- Speaker #0
J'ai les moments de vide et de calme, j'en ai pas. Je cherche, je vais me chercher là-bas en quelques secondes. Est-ce que j'ai des moments de vide et de calme ? Pas trop en fait, non, je suis toujours en ébullition.
- Speaker #1
Cet épisode est sponsorisé par Women. C'est la marque de sous-vêtements solidaires pour hommes, imaginée par Cyrielle et Enola. deux jeunes bordelaises de 25 ans. Leur idée est simple. Pour chaque boxeur acheté, quatre protections périodiques sont redistribuées aux femmes. Leur mission ? Montrer que la solidarité n'a pas de genre et que les hommes aussi peuvent s'engager pour l'accès gratuit aux protections périodiques. Pour rejoindre le mouvement, rendez-vous sur woman.fr W-O-E-M-E-N.fr ou sur Instagram at woman officiel. Bienvenue dans le juste rythme. le podcast qui explore le cœur, le corps et la tête. Je suis Marion Béchade, une femme, une mère, une entrepreneuse passionnée, mais souvent débordée, en quête chaque jour d'un peu plus de sérénité. Un podcast pour se déculpabiliser et peut-être se donner une nouvelle impulsion. Salut Camille.
- Speaker #0
Salut Marion.
- Speaker #1
Bienvenue dans le juste rythme. Merci. Bienvenue à Bayonne. Avant que nous commencions notre échange, j'aimerais savoir dans quelle énergie tu es ce matin.
- Speaker #0
Actuellement, pour être honnête, sous cortisone, parce que je suis malade, donc dans une énergie totalement artificielle, mais qui n'est pas très loin quand même de mon énergie habituelle, à cas survoltée.
- Speaker #1
On te connaît mieux sous le nom de Camille in Bordeaux, mais aujourd'hui j'ai envie de recevoir Camille, la jeune femme pétillante, la maman de Louis, installée dans les Landes, mais toujours fidèle à Bordeaux, ta ville de cœur. Ton aventure a commencé avec un carnet de bons plans devenu un blog, puis un compte Instagram. incontournable pour qui aime la food, les voyages et le local. Même Eva Longoria ne s'y est pas trompée en venant te rencontrer. Tu es entrepreneur, après les instantanés Bordeaux, tu as cofondé avec Florian la marque d'affiches Sud & Fun, qui met à l'honneur les expressions savoureuses du Sud-Ouest. Mais au-delà de tes projets, ce qui te définit, c'est ta sincérité, ton humour, ton goût des choses simples. Tu es vraie, drôle, entière et inspirante. Mais aujourd'hui, on ne va pas parler que de food et de voyage, mais surtout... de ton juste rythme. Donc Camille, si tu devais décrire ton rythme de vie en trois mots, lesquels choisirais-tu ?
- Speaker #0
Merci déjà pour cette jolie présentation. En trois mots, je dirais décalé, équilibré et déséquilibré.
- Speaker #1
Intéressant. Quand tu regardes ton parcours depuis ce premier carnet de Bonplan, qu'est-ce qui te surprend le plus ?
- Speaker #0
Ce qui me surprend, c'est d'être partie d'une passion. d'en avoir fait un métier. Et surtout, c'est finalement d'avoir réussi, par des chemins dérobés, j'ai envie de dire, à faire le métier de mes rêves. Puisque moi, je voulais être journaliste à la base. Et j'étais quelqu'un de très scolaire. Pour moi, si je n'avais pas les concours d'école de journalisme, je ne pouvais pas être journaliste. C'était, tu vois, sur des rails. Donc pour moi, c'était foutu. J'avais loupé les concours. Je n'allais pas faire ce que je voulais, professionnellement parlant. Et finalement, aujourd'hui, je me retrouve à être journaliste de mon propre média. Parfois même aussi journaliste pour d'autres médias, puisque par exemple, j'ai une chronique sur ICI Gironde, etc. Donc tu vois, c'est ça qui me surprend le plus. C'est finalement d'avoir réussi comme ça, en passant par d'autres chemins, à atterrir dans ce métier sans être dans une case.
- Speaker #1
Et dans ton quotidien de dénicheuse de pépites, qu'est-ce qui t'apporte le plus de plaisir ?
- Speaker #0
C'est vraiment les trois étapes. C'est la découverte, le partage et j'adore avoir les retours. de mes abonnés et me sentir utile. Quand on me dit « Trop bien, j'ai fait ce resto grâce à toi, avec mon amoureux, c'était génial. » Ou même des fois « Je suis partie en Grèce, j'ai suivi tes bons plans jusque là-bas. » C'est vraiment good vibes. Le fait de pouvoir transmettre ces bons plans et de savoir qu'ils sont reçus et validés à nouveau, ça, c'est chouette. D'ailleurs, ça me met le sourire illico, rien que de le dire.
- Speaker #1
On parle souvent de ce métier avec beaucoup de fantasmes. quelle est selon toi la plus grosse idée reçue qu'on s'en fait ?
- Speaker #0
la plus grosse idée reçue c'est que c'est facile et rapide c'est qu'on prend une photo d'un lieu qu'on le poste et que basta et qu'on gagne beaucoup d'argent alors qu'en réalité derrière des personnes comme moi moi j'ai pas un million d'abonnés donc j'ai pas un agent et trois personnes qui travaillent avec moi sur une collaboration de A à Z c'est énormément de travail entre la réception du mail La négociation avec la marque, l'organisation de la rencontre ou du test du produit, filmer, dérusher, faire valider à la marque. Quand on a les retours, devoir modifier des choses, refaire valider, poster, répondre aux gens. Envoyer la relance de la facture. Et encore, j'oublie des choses. Il y a 10 000 étapes, c'est un vrai travail qui est chronophage. C'est une vraie charge mentale parce qu'il faut toujours être connecté. Et derrière, on ne gagne pas 10 000 euros par poste. En tout cas, pas quand on a, comme moi, près de 40 000 abonnés. Donc voilà, le fantasme de l'argent facile et rapide, vous pouvez oublier.
- Speaker #1
Et tu préfères d'ailleurs le terme prescriptrice de bon plan. Pourquoi cette nuance, elle est importante pour toi ?
- Speaker #0
Elle est importante parce que maintenant, quand on parle d'influence, on associe vraiment beaucoup trop ce mot à la télé-réalité, aux influenceurs et influenceuses qui montrent leur vie privée, leur corps à outrance, leur vie intime, leurs enfants, etc. Ça, c'est très associé à Homo Influence. Moi, je reste dans la pudeur. je déniche des bons plans, je les partage mais j'étale pas ma vie privée j'essaye pas de faire du buzz avec des concepts qui fonctionnent en ce moment et qui marcheront plus dans un mois donc pour moi du coup le côté prescripteur de bons plans il est plus adapté à ce que je fais en tout cas influence tu sais on a l'impression que c'est mauvaise influence je trouve, on a envie de mettre ce mauvais là derrière, on a pas envie de dire bonne influence
- Speaker #1
Et quand une marque ou un projet te contacte contact. Comment est-ce que tu les choisis ? Avec quelle valeur ?
- Speaker #0
Le plus local possible. Donc j'évite de travailler avec des immenses marques internationales. Je le fais de temps en temps au national, mais le but pour moi, c'est de valoriser les petits commerçants, de valoriser le bon goût, le bon vivre. Donc je vais privilégier le restaurateur qui travaille les produits locaux de saison plutôt que la marque industrielle. Tout simplement déjà parce que je ne consomme pas ces produits aussi. Je fais par rapport à mes goûts, déjà, ça c'est la valeur numéro un. Et valeur numéro deux, c'est aussi par rapport à ce que j'ai envie de partager. Par exemple, il y a des sujets qui sont de l'ordre de l'intimité, que je n'ai pas envie de partager avec ma communauté. Exemple tout bête, mais tu vois, les culottes de règles, par exemple, c'est très à la mode, c'est hyper important, j'en porte. Je trouve ça intéressant d'en parler, mais je le laisse à d'autres influenceuses. Moi, je n'ai pas envie d'aborder ce sujet avec ma communauté parce que je suis pudique, donc je n'en parle pas. Donc il y a aussi ce filtre-là de la pudeur. en plus de mes goûts et des valeurs. Et ça fait déjà pas mal de filtres quand même. Ce qui fait que je refuse beaucoup plus de collaborations que je n'en accepte.
- Speaker #1
Je sais d'ailleurs que tu en as refusé une récemment, qui n'était pas alignée avec tes valeurs. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?
- Speaker #0
Alors, il y a eu Temu et AliExpress récemment, c'est ça que tu penses ? Pour moi, c'est vraiment des énormes marques qui ont une empreinte écologique. Horrible, humaine également, puisqu'elle a fabriqué dans des conditions horribles, qui piquent des idées de créateurs justement locaux, full plastique. Pour moi, il n'y a rien qui va, ce n'est pas dans mes valeurs. Donc j'ai refusé, malgré l'insistance de ces marques et malgré également la proposition financière. Parce que quand je dis non à ces marques-là, je m'assois sur certaines sommes d'argent. que souvent n'ont pas les plus petits commerçants avec qui je travaille, parce qu'évidemment, ils sont plus frileux et ils ont moins de moyens. Mais ce n'est pas grave, je refuse ça.
- Speaker #1
Du coup, ton métier, on peut dire qu'il attire beaucoup d'attentes, beaucoup de regards. Est-ce que tu fais face parfois ? Et comment est-ce que tu réagis face à toutes les injonctions féminines ?
- Speaker #0
Personnellement, je n'en reçois pas trop. Je n'ai pas de haters. On ne me demande pas d'être quelqu'un. Parce que justement, je ne pense pas incarner spécialement la féminité sur les réseaux. J'incarne la gourmandise, j'incarne l'authenticité, la copine rigolote, etc. Mais je me mets assez peu en scène, entre guillemets, en tant que femme. Dit comme ça, c'est bizarre, parce que la femme, elle n'est pas obligée d'être nue pour incarner la femme. Mais tu vois ce que je veux dire ? Je parle assez peu de tous ces sujets-là aussi, de ma féminité, de mon intimité, de mes chagrins, de cœur, etc. Parce que pareil, pour moi, c'est de la pudeur.
- Speaker #1
C'est un choix que tu as fait dès le début, juste pour ta valeur pudeur.
- Speaker #0
Exactement, oui, exactement. C'est des sujets qui m'intéressent énormément. J'écoute beaucoup de podcasts sur ce sujet-là. Mes copines en parlent énormément. Mais ça reste de l'ordre du privé pour moi.
- Speaker #1
Est-ce que tu arrives de ressentir une pression à produire toujours plus de contenu, toujours plus vite ?
- Speaker #0
Oui, clairement, on a la pression. Parce que je ne sais plus combien on est maintenant sur Instagram, mais on est plus de 2 milliards à avoir Instagram, je crois. Tout le monde a un bon téléphone. Tout le monde peut faire des belles vidéos au restaurant, etc. Donc la concurrence, elle est là. qu'elles soient avec des vrais influenceurs ou même avec des gens lambda qui se mettent à faire des vidéos qui font le buzz en fait. Donc, globalement, si tu t'absentes des réseaux, on peut t'oublier assez rapidement, même si ça fait 11 ans que je suis là et que je pense que mes abonnés sont fidèles, mais voilà, je pense qu'on peut quand même t'oublier assez rapidement, te remplacer. Et il y a des nouveaux concepts tout le temps, les gens sont créatifs L'IA permet de faire plein de choses. Les applications de montage permettent de faire plein de choses aussi. Donc voilà, il faut toujours être au fait. Et je pense qu'il faut toujours être là. Donc oui, moi, clairement, je ressens cette charge, ce que j'appelle la charge mentale, je la ressens.
- Speaker #1
Et comment, du coup, tu fais pour trouver ton équilibre dans ta vie perso avec cette charge mentale ?
- Speaker #0
Mais ce n'est pas évident. Honnêtement, ce n'est pas évident. C'est un travail de tous les jours. certains jours je me trouve submergée et à la fin de la journée je me dis bah là j'ai clairement passé ma journée sur mon téléphone j'ai négligé mon fils j'ai pas géré et d'autres jours je me dis ok stop en fait là tu poses le téléphone et tu vas te concentrer à 100% sur ce jeu sur la plage avec ton fils t'es pas obligé de tout filmer mais c'est vraiment un travail de tous les jours je suis obligée d'avoir ce petit reminder ce petit pince-bête de attends si tu t'absentes une heure ça va rien changer en vrai si tu es absent une semaine ça va rien changer on se la met aussi un peu tout seul la pression mais je crois que le meilleur moyen pour pas avoir cette pression c'est de pas trop regarder les autres comptes en fait parce que la comparaison elle est fatale on trouvera toujours mieux, on trouvera toujours plus connecté mieux gaulé, mieux monteur vidéo enfin tu vois donc ça j'ai quand même éliminé aussi pas mal de comptes auxquels je me comparais négativement et j'ai gardé ceux qui m'inspirent qui me mettent pas mal à l'aise
- Speaker #1
Et dans ta créativité, ton authenticité et les attentes de ta communauté ou de tes partenaires, comment est-ce que tu gères cet équilibre ?
- Speaker #0
J'essaye de toujours garder l'authenticité en numéro un. C'est ça qui me permet de garder l'équilibre, je pense. C'est-à-dire que je ne me fourvoie jamais dans des collaborations où je vais faire quelque chose qui ne me ressemble pas. Donc en étant dans l'authenticité, c'est ça qui me permet, je crois, de garder l'équilibre. De toujours y aller spontanément, avec sincérité. Je crois qu'on ne peut pas se perdre tant qu'on a ce filtre-là de l'authenticité.
- Speaker #1
Et ta créativité, tu dirais qu'elle naît comment ? Est-ce que c'est dans l'abondance d'idées ou au contraire dans des moments un peu plus de vide et de calme ?
- Speaker #0
Les moments de vide et de calme, je n'en ai pas assez. Je vais me chercher là-bas en quelques secondes. Est-ce que j'ai des moments de vide et de calme ? Pas trop en fait. Non, je suis toujours en ébullition. J'ai toujours une ébullition.
- Speaker #1
Ma prochaine question, c'était justement, est-ce que tu t'autorises parfois à ralentir, à t'offrir du vide ou est-ce que juste ne rien faire ? Pas trop.
- Speaker #0
Pas trop ? Pas trop, je voudrais. Là, justement, à la fin de l'été, je me sens un peu crevée parce que j'ai charbonné tout l'été. Je n'ai pas fait d'énormes temps de pause. Ça va être un jour, une demi-journée. Mais les idées fuisent tout le temps. Et puis, comme je partage finalement mon quotidien, et le côté bon plan, même quand je suis en vacances, s'il y a un endroit qui est sympa, je me dis c'est dommage de ne pas le partager avec mes abonnés, je filme quand même. Par contre, ce que j'ai appris à faire, c'est les lettergrams. Au début, Instagram, c'était instantané. Je me rappelle, j'étais au resto, je faisais la photo, je mettais un petit filtre, les filtres horribles à l'époque, et je postais de suite. Maintenant, c'est bon, quand même, j'ai appris à faire les vidéos et quand même à poser mon téléphone, profiter du moment et poster plus tard.
- Speaker #1
Donc, tu es aussi la maman de Louis, qui a
- Speaker #0
7 ans. Bientôt 7 ans. Bientôt 7 ans.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu arrives à trouver ton juste rythme avec lui et ton activité digitale ?
- Speaker #0
Alors, la particularité, c'est que moi, je suis séparée de son papa, donc on est en garde alternée. C'est en ça que je disais au début que si je devais définir en trois mots, c'était équilibré et déséquilibré. Parce qu'en fait, les semaines où je suis avec Louis, je suis dans les Landes et c'est là. slow life, on va dire, landaise. En tout cas, c'est très rythmé par la scolarité de mon fils. Donc, je l'amène à l'école à 9h. Moi, j'ai mon sport entre midi et 2h. Je le récupère à 16h30. Après, le tunnel, comme on connaît des parents, les devoirs, jouer, la douche, le dîner, l'histoire au lit. Les semaines où je n'ai pas Louis, je pars à Bordeaux. Et alors là, c'est une autre affaire. Là, je ne suis pas chez moi. Donc, je squatte chez des potes. Donc, je suis avec mon sac à dos. Je vais d'appartement à appartement, je ne suis pas vraiment chez moi. J'enchaîne les journées de collaboration. Je teste des restos midi et soir. J'ai des inaugurations. J'ai une sollicitation, une stimulation sociale, on va dire, mais qui est énorme. C'est vraiment, j'appelle ça le marathon bordelais à chaque fois. Je suis à fond. Je me couche rarement tôt. Il y a souvent la fête, si je me couche. Il y a souvent la fête, etc. C'est mon équilibre parce que j'adore ce mélange entre les Landes, Bordeaux, la slow life, la fast life. Mais du coup, parfois, en effet, ça déraille un peu parce que quand je rentre de ces semaines bordelaises, je reviens sous les pins, à l'océan, c'est tranquille, je récupère mon fils. C'est une autre temporalité. Donc, c'est équilibré, déséquilibré, on va dire. Mais c'est vraiment des semaines hyper différentes selon quand j'ai Louis et quand j'ai pas Louis.
- Speaker #1
Et avec Louis, est-ce que tu as un rituel avec lui que tu ne sacrifies jamais quoi qu'il arrive ?
- Speaker #0
Franchement, le récupérer à l'école à 16h30, ne jamais le mettre à la garderie. Voilà, goûter avec lui. Alors des fois, après, je travaille et il me dit « Mais maman, pourquoi on ne joue pas là ? » Et je lui dis « En fait, si tu veux, maman, elle peut te laisser à la garderie, en fait. Je vais faire comme plein d'autres parents, je peux te déposer à 8h et te récupérer à 18h. » Là, dans ces cas-là, quand je te récupère à 18h, je ne travaillerai certainement pas. Mais si tu veux qu'on soit ensemble à 16h30, à un moment donné, il va falloir que je travaille un peu dans la soirée aussi. Difficile à comprendre parfois, donc je dois leur expliquer tous les jours. Ça aussi, c'est un peu un équilibre.
- Speaker #1
Tu lui as déjà expliqué ton métier ?
- Speaker #0
Je lui ai expliqué mon métier. Il le dit à plein de gens. Maman, il dit tout le temps Camille, une Bordeaux influenceuse. Un jour, il m'a dit... Je lui ai dit, c'est quoi mon métier ? Il me dit, tu dis aux gens ce qu'ils doivent faire. attention, je ne suis pas une dictatrice non plus, c'est-à-dire tu leur dis où ils vont au resto et où ils vont faire du shopping C'est bien. Mais voilà, en tout cas, ce rituel avec Louis, c'est de l'amener à l'école pour 9h, de ne pas l'amener à la garderie le matin ni le soir. D'être là pour lui à ses deux moments, de débriefer sa journée, de débriefer la mienne. Et on lit tous les soirs, clairement. Là, il est sur Boulet Bill, Astérix, le journal de Mickey, toutes mes vieilles BD. Donc ça, on a des temps de lecture ensemble, clairement, avant de dormir, l'histoire du soir, comme beaucoup de parents, je pense.
- Speaker #1
Et au-delà de Camille in Bordeaux, qu'est-ce qui te fait sentir Camille ?
- Speaker #0
Bonne question. C'était la question que m'a posée un de mes meilleurs amis l'an dernier quand il voyait que je frôlais le burn-out. Il m'a dit, mais du coup, Camille, elle est où là-dedans ? Il y a un peu eu une fusion quand même entre Camille Bordeaux et Camille. La Camille tout court, elle n'est pas vraiment sur son téléphone. Elle est sous les pains à table avec ses parents et toute sa famille en train de rigoler et de refaire le monde. Ou elle est avec sa bande de potes en train de faire la fête. Ou pareil, autour d'un repas. En tout cas, c'est souvent la Camille, elle est autour d'un repas avec les gens qu'elle aime, on va dire. Et là, elle est déconnectée.
- Speaker #1
Elle est déconnectée. Et du coup, dans ces espèces de déconnexions, est-ce que le silence a une place dans ta vie ?
- Speaker #0
Assez peu. Il y a toujours de la musique, en tout cas. Je ne parle pas forcément, et il n'y a pas forcément des gens qui me parlent. mais tu vois j'aime bien dessiner par exemple Faire des collages, ou aussi un journal intime dans lequel j'aime beaucoup écrire. Il y a toujours de la musique en fond. Très rare que j'ai du silence. Même des fois, quand je vais voir le sunset à la plage, je me rends compte que j'ai mon casque avec la musique. Un peu de tout, mais très Stevie Wonder. J'adore Cabrel. J'ai découvert un groupe qui a splitté il n'y a pas longtemps, je suis déçue d'ailleurs, mais qui s'appelle Gush. Ils ont fait la BO du film Five, et c'est hyper cool.
- Speaker #1
Femme des années 80.
- Speaker #0
La Rousseau.
- Speaker #1
Je t'ai obligée. Tu t'es obligée, très bien. Est-ce que tu as un refuge ou un endroit où tu te ressources ?
- Speaker #0
La plage, clairement.
- Speaker #1
Je sais que tu pratiques le ballet shape.
- Speaker #0
Yeah.
- Speaker #1
Et la course à pied. Ces disciplines, tu dirais qu'elles t'apportent quoi dans ton rapport au corps et au mental ?
- Speaker #0
Le running, ça me... pousse dans mes retranchements parce que il faut tenir quoi. Là j'ai la musique, j'arrive pas à le faire sans musique et justement des fois j'ai envie d'arrêter et il y a une musique trop bien qui arrive, il y a du Gillo et je me dis allez, tu veux le body de Gillo ? Tu continues à courir ! Bon, je continuerai moi à courir. Donc ça, ça me poussait. Le ballet shape, c'est un moment à moi, il peut pleuvoir, je peux être crevée. Ne pas avoir le temps, j'y vais quand même. En fait, le ballet shape, c'est une amie qui a créé cette méthode. C'est du renforcement musculaire et du gainage avec des positions de danse classique que l'on va multiplier fois 16, fois 32, etc. Et avec de la musique derrière, type Larousseau, avec des playlists absolument délirantes. Et ça, c'est un moment de lâcher prise pour moi, entre nanas, que j'adore. Et ça, par contre, ça me fait me muscler. Je découvre que je peux avoir des abdos sous les couches de gras parce qu'on continue quand même à le resto. On va pas se mentir. Mais je suis contente, je me muscle grâce à ce sport. Et c'est important parce que dans mon métier, on est quand même aussi très souvent assis derrière l'ordi ou sur le téléphone en train de faire du montage, etc. Donc, c'est pas mal de se bouger quand même.
- Speaker #1
Et par rapport au mental, tu dirais que...
- Speaker #0
Et par rapport au mental, c'est se pousser à faire plus, quoi. Et à croire en soi, quand même, aussi. Moi, j'ai commencé le ballet shape, je n'étais incapable de faire un abdo. Mais incapable. Et en fait, tu sais, boostée par la prof, qui en plus est mon amie, boostée par toutes les nanas derrière qui disent « Mais si, on va y arriver ! » etc. Toutes les morphologies, tous les âges, etc. Ça booste. Et puis maintenant, j'arrive à faire plein d'abdos. Et du coup, il y a la fierté qui en découle. Et du coup, t'as envie d'en faire plus. Et comme tout sport, je pense.
- Speaker #1
C'est un cercle vertueux.
- Speaker #0
Complètement, un cercle vertueux.
- Speaker #1
Je crois que t'as un événement, justement. Oui !
- Speaker #0
Parce que du coup, maintenant, je co-organise avec ma copine et prof de ballet shape des cours à Bordeaux. Parce que ma communauté, elle est à Bordeaux. À chaque fois, elle voit mes stories. Et les filles me disent, mais quand est-ce qu'il y a le ballet shape à Bordeaux ? Donc, on a fait un premier atelier en mai qui a cartonné. Et là, samedi 4 octobre, on fait un cours, du coup. Enfin, on fait. C'est Marie qui fait le cours et moi qui fais l'andouille et qui filme. Mais voilà, on fait notre petit duo, Ballet Shape in Bordeaux. Donc, il reste encore quelques places. Du coup, samedi 4 octobre à Bordeaux.
- Speaker #1
J'en serai.
- Speaker #0
C'est vrai ? Trop chouette. On mettra du Larousse au ring pour toi aussi,
- Speaker #1
s'il te plaît. Tu vis entourée par la nature, l'océan, la forêt. Est-ce que tu dirais que ça influence ton énergie et ta créativité ?
- Speaker #0
Ma créativité ? Je ne sais pas. Mon énergie, en tout cas, oui. Tu vois, quand je rentre de Bordeaux, dans le train, parce que je prends le train pour aller à Bordeaux, quand je commence à voir le paysage landais défiler, les pins, puis que tu sens les différentes odeurs de la nature quand tu sors à la gare, je vois que je descends d'un cran. J'ai l'énergie de la ville qui redescend un peu. Je me pose. Très souvent, j'essaye d'arriver à l'heure pour aller au sunset. Bon, je cours, donc c'est toujours l'énergie de la course. Mais voilà, je viens voir le sunset et je me dis, OK, on redescend un peu. Donc oui, dans mon énergie, ça me pose un peu quoi.
- Speaker #1
Et ta créativité, tu dirais qu'il y a un moment dans la journée où elle est plus présente ?
- Speaker #0
Comme beaucoup de gens, je crois en m'endormant en fait. Non ? Moi, quand je m'endors, j'ai mille idées. Je sais que j'ai pas mal de potes qui sont comme ça. Voilà, donc je ferme les yeux et puis au lieu de m'endormir, je fais... Donc finalement, tu vois, c'est peut-être dans le calme. Alors, tu vois, j'ai dit des bêtises tout à l'heure, maintenant que j'y réfléchis. finalement dans le silence de la nuit, en pré-endormissement, j'ai des idées. Et généralement, je relis ma lumière et je les note, parce qu'il ne faut pas les perdre, ces idées-là.
- Speaker #1
Et est-ce que tu as l'impression que le temps, enfin, ton rapport au temps, tu dirais que le temps t'échappe ou au contraire qu'il t'accompagne ?
- Speaker #0
Il m'échappe. Je cours après le temps. C'est ce que je dis souvent. Là, c'est mon truc de début de rentrée, c'est d'essayer de mieux gérer ce temps. Je trouve que les journées, elles passent vite. Après, c'est parce que je ne m'ennuie pas et je fais 10 000 choses. mais du coup, est-ce que je... Le prend assez, le temps, pour le voir passer ? Suffisamment pas, je pense. Cet été, j'ai dit, et j'aime pas cette expression, mais c'est la vérité, j'ai dit que cet été m'avait roulée dessus. Ce qui n'est pas très positif au final. C'est un peu l'impression que j'ai eue. Je regarde les photos de ce que j'ai fait il y a un mois, j'ai l'impression que c'était hier. C'est passé vite parce que j'ai mis le projet, j'ai un peu d'accès d'activités et de projets qui font que du coup, le temps... Il file, quoi.
- Speaker #1
Et tu dirais que ton corps, il t'envoie quel signe, justement, quand tu...
- Speaker #0
Le corps me dit de ralentir, très clairement. Là, en juillet, par exemple, je me suis réveillée un matin, impossible de poser le pied gauche. Une inflammation soudaine, inexpliquée par le docteur. Mais bon, expliquée par moi. Ça faisait à peu près un mois que je disais qu'il fallait que je lève le pied. Et je crois beaucoup à ça. Au corps qui t'envoie des signaux. Et donc là, je n'ai pas eu le choix que de rester, entre guillemets, alité, ou en tout cas de ne pas bouger dans tous les sens pendant plusieurs jours. Ce qui, pour moi, était nouveau dans cet été full déplacement. Donc le corps, il m'envoie les signaux. Ça, c'est clair. J'attends un peu, je pousse un peu le corps à bout, jusqu'à ce qu'il dise « Eh oh, stop vraiment là ! » C'est un peu bête, quoi.
- Speaker #1
Est-ce qu'au quotidien, tu as des petits gestes ou des petits rituels qui jouent le rôle d'encre pour toi, te ramènent à toi ?
- Speaker #0
Les pratiques sportives, vraiment le ballet shape, ça me ramène à moi. C'est les moments où je cuisine un peu, peut-être. C'est ces moments de pause, là, où je vais entre midi et deux. Et les moments où je dessine. Je dessine pas tous les jours, mais vraiment quand je décide de... Là, de sortir les aquarelles, je dessine des petites fleurs, des petits trucs, mais des moments de pause. Je dessine avec mon fils aussi, je dors ces moments-là. Alors, on se met la musique, souvent, mais on sort sa grande palette de crayons de couleurs et tous les deux, on dessine. Des fois, on fait des fresques ensemble, des fois, c'est un moment où je... Je redescends et je me pose.
- Speaker #1
Je répondis, tu as parlé de cuisine avant. Est-ce que tu as un plat qui te reconnecte à toi, que tu adores faire ?
- Speaker #0
Je suis très œuf. J'en mange le matin. C'est mon gros kiff. Et j'aime beaucoup faire des légumes rôtis au four avec de la feta, parce que je suis grecque d'adoption, on va dire. Je suis fan de la graisse. Et un petit œuf mollet dessus. Ça, c'est mon kiff. Là, à l'automne, j'ai commencé à faire ça avec les butternuts, les courges et compagnie. J'aime beaucoup. C'est un petit peu la réconfort ça ouais.
- Speaker #1
Du coup, je rebondis aussi. Tu as parlé d'œufs au petit-déjeuner. Qu'est-ce que tu prends au petit-déjeuner pour des journées marathons comme la tienne ?
- Speaker #0
Depuis un peu plus d'un an, je me fais des toasts avec œufs. Et idéalement avec de la truite fumée du Pays Basque. Parce que je suis mais addict à la truite fumée. De banca. Exactement, de banca. Et j'en achète. Mais alors, mon frigo... J'avais des copains la semaine dernière qui sont venus. Ils mettaient les bières dans mon frigo. parce que moi j'aime pas la bière donc il remplissait le frigo de bière Ils me disaient, mais c'est quoi toutes ces truites ? Je dis, oui, je sais, j'ai un problème avec la truite. Bon, donc le matin, c'est souvent œuf, truite, et ou avocat ou fromage avec du bon pain.
- Speaker #1
On peut faire un appel pour Banca.
- Speaker #0
Collaboration truite de Banca, c'est quand vous voulez, je suis votre meilleure ambassadrice.
- Speaker #1
On a un petit peu, enfin, t'as déjà un petit peu répondu, mais est-ce que t'arrives à couper vraiment le flux digital pour revenir à toi ?
- Speaker #0
Non, très peu. Très peu. Non, franchement, je pense que la fois où j'ai le plus coupé, c'est quand j'ai accouché, il y a 7 ans, et c'était 3 jours, et les gens m'ont dit « bon ben là, on pense que t'as accouché vu que t'as coupé » . Non, sinon, franchement, j'ai trop de mal.
- Speaker #1
Ah oui, il faut des événements aussi incroyables. Aussi importants,
- Speaker #0
on va pas non plus le faire tous les 4 matins. J'avoue. Ouais, non, je coupe pas trop.
- Speaker #1
Lequel de tes 5 sens, tu utilises le plus ? Alors, pour ceux qui ne voient pas...
- Speaker #0
Qui ne voient pas les papilles, le goûter, je pense. Le goûter, le goût, pardon. Le goût. Le goût à l'heure du goûter. Oui, donc clairement, ma vie n'est que gourmandise. Après, je serais quand même très malheureuse sans la vue. Parce que ça va de pair aussi. Les bons petits plats, on veut les voir et les manger. Mais les sentir aussi.
- Speaker #1
C'est dur.
- Speaker #0
Non, mais très sincèrement, c'est le goût.
- Speaker #1
Le goût.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Dans ton quotidien... qu'est-ce qui t'émerveille chaque jour ?
- Speaker #0
Beaucoup de choses, alors ça par contre c'est quelque chose que j'ai gardé vraiment de l'enfance je m'émerveille de tout quand j'amène mon fils à l'école je m'émerveille de la route qui est bordée de pins et de bruyères dès que j'arrive à Bordeaux je peux des fois quasiment verser une larme quand j'arrive à Bordeaux tellement j'aime cette ville une musique mon fils évidemment, comme toutes les mamans je le regarde et je... Franchement, je m'émerveille de beaucoup de choses. J'ai gardé ce truc-là de regarder, d'observer.
- Speaker #1
C'est ce qu'on ressent dans ton compte Instagram. C'est vrai ?
- Speaker #0
Ah ben c'est chouette. En fait, l'enthousiasme n'est jamais fin sur mes fins. F-E-I-N-T, pas fin F-A-I-M. On l'aurait compris. Je suis vraiment une gourmande de la vie, de manière générale. Et j'ai de l'appétit pour la vie. Donc, tout m'émerveille. Et tu vois, tout à l'heure, je regardais tes chaussures, ça m'émerveille. J'adore. Je regarde tous les petits détails. Tu m'enchantes.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu assumes aujourd'hui que tu n'aurais pas assumé il y a dix ans ?
- Speaker #0
Moi, tout court, je crois. De me montrer sur les réseaux, parce que je montre quand même H24. Donc, je crois que c'est aussi dû à l'âge. Après la pré-quarantaine, au bout d'un moment, marre de s'excuser de vivre, d'être, de rire trop fort. Voilà, moi, j'ai un peu de caractère. Bon, je suis bonne vivante, je parle fort, un tout petit peu. Et c'est des choses où on pouvait peut-être me dire avant, parle moins fort, prends moins de place, etc. Et finalement, je me rends compte que c'est ce que les gens aiment chez moi. Et puis, c'est moi, tout court. Donc, s'assumer, tout court.
- Speaker #1
Si tu devais transmettre un seul conseil pour retrouver ou trouver son propre rythme, lequel serait-il ?
- Speaker #0
Écouter son intuition et sa petite voix intérieure, qui trompe rarement. Et donc, comme je vous le dis, je ne l'écoute pas toujours, mais je sais bien que je devrais l'écouter plus. Donc, je pense que c'est ça qu'il faut. Il faut écouter sa petite voix qui dit là, n'y va pas. Ou là, tu le sens bien, tente. Même si t'as peur.
- Speaker #1
Si ton rythme n'avait pas à s'adapter aux autres, qu'est-ce que tu abandonnerais en chemin ?
- Speaker #0
La surconnexion.
- Speaker #1
Et qu'est-ce que tu retrouverais ?
- Speaker #0
du temps à ne rien faire. Du vrai temps off.
- Speaker #1
Avant de se quitter, si tu devais laisser une image ou une sensation aux auditeurs pour représenter ton juste rythme, laquelle choisirais-tu ?
- Speaker #0
C'est-à-dire la course, mais... Un peu la vitesse, quand même, ouais.
- Speaker #1
Merci, Camille.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Ce beau moment partagé. Rendez-vous sur le juste rythme. Et si une femme inspirante vous vient à l'esprit, écrivez-moi, elle pourrait être ma prochaine invitée. A très bientôt, et d'ici là, prenez soin de votre cœur, de votre corps et de votre tête.