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Le mot de la FAIM

[FOOD MAKERS] - Les coulisses du branding alimentaire avec Marine Dion : quand le visuel influence nos choix

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32min |11/02/2025
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32min |11/02/2025
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Description

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un métier passionnant et souvent méconnu : celui de directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food.

Mon invitée, Marine Dion, nous plonge dans les coulisses de son travail.

On parle de la création d’identités graphiques, de l’influence du visuel sur nos comportements d’achat, et de la manière dont l’art et le marketing s’entremêlent pour donner vie à des marques qui nous parlent. Si vous avez déjà été séduit par un packaging ou une illustration en rayon, cet épisode est pour vous.

Un échange simple, concret, et rempli de petits apprentissages pour mieux comprendre l’univers de la food et ses métiers.

👉 Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes. Si vous aimez ce podcast, laissez une note ou un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Ça prend 30 secondes, mais ça m’aide énormément à faire vivre le projet. Merci et bonne écoute !

Liens utiles :

Contacter Marine : https://www.linkedin.com/in/marine-dion/

Pour me contacter : https://linktr.ee/yassirkabori


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    aujourd'hui une nouvelle page du podcast en explorant cette fois-ci les métiers du monde de la foule à travers un nouveau format c'est toujours un portrait Moins long, mais beaucoup plus pratique avec des apprentissages concrets sur des problématiques métiers. Alors vous vous demandez sûrement quel est l'objectif. L'idée, c'est de faire découvrir les coulisses de métiers souvent méconnus et apporter des réponses claires à des questions que l'on se pose très souvent. En quoi consistent ces métiers ? Quels sont leurs objectifs ? Leurs défis quotidiens ? Est-ce qu'ils peuvent nous apprendre ? Bref, l'idée, c'est vraiment de donner la parole à des pros Une parole brute, avec toujours la même promesse sur ce podcast, que ce soit utile, instructif, pour mieux saisir l'univers de la bouffe, et surtout, pour aider à consommer de manière plus informée. Et donc aujourd'hui, pour inaugurer ce format, j'ai l'immense plaisir de recevoir Marine Dion. Bonjour Marine.

  • Speaker #1

    Bonjour Yassir. Ça va ? Le bonjour Yassir, ça me fait vraiment comme si je suis sur BFM TV. C'est vrai. Il y a un coup de stress. Ça va ? Ouais, ça va.

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, on va plonger dans les coulisses de ton métier. Je rappelle, mais tu vas nous en parler beaucoup mieux que moi, tu es directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food. On va découvrir comment tu composes une identité graphique, comment l'illustration prend vie au service des marques. Et surtout, une partie qui m'intéresse particulièrement, comment l'art s'articule avec des notions de marketing comportemental, c'est-à-dire comment le visuel nous influence dans nos comportements d'achat. Je trouve ça passionnant. Donc évidemment si vous êtes curieux de comprendre le pouvoir du visuel pour les marques, c'est ici que ça se passe et donc l'épisode est fait pour vous. Sans plus attendre, Marine, est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je vais me présenter. Je m'appelle Marine, je suis à mon compte en tant que directrice artistique, illustratrice, freelance depuis bientôt deux ans. Très bien. Avant ça, j'étais directrice artistique du groupe de restauration Street Bangkok. le coup de cœur pour la food avec ce job. Et avant ça, j'ai passé quatre ans en agence de création. Alors, j'ai fait des études en graphisme et en stratégie de communication à l'école Estienne dans le 13e. Si t'écoutes des podcasts de graphistes ou d'illustratrices, ça va être hyper cliché, mais depuis que je suis toute petite, je dessine. Et en fait, mes parents, ils ont eu le... Je peux les remercier de m'avoir suivie là-dedans, de m'avoir laissée faire un bac techno. à rappliquer et ensuite faire mes études.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident que les parents parfois suivent des choix de formation, d'études qui ne soient pas forcément les plus communs, avec des débouchés les plus nombreux. Pas forcément une appétence pour la foudre au départ ?

  • Speaker #1

    Non, alors au départ, mon objectif, moi, c'était d'être illustratrice, illustratrice jeunesse. Justement, si je parlais de cette peur des parents, les parents, ils ont peur de laisser leurs enfants faire des métiers artistiques. T'en vis pas. Et donc, illustrateur, c'est le métier. le plus artistique, le plus proche de cette dimension de l'artiste qui, aujourd'hui, peut te permettre quand même de gagner ta vie. Mais c'est tellement dur et c'est tellement compétitif. Ce n'est pas facile aujourd'hui d'être illustrateur à 100% et de gagner sa vie.

  • Speaker #0

    Il y a eu un âge d'or de ce métier-là, à un moment donné ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est compliqué. Je pense qu'il y a eu un peu des hauts et des bas. Je pense qu'avant qu'on utilise vraiment la photo, genre Alphonse Mucha, par exemple, c'était un artiste. qui n'était pas du tout considéré comme un vrai peintre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, il faisait de la pub. Il faisait beaucoup d'affiches pour des bières, il faisait beaucoup d'affiches pour de la nourriture, justement. Et en fait, c'était un peu mal vu, parce que c'était commercial. Mais en fait, c'est ça qui lui permettait de vivre. Il a été reconnu comme artiste plus tard. Après, je pense, les agences de publicité, aujourd'hui, on a vachement de manières différentes de faire de la publicité. Il n'y a pas que passé par la création de dessins. Mais par contre, aujourd'hui, on revient à ça. L'illustration, elle a re-le vent en poupe. Et du coup, je pense qu'il y a une place.

  • Speaker #0

    On va en parler, justement. Ça dure combien de temps, des études de graphiste ?

  • Speaker #1

    Entre 3 et 5 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, il y a plein de gens qui sont autodidactes aussi. Mais je pense qu'il n'y a pas de bonne manière pour y arriver. Mais moi, mes études, vraiment, elles m'ont forgé une façon de réfléchir, une façon de problématiser, une façon de... D'aller chercher les idées qui ne sont pas la première idée qui arrive dans ton cerveau. D'aller chercher les idées qui sont peut-être un peu plus loin quand tu tires le fil.

  • Speaker #0

    Et ça, je dirais, c'est le cadre scolaire, universitaire qui te l'apporte de manière générale. Super transition. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette arrivée dans le monde du travail ?

  • Speaker #1

    On était un peu prédestinés à aller en agence de publicité, à faire des campagnes, à faire des concepts publicitaires pour vendre des produits. Mais en fait, on était vraiment là avec le recul. Maintenant, on avait une notion business, mais c'était vraiment zéro. Mais dans notre école d'art, on était les manias de la pub. Eux, ils sont vraiment des capitalistes.

  • Speaker #0

    Un peu comme dans Mad Men.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on se prenait pour les gars de Mad Men. On est arrivé dans le monde du travail. On a vite compris qu'en fait, on est des petits stagiaires. On vaut que dalle. On travaille sur des choses qui sont genre...

  • Speaker #0

    Pas simulantes.

  • Speaker #1

    Aucun sens.

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Par exemple, ça c'est peut-être un de mes premiers projets food. J'ai fait un logo, une pastille pour Côte d'Or. Pour faire genre, ils sont fair trade alors que non. Donc il faut faire un petit logo qui doit être vert avec des motifs de feuilles.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop mentir non plus.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas mentir, mais il faut...

  • Speaker #0

    Suggerer.

  • Speaker #1

    Suggerer que c'est green. Et c'était nul comme projet. C'est vraiment un truc, tu donnes ça aux petits stagiaires comme ça qui viennent débarquer. C'est pas du tout un... Mais moi, je me rappelle que ça m'avait vraiment confrontée. T'as tes valeurs, t'arrives, t'es plutôt...

  • Speaker #0

    Ouais, t'as plein d'ambition.

  • Speaker #1

    T'as plein d'ambition, d'enthousiasme aussi pour faire les choses bien. Et là, on te met face...

  • Speaker #0

    C'est un peu la douche froide, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, un peu la douche froide. Ou après, sinon, la douche froide, c'était pas tant les projets, c'était aussi... Ah non, les... Un autre truc marrant, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça te revient au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Ça me revient quand tu m'en parles. Je devais chercher des images sur Shutterstock.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est une base de données. Oui, c'est une base de données d'images que des photographes upload. Et ensuite, tu peux les utiliser pour ta marque sans avoir à créer des visuels de zéro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est un peu une private joke dans le monde du graphisme. À quel point les banques de données Shutterstock sont cringe et sont gênantes ? Avec des mots-clés, donc tu cherches des trucs du genre homme, caucasien, avec un casque, jeune, attitude, cool.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et tu vas...

  • Speaker #0

    Ça te donne des trucs qui répondent à ces mots-clés, mais très standardisés.

  • Speaker #1

    Ouais, très standardisés, très... Et après, tu proposes ce genre de visuel à des commerciaux qui vont faire des allers-retours incessants avec des clients, qui vont choisir... Ah non, ce monsieur, il est... Il est trop noir ou ce monsieur, il est trop comme ci ou cette madame. Donc, tu es vraiment face à un peu l'hypocrisie du monde de la publicité. Et puis, c'est normal. Quand tu es stagiaire, tu es une petite main. Donc, partout, quand tu es stagiaire, tu ne vas pas faire des trucs de fou. J'ai plus un profil qui m'épanouit justement dans les agences de branding et dans l'identité visuelle et dans l'illustration. Mais pas dans les grosses agences de pub.

  • Speaker #0

    Comment le travail est organisé au sein d'une agence ? de publicité. Toi, ton rôle, c'était dans la direction artistique. T'étais censée faire quoi ? Quel est ton rôle ?

  • Speaker #1

    Je pense, je vais prendre l'exemple d'une agence de branding plutôt qu'une agence de pub, parce que c'est vraiment un peu similaire, mais ça va être plus facile pour moi d'en parler. En fait, et je vais prendre comme si j'étais le client. Je suis client d'une agence de pub. J'ai en face de moi un commercial ou une directrice de clientèle. Là, en l'occurrence, j'ai rencontré des gens brillants. qui ont le relationnel, qui comprennent bien la problématique du client, qui vont te rassurer, te dire « t'inquiète pas, franchement, notre équipe de créa, c'est les meilleurs » . Hop, tu signes le petit devis, cool. Ensuite, cette directrice de clientèle, elle va organiser le flux de travail. Parce qu'en fait, en agence, quand même, on envoie. Le but, c'est d'avoir le plus de clients et de rentabiliser. Et donc, ensuite... Moi, en tant que DA, j'ai mon salaire qui, dépendant de ton expérience, est plus ou moins pas mirobolant. Et en fait, tu as un nombre d'heures. Genre moi, on va me remplir mon planning en disant « Ok, Marine, aujourd'hui, il faut que tu bosses sur ça, il faut que tu bosses sur ça et que tu fasses ça. » Et je n'ai aucune vision des problématiques clients ou du feeling du client. J'ai aucun contact avec le client. Mais du coup, on me briefe, on me fait un résumé, un brief de ce que je dois faire. Plus ou moins précis, avec plus ou moins de marge de manœuvre. Et mon but, moi, c'est de résoudre le problème graphique. Ça va être par exemple, OK Marine, collection de Saint-Valentin. Il faut nous trouver trois idées d'illustration pour le coffret de Saint-Valentin. On veut aller plutôt dans ce style. Donc là, tu vas faire des recherches créatives, tu vas aller t'inspirer, tu peux aller sur Pinterest, tu peux aller, si tu as du temps et que tu n'es pas pressurisé, tu peux aller dans des livres, tu peux aller au musée. Mais en vrai, en agence... T'as pas forcément le temps de dire « Ok, ciao les gars, je vais aller faire cette expo qui pourrait m'inspirer. » Non, ça, ça n'arrive jamais. T'as pas ce luxe-là. T'as pas ce luxe. Et donc, en fait, tu dois vraiment avoir un bagage culturel que t'as eu dans ton école d'art avant, en fait. D'où l'importance. Qui est déjà là. Parce que t'as pas vraiment le temps d'aller t'inspirer de ouf. Donc, vaut mieux avoir une culture solide. On est vachement nourris en école d'art par tout ça. Donc, en fait, les jeunes diplômés d'école d'art, Ils ont tout ce bagage foisonnant parce qu'ils ont eu le temps pendant les années d'avant de parfaire leur culture, de voir ce qu'il fait, d'être inspiré par les tendances. Donc, je pense que c'est un peu la main d'oeuvre créative qui a encore plein de créativité, qui est du coup hyper utile pour les agences. Alors, je ne vais vraiment pas cracher dans la soupe parce que j'ai appris énormément de choses sur le process de travail et sur comment transformer cette créativité ou un peu cette fibre. que tu as, la transformer en un packaging qui tient la route, des règles typo, des règles de mise en page, apprendre à être efficace, apprendre à travailler vite, tout ça, tu ne l'apprends pas tout seul.

  • Speaker #0

    Tu estimes que c'est un passage obligatoire ?

  • Speaker #1

    J'ai plein d'amis qui se sont lancés en freelance directement après l'école. Et en fait, quand tu te lances directement après l'école, tu ne sais pas comment fonctionne le monde du travail, tu ne sais pas quelles sont les exigences des agences.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et du coup, être en freelance ou débutant junior face à des agences, tu vas te faire bouffer. Donc, je conseille...

  • Speaker #0

    C'est le premier conseil que tu peux donner,

  • Speaker #1

    effectivement. Le premier conseil, c'est vous sortez d'école d'art, allez en agence. Et si possible, aujourd'hui, les choses, elles changent beaucoup. Renseignez-vous bien et choisissez des agences bienveillantes au niveau du mode de travail.

  • Speaker #0

    Ça existe.

  • Speaker #1

    Je pense que ça existe. Oui.

  • Speaker #0

    Et que je pense que l'erreur,

  • Speaker #1

    c'est... Quand on sort d'école, on veut le prestige. On veut aller dans l'agence qui fait les trucs les plus jolis. Mais aujourd'hui, je dirais, c'est pas grave. Si vous avez comme but d'être à votre compte, allez dans une agence qui fait des trucs moins beaux, mais où vous avez un bon feeling avec les gens, et qui sont sympas, et vous n'allez pas vous faire harceler. Et apprenez la technique. Soyez rigoureux sur cet apprentissage de comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Bon, j'interromps l'échange quelques instants et promis, ce ne sera pas long. Mais simplement pour vous dire que pour produire un épisode comme celui-là, ça me prend entre 5h et 7h de travail. Entre la recherche de l'invité, le brief, la préparation, l'enregistrement, le montage et la promotion, c'est un travail énorme mais que je fais avec passion maintenant depuis plus d'un an. Et donc si ce podcast vous plaît et vous apporte de la valeur et que vous passez du bon temps, vous pouvez m'aider gratuitement dès maintenant. Très simple, en me laissant une note, par exemple 5 étoiles, et un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Cela prend littéralement 30 secondes, mais pour moi l'impact est énorme. Déjà parce que vos retours me motivent et ça me fait super plaisir pour poursuivre. Et surtout, ça permet au podcast de gagner en visibilité et d'améliorer sa découvrabilité. Je compte sur vous pour soutenir le mot de la fin, avant de reprendre la lecture de l'épisode, en lui laissant une note et un avis pour lui assurer une belle longévité. Merci infiniment et bonne écoute. Et dans le branding que tu proposes aux marques, est-ce que tu laisses un peu transparaître aussi un peu ton style ? Est-ce qu'on reconnaît, quand on regarde une marque, est-ce qu'on reconnaît la marque Marine Dion, la patte Marine Dion ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être maintenant que je suis en freelance, peut-être que c'est plus possible. parce que du coup, les projets me ressemblent vraiment à ce que moi j'ai comme style et ce que j'aime. Et donc, par exemple, quand je parle à des gens, ils vont dire mon style, c'est très coloré, c'est un peu dans ta face. Ça pète. C'est pas minimaliste. Et donc ça va attirer des gens qui ont envie de ce genre de choses très colorées, assez joyeuses. Mais en termes d'illustration, je change très souvent de style. Donc je pense pas qu'aujourd'hui on puisse se douter que par exemple Street Bangkok c'est la même personne que Adelie Marta.

  • Speaker #0

    Ok, je vois ce que tu veux dire. Justement, comment les éléments graphiques, comment le graphisme influencent la perception et même nos comportements d'achat. Est-ce que toi, tu as du recul là-dessus aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du recul là-dessus, mais j'ai aussi mon expérience juste de consommatrice dans le rayon. Je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, et moi y compris, mais il y a aussi des personnes qui ne sont pas forcément créas, qui ont un achat d'impulsion quand ils voient un packaging qui leur apporte des émotions. Et l'illustration... Moi. L'illustration c'est une image et une image c'est je crois 10 fois ou 30 fois plus rapide pour ton cerveau à l'analyser à la capter qu'un texte et donc quand tu vois une image tu te connectes tout de suite à des émotions tu vas tout de suite avoir un sentiment positif ou négatif mais du coup t'as ce truc qui va t'attirer en rayon, qui va te donner envie d'aller le prendre Oh c'est beau c'est quoi exactement c'est le premier contact qu'on a produit au rayon et en fait l'illustration elle a ce elle a je trouve cette force que tu peux aller tellement au-delà de ce qui est possible avec une photo que tu peux aller dans de l'abstrait tu peux aller dans du figuratif tu peux aller dans des trucs hyper sophistiqués qui vont t'évoquer des époques anciennes ou à l'inverse des trucs qui t'évoquent je ne sais rien oh c'est mignon oh c'est kawaii tu vois ouais Tu as une palette immense.

  • Speaker #0

    Ton travail n'est pas simplement artistique. Il se veut aussi comme débouché commercial. Comment toi, tu fais un peu cette articulation-là ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas d'opposition. Aujourd'hui, dans ma façon de travailler, il n'y a pas d'opposition. Et ça, je suis hyper contente. C'est qu'avant, j'avais l'impression que le commercial venait abîmer la partie artistique. On me demandait par exemple de mettre un gros picto qui dit « ouverture facile » et ça gâche mon... mon design. Mais maintenant, je me dis en fait, la personne qui passe dans le rayon ou la personne qui passe dans la rue devant cette façade de restaurant, elle a besoin d'avoir des informations. Elle veut savoir ce restaurant, si c'est un restaurant italien ou japonais. Et donc, on va lui donner ces informations. Donc, c'est une logique de petit 1, elle doit savoir ça. Petit 2, elle doit savoir ça.

  • Speaker #0

    Tu hiérarchises un peu.

  • Speaker #1

    Tu hiérarchises dans ta tête les infos que tu dois donner. Parce qu'au final, c'est ça que tu fais. Tu dois donner des informations aux clients. Ils ne viennent pas voir une expo.

  • Speaker #0

    On parle de vendeur muet, le plus souvent. C'est véritablement donner le maximum d'informations pour limiter au maximum les frictions pour le consommateur sur aller chercher l'information, se renseigner, prendre le paquet, lire les petites étiquettes, etc.

  • Speaker #1

    Et aussi, des fois, tu as des trucs très forts, c'est... avec des couleurs, avec un style graphique, tu peux dire à une personne, t'inquiète, ce produit, il est pour toi. Ou à l'inverse, ce produit, il n'est pas pour toi. Ce produit, il est tellement cher, passe ton chemin, en fait. On le sait quand on passe dans une boutique ou dans une épicerie fine. Et on peut jouer avec ça, avec ces notions de luxe, avec ces notions d'accessibilité ou d'être très avenant. Tu peux jouer avec ça. idéalement ils comprennent tout de suite je pense un packaging ou une identité visuelle raté c'est quand tes clients ils demandent mais du coup votre resto c'est quoi comme cuisine battait en mode bas là c'est dommage parce que tout loupé et on voit on est là pour donner des infos quand même par exemple justement

  • Speaker #0

    De de ce que tu viens de dire qui ne fonctionne pas pour une marque ou qui voilà On pourrait le faire dans l'autre sens, mais qui fonctionne super bien.

  • Speaker #1

    Un truc qui fonctionne super bien, c'est plus facile. Plutôt que de dire, eux, là-bas, leur marque est toute pourrie. Pour moi, la marque illustrée qui vraiment, je dis, ils ont tout compris. Ils ont fait le bon choix. C'est la marque de l'ardon végétaux, la vie. En fait, ils se sont lancés sur un créneau. où ils sont allés à fond sur leur concept. Le naming, il dit genre, nous c'est la vie. VS, les autres c'est la mort. Et ça pourrait pu aller dans un truc glauque, mais en fait, ils vont pas dans un truc glauque. Le logo, le V, c'est un cœur.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai jamais remarqué.

  • Speaker #1

    Le logo de la vie, le V, c'est un cœur. Ok. C'est genre le petit truc qui ensuite va tout faire décoller. C'est que tout et toujours, c'est on aime les animaux, on est vivant, on les mange pas. Regardez les animaux, ils s'amusent, ils sont contents. Et en fait, ils en font pas trop, dans le sens où je prends le parallèle avec Street Bangkok, où moi j'ai créé comme ça un univers avec plein de petits personnages qui faisaient des trucs toujours plus fous. Mais en fait, je voulais tout le temps faire du nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, enrichir le truc.

  • Speaker #1

    En oubliant qu'en fait, le client qui vient une fois par mois chez Street Bangkok, il n'est pas en train de lire une BD avec plein d'épisodes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en fait, la vie, ils n'ont pas créé tant d'éléments que ça, mais ils l'ont fait super bien. Donc, tu ne te lasses pas. Ce n'est pas tout le temps le même personnage sur tous les packs. Mais en même temps, c'est facile à comprendre, pas trop complexe. Oui. En tout cas, je trouve qu'une marque minimaliste bien faite, où c'est vraiment pensée, jolie, très épurée, canon. Tout n'est pas obligé d'être illustré et hyper coloré et foufou. On peut faire les choses très bien en étant très minimaliste aussi.

  • Speaker #0

    Tout dépend à qui tu t'adresses.

  • Speaker #1

    Tout dépend et ce que tu veux toi dire aussi de ta marque. En fait, je pense que ce qui est dur, c'est que des petites marques aujourd'hui, elles ne font pas forcément les... les études de marché sur le visuel ou sur le pack. Et c'est plutôt des très grosses marques qui savent à quel point le packaging est important pour ton produit ou qui vont du coup faire ces études de tendance et tout. Mais des fois, il y a plusieurs directions possibles. Et moi, je pense que si tu n'as pas les données, si tu n'es pas sûr et 100% sûr que si ton packaging est jaune, il va se vendre tant de pourcents de plus, tu ne sais pas. Il y a aussi une part de spontané. Il y a plusieurs options possibles. Je dis un truc et je ne suis pas d'accord avec. Parce que si tu fais vraiment à côté, si tu fais un branding qui est totalement à côté de ce que tu as besoin, ça va avoir des conséquences. Mais il y a plusieurs façons de faire une identité qui correspond aux besoins d'une marque, je pense.

  • Speaker #0

    D'accord. Une question qui me vient comme ça, mais pour toi, pour rester un peu dans cette question de tendance, mais quels sont les éléments incontournables pour répondre aux attentes d'un public qui est de plus en plus exigeant, de plus en plus engagé ? On en parlait un peu tout à l'heure sur les produits hyper marketés, est-ce que le consommateur arrive à le percevoir ou pas ? Pour toi, quels sont les éléments incontournables que tu intègres dans ta réflexion, dans ton travail, pour essayer de répondre en face à cette exigence-là ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je vais parler plutôt dans le sens d'un packaging, parce que c'est plus facile, mais ça s'applique aussi pour l'identité d'un restaurant. Vraiment essayer d'identifier ses points forts. Est-ce que ton produit, il est... made in France ? Est-ce que c'est des ingrédients locaux ? Est-ce qu'il y a une démarche éco-responsable ou sociale ou de respect de tes collaborateurs ? Est-ce que tu as un engagement dans ce sens ? Et si c'est le cas, il faut absolument le mettre en avant parce que c'est précieux et que c'est pas tout le monde qui fait ces efforts-là. Donc souvent, c'est ça, je vais un peu chercher, je creuse, je creuse. Qu'est-ce que tu fais de bien dans ta marque ? Et est-ce que c'est sincère aussi ? Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas du kinewashing.

  • Speaker #1

    Mais il y a des personnes qui sont tellement sincères, parce que ça fait partie de leur valeur intrinsèque, et qui ne se disent pas forcément que ça intéresse les consommateurs, alors qu'en fait, si. Et du coup, essayer de mettre en avant ces atouts-là, quand ils vont dans le sens de... C'est un truc, par exemple, si tu es fondateur d'une petite marque... et tu écris le texte de ton dos de Pâques. C'est un espace d'expression pour vraiment parler à tes consommateurs. Pas juste pour mettre à consommer de préférence avant telle date. Tu peux t'exprimer, tu as le droit d'être créatif, tu as le droit de parler comme tu parles dans la vraie vie. Moi, je trouve utiliser le branding comme une surface d'expression quand c'est possible, quand vous avez quelque chose à...

  • Speaker #0

    Le plus possible.

  • Speaker #1

    Oui, le... c'est ça qui va faire la singularité. Que c'est ta marque et pas une autre.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais le choix aujourd'hui de travailler uniquement avec des marques, entre guillemets, incarnées, responsables, qui portent de valeurs fortes.

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas encore au stade où je peux me permettre de dire que des marques comme ça et pas d'autres. Mais moi, il m'est arrivé de refuser des projets si c'était vraiment dans une direction qui était trop loin de ce que moi... En fait, je ne me vois pas. Je ne me vois pas le faire. Je ne pourrais pas donner mon énergie et mon âme créative, entre guillemets, pour vendre un truc en me disant mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? En fait, je n'arrive pas. avoir le positif. Donc, quand c'est le cas, je dis non, en essayant d'être, genre, voilà, diplomate, sincère, et aussi en proposant à une confrère ou un confrère qui, lui, aurait une sensibilité plus compatible. Par exemple, moi, je suis végétarienne. Si demain, il y a un restaurant, boucherie, voilà, boucherie, grosse côte de bœuf qui vient, c'est pas... Je vais pas le faire. Si c'est vraiment ça qu'on veut mettre en avant, le côté viande, sanguinaire, on est des primitifs et tout, je pense qu'il y a des gens qui le feront bien. Et en fait, je pense que c'est important de choisir la bonne personne pour sa marque. Donc, moi, il y a des projets où je vais être sensible. J'adore les projets où il y a un vrai héritage culturel d'un pays, par exemple. De mettre en avant une histoire familiale ou une marque végétarienne ou une marque... qui a un produit qui est en lien avec le territoire, un producteur qui est passionné par son produit.

  • Speaker #0

    On approche un peu de la fin de notre épisode qui est passionnant. Si toi, dernière partie un peu conseil, mais qu'est-ce que tu dirais à des jeunes graphistes qui se lancent ? Quelle erreur à éviter au début ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu ferais différemment ? Qu'est-ce que je ferais différemment ? Alors, ce n'est pas parce que votre métier, c'est votre passion. que vous devez dédier toute votre vie à votre métier. Il faut avoir des amis, des hobbies, des amis qui ne sont pas graphistes, des hobbies, dissocier le pro et le perso pour ne pas, le jour où votre créa est refusée ou que le client dit que ton illustration est moche, que tu ne sois pas en mode comme si c'est toute ta vie qui se détruit. Dissocier, si on y arrive, ce tempérament d'artiste. Et le fait qu'on est au service d'une marque pour avoir un objectif commercial. D'accord. Pour ne pas être trop touchée.

  • Speaker #0

    Donc, faire un travail déjà sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, un travail sur soi. De comprendre que, en fait, c'est...

  • Speaker #0

    Mon art est au service des autres. Et le conseillement ne me ressemblera pas.

  • Speaker #1

    Et tu as le droit d'avoir ton art à toi. Et d'avoir des projets de commandes.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je pense que ça serait mon premier conseil. En fait, prendre l'exemple aussi sur d'autres métiers. Quand on se lance en freelance et que nous, on est des créas, on est tellement loin de ce que c'est le commerce. Donc, regarder des vidéos de comment vendre un produit, comment démarcher, comment ça marche de faire un contrat, comment ça marche...

  • Speaker #0

    Sa réflexion business.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, d'essayer de se dire, OK, si aujourd'hui, je vendais des logiciels de compta, qu'est-ce que j'ai besoin de savoir ? Et puis ensuite, l'appliquer au fait que tu vends des illustrations et des choses artistiques.

  • Speaker #0

    Donc, je construirais une vision globale 360 sur...

  • Speaker #1

    Sur qu'est-ce que c'est que...

  • Speaker #0

    Sur les métiers. Ouais, sur les métiers de l'entreprise. Intéressant, ouais. C'est ça qui t'a fait... Enfin, tu nous l'avais dit un peu au début, mais c'est ce qui t'avait fait un peu défaut.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Cette vision business. Ça m'a fait hyper défaut. Et encore aujourd'hui, quand j'en parle avec mes potes graphistes, c'est dur. C'est dur pour nous de négocier, de s'affirmer. de mettre des cadres, de se faire payer à l'heure. Il faut être capable de faire tout ça si tu te lances en freelance.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, je trouve que ça demande à ton cerveau d'être hyper schizophrène parce que le matin, tu es en mode administratif, relance de paiement, faire les gros bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    C'est comme ça et pas autrement. Et l'après-midi, il faut faire sortir ce côté artistique, aller chercher ta sensibilité, aller essayer de... Donc, reconnecter avec ça.

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Et tu ne regrettes pas aujourd'hui ce choix de freelancing ?

  • Speaker #1

    Non, pour l'instant, je suis hyper franceuse, hyper épanouie. Et merci Pôle emploi de m'avoir...

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'en France, on a la chance, en France, d'avoir France Travail.

  • Speaker #1

    Oui, France Travail qui, en fait, déjà, j'ai eu une conseillère vraiment incroyable. Et j'ai pu me dire, OK, là, tu as ce temps d'allocation, là, tu as tes 15 mois.

  • Speaker #0

    pour te lancer. Et donc, ne te stresse pas financièrement. N'accepte pas tout et n'importe quoi comme question. Moi,

  • Speaker #1

    je connais déjà ta date d'échéance.

  • Speaker #0

    Et l'objectif, c'est que le bateau soit à flot. Et j'ai la chance de me dire, le bateau, il est à flot.

  • Speaker #1

    Et toi, un peu, c'est quoi tes projets ? Tes projets en cours, c'est toujours sur des marques food ?

  • Speaker #0

    Là, c'est toujours des marques food. OK.

  • Speaker #1

    Tu aimerais rester là-dedans ?

  • Speaker #0

    Ouais. Mais mon vrai rêve, ce que j'aimerais vraiment, c'est que j'aimerais travailler pour un hôtel. Parce que c'est vraiment un secteur qui, moi, me fait rêver. Et parce qu'il y a toute cette possibilité de connexion avec le public sur les petits supports, tu sais. Le truc qu'on met sur la porte, le petit savon dans la salle de bain, la petite carte dans le restaurant de l'hôtel, la carte de boisson. Le terrain de jeu est grand. Et donc ça, c'est vraiment le projet que j'aimerais avoir en 2025. Et je vais essayer de trouver un partenaire qui me ferait confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et puis j'ai même l'impression que tout ce secteur de l'hospitalité prend une direction justement autour d'intégrer le client dans un univers, créer une expérience vraiment globale. Et ça correspond un peu avec ce que tu viens de dire.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça serait vraiment trop passionnant.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est passionnant de réfléchir un peu là-dessus quand on est graphiste, illustrateur.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, on va suivre tes aventures sur LinkedIn. On peut te... On peut te trouver sur LinkedIn, principalement. Oui, oui. Peut-être une suggestion d'un ou d'une invitée pour ce podcast qui viendrait à ce micro nous parler un peu de son métier et pourquoi tu penses à lui. Alors,

  • Speaker #0

    la personne, je vais vraiment, si elle m'écoute, elle va se dire cette meuf, c'est vraiment ma fangirl, la fangirl chelou. Mais une chef qui m'inspire beaucoup, qui s'appelle Phoebe Malia, qui est la chef du restaurant Lambuscade, qui a une cuisine afro-végane à Paris. Ok. Alors, petit 1, allez-y parce que c'est délicieux. Ça, vraiment, ça a changé ma vision de la nourriture végétarienne, vegan, sur une cuisine qui n'est pas facile à reproduire de manière vegan d'habitude. mais c'est vraiment délicieux et elle est inspirante, elle est engagée politiquement elle avait un projet de marque de street food que j'ai eu l'occasion de goûter qui était à tomber par terre et je l'admire beaucoup et je trouve que ça serait hyper enrichissant super,

  • Speaker #1

    écoute je m'annote le nom et on tentera de l'avoir au podcast une marque inspirante tu nous as parlé de la vie Est-ce qu'il y a une autre marque que tu trouves hyper inspirante ?

  • Speaker #0

    Ouais, Hendrix, la marque de jean. Je trouve ça aussi... En fait, tu as dit la marque inspirante, j'hésitais entre les deux. Hendrix a eu ce coup de génie au niveau de son packaging et cette folie au niveau de l'univers illustré qui déploie, qui est inépuisable et qui est hyper iconique. Donc,

  • Speaker #1

    ouais. Chapeau au graphiste.

  • Speaker #0

    Chapeau au graphiste. Vraiment, j'adore.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, merci beaucoup, Marine, de nous avoir accordé tout ce temps et d'avoir partagé un peu tes connaissances avec nous. Et à nos auditeurs, j'espère que cette échange vous aura donné envie d'en apprendre encore plus sur les métiers de la food et notamment sur le métier de Marine. Nous, rendez-vous au prochain épisode du Mot de la Fin. À bientôt, Marine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un métier passionnant et souvent méconnu : celui de directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food.

Mon invitée, Marine Dion, nous plonge dans les coulisses de son travail.

On parle de la création d’identités graphiques, de l’influence du visuel sur nos comportements d’achat, et de la manière dont l’art et le marketing s’entremêlent pour donner vie à des marques qui nous parlent. Si vous avez déjà été séduit par un packaging ou une illustration en rayon, cet épisode est pour vous.

Un échange simple, concret, et rempli de petits apprentissages pour mieux comprendre l’univers de la food et ses métiers.

👉 Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes. Si vous aimez ce podcast, laissez une note ou un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Ça prend 30 secondes, mais ça m’aide énormément à faire vivre le projet. Merci et bonne écoute !

Liens utiles :

Contacter Marine : https://www.linkedin.com/in/marine-dion/

Pour me contacter : https://linktr.ee/yassirkabori


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    aujourd'hui une nouvelle page du podcast en explorant cette fois-ci les métiers du monde de la foule à travers un nouveau format c'est toujours un portrait Moins long, mais beaucoup plus pratique avec des apprentissages concrets sur des problématiques métiers. Alors vous vous demandez sûrement quel est l'objectif. L'idée, c'est de faire découvrir les coulisses de métiers souvent méconnus et apporter des réponses claires à des questions que l'on se pose très souvent. En quoi consistent ces métiers ? Quels sont leurs objectifs ? Leurs défis quotidiens ? Est-ce qu'ils peuvent nous apprendre ? Bref, l'idée, c'est vraiment de donner la parole à des pros Une parole brute, avec toujours la même promesse sur ce podcast, que ce soit utile, instructif, pour mieux saisir l'univers de la bouffe, et surtout, pour aider à consommer de manière plus informée. Et donc aujourd'hui, pour inaugurer ce format, j'ai l'immense plaisir de recevoir Marine Dion. Bonjour Marine.

  • Speaker #1

    Bonjour Yassir. Ça va ? Le bonjour Yassir, ça me fait vraiment comme si je suis sur BFM TV. C'est vrai. Il y a un coup de stress. Ça va ? Ouais, ça va.

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, on va plonger dans les coulisses de ton métier. Je rappelle, mais tu vas nous en parler beaucoup mieux que moi, tu es directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food. On va découvrir comment tu composes une identité graphique, comment l'illustration prend vie au service des marques. Et surtout, une partie qui m'intéresse particulièrement, comment l'art s'articule avec des notions de marketing comportemental, c'est-à-dire comment le visuel nous influence dans nos comportements d'achat. Je trouve ça passionnant. Donc évidemment si vous êtes curieux de comprendre le pouvoir du visuel pour les marques, c'est ici que ça se passe et donc l'épisode est fait pour vous. Sans plus attendre, Marine, est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je vais me présenter. Je m'appelle Marine, je suis à mon compte en tant que directrice artistique, illustratrice, freelance depuis bientôt deux ans. Très bien. Avant ça, j'étais directrice artistique du groupe de restauration Street Bangkok. le coup de cœur pour la food avec ce job. Et avant ça, j'ai passé quatre ans en agence de création. Alors, j'ai fait des études en graphisme et en stratégie de communication à l'école Estienne dans le 13e. Si t'écoutes des podcasts de graphistes ou d'illustratrices, ça va être hyper cliché, mais depuis que je suis toute petite, je dessine. Et en fait, mes parents, ils ont eu le... Je peux les remercier de m'avoir suivie là-dedans, de m'avoir laissée faire un bac techno. à rappliquer et ensuite faire mes études.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident que les parents parfois suivent des choix de formation, d'études qui ne soient pas forcément les plus communs, avec des débouchés les plus nombreux. Pas forcément une appétence pour la foudre au départ ?

  • Speaker #1

    Non, alors au départ, mon objectif, moi, c'était d'être illustratrice, illustratrice jeunesse. Justement, si je parlais de cette peur des parents, les parents, ils ont peur de laisser leurs enfants faire des métiers artistiques. T'en vis pas. Et donc, illustrateur, c'est le métier. le plus artistique, le plus proche de cette dimension de l'artiste qui, aujourd'hui, peut te permettre quand même de gagner ta vie. Mais c'est tellement dur et c'est tellement compétitif. Ce n'est pas facile aujourd'hui d'être illustrateur à 100% et de gagner sa vie.

  • Speaker #0

    Il y a eu un âge d'or de ce métier-là, à un moment donné ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est compliqué. Je pense qu'il y a eu un peu des hauts et des bas. Je pense qu'avant qu'on utilise vraiment la photo, genre Alphonse Mucha, par exemple, c'était un artiste. qui n'était pas du tout considéré comme un vrai peintre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, il faisait de la pub. Il faisait beaucoup d'affiches pour des bières, il faisait beaucoup d'affiches pour de la nourriture, justement. Et en fait, c'était un peu mal vu, parce que c'était commercial. Mais en fait, c'est ça qui lui permettait de vivre. Il a été reconnu comme artiste plus tard. Après, je pense, les agences de publicité, aujourd'hui, on a vachement de manières différentes de faire de la publicité. Il n'y a pas que passé par la création de dessins. Mais par contre, aujourd'hui, on revient à ça. L'illustration, elle a re-le vent en poupe. Et du coup, je pense qu'il y a une place.

  • Speaker #0

    On va en parler, justement. Ça dure combien de temps, des études de graphiste ?

  • Speaker #1

    Entre 3 et 5 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, il y a plein de gens qui sont autodidactes aussi. Mais je pense qu'il n'y a pas de bonne manière pour y arriver. Mais moi, mes études, vraiment, elles m'ont forgé une façon de réfléchir, une façon de problématiser, une façon de... D'aller chercher les idées qui ne sont pas la première idée qui arrive dans ton cerveau. D'aller chercher les idées qui sont peut-être un peu plus loin quand tu tires le fil.

  • Speaker #0

    Et ça, je dirais, c'est le cadre scolaire, universitaire qui te l'apporte de manière générale. Super transition. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette arrivée dans le monde du travail ?

  • Speaker #1

    On était un peu prédestinés à aller en agence de publicité, à faire des campagnes, à faire des concepts publicitaires pour vendre des produits. Mais en fait, on était vraiment là avec le recul. Maintenant, on avait une notion business, mais c'était vraiment zéro. Mais dans notre école d'art, on était les manias de la pub. Eux, ils sont vraiment des capitalistes.

  • Speaker #0

    Un peu comme dans Mad Men.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on se prenait pour les gars de Mad Men. On est arrivé dans le monde du travail. On a vite compris qu'en fait, on est des petits stagiaires. On vaut que dalle. On travaille sur des choses qui sont genre...

  • Speaker #0

    Pas simulantes.

  • Speaker #1

    Aucun sens.

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Par exemple, ça c'est peut-être un de mes premiers projets food. J'ai fait un logo, une pastille pour Côte d'Or. Pour faire genre, ils sont fair trade alors que non. Donc il faut faire un petit logo qui doit être vert avec des motifs de feuilles.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop mentir non plus.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas mentir, mais il faut...

  • Speaker #0

    Suggerer.

  • Speaker #1

    Suggerer que c'est green. Et c'était nul comme projet. C'est vraiment un truc, tu donnes ça aux petits stagiaires comme ça qui viennent débarquer. C'est pas du tout un... Mais moi, je me rappelle que ça m'avait vraiment confrontée. T'as tes valeurs, t'arrives, t'es plutôt...

  • Speaker #0

    Ouais, t'as plein d'ambition.

  • Speaker #1

    T'as plein d'ambition, d'enthousiasme aussi pour faire les choses bien. Et là, on te met face...

  • Speaker #0

    C'est un peu la douche froide, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, un peu la douche froide. Ou après, sinon, la douche froide, c'était pas tant les projets, c'était aussi... Ah non, les... Un autre truc marrant, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça te revient au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Ça me revient quand tu m'en parles. Je devais chercher des images sur Shutterstock.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est une base de données. Oui, c'est une base de données d'images que des photographes upload. Et ensuite, tu peux les utiliser pour ta marque sans avoir à créer des visuels de zéro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est un peu une private joke dans le monde du graphisme. À quel point les banques de données Shutterstock sont cringe et sont gênantes ? Avec des mots-clés, donc tu cherches des trucs du genre homme, caucasien, avec un casque, jeune, attitude, cool.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et tu vas...

  • Speaker #0

    Ça te donne des trucs qui répondent à ces mots-clés, mais très standardisés.

  • Speaker #1

    Ouais, très standardisés, très... Et après, tu proposes ce genre de visuel à des commerciaux qui vont faire des allers-retours incessants avec des clients, qui vont choisir... Ah non, ce monsieur, il est... Il est trop noir ou ce monsieur, il est trop comme ci ou cette madame. Donc, tu es vraiment face à un peu l'hypocrisie du monde de la publicité. Et puis, c'est normal. Quand tu es stagiaire, tu es une petite main. Donc, partout, quand tu es stagiaire, tu ne vas pas faire des trucs de fou. J'ai plus un profil qui m'épanouit justement dans les agences de branding et dans l'identité visuelle et dans l'illustration. Mais pas dans les grosses agences de pub.

  • Speaker #0

    Comment le travail est organisé au sein d'une agence ? de publicité. Toi, ton rôle, c'était dans la direction artistique. T'étais censée faire quoi ? Quel est ton rôle ?

  • Speaker #1

    Je pense, je vais prendre l'exemple d'une agence de branding plutôt qu'une agence de pub, parce que c'est vraiment un peu similaire, mais ça va être plus facile pour moi d'en parler. En fait, et je vais prendre comme si j'étais le client. Je suis client d'une agence de pub. J'ai en face de moi un commercial ou une directrice de clientèle. Là, en l'occurrence, j'ai rencontré des gens brillants. qui ont le relationnel, qui comprennent bien la problématique du client, qui vont te rassurer, te dire « t'inquiète pas, franchement, notre équipe de créa, c'est les meilleurs » . Hop, tu signes le petit devis, cool. Ensuite, cette directrice de clientèle, elle va organiser le flux de travail. Parce qu'en fait, en agence, quand même, on envoie. Le but, c'est d'avoir le plus de clients et de rentabiliser. Et donc, ensuite... Moi, en tant que DA, j'ai mon salaire qui, dépendant de ton expérience, est plus ou moins pas mirobolant. Et en fait, tu as un nombre d'heures. Genre moi, on va me remplir mon planning en disant « Ok, Marine, aujourd'hui, il faut que tu bosses sur ça, il faut que tu bosses sur ça et que tu fasses ça. » Et je n'ai aucune vision des problématiques clients ou du feeling du client. J'ai aucun contact avec le client. Mais du coup, on me briefe, on me fait un résumé, un brief de ce que je dois faire. Plus ou moins précis, avec plus ou moins de marge de manœuvre. Et mon but, moi, c'est de résoudre le problème graphique. Ça va être par exemple, OK Marine, collection de Saint-Valentin. Il faut nous trouver trois idées d'illustration pour le coffret de Saint-Valentin. On veut aller plutôt dans ce style. Donc là, tu vas faire des recherches créatives, tu vas aller t'inspirer, tu peux aller sur Pinterest, tu peux aller, si tu as du temps et que tu n'es pas pressurisé, tu peux aller dans des livres, tu peux aller au musée. Mais en vrai, en agence... T'as pas forcément le temps de dire « Ok, ciao les gars, je vais aller faire cette expo qui pourrait m'inspirer. » Non, ça, ça n'arrive jamais. T'as pas ce luxe-là. T'as pas ce luxe. Et donc, en fait, tu dois vraiment avoir un bagage culturel que t'as eu dans ton école d'art avant, en fait. D'où l'importance. Qui est déjà là. Parce que t'as pas vraiment le temps d'aller t'inspirer de ouf. Donc, vaut mieux avoir une culture solide. On est vachement nourris en école d'art par tout ça. Donc, en fait, les jeunes diplômés d'école d'art, Ils ont tout ce bagage foisonnant parce qu'ils ont eu le temps pendant les années d'avant de parfaire leur culture, de voir ce qu'il fait, d'être inspiré par les tendances. Donc, je pense que c'est un peu la main d'oeuvre créative qui a encore plein de créativité, qui est du coup hyper utile pour les agences. Alors, je ne vais vraiment pas cracher dans la soupe parce que j'ai appris énormément de choses sur le process de travail et sur comment transformer cette créativité ou un peu cette fibre. que tu as, la transformer en un packaging qui tient la route, des règles typo, des règles de mise en page, apprendre à être efficace, apprendre à travailler vite, tout ça, tu ne l'apprends pas tout seul.

  • Speaker #0

    Tu estimes que c'est un passage obligatoire ?

  • Speaker #1

    J'ai plein d'amis qui se sont lancés en freelance directement après l'école. Et en fait, quand tu te lances directement après l'école, tu ne sais pas comment fonctionne le monde du travail, tu ne sais pas quelles sont les exigences des agences.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et du coup, être en freelance ou débutant junior face à des agences, tu vas te faire bouffer. Donc, je conseille...

  • Speaker #0

    C'est le premier conseil que tu peux donner,

  • Speaker #1

    effectivement. Le premier conseil, c'est vous sortez d'école d'art, allez en agence. Et si possible, aujourd'hui, les choses, elles changent beaucoup. Renseignez-vous bien et choisissez des agences bienveillantes au niveau du mode de travail.

  • Speaker #0

    Ça existe.

  • Speaker #1

    Je pense que ça existe. Oui.

  • Speaker #0

    Et que je pense que l'erreur,

  • Speaker #1

    c'est... Quand on sort d'école, on veut le prestige. On veut aller dans l'agence qui fait les trucs les plus jolis. Mais aujourd'hui, je dirais, c'est pas grave. Si vous avez comme but d'être à votre compte, allez dans une agence qui fait des trucs moins beaux, mais où vous avez un bon feeling avec les gens, et qui sont sympas, et vous n'allez pas vous faire harceler. Et apprenez la technique. Soyez rigoureux sur cet apprentissage de comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Bon, j'interromps l'échange quelques instants et promis, ce ne sera pas long. Mais simplement pour vous dire que pour produire un épisode comme celui-là, ça me prend entre 5h et 7h de travail. Entre la recherche de l'invité, le brief, la préparation, l'enregistrement, le montage et la promotion, c'est un travail énorme mais que je fais avec passion maintenant depuis plus d'un an. Et donc si ce podcast vous plaît et vous apporte de la valeur et que vous passez du bon temps, vous pouvez m'aider gratuitement dès maintenant. Très simple, en me laissant une note, par exemple 5 étoiles, et un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Cela prend littéralement 30 secondes, mais pour moi l'impact est énorme. Déjà parce que vos retours me motivent et ça me fait super plaisir pour poursuivre. Et surtout, ça permet au podcast de gagner en visibilité et d'améliorer sa découvrabilité. Je compte sur vous pour soutenir le mot de la fin, avant de reprendre la lecture de l'épisode, en lui laissant une note et un avis pour lui assurer une belle longévité. Merci infiniment et bonne écoute. Et dans le branding que tu proposes aux marques, est-ce que tu laisses un peu transparaître aussi un peu ton style ? Est-ce qu'on reconnaît, quand on regarde une marque, est-ce qu'on reconnaît la marque Marine Dion, la patte Marine Dion ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être maintenant que je suis en freelance, peut-être que c'est plus possible. parce que du coup, les projets me ressemblent vraiment à ce que moi j'ai comme style et ce que j'aime. Et donc, par exemple, quand je parle à des gens, ils vont dire mon style, c'est très coloré, c'est un peu dans ta face. Ça pète. C'est pas minimaliste. Et donc ça va attirer des gens qui ont envie de ce genre de choses très colorées, assez joyeuses. Mais en termes d'illustration, je change très souvent de style. Donc je pense pas qu'aujourd'hui on puisse se douter que par exemple Street Bangkok c'est la même personne que Adelie Marta.

  • Speaker #0

    Ok, je vois ce que tu veux dire. Justement, comment les éléments graphiques, comment le graphisme influencent la perception et même nos comportements d'achat. Est-ce que toi, tu as du recul là-dessus aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du recul là-dessus, mais j'ai aussi mon expérience juste de consommatrice dans le rayon. Je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, et moi y compris, mais il y a aussi des personnes qui ne sont pas forcément créas, qui ont un achat d'impulsion quand ils voient un packaging qui leur apporte des émotions. Et l'illustration... Moi. L'illustration c'est une image et une image c'est je crois 10 fois ou 30 fois plus rapide pour ton cerveau à l'analyser à la capter qu'un texte et donc quand tu vois une image tu te connectes tout de suite à des émotions tu vas tout de suite avoir un sentiment positif ou négatif mais du coup t'as ce truc qui va t'attirer en rayon, qui va te donner envie d'aller le prendre Oh c'est beau c'est quoi exactement c'est le premier contact qu'on a produit au rayon et en fait l'illustration elle a ce elle a je trouve cette force que tu peux aller tellement au-delà de ce qui est possible avec une photo que tu peux aller dans de l'abstrait tu peux aller dans du figuratif tu peux aller dans des trucs hyper sophistiqués qui vont t'évoquer des époques anciennes ou à l'inverse des trucs qui t'évoquent je ne sais rien oh c'est mignon oh c'est kawaii tu vois ouais Tu as une palette immense.

  • Speaker #0

    Ton travail n'est pas simplement artistique. Il se veut aussi comme débouché commercial. Comment toi, tu fais un peu cette articulation-là ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas d'opposition. Aujourd'hui, dans ma façon de travailler, il n'y a pas d'opposition. Et ça, je suis hyper contente. C'est qu'avant, j'avais l'impression que le commercial venait abîmer la partie artistique. On me demandait par exemple de mettre un gros picto qui dit « ouverture facile » et ça gâche mon... mon design. Mais maintenant, je me dis en fait, la personne qui passe dans le rayon ou la personne qui passe dans la rue devant cette façade de restaurant, elle a besoin d'avoir des informations. Elle veut savoir ce restaurant, si c'est un restaurant italien ou japonais. Et donc, on va lui donner ces informations. Donc, c'est une logique de petit 1, elle doit savoir ça. Petit 2, elle doit savoir ça.

  • Speaker #0

    Tu hiérarchises un peu.

  • Speaker #1

    Tu hiérarchises dans ta tête les infos que tu dois donner. Parce qu'au final, c'est ça que tu fais. Tu dois donner des informations aux clients. Ils ne viennent pas voir une expo.

  • Speaker #0

    On parle de vendeur muet, le plus souvent. C'est véritablement donner le maximum d'informations pour limiter au maximum les frictions pour le consommateur sur aller chercher l'information, se renseigner, prendre le paquet, lire les petites étiquettes, etc.

  • Speaker #1

    Et aussi, des fois, tu as des trucs très forts, c'est... avec des couleurs, avec un style graphique, tu peux dire à une personne, t'inquiète, ce produit, il est pour toi. Ou à l'inverse, ce produit, il n'est pas pour toi. Ce produit, il est tellement cher, passe ton chemin, en fait. On le sait quand on passe dans une boutique ou dans une épicerie fine. Et on peut jouer avec ça, avec ces notions de luxe, avec ces notions d'accessibilité ou d'être très avenant. Tu peux jouer avec ça. idéalement ils comprennent tout de suite je pense un packaging ou une identité visuelle raté c'est quand tes clients ils demandent mais du coup votre resto c'est quoi comme cuisine battait en mode bas là c'est dommage parce que tout loupé et on voit on est là pour donner des infos quand même par exemple justement

  • Speaker #0

    De de ce que tu viens de dire qui ne fonctionne pas pour une marque ou qui voilà On pourrait le faire dans l'autre sens, mais qui fonctionne super bien.

  • Speaker #1

    Un truc qui fonctionne super bien, c'est plus facile. Plutôt que de dire, eux, là-bas, leur marque est toute pourrie. Pour moi, la marque illustrée qui vraiment, je dis, ils ont tout compris. Ils ont fait le bon choix. C'est la marque de l'ardon végétaux, la vie. En fait, ils se sont lancés sur un créneau. où ils sont allés à fond sur leur concept. Le naming, il dit genre, nous c'est la vie. VS, les autres c'est la mort. Et ça pourrait pu aller dans un truc glauque, mais en fait, ils vont pas dans un truc glauque. Le logo, le V, c'est un cœur.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai jamais remarqué.

  • Speaker #1

    Le logo de la vie, le V, c'est un cœur. Ok. C'est genre le petit truc qui ensuite va tout faire décoller. C'est que tout et toujours, c'est on aime les animaux, on est vivant, on les mange pas. Regardez les animaux, ils s'amusent, ils sont contents. Et en fait, ils en font pas trop, dans le sens où je prends le parallèle avec Street Bangkok, où moi j'ai créé comme ça un univers avec plein de petits personnages qui faisaient des trucs toujours plus fous. Mais en fait, je voulais tout le temps faire du nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, enrichir le truc.

  • Speaker #1

    En oubliant qu'en fait, le client qui vient une fois par mois chez Street Bangkok, il n'est pas en train de lire une BD avec plein d'épisodes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en fait, la vie, ils n'ont pas créé tant d'éléments que ça, mais ils l'ont fait super bien. Donc, tu ne te lasses pas. Ce n'est pas tout le temps le même personnage sur tous les packs. Mais en même temps, c'est facile à comprendre, pas trop complexe. Oui. En tout cas, je trouve qu'une marque minimaliste bien faite, où c'est vraiment pensée, jolie, très épurée, canon. Tout n'est pas obligé d'être illustré et hyper coloré et foufou. On peut faire les choses très bien en étant très minimaliste aussi.

  • Speaker #0

    Tout dépend à qui tu t'adresses.

  • Speaker #1

    Tout dépend et ce que tu veux toi dire aussi de ta marque. En fait, je pense que ce qui est dur, c'est que des petites marques aujourd'hui, elles ne font pas forcément les... les études de marché sur le visuel ou sur le pack. Et c'est plutôt des très grosses marques qui savent à quel point le packaging est important pour ton produit ou qui vont du coup faire ces études de tendance et tout. Mais des fois, il y a plusieurs directions possibles. Et moi, je pense que si tu n'as pas les données, si tu n'es pas sûr et 100% sûr que si ton packaging est jaune, il va se vendre tant de pourcents de plus, tu ne sais pas. Il y a aussi une part de spontané. Il y a plusieurs options possibles. Je dis un truc et je ne suis pas d'accord avec. Parce que si tu fais vraiment à côté, si tu fais un branding qui est totalement à côté de ce que tu as besoin, ça va avoir des conséquences. Mais il y a plusieurs façons de faire une identité qui correspond aux besoins d'une marque, je pense.

  • Speaker #0

    D'accord. Une question qui me vient comme ça, mais pour toi, pour rester un peu dans cette question de tendance, mais quels sont les éléments incontournables pour répondre aux attentes d'un public qui est de plus en plus exigeant, de plus en plus engagé ? On en parlait un peu tout à l'heure sur les produits hyper marketés, est-ce que le consommateur arrive à le percevoir ou pas ? Pour toi, quels sont les éléments incontournables que tu intègres dans ta réflexion, dans ton travail, pour essayer de répondre en face à cette exigence-là ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je vais parler plutôt dans le sens d'un packaging, parce que c'est plus facile, mais ça s'applique aussi pour l'identité d'un restaurant. Vraiment essayer d'identifier ses points forts. Est-ce que ton produit, il est... made in France ? Est-ce que c'est des ingrédients locaux ? Est-ce qu'il y a une démarche éco-responsable ou sociale ou de respect de tes collaborateurs ? Est-ce que tu as un engagement dans ce sens ? Et si c'est le cas, il faut absolument le mettre en avant parce que c'est précieux et que c'est pas tout le monde qui fait ces efforts-là. Donc souvent, c'est ça, je vais un peu chercher, je creuse, je creuse. Qu'est-ce que tu fais de bien dans ta marque ? Et est-ce que c'est sincère aussi ? Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas du kinewashing.

  • Speaker #1

    Mais il y a des personnes qui sont tellement sincères, parce que ça fait partie de leur valeur intrinsèque, et qui ne se disent pas forcément que ça intéresse les consommateurs, alors qu'en fait, si. Et du coup, essayer de mettre en avant ces atouts-là, quand ils vont dans le sens de... C'est un truc, par exemple, si tu es fondateur d'une petite marque... et tu écris le texte de ton dos de Pâques. C'est un espace d'expression pour vraiment parler à tes consommateurs. Pas juste pour mettre à consommer de préférence avant telle date. Tu peux t'exprimer, tu as le droit d'être créatif, tu as le droit de parler comme tu parles dans la vraie vie. Moi, je trouve utiliser le branding comme une surface d'expression quand c'est possible, quand vous avez quelque chose à...

  • Speaker #0

    Le plus possible.

  • Speaker #1

    Oui, le... c'est ça qui va faire la singularité. Que c'est ta marque et pas une autre.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais le choix aujourd'hui de travailler uniquement avec des marques, entre guillemets, incarnées, responsables, qui portent de valeurs fortes.

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas encore au stade où je peux me permettre de dire que des marques comme ça et pas d'autres. Mais moi, il m'est arrivé de refuser des projets si c'était vraiment dans une direction qui était trop loin de ce que moi... En fait, je ne me vois pas. Je ne me vois pas le faire. Je ne pourrais pas donner mon énergie et mon âme créative, entre guillemets, pour vendre un truc en me disant mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? En fait, je n'arrive pas. avoir le positif. Donc, quand c'est le cas, je dis non, en essayant d'être, genre, voilà, diplomate, sincère, et aussi en proposant à une confrère ou un confrère qui, lui, aurait une sensibilité plus compatible. Par exemple, moi, je suis végétarienne. Si demain, il y a un restaurant, boucherie, voilà, boucherie, grosse côte de bœuf qui vient, c'est pas... Je vais pas le faire. Si c'est vraiment ça qu'on veut mettre en avant, le côté viande, sanguinaire, on est des primitifs et tout, je pense qu'il y a des gens qui le feront bien. Et en fait, je pense que c'est important de choisir la bonne personne pour sa marque. Donc, moi, il y a des projets où je vais être sensible. J'adore les projets où il y a un vrai héritage culturel d'un pays, par exemple. De mettre en avant une histoire familiale ou une marque végétarienne ou une marque... qui a un produit qui est en lien avec le territoire, un producteur qui est passionné par son produit.

  • Speaker #0

    On approche un peu de la fin de notre épisode qui est passionnant. Si toi, dernière partie un peu conseil, mais qu'est-ce que tu dirais à des jeunes graphistes qui se lancent ? Quelle erreur à éviter au début ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu ferais différemment ? Qu'est-ce que je ferais différemment ? Alors, ce n'est pas parce que votre métier, c'est votre passion. que vous devez dédier toute votre vie à votre métier. Il faut avoir des amis, des hobbies, des amis qui ne sont pas graphistes, des hobbies, dissocier le pro et le perso pour ne pas, le jour où votre créa est refusée ou que le client dit que ton illustration est moche, que tu ne sois pas en mode comme si c'est toute ta vie qui se détruit. Dissocier, si on y arrive, ce tempérament d'artiste. Et le fait qu'on est au service d'une marque pour avoir un objectif commercial. D'accord. Pour ne pas être trop touchée.

  • Speaker #0

    Donc, faire un travail déjà sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, un travail sur soi. De comprendre que, en fait, c'est...

  • Speaker #0

    Mon art est au service des autres. Et le conseillement ne me ressemblera pas.

  • Speaker #1

    Et tu as le droit d'avoir ton art à toi. Et d'avoir des projets de commandes.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je pense que ça serait mon premier conseil. En fait, prendre l'exemple aussi sur d'autres métiers. Quand on se lance en freelance et que nous, on est des créas, on est tellement loin de ce que c'est le commerce. Donc, regarder des vidéos de comment vendre un produit, comment démarcher, comment ça marche de faire un contrat, comment ça marche...

  • Speaker #0

    Sa réflexion business.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, d'essayer de se dire, OK, si aujourd'hui, je vendais des logiciels de compta, qu'est-ce que j'ai besoin de savoir ? Et puis ensuite, l'appliquer au fait que tu vends des illustrations et des choses artistiques.

  • Speaker #0

    Donc, je construirais une vision globale 360 sur...

  • Speaker #1

    Sur qu'est-ce que c'est que...

  • Speaker #0

    Sur les métiers. Ouais, sur les métiers de l'entreprise. Intéressant, ouais. C'est ça qui t'a fait... Enfin, tu nous l'avais dit un peu au début, mais c'est ce qui t'avait fait un peu défaut.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Cette vision business. Ça m'a fait hyper défaut. Et encore aujourd'hui, quand j'en parle avec mes potes graphistes, c'est dur. C'est dur pour nous de négocier, de s'affirmer. de mettre des cadres, de se faire payer à l'heure. Il faut être capable de faire tout ça si tu te lances en freelance.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, je trouve que ça demande à ton cerveau d'être hyper schizophrène parce que le matin, tu es en mode administratif, relance de paiement, faire les gros bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    C'est comme ça et pas autrement. Et l'après-midi, il faut faire sortir ce côté artistique, aller chercher ta sensibilité, aller essayer de... Donc, reconnecter avec ça.

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Et tu ne regrettes pas aujourd'hui ce choix de freelancing ?

  • Speaker #1

    Non, pour l'instant, je suis hyper franceuse, hyper épanouie. Et merci Pôle emploi de m'avoir...

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'en France, on a la chance, en France, d'avoir France Travail.

  • Speaker #1

    Oui, France Travail qui, en fait, déjà, j'ai eu une conseillère vraiment incroyable. Et j'ai pu me dire, OK, là, tu as ce temps d'allocation, là, tu as tes 15 mois.

  • Speaker #0

    pour te lancer. Et donc, ne te stresse pas financièrement. N'accepte pas tout et n'importe quoi comme question. Moi,

  • Speaker #1

    je connais déjà ta date d'échéance.

  • Speaker #0

    Et l'objectif, c'est que le bateau soit à flot. Et j'ai la chance de me dire, le bateau, il est à flot.

  • Speaker #1

    Et toi, un peu, c'est quoi tes projets ? Tes projets en cours, c'est toujours sur des marques food ?

  • Speaker #0

    Là, c'est toujours des marques food. OK.

  • Speaker #1

    Tu aimerais rester là-dedans ?

  • Speaker #0

    Ouais. Mais mon vrai rêve, ce que j'aimerais vraiment, c'est que j'aimerais travailler pour un hôtel. Parce que c'est vraiment un secteur qui, moi, me fait rêver. Et parce qu'il y a toute cette possibilité de connexion avec le public sur les petits supports, tu sais. Le truc qu'on met sur la porte, le petit savon dans la salle de bain, la petite carte dans le restaurant de l'hôtel, la carte de boisson. Le terrain de jeu est grand. Et donc ça, c'est vraiment le projet que j'aimerais avoir en 2025. Et je vais essayer de trouver un partenaire qui me ferait confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et puis j'ai même l'impression que tout ce secteur de l'hospitalité prend une direction justement autour d'intégrer le client dans un univers, créer une expérience vraiment globale. Et ça correspond un peu avec ce que tu viens de dire.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça serait vraiment trop passionnant.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est passionnant de réfléchir un peu là-dessus quand on est graphiste, illustrateur.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, on va suivre tes aventures sur LinkedIn. On peut te... On peut te trouver sur LinkedIn, principalement. Oui, oui. Peut-être une suggestion d'un ou d'une invitée pour ce podcast qui viendrait à ce micro nous parler un peu de son métier et pourquoi tu penses à lui. Alors,

  • Speaker #0

    la personne, je vais vraiment, si elle m'écoute, elle va se dire cette meuf, c'est vraiment ma fangirl, la fangirl chelou. Mais une chef qui m'inspire beaucoup, qui s'appelle Phoebe Malia, qui est la chef du restaurant Lambuscade, qui a une cuisine afro-végane à Paris. Ok. Alors, petit 1, allez-y parce que c'est délicieux. Ça, vraiment, ça a changé ma vision de la nourriture végétarienne, vegan, sur une cuisine qui n'est pas facile à reproduire de manière vegan d'habitude. mais c'est vraiment délicieux et elle est inspirante, elle est engagée politiquement elle avait un projet de marque de street food que j'ai eu l'occasion de goûter qui était à tomber par terre et je l'admire beaucoup et je trouve que ça serait hyper enrichissant super,

  • Speaker #1

    écoute je m'annote le nom et on tentera de l'avoir au podcast une marque inspirante tu nous as parlé de la vie Est-ce qu'il y a une autre marque que tu trouves hyper inspirante ?

  • Speaker #0

    Ouais, Hendrix, la marque de jean. Je trouve ça aussi... En fait, tu as dit la marque inspirante, j'hésitais entre les deux. Hendrix a eu ce coup de génie au niveau de son packaging et cette folie au niveau de l'univers illustré qui déploie, qui est inépuisable et qui est hyper iconique. Donc,

  • Speaker #1

    ouais. Chapeau au graphiste.

  • Speaker #0

    Chapeau au graphiste. Vraiment, j'adore.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, merci beaucoup, Marine, de nous avoir accordé tout ce temps et d'avoir partagé un peu tes connaissances avec nous. Et à nos auditeurs, j'espère que cette échange vous aura donné envie d'en apprendre encore plus sur les métiers de la food et notamment sur le métier de Marine. Nous, rendez-vous au prochain épisode du Mot de la Fin. À bientôt, Marine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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Description

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un métier passionnant et souvent méconnu : celui de directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food.

Mon invitée, Marine Dion, nous plonge dans les coulisses de son travail.

On parle de la création d’identités graphiques, de l’influence du visuel sur nos comportements d’achat, et de la manière dont l’art et le marketing s’entremêlent pour donner vie à des marques qui nous parlent. Si vous avez déjà été séduit par un packaging ou une illustration en rayon, cet épisode est pour vous.

Un échange simple, concret, et rempli de petits apprentissages pour mieux comprendre l’univers de la food et ses métiers.

👉 Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes. Si vous aimez ce podcast, laissez une note ou un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Ça prend 30 secondes, mais ça m’aide énormément à faire vivre le projet. Merci et bonne écoute !

Liens utiles :

Contacter Marine : https://www.linkedin.com/in/marine-dion/

Pour me contacter : https://linktr.ee/yassirkabori


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    aujourd'hui une nouvelle page du podcast en explorant cette fois-ci les métiers du monde de la foule à travers un nouveau format c'est toujours un portrait Moins long, mais beaucoup plus pratique avec des apprentissages concrets sur des problématiques métiers. Alors vous vous demandez sûrement quel est l'objectif. L'idée, c'est de faire découvrir les coulisses de métiers souvent méconnus et apporter des réponses claires à des questions que l'on se pose très souvent. En quoi consistent ces métiers ? Quels sont leurs objectifs ? Leurs défis quotidiens ? Est-ce qu'ils peuvent nous apprendre ? Bref, l'idée, c'est vraiment de donner la parole à des pros Une parole brute, avec toujours la même promesse sur ce podcast, que ce soit utile, instructif, pour mieux saisir l'univers de la bouffe, et surtout, pour aider à consommer de manière plus informée. Et donc aujourd'hui, pour inaugurer ce format, j'ai l'immense plaisir de recevoir Marine Dion. Bonjour Marine.

  • Speaker #1

    Bonjour Yassir. Ça va ? Le bonjour Yassir, ça me fait vraiment comme si je suis sur BFM TV. C'est vrai. Il y a un coup de stress. Ça va ? Ouais, ça va.

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, on va plonger dans les coulisses de ton métier. Je rappelle, mais tu vas nous en parler beaucoup mieux que moi, tu es directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food. On va découvrir comment tu composes une identité graphique, comment l'illustration prend vie au service des marques. Et surtout, une partie qui m'intéresse particulièrement, comment l'art s'articule avec des notions de marketing comportemental, c'est-à-dire comment le visuel nous influence dans nos comportements d'achat. Je trouve ça passionnant. Donc évidemment si vous êtes curieux de comprendre le pouvoir du visuel pour les marques, c'est ici que ça se passe et donc l'épisode est fait pour vous. Sans plus attendre, Marine, est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je vais me présenter. Je m'appelle Marine, je suis à mon compte en tant que directrice artistique, illustratrice, freelance depuis bientôt deux ans. Très bien. Avant ça, j'étais directrice artistique du groupe de restauration Street Bangkok. le coup de cœur pour la food avec ce job. Et avant ça, j'ai passé quatre ans en agence de création. Alors, j'ai fait des études en graphisme et en stratégie de communication à l'école Estienne dans le 13e. Si t'écoutes des podcasts de graphistes ou d'illustratrices, ça va être hyper cliché, mais depuis que je suis toute petite, je dessine. Et en fait, mes parents, ils ont eu le... Je peux les remercier de m'avoir suivie là-dedans, de m'avoir laissée faire un bac techno. à rappliquer et ensuite faire mes études.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident que les parents parfois suivent des choix de formation, d'études qui ne soient pas forcément les plus communs, avec des débouchés les plus nombreux. Pas forcément une appétence pour la foudre au départ ?

  • Speaker #1

    Non, alors au départ, mon objectif, moi, c'était d'être illustratrice, illustratrice jeunesse. Justement, si je parlais de cette peur des parents, les parents, ils ont peur de laisser leurs enfants faire des métiers artistiques. T'en vis pas. Et donc, illustrateur, c'est le métier. le plus artistique, le plus proche de cette dimension de l'artiste qui, aujourd'hui, peut te permettre quand même de gagner ta vie. Mais c'est tellement dur et c'est tellement compétitif. Ce n'est pas facile aujourd'hui d'être illustrateur à 100% et de gagner sa vie.

  • Speaker #0

    Il y a eu un âge d'or de ce métier-là, à un moment donné ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est compliqué. Je pense qu'il y a eu un peu des hauts et des bas. Je pense qu'avant qu'on utilise vraiment la photo, genre Alphonse Mucha, par exemple, c'était un artiste. qui n'était pas du tout considéré comme un vrai peintre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, il faisait de la pub. Il faisait beaucoup d'affiches pour des bières, il faisait beaucoup d'affiches pour de la nourriture, justement. Et en fait, c'était un peu mal vu, parce que c'était commercial. Mais en fait, c'est ça qui lui permettait de vivre. Il a été reconnu comme artiste plus tard. Après, je pense, les agences de publicité, aujourd'hui, on a vachement de manières différentes de faire de la publicité. Il n'y a pas que passé par la création de dessins. Mais par contre, aujourd'hui, on revient à ça. L'illustration, elle a re-le vent en poupe. Et du coup, je pense qu'il y a une place.

  • Speaker #0

    On va en parler, justement. Ça dure combien de temps, des études de graphiste ?

  • Speaker #1

    Entre 3 et 5 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, il y a plein de gens qui sont autodidactes aussi. Mais je pense qu'il n'y a pas de bonne manière pour y arriver. Mais moi, mes études, vraiment, elles m'ont forgé une façon de réfléchir, une façon de problématiser, une façon de... D'aller chercher les idées qui ne sont pas la première idée qui arrive dans ton cerveau. D'aller chercher les idées qui sont peut-être un peu plus loin quand tu tires le fil.

  • Speaker #0

    Et ça, je dirais, c'est le cadre scolaire, universitaire qui te l'apporte de manière générale. Super transition. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette arrivée dans le monde du travail ?

  • Speaker #1

    On était un peu prédestinés à aller en agence de publicité, à faire des campagnes, à faire des concepts publicitaires pour vendre des produits. Mais en fait, on était vraiment là avec le recul. Maintenant, on avait une notion business, mais c'était vraiment zéro. Mais dans notre école d'art, on était les manias de la pub. Eux, ils sont vraiment des capitalistes.

  • Speaker #0

    Un peu comme dans Mad Men.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on se prenait pour les gars de Mad Men. On est arrivé dans le monde du travail. On a vite compris qu'en fait, on est des petits stagiaires. On vaut que dalle. On travaille sur des choses qui sont genre...

  • Speaker #0

    Pas simulantes.

  • Speaker #1

    Aucun sens.

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Par exemple, ça c'est peut-être un de mes premiers projets food. J'ai fait un logo, une pastille pour Côte d'Or. Pour faire genre, ils sont fair trade alors que non. Donc il faut faire un petit logo qui doit être vert avec des motifs de feuilles.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop mentir non plus.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas mentir, mais il faut...

  • Speaker #0

    Suggerer.

  • Speaker #1

    Suggerer que c'est green. Et c'était nul comme projet. C'est vraiment un truc, tu donnes ça aux petits stagiaires comme ça qui viennent débarquer. C'est pas du tout un... Mais moi, je me rappelle que ça m'avait vraiment confrontée. T'as tes valeurs, t'arrives, t'es plutôt...

  • Speaker #0

    Ouais, t'as plein d'ambition.

  • Speaker #1

    T'as plein d'ambition, d'enthousiasme aussi pour faire les choses bien. Et là, on te met face...

  • Speaker #0

    C'est un peu la douche froide, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, un peu la douche froide. Ou après, sinon, la douche froide, c'était pas tant les projets, c'était aussi... Ah non, les... Un autre truc marrant, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça te revient au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Ça me revient quand tu m'en parles. Je devais chercher des images sur Shutterstock.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est une base de données. Oui, c'est une base de données d'images que des photographes upload. Et ensuite, tu peux les utiliser pour ta marque sans avoir à créer des visuels de zéro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est un peu une private joke dans le monde du graphisme. À quel point les banques de données Shutterstock sont cringe et sont gênantes ? Avec des mots-clés, donc tu cherches des trucs du genre homme, caucasien, avec un casque, jeune, attitude, cool.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et tu vas...

  • Speaker #0

    Ça te donne des trucs qui répondent à ces mots-clés, mais très standardisés.

  • Speaker #1

    Ouais, très standardisés, très... Et après, tu proposes ce genre de visuel à des commerciaux qui vont faire des allers-retours incessants avec des clients, qui vont choisir... Ah non, ce monsieur, il est... Il est trop noir ou ce monsieur, il est trop comme ci ou cette madame. Donc, tu es vraiment face à un peu l'hypocrisie du monde de la publicité. Et puis, c'est normal. Quand tu es stagiaire, tu es une petite main. Donc, partout, quand tu es stagiaire, tu ne vas pas faire des trucs de fou. J'ai plus un profil qui m'épanouit justement dans les agences de branding et dans l'identité visuelle et dans l'illustration. Mais pas dans les grosses agences de pub.

  • Speaker #0

    Comment le travail est organisé au sein d'une agence ? de publicité. Toi, ton rôle, c'était dans la direction artistique. T'étais censée faire quoi ? Quel est ton rôle ?

  • Speaker #1

    Je pense, je vais prendre l'exemple d'une agence de branding plutôt qu'une agence de pub, parce que c'est vraiment un peu similaire, mais ça va être plus facile pour moi d'en parler. En fait, et je vais prendre comme si j'étais le client. Je suis client d'une agence de pub. J'ai en face de moi un commercial ou une directrice de clientèle. Là, en l'occurrence, j'ai rencontré des gens brillants. qui ont le relationnel, qui comprennent bien la problématique du client, qui vont te rassurer, te dire « t'inquiète pas, franchement, notre équipe de créa, c'est les meilleurs » . Hop, tu signes le petit devis, cool. Ensuite, cette directrice de clientèle, elle va organiser le flux de travail. Parce qu'en fait, en agence, quand même, on envoie. Le but, c'est d'avoir le plus de clients et de rentabiliser. Et donc, ensuite... Moi, en tant que DA, j'ai mon salaire qui, dépendant de ton expérience, est plus ou moins pas mirobolant. Et en fait, tu as un nombre d'heures. Genre moi, on va me remplir mon planning en disant « Ok, Marine, aujourd'hui, il faut que tu bosses sur ça, il faut que tu bosses sur ça et que tu fasses ça. » Et je n'ai aucune vision des problématiques clients ou du feeling du client. J'ai aucun contact avec le client. Mais du coup, on me briefe, on me fait un résumé, un brief de ce que je dois faire. Plus ou moins précis, avec plus ou moins de marge de manœuvre. Et mon but, moi, c'est de résoudre le problème graphique. Ça va être par exemple, OK Marine, collection de Saint-Valentin. Il faut nous trouver trois idées d'illustration pour le coffret de Saint-Valentin. On veut aller plutôt dans ce style. Donc là, tu vas faire des recherches créatives, tu vas aller t'inspirer, tu peux aller sur Pinterest, tu peux aller, si tu as du temps et que tu n'es pas pressurisé, tu peux aller dans des livres, tu peux aller au musée. Mais en vrai, en agence... T'as pas forcément le temps de dire « Ok, ciao les gars, je vais aller faire cette expo qui pourrait m'inspirer. » Non, ça, ça n'arrive jamais. T'as pas ce luxe-là. T'as pas ce luxe. Et donc, en fait, tu dois vraiment avoir un bagage culturel que t'as eu dans ton école d'art avant, en fait. D'où l'importance. Qui est déjà là. Parce que t'as pas vraiment le temps d'aller t'inspirer de ouf. Donc, vaut mieux avoir une culture solide. On est vachement nourris en école d'art par tout ça. Donc, en fait, les jeunes diplômés d'école d'art, Ils ont tout ce bagage foisonnant parce qu'ils ont eu le temps pendant les années d'avant de parfaire leur culture, de voir ce qu'il fait, d'être inspiré par les tendances. Donc, je pense que c'est un peu la main d'oeuvre créative qui a encore plein de créativité, qui est du coup hyper utile pour les agences. Alors, je ne vais vraiment pas cracher dans la soupe parce que j'ai appris énormément de choses sur le process de travail et sur comment transformer cette créativité ou un peu cette fibre. que tu as, la transformer en un packaging qui tient la route, des règles typo, des règles de mise en page, apprendre à être efficace, apprendre à travailler vite, tout ça, tu ne l'apprends pas tout seul.

  • Speaker #0

    Tu estimes que c'est un passage obligatoire ?

  • Speaker #1

    J'ai plein d'amis qui se sont lancés en freelance directement après l'école. Et en fait, quand tu te lances directement après l'école, tu ne sais pas comment fonctionne le monde du travail, tu ne sais pas quelles sont les exigences des agences.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et du coup, être en freelance ou débutant junior face à des agences, tu vas te faire bouffer. Donc, je conseille...

  • Speaker #0

    C'est le premier conseil que tu peux donner,

  • Speaker #1

    effectivement. Le premier conseil, c'est vous sortez d'école d'art, allez en agence. Et si possible, aujourd'hui, les choses, elles changent beaucoup. Renseignez-vous bien et choisissez des agences bienveillantes au niveau du mode de travail.

  • Speaker #0

    Ça existe.

  • Speaker #1

    Je pense que ça existe. Oui.

  • Speaker #0

    Et que je pense que l'erreur,

  • Speaker #1

    c'est... Quand on sort d'école, on veut le prestige. On veut aller dans l'agence qui fait les trucs les plus jolis. Mais aujourd'hui, je dirais, c'est pas grave. Si vous avez comme but d'être à votre compte, allez dans une agence qui fait des trucs moins beaux, mais où vous avez un bon feeling avec les gens, et qui sont sympas, et vous n'allez pas vous faire harceler. Et apprenez la technique. Soyez rigoureux sur cet apprentissage de comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Bon, j'interromps l'échange quelques instants et promis, ce ne sera pas long. Mais simplement pour vous dire que pour produire un épisode comme celui-là, ça me prend entre 5h et 7h de travail. Entre la recherche de l'invité, le brief, la préparation, l'enregistrement, le montage et la promotion, c'est un travail énorme mais que je fais avec passion maintenant depuis plus d'un an. Et donc si ce podcast vous plaît et vous apporte de la valeur et que vous passez du bon temps, vous pouvez m'aider gratuitement dès maintenant. Très simple, en me laissant une note, par exemple 5 étoiles, et un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Cela prend littéralement 30 secondes, mais pour moi l'impact est énorme. Déjà parce que vos retours me motivent et ça me fait super plaisir pour poursuivre. Et surtout, ça permet au podcast de gagner en visibilité et d'améliorer sa découvrabilité. Je compte sur vous pour soutenir le mot de la fin, avant de reprendre la lecture de l'épisode, en lui laissant une note et un avis pour lui assurer une belle longévité. Merci infiniment et bonne écoute. Et dans le branding que tu proposes aux marques, est-ce que tu laisses un peu transparaître aussi un peu ton style ? Est-ce qu'on reconnaît, quand on regarde une marque, est-ce qu'on reconnaît la marque Marine Dion, la patte Marine Dion ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être maintenant que je suis en freelance, peut-être que c'est plus possible. parce que du coup, les projets me ressemblent vraiment à ce que moi j'ai comme style et ce que j'aime. Et donc, par exemple, quand je parle à des gens, ils vont dire mon style, c'est très coloré, c'est un peu dans ta face. Ça pète. C'est pas minimaliste. Et donc ça va attirer des gens qui ont envie de ce genre de choses très colorées, assez joyeuses. Mais en termes d'illustration, je change très souvent de style. Donc je pense pas qu'aujourd'hui on puisse se douter que par exemple Street Bangkok c'est la même personne que Adelie Marta.

  • Speaker #0

    Ok, je vois ce que tu veux dire. Justement, comment les éléments graphiques, comment le graphisme influencent la perception et même nos comportements d'achat. Est-ce que toi, tu as du recul là-dessus aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du recul là-dessus, mais j'ai aussi mon expérience juste de consommatrice dans le rayon. Je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, et moi y compris, mais il y a aussi des personnes qui ne sont pas forcément créas, qui ont un achat d'impulsion quand ils voient un packaging qui leur apporte des émotions. Et l'illustration... Moi. L'illustration c'est une image et une image c'est je crois 10 fois ou 30 fois plus rapide pour ton cerveau à l'analyser à la capter qu'un texte et donc quand tu vois une image tu te connectes tout de suite à des émotions tu vas tout de suite avoir un sentiment positif ou négatif mais du coup t'as ce truc qui va t'attirer en rayon, qui va te donner envie d'aller le prendre Oh c'est beau c'est quoi exactement c'est le premier contact qu'on a produit au rayon et en fait l'illustration elle a ce elle a je trouve cette force que tu peux aller tellement au-delà de ce qui est possible avec une photo que tu peux aller dans de l'abstrait tu peux aller dans du figuratif tu peux aller dans des trucs hyper sophistiqués qui vont t'évoquer des époques anciennes ou à l'inverse des trucs qui t'évoquent je ne sais rien oh c'est mignon oh c'est kawaii tu vois ouais Tu as une palette immense.

  • Speaker #0

    Ton travail n'est pas simplement artistique. Il se veut aussi comme débouché commercial. Comment toi, tu fais un peu cette articulation-là ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas d'opposition. Aujourd'hui, dans ma façon de travailler, il n'y a pas d'opposition. Et ça, je suis hyper contente. C'est qu'avant, j'avais l'impression que le commercial venait abîmer la partie artistique. On me demandait par exemple de mettre un gros picto qui dit « ouverture facile » et ça gâche mon... mon design. Mais maintenant, je me dis en fait, la personne qui passe dans le rayon ou la personne qui passe dans la rue devant cette façade de restaurant, elle a besoin d'avoir des informations. Elle veut savoir ce restaurant, si c'est un restaurant italien ou japonais. Et donc, on va lui donner ces informations. Donc, c'est une logique de petit 1, elle doit savoir ça. Petit 2, elle doit savoir ça.

  • Speaker #0

    Tu hiérarchises un peu.

  • Speaker #1

    Tu hiérarchises dans ta tête les infos que tu dois donner. Parce qu'au final, c'est ça que tu fais. Tu dois donner des informations aux clients. Ils ne viennent pas voir une expo.

  • Speaker #0

    On parle de vendeur muet, le plus souvent. C'est véritablement donner le maximum d'informations pour limiter au maximum les frictions pour le consommateur sur aller chercher l'information, se renseigner, prendre le paquet, lire les petites étiquettes, etc.

  • Speaker #1

    Et aussi, des fois, tu as des trucs très forts, c'est... avec des couleurs, avec un style graphique, tu peux dire à une personne, t'inquiète, ce produit, il est pour toi. Ou à l'inverse, ce produit, il n'est pas pour toi. Ce produit, il est tellement cher, passe ton chemin, en fait. On le sait quand on passe dans une boutique ou dans une épicerie fine. Et on peut jouer avec ça, avec ces notions de luxe, avec ces notions d'accessibilité ou d'être très avenant. Tu peux jouer avec ça. idéalement ils comprennent tout de suite je pense un packaging ou une identité visuelle raté c'est quand tes clients ils demandent mais du coup votre resto c'est quoi comme cuisine battait en mode bas là c'est dommage parce que tout loupé et on voit on est là pour donner des infos quand même par exemple justement

  • Speaker #0

    De de ce que tu viens de dire qui ne fonctionne pas pour une marque ou qui voilà On pourrait le faire dans l'autre sens, mais qui fonctionne super bien.

  • Speaker #1

    Un truc qui fonctionne super bien, c'est plus facile. Plutôt que de dire, eux, là-bas, leur marque est toute pourrie. Pour moi, la marque illustrée qui vraiment, je dis, ils ont tout compris. Ils ont fait le bon choix. C'est la marque de l'ardon végétaux, la vie. En fait, ils se sont lancés sur un créneau. où ils sont allés à fond sur leur concept. Le naming, il dit genre, nous c'est la vie. VS, les autres c'est la mort. Et ça pourrait pu aller dans un truc glauque, mais en fait, ils vont pas dans un truc glauque. Le logo, le V, c'est un cœur.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai jamais remarqué.

  • Speaker #1

    Le logo de la vie, le V, c'est un cœur. Ok. C'est genre le petit truc qui ensuite va tout faire décoller. C'est que tout et toujours, c'est on aime les animaux, on est vivant, on les mange pas. Regardez les animaux, ils s'amusent, ils sont contents. Et en fait, ils en font pas trop, dans le sens où je prends le parallèle avec Street Bangkok, où moi j'ai créé comme ça un univers avec plein de petits personnages qui faisaient des trucs toujours plus fous. Mais en fait, je voulais tout le temps faire du nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, enrichir le truc.

  • Speaker #1

    En oubliant qu'en fait, le client qui vient une fois par mois chez Street Bangkok, il n'est pas en train de lire une BD avec plein d'épisodes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en fait, la vie, ils n'ont pas créé tant d'éléments que ça, mais ils l'ont fait super bien. Donc, tu ne te lasses pas. Ce n'est pas tout le temps le même personnage sur tous les packs. Mais en même temps, c'est facile à comprendre, pas trop complexe. Oui. En tout cas, je trouve qu'une marque minimaliste bien faite, où c'est vraiment pensée, jolie, très épurée, canon. Tout n'est pas obligé d'être illustré et hyper coloré et foufou. On peut faire les choses très bien en étant très minimaliste aussi.

  • Speaker #0

    Tout dépend à qui tu t'adresses.

  • Speaker #1

    Tout dépend et ce que tu veux toi dire aussi de ta marque. En fait, je pense que ce qui est dur, c'est que des petites marques aujourd'hui, elles ne font pas forcément les... les études de marché sur le visuel ou sur le pack. Et c'est plutôt des très grosses marques qui savent à quel point le packaging est important pour ton produit ou qui vont du coup faire ces études de tendance et tout. Mais des fois, il y a plusieurs directions possibles. Et moi, je pense que si tu n'as pas les données, si tu n'es pas sûr et 100% sûr que si ton packaging est jaune, il va se vendre tant de pourcents de plus, tu ne sais pas. Il y a aussi une part de spontané. Il y a plusieurs options possibles. Je dis un truc et je ne suis pas d'accord avec. Parce que si tu fais vraiment à côté, si tu fais un branding qui est totalement à côté de ce que tu as besoin, ça va avoir des conséquences. Mais il y a plusieurs façons de faire une identité qui correspond aux besoins d'une marque, je pense.

  • Speaker #0

    D'accord. Une question qui me vient comme ça, mais pour toi, pour rester un peu dans cette question de tendance, mais quels sont les éléments incontournables pour répondre aux attentes d'un public qui est de plus en plus exigeant, de plus en plus engagé ? On en parlait un peu tout à l'heure sur les produits hyper marketés, est-ce que le consommateur arrive à le percevoir ou pas ? Pour toi, quels sont les éléments incontournables que tu intègres dans ta réflexion, dans ton travail, pour essayer de répondre en face à cette exigence-là ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je vais parler plutôt dans le sens d'un packaging, parce que c'est plus facile, mais ça s'applique aussi pour l'identité d'un restaurant. Vraiment essayer d'identifier ses points forts. Est-ce que ton produit, il est... made in France ? Est-ce que c'est des ingrédients locaux ? Est-ce qu'il y a une démarche éco-responsable ou sociale ou de respect de tes collaborateurs ? Est-ce que tu as un engagement dans ce sens ? Et si c'est le cas, il faut absolument le mettre en avant parce que c'est précieux et que c'est pas tout le monde qui fait ces efforts-là. Donc souvent, c'est ça, je vais un peu chercher, je creuse, je creuse. Qu'est-ce que tu fais de bien dans ta marque ? Et est-ce que c'est sincère aussi ? Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas du kinewashing.

  • Speaker #1

    Mais il y a des personnes qui sont tellement sincères, parce que ça fait partie de leur valeur intrinsèque, et qui ne se disent pas forcément que ça intéresse les consommateurs, alors qu'en fait, si. Et du coup, essayer de mettre en avant ces atouts-là, quand ils vont dans le sens de... C'est un truc, par exemple, si tu es fondateur d'une petite marque... et tu écris le texte de ton dos de Pâques. C'est un espace d'expression pour vraiment parler à tes consommateurs. Pas juste pour mettre à consommer de préférence avant telle date. Tu peux t'exprimer, tu as le droit d'être créatif, tu as le droit de parler comme tu parles dans la vraie vie. Moi, je trouve utiliser le branding comme une surface d'expression quand c'est possible, quand vous avez quelque chose à...

  • Speaker #0

    Le plus possible.

  • Speaker #1

    Oui, le... c'est ça qui va faire la singularité. Que c'est ta marque et pas une autre.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais le choix aujourd'hui de travailler uniquement avec des marques, entre guillemets, incarnées, responsables, qui portent de valeurs fortes.

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas encore au stade où je peux me permettre de dire que des marques comme ça et pas d'autres. Mais moi, il m'est arrivé de refuser des projets si c'était vraiment dans une direction qui était trop loin de ce que moi... En fait, je ne me vois pas. Je ne me vois pas le faire. Je ne pourrais pas donner mon énergie et mon âme créative, entre guillemets, pour vendre un truc en me disant mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? En fait, je n'arrive pas. avoir le positif. Donc, quand c'est le cas, je dis non, en essayant d'être, genre, voilà, diplomate, sincère, et aussi en proposant à une confrère ou un confrère qui, lui, aurait une sensibilité plus compatible. Par exemple, moi, je suis végétarienne. Si demain, il y a un restaurant, boucherie, voilà, boucherie, grosse côte de bœuf qui vient, c'est pas... Je vais pas le faire. Si c'est vraiment ça qu'on veut mettre en avant, le côté viande, sanguinaire, on est des primitifs et tout, je pense qu'il y a des gens qui le feront bien. Et en fait, je pense que c'est important de choisir la bonne personne pour sa marque. Donc, moi, il y a des projets où je vais être sensible. J'adore les projets où il y a un vrai héritage culturel d'un pays, par exemple. De mettre en avant une histoire familiale ou une marque végétarienne ou une marque... qui a un produit qui est en lien avec le territoire, un producteur qui est passionné par son produit.

  • Speaker #0

    On approche un peu de la fin de notre épisode qui est passionnant. Si toi, dernière partie un peu conseil, mais qu'est-ce que tu dirais à des jeunes graphistes qui se lancent ? Quelle erreur à éviter au début ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu ferais différemment ? Qu'est-ce que je ferais différemment ? Alors, ce n'est pas parce que votre métier, c'est votre passion. que vous devez dédier toute votre vie à votre métier. Il faut avoir des amis, des hobbies, des amis qui ne sont pas graphistes, des hobbies, dissocier le pro et le perso pour ne pas, le jour où votre créa est refusée ou que le client dit que ton illustration est moche, que tu ne sois pas en mode comme si c'est toute ta vie qui se détruit. Dissocier, si on y arrive, ce tempérament d'artiste. Et le fait qu'on est au service d'une marque pour avoir un objectif commercial. D'accord. Pour ne pas être trop touchée.

  • Speaker #0

    Donc, faire un travail déjà sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, un travail sur soi. De comprendre que, en fait, c'est...

  • Speaker #0

    Mon art est au service des autres. Et le conseillement ne me ressemblera pas.

  • Speaker #1

    Et tu as le droit d'avoir ton art à toi. Et d'avoir des projets de commandes.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je pense que ça serait mon premier conseil. En fait, prendre l'exemple aussi sur d'autres métiers. Quand on se lance en freelance et que nous, on est des créas, on est tellement loin de ce que c'est le commerce. Donc, regarder des vidéos de comment vendre un produit, comment démarcher, comment ça marche de faire un contrat, comment ça marche...

  • Speaker #0

    Sa réflexion business.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, d'essayer de se dire, OK, si aujourd'hui, je vendais des logiciels de compta, qu'est-ce que j'ai besoin de savoir ? Et puis ensuite, l'appliquer au fait que tu vends des illustrations et des choses artistiques.

  • Speaker #0

    Donc, je construirais une vision globale 360 sur...

  • Speaker #1

    Sur qu'est-ce que c'est que...

  • Speaker #0

    Sur les métiers. Ouais, sur les métiers de l'entreprise. Intéressant, ouais. C'est ça qui t'a fait... Enfin, tu nous l'avais dit un peu au début, mais c'est ce qui t'avait fait un peu défaut.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Cette vision business. Ça m'a fait hyper défaut. Et encore aujourd'hui, quand j'en parle avec mes potes graphistes, c'est dur. C'est dur pour nous de négocier, de s'affirmer. de mettre des cadres, de se faire payer à l'heure. Il faut être capable de faire tout ça si tu te lances en freelance.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, je trouve que ça demande à ton cerveau d'être hyper schizophrène parce que le matin, tu es en mode administratif, relance de paiement, faire les gros bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    C'est comme ça et pas autrement. Et l'après-midi, il faut faire sortir ce côté artistique, aller chercher ta sensibilité, aller essayer de... Donc, reconnecter avec ça.

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Et tu ne regrettes pas aujourd'hui ce choix de freelancing ?

  • Speaker #1

    Non, pour l'instant, je suis hyper franceuse, hyper épanouie. Et merci Pôle emploi de m'avoir...

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'en France, on a la chance, en France, d'avoir France Travail.

  • Speaker #1

    Oui, France Travail qui, en fait, déjà, j'ai eu une conseillère vraiment incroyable. Et j'ai pu me dire, OK, là, tu as ce temps d'allocation, là, tu as tes 15 mois.

  • Speaker #0

    pour te lancer. Et donc, ne te stresse pas financièrement. N'accepte pas tout et n'importe quoi comme question. Moi,

  • Speaker #1

    je connais déjà ta date d'échéance.

  • Speaker #0

    Et l'objectif, c'est que le bateau soit à flot. Et j'ai la chance de me dire, le bateau, il est à flot.

  • Speaker #1

    Et toi, un peu, c'est quoi tes projets ? Tes projets en cours, c'est toujours sur des marques food ?

  • Speaker #0

    Là, c'est toujours des marques food. OK.

  • Speaker #1

    Tu aimerais rester là-dedans ?

  • Speaker #0

    Ouais. Mais mon vrai rêve, ce que j'aimerais vraiment, c'est que j'aimerais travailler pour un hôtel. Parce que c'est vraiment un secteur qui, moi, me fait rêver. Et parce qu'il y a toute cette possibilité de connexion avec le public sur les petits supports, tu sais. Le truc qu'on met sur la porte, le petit savon dans la salle de bain, la petite carte dans le restaurant de l'hôtel, la carte de boisson. Le terrain de jeu est grand. Et donc ça, c'est vraiment le projet que j'aimerais avoir en 2025. Et je vais essayer de trouver un partenaire qui me ferait confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et puis j'ai même l'impression que tout ce secteur de l'hospitalité prend une direction justement autour d'intégrer le client dans un univers, créer une expérience vraiment globale. Et ça correspond un peu avec ce que tu viens de dire.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça serait vraiment trop passionnant.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est passionnant de réfléchir un peu là-dessus quand on est graphiste, illustrateur.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, on va suivre tes aventures sur LinkedIn. On peut te... On peut te trouver sur LinkedIn, principalement. Oui, oui. Peut-être une suggestion d'un ou d'une invitée pour ce podcast qui viendrait à ce micro nous parler un peu de son métier et pourquoi tu penses à lui. Alors,

  • Speaker #0

    la personne, je vais vraiment, si elle m'écoute, elle va se dire cette meuf, c'est vraiment ma fangirl, la fangirl chelou. Mais une chef qui m'inspire beaucoup, qui s'appelle Phoebe Malia, qui est la chef du restaurant Lambuscade, qui a une cuisine afro-végane à Paris. Ok. Alors, petit 1, allez-y parce que c'est délicieux. Ça, vraiment, ça a changé ma vision de la nourriture végétarienne, vegan, sur une cuisine qui n'est pas facile à reproduire de manière vegan d'habitude. mais c'est vraiment délicieux et elle est inspirante, elle est engagée politiquement elle avait un projet de marque de street food que j'ai eu l'occasion de goûter qui était à tomber par terre et je l'admire beaucoup et je trouve que ça serait hyper enrichissant super,

  • Speaker #1

    écoute je m'annote le nom et on tentera de l'avoir au podcast une marque inspirante tu nous as parlé de la vie Est-ce qu'il y a une autre marque que tu trouves hyper inspirante ?

  • Speaker #0

    Ouais, Hendrix, la marque de jean. Je trouve ça aussi... En fait, tu as dit la marque inspirante, j'hésitais entre les deux. Hendrix a eu ce coup de génie au niveau de son packaging et cette folie au niveau de l'univers illustré qui déploie, qui est inépuisable et qui est hyper iconique. Donc,

  • Speaker #1

    ouais. Chapeau au graphiste.

  • Speaker #0

    Chapeau au graphiste. Vraiment, j'adore.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, merci beaucoup, Marine, de nous avoir accordé tout ce temps et d'avoir partagé un peu tes connaissances avec nous. Et à nos auditeurs, j'espère que cette échange vous aura donné envie d'en apprendre encore plus sur les métiers de la food et notamment sur le métier de Marine. Nous, rendez-vous au prochain épisode du Mot de la Fin. À bientôt, Marine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un métier passionnant et souvent méconnu : celui de directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food.

Mon invitée, Marine Dion, nous plonge dans les coulisses de son travail.

On parle de la création d’identités graphiques, de l’influence du visuel sur nos comportements d’achat, et de la manière dont l’art et le marketing s’entremêlent pour donner vie à des marques qui nous parlent. Si vous avez déjà été séduit par un packaging ou une illustration en rayon, cet épisode est pour vous.

Un échange simple, concret, et rempli de petits apprentissages pour mieux comprendre l’univers de la food et ses métiers.

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Liens utiles :

Contacter Marine : https://www.linkedin.com/in/marine-dion/

Pour me contacter : https://linktr.ee/yassirkabori


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    aujourd'hui une nouvelle page du podcast en explorant cette fois-ci les métiers du monde de la foule à travers un nouveau format c'est toujours un portrait Moins long, mais beaucoup plus pratique avec des apprentissages concrets sur des problématiques métiers. Alors vous vous demandez sûrement quel est l'objectif. L'idée, c'est de faire découvrir les coulisses de métiers souvent méconnus et apporter des réponses claires à des questions que l'on se pose très souvent. En quoi consistent ces métiers ? Quels sont leurs objectifs ? Leurs défis quotidiens ? Est-ce qu'ils peuvent nous apprendre ? Bref, l'idée, c'est vraiment de donner la parole à des pros Une parole brute, avec toujours la même promesse sur ce podcast, que ce soit utile, instructif, pour mieux saisir l'univers de la bouffe, et surtout, pour aider à consommer de manière plus informée. Et donc aujourd'hui, pour inaugurer ce format, j'ai l'immense plaisir de recevoir Marine Dion. Bonjour Marine.

  • Speaker #1

    Bonjour Yassir. Ça va ? Le bonjour Yassir, ça me fait vraiment comme si je suis sur BFM TV. C'est vrai. Il y a un coup de stress. Ça va ? Ouais, ça va.

  • Speaker #0

    Dans cet épisode, on va plonger dans les coulisses de ton métier. Je rappelle, mais tu vas nous en parler beaucoup mieux que moi, tu es directrice artistique et illustratrice spécialisée dans le branding des marques food. On va découvrir comment tu composes une identité graphique, comment l'illustration prend vie au service des marques. Et surtout, une partie qui m'intéresse particulièrement, comment l'art s'articule avec des notions de marketing comportemental, c'est-à-dire comment le visuel nous influence dans nos comportements d'achat. Je trouve ça passionnant. Donc évidemment si vous êtes curieux de comprendre le pouvoir du visuel pour les marques, c'est ici que ça se passe et donc l'épisode est fait pour vous. Sans plus attendre, Marine, est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je vais me présenter. Je m'appelle Marine, je suis à mon compte en tant que directrice artistique, illustratrice, freelance depuis bientôt deux ans. Très bien. Avant ça, j'étais directrice artistique du groupe de restauration Street Bangkok. le coup de cœur pour la food avec ce job. Et avant ça, j'ai passé quatre ans en agence de création. Alors, j'ai fait des études en graphisme et en stratégie de communication à l'école Estienne dans le 13e. Si t'écoutes des podcasts de graphistes ou d'illustratrices, ça va être hyper cliché, mais depuis que je suis toute petite, je dessine. Et en fait, mes parents, ils ont eu le... Je peux les remercier de m'avoir suivie là-dedans, de m'avoir laissée faire un bac techno. à rappliquer et ensuite faire mes études.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident que les parents parfois suivent des choix de formation, d'études qui ne soient pas forcément les plus communs, avec des débouchés les plus nombreux. Pas forcément une appétence pour la foudre au départ ?

  • Speaker #1

    Non, alors au départ, mon objectif, moi, c'était d'être illustratrice, illustratrice jeunesse. Justement, si je parlais de cette peur des parents, les parents, ils ont peur de laisser leurs enfants faire des métiers artistiques. T'en vis pas. Et donc, illustrateur, c'est le métier. le plus artistique, le plus proche de cette dimension de l'artiste qui, aujourd'hui, peut te permettre quand même de gagner ta vie. Mais c'est tellement dur et c'est tellement compétitif. Ce n'est pas facile aujourd'hui d'être illustrateur à 100% et de gagner sa vie.

  • Speaker #0

    Il y a eu un âge d'or de ce métier-là, à un moment donné ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est compliqué. Je pense qu'il y a eu un peu des hauts et des bas. Je pense qu'avant qu'on utilise vraiment la photo, genre Alphonse Mucha, par exemple, c'était un artiste. qui n'était pas du tout considéré comme un vrai peintre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, il faisait de la pub. Il faisait beaucoup d'affiches pour des bières, il faisait beaucoup d'affiches pour de la nourriture, justement. Et en fait, c'était un peu mal vu, parce que c'était commercial. Mais en fait, c'est ça qui lui permettait de vivre. Il a été reconnu comme artiste plus tard. Après, je pense, les agences de publicité, aujourd'hui, on a vachement de manières différentes de faire de la publicité. Il n'y a pas que passé par la création de dessins. Mais par contre, aujourd'hui, on revient à ça. L'illustration, elle a re-le vent en poupe. Et du coup, je pense qu'il y a une place.

  • Speaker #0

    On va en parler, justement. Ça dure combien de temps, des études de graphiste ?

  • Speaker #1

    Entre 3 et 5 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, il y a plein de gens qui sont autodidactes aussi. Mais je pense qu'il n'y a pas de bonne manière pour y arriver. Mais moi, mes études, vraiment, elles m'ont forgé une façon de réfléchir, une façon de problématiser, une façon de... D'aller chercher les idées qui ne sont pas la première idée qui arrive dans ton cerveau. D'aller chercher les idées qui sont peut-être un peu plus loin quand tu tires le fil.

  • Speaker #0

    Et ça, je dirais, c'est le cadre scolaire, universitaire qui te l'apporte de manière générale. Super transition. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette arrivée dans le monde du travail ?

  • Speaker #1

    On était un peu prédestinés à aller en agence de publicité, à faire des campagnes, à faire des concepts publicitaires pour vendre des produits. Mais en fait, on était vraiment là avec le recul. Maintenant, on avait une notion business, mais c'était vraiment zéro. Mais dans notre école d'art, on était les manias de la pub. Eux, ils sont vraiment des capitalistes.

  • Speaker #0

    Un peu comme dans Mad Men.

  • Speaker #1

    En fait, nous, on se prenait pour les gars de Mad Men. On est arrivé dans le monde du travail. On a vite compris qu'en fait, on est des petits stagiaires. On vaut que dalle. On travaille sur des choses qui sont genre...

  • Speaker #0

    Pas simulantes.

  • Speaker #1

    Aucun sens.

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    Par exemple, ça c'est peut-être un de mes premiers projets food. J'ai fait un logo, une pastille pour Côte d'Or. Pour faire genre, ils sont fair trade alors que non. Donc il faut faire un petit logo qui doit être vert avec des motifs de feuilles.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop mentir non plus.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas mentir, mais il faut...

  • Speaker #0

    Suggerer.

  • Speaker #1

    Suggerer que c'est green. Et c'était nul comme projet. C'est vraiment un truc, tu donnes ça aux petits stagiaires comme ça qui viennent débarquer. C'est pas du tout un... Mais moi, je me rappelle que ça m'avait vraiment confrontée. T'as tes valeurs, t'arrives, t'es plutôt...

  • Speaker #0

    Ouais, t'as plein d'ambition.

  • Speaker #1

    T'as plein d'ambition, d'enthousiasme aussi pour faire les choses bien. Et là, on te met face...

  • Speaker #0

    C'est un peu la douche froide, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, un peu la douche froide. Ou après, sinon, la douche froide, c'était pas tant les projets, c'était aussi... Ah non, les... Un autre truc marrant, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ça te revient au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Ça me revient quand tu m'en parles. Je devais chercher des images sur Shutterstock.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est une base de données. Oui, c'est une base de données d'images que des photographes upload. Et ensuite, tu peux les utiliser pour ta marque sans avoir à créer des visuels de zéro.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est un peu une private joke dans le monde du graphisme. À quel point les banques de données Shutterstock sont cringe et sont gênantes ? Avec des mots-clés, donc tu cherches des trucs du genre homme, caucasien, avec un casque, jeune, attitude, cool.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et tu vas...

  • Speaker #0

    Ça te donne des trucs qui répondent à ces mots-clés, mais très standardisés.

  • Speaker #1

    Ouais, très standardisés, très... Et après, tu proposes ce genre de visuel à des commerciaux qui vont faire des allers-retours incessants avec des clients, qui vont choisir... Ah non, ce monsieur, il est... Il est trop noir ou ce monsieur, il est trop comme ci ou cette madame. Donc, tu es vraiment face à un peu l'hypocrisie du monde de la publicité. Et puis, c'est normal. Quand tu es stagiaire, tu es une petite main. Donc, partout, quand tu es stagiaire, tu ne vas pas faire des trucs de fou. J'ai plus un profil qui m'épanouit justement dans les agences de branding et dans l'identité visuelle et dans l'illustration. Mais pas dans les grosses agences de pub.

  • Speaker #0

    Comment le travail est organisé au sein d'une agence ? de publicité. Toi, ton rôle, c'était dans la direction artistique. T'étais censée faire quoi ? Quel est ton rôle ?

  • Speaker #1

    Je pense, je vais prendre l'exemple d'une agence de branding plutôt qu'une agence de pub, parce que c'est vraiment un peu similaire, mais ça va être plus facile pour moi d'en parler. En fait, et je vais prendre comme si j'étais le client. Je suis client d'une agence de pub. J'ai en face de moi un commercial ou une directrice de clientèle. Là, en l'occurrence, j'ai rencontré des gens brillants. qui ont le relationnel, qui comprennent bien la problématique du client, qui vont te rassurer, te dire « t'inquiète pas, franchement, notre équipe de créa, c'est les meilleurs » . Hop, tu signes le petit devis, cool. Ensuite, cette directrice de clientèle, elle va organiser le flux de travail. Parce qu'en fait, en agence, quand même, on envoie. Le but, c'est d'avoir le plus de clients et de rentabiliser. Et donc, ensuite... Moi, en tant que DA, j'ai mon salaire qui, dépendant de ton expérience, est plus ou moins pas mirobolant. Et en fait, tu as un nombre d'heures. Genre moi, on va me remplir mon planning en disant « Ok, Marine, aujourd'hui, il faut que tu bosses sur ça, il faut que tu bosses sur ça et que tu fasses ça. » Et je n'ai aucune vision des problématiques clients ou du feeling du client. J'ai aucun contact avec le client. Mais du coup, on me briefe, on me fait un résumé, un brief de ce que je dois faire. Plus ou moins précis, avec plus ou moins de marge de manœuvre. Et mon but, moi, c'est de résoudre le problème graphique. Ça va être par exemple, OK Marine, collection de Saint-Valentin. Il faut nous trouver trois idées d'illustration pour le coffret de Saint-Valentin. On veut aller plutôt dans ce style. Donc là, tu vas faire des recherches créatives, tu vas aller t'inspirer, tu peux aller sur Pinterest, tu peux aller, si tu as du temps et que tu n'es pas pressurisé, tu peux aller dans des livres, tu peux aller au musée. Mais en vrai, en agence... T'as pas forcément le temps de dire « Ok, ciao les gars, je vais aller faire cette expo qui pourrait m'inspirer. » Non, ça, ça n'arrive jamais. T'as pas ce luxe-là. T'as pas ce luxe. Et donc, en fait, tu dois vraiment avoir un bagage culturel que t'as eu dans ton école d'art avant, en fait. D'où l'importance. Qui est déjà là. Parce que t'as pas vraiment le temps d'aller t'inspirer de ouf. Donc, vaut mieux avoir une culture solide. On est vachement nourris en école d'art par tout ça. Donc, en fait, les jeunes diplômés d'école d'art, Ils ont tout ce bagage foisonnant parce qu'ils ont eu le temps pendant les années d'avant de parfaire leur culture, de voir ce qu'il fait, d'être inspiré par les tendances. Donc, je pense que c'est un peu la main d'oeuvre créative qui a encore plein de créativité, qui est du coup hyper utile pour les agences. Alors, je ne vais vraiment pas cracher dans la soupe parce que j'ai appris énormément de choses sur le process de travail et sur comment transformer cette créativité ou un peu cette fibre. que tu as, la transformer en un packaging qui tient la route, des règles typo, des règles de mise en page, apprendre à être efficace, apprendre à travailler vite, tout ça, tu ne l'apprends pas tout seul.

  • Speaker #0

    Tu estimes que c'est un passage obligatoire ?

  • Speaker #1

    J'ai plein d'amis qui se sont lancés en freelance directement après l'école. Et en fait, quand tu te lances directement après l'école, tu ne sais pas comment fonctionne le monde du travail, tu ne sais pas quelles sont les exigences des agences.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et du coup, être en freelance ou débutant junior face à des agences, tu vas te faire bouffer. Donc, je conseille...

  • Speaker #0

    C'est le premier conseil que tu peux donner,

  • Speaker #1

    effectivement. Le premier conseil, c'est vous sortez d'école d'art, allez en agence. Et si possible, aujourd'hui, les choses, elles changent beaucoup. Renseignez-vous bien et choisissez des agences bienveillantes au niveau du mode de travail.

  • Speaker #0

    Ça existe.

  • Speaker #1

    Je pense que ça existe. Oui.

  • Speaker #0

    Et que je pense que l'erreur,

  • Speaker #1

    c'est... Quand on sort d'école, on veut le prestige. On veut aller dans l'agence qui fait les trucs les plus jolis. Mais aujourd'hui, je dirais, c'est pas grave. Si vous avez comme but d'être à votre compte, allez dans une agence qui fait des trucs moins beaux, mais où vous avez un bon feeling avec les gens, et qui sont sympas, et vous n'allez pas vous faire harceler. Et apprenez la technique. Soyez rigoureux sur cet apprentissage de comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Bon, j'interromps l'échange quelques instants et promis, ce ne sera pas long. Mais simplement pour vous dire que pour produire un épisode comme celui-là, ça me prend entre 5h et 7h de travail. Entre la recherche de l'invité, le brief, la préparation, l'enregistrement, le montage et la promotion, c'est un travail énorme mais que je fais avec passion maintenant depuis plus d'un an. Et donc si ce podcast vous plaît et vous apporte de la valeur et que vous passez du bon temps, vous pouvez m'aider gratuitement dès maintenant. Très simple, en me laissant une note, par exemple 5 étoiles, et un avis sur Apple Podcast ou Spotify. Cela prend littéralement 30 secondes, mais pour moi l'impact est énorme. Déjà parce que vos retours me motivent et ça me fait super plaisir pour poursuivre. Et surtout, ça permet au podcast de gagner en visibilité et d'améliorer sa découvrabilité. Je compte sur vous pour soutenir le mot de la fin, avant de reprendre la lecture de l'épisode, en lui laissant une note et un avis pour lui assurer une belle longévité. Merci infiniment et bonne écoute. Et dans le branding que tu proposes aux marques, est-ce que tu laisses un peu transparaître aussi un peu ton style ? Est-ce qu'on reconnaît, quand on regarde une marque, est-ce qu'on reconnaît la marque Marine Dion, la patte Marine Dion ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être maintenant que je suis en freelance, peut-être que c'est plus possible. parce que du coup, les projets me ressemblent vraiment à ce que moi j'ai comme style et ce que j'aime. Et donc, par exemple, quand je parle à des gens, ils vont dire mon style, c'est très coloré, c'est un peu dans ta face. Ça pète. C'est pas minimaliste. Et donc ça va attirer des gens qui ont envie de ce genre de choses très colorées, assez joyeuses. Mais en termes d'illustration, je change très souvent de style. Donc je pense pas qu'aujourd'hui on puisse se douter que par exemple Street Bangkok c'est la même personne que Adelie Marta.

  • Speaker #0

    Ok, je vois ce que tu veux dire. Justement, comment les éléments graphiques, comment le graphisme influencent la perception et même nos comportements d'achat. Est-ce que toi, tu as du recul là-dessus aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai du recul là-dessus, mais j'ai aussi mon expérience juste de consommatrice dans le rayon. Je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, et moi y compris, mais il y a aussi des personnes qui ne sont pas forcément créas, qui ont un achat d'impulsion quand ils voient un packaging qui leur apporte des émotions. Et l'illustration... Moi. L'illustration c'est une image et une image c'est je crois 10 fois ou 30 fois plus rapide pour ton cerveau à l'analyser à la capter qu'un texte et donc quand tu vois une image tu te connectes tout de suite à des émotions tu vas tout de suite avoir un sentiment positif ou négatif mais du coup t'as ce truc qui va t'attirer en rayon, qui va te donner envie d'aller le prendre Oh c'est beau c'est quoi exactement c'est le premier contact qu'on a produit au rayon et en fait l'illustration elle a ce elle a je trouve cette force que tu peux aller tellement au-delà de ce qui est possible avec une photo que tu peux aller dans de l'abstrait tu peux aller dans du figuratif tu peux aller dans des trucs hyper sophistiqués qui vont t'évoquer des époques anciennes ou à l'inverse des trucs qui t'évoquent je ne sais rien oh c'est mignon oh c'est kawaii tu vois ouais Tu as une palette immense.

  • Speaker #0

    Ton travail n'est pas simplement artistique. Il se veut aussi comme débouché commercial. Comment toi, tu fais un peu cette articulation-là ?

  • Speaker #1

    En fait, il n'y a pas d'opposition. Aujourd'hui, dans ma façon de travailler, il n'y a pas d'opposition. Et ça, je suis hyper contente. C'est qu'avant, j'avais l'impression que le commercial venait abîmer la partie artistique. On me demandait par exemple de mettre un gros picto qui dit « ouverture facile » et ça gâche mon... mon design. Mais maintenant, je me dis en fait, la personne qui passe dans le rayon ou la personne qui passe dans la rue devant cette façade de restaurant, elle a besoin d'avoir des informations. Elle veut savoir ce restaurant, si c'est un restaurant italien ou japonais. Et donc, on va lui donner ces informations. Donc, c'est une logique de petit 1, elle doit savoir ça. Petit 2, elle doit savoir ça.

  • Speaker #0

    Tu hiérarchises un peu.

  • Speaker #1

    Tu hiérarchises dans ta tête les infos que tu dois donner. Parce qu'au final, c'est ça que tu fais. Tu dois donner des informations aux clients. Ils ne viennent pas voir une expo.

  • Speaker #0

    On parle de vendeur muet, le plus souvent. C'est véritablement donner le maximum d'informations pour limiter au maximum les frictions pour le consommateur sur aller chercher l'information, se renseigner, prendre le paquet, lire les petites étiquettes, etc.

  • Speaker #1

    Et aussi, des fois, tu as des trucs très forts, c'est... avec des couleurs, avec un style graphique, tu peux dire à une personne, t'inquiète, ce produit, il est pour toi. Ou à l'inverse, ce produit, il n'est pas pour toi. Ce produit, il est tellement cher, passe ton chemin, en fait. On le sait quand on passe dans une boutique ou dans une épicerie fine. Et on peut jouer avec ça, avec ces notions de luxe, avec ces notions d'accessibilité ou d'être très avenant. Tu peux jouer avec ça. idéalement ils comprennent tout de suite je pense un packaging ou une identité visuelle raté c'est quand tes clients ils demandent mais du coup votre resto c'est quoi comme cuisine battait en mode bas là c'est dommage parce que tout loupé et on voit on est là pour donner des infos quand même par exemple justement

  • Speaker #0

    De de ce que tu viens de dire qui ne fonctionne pas pour une marque ou qui voilà On pourrait le faire dans l'autre sens, mais qui fonctionne super bien.

  • Speaker #1

    Un truc qui fonctionne super bien, c'est plus facile. Plutôt que de dire, eux, là-bas, leur marque est toute pourrie. Pour moi, la marque illustrée qui vraiment, je dis, ils ont tout compris. Ils ont fait le bon choix. C'est la marque de l'ardon végétaux, la vie. En fait, ils se sont lancés sur un créneau. où ils sont allés à fond sur leur concept. Le naming, il dit genre, nous c'est la vie. VS, les autres c'est la mort. Et ça pourrait pu aller dans un truc glauque, mais en fait, ils vont pas dans un truc glauque. Le logo, le V, c'est un cœur.

  • Speaker #0

    Ok, j'ai jamais remarqué.

  • Speaker #1

    Le logo de la vie, le V, c'est un cœur. Ok. C'est genre le petit truc qui ensuite va tout faire décoller. C'est que tout et toujours, c'est on aime les animaux, on est vivant, on les mange pas. Regardez les animaux, ils s'amusent, ils sont contents. Et en fait, ils en font pas trop, dans le sens où je prends le parallèle avec Street Bangkok, où moi j'ai créé comme ça un univers avec plein de petits personnages qui faisaient des trucs toujours plus fous. Mais en fait, je voulais tout le temps faire du nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, enrichir le truc.

  • Speaker #1

    En oubliant qu'en fait, le client qui vient une fois par mois chez Street Bangkok, il n'est pas en train de lire une BD avec plein d'épisodes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en fait, la vie, ils n'ont pas créé tant d'éléments que ça, mais ils l'ont fait super bien. Donc, tu ne te lasses pas. Ce n'est pas tout le temps le même personnage sur tous les packs. Mais en même temps, c'est facile à comprendre, pas trop complexe. Oui. En tout cas, je trouve qu'une marque minimaliste bien faite, où c'est vraiment pensée, jolie, très épurée, canon. Tout n'est pas obligé d'être illustré et hyper coloré et foufou. On peut faire les choses très bien en étant très minimaliste aussi.

  • Speaker #0

    Tout dépend à qui tu t'adresses.

  • Speaker #1

    Tout dépend et ce que tu veux toi dire aussi de ta marque. En fait, je pense que ce qui est dur, c'est que des petites marques aujourd'hui, elles ne font pas forcément les... les études de marché sur le visuel ou sur le pack. Et c'est plutôt des très grosses marques qui savent à quel point le packaging est important pour ton produit ou qui vont du coup faire ces études de tendance et tout. Mais des fois, il y a plusieurs directions possibles. Et moi, je pense que si tu n'as pas les données, si tu n'es pas sûr et 100% sûr que si ton packaging est jaune, il va se vendre tant de pourcents de plus, tu ne sais pas. Il y a aussi une part de spontané. Il y a plusieurs options possibles. Je dis un truc et je ne suis pas d'accord avec. Parce que si tu fais vraiment à côté, si tu fais un branding qui est totalement à côté de ce que tu as besoin, ça va avoir des conséquences. Mais il y a plusieurs façons de faire une identité qui correspond aux besoins d'une marque, je pense.

  • Speaker #0

    D'accord. Une question qui me vient comme ça, mais pour toi, pour rester un peu dans cette question de tendance, mais quels sont les éléments incontournables pour répondre aux attentes d'un public qui est de plus en plus exigeant, de plus en plus engagé ? On en parlait un peu tout à l'heure sur les produits hyper marketés, est-ce que le consommateur arrive à le percevoir ou pas ? Pour toi, quels sont les éléments incontournables que tu intègres dans ta réflexion, dans ton travail, pour essayer de répondre en face à cette exigence-là ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je vais parler plutôt dans le sens d'un packaging, parce que c'est plus facile, mais ça s'applique aussi pour l'identité d'un restaurant. Vraiment essayer d'identifier ses points forts. Est-ce que ton produit, il est... made in France ? Est-ce que c'est des ingrédients locaux ? Est-ce qu'il y a une démarche éco-responsable ou sociale ou de respect de tes collaborateurs ? Est-ce que tu as un engagement dans ce sens ? Et si c'est le cas, il faut absolument le mettre en avant parce que c'est précieux et que c'est pas tout le monde qui fait ces efforts-là. Donc souvent, c'est ça, je vais un peu chercher, je creuse, je creuse. Qu'est-ce que tu fais de bien dans ta marque ? Et est-ce que c'est sincère aussi ? Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas du kinewashing.

  • Speaker #1

    Mais il y a des personnes qui sont tellement sincères, parce que ça fait partie de leur valeur intrinsèque, et qui ne se disent pas forcément que ça intéresse les consommateurs, alors qu'en fait, si. Et du coup, essayer de mettre en avant ces atouts-là, quand ils vont dans le sens de... C'est un truc, par exemple, si tu es fondateur d'une petite marque... et tu écris le texte de ton dos de Pâques. C'est un espace d'expression pour vraiment parler à tes consommateurs. Pas juste pour mettre à consommer de préférence avant telle date. Tu peux t'exprimer, tu as le droit d'être créatif, tu as le droit de parler comme tu parles dans la vraie vie. Moi, je trouve utiliser le branding comme une surface d'expression quand c'est possible, quand vous avez quelque chose à...

  • Speaker #0

    Le plus possible.

  • Speaker #1

    Oui, le... c'est ça qui va faire la singularité. Que c'est ta marque et pas une autre.

  • Speaker #0

    Toi, tu fais le choix aujourd'hui de travailler uniquement avec des marques, entre guillemets, incarnées, responsables, qui portent de valeurs fortes.

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas encore au stade où je peux me permettre de dire que des marques comme ça et pas d'autres. Mais moi, il m'est arrivé de refuser des projets si c'était vraiment dans une direction qui était trop loin de ce que moi... En fait, je ne me vois pas. Je ne me vois pas le faire. Je ne pourrais pas donner mon énergie et mon âme créative, entre guillemets, pour vendre un truc en me disant mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? En fait, je n'arrive pas. avoir le positif. Donc, quand c'est le cas, je dis non, en essayant d'être, genre, voilà, diplomate, sincère, et aussi en proposant à une confrère ou un confrère qui, lui, aurait une sensibilité plus compatible. Par exemple, moi, je suis végétarienne. Si demain, il y a un restaurant, boucherie, voilà, boucherie, grosse côte de bœuf qui vient, c'est pas... Je vais pas le faire. Si c'est vraiment ça qu'on veut mettre en avant, le côté viande, sanguinaire, on est des primitifs et tout, je pense qu'il y a des gens qui le feront bien. Et en fait, je pense que c'est important de choisir la bonne personne pour sa marque. Donc, moi, il y a des projets où je vais être sensible. J'adore les projets où il y a un vrai héritage culturel d'un pays, par exemple. De mettre en avant une histoire familiale ou une marque végétarienne ou une marque... qui a un produit qui est en lien avec le territoire, un producteur qui est passionné par son produit.

  • Speaker #0

    On approche un peu de la fin de notre épisode qui est passionnant. Si toi, dernière partie un peu conseil, mais qu'est-ce que tu dirais à des jeunes graphistes qui se lancent ? Quelle erreur à éviter au début ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu ferais différemment ? Qu'est-ce que je ferais différemment ? Alors, ce n'est pas parce que votre métier, c'est votre passion. que vous devez dédier toute votre vie à votre métier. Il faut avoir des amis, des hobbies, des amis qui ne sont pas graphistes, des hobbies, dissocier le pro et le perso pour ne pas, le jour où votre créa est refusée ou que le client dit que ton illustration est moche, que tu ne sois pas en mode comme si c'est toute ta vie qui se détruit. Dissocier, si on y arrive, ce tempérament d'artiste. Et le fait qu'on est au service d'une marque pour avoir un objectif commercial. D'accord. Pour ne pas être trop touchée.

  • Speaker #0

    Donc, faire un travail déjà sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, un travail sur soi. De comprendre que, en fait, c'est...

  • Speaker #0

    Mon art est au service des autres. Et le conseillement ne me ressemblera pas.

  • Speaker #1

    Et tu as le droit d'avoir ton art à toi. Et d'avoir des projets de commandes.

  • Speaker #0

    Oui, ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je pense que ça serait mon premier conseil. En fait, prendre l'exemple aussi sur d'autres métiers. Quand on se lance en freelance et que nous, on est des créas, on est tellement loin de ce que c'est le commerce. Donc, regarder des vidéos de comment vendre un produit, comment démarcher, comment ça marche de faire un contrat, comment ça marche...

  • Speaker #0

    Sa réflexion business.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, d'essayer de se dire, OK, si aujourd'hui, je vendais des logiciels de compta, qu'est-ce que j'ai besoin de savoir ? Et puis ensuite, l'appliquer au fait que tu vends des illustrations et des choses artistiques.

  • Speaker #0

    Donc, je construirais une vision globale 360 sur...

  • Speaker #1

    Sur qu'est-ce que c'est que...

  • Speaker #0

    Sur les métiers. Ouais, sur les métiers de l'entreprise. Intéressant, ouais. C'est ça qui t'a fait... Enfin, tu nous l'avais dit un peu au début, mais c'est ce qui t'avait fait un peu défaut.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Cette vision business. Ça m'a fait hyper défaut. Et encore aujourd'hui, quand j'en parle avec mes potes graphistes, c'est dur. C'est dur pour nous de négocier, de s'affirmer. de mettre des cadres, de se faire payer à l'heure. Il faut être capable de faire tout ça si tu te lances en freelance.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, je trouve que ça demande à ton cerveau d'être hyper schizophrène parce que le matin, tu es en mode administratif, relance de paiement, faire les gros bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    C'est comme ça et pas autrement. Et l'après-midi, il faut faire sortir ce côté artistique, aller chercher ta sensibilité, aller essayer de... Donc, reconnecter avec ça.

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Et tu ne regrettes pas aujourd'hui ce choix de freelancing ?

  • Speaker #1

    Non, pour l'instant, je suis hyper franceuse, hyper épanouie. Et merci Pôle emploi de m'avoir...

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'en France, on a la chance, en France, d'avoir France Travail.

  • Speaker #1

    Oui, France Travail qui, en fait, déjà, j'ai eu une conseillère vraiment incroyable. Et j'ai pu me dire, OK, là, tu as ce temps d'allocation, là, tu as tes 15 mois.

  • Speaker #0

    pour te lancer. Et donc, ne te stresse pas financièrement. N'accepte pas tout et n'importe quoi comme question. Moi,

  • Speaker #1

    je connais déjà ta date d'échéance.

  • Speaker #0

    Et l'objectif, c'est que le bateau soit à flot. Et j'ai la chance de me dire, le bateau, il est à flot.

  • Speaker #1

    Et toi, un peu, c'est quoi tes projets ? Tes projets en cours, c'est toujours sur des marques food ?

  • Speaker #0

    Là, c'est toujours des marques food. OK.

  • Speaker #1

    Tu aimerais rester là-dedans ?

  • Speaker #0

    Ouais. Mais mon vrai rêve, ce que j'aimerais vraiment, c'est que j'aimerais travailler pour un hôtel. Parce que c'est vraiment un secteur qui, moi, me fait rêver. Et parce qu'il y a toute cette possibilité de connexion avec le public sur les petits supports, tu sais. Le truc qu'on met sur la porte, le petit savon dans la salle de bain, la petite carte dans le restaurant de l'hôtel, la carte de boisson. Le terrain de jeu est grand. Et donc ça, c'est vraiment le projet que j'aimerais avoir en 2025. Et je vais essayer de trouver un partenaire qui me ferait confiance pour ça.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et puis j'ai même l'impression que tout ce secteur de l'hospitalité prend une direction justement autour d'intégrer le client dans un univers, créer une expérience vraiment globale. Et ça correspond un peu avec ce que tu viens de dire.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça serait vraiment trop passionnant.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est passionnant de réfléchir un peu là-dessus quand on est graphiste, illustrateur.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, on va suivre tes aventures sur LinkedIn. On peut te... On peut te trouver sur LinkedIn, principalement. Oui, oui. Peut-être une suggestion d'un ou d'une invitée pour ce podcast qui viendrait à ce micro nous parler un peu de son métier et pourquoi tu penses à lui. Alors,

  • Speaker #0

    la personne, je vais vraiment, si elle m'écoute, elle va se dire cette meuf, c'est vraiment ma fangirl, la fangirl chelou. Mais une chef qui m'inspire beaucoup, qui s'appelle Phoebe Malia, qui est la chef du restaurant Lambuscade, qui a une cuisine afro-végane à Paris. Ok. Alors, petit 1, allez-y parce que c'est délicieux. Ça, vraiment, ça a changé ma vision de la nourriture végétarienne, vegan, sur une cuisine qui n'est pas facile à reproduire de manière vegan d'habitude. mais c'est vraiment délicieux et elle est inspirante, elle est engagée politiquement elle avait un projet de marque de street food que j'ai eu l'occasion de goûter qui était à tomber par terre et je l'admire beaucoup et je trouve que ça serait hyper enrichissant super,

  • Speaker #1

    écoute je m'annote le nom et on tentera de l'avoir au podcast une marque inspirante tu nous as parlé de la vie Est-ce qu'il y a une autre marque que tu trouves hyper inspirante ?

  • Speaker #0

    Ouais, Hendrix, la marque de jean. Je trouve ça aussi... En fait, tu as dit la marque inspirante, j'hésitais entre les deux. Hendrix a eu ce coup de génie au niveau de son packaging et cette folie au niveau de l'univers illustré qui déploie, qui est inépuisable et qui est hyper iconique. Donc,

  • Speaker #1

    ouais. Chapeau au graphiste.

  • Speaker #0

    Chapeau au graphiste. Vraiment, j'adore.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoute, merci beaucoup, Marine, de nous avoir accordé tout ce temps et d'avoir partagé un peu tes connaissances avec nous. Et à nos auditeurs, j'espère que cette échange vous aura donné envie d'en apprendre encore plus sur les métiers de la food et notamment sur le métier de Marine. Nous, rendez-vous au prochain épisode du Mot de la Fin. À bientôt, Marine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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