- Speaker #0
J'invite à faire cette réflexion et à trouver son propre mantra, parce que c'est très personnel. « Je désire être connectée à mon corps » , ce serait peut-être la phrase que je répète le plus toute la journée depuis que je suis installée. Parce qu'avant même de vouloir mincir ou changer sa modification corporelle, si on n'a pas déjà cette première intention-là, c'est peine perdue.
- Speaker #1
Cet épisode est sponsorisé par Women. C'est la marque de sous-vêtements solidaires pour hommes imaginée par Cyrielle et Enola. Deux jeunes bordelaises de 25 ans. Leur idée est simple. Pour chaque boxeur acheté, quatre protections périodiques sont redistribuées aux femmes. Leur mission ? Montrer que la solidarité n'a pas de genre et que les hommes aussi peuvent s'engager pour l'accès gratuit aux protections périodiques. Pour rejoindre le mouvement, rendez-vous sur woman.fr W-O-E-M-E-N.FR ou sur Instagram at woman officiel. Bienvenue dans le juste rythme. Le podcast qui explore le cœur, le corps et la tête. Je suis Marion Béchade, une femme, une mère, une entrepreneuse passionnée, mais souvent débordée, en quête chaque jour d'un peu plus de sérénité. Un podcast pour se déculpabiliser et peut-être se donner une nouvelle impulsion.
- Speaker #2
Bonjour Claire.
- Speaker #0
Bonjour Marion. Comment vas-tu ? Très bien, surtout que j'avais hâte d'être à ce moment-là précisément.
- Speaker #2
Dans quelle énergie est-ce que tu es ?
- Speaker #0
Une énergie de gratitude. J'ai un merci qui me vient, tu vois, tout de suite. Une énergie du merci.
- Speaker #2
Claire, bienvenue dans Le Juste Rythme. Tu es franco-belge-espagnol, tu es la maman de deux grands ados et tu es également la propriétaire de Run, ton golden retriever chéri, avec qui, je le perds, nous aurons une grande lignée de chiots. Ton histoire est marquée par une double transmission, celle de tes grands-mères cuisinières qui t'ont donné le goût du soin par l'alimentation. et celle de ton parcours scientifique et humain qui t'a conduite à devenir une experte reconnue en micronutrition et en phytothérapie. Et j'aimerais savoir en trois mots quel est ton rythme.
- Speaker #0
L'idée c'est d'avoir un rythme qui soit intense parce que j'en ai vraiment besoin finalement, créatif parce que je ne peux pas faire autrement, et ce qui fait qu'il y a une colonne vertébrale, c'est cet alignement mais qui s'est fait de lui-même en fait.
- Speaker #2
Je sais que tu as grandi avec ta maman et qu'elle avait un jardin très bien fourni. Est-ce que c'est grâce à ça que tu dirais que tu es arrivée à la micronutrition et à la phytothérapie ?
- Speaker #0
Entièrement. Je dis souvent que je suis tombée dedans, un peu comme Obélix. J'ai grandi avec deux parents très investis sur l'écosystème, sur l'agriculture, très engagés. Des intellectuels des années 70, ma mère après s'est formée en oncologie, mais déjà dès le départ, elle était très très soucieuse de ce qu'elle voyait déjà apparaître dans l'agriculture dans le sud-ouest où j'ai grandi. Après l'allaitement, elle m'a nourrie avec son jardin bio. Il n'y avait pas l'appellation bio à l'époque, tu te doutes bien, mais déjà avec ce souci de la biodynamie. Et j'ai parlé, moi, tu vois, aux tomates avant de parler aux humains, parce que j'étais la seule enfant du village. Et j'étais accompagnée de mon dalmatien qui ne m'a pas quittée jusqu'à ce qu'il soit empoisonné par, justement, les premiers agents toxiques que les agriculteurs à côté utilisaient parce qu'ils n'en avaient pas conscience, en fait, et pour les rendements. Donc, c'est vrai que l'alimentation, on en reparlera, mais c'est vraiment au cœur de ma vie, ma vie avec les gens que j'aime. Et ma vie avec les gens que j'accompagne, que ce soit dans l'enseignement ou dans le suivi, tu vois, thérapeutique. Voilà, quand on voit mon cabinet, en fait, il ressemble aussi un peu à mon bureau de petite fille où je faisais des potions, où j'essayais de parler aux plantes, savoir en quoi elles étaient magiques, dans le sens où elles soignaient les humains. Donc, oui, la phytothérapie, ça a été vraiment ma première passion, donc la botanique. Voilà, c'est pour ça que je l'ai étudiée en fac sur le diplôme universitaire de phytothérapie et aromathérapie. Ça a été vraiment le démarrage de mon histoire, on va dire un peu de cette mission.
- Speaker #2
Tu dirais que c'est ce qui t'a fascinée dans ce domaine au point d'en faire ton métier ?
- Speaker #0
Ça a été une évidence quand j'ai dû faire 360 parce qu'au départ, mon rêve, c'était de rentrer au Conservatoire national, à la Comédie française. J'ai été admise au Conservatoire du théâtre du 16e arrondissement avec Annie Lavedan, qui était la metteuse en scène, pour présenter le national. Et en fait, durant cette année, j'ai compris et je me suis rendue compte que je n'avais pas assez de... de force pour assumer ce milieu qui était très particulier et qui finalement n'a pas du tout, n'a pas résonné. Voilà, donc à ce moment-là, il a fallu choisir un choix de reconversion, entre guillemets, du haut de ma vingtaine d'années. Donc j'ai fait histoire de l'art, j'ai fait science du langage et j'ai surtout réfléchi à ce qui m'animait. Je me suis dit, je vais revenir à la phytothérapie. Ça s'est vraiment goupillé, comme on dit, extrêmement bien. Et les 23 années viennent de s'enclencher comme ça, en fait.
- Speaker #2
Quel apprentissage en labo t'as le plus marqué ?
- Speaker #0
Alors ça, c'est les rencontres. Les rencontres avec tous les médecins que j'ai eu la chance de voir. Parce qu'en fait, l'idée, c'est que je faisais un peu le tour de la région parisienne, les Yvelines, les Hauts-de-Seine et le 91 après, pour aller voir tous les thérapeutes. Médecins acupuncteurs, aux chiropraticiens, à l'ostéopathe, au kiné, qui étaient intéressés par la phyto et la micronutrition. Et ce qui m'a le plus marquée, c'est de voir l'approche thérapeutique de tous mes collègues. J'ai fait des rencontres clés, dont celle du Dr Piekou, qui est un médecin extraordinaire qui est maintenant à la retraite à Boulogne, et qui s'avère être le meilleur ami du Dr Zamaria, qui a été mon professeur le plus courant, le plus récurrent, puisque c'est lui qui m'a initiée au microbiote intestinal, puisque c'est le premier biologiste à avoir mis tous les tests que l'on réalise aujourd'hui. Maintenant, il est à la retraite, Papy Zamaria. Mais j'ai eu la chance de rencontrer des personnes comme le docteur Willem, le docteur Zamaria, des êtres qui ont fait avancer la médecine dite douce, alternative, intégrative. Et c'est un peu grâce à eux que je suis venue après me poser la question d'être thérapeute. Mais ils m'ont formée pendant 11 ans. Ils m'ont appris une chose, c'est d'apprendre sans cesse. Et ça, c'est vraiment ce que je retiens. Et puis c'est le don, le don de soi. parce que d'être entourée de thérapeutes, ça permet d'ouvrir sur un... Un champ de l'humain qui est très intéressant et encourageant quand on a un peu foi en l'humanité. C'est la connaissance et le partage par rapport à ça.
- Speaker #2
Comment est-ce que tu définirais, toi, la santé intérieure ?
- Speaker #0
La santé intérieure, je la qualifierais comme quelque chose qui est en mouvement en permanence, qui est un tridimensionnel, une santé intérieure. C'est comment va mon psychique, comment va mon corps dans sa physiologie. Mon énergie, ma fatigue. Et après, comment j'allie tout ça avec un objectif, comme un GPS que je me fixe sans cesse et que je renouvelle, mais aussi dans mes relations aux autres. Qu'est-ce que je peux apporter là où j'ai plus de limites ? Et en fait, c'est vraiment ce mouvement constant, je dirais, qui va être entre mes émotions, mes pensées, mon énergie, et d'aller toujours au service de ce qui est le plus important. En fait, je dirais que c'est une cohérence. Une cohérence, c'est une connaissance de soi. C'est cette force dans laquelle on reste aligné, dans laquelle on rompt mais on ne plie pas, comme dirait La Fontaine.
- Speaker #2
Là, tu viens de parler de GPS, mais on pourrait dire que ton corps est ton premier baromètre ou ton GPS. Comment est-ce que toi, Claire, tu as appris à l'écouter et quels signaux tu ne négliges plus jamais maintenant ?
- Speaker #0
En fait, mon rapport au corps, il est tout le temps présent à chaque étape de ma vie. de la vie. J'ai eu un corps qui m'a beaucoup dérangée, qui a changé au fur et à mesure de mon enfance, avec la séparation de mes parents, avec, après je l'ai compris, des intolérances alimentaires, un rapport à une intrusion. Moi, je viens d'une famille espagnole où l'apparence est très importante. On parle beaucoup du corps, s'il est beau, s'il est ceci. Alors, ce qui est très mignon, c'est qu'en Espagne, on ne dit pas « quelqu'un a pris du poids » , on lui dit, je ne sais pas si tu connais l'expression « esclarecida » , ça veut dire que la lumière est rentrée en toi, tu vois. Et donc, je me suis embarquée avec moi dix bons kilos qui ne m'ont pas quitté jusqu'à l'âge de 20 ans à peu près, tu vois. Et donc, je sais du coup, quand j'accompagne les gens qui sont en surpoids, je sais ce que c'est du coup d'avoir un complexe, je sais ce que c'est que ce sentiment de honte. par rapport à la grossophobie ambiante qui en plus abjecte aujourd'hui via les réseaux. Donc en fait, ce corps m'a montré des signes de résistance, il m'a montré des warnings, et donc j'ai été obligée de les observer toutes seules et de les gérer. Et je pense que ma mission d'être thérapeute, elle vient aussi de ça, de ce que j'ai aimé qu'on m'apporte sur mon chemin pour me connaître. Et c'est vrai que du coup, je pense que mon approche thérapeutique, elle vient vraiment de mon approche en tant que patiente. Qu'est-ce qui s'est passé pour moi ? Qu'est-ce qui m'a fait du bien ? Qu'est-ce qui ne m'en a pas fait du tout ? Ayant passé du temps à me faire « former » , je vois très bien les manques par rapport à l'accompagnement du corps. Donc ce corps, il y a la thyroïde et il y a les intolérances. Donc la thyroïde, j'ai réussi à ne pas avoir besoin du traitement parce que j'étais très bien accompagnée en santé intégrative. Et en fait, quand je suis arrivée, j'avais à peine 25 ans, 24-25 ans dans ce milieu-là. Les thérapeutes que j'avais la chance d'avoir, qui étaient autour de moi pour la phyto et la micronutrition, m'ont aidé, notamment le docteur Piekou, à mieux connaître mes signaux, à les respecter, les accueillir, et puis faire en sorte, par mon alimentation, la recherche de mon microbiote qui, à l'époque, c'était complètement délirant. On ne disait pas que le microbiote était le deuxième cerveau. C'était les médecins que je voyais qui le disaient. Je me disais, dans quoi je suis tombée ? Ça a été extraordinaire. J'ai décortiqué le psychologique, la partie des neurotransmetteurs, donc mon moral, parce que ça jouait beaucoup là-dessus aussi, l'aspect du microbiote et l'immunité. Parce que moi, j'avais toujours un des éléments qui allait dysfonctionner comme une chaise, où tu as les pieds, qui à un moment donné, il y en a un qui part un peu, tout se déséquilibre. Donc ça, ça a été très important.
- Speaker #2
Et est-ce qu'il t'arrive encore aujourd'hui parfois de te sentir déconnectée de ton corps ?
- Speaker #0
Jamais. C'est mon premier mantra en fait. D'ailleurs, j'invite à faire cette réflexion et à trouver son propre mantra, parce que c'est très personnel. Je désire être connectée à mon corps, ce serait peut-être la phrase que je répète le plus toute la journée depuis que je suis installée. Parce qu'avant même de vouloir mincir ou changer sa modification corporelle, Si on n'a pas déjà cette première intention-là, c'est peine perdue. Ça rapporte plein d'argent à toute cette bande organisée d'opportunistes, mais ils ne nous donnent jamais la clé de l'autonomie. Donc en fait, je désire être connectée à mon corps, c'est le premier état des lieux. Et après, in fine, peut-être m'y sentir moins mal, et après peut-être m'y sentir mieux, in fine, m'y sentir bien, puis après on enclenche.
- Speaker #2
Qu'est-ce que le microbiote t'a appris sur toi que tu n'aurais jamais imaginé découvrir justement ?
- Speaker #0
Alors ça, ça a été ma première révélation. C'est quand M. Zamaria, dans son bureau en haut de l'avenue de Versailles, donc tous les tâches, c'est là où il y a toutes les machines pour faire les examens. Et il y a son bureau dans lequel il y avait à peu près 2500 livres, 14 milliards revues. Voilà, parce que je crois qu'il est six fois docteur en fait. Donc c'est quelqu'un quand même dont on parlera beaucoup, beaucoup. Et moi, là où il m'a bluffée, c'est de me dire le lien que je n'aurais jamais imaginé entre mes émotions. Ma joie, en fait. Et à ce moment-là, quand il me partage ça, je suis moins joyeuse que d'habitude. Et il me donne une explication de me dire « Mais vous savez, Claire, dans ces cellules endothéliales, dans votre microbiote, dans cette forêt amazonienne, ce qu'il faut comprendre, c'est que ce que vous mangez va être transformé en neurotransmetteur qui fait que vous avez de la joie, que vous êtes bien, vous avez envie de faire les choses, vous ne connaissez pas la déprime, même s'il pleut, vous avez le moral. » Et en fait, je me dis, il lit en moi comme un livre ouvert. Je n'ai pas ça en ce moment. Et donc là, ça a été la première petite porte qui m'a permis de rentrer dans « j'ai envie d'y aller plus loin dans ce microbiote-là » . Il fabrique le neurotransmetteur que j'avais appris pour les plantes, donc le millepertuis, le griffonia. Je dis, mais en fait, on n'aurait pas besoin d'antidépresseurs ? Et moi, à ce moment-là, j'étudiais tout le cerveau, la neurosciences. Et donc, j'ai fait des ponts. Je me dis, mais en fait, pourquoi on ne retourne pas direct dans cette forêt amazonienne, notre écosystème, notre santé réellement physique intérieure ? Et voilà, ça, ça a été une révélation et je n'ai jamais pu lâcher cette recherche-là, en fait. C'est tellement chouette parce que ça dit tout de nos familles tellement tristes et de déprime. Et on refile notre microbiote, on se le redonne. On est riches des microbiotes de nos anciens et aussi de leurs émotionnels. Donc ça se retrouve même dans les familles, on voit bien la tristesse chez des enfants alors qu'il ne s'est pas passé des choses particulièrement dures. Mais il manque de cette sérotonine parce que leur microbiote est en déséquilibre.
- Speaker #2
Du coup je rebondis tout de suite là-dessus, mais selon là où on fait ses courses, forcément ça nourrit. Moins bien quand même les microbiotes, on est d'accord là-dessus ?
- Speaker #0
Complètement, mais bien sûr. Si tu manges quelque chose de vivant, tu vas bien évidemment avoir des nutriments, tu vas avoir des phytoactifs, des bioactifs. C'est la base, c'est ce que tu vas mettre en toi, mais même comme tes pensées, plus elles sont belles, plus elles sont « propres » , dans le sens qu'elles ne sont pas toxiques pour toi, plus tu vas transformer ce que tu dois transformer pour être en vie. et donc avoir... cette énergie vitale dont personne ne parle trop en France. On va plus s'accentuer sur la fatigue. D'ailleurs, on dira aux gens « tu as l'air fatigué » . Ou sinon, quand tu as de l'énergie, ce qui est très mignon, c'est qu'on dira que tu es solaire et c'est tellement juste. En fait, il y a une forme d'intelligence dans même les mots choisis sur ça. Mais oui, le choix, ce que tu dis, Marion, c'est très juste sur le choix de l'alimentation pour nos enfants pendant les grossesses. Tout ça, on le sait, ça a une incidence colossale sur l'état psychique après. sur l'état du système immunitaire. Et puis, c'est encore plus d'actualité que tout ce qu'on voit aujourd'hui chez les enfants.
- Speaker #2
Oui, le cadmium, tout ça, c'est...
- Speaker #0
Le camion, c'est des sujets qu'on a, nous, en off, dans le côté professionnel. J'ai fait une formation en novembre de l'année dernière, il y a deux ans, excuse-moi. Je ne m'en remets toujours pas. Et je ne sais pas, tu vois, comment l'aborder de manière non anxiogène, même sur mon petit réseau. Je préfère proposer des choses qui ne soient pas toxiques pour pouvoir amener vers des solutions et pas trop accablées, parce que depuis 1965, toute notre agriculture et nos sols, voilà. Donc ça, c'est un fait.
- Speaker #2
Comme tu dis, c'est anxiogène. Oui,
- Speaker #0
c'est anxiogène et on ne donne pas la solution au grand public qui n'est pas formé ni informé. Donc, ça, on pourra en reparler si tu veux. Oui,
- Speaker #2
on fera un épisode spécial à déduire ça, comme on a dit. Si tu devais résumer, toi, ta santé intérieure en une image ou une sensation ? Parce que j'ai beaucoup aimé ton mantra tout à l'heure, mais si tu avais une image ?
- Speaker #0
Ah oui, ben voilà, ma santé intérieure, ce serait, tu vois, ce que je t'ai dit sur mon microbiote, c'est comme une forêt amazonienne. Ma santé intérieure, c'est comme une forêt. C'est une forêt dans laquelle tu vas avoir tout un écosystème, un qui serait mes pensées, mes émotions, mon énergie. On mettrait tout ça qui vit en synergie, en symbiose, où tout est à sa place et il n'y a pas quelque chose de plus important. C'est vraiment quelque chose qui est… J'aime bien cette idée de la cohésion. J'aime bien tous les mots qui commencent par « co » . En phytothérapie, on utilise un terme. qui est le totum. Et en fait, c'est ça, c'est qu'on ne sait pas rien. L'élément végétal, il a tout en lui. Si on commence à extraire, on devient l'industrie pharmaceutique. Donc, ce qui est extraordinaire, ça a sauvé l'humanité via les médicaments, mais quand même, l'élément vivant, vital vivant, eh bien, à l'intérieur de ce qui est composé, à l'intérieur, il y a le tout, en fait. Donc, j'aime bien cette idée du totum, en fait.
- Speaker #2
Et comment est-ce que tu rends, toi, les connaissances sur le microbiote accessibles à tes patients ?
- Speaker #0
Alors du coup, j'ai bien compris au départ que quand je l'expliquais de manière orale, c'était beaucoup trop abstrait. Donc dans ces cas-là, je me suis servi de la casquette enseignante. Et comme la physiologie du tube digestif, je le partage avec les kinés, les sages-femmes, les ostéos et les chiros, tous les thérapeutes qui ont l'unité 16 dans leur enseignement. parcours. Je fais des schémas où je montre en fait tout de l'estomac, de la bouche, l'estomac, l'intestin et le côlon. Et là, à ce moment-là, en partageant ces infos, je vois si la personne réagit. Donc je me sers beaucoup de support visuel. Donc je mets souvent le parallèle avec un ascenseur. Souvent, il s'approprie l'endroit du monde-charge où ça pourrait être bloqué, où ça pourrait faire une pression. Et donc en fait... Voilà, j'utilise beaucoup l'image de la voiture, avec le carburant aussi, pour faire comprendre. J'utilise l'évier, tu sais, où il y aurait des choses trop grosses qui passent à travers le tube, et là, ils s'entendent en train d'avoir le ventre qui fait ce bruit-là. Et en fait, je donne les clés pour les enzymes, comme nous, devant la porte. Donc en fait, je donne des choses qui ne sont pas plus pratico-pratiques. Et là, en une séance, je vois l'intelligence, à moins qu'il n'y ait que des génies qui viennent me voir à ça. Je crois qu'il y a un peu de ça quand même. Dans la team, il y a quand même du bon level. Dédicace à tous mes patients. Et en visio, pareil, je vois la rapidité avec laquelle l'être humain capte en deux minutes un truc qu'on ne nous a pas appris à l'école, mais qui est quand même notre corps, donc quand même notre véhicule. Jusqu'à la fin du voyage, on va venir nous embêter avec lui sans jamais nous avoir ni formés ni informés. Mais on nous sanctionne par contre, parce qu'au cas où on n'est pas... Donc, il y a un truc vraiment de remettre les choses. Tu vois, par exemple, pour le colon sensible, donc le microbiote, souvent la personne n'arrivera pas à visualiser si c'est dans l'intestin ou dans le côlon. Et le fait de montrer quelque chose en topographie qui est tout plat, bon, mais là, tout de suite, on capte. Et puis après, je le montre dans le corps. Je le fais exister dans l'endroit du corps. Ah, c'est ça, oui. Alors là, c'est l'entrée de votre côlon. Là, il va y avoir les selles qui vont se former. Et donc là, tout de suite, on sent la personne qui se réapproprie en trois dimensions son corps et qui ne demande que ça.
- Speaker #2
Qui s'y reconnecte.
- Speaker #0
Qui reconnecte direct. Ils sont dissociés la plupart de moi sur 100 patients, si tu me demandes. Il y en a peut-être 99 qui sont en dissociation. Mais en plus, ils n'aiment pas. Ils viennent me voir, toc, toc, toc, Claire, je ne me sens pas bien avec ce corps. C'est comme si on vient de s'embrouiller avec quelqu'un. Et moi, je dis, alors il va falloir vous connecter à cette personne. Mais non, la première chose qu'on n'a pas envie de faire, c'est de se connecter à un corps dans lequel on ne se trouve pas bien, dans l'image de soi, dans lequel on a de la douleur, dans lequel on ne comprend pas. quelqu'un qu'on ne comprend pas, on n'a pas envie d'aller le revoir, on n'a pas envie d'entretenir un dialogue avec lui ou avec elle. Donc en fait, c'est ça, c'est de se réapproprier. Il était une fois mon corps, il est trop sympa. Il est trop sympa !
- Speaker #2
C'est quoi ton regard, justement,
- Speaker #0
sur les troubles alimentaires ? J'ai un vrai sujet de fond parce que la psychologie de l'alimentation n'est absolument pas proposée en France. Donc voilà, encore une fois, on n'y est pas formé. Les amis psy reconnaissent qu'ils ne sont pas formés en nutrition alors que c'est la base. Et nous, on est formé en nutrition, on n'est pas formé en psychologie par rapport à ça. Donc il y a un souci pour le patient. Ce dont on se rend compte, c'est que le trouble, le TCA comme il est appelé, il n'est pas accompagné à la dimension dont le patient mériterait. Donc en fait, il est stigmatisé la plupart du temps, il est enclavé dans une case. Et le mot trouble, le mot me dérange énormément parce que ce n'en est pas un. Et là, c'est ce qu'on est en train de comprendre. Il y a la guéguerre entre les deux groupes de pensée. En fait, il n'y a qu'un instinct de survie qui fait que l'humain, s'il est dans une angoisse, s'il va aller chercher la sensation dans la bouche, quand il va très bien, la première chose qu'il peut aller chercher dans la bouche, c'est l'alimentation. Donc en fait, ce que l'humain nous montre, c'est une détresse. Donc de stigmatiser cette détresse en disant que c'est un trouble, moi, il me semble que c'est de la maltraitance.
- Speaker #2
Quel conseil simple tu donnes souvent et qui change vraiment la donne ?
- Speaker #0
Conseil simple, celui d'être en connexion avec le corps. Et ce n'est pas un exercice si simple. Il y a quand même ce rapport très infantilisant, un discours, il faut le dire, très débilisant. Donc en fait, ça, ça vient de réduire la capacité d'autonomie. Donc les gens, c'est vrai, ont légitimement, et je les comprends, payer quelqu'un pour se faire gronder, enfin je ne sais pas, mais au secours, on a besoin d'amour, là on est entravé, nous en faut, voilà. Donc du coup, le conseil simple, c'est d'accueillir en fait tout ce qui se passe et d'essayer d'être dans la bienveillance envers soi-même. Ça commence par ça.
- Speaker #2
Merci beaucoup Claire pour tous ces bons conseils. Je vais revenir à toi et à ton juste rythme. Comment est-ce que toi, Claire,
- Speaker #0
tu concilies plaisir,
- Speaker #2
santé et contrainte du quotidien ?
- Speaker #0
Alors, pour te répondre simplement, c'est le mot contrainte. Je ne suis pas très familière avec ce terme-là. Est-ce que c'est parce que j'ai vu des femmes autour de moi ne jamais se plaindre ? Peut-être, peut-être. Mais pas parce qu'il ne faut pas se plaindre et qu'il faut être soumise à une autorité comme ça patriarcale. Pas du tout. En fait, moi, j'ai vu des grands-mères adorer faire à manger, donc être hyper valorisées par leur statut de très bonne cuisinière cordon bleu, où tout le monde en extase. Alors, elle avait le côté ibérique, mais même ma grand-mère belge qui était... Toutes les saveurs étaient incroyables. En fait, il y a une valorisation de la femme qui gère tout. Je pense que j'ai cette chance-là. Et ma mère, pareil. Si on décide de ne pas voir les choses comme des contraintes, on ne les voit pas comme des contraintes. Donc, c'est vraiment un regard. Tout est cadré, tout est rythmé, tout est organisation avec mes enfants, qui sont incroyables. Je pense que ce qu'on a bien réussi avec mon mari, c'est de les rendre autonomes. Donc aujourd'hui, c'est un magnifique cadeau parce qu'en fait, ils nous bluffent de leur indépendance, de leur gestion du quotidien, leur regard sur le monde, d'avoir le moins possible de peur. Moi, j'ai eu beaucoup, beaucoup de peur. Donc, ça a été très important pour moi qu'ils n'héritent pas de ça. J'ai tellement de satisfaction. Je crois que c'est ça aussi. Je suis une enfant gâtée. Je fais un métier où pour moi, je dis en rigolant, je peux au travail. Quand j'arrive au cabinet, je suis en éclatade totale. Je me dis, oh là là, qui c'est que je vais voir aujourd'hui ?
- Speaker #2
Ça fait plusieurs fois que tu dis que tu es une enfant gâtée, mais tu as quand même beaucoup travaillé pour arriver là où tu en es aujourd'hui.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Je ne fais que ça. Je pense que c'est ce que peut-être mes enfants retiendraient. Si je pars demain, je pense que ça peut faire partie. Je leur pose la question, mais ils reviennent souvent là-dessus. Ils me disent, c'est vrai que maman, tu peux nous dire de travailler vu tout le travail que tu effectues et les études que j'ai reprises. Ils m'ont vu galérer. Ils m'ont vu pas échouer, mais si presque, parce que je voulais me fixer des choses et j'arrivais pas, j'avais pas le temps justement. J'ai eu pas mal d'années où le rythme était compliqué à trouver parce que j'avais mon ancien boulot, mes études que je reprenais, les enfants qui étaient plus petits. C'est pour ça que j'admire beaucoup les femmes qui ont leur carrière d'entrepreneur, plus les enfants. Moi, ils sont grands, donc je peux m'absenter 21 ans, 17 ans, en plus avec des caractères très autonomes. C'est plus facile. On me demande souvent comment je fais pour tout ça. Parce que je suis aidée par eux. Ils m'aident, ils me soulagent. Ils m'éclairent quand des fois, j'ai un petit moment de descente, de fatigue. C'est ça qui est chouette.
- Speaker #2
Tu as déjà un petit peu répondu dans les premières questions. Mais est-ce qu'il y a eu un moment dans ta vie où vraiment tu as changé ta façon de manger parce que ton corps te l'a demandé ?
- Speaker #0
Ah ouais. Il y a maintenant plus de 12 ans. Oui, c'est ça. 12 ans. Je fais des tests d'intolérance alimentaire. Et là, j'ai mis un an avant de les faire parce que mon inconscience savait très bien ce qu'allait sortir. Donc, ça n'a pas loupé. Le blanc d'œuf, le chocolat, je ne sais pas si tu vois.
- Speaker #2
Quelle horreur.
- Speaker #0
Il y a des taux très élevés. et aussi l'amande que je prenais tous les jours. En fait, j'avais dans mon top 5 tout ce que je mangeais en permanence. Alors du coup, de m'offrir cette GoPro embarquée pour voir les cambrioleurs, quelque part, j'ai été servie parce que c'était ceux qui étaient invités à ma table tous les jours. Donc, ça a été un choc de devoir les quitter sur le quai de la gare et de se dire qu'on se retrouve dans tant de temps puisqu'en fonction du niveau d'anticorps que tu as, quand on met une goutte de ton sang avec la protéine de l'aliment, c'est comme les tests d'allergie, c'est la même chose. tu as un temps d'éviction. Et à l'époque, ils étaient un petit peu moins précis qu'aujourd'hui. Et donc, le protocole en place. Et là, j'ai vu la différence. Et donc, j'ai modifié complètement mon acte alimentaire. Et c'est comme ça que j'ai trouvé les premières alternatives où il n'y avait pas le produit laitier. Parce que bien sûr, j'avais la vache, la brebis, la chèvre. Il n'y en a pas un plus sympathique que les autres. Donc, en fait, c'était presque un vegan, si tu veux, à l'époque. Parce que pas l'œuf et pas le lait. alors moi L'alimentation n'était pas industrielle, mais quand tu manges à l'extérieur, le blanc d'œuf liant gélifiant et mucifiant dans les techniques culinaires, tu en as un peu partout. Partout. Oui, voilà. Et puis le lait, qui est vraiment dans notre culture. Donc ça, ça a été un déclic. Et puis après, la thyroïde aussi. Mais la thyroïde, c'est plus une approche, si tu veux, intégrative, comme on en parle avec Mathilde dans le livre, à savoir l'anti-inflammatoire. Donc ça, ça fait 20 ans que je suis dans cette Ausha, mais qu'on n'appelait pas comme ça. on ne disait pas l'alimentation anti-inflammatoire, on disait l'alimentation... on va dire globale, qui fait que tu basifies ton corps, donc tu baisses ton niveau d'inflammation, puis tu nourris ton microbiote, et puis tu fais en sorte que ton corps vieillisse le moins possible. Donc c'est quatre piliers, on appelle ça la santé optimale. C'est vrai que c'est un bonheur de le voir aujourd'hui en mode grand public. Je suis ravie de participer au livre, parce que c'est vraiment tout le cœur de mon parcours.
- Speaker #2
Comment est-ce que toi, tu sais que ton rythme, parfois il n'est plus juste pour toi ? C'est quoi les premiers signes ?
- Speaker #0
Alors, ça m'est arrivé. Avant les vacances, ça ne m'était jamais arrivé. Mais des petits signes. Mais bon, je te donne l'exemple, tu vas comprendre. J'ouvre ma salle d'attente. Et là, au lieu d'avoir un patient ou une patiente, j'ai trois personnes. Et là, je pense que ça va beaucoup faire rigoler. Parce qu'il y a des patients qui vont se reconnaître. Et ne rigole pas, Marion. Toute la journée, il y avait trois personnes à chaque fois. Donc, en gros, alors... si tu m'avais connu, si je vais te montrer, j'ai tout le temps des calepins et avant, je mettais mon emploi du temps sur un petit boulet de journal. Et donc, tellement mon cerveau est en surchauffe mais je n'en avais pas du tout pris connaissance à ce niveau-là, je me suis trompée. Donc, en fait, il y avait toute une partie des patients que j'avais mis sur le même samedi en pensant que c'était... Non, c'était la semaine d'après. Voilà. Et par contre, il y a un mystère, et c'est là où je me suis dit, il faut que je me calme. Voilà, c'est qu'il y a... 10 patients, je ne sais pas où ils sont passés. C'est comme les avions, tu ne sais pas où ils sont passés. Là, ça a été un signal. Mes patients sont tellement incroyables qu'ils se sont dit, soit va nous faire un AVC, parce qu'ils voyaient ma tête qui était complètement choquée en disant, je veux disparaître. J'ai failli créer l'émoji disparition immédiate. Je vais appeler, je crois, les gens des émojis. Ou sinon, celui qui a la goutte de sang. ou celui qui saigne du nez en même temps qu'il saigne des oreilles. C'est-à-dire que j'étais vraiment dans le mal, et tout le monde m'a dit, mais Claire, c'est pas grave, on revient la semaine prochaine. Donc ça, en fait, mon cerveau, voilà, il a eu, quand il a une surcharge, et que tout d'un coup, j'oublie des choses, parce que je suis hypermnésique. Pourquoi je te dis ça ? Parce qu'en fait, je suis hypermnésique, ce qui me sert beaucoup dans... qui me servait dans le théâtre, et qui me sert aujourd'hui pour retenir les informations, les études et tout ça, donc pour mieux retranscrire en plus sa main. mais quand je sens qu'il y a cette petite surchauffe-là, ça va être moi, c'est le cognitif qui va me le dire. Ce n'est pas la concentration, c'est vraiment la mémoire. Donc voilà, c'est ma première surchauffe au niveau mémoire.
- Speaker #2
Dans ces moments-là, qu'est-ce que tu décides de faire pour te reconnecter avec ton cognitif ?
- Speaker #0
Je me fais du silence, du silence, de la nature et de la contemplation. Ce que j'ai fait, je pense, pendant toute ma petite enfance. Parce que c'est là où je redescends et je m'encre. Et donc comme une racine, vraiment je fais un travail de repositionnement.
- Speaker #2
Est-ce que tu dirais que le corps ne cherche pas la perfection mais l'harmonie ? Et comment est-ce que tu traduis ça dans ta vie ?
- Speaker #0
Comment je sens l'harmonie dans mon corps ? Avec une absence de douleur, une absence de tension, quelque chose qui est fluide en fait, où mon corps ne me parle pas parce que c'est moi qui lui parle. Donc ça, pour moi, c'est l'harmonie, c'est ce calme à l'intérieur, cette douceur, en fait.
- Speaker #2
et l'harmonie et la douceur dans ta vie.
- Speaker #0
L'harmonie et la douceur dans ma vie, c'est quand tout... Alors, dans ma vie, autour de moi, c'est quand tout le monde va bien. Je suis toute en recherche de ça. C'est presque un peu pas pathologique, parce que le fait d'être thérapeute, t'es quand même dans cette quête-là de trouver la solution. Donc ça, il faut y faire attention, parce qu'il y a des gens qui n'en ont pas envie. Mais tu es bien quand les autres sont bien. Donc ça, c'est vrai que... Ça, c'est ma meilleure nourriture.
- Speaker #1
Comment est-ce que toi, tu trouves ton équilibre ? entre les conférences, les déplacements, les rendez-vous avec les patients, ta vie personnelle ?
- Speaker #0
Mon équilibre, je crois qu'il n'est jamais chahuté, parce que c'est comme des pièces de pearls qui sont au bon endroit au bon moment et je ne fais pas de surcharge de pièces. Donc, il se fait tout seul cet équilibre parce qu'il vient à un moment donné dans ma vie où... où j'ai pris le temps, en fait. Tout vient à point, qui sait attendre ? Et je suis extrêmement patiente. Et aussi, en réfléchissant avant de te rencontrer, je me suis dit, l'opiniâtreté, c'est souvent quelque chose, on m'a dit, qu'est-ce que t'es opiniâtre ? J'ai quelque chose d'assez vertical. Mais ça, c'est vrai que c'est les exemples, c'est les gens inspirants autour de moi qui m'ont donné, je pense, cette harmonie qu'ils émanaient, ma grand-mère, des gens qui ont des valeurs, mais qui les ont mises en pratique. des parcours de vie admirables, inspirants et pourtant pas très faciles. Il y a ça aussi. Il y a peut-être que mon parcours, comme il a été jalonné d'épreuves, de traumas et de deuils. Il y a aussi ce Carpe Diem, tous ces films, toutes ces inspirations livres qui ont fortifié aussi ma conviction que... Que tout est court, tout est éphémère et que quand on parle, on ne laisse que l'amour qu'on a apporté. Et ce n'est pas du blabla, c'est la seule chose, notre héritage. Et je le vois.
- Speaker #1
C'est drôle parce que même tout à l'heure, quand tu as parlé des passions, presque tu as dit également que l'amour était la solution.
- Speaker #0
Ah oui, oui, oui. Aucune posture en fait. C'est pour ça que je le dis à mes amis psy que j'aime tellement, parce que ça aurait pu être tout à fait la profession. dans laquelle j'aurais pu m'épanouir, mais il faut être dans une posture que je suis incapable d'avoir. Donc ça, je travaille avec mon psy, le fait de me situer. Je pense que j'y viens, mais je refuse ce que j'ai détesté au théâtre, c'est-à-dire jouer la comédie dans la vie. On ne peut pas accompagner si on n'est pas avec l'autre en authenticité et en vérité. Après, bien sûr, il ne faut pas transférer, mais ça, on l'apprend. C'est pour ça qu'il faut être prêt pour être thérapeute. Et en fait, ça ne m'épuise pas, ça ne m'enlève rien. On me dit, mais t'es pas fatiguée après telle ou telle passion. Mais bien au contraire, je suis dopée.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui t'aide à ralentir quand tout s'accélère ?
- Speaker #0
Mes enfants. Mes enfants sont... Enfin, mes enfants. Thibaut et Victoria sont les... Avec mon époux, bien sûr. Mais je dirais que mes enfants me connaissent le mieux au monde. Ils me connaissent parfaitement. Ils sont même énervants tellement. Oh là là ! Donc, ils sont extrêmement honnêtes. extrêmement protecteurs, notamment pour les réseaux. Il y a des choses qu'ils ne souhaitaient pas. Ils veulent protéger qui je suis. Et c'est là où ça m'a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de bien de voir à quel point je pouvais compter sur eux parce que c'est mes deux éclaireurs. Ils veillent et ils savent mes limites tellement bien. qu'il me voit arriver et tout de suite, il recale. Et donc, c'est génial. Et il le sent tout de suite, c'est vibratoire. Parce qu'avec un époux, on ne va pas avoir les mêmes discussions. Ce n'est pas la même relation. Notre enfant, il a vu toute l'évolution et il connaît nos émotions. Il connaît même les choses non verbales, la vibration même. Ça, c'est sûr. Et Victoria va me dire des choses qui vont être différemment dites par Thibaut. Mais grâce à eux, je sens qu'ils me le font. Ils font m'arrêter direct. Et je prends du temps avec eux de plus en plus pour justement être en ressource avec eux. C'est génial. Oui, c'est cool.
- Speaker #1
Avec quoi est-ce que tu te fous la paix aujourd'hui ?
- Speaker #0
Toutes les contraintes de la maison. Et d'ailleurs, ils le savent. Du coup, ils m'aident. On s'organise de plus en plus dans nos petites entreprises. Et c'est là où je disais tout à l'heure, où ils sont autonomes, c'est cool. Je me fous la paix avec le ménage impeccable, donc c'est toujours propre, mais s'il y a un peu de bazar, s'il y a un peu de vie, ça me fait moins le stress qu'avant, où il fallait que tout soit... mettre des ronds dans des cubes, des machins. Non, je me fiche la paix sur le côté des choses qui peuvent être faites un peu plus tard et je priorise un peu plus sur du temps passé avec des amis.
- Speaker #1
Et qu'est-ce que tu assumes aujourd'hui que tu n'aurais pas assumé il y a dix ans ?
- Speaker #0
Ah, alors là, c'est une bonne question. Qu'est-ce que j'assume ? D'être moins dans répondre aux besoins ou faire plaisir. Oui, le fait de me situer. Ce n'est pas que je n'assumais pas de ne pas me situer, mais je n'arrivais pas à « déplaire » ou à dire non, à mettre un cadre. Voilà, je n'assumais pas de mettre un cadre. Parce qu'encore une fois, gentil est un métier. Et maintenant, je fais un travail sur ça. Ce n'est pas encore gagné. Mais c'est marrant parce que la vie m'amène des situations où c'est important que je le fasse. Donc voilà, d'arriver à me situer et de me dire que de toute façon, que ça plaise ou non. Mais c'est un vrai sujet. C'est encore un vrai sujet.
- Speaker #1
Pour toi, c'est quoi réussir sa vie ?
- Speaker #0
Partir demain en ayant laissé de l'amour. vraiment, et l'amour qui rend autonome, l'amour qui remplit, l'amour qui permet d'avoir pour les enfants des grandes ailes pour s'envoler et vivre sa vie, être un peu en hauteur comme ça pour ne pas prendre les choses trop abruptes. Réussir sa vie, c'est être en accord avec soi au plus profond, être dans une cohérence absolue. Le mot réussir sa vie, tu vois, je n'ai pas l'habitude de l'employer. Réussir sa vie, c'est quoi ? C'est avoir... Non, ce n'est pas le verbe avoir, c'est être une bonne personne, mais dans la définition qui est la nôtre, et avoir essayé de donner au maximum tout ce qu'on a pu donner, avec le plus de sincérité, gratuitement. Réussir sa vie, c'est avoir une vie qui nous ressemble, dans laquelle on a donné le max pour rendre grâce et pour... pour faire du bien autour de soi. J'étais petite à l'école primaire, réussir ma vie pour moi, c'était être médecin sans frontières. Mes copains de primaire me le redisent encore. Ça ne les a pas surpris quand j'étais nutritionniste, je ne me souvenais même plus. Mais c'est ça, c'est avoir conscience du monde dans lequel on est et de contribuer à ce monde pour être OK avec soi dans sa conscience, dans son âme et conscience, comme on dit. Là, je vais loin, tu m'emmènes très loin. Réussir, ça réussit. C'est une belle ambition, mais est-ce que je me dis ce que j'ai envie de réussir ma vie ? Oui, c'est une bonne question. Je ne le vois pas trop comme ça, en fait, tu vois. Mais aujourd'hui, moi, quand il y a une problématique, je ne me dis pas pourquoi, je me dis qu'est-ce que j'en fais ? De toute façon, je n'ai pas eu le choix. Et c'est vrai que du coup, les contraintes, les frustrations, j'essaie de réussir sa vie, c'est se contenter aussi. C'est ça, le bonheur en philosophie, c'est être dans l'instant présent. C'est d'être toujours OK, mais en kiff total, si je peux me permettre, comme disait Jeanne, de ce qu'on vit là, en ce moment, ensemble. Pour moi, c'est réussir ma vie, tu vois. De me dire que cette vie, elle m'amène à te rencontrer et qu'on parle de sujets qui m'animent. Et que mon rêve, ce serait que la diététique soit à l'école. Alors ça, I have a dream that one day after mathématiques and gymnastics, you have diététique. Du coup, mon métier, quelque part, ça va faire « Oula, n'existe pas » . C'est-à-dire qu'on soit tous des mangeurs, diététiciens, nutritionnistes, pour arrêter de manger, de s'alimenter, de se nourrir en faim, et dans notre cher esprit, notre corps. Mais on va y venir, on va y venir.
- Speaker #1
On va y venir, j'en suis sûre. Là, tu prépares un nouveau diplôme universitaire. Comment tu te prépares à ce nouveau rythme ?
- Speaker #0
Alors, ce qui est très bien avec les diplômes universitaires, c'est que c'est vraiment cadré dans un emploi du temps précis, qui est toujours le même, c'est tous les lundis. de chaque mois. Donc du coup, ça fait que l'enseignement dans les écoles, je les ai tous programmés les mardis et les jeudis, que mes consultations, c'est lundi, mercredi, vendredi, samedi. Voilà, donc tout est organisé jusqu'à presque toute l'année. Voilà, et donc il y a un lundi par mois pour le DU, à la Pitié-Salpêtrière, ce qui n'est pas très très loin de chez moi, donc toute la famille est OK. Donc voilà, j'ai validé, je valide toujours avec l'équipe. Et en fonction de l'équipe et des besoins, parce que Victor, elle, en première, donc il y a le bac littéraire, Thibaut, il est en troisième année, lui, il passe en quatrième. Donc, c'est OK pour tout le monde dans la logistique, là où ils ont besoin de moi, en fait, en gros. Donc, je peux aller vivre cette expérience de réapprendre encore plus profondément le microbiote intestinal. Et après, il y a un examen au mois de juin. Donc, tu vois, ça reste quand même assez… Ça se case dans un emploi du temps familier. et moi perso.
- Speaker #1
mais qu'est-ce qu'on peut te souhaiter alors ?
- Speaker #0
Pour le DU ou en règle générale ?
- Speaker #1
En règle générale.
- Speaker #0
Que je puisse continuer à apprendre sans arrêter, que je puisse continuer à le partager, parce que c'est pour ça que je le fais. C'est vraiment par pur respect des personnes qui me demandent l'accompagnement ou veulent être accompagnées à côté de moi sur cette démarche thérapeutique. C'est pour les étudiants, pour pouvoir renouveler mes connaissances et être respectueuse de leur enseignement. Et puis après, c'est parce que j'ai une maladie très grave qui s'appelle le la formatité aiguë et que j'ai tout le temps besoin d'aller nourrir ce cerveau pour pouvoir en faire bon usage autour de moi. C'est ça qui m'intéresse. Et là, c'était une opportunité que je ne pensais même plus qu'aller se réaliser parce que ça fait deux fois que j'étais sur liste d'attente. C'est tellement chouette. J'ai hâte, je te raconterai.
- Speaker #1
Là, du coup, si je l'ai bien compris, tu as un emploi du temps quand même assez millimétré avec une case bien remplie. Est-ce que tu te laisses quand même un petit peu de vide dans ta vie ?
- Speaker #0
Ah oui, énormément. Oui, oui, oui. En fait, j'ai des moments pour moi au niveau du corps. Donc, j'ai mes moments deux fois par semaine. Mais ce n'est pas du vide, c'est avec mon activité pour le sport, avec mon coach. J'ai le pilates, le yoga. Donc, ça fait quatre activités par rapport au corps. Et après, il y a des espaces de vide où j'essaye de ne pas forcément y intégrer la lecture. J'essaye de faire vraiment. de l'écriture ou sinon la méditation, des moments pour moi de calme avec Run, la nature. C'est essentiel, c'est essentiel. C'est mes ressources en fait, c'est les moments. Parce que finalement, j'ai grandi, quand tu vois toutes les photos de mon enfant, j'étais toute seule, je parlais au tomate. Et j'étais comme un chien, je parlais au papillon. Du coup, c'était assez contemplatif. Et je mets longtemps quand ma mère me parle. De moi bébé, j'étais souvent assise et j'ai parlé tôt. mais je n'ai pas beaucoup bougé, je n'étais pas dans l'action. Donc ça reste un biotempérament que j'ai imprégné en cellules et c'est pour ça que je peux passer aussi des heures à écouter.
- Speaker #1
Est-ce que tu dirais, parce que ça fait deux fois que tu le dis aussi, que comme tu étais un enfant unique, tu as apprivoisé un petit peu le silence parce que c'est vrai qu'il y a des gens qui ne supportent pas le silence,
- Speaker #0
ça leur fait peur d'être avec eux-mêmes au final.
- Speaker #1
Est-ce que toi, pour le coup, c'est OK ?
- Speaker #0
J'adore, j'adore, c'est OK, c'est super OK. surtout qu'en plus j'ai failli perdre l'audition petite, c'est un médecin acupuncteur qui m'a sauvée parce que j'avais des otites à répétition et je pense que c'était le contexte familial j'entendais trop de choses qui étaient peut-être un peu fortes au niveau émotionnel et donc j'aime beaucoup le silence c'est justement pour ça que la nature c'est un silence mais ça n'en est pas un il y a la respiration des éléments et d'ailleurs en séance je laisse du silence parce que c'est important de l'accueillir comme ça dans quelque chose qui calme Et dans mon cabinet, il y a un espèce de silence un peu sourd. Ma pièce est assez petite et on capte très mal les réseaux. Et donc, il y a un espace-temps comme ça qui est très feutré. Et je sens que les fréquences du cerveau, elles sont modifiées et il y a du calme. Voilà, donc c'est très important. C'est vrai ce que tu notes là sur le silence.
- Speaker #1
On arrive bientôt à la fin. J'ai ma question signature. Si ton propre rythme n'avait pas à s'adapter à celui des autres, qu'est-ce que tu abandonnerais en chemin ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que j'abandonnerais en chemin ? Dans le rythme d'aujourd'hui, de ce que je fais ?
- Speaker #1
Ouais, t'as le droit de répondre rien, tu peux tout garder.
- Speaker #0
Ouais, je garde tout, parce que rien ne pèse. C'était plus des gens qui me pesaient dans ma vie que j'ai laissé totalement loin de moi.
- Speaker #1
C'est ok aussi.
- Speaker #0
C'est fait ça,
- Speaker #1
c'est couché. La cage est couchée,
- Speaker #0
super.
- Speaker #1
On a terminé notre entretien, je te remercie pour tout ce que tu nous as partagé, pour ta confiance, pour ta patience. Beaucoup,
- Speaker #0
c'était trop sympa.
- Speaker #2
Merci d'avoir partagé ce moment avec nous dans le juste rythme. J'espère que cet épisode vous a offert un souffle, un sourire ou une idée à glisser dans votre quotidien pour avancer un peu plus à votre rythme. Si cet échange vous a plu, parlez-en autour de vous et abonnez-vous à votre plateforme préférée. Laissez un commentaire, c'est ce qui permet au podcast de rayonner. Pour découvrir d'autres épisodes ou me contacter, rendez-vous sur le juste rythme. Et si une femme inspirante vous vient à l'esprit, écrivez-moi, elle pourrait être ma prochaine invitée. A très bientôt, et d'ici là, prenez soin de votre cœur, de votre corps et de votre tête.