speaker #1
De l'ADN de la maison. Donc, en ce moment, cette semaine surtout, on a un gros sujet avec le fameux... enseigne Shane qui est arrivé au BHV. Face à la fast fashion et à son rythme effréné, comment est-ce que toi tu défends une autre façon de consommer et de créer ?
- Speaker #0
Moi je dis souvent à mes équipes que notamment quand des clientes viennent en boutique, qu'il ne faut surtout pas forcer les clientes à acheter. Ce que j'aimerais, c'est qu'on arrive à revenir à désirer un vêtement. Je trouve que quand on était enfant, on achetait déjà beaucoup moins de choses. Et moi, j'ai le souvenir de ma mère qui m'emmenait en septembre faire des tenues de rentrée, et puis à chaque saison, on rachetait, mais on rachetait pas tant que ça, en fait. Et quand je vois aujourd'hui, comme je peux faire reporter à mes enfants des tenues que j'ai portées moi, enfant, c'est bien la preuve qu'on avait beau en avoir pas beaucoup, ils étaient bien entretenus et ils tenaient aussi, parce que certainement, la qualité était là. Il y avait aussi un soin à apporter aux vêtements, qui est certain, en tout cas chez ma mère. Et je pense qu'il faut tous qu'on revienne à ça, qu'on réalise qu'il faut qu'on achète moins. C'est une certitude, quel que soit notre porte-monnaie. Que ce soit acheter moins chez Kiabi, chez Maison Guimet ou chez Chanel ou chez Dior. Il faut acheter moins, il faut parfois prendre le temps de désirer ce qu'on achète pour réaliser qu'en fait, ça va venir réveiller notre garde-robe. Et je ne sais pas toi, mais moi, à chaque fois que j'achète une pièce, j'ai l'impression de... Tout réinventer dans ma garde-robe, en fait. Et donc, certes, il faut aussi donner, mais il ne faut pas tout donner non plus, parce que donner, c'est racheter un jour, en fait.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et donc, je défends aussi ça, l'idée que peut-être qu'on ne viendra qu'une fois dans sa vie chez Maison Guimet pour certaines d'entre nous, mais si ça peut être pour un vêtement qui est associé à une belle émotion, un beau moment de vie, parce que forcément, ce qu'on fait, c'est quand même assez festif, je pense que c'est déjà pas mal.
- Speaker #1
Et face justement à Shane qui arrive au BHV, c'est quoi ton discours là-dessus ?
- Speaker #0
Nous, on devait rentrer au BHV avec Ircus. C'est sûr qu'on est totalement tombés de notre chaise parce qu'en fait, on se dit mais c'est deux discours parallèles. C'est que d'un côté, on a des équipes en interne qui se battent dans les grands magasins pour aller chercher des marques et les faire rentrer pour offrir une nouvelle offre à leur clientèle. Et par ailleurs, on va faire rentrer un acteur qui est quand même dans un mépris total des conditions humaines. Et de production, donc en fait, il faut choisir à un moment donné ce qu'on veut. Et je reste convaincue aujourd'hui que même quand on ne peut pas acheter des produits qui coûtent cher, on ne peut pas acheter dans ce genre d'acteur. C'est une conviction. Et moi, bien sûr que je ne peux pas habiller tous les jours mes enfants qu'avec des marques de créateurs que j'adore. En revanche, j'essaie toujours d'être dans la mesure dans ce que j'achète, en fait. Et voilà, je pense qu'on est tous acteurs, en fait, de ce qui se passe pour demain.
- Speaker #1
Et tes enfants, tu les élèves avec ces valeurs-là. Du coup, est-ce que tu arrives à leur transmettre ce goût du vêtement qui dure, ou c'est encore un petit peu trop petit ?
- Speaker #0
Mon petit garçon qui a 6 ans, il est quand même hyper sensible au goût du vêtement. Alors, il nous fait hyper confiance. Est-ce que c'est parce que c'est un petit garçon ou que c'est finalement quelque chose avec lequel il est OK ? Mais oui, on essaie bien sûr de leur donner aussi le goût de s'habiller pour les événements, d'aller à l'école avec des vêtements propres, une blouse repassée. Tout ça, ça fait partie du plaisir de la maman.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Et puis, il y a du plaisir de l'image qu'on renvoie, forcément. On travaille dans la mode, donc on n'est évidemment pas indifférents aux vêtements.
- Speaker #1
Absolument. Quand tout s'accélère, par exemple cet après-midi tu as un shooting, là tu sors peut-être de la fashion week, comment est-ce que tu fais pour appuyer sur pause et garder ton équilibre ?
- Speaker #0
J'arrive assez bien à cloisonner quand tout s'accélère ou quand on vient vers moi avec une information qui est un peu importante, je peux avoir tendance à dire « ok, j'ai reçu l'information, je termine ce que je suis en train de faire et je reviens dessus dans une heure » . Et après, j'essaye aussi beaucoup de... J'organise forcément mes semaines en amont, mais de toujours garder des petites soupapes pour ce que j'appelle justement les suppléments chantilly de la semaine qui vont forcément arriver, positifs ou négatifs, mais qui nous permettent de pouvoir gérer la crise, qu'elle soit positive ou pas, et de s'organiser en fonction. Et après, j'ai la chance d'avoir une équipe qui finalement, pour certaines personnes qui sont là depuis pas mal de temps, donc en fonction. On a appris à fonctionner ensemble et ça marche bien. Et après, je pense que parfois, quand tout s'accélère et que ça devient trop dur, il ne faut pas hésiter à faire de la place dans l'agenda, à annuler des choses et à reporter, parce que mieux vaut les faire bien que faire n'importe quoi.
- Speaker #1
Supplément chantilly, j'aime beaucoup cette expression,
- Speaker #0
je vais la garder.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu respectes ton propre rythme dans tes relations pro et perso, sans craindre de décevoir ?
- Speaker #0
C'est pas facile cette question, parce que parfois on aimerait dire oui à tout le monde. Et là, d'autant plus après cette année où il y a eu beaucoup de choses. Je peux quand même comparer ça un peu à un tsunami, même si c'était hyper positif. Donc il faut apprendre à dire non, ça c'est certain, même si c'est difficile. Mais parfois, dire non en donnant le contexte, c'est bien aussi.
- Speaker #1
C'est possible de dire la vérité.
- Speaker #0
Exactement, c'est ça. et s'imposer des moments pour soi. Alors, c'est pas facile, surtout quand les enfants sont petits. Je pense que quand ils sont plus grands, c'est d'autres sujets. Et pourtant, je pense que c'est important, en fait. Tout le temps aussi, la vie entrepreneuriale, elle m'a appris qu'il y a plein de choses, si c'est décalé d'une semaine, c'est pas grave, voire même de trois semaines. D'autant plus quand on est entre guillemets aux commandes. Je veux dire, nous, si on décale une collection d'une semaine...
- Speaker #1
Y'a que vous.
- Speaker #0
Mais oui, personne, la Terre va pas s'arrêter de tourner, quoi. Et je pense que conscientiser tout ça aussi, parfois, ça permet un peu de se détendre sur certains sujets.
- Speaker #1
Est-ce que tu laisses de la place ou plaisir dans ton quotidien de dirigeante ?
- Speaker #0
Oui. Et je pense que c'est très important cette notion de plaisir parce que la vie entrepreneuriale, c'est quand même ponctué de challenges et de difficultés. Et je pense qu'il faut assez rapidement mettre en place des choses qui nous permettent aussi de mémoriser les plaisirs qui la constituent par ailleurs. Et moi, mon premier souvenir d'avoir fait ça, d'avoir vraiment marqué dans ma mémoire que ce qui se passait à ce moment-là, c'était super chouette, c'est quand... La Maison Guerlin avait lancé un appel d'offres pour revisiter un de leurs flacons de parfum, qui était une édition limitée qui s'appelle Le Muguet, qui sort chaque année. Et ils m'avaient proposé de participer à cet appel d'offres, et ils m'ont appelée pour me dire que j'avais été choisie. Et à l'époque, ça c'était il y a 9 ans, j'étais dans mon tout petit chambre, je m'en souviens très bien, qui faisait 9 mètres carrés, et vraiment je me souviens, j'ai fermé les yeux et je me suis dit « waouh, il vient de se passer ça » .
- Speaker #1
Tu l'as imprimé quoi.
- Speaker #0
Et je l'ai imprimé, je l'ai gravé dans mon cœur pour toute la vie. Toujours. Ouais. Et je me suis dit, il s'est passé ça. Au pire, il y aura d'autres choses qui seront dures, mais ça, t'es obligée de le garder là. Et ça fera partie des petites flammes pour la suite.
- Speaker #1
Super chouette. Avec quoi est-ce que tu te fiches la paix ?
- Speaker #0
Je parlais tout à l'heure du fait qu'avec le temps, j'avais vraiment appris que tout finit par arriver. Et je trouve que c'est vrai dans le pro, mais c'est aussi souvent vrai dans le perso. Bien sûr que parfois, on aimerait que les choses aillent plus vite, que les protos soient parfaites du premier coup, etc. Mais en fait, je trouve vraiment que tout finit par se faire, qu'il faut accepter qu'il y ait parfois des retards ou des choses qu'on ne fera pas de la même façon. Mais en fait, c'est OK. Et être en paix avec ça, je trouve que c'est chouette.
- Speaker #1
Ça, c'est quelque chose que tu as eu dès le début ou c'est fini avec le temps ?
- Speaker #0
Je pense que c'est venu avec le temps. Je pense que je ne l'avais pas du tout au début même. Je pense qu'au début... En fait, aujourd'hui, je pense que je lâche prise beaucoup plus facilement.
- Speaker #1
Depuis que t'es maman ?
- Speaker #0
Oui, c'est sûr que la maternité m'a apporté ça. D'autant plus que nous, quand on est devenus parents, on a failli perdre notre premier enfant. Il a été lourdement réanimé. Et je pense honnêtement que, même si j'aurais peut-être pas dit ça il y a six ans, mais ça a été une forme de cadeau parce qu'en fait, j'ai presque envie de dire tant qu'on n'en meurt pas, c'est pas grave.
- Speaker #1
Tu relativises beaucoup plus.
- Speaker #0
Complètement. Mais ça, c'est sûr que c'est la maternité ou d'autres chemins de vie qui nous apportent des profondes remises en question. Mais oui, c'est sûr, ça m'a permis de me dire, bon...
- Speaker #1
Prendre de la hauteur.
- Speaker #0
Ouais. C'est sûr.
- Speaker #1
Quand tu imagines une nouvelle collection, par quoi est-ce que tu commences ?
- Speaker #0
Ça, c'est très varié. Ça peut vraiment être un souvenir de vacances, une femme dans la rue, des couleurs d'un bouquet de fleurs, une image d'un défilé de mode, plein de choses très différentes. Une chose est sûre, c'est que je pense que comme pas mal de personnes créatives, j'ai une mémoire hyper visuelle, donc je passe mon temps à photographier ce qui m'entoure et ça ressort après. dans les images que j'ai pu enregistrer. Et après, très vite, une fois que j'ai une première émotion qui vient pour une collection, il y a la suite qui arrive. Et puis ça, ça mûrit avec les années aussi. Je pense que quand je regarde ce que je faisais au début, je me dis « Ah oui, on a fait ça ! »
- Speaker #1
Tu as un regard critique sur ce que tu as fait. Oui,
- Speaker #0
et puis je suis persuadée que je l'aurai aussi dans quelques années sur aujourd'hui. C'est la richesse d'avancer aussi.
- Speaker #1
Tu fais des moodboards où tu dessines ?
- Speaker #0
Oui, et aussi, j'ai beaucoup de photos dans mon téléphone que j'organise par thème ou par couleur. Du coup, des moodboards de dentelles. Mais j'utilise beaucoup mon téléphone. Et parfois, des petits dessins. Moi, je dessine pas du tout très bien, mais j'ai la chance d'avoir Mathilde à l'atelier qui me comprend. C'est important. Mais voilà, c'est vrai que plein de choses différentes peuvent venir. inspiré, même un vêtement pour enfants,
- Speaker #1
le vintage,
- Speaker #0
tout.
- Speaker #1
Et tu as des sources de ton enfance ?
- Speaker #0
Oui, je pense que déjà, moi j'aime beaucoup travailler le blanc. Alors on n'a pas beaucoup de noir chez Maison B. parce qu'on le vend moins, mais tous les looks blanc, noir et blanc, bleu marine, je pense que mes parents étaient restaurateurs et les serveurs étaient en habit traditionnel vraiment de garçons de café et j'adore en fait ce chic, la chemise blanche, le col, etc. Ça c'est quelque chose qui me parle et je prends des cours de danse depuis que je suis toute petite et évidemment ça, ça m'influence carrément. Et d'ailleurs, je reste convaincue que si j'ai longtemps préféré la danse classique à la danse moderne, c'est parce que les costumes étaient beaucoup plus travaillés, impressionnants, et que ça me touchait en fait, les matières.
- Speaker #1
Là, tu fais encore de la danse ?
- Speaker #0
Je fais encore de la danse, oui.
- Speaker #1
Et du coup, classique ? Oui. Ça fait partie des moments que tu gardes pour toi dans la semaine ?
- Speaker #0
Oui, ça fait partie d'un rendez-vous incontournable. Avec toi-même ? Oui, complètement.
- Speaker #1
Maison Guillemette et Hercuse ont des ADN différents. Comment est-ce que tu passes de l'un à l'autre sans perdre ton rythme créatif ?
- Speaker #0
J'ai plutôt le problème inverse en fait de devoir me canaliser parce qu'en fait quand je commence à avoir des idées j'ai envie de poursuivre, poursuivre, poursuivre et alors ce qui est intéressant chez Hercuse c'est que les collections sont beaucoup plus ancrées sur un agenda fixe. Alors que chez Maison Guimette, nous, on sort vraiment des chapitres tous les mois. Alors que chez Ircus, effectivement, à un moment donné, je dois m'arrêter parce qu'on doit envoyer les demandes de prototypes aux fournisseurs. Donc ça, ça a été hyper nouveau pour moi. Mais c'est bien aussi, parce qu'en fait, ça permet de structurer. Alors qu'effectivement, chez Maison Guimette, les idées, elles peuvent... Fuser, voilà. Mais plus on avance, de toute façon, plus on s'attache à un agenda, que ce soit des deux côtés. mais euh Parce que c'est aussi plus confortable pour les équipes, et puis ça nous permet de développer d'autres projets. Et puis vu que tout en avance dans nos vies perso, plus il y aura d'enfants dans l'équipe, plus on aura besoin d'être structurés pour avoir du temps pour tout le monde.
- Speaker #1
Et tes ambitions pour Maison Guimet, c'est développer à quel niveau ?
- Speaker #0
Je n'ai pas l'ambition d'en faire... une énorme boîte, c'est certain. En revanche, j'ai envie de l'emmener le plus loin possible. J'ai envie de dire qu'à chaque fois qu'on pousse une porte et qu'une autre peut être ouverte, on y va. Après, on fait ça aussi en bonne intelligence parce que déjà, on n'est que 25 dans l'équipe et qu'il y a Hercule. On parle de rythme, mais il y a cette idée d'avoir un rythme qui soit épanouissant. et équilibrée entre le pro et le perso.
- Speaker #1
Et qui te ressemble peut-être. Oui, c'est ça. Tu es autodidacte ou pas ?
- Speaker #0
Si, c'est vrai, je n'ai pas fait d'école d'art. Du coup,
- Speaker #1
comme tu es autodidacte, comment est-ce que ça influence ta manière de créer ?
- Speaker #0
C'est une bonne question. En fait, je pense que ça donne peut-être deux choses. à la fois Une façon de travailler qui est peut-être différente, mais parfois, on accepte la prise de risque parce qu'on n'a pas conscience que ça ne devrait pas du tout se faire comme ça. Et en même temps, ça permet peut-être parfois de se dire est-ce que je suis sûre de vouloir faire ça comme ça parce que j'y vais que au feeling, au début en tout cas, parce que maintenant, il y a l'expérience qui me fait me dire qu'on a appris avec les années. Mais c'est vrai qu'au début, c'était quand même un peu chercher dans une pièce noire chaque élément qui allait permettre d'avancer. Et donc, certes, j'ai fait une école de commerce qui me permet de connaître les rouages. Une entreprise. Oui, voilà, en tout cas des chiffres, etc. Mais par ailleurs, je n'ai pas fait d'école de modélisme ni rien. Donc, c'est sûr qu'il faut aussi faire confiance quand on est autodidacte parce qu'il faut accepter de se faire aider par les personnes qui ont certaines compétences qu'on n'a pas. Mais on en revient au lâcher prise, en fait. Une fois qu'on accepte ça, on avance.
- Speaker #1
T'as pas eu du tout de syndrome de l'imposteur sur ce point-là ?
- Speaker #0
Si, si, c'est sûr. Les années l'estompent, mais... Je pense que, par exemple, si on n'a jamais pris d'agence de prêt chez Maison Guimette, il y avait deux raisons. Il y avait le fait qu'on avait la chance d'avoir une entreprise qui grandissait d'année en année, mais il y avait aussi le fait de se dire, pourquoi on prendrait... une agence de presse pour une marque qui est complètement... Il n'y a pas de formation de styliste derrière. Donc, ouais. C'est marrant. Non, mais c'est vrai, c'est marrant. Après, les années font leur travail. Bien sûr.
- Speaker #1
Il faut bien qu'il y ait des avantages si les années passent.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu souhaites transmettre à travers tes créations quand une femme l'apporte ?
- Speaker #0
Déjà, nous on a de la chance parce que souvent elles viennent chez nous pour un événement ou en tout cas un moment fort de leur vie, même si c'est pour passer un entretien. Elles ont envie d'être belles, de se sentir fortes. Je trouve que c'est plutôt une chance. Et si je peux transmettre une émotion et peut-être aussi une émotion du beau. Ça me fait plaisir. Après, c'est très subjectif, bien sûr. Parce que je pense qu'on n'aime pas les couleurs, la dentelle, les tissus texturés. Mais en tout cas, j'espère que ça laisse pas indifférent.
- Speaker #1
Non, rarement. Pour en porter quelques-unes parfois, ça laisse jamais indifférent. Tu es maman de trois enfants. Au-delà des valeurs dont on a déjà parlé sur le beau, le bien s'habiller, quelles valeurs est-ce que tu essaies de leur transmettre ?
- Speaker #0
Déjà, j'essaie de les... De leur apprendre à être gentils et bienveillants, parce que je pense que c'est quand même quelque chose qui manque parfois à notre monde, et que si on s'y mettait tous, demain serait meilleur. Et après, peut-être parce que je suis entrepreneur, il y a une citation de Churchill que j'aime bien, qui dit « Le succès ne dure pas, l'échec ne tue pas, l'important c'est d'avoir le courage de réessayer » . Et j'adore, parce qu'en fait, avoir conscience que le succès ne dure pas, je trouve que c'est à la fois être... humble, mais aussi prendre le temps de mesurer ce succès. Je trouve que savoir que l'échec ne tue pas et avoir le courage de réessayer, c'est aussi avoir le goût de l'effort, être à nouveau humble et se surpasser. Malgré tout, je pense que chacun est maître de sa vie et il n'y a que par ça qu'on est maître de sa vie. Je crois.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu dirais que la maternité a changé dans ta façon de travailler, de créer et même de décider ?
- Speaker #0
Plein de choses parce que je trouve que la maternité ça fait partie des grands changements de vie et déjà à chaque fois qu'un nouvel enfant arrive, je trouve qu'on doit se réorganiser, on doit tout repenser et c'est vrai que c'est marrant parce que... On a tendance à se dire, enfin moi parfois on me dit « ah mais t'as trois enfants et t'as ta boîte » et je dis « oui mais je suis pas devenue maman de triplé moi, je les ai eues les uns après les autres » donc en fait on apprend à marcher avec eux je trouve. Et c'est sûr que ça apprend plein de choses mais ça apprend aussi en fait que je trouve que le quotidien peut vraiment être réinventé et réorganisé. Et ça je trouve que c'est un... Enfin moi j'ai beaucoup aimé ça dans la maternité, c'est de se dire en fait... Parfois, oui, tu vas partir une heure plus tôt pour un rendez-vous chez le médecin, et on en revient à ça, la Terre ne va pas s'arrêter de tourner. Et je trouve que parfois, c'est aussi la communication entre tout le monde qui permet de se dire qu'on va se rendre service. Tu as besoin de partir une heure plus tôt. Et je trouve que quand les choses sont exprimées de façon simple et bienveillante, on arrive à travailler en bonne intelligence et à avancer.
- Speaker #1
Je suis bien d'accord. Qu'est-ce que ton enfance avec des parents restaurateurs t'a appris ? Le goût du travail, j'imagine.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai, le goût du travail, c'est certain. Je les en remercie parce que c'est un métier difficile et qui demande beaucoup de résilience. Et ça m'a apporté aussi la convivialité parce que je connais peu de restaurateurs qui ne diraient pas que quand il y a de la place pour 6, il n'y en a pas pour 10. Et ça, je trouve que c'est un énorme cadeau dans la vie, surtout que nous, on était 4 enfants. Il y avait souvent un copain ou un cousin en plus. Et vraiment, ça, je trouve ça génial, en fait. Parce que tout le monde est le bienvenu, d'une certaine façon. Grandir avec cette idée-là, c'est hyper chouette. Et après, mes parents n'ont pas connu que des succès professionnels. Et ça, c'est aussi, je pense, une chance de grandir avec cette conscience-là. Parce que c'est peut-être aussi ce qui fait que j'ai réussi à être entrepreneur. C'est que ça faisait partie de ma normalité de connaître ce risque. Mais en fait, ça rappelle souvent que... Le matériel fait pas tout et voilà et que les gens qu'on aime, les gens qui nous entourent, c'est quand même ce qui surpasse tout.
- Speaker #1
Le plus important. Je crois que t'aimes bien aussi faire des jolies tables.
- Speaker #0
Oui, ça c'est sûr, c'est certainement lié à mon enfance, c'est certain. Oui, c'est vrai que chez mes parents, sortir des nappes... de la vaisselle, etc. C'est quelque chose qu'on a fait, je pense, tous les dimanches midi de notre enfance. Il y avait toujours du monde à la maison. J'ai grandi avec ça. C'est vrai que parfois, on me dit « Mais attends, ça va pas, t'as fait une table comme ça ? » Et je dis « Mais moi, ça, c'est mon antidépresseur. » C'est une joie de faire ça. Et puis, c'est aussi chouette quand on reçoit des gens de voir qu'on leur a prouvé.
- Speaker #1
Un petit plaisir visuel, même la question qui a été portée. Tu n'avais pas pensé à faire encore une ligne de nappe avec « maison guillemette » ou des choses comme ça, « art de la table » ? Non.
- Speaker #0
Peut-être un jour, peut-être un jour.
- Speaker #1
Dans un avenir lointain, peut-être. Si tu devais donner un conseil à une femme qui veut entreprendre, lequel serait-il ?
- Speaker #0
De s'écouter. Parce que je pense que ça, c'est hyper important. De s'écouter. De bien sûr aussi tenir compte de tout ce qu'on va entendre autour de nous, mais après d'en faire ce qui est notre chemin et notre recette à nous. Parce que je suis convaincue qu'il y a eu à la fois des conseils hyper positifs qu'on m'a donnés et d'autres que si j'avais écouté, j'aurais pas fait les choses de la même façon. Et ça aurait pas été ma recette en fait. Ça veut pas dire que ça aurait pas été bien, mais je pense que j'aurais pas été aussi alignée en fait. Et ça je trouve ça hyper important. Et après, malgré tout, savoir bien s'entourer, c'est important. Et accepter, en fait, de s'entourer, notamment sur les sujets où on est moins à l'aise. Et après, moi, j'ai pas pu lancer ma boîte avec beaucoup d'argent, donc j'ai quand même toujours aussi regardé à la dépense. Tu vas me dire, heureusement, parce que n'importe quel entrepreneur doit regarder à la dépense. Mais je pense qu'il y a des discours d'entrepreneurs où on t'incite quand même à dépenser beaucoup d'argent pour marcher, où on te dit qu'il faut beaucoup d'argent pour se lancer, etc. Et je pense qu'il y a quand même plein de projets qui peuvent commencer à se faire de façon parfois « petite » , et ça ne veut pas dire qu'ils ne vont pas se développer de jour en jour. Et mon mari dit souvent qu'on ne monte pas un étage d'un seul coup, on monte une marche par une marche. Et j'aime beaucoup cette image. qu'on doit aussi la donner à nos enfants. Et donc, c'est pareil, ça aussi, c'est lâcher prise. Il y aura une petite marge, et puis une autre, etc.
- Speaker #1
On peut avoir trop grand trop vite aussi. Et puis parfois,
- Speaker #0
on leur descend trois pour les remonter.
- Speaker #1
Je vois bien l'image. Si tu voulais donner un conseil à quelqu'un qui cherche à retrouver ou à trouver son juste rythme, son alignement,
- Speaker #0
qu'est-ce que tu lui dirais ? Ce n'est pas facile. Je crois que... Je crois que je commencerais par lui dire « Prends quelques jours où il n'y a plus rien. » Tu arrêtes tout, tu mets tout sur « off » et puis tu rallumes petit à petit ce qui doit être rallumé. Et puis tu vois ce que tu rallumes en dernier peut-être.
- Speaker #1
Pour toi, c'est quoi réussir sa vie ?
- Speaker #0
Être heureux, mais être aussi heureux de ce qu'on n'a pas parce que je pense que c'est ce qui fait ce qu'on est. Si ton rythme naturel n'avait pas à s'adapter aux autres, est-ce que tu abandonnerais quelque chose en chemin ?
- Speaker #1
Oui, je crois que j'abandonnerais une phrase que je me dis souvent dans ma tête, il faut que. Il faut que je mette des étiquettes sur les vêtements des enfants, il faut que je passe, faire ci ou ça. Et je trouve que la vie, elle est beaucoup faite de ces tout doux. Et c'est vrai que parfois, j'aimerais bien me dire, il faut que rien.
- Speaker #0
Faites injonction. Qu'est-ce que tu aimerais retrouver si tout était possible sans contrainte ?
- Speaker #1
Un jardin à 10 minutes du bureau
- Speaker #0
Merci Guimet On va passer au portrait chinois de Cloture Quelle était l'odeur de ton enfance ?
- Speaker #1
J'en ai deux L'herbe coupée et jardin de bagatelle de Garlin qui était le parfum de ma maman
- Speaker #0
Je crois que tu l'as déjà dit tout à l'heure mais lequel de tes 5 sens tu utilises le plus dans ta vie ?
- Speaker #1
La vue Merci.
- Speaker #0
Si tu étais une matière ?
- Speaker #1
Ah c'est dur parce que... Je crois que je serais le tweet pour le mélange de fils.
- Speaker #0
Si tu étais une couleur ?
- Speaker #1
Le rose.
- Speaker #0
Si tu étais un moment de la journée qui t'appartient ?
- Speaker #1
Le soir.
- Speaker #0
Si tu étais un lieu ou une destination que tu choisis pour retrouver ton juste rythme ?
- Speaker #1
Paris.
- Speaker #0
Tu te paries à la base ?
- Speaker #1
Pas du tout, j'ai grandi à Angers.
- Speaker #0
Donc, parie. Et enfin, si tu avais une musique qui t'aide à lâcher prise ?
- Speaker #1
Mourir sur scène de Dalida.
- Speaker #0
Génial. Merci beaucoup, Guimet, pour avoir partagé toutes ces belles inspirations. Puis merci encore de m'avoir reçu ici.
- Speaker #1
Merci Marion. À bientôt.
- Speaker #0
À bientôt. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous dans Le Juste Rythme. J'espère que cet épisode vous a offert un souffle, un sourire ou une idée à glisser dans votre quotidien pour avancer un peu plus à votre rythme. Si cet échange vous a plu, parlez-en autour de vous et abonnez-vous à votre plateforme préférée. Laissez un commentaire, c'est ce qui permet au podcast de rayonner. Pour découvrir d'autres épisodes ou me contacter, rendez-vous sur Le Juste Rythme. Et si une femme inspirante vous vient à l'esprit, écrivez-moi. Vous pourrez être ma prochaine invitée. A très bientôt, et d'ici là, prenez soin de votre cœur, de votre corps et de votre tête.