- Speaker #0
Bienvenue dans Le Juste Rythme, le podcast qui explore le cœur, le corps et la tête. Je suis Marion Béchade, une femme, une mère, une entrepreneuse passionnée mais souvent débordée, en quête chaque jour d'un peu plus de sérénité. Un podcast pour se déculpabiliser et peut-être se donner une nouvelle impulsion. Cet épisode du podcast Le Juste Rythme est soutenu par l'Auberge Basque, un hôtel-restaurant, relais et châteaux, un lieu unique au cœur du Pays Basque qui invite à ralentir, à se reconnecter à ses cinq sens et à prendre un temps pour soi, l'endroit parfait pour retrouver son juste rythme. Dans cet épisode, j'ai eu la joie de recevoir Chloé de Béliincourt, fondatrice de la marque Arsène et les Pipelettes, une femme passionnée, créative et lucide, qui avance avec cœur, exigence et beaucoup de conscience. Chloé s'est confiée sur son rapport au corps, sur la sororité bienveillante qu'elle cultive, sur la gratitude qui fait désormais partie de sa vie et sur la lenteur qu'elle apprend peu à peu à apprivoiser. On a parlé de créativité, de la joie qu'il anime, des valeurs qui guident ses créations, de ses balades dans les bois des Landes qui nourrissent son imaginaire et de ses routines qu'elle met en place pour trouver un équilibre entre l'énergie du faire et la nécessité de respirer. Aujourd'hui, Chloé apprend à se tempérer, prendre de la hauteur et à avancer avec encore plus de conscience, continuer à faire grandir sa marque sans se perdre et cultiver une façon d'entreprendre plus alignée et plus vivante. Un échange franc, inspirant et profondément vibrant.
- Speaker #1
Je vous laisse découvrir le Juste Rythme de Chloé.
- Speaker #0
Bonjour Chloé.
- Speaker #1
Bonjour Marion.
- Speaker #0
Bienvenue dans le Juste Rythme et merci d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Merci de m'accueillir.
- Speaker #0
Cette année, Arsène et les pitlettes, la marque pour enfants que tu as fondée, fait de ses 20 ans. Tu as aussi créé AP, une ligne pour femmes, comme une continuité naturelle, intime et incarnée. Mais aujourd'hui, c'est de toi qu'on va parler, de ton rapport au temps, de la création de l'équilibre et des bons Juste Rythmes. Par exemple, nous commençons notre échange d'un... quelle énergie tu te trouves aujourd'hui ?
- Speaker #1
Pleine de joie. Pleine de joie d'être ici, dans ce cadre magnifique avec toi. C'est chouette, sereine et joyeuse,
- Speaker #0
je crois. Est-ce que tu peux me décrire ton rythme de vie actuelle en trois mots ?
- Speaker #1
Il est dense. Il est soutenu. Il est dense, il est soutenu, il est riche et varié.
- Speaker #0
Qu'est-ce que ça te fait de regarder les 20 dernières années qui viennent de passer ?
- Speaker #1
Beaucoup d'émotions. Beaucoup d'émotions et le fait d'avoir marqué le coup m'a fait vraiment prendre conscience de tout le temps écoulé, même si l'idée n'est pas du tout d'être arrivé, parce que je ne suis pas du tout arrivé, on est vraiment en chemin et j'ai l'impression que le chemin est vaste et long et qu'on n'est qu'au début, au balbutiement. Mais le fait d'avoir marqué cette date-là m'a fait effectivement... Quel chemin parcouru, quels embûches et quelles joies ! J'ai retrouvé des gens avec qui j'avais travaillé au tout début. On s'était perdu de vue pour X et Y raisons. Ça me fait beaucoup de joie de les revoir. Des gens que j'ai invités qui n'ont pas pu venir, qui me disaient « Mais souviens-toi, le premier truc, le premier événement, la première braderie, les premiers shootings photos. » Donc, quel chemin parcouru ! et quelle richesse et en même temps c'est vraiment on est dans la vie on est dans le chemin et si tu devais résumer ce parcours en un seul mot ?
- Speaker #0
persévérance est-ce que ton rythme d'aujourd'hui est différent de celui des débuts ?
- Speaker #1
il est très différent d'abord au début je n'avais pas d'enfant et puis j'étais très excitée beaucoup d'énergie, alors l'énergie je l'ai toujours je crois beaucoup d'énergie Mais il y avait beaucoup de feu, il y avait beaucoup d'impatience, il y avait beaucoup, et sans doute d'énergie perdue, vouloir faire beaucoup. Et là, aujourd'hui, d'abord j'ai des enfants à la maison, il y a une équipe au bureau, donc c'est différent, et j'essaie de me positionner différemment, de ne plus être dans la roue, d'être plutôt au-dessus, pour donner un peu le sens, pour donner la vision. et c'est ça qui amuse en fait, sortir un peu de l'opérationnel et de réfléchir à la stratégie ce qui n'arrive pas toujours mais c'est comme ça que j'essaye de me positionner de la dimension que j'essaye de prendre et de donner plus d'autonomie aussi à toutes les filles du bureau enfin je dis les filles parce qu'on est surtout des femmes qu'elles gagnent effectivement en autonomie parce qu'elles sont capables de le faire et d'être plutôt dans le côté leadership que management en fait tu vois dans cette espèce de Merci. de vision, on essaye d'être focus sur des trimestres entiers pour voir loin. de faire du micro-management en fait.
- Speaker #0
Et est-ce que ces périodes de ta vie particulière t'invitent à vivre chaque instant différemment ?
- Speaker #1
Tu vois, le vocabulaire que j'aime bien utiliser en ce moment, mais qui résonne en moi effectivement, alors, est-ce que ça fait vieille ? En tout cas, je me sens assez alignée avec ça. C'est à la fois d'être dans une vraie gratitude pour tout ce chemin parcouru, pour tous ces gens qui ont été là, pour Arsène, pour son développement, Donc les collaborateurs évidemment, mais aussi les fournisseurs, les fabricants, les clients. Donc beaucoup de gratitude. Et en même temps cette envie, et, parce que j'apprends aussi, c'est pas où, c'est de et, et aussi de la croissance. Tu vois, d'être content d'aujourd'hui, et de voir loin aussi. Et avant je pensais qu'il fallait être éco-responsable sans penser forcément de développer. parce que ça pouvait... Tu vois, des choses... En fait, je pense que c'est l'un et l'autre. C'est qu'on peut être éco-responsable, essayer de faire le mieux possible en pensant croissance, développement, raisonnable, évidemment. Donc, j'aime bien ce « et » . Ça aussi, tu vois, plutôt que... C'est pas « ou » , en fait. On peut être « et » , effectivement, chef d'entreprise, « et » femme, « et » maman. C'est celui qui nous fait avancer. On n'avance pas toujours au même rythme. Mais voilà.
- Speaker #0
On va revenir un petit peu en arrière, parce que pour comprendre ton rythme d'aujourd'hui, tu as aussi regardé d'où tu viens. Comment est-ce que ton histoire t'a mené à ce que tu as créé aujourd'hui ? Donc, ta famille avait la marque Petit Boy, si tu peux te buter.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Quel héritage ça t'a laissé ?
- Speaker #1
Énorme. Un énorme héritage de... D'abord, cette envie de créer, de créer du vêtement, de créer une entreprise. Moi, quand j'étais jeune, être chef d'entreprise me semblait plus... Arsène m'a semblé plus simple que d'aller déposer des CV à 25 ans. Une grande liberté, mais l'idée aussi de beaucoup travailler. Effectivement, le goût du travail et du travail bien fait, en conscience. Beaucoup de chance, bien sûr. C'est vraiment un héritage qui fait partie, qui fait entièrement partie de moi.
- Speaker #0
Est-ce que tu t'es approprié cet héritage pour après créer quelque chose qui est pleinement toi, à toi ?
- Speaker #1
Je pense que c'est aussi, tu vois, je l'ai fait un peu par facilité. Tu vois, quand on a quitté Paris, on s'est installé ici, ça me semblait plus simple de monter une petite marque plutôt que de déposer le CV, sincèrement. Et donc ça, je l'ai fait de façon instinctive, sans vraiment réfléchir, tu vois. Et puis, petit à petit, je me suis rendu compte que j'avais quand même beaucoup de clés que j'avais récupérées par mon héritage familial. Cette capacité, effectivement, à connaître des fournisseurs, à voir comment se passaient les salons, les clients, qu'est-ce qu'il fallait faire d'une collection. J'avais une vision d'ensemble d'une grosse boîte.
- Speaker #0
Tu as dit instinctive. Est-ce que l'instinct a une grande place dans ton parcours ? Oui. L'intuition ?
- Speaker #1
L'intuition, la créativité, mais qui peut aussi être un peu de l'impatience. Aujourd'hui, j'ai envie de le dire, j'ai toujours ça, ce moteur. Mais maintenant, j'ai envie de prendre plus le temps. Là, on est sur le point de signer une boutique dans le sixième. Par émotion, je serais super, je vais ouvrir une boutique. J'ai pris un pas de côté. Et en fait, ce n'est pas le bon endroit. Ce n'est pas grave, on le retrouvera. Et donc, j'aurais pu avoir l'air en disant non, je veux y aller absolument. Donc, le côté tout feu, tout flamme, ça pèse un peu chez moi pour être côté plus rationnel.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tout ce parcours t'a appris sur toi ?
- Speaker #1
que j'étais persévérante, que je ne voulais pas lâcher. Alors, est-ce que la persévérance, c'est plutôt quelque chose de positif, mais il y a aussi de l'acharnement, c'est qu'il n'était pas question de lâcher pour dire que l'échec n'était pas possible. Donc cet échec s'est nourri en quelque chose de très positif, parce qu'il y a eu des périodes qui n'ont pas été faciles. Le Covid a été une période qui était très compliquée, très incertaine. J'étais toute seule au début, donc c'était un petit peu difficile. Et puis maintenant, on s'est entouré, on a une vraie équipe. donc la persévérance clairement la joie de travailler en équipe, le plaisir de se dépasser, de faire du beau, de découvrir, d'apprendre, de nous remettre en question.
- Speaker #0
Et au niveau des valeurs, tu avances avec lesquelles ?
- Speaker #1
Moi, j'avance avec des valeurs de transmission, hyper importantes, comme on m'a transmis beaucoup de choses. La transmission du beau, du durable, que j'essaie vraiment de transmettre. Tu vois, nous, dans nos collections, d'apprendre aussi aux enfants qui ne sont pas obligés d'avoir 15, 20 t-shirts, mais 3 très beaux t-shirts dont on prend soin. On lave avec attention, on prend soin de ses affaires. C'est une notion de transmission, de durabilité, d'éco-responsabilité. Donc on n'est pas 100% éco-responsable, mais tous nos t-shirts sont faits en coton bio, sont faits au Portugal, on a des labels GOTS. Donc de faire en conscience. On fait parfois dans des pays lointains, mais parce que c'est leur savoir-faire. Donc c'est en conscience.
- Speaker #0
La liberté aussi est une valeur qui est importante.
- Speaker #1
Tu vois, une liberté. Liberté dans l'envie de créer, d'apporter quelque chose de différent dans cet univers de la mode. Liberté par rapport aux équipes avec qui je fais confiance. Quelles autres valeurs importantes ? Pour moi, c'est de la joie, vraiment. La joie, il y a à côté un peu des piégleries aussi, tu vois, de l'univers de l'enfant, mais c'est une joie au quotidien, un plaisir. On se voit beaucoup au bureau, on passe beaucoup de temps ensemble. On passe de très bons moments. Donc voilà, ça c'est des valeurs importantes.
- Speaker #0
C'est déjà de très belles valeurs. Ton rapport au rythme, donc il a évolué avec les années. Est-ce que tu as lâché des choses pour trouver toi ton propre rythme ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Oui, qu'est-ce que t'as lâché ?
- Speaker #1
Alors je crois que j'essaye de lâcher d'être parfaite. Voilà, c'est ça. Et tu vois, la perfection, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut rien dire. En plus, c'est un truc qu'on s'était mis un peu soi-même. J'essaye aussi de m'autoriser des choses qui me font du bien. Tu vois, je fais du sport le matin avant d'aller au bureau. Avant, je pensais qu'il fallait que je sois là la première et la dernière pour montrer un peu. Mon père faisait ça, mon grand-père faisait ça, pour montrer que j'étais quelqu'un de fort et de fiable. Ça, c'est quelque chose par mes formations que j'ai appris. Je ne suis pas obligée d'être là. Il faut mieux que je sois là, moins, mais mieux, en qualité plutôt qu'en quantité. Et que si j'arrive à 10h, mais en pleine forme, parce que j'ai fait de l'ordre de sport qui me fait du bien, et du coup, avoir une clarté mentale et une efficacité. donc tu vois c'est des choses que je m'autorise complètement
- Speaker #0
Et le sport que tu fais le matin c'est quoi ?
- Speaker #1
Je fais c'est plusieurs sports différents il y a un sport abdo, il y a du pilates il y a pilates ballon il y a yoga et avant ça j'ai une demi-heure de danse et je me rends compte que la danse me met dans un état de joie incroyable Non mais je ne suis pas très synchro je ne danse pas très bien mais ça me fait beau Ça me fait beaucoup de bien. Tu vois, ça met une énergie. Ça fait monter l'énergie.
- Speaker #0
Ton rythme se lie aussi dans ta manière de créer. Donc, tu diriges deux marques, mais tu restes la créative. Ce mélange entre instinct, direction, sensibilité, c'est aussi une danse. Quand tu crées, qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de toi ?
- Speaker #1
Alors, aujourd'hui, j'ai une équipe de style. Donc, autant au début, c'était vraiment moi qui faisais toutes les fiches techniques, des choses comme ça. Aujourd'hui, j'ai une équipe qui est super et qui me propose des choses. Moi, j'interviens un peu comme directrice artistique, où je leur dis, là où je me sens très à l'aise, j'essaye de m'écouter vachement plus. Je leur dis, ça, moi, je ne mettrai pas, ou ça, je n'y crois pas. Je me rends compte que quand je m'écoute, vraiment, justement, c'est souvent des bons produits. Je n'essaye plus forcément de dire, là, il faut absolument qu'on ait ci, qu'on ait ça, pour avoir une connexion parfaite. Si elle ne me procure pas d'émotion, donc il faut que ça me plaise, que je trouve ça beau, que le toucher soit doux, soit confortable, que les qualités soient belles et que ça me procure une émotion.
- Speaker #0
Est-ce que le silence, la lenteur ou même le vide ont une place dans ta créature ?
- Speaker #1
Alors, le silence, oui, puisque tu vois, la nuit, je me dis, ah tiens, il y a des choses de la journée qui reviennent. Donc vraiment dans le silence de la nuit. C'est un sommeil genre ? Oui, genre. On peut même dire un sommeil. Mais en tout cas, tu vois, cette espèce de silence, il y a des choses qui remontent. Tu sais, quand tu as des journées trop denses, il y a plein de choses qui s'accumulent, tu n'as pas vraiment le temps, tu n'as pas la jute répartie au moment. Donc oui, et le silence aussi, pour moi, marcher là, dans ces espaces-là, comme ça. autour des chaînes, la nature, la forêt me fait beaucoup de bien. C'est un faux silence en fait. C'est un silence plein de faux bruits ou de vrais bruits très doux. Donc oui, ça a une vraie place très importante. Ça me recentre, ça m'amène beaucoup d'énergie.
- Speaker #0
Et le vide ?
- Speaker #1
Je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Tu vois, le vide... Le vide, ça veut dire que tu tombes ? Non, le vide,
- Speaker #0
ça serait plutôt le vide, genre l'agenda est tout le temps rempli ou est-ce que tu te laisses des cases ? On verra ce qui se passe.
- Speaker #1
Alors, j'essaie de plus... des to-do listes, tu vois, de trucs remplis, j'essaye de me projeter plutôt à la semaine, et même plutôt au trimestre, tu vois, et donc dans ces moments-là, pour essayer justement de ne pas être dans la roue, là, tu vois. Et ça, du coup, j'ai naturellement des plages horaires, où c'est un peu plus cool, où je réfléchis stratégie, et au contraire, c'est pas du vide, tu vois, c'est vraiment, mais je comprends en fait ce que tu veux dire, de ne pas être débordée.
- Speaker #0
Tu vas avoir peur d'être avec soi-même aussi.
- Speaker #1
Ah non, ça, je n'ai pas peur. J'ai pas peur. Mais j'essaye effectivement de ne pas être submergée. J'essaye de ne pas...
- Speaker #0
Des fois, ça arrive.
- Speaker #1
Ah, carrément.
- Speaker #0
On va en parler après. Lequel de tes cinq sens tu utilises le plus dans ta créativité ?
- Speaker #1
La vue. Quand quelqu'un arrive avec son allure générale, globale, ça déjà, tu te projettes dans quelque chose. Après effectivement, le toucher évidemment, tu vois nous on est hyper sensibles au toucher, d'ailleurs on nous dit, tu vois, notamment les touches de nos t-shirts, les lavages qu'on fait sur nos produits, donc évidemment, donc tu vois ça peut être en plusieurs temps, mais c'est vrai que c'est deux trucs les plus importants je pense, après les odeurs aussi sont tellement importantes.
- Speaker #0
Je crois que pour ta brume, tu as fait un gros travail.
- Speaker #1
Pour la brume c'est super, alors évidemment on l'a fait avec Valbel, et Valbel nous a vraiment aidé, mais... Mais c'est chouette d'associer un endroit, une boutique, une odeur. C'est un univers complet.
- Speaker #0
Est-ce que tu sais que l'une de tes créations est terminée ? Est-ce que tu le ressens ?
- Speaker #1
Alors, on travaille par collection. Non, moi, j'ai l'impression que c'est jamais fini et je les épuise, les filles. Je leur dis toujours apporter un truc et tout ça. Donc, il y a un moment où c'est trop tard, on n'a plus le temps. Donc, c'est elle qui arrête. Moi, je suis un peu... Je pourrais faire plein de collections. Je pourrais continuer comme ça, mais aujourd'hui, on fait deux collections. Printemps-été, automne-hiver. Il y a des délais pour fabriquer des prototypes. Des délais pour fabriquer. On est obligés de mettre des stops. Mais moi, je ne sais pas. Qu'est-ce qui te sent la plus vivante ? Quand je danse, je veux dire hyper vivante. Ça peut être le cours, mais ça peut être aussi danser. la nuit, le soir. Voilà. Quand je marche en forêt, quand je partage des moments de convivialité, tu vois, autour d'un dîner, avec des copains, des copines, quand on présente la collection. En fait, je me sens souvent sous-vivante. Je me sens très vivante.
- Speaker #0
Tu te sens très vivante.
- Speaker #1
Oui. Et même tout d'un coup, avec mes enfants, mes ados, que j'ai trouvé hyper ingrats sur un truc. Oh là là ! Qu'est-ce qu'on me prend ! Et puis tout d'un coup, le quart d'après, ils arrivent et on partage un truc. Et je me dis, ah, quel moment super ! Il faut les prendre, tu vois ? Il faut les prendre, tous ces petits moments.
- Speaker #0
Avec ta collection pour femmes, comment est-ce que tu veux que les femmes se sentent ?
- Speaker #1
Je veux qu'elles se sentent belles. Je veux qu'elles se sentent en confiance. J'ai envie qu'elles se sentent... Tu vois, qu'elles soient dans un confort. Il y a vraiment le côté... C'est vraiment lié à notre état d'être ici, tu vois. on veut être, que ce soit du beau confortable, mais qu'elles se sentent à l'aise, et qu'elles se sentent mises en valeur dans nos corps qui sont différents, on n'est pas toutes pareilles, c'est quelque chose de nouveau par rapport à l'enfant, on n'avait pas ce problème de morphologie, on y réfléchit pas comme ça, avec la femme on se rend compte qu'on est toutes belles, il y a celles qui ont de la poitrine, celles qui n'en ont pas, celles qui ont des fesses plus généreuses que d'autres, celles qui ont des bustes plus hautes, Donc tout est compliqué, tu veux cacher tes chevilles parce que tu ne les aimes pas. Donc c'est plein de problématiques et que parfois tu te fais tes défauts, il n'y a que toi qui les vois. Donc si elles arrivent à trouver chez nous des pièces qui les mettent en valeur et elles savent que ça peut marcher pour la journée, pour le soir, pour un dîner, pour un rendez-vous et tout, ça c'est génial.
- Speaker #0
Ça fait gagner.
- Speaker #1
Ça fait gagner.
- Speaker #0
Quand on est chef d'entreprise, il y a la réalité, donc les équipes, les décisions, les traquettes du quotidien. comment est-ce que tu fais pour garder l'inspiration et tout ça ?
- Speaker #1
Pour le coup, le fait d'avoir effectivement segmenté, il y a un moment où je faisais tout, tu vois, je mélangeais tout, et j'étais capable de, tu vois, en fait, une collection, je pensais à un truc, j'allais le dire à la dév, tu vois, j'étais pas disciplinée, et du coup, mes collaboratrices voyaient cette indiscipline, et du coup, tu vois, en fait ça crée une espèce d'état d'esprit général où tout le monde, déranger tout le monde en permanence, puisque c'était moi qui donnais le ton de ça j'essaye de moins le faire t'as eu une prise de conscience pas très bien ouais, en fait épuisement un peu un peu brouillard mental en disant Voilà, insomnie plus, plus, plus, tu vois. Et finalement, un peu, tu sais, un peu, quand tu vas chez ta psy, en chemin, tu te dis, qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter, j'ai rien à lui dire, t'arrives chez elle, et t'es là, t'es là, t'es là, tu vois. Donc, ces moments de création où je sais que du coup, je vais voir les filles, tu vois, on commence à se mettre dedans, et puis là, naturellement, tout s'ouvre et tout vient hyper facilement. Et puis surtout, quand t'es à plusieurs... Quand tu proposes quelque chose, le ping-pong est vachement plus facile, vachement plus riche. Puis il y a des moments où tu es quand même plus inspirée que d'autres.
- Speaker #0
Ça, il ne faut pas se mentir. Non,
- Speaker #1
il ne faut pas se mentir.
- Speaker #0
Incarner sa marque, pour toi, ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Ça veut dire être juste. Ça veut dire que les produits qu'on propose nous correspondent. Même si tu vois qu'on aime les produits. même si ce n'est pas forcément pour nous, ça peut être effectivement pour notre fille ou pour notre sœur ou pour incarner sa marque, c'est ça, c'est être juste avec les lieux de fabrication, c'est être juste avec les fabricants avec qui on travaille, c'est être juste avec l'ADL qu'on essaye de transmettre, des valeurs qu'on essaye de transmettre à l'intérieur de la... Tu vois, je ne pourrais pas parler de... Tu vois, la transmission. Il y a le côté de transmettre, donc tu vois par exemple cette notion de seconde main qu'on a mis en place dans cette notion de transmission, mais elle est aussi là quand je permets aux équipes qu'elles se forment, quand on transmet des infos. Tu vois, il y a une espèce d'unité entre ce que dégage la collection et ce qu'on est nous à l'intérieur de nos bureaux et à l'intérieur de moi, de mon équilibre. Tu vois, je pense que c'est ça en fait. C'est une juste... Ça ne peut pas être complètement... Ça ne peut pas être décorrélé en fait, je trouve.
- Speaker #0
On va parler un petit peu du corps. Parce que quand on parle de Rit, on parle aussi de lui, comment on l'écoute, comment on le pousse, comment on le respecte. Comment est-ce que tu habites ton corps aujourd'hui ?
- Speaker #1
Avec assez de douceur. Même si moi, j'ai plus le corps d'il y a 20 ans, et qu'à 20 ans, on le trouvait imparfait. Et tu vois, ça aussi, je pense qu'il faut le dire aussi aux jeunes, en disant « Mais t'as un corps parfait. Et profites-en aujourd'hui de ce corps parfait, en fait. » Et puis même, les imperfections de tuto, en fait, étaient parfaitement sublimes, en fait. C'est quelque chose qu'on ne nous disait pas ou qu'on ne voulait pas entendre, peut-être qu'en fait, t'as pas, t'es pas, non, voilà. J'essaye de le respecter. Et on n'a pas le choix, en fait. Je pense qu'à nos âges, on n'a pas le choix de le respecter. Donc, moi, j'ai besoin de faire du sport pour me sentir bien. Je dois faire... Je dois faire attention parce que j'ai un peu mal au ventre si je ne fais pas attention. Et j'ai envie aussi de me nourrir correctement, tu vois. Je fais... et je... Je suis assez sensible à la nourriture, aux bons produits, peu mais mieux. On a de la chance ici d'avoir des producteurs bio et locaux super. Donc je pense que tout ce que tu rentres, tout ce que tu ingères, toutes tes émotions aussi, c'est ça qui fait... il y a une vraie connexion entre le corps et la tête. Et quand ton corps ne va pas très bien, ta tête non plus et vice versa. Donc j'essaie de le prendre en une unité.
- Speaker #0
Est-ce que ton corps, lui, t'envoie des signaux quand tu ne le respectes pas assez, quand tu travailles trop ?
- Speaker #1
Oui. Tu vois, pendant le Covid, je faisais beaucoup moins de sport, j'avais mal au dos, comme jamais mal au dos. Dès que j'ai repris des abeux, je n'ai plus du tout eu mal au dos. Oui, la tête, tu vois, moi je suis assez… je pense qu'il y a beaucoup d'émotions dans le ventre. des choses qui ne passent pas et aujourd'hui j'en prends plus conscience j'ai l'impression à la fin de la journée parfois que je n'ai pas respiré de la journée j'étais en apnée j'essaye d'être plus sensible à tous ces petits j'ai mal à la tête c'est vrai que je n'ai pas bu de la journée est-ce
- Speaker #0
que ça t'intéresse ? complètement un âge top départ Quand tout s'accélère, quand tu reviens à lui pour revenir à ton corps, c'est nature, sport ?
- Speaker #1
Oui, oui, c'est tout d'un coup épuisement total. J'adore être dans l'action, faire beaucoup, mais parfois j'y vais trop, dans l'excès, et tout d'un coup je suis épuisée, je me couche à 8h du soir, tu vois ? Et là c'est parce que mon corps dit stop. Donc, voilà, je vais me coucher.
- Speaker #0
Pour revenir à la maternité, à la fameuse charge mentale, est-ce qu'avec trois ados, tu as appris à lâcher pris ?
- Speaker #1
Complètement. Oui, oui. Ils ont quel âge exactement ? Ils ont 16, 14 et 13.
- Speaker #0
16, 14 et 13.
- Speaker #1
Garçon, garçon, fille. Donc, trois caractères différents. Trois adolescents différents aussi, mais ils sont super. Ils sont super. Et oui, évidemment, on lâche prise. Bien sûr, évidemment, tous nos principes d'avant, nos enfants, ils seront parfaits. Mais non. Mais en fait, une fois de plus, qu'est-ce que ça veut dire la perfection ? C'est qu'ils sont super. Et l'idée, c'est que... Mon idée profonde, c'est que les enfants, on les fait pour que ce soit des chouettes adultes. Il y a vraiment cette notion d'adulte. épanouis, heureux, chouettes. Donc, chouettes, bien dans leur basque. Et quand t'es bien dans tes basques, t'es bien avec ton entourage, avec les autres. Voilà, donc moi, c'est ça, mon idée, c'est de les... Après, il faut aussi les préparer à la vie. Pour le coup, moi, je suis pas du tout inquiète. Je suis pas que je suis une personne très optimiste et je pense qu'on arrivera, ils arriveront forcément à faire des choses chouettes. Donc, je les lève pas du tout dans la peur. je les élève dans... C'est-à-dire, ils voient que tous les deux, on travaille beaucoup, donc dans cette valeur du travail, de la joie du travail. Mais je lâche tout. Comment est-ce que tu trouves,
- Speaker #0
toi, ton espace au milieu des besoins des autres ?
- Speaker #1
Ça aussi, ça change. Je pense que je... les besoins d'Arsène étaient prioritaires. Après, quand les enfants sont arrivés, j'ai mélangé les deux. J'ai un mari qui est super, qui est hyper souple, hyper compréhensif et qui bosse aussi beaucoup. Pour le coup, on comprend très bien nos rythmes. Il y avait vraiment rythme enfant, parce que je voulais aussi les allaiter, parce que je voulais faire tout ça pour eux, mais pour moi aussi, je pense que j'avais besoin d'être mère de cette façon-là. Et maintenant... Par exemple, cette histoire de sport du matin, ça me convient mieux. Je suis plus à l'aise de faire du sport en semaine plutôt qu'en week-end avec eux. Je fais du sport avec eux, mais un peu différemment. On se balade, on fait des trucs, on fait du ski. Donc j'essaye de penser à moi parce que je me rends compte que quand si, moi je suis au top. Tout est au top en fait. Le pilier. Je pense un peu. La bonne énergie, la bonne humeur.
- Speaker #0
La bonne zonde. D'ailleurs, en parlant de bonne zonde sur tes t-shirts, en tout cas dans la collection pour femmes, il y a des boules à facettes, il y a la boum, il y a le karaoké. Est-ce que toi, Chloé, tu aimes faire la fête ?
- Speaker #1
Oui, j'adore le gin tonic et j'adore danser. J'adore danser. Tu vois, j'adorais ça. Et après, avec des enfants petits, on est fatigué. Et il y a une période peut-être... 30-40 un peu. On ne fait plus la fête. Tout est fatigant. On a peur des lendemains, matin, tôt. Et après, il y a une espèce de... Tu sais, un peu comme le truc de Foresti qui dit que l'adolescence... Moi, je suis un peu là-dedans. Dès qu'une occasion se présente, je fais la fête avec plaisir. Je bois moins d'alcool parce que ça me fatigue un peu. Mais oui, j'adore.
- Speaker #0
Et là, dans les titres, justement, Karaoke... Boula Facette, est-ce que tu as des souvenirs particuliers d'une période de fête que tu veux retranscrire, d'une énergie que tu veux mettre dans cette collection pour femmes ? C'est des souvenirs particuliers ou c'est des choses que te propose ton équipe ?
- Speaker #1
Là, pour le coup, c'était Camille qui l'avait effectivement proposée, mais je trouve que ça résonnait vraiment bien, parce qu'il y a le côté Boula Facette, ça nous parle à nous, de nos premières boules. Voilà, c'est ça. Et même les jeunes trouvent ça sympa. Ils trouvent qu'il y a un côté un peu... C'est la boum Sophie Marceau. Ça fait carrément... Ah bah oui, carrément. Et qui marche encore complètement. Aujourd'hui, oui, c'est ça. Cette légèreté de la fête de l'époque, de l'envie d'être ensemble et de s'amuser.
- Speaker #0
Quand on dirige, que tu crées, que tu élèves tes enfants, il y a des périodes vraiment où tout s'enchaîne, où on se sent un peu débordé. Comment est-ce que tu gères les périodes où ça déborde un petit peu ?
- Speaker #1
Mal.
- Speaker #0
C'est gentil de le dire.
- Speaker #1
Eh bien, je crois que j'ai un problème. Je fais beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et puis, tout d'un coup, je suis submergée. Tu vois ? Je me rends compte quand vraiment je suis submergée. C'est vraiment un peu coléreux ce que j'ai dit tout à l'heure. C'est que je ne sais pas tout d'un coup me dire « Ouh là là, je sens que ça va dépasser » . Non, non, je le dépasse outrageusement, débordé. Et là, j'en peux plus. Une espèce de... Du coup... petit truc où on s'arrête et là je reprends le rythme jusqu'à ce que ça remonte trop donc c'est ça je sais pas si j'ai vraiment trouvé un moment le juste rythme mais je suis tout le temps en chemin en quête de ça et puis il y a des moments où tu te sens hyper bien Je me sens hyper bien. Il y a des moments où je me sens un peu débordée, puis un peu submergée. Mais c'est un peu comme l'alignement, je trouve. Je me sens globalement alignée, puis en fait...
- Speaker #0
Les lignes bougent.
- Speaker #1
Voilà, c'est une espèce de cap, en fait. Je crois que c'est ça. C'est un cap que j'essaie de suivre, mais je ne suis pas parfaitement alignée sur la trajectoire. Je suis un peu comme ça, là. Mais tant que le cap est là-bas... Le cap,
- Speaker #0
c'est quand même aussi très important. Voilà. Est-ce que tu acceptes de demander de l'aide ? Ou est-ce que tu en demandes ? Oui, un peu.
- Speaker #1
Pas toujours. J'essaye de le communiquer plus. Avant, je pensais envoyer des messages. Tu ne comprends pas que je n'en peux plus ? Que je voudrais que tu fasses tout ? J'essaye un peu. J'essaye un peu. Les enfants vont dire que pas du tout, que je pique ma crise, que je ne t'ai pas demandé simplement. Moi, je suis super, hyper tolérante, hyper claire. Donc, j'essaye un peu, mais je crois quand même que je suis assez efficace et je fais beaucoup en fait.
- Speaker #0
Et est-ce que tu laisses de la place à la vulnérabilité ?
- Speaker #1
Toi aussi, de plus en plus. j'accepte de lire quand j'en peux plus. Mais c'est pas du tout la vulnérabilité, c'est pas du tout un truc qui me... Tu vois, ça fait pas du tout partie de mon quotidien. C'est plutôt tout d'un coup cette espèce de surabondance, surfolie, sur truc là, où je me suis mis sur quelque chose qui était trop. Donc l'épuisement arrive, tu vois. C'est là que tu t'envénères. Voilà, c'est là. Et là où je peux effectivement craquer, verser ma larme, mon truc, je le fais tellement rarement que là, tout le monde s'arrête. Oh là là, qu'est-ce qu'on peut faire pour toi ? Je me rends compte, moi, effectivement, que ça va pas. Donc je me réaxe. Tout le monde s'est recalmé un peu, tout le monde, là.
- Speaker #0
Et c'est reparti. C'est reparti pour un toit. Comment est-ce que justement on fait pour rester vrai quand tout pousse à être fort.
- Speaker #1
Je ne sais pas, je crois que je me suis bien mis une carapace pour être forte. Et je crois quand même que je suis assez forte.
- Speaker #0
C'est ce que tu dégages.
- Speaker #1
Non mais je suis assez forte, mais c'est aussi facile d'être assez forte quand la vie est douce. Et quand tu as des piliers autour de toi. J'ai une vie douce et j'ai des piliers. C'est facile dans ces conditions, je pense, d'être fort. Après,
- Speaker #0
tu as des gens qui sont très durs et forts parce qu'ils ont eu des drames avant.
- Speaker #1
Mais moi, je trouve que fort, tu ne veux pas forcément dur. Tu es dure. Je pense que je suis costaud. J'ai une bonne santé. Je suis capable de prendre les épreuves au boulot. C'est quand même des challenges en permanence. En fait, tout va super bien, mais je passe mon temps à gérer des problèmes. des challenges pour pas dire, tu vois, mais oui, parce que on a toujours des choses qui vont pas. Donc ça, cette capacité de prendre et de résoudre des problèmes me plaît. Ça me plaît vraiment. Tu vois, ça me met dans des espèces de logique, il faut réfléchir, il faut être smart, tout ça, j'aime ça. C'est quoi l'échelle à la question ?
- Speaker #0
C'est comment on reste vrai quand on peut être ça.
- Speaker #1
Ah oui, et ben, mais je crois qu'on peut pas être forte et vrai.
- Speaker #0
absolument mais tu m'as l'air assez entière de toute façon oui oui justement tu as parlé de carapace est-ce que tu as tout le temps la carapace ou est-ce que la carapace fait partie de la Chloé je pense que la carapace fait un peu partie de moi mais pour autant c'est
- Speaker #1
pas cette carapace me permet d'avancer un peu en tant que femme dans un monde même. un peu masculin, je ne sais pas, mais un truc où il faut être un peu plus dur. Parce qu'effectivement, on parlait de dureté. Où il faut négocier, où il faut lire des contrats, il faut mettre des objectifs. Il faut de l'humain. Oui, il faut. Pour gagner en chiffre d'affaires, en rentabilité, il ne faut pas se tromper dans les recrutements. C'est vrai qu'il y a quand même beaucoup d'injonctions, mais pour que la boîte tourne, en fait, pas le choix. Il faut essayer de moins se tromper possible. Et vrai, c'est que quand même, j'essaye toujours, quand j'embauche des gens, de me dire « Ok, j'ai posé toutes les questions qu'il fallait. » Et puis après, je les regarde dans les yeux, je dis plus rien, je me dis « Mais est-ce que j'ai envie de les voir au quotidien ? Est-ce que tous les jours, j'ai envie de travailler avec elles ? Ou avec eux ? » Et quand la réponse est... Et oui, tout d'un coup, il y a un truc d'un peu de... C'est ça, sans doute, c'est la vraie émotion, tu vois. Et donc, c'est ça, j'essaye effectivement de lier les deux.
- Speaker #0
Une bonne chose. Moi aussi, je me dis ce que j'ai envie d'être avec eux tous les jours. Quelles sont les amitiés et les liens féminins dans ton équilibre ?
- Speaker #1
C'est important. Alors, je crois que je ne suis pas une très bonne copine parce que...
- Speaker #0
C'est bien de me le dire.
- Speaker #1
Tu vois, je ne sais plus. J'ai... Je ne sais pas appeler. Je ne sais pas appeler le soir pour prendre des nouvelles. Tu vois, une espèce de quotidien sympathique. Ça ne rentre pas dans mon planning. Je ne sais pas le faire.
- Speaker #0
Est-ce que tu es là au moment où on a besoin ? Par contre, oui,
- Speaker #1
je pense que je suis là au moment où il faut. Et si on me demande de l'aide, bien sûr que je suis là. Mais si on attend de moi que j'appelle pour savoir comment ça va, je n'ai pas le temps et je ne sais pas trop le faire. Par contre, quand je suis là, j'essaie d'être là complètement. C'est vrai que quand je vois des copines qui... qui se font des rendez-vous très réguliers où ça papote, ça boit des cafés où ça a l'air super d'abord je ne suis pas trop inclue dans ces trucs-là parce que soit j'ai refusé soit j'ai décliné au début et après on ne me propose plus ou soit ils le font à des moments où je suis au bureau donc le côté copine du quotidien, je ne suis pas très bonne mes copines de longue date, je suis très bonne j'ai des vieilles amitiés et j'ai l'impression de se revoir comme si c'était la veille, mais il ne faut pas attendre de moi que je sois voilà, je ne suis pas là je ne suis pas là tous les jours
- Speaker #0
Tu es entourée de femmes dans ton équipe est-ce que tu crois à la sororité ? On en a parlé un petit peu avant
- Speaker #1
Oui, de plus en plus de plus en plus au début je trouvais que c'était un truc un peu à la mode, un peu féministe et moi je ne suis pas féministe je pense que on monte une boîte Pas parce qu'on est une fille ou parce qu'on est un. On a ça en soi et qu'on a envie de faire des choses. Donc, je trouvais que c'était un peu pro-féministe, un peu... Et un peu à la mode. Et en fait, en gagnant en maturité, en sagesse, c'est plutôt super. Je trouve ça chouette. Et d'être vraie, de pouvoir effectivement s'épancher un peu, sans que ce soit définitif, raconter un peu des choses de notre vie. Et je pense qu'aussi en... En vieillissant, finalement, on se rend compte que le parcours de chacune de nous est imparfait. Il n'y a plus cette espèce de pression avant où on se disait « Elle a une vie parfaite, avec ses enfants magnifiques, bien rangés, bien peignés, bien machin. Et les miens qui arrivent tous débraillés. Et tu vois, tu dis, est-ce que moi, je ne passe pas un peu à côté ? Je suis trop bureau. » Bon, finalement, en fait... Tout le monde avance en âge, là, et on a tous eu des... Des galères, des imperfections. Des imperfections, voilà. Donc, on gagne tous en rondeur et en douceur.
- Speaker #0
Comme un bon vin.
- Speaker #1
Oui, exactement. Et donc, on met aussi un peu de côté toutes ces espèces de stéréotypes qu'on s'est écalés et on arrive un peu plus vrai. Et donc, ces moments-là de partage où on est un peu plus authentique, on ne se juge plus, en fait. On partage. Donc oui, c'est des bons moments.
- Speaker #0
À l'heure où tout s'automatise autour de nous avec... chat GPT et autres logiciels. Quelle importance, toi, tu lui donnes dans ta vie ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est un outil. Pour moi, c'est juste un outil et ça peut être un très bon outil si on sait bien servir. Tu vois, d'ailleurs, je vais faire une formation. Moi, j'essaye de dire aux filles qu'elles pourraient gagner une journée de boulot par semaine si on a les bons outils et que c'est plutôt une chance. Après, ça ne remplacera jamais une collection, ça ne remplacera jamais l'âme. et l'émotion qu'on veut transmettre dans nos collections. Mais ça peut nous faire gagner du temps. On s'en sert, et on va s'en servir pour des choses très précises. Il y a des gens qui sont bien plus en avance que nous, après ça évolue tous les jours. Je le trouve comme un bon outil, et je ne suis pas du tout paciste, je ne pense pas du tout que c'était mieux avant. Servons-nous de ce qu'on a aujourd'hui, sans se laisser dépasser, et il faut avoir son libre arbitre. Il faut savoir. Mais ne pas s'en servir aujourd'hui serait une erreur. Mais il faut savoir. Là, je vais faire une formation.
- Speaker #0
C'est bien. Et quelle place, toi, tu donnes, par contre, à l'intelligence émotionnelle ?
- Speaker #1
Énormément. Je pense énormément de place. Et peut-être pas assez encore. Je pense qu'il faut être capable d'écouter ses émotions. En fait... Je crois qu'il faut les laisser arriver et les écouter. Et après, prendre peut-être un pas de côté et voir ce que c'est du... Le voir comment il bouge un peu, tu vois comment elle est cette émotion de ton corps. Mais bien sûr, je crois qu'il faut vraiment en servir.
- Speaker #0
L'école, par exemple, elle n'est pas encore trop écoutée. Pas du tout. Plutôt dans l'intelligence purement scolaire. Est-ce que la spiritualité a une place dans ta vie ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
A quel niveau ?
- Speaker #1
Je pense qu'elle est là. Je pense qu'il y a quelqu'un autour de nous qui nous protège, qui est là, qui a une... Ça ne peut pas être autrement, en fait. C'est trop beau. C'est trop beau ici, il se passe des choses. Donc oui, c'est important dans mon quotidien d'être tous ensemble, un seul. Je me dis qu'on ne peut pas ne penser qu'à soi. On devrait avoir... On est tous les uns dans les autres. En fait, je pense qu'on est tous un seul. Je pense qu'on est protégés. et du coup, et savoir effectivement être dans cette fameuse gratitude dont on parlait parce que c'est magique alors on peut dire, mais comment tu peux dire ça dans la vie dans laquelle et bien, moi je pense que je ne fais pas du tout de politique, je ne fais pas du tout ce genre de choses je pense que on peut décider de voir les belles choses du quotidien Je vais garder cette phrase.
- Speaker #0
Si ton rythme à toi n'avait plus à s'adapter à celui des autres, qu'est-ce que tu laisserais de côté ?
- Speaker #1
Mon réveil.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu retrouverais, du coup ? Eh bien, des grasse-mates.
- Speaker #1
Non, en fait, je ne fais pas des grasse-mates, mais c'est juste que ce ne soit pas un réveil qui décide à quel moment je me réveille le matin. Je pense que je... J'irais beaucoup plus souvent en forêt. Tu vois ? Je pense que je... le rythme scolaire et le rythme du bureau du lundi au vendredi pour être comme les enfants. Je ne suis pas sûre que je ferais complètement ça. Je pense que je travaillerais autant, mais différemment, mais pas forcément du lundi au vendredi.
- Speaker #0
On attend que le réveil ne sonne plus avec impatience. Quelle injonction ressens-tu encore autour de toi ?
- Speaker #1
L'injonction d'être... Comme cette notion de perfection. D'être, tu vois, la perfection, mais d'être à la fois une bonne chef d'entreprise qui est capable d'apporter du sens et donner une mission, une vision avec une notion de rentabilité. Une bonne chef d'entreprise. Une bonne épouse, tu vois. De faire des bons petits plats. Une bonne mère. D'être là, disponible. Une bonne copine. une rigolote, tu vois ? Moi, je trouve qu'il y a quand même une injonction globale de la femme qui doit être capable de remplir toutes les cases. Et puis bien habillée, bien maquinée, et puis bien gaulée, et bien, tu vois ? Tout ça, en fait.
- Speaker #0
Du coup, avec quoi est-ce que tu as choisi de te foutre la paix ? Avec le maquillage. Quelle place a le mot non dans ta vie ?
- Speaker #1
Je ne sais pas trop dire non.
- Speaker #0
Ah bon ?
- Speaker #1
Oui, je ne sais pas trop dire non. Maman dit beaucoup non, tu vois, elle commence toujours ses phrases par non. Et je pense que j'ai pris un peu le contre-pied en disant tout le temps oui. J'essaye toujours de trouver des solutions. Ça peut être oui plus tard. Oui, c'est une bonne idée. Donc le nom ne fait pas trop partie de mon vocabulaire.
- Speaker #0
Quelle femme t'inspire ?
- Speaker #1
Beaucoup de femmes. Tu vois, j'ai vu une expo, c'était à Paris au Luxembourg, et Joséphine Baker, incroyable femme ! Tu sais que quand même... Elle a été divorcée, son mari est mort. Du coup, c'est comme ça qu'elle a pu, en tant que femme de veuve, prendre son indépendance, dépendre de son père et de son mari. C'est quand même une des premières... D'abord, elle a adopté plein d'enfants, c'est une des choses incroyables. C'est elle qui a inventé les produits dérivés. C'est elle qui vendait à la fin de ses spectacles des produits pour ses cheveux. Tu te rends compte quelle ingéniosité ? Quel sens du business !
- Speaker #0
Elle était agile.
- Speaker #1
Quelle agilité ! Mais c'était hyper moderne !
- Speaker #0
C'est vrai. Je savais pas tout ça, mais oui,
- Speaker #1
c'était incroyable. Cette expo était hyper intéressante pour ça.
- Speaker #0
En un mot, c'est quoi pour toi ton juste rythme ?
- Speaker #1
c'est de trouver l'équilibre dans lequel tu t'épanouis entièrement. Et quand on s'épanouit entièrement, ce n'est pas ni que dans le sport, ni que dans le business, ni que à la maison. C'est de pouvoir trouver un rythme dans lequel tu te sens et bien dans ton corps, et une chef d'entreprise qui te plaît, et une bonne épouse, et une bonne maman. Tu vois ? C'est ça, le juste rythme, c'est quand t'arrives à concilier tout ça et à profiter de chaque instant sans te dire, je suis en retard pour le boulot, oh là là, j'ai pas eu le temps de déjeuner. Moi, le juste rythme, c'est quand, dans ta semaine, dans ton mois, t'arrives effectivement à avoir tes moments qui te semblent importants. Peut-être deux déjeuners par mois avec des copines, mais uniquement deux dans le mois, mais c'est des super moments, des moments avec tes enfants, waouh ! Ce n'est pas forcément tous les jours, les moments waouh. Je vois bien, en tout cas chez moi, mais il en suffit d'un qui te nourrisse et eux aussi t'en souviennent. Et de prendre le temps, de prendre du temps avec eux. Pas que pour eux aussi, égoïstement aussi pour nous, parce que ça va très très vite. Et vu qu'on veut qu'ils décollent du nid, bientôt ils ne seront plus là, ils feront leurs études de supérieur. Et oui. Donc c'est ça pour moi.
- Speaker #0
Tu redoutes le syndrome du nid vide ou pas ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Parfait.
- Speaker #1
Non, non, j'irai les voir.
- Speaker #0
Moi, ça, je voudrais qu'ils fassent des études dans des super villes pour aller les voir.
- Speaker #1
On va les orienter.
- Speaker #0
Pour terminer, on va faire le portrait chinois façon le juste rythme pour te découvrir d'une façon plus légère. Chloé, si tu étais une matière ? De la soie. Tu étais une couleur ? Bleue. L'odeur de ton enfance. Le musc. AP était une émotion. Laquelle ce serait ?
- Speaker #1
De la joie.
- Speaker #0
Est-ce que tu as un objet ou un bijou qui te reconnecte à ta féminité ?
- Speaker #1
Un diamant.
- Speaker #0
Un beau diamant. Et un objet qui te reconnecte à ton juste rythme ?
- Speaker #1
Certainement pas mon téléphone. Alors, je vais le...
- Speaker #0
Ta destination refuge pour te reconnecter à ton juste rythme ?
- Speaker #1
Dans les landes,
- Speaker #0
dans les bois. Merci beaucoup, Chloé. Merci à toi. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous dans le juste rythme. J'espère que cet épisode vous a offert un souffle, un sourire, ou une idée à glisser dans votre quotidien pour avancer un peu plus à votre rythme. Si cet échange vous a plu, parlez-en autour de vous et abonnez-vous à votre plateforme préférée. Laissez un commentaire, c'est ce qui permet au podcast de rayonner. Pour découvrir d'autres épisodes ou me contacter, rendez-vous sur le juste rythme. Et si une femme inspirante vous vient à l'esprit, écrivez-moi, elle pourrait être ma prochaine invitée. A très bientôt, et d'ici là, prenez soin de votre cœur, de votre corps et de votre tête.